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Lieu symbolique : Mystères et merveilles de Carnoët, entre forêt enchantée et légende de Barbe-Bleue

La forêt domaniale de Carnoët, également connue sous le nom de forêt de Toulfoën, est une grande étendue de nature située en Bretagne, près de Quimperlé dans le Finistère. Cette forêt est célèbre pour sa richesse historique et écologique. Elle couvre une surface importante et est principalement composée de feuillus, avec des espèces comme les chênes et les hêtres, mais aussi de zones de conifères.

Historiquement, la forêt de Carnoët a des racines profondes dans l’histoire locale. Elle aurait été fréquentée et utilisée depuis l’époque médiévale, servant de lieu de chasse, mais aussi de refuge et de source de bois pour la population locale. Au fil des siècles, elle a vu de nombreuses transformations, notamment son aménagement pour la gestion durable du bois et la préservation de la biodiversité.

La forêt est aussi un lieu prisé pour le tourisme vert, offrant de nombreux sentiers de randonnée, des parcours pour le VTT, et des sites d’intérêt comme des ruines historiques et des points de vue naturels. Elle joue un rôle crucial dans la préservation de l’environnement local et la promotion de la biodiversité grâce à sa gestion par l’Office National des Forêts.

C’est un exemple typique de l’interaction entre histoire, culture et environnement naturel dans les paysages français, un lieu où le patrimoine naturel et historique se rencontre et se conserve pour les générations futures.

Le château de Carnoët, en plus de son rôle de résidence ducale, a servi de siège à une châtellenie importante et de lieu de réunion temporaire pour la chambre des comptes du duché. À cette époque, un parc clôturé destiné à la chasse, à l’élevage et à l’exploitation forestière fut également créé.

Des vestiges architecturaux, notamment des substructions et des élévations maçonnées envahies par la végétation, témoignent encore de la grandeur passée de la résidence. Un aspect remarquable de ce site est la présence de colonnes d’une grande salle (« aula »), typique de la seconde moitié du XIIIe siècle, qui indique l’importance et la sophistication de la structure. Deux de ces colonnes ont été déplacées au XIXe siècle, l’une dans un jardin voisin et l’autre dans la forêt.

Au fil des siècles, notamment après la guerre de succession de Bretagne à la fin du XIVe siècle, le château fut progressivement démantelé, tomba en ruine et fut utilisé comme carrière. Des descriptions du XIXe siècle et des fouilles entreprises entre 1873 et 1894 ainsi qu’entre 2000 et 2003 ont permis de mettre à jour des fragments de carreaux en terre cuite vernissée, ajoutant à la connaissance archéologique du site.

Aujourd’hui, bien que les vestiges soient largement dégradés, ils sont toujours partiellement identifiables, offrant un aperçu fascinant de l’histoire médiévale bretonne. Ces ruines, intégrées dans le paysage de la forêt domaniale de Carnoët, continuent de captiver historiens, archéologues et visiteurs.

Le château de Carnoët, également connu sous le nom de château de Barbe-Bleue, est imprégné de mystères et de légendes. Voici quelques récits fascinants associés à ce lieu Comorre, le Barbe-bleue breton

Comorre était un redoutable seigneur dont le château pourrait se situer dans la forêt de Carnoët . On raconte qu’il avait déjà assassiné six de ses propres épouses de ses mains avant de demander en mariage la douce Triphine, fille du comte de Vannes. Le nom Barbe-Bleue évoque la cruauté et le mystère, et Comorre incarne cette figure légendaire.

Les fantômes du château de Carnoët

Dans les landes et les bois, lorsque les lambeaux de nuages étranglent la lune livide, les secrets s’extirpent en gémissant de la tourbe des sépultures. Le pays de Quimperlé regorge d’histoires plus ou moins horrifiques, et le château de Carnoët ne fait pas exception.

Les vieilles pierres maudites du château cachent des récits de fiancés trahis revenant certaines nuits, de charrettes aux roues grinçantes emportant les âmes des défunts, et de diableries qui roulent inévitablement le fourchu dans la farine.

Mais, concernant le château de Carnoët en particulier, il n’existe pas de preuves directes le reliant à la légende de Barbe Bleue. Il est possible que des rumeurs locales ou des légendes aient pu associer le château à cette histoire en raison de son ancienneté, de ses ruines mystérieuses et de son ambiance qui peut inspirer des récits de ce genre. La région de Bretagne, riche en folklore et en histoires légendaires, est particulièrement propice à ce genre d’associations.

La chaire de l’Évêque en forêt de Toulfoën, une roche située sur un éperon dominant la rive de la Laïta d’où prélats bénissaient les bateaux.

La Laïta, « rivière de mer », figure parmi les sites côtiers emblématiques du département. Fruit de la rencontre de l’Ellé et de l’Isole à Quimperlé, la Laïta s’étire et serpente ainsi sur 17 kilomètres et vous mènera de Guidel-plages jusqu’au Pouldu, à proximité de ses plages et ses criques.

La chaire de l’Évêque combine des éléments de nature, d’histoire et de spiritualité, rendant le site particulièrement attractif pour les randonneurs, les amateurs d’histoire et ceux intéressés par le patrimoine religieux. Le rocher lui-même et son emplacement offrent non seulement une vue panoramique sur la Laïta, mais servent aussi de témoignage des pratiques religieuses historiques et de l’interaction entre l’église et la communauté maritime locale.

La bénédiction des bateaux par les évêques à cet endroit est interprétée comme un rituel de protection et de bonne fortune pour les marins partant en mer ou naviguant le long de la rivière, un geste significatif compte tenu de l’importance de la navigation et de la pêche dans l’économie locale de l’époque.

Le tumulus de Lothéa

Ce type de tombe, caractéristique de certaines cultures préhistoriques européennes, est un monticule de terre et de pierres sous lequel sont enterrés les défunts. Le tumulus de Lothéa est particulièrement notable non seulement pour son âge et sa structure, mais aussi pour les objets qu’il contenait. Le mobilier funéraire trouvé à l’intérieur suggère que la tombe appartenait à une personne de haut rang ou à une figure importante de la société de l’époque. Les objets métalliques, tels que des armes et des éléments de parure, témoignent de la maîtrise technologique et de l’importance sociale du défunt.

La présence d’armes peut indiquer le statut guerrier du défunt ou sa position de pouvoir, tandis que les éléments de parure révèlent un intérêt pour l’esthétique et peut-être des croyances symboliques liées à l’au-delà. La découverte de ces objets dans le tumulus de Lothéa offre un aperçu précieux des croyances, des rites funéraires et du statut social à cette période de transition entre le Néolithique et l’Âge du bronze.

La structure du tumulus, avec ses dimensions initiales d’environ 26 mètres de diamètre et 4 mètres de hauteur, indique l’importance accordée à ce site funéraire dans son contexte culturel et historique. Les fouilles menées en 1843 ont révélé la présence d’un caveau en forme de coffre, une construction impressionnante faite de neuf dalles en orthogneiss d’origine locale. Ces dalles, dressées sur chant, créent un espace interne de 2,50 mètres de long sur 2 mètres de large et 1,45 mètre de hauteur, ce qui témoigne d’une certaine préoccupation pour la durabilité et la solennité de la sépulture. La dalle de couverture, d’une dimension de 2,20 mètres de long sur 1,80 mètre de large et d’une épaisseur de 0,45 mètre, a été brisée lors de la fouille, laissant seulement un fragment sur place. Cette destruction lors des fouilles antiques souligne les défis associés à la préservation des sites archéologiques.

Le tumulus était également recouvert d’un cairn de petits blocs de pierre mesurant entre 15 et 20 cm de long, surmonté d’une couche de terre jaune argilo-limoneuse, ajoutant environ 1,70 mètre à la hauteur du tumulus et étendant son diamètre à environ 8 mètres. Ces détails constructifs mettent en évidence les techniques avancées et les efforts déployés pour construire ces monuments funéraires.

Aujourd’hui, même si le tumulus s’est élargi et sa hauteur réduite à 2,85 mètres en raison des déblais des fouilles, les vestiges visibles, notamment les tranchées qui se croisent au centre, permettent aux visiteurs et aux chercheurs de comprendre les méthodes de construction et l’importance culturelle de ce site historique. Ces caractéristiques continuent de faire du tumulus de Lothéa un site d’intérêt pour l’archéologie et pour ceux qui sont fascinés par le passé préhistorique de la Bretagne.

L’allée couverte en forêt de Carnoët est un autre exemple remarquable de l’histoire préhistorique de cette région riche en patrimoine archéologique. Une allée couverte est un type de tombe mégalithique typique de la période néolithique, souvent construite avec de grandes dalles de pierre placées verticalement et recouvertes par d’autres dalles horizontales. Ces structures servaient de sépultures collectives et sont fréquemment trouvées dans le nord-ouest de la France, notamment en Bretagne.

Située dans la vaste étendue de la forêt domaniale de Carnoët, cette allée couverte est non seulement un témoin de l’ancienne culture mégalithique, mais aussi un élément intégré dans le paysage forestier, ajoutant à l’atmosphère mystique et historique de la forêt. Ces monuments sont souvent associés à des rites funéraires complexes et à des croyances spirituelles des communautés agricoles qui peuplaient l’Europe pendant le Néolithique.

La présence de la colonne Saint-Maurice ajoute une couche de mysticisme à la forêt, qui est déjà un lieu chargé d’histoire avec ses dolmens, ses châteaux et ses traces de civilisations passées. La forêt de Carnoët offre ainsi une expérience unique où nature et histoire se rencontrent…

Photos © Yonnel Ghernaouti, YG – Montage film FDFMD1717

Le Travail maçonnique (Par Alain Graesel)

Le Travail est une des vertus cardinales de l’initiation maçonnique.

Il est évoqué dans la plupart des degrés de la plupart des Rites. Maillet et ciseau, équerre et compas, fil à plomb et niveau sont des outils et instruments de travail qui accompagnent les Frères et Sœurs dès leur 1er degré et tout au long des suivants.

Il peut être commenté différemment selon ces Rites mais il est généralement présenté comme un engagement personnel et une vertu.

Je m’attarderai ici sur la signification qu’il peut avoir dans la FM symbolique et notamment au 2e degré du REAA tel que pratiqué à la GLDF au cours duquel le Vénérable Maître interpelle le compagnon lors de son élévation et l’exhorte ainsi : « Nous devons travailler non pas à contrecœur sous la pression de la nécessité, mais bien avec entrain, en artistes, pour qui l’œuvre seule compte et n’est pas nécessairement subordonnée à une récompense ».

Que peut signifier cette exhortation et pourquoi faudrait-il  « travailler en artiste » ?

Le travail au sens profane tout d’abord

Le travail en un sens profane présente trois caractéristiques essentielles communément admises :

  • Il permet, grâce au savoir, de maîtriser la nature et transformer le réel.
  • Il a un effet d’intégration sociale.
  • Il est aussi un vecteur de construction personnelle.

Dans une acception usuelle, le travail est l’activité par laquelle l’homme s’arrache à la nature qui l’entoure et dans laquelle il est immergé. Il la maîtrise grâce à ses outils et instruments et il transforme le réel à son profit. Il réalise en quelque sorte le projet du Discours de la Méthode (1637) de René Descartes : « Le savoir est destiné à nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature ».

Mais le travail a aussi un effet d’intégration sociale : il crée des liens entre les humains par l’échange et les relations qu’il favorise et la mondialisation contemporaine – en dépit des contradictions parfois négatives qu’elle génère – en est une illustration spectaculaire.

Et le travail est par ailleurs, pour chacun, un vecteur de construction de sa propre personnalité et de son individualité. Il illustre la dialectique action – rétroaction. Comme dit l’architecte Eupalinos qui s’adresse à ses amis Phèdre et Socrate dans le texte éponyme de Paul Valéry : « À force de construire, je crois bien que je me suis construit moi-même. » 

Une conception évolutive

Il est intéressant de faire un détour par la conception de ceux qui ont marqué l’histoire de la pensée car ils ont eu de toute évidence une influence sur la conception que se font les maçons. 

De l’Antiquité à nos jours globalement deux grandes théories s’opposent, celle du « travail asservissement » et celle du « travail libération ». On les retrouve chez de grands penseurs et parfois paradoxalement de façon simultanée.

Les Grecs

Les philosophes grecs – et notamment Aristote – voient dans le travail une activité dégradante qui doit être dévolue aux esclaves ou aux barbares (i.e. les non-Grecs). Leur idéal est la vie contemplative désintéressée et non concernée par les contingences matérielles. Cette contemplation est une fin en soi, qu’ils appellent « praxis », définie comme une activité – telle que la réflexion philosophique par exemple – qui trouve du sens en elle-même et se justifie par sa seule pratique au contraire d’une activité qui consiste à fabriquer des choses tangibles comme le font les artisans et qu’ils appellent la « poiesis », c’est-à-dire la production matérielle.

Pour Aristote un homme libre ne travaille pas, il a « des occupations » intellectuelles, spirituelles, politiques ou guerrières, mais il n’effectue aucune tâche matérielle de production. Les Romains développeront une idée similaire. On comprend évidemment qu’une telle organisation sociale ne peut se perpétuer que grâce à l’esclavage que la démocratie grecque du Ve siècle av. JC – pourtant souvent citée comme un exemple vertueux par ailleurs – ne mettait absolument pas en question.

Le christianisme

Le christianisme – et le catholicisme notamment – quant à lui bâtira sa vision sur l’idée que le travail est une punition résultant de la transgression par Adam et Ève des lois du Paradis  » Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front jusqu’à ce que tu retournes dans la terre d’où tu as été tiré.  » (Genèse – 3,19). La formule et connue. Cette notion traversera les siècles et prévaut encore souvent aujourd’hui dans certains milieux alors que le protestantisme prône de son côté l’idée que le travail est une valeur rationnelle et un principe de succès social et qu’il est le contraire d’une malédiction divine (c’est la réflexion de Max Weber à ce sujet).

La philosophie moderne : Hegel, Nietzsche, Arendt

Le philosophe G.W. Friedrich Hegel au début du XIXe siècle, prend le contre-pied de la tradition biblique. Il valorise le travail et considère que grâce à la transformation de la nature qui en résulte l’homme prend conscience de soi. Le travail pour Hegel est donc un facteur d’affranchissement et de liberté qui permet l’épanouissement des humains. Karl Marx reprendra cette idée à son compte à condition que le travail ne soit pas aliéné et serve l’épanouissement des travailleurs et non pas la seule augmentation du patrimoine des détenteurs de capital par la captation organisée de la valeur ajoutée au travers du salariat, notion qui est une des bases de son économie politique (Le Capital 1867).

F. Nietzsche pour sa part, à la fin du XIXe siècle considère que le travail est un tourment physique et psychique qui entrave le développement de la personne, se sacrifiant ainsi selon lui à l’intérêt collectif au lieu de se servir de son talent à son propre profit. Il aboutit à une rationalisation du contrôle social qui fait dire au philosophe allemand que « Le travail constitue la meilleure des polices (sociales) ». Mais Nietzsche fait aussi l’apologie d’un autre type de travail qu’il considère comme « libérateur », celui des intellectuels, des artistes et des créateurs qui n’ont pas pour but premier le profit. Il est réservé aux aristocrates et il nécessite dans la vision nietzschéenne la séparation de la société en deux classes : les maîtres et les esclaves.  

Hannah Arendt au 1er Congrès des critiques culturelles, 1958

Hannah Arendt au XXème  siècle, distingue elle aussi de son côté deux formes différentes. D’un côté « le travail contraint » de production de biens éphémères auquel les humains sont soumis pour subsister dans l’existence grâce à la consommation qui caractérise selon elle nos sociétés contemporaines.

De l’autre ce qu’elle appelle le « travail œuvre » qui permet l’épanouissement de chacun et qui fait ainsi la grandeur de l’homme en dépassant de très loin l’univers de la seule production/consommation de subsistance.

On pourrait citer d’autres auteurs encore mais ceux-ci condensent assez bien ce que l’on peut en penser. 

Comme on le voit, l’objet « travail » est un concept difficile à saisir et les positions sur le sujet sont souvent contradictoires et parfois difficiles à concilier.

Alors qu’en est-il pour nous Frères et Sœurs ?

Francs-maçons de Victoria’s Smythesdale, qui compte 27 membres. Photo : TIM BOTTAMS

Et que signifie cette formule du Vénérable Maître qui s’adresse au futur Compagnon au moment de l’initiation au 2e degré et l’encourage à « travailler en artiste ».

C’est en somme un peu tout ce qui vient d’être dit plus haut.

Quel est ce travail évoqué par le Vénérable Maître ?

Ce n’est pas d’un travail contraint qu’il s’agit (voir Nietzsche, Arendt) ni d’une punition divine (comme pour le Christianisme), mais bien d’un travail émancipateur qui augmente la conscience de soi (voir Hegel), c’est un travail qui libère les énergies que chacun porte en soi et qui lui permet d’optimiser ses capacités créatrices.

Il ne s’agit pas évidemment d’une simple praxis contemplative à la façon des Grecs (Aristote), ni de la fabrication d’objets éphémères et sans mémoire (Arendt) qu’il s’agit de produire et de consommer pour subsister. Mais il s’agit d’une volonté de transformer le réel et de se transformer soi-même.

Il ne s’agit donc pas de travailler sous le joug de la nécessité, par l’effet de la soumission à une contrainte extérieure mais de se donner une obligation éthique personnelle dont on répond devant sa conscience et de transformer le monde autour de soi tout en se transformant soi-même comme le dit l’architecte Eupalinos cité plus haut.

La construction des cathédrales

On peut ici prendre pour illustration la construction d’une cathédrale.

Que faut-il pour construire une cathédrale ?

Quels en sont les auteurs et les acteurs ?

Il y faut un maître d’ouvrage donneur d’ordre et un maître d’œuvre architecte qui vont initier et concevoir le projet.

Il y faut les matériaux – pierre, bois, métal, verre – pour leur  donner une forme concrète.

Il y faut des artisans d’art capables par leur talent de mettre en œuvre ces matériaux complexes et de les associer entre eux dans un projet global.

Mais il faut également donner du sens à l’édifice. Et ce qui donne son sens à une cathédrale, sa finalité ultime, ne se trouve pas seulement dans la mise en synergie dynamique de ces éléments. Le sens ultime d’une cathédrale est sa dimension spirituelle. Et tous les efforts des acteurs cités plus haut tendent vers la réalisation de cet objectif.

La travail : technique, métier, art, valeur, vertu ?

Menuisier ou ébéniste au travail
Menuisier ou ébéniste au travail avec son bois sur son établis. Equerre, rabot,

Alors pourquoi le travail est-il pour nous FM une Valeur bien plus que la simple possession d’une technique ou d’un métier. Pourquoi n’est-il pas une contrainte mais au contraire une libération, un épanouissement ?

Car il est bien entendu la possession d’une technique ou d’un métier. Dans l’expression « Le grand art de la maçonnerie », utilisée par le VM pour qualifier notre démarche, le mot art renvoie au sens qui est le sien en français ancien où il signifie métier et technique généralement associé à la notion d’architecture.

Mais il renvoie aussi à l’idée d’artisan et d’artiste que j’ai cité plus haut et manifeste ainsi une double exigence.

Le talent de l’artisan est indispensable, car il sait tailler les pierres et les assembler entre elles dans un édifice. Mais celui de l’artiste aussi, qui sait concevoir et exécuter les plans, ayant le souci de l’esthétique et de la beauté de l’édifice.

Les deux dispositions d’artiste et d’artisan sont indispensables à la conception et à la réalisation de l’œuvre. Car c’est bien d’une œuvre collective qu’il s’agit et non d’un objet du quotidien.

Pic de la Mirandole

Série Gioviana. Cristofano dell’Altissimo, Portrait de Pico della Mirandola, vers 1552-1568.)

C’est une dialectique où il s’agit de toujours associer les deux exigences.

En valorisant le Travail comme nous le faisons, nous nous revendiquons comme les héritiers des penseurs de la Renaissance occidentale qui considéraient l’Homme comme un être non totalement réalisé ni totalement achevé et auquel il reste à réaliser son humanité par un effort de construction personnelle qui lui permettra de dépasser sa simple  nature première, instinctive et immédiate.

On peut évoquer ici Jean Pic de la Mirandole qui dans un discours célèbre rédigé en 1486, annonçant l’humanisme moderne – intitulé « Oratio de hominis dignitate » – évoque le « Parfait artisan » du monde qui s’adresse à l’homme (la figure d’Adam étant ici la forme allégorique de l’humanité) et lui parle ainsi : « Je ne t’ai donné ni place déterminée, ni visage propre, ni don particulier, ô Adam, afin que ta place, ton visage et tes dons, tu les veuilles, les conquières et les possèdes par toi-même. [….] Je ne t’ai fait ni céleste ni terrestre, ni mortel ni immortel, afin que, souverain de toi-même, tu achèves ta propre forme librement, à la façon d’un peintre ou d’un sculpteur. »

Réveiller les consciences

un sculpteur assis - Tableau de Bernard Bonave
Tableau de Bernard Bonave

Il s’agit en quelque sorte par le Travail, de faire advenir en soi l’ordre et l’harmonie qui ne s’y trouvent pas naturellement et qui sont menacés de perpétuel déséquilibre : c’est d’abord d’une conquête de l’homme sur lui-même qu’il est question. Travailler, au-delà même du confort matériel que cela peut nous apporter, est une manière de se construire soi-même et de produire de l’intégration et du sens.

Il s’agit, par le Travail de réveiller notre conscience et d’adhérer avec lucidité à nos structures profondes, d’utiliser l’énergie qu’elles peuvent nous donner, pour pouvoir un jour les transcender, et en  passant de l’unité au binaire, puis du binaire au ternaire d’une unité nouvelle et recomposée former que nous appelons le « Franc-Maçon ».

Il est question ici de la capacité de l’humain de se réaliser en tant que tel.

Mais de le faire également en créant du lien fraternel avec les autres et de coopérer à la construction de l’humanité, en soi et autour de soi.

L’expression « Gloire au Travail » peut être comprise comme une sorte d’allégorie verbale de l’Homme construisant son humanité par un effort qu’il fait sur lui-même.

Sa forme renvoie évidemment au langage du XIXème siècle, inspirée de rituels anciens et il convient de l’accepter comme telle même si elle peut paraître aujourd’hui – et à juste raison – un peu désuète.

En synthèse et pour finir

Travail maçonnique

Le Travail est à la fois un effort de conception et de réalisation qui par l’effort qu’il sollicite de la part de chacun acquiert une dimension éthique que l’on peut aisément ranger au rang des vertus. Le travail au sens maçonnique est une vertu. Il transforme le réel et par l’effet en retour de cette transformation contribue à l’épanouissement de celui qui l’accomplit. Et donc à l’épanouissement de ceux avec qui il est en relation. Dans le cadre de la démarche initiatique il ne peut se limiter à l’exécution forcée d’une contrainte mais il prend la forme d’une obligation que chaque Frère ou Sœur se donne personnellement et en toute liberté étant bien conscient que l’effort indispensable pour l’accomplir contribuera à la construction de l’humanité dont chacun peut être porteur, en soi et autour de soi. C’est là sa dimension vertueuse.

La Révolution française est-elle un complot franc-maçon ? …ou les théories du complot maçonnique

Les théories du complot maçonnique dans la Révolution française prêtent à la franc-maçonnerie une influence déterminante dans le déclenchement du processus révolutionnaire.

Le Courrier des Stratèges : Dans ce numéro des chroniques de la royauté, Yves-Marie Adeline évoque le rôle de la franc-maçonnerie dans la déconstruction de la monarchie. Une interview salutaire pour la qualité du contexte qu’elle restitue.
Déclaration des droits de l'Homme
Déclaration des droits de l’Homme

En 1789, Jean-Pierre-Louis de Luchet, marquis de la Roche du Maine, dit aussi « marquis de Luchet », publie son Essai sur la secte des Illuminés où il dénonce les dirigeants des Illuminés de Bavière comme contrôlant l’espace maçonnique européen en général et français en particulier. Dès 1790-1791, l’eudiste Jacques-François Lefranc pose les bases de la thèse du complot maçonnique révolutionnaire direct et conscient organisé dans les loges. En 1797, un livre, Les Véritables Auteurs de la Révolution de France de 1789, publié sous le pseudonyme de Jourde, et attribué à Nicolas Sourdat, accuse les maçons d’avoir développé la révolution. Ils auraient procuré de l’argent et assuré la propagande des révolutionnaires.

Augustin Barruel

Après la révolution, cette théorie fut propagée principalement par deux auteurs: le jésuite français Augustin Barruel, Mémoires pour servir à l’histoire du Jacobinisme, parus en quatre volumes entre 1797 et 1799, qui connaissent un vif succès et sont traduits en plusieurs langues. Il avait pour partenaire littéraire Jacques-François Lefranc, qui partageait son opinion dans ses propres livres. Les Mémoires pour servir à l’histoire du jacobinisme de l’abbé Barruel soutiennent une théorie du complot selon laquelle les Illuminés de Bavière, groupe fondé le 1er mai 1776 par Adam Weishaupt, ont infiltré la franc-maçonnerie afin de renverser les pouvoirs en place, aussi bien politiques que religieux, pour asservir l’humanité. Cette thèse, qui veut que la Révolution française résulte d’un complot fomenté contre l’Église et la royauté par les philosophes athées, les francs-maçons avec les illuminés et les jacobins, a connu une postérité considérable dans les milieux contre-révolutionnaires, d’autant plus qu’à la même époque, une thèse similaire avait été proposée par l’Écossais John Robison. Barruel déclare avoir été lui-même reçu en loge. Il signala que les bourreaux qui assassinaient leur prisonniers durant le règne de la Terreur pratiquaient entre eux le salut maçonnique.

Dans son acception radicale, sa thèse n’a été retenue que par un seul historien : Louis Blanc.

John Robison.

Toujours en 1797, l’érudit franc-maçon écossais John Robison publie Les Preuves d’une conspiration contre l’ensemble des religions et des gouvernements d’Europe. Robison accuse les francs-maçons, avant tout du rite français, de complot révolutionnaire. Tout comme Barruel, il indique que les Illuminés de Bavière ont influencé les loges françaises, les incitant à comploter contre l’État et leur soufflant l’idée de la Révolution française.

Ces deux auteurs tentèrent de démontrer, indépendamment l’un de l’autre, qu’au-dessus de facteurs tels que la répression du Tiers état, la famine ou la mauvaise gestion de crises politiques par Louis XVI, le facteur prédominant qui aurait déclenché la Révolution française serait une préparation méthodique du processus révolutionnaire dont le plan fut tracé de manière détaillée des années avant son déclenchement et au cours duquel la franc-maçonnerie et les Illuminés de Bavière (organisation assimilée à la franc-maçonnerie ou de type maçonnique par ses 2 auteurs) auraient joué un rôle central de décision et d’organisation.

Augustin Cochin.

Au début du xxe siècle, les livres de l’historien français Augustin Cochin, écrits d’un point de vue sociologique, désignèrent la franc-maçonnerie comme l’une des sociétés de pensées qui préparèrent la Révolution. Il en assigne plus particulièrement la responsabilité à la maçonnerie bretonne. Ses travaux sur ce sujet, découverts après sa mort, sont encensés par ses amis mais reçus avec un certain scepticisme, quand ce n’est pas une réprobation totale par ses pairs. Alphonse Aulard entre autres écrit

« Mais l’auteur raisonne en dehors des faits et n’en allègue aucun. […] A lire ces pages posthumes, on voit bien que ce qu’on appelait jadis la philosophie de l’histoire n’était pas dans les aptitudes intellectuelles de Cochin. »

Des analyses ultérieures parues en 1955 sous la plume de l’historien Jean Égret puis reprises et complétées en 1990 sont tout aussi critiques à l’égard des écrits de Cochin : « En faisant procéder d’une commune mystique la révolte nobiliaire de l’été 1788 et le soulèvement bourgeois de l’hiver suivant, en faisant sortir le second mouvement du premier par le jeu, déclaré normal, d’une épuration, Augustin Cochin a construit une thèse séduisante, qui ne résiste pas à l’examen attentif des faits » pour le premier, « rien ou presque rien de ce qu’affirme Cochin ne résiste à l’épreuve des faits » pour le second.

En 1926, l’historien maçon Gaston Martin publia La Franc-maçonnerie française et la Préparation de la Révolution où il nie une direction maçonnique à la révolution mais accepte l’idée d’un niveau d’influence important sur elle dans la diffusion des idées révolutionnaires. En 1933, l’historien Daniel Mornet, dans Les Origines intellectuelles de la Révolution française s’oppose à la thèse de la conspiration mais reconnait une influence maçonnique dans la diffusion des idées révolutionnaires.

Pierre-André Taguieff souligne que le recours au mythe sert à justifier, dans une période d’incertitude, celle d’un « ordre naturel » contrarié : « La mythologie conspirationniste moderne commence ainsi à prendre forme dans un discours prétendant conjurer le « complot maçonnique » dont l’objectif serait de détruire la civilisation chrétienne et de bouleverser l’ordre social jugé « naturel » ».

Faits historiques en relations avec ces théories

Incompréhensions quant à la nature de la franc-maçonnerie

Loges maçonniques en France en 1789.

Une étude menée à partir de plus de 200 textes maçonniques de l’époque, rédigés essentiellement par les orateurs des loges lors de l’installation de celles-ci ou par de simples frères à l’occasion de conflits ou de scissions survenus entre les maçons d’un même orient, montrent d’ailleurs qu’il est impossible d’approcher de manière monolithique ce qui se cache derrière le terme d’égalité pour un maçon ! Dans les ateliers huppés, les définitions données de celle-ci la réduisent à la capacité à réunir les plus distingués alors que les membres des ateliers démocratiques la considèrent, de leur côté, de manière très politique comme un moyen d’abattre les barrières sociales existantes.

Noblesse et franc maçonnerie

Les grands maîtres de la franc-maçonnerie française étaient de très haute noblesse. Y sont aussi particulièrement représentés la noblesse de robe et les militaires. De façon générale, elle ne concerne, au xviiie siècle que la noblesse et quelques bourgeois.

À partir de 1771, Louis Philippe d’Orléans (1747-1793) succède au comte de Clermont à la tête de la franc-maçonnerie française. Il joue un rôle peu clair dans la révolution. Il est notamment mis en cause pour les Journées des 5 et 6 octobre 1789.

Devenu « Philippe-Égalité », il renie publiquement la maçonnerie en 1793, peu de temps avant de finir sur l’échafaud.

Le Duc de Luxembourg, bras droit du grand maître et initiateur de la fondation du Grand Orient de France, émigre dès juillet 1789. Une loge aristocratique comme « La Concorde », de Dijon se saborde dès août 1789.

Dans l’Assemblée constituante de 1789 issue des États généraux, la noblesse est le groupe qui a la plus forte proportion de maçons, avec de 79 à 81 maçons (selon les sources) sur 285, soit environ 28 %, contre environ 6 % du clergé et 18 % du Tiers état.

La franc maçonnerie victime de la Révolution française

La franc-maçonnerie, société souvent liée à la noblesse est également victime de la révolution et de la terreur.

Alors qu’on dénombrait près de 1000 loges à la veille de la Révolution, 75 loges seulement seront en mesure de reprendre leurs travaux en 1800.

(Sources Youtube et Wikipedia)

Une Infolettre autour de la Franc-Maçonnerie

Vous vous souvenez de la Chaîne Youtube : Les Frangins sont pas tous gâteux, et ses vidéos et podcasts qui présentent et parlent de Franc-Maçonnerie avec plein d’humour et un ton décalé ?

Et bien aujourd’hui, c’est sous la forme d’une infolettre que son auteur revient, une infolettre que vous pouvez aller découvrir juste ici.

Chaque lettre, envoyée au réveil, du lundi au vendredi, invite à la réflexion en proposant un petit sujet de réflexion autour de la franc-maçonnerie.
Ça se lit au petit matin, un café à la main. On y retrouve le ton des podcasts et des vidéos, et on peut continuer la conversation en rejoignant la plateforme Discord associée, qui offre beaucoup d’espaces d’échanges et de discussion.

Pour l’instant, il a été traité de sujets comme l’engagement, la différence entre opinion et point de vue, les templiers ou encore la parole.

Allez donc voir de quoi il s’agit. En vous abonnant, vous recevrez ces infolettres tous les matins dans votre boîte de courriel.

On y apprend aussi que le dimanche 26 Mai, à 17h, se tiendra une rencontre audio sur le Discord autour du thème : Ce qui me plait et me déçoit dans la Franc-Maçonnerie, ouverte aux initié(e)s et aux profanes.

Résister par la pensée : Mouvements philosophiques et religions sous le joug nazi

Pour vous rendre compte de ce remarquable ouvrage Mouvements philosophiques et religions durant les années noires, commençons par rappeler que, le 15 mai dernier, le très respectable frère Thierry Zaveroni, Grand Maître de la Grande Loge de France a reçu, l’universitaire Florence Fabreton, professeur de droit public à l’Université de Guyane, venue lui remettre les actes du colloque « Mouvements Philosophiques et religions durant les années noires de l’Occupation (1940-1944) » qui s’est tenu, en 2022, à Clermont-Ferrand, capitale historique de l’Auvergne et chef-lieu du département du Puy-de-Dôme.

Thierry Zaveroni, GM de la GLDF, l’universitaire Florence Fabreton et Jean-Pierre Thomas

Ceux-ci renferment les communications des représentants, entre autres, du judaïsme, du protestantisme, du catholicisme, de la Libre Pensée, du Grand Orient de France, de Memphis-Misraïm et de la Grande Loge de France.

Une remise qui eut lieu en présence de l’historien, lauréat de l’Institut, Jean-Pierre Thomas, Délégué du Grand Maître à la Culture et contributeur à Point de Vues Initiatiques (PVI) et à 450.fm.

Comment explorer le concept de résistance tout en suggérant une lutte intellectuelle et spirituelle contre l’oppression ?

Julien Bouchet

C’est toute la thématique de Mouvements philosophiques et religions durant les années noires. Un ouvrage sous la direction de Julien Bouchet, Professeur agrégé et docteur en histoire contemporaine, chercheur associé au Centre d’histoire « espaces et cultures », chargé d’enseignement à l’Université Clermont Auvergne et de Florence Faberon, Professeure de droit public, Université de Guyane, membre de l’Unité de recherche Migrations, interculturalité et éducation en Amazonie (MINEA, UR 7485) et membre associé du Centre Michel de l’Hospital de l’Université Clermont Auvergne (CMH, UR 4232).

Florence Faberon

Mouvements philosophiques et religions durant les années noires est un ouvrage collectif qui analyse le rôle et l’évolution des mouvements philosophiques et religieux durant la Seconde Guerre mondiale. En adoptant une triple perspective historiographique, culturelle et mémorielle, les auteurs examinent comment ces mouvements influenceurs et ont aussi été influencés par les événements de cette période sombre. L’objectif est de mesurer la diversité des positionnements, les tournants majeurs des années noires, et la profondeur mémorielle de ces réalités. Le livre est structuré en deux parties principales : « Pensée libre et résistante » et « Les religions. »

Jean-Pierre Thomas

La première partie explore les différentes formes de résistance philosophique et maçonnique face à l’oppression nazie et vichyste. Sont traités notamment la Grande loge de France dans les années noires par Jean-Pierre Thomas qui présente les activités clandestines et la persistance de la fraternité maçonnique malgré la répression.

Aurore Duvoisin traite du Grand Orient de France et des Documents maçonniques, mettant en lumière l’importance des archives maçonniques pour comprendre les stratégies de résistance.

Côté Rites Égyptiens, Jean Iozia-Marietti analyse leur évolution pendant les heures sombres de l’Occupation.

Quant à Julien Bouchet dans son « Les loges puydomoises du Grand Orient de France sous l’Occupation », ce dernier étudie la résistance maçonnique dans le Puy-de-Dôme, qui était encore un terrain d’étude inachevé. « En 1940, ce département comptait une loge-mére, « Les Enfants de Gergovie », créée en 1868, et deux autres Orients situes dans les périphéries méridionales et orientales du département : « Raison et solidarité » à Issoire (1901 3 ) et « Justice » a l’Orient de Thiers (1923).

Benoît Parret – La Montagne agence Saint-Flour, détail

Un texte suivi de celui du journaliste Benoît Parret qui nous instruit quant aux « Francs-maçons dans le Cantal durant les heures sombres de l’Occupation ».

Quant à la seconde sur « Les religions » examen est fait des réactions et des actions des différentes confessions religieuses durant la Seconde Guerre mondiale. Philippe Boukara retrace les parcours de résistance spirituelle juive. Patrick Cabanel analyse la participation et les positions des protestants face au régime de Vichy et à la Shoah. Puis, avec « Les jeunesses catholiques en France sous le régime de Vichy », Vincent Flauraud explore la complexité des relations entre jeunesses catholiques et le gouvernement autoritaire et collaborationniste établi en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Traditionnaliste, xénophobe et antisémite, ce régime était dirigé par le maréchal Philippe Pétain, avec Pierre Laval comme chef du gouvernement en 1940, puis de 1942 à 1944, et un intérim assuré par l’amiral François Darlan. Le sinistre régime qui a gouverné la France du 10 juillet 1940 au 9 août 1944.

Puis, Christian Sorrel présente le parcours de l’abbé Glasberg, figure emblématique de la résistance spirituelle et humanitaire durant la Seconde Guerre mondiale, qui a mené un parcours exceptionnel marqué par son dévouement envers les plus vulnérables. Revenons sur le parcours d’un homme hors du commun.

Né en Ukraine, Victor Glasberg émigre en France où il est ordonné prêtre catholique. Son engagement pour les droits de l’homme et la justice sociale le conduit naturellement à s’opposer au régime de Vichy et à l’occupation nazie. En 1942, l’abbé Glasberg fonde plusieurs centres d’accueil pour les réfugiés et les persécutés, notamment les Juifs, à Chamalières et dans d’autres localités françaises. Utilisant son réseau de contacts ecclésiastiques et laïques, il parvient à organiser des filières d’évasion vers des zones sécurisées, fournissant des faux papiers et des cachettes.

Victor Glasberg – Source Tribune Juive

Malgré les risques, Glasberg continue ses activités clandestines, démontrant un courage et une détermination inébranlables. Il joue un rôle clé dans le sauvetage des enfants juifs lors de la rafle de Vénissieux, évitant leur déportation vers les camps de concentration. Sa contribution à la Résistance ne se limite pas à l’action humanitaire; il participe également à des opérations de renseignement et de soutien logistique aux groupes de résistants.

Après la guerre, l’abbé Glasberg poursuit son engagement social, œuvrant pour la réintégration des survivants et des déportés. Son parcours illustre la résistance spirituelle face à la barbarie, faisant de lui un symbole de courage et de solidarité humaine en des temps de profonde adversité.

Propagande du régime de Vichy

Enfin, Sylvie Bernay examine les positions et les actions des évêques français durant cette période.

L’ouvrage se conclut sur une réflexion sur la résistance des mouvements philosophiques et religieux face à l’oppression, mettant en évidence la « mise à l’épreuve de la fraternité » et de la dignité humaine. Il souligne également l’importance de ces mouvements dans la construction de la liberté et leur rôle dans l’armée de l’ombre.

1re de couv., détail

Mouvements philosophiques et religions durant les années noires est une contribution précieuse à l’historiographie de la Seconde Guerre mondiale. Les auteurs réussissent à articuler une analyse profonde et multidimensionnelle des divers mouvements de pensée et religieux en France durant cette période.

Situé à la croisée de l’histoire et de la littérature, cet essai examine comment les intellectuels de l’époque ont utilisé les écrits des Lumières pour soutenir ou appeler à la Résistance.

Les études de cas présentées sont très bien documentées et offrent une remarquable compréhension des stratégies de résistance face à l’Occupation et au régime de Vichy.

Mouvements philosophiques et religions durant les années noires

Julien Bouchet et Florence Faberon (dir.)

Réseau de recherches sur la cohésion sociale, N° 9, 2023, 234 pages, 23 €

La Rencontre : une issue contre les dogmes en franc-maçonnerie ? (partie 4)

Une fois « l’Universel » et le « Particulier » discernés que nous reste t-il à accomplir sinon notre « Travail d’individuation » ? Cette métamorphose du « Nous » en « Je(u) » est le véritable comburant de nos épiphanies espérées, revenues de par delà la Mort Symbolique, transmutées en « pulsion de Vi(e)(t) ».

Cet Engagement à exalter la « Gloire au Travail », librement contracté, est un présupposé nécessaire à la vitalité de notre Tradition, à la construction de notre édifice destiné à accueillir ce « Nous » en notre « for(e)(t) » intérieur.

Selon la Déclaration de principe du Convent de Lausanne du Rite Écossais Ancien et Accepté de 1875 il est écrit qu ‘« Elle [la Franc-Maçonnerie] n’impose aucune limite à la recherche de la vérité et c’est pour garantir à tous cette liberté qu’elle exige de tous la tolérance ».

Dans Ma vie, Carl Gustav Jung écrit : « J’emploie l’expression d’individuation pour désigner le processus par lequel un être devient un individu psychologique, c’est à dire une unité autonome et indivisible, une totalité ».

Résumé des épisodes précédents : dans le premier épisode de cette série de cinq articles illustrés explorant la Rencontre en Franc-maçonnerie, j’ai d’abord exploré une vision cartographique possible du territoire initiatique. Dans le second épisode, j’ai tenté d’approcher « l’Universel » et la Voie Royale qui permet de l’embraser après l’avoir embrasser. Dans le troisième épisode j’ai évoqué la Particulier et son questionnement comme Chemin de Vie. J’ai pu identifier les possibles raisons d’un masculin venant de l’Orient et d’un féminin venant de l’occident, dans l’espérance de leur Rencontre au Centre du Cercle.

La Loge comme lieu de « (re)création du Monde »

Acquarelle sur papier ©Stefan von Nemau

« Au Commencement » nous murmurerait la lettre Beth ב.

« Beth ב est la première lettre de la Bible et seconde de l’alphabet. Avec elle commence la création de l’univers. Sa valeur numérique est deux. La Création est ainsi marquée du sceau de la dualité … » nous raconte Frank Lalou dans son livre Les lettres sacrées de l’alphabet hébreux, de l’archéologie à la kabbale, page 53. La maison Beth ב exprime le besoin d’un lieu clos pour faire mûrir les rêves, les histoires des mondes à venir. Ce lieu clos est la Loge pour le franc-maçon. Cette Loge aux multiples noms change de situation, de géométrie, de forme et d’appellation selon les rites, rituels et degrés mais elle reste ce creuset où l’alchimie vivante se forme, s’informe, se déforme, se reforme, se transforme… Tout « Commencement » est aussi un espace, un appel.

« Au comme en semant » nous suggère la lettre Aleph א.

« Aleph א, symbole de force non violente, le Un de l’Absolu…/… le Un qui transcende, espace du mystère, la conscience de l’altérité » op. cit. page 46. Seulement avec « l’Aleph א, l’unité, le monde ne pouvait pas être créé » op. cit. page 53. C’est le sacrifice du Un qui rend la dualité possible et le monde « un-car-né »Tout « comme en semant » est une graine, une fleur non encore révélée.

« Au comme en s’aimant » nous révèle la morsure de la lettre Shin ש.

« [Shin ש symbolise la]transformation de la matière en esprit, mouvement et non mouvement dans la stabilité, c’est la dent qui mord la Vie. Elle broie menu les bonnes comme les mauvaises attitudes face aux bonnes comme aux mauvaises épreuves …/… dès lors que l’on comprend qu’elles furent les outils de l’individuation. » op. cit. page 276. C’est ici, au cœur de l’inaccompli, qu’Aleph א est séparée de Beth ב par Shin ש. C’est ainsi que de la « morsure » naît la « mort sure ».Mais c’est au cœur de Beth ב que « l’amor-sûr » renaîtra des cendres de cet accomplissement de la dualité en chemin vers son unité. Je reste convaincu que l’Amour est la Force qui transcende les paradoxes en oxymores, réunit ce qui a été séparé, « rassemble ce qui est épars ». Cette tessiture d’Amour est La seule Voi(e)(x) d’accès à l’Unité, au Tout. Le « comme en s’aimant » est le liant séminal du « Commencement » fécondant le « comme en semant ».

Porter au dehors l’Œuvre commencée dans le Temple suppose de s’aventurer au delà d’un cadre défini.

Notre envol libérateur « au delà du cadre » repose sur la confiance acquise en nos ailes. Ainsi pour réussir sa transmutation, le Franc-maçon initié devra s’affranchir de la « Mère symbolique », cette « Veuve à l’enfant » que représente la Loge ; du « Père symbolique » incarné par l’Obédience dispensatrice des règles et interdits ; et du regard qu’il a sur lui-même révélé par ses Frères et Sœurs de « lé », de « lai », de « laie » et de « lait » dont il est aussi le pair.

Aquarelle sur papier ©Stefan von Nemau

La Voie Initiatique comme itinéraire

L’initié aura ainsi franchit plusieurs étapes. Celle de l’impétrant ayant réussi l’épreuve de la Terre où il aura pris conscience de sa « personæ » et trouvé en lui la volonté du Chemin vers sa libération. Puis il plongera au Nadir de ses profondeurs et prendra conscience de l’Ombre. Il explorera ensuite les subtilités et la complexité de l’anima et de l’animus. Il sera alors à même d’entrer en contact avec sa propre altérité puis celle de l’autre.

L’individuation est l’ultime étape du Choix

Dans un dernier voyage il aura acquis les harmoniques nécessaires à sa rencontre avec la Lumière et son individuation sera accomplie. Cet individuation se fera grâce au sang du Pélican. Il est ici symbole de cette Sagesse où immanence et transcendance ne sont que points de vues intellectuels. Cette Sagesse, contenant la Lumière contenue dans le sang de l’Épreuve, nourrit ses sept enfants selon leurs besoins différents.

« L’Ignition » : lorsque le Pélican s’enflamme en Phénix et se sublime en Albatros

C’est uniquement une fois cet affranchissement réalisé, sa Liberté recouvré, que l’Initié sera « ignitié » et par là même retrouvera cette « majuscule perdue » qui ne l’avait pourtant jamais quitté. Ainsi, sans La Rencontre et son ternaire « intention – espace-temps – potentialité », la Loge ב aussi belle soit-elle restera inféconde comme la fleur oubliée ne donne jamais de fruit. C’est par notre Travail que notre Tradition perdurera et que la Gloire resplendira au cœur du Monde Imaginali des symboles découvrant le ternaire « Sens – Non-sens – Sur-sens » dans la liberté surréaliste de l’espace-temps contenu entre les mots : cette « Liberté de penser » absolue que nous offrent les poètes. Pour paraphraser le Mahatma Gandhi : « la Voie Initiatique est une expérience à vivre, non un problème à résoudre »

« Un, le Tout » : l’individuation comme apex de la maxime

Peut-être que l’apex de la maxime « Un, le Tout » s’élabore ici, à la conjonction de notre Tradition par la congruence de nos pensées et de nos actions.

Selon moi elle ne doit pas être confondue avec notre exigence sociétale de liberté, d’égalité et de fraternité, cet humanisme toujours en quête d’un « idéal/espoir » d’universalité. Cette posture est un véritable piège. Elle est héritée d’une modernité dépassée, délétère lorsqu’elle dénie au Sacré la préservation du vivant dans son équation. Elle enferme ainsi l’humain dans une quête de toute puissance qui le conduit inexorablement à sa perte en glorifiant l’or au détriment de l’Aur. Aujourd’hui cette posture se nomme aussi anthropocène.

Hérité du siècle des Lumières, ce legs empoisonné par l’avilissement de l’homme par l’homme reste une vision politique et une conception éphémère, fragile et dysfonctionnelle du monde glorifiant le fanatisme, l’ignorance et l’ambition dans ce qu’elles ont de plus déréglé et mortifère.

A l’ère du transhumanisme, l’humain algorithmique en quête de sa toute puissance se rêve et s’espère en démiurge, véritable symbiote homme-machine possédant et retenant l’éternité entre ses mains. Il erre aujourd’hui déjà en quête de son immortalité au cœur de « la vallée de l’étrange » amassant la globalité du savoir imaginable comme un sceptre symbole du pouvoir tout en étant incapable d’en tirer la moindre Connaissance en laissant, par exemple, un simple acte artistique de création entre les mains automatisées d’une affligeante imagination normalisée et insipide. L’« Humain trop humain » nietzchéen est devenu un « Parfait, trop parfait » altmanien.

Au cœur de cette nouvelle fabrique du Réel, j’ai le secret espoir que la Voie Initiatique et son processus d’Individuation resteront un rempart face à la barbarie silencieuse de la dictature commerciale du plus grand nombre.

Si c’est ici que le ternaire Franc-maçonnerie « symbolique – philosophique – sociétale » se discrimine, parfois jusqu’à l’obscurantisme du dogme, je garde l’espoir d’une Nouvelle Alliance permettant à la Lumière d’éclairer la Nuit.

Le cadre n’est pas l’ultime frontière

L'escalier - photographie - ©Stefan von Nemau
L’escalier de 6 – photographie – ©Stefan von Nemau

L’individuation délimite des frontières vivantes, mouvantes du « Je ». Paradoxalement et selon les lois de l’équilibre et de la réciprocité, tout ce qui est « au delà » est aussi une place sécurisée offerte à la véritable altérité de ce « Je » qui est aussi « mon Autre ». Tant que ce « Je » n’est pas clairement réalisé, la porosité incontrôlée de la limite « l’insécurise » en lui faisant perdre sa majuscule.

De cette insécurité naît la peur. De la peur jaillit le rejet, la violence, l’intolérance, le racisme, l’entre-soi, le dogme et l’exclusion interdisant « la Rencontre ».

Ainsi l’espoir du « je » devient « l’enfer-me-ment » du « moi / nous » et « l’autre » devient « lui / eux »… bien loin de l’Idéal maçonnique contenant Lumière, Connaissance, Liberté et Fraternité affiché au départ de notre « synchrétique » quête initiatique occidentalo-centrée. N’oublions jamais que tant d’autres Voi(es)(x) Initiatiques existent et fonctionnent par delà la nuit des Temps.

Selon mon expérience de l’ascèse de la Voie Royale, l’Initiation transmute les scories de nos différences en Aur philosophal ; comme Antoine de Saint Exupéry l’a écrit :« Tu es différent de moi mon Frère, loin de me léser tu m’enrichis ».

i – Pour le Monde imaginal voir « la charte de l’imaginal » dans le prélude à la deuxième édition de Corps spirituel et terre céleste d’Henry Corbin

La Rencontre, une issue contre les dogmes – Aquarelle et encres sur papier – 50 x 65 cm – ©Stefan von Nemau

Liens vers la série des 4 articles

Lire : l’Article 1l’Article 2l’Article 3l’Article 4

En Géorgie, les francs-maçons sont déjà devenus les principaux ennemis du gouvernement, protégés des agents étrangers

De notre confrère hongrois rtl.hu

En Géorgie, une loi sur les agents étrangers a été introduite sur le modèle de la Russie et de la Hongrie, les États-Unis envisagent déjà des sanctions et, selon l’UE, leur future adhésion est menacée.

Bidzina Ivanisvili, représentante du parti au pouvoir en Géorgie, a défendu la loi contre les « agents étrangers » sur le modèle de la Russie et de la Hongrie, écrit Politico . Le président du parti Rêve Géorgien a parlé de l’importance de préserver la souveraineté du pays contre les francs-maçons qui influencent la politique mondiale.

Ivanishvili – qui a déjà fait fortune en Russie – a déclaré dans un podcast qu’un « parti de la guerre mondiale » est responsable de l’entrée en guerre de plusieurs pays contre les Russes. Selon lui, ils ont provoqué la guerre entre la Géorgie et la Russie, ainsi que l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Il a ajouté que « les ONG et l’opposition radicale » les servent également.

Lorsqu’on lui a demandé à qui exactement il faisait référence, Ivanishvili a répondu aux francs-maçons. « Nous constatons qu’ils ont réellement une influence sur la politique mondiale », a-t-il déclaré, sans préciser qui exactement ni quels groupes il accusait de quoi.

Le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielus Landsbergis, s’est moqué du terme « parti de la guerre mondiale » interrogé par le journal, puis a déclaré que ce n’était pas drôle car « c’est une affaire sérieuse, comme le dit le Kremlin ». Il a ajouté : « le seul parti à la guerre, c’est Moscou ».

Parallèlement, Bruxelles a mis en garde : la liste des organisations non gouvernementales opérant avec des financements étrangers est « incompatible avec les valeurs européennes ». Ils ont averti que la décision du gouvernement géorgien pourrait mettre en péril les intentions futures d’adhésion du pays à l’UE. Entre-temps, les États-Unis envisagent déjà des sanctions en raison des lois récemment introduites.

Nous avons également signalé plus tôt que la Hongrie et la Slovaquie s’étaient opposées à la déclaration de l’UE condamnant le gouvernement géorgien. Pendant ce temps, des centaines de milliers de personnes manifestent contre la loi dans le pays, et la police a dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogènes et de violence. Et Balázs Orbán a exhorté les pays de l’UE à adopter des dispositions similaires . La loi géorgienne a récemment fait l’objet du veto du chef de l’Etat car elle est inconstitutionnelle et contraire à « toutes les normes européennes ».

Crédit Image : MTI / EPA / David Mdzinarisvili

Vient de paraître : FIL-LINE-INFOS-LOGES-N°8

La nouvelle édition de la revue numérique maçonnique gratuite FIL-LINE-INFOS-LOGE vient de paraître et 450fm vous en offre la possibilité de la parcourir.

Au sommaire :

GLMU : Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie

Lutter contre les discriminations et promouvoir l’égalité des droits

A l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie la Grande Loge Mixte Universelle réaffirme son engagement ferme dans la lutte contre toutes les formes de discrimination fondées sur l’orientation sexuelle, l’identité de genre et l’expression de genre.

Chaque année le 17 mai, est l’occasion de rappeler que les personnes LGBTQ+ continuent de faire face à de multiples violations de leurs droits fondamentaux dans de nombreuses parties du monde. Violences physiques et verbales, discriminations, exclusions sociales, harcèlements, voire assassinats, les réalités vécues par les personnes LGBTQ+ sont encore trop souvent marquées par la haine et l’intolérance.

Malgré des avancées notables ces dernières années en France, des inégalités persistent
notamment dans l’accès à l’emploi, au logement, à la santé, au sport et à l’éducation.
Si les droits des personnes LGBTQ+ sont reconnus aujourd’hui, leur mise en œuvre se heurte encore à de nombreux obstacles. Ces derniers trouvent leurs racines dans des considérations sociales, politiques, religieuses ou idéologiques.
La violence et les discours de haine envers les personnes LGBTQ+ demeurent également
préoccupants. Seule la laïcité permet le vivre ensemble.

La GLMU appelle à se mobiliser pour : Lutter contre toutes les formes de discrimination fondées sur l’orientation sexuelle, l’identité et l’expression de genre, promouvoir l’égalité des droits pour toutes et tous.

Sensibiliser et éduquer sur les questions LGBTQ+ afin de lutter contre les préjugés et les
stéréotypes. Cela ne pourra se réaliser qu’en les intégrant, notamment, dans les programmes scolaires.

En cette Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie, la biphobie, la GLMU
réaffirme son engagement à participer à la construction d’une société plus juste et inclusive, ou chaque citoyens et citoyennes puissent vivre libres et égaux en droits.
La Grande Loge Mixte Universelle, Obédience, progressive et progressiste milite pour une
véritable mixité universelle.

Bernard Dekoker-Suarez
Grand Maitre de la Grande Loge Mixte Universelle
contact@glmu.fr

Rencontres Égyptiennes de Marseille

La Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française (GL-AMF) et sa Maison du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm organisent ces premières rencontres.

Le Cercle Georges Bogé de Lagrèze

La création du Cercle Georges Bogé de Lagrèze au sein de la Maison du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm de la GL-AMF, répond à une demande croissante des Frères, celle de mieux appréhender l’histoire de leur rite, de leurs racines traditionnelles et de valoriser leur patrimoine initiatique et historique.

Compte tenu de la nature et des objectifs de ses travaux, le Cercle Georges Bogé de Lagrèze, reste ouvert, il pourra ainsi travailler avec des Frères et des Sœurs extérieurs ou des profanes reconnus pour la qualité de leurs travaux.

Programme des Rencontres Égyptiennes

Pour cette première année le thème sera celui des sciences traditionnelles, bien cher à tous les Maçons : l’Alchimie et l’Hermétisme.

L’accueil de cette journée se fera entre 8h30 et 9h30 autour d’un café de bienvenue, puis :

9h30 – 10h00 : allocution du Grand Maître de l’Alliance, Pierre Lucet.

10h00 – 11h30 : conférence-débat de Renan Crouvizier.

LES CONDITIONS DU SAVOIR ALCHIMIQUE DANS LA FRANCE DE LA RENAISSANCE (1500 – 1630)

Renan Crouvizier est Docteur en histoire à l’Université de Tours. Il est l’auteur de Pratique alchimique et théorie de la matière dans l’Opuscule de Denis Zecaire (éd. Archè) et de l’édition critique de l’Opuscule tres-eccelent de la vraye philosophie naturelle des metaulx de Denis Zecaire.

12h00 – 13h00 : déjeuner-cocktail (réservé aux inscrits).

d’Axel Karol pour son ouvrage :

13h00 – 14h30 :

séances de dédicaces des ouvrages de Renan Crouvizier, et

d’Axel Karol pour son ouvrage : Arcana Arcanorum et les Rites Maçonniques Egyptiens de Memphis et Misraïm, une Voie pour l’Occident (éd. La Tarente).

14h30 – 16h30 : table ronde sur le thème :

LES ORIGINES HERMÉTIQUES DE LA FRANC-MAÇONNERIE

Avec :

Nadine Agin, Grand Maître Adjoint-Sud, Présidente de la Commission Historique de la Grande Loge Féminine de Memphis-Misraïm (GLFMM).

Dominique Palfroy, Passé Grand Maître de la Grande Loge Féminine de Memphis-Misraïm (GLFMM) et membre de la Commission Historique.

Axel Karol, Souverain Grand Maître de l’Ordre Maçonnique Traditionnel de Memphis-Misraïm (OMTMM), membre de la R\L\ Amon (Ajaccio – GL-AMF).

Modérateur : Antoine Palfroy, membre de la R\L\ Les Bâtisseurs de Chéops (Antibes – GL-AMF), de la Loge Nationale de Recherche (GL-AMF), Président du cercle « Histoire et Patrimoine Georges Bogé de Lagrèze », de la Maison du RAPMM (GL-AMF).16h30 : allocution de clôture par Jacques Galhardo, Assistant Grand Maître de la Maison du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm de la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française (GL-AMF).

Inscription obligatoire avant le 20 mai 2024

(pas d’inscription possible sur place).

Prix : 30 euros (accueil, déjeuner, conférence et table ronde).

Renseignements : rencontres.egyptiennes@alliance.fm

Réservation en ligne, les Collines de Saqqarah ou sur le QRC :

https://www.helloasso.com/associations/colline-de-saqqarah