Les Philalèthes, dont le nom signifie “amis de la vérité” en grec ancien, ont marqué l’histoire de la franc-maçonnerie française au XVIIIᵉ siècle. Fondé en 1773 par le marquis Charles-Pierre-Paul Savalette de Langes au sein de la loge “Les Amis réunis” à Paris, ce rite maçonnique philosophique et mystique visait à approfondir la quête de la vérité et à explorer les mystères ésotériques de l’époque.
Origines et fondation
En 1775, Savalette de Langes établit une commission des grades et archives, chargée d’élaborer un plan pour atteindre “la connaissance de la vérité“. Après cinq années de travail, cette commission propose un rite structuré en douze grades, chacun accompagné d’une cérémonie de réception. Ces grades sont répartis en trois sections, reflétant la progression traditionnelle adoptée dans de nombreux rites maçonniques. Les membres de ce rite, parfois qualifié d'”académie occulte“, s’imposent la règle de ne rien rejeter et s’intéressent aux sociétés mystiques en marge de la maçonnerie, cherchant à comprendre les relations de “l’Homme avec les esprits”. Ils adoptent alors le nom de “Philalèthes“.
Les convents philosophiques
Au sommet de leur influence, les Philalèthes organisent des convents philosophiques, dont le plus notable est celui de 1785. Convoqué par Savalette de Langes, ce convent se veut une réponse au convent de Wilhelmsbad de 1782, qui avait finalisé le Régime écossais rectifié. Le convent de 1785 réunit 228 frères et s’accompagne d’un questionnaire en dix points, proposant une analyse approfondie des fondements de la maçonnerie et de ses pratiques contemporaines.
Disparition et héritage
Après la mort de Savalette de Langes en 1797, le rite des Philalèthes décline progressivement. Cependant, leur influence perdure, notamment à travers la Société des Philalèthes, une organisation maçonnique fondée ultérieurement, qui perpétue l’esprit de recherche et d’étude caractéristique des Philalèthes originels.
Les Philalèthes ont joué un rôle significatif dans l’histoire de la franc-maçonnerie française, illustrant une période de quête intense de la vérité et d’exploration des mystères ésotériques. Leur héritage se retrouve dans les courants maçonniques contemporains qui valorisent la recherche philosophique et spirituelle.
Impact et postérité des Philalèthes
Les Philalèthes, bien qu’éphémères en tant que rite structuré, ont exercé une influence durable sur les courants ésotériques et philosophiques. Leur quête de vérité a inspiré d’autres mouvements intellectuels et spirituels, à la fois au sein et en dehors de la franc-maçonnerie.
Un apport à l’ésotérisme moderne
L’approche rigoureuse des Philalèthes, fondée sur l’étude des textes anciens, des symboles et des doctrines mystiques, a contribué à faire émerger une tradition ésotérique structurée en France. En s’intéressant aux mystères spirituels et aux sociétés initiatiques comme les Rose-Croix, ils ont jeté des ponts entre la franc-maçonnerie et d’autres traditions mystiques européennes.
Le questionnaire en dix points du convent de 1785, qui abordait des thèmes comme la nature divine, la rédemption ou encore l’origine des symboles maçonniques, reflète une tentative novatrice de concilier science, théologie et philosophie dans une perspective universaliste.
La place des Philalèthes dans l’histoire de la franc-maçonnerie
Le mouvement des Philalèthes s’inscrit dans une période de remise en question des traditions maçonniques établies. Tandis que certaines branches maçonniques se concentraient sur des rituels formels, les Philalèthes se démarquaient par leur insistance sur la recherche intellectuelle et spirituelle.
Le convent de 1785 a également révélé les tensions internes à la franc-maçonnerie de l’époque, notamment entre les tenants d’un ésotérisme pur et ceux prônant un retour aux valeurs sociales et morales des Lumières.
Les limites et critiques
Certains historiens considèrent que les Philalèthes ont souffert d’une ambition trop élevée. En voulant synthétiser les connaissances ésotériques, ils ont parfois été accusés de dogmatisme ou d’élitisme. Leur volonté d’universalité a également été perçue comme utopique, face à la diversité des courants mystiques et maçonniques.
De plus, l’absence de structure centralisée après la mort de Savalette de Langes a précipité leur déclin. Le rite n’a pas survécu aux bouleversements historiques de la Révolution française, qui a profondément transformé le paysage des sociétés secrètes en France.
Philalèthes contemporains
Le nom et l’esprit des Philalèthes ont été repris au XXᵉ siècle par la Société des Philalèthes, une organisation internationale qui rassemble des francs-maçons soucieux d’approfondir leur compréhension des symboles et de l’histoire maçonnique. Bien qu’indépendante de ses prédécesseurs du XVIIIᵉ siècle, cette société perpétue leur héritage en valorisant la recherche et l’échange intellectuel.
Que retenir ?
Les Philalèthes incarnent une facette fascinante de l’histoire maçonnique : celle d’un mouvement intellectuel et mystique, porté par un idéal de vérité universelle. Leur quête ambitieuse, bien qu’interrompue, continue d’inspirer des générations de chercheurs et de francs-maçons.
À une époque où le besoin de dialogue entre science, spiritualité et humanisme reste d’actualité, l’héritage des Philalèthes trouve un écho dans les réflexions contemporaines sur la quête de sens et de vérité.
Début d’une série en quatre parties, cet article est une section du livre « Aux pieds du Maître ». Écrit par Jiddu Krishnamurti, écrivant sous le nom d’« Alcyone », le livre détaille les qualités nécessaires au futur disciple des « Maîtres ». Il ne s’agit pas seulement d’un aperçu de la pratique spirituelle qui fut à l’origine de la Maçonnerie Mixte Universelle, mais aussi d’un guide spirituel pratique et pertinent pour l’aspirant d’aujourd’hui.
Ce ne sont pas mes paroles, ce sont celles du Maître qui m’a enseigné. Sans Lui, je n’aurais rien pu faire, mais grâce à Son aide, j’ai mis mes pieds sur le Chemin. Vous aussi, vous désirez entrer dans le même Chemin, aussi les paroles qu’Il m’a dites vous aideront-elles aussi, si vous les obéissez. Il ne suffit pas de dire qu’elles sont vraies et belles ; un homme qui veut réussir doit faire exactement ce qu’Il dit.
Regarder de la nourriture et dire qu’elle est bonne ne rassasiera pas un homme affamé ; il doit tendre la main et manger. Ainsi, entendre les paroles du Maître ne suffit pas ; vous devez faire ce qu’Il dit, prêter attention à chaque mot, saisir chaque allusion. Si une allusion n’est pas saisie, si un mot est manqué, il est perdu à jamais ; car Il ne parle pas deux fois.
À CEUX QUI FRAPPENT : Il y a quatre qualifications pour ce chemin.
Ce que le Maître m’a dit sur chacun d’eux, je vais essayer de vous le dire.
La première de ces qualités est la discrimination, qui est généralement considérée comme la distinction entre le réel et l’irréel qui conduit les hommes à s’engager sur le Sentier. C’est cela, mais bien plus encore ; et il faut la pratiquer, non seulement au début du Sentier, mais à chaque pas, chaque jour, jusqu’à la fin. Vous entrez sur le Sentier parce que vous avez appris que c’est seulement sur lui que se trouvent les choses qui valent la peine d’être acquises. Les hommes qui ne savent pas travaillent pour acquérir richesse et pouvoir, mais ceux-ci ne durent qu’une seule vie et ne sont donc pas réels. Il y a des choses plus grandes que celles-là, des choses qui sont réelles et durables ; une fois que vous les avez vues, vous ne désirez plus les autres.
Dans le monde entier, il n’y a que deux sortes de gens : ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ; et c’est cette connaissance qui compte. La religion d’un homme, la race à laquelle il appartient, ces choses n’ont pas d’importance ; la chose vraiment importante est cette connaissance, la connaissance du plan de Dieu pour les hommes. Car Dieu a un plan et ce plan est l’évolution. Quand un homme a vu cela et le sait vraiment, il ne peut s’empêcher de travailler pour cela et de s’unir à cela, parce que c’est si glorieux, si beau. Donc, parce qu’il le sait, il est du côté de Dieu, il se tient pour le bien et résiste au mal, il travaille pour l’évolution et non pour l’égoïsme.
S’il est du côté de Dieu, il est l’un de nous, et il importe peu qu’il se dise hindou, bouddhiste, chrétien ou musulman, qu’il soit indien ou anglais, chinois ou russe. Ceux qui sont de son côté savent pourquoi ils sont ici et ce qu’ils doivent faire, et ils essaient de le faire ; tous les autres ne savent pas encore ce qu’ils doivent faire ; et donc, ils agissent souvent de manière insensée et essaient d’inventer des voies qu’ils pensent être agréables pour eux-mêmes, sans comprendre que tous sont un et que, par conséquent, seule la volonté de l’Un peut réellement être agréable pour quiconque. Ils suivent l’irréel au lieu du réel. Tant qu’ils n’auront pas appris à faire la distinction entre ces deux choses, ils ne se seront pas rangés du côté de Dieu, et cette distinction est donc la première étape. Mais même lorsque le choix est fait, vous devez toujours vous rappeler qu’il existe de nombreuses variétés de choses réelles et irréelles ; et il faut toujours faire la distinction entre le bien et le mal, l’important et l’insignifiant, l’utile et l’inutile, le vrai et le faux, l’altruiste et l’égoïste.
Entre le bien et le mal, il ne devrait pas être difficile de choisir, car ceux qui veulent suivre le Maître ont déjà décidé de prendre le bien à tout prix. Mais le corps et l’homme sont deux, et la volonté de l’homme n’est pas toujours celle du corps. Lorsque votre corps désire quelque chose, arrêtez-vous et demandez-vous si VOUS le désirez vraiment. Car VOUS êtes Dieu, et vous ne voulez que ce que Dieu veut ; mais vous devez creuser au plus profond de vous-même pour trouver le Dieu en vous, et écouter Sa voix, qui est VOTRE voix. Ne confondez pas vos corps avec vous-même – ni le corps physique, ni le corps astral, ni le corps mental. Chacun d’eux prétendra être le Soi, afin d’obtenir ce qu’il veut. Mais vous devez les connaître tous, et vous connaître comme leur maître.
Lorsqu’il y a un travail à faire, le corps physique veut se reposer, sortir se promener, manger et boire ; et l’homme qui ne sait pas se dit : « Je veux faire ces choses, et je dois les faire. » Mais l’homme qui sait dit : « Ce qui veut n’est PAS moi, et il doit attendre un peu. » Souvent, quand il a l’occasion d’aider quelqu’un, le corps se dit : « Comme cela va me causer de la peine, laisse quelqu’un d’autre le faire. » Mais l’homme répond à son corps : « Tu ne m’empêcheras pas de faire du bon travail. » Le corps est votre animal, le cheval sur lequel vous montez. Par conséquent, vous devez le traiter bien et en prendre bien soin ; vous ne devez pas le surmener, vous devez le nourrir correctement avec de la nourriture et des boissons pures seulement, et le garder toujours strictement propre, même de la plus petite tache de saleté. Car sans un corps parfaitement propre et sain, vous ne pouvez pas faire le travail ardu de préparation, vous ne pouvez pas supporter sa tension incessante. Mais c’est toujours vous qui contrôlez ce corps, et non lui qui vous contrôle.
Le corps astral a SES désirs – des dizaines d’entre eux ; il veut que vous soyez en colère, que vous disiez des mots durs, que vous soyez jaloux, que vous soyez avide d’argent, que vous enviiez les biens des autres, que vous vous abandonniez à la dépression. Il désire toutes ces choses et bien d’autres encore, non parce qu’il souhaite vous faire du mal, mais parce qu’il aime les vibrations violentes et qu’il aime les changer constamment. Mais VOUS ne voulez rien de tout cela, et vous devez donc faire la distinction entre vos besoins et ceux de votre corps.
Votre corps mental désire se croire fièrement séparé, penser beaucoup à lui-même et peu aux autres. Même lorsque vous l’avez détourné des choses du monde, il essaie toujours de calculer pour lui-même, de vous faire penser à vos propres progrès, au lieu de penser au travail du Maître et à l’aide aux autres. Lorsque vous méditez, il essaiera de vous faire penser aux nombreuses choses différentes qu’IL désire au lieu de la seule chose que VOUS voulez. Vous n’êtes pas ce mental, mais il est à vous de l’utiliser ; donc, là encore, le discernement est nécessaire. Vous devez veiller sans cesse, sinon vous échouerez.
Entre le bien et le mal, l’occultisme ne connaît aucun compromis. Quel que soit le prix apparent, vous devez faire ce qui est bien, et ne pas faire ce qui est mal, quoi que puissent penser ou dire les ignorants. Vous devez étudier en profondeur les lois cachées de la nature et, lorsque vous les connaissez, organiser votre vie en fonction d’elles, en faisant toujours appel à la raison et au bon sens. Vous devez faire la distinction entre l’important et l’insignifiant. Ferme comme un roc quand il s’agit du bien et du mal, cédez toujours aux autres dans les choses qui n’ont pas d’importance. Car vous devez toujours être doux et bienveillant, raisonnable et accommodant, laissant aux autres la même liberté totale dont vous avez besoin pour vous-même.
Essayez de voir ce qui vaut la peine d’être fait et souvenez-vous que vous ne devez pas juger d’après la taille de la chose. Une petite chose qui est directement utile au travail du Maître vaut bien plus la peine d’être faite qu’une grande chose que le monde qualifierait de bonne. Vous devez distinguer non seulement l’utile de l’inutile, mais le plus utile du moins utile. Nourrir les pauvres est une œuvre bonne, noble et utile ; pourtant, nourrir leur âme est plus noble et plus utile que nourrir leur corps. Tout homme riche peut nourrir le corps, mais seuls ceux qui savent peuvent nourrir l’âme. Si vous savez, il est de votre devoir d’aider les autres à savoir. Si vous êtes déjà sage, sur ce chemin vous avez beaucoup à apprendre ; tant qu’ici aussi il faut faire preuve de discernement, et vous devez réfléchir soigneusement à ce qui vaut la peine d’être appris. Toute connaissance est utile, et un jour vous aurez toute la connaissance ; mais tant que vous n’en avez qu’une partie, veillez à ce que ce soit la partie la plus utile. Dieu est Sagesse aussi bien qu’Amour ; et plus vous avez de sagesse, plus vous pouvez manifester de Lui.
Étudiez donc, mais étudiez d’abord ce qui vous aidera le plus à aider les autres. Travaillez patiemment à vos études, non pas pour que les hommes pensent que vous êtes sage, ni même pour avoir le bonheur d’être sage, mais parce que seul le sage peut être sagement utile. Quelle que soit votre volonté d’aider, si vous êtes ignorant, vous pouvez faire plus de mal que de bien. Vous devez distinguer la vérité du mensonge ; vous devez apprendre à être vrai de bout en bout, en pensée, en parole et en action. En pensée d’abord, en esprit, en esprit. Et cela n’est pas facile, car il y a dans le monde beaucoup de pensées fausses, beaucoup de superstitions insensées, et personne qui s’en laisse asservir ne peut progresser. Par conséquent, ne vous accrochez pas à une pensée simplement parce que beaucoup d’autres la soutiennent, ni parce qu’elle est crue depuis des siècles, ni parce qu’elle est écrite dans un livre que les hommes considèrent comme sacré ; vous devez réfléchir par vous-même à la question et juger par vous-même si elle est raisonnable.
Souviens-toi que même si mille hommes sont d’accord sur un sujet, s’ils ne savent rien de ce sujet, leur opinion n’a aucune valeur. Celui qui veut marcher sur le Chemin doit apprendre à penser par lui-même, car la superstition est l’un des plus grands maux du monde, l’une des entraves dont tu dois te libérer complètement. Ta pensée sur les autres doit être vraie : tu ne dois pas penser d’eux ce que tu ne sais pas. Ne suppose pas qu’ils pensent toujours à toi. Si un homme fait quelque chose que tu penses pouvoir te faire du mal, ou dit quelque chose que tu penses pouvoir te concerner, ne pense pas tout de suite : « Il a voulu me faire du mal. » Il est fort probable qu’il n’a jamais pensé à toi du tout, car chaque âme a ses propres problèmes et ses pensées tournent principalement autour d’elle-même. Si un homme te parle avec colère, ne pense pas : « Il me déteste, il veut me faire du mal. » Il est probable que quelqu’un ou quelque chose d’autre l’a mis en colère, et parce qu’il te rencontre par hasard, il tourne sa colère contre toi. Il agit bêtement, car toute colère est stupide, mais tu ne dois pas pour autant penser à lui de façon fausse.
Quand vous devenez l’élève du Maître, vous pouvez toujours vérifier la véracité de votre pensée en la comparant à la sienne. Car l’élève ne fait qu’un avec son Maître, et il lui suffit de replacer sa pensée dans la pensée du Maître pour voir immédiatement si elle concorde. Si ce n’est pas le cas, elle est fausse et il la change instantanément, car la pensée du Maître est parfaite, parce qu’Il sait tout. Ceux qui ne sont pas encore acceptés par Lui ne peuvent pas faire tout à fait cela ; mais ils peuvent s’aider grandement en s’arrêtant souvent pour réfléchir : « Que penserait le Maître de ceci ? Que dirait ou ferait le Maître dans ces circonstances ? » Car vous ne devez jamais faire, dire ou penser ce que vous ne pouvez pas imaginer que le Maître fasse, dise ou pense. Vous devez aussi être vrai dans vos paroles, précis et sans exagération. N’attribuez jamais de motifs à autrui ; seul son Maître connaît ses pensées, et il se peut qu’il agisse pour des raisons qui ne vous sont jamais venues à l’esprit. Si vous entendez une histoire contre quelqu’un, ne la répétez pas ; elle peut être fausse, et même si elle l’est, il est plus gentil de ne rien dire. Réfléchissez bien avant de parler, de peur de tomber dans l’inexactitude.
Soyez vrai dans l’action ; ne prétendez jamais être autre que ce que vous êtes, car toute prétention est un obstacle à la pure lumière de la vérité, qui devrait briller à travers vous comme un soleil brille à travers un verre transparent. Vous devez faire la distinction entre l’égoïsme et l’altruisme. Car l’égoïsme a de nombreuses formes, et lorsque vous pensez l’avoir définitivement tué dans l’une d’elles, il surgit dans une autre avec autant de force que jamais. Mais peu à peu, vous deviendrez si plein de pensée pour aider les autres qu’il n’y aura plus de place, plus de temps, pour une quelconque pensée pour vous-même. Vous devez faire la distinction d’une autre manière encore. Apprenez à distinguer Dieu en chacun et en toute chose, aussi mauvaise qu’elle puisse paraître en surface. Vous pouvez aider votre frère par ce que vous avez en commun avec lui, c’est-à-dire la vie divine ; apprenez à éveiller cela en lui, apprenez à faire appel à cela en lui ; ainsi, vous sauverez votre frère du mal.
En plus d’être des moments de convivialité, les banquets princiers servaient à impressionner et affirmer sa puissance. Un voyage dans l’art parfois démesuré de la cuisine et de la mise en scène médiévales.
Tout commence avec un mot : banquetum. Ce terme, qui désigne le petit banc sur lequel on s’asseyait pour festoyer, donne son nom à une pratique incontournable du Moyen Âge : le banquet. Mariages, fêtes religieuses ou alliances politiques, toutes les occasions étaient bonnes pour s’attabler.
Si chacun, du simple paysan au roi, partageait la joie de banqueter, les banquets de l’élite aristocratique avaient une saveur particulière. Luxe éclatant, profusion de mets et spectacles grandioses, ces festins n’étaient pas seulement des repas, mais de véritables démonstrations de pouvoir et de richesse. Préparez-vous à être ébloui.
Des orgies ?
40 350 œufs, 243 saumons, 492 pâtés d’anguille, 82 bœufs, 10 700 poulets et poussins… Les chiffres donnent le vertige. Voilà une partie des achats enregistrés pour le festin monumental organisé en 1328 à l’occasion dusacre de Philippe VI. Et ce n’est qu’un début : à ces mets s’ajoutaient des centaines de litres de vin. On dépensait sans compter.
Les festins royaux étaient-ils à la mesure de la goinfrerie de la Cour ? Gardons-nous de ce cliché. D’abord, le nombre de convives présents au sacre reste inconnu, bien que plusieurs centaines soient probables. Ensuite, malgré l’abondance, il ne s’agissait pas de goûter à tout. Les invités se servaient avec modération, sous l’œil vigilant d’une Église qui fustigeait la gloutonnerie et d’un discours médical prônant déjà la diététique. « Qui mange trop dans sa jeunesse aura un gros ventre dans sa vieillesse », avertissait d’ailleurs un poème allemand de 1393.
Quant au vin, il n’amenait pas forcément à l’ivresse. À l’époque, le titrage en alcool était bien plus faible qu’aujourd’hui, et on le coupait avec de l’eau pour le rendre plus léger.
À table !
Mais n’allons pas trop vite. Faisons les choses dans l’ordre. D’abord, il fallait — au sens propre — dresser la table. De simples planches étaient posées sur des tréteaux, puis recouvertes d’une nappe. Cette dernière, en plus d’être décorative, était essentielle pour s’essuyer les mains, faute de serviettes individuelles à cette époque.
Les invités étaient placés selon une stricte hiérarchie. Les plus prestigieux avaient l’honneur de siéger à la table principale, appelée haute table, car légèrement surélevée sur une estrade. Au milieu, face à la cheminée, trônait le maître ou la maîtresse de maison. À sa droite, la place d’honneur revenait à l’invité le plus important, tandis que les autres convives prenaient place selon leur rang. Tous étaient assis d’un seul côté de la table, l’autre étant réservé pour le service des plats.
Le repas débutait au son du cor. Mais avant de goûter au festin, une étape primordiale s’imposait : se laver les mains. Dans un monde où les couverts étaient rares, les aliments, notamment la viande, se mangeaient avec les doigts. La fourchette était pratiquement inexistante et la cuillère était réservée aux potages. Quant aux assiettes, elles n’avaient pas encore fait leur apparition. À leur place, on utilisait un tranchoir, une tranche de pain épaisse sur laquelle on déposait viandes ou poissons.
Les convives s’installaient par paires, partageant le même tranchoir, la même coupe et la même miche de pain. Ce partage donna naissance au mot copain, autrement dit les « compagnons de pain ». Ainsi équipés et installés selon les règles de l’étiquette, les invités pouvaient enfin savourer les premiers mets du banquet.
Le déroulement du repas
Oubliez l’idée d’un serviteur déposant soigneusement un plat individuel dans une assiette, comme dans nos restaurants. Ici, on pratiquait le service à la française. Les mets étaient disposés sur une table, présentés avec soin, et chacun choisissait ce qu’il souhaitait déguster. Puis, les services s’enchaînaient comme l’explique l’historien Bruno Laurioux, spécialiste de l’alimentation :
Le service des potages ouvrait souvent le bal. Ces plats, proches de nos ragoûts, purées ou soupes, mijotaient longuement dans des marmites, combinant des ingrédients solides — viande, poisson ou légumes — et une base liquide parfumée.
Ensuite venait une étape incontournable : le rôt. Il ne s’agissait pas d’un concours pour savoir qui rotait le plus fort, mais plutôt du service dédié aux viandes et poissons rôtis, grillés ou cuits. Les broches dans l’immense cheminée faisaient tournoyer gibier, volailles ou viandes rouges, avec une prédilection pour le veau et l’agneau, particulièrement appréciés des palais aristocratiques.
Mais le service qui impressionnait peut-être le plus était celui de l’entremet. Bien plus qu’une simple pause entre deux mets, c’était un véritable spectacle. Jongleurs, acrobates, mimes, chanteurs ou musiciens animaient la salle, tandis que d’imposantes pièces montées prenaient place sur les tables. Ces créations, véritables chefs-d’œuvre, représentaient des statues, des bateaux ou même des châteaux forts. Elles étaient fabriquées à partir de sucre ou de pâte, soutenues par des armatures de bois, et nécessitaient la collaboration de cuisiniers, pâtissiers, charpentiers et peintres. L’art de la table n’a jamais aussi bien porté son nom.
Soyez cependant conscients des limites de mes descriptions. Je vous évoque les banquets les mieux connus par les sources : ceux des princes de la fin du Moyen Âge. Toutes les tables seigneuriales n’étaient pas aussi garnies.
Le banquet du Faisan : un festin spectaculaire au goût politique
En 1454, Philippe le Bon, duc de Bourgogne, organisa à Lille plusieurs jours de tournois et de banquets. Parmi eux, le plus extraordinaire se déroula le 17 février et resta dans les mémoires sous le nom de banquet du Vœu du Faisan. Derrière une mise en scène grandiose se cachait un objectif politique : raviver l’esprit de croisade chez les invités, alors que Constantinople venait de tomber aux mains des Turcs.
Le spectacle était si remarquable qu’on avait aménagé des tribunes pour que le public non invité puisse y assister, même sans avoir le privilège d’être à table.
Si nous ignorons ce que les convives ont dégusté, nous savons précisément ce qu’ils ont vu. Au centre de la grande salle se trouvait un lion, solidement attaché à un pilier et entravé — précaution certainement essentielle pour éviter que les invités deviennent ses amuse-gueules. Puis, le point culminant arriva : un géant déguisé en sarrasin fit son entrée, guidant un éléphant mécanique. Sur le dos de l’animal, une religieuse se lamentait, incarnant l’Église byzantine abattue par les Turcs.
Enfin, un héraut d’armes pénétra dans la salle, portant un faisan vivant qu’il offrit au duc. Philippe le Bon fit alors le vœu solennel de participer à une future croisade pour délivrer Constantinople. Inspirés par son serment, les nobles présents — près de deux cents — jurèrent à leur tour de le suivre dans cette entreprise.
En fin de compte, cette croisade ne vit jamais le jour. Mais le banquet, lui, resta gravé dans les mémoires. Pour preuve, je vous en parle en ce XXIe siècle.
Mais je m’égare. Vous commencez sûrement à avoir faim.
Mise en appétit… ou pas
Que mangeait-on précisément lors de ces banquets grandioses ?
Pour s’en faire une idée, tournons les pages de Du fait de cuisine, l’œuvre de maître Chiquart, cuisinier du duc Amédée VII de Savoie. Ce précieux livre révèle près de 80 recettes, où le vocabulaire désuet déroute autant que les mets eux-mêmes. Puisqu’il était d’usage de commencer par les potages, prenons l’exemple de la soupe jacobine, révolutionnaire par sa composition : chapon, moelle de bœuf, fromage et herbes nageaient pour créer un bouillon riche et consistant.
Comme tout bon cuisinier médiéval, Chiquart accordait une importance particulière aux sauces. La cameline, par exemple, servait à sublimer le saumon. De couleur brun clair, cette sauce était préparée à partir de pain blanc trempé dans du vin, auquel on ajoutait un mélange d’épices : cannelle, gingembre, clous de girofle, poivre, et même une touche de sucre.
L’utilisation des épices à la table des puissants n’avait rien à voir avec le prétendu mauvais goût de la viande, mais tout avec l’ostentation. Les épices, importées de contrées lointaines, coûtaient une fortune. Elles permettaient non seulement d’obtenir des plats colorés et attrayants, mais aussi d’affirmer sa richesse et son raffinement.
Et pour éblouir encore davantage, les cuisiniers se décarcassaient dans leurs préparations. Prenez le paon. Parfois, l’animal était soigneusement dépecé, sa peau et ses plumes mises de côté. Farci avec de la viande hachée fortement épicée, le paon était rôti à la broche, puis recousu dans sa peau avant de déployer sa majestueuse queue. Le plat était porté en grande pompe jusqu’à la salle à manger. L’aspect était important. « Il faut flatter la vue avant de chatouiller le goût », résume l’historien Mohamed Ouerfelli.
Les bonnes manières de table
Le raffinement de ce paon rôti entrait-il en contradiction avec le comportement à table ? On imagine facilement au Moyen Âge des convives grossiers et sans retenue. Cela a pu arriver, mais, à la fin du Moyen Âge, des manuels dédiés aux bonnes manières faisaient leur apparition. On y trouvait des conseils qui nous paraissent aujourd’hui évidents, mais peut-être est-il bon de les rappeler (je ne vise personne ) :
Ne pas prendre de trop gros morceaux dans sa bouche.
Ne pas remettre dans le plat les os ou restes d’aliments.
Ne pas boire la bouche pleine.
Ne pas mettre les doigts dans le sel ou la moutarde
Ne pas se moucher dans la nappe ni dans sa main , mais dans ses vêtements .
Ne pas regarder dans son gobelet en buvant
Si votre compagnon de table est assis à votre droite, manger de la main gauche (ouf, je suis gaucher).
Ne pas toucher la lame du couteau avec les doigts en coupant et ne pas se coucher sur la table (ça devait sûrement arriver si on se donne la peine de le préciser)
Être gai et joyeux à table, mais ne pas fanfaronner. Ne pas raconter d’histoires tristes.
Ne pas manger pendant que votre compagnon mange. Ne pas boire pendant que votre compagnon boit. Ne pas manger pendant que votre compagnon boit ! (Mais alors, quand pouvait-on manger ou boire !!??? Quand il parle ?)
Les règles sont parfois contradictoires d’un texte à l’autre. Retenez surtout que, par le banquet, le noble doit faire preuve de retenue. Ces repas collectifs sont aussi l’occasion pour les puissants de témoigner leur largesse par l’abondance et le raffinement des mets ou des spectacles offerts.
Retenez enfin ce dernier conseil puisé parmi les règles médiévales de bonne tenue (vous pourrez l’appliquer lors de votre prochain repas festif) : « ne pas cracher sur la table ; si on veut cracher il faut se détourner ».
« Les cieux racontent la gloire de Dieu, le firmament proclame l’œuvre de ses mains …ce n’est pas un récit, il n’y pas de mots, leur voix ne s’entend pas. Leur harmonie éclate sur toute la terre et leur langage jusqu’au bout du monde »
(Psaume 19)
Le Silence et l’or
Si la Parole qui est d’argent nous montre la Lune, le Silence qui est d’Or, nous montre le Soleil.
Le Silence ? Mais quel est donc ce Silence qui se trouve au cœur de toutes les traditions initiatiques ?
De tout temps silence, mystères et secrets ont été associés : « O toi qui apporte l’eau dans un lieu éloigné, viens, assiste-moi car je suis un silencieux. Thot, fontaine douce à l’homme altéré dans le désert. Elle est scellée pour le bavard mais ouverte pour le silencieux »
Ainsi priait l’Egyptien s’adressant à son dieu.
De même les compagnons de Pythagore s’entraînaient au silence, car ils entendaient beaucoup de révélations divines et secrètes, qu’il leur aurait été difficile de garder pour eux s’ils n’avaient pas commencé par apprendre que le silence est aussi parole. »
Chez les Romains, Angerona, la divinité tutélaire secrète qui protégeait Rome, était la déesse du silence. Elle veillait sur le solstice d’hiver et sur la mystérieuse germination qu’il évoque. Son rituel était mis au service de la régénération du Soleil menacée. Mais qu’est-ce que le silence ?
Il est impossible à circonscrire. Quand nous l’écoutons, il nous révèle le sans-limite. Nous révélant notre capacité d’accueillir en nous plus grand que nous…
Il se relie à l’écoute et à la compréhension intérieure, au cerveau droit. On pense alors à Socrate parlant à Phèdre : « Mon ami, les prêtres du temple de Zeus à Dodone ont affirmé que les premières paroles divinatoires sortirent d’un chêne. Ainsi les gens de ce temps-là, qui n’étaient pas savants comme vous autres les jeunes, se contentaient dans leur simplicité d’écouter le langage d’un chêne ou d’une pierre, pourvu qu’il dît la vérité » (Platon Phèdre 275 b)
Le Soleil Roi de l’univers
Si la Lune, lorsqu’elle est pleine, formant un disque rayonnant, est envahie de la lumière de la connaissance, toutefois elle n’est qu’un reflet du Soleil, la Source lumineuse au-delà de la nuit.
Le Soleil, énergie, chaleur est « le plus brillant des objets visibles pour les mortels et un symbole universel de la Déité suprême… Il est comme le cœur dans le corps humain, il est la plus immédiate manifestation de Dieu. »
« Il trône au centre exact des cieux. En tant que seul souverain visible, il tient en main le sceptre royal et règne sur tout l’univers » Fludd (1574-1637) Le Soleil un symbole universel du roi.
Ainsi nous le montre le Tarot dont le symbolisme judéo chrétien est construit :
– D’une part sur l’alphabet hébreu : Les 22 lames sont en rapport avec les 22 lettres de l’Alef Beith, qui sont en rapport avec les trois éléments, Air, Feu Eau, les sept planètes et les douze signes. – D’autre part sur les symboles chrétiens de l’époque comme le Pape (la Lame V). Ainsi la Lame IIII LEMPEREUR est en rapport avec le Daleth qui est le nombre 4 et avec le Soleil car dit le Sepher Yetsirah (Livre de la Formation) :
« Il (Ya, Yahvé, Elohim, roi de l’univers) fit régner la lettre Daleth par la fécondité, Il la couronna et la combina avec les autres. Avec elle, il forma le Soleil dans l’Univers ». Le Soleil est lui-même en rapport avec le nombre 4 par les quatre points cardinaux manifestés sur cette lame par la croix plantée sur le globe de l’univers tenu par l’Empereur.
En Mésopotamie
L’hymne à Shamash, dieu du Soleil (tournant du IIe au Ier millénaire), berger du monde
« Illuminateur des cieux tout entiers Toi qui là-haut et là-dessous, dissipes les ténèbres. (Alors que de la Lune les ténèbres n’ont pas reçu la lumière) O Shamash, illuminateur des cieux tout entiers Toi qui là-haut et là-dessous dissipes les ténèbres Ta splendeur enveloppe la Terre comme un filet Juché sur les montagnes tu inspectes le monde (Sur l’image ci-dessous Shamash escalade la montagne dans l’encadrement d’un portail (milieu du 3ième millénaire). Tu prends soin de tous les habitants de la terre
Tu fais paître tous les êtres vivants sans exception Ici-haut et là-dessous, leur berger unique c’est toi Tu ne cesses de traverser ponctuellement les cieux Chaque jour tu parcours la terre interminable Pasteur de là-dessous et Berger d’ici haut Le guide et la lumière de l’univers c’est toi Shamash Lorsque ta redoutable splendeur enveloppe le monde De toutes les populations aux langages divers Tu perces les destins, tu scrutes la conduite Tous sont prosternés devant toi Et le cosmos entier, Shamash aspire à ta lumière »
Shamash dieu de la justice
Si le premier code des lois connu est celui d’Ur-Nammu (2011 – 2095 av J.C.) et lui a été donné à Ur dont il était le roi par le dieu Lune, Nanna (Sin), celui d’Hammourabi, roi de Babylone de 1792 à 1750, deuxième code connu après celui d’Ur Nammu, lui été donné par le dieu Soleil, Shamash. Nous voyons ici Hammurabi coiffé du casque royal debout devant Shamash, assis sur un trône. Il porte la tiare à cornes caractéristique des divinités, une longue barbe et une robe à volants. Il est identifié comme dieu-soleil par les rayons qui jaillissent au-dessus de ses épaules. Les trois rangées d’écailles sur lesquelles il pose ses pieds représentent les montagnes de l’Est qu’il franchit tous les matins. Il remet au roi les insignes de la royauté, le bâton et un objet circulaire (anneau ou cercle) qui symbolisent l’équité.
Dans les temples le dieu Soleil participe aux initiations
Ainsi on peut voir une représentation du roi de Babylone, Nabu Napla Iddina, introduit rituellement devant Shamash (Sippar IX° siècle).
Il est d’abord conduit par la main par un officiant devant le symbole du Soleil, une étoile à quatre branches (en rapport avec les quatre points cardinaux) séparées par des rayons ondulant. Ce symbole est tenu par des officiants juchés sur un auvent tenant les cordes auxquelles il est accroché.
Derrière, séparé par deux colonnes, le dieu assis surmonté des trois symboles des grands dieux Shamash, Ishtar et Nanna (Sin), Sin étant le père de Shamash et d’Ishtar. (Sin est le grand dieu mâle et son croissant le grand phallus lunaire qui fécondait la terre lors de sa disparition).
Le roi devait en effet être adoubé et initié au temple car c’est grâce à Shamash qu’il pouvait régner en toute justice, le Soleil étant garant de l’ordre du monde et de la Justice sous la forme du Droit et de l’Equité. De même lorsqu’on prêtait serment, on le faisait le vingtième jour du mois, Vingt étant le nombre de Shamash.
Dans le Judaïsme
Une longue tradition assimile Yahvé au Soleil, mis en rapport avec la justice tout comme en Mésopotamie.
Ainsi dans Malachie (III, 20), Yahvé s’adressant aux Justes leur dit : « Pour vous qui craignez mon nom, le Soleil de Justice brillera : il apportera le salut dans son rayonnement »
Dans le Christianisme
Le Christ est lunaire en tant qu’incarnation. Il est alors la Parole émanée du Très Haut.
Mais il ressuscite solaire, dégagé de son incarnation. C’est la raison pour laquelle il est dit mort à trente-trois ans, cycle solaire astronomique puisque tous les trente-trois ans le Soleil retrouve le point vernal à la même heure.
En tant que Soleil, le Christ est alors placé au centre du Zodiaque comme sur cette image du XI° siècle.
Les douze apôtres qui l’entourent, tout comme les douze tribus d’Israël, sont en analogie avec les douze signes du zodiaque.
De même tout comme Yahvé il est appelé Sol Justiciae, soit Soleil de justice dès le III° siècle. Ou encore Verus Sol le Soleil vrai.
Ainsi sur cette image qui était inscrite autrefois dans les missels au temps de Noël, marquant la naissance du Christ le 25 décembre tout comme Mithra au moment de la fête du solstice d’hiver et de la renaissance du Soleil, nous voyons sur le temps liturgique le Christ Soleil de Justice au plus fort de son éclat au solstice d’été.
Le Soleil l’Or et l’Alchimie
Cette image de Fludd
D’une part montre l’importance de la position centrale du Soleil d’autre part l’apparition de la lumière dans un processus alchimique mené à terme : Les quatre éléments se sont ordonnés en cercles concentriques au centre desquels apparaît le Soleil, processus dont dit-il il a été témoin : « A la fin de cette expérience ils retirèrent du centre de la masse une « substance solaire », une précieuse gemme « tombée du ciel, comme Lucifer ».
Ce que l’on retrouvera au 28ième degré du REAA, Chevalier du Soleil.
Les cycles du Soleil, astre de vie qui réchauffe et éclaire
Cycle annuel
Si la Lune avec le Soleil ont permis ensemble de diviser le zodiaque en douze parties égales en rapport avec les douze mois, c’est évidemment le Soleil qui a premier de compter les jours Le Soleil a divisé l’année en 365 jours un quart. La division de l’année en quatre saisons et du zodiaque en quatre quadrants. Le zodiaque étant oblique par rapport à l’équateur le Soleil monte et descend le long du zodiaque
Il monte du point le plus bas au Sud au solstice d’hiver jusqu’au point le plus haut au Nord au solstice d’été. Et de là il redescend jusqu’au solstice d’hiver.
C’est le Soleil qui sur cette route montante et descendante coupant par deux fois l’équateur a mis en évidence par la variation de son éclairement des longueurs du jour et de la nuit et par son action évidente sur les saisons, sur les cycles de variation de la température, l’importance de son action sur le vivant qu’il soit végétal ou animal.
C’est ainsi que dès l’antiquité les peuples fêtèrent de façon générale : – Le passage du Soleil à l’Équateur au point gamma passant du Sud vers le Nord à l’équinoxe de printemps. – Son arrivée au solstice d’été au plus haut de sa course puis sa descente vers le sud traversant à nouveau l’Équateur au point gamma prime’ en passant dans l’hémisphère sud à l’équinoxe d’automne.
Et enfin son arrivée au point le plus au Sud au solstice d’hiver (pour l’hémisphère nord évidemment).
Au solstice d’hiver on fêta l’arrivée du renouveau du Soleil après une mort apparente. Les chrétiens y firent naître le Christ Nouveau Soleil.
À l’équinoxe de printemps on fêta la Nouvelle année : À Babylone c’était la fête du dieu Marduk, chez les Hébreux ce fut la Pâque. Chez les chrétiens la mort et la résurrection du Christ et la Pâque chrétienne.
Au solstice d’été un peu partout on fêta le Soleil avec des feux de joie
Les chrétiens en firent la fête de Jean le Baptiste (qui baptisa Jésus dans le Jourdain), le Précurseur de Jésus, en raison de sa phrase « Il faut qu’il croisse et que moi je diminue (comme les jours qui commencent alors à décroître) » (Jean 3,30) et on l’appela la St Jean d’été parce que du coup on instaura la fête de St Jean l’Evangéliste le 27 décembre de sorte qu’il y eut les deux St Jean celle d’été et celle d’hiver par homophonie sans doute avec l’ancien dieu Janus aux deux visages symboles des portes des solstices.
Par la croix des équinoxes et des solstices, le zodiaque fut ainsi divisé en quatre parties en rapport avec les quatre saisons et ces quatre parties en trois, soit un total de douze parties égales, les « dodécatémories » n’ayant rien à voir avec les signes du zodiaque désignés par les étoiles et les constellations, mais formant ce que l’on appelle aujourd’hui le zodiaque des saisons.
Le zodiaque des « signes » lui est construit sur les étoiles et les constellations. Ainsi disait le poème de la création des Babyloniens :
Il créa les stations pour les grands dieux et plaça des étoiles à leurs images. À chacune il fixa trois étoiles par signe (les trente-six décans du zodiaque)
La division du zodiaque en trois parties
Par ailleurs le zodiaque fut divisé en trois parties, contenant de la sorte trois fois les quatre éléments, Feu, Terre, Air, Eau, bien connus en alchimie.
Feu Bélier (constellation évidemment), Terre Taureau, Air Gémeaux, Eau Cancer Feu Lion, Terre Vierge, Air Balance, Eau Scorpion (Nèpe scorpion d’eau) Feu Sagittaire, Terre Capricorne, Air Verseau, Eau Poissons
Le Cycle de 33 ans
Ce nombre fait évidemment référence au cycle solaire bien connu et transmis dans les traditions antiques.
Tous les trente-trois ans le Soleil se retrouve à la même heure au point vernal. Cycle solaire et donc royal et divin, aussi, les héros dans les mythes antiques meurent à trente-trois ans et Jésus ne fit pas exception tout comme Alexandre le Grand ou Shiva.
Le Cycle de 28 ans
Moins connu que le cycle de trente-trois ans, mais important dans le Judaïsme, le cycle solaire de vingt-huit ans appelé Ma’hzor Gadol « Grand Cycle », fait référence au fait que tous les vingt-huit ans le Soleil passe au point vernal, non plus cette fois à la même heure, mais le même jour, soit le Mercredi, suivant la Bible puisque le Soleil et la Lune ont été créés le quatrième jour. Le dernier début de ce cycle était le Mercredi 0h (soit le Mardi 18h), le 8 avril 2 009 (14 nissan 5 709) et le prochain le 8 avril 2 037.
À chaque début de ce cycle on dit la Bénédiction du Soleil (Birkat Ha ‘Hhama) : « Loué sois-Tu, Éternel notre D., Roi de l’univers, Auteur de l’œuvre de la Création. »
Le Cycle de 2 160 ans.
Le Soleil est responsable des ères de 2 160 ans et des religions qui s’y sont associées. Comment ?
Chaque année au cours de sa route montante du solstice d’hiver (le point le plus bas, le plus au sud, (pour l’hémisphère nord) il coupe l’équateur à un point appelé point gamma. Or ce point gamma n’est pas fixe, car le Soleil chaque année coupe l’équateur un peu plus en arrière. De la sorte ce point gamma recule de 1 degré en 72 ans et d’un signe entier soit de 30 degrés en 2 160 ans en moyenne. Et fait le tour du zodiaque » en 2 160 x 12 soit en 25 920 ans environ.
Ce point tourne donc en sens contraire des signes passant des Gémeaux au Taureau, du Taureau au Bélier puis du Bélier aux Poissons et aujourd’hui depuis 2 020 au Verseau si l’on respecte la tradition et le « Nœud du Ciel » figuré par l’étoile du Noeud des Poissons marquant le point où se relie la bouche et la queue du serpent Ouroboros.
Ce phénomène se nomme la « Précession des équinoxes » (soit le point gamma chaque année précède celui de l’année d’avant soit recul des points équinoxiaux et évidemment avec les points solsticiaux) et étaient bien connu des Anciens. Le grec Hipparque l’a redécouvert en allant s’instruire à Babylone.
Non seulement les Anciens connaissaient bien ce phénomène, mais leurs religions s’associaient à ce décalage. Ils le marquaient dans leurs monuments, dans les noms de leurs divinités.
A l’ère du Taureau 4ième millénaire av J.C.
Sur cette image montrant à l’intérieur le zodiaque saisonnier dit tropical et à l’extérieur, le zodiaque antique basé sur les étoiles on voit le point gamma entrant dans la constellation du Taureau.
A ce moment-là, il y a 6 400 ans, l’axe des équinoxes se trouve sur la Voie lactée qui passe d’un côté entre les étoiles du Taureau et celle des Gémeaux qui ont les pieds dessus et de l’autre entre celles du Scorpion et celle du Sagittaire marquant une étape importante dans le grand cycle de 25 920 ans.
Tous les 6 400 ans, un des axes de la croix des équinoxes et des solstices, Ici c’est celui des équinoxes se place sur cette Voie lactée en pointillé sur le schéma.
Les équinoxes se produisaient dans la constellation du Taureau (celui du printemps) et du Scorpion (automne) et les solstices dans la constellation du Lion (été) et du Verseau (hiver) On voit ci-dessous la croix des équinoxes et des solstices associée à l’image du Taureau (équinoxe de printemps) et du Lion (solstice d’été) sur une tablette mésopotamienne de la fin du quatrième millénaire.
Tandis qu’en Egypte ancienne on fêtait le Taureau Apis.
La transmission de cette époque clef
Ces constellations ainsi que leurs étoiles repères Aldébaran pour le Taureau, Régulus pour le Lion, Antarès pour le Scorpion nommé aussi L’Homme Scorpion et le Verseau, marquant en fait l’origine du zodiaque tel que nous le connaissons se transmirent à travers les siècles comme des constellations clefs.
Toutefois le Scorpion ou Homme scorpion fut remplacé par un Homme et le Verseau par un Aigle soit la constellation de l’Aigle voisine (En fait l’aigle qui enleva le Verseau jusque dans l’Olympe soit Ganymède pour en faire l’échanson des dieux).
C’est sous cette nouvelle forme qu’on les retrouvera dans la Bible avec la vision du char d’Ezéchiel, puis dans le christianisme avec le Christ au tympan des églises entouré de ces quatre images associées aux quatre éléments et aux quatre évangélistes. L’ère du Bélier et le judaïsme 2ième millénaire av J.C.
Entre environ 2 160 avant J.C et la naissance du Christ ce fut l’ère du Bélier : l’équinoxe de printemps avait lieu lorsque le Soleil se trouvait dans la constellation du Bélier, l’équinoxe d’automne dans celle de la Balance.
Le solstice d’été dans celle du Cancer et celui d’hiver dans le la constellation du Capricorne. Tout comme les symboles astrologiques de l’ère du Taureau ceux de l’ère du Bélier furent associés aux religions.
Ce fut une époque si importante au niveau de l’histoire de nos civilisations (C’est aussi durant cette ère que naissent les premiers alphabets dont l’alphabet hébreu) que l’on ne put se débarrasser de ses symboles et qu’aujourd’hui encore la plupart de nous croyons que le printemps arrive dans le Bélier et que nous continuons de manger du mouton à Pâque !!!
C’est durant cette ère qu’à Babylone le dieu Marduk dieu Soleil dont les quatre faces représentaient les quatre points cardinaux refit le monde. On le voit ici le pied sur un petit bélier dont les trois étages de laine représentaient les trois décans de la constellation du même nom.
À l’équinoxe de printemps, il disparaissait pour renaître et on le fêtait en grande pompe.
C’est aussi au début de cette ère qu’apparaît Abraham, le premier des patriarches, le grand ancêtre du peuple de la Bible puis qu’un certain Yahvé se révèle à Moïse et le fait sortir d’Egypte.
C’est la Pâque le Passage, la Pessah, le passage du Soleil au-dessus de l’Equateur et le passage de l’Egypte au désert qu’il faudra traverser pour atteindre la Terre promise. On égorge des moutons et on les mange.
Puis Moïse recevant les tables de la Loi devient le premier législateur. La Justice prend une place grandissante. La Balance qui est face au Bélier prend toute son importance. Au milieu de l’ère, Salomon avec l’aide d’Hiram construit le Temple à Jérusalem et y place l’Arche d’Alliance et les Tables de la Loi.
La Maçonnerie s’emparera de cette histoire reprenant le mythe à sa façon.
L’ère des Poissons de Jésus de Nazareth à nos jours
Alors que, à la naissance du Christ, le point gamma venait d’entrer dans la constellation des Poissons et le point gamma prime celui de l’équinoxe d’automne dans la Vierge. Le solstice d’été avait lieu dans celle des Gémeaux et celui d’hiver dans celle du Sagittaire. Au milieu de l’ère, tout comme au milieu de l’ère précédente Salomon construisit le temple, l’Occident chrétien se couvrit d’églises architecturées sur les symboles chrétiens. Les deux tours occidentales reprenant à leur façon les deux colonnes du temple de Salomon manifestaient la constellation des Gémeaux où se trouvait le Soleil de justice au plus haut de ciel.
A l’arrière en face la flèche manifestait celle de la constellation du Sagittaire (de Sagittarius tireur à l’arc de Sagitta flèche) où se trouvait le solstice d’hiver à l’époque de la naissance du Christ.
Sans oublier les zodiaques inscrits sur les portails
Les Templiers de leur côté prirent comme devise « Deux sur le même cheval » Ils se plaçaient sur le Soleil au plus haut en pleine lumière et, sous eux, leur monture, celle du Sagittaire.
Ainsi dans le Tarot cette lame XVIIII est en rapport avec la lettre 19ième lettre hébraïque le Qof. Or Qof est la lettre qui « forma les Poissons dans l’Univers » (Sefer Yetsirah).
Or durant toute l’ère des Poissons, dont nous sommes en train de sortir, le solstice d’été avait lieu dans la constellation des Gémeaux, que nous voyons ici en train de cuire sous les flammes du Soleil, ce que nous raconte cette lame.
Elle nous rappelle que le Christ est un poisson et par les Gémeaux met en avant la notion de Fraternité. C’est durant cette ère que naissent les différents fraternités celles des moines, des religieuses, de ouvriers compagnons
C’est durant cette ère qu’est prêché l’amour du prochain.
Ainsi cette sculpture sur la façade occidentale de Notre Dame la Grande à Poitiers (XI°/XII° siècle) que l’on a appelé La Réconciliation faisant référence au Psaume 84 « Quand le Messie annoncé vient « Amour et Fidélité se rencontrent Justice et Paix s’embrassent » En fait cette posture est celle du « Signe de reconnaissance » dans le Compagnonnage.
Elle sera reprise par Villard de Honnecourt dans ses cahiers.
En Franc-Maçonnerie
Dans la symbolique maçonnique le Soleil incarne l’esprit immortel, l’or impérissable. Sur l’image ci-contre on voit un maçon constitué des éléments de sa loge.
Dans certains rites (comme le RER) le Soleil est l’une des Trois Lumières de la loge, ces trois lumières étant le Soleil, la Lune et le VM.
L’Orientation du Temple
C’est le Soleil qui décide de l’Orientation du Temple : L’Orient, comme son nom l’indique, est à l’Est, au Soleil levant le jour de l’équinoxe. Les trois fenêtres Elles marquent les trois lieux repères où se trouvent le Soleil visible dans la journée -À son Levant, -À sa culmination au Midi -À son Coucher le soir. Trois lieux où se trouvent le Vénérable de la Loge et les deux Surveillants (au REAA) décrits dans l’ordre : Le 2ième Surveillant est au Midi – F (S) 2ième Surveillant, où est votre place dans la loge ? – Au Midi Vénérable Maître – Pourquoi êtes-vous placé ainsi ? – Pour mieux observer le Soleil à son méridien, envoyer les ouvriers du travail de la récréation et de la récréation au travail afin que le VM en tire honneur et contentement Le 1er Surveillant est à l’Occident – Frère 1er surveillant où est votre place dans la loge ? – À l’Occident Vénérable Maître – Pourquoi ? – Comme le Soleil se couche à l’Ouest pour fermer le jour de même le 1er Surveillant s’y tient pour aider le Vénérable Maître à fermer la loge payer les ouvriers et les renvoyer contents et satisfaits. Le Vénérable de la loge est à l’Orient : – Frère (S) 1er Surveillant où se tient le Vénérable Maître ? – À l’Orient – Pourquoi ?
Comme le Soleil se lève à l’Est pour ouvrir le jour, de même le Vénérable Maître s’y tient pour ouvrir la loge, la diriger dans ses travaux et l’éclairer de ses lumières. Nous voyons que le rituel mentionne les trois lieux du Soleil visible dans l’ordre Midi, Occident, Orient dans le même ordre que les trois où Hiram sera frappé par les trois mauvais compagnons.
Le premier le frappera au Midi, le deuxième à l’Occident, le troisième au Levant, là où il ne pourra plus se lever, faisant d’Hiram un être solaire. Trois lieux, où, plus tard, seront cloués les trois mauvais compagnons, assassins d’Hiram. Mais :
C’est à Midi plein que l’on ouvre les travaux sous la Pleine Lumière et à Minuit Plein qu’on les ferme.
Les deux colonnes et les solstices
Les deux colonnes
C’est pour observer les mouvements du Soleil au cours de l’année que Salomon a fait faire les colonnes de bronze par Hiram. Placées devant le Temple face à L’Est, tout comme l’étaient les obélisques en Égypte, placés par paires devant les pylônes, elles marquent les solstices. Les obélisques placés devant le portail, symbolisant l’horizon d’où apparait le Soleil, étaient symboliquement les piliers qui soulèvent le ciel et le tiennent écarté de la Terre. Les constructeurs du Temple de Salomon suivirent cet exemple et nommèrent les colonnes Yakhin et Boaz soit « qui soutient » « en Force ». Quoiqu’il en soit, le Soleil frappant son lever au milieu entre les deux colonnes marquait les équinoxes.
Par ailleurs Les Hébreux s’orientant face à l’Est ont toujours le Midi à Droite et le Sud à Gauche.
Pour dire au Midi on dit « à droite ».
De la sorte c’est la colonne du Midi « celle de droite » qui fut nommée Yakhin par Hiram, le bronzier qui l’avait élaborée, et c’est celle du Nord qui fut appelée Boaz, comme l’avait bien compris Vuillaume et comme c’est toujours le cas au REAA.
Quoi qu’il en soit et quels que soient les noms des colonnes, les Apprentis sont placés au plus haut du Nord, au solstice d’été, soit au plus haut de la route montante du Soleil. Il leur importe dorénavant de suivre la « Route des hommes » en descendant en eux-mêmes.
Les Compagnons sont placés au solstice d’hiver au plus bas de la course annuelle du Soleil. Il leur appartient de monter sur la route des dieux pour atteindre les hauteurs du ciel. La fête des solstices
Les Maçons tout comme les anciens, les fêtèrent.
Certains gardèrent les noms de St Jean d’été et de St Jean d’hiver. Ils fêtèrent celle d’hiver par un banquet et celle d’été par des feux. De plus à l’origine toutes les loges se nommaient « Loges de St Jean » Exemple : Catéchisme d’Apprenti au Rite français du GODF 1785 – Comment s’appelle votre loge ? – La loge St Jean et toutes les loges portent le même nom. Certains rites ont gardé cette formule comme le RER.
Le rituel du passage au grade de Maître
Hiram et le Soleil
Lorsqu’Hiram est assassiné par les trois mauvais Compagnons aux trois lieux solaires, Midi, Occident, Orient, on comprend qu’Hiram est assimilé au Soleil. Comme lui, il meurt et renaît à l’Orient.
Et, quand le maçon sur le point de devenir Maître a vécu la mort d’Hiram et est relevé par le Vénérable Maître celui-ci lui transmet à son tour ce qu’il a reçu par ce que l’on appelle les « Cinq points de la Maîtrise » mais qui se rapproche fort de la gestuelle du Compagnonnage et rappelle tout aussi fort les Dioscures Castor et Pollux, les Jumeaux du zodiaque. L’un est immortel, Pollux ; l’autre ; Castor est mortel. Il mourut. Pollux affligé s’unit à lui et ainsi se partagèrent l’immortalité. Ils vivaient et mouraient alternativement.
Les cycles solaires à travers les grades
Le cycle des douze signes et le 12ième degré du REAA
Ce nombre fait référence au découpage de l’année en douze mois et du zodiaque douze signes.
S’il est présent dans le temple sous la forme de la corde à douze nœuds qui peut s’accompagner en haut des murs des douze signes du zodiaque. Cette corde à nœuds peut se voir comme la corde d’arpentage à douze nœuds Mais on le trouve surtout comme par hasard au grade de Grand Maître Architecte 12ième degré du REAA
Le Grand Maître Architecte est placé face à l’Etoile polaire et doit tracer un cercle avec un compas qu’il apprendra à partager en douze.
Le cycle de 28 ans et le chevalier du Soleil
Le Chevalier du Soleil est le 28ième grade !
Nous voyons le Delta lumineux au centre du Soleil ou le Soleil au centre du Delta lumineux. Nous voyons aussi des symboles alchimiques comme les quatre éléments Feu, Terre, Air, Eau.
Le maçon contemple l’image du Paradis et de la transmutation en Or. En témoignent les sept planètes retournées à leur origine et non plus étagées dans le ciel.
C’est l’annonce du retour. Ce retour se fera au 33ième degré.
Le cycle de trente-trois ans l’âge du Chevalier Rose Croix et les trente-trois degré du REAA Au grade de Rose Croix au 18ième degré du REAA le Chevalier Rose Croix a 33 ans. L’âge du Christ à sa mort.
Il a appris la force de l’Amour universel par la Rose sur la Croix Il sait que là est la voie pour la transmutation alchimique lorsqu’il sera lavé par le sang du Christ.
Mais ce n’est qu’au bout de sa montée au 33ième et dernier grade du REAA que le maçon aura, en théorie, terminé sa transmutation, sera arrivé au grand Œuvre à l’or : Il pourra plonger sans crainte sa main dans le plomb fondu.
Les changements d’ère et 17ième degré
Le 17ième degré est basé sur l’Apocalypse qui termine l’Ancien et le Nouveau Testament. Texte astrologique, ce récit nous dévoile une série de cycles de six plus, faisant écho à Beréshît, à la Création en six jours se terminant par un repos le septième. Il est en analogie avec le cycle illimité des ères de 2 160 ans et des grands cycles multiples de celui de 2 160, auquel s’ajoute des cycles faisant référence à une succession d’univers de six jours cosmiques successivement détruits et renaissant après le silence d’un nouveau jour.
Aujourd’hui nous avons changé d’ère
L’équinoxe de printemps vient d’aborder la constellation du Verseau. Nous terminons un cycle de 6 400 ans. Nous retrouvons les quatre grandes constellations d’origine, mais pas aux mêmes angles de la croix :
Le Verseau pour l’équinoxe de printemps, le Taureau pour le solstice d’été, le Lion pour l’équinoxe d’automne et le Scorpion pour le solstice d’hiver. C’est l’axe des solstices qui se superpose à la Voie lactée. Aussi comme l’écrit Pierre d’Allergida dans son article « Dieu a besoin de notre aide »
Un grand réveil ne fait que commencer et sera exacerbé par le chaos social à venir qui accompagne inévitablement le changement des grands âges du zodiaque. La Franc-Maçonnerie, en tant que gardienne des Mystères Anciens, a l’obligation sacrée de se tenir au centre de telles tempêtes historiques et de guider le peuple vers le chemin des justes, d’être une voix qui crie dans le désert, de préparer la voie au retour du Roi.
Cette phrase est évidemment symbolique et non politique …
Nous nous empressons de publier cet article, car à la vitesse à laquelle les gouvernements s’enchainent, cette information pourrait bien être périmée très rapidement. La rédaction a donc passé en revue les nouveaux membres de ce gouvernement Bayrou et au moins deux visages connus ont reçu la Lumière de la rue Cadet au GODF.
Certains objecterons qu’on ne doit pas dévoiler l’appartenance maçonnique d’un Frère ou d’une Soeur vivant. C’est exact pour le maçon lambda, mais cela ne s’applique pas aux personnalités publiques qui ont volontairement ou non fait fuiter l’information. C’est la rançon de la gloire en somme.
Manuel Vals
Manuel Valls, homme politique franco-espagnol, a récemment été nommé ministre des Outre-mer dans le gouvernement dirigé par François Bayrou.
Parcours Politique
Né le 13 août 1962 à Barcelone, Manuel Valls a acquis la nationalité française en 1982. Il a occupé plusieurs postes clés, notamment celui de Premier ministre de 2014 à 2016 sous la présidence de François Hollande. Il a également été maire d’Évry de 2001 à 2012 et député de l’Essonne de 2002 à 2018.
Engagement Maçonnique
Manuel Valls a été initié au Grand Orient de France (GODF) en 1989, grâce à Jean-Pierre Antebi, un rocardien de la première heure.
L’Express : Il a appartenu à la loge “Ni maître ni dieux“, connue pour son esprit frondeur, avant de rejoindre en 1995 “L’Infini maçonnique“, fondée par son ami Alain Bauer.
450.fm : Il a quitté le GODF en 2005, après 16 ans d’appartenance.
Influence et Réseaux
Son parcours au sein de la franc-maçonnerie a contribué à forger sa pensée politique et à élargir son réseau de contacts. Les valeurs de la franc-maçonnerie, centrées sur la laïcité, la liberté et l’égalité, ont pu influencer ses prises de position publiques. Bien que Manuel Valls ait officiellement quitté le GODF en 2005, certains observateurs estiment que son attachement aux principes maçonniques demeure perceptible dans son discours politique.
Perspectives dans le Gouvernement Bayrou
En tant que ministre des Outre-mer, Manuel Valls est désormais responsable de la gestion des territoires français situés hors de la métropole. Son expérience politique, enrichie par son passage au sein de la franc-maçonnerie, pourrait influencer sa vision et ses décisions dans ce nouveau rôle.
Il est essentiel de noter que, bien que l’appartenance passée à la franc-maçonnerie puisse offrir des perspectives et des réseaux, les décisions politiques et administratives doivent respecter les principes de transparence et de laïcité propres aux institutions publiques françaises.
François Rebsamen
François Rebsamen, figure politique française de longue date, a récemment été nommé ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation dans le gouvernement dirigé par François Bayrou.
Parcours Politique
Né le 25 juin 1951 à Dijon, François Rebsamen est un homme politique français affilié au Parti socialiste. Il a occupé plusieurs postes clés tout au long de sa carrière, notamment celui de ministre du Travail, de l’Emploi et du Dialogue social sous la présidence de François Hollande de 2014 à 2015. Maire de Dijon pendant 22 ans, il a également été président de la communauté d’agglomération du Grand Dijon.
Engagement Maçonnique
Depuis 1989, François Rebsamen est membre de la franc-maçonnerie, appartenant à la loge “Solidarité et Progrès” du Grand Orient de France à Dijon.
Cette affiliation témoigne de son engagement envers les valeurs de la franc-maçonnerie, centrées sur la fraternité, la liberté et la recherche de la vérité.
Influence et Réseaux
Son appartenance à la loge “Solidarité et Progrès” a pu jouer un rôle dans l’élargissement de son réseau et l’influence de sa carrière politique, bien que l’impact précis de cette affiliation sur ses fonctions publiques reste sujet à interprétation. La franc-maçonnerie, en tant que réseau d’entraide et de réflexion, peut offrir des opportunités de dialogue et de soutien entre ses membres, ce qui peut indirectement influencer les trajectoires professionnelles et politiques.
Perspectives dans le Gouvernement Bayrou
En tant que ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, François Rebsamen est désormais en charge de dossiers cruciaux concernant l’organisation territoriale de la France. Son expérience en tant que maire et son engagement dans des réseaux de réflexion comme la franc-maçonnerie pourraient influencer sa vision et ses décisions politiques dans ce nouveau rôle.
Il est important de noter que, bien que l’appartenance à la franc-maçonnerie puisse offrir des perspectives et des réseaux, les décisions politiques et administratives doivent respecter les principes de transparence et de laïcité propres aux institutions publiques françaises.
Depuis janvier 2017, une initiative interobédientielle rassemble chaque année les membres des principales obédiences maçonniques françaises pour célébrer les 300 ans de la Franc-Maçonnerie. Cette rencontre, baptisée “Les Amphis VDR”, est devenue un rendez-vous annuel incontournable, où les francs-maçons discutent autour d’un thème spécifique. Pour cette année, le thème choisi est : « Les Lumières Principales ; Quelles sont-elles ? Leur Symbolisme ? ».
Un Plateau de Haute Volée
La rencontre de cette année se tiendra avec la participation de personnalités éminentes :
Christophe Rozen pour la Grande Loge Nationale Française (GLNF), ancien Député Grand Orateur National et ancien 1er Grand Surveillant de la Loge de Recherches Villard de Honnecourt.
Jean Michel Gelin pour le Grand Orient de France (GODF), rédacteur en chef de la revue d’étude du Grand Chapitre Général de Rite Français, la revue JOABEN.
Philippe Charuel pour la Grande Loge de France (GLDF), ancien Grand Maître.
Dominique Gagliardi pour la Grande Loge Féminine de France (GLFF), Vénérable Maîtresse de la Loge Nationale de Recherches.
Claudine Fradet pour le Droit Humain (DH), Très Illustre Sœur et ancien Très Puissant Grand Commandeur de la Fédération française du DH.
Luc Ruynat pour la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra (GLTSO), Très Illustre Frère, Souverain Grand Inspecteur Général du Suprême Conseil Pax Opéra, ayant également participé à la table ronde des RCML 2024 sur la Spiritualité.
Réservations et Participation
Les participants peuvent réserver leur place pour la table ronde seule ou en incluant l’agape qui suivra, via le site : https://www.billetweb.fr/inter-obedience. Cet événement promet d’être un moment d’échange enrichissant autour des symboles et significations des Lumières dans la tradition maçonnique.
Une Tradition qui Grandit
“Les Amphis VDR” renforcent les liens entre les différentes obédiences tout en offrant une plateforme pour le débat et l’approfondissement des connaissances maçonniques. Cette réunion annuelle témoigne de l’engagement des francs-maçons envers la fraternité, la réflexion philosophique et la quête de lumière, au sens propre comme au figuré.
Pour plus d’informations ou pour toute demande de presse, vous pouvez contacter Christian Lallement, Président des Amphis.
Cet article vise à informer et à encourager la participation à un événement qui célèbre la diversité et la profondeur de la pensée maçonnique, en mettant en avant le dialogue interobédientiel sur des questions essentielles de notre temps.
La franc-maçonnerie, riche en traditions et en symboles, propose une multitude de rites et d’enseignements destinés à accompagner l’initié dans sa quête de perfection. Parmi ces voies, les ordres de sagesse du rite français occupent une place particulière. Ces degrés supérieurs, aussi appelés “grades de perfection”, offrent un approfondissement des principes déjà explorés dans les loges bleues (Apprenti, Compagnon, Maître) et ouvrent la porte à une réflexion plus subtile sur la connaissance, la sagesse et la nature humaine.
Une architecture unique : des degrés au service de l’éveil spirituel
Les ordres de sagesse du rite français se distinguent par leur structure en cinq étapes :
L’Ordre du secret (ou quatrième ordre) : Il invite à la méditation sur les mystères cachés et les enseignements voilés du rite.
L’Ordre de la parfaite harmonie (ou cinquième ordre) : Ce grade approfondit la quête d’unité intérieure et universelle.
L’Ordre du grand prieuré (ou sixième ordre) : L’accent est mis sur les valeurs chevaleresques et la recherche d’un idéal moral et spirituel.
L’Ordre du temple de Salomon (ou septième ordre) : Ce degré explore les liens entre la tradition biblique et la quête maçonnique.
L’Ordre du sacré verbe (ou huitième ordre) : Considéré comme le sommet du rite, il confronte l’initié à la recherche ultime de la vérité et de la lumière.
Cette progression reflète un cheminement graduel, où chaque étape enrichit la compréhension de l’initié et approfondit sa capacité à vivre selon les valeurs maçonniques.
Une quête de connaissance au cœur des enseignements
Les ordres de sagesse se démarquent par leur accent mis sur la connaissance ésotérique et philosophique. Chaque degré introduit des textes anciens, des légendes, et des symboles qui incitent à une réflexion sur les grandes questions de l’existence :
Quel est le but ultime de la vie ?
Comment atteindre l’harmonie entre soi-même et le monde ?
Quelle est la nature de la vérité et de la lumière ?
Cette quête n’est pas seulement intellectuelle ; elle est aussi spirituelle. L’initié est appelé à travailler sur lui-même, à polir sa pierre intérieure, et à incarner les idéaux maçonniques dans sa vie quotidienne.
La sagesse comme objectif ultime
Le terme “sagesse” ne doit pas être interprété de manière superficielle. Dans le cadre des ordres de sagesse, elle désigne une connaissance illuminée par une expérience intérieure profonde. Cette sagesse n’est pas seulement théorique ; elle se manifeste dans la manière dont l’initié agit dans le monde, avec justice, équilibre et amour pour l’humanité.
En ce sens, les ordres de sagesse du rite français dépassent le cadre de la simple transmission de savoirs. Ils offrent un cadre pour une véritable transformation intérieure, où l’initié devient non seulement un chercheur, mais aussi un porteur de lumière.
Un héritage universel
Bien que ces ordres soient particulièrement liés au rite français, leurs enseignements s’inscrivent dans une tradition universelle. Ils puisent dans des sources multiples : la philosophie antique, les enseignements bibliques, les traditions chevaleresques et les courants ésotériques de l’Europe.
Cette richesse témoigne de l’ambition du rite français : unir les héritages spirituels de l’humanité dans une quête commune de connaissance et de sagesse.
Une voie d’accomplissement personnel et collectif
Les ordres de sagesse du rite français ne sont pas une fin en soi, mais un moyen d’approfondir les principes fondamentaux de la franc-maçonnerie. Ils offrent une voie pour ceux qui souhaitent aller au-delà des enseignements des loges bleues et explorer des horizons philosophiques et spirituels plus vastes.
À travers cette quête de sagesse, l’initié découvre que le véritable savoir ne réside pas dans l’accumulation de connaissances, mais dans la capacité à les vivre pleinement et à les partager avec ses frères et avec l’humanité. Ainsi, les ordres de sagesse du rite français continuent d’inspirer ceux qui aspirent à unir la connaissance à la sagesse, et la sagesse à l’amour universel.
Les ordres de sagesse du rite français illustrent parfaitement la finalité ultime de la franc-maçonnerie : contribuer à la construction d’un être humain éclairé, capable de penser par lui-même et de rayonner autour de lui. Ils ne se limitent pas à une transmission mécanique de rituels ou de symboles, mais encouragent une véritable introspection, un questionnement perpétuel sur les mystères de l’existence.
Un apport à la société
Au-delà du développement personnel, ces enseignements trouvent une résonance dans l’engagement des initiés envers la société. En cultivant les vertus de sagesse, de justice et de fraternité, les membres des ordres de sagesse sont incités à devenir des exemples vivants de ces valeurs dans leurs communautés. Leur quête spirituelle ne s’arrête pas aux portes du temple : elle se prolonge dans leurs actions quotidiennes, qu’il s’agisse d’œuvrer pour le bien commun ou d’apporter leur soutien aux plus démunis.
Un cheminement intemporel
Dans un monde souvent marqué par l’incertitude et la fragmentation, les ordres de sagesse rappellent l’importance des traditions initiatiques comme source de stabilité et d’inspiration. Bien que ces enseignements aient été formulés il y a plusieurs siècles, ils restent d’une pertinence étonnante, offrant des réponses aux questionnements existentiels modernes. En mettant en avant des principes universels, ils transcendent les époques et les cultures, faisant écho à une quête humaine intemporelle.
La transmission, un devoir sacré
Pour que ces enseignements perdurent, la transmission reste au cœur des préoccupations des initiés. Chaque génération a pour responsabilité de préserver les rituels et les symboles tout en adaptant leur interprétation aux défis contemporains. Cette dynamique de renouvellement garantit que les ordres de sagesse continuent d’inspirer et d’éclairer les esprits, sans perdre leur essence originelle.
L’expérience intérieure avant tout
Enfin, il convient de souligner que le véritable trésor des ordres de sagesse ne peut être pleinement saisi par une simple description externe. Il s’agit d’une expérience profondément intime et intérieure, que chaque initié vit de manière unique. Les rituels, les textes et les symboles ne sont que des clés, invitant à ouvrir les portes d’une compréhension personnelle et à marcher sur un chemin de transformation.
En guise d’épilogue
Les ordres de sagesse du rite français nous rappellent que la quête de la sagesse est un voyage, et non une destination. Ils montrent que le véritable pouvoir de la franc-maçonnerie réside dans sa capacité à éveiller les consciences, à nourrir les âmes et à offrir une boussole pour naviguer dans le tumulte de l’existence.
La fidélité au serment est le fondement essentiel de l’engagement maçonnique, un acte sacré qui relie l’initié à la Tradition et à ses Frères et Sœurs dans une quête commune de vérité et de lumière. Elle transcende la simple promesse pour devenir une alliance vivante avec le Grand Architecte de l’Univers, exigeant vigilance, sincérité et dépassement de soi. Enracinée dans la symbolique ancestrale du Métier, elle invite chaque maçon à incarner pleinement les valeurs de l’Ordre par ses pensées, ses paroles et ses actes.
Étymologie et signification
Pour saisir la portée spirituelle de la fidélité et du serment en Franc-Maçonnerie, il est essentiel de revenir à l’étymologie de ces termes, porteurs de significations profondes. Fidélité vient du latin fidelitas, dérivé de fides, qui signifie « foi », « confiance » ou « loyauté ». Elle exprime un attachement profond et indéfectible à une promesse, une idée ou une personne. La fidélité dépasse l’obéissance mécanique : elle est un engagement moral et spirituel, une communion avec une cause transcendante.
Serment provient du latin sacramentum, qui renvoie à un engagement sacré. Ce terme évoque une promesse solennelle faite en présence d’une entité supérieure, qu’il s’agisse de Dieu, de l’Ordre ou de principes universels. Le serment, par son caractère sacré, établit un lien indissoluble entre le profane et le sacré.
Ensemble, ces deux notions constituent les piliers sur lesquels repose la Maçonnerie : une fidélité qui engage l’initié à vivre selon les principes supérieurs, et un serment qui scelle son appartenance à la Tradition.
Le serment dans la tradition du métier
Dans la Franc-Maçonnerie opérative, le serment a toujours occupé une place centrale. Dès les premiers documents maçonniques, comme le manuscrit Regius du XIVᵉ siècle, le serment apparaît comme un acte fondamental. Il représente l’entrée dans une alliance sacrée, conditionnant l’accès aux secrets du Métier et aux enseignements de la confrérie. Le Manuscrit d’Édimbourg (1696), texte rituel de transition entre maçonnerie opérative et spéculative, souligne l’importance du serment. Ce document, le plus ancien de caractère rituel, décrit un candidat agenouillé prêtant serment sur la Bible, associant cet acte à la transmission des mots sacrés des premiers degrés. Dans ce contexte, le serment est bien plus qu’une formalité : il est un acte de consécration, marquant l’entrée dans une communauté unie par des principes supérieurs.
Fidélité : une alliance sacrée
La fidélité, en Maçonnerie, est une vertu qui transcende les relations humaines pour s’étendre aux principes et aux idéaux. Dès le 1er degré, cette fidélité prend plusieurs dimensions :
• Fidélité à l’Ordre : Respect des constitutions du Rite, des Règlements Généraux et des principes fondamentaux qui structurent la Maçonnerie. • Fidélité au serment : Un engagement sacré qui unit l’initié à la Tradition, au Grand Architecte de l’Univers, et à ses Frères et Sœurs. • Fidélité à soi-même : L’initié est appelé à vivre en cohérence avec ses principes, à aligner ses actions sur les idéaux maçonniques.
La fidélité n’est pas une simple obéissance ; elle exige un engagement volontaire, un éveil de la conscience, et une quête continue de transformation intérieure.
Le Serment : portée spirituelle et historique
Le serment, par sa nature sacrée, lie l’initié au Volume de la Loi Sacrée et au Grand Architecte de l’Univers, qui agissent comme garants de sa validité. Cet engagement revêt une dimension spirituelle unique, car :
Il unit le profane et le sacré : En prêtant serment, l’initié passe du monde profane à celui de l’initiation, établissant une connexion avec le divin. Il fonde l’identité maçonnique : Dans la Maçonnerie opérative, le serment était la preuve nécessaire et suffisante de la qualité de Maçon. Aujourd’hui encore, il constitue le cœur de la cérémonie initiatique.
Il donne un sens à la fidélité : Sans référence au Grand Architecte de l’Univers et au Volume de la Loi Sacrée, le serment perd sa dimension transcendantale et devient une simple promesse.
Les déviations : menaces pour l’unité de l’ordre
L’histoire de la Maçonnerie montre que l’affaiblissement du sens traditionnel du serment engendre des dérives. Lorsque le serment est vidé de sa substance spirituelle, il laisse place à :
• Une prolifération de règlements et de contrôles, souvent pesants et profanes. • Une dilution des principes fondamentaux, où la quête initiatique est remplacée par des considérations individualistes.
La fidélité au serment, dans sa forme traditionnelle, est donc essentielle pour préserver la cohérence de l’Ordre et la profondeur de la démarche initiatique.
Fidélité et liberté : une relation paradoxale
En Maçonnerie, la fidélité n’est pas une contrainte, mais une voie vers la véritable liberté. Cette liberté se manifeste dans l’alignement entre les actions de l’initié et les principes supérieurs auxquels il a prêté serment. Comme le montre la Tradition du Métier :
• La règle et les outils sont des guides qui structurent l’œuvre de l’architecte. • La fidélité à ces guides libère la créativité et permet d’atteindre la perfection dans l’action.
Lien sacré et quête spirituelle
La fidélité au serment est bien plus qu’une simple loyauté ou une obligation formelle. Elle constitue le cœur vivant de l’engagement maçonnique, une promesse solennelle qui transcende le temps et l’individu. Ce serment, prêté en toute liberté devant le Volume de la Loi Sacrée et sous l’égide du Grand Architecte de l’Univers, devient un lien sacré entre l’initié, la Tradition et l’Ordre.
Être fidèle à son serment, c’est s’imposer une vigilance constante sur son propre cheminement. C’est accepter que la quête spirituelle ne soit jamais achevée et que chaque étape franchie exige de nouvelles responsabilités. Cette fidélité appelle à une introspection permanente, à une sincérité dans l’action, et à une recherche continue de l’équilibre entre le devoir envers soi-même, ses Frères et Sœurs, et l’Ordre universel.
Dans le cadre de la Maçonnerie, la fidélité au serment n’est pas un fardeau, mais une source d’inspiration et de libération. Elle lie l’initié à des valeurs intemporelles et l’élève au-delà des contingences profanes. Le serment devient alors le socle d’une vie initiatique, où chaque pensée, parole et action doivent refléter les idéaux de la Maçonnerie : justice, vérité, fraternité et lumière.
Comme le souligne la sagesse initiatique : « L’homme fidèle à son serment n’appartient pas seulement à lui-même. Il est une pierre vivante dans l’édifice universel. » Ainsi, la fidélité au serment est une invitation à dépasser les frontières du soi, à s’inscrire dans une quête collective, et à honorer, par son comportement, l’essence même de l’Ordre maçonnique. Elle est à la fois un engagement spirituel et une voie de réalisation, reliant l’initié au mystère sacré du Grand Architecte de l’Univers.
un événement notable a récemment mis en lumière la Grande Loge Nationale de Madagascar (GLNM). Le 14 décembre dernier, la GLNM a été honorée à Paris par la Grande Loge Nationale Française (GLNF), marquant ainsi un rapprochement symbolique et une reconnaissance importante pour son Grand Maître nouvellement élu, Tiana Rasamimanana.
Un homme aux multiples casquettes
Tiana Rasamimanana, figure influente dans le monde des affaires malgaches, a été élu à la tête de la GLNM pour la mandature 2021-2024. Lors de la Consécration du Grand Chapitre de l’Arche Royale de Madagascar par la GLNF le 13 décembre, il est devenu tout naturellement Grand Maître de Madagascar et a été installé comme Premier Principal. Cette cérémonie à Paris renforce non seulement ses liens avec la franc-maçonnerie française mais positionne également la GLNM sur la scène internationale de la maçonnerie régulière. Rasamimanana est connu pour ses nombreuses casquettes, naviguant entre le monde des affaires et celui de la spiritualité maçonnique.
Renforcement des liens franco-malgaches
Cette distinction à Paris n’est pas simplement honorifique; elle représente une étape significative dans le renforcement des relations entre les loges maçonniques malgaches et françaises. La GLNM, fondée en 1996 sous la houlette de la GLNF, est reconnue pour son attachement à la régularité maçonnique, insistant sur la croyance en un Grand Architecte de l’Univers et la prestation de serment sur la Bible, éléments centraux de sa pratique maçonnique. Cette reconnaissance parisienne vient souligner ce lien historique et spirituel, en des temps où la diplomatie maçonnique prend une nouvelle dimension dans un contexte mondial de plus en plus interconnecté.
Implications et perspectives
La cérémonie à Paris a eu lieu dans un contexte où Madagascar se prépare aux prochaines échéances électorales. La franc-maçonnerie malgache, souvent en retrait des projecteurs, joue un rôle discret mais influent dans la société, prônant des valeurs de fraternité, de justice, et de tolérance. Les francs-maçons malgaches, à travers la GLNM, sont actifs dans des initiatives de lobbying pour une élection présidentielle sereine et juste, comme l’indique le rassemblement des loges sous l’égide de la Fraternelle des Bâtisseurs de la Cité (Frabaci).
Histoire et présence de la Franc-maçonnerie à Madagascar
La franc-maçonnerie a une longue histoire à Madagascar, remontant au XIXe siècle avec l’arrivée des premières loges sous la colonisation française. Cependant, c’est après l’indépendance que les loges se sont véritablement implantées, avec la création de la GLNM en 1996. La franc-maçonnerie malgache compte aujourd’hui un millier de membres, reflétant une diversité d’obédiences et de pratiques mais unies par une quête commune de lumière et de progrès.
La reconnaissance de la GLNM à Paris est un témoignage de l’universalité des valeurs maçonniques et de l’importance de la fraternité au-delà des frontières. Pour Tiana Rasamimanana et la GLNM, cet honneur est une occasion de réaffirmer leur engagement dans la construction d’une société plus juste et éclairée à Madagascar. Ce rapprochement illustre également comment la franc-maçonnerie, malgré son caractère souvent mystérieux, peut jouer un rôle actif et positif dans le dialogue international et le développement sociétal.
Références :
L’existence de la franc-maçonnerie à Madagascar remonterait à la fin du XIXe siècle.
La loge malgache renforce ses liens en France. Une reconnaissance importante pour son grand maître récemment élu, Tiana Rasamimanana, un dirigeant aux multiples casquettes.
La Grande Loge Nationale de Madagascar a été fondée en 1996 sous l’égide de la Grande Loge Nationale Française.
Depuis ses origines, la Franc-Maçonnerie invite à la réflexion et à l’exploration intérieure. Cette noble institution, perçue comme un chemin vers l’éveil et l’accomplissement de l’être, semble s’appuyer sur deux piliers essentiels : l’étude et la pratique du symbolisme, qui développe les facultés humaines, et la reconnaissance du sacré. Ce qui pourrait bien être le cœur même de toute quête spirituelle. Ces fondements, à la fois universels et profonds, méritent d’être contemplés et élargis pour mieux saisir la portée et la résonance aujourd’hui.
Le Symbolisme : Clé de Lecture de l’Univers
Les pères fondateurs de la Franc-Maçonnerie, héritiers de traditions séculaires, ont perçu dans le symbolisme une grammaire universelle, un langage capable de transcender les mots pour atteindre le cœur des réalités cachées. Le symbole, dans sa nature profonde, n’est pas une simple représentation d’idées abstraites. Il est une porte, une invitation à explorer les multiples strates de la réalité et à découvrir ce qui gît au-delà des apparences.
Dans les loges maçonniques, chaque élément est porteur d’une signification qui appelle à une interprétation active. L’équerre et le compas, la pierre brute et la pierre taillée, la lumière et les ténèbres : autant de symboles qui incitent l’initié à un travail de réflexion et de transformation. En se plongeant dans ces images puissantes, l’être humain affine sa perception, développe son intuition, et éveille des facultés jusqu’alors endormies.
Le Sacré : Une Connexion au Temple Intérieur
L’autre pierre angulaire de la Franc-Maçonnerie est le sacré. Dans son essence initiatique, le sacré peut s’entendre, en langage volatile, comme “ça crée”. Cette expression révèle un secret fondamental : l’initié devient, par son travail intérieur, le créateur de son propre devenir. Il se fait l’architecte de son temple intérieur, façonnant chaque pierre de son édifice spirituel par ses pensées, ses actes et ses choix.
Le sacré n’est pas une abstraction éloignée, mais une force vivante qui invite à une responsabilisation profonde. En devenant créateur de soi-même, l’initié comprend que chacun de ses pas est un acte sacré, une manifestation réfléchie et nourrie de compassion. Ainsi, chaque décision, chaque action devient une offrande à l’univers, un témoignage de l’harmonie entre l’être humain et le grand œuvre cosmique.
Un Temple Intérieur, Miroir de l’Univers
Dans ce contexte, le temple maçonnique, lieu physique des rituels, devient également une métaphore du sanctuaire intérieur de l’âme. À travers les symboles et les rites, l’initié est invité à reconnecter le terrestre au céleste, à devenir un canal entre ces deux dimensions. Le temple n’est pas seulement un espace sacré ; il est un miroir du cosmos. Chaque pierre posée dans cet édifice spirituel, chaque symbole étudié et compris est une étape vers une union plus intime avec le Grand Architecte de l’Univers.
Un Engagement Vers la Lumière
La pratique du sacré dans la Franc-Maçonnerie rappelle que l’homme n’est pas un être figé, mais une potentialité en perpétuelle évolution. Le sacré confère aux travaux maçonniques une mission sublime :
Éveiller cette étincelle divine qui sommeille en chaque individu.
Ainsi, l’initié apprend que son chemin est une co-création avec les forces universelles. Il devient le bâtisseur conscient d’un monde meilleur, à commencer par lui-même.
Cette approche du sacré, empreinte de symbolisme et de création, invite à une transformation profonde. Elle enseigne que la vraie maîtrise réside dans l’art de vivre chaque instant comme une opportunité de création et de connexion, en harmonie avec les lois universelles et dans le respect du mystère de l’existence.
Une Invitation à l’Introspection
Où en sommes-nous aujourd’hui, dans cette quête séculaire de lumière et de sagesse ? Sommes-nous encore les bâtisseurs conscients de nos temples intérieurs, ou avons-nous laissé s’effacer les contours du sacré dans les méandres de l’ordinaire ? Le symbolisme continue-t-il à parler aux âmes et à éveiller les esprits, ou n’est-il désormais qu’un langage oublié, vidé de sa puissance initiatique ?
Ces deux piliers, le symbolisme et le sacré, sont-ils encore les gardiens du temple, ou bien les avons-nous relégués au rang de reliques silencieuses ? Ces questions, comme autant de miroirs, invitent à une réflexion profonde : sommes-nous toujours à la hauteur des idéaux des pères fondateurs ? Le cheminement initiatique est-il encore une véritable alchimie de transmutation, ou est-il devenu une marche mécanique, dépourvue de sa flamme originelle ?
Peut-être est-ce dans ces interrogations mêmes que réside la clé, cette clé d’ivoire précieuse et lumineuse, soigneusement enfermée dans une boîte d’os… Les poser avec humilité, y répondre avec sincérité, c’est tenter d’ouvrir cette boîte, retrouver ce qui est perdu, et se rappeler que chaque génération porte la responsabilité de raviver la Lumière. Chaque pas sur ce chemin, lorsqu’il est empreint de réflexion et nourri de compassion, peut à nouveau devenir un acte sacré !