Il y a quelques temps en loge j’ai parlé avec un frère qui m’a dit : « Je me demande si j’ai bien fait de me dévoiler ». En moi même m’est revenue cette réponse qu’aurait pu lui faire un brave paysan bien ancré dans la terre: « Ben mon gars fallait p’t être y penser avant »
« SE DÉVOILER, UNE BONNE IDÉE … »
Nous avons souvent remarqué l’analogie du déroulement de notre notre vie et celui de notre évolution en franc-maçonnerie.
Dans la vie profane, c’est encore plus évident avec la période qui va de l’enfance jusqu’à l’âge adulte où nous avons acquis une certaine maitrise de la vie.
Quand nous avons eu l’âge de passer le permis de conduire nous avons été fier de conduire notre première voiture. Les exemples sont nombreux où nous avons pu afficher nos réussites et nous n’avons pas manqué les occasions de le faire.
Il en va ainsi dans notre parcours maçonnique et les similitudes vont de paire avec les étapes qui participent à notre construction et qui nous conduisent à la maitrise.
Pour autant nous continuons le perfectionnement de notre temple intérieur …
C’est à ce moment qu’arrive notre questionnement.
Dans la vie profane nous sommes souvent sollicités pour nous exprimer et faire part de nos recherches, de nos travaux voire de nos réflexions.
Dans notre vie maçonnique nous ressentons un désir de communiquer plus avec les autres et souvent aussi avec celles ou ceux qui ne sont pas maçons, un peu comme une invitation à nous rejoindre. C’est à ce moment que nous prenons notre décision vers le partage souvent suite à une frustration.
Certes c’est une option qui demande, non pas du courage mais sans doute déjà une bonne connaissance, des capacités de communication, et de sagesse en franc-maçonnerie.
Eternelle question d’évolution que je viens de survoler et que je vous propose de poursuivre sur un mode plus humoristique dans la video ci-dessous:
UJM Clarté est un centre de vacances, mais c’est avant tout une colonie de vacances, votre colo. Ouverte à tous les enfants de francs-maçons et à leurs amis. Il faut imaginer 10 dortoirs dans 5 maisons en plein centre de la France à Arfeuilles dans l’Allier, entre Vichy et Roanne.
Ce sont 120 enfants par séjour qui se retrouvent chaque année et depuis des années. Le taux de retour d’une année sur l’autre est de plus de 70%.
Une communauté fraternelle qui se construit depuis près de 90 ans, aujourd’hui certains enfants sont la 3ème génération de « clartésiens ».
Il y a les juilletistes et les aoutiens, chacun préférant son séjour mais tous se reconnaissent dans une même chaîne d’amour et de fraternité qui se poursuit bien après les séjours car ils se retrouvent dans l’année, prennent le train, l’avion pour passer du temps ensemble puis se rassembler une fois par an dans cette colo « qui n’est pas comme les autres » comme ils disent.
Alors laissons leur un peu la parole dans des extraits d’un texte écrits par des « colons » atteints par la limite d’âge (nous les accueillons de 6 à 17 ans) :
« Pour nous, Clarté c’est un ensemble, c’est un tout, mais c’est aussi un groupe d’amis, Clarté, c’est une ambiance de vie, des moments de partage et de fraternité que l’on construit de jour en jour, de semaine en semaine, d’année en année, nous les enfants de Clarté…
Clarté, c’est comme une immense famille où la tolérance et le respect d’autrui sont les mots d’ordre de chacun.
Clarté, c’est un message à transmettre entre nous, enfants de Clarté mais c’est aussi un lieu dominé par un esprit, avec des valeurs qu’il faut savoir apprendre au monde.
Nous essayons de les retransmettre du mieux possible avec tout notre amour.
Clarté, c’est aussi quelque chose qui crée des liens d’amitiés si forts qu’ils deviennent vitaux. Ils sont tellement fort qu’ils survivent à des années de séparation et ne sont jamais oubliés.
Clarté, c’est un endroit où l’on se retrouve une fois par an, loin du reste du monde, c’est notre bulle de bonheur.
Clarté, c’est un havre de paix qui accueille tous ceux qui veulent venir ajouter leur pierre à l’édifice.»
Je dois vous avouer qu’à chaque fois que je relis ces lignes écrites par Noémie, Camille, Victor, Nicolas, et Jules en juillet 2012, une vive émotion m’envahit et je repense à ce qu’ils vivent à Clarté.
C’est un réfectoire bruyant au moment des repas ou du fond de la salle une petite fille de 8 ans lève la main pour prendre la parole et de table en table les mains se lèvent et chacun se tait. Le brouhaha se fait silence parfait, les mains levées signifiant « je suis prêt à accueillir ta parole ». La parole peut alors se faire entendre dans un silence impensable la minute d’avant.
C’est un interne en médecine, ancien colon, qui, au moment d’une série de grippes, vient donner bénévolement un coup de main pendant plusieurs jours à l’assistant sanitaire débordé qui n’avait pas dormi pendant 2 jours.
C’est cette ancienne animatrice de Clarté qui, habitant en Islande, et devant se rendre à Paris pour assister à un enterrement ne peut se payer ce billet d’avion à prendre en urgence. Alors colons, animateurs ont ouvert spontanément une cagnotte en ligne pour quelle puisse se rendre en France.
C’est aussi ce garçon en chaise roulante qui est venu en colo passer un séjour. Nous le bureau et l’administration avions mis en place tout un système de véhicule, de facilités pour qu’il accède facilement aux activités, au dortoir…. Au bout de 3 jours tout cela a été inutile, les enfants avaient inventé d’autres solutions plus inclusives, pour le porter, pour fabriquer une chaise à porteur plus pratique que sa chaise roulante, un parrain ou une marraine continuellement à ses côtés, ….
Oui vraiment Clarté n’est pas une colo comme les autres. On y chante, on y randonne, on y fait des jeux fabriqués avec du papier, des cartons, des bouts de bois. Pas de quad, d’équitation ou de voile. Rien de tout cela.
Enfant de Clarté, je te reconnais comme ma Sœur, comme mon Frère même si tu n’es pas en loge, tu es dans la même chaîne d’union.
Clarté depuis près de 90 ans vit grâce aux dons des obédiences, des Sœurs, des Frères individuellement et des troncs qui nous sont versés.
Bénévoles nous y faisons chaque année des travaux mais nous devons refaire ici une toiture, là le revêtement du terrain de basket ou encore racheter une friteuse de collectivité.
Nous avons besoin de vous pour que les enfants continuent à passer un séjour exceptionnel.
Sur le site https://ujmclarte.asso.fr/ vous trouverez un lien pour nous aider dans la rubrique faites un don.
Mais avant tout vous pouvez offrir à vos enfants, petits-enfants ou connaissances un séjour extraordinaire
– Du 16 Juillet au 30 juillet 2024
– Du 6 août au 20 août 2024
Des cars sont mis à la disposition des enfants au départ de Paris, Marseille, Lyon, Mornas ou La Charité sur Loire … Et nos cars s’arrêtent sur le trajet si besoin.
Vous retrouverez nos bulletin d’inscription sur le site https://ujmclarte.asso.fr/ et bien sûr nous nous tenons à votre disposition, le président : Frédéric Antone au 06.50.53.96.97 ou moi-même au 06.23.14.09.74
À quelques heures de l’annonce des résultats des primés du Festival de Cannes, nous vous invitons à explorer avec nous les profondeurs initiatiques, ésotériques et symboliques de l’emblématique saga Mad Max. Depuis ses débuts en 1979, cette série de films réalisée par George Miller n’a cessé de captiver les spectateurs par ses récits post-apocalyptiques puissants et ses personnages emblématiques.
Analyse initiatique, ésotérique et symbolique de Mad Max (1979)
Mad Max (1979), réalisé par George Miller, est le premier film de la saga et pose les bases de nombreux thèmes et symboles qui seront explorés dans les opus suivants. Le film suit le parcours de Max Rockatansky, un policier dans un monde futuriste en proie à l’anarchie, qui subit une transformation personnelle profonde suite à la perte tragique de sa famille.
A – Les thèmes initiatiques
A.1 Transformation par la douleur :
–Perte et renaissance : le voyage initiatique de Max commence par la perte brutale de sa famille, qui symbolise une mort symbolique. Cette épreuve de douleur intense le pousse à renoncer à sa vie passée et à se réinventer en tant que justicier solitaire.
–Le justicier solitaire : Max devient une figure archétypale du héros solitaire, cherchant à imposer sa propre forme de justice dans un monde dévasté. Cette transformation est une étape initiatique classique où le héros doit mourir symboliquement pour renaître plus fort.
A.2 Quête de justice et de vengeance :
-Éveil de la conscience : La quête de Max pour venger sa famille et restaurer un certain ordre représente son éveil à une conscience supérieure de justice, même si elle est teintée de vengeance. Son voyage le pousse à dépasser ses limites personnelles et à affronter ses propres démons.
B – Le symbolisme
B.1 Interceptor :
– Symbole de pouvoir et de liberté : la voiture de Max, l’Interceptor, est plus qu’un simple véhicule; elle représente la puissance, la liberté, et la capacité de Max à naviguer dans un monde chaotique. C’est une extension de lui-même, un symbole de son autonomie et de sa force.
B.2 Désert et Ruines :
-Symbolisme du désert : le désert est un lieu de purification et de transformation. Dans de nombreuses traditions initiatiques, traverser le désert est une épreuve spirituelle où le héros doit se confronter à lui-même et émerger transformé.
-Ruines et désolation : les paysages de désolation symbolisent la chute de la civilisation et le besoin de renaissance. Ils représentent aussi l’état intérieur de Max, dévasté par la perte et cherchant un nouveau sens à sa vie.
B.3 Violence et anarchie :
-Monde en chaos : La violence omniprésente et l’anarchie dans le film symbolisent les forces destructrices de la nature humaine laissée sans contrôle. Elles servent de toile de fond à la transformation de Max et à son engagement dans une quête de justice personnelle.
-Gang des motards : représentent le chaos et la barbarie contre lesquels Max doit se battre. Ils sont les incarnations des forces destructrices qui menacent l’ordre et la civilisation.
B.4 La loi et le désordre :
-Max comme gardien de l’ordre : en tant que policier, Max représente la dernière ligne de défense contre le chaos. Sa transformation en justicier solitaire montre la fragilité de l’ordre et le besoin d’individus déterminés pour le maintenir.
-Effondrement de la société : le film montre une société au bord de l’effondrement, où la loi est devenue presque insignifiante. Cela souligne la nécessité d’une nouvelle forme de justice, plus personnelle et implacable.
C – Ésotérisme
C.1 Mort et renaissance :
-Initiation : la perte de la famille de Max peut être vue comme une mort initiatique. Dans de nombreuses traditions ésotériques, la mort symbolique est nécessaire pour renaître à une nouvelle vie avec une compréhension supérieure et des pouvoirs accrus.
-Max le guerrier initié : à travers ses épreuves, Max devient un guerrier initié, maîtrisant non seulement les compétences physiques nécessaires pour survivre dans un monde hostile, mais aussi développant une compréhension plus profonde de la justice et de l’ordre.
C.2 Symboles de résilience et de survie :
-Survie dans l’adversité : la capacité de Max à survivre dans un environnement hostile symbolise la résilience nécessaire pour traverser les épreuves initiatiques. Chaque obstacle surmonté renforce son caractère et sa détermination.
-Justice personnelle : Max incarne le concept de justice personnelle, où l’individu doit parfois prendre en main la défense de ses propres valeurs et de son honneur face à un monde dévasté.
Mad Max (1979) est plus qu’un simple film d’action post-apocalyptique; il est une exploration riche et complexe de thèmes initiatiques et ésotériques. Le parcours de Max, de policier à justicier solitaire, est une transformation initiatique marquée par la douleur, la quête de justice et la renaissance. Les symboles tels que l’Interceptor, le désert, et les ruines, ainsi que les thèmes de la violence et de l’anarchie, enrichissent le récit en lui conférant une profondeur symbolique et spirituelle. Max Rockatansky incarne l’archétype du héros initié, transformé par ses épreuves et prêt à affronter les défis d’un monde chaotique avec une nouvelle force intérieure et une quête implacable de justice.
Analyse initiatique, ésotérique et symbolique de Mad Max 2 – Le Défi (1981)
Mad Max 2 – Le Défi (1981), réalisé par George Miller, est la suite directe de Mad Max (1979) et approfondit les thèmes initiatiques et symboliques introduits dans le premier film. Dans ce volet, Max Rockatansky, désormais un héros errant, est confronté à de nouvelles épreuves dans un monde encore plus chaotique et dévasté.
A – Les thèmes initiatiques
A.1 Le Héros Errant et Protecteur :
-Solitude et Quête de Rédemption : Max, hanté par son passé, continue son voyage en solitaire. Sa quête de rédemption se manifeste à travers son engagement à protéger une communauté en danger. Cette mission devient une nouvelle étape initiatique, où il doit surmonter son cynisme et retrouver un sens à sa vie.
-Figure du Protecteur : Max devient un gardien pour ceux qui ne peuvent pas se défendre eux-mêmes. En acceptant ce rôle, il montre une évolution spirituelle et morale, passant de la vengeance personnelle à la protection d’autrui.
A.2 Communauté et Sacrifice :
-Solidarité et Altruisme : Contrairement au premier film, où la quête de Max était très personnelle, Mad Max 2 introduit l’importance de la communauté et du sacrifice. Max apprend que la survie collective dépend de l’entraide et de la solidarité.
-Sacrifice de Soi : le choix de Max de risquer sa vie pour aider la communauté montre une transformation profonde vers l’altruisme, un élément clé des initiations spirituelles.
B – Le symbolisme
B.1 Pétrole comme Graal moderne :
-Source de pouvoir : dans l’univers de Mad Max, le pétrole est une ressource précieuse et rare, essentielle pour la survie et la domination. Il symbolise la quête du Graal moderne, une source d’énergie vitale que tous cherchent à posséder.
-Objectif de la Quête : la lutte pour le contrôle du pétrole est une métaphore des luttes pour le pouvoir et la survie dans un monde post-apocalyptique.
B.2 Désert et ruines :
-Terre désolée : le désert, une constante dans la saga, représente un lieu de purification et de transformation. Il est le théâtre des épreuves que Max doit surmonter.
-Ruines de la civilisation : les ruines rappellent la fragilité de la civilisation et la nécessité de trouver de nouveaux moyens de vivre et de se reconstruire.
B.3 Le guerrier de la route :
-Symbole de résilience : Max est l’archétype du guerrier de la route, un survivant endurci par ses expériences. Il incarne la résilience et la détermination nécessaires pour naviguer dans un monde hostile.
-Véhicule comme extension de soi : son véhicule, l’Interceptor, est une extension de sa volonté et de sa liberté. Il symbolise la puissance et la capacité de Max à imposer sa propre forme de justice.
B.4 La Forteresse et les pilleurs :
-Forteresse : la communauté retranchée dans la forteresse représente un dernier bastion de civilisation, de coopération et d’espoir dans un monde de chaos.
-Pilleurs : les gangs de pilleurs symbolisent les forces du chaos et de la destruction. Leur brutalité et leur soif de pouvoir contrastent avec les valeurs de solidarité et de protection incarnées par la communauté et Max.
C – Ésotérisme
C.1 Mort et renaissance :
-Épreuves de survie : chaque confrontation avec les pilleurs est une épreuve initiatique pour Max. Surmonter ces défis symbolise une mort et une renaissance continuelles, renforçant son rôle de guerrier initié.
-Transformation spirituelle : le parcours de Max dans le désert et sa mission de protection de la communauté sont des métaphores de la transformation spirituelle, où il émerge chaque fois plus fort et plus déterminé.
C.2 Symbole de la flamme :
-Feu comme Purification : Les scènes de feu et d’explosion symbolisent la purification par l’épreuve. Le feu détruit mais permet aussi la renaissance de nouvelles formes de vie et de nouvelles structures sociales.
Mad Max 2 – Le Défi (1981), en tant que suite, approfondit les thèmes initiatiques et symboliques du premier film, tout en ajoutant des éléments nouveaux. Le voyage de Max en tant que héros errant et protecteur de la communauté symbolise une transformation morale et spirituelle. Les symboles du pétrole, du désert, de la forteresse, et des pilleurs enrichissent le récit en ajoutant des couches de signification ésotérique et initiatique. Max Rockatansky incarne l’archétype du guerrier initié, évoluant de la vengeance personnelle à la protection altruiste, illustrant la résilience et la quête de justice dans un monde dévasté.
Analyse initiatique, ésotérique et symbolique de Mad Max – Au-delà du dôme dutonnerre (1985)
Mad Max – Au-delà du dôme du tonnerre (1985), réalisé par George Miller et George Ogilvie, est le troisième volet de la saga Mad Max. Ce film explore davantage les thèmes initiatiques et symboliques à travers le personnage de Max Rockatansky, qui se retrouve impliqué dans les luttes de pouvoir de Bartertown et découvre une communauté d’enfants vivant dans les ruines de l’ancien monde.
A – Les thèmes initiatiques
A.1 Quête de justice et de rédemption :
-Nouvelle mission : Max, à la recherche de ses possessions volées, se retrouve à Bartertown, un lieu de commerce et de pouvoir. Son implication initiale par intérêt personnel évolue vers une mission de justice et de protection.
-Défi moral : Max doit naviguer dans un monde de moralité ambiguë, où il est contraint de participer à des combats pour survivre. Cette épreuve le pousse à redéfinir son sens de la justice.
A.2 Guide et protecteur :
-Figure de mentor : Max devient un guide pour les enfants qu’il découvre, les aidant à comprendre le monde extérieur et à survivre. Son rôle évolue de survivant solitaire à mentor et protecteur.
-Transmission de savoir : Il leur transmet les connaissances et les compétences nécessaires pour affronter le monde post-apocalyptique, symbolisant la transmission de sagesse et d’expérience initiatique.
B – Le symbolisme
B.1 Bartertown :
-Symbole de la civilisation déchue : Bartertown représente une tentative de recréer une forme de civilisation basée sur le commerce et la loi du plus fort. C’est un microcosme des luttes de pouvoir et de corruption humaine.
-Dualité de pouvoir : La lutte entre Aunty Entity et Master-Blaster symbolise la dualité du pouvoir, mêlant brutalité et intelligence, et la nécessité de trouver un équilibre pour maintenir l’ordre.
B.2 Le Dôme du Tonnerre :
-Arène de combat : le Dôme du Tonnerre est un lieu d’épreuve où les conflits sont résolus par des combats à mort. Il symbolise la brutalité et la survie du plus apte dans un monde sans règles.
-Épreuve initiatique : pour Max, combattre dans le Dôme du Tonnerre est une épreuve initiatique, où il doit prouver sa valeur et sa force face à des adversaires redoutables.
B.3 Les enfants du savoir :
-Symbole de l’innocence et de l’espoir : la communauté d’enfants représente l’innocence et l’espoir d’un avenir meilleur. Ils vivent dans les ruines d’un avion, croyant à une mythologie de sauvetage et de renouveau.
-Rêve de Paradis : leur quête pour retrouver « Tomorrow-morrow Land » symbolise l’aspiration humaine à un paradis perdu, une utopie où l’humanité peut renaître.
B.4 Le désert :
-Lieu de purification : comme dans les films précédents, le désert est un lieu de purification et de transformation. La traversée du désert est une épreuve qui renforce les personnages, les purifiant des influences corruptrices de Bartertown.
C – Ésotérisme
C.1 Mort et renaissance :
-Cycle initiatique : les épreuves de Max dans le Dôme du Tonnerre et son rôle de protecteur des enfants représentent des cycles de mort et de renaissance. Chaque défi surmonté symbolise une mort symbolique et une renaissance spirituelle.
-Renouveau de la civilisation : la quête des enfants pour un nouveau foyer symbolise la possibilité de renaissance et de reconstruction de la civilisation, malgré la dévastation.
C.2 Symbole de la flamme :
-Feu comme purification et destruction : le feu, omniprésent dans les scènes de combat et de destruction, symbolise à la fois la purification et la destruction nécessaires pour permettre une renaissance.
C.3 Mythologie et réalité :
-Récits mythiques des enfants : la mythologie que les enfants ont construite autour de l’avion et de la Terre Promise représente la manière dont les mythes et les récits peuvent fournir un sens et une direction dans un monde chaotique.
–Révélation de la vérité : Max, en leur montrant la réalité du monde extérieur, incarne la figure du révélateur, démystifiant les croyances tout en guidant les enfants vers une nouvelle réalité.
Mad Max – Au-delà du Dôme du Tonnerre (1985) enrichit la saga Mad Max en ajoutant des dimensions initiatiques et symboliques plus élaborées. Le voyage de Max à travers Bartertown et sa découverte de la communauté d’enfants représentent des étapes de transformation personnelle et de quête de justice. Les symboles tels que le Dôme du Tonnerre, Bartertown, et la quête des enfants pour une utopie perdue enrichissent le récit en ajoutant des couches de signification ésotérique et initiatique. Max Rockatansky incarne à nouveau l’archétype du héros initié, évoluant de la survie personnelle à la protection et à la guidance d’une nouvelle génération, illustrant la possibilité de renaissance et de reconstruction dans un monde dévasté.
Analyse initiatique, ésotérique et symboliquede Mad Max – Fury Road (2015)
Mad Max – Fury Road (2015), réalisé par George Miller, est le quatrième film de la saga et est souvent considéré comme un chef-d’œuvre de la science-fiction post-apocalyptique. Le film met en scène Max Rockatansky et Imperator Furiosa dans une quête de liberté et de survie dans un monde ravagé. Ce film est riche en symbolisme et explore des thèmes initiatiques et ésotériques à travers ses personnages et son récit.
A – Les thèmes initiatiques
A.1 Quête de Liberté et de rédemption :
-Furiosa et Max : les deux protagonistes sont en quête de rédemption et de liberté. Furiosa cherche à libérer les épouses d’Immortan Joe et à retrouver la terre verte, tandis que Max, hanté par son passé, cherche une forme de rédemption en aidant Furiosa et les épouses.
-Épreuves et transformations : Les épreuves rencontrées sur la route, symbolisées par les nombreux obstacles et ennemis, représentent les défis initiatiques que les personnages doivent surmonter pour atteindre leur but.
A.2 Alliance et solidarité :
-Communauté de destins : Max, Furiosa et les épouses forment une alliance improbable, montrant que la survie et le succès dans un monde post-apocalyptique dépendent de la solidarité et de la coopération.
-Transformation par l’Autre : les personnages se transforment en apprenant à se faire confiance et à se soutenir mutuellement, illustrant l’importance de la communauté dans le parcours initiatique.
B – Le symbolisme
B.1 Le Désert et la route :
-Lieu de purification : le désert, comme dans les films précédents, est un symbole de purification et de transformation. La traversée du désert est une épreuve initiatique où les personnages se débarrassent de leurs anciennes identités pour renaître.
-La route : la route symbolise le chemin initiatique, rempli de dangers et de défis, mais aussi de possibilités de transformation et de découverte.
B.2 L’eau et la terre verte :
-Symbole de vie et de renouveau : l’eau est une ressource précieuse et symbolise la vie et la purification. La terre verte représente un paradis perdu, un symbole d’espoir et de renouveau pour Furiosa.
-Quête du Paradis perdu : la quête pour retrouver la terre verte est une allégorie de la quête humaine pour un lieu de paix et de prospérité, un retour à un état de grâce et de pureté.
B.3 Immortan Joe et la citadelle :
-Figure du tyran : Immortan Joe représente l’oppression et la tyrannie, utilisant l’eau pour contrôler et manipuler les masses. Sa chute symbolise la libération des oppressés et la restauration de la justice.
-La citadelle : symbole de pouvoir corrompu, la Citadelle est un lieu de domination et de contrôle, que les héros doivent renverser pour instaurer un nouvel ordre.
Interceptor, la voiture de Mad Max
B.4 Le volcan et les moteurs :
-Symboles de puissance et de Ddstruction : les moteurs et les véhicules puissants représentent la force brute et la capacité de destruction, mais aussi le moyen de s’échapper et de se libérer.
-Rituel de l’immortalité : les War Boys, en idolâtrant les moteurs et en se sacrifiant pour Immortan Joe, participent à un rituel grotesque d’immortalité, symbolisant la quête humaine de transcender la mort, mais de manière pervertie.
C – Ésotérisme
C.1 Mort et renaissance :
-Initiation à travers la mort : le film est rempli de symboles de mort et de renaissance. Les War Boys cherchent à mourir glorieux pour être « immortels », tandis que Max et Furiosa traversent des épreuves mortelles pour renaître en tant que sauveurs.
-Purification par le feu : les scènes d’action explosives et les défis enflammés symbolisent la purification par le feu, un élément classique des rites initiatiques.
C.2 Symbole de l’équilibre :
-Dualité et Complémentarité : Max et Furiosa représentent des aspects complémentaires de la quête initiatique – la force brute et la détermination, l’empathie et la stratégie. Leur alliance symbolise l’équilibre nécessaire pour surmonter les épreuves.
C.3 Mythologie et réalité :
-Mythes Fondateurs : les récits et les croyances des personnages, comme ceux des War Boys et leurs rituels, créent une mythologie propre au monde de Mad Max. Ces mythes offrent un cadre pour comprendre le chaos et donner un sens aux actions des personnages.
-Révélation de la vérité : La prise de conscience de Furiosa que la terre verte n’existe plus et que la Citadelle peut devenir un nouveau foyer est une révélation initiatique, une nouvelle vérité qui redéfinit leur quête.
Mad Max – Fury Road (2015) est un film profondément initiatique et symbolique, explorant des thèmes de quête de liberté, de rédemption, et de transformation à travers des épreuves extrêmes. Le désert et la route représentent les chemins initiatiques de purification et de découverte, tandis que la quête de la terre verte symbolise la recherche d’un Paradis perdu. Immortan Joe et la citadelle incarnent la tyrannie et l’oppression à renverser pour restaurer la justice. Le film illustre la nécessité de l’alliance et de la solidarité pour survivre et triompher dans un monde chaotique. Les symboles de mort et de renaissance, d’équilibre et de mythologie enrichissent le récit, faisant de Mad Max – Fury Road une œuvre initiatique et ésotérique marquante dans la saga Mad Max.
Analyse initiatique, ésotérique et symbolique deFuriosa – Une Saga Mad Max (2024)
La « Palme d’or » du Festival de Cannes
Furiosa – Une Saga Mad Max (2024), dernier opus de la série Mad Max, réalisé par George Miller, est présenté en hors-compétition au Festival de Cannes 2024 et en avant-première mondiale. Le film poursuit les thèmes initiatiques et symboliques déjà présents dans les précédents volets, en se concentrant sur le personnage de Furiosa, introduit dans Mad Max: Fury Road (2015).
Le synopsis
Dans un monde en déclin, Furiosa est arrachée à la terre verte et capturée par une horde de motards dirigée par le redoutable Dementus. Tandis qu’elle tente de survivre à la Désolation et de retrouver son chemin vers la terre verte, Furiosa n’a qu’une seule obsession : la vengeance contre Immortan Joe et ceux qui l’ont capturée.
A – Les thèmes initiatiques
A.1 Quête de Vengeance et de Rédemption :
-Furiosa, arrachée de son monde natal, doit traverser des épreuves extrêmes pour retrouver sa terre d’origine. Sa quête de vengeance est aussi une quête de rédemption, où elle cherche à restaurer l’honneur et la justice.
-La vengeance, en tant que moteur de l’action, est un thème initiatique classique où le héros doit surmonter la douleur personnelle pour atteindre un but supérieur.
A.2 Transformation et Résilience :
-Le parcours de Furiosa à travers la Désolation symbolise une transformation intérieure, où chaque épreuve la rapproche de son objectif tout en la transformant en une figure plus résiliente et déterminée.
-Ce processus initiatique de transformation par l’épreuve est central dans les récits de héros.
Planimètre – Paris, détail
B – Le Symbolisme
B.1. La terre verte :
-Symbole d’utopie et de Paradis perdu : la terre verte représente un idéal, une terre promise que Furiosa cherche désespérément à retrouver. Elle symbolise l’espoir, la prospérité et la paix dans un monde chaotique.
-Quête de retour : la quête de Furiosa pour revenir à la terre verte peut être vue comme une recherche de l’âme et du soi véritable, un voyage de retour à l’état pur et originel.
B.2 La désolation :
-Symbolisme du désert : le désert, ou la Désolation, est un lieu de purification et de transformation. Il représente les défis et les obstacles que Furiosa doit surmonter, symbolisant un processus de mort et de renaissance.
-Épreuve spirituelle : la traversée de la désolation est une métaphore des épreuves spirituelles que l’on doit surmonter pour atteindre une sagesse supérieure.
B.3 Immortan Joe et Dementus :
-Figures du mal et de l’oppression : ces personnages symbolisent les forces oppressives et destructrices du monde. Combattre ces figures représente la lutte contre l’injustice et la tyrannie.
Planimètre – Paris
-Épreuves à surmonter : chaque confrontation avec ces antagonistes est une épreuve initiatique pour Furiosa, la poussant à révéler sa force intérieure et son courage.
B.4 Les motards :
-Horde de motards : les motards représentent le chaos et la violence inhérente au monde post-apocalyptique. Ils symbolisent les forces anarchiques et destructrices contre lesquelles Furiosa doit se battre.
-Force de résilience : leur présence constante force Furiosa à rester vigilante et résiliente, développant ainsi ses compétences de survie et de combat.
Furiosa – Une Saga Mad Max (2024), en restant fidèle aux thèmes initiatiques et symboliques de la série Mad Max, propose un récit de transformation, de résilience et de quête de justice. Le voyage de Furiosa à travers la Désolation pour retrouver la terre verte et se venger d’Immortan Joe est une allégorie puissante du parcours héroïque et spirituel, où chaque épreuve surmontée mène à une renaissance et à une nouvelle compréhension de soi. La présentation de ce film en hors-compétition au Festival de Cannes 2024 souligne son importance cinématographique et sa richesse narrative.
Ce que nous retenons
La série Mad Max est profondément initiatique, chaque film représentant des étapes de transformation personnelle et collective dans un monde chaotique. Les personnages principaux, Max et Furiosa, incarnent des archétypes héroïques confrontés à des épreuves qui les transforment et les poussent à évoluer. Les symboles tels que le désert, les véhicules, l’eau, et les communautés offrent une riche tapisserie de significations exotériques et ésotériques, explorant des thèmes de survie, de rédemption, et de renaissance.
Auteur, Jean Solis est particulièrement connu pour ses ouvrages détaillés et érudits sur la franc-maçonnerie, l’ésotérisme et la spiritualité. Il a écrit plusieurs livres – dont nous avons rendu compte sur 450.fm – qui explorent les divers aspects de l’art royal, ses rituels – Rite Standard d’Écosse York (RSE) et Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA) , notamment pratiqués au sein de la Grande Loge Nationale Française (GLNF) –, ses symboles et ses valeurs. Ses travaux sont appréciés pour leur profondeur, leur clarté et leur capacité à rendre accessible un sujet souvent perçu comme complexe.
En tant qu’éditeur, Jean Solis a également joué un rôle important dans la diffusion des connaissances sur la franc-maçonnerie et l’ésotérisme. Par son travail éditorial, il contribue à la vulgarisation et à la promotion de la compréhension des traditions ésotériques et maçonniques. Aureus Éditions est une maison d’édition spécialisée dans la publication de travaux sur ces sujets.
Jean Solis est aussi connu pour son engagement dans des conférences – comme à Montauban sur l’alchimie en avril 2023, et des séminaires sur la franc-maçonnerie. Il participe activement à des débats, des ateliers et des conférences, où il partage son expertise et ses réflexions sur l’histoire, les rituels et la philosophie maçonniques.
Ouvrages de Jean Solis sur le RSE et le REAA, détail
Nous retrouvons, dans son dernier opus Un regard sur l’ésotérisme chrétien-l’église gnostiquetoute l’importance de son travail quant à l’éducation et la vulgarisation une accessibilité à un très large public, démystifiant pratiques et valeurs. Nous considérons qu’en publiant des travaux de cette nature, l’auteur contribue à la préservation et à la transmission des traditions.
Jean Solis, avril 2023
Son engagement en tant qu’auteur et éditeur favorise donc une meilleure compréhension des enjeux spirituels et philosophiques contemporains liés à la franc-maçonnerie.
Pour nous, compte tenu de son savoir, dans des domaines aussi variés comme l’alchimie ou le gnosticisme, Jean Solis est une figure clé dans le domaine de la franc-maçonnerieen général et de la GLNF, en particulier.
En parcourant son livre, après une préface où il se confie sur sa scolarité et son apprentissage au lycée du christianisme primitif, nous découvrons ce regard si particulier sur l’ésotérisme chrétien, en général, et l’église gnostique, en particulier.
Mais qu’est-ce que l’église gnostique ? L’auteur faisant le choix de ne pas employer de majuscules, comme c’est l’usage pour l’Église gnostique.
Toutefois, nous rejoignons l’auteur car l’usage de la majuscule pour le mot Église représente généralement une institution religieuse ou l’ensemble de la communauté chrétienne, souvent en référence à l’Église catholique, apostolique et romaine…
L’église gnostique donc est un terme générique qui désigne diverses communautés religieuses et spirituelles contemporaines qui se réclament du gnosticisme, une tradition spirituelle ancienne apparue aux premiers siècles de notre ère.
Jean Solis nous entretient donc, en trente-cinq chapitres, du gnosticisme, ce courant religieux et philosophique qui s’est développé dans l’Antiquité, notamment aux premiers siècles du christianisme. Les gnostiques croyaient en la possession d’une connaissance (gnose) secrète qui permettrait de comprendre les mystères divins et de se libérer de l’emprise matérielle du monde.
Au cœur du gnosticisme se trouve la gnose, une connaissance intérieure et intuitive des réalités divines, considérée comme supérieure à la simple foi. Cette connaissance permettrait de comprendre la véritable nature de Dieu, de l’univers et de l’âme humaine.
Jean Solis, dans son ouvrage se propose de redéfinir la nature du christianisme. Contrairement à la vision traditionnelle qui le perçoit comme une religion structurée par des dogmes et des institutions, Jean Solis argue que le christianisme est avant tout une spiritualité. Cette distinction est fondamentale car elle permet de comprendre comment le christianisme a évolué depuis ses origines pour devenir ce qu’il est aujourd’hui.
L’auteur offre une analyse pénétrante et souvent critique des différentes facettes du christianisme, notamment en confrontant les traditions ésotériques aux dogmes officiels de l’Église catholique. Il met en lumière les divergences entre le christianisme primitif, qui se voulait une voie spirituelle plus mystique et inclusive, et le christianisme institutionnel qui a émergé après le concile de Nicée en 325.
Le Temple de la Rose-Croix, gravure du Miroir de la sagesse des Rose-Croix) de Teophilus Schweighardt Constantiens (pseudonyme de Daniel Mögling), 1618
L’auteur se penche également sur des thèmes rarement abordés dans les discussions courantes sur le christianisme, comme la franc-maçonnerie, les Rose+Croix, et les martinistes, révélant des liens insoupçonnés entre ces courants ésotériques et la foi chrétienne.
C’est un ouvrage dense et riche en informations – qui invite le lecteur à reconsidérer ses perceptions du christianisme. Jean Solis, par son style clair et ses analyses rigoureuses, réussit à rendre accessible un sujet difficile. Ce livre est une ressource précieuse pour quiconque s’intéresse à l’histoire du christianisme, à l’ésotérisme, et à la spiritualité en général.
Jean Solis explore en détail chaque notion dans son ouvrage de manière chronologique et didactique, semblable à une frise historique. Nous en offrons un aperçu partiel.
De l’Ancien Testament, il examine les fondements de l’ésotérisme chrétien à travers les textes anciens, soulignant les éléments mystiques et symboliques présents dès la genèse du judaïsme. Puis avec le Nouveau Testament, l’auteur témoigne des écrits des Évangiles et des Apôtres, mettant en lumière les aspects ésotériques des enseignements de Jésus et leurs interprétations gnostiques. Traitant aussi de la tradition orale, synonyme aussi de transmission des connaissances ésotériques, l’auteur en souligne toute l’importance dans le développement de la pensée gnostique.
La plus ancienne fresque représentant Marie, catacombe de Priscille, IIe siècle
Il fait aussi une distinction claire entre Jésus, l’homme historique, et le Christ, l’entité divine, avec une exploration des implications ésotériques de cette dualité. Quant à la fille d’Anne et Joachim, la Vierge Marie, mère de Jésus de Nazareth, Jean Solis analyse son rôle dans l’ésotérisme chrétien, sa symbolique et son importance dans les mystères gnostiques. De plus, l’ouvrage passe en revue les grands conciles de l’Église et les développements théologiques qui ont façonné le christianisme, en soulignant les aspects ésotériques souvent occultés. Et ne manque pas d’explorer la Réforme protestante et son impact sur l’ésotérisme chrétien, ainsi que les divergences et convergences avec les courants gnostiques. De la Rose+Croix, Jean Solis détaille l’influence de la fraternité rosicrucienne sur l’ésotérisme chrétien et les liens entre les enseignements rosicruciens et gnostiques.
Nombre de lecteurs découvriront l’Archonte, cette figure de la mythologie gnostique, représentant les forces oppressives et matérielles entravant la spiritualité humaine.
L’auteur passe en revue la Foi et les croyances, Satan et les démons – analysés dans une perspective ésotérique – les sacrements et les initiations de l’église gnostique, examinant les rites sacramentels et initiatiques, essentiels dans l’ésotérisme chrétien, et leur signification profonde.
En développant chaque notion, Jean Solis offre une vue d’ensemble exhaustive et érudite de l’ésotérisme chrétien et de l’église gnostique, permettant au lecteur de comprendre les complexités et les subtilités de cette tradition spirituelle riche et ancienne.
L’empereur Constantin (au centre), avec les évêques du concile de Nicée (325)
Jean Solis offre une analyse pénétrante et souvent critique des différentes facettes du christianisme, notamment en confrontant les traditions ésotériques aux dogmes officiels de l’Église catholique. Il met en lumière les divergences entre le christianisme primitif, qui se voulait une voie spirituelle plus mystique et inclusive, et le christianisme institutionnel qui a émergé après le concile de Nicée en 325.
Un regard sur l’ésotérisme chrétien-l’église gnostique est un ouvrage dense et riche en informations qui invite le lecteur à reconsidérer ses perceptions du christianisme. Ce livre est une ressource précieuse pour quiconque s’intéresse à l’histoire du christianisme, à l’ésotérisme, et à la spiritualité en général.
Pour celles et ceux qui souhaitent approfondir leur compréhension du christianisme ésotérique, ce livre constitue une lecture incontournable, offrant des perspectives nouvelles et stimulantes sur une tradition souvent mal comprise.
Un regard sur l’ésotérisme chrétien-l’église gnostique
« Je n’ai jamais cru au pouvoir de la vérité par elle-même. Mais c’est déjà beaucoup de savoir qu’a énergie égale, la vérité l’emporte sur le mensonge »
Albert Camus (Juillet 1943. Lettres à un ami allemand)
Souvent, les grands thèmes de la philosophie fonctionnent en couple : amour/haine, beau/laid, bonté/méchanceté, fidélité/trahison, etc… Ce qui est également le cas de vérité/mensonge. Dans ce dernier thème, nous axerons notre réflexion sur le concept de vérité, qui est grandement présent dans nos rituels et nos idéaux, avec un bémol cependant : celui de définir ce qu’il en serait de cette vérité, objet de tous les discours !
I- Un éléphant ça trompe énormément !
Poète, dramaturge et diplomate français Paul Claudel (1868-1955)
Pour débuter nos investigations, je crains de ne pas pouvoir vous épargner l’histoire de l’éléphant que nous rappelait le poète Paul Claudel dans le « Figaro Littéraire » du 9 octobre 1948, à partir d’une estampe japonaise, et qui a fait florès depuis : un éléphant est entouré par des aveugles afin qu’ils donnent leur définition du concept « éléphant ». Le premier a enlacé une des pattes et dit : « c’est un arbre ». « C’est vrai, voici les feuilles » dit le second qui a découvert les oreilles. « Point du tout, c’est un mur » dit le troisième qui promène sa main sur le flanc. « C’est une ficelle » s’écrie le quatrième qui a saisi la queue. « Non ! C’est un tuyau » réplique le cinquième qui a affaire à la trompe…
Bien entendu, nous saisissons immédiatement la signification de cette histoire : la perception individuelle de chaque aveugle débouche sur le concept « éléphant », mais ne rend pas pour autant la vérité de ce qu’il est en totalité dans « la » vérité, mais la parcellisation de cette totalité fait-elle des aveugles des menteurs ? Nous pouvons avancer, bien entendu, l’idée que pour eux, l’animal se définit dans l’entité, comme le détail qu’ils ont perçu et que donc ils sont dans « leur » vérité absolue qu’ils sont prêts à défendre mordicus. Ce constat a conduit l’Asie a développer la théorie des deux niveaux de vérité, notamment dans l’hindouisme et dans le bouddhisme : Shankara, maître de la non-dualité absolue, dans sa pensée théiste de l’Advaïta-Védanta (1) et Nagarjuna dans son fameux ouvrage, le « Traité du milieu » (2). Pour eux, bien que de philosophie religieuse différente, il y a convergence dans le constat du fonctionnement obligatoire de deux vérités :
– La vérité ordinaire où l’on a besoin de croire que nous avons un « libre arbitre » et que nos convictions sont la vérité.
– La vérité sur le plan de l’ « Absolu Indéterminé » qui serait la non-dualité du « Tu es Cela ». La vérité Une, la multiplicité n’étant pas un mensonge, mais une illusion.
Toute la question métaphysique va résider dans la question : puis-je passer d’une vérité en « soi » à une vérité en « Soi » ? Nous savons que, pour la majorité, la diversité conservant la singularité personnelle, l’impression d’exister comme entité est fondamentale : « je » pense, « à »moi, « en vérité ». Cet éclatement, paradoxalement, est plus rassurant pour le sujet que l’idée d’Unité Absolue, où il serait de toute éternité. Avec la question apophatique : l’Absolu de la Vérité peut-il se changer lui-même où demeurer une sorte d’argile d’une nature inchangée qui serait en sorte le « Grand Potier de l’Univers » ? Rester dans l’illusion, comme l’analyse Freud (3) ou dans la « passion de ne pas savoir » comme ironise Lacan est le propre de l’ensemble des humains, exceptés ceux qui, dans des cultures multiples, tentent le cheminement toujours hasardeux de quitter leur vérité pour accéder à la Vérité vers l’Absolu Indéterminé, que l’on appelle en sanskrit « Kutastha » (« Celui qui se tient sur la crête »). Au sommet de l’échelle ?
Ii- Soi-même comme un autre ?
Être fidèle à la vérité suppose la connaissance d’où elle me vient et d’où me viendrait aussi l’écho d’une transcendance qui est supposée rassembler la mienne et la sienne dans l’Unité Absolue ? Concernant ce qui relèverait de « ma » vérité, une démythification narcissique s’impose immédiatement : la psychologie des profondeurs nous fait prendre conscience que nous ne vivons pas d’abord dans la conscience de nous-mêmes, ni même d’ailleurs dans la conscience des choses, mais dans l’expérience d’autrui. Nous nous sentons exister qu’après avoir pris contact avec les autres, et notre réflexion est toujours un retour à nous-même, à notre vérité, qui doit d’ailleurs beaucoup à notre fréquentation de l’autre : un nourrisson de quelques mois, par exemple, distingue assez facilement la vérité de l’autre dans l’instant, que cela soit la colère, la peur, la bienveillance sur le visage, dans un temps où il ne saurait avoir appris par l’examen de son propre corps les signes physiques de ces émotions. C’est donc le corps d’autrui, dans ces diverses traductions qui apparaît investi d’emblée de la vérité. C’est donc qu’il apprend à connaître l’esprit tout autant comme comportement visible que dans l’intimité de son propre esprit. Il va falloir des années pour que l’enfant et l’adolescent réussissent à dégager leur vérité de celle de leur environnement. La vérité environnementale étant l’illustration du fameux concept de « Surmoi ». L’adulte lui-même découvre dans sa propre vie ce que sa culture, l’enseignement, les livres, la tradition lui ont appris à y voir, donc d’influencer ce qu’il en est de sa vérité : le contact de nous-même avec nous-même se fait toujours à-travers une culture, au moins à travers un langage que nous avons reçu du dehors et qui nous oriente dans la connaissance de nous-même, au terme d’un combat interne entre l « Idéal du Moi » (le « bain de culture ») et le « Moi idéal » qui serait l’expression d’un être désirant dans sa vérité, maîtrisant son libre-arbitre, dans l’acceptation de l’altérité de l’autre, donc de sa concurrence dans la manifestation de sa propre volonté.
L’humanité n’est pas une somme d’individus, une communauté de penseurs dont chacun, dans sa solitude, soit assuré de s’entendre avec les autres parce qu’ils participeraient tous de la même essence pensante ! La vérité est, en général, en porte à faux : chacun ne peut croire qu’à ce qu’il reconnaît pour vrai intérieurement, et en même temps chacun ne pense et ne se décide que déjà pris dans les rapports à autrui qui orientent de préférence vers telle espèce d’opinion. Chacun est seul mais personne ne peut se passer des autres. Il n’y a pas de vie collective qui nous délivre de la charge de nous-mêmes et nous dispenserait d’avoir un avis et il n’y a pas de vie « intérieure » qui ne soit comme un premier essai de nos relations avec autrui. Nous sommes là dans ce que Hegel appelait une « situation diplomatique », c’est à dire une situation où les mots veulent dire deux choses et où les choses ne se laissent pas nommer d’un seul mot. L’une des illustration en est par exemple « la prisonnière » de Marcel Proust (4 ) où le héros ne souhaite être près d’Albertine que quand elle s’éloigne de lui et en conclut qu’il ne l’aime pas. Mais quand elle a disparu, quand il apprend sa mort, dans l’évidence de cet éloignement sans retour, il pense qu’il avait besoin d’elle et qu’il l’aimait. Drôle d’imbroglio pour définir ce qu’il en est de la vérité ! En fait, la vérité chez le sujet, nous dit Lacan, n’est qu’un « mi-dit » pour qu’elle soit supportable car, l’entièreté de la vérité est souvent un instrument déguisé de la destruction de l’autre.
Iii- La Franc-maçonnerie : un réceptacle de la vérité ?
Il y a, au musée lorrain de Nancy, un beau monument funéraire qui attire un grand nombre de visiteurs. Ce monument du XII eme siècle provenant du prieuré de Belval s’intitule : « Le retour du croisé ». La scène en est poignante : il y a d’abord la pauvre petite bonne femme qui s’accroche à lui, comme si elle avait peur qu’il reparte vers ses mirages. On soupçonne chez elle le vieillissement prématuré de celle qui a tant attendu qu’elle a même failli perdre la foi en un retour possible. Et puis, il y a lui… Chevalier sans cheval et sans épée, appuyé sur un simple bâton de pèlerin, conservant cependant sa vieille cote de mailles. On le sent exténué, peut-être souffrant. Et puis nous voyons son terrifiant visage : il ne regarde pas celle qu’il a retrouvée et ses yeux reflètent toute l’horreur du monde, toute l’amertume de ses illusions perdues. Brûlé par tous les soleils, c’est un mort en marche. Il est une sorte de fantôme qui a perdu tout amour de son idéal et de ses proches. Devant lui, il n’y a plus que l’abîme d’un néant sans vérité aucune. Sa quête fut vaine comme celle du chevalier dans le célèbre film d’Ingmar Bergman, « Le 7eme sceau ». Comment échapper à cette vérité de « ceux qui en ont trop vu » ?
Les scolastiques disaient : « Adea quatio rerum et intellectus » (« La vérité c’est la conformité de notre pensée aux choses ») ou aurait-elle la prétention d’être une copie de la réalité ? Mais l’idée vraie pourrait être aussi une idée qui réussit à plus ou moins longue échéance : les ruines de tous les temples du monde font foi qu’ils furent des vérités dont plus personne ne se réclame. Ce qu’il en est des civilisations se retrouve aussi chez l’homme. Dans son Vocabulaire, Lalance décrit le scepticisme comme « la doctrine d’après laquelle l’esprit humain ne peut atteindre avec certitude aucune vérité », car, pris dans l’éternité de la vacuité, notre opinion change par rapport à ce que nous pensions des vérités quelque temps auparavant. Ainsi, pour la petite histoire, une vérité fut défendue par l’Église catholique durant des décennies à la suite des « travaux » de James Ussher (1581-1656), Evêque prima d’Irlande qui avait trouvé la vérité sur l’origine du monde et de sa date exacte de création : le 23 octobre 4004 avant Jésus-Christ à 6 heures du soir !
La Vérité
Ce qui nous amène à pointer la richesse du travail de la Maçonnerie en la matière : les échanges nous amènent souvent à une remise en question de nos opinions, souvent erronées, considérées par nous comme des vérités. La résultante en est la tolérance : comment pourrais-je imposer à autrui des « vérités » que je ne suis pas sûr de conserver très longtemps, car elles s’érodent par l’expérience et le contact avec l’autre. Notre propre corps en est l’illustration parfaite : d’heure en heure, que dis-je, de minutes en minutes il évolue. Nous sommes plongés dans l’océan éternel du transformisme, où matière et esprit participent à la vacuité permanente.
Devant cette instabilité et l’échec programmé de toute perspective, l’homme a besoin de s’accrocher à un point fixe, immobile, moyeu de la roue en mouvement : Dieu, Grand Architecte de l’Univers, Nirvana bouddhiste, croyances philosophiques reposant sur la certitude de l’existence d’un Principe immobile aristotélicien ?
Comme dirait l’Autre, « En vérité, je vous le dis », l’avenir d’une illusion est assuré : notre fragilité face au cosmos et à nos destins individuels, nous contraint à chercher refuge dans l’imaginaire rassurant d’une vérité qui serait intangible…
Notes
(1) Shankara : Les milles enseignements. Editions Arfungen. 2013.
(2) Nagarjuna : Le Traité du milieu. Editions du Seuil. 1998.
(3) Freud Sigmund : L’avenir d’une illusion. PUF.
(4) Proust Marcel : A la recherche du temps perdu-Tome 6 : La Prisonnière. Editions Gallimard. 1923.
Si certains jeux de cartes inspirent les cartomanciennes, comme le Tarot appelle à la divination, celui-ci est fort de symbolisme pour tout curieux qui en explorerait les arcanes, majeurs notamment. En prenant la peine de les examiner, tout franc-maçon devrait trouver une source incroyable d’interprétation ésotérique en résonance avec son chemin. Pour autant, il est bon aussi, juste, de jouer et dans le Sud à la contrée !
Jouer à la contrée, toujours animée, quelquefois arrosée, ce n’est pas forcément (et pas du tout d’ailleurs) le moment à commenter le sens symbolique de ces 32 cartes 😉 Quel intérêt à trouver le nom et la symbolique d’un valet en pleine annonce ? Va pour le valet de cœur, Lahire ; va pour le valet de pique, Ogier, va pour le valet de carreau, Hector mais un peu moins pour le Vallet de trèfle, Lancelot, surtout si on aligne les canons en cours de partie !
Apolline : « Je me demandais… Est-ce que le valet de trèfle pourrait représenter le Vénérable Maître ? »
Myrtille : « Tu pars de loin là ! Oh, j’ai un 7 ! Et si le 7 représentait notre engagement à travailler ensemble, dans la bienveillance, conscientes de nos devoirs ? »
Églantine : « Ah ? Et le roi de pique alors ? Je crois qu’il représente David, le père du Roi Salomon ? Il pourrait incarner notre pouvoir de décision dans la sagesse ? »
Adélaïde : « Et… Si on jouait juste ! Je coupe ! »
C’est ce soir que la 77e édition du Festival de Cannes 2024, dont le jury est présidé par l’actrice et réalisatrice américaine Greta Gerwig, s’achève.
Logo 2013
Beaucoup de sœurs et frères colportent encore et toujours que la palme d’or est une reproduction de la branche d’acacia…
Nous vous proposons donc de faire la lumière sur cette belle légende urbaine.
Retour sur l’histoire du festival et de son créateur
Le compositeur, musicographe et critique musical Émile Vuillermoz (1878-1960) et l’écrivain, scénariste et historien du cinéma René Jeanne (1887-1969) ont soumis à Jean Zay (1904-1944), alors ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts sous le gouvernement de Léon Blum (1872-1950) et du Front Populaire (du 4 juin 1936 au 10 septembre 1939), l’idée de créer un festival international de cinéma en France. Jean Zay, passionné par cette idée, embrasse rapidement le projet. Rappelons aussi qu’il fut aussi l’inspirateur des fondations successives du CNRS, de l’ENA, du Palais de la Découverte.
Jean Zay, en 1936
Ainsi, Jean Zay devient le principal instigateur du Festival de Cannes, choisi pour son climat ensoleillé. Ce projet reçoit également l’appui des États-Unis et du Royaume-Uni, qui à l’époque boycottent la Mostra de Venise pour ses affiliations fascistes. Il faut dire qu’en 1932, l’Italie fasciste créée ce festival de cinéma qui existe encore de nos jours. La Mostra était alors totalement phagocytée par la propagande fasciste de l’Italie mussolinienne. L’Allemagne nazie y était d’ailleurs très présente avec le funeste docteur Joseph Goebbels (1897-1945), homme d’État criminel proche d’Adolf Hitler qui fut, avec Hermann Göring et Heinrich Himmler, l’un des dirigeants les plus puissants et influents du régime nazi. Il profite de la Mostra de Venise pour vendre « l’art » cinématographique nazi…
L’ingénieur et industriel Louis Lumière (1864-1948), figure emblématique du cinéma, accepte de présider ce festival, initialement prévu du 1er au 20 septembre 1939. Les délégations américaines sont présentes, et les sélections française et internationale sont prêtes.
L’objectif du festival était de célébrer un cinéma empreint de liberté, d’intelligence et de créativité, en opposition au festival italien marqué par ses inclinaisons nazies et fascistes.
Cependant, le projet, bien que noble, est interrompu par l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie le 1er septembre 1939, événement qui marque également le début de la Seconde Guerre mondiale suite à la déclaration de guerre de la France à l’Allemagne quelques jours plus tard.
Durant l’Occupation, l’idée d’un festival de cinéma, conçu et organisé sous l’égide d’un ministre du Front Populaire, est abandonnée.
Source Jean-Laurent Turbet
La palme d’or, récompense suprême, est-elle la branche d’acacia, symbole du maître maçon ?
La Palme d’or est le prix principal décerné lors du Festival de Cannes, qui se tient chaque année en mai depuis 1946. Remise au meilleur film de la sélection officielle, cette distinction a été renommée « Palme d’or » en 1955, remplaçant le « Grand Prix du Festival international du film ». Ce changement de nom s’inscrit dans la continuité des symboles emblématiques associés aux villes hôtes de festivals de film, à l’instar du Lion de la Mostra de Venise et de l’Ours du festival de Berlin, qui tirent leurs inspirations des armoiries de ces villes.
Initialement proposée sous le nom de « Coupe Lumière », en l’honneur du président d’honneur du « festival du monde libre », pour contrer la coupe Mussolini de la Mostra de Venise, la plus haute récompense du Festival de Cannes était initialement appelée le « Grand Prix du Festival international du film ». Elle était attribuée sous forme de diplôme accompagné d’un trophée conçu par un artiste contemporain.
Blason de la ville de Cannes
L’origine de la Palme d’or remonte à 1954, quand Robert Favre Le Bret, l’un des organisateurs, sollicite plusieurs joailliers pour créer une nouvelle distinction. Le motif choisi pour symboliser la victoire est la feuille de palmier, tirée des armoiries ancestrales de Cannes, qui elle-même provient du blason de l’abbaye de Lérins. La légende veut que saint Honorat, en grimpant sur un palmier, ait purifié les îles de Lérins des serpents. Ce symbole rappelle également les palmes ramenées par les habitants de Cannes de leur pèlerinage annuel aux îles de Lérins.
Palme d’or remise lors du Festival de Cannes 1979
La proposition de Lucienne Lazon est retenue, avec un design de feuille de palmier posée sur un socle en terre cuite sculpté par Sébastien. En 1955, la récompense, désormais connue sous le nom de « Palme d’or », est attribuée pour la première fois à l’Américain Delbert Mann pour son film « Marty ».
Bien que Jean Zay ait été franc-maçon et fondateur du Festival de Cannes, et que la franc-maçonnerie utilise l’acacia comme symbole représentant la pureté et l’immortalité de l’âme, le lien entre l’acacia spécifiquement et la « Palme d’or » est plus une coïncidence symbolique qu’une connexion directe. Le véritable rapport tient davantage de l’influence des idéaux maçonniques sur les engagements culturels et éducatifs de Zay, et de son impact durable sur la culture française et internationale à travers le festival.
L’avocat, écrivain et journaliste Jean Zay, figure emblématique de la politique française, était membre de la franc-maçonnerie, ce qui a influencé sa vision progressiste et ses idéaux républicains. La franc-maçonnerie, connue pour ses idéaux de liberté, d’égalité, et de fraternité, ainsi que pour son engagement en faveur de la laïcité et de l’éducation, se reflète dans de nombreux aspects de la carrière politique de Zay. En tant que ministre de l’Éducation et des Beaux-Arts sous le Front Populaire, il a initié de nombreuses réformes qui visaient à démocratiser l’accès à la culture et à l’éducation en France.
Jean Zay, en 1937
Juif par son père, protestant par sa mère, Jean Zay a été initié le 24 janvier 1926 au sein de la loge « Étienne Dolet » du Grand Orient de France, à l’orient d’Orléans, qui est également la loge de son père. Jean Zay apparait aussi en qualité de membre de la loge « L’éducation Civique » de la Grande Loge de France, une loge importante de la Grande Loge de France au milieu des années 1930 et jusqu’à la guerre qui comptait, en 1934, pas moins de 142 frères actifs !
Le 21 février 2014, le président de la République François Hollande annonce le transfert des cendres de Jean Zay ainsi que celles de Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion au Panthéon en tant que « grandes figures qui évoquent l’esprit de résistance ». Jean Zay y fait donc son entrée le 27 mai 2015.
Pour celles et ceux qui veulent mieux comprendre l’œuvre de Jean Zay, ils liront utilement le livre Jeunesse de la République, édité par Pierre Allorant et Olivier Loubes, avec une préface de Pascal Ory, membre de l’Académie française, est publié par Bouquins au prix de 33 €. Ce volume célèbre le 120e anniversaire de la naissance de Jean Zay et le 80e anniversaire de sa mort.
Ce livre rassemble une grande variété d’écrits de Jean Zay, tels que ses journaux scolaires de la Première Guerre mondiale, ses critiques littéraires, ses éditoriaux en tant que député, ses discours en tant que ministre, ses journaux de guerre, ainsi que des romans et contes inédits. Il recontextualise également les textes diffamatoires publiés contre lui par les collaborationnistes pendant la Seconde Guerre mondiale. Nous reviendrons très prochainementsurJeunesse de la République en mettant, bien évidemment, l’action de Jean Zay reconnu comme l’homme d’État qui a fait de l’école un pilier de la démocratie sociale.
Nous avons le plaisir de vous présenter le programme des Entretiens 2024.
Chaque jeudi soir à 19h30 du 27 juin au 5 septembre 2024.
Cette année la thématique « Quelle modernité pour les vertus ? »
Ces conférences, ouvertes au-delà de nos cercles maçonniques habituels, réunissent des conférenciers principalement non-maçons. Vous êtes donc invités à y inscrire votre famille, vos amis et vos sympathisants.
Nous vous encourageons à vous inscrire dès maintenant via le lien d’inscription ci-dessous. Cette inscription vous permettra de recevoir chaque semaine, le mercredi soir ou le jeudi matin, le flyer de la conférence du jeudi soir, accompagné d’un lien de connexion unique pour chaque séance.
Marie-Thérèse Besson et Alain-Noël Dubart sont impatients de vous retrouver nombreux lors de ces échanges enrichissants.
[NDLR : Nous ne doutons que les dix conférences seront éclairantes quant à « Quelle modernité pour les vertus ? »
En attendant, avec impatience ces séances « d’instruction » via Zoom, cette question invite à une réflexion profonde sur la place et la pertinence des vertus traditionnelles dans notre société contemporaine. Voici quelques axes de réflexion sur cette interrogation :
Redéfinition des vertus
Dans un monde en constante évolution, les vertus traditionnelles telles que la sagesse, le courage, la tempérance et la justice peuvent sembler décalées par rapport aux valeurs et aux normes actuelles. Cependant, la modernité ne signifie pas l’abandon de ces vertus, mais plutôt leur redéfinition et leur adaptation aux contextes contemporains. Par exemple :
– sagesse : dans le monde numérique, la sagesse peut se traduire par la capacité à discerner la vérité parmi une multitude d’informations,
– courage : aujourd’hui, le courage peut inclure la bravoure morale, comme défendre des causes justes sur les réseaux sociaux ou dans des environnements de travail hostiles,
– tempérance : à l’ère de la consommation excessive, la tempérance prend une nouvelle dimension en promouvant la durabilité et la modération,
– justice : les mouvements pour l’égalité sociale et la justice climatique montrent comment cette vertu se manifeste dans la lutte contre les inégalités systémiques.
Les vertus à l’ère technologiques
La modernité est marquée par des avancées technologiques rapides qui transforment nos vies. Les vertus peuvent servir de guide pour naviguer ces transformations :
– éthique technologique : la prudence est essentielle pour gérer les implications éthiques de l’intelligence artificielle et de la biotechnologie,
– la responsabilité numérique.
La vertu de la responsabilité est cruciale pour l’utilisation éthique des technologies de l’information et de la communication.
L’évolution des vertus collectives
La modernité a également changé notre perception des vertus collectives. La solidarité, l’empathie, et la coopération sont devenues essentielles dans notre société mondialisée et interconnectée :
– solidarité mondiale : face à des défis globaux comme le changement climatique, la pandémie, et les crises économiques, la solidarité transcende les frontières nationales,
– empathie numérique : la capacité à comprendre et à partager les sentiments d’autrui est vitale dans les interactions virtuelles et les communautés en ligne.
L’application pratique desdites vertus
La modernité pose également la question de l’application pratique des vertus dans notre quotidien :
– leadership éthique : les dirigeants modernes doivent incarner les vertus pour inspirer et guider leurs équipes de manière juste et équitable,
– éducation aux vertus : les systèmes éducatifs doivent intégrer l’enseignement des vertus pour préparer les jeunes à devenir des citoyens responsables et éthiques.
Les vertus
Les défis et les contradictions modernes
La modernité présente des défis uniques qui peuvent parfois sembler en contradiction avec les vertus traditionnelles :
– culture de l’instantanéité : la vertu de la patience est mise à l’épreuve dans une culture qui valorise l’immédiateté et la gratification instantanée,
– individualisme vs. communauté : l’équilibre entre l’autonomie individuelle et le bien-être collectif doit être repensé dans des sociétés de plus en plus individualistes.
« Quelle modernité pour les vertus ? » est une question fondamentale qui pousse à réfléchir sur la manière dont les vertus peuvent être intégrées et adaptées aux réalités contemporaines. Plutôt que de considérer les vertus comme des reliques du passé, il est possible de les voir comme des principes dynamiques qui évoluent avec le temps et les contextes. En redéfinissant et en appliquant les vertus de manière pertinente, nous pouvons enrichir notre vie individuelle et collective, et construire une société plus juste, éthique et harmonieuse.
La question « Quelle modernité pour les vertus ? » revêt une signification particulière en franc-maçonnerie, une fraternité qui, depuis des siècles, met l’accent sur le développement moral et éthique de ses membres. Les vertus maçonniques, bien que traditionnelles, trouvent toujours une résonance dans le monde contemporain. Nous ne développerons pourtant pas ce point, vous laissant le soin d’assister aux réunions Zoom qui enchanteront un bel été à venir.]
Ça bouge chez lesdits « réguliers et de tradition » !Rappelons qu’à Londres, le 8 mars 2023, le duc Michael de Kent, Grand Maître la Grande Loge Unie d’Angleterre depuis 1968, cousin germain de feu la reine Elizabeth II, et actuel ”chef mondial” de la franc-maçonnerie, reconnaissait le Grand Orient d’Italie (GOI) après leur rupture il y a 30 ans.
S.A.R. le duc de Kent
Par ailleurs en France, la Grande Loge Nationale Française (GLNF) reconnaît le Grand Orient d’Italie (GOI) depuis 1971, en nommant depuis cette date, ce qui est d’usage d’appeler un garant d’amitié.
Le GOI ferait-il, encore, un pas de côté ? Il n’est pas le seul ! Non seulement, dans le monde, cette maçonnerie dite « régulière et de tradition » est en perte de vitesse, mais c’est aussi une maçonnerie qui semble présenter quelques fêlures… Nous en voulons pour preuve, notre article du 20 décembre 2023 : « La Grande Loge d’Argentine donnerait-elle un coup de canif au fameux « Basic Principles » de 1929 ? »
Quant aux « Basic Principles for Grand Lodge Recognition », souvent appelés les « Basic Principles of 1929 », ils sont un ensemble de règles établies par la Grande Loge Unie d’Angleterre (GLUA) pour déterminer la reconnaissance de la régularité maçonnique d’autres Grandes Loges. Dans le point 7, il est écrit « Que la discussion de sujets politiques ou religieux soit strictement interdite au sein de la Loge ». De même que dans le point 6 de la règle en douze points de la GLNF : « … Elle leur interdit en son sein toute discussion ou controverse politique ou religieuse… » Tout étant permis, un jour, la GLNF basculera-t-elle dans le social et sociétal, elle aussi ?
Le Grand Orient d’Italie (GOI) se distingue, quant à lui, par son engagement culturel, notamment à travers son prestigieux concours littéraire. Cette initiative encourage la création et la diffusion d’œuvres littéraires, contribuant ainsi à l’enrichissement du patrimoine culturel. En soutenant les auteurs et en promouvant la littérature, le GOI renforce son rôle dans la société en tant que promoteur des arts et des lettres.
Ce concours littéraire est dédié à la mémoire de l’enseignante Italia Donati. Une femme mise en avant : Triple Vivat !
Blason du GOI
Premier concours littéraire du GOI, à l’orient de Bénévent
Bénévent, connu sous le nom de Benevento en italien, est une ville et un chef-lieu de la province du même nom dans la région de Campanie, en Italie méridionale.
L’initiative, à laquelle s’est associée avec enthousiasme le lycée classique « Pietro Giannone », a été lancée par la loge « Federico Torre ».
Federico Torre (1815-1892) était un militaire, homme politique et lexicographe italien, originaire de Benevento. Il a joué un rôle significatif dans l’Italie du XIXe siècle en tant que député et sénateur. Torre a été élu député pour six législatures consécutives et est devenu sénateur du Royaume d’Italie en 1884. Il est aussi connu pour ses contributions académiques, notamment la compilation d’unVocabolario latino-italiano.
Bénévent
Le Prix, réservé aux étudiants des trois dernières années, est dédié à la mémoire d’Italia Donati.
Elle était une jeune enseignante italienne du XIXe siècle dont l’histoire tragique illustre les défis et les injustices auxquels les femmes de cette époque étaient confrontées, en particulier celles qui osaient se démarquer dans des rôles professionnels.
Originaire de Cintolese en Toscane, Italia Donati est parvenue à échapper à la pauvreté et à l’ignorance grâce à son intelligence et à son travail acharné, devenant institutrice à Porciano en 1883. Elle espérait y trouver un soutien dans le maire local, qui l’avait recrutée, mais cette relation professionnelle fut mal perçue par les habitants du village. Des rumeurs calomnieuses sur une relation inappropriée entre Italia et le maire se propagèrent rapidement, alimentant un climat de suspicion et de harcèlement.
Italia Donati
Les calomnies et le harcèlement incessant conduisirent Italia Donati au désespoir. Elle se sentit contrainte de prouver son innocence et de restaurer l’honneur de sa famille par un geste dramatique. Italia Donati se suicida en se jetant dans une rivière, espérant que sa mort serait une preuve de sa vertu.
La mort d’Italia Donati provoqua une onde de choc parmi les enseignants et dans l’opinion publique. Elle suscita une prise de conscience sur les conditions difficiles et souvent humiliantes des femmes enseignantes de l’époque. Sa tragédie fut largement médiatisée, incitant à des revendications pour des droits et des protections accrus pour les enseignantes. Cette affaire mit en lumière la nécessité de réformes structurelles dans le système éducatif, notamment pour centraliser l’instruction et protéger les enseignantes contre les abus locaux.
Italia Donati reste une figure emblématique des luttes féministes et de la défense des droits des femmes au travail. Son histoire a été relatée dans des œuvres littéraires et théâtrales, comme le roman Prima della quiete d’Elena Gianini Belotti, qui explore en profondeur les implications sociales et personnelles de sa vie et de sa mort.
L’école élémentaire de Cintolese porte désormais son nom, en hommage à son courage et à son engagement pour l’éducation.
L’histoire d’Italia Donati est un rappel poignant des obstacles que les femmes ont dû surmonter pour exercer des professions respectées et de la persistance des préjugés et des injustices.
Un grand merci à nos frères dits « réguliers et de tradition » d’avoir choisi le nom d’une femme pour offrir ce prix littéraire.
Le but du concours est d’impliquer les étudiants dans une réflexion sur le thème de la Franc-maçonnerie, une organisation peu connue dans notre pays et contre laquelle persistent des préjugés difficiles à éradiquer.
Risorgimento
Les thèmes assignés sont les suivants :Le rôle de la franc-maçonnerie dans les mouvements du Risorgimento1 ;La laïcité2 de l’État ;Le trinôme inspirant de la franc-maçonnerie : liberté, égalité et fraternité3 ;Les préjugés, le prisme déformé de la société de tous les temps ;Fondamentalismes ;Comment je vois la franc-maçonnerie.
La cérémonie de remise des prix a eu lieu ce matin, vendredi 24 mai, à 10h00, dans l’Aula Magna du Liceo Classico Pietro Giannone de Benevento. Pour celles et ceux qui se passionnent pour la culture, en général, et la littérature, en particulier, 450.fm vous tiendra, bien naturellement, informé du nom du lauréat... ou de la lauréate !
1Le Risorgimento est un terme qui désigne le mouvement politique et social du XIXe siècle qui a conduit à l’unification de l’Italie. Ce mouvement a marqué une période cruciale de l’histoire italienne, aboutissant à la formation de l’État italien moderne.
2En Italie, la laïcité de l’État, bien que présente, est une notion nuancée par l’histoire et les spécificités culturelles du pays. La relation entre l’État italien et l’Église catholique a été et reste un élément central de la vie politique et sociale du pays.
Quelques caractéristiques de la laïcité italienne.
En matière de liberté religieuse, la Constitution italienne garantit la liberté de religion et l’égalité devant la loi, indépendamment de la foi religieuse. Concernant l’éducation, il faut savoir que l’éducation religieuse catholique est facultative dans les écoles publiques, mais reste largement proposée. Les élèves peuvent choisir de ne pas y participer. Quant aux financement des Églises, le système de l’« otto per mille » permet aux contribuables de choisir de destiner 0,8 % de leur impôt sur le revenu à une organisation religieuse (dont l’Église catholique) ou à l’État pour des activités sociales ou culturelles.
3En Italie, les principes de liberté, égalité et fraternité sont présents dans les valeurs fondamentales de la République italienne, bien que ces concepts aient une histoire et une application spécifiques à la culture et aux institutions italiennes. Ces principes, hérités des idéaux de la Révolution française, ont été adaptés et intégrés dans le contexte italien à travers l’évolution historique et politique du pays.
La liberté en Italie est garantie par la Constitution italienne de 1948, qui a été rédigée après la Seconde Guerre mondiale et la chute du fascisme.
Le principe d’égalité est également un pilier fondamental de la Constitution italienne et se manifeste de diverses manières (égalité devant la loi, égalité des genres, lutte contre les discriminations).
La fraternité, bien que moins explicitement mentionnée dans les textes législatifs, se manifeste à travers des principes de solidarité et de soutien mutuel présents dans la société italienne (solidarité sociale, État-Providence, associations et volontariat ).
En Italie, les principes de liberté, d’égalité et de fraternité sont intégrés dans le cadre constitutionnel et institutionnel du pays. Bien que des défis subsistent, ces valeurs continuent de guider les politiques publiques et les actions citoyennes, contribuant à la construction d’une société plus juste et solidaire.
Je discutais récemment avec une infirmière qui, comme la plupart de ses collègues, est continuellement confrontée aux souffrances et aux problèmes des patients dont elle s’occupe. Elle me disait que dans les nouvelles formations de personnel soignant, l’accent était mis sur la « nécessité de garder une distance émotionnelle vis-à-vis des malades » pour éviter le fameux burnout qui affecte tant de professionnels de la santé.
Cette femme très chaleureuse, dont la simple présence rassure, me confia ensuite :
« C’est curieux, j’ai l’impression de gagner quelque chose lorsque je m’occupe de ceux qui souffrent, mais lorsque je parle de ce “gain” à mes collègues, je me sens un peu coupable de ressentir quelque chose de positif. »
Je lui décrivis brièvement les différences qui semblent exister entre la compassion et la détresse empathique. Cette différence concordait avec son expérience et prouvait qu’elle n’avait aucune raison de se sentir coupable. Contrairement à la détresse empathique, l’amour et la compassion sont des états d’esprit positifs, qui renforcent la capacité intérieure à faire face à la souffrance d’autrui.
Si un enfant est hospitalisé, la présence à ses côtés d’une mère aimante qui lui tient la main et le réconforte avec d’affectueuses paroles lui fera sans doute plus de bien que l’anxiété d’une maman submergée de détresse empathique qui, ne pouvant supporter la vue de son enfant malade, fait les cent pas dans le couloir. Rassurée par mes explications, cette amie infirmière me confia qu’en dépit des scrupules qu’elle avait de temps à autre, ce point de vue s’accordait avec son expérience de soignante.
À la lumière de ces recherches préliminaires, il semblerait donc logique de former à l’amour altruiste et à la compassion ceux dont le métier consiste à s’occuper quotidiennement de personnes qui souffrent.
Une telle formation aiderait également les proches (parents, enfants, conjoints) qui prennent soin de personnes malades ou handicapées. L’amour altruiste crée en nous un espace positif qui sert d’antidote à la détresse empathique et empêche que la résonance affective ne s’amplifie au point de devenir paralysante et d’engendrer l’épuisement émotionnel caractéristique du burnout.
Sans l’apport de l’amour et de la compassion, l’empathie livrée à elle-même est comme une pompe électrique dans laquelle l’eau ne circule plus : elle va rapidement s’échauffer et brûler. L’empathie doit donc prendre place dans l’espace beaucoup plus vaste de l’amour altruiste. Il importe également de considérer l’aspect cognitif de la compassion, autrement dit la compréhension des différents niveaux de la souffrance et de ses causes manifestes ou latentes.
Ainsi, nous sera-t-il possible de nous mettre au service des autres en les aidant efficacement tout en préservant notre force d’âme, notre bienveillance et notre paix intérieure. Comme l’écrit Christophe André : « Nous avons besoin de la douceur et de la force de la compassion.
Plus on est lucide sur ce monde, plus on accepte de le voir tel qu’il est, et plus on se rend à cette évidence : nous ne pouvons rencontrer toutes les souffrances que l’on rencontre dans une vie d’humain, sans cette force et sans cette douceur.
Matthieu Ricard
Extrait du livre de Matthieu Ricard, Plaidoyer pour l’altruisme.
Cet article a été publié dans LA LETTRE DES DEUX VOIES pour favoriser des échanges et des liens entre Francs-Maçon (nes) qui sont déjà dans une démarche bouddhiste ou qui souhaite connaître un peu mieux le bouddhisme.
La lettre est trimestrielle et gratuite, on peut s’y inscrire en précisant son nom, prénom, tél, Ob., sa L. et la Ville de résidence à ce mail : lesdeuxvoies@orange.fr