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Rencontres Égyptiennes de Marseille

La Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française (GL-AMF) et sa Maison du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm organisent ces premières rencontres.

Le Cercle Georges Bogé de Lagrèze

La création du Cercle Georges Bogé de Lagrèze au sein de la Maison du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm de la GL-AMF, répond à une demande croissante des Frères, celle de mieux appréhender l’histoire de leur rite, de leurs racines traditionnelles et de valoriser leur patrimoine initiatique et historique.

Compte tenu de la nature et des objectifs de ses travaux, le Cercle Georges Bogé de Lagrèze, reste ouvert, il pourra ainsi travailler avec des Frères et des Sœurs extérieurs ou des profanes reconnus pour la qualité de leurs travaux.

Programme des Rencontres Égyptiennes

Pour cette première année le thème sera celui des sciences traditionnelles, bien cher à tous les Maçons : l’Alchimie et l’Hermétisme.

L’accueil de cette journée se fera entre 8h30 et 9h30 autour d’un café de bienvenue, puis :

9h30 – 10h00 : allocution du Grand Maître de l’Alliance, Pierre Lucet.

10h00 – 11h30 : conférence-débat de Renan Crouvizier.

LES CONDITIONS DU SAVOIR ALCHIMIQUE DANS LA FRANCE DE LA RENAISSANCE (1500 – 1630)

Renan Crouvizier est Docteur en histoire à l’Université de Tours. Il est l’auteur de Pratique alchimique et théorie de la matière dans l’Opuscule de Denis Zecaire (éd. Archè) et de l’édition critique de l’Opuscule tres-eccelent de la vraye philosophie naturelle des metaulx de Denis Zecaire.

12h00 – 13h00 : déjeuner-cocktail (réservé aux inscrits).

d’Axel Karol pour son ouvrage :

13h00 – 14h30 :

séances de dédicaces des ouvrages de Renan Crouvizier, et

d’Axel Karol pour son ouvrage : Arcana Arcanorum et les Rites Maçonniques Egyptiens de Memphis et Misraïm, une Voie pour l’Occident (éd. La Tarente).

14h30 – 16h30 : table ronde sur le thème :

LES ORIGINES HERMÉTIQUES DE LA FRANC-MAÇONNERIE

Avec :

Nadine Agin, Grand Maître Adjoint-Sud, Présidente de la Commission Historique de la Grande Loge Féminine de Memphis-Misraïm (GLFMM).

Dominique Palfroy, Passé Grand Maître de la Grande Loge Féminine de Memphis-Misraïm (GLFMM) et membre de la Commission Historique.

Axel Karol, Souverain Grand Maître de l’Ordre Maçonnique Traditionnel de Memphis-Misraïm (OMTMM), membre de la R\L\ Amon (Ajaccio – GL-AMF).

Modérateur : Antoine Palfroy, membre de la R\L\ Les Bâtisseurs de Chéops (Antibes – GL-AMF), de la Loge Nationale de Recherche (GL-AMF), Président du cercle « Histoire et Patrimoine Georges Bogé de Lagrèze », de la Maison du RAPMM (GL-AMF).16h30 : allocution de clôture par Jacques Galhardo, Assistant Grand Maître de la Maison du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm de la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française (GL-AMF).

Inscription obligatoire avant le 20 mai 2024

(pas d’inscription possible sur place).

Prix : 30 euros (accueil, déjeuner, conférence et table ronde).

Renseignements : rencontres.egyptiennes@alliance.fm

Réservation en ligne, les Collines de Saqqarah ou sur le QRC :

https://www.helloasso.com/associations/colline-de-saqqarah

Conférence en français « Pourquoi devenir franc-maçon ? » à Miami Beach

De notre confrère courrierdesameriques.com

La Grande Loge Traditionnelle de France organise une conférence sur le thème « Pourquoi devenir franc-maçon ? « La GLTF compte déjà deux loges francophones en Sud Floride. »

La conférence se déroulera en français et est ouverte à toute personne souhaitant s’informer sur ce sujet souvent entouré de mystère et de secret. Elle aura lieu le 30 mai prochain à 19h au National Hotel, situé au 1677 Collins Avenue à Miami Beach.

La conférence sera suivie d’un cocktail offert, et vous aurez également la possibilité de continuer la discussion autour d’un repas au prix de 70 $ par personne. Pour toutes informations et réservation, indispensable, Veuillez contacter par e-mail Jacques Barbera, Grand Surintendant pour l’Amérique du Nord : gltf.Amerique@gmail.com

Site web national : www.gltf.fr

Un article sur la GLTF en Floride

Les dirigeants du CLIPSAS ne reconnaissent plus la liberté de la presse

Cette édition 2024 de l’Assemblée Générale du CLIPSAS ressemblait plus à Fort Chabrol qu’à une assemblée pacifique et fraternelle. Les événements que nous allons retracer dans le récit qui va suivre sont le résultat d’une lente dérive qui risque de mettre en péril cette institution née à Strasbourg le 22 janvier 1961.

Tout d’abord, il faut souligner le déni de démocratie qui semblait régner ces derniers temps au sein de l’organisation.

Nous en voulons pour preuve que durant cette assemblée, le Président sortant Ivan Herrera Michel a fait voter aux participants une motion afin de permettre au CLIPSAS de poursuivre en justice 450.fm, Oui vous avez bien lu, poursuivre en justice pour ses articles de presse.

Iván Herrera Michel – Président-CLIPSA du

Il serait utile de rappeler à nos lecteurs que le 29 avril dernier, nous les avions alerté d’« un étrange contrôle des votes venant de la Turquie ? »   Le 2 janvier dernier, nous avions relaté « un message politique et polémique du Président ». Sans parler de l’article du 6 juin 2022, intitulé « Du rififi au CLIPSAS… est-ce qu’il y a un Président à bord ? ». Il n’en fallait pas plus pour déclencher l’ire du Président contre notre journal. Ce dernier semble oublier que le CLIPSAS dépend d’une juridiction française, ce que n’a pas manqué de rappeler notre avocat au candidat turc il y a quelques jours, lorsque ce dernier nous a mis en demeure de retirer l’article du 29 avril. Le Président sortant semble confondre information et diffamation. Quoi qu’il en soit, de toute évidence, il n’est pas habitué à la transparence de l’information.  

Cette affaire est donc source de remous puisqu’

un membre de notre rédaction a même été menacé d’exclusion de son obédience (française)… membre du CLIPSAS, lors du récent conseil de l’ordre de celle-ci, il y a quelques semaines.

Il faut dire que cette Obédience était un soutien affiché du candidat turc et l’article en question avait du mal à être digéré par certaines et certains, au sein de cette Obédience. Nous marchons sur la tête, certaines institutions maçonniques semblent nier la liberté de la presse. Le fait est assez grave pour être souligné et dénoncé.

Une Assemblée Générale 2024 en Albanie

Cette année, l’Assemblée Générale du CLIPSAS s’est déroulée à Durrës, en Albanie, réunissant environ 350 participants. Selon nos sources, composées de Frères et Sœurs de diverses obédiences, cette rencontre a été qualifiée de la pire de l’histoire de l’institution par ses disfonctionnements et son manque de fraternité.

De nombreux participants de l’assemblée ont pu témoigner qu’elle s’est terminée de manière pour le moins chaotique : une Assemblée Générale incomplète, des élections contestées, des obédiences refusées d’intégration après vote de quelques membres seulement, un budget prévisionnel soumis au vote sans consultation préalable, aucune décision concernant le lieu de l’AG 2025, aucune ville candidate ne s’était préalablement déclaré avant l’AG. Il semblerait toutefois que la Californie soit la prochaine destination.

A cela on peut rajouter des rumeurs de scission, serait-ce a fin du CLIPSAS ?

Les participants étaient hébergés dans 2 hôtels mitoyens les hôtels Bleart et Leonardo, deux établissements 4 étoiles en bord de mer à Durrës à 1950 kms de Paris en Albanie. Bien que ces hôtels fussent appréciés par les participants, divers disfonctionnements suscitèrent de fortes controverses.

La Grande Loge d’Illyria d’Albanie, hôte cette année de cette manifestation, manqua singulièrement de sens de l’organisation. En effet, de nombreux délégués ignorèrent jusqu’au dernier moment où ils allaient séjourner. Malgré un formulaire d’inscription permettant aux membres de choisir leur lieu d’accueil, nombreux sont ceux qui se retrouvèrent à devoir marcher de longues minutes avant de rejoindre l’hôtel Bleart pour rejoindre les assemblées.

On assista à une pagaille sans nom lors de l’installation des participants. Certains se retrouvaient même avec des clés électroniques ouvrant plusieurs chambres ! Quelques participants concernés exprimèrent à ce sujet des craintes d’intrusion ou de cambriolage. Tout cela n’augurait rien de bon ni de rassurant. Comme un malheur n’arrive jamais seul, la manifestation fût perturbée par plusieurs pannes électriques, laissant l’hôtel sans électricité et sans eau pendant plusieurs heures, y compris durant le colloque et l’Assemblée Générale, où la connexion WIFI était aléatoire. Ces interruptions causèrent un inconfort notable et affectèrent le bon déroulement des échanges ou des présentations.

DES OBÉDIENCES OBSERVATRICES ET CANDIDATES INVITÉES AU CLIPSAS… MAIS EXCLUES DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Les frais de participation étaient fixés à 250 euros, montant identique pour tous les inscrits. Il faut souligner que cette somme était à régler exclusivement en espèces, comme toutes les prestations complémentaires, vous avouerez que cela est très étrange en matière de transparence fiscale.

Depuis de longues années, lors des Assemblées Générales du CLIPSAS, les obédiences observatrices et candidates participent, au moins partiellement aux délibérations. Dès l’ouverture, un long débat en Assemblée Générale eu lieu afin de déterminer la position du CLIPSAS quant à ces participants non encore officiels. Lorsqu’une décision fut enfin prise, un candidat à la présidence informa les obédiences… après seulement deux jours et un cocktail de bienvenue qu’elles devaient repartir. La question de la fraternité et du sens de la communication se posent réellement au vu de ce genre d’attitude.

Cette situation soulève plusieurs questions, notamment concernant les frais exigés de ces participants surtout à régler exclusivement en espèces !!!!!

« Pourquoi demander 250 euros pour un accès limité au colloque, au cocktail de bienvenue et au gala ? »  

De plus, les invités des membres appartenant à des obédiences intégrées au CLIPSAS ne payaient que 125 euros. Actuellement, certaines obédiences invitées envisagent des recours pour demander un remboursement, en raison du manque d’information et de transparence de la part du bureau et des organisateurs de l’événement.

UN COLLOQUE BASÉ SUR CHATGPT


Cette année, le thème central du colloque du CLIPSAS était : « L’intelligence artificielle (IA) ». Malheureusement, l’impression générale était que la majorité des obédiences avaient recours uniquement à ChatGPT pour préparer leurs travaux, ce qui a donné lieu à des présentations souvent similaires et peu diversifiées.

Seule la présentation de l’Observatoire de la Dignité Humaine, animée par Marie-Thérèse Besson et Damien Charitat, a montré une application plus approfondie en utilisant divers modèles d’intelligence artificielle. Leur intervention a exploré des aspects plus complexes de l’IA, mettant en lumière son potentiel au-delà des simples générateurs de texte comme ChatGPT.

Cette situation soulève plusieurs points de réflexion et de débat pour l’avenir :

  • Éthique et IA : Quelles sont les implications éthiques de l’utilisation de l’IA dans nos pratiques maçonniques ? Comment garantir que les outils d’IA respectent les valeurs et les principes de la franc-maçonnerie ?
  • Formation et Éducation : Quel type de formation est nécessaire pour que les membres puissent utiliser efficacement et de manière critique les outils d’IA ? Devons-nous intégrer des modules spécifiques sur l’IA dans les programmes éducatifs des obédiences ?
  • Impact sur l’Humanité : Comment l’IA peut-elle être utilisée pour promouvoir la dignité humaine, comme l’a démontré l’Observatoire de la Dignité Humaine ? Quelles autres applications de l’IA pourraient être bénéfiques pour la société et les valeurs maçonniques ?
  • Collaboration Inter-obédiences : De quelle manière les obédiences peuvent-elles collaborer pour développer des projets communs utilisant l’IA, tout en partageant les bonnes pratiques et les innovations ?

Ces questions sont cruciales pour comprendre et intégrer l’IA de manière constructive et éthique dans les travaux maçonniques. Le colloque a ouvert une porte, mais c’est aux maçons d’y entrer sans peur.

UNE ASSEMBLÉE GÉNÉRALE MARQUÉE PAR LA CONTROVERSE

Il n’est pas nécessaire de répéter les articles déjà publiés sur les blogs maçonniques ou ceux que nous avons précédemment écrits sur le sujet. Cependant, nous ne pouvons ignorer les événements qui ont ébranlé les colonnes du temple du CLIPSAS. Jusqu’à la dernière minute, cinq candidats étaient en lice : Stéphane Bañuls, Franco Huard, Louis Daly, Cunyet Kalpakoglu, Xavier Molina Figueras, et, à la dernière minute, Nadja Gordon, Grand Maître de la Grande Loge Haïtienne de St-Jean d’Outre-mer, qui a également présenté sa candidature, soit 6 candidats.

Deux candidatures posaient particulièrement problème : celles de Stéphane Bañuls et de Louis Daly. Dans les deux cas, le Président Ivan Herrera Michel n’a aucunement abordé ces sujets lors de l’Assemblée Générale, ce qui a contribué à une grande confusion sur tout le processus.

En effet et comme cela est le cas dans toute Assemblée Générale, une commission chargée de valider les dossiers de candidature, vient conforter l’assemblée sur la validité ou non des candidats afin que ceux qui votent le fassent en confiance et en leur âme et conscience.

Visiblement, une telle commission n’existe pas au CLIPSAS et ce type de présentation préalable aux votes n’a pas eu lieu. Cela fut la cause de frustrations et de malaises qui ont fait capoter l’essentiel du processus de vote.

Dommage que le Président, qui était informé de la fragilité de ces candidatures, n’ait pas fait voter par l’assemblée la recevabilité de ces 2 candidatures. Cela aurait ainsi évité les dysfonctionnements ultérieurs constatés.

Commençons par Stéphane Bañuls. La controverse à son égard concernait sa non-conformité aux critères de l’article 13, qui stipule :

« Pour être éligible à la présidence, il faut être Grand Maître ou ancien Grand Maître proposé par son Obédience. »

Stéphane Bañuls avait été Grand Maître de la GLISRU et est actuellement Grand Maître d’Honneur de son obédience actuelle, la GLMS, ce qui n’est pas une charge soumise à élection. Par ailleurs, il n’a jamais été Grand Maître de la GLMS sa nouvelle Obédience.

Lors de l’Assemblée Générale, il a présenté à l’écran, une lettre d’un avocat bulgare affirmant que, selon son interprétation juridique, Bañuls était éligible. Cet avocat soutenait que l’article devait être interprété en deux parties : il faut être Grand Maître ou Passé Grand Maître (supposé de son obédience actuelle) et ensuite être proposé par son Obédience.

La rédaction s’interroge sur l’expérience de cet avocat en matière de lois françaises, notamment celles régissant les associations de loi 1901. Nous avons consulté un cabinet d’avocats parisiens. Selon son interprétation du règlement, il estime que pour être candidat à la présidence, il faut avoir été Grand Maître ou Passé Grand Maître au sein de l’obédience actuelle, et qu’un titre honorifique ne suffit pas !

Le Frère Bañuls soutient que, faute de précision dans le règlement, il est éligible. Cependant, selon les avocats consultés, la règle est très spécifique :

seules ces deux positions sont admissibles, son titre honorifique n’est pas suffisant.

Il est également à noter que les Frères et Sœurs de l’Assemblée n’ont pas demandé si le bureau avait effectué ses propres recherches légales avec un cabinet français. Pourquoi ?

En ce qui concerne Louis Daly, le candidat s’est présenté, bien qu’il ne répondît pas aux critères de l’article 14, qui stipule : « Les mandats au Bureau sont de trois ans non renouvelables ». Dans un article publié le 18 février 2024 sur le blog hiram.be, Louis Daly a été directement interrogé à ce sujet et a répondu : « (…) il s’agit d’un article vague qui ne dit rien avec certitude. ».

Cependant, la réalité semble bien différente. Selon le même cabinet d’avocats précédemment mentionné, son interprétation est claire : « cet article implique que n’importe quel poste au Bureau (Président, Secrétaire Général, Trésorier, Rapporteur du colloque, Vice-Président sans désignation) ne peut être occupé à nouveau, même après une interruption de trois ans suivant la fin du dernier mandat. Ainsi, une personne ayant déjà été présidente ne peut se représenter pour ce poste, mais pourrait candidater à un autre poste, tel que Trésorier, si elle ne l’a jamais occupé. »

L’autre interprétation avancée par le candidat Louis DALY, est que celui qui termine sa charge ne peut demander à renouveler son mandat pour la période suivante, mais peut le faire après une interruption de quelques mandants suivants le sien, sinon il aurait fallu faire mention de MANDAT UNIQUE.

Comment le CLIPSAS peut-il prendre autant de risques en votant pour un candidat qui pourrait potentiellement mettre en péril l’institution ?

Le CLIPSAS est régi par un Règlement Général qui ne laisse pas place à l’interprétation subjective de ses membres ; cette tâche est réservée aux Tribunaux en cas de litige. Contrairement à ce qu’affirmait précédemment Louis Daly, il est difficile de qualifier l’article en question de vague.

En effet, le règlement ne mentionne nulle part une période de latence, ce qui signifie qu’un Président sortant n’a pas le droit de se représenter. Toute interprétation contraire pourrait être considérée comme un abus et donner lieu à une action en justice, même s’il n’est pas fait mention de mandat unique.

Pourquoi le bureau n’a-t-il pas demandé l’avis de l’Assemblée Générale avant la présentation de la candidature de Louis Daly ?

C’est la question que plusieurs obédiences du CLIPSAS se sont posées, et nombreuses sont celles qui ont dénoncé l’attitude du Président Ivan Herrera Michel d’avoir procédé au vote sans permettre une discussion préalable sur la validité des candidatures avant de passer aux votes.

Comme indiqué plus en amont AUCUNE COMMISSION n’existant au Clipsas pour valider les candidatures, il appartenait donc à l’assemblée de le faire. Le fait de demander à l’assemblée de voter, sans cette phase de validation, a créé un préjudice moral indigne des principes maçonniques. Le résultat ?

Louis Daly a remporté les élections avec 32,06 % des voix, devançant Franco Huard qui a obtenu 27,48 %, soit une différence de seulement six Voix !

Lorsque les résultats furent annoncés, de nombreux membres présents dans la salle contestèrent vivement la situation, affirmant qu’il était illégal pour Louis Daly de se présenter et que le vote n’aurait pas dû avoir lieu.

Les textes parlent certes de vote à la majorité simple mais la tradition et les us et coutumes font que le président soit toujours élu a plus de 50%.

Pour rappel entre autres élections, lors de l’assemblée générale de Buenos Aire il y avait 3 candidats dont Ivan Herrera Michel.

Au premier tour Ivan Herrera Michel était arrivé 3è et il y a eu 3 tours pour arriver à l’élection de Francois Padovani à plus de 50%. Par ailleurs, lors de l’élection de Ivan Herrera Michel à Barcelone en 2021 il fallut là encore 3 tours.

Pourquoi faire fi de cette tradition dont il a lui-même bénéficié et qui exige une élection à plus de 50%, comme cela a toujours été le cas dans toutes les précédentes assemblées générales du CLIPSAS ?

Aurait-il peur qu’au second tour son candidat soit battu ?

Cette discussion houleuse a duré plusieurs minutes, jusqu’à ce que le Président Ivan Herrera Michel, visiblement, très agacé par cette situation, se mit à hurler de façon incompréhensible, se leva et frappa violemment du maillet sur la table, alla de son bureau au milieu de l’assemblée chercher Louis DALY et le conduisit devant son bureau afin de le déclarer vainqueur, et le fit monter pour l’installer à côté de lui, en déclarant que le nouveau Président était Louis Daly

La question qui se pose concerne le conflit d’intérêt entre Herrera et Daly. En effet, la proximité familiale de ces deux là est troublante, ils se connaissent bien puisque leurs épouses sont de la même famille !

À ce moment-là, et sans rien comprendre à ce qui venait de se passer, interrompant ainsi toute clarification nécessaire à une prise de décision et un consensus nécessaire dans un tel cas

une vague de protestation s’en suivit de plusieurs obédiences outrées, ainsi que certains membres du bureau qui quittèrent l’Assemblée Générale en signe de mécontentement.

Parmi celles-ci, la Grande Loge Féminine de France, la Grande Loge Mixte de France, la Grande Loge Française de Memphis-Misraïm, la Grande Loge Libérale de Turquie, la Grande Loge Féminine de Turquie, la Grande Loge Symbolique d’Espagne, la Grande Loge ANI du Canada, la Grande Loge des Cultures et de la Spiritualité, le Grand Orient de Congo Brazzaville, et bien d’autres encore.

En tout, plus de 15 obédiences refusèrent de revenir au déroulement de la suite de l’Assemblée Générale pour ne pas cautionner ce qui venait de se passer.

Même si les différentes interprétations pouvaient conduire à un consensus acceptable pour ne pas entacher l’élection du nouveau Président, le procédé NON FRATERNEL et ignorant l’avis de toute partie de l’Assemblée est purement contraire aux principes maçonniques. Cela ressemblait plus à un braquage ou à un putsch.

Le Clipsas compte actuellement 91 obédiences.

Le plus risible est que le thème de réflexion pour l’Assemblée Générale de l’an prochain, du moins, si le CLIPSAS est toujours en vie, sera :

« LA MODERNITÉ DES PRINCIPES MACONNIQUES ».

Décidemment, le ridicule ne tue pas !

Pour le moment, la seule question qui se pose est : « Quelle suite juridique ou fraternelle sera donnée à cette affaire ? ». Comptez sur nous pour vous informer des détails à venir.

Voyage au cœur de la gnose : Synésius dévoile ses lumières occultes

Intéressons-vous à la vie et l’œuvre de Synésius, pseudonyme de Léonce Fabre des Essarts (1848-1917), auteur de L’Arbre gnostique suivi du Manuel préparatoire et de Constitution & règlements de l’Église Gnostique.

Léonce Fabre des Essarts, né le 19 mars 1848 à Aguessac dans l’Aveyron, est un poète, écrivain et occultiste français. Issu d’une famille bourgeoise, il montre dès son jeune âge un vif intérêt pour la littérature et la spiritualité. Après des études classiques, il se lance dans la poésie et publie plusieurs recueils qui lui valent une certaine reconnaissance dans les cercles littéraires parisiens.

Sous son propre nom, Léonce Fabre des Essarts publie plusieurs œuvres poétiques et participe activement à la vie littéraire de son époque. Il fréquente les cercles symbolistes et ésotériques, où il se lie d’amitié avec des personnalités influentes telles que Joséphin Péladan (1858-1918), écrivain, critique d’art et occultiste, fondateur de l’ordre rosicrucien de la Rose-Croix Catholique, connu pour ses écrits mystiques et symbolistes influençant l’art ésotérique de son époque et Stanislas de Guaita (1861-1897), poète, occultiste et mystique, co-fondateur de l’Ordre kabbalistique de la Rose-Croix, célèbre pour ses travaux sur la magie et l’ésotérisme, ayant une influence durable sur les études occultes.

Joséphin Péladan

Son œuvre poétique, marquée par une sensibilité mystique et une quête de l’absolu, le conduit naturellement vers l’étude de l’occultisme et des traditions ésotériques.

Vers la fin du XIXe siècle, Fabre des Essarts adopte le pseudonyme de Synésius, en référence au philosophe néoplatonicien Synésius de Cyrène (c. 370-413), évêque de Ptolémaïs, connu pour ses écrits philosophiques et théologiques alliant la pensée néoplatonicienne au christianisme, pour marquer son engagement dans le domaine de l’occultisme. En 1893, il est intronisé évêque de Bordeaux par Jules Doinel, fondateur de l’Église Gnostique moderne. Synésius devient rapidement une figure centrale de ce mouvement ésotérique, prônant une spiritualité gnostique rénovée et accessible.

En 1896, après le départ de Jules Doinel, Synésius devient le patriarche de l’Église Gnostique, une position qu’il occupe jusqu’à sa mort en 1917. Sous sa direction, l’Église Gnostique connaît un développement significatif, attirant de nombreux intellectuels et mystiques de l’époque. Il travaille à structurer l’Église, rédigeant des textes fondamentaux tels que la Constitution et les règlements de l’Église Gnostique, et publiant des œuvres didactiques pour guider les néophytes dans leur cheminement spirituel.

Parmi ses œuvres les plus notables, nous trouvons L’Arbre gnostique, publié en 1899, qui offre un panorama exhaustif des différentes traditions gnostiques et leurs applications contemporaines. En 1913, il publie le Manuel préparatoire, destiné à introduire les nouveaux membres aux principes fondamentaux de l’Église Gnostique.

Synésius, ou Léonce Fabre des Essarts, laisse derrière lui un héritage riche, à la croisée de la poésie, de la mystique et de l’occultisme. Son rôle dans la renaissance de l’Église Gnostique et ses contributions littéraires et spirituelles continuent d’influencer les chercheurs et les adeptes de la gnose. Son œuvre incarne une quête incessante de la connaissance intérieure et de la vérité divine, un héritage qui perdure bien au-delà de son époque.

Stanislas de Guaita à 19 ans

Léonce Fabre des Essarts s’éteint le 18 octobre 1917 à Paris, laissant un héritage durable dans le domaine de la mystique et de l’occultisme. Son travail a contribué à raviver l’intérêt pour le gnosticisme et a fourni des bases solides pour l’Église Gnostique moderne.

Les œuvres de Synésius, rééditées en 2024 chez Amici Librorum (Les Amis des Livres), restent des références essentielles pour comprendre le gnosticisme moderne.

Rappelons que Amici Librorum, connu en français sous le nom Les Amis des Livres, est un éditeur spécialisé dans la réédition et la publication d’ouvrages rares et précieux, principalement axés sur la littérature ésotérique, mystique et philosophique. Engagé à préserver et à diffuser des textes essentiels, Amici Librorum se distingue par la qualité de ses éditions, offrant des traductions soignées et des présentations claires pour les amateurs de spiritualité et d’érudition. Ces éditions sont dirigées par Stephan Hoebeeck.

Bien connaître la vie de Synésius permet donc de mieux appréhender ses œuvres majeures, ses expériences personnelles et ses convictions spirituelles se reflétant dans ses écrits. Son rôle de patriarche de l’Église Gnostique et son amitié avec des figures importantes de l’occultisme offrent un contexte essentiel pour comprendre les motivations et les objectifs derrière ses textes. Les lecteurs peuvent ainsi mieux saisir les nuances de ses idées, la profondeur de sa spiritualité et l’importance de ses contributions à la tradition gnostique moderne. Connaître sa vie enrichit la compréhension des thèmes et des symboles présents dans ses œuvres, révélant la continuité entre sa pensée et son action.

Venons-en à la présentation de l’ouvrage.

L’Arbre gnostique est un ouvrage fascinant qui plonge le lecteur dans les profondeurs de la tradition gnostique. Ce livre est une réédition précieuse des écrits de Synésius, qui rassemble trois textes rares et importants que sont L’Arbre gnostique (1899), Le Manuel préparatoire (1913) et la Constitution & Règlements de l’Église gnostique.

Publié initialement par Chamuel, L’Arbre gnostique, ce texte offre un résumé exhaustif des différents courants gnostiques à travers les siècles. Il présente les perspectives actuelles d’une Église gnostique en pleine renaissance. Synésius y développe une vision mystique et philosophique du gnosticisme, mettant en lumière les concepts clés tels que la dualité entre le bien et le mal, la connaissance (gnosis) comme voie de salut, et la structure cosmique des éons et des archontes.

Quant au Manuel préparatoire (1913), édité par la Maison Française, ce manuel s’adresse aux néophytes. Il expose les principes fondamentaux de l’Église gnostique, introduisant les notions préliminaires avant d’aborder en profondeur les thèmes de l’Être humain, de l’Être divin et de l’initiation gnostique. Ce texte est essentiel pour comprendre les bases théoriques et pratiques de la gnose.

Enfin, le texte Constitution & Règlements de l’Église gnostique, qui se veut une publication interne, est dédié à l’organisation et à la hiérarchie ecclésiastique de l’Église Gnostique. Les membres du sacerdoce, appelés barbes et barbélites, incluent des femmes dans leurs rangs, à l’exception du rôle d’évêque. La Constitution précise les structures hiérarchiques et les règlements qui gouvernent l’Église, offrant un aperçu unique de son fonctionnement interne.

Revenons aussi sur le contexte historique. L’Église Gnostique, restaurée par Jules Doinel (Valentin II, évêque de Monségur) en 1896, a eu plusieurs patriarches notables, dont Fabre des Essarts (Synésius) jusqu’en 1917, suivi de Léon Champrenaud (Théophane, évêque de Versailles) et Patrice Genty (Basilide) en 1921. René Guénon, sous le nom de Tau Palingénésius, et Joanny Bricaud figurent parmi ses membres importants. Bricaud finira par rompre pour fonder, avec Fugairon et Papus, l’Église catholique gnostique, rebaptisée Église gnostique universelle en 1908, qui subsistera jusqu’aux années soixante-dix.

Alpha Tau Omega (Fabre_des_Essarts)

Cet ouvrage est essentiel pour quiconque s’intéresse à la gnose et à son impact sur la spiritualité occidentale. La combinaison des écrits de Synésius, avec leur profondeur philosophique, et ceux de Fabre des Essarts, avec leur aspect pratique et institutionnel, offre une vision complète et équilibrée du gnosticisme. La réédition par Amici Librorum est à saluer, car elle permet de rendre accessibles des textes rares et précieux. La qualité de l’édition, avec une présentation claire et une traduction soignée, en fait un livre agréable à lire et à étudier.

L’Arbre gnostique suivi du Manuel préparatoire et de Constitution & règlements de l’Église Gnostique est une lecture indispensable pour les passionnés de mysticisme, d’histoire religieuse et de philosophie. Ce livre offre une plongée profonde et enrichissante dans les arcanes du gnosticisme et les enseignements ésotériques, alliant théorie et pratique de manière harmonieuse.

L’Arbre gnostique suivi du Manuel préparatoire et de Constitution & règlements de l’Église Gnostique

Synésius – Léonce Fabre des Essarts

Amici Librorum, 2024, 154 pages, 20 €Disponible sur Amazon.

L’impact de la maçonnerie sur la convention constitutionnelle

Du site freemasonscommunity.life – Par Stewart Wilson Mineur, PGM

Le but de cet article est de suggérer comment et dans quelle mesure la franc-maçonnerie a exercé une influence sur les délégués et leur travail à la Convention constitutionnelle de Philadelphie, en Pennsylvanie, au cours de l’année historique de 1787. Un certain nombre de maçons ont assisté à la Convention, comme nous le savons. , et on nous dit que parmi les 39 signataires de la Loi fondamentale qu’ils ont produit, 13 ont été, à un moment de leur vie, associés à la maçonnerie. Parmi eux, 11 étaient francs-maçons au moment où ils ont participé à la Convention. À la suite de la Convention, deux autres, William Patterson du New Jersey et James McHenry du Maryland, devinrent maçons en 1791 et 1806 respectivement.

Cependant, mon intérêt ne porte pas sur les chiffres mais sur les idées. Qu’ont pensé les délégués et pourquoi ont-ils pensé ainsi ? Les pensées des maçons présents à la Convention se distinguaient-elles de celles de leurs homologues non-maçonniques et, si oui, leurs opinions étaient-elles façonnées par leurs expériences dans le métier ? Malheureusement, il n’est pas possible de répondre définitivement à ces questions en raison d’un certain nombre de circonstances atténuantes, parmi lesquelles la plus importante pourrait bien avoir été l’état encore instable de l’artisanat lui-même dans les dernières décennies du XVIIIe siècle, dans ce pays et à l’étranger. La structure, l’autorité, les coutumes et les courtoisies de la fraternité, dont la forme de Grande Loge ne datait que de 1717, étaient encore en évolution. Ainsi, dans les années comprises entre la formation de la première Grande Loge indépendante en Virginie en 1778 et la convocation de la Convention Constitutionnelle en 1787, la Maçonnerie vivait une période au cours de laquelle les Maçons actifs se préoccupaient principalement de l’établissement et de la réglementation de l’Artisanat. Et même en ce qui concerne ces objectifs restrictifs, ils ont relativement peu écrit.

Néanmoins, de nombreux étudiants en maçonnerie, malgré la nature fragmentaire des preuves disponibles, attribuent une grande importance politique à l’artisanat au XVIIIe siècle. Parmi ceux qui l’ont fait se trouve Bernard Fay, un éminent érudit qui a écrit en 1935 un long ouvrage intitulé « Révolution et franc-maçonnerie 1680-1800 ». Dans cet ouvrage, il remarquait que dès le Moyen Âge, la franc-maçonnerie en Angleterre était une force sociale. « Grâce à leurs secrets techniques recueillis aux quatre coins du monde, à la gloire acquise par leurs réalisations et aux nombreuses personnes formidables qui souhaitaient être affiliées à cette grande guilde », a-t-il déclaré, « les francs-maçons détenaient un pouvoir immense ». Il a observé qu’avec l’avènement de la Renaissance, une période de décadence a commencé et qu’en conséquence les maçons ont perdu une partie de leur pouvoir, tout en conservant leur popularité. Les gens construisaient moins, dit-il, mais ils philosophaient davantage, et il affirmait que les mystères de l’Artisanat, dont les membres semblaient posséder de puissants secrets, « piquaient l’intérêt et enflammaient l’imagination des gens.

. .»

Dans son examen de la formation de la Grande Loge Mère en Angleterre, Fay concluait que des décisions avaient été prises qui transformaient la maçonnerie professionnelle en maçonnerie philosophique, un changement qui incluait tous les hommes de bonne volonté parmi ses membres, « sans distinction de profession, de race, de religion ou de religion ». nationalité. » Ce changement a été mis en œuvre, affirme Fay, en grande partie grâce aux efforts de John Theophilous Desaugliers, qui voulait que le peuple lutte contre l’ignorance de l’homme. « Sous son influence », a déclaré Fay, « la franc-maçonnerie s’est organisée comme le grand centre des Lumières, qui devait dissiper les ténèbres du siècle et confondre à la fois les superstitions insensées de l’époque et l’obstination aveugle des athées. »

Fay voit la réorganisation de la maçonnerie en 1717, « une association qui a abandonné toutes ses préoccupations techniques et vise à se consacrer à la philosophie et à la bienveillance dans le but élevé de restaurer l’ordre social et moral en établissant une nouvelle discipline intellectuelle ». Son objectif, a-t-il déclaré, « était un renouvellement complet de toutes les valeurs acceptées et l’établissement d’un nouveau code moral ». Dans son nouveau rôle, « la maçonnerie ne se plaçait plus sur le terrain de la loyauté féodale et monarchique », a-t-il déclaré, affirmant que « la maçonnerie niait invariablement avoir quoi que ce soit à voir avec la politique, mais elle n’a jamais permis aux gouvernements de contrecarrer la réalisation ». de sa mission et, au tout début, a fermé toutes les Loges au contrôle de l’État.

Il faut reconnaître que Fay, en commentant la deuxième accusation des Constitutions d’Anderson (qui traite de la relation du maçon avec le magistrat civil, suprême et subordonné), n’a jamais prétendu que les maçons spéculatifs d’Angleterre utilisaient l’Artisanat pour obtenir des fins politiques. Et c’est ainsi qu’il devrait en être ainsi, car pendant toute la période allant de 1717, lorsque la Grande Loge Mère fut formée, à travers les années de la Convention Constitutionnelle en Amérique et au-delà, l’Art Anglais se préoccupa de problèmes plus banals qui, s’ils n’étaient pas résolus. , pourrait bien avoir détruit le vaisseau. Leurs préoccupations se concentraient sur l’unification de cinq Grandes Loges en une seule et sur l’obtention de l’unanimité sur les questions internes liées au traitement des candidats et à la perfection du rituel et des cérémonies de la franc-maçonnerie. C’est sur de tels sujets que se sont concentrés les écrits sur la maçonnerie au XVIIIe siècle en Angleterre, et ce, presque exclusivement.

Il est difficile de dire comment les expériences croissantes d’un métier spéculatif en Europe, principalement en Angleterre, en Écosse et en Irlande, ont influencé le modelage de la pensée maçonnique en Amérique. Il y a sans aucun doute eu une influence, à travers la création des Grandes Loges provinciales, à travers l’affrètement de Loges locales et à travers l’attribution de diplômes en Europe aux Américains qui y séjournaient pour affaires ou pour études.

De plus, les loges militaires rattachées aux forces armées britanniques en Amérique constituèrent des forces puissantes dans la propagation de la franc-maçonnerie dans cette partie du Nouveau Monde. Mais les archives de telles activités sont rares, comme l’a observé M/W Melvin M. Johnson, ancien grand maître du Massachusetts, dans son livre « Les débuts de la franc-maçonnerie en Amérique ». 

Il y note :

« Les premières Loges et Grandes Loges provinciales étaient négligentes quant à la tenue des registres. Même la Grande Loge Mère elle-même n’a pas de registre officiel pendant plus de six ans après son organisation. Et la première Grande Loge provinciale de l’hémisphère occidental, organisée à Boston, Massachusetts le 30 juillet 1933, n’a aucun rapport formel et continu écrit dans un livre au moment des événements enregistrés, jusqu’en 1750.

Il est clair que l’histoire de la franc-maçonnerie en Amérique, avant la création des Grandes Loges indépendantes, est incomplète, ce qui rend son interprétation précise impossible. Pourtant, dit Johnson, « trop d’historiens soi-disant maçonniques, depuis l’époque où ils auraient dû mieux savoir, ont ajouté la fiction à la fable et l’imagination aux deux, utilisant les erreurs manifestes de leurs prédécesseurs comme évangile, les rêves comme preuve et les suppositions ». comme preuve. »

C’est dans la perspective de ces sages paroles d’avertissement que j’ai récemment examiné un traité moderne intitulé « La franc-maçonnerie et la Constitution », dans lequel on lit un assortiment intéressant d’affirmations exagérées dans lesquelles vérité et fiction se mélangent. Dans ce document, il est déclaré que l’essor de la maçonnerie moderne a coïncidé avec la lutte pour un gouvernement constitutionnel et la croissance de la classe moyenne nouvellement développée ; que les ancêtres de notre Fraternité des deux côtés de l’Atlantique combattaient sans relâche les forces de l’autocratie et du régime de la foule ; que c’étaient les pensées de Sir Isaac Newton, Lord Bacon et John Locke que les décideurs de la Constitution de 1787 avaient à l’esprit ; que les philosophies qui sous-tendent la Constitution américaine et la franc-maçonnerie sont de nature identique ; que les principes de la franc-maçonnerie en ont fait la principale force sociale du XVIIIe siècle ; que les rédacteurs de la Constitution considéraient Montesquieu comme l’oracle de leur sagesse politique ; et que Washington et six Maçons, qui avaient été ou seraient finalement Grands Maîtres, ont travaillé avec d’autres membres de l’Artisanat (inférentiellement sur la base de leur Maçonnerie) pour poser largement et profondément les fondations de nos libertés.

Un ouvrage encore plus récent, préparé comme guide à utiliser dans la célébration de notre bicentenaire de la Constitution américaine, reprend nombre de ces affirmations et y ajoute un autre élément. On y note la tentative d’associer les mots du Préambule à la philosophie maçonnique. Les partisans de cette affirmation ont apparemment négligé le fait que le préambule était une inclusion de dernière minute du Comité sur le style et l’arrangement, un groupe de cinq personnes comprenant quatre non-maçons, et que les mots eux-mêmes provenaient de la plume de l’un des ce dernier, le gouverneur Morris. Le seul maçon du comité était Rufus King, qui serait entré dans la Fraternité en 1781. De toute évidence, son expérience maçonnique était limitée. Ce document a cependant un caractère rédempteur : il présente une évaluation bien équilibrée de la Constitution en tant que plus grand document de liberté, sous la forme d’un extrait tiré du message du Souverain Grand Commandeur paru dans le numéro de septembre 1986 de « The New Age ». ».

Je pense que dans des affirmations telles que celles auxquelles j’ai fait référence, il y a des éléments à la fois factuels et fantastiques, et que prises dans leur ensemble, elles ne contribuent pas à expliquer les pensées fondamentales des maçons ou des non-maçons qui constituaient l’Église: adhésion à la Convention constitutionnelle. Là-bas, des hommes de bonne foi, issus de divers horizons, se sont battus pour les meilleurs intérêts de leurs électeurs et, lorsque cela était nécessaire pour le bien de la nation, ils ont arbitré leurs différends de manière pragmatique. C’est le message de ceux qui ont enregistré leurs impressions sur la Convention, et c’est aussi l’opinion de Catherine Drinker Bowen, une autorité dont le livre « Le Miracle de Philadelphie » est devenu un classique. Dans cet ouvrage, elle expose son cas comme suit :

Il est caractéristique que la Convention ne s’en tienne jamais longtemps à la théorie. Son rôle n’était pas de défendre la « liberté » ou de justifier une révolution. Cela avait été fait il y a longtemps, en juillet 1776 et plus tard, lorsque colonie après colonie créa sa constitution d’État, en lançant son préambule particulier de liberté politique et religieuse. La Convention de 1787 débattrait des droits des États, mais pas des droits de l’homme en général. Les archives ne montrent rien de grand déclaratoire ou de défi, comme lors de l’Assemblée constituante française de 1789. L’Amérique avait dépassé cette phase ; si quelqu’un avait contesté les membres, ils auraient dit que de telles déclarations étaient déjà gravées dans leur sang. En 1787, les États siégèrent non pas pour justifier le terme États-Unis mais pour instituer un gouvernement fonctionnel pour ces États. On ne trouve aucune citation de Rousseau, John Locke, Burlamaqui ou des « philosophies » françaises, et si Montesquieu est invoqué c’est pour défendre l’organisation pratique d’un gouvernement tripartite. Lorsque la Convention fédérale discutait du pouvoir politique ou de l’autorité gouvernementale, elle en discutait en termes de ce qui allait probablement arriver au Delaware, à la Pennsylvanie, au New Jersey ou à la Géorgie.

En bref, la plupart des membres de la Convention de Philadelphie étaient des vétérans, des politiciens jusqu’à l’os. Le fait que certains d’entre eux étaient des hommes visionnaires, instruits en droit et en science du gouvernement, ne les détournait pas des questions imminentes. Il y avait un minimum de discours ou de frimeur. Chaque fois qu’un membre semblait sur le point de s’envoler dans l’empyrée de la théorie sociale – le XVIIIe siècle  l’appelait « raison » – quelqu’un le faisait revenir, et aussitôt. « L’expérience doit être notre seul guide », a déclaré John Dickenson du Delaware. « La raison peut nous induire en erreur.

Mme Bowen s’est largement appuyée sur les notes compilées par James Madison pour les informations qu’elle a présentées dans son livre. Elle affirme que Madison était un journaliste infatigable, « ses notes étaient complètes, rédigées sans commentaire ni à part ». D’autres personnes présentes à la Convention ont également pris des notes, a-t-elle déclaré, notamment Hamilton, Yates et Lansing de New York, McHenry du Maryland, Patterson du New Jersey, Rufus King du Massachusetts, William Pierce de Géorgie et George Mason de Virginie. Mais à son avis, la plupart des mémorandums qu’ils ont produits « étaient brefs, incomplets » et « sans Madison, nous ne posséderions que très peu de documents sur la Convention ». Elle a utilisé ces documents efficacement pour analyser le travail de la Convention, où la force politique s’est formée à partir de la désunion.

L’examen du matériel présenté dans le livre « Miracle at Philadelphia » révèle la profondeur des divisions qui séparaient les États et même les délégués au sein des États sur les questions majeures soumises à la Convention. Des hommes d’honneur et de conviction étaient en désaccord sur les mérites des plans d’organisation présentés, et même après l’obtention d’un accord sur le plan, il y avait apparemment un désaccord sans fin sur la mise en œuvre. Les questions liées au pouvoir exécutif, à la représentation au Congrès et à la différenciation des prérogatives fédérales et étatiques ont nécessité des heures de débat au cours de l’été.

Le bilan de la délégation de Virginie témoigne de l’esprit d’indépendance qui a prévalu à la Convention. Cette délégation, outre George Washington, le président, comprenait Edmund Randolph, John Blair, James Madison, Jr., George Mason, George Wythe et James McClurg. Randolph a eu l’honneur de présenter les Virginia Resolves, le soi-disant Plan Virginia, qui est finalement devenu le fondement sur lequel repose la Constitution. Mais quand le moment est venu de signer le document final, Randolph a refusé de le faire. Il en était de même pour George Mason, qui comptait parmi ceux qui étaient en faveur du plan du New Jersey plutôt que du plan Virginia. Randolph et Mason étaient tous deux préoccupés par l’impact du document sur les droits fondamentaux des États et des individus dont les intérêts pourraient bien avoir été mis en danger par ce que Madison prévoyait comme un nouveau gouvernement « vibrant entre une monarchie et une aristocratie corrompue et oppressive ». En fait, seuls trois Virginiens, Washington, Madison et Blair, ont effectivement signé le document à Philadelphie, ce qui constitue une maigre performance pour le Commonwealth qui se considère comme l’instigateur principal de cette affaire. En toute honnêteté, cependant, deux autres, George Wythe et George McClurg, ont indiqué leur approbation du projet, bien qu’ils n’aient pas été présents lors de la signature.

Mais si les délégations des États étaient divisées, les maçons présents à la Convention l’étaient également. Ils ont choisi de défendre les intérêts de leurs électeurs, et il ne semble pas qu’ils se soient réunis à aucun moment en tant que maçons pour examiner les problèmes qui leur étaient posés. En fait, ils ont exposé et défendu vigoureusement leurs points de vue, sans s’embarrasser de rien sauf des faits tels qu’ils les percevaient. En conséquence, il y a eu un manque d’unanimité parmi les maçons présents à la Convention sur un certain nombre de questions, et cela aurait dû être le cas.

Le membre le plus éminent du Craft à Philadelphie était George Washington, qui agissait en tant que président de la Convention, et en cette qualité il a choisi de s’abstenir de parler des questions soumises aux délégués, même lorsque les discussions avaient lieu dans le forum d’un comité de la totalité. Avant l’ouverture de la Convention, il fit savoir que ses sympathies allaient vers un gouvernement national. Pourtant, ce n’est que le dernier jour, le 17 septembre, que Washington s’est levé pour participer aux discussions. Il semble que ce soit son style de gestion. Son compatriote de Virginie, John Blair, a également refusé de s’exprimer, car, comme Washington, il était silencieusement favorable à un gouvernement central fort. Il en a été de même pour Benjamin Franklin de Pennsylvanie, Rufus King du Massachusetts, Nicolas Gelman du New Hampshire, John Dickenson du Delaware et Daniel Carroll du Maryland, qui ont tous choisi de parler et de travailler pour le type de Constitution qui a finalement été adoptée.

Cela n’a pas dissuadé les autres maçons présents à la Convention de travailler dur pour une alternative, le Plan du New Jersey, et après le rejet de ce plan, de défendre la cause des droits de l’État dans les débats essentiels à la formulation des articles et des sections. du document qui devait être produit. Ils voyaient dans les propositions constitutionnelles des dangers qui pourraient nuire aux petits Etats. Ce groupe de maçons comprenait Gunning Bedford du Delaware, David Brearley, John Dayton et William Patterson du New Jersey ; et probablement Jacob Broom, également du Delaware. Néanmoins, quand est venu le temps de signer le document final, ils l’ont tous fait. Un maçon connu, Edmund Randolph de Virginie, a cependant refusé de signer, comme indiqué ci-dessus, tout comme deux autres qui pourraient avoir été membres du Craft – William Blount de Caroline du Nord et Eldridge Gerry du Massachusetts. Le seul autre non-signataire parmi les délégués qui étaient encore à Philadelphie à la clôture de la Convention était George Mason, également originaire de Virginie.

Il peut être intéressant de noter que parmi les maçons qui ont signé la Constitution, quatre d’entre eux, David Brearley, Gunning Bedford, Jr., John Blair et Ben Franklin, ont eu le privilège de servir leurs juridictions en tant que Grands Maîtres. Dans l’ensemble cependant, et à l’exception de Franklin et Washington, dont l’expérience maçonnique datait respectivement de 1731 et 1753, les maçons présents à la Convention étaient jeunes dans le métier. Six des onze diplômés avant la Convention étaient maçons depuis moins de dix ans ; l’un des membres du groupe était un maçon de quatorze ans ; un maçon de 34 ans (Washington) ; un maçon depuis 56 ans (Franklin) ; et la longévité d’un autre, Jonathon Dayton, n’est pas connue avec précision. Il est intéressant de noter que deux des délégués normalement comptés parmi les signataires maçonniques, William Patterson et James McHenry, ne sont entrés dans le métier qu’après la clôture de la Convention, en 1791 et 1806 respectivement. Dans de telles circonstances, la mesure dans laquelle la maçonnerie a pu influencer la participation de la majeure partie du groupe doit rester une question de conjecture.

Il existe néanmoins des parallèles intéressants qui peuvent être établis entre le développement de la maçonnerie au XVIIIe siècle et le développement de la Constitution américaine. La Constitution américaine et les Constitutions de la maçonnerie ont été créées en réponse à des besoins, et dans les réponses des personnes impliquées, des changements permanents ont été induits dans la structure du corps fraternel et du corps politique. En bref, ces réponses ont transformé les perspectives de l’homme concernant l’extension et la préservation de l’autorité, l’application du pouvoir exécutif et la définition des droits fondamentaux des gouvernés.

Joseph Fort Newton, parlant de la formation de la première Grande Loge à Londres, a observé que par cet acte, « la maçonnerie n’a pas été simplement relancée, mais remodelée, refondue et refondée sur une base différente. . .. » et, dans le processus, observa-t-il, l’Artisanat avait subi une « révolution complète et en profondeur ». La transformation du gouvernement américain à la suite des mesures prises lors de la Convention constitutionnelle n’était pas moins révolutionnaire, car elle créait une philosophie politique nouvelle et complète, qualifiée par certains comme « la plus profonde et la plus parfaite jamais conçue par l’homme ». Comme l’a observé Ralph J. Pollard il y a des années, le gouvernement créé était « . . . le produit fini et parfait de 10 siècles d’expérience politique anglo-saxonne.

La révolution dans l’Artisanat à laquelle Newton faisait référence était de trois natures. « Premièrement, » dit-il, « l’idée même d’une Grande Loge en tant qu’organe directeur central doté d’une autorité suprême était nouvelle, autant dans son existence que dans ses pouvoirs extraordinaires, contrairement à tout ce que l’Artisanat connaissait auparavant. Il y avait eu certaines vieilles Loges, bien sûr, qui avaient exercé certaines des fonctions d’une Grande Loge, dans la mesure, au moins, de donner autorité et direction à la fondation d’autres Loges ; . . . Mais la Grande Loge de 1717 va plus loin en prenant le commandement complet de ses Loges. . .; et il n’est pas étonnant que cette autorité inouïe ait suscité du ressentiment et des contestations, à mesure qu’elle ne limitait plus sa juridiction aux loges situées à moins de dix miles de Londres, comme elle l’avait d’abord déclaré, mais qu’elle envahissait les provinces.

Soixante-dix ans plus tard, les délégués à la Convention constitutionnelle ont agi dans le domaine politique en créant une Loi fondamentale pour transformer une Confédération d’États séparés en une Union fédérale des États-Unis et, ce faisant, subordonner et définir les droits et pouvoirs politiques des États-Unis. Pour tous les organes directeurs de la nation, la tâche n’était pas facile et sa réalisation nécessitait des compromis, obtenus au terme de débats longs et parfois acerbes. De nombreux dirigeants de plusieurs États de la Confédération n’ont pas accueilli favorablement le processus. Mais finalement l’union fut établie et les dés furent jetés pour l’avenir de cette partie du continent américain. Le pays a opté pour la fédération plutôt que la confédération, assurant ainsi la concentration du pouvoir national dans un gouvernement national.

La deuxième partie de la transformation de la Maçonnerie, telle que vue par Newton, concernait l’administration de l’Artisanat. « La fonction de Grand Maître, dit-il, était nouvelle à la fois dans sa création et dans le pouvoir dont elle était investie ; un pouvoir incontesté, semble-t-il, et presque absolu – augmenté progressivement jusqu’à ce qu’il ait le pouvoir exclusif de nommer ses deux gardiens. Newton, commentant les conséquences de cette innovation dans la gestion de l’Artisanat, déclarait : « Heureusement, les premiers Grands Maîtres – à une exception notable près – étaient des sages nullement disposés à exercer, et encore moins à abuser, le vaste pouvoir avec dans lequel ils ont été investis. La Convention constitutionnelle a pris des mesures qui ont également révolutionné l’exercice du pouvoir exécutif aux États-Unis. Bien entendu, la question a été vivement débattue et certains se sont farouchement opposés à la création d’un exécutif unique. Mais la raison l’a emporté et, au final, la présidence de ce pays s’est vu attribuer des pouvoirs dépassant ceux du souverain britannique. Le processus de sélection présidentielle, cependant, était beaucoup plus démocratique que celui utilisé pour sélectionner les Grands Maîtres de la Grande Loge Mère.

Le troisième aspect majeur de la révolution maçonnique qui a eu lieu en Angleterre après la création de la Grande Loge Mère en 1717, selon Newton, concernait la position de la maçonnerie par rapport au gouvernement et à la religion. Les nouvelles Constitutions, adoptées en 1723, interdisent l’ingérence maçonnique dans la politique en déclarant sa détermination « contre toute politique comme ce qui n’a jamais encore conduit au bien-être de la Loge, et ne le fera jamais ». Cette position a été prise à la suite d’une tentative d’un Grand Maître, le Duc de Wharton, d’utiliser le pouvoir de l’Artisanat contre le souverain au pouvoir. Cependant, la réécriture de la position de la maçonnerie par rapport à Dieu et à la religion fut bien plus significative pour l’Artisanat. Dans cette réécriture, le christianisme a été rejeté comme seule religion de la maçonnerie. De l’avis de Gould, cette décision a été considérée par de nombreux maçons à cette époque de la même manière que nous considérons aujourd’hui l’absence de tout formulaire religieux dans la soi-disant maçonnerie du Grand Orient de France. Cette accusation fut la cause de décennies de discussions en Angleterre et l’une des principales causes de la grave scission survenue dans la maçonnerie dans ce pays dans les années 1750.

La Constitution d’Anderson et les accusations qu’elle contenait furent acceptées sans conteste aux États-Unis, le Craft se vantant toujours du fait qu’il s’abstenait de toute politique partisane et du fait qu’il respectait les préférences spirituelles de tous les hommes qui professaient une croyance en Dieu. . Il était donc facile pour les maçons, avant, à la Convention et après, de défendre la cause des droits de l’homme, en particulier ceux englobés dans les amendements à la Constitution, apposés après l’approbation de la Constitution proprement dite.

En conclusion, je voudrais observer que l’organisation de la Franc-Maçonnerie américaine, contrairement à ses ancêtres anglais, n’a jamais envisagé avec approbation l’unification de l’Artisanat en une Grande Loge nationale majeure. Sa structure de Grande Loge, formulée pour l’essentiel dans le dernier quart du XVIIIe siècle, était orientée vers l’État, et cette orientation prévaut encore aujourd’hui. Il est donc intéressant de noter que si les dirigeants de la franc-maçonnerie américaine tenaient et tiennent toujours au principe de la souveraineté de l’État en matière fraternelle, ils étaient disposés en 1787, et le sont depuis lors, à centraliser et à fédéraliser en matière politique. Peut-il y avoir une preuve plus révélatrice que nos frères maçons ont réussi à différencier leurs obligations et à hiérarchiser correctement leurs réponses ? En bref, il semble qu’ils « aient donné la priorité aux choses premières » à Philadelphie en 1787.

Le premier noir Franc-maçon… qui était-il ?

De notre confrère humanite.fr – Par Caroline Constant

Musicien d’exception, révolutionnaire et premier homme noir à diriger un bataillon, qui est le chevalier de Saint-Georges ? Né esclave, le chevalier de Saint-Georges est devenu un musicien incontournable du XVIIIe siècle, un familier de la Cour et le premier Noir à diriger un régiment pendant la Révolution. Un documentaire sonore le sort d’un relatif oubli.

Joseph Bologne, chevalier de Saint-Georges, est né noir et esclave, a joué à la cour de Marie-Antoinette, avant de diriger un bataillon dans l’armée révolutionnaire. Cet homme a eu un destin absolument romanesque et hors du commun, que raconte dans ce podcast en six épisodes Claudia Soto, sur un récit de Cécile Baquey et une réalisation de Bruno Dessommes.

Il reste pourtant peu de traces de cet homme. Né vers 1745 d’une mère esclave et d’un père grand propriétaire terrien, il a pris, à la naissance, le statut social de sa mère, comme le prévoyait le Code noir de Colbert qui assimilait les esclaves à des meubles. On ignore, raconte le podcast, l’identité exacte de son père. Ce qu’on sait, en revanche, c’est qu’il a embarqué pour la France, avec la mère et l’enfant vers ses 10 ans.

Ses œuvres sortent de l’ombre

Il aurait alors aussitôt affranchi les deux, tout en s’occupant de donner une éducation complète à son fils. Ce dernier a ainsi intégré une pension pour jeunes aristocrates dirigée par Nicolas Texier de La Boëssière, un maître d’armes célèbre en son temps. Très vite, se révèlent ses exceptionnelles dispositions pour l’escrime. Il est surnommé « l’inimitable » par ses contemporains, et gagne la plupart des duels qu’il engage, y compris le plus célèbre, contre le chevalier d’Éon, le fameux espion français qui vivait en Angleterre.

Mais c’est par sa musique que le chevalier de Saint-Georges est parvenu jusqu’à nous. Violoniste hors pair, il s’est piqué assez jeune de compositions qui ont ravi la Cour, où son père lui avait acheté une charge. Comme il est protégé par le duc d’Orléans, ses œuvres seraient parvenues jusqu’à Marie-Antoinette. Elles sont savantes et très modernes pour l’époque. Mozart et même Beethoven lui auraient beaucoup emprunté. Le cousinage entre les compositeurs est dans tous les cas assez net.

En 1776, Jacques Necker, ministre des Finances de Louis XVI, a même proposé sa candidature pour diriger l’Académie de musique. Deux chanteuses et une danseuse, que l’histoire a oubliées, s’y sont opposées, et ont adressé un placet, une sorte de pétition à la reine, pour prévenir que « leur honneur et la délicatesse de leur conscience ne leur permettraient pas d’être dirigées par un mulâtre ». Ce n’est pas la seule fois, d’ailleurs, que le chevalier a eu à composer avec les préjugés. Il lui est aussi arrivé de se faire bastonner en bonne et due forme dans les rues de Paris, racontent les biographes convoqués par les auteurs du podcast.

Très vite, le chevalier a intégré les salons des Lumières. Il est devenu franc-maçon et, évidemment, un fervent abolitionniste de l’esclavage. En 1789, il choisit le camp de la Révolution et devient le premier colonel noir à diriger un régiment. Emprisonné en 1793, il passe une dizaine de mois de prison avant d’être relaxé. Il meurt en 1799. Et si ses œuvres disparaissent, c’est que Napoléon Ier, quand il a fait rétablir l’esclavage en 1802, les a effacées du répertoire. Depuis le début du siècle dernier, elles sortent de l’ombre où on les avait enfermées. Trépidantes, comme la vie du chevalier.

Zistoir. Chevalier de Saint-Georges,

Narcissisme : nouveau cancer sociétal mondial

L’article résume pourquoi et comment le narcissisme s’est immiscé dans de nombreux pans de nos démocraties, les menaçant gravement. Même la franc-maçonnerie est concernée.  La parade est de défendre la vérité avec intransigeance.

Le narcissisme est connu depuis la haute Antiquité : fils de nymphe, et tombé amoureux de son image, Narcisse commit la faute de mépris envers la nymphe Écho, et fut puni par la déesse Némésis. Bien plus tard, les psychologues reconnurent qu’une certaine dose d’estime de soi est nécessaire pour un accomplissement serein et harmonieux de la personne. La nécessaire « dignité envers moi-même » figure d’ailleurs dans certains textes maçonniques. Oui mais, dans notre monde post-vérité, beaucoup de choses semblent avoir déraillé. En marge des accusations de harcèlement moral ou sexuel on entend souvent les victimes traiter leur bourreau de « pervers narcissique ».

Le catalogue des troubles mentaux DSM5 le liste , les deux mots étant importants. En résumé, un pervers narcissique est un narcissique, il a donc besoin d’un public, et un pervers, il a donc besoin d’une proie. Capables d’infliger de très fortes souffrances à leur victime, ils sont devenus des vedettes des faits divers. Ils possèdent la faculté étonnante d’avoir comme troqué l’empathie contre une compréhension fine de l’état d’âme des victimes, permettant de les manipuler à loisir. Ils représentent un petit pourcentage de la population générale.

Mais l’objet de ce billet concerne les narcissiques tout court.

Nous désignons donc ceux qui possèdent les traits de caractère concernés. Exemple : se penser meilleur que les autres, en déduire avoir le droit de déroger aux règles applicables à tous, etc.  La frange d’intérêt sont ceux qui ont ces traits un peu plus marqués que la moyenne. Cela peut être léger, mais cela peut aussi aller jusqu’à la caricature genre Donald Trump.

Deux types principaux nous occupent : le narcissique grandiose, citons Trump, Bolsonaro, etc …et le narcissique vulnérable, citons ici François Hollande. Ce second type a comme le précédent une haute estime de soi, toutefois avec quelques doutes qui le rendront moins tonitruant, mais paranoïaque et instable.

En quoi est-ce un problème actuel ?

Notre environnement numérique a favorisé la mise en avant de ce qui est le plus séduisant, le plus émotionnel, et ce qui a la plus grande cote ailleurs . Cela se croise avec le fait que l’humanité, comme tous les mammifères en fait, est une espèce à sélection sexuelle . Ceci fait qu’on a la compétition pour la reproduction dans les gènes, et présente automatiquement dans nos esprits en permanence. Un nouveau moyen de communication, comme internet puis les réseaux sociaux, est immédiatement utilisé pour se démarquer des concurrents. Savoir souligner ses petits avantages c’est déjà du narcissisme compétitif. Nous sommes tous des petits Trumps. Le confort dans lequel la technologie moderne nous a fait baigner, et surtout le temps libre et la profusion de choix possibles que la mécanisation et la robotisation nous a procurés, nous a incités à exacerber notre individualisme.

La démocratie ne marche plus à la conviction mais à la séduction. La séduction et le charisme sont à base de techniques de marketing et leur part d’authenticité est en chute. Les algorithmes repèrent et profitent de nos désirs intimes, dont le biais de confirmation : le plaisir de s’imaginer avoir raison écrase largement notre vieux reste d’amour de la vérité. Même ceux qui dominent par la violence, comme Poutine, emballent leurs actes inqualifiables dans un semblant d’argumentaire :  paraître (logique), toujours paraître… Bref, les causes de la montée du narcissisme sont bien là.

 Quid des conséquences ?

Un lanceur d’alerte tel Bruno Lemaitre les avait esquissées dès 2019 dans son « les dimensions de l’égo ». Marie-France Hirigoyen nous en dresse un état des lieux actuel dans son «  les Narcisse ». Sans vouloir accorder trop d’importance aux Narcisse en politique, notons que leur effet semble délétère tant dans les régimes totalitaires (Chine, Corée du Nord, pays islamistes, Russie,…) que dans les démocraties. Mais le narcissisme frappe aussi dans le monde de l’entreprise. Dans notre monde noyé d’informations, celui qui réussit à se faire remarquer augmente considérablement ses chances de promotion .

Or nos Narcisse ont cette facilité d’adaptation qui leur permet de capter l’attention des décideurs ou célébrités qui serviront de marchepied vers la réussite. Le monde artistique est bien sûr sensible au blingbling, son événementiel, sa jet-set, son buzz. Ce dernier mot est partagé avec le monde journalistique. Ce métier était déjà tiraillé entre la déontologie qui prescrit de vérifier l’information par recoupement et le goût du public pour le scoop qui oblige à tout miser sur la vitesse avec les risques que cela comporte. Il s’y est rajouté que désormais le smartphone de monsieur tout-le-monde et sa prise de photos ou vidéos est une concurrence mortelle . Là aussi la victime est la vérité.

Appelons un chat un chat : il s’agit ici tout simplement de mensonges.

Lorsque Volkswagen utilisait un logiciel qui détectait la phase de test du véhicule afin d’appliquer un régime moteur moins polluant, il s’agissait de tromper la norme. Conséquence : chute dans la confiance que les gens ont dans la parole des entrepreneurs. Si ces entrepreneurs sont patrons d’un grand pan de la presse, comment ne pas devenir suspicieux vis-à-vis des éditos, tous des plaidoyers pro domo ? Bref, le temps où les partis politiques mentaient est supplanté par le nôtre, où on peut douter de la parole des politiques + des entrepreneurs + des journalistes. 

Que nous reste-t-il ? Ah oui la science. Mouais. Elle est utilisée comme argument lorsque par exemple les pro et les anti-nucléaires débattent, mais la science est, elle, intrinsèquement exacte, non ? Bof, déjà, on sait que rassembler les mesures et corrélations peut induire pas mal d’erreurs involontaires. Mais, de plus, Narcisse pointe encore son museau. Le chercheur pur et innocent doit convaincre pour obtenir son budget de recherche. Pour cela il doit être connu, pour être connu il doit publier, pour publier il doit créer un buzz dès ses premiers résultats… Narcisse sait faire, et Narcisse se retrouve directeur de la recherche, celui qui captive l’attention des journalistes… Pas mal de demi-vérités peuvent passer le filtre des peer-reviews des revues scientifiques à comité de relecture. Je ne parle même pas des cas limites de conflits d’intérêt. Quelques couacs plus loin, la confiance en la science a pris elle aussi des coups.

« La confiance est une cartouche qui ne sert qu’une fois ».

Etes-vous étonnés dès lors du succès des thèses complotistes ? Et du discours simpliste mais rassurant des populistes ? Le narcissisme ambiant menace gravement nos démocraties.

Et en franc-maçonnerie ?

Notre F. Pierre Audureau avait analysé la chose dans son remarquable et toujours actuel «  une franc-maçonnerie dévoyée par l’ego ». Son phare d’investigation éclairait fort cette « cordonnite », amour des titres ronflants. On les doit au départ au chevalier Ramsay, grâce auquel les nobles pouvaient se retrouver « un peu plus égaux » que les francs-maçons se contentant des 3 grades de base. Jusque-là, rien de bien méchant, on peut le voir à l’honneur de ces maçons de vouloir creuser plus avant les leçons des mythes et légendes. Sauf que certaines juridictions en déduisent être autorisées à influencer les loges bleues, et en particulier exercer une surveillance des présidents de loges, qui devient normative, en contradiction avec l’officielle souveraineté de chaque loge.

J’oserais y rajouter aussi qu’il existe des pratiques, telles que la nomination comme « passé maître » ou similaire, qui font que des ex présidents de loges gardent à vie un statut à part, bref c’est une création de privilèges, une pratique tueuse de l’égalité et de son acceptation « dans les tripes ». Le prétexte souvent avancé pour justifier ces pratiques est qu’il s’agit de conserver et reconnaître l’expérience acquise comme Président de loge. Cet argument me semble faible !

Conclusion : luttons contre tous ces dangereux effets du Narcissisme. Commençons par arrêter aussi de faire des enfants-rois, qui deviendront nos tyrans demain ! Et redevenons intransigeants en disqualifiant tous les menteurs.

La Franc-maçonnerie au Luxembourg : aussi anachronique qu’engagée

De notre confrère lequotidien.lu – Par Morgan Kervestin 

Composée de 400 membres, l’obédience franc-maçonnique du Grand Orient de Luxembourg promeut un engagement sociétal, sans oublier des rites et une histoire de plus de trois siècles.

L’initiative est assez rare pour être soulignée. Le 22 avril dernier, à Strasbourg, l’obédience franc-maçonnique du Grand Orient de Luxembourg a signé une déclaration conjointe avec vingt autres obédiences en Europe intitulée «Agir pour l’Europe des Libertés».

Avec ce texte, les maçons souhaitent alerter « sur les menaces et les dangers qui pèsent sur une Europe démocratique, progressiste et sociale ». Une menace que les signataires nomment explicitement : « la montée des partis populistes et extrémistes, et notamment de l’extrême droite, et de leurs projets illibéraux ».

Discrète par nature, la franc-maçonnerie n’a pas l’habitude de s’exprimer publiquement et encore moins de prendre position. «Un franc-maçon ne parle pas à la place d’un autre», résume une Grande Maître adjointe du Grand Orient. « Un parti politique donne un mandat à son exécutif pour prendre une position. Nous ne sommes pas comme cela, car chez nous, il y a des gens qui sont membres de partis politiques différents », ajoute Guido Vervaet, le Grand Maître.

Mais l’exception est parfois de mise face à des enjeux importants. « Nous avions aussi communiqué sur les réfugiés pour demander un traitement humain et social ou sur la crise d’habitation au Luxembourg. » Preuve en est que la franc-maçonnerie n’est pas coupée du monde ni des enjeux sociétaux. « On vit dans la société, on est influencé par elle. »

« Libre de choisir son propre chemin »

« Par définition, un franc-maçon est une personne engagée. C’est un synonyme », affirme la Grande Maître adjointe. Pour le Grand Orient de Luxembourg, l’objectif de la franc-maçonnerie est simple : « Tailler la pierre brute et construire le temple de l’humanité ». Concrètement, chaque membre a l’obligation de s’améliorer, de rechercher la vérité, de pratiquer la philosophie et de vivre une vie éthique. Le tout afin d’œuvrer pour le progrès de l’humanité.

Cependant, « chaque maçon est libre de choisir son propre chemin, la maçonnerie ne va jamais imposer des recommandations pour voter pour tel ou tel parti ». Libres de s’engager politiquement, les francs-maçons sont aussi encouragés à intégrer des associations, des collectifs ou encore des syndicats. Autant de moyens afin d’œuvrer « pour promouvoir un progrès pour l’être humain », en appliquant des principes vus et discutés lors des ateliers franc-maçonniques.

Ils consistent en des espaces de discussion organisés une à deux fois par mois par les dix loges qui composent le Grand Orient de Luxembourg. Ce dernier est composé d’une fédération de dix loges présentes au Grand-Duché, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas et en France et qui totalisent 400 membres, dont la moitié de Luxembourgeois, et 12 nationalités différentes.

Chaque loge fonctionne de façon plus au moins autonome afin de réunir ses membres lors de réunions, également appelées « tenues ». « À chaque tenue, un frère ou une sœur présente un exposé sur l’éducation, l’intelligence artificielle ou l’immigration par exemple. Parfois, c’est flou et le thème, c’est juste « soigner » ou « vivre en beauté »», détaille le Grand Maître.

Sacralité de l’espace et de la parole

C’est dans ces ateliers que l’on retrouve la force de la franc-maçonnerie, selon ses membres. Grâce à des règles inchangées depuis la création de la première loge il y a plus de trois siècles en Angleterre, personne ne peut parler en même temps que quelqu’un d’autre. Dans le temple, deux surveillants donnent la parole au côté droit puis gauche de la salle afin que les membres puissent s’exprimer chacun à leur tour devant le Grand Maître.

« Le travail en loge, c’est apprendre à entendre et à écouter l’avis de quelqu’un sur un sujet, même si je ne partage pas son avis », fait savoir Guido Vervaet. Un principe qui remonte à l’essence même de la franc-maçonnerie. « L’Angleterre sortait de guerres civiles et l’idée d’avoir un lieu où des personnes de différentes opinions pouvaient se réunir et discuter sans être d’accord était à mon avis assez révolutionnaire. » Pour les francs-maçons, la polarisation actuelle des débats renforce l’intérêt d’intégrer une loge. « On se retire un peu de tout le chaos du monde profane », décrit la Grande Maître adjointe.

Bien que connectée à la réalité, la franc-maçonnerie est aussi une bulle pour ses membres grâce à un cadre « anachronique mais pas dépassé ». Dans le temple du Grand Orient à Luxembourg, on retrouve le soleil, la lune, l’œil dans le triangle, les blocs de pierre, l’épée ou encore les trois marches qui mènent au siège du Grand Maître.

En tant qu’obédience adogmatique, le Grand Orient n’oblige pas ses membres à croire en une signification précise. Chacun fait son interprétation, hormis pour certains symboles comme la voûte étoilée peinte au plafond « car notre travail ne s’arrête jamais, donc le temple ne se ferme jamais ». Ici, le rituel et les symboles sont des « outils pour créer l’espace sacral ».

La discrétion traditionnelle participe également à cette sacralité du temple, un membre ne pouvant dévoiler l’identité d’un frère ou d’une sœur, ni raconter le contenu de son atelier à ses collègues de travail. « Le secret, c’est ce que l’on vit. » Pour Guido Vervaet, « la maçonnerie, c’est ce qui se passe dans le temple pendant les tenues et c’est une expérience de fraternité difficilement communicable ».

Comment devenir franc-maçon ?

La particularité de la franc-maçonnerie est d’être une organisation à l’admission sélective. Au Grand Orient de Luxembourg, comme ailleurs, deux solutions existent afin de rejoindre l’une des dix loges de l’obédience. Dans la grande majorité des cas, « la personne est approchée par un frère ou une sœur qui pense qu’elle mérite d’être initiée dans notre obédience », raconte Guido Vervaet.

Un système de parrainage débute, à condition de connaître la personne intéressée « parce qu’il faut savoir si elle a les capacités intellectuelles et émotionnelles pour entrer et pour fonctionner dans cet environnement, ainsi que de la valeur morale ».

Comme pour un travail ou presque, une série d’entretiens est ensuite réalisée pour en savoir plus sur son histoire, sa profession, la façon dont la personne se comporte dans la vie, ses opinions philosophiques et ses ambitions. Le procédé est le même dans le cas où la personne vient d’elle-même frapper à la porte du Grand Ordre.

« Peur d’un certain opportunisme »

Une fois la candidature acceptée, le nouveau membre possède le grade d’apprenti qui dure un an, avant de passer compagnon. Ce dernier peut ensuite devenir Grand Maître à condition d’avoir suffisamment de connaissances sur la franc-maçonnerie et que le conseil du Grand Ordre valide son admission. Ensuite, comme pour une association, le Grand Maître est élu afin de diriger la loge pendant un an, à raison de trois mandats maximum.

Bien que « la franc-maçonnerie se soit démocratisée, car dans le temps elle était constituée de nobles et du clergé », il faut tout de même un minimum de compétences intellectuelles ainsi que d’expérience de vie. En dessous de 30 ans, rares sont les admis. Il faut également avoir «une affinité avec le symbolisme et le rituel, car c’est un ordre initiatique», basé sur le langage des maçons constructeurs de cathédrales. Tous ces éléments permettent d’éviter au maximum les mauvaises recrues, car « on a toujours peur d’un certain opportunisme de la part de candidats qui espèrent qu’ils vont faire des affaires et connaître des gens ».

À la découverte du chef-d’œuvre mystérieux de la Renaissance : « Le Songe de Poliphile »

Le Songe de Poliphile ou Hypnérotomachie est un chef-d’œuvre littéraire et typographique du XVe siècle. L’édition de 2023, proposée par Amici Librorum, est une version soigneusement recomposée qui conserve l’esprit des mises en page des éditions originales de 1499 et de 1546. Cette édition présente une traduction littérale et annotée par Claudius Popelin (1825-1892), offrant une version complète du texte dans une langue française élégante et précise.

Ce livre exceptionnel juxtapose les illustrations de l’édition aldine de 1499 et celles d’Isidore Liseux en 1883, identiques à celles de 1546, permettant une comparaison visuelle fascinante entre deux époques de l’art de l’imprimerie. L’introduction éditoriale de Stephan Hoebeeck éclaire le contexte historique et littéraire de cette œuvre monumentale.

Le Songe de Poliphile est un ouvrage anonyme, mais les initiales des chapitres révèlent le nom de son auteur : François Colonna. Probablement le prince de Palestrina (1453-1538), François Colonna était un homme de guerre et de politique, mais également un passionné de l’Antiquité romaine. Une autre hypothèse avançait jusqu’alors qu’un acrostiche présent dans l’œuvre tendait à attribuer la paternité du texte à un certain Francesco Colonna, traditionnellement identifié comme étant le moine vénitien Francesco Colonna

Son œuvre reflète une profonde admiration pour la culture et les idéaux néoplatoniciens de la Renaissance.

La narration suit la quête amoureuse de Poliphile pour retrouver sa bien-aimée Polia, à travers un rêve mystérieux. Ce voyage initiatique est riche en symboles et allégories, mêlant architecture, magie, mysticisme et l’élégance de l’Antiquité païenne. Le récit capture l’essence de la Renaissance, où l’idéal néoplatonicien et la redécouverte de l’Antiquité étaient au cœur des préoccupations intellectuelles et artistiques.

Claudius Popelin, célèbre pour ses talents de traducteur et d’annotateur, offre ici une version française chatoyante et fidèle à l’original. Son travail permet de redécouvrir ce texte complexe avec une nouvelle clarté, tout en respectant la richesse linguistique de l’époque. Les annotations fournissent un contexte précieux et aident le lecteur à naviguer dans les nombreuses références mythologiques et historiques.

L’édition juxtapose les gravures de l’édition aldine de 1499 et celles de 1883 par Isidore Liseux, contribuant amplement à son statut de trésor de la Renaissance et créant une expérience visuelle enrichissante. Les illustrations, essentielles à la compréhension et à l’appréciation du texte, apportent une dimension supplémentaire à la lecture. La mise en page respecte les dispositions originales, offrant ainsi une immersion totale dans l’esthétique de la Renaissance.

L’introduction de Stephan Hoebeeck contextualise le texte et met en lumière son importance historique et littéraire. Stephan Hoebeeck éclaire le lecteur sur la vie de François Colonna, l’influence des idéaux néoplatoniciens, et l’impact de   Le Songe de Poliphile   sur la littérature et l’art de la Renaissance.

Hypnerotomachia Poliphili, plus connu donc en français sous le titre Le Songe de Poliphile, est un roman illustré italien rédigé en 1467 et imprimé à Venise par les célèbres Presses aldines en 1499. Ce chef-d’œuvre est écrit dans un mélange unique de grec, de latin et d’italien dialectal, ce qui en fait une œuvre linguistiquement complexe et riche.

Souvent qualifié comme l’un des « livres les plus beaux du monde »,  Le Songe de Poliphile   est non seulement apprécié pour son contenu littéraire, mais également pour sa beauté typographique et ses illustrations remarquables.

Ce roman, réputé pour son mystère, a exercé une influence significative sur la culture intellectuelle et artistique des XVIe et XVIIe siècles, particulièrement en Italie et en France. Il a marqué la « République des Lettres », une communauté transnationale de lettrés et d’intellectuels de la Renaissance. L’ouvrage a eu un impact notable sur l’architecture et l’art des jardins, inspirant des conceptions néoclassiques et des motifs décoratifs complexes qui ont traversé les époques.

Le livre a été imprimé en décembre 1499 par Alde Manuce, un imprimeur vénitien de renom connu pour ses éditions de grande qualité et pour avoir introduit l’italique typographique. La publication par les Presses aldines a non seulement assuré la diffusion de l’œuvre, mais a également contribué à son prestige et à sa reconnaissance durable.

Cette édition de cette œuvre emblématique de la Renaissance qu’est Le Songe de Poliphile ou Hypnérotomachie n’est pas simplement un livre, mais une véritable porte vers le passé, célébré pour sa beauté et son mystère. Elle invite les passionnés de littérature, d’histoire, et de typographie à explorer les profondeurs de l’amour, de la connaissance et de la beauté. Avec ses 710 pages richement illustrées et annotées, cette œuvre est un ajout incontournable pour toute bibliothèque. Pour 55 €, elle offre une plongée inestimable dans un chef-d’œuvre intemporel de la Renaissance.

Le Songe de Poliphile ou Hypnérotomachie 

Francesco Colonna – traduit et annoté par Claudius Popelin

Introduction Stephan Hoebeeck Amici Librorum,  2023, 710 pages, 55 €

Disponible sur Amazon.

La 4e de couverture

22/06/24 : Conférence publique à Chinon, pour vivre la magie de la Saint-Jean d’été

La fête de la Saint-Jean d’été est traditionnellement marquée par de grands feux de joie, appelés Ignés jucunditatis en latin ou Nied Fyr, « Feux de Joie » dans le dialecte des Francs. Aussi connus sous le nom de feux de la Saint-Jean. Le solstice d’été est célébré depuis longtemps, à l’origine en lien avec le culte du soleil.

Pendant le Moyen Âge, les feux solsticiaux païens étaient allumés aux croisements des chemins et dans les champs pour empêcher le passage des sorcières et magiciennes durant cette nuit. On y brûlait parfois les herbes cueillies le jour de la Saint-Jean pour se protéger de la foudre, du tonnerre et des orages, et on croyait que ces fumigations repoussaient les démons et les tempêtes.

Les fêtes des solstices, tirant leur nom de « sol » (soleil) et « stare » (s’arrêter), célèbrent deux moments clés de la course de l’astre dans le ciel. Ces fêtes, dédiées au soleil et à la lumière, sont aujourd’hui symbolisées par les feux nocturnes de la Saint-Jean d’été et par la bûche dans l’âtre autour de la Saint-Jean d’hiver ou de Noël. Ces symboles, à la fois riches et anciens, sont étroitement liés à l’accomplissement de l’être.

La soirée se terminera par un repas convivial – PAF : 15 €/personne.

Renseignements pratiques :

Conférence publique et gratuite de la Saint-Jean d’été – Samedi 22 Juin 2024 à 10h30/62 rue Haute Saint Maurice 37500 CHINON (Indre-et-Loire, région Centre-Val de Loire) INSCRIPTION OBLIGATOIRE – Contact au 06 44 00 03 69

Par mesure de sécurité l’ouverture de la porte sera de 10h à 10h30 – Monter au 2e étage

[NDLR : Les feux de la Saint-Jean, également connus sous le nom de feux de joie ou feux solsticiaux, trouvent leur origine dans des traditions païennes anciennes liées au culte du soleil et aux cycles naturels. Nous vous livrons quelques éléments clés sur leur origine, tel un retour vers le passé.

Culte du Soleil  : les feux de la Saint-Jean sont associés au solstice d’été, le jour le plus long de l’année, célébré en l’honneur du soleil. Dans de nombreuses cultures anciennes, le soleil était vénéré comme une divinité, et le solstice était considéré comme un moment de puissance maximale de cette divinité solaire.

Rituels païens  : avant l’ère chrétienne, les peuples européens célébraient le solstice d’été par des feux de joie pour marquer le point culminant de l’année solaire. Ces feux symbolisaient la lumière, la chaleur et la fertilité, et ils étaient censés renforcer le pouvoir du soleil pendant sa période de déclin qui suivait le solstice.

Protection et purification  : au Moyen Âge, les feux solsticiaux avaient aussi des fonctions protectrices et purificatrices. On croyait que ces feux pouvaient éloigner les mauvais esprits, les sorcières et les forces maléfiques. Les herbes cueillies le jour de la Saint-Jean étaient souvent brûlées dans ces feux pour conjurer les tempêtes, la foudre et le tonnerre.

Intégration chrétienne  : Avec la christianisation de l’Europe, ces traditions païennes ont été intégrées dans les célébrations chrétiennes. L’Église a associé les feux de la Saint-Jean à la fête de la nativité de Saint Jean-Baptiste, célébrée le 24 juin, afin de christianiser cette coutume populaire tout en conservant son caractère festif.

Ainsi, les feux de la Saint-Jean sont un mélange de traditions païennes et chrétiennes, représentant à la fois la célébration de la lumière et du soleil et des pratiques de protection et de purification. Ces célébrations ont perduré à travers les siècles et continuent d’être observées dans de nombreuses régions du monde.

La Saint-Jean, pour le franc-maçon en particulier

Cette fête a une signification particulière et symbolique, ancrée dans les traditions et les enseignements de la franc-maçonnerie. En 5 points, justes et parfaits !

Saint Jean-Baptiste et Saint Jean l’Évangéliste  : les francs-maçons célèbrent deux saints patrons : Saint Jean-Baptiste, dont la fête est le 24 juin (solstice d’été), et Saint Jean l’Évangéliste, dont la fête est le 27 décembre (solstice d’hiver). Ces deux figures représentent symboliquement le cycle de la lumière et des ténèbres, le commencement et la fin, la dualité et l’équilibre.

Solstice et lumière  : le solstice d’été, marqué par la fête de la Saint-Jean-Baptiste, représente la période où la lumière atteint son apogée avant de commencer à décliner. Pour les francs-maçons, cela symbolise la quête de la lumière et de la connaissance. Le solstice d’hiver, avec la fête de Saint Jean l’Évangéliste, marque le moment où la lumière commence à croître à nouveau, symbolisant l’espoir et le renouveau.

Symbolisme de la lumière  : Dans la franc-maçonnerie, la lumière est un symbole central représentant la connaissance, la vérité et la sagesse. Les feux de la Saint-Jean, en tant que symboles de lumière, sont donc particulièrement significatifs. Ils représentent l’illumination de l’esprit et la dissipation de l’ignorance.

Rituels et réunions  : Les loges tiennent souvent des réunions spéciales pour célébrer les fêtes des deux Saint-Jean. Ces réunions sont l’occasion de réflexions profondes, de méditations et de cérémonies symboliques. Elles permettent aux membres de renforcer leurs liens fraternels et de réfléchir aux enseignements et aux valeurs de la franc-maçonnerie.

Renouvellement et continuité  : la fête de la Saint-Jean d’été marque des moments de renouvellement et de continuité dans le cycle annuel. Pour les francs-maçons, elle est l’ occasion de renouveler leur engagement envers les idéaux maçonniques et de réfléchir à leur parcours personnel et collectif.

Pour un initié, la Saint-Jean est bien plus qu’une simple fête traditionnelle ; elle est un moment de profonde signification symbolique, de réflexion spirituelle et de célébration des principes fondamentaux de l’art royal.]