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Les 3 étapes de la vérité selon Schopenhauer appliquées à la Franc-maçonnerie

La célèbre maxime d’Arthur Schopenhauer :

« Toute vérité passe par trois étapes : d’abord elle est ridiculisée, ensuite elle est violemment combattue, et enfin elle est acceptée comme une évidence »

offre un cadre pertinent pour analyser l’histoire et la perception de la Franc-maçonnerie. Cette organisation initiatique, souvent mal comprise, a traversé ces trois phases au fil des siècles, évoluant dans l’imaginaire collectif et dans sa place au sein des sociétés. Cet article explore comment la pensée de Schopenhauer éclaire l’évolution de la Franc-maçonnerie, de ses origines à nos jours.

Première étape : la ridiculisation

À ses débuts, au XVIIIe siècle, la Franc-maçonnerie, née dans les loges spéculatives d’Angleterre, était souvent perçue comme une curiosité exotique. Ses rituels, ses symboles (équerre, compas, tablier) et son caractère secret ont suscité moqueries et dérision. Les non-initiés, ignorant les véritables objectifs de la Maçonnerie – recherche de la vérité, perfectionnement personnel et fraternité universelle –, la caricaturaient comme un club d’érudits excentriques ou une société de divertissement élitiste. Dans la France prérévolutionnaire, par exemple, des pamphlets satiriques décrivaient les maçons comme des individus se livrant à des cérémonies absurdes, voire grotesques, dans des cercles fermés réservés à une élite autoproclamée.

Cette ridiculisation n’était pas seulement le fruit de l’incompréhension, mais aussi d’une méfiance envers une organisation qui prônait des idées progressistes, comme l’égalité entre ses membres, dans une société encore profondément hiérarchique. Les rites maçonniques, bien que sérieux pour les initiés, étaient souvent tournés en dérision par ceux qui y voyaient une parodie de la religion ou de l’autorité établie.

Deuxième étape : la violente opposition

Arthur Schopenhauer

La deuxième phase décrite par Schopenhauer, celle de l’opposition violente, a marqué l’histoire de la Franc-maçonnerie à plusieurs reprises. Dès la fin du XVIIIe siècle, avec l’essor des idéaux des Lumières, la Maçonnerie est devenue une cible pour les pouvoirs établis. Ses principes de liberté, d’égalité et de fraternité, ainsi que son rôle dans la diffusion des idées révolutionnaires, ont suscité la méfiance des monarchies et des institutions religieuses.

En 1738, le pape Clément XII interdit la Franc-maçonnerie par la bulle In Eminenti Apostolatus, la qualifiant de menace pour la foi catholique et l’ordre social. Cette condamnation, renouvelée par plusieurs papes, a entraîné des persécutions dans les pays catholiques, notamment en France, en Espagne et en Italie. Les maçons étaient accusés de comploter contre l’Église et l’État, alimentant des théories du complot qui persisteront jusqu’à nos jours.

Au XXe siècle, cette opposition a pris des formes encore plus extrêmes. Sous les régimes totalitaires, comme le nazisme en Allemagne ou le régime de Vichy en France, la Franc-maçonnerie a été violemment réprimée. Les loges furent dissoutes, leurs archives confisquées, et de nombreux maçons furent emprisonnés, déportés ou exécutés. Ces persécutions s’appuyaient sur l’idée que la Maçonnerie représentait une menace pour l’ordre autoritaire, en raison de ses valeurs humanistes et de son fonctionnement démocratique interne.

Même dans des contextes moins extrêmes, la Franc-maçonnerie a souvent été combattue par des accusations de favoritisme, de corruption ou d’influence occulte, notamment dans les sphères politiques et économiques. Ces critiques, parfois fondées sur des dérives réelles, ont souvent amplifié la méfiance envers une organisation perçue comme secrète et élitiste.

Troisième étape : l’acceptation comme évidence

La troisième étape de Schopenhauer, celle de l’acceptation, est plus nuancée dans le cas de la Franc-maçonnerie. Si elle n’a jamais atteint une acceptation universelle, elle est aujourd’hui reconnue dans de nombreux pays comme une institution légitime, bien que toujours entourée d’un certain mystère. Dans les démocraties modernes, comme en France, au Royaume-Uni ou aux États-Unis, la Franc-maçonnerie est souvent perçue comme une organisation philosophique et philanthropique, dont les valeurs – tolérance, liberté de conscience, recherche de la vérité – résonnent avec les principes des sociétés ouvertes.

En France, par exemple, certaines obédiences maçonniques jouent un rôle discret mais influent dans les débats sociétaux, notamment sur des questions comme la laïcité ou les droits humains. Les contributions historiques de maçons célèbres, tels que Voltaire, Benjamin Franklin ou encore Pierre Simon Laplace, ont aidé à légitimer la Maçonnerie comme un espace de réflexion intellectuelle et morale.

Cependant, cette acceptation reste partielle. Dans certaines régions du monde, notamment dans des pays à forte influence religieuse ou autoritaire, la Franc-maçonnerie demeure suspecte ou interdite. Même dans les pays où elle est tolérée, elle continue d’alimenter des fantasmes de complots, comme en témoigne la persistance de théories conspirationnistes sur les réseaux sociaux ou dans certains médias.

Une vérité maçonnique en perpétuelle évolution

La Franc-maçonnerie incarne une quête de vérité qui, par sa nature initiatique, ne peut être pleinement révélée aux non-initiés. Cette opacité, essentielle à son fonctionnement, alimente à la fois la fascination et la méfiance. En appliquant la pensée de Schopenhauer, on peut voir que la « vérité » maçonnique – celle d’une démarche spirituelle et humaniste visant à améliorer l’individu et la société – a suivi un chemin semé d’embûches : moquée pour son apparente excentricité, combattue pour ses idées subversives, et progressivement acceptée, du moins en partie, comme un acteur légitime du paysage philosophique et social.

Pour les maçons eux-mêmes, cette maxime de Schopenhauer peut aussi s’appliquer à leur travail interne. Les idées nouvelles au sein d’une Loge, qu’il s’agisse d’une réforme des pratiques ou d’une réflexion audacieuse, passent souvent par ces trois étapes : elles sont d’abord ridiculisées par les tenants de la tradition, puis combattues par ceux qui craignent le changement, avant d’être intégrées comme une évidence dans l’évolution de la Loge.

La Franc-maçonnerie, par son histoire et ses valeurs, illustre parfaitement la dynamique décrite par Schopenhauer. Ridiculisée à ses débuts, violemment combattue par les forces conservatrices, elle a su, dans certains contextes, s’imposer comme une institution respectée, bien que jamais totalement exempte de critiques. Cette résilience témoigne de la force de ses idéaux et de sa capacité à s’adapter aux évolutions des sociétés tout en restant fidèle à sa mission : bâtir un monde plus juste et plus éclairé. Comme le souligne Schopenhauer, la vérité maçonnique, bien que parfois malmenée, continue de tracer son chemin vers une acceptation, sinon universelle, du moins significative.

COSMOS : Revue légendaire – Une exploration audacieuse de l’occultisme nazi

Les Éditions du Doggerland dévoilent le premier numéro de COSMOS : Revue légendaire, une publication audacieuse et érudite qui se propose d’explorer les liens complexes entre ésotérisme, occultisme, complotisme et politique, avec pour thème inaugural « L’occultisme nazi : Histoire d’un fantasme et réalité d’une croyance ». Dirigée par Cédric Lévêque et Thibault Brice, cette revue, soutenue par un comité scientifique de renom composé de Stéphane François, Damien Karbovnik et Jean-Loïc Le Quellec, offre une plongée fascinante dans un sujet aussi sulfureux que méconnu.

À travers une série d’articles rigoureux et une démarche documentaire, COSMOS ambitionne de devenir une référence incontournable pour comprendre comment des imaginaires mystiques et conspirationnistes façonnent les idéologies politiques, en particulier celles de l’extrême droite.

Une ambition encyclopédique

Dès les premières pages, COSMOS affiche une ambition claire : offrir un panorama exhaustif des interactions entre ésotérisme, occultisme, complotisme et politique. Ce premier numéro, centré sur l’occultisme nazi, ne se contente pas d’explorer un phénomène historique marginal, mais s’interroge sur son influence durable dans les sous-cultures contemporaines et les mouvements extrémistes. Comme l’explique le comité éditorial dans son introduction, l’extrême droite est un paysage idéologique hétérogène, où des croyances ésotériques et occultes jouent un rôle dans la construction d’identités collectives et de projets politiques radicalisés. L’objectif n’est pas de valider ou de réfuter les phénomènes paranormaux, mais d’analyser leur impact social et politique avec une rigueur historique et sociologique.

Le choix de commencer par l’occultisme nazi n’est pas anodin. Ce mythe, popularisé dans les années 1960 par des ouvrages comme Le Matin des Magiciens de Louis Pauwels et Jacques Bergier, a imprégné la culture populaire, de la littérature de science-fiction (Le Maître du Haut Château de Philip K. Dick) au cinéma (Indiana Jones, Iron Sky). Pourtant, comme le souligne Ludovic Richer dans son article introductif, la réalité historique de l’occultisme nazi est bien plus nuancée que le fantasme véhiculé par la culture populaire. Si des figures comme Heinrich Himmler ou des institutions comme l’Ahnenerbe ont flirté avec des idées ésotériques, le Troisième Reich était avant tout une entreprise rationnelle, marquée par une logique froide et bureaucratique. COSMOS démêle ainsi le mythe de la réalité, tout en explorant comment ces récits continuent d’alimenter des imaginaires complotistes et extrémistes.

Un sommaire riche et varié

Le sommaire de ce premier numéro témoigne de la diversité des approches adoptées. Chaque article, rédigé par des spécialistes reconnus, explore un aspect spécifique du lien entre occultisme et nazisme, offrant un équilibre entre études historiques, analyses culturelles et réflexions critiques. Voici un aperçu des contributions majeures :

  1. Occultisme et nazisme : Genèse d’un lien imaginaire (Ludovic Richer)
    Cet article pose les bases en définissant l’occultisme et en retraçant son histoire avant l’émergence du nazisme. Richer questionne la pertinence du terme « occultisme nazi », souvent galvaudé, et explore comment la culture populaire a amplifié ce mythe à travers des œuvres de fiction et le concept d’« occulture ».
  2. Un fantasme historique : L’occultisme nazi (Stéphane François)
    Stéphane François, spécialiste de l’extrême droite et de l’ésotérisme, analyse la construction du mythe de l’occultisme nazi, en s’appuyant sur des travaux comme ceux de Nicholas Goodrick-Clarke. Il montre comment des cercles proto-nazis, comme l’ariosophie, ont intégré des éléments ésotériques, tout en relativisant leur influence réelle sur le régime nazi.
  3. Par-delà les souffles du froid Borée : Notice sur les notions d’Hyperborée et de Thulé (Comité éditorial)
    Cet article explore les concepts mythiques d’Hyperborée et de Thulé, souvent associés à des récits ésotériques sur l’origine des peuples indo-européens. Ces notions, popularisées par des idéologues völkisch, ont nourri des visions racialistes et mystiques.
  4. Le « Centre du Monde » : Des origines du Soleil noir à sa banalisation (Ricardo Parrera)
    Le symbole du Soleil noir, popularisé dans les milieux néonazis, est analysé ici dans ses origines ésotériques et sa diffusion dans la culture populaire, illustrant comment des symboles mystiques deviennent des marqueurs idéologiques.
  5. Le nazi, les Cathares et le Graal : La naissance du mythe Otto Rahn (Cédric Lévêque)
    Cet article revient sur la figure d’Otto Rahn, qui a lié le mythe du Graal aux Cathares dans une tentative de réécrire l’histoire à des fins idéologiques. Lévêque explore comment ces récits ont été instrumentalisés par le régime nazi.
  6. Karl Maria Wiligut : Un aliéné à l’état-major d’Heinrich Himmler (Christian Bouchet)
    Cette contribution examine le rôle de Karl Maria Wiligut, un occultiste influent au sein de la SS, dont les théories délirantes sur une proto-histoire aryenne ont marqué l’imaginaire nazi.
  7. Carl Gustav Jung, Jakob Wilhelm Hauer et le kundalini yoga : Une rencontre en boucle (Jean-Loïc Le Quellec)
    Jean-Loïc Le Quellec explore les liens entre Carl Gustav Jung, le spécialiste des religions Jakob Wilhelm Hauer et les influences orientales dans l’ésotérisme nazi, révélant des connexions inattendues.
  8. Hitler est la neuvième incarnation de Vishnu : La cyclologie nazifiante et nazifiée de Savitri Devi (Thibault Brice)
    Cet article analyse les théories de Savitri Devi, figure du néonazisme ésotérique, qui a tenté de relier le nazisme à des croyances hindouistes, illustrant le syncrétisme idéologique de l’extrême droite.
  9. Les ovnis nazis, avatars d’un mythe complotiste (Antonio Dominguez Lena)
    Ce texte décrypte le mythe des ovnis nazis, un trope complotiste qui mêle science-fiction et révisionnisme historique, montrant comment ces récits continuent d’alimenter des théories conspirationnistes.
  10. Paganisme, occultisme et néonazisme dans une subculture contemporaine : La scène Black Metal (Alexander Samuel)
    Alexander Samuel explore la scène Black Metal, où paganisme, occultisme et néonazisme se croisent dans une sous-culture complexe, marquée par des tensions entre radicalité politique et quête spirituelle.
  11. Doctrine secrète : Jörg Lanz von Liebenfels et la théozoologie (Stéphane François et Alexander Samuel)
    Cette section propose une analyse et une traduction d’extraits de Théozoologie de Jörg Lanz von Liebenfels, un texte emblématique de l’ariosophie. François et Samuel décortiquent les théories racialistes et ésotériques de Lanz, qui mêlent pseudo-science, antisémitisme et visions mystiques délirantes.

Une démarche rigoureuse et inclusive

COSMOS se distingue par sa volonté d’adopter une approche pluridisciplinaire et inclusive. Les contributions, soumises à l’évaluation d’un comité scientifique, mêlent les perspectives d’historiens, de sociologues et d’acteurs ou anciens acteurs des milieux étudiés. Cette diversité permet d’offrir une vision nuancée, évitant les jugements hâtifs tout en maintenant une rigueur académique. La revue ne se contente pas de décrire des phénomènes historiques, mais s’interroge sur leur résonance contemporaine, notamment dans les sous-cultures et les mouvements complotistes.

Le choix d’inclure des auteurs aux profils variés, y compris ceux issus de milieux radicaux, est assumé comme une nécessité pour comprendre la complexité des phénomènes étudiés. Comme le souligne le comité éditorial, « pour accéder à une meilleure compréhension du phénomène, il nous paraît nécessaire de leur donner la parole, quels que soient par ailleurs leurs engagements militants ». Cette approche, bien que risquée, est encadrée par un processus de validation scientifique rigoureux, garantissant la crédibilité des analyses.

Un objet éditorial soigné

Au-delà de son contenu intellectuel, COSMOS se présente comme un objet éditorial de grande qualité. Publié par les Éditions du Doggerland, ce premier numéro, achevé d’imprimer en juin 2025 à Mérignac, bénéficie d’une mise en page soignée par Morgane Parisi et d’une direction artistique signée Cédric Lévêque, avec un logotype original réalisé par Alexandre Martien. Vendu au prix de 25 €, cet ouvrage de 274 pages, richement documenté, est conçu pour devenir une référence durable, avec l’ambition de constituer, à terme, une somme encyclopédique sur les liens entre ésotérisme et politique.

Une revue au service de la compréhension

COSMOS ne se contente pas de revisiter un passé trouble ; elle s’inscrit dans une démarche contemporaine, à une époque où les théories complotistes et les récits alternatifs gagnent du terrain dans un monde polarisé. En explorant l’occultisme nazi, la revue met en lumière les mécanismes par lesquels des croyances marginales peuvent nourrir des idéologies radicales, influençant des sous-cultures aussi variées que le Black Metal, les mouvements néo-païens ou les communautés New Age. Elle invite ainsi à une réflexion critique sur la manière dont les imaginaires mystiques continuent de façonner notre rapport au politique.

Ce premier numéro, dédié aux souscripteurs et aux contributeurs anonymes, témoigne de l’engagement des Éditions du Doggerland à produire un travail rigoureux et accessible, capable d’éclairer un public large tout en s’adressant aux spécialistes. En remerciant des figures comme Jean-Loïc Le Quellec, Stéphane François et Damien Karbovnik, ainsi que les médias et contributeurs techniques qui ont soutenu le projet, COSMOS s’affirme comme une entreprise collective, portée par une passion pour la connaissance et une volonté de décrypter les zones d’ombre de notre histoire.

COSMOS : Revue légendaire est bien plus qu’une simple publication académique. C’est une invitation à explorer les méandres de l’imaginaire humain, là où le mysticisme, la politique et la culture se rencontrent pour produire des récits à la fois fascinants et inquiétants. En abordant l’occultisme nazi avec rigueur et nuance, ce premier numéro pose les bases d’un projet ambitieux, promettant de futures explorations tout aussi captivantes. Pour les curieux, les chercheurs et les amateurs d’histoire, COSMOS est une lecture incontournable, disponible dès maintenant aux Éditions du Doggerland.

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Autre article sur ce thème

Les Journées Ramsay 2025 : un rendez-vous international pour la défense européenne et l’unité maçonnique

Philippe Guglielmi

Les 21 et 22 juin 2025, Paris accueillera un événement d’envergure internationale avec les Journées Ramsay, un colloque organisé sous l’égide du Grand Chapitre Général de Rite Français (GCG-RF) et présidé par Philippe Guglielmi, figure emblématique de la Franc-maçonnerie française et internationale. Cet événement, qui réunira des représentants de 21 grands chapitres à travers le monde, s’annonce comme une célébration de l’unité maçonnique et un espace de réflexion sur des enjeux contemporains cruciaux, notamment la défense européenne. Voici un aperçu détaillé de ce rendez-vous historique, basé sur les documents fournis et les informations complémentaires.

Un programme riche et structuré

Le programme des Journées Ramsay, tel que détaillé dans le document de travail DÉROULE RAMSAY – PARIS, 21 ET 22 JUIN 2025, s’articule sur deux jours d’échanges et de débats.

  • Le samedi 21 juin débutera à 14h30 avec une plénière au Temple 16 Lafayette, marquée par la présentation et l’organisation du colloque par Rui Lopes, Grand Secretaire aux Affaires Extérieures (GSAE) du GCG-RF, suivi d’un discours d’ouverture par Philippe Guglielmi, président de Ramsay.
  • De 15h00 à 16h30, des travaux en commissions permettront d’explorer deux pré-rapports de synthèse (n°1 et n°2), avec des présentations et débats animés par des secrétaires et présidents désignés parmi les Très Sage et Parfait Grand Vénérable (TSPGV).
  • Une pause de 16h30 à 17h30 offrira un moment de réflexion avant la plénière de 17h30 à 18h00, où Rui Lopes présentera un rapport synthétique général suivi d’un vote. La journée s’achèvera par une session de la Grande Chancellerie du Vème Ordre, en présence de Pierre Lambicchi, Grand Chancelier, et Philippe Guglielmi, président du Vème Ordre,
  • avant un dîner fraternel de 19h30 à 22h00 réunissant la chambre d’administration et les membres de Ramsay.
  • Le dimanche 22 juin, de 09h30 à 13h00, le colloque se poursuivra avec une conférence et un débat sur le thème « Quelle défense européenne ? », qui se tiendra au Temple 16 ou Temple 1. Ce sujet, d’une actualité brûlante en 2025, reflète les préoccupations géopolitiques face aux tensions internationales et aux défis de sécurité en Europe. Deux intervenants de haut niveau sont en cours d’approche : un général et une ancienne ministre, dont les profils promettent d’apporter une expertise militaire et politique de premier plan. Ce choix vise également à intéresser les amis étrangers, notamment ceux éloignés du théâtre d’opérations européen, renforçant ainsi la dimension internationale de l’événement.

Une refondation réussie de la franc-maçonnerie internationale

Les Journées Ramsay s’inscrivent dans une dynamique de refondation des hauts grades de rite français, initiée par Philippe Guglielmi en 1998 lorsqu’il était Grand Maître du Grand Orient de France. À cette époque, le Grand Chapitre Général comptait 19 chapitres et 315 membres. En 2025, cette structure a considérablement évolué, avec 225 chapitres et 6 320 frères et sœurs au sein du Grand Chapitre Général Rite Français du Grand Orient de France, témoignant d’une croissance impressionnante. Cette expansion s’accompagne d’une diversification géographique, avec 21 grands chapitres signataires ou adhérents à la Charte de Lisbonne, dont les récents ajouts du Québec, de la Hongrie et de la Roumanie.

Ramsay, regroupement des Grands Chapitres de rite français à travers le monde, repose sur une autonomie des obédiences mères, qui reçoivent une patente du Grand Orient de France pour pratiquer les hauts grades. Seule l’entité présidée par Philippe Guglielmi dépend directement du Grand Orient de France, soulignant une structure fédérative plutôt que centralisée. La Charte de Lisbonne, bien que le document joint semble incomplet dans son contenu OCRisé, est un texte fondamental qui unit ces chapitres autour de principes communs, renforçant l’identité et la cohésion du réseau Ramsay.

Un enjeu géopolitique au cœur des débats

Le thème de la défense européenne, choisi pour le colloque du dimanche, reflète l’urgence de repenser les politiques de sécurité dans un contexte mondial marqué par des conflits persistants et des rivalités géopolitiques. En 2025, l’Europe fait face à des défis comme l’expansion de l’influence russe en Ukraine, les tensions en Méditerranée orientale et les incertitudes autour de l’OTAN. La participation d’un général et d’une ancienne ministre promet d’apporter des perspectives éclairées, mêlant stratégie militaire et vision politique. Cet échange pourrait également inspirer des résolutions ou des recommandations que les grands chapitres pourraient porter dans leurs obédiences respectives, amplifiant l’impact de l’événement au-delà de Paris.

Une invitation à la fraternité internationale

Les Journées Ramsay 2025 ne se limitent pas à un exercice intellectuel. Elles offrent une occasion unique de renforcer les liens entre les 21 grands chapitres, représentant des juridictions aussi diverses que l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Afrique. Pour les membres éloignés, comme ceux du Québec ou de Roumanie, ce colloque est une opportunité de participer à un dialogue transcendantal, aligné avec les valeurs maçonniques d’universalité et de fraternité. Le dîner fraternel du samedi soir et les moments informels renforceront cette dimension humaine, favorisant des échanges culturels et spirituels.

Un avenir prometteur pour Ramsay

En organisant ces Journées Ramsay, Philippe Guglielmi et son équipe posent les bases d’une nouvelle étape dans l’histoire de la franc-maçonnerie internationale de rite français.

Avec un programme équilibrant réflexion philosophique, débat géopolitique et célébration fraternelle, cet événement illustre la vitalité du réseau Ramsay et son engagement à relever les défis du XXIe siècle. Le programme définitif, qui sera transmis dès sa finalisation, promet de préciser les noms des intervenants et les détails logistiques, mais déjà, cet aperçu témoigne d’une ambition de rassembler et d’inspirer. Les 21 et 22 juin 2025, Paris deviendra ainsi le cœur battant d’une franc-maçonnerie mondiale tournée vers l’avenir, unie par une charte commune et animée par une quête de sens dans un monde en mutation.

I – La Scolastique et la méthode maçonnique

La scolastique et la méthode maçonnique sont deux approches intellectuelles et spirituelles qui, bien que distinctes dans leurs contextes historiques et philosophiques, partagent un intérêt commun pour la quête de la vérité, la structuration de la pensée et l’amélioration de l’individu.

Attardons-nous un peu, pour commencer, sur la scolastique

La Scolastique : Une Méthode Médiévale de Raisonnement

La scolastique naît dans un contexte où l’Église catholique joue un rôle central dans la société médiévale. Avec la redécouverte des œuvres d’Aristote au XIIe siècle, grâce aux traductions arabes et grecques, les penseurs chrétiens se trouvent confrontés à une philosophie rationnelle puissante. La question centrale devient : comment harmoniser les vérités révélées de la foi avec les vérités accessibles par la raison ? Ce défi donne naissance à une méthode d’enseignement et de réflexion qui cherche à structurer le savoir de manière systématique.

Ce courant de pensée théologique et philosophique dominera la vie intellectuelle de l’Europe médiévale, particulièrement entre le XIe et le XVe siècle. Il tire son nom des scholae, les écoles monastiques et cathédrales où elle s’est développée, et se caractérise par une tentative rigoureuse de concilier la foi chrétienne avec la raison, en s’appuyant sur les méthodes dialectiques et les textes de la tradition, notamment ceux d’Aristote, de la Bible et des Pères de l’Église. Ces textes sont commentés et interprétés avec minutie.

Le développement des universités, comme celles de Paris, Bologne ou Oxford, favorise l’essor de la scolastique. Ces institutions deviennent des lieux de débat où les maîtres, tels qu’Anselme de Cantorbéry, Pierre Abélard ou Thomas d’Aquin, développent des outils intellectuels pour explorer les mystères de la foi et les réalités du monde.

La méthode scolastique repose sur la quaestio disputata[1], une méthode qui consiste à poser une question, examiner les arguments pour et contre, puis proposer une solution raisonnée. Cette approche, visible dans les Sic et Non d’Abélard ou la Somme théologique de Thomas d’Aquin valorise la logique et la clarté. Les scolastiques organisent le savoir en systèmes cohérents. La Somme théologique de Thomas d’Aquin est un exemple emblématique, couvrant des questions allant de l’existence de Dieu à l’éthique et à la politique.

Qu’elle vienne de la révélation divine ou de l’analyse rationnelle, les scolastiques estiment que la vérité est une.

Les Grandes figures de la scolastique

Anselme de Cantorbéry (XIe siècle) est considéré comme l’un des premiers scolastiques, il développe l’argument ontologique pour prouver l’existence de Dieu par la raison.

Pierre Abélard (XIIe siècle). Pionnier de la dialectique, il met l’accent sur le questionnement critique, ce qui suscite des controverses avec les autorités religieuses.
On retient davantage sa liaison sensuelle et intellectuelle avec sa jeune élève Héloïse, où l’érudition la plus fine se mêle à la passion la plus crue. Il n’y a qu’à lire l’Histoire d’Héloise et d’Abailard ; suivie des lettres les plus mémorables des deux immortels amants de Marc de Montifaud

Thomas d’Aquin (XIIIe siècle) Figure centrale, il intègre la philosophie aristotélicienne dans la théologie chrétienne, proposant une vision unifiée de la foi et de la raison.

Saint Thomas d’Aquin, est l’un des contributeurs les plus influents à la théologie, à la philosophie et à la pensée chrétienne médiévale. Surnommé le « Docteur angélique », il a cherché à concilier la foi chrétienne avec la raison philosophique, en s’appuyant notamment sur la philosophie aristotélicienne, tout en intégrant des éléments de la tradition chrétienne, du néoplatonisme, et des penseurs juifs et musulmans comme Maïmonide et Avicenne. Son œuvre majeure, la Somme théologique (Summa Theologica), ainsi que d’autres écrits comme la Somme contre les Gentils (Summa Contra Gentiles), structurent sa pensée.

Thomas d’Aquin distingue la théologie (basée sur la révélation divine) et la philosophie (basée sur la raison humaine), mais il soutient qu’elles ne sont pas en contradiction. Pour lui, la vérité est une, car elle vient de Dieu, source ultime de toute vérité. Ainsi, la raison et la foi se complètent ; il rejette l’idée d’une « double vérité (une vérité philosophique et une vérité théologique opposées), prônée par certains averroïstes.

Certaines vérités sur Dieu (son existence, son unicité) peuvent être atteintes par la raison seule, sans révélation. D’autres vérités, comme la Trinité ou l’Incarnation, nécessitent la révélation divine, car elles dépassent les capacités de la raison humaine.

Thomas d’Aquin est célèbre pour ses quinque viae (cinq voies), des arguments philosophiques pour démontrer l’existence de Dieu par la raison. Inspirés d’Aristote, ces cinq arguments ne décrivent pas la nature de Dieu, mais établissent son existence comme cause première et nécessaire en s’appuyant sur une observation du monde et une logique causale.

  1. Argument du mouvement : Tout ce qui est en mouvement est mû par autre chose. Cette chaîne ne peut être infinie, donc il faut une cause première immobile, Dieu.
  2. Argument de la cause efficiente : Tout effet a une cause. Remontant la chaîne des causes, on arrive à une cause première non causée, Dieu.
  3. Argument de la contingence : Les êtres contingents (qui peuvent ne pas exister) dépendent d’un être nécessaire, qui existe par lui-même : Dieu.
  4. Argument des degrés de perfection : Les qualités (bonté, beauté, etc.) varient en degré et impliquent une perfection maximale, qui est Dieu.
  5. Argument du dessein : L’ordre et la finalité observés dans la nature suggèrent un dessein intelligent, attribué à Dieu.

Pour lui, Dieu est simple : Dieu n’est pas composé de parties, contrairement aux créatures. Il est son essence même (esse ipsum subsistens). Immuable : Dieu ne change pas, car il est parfait et éternel. Éternel : Dieu existe hors du temps, dans un présent éternel. Omniscient, omnipotent, et parfaitement bon : Dieu connaît tout, peut tout ce qui est logiquement possible, et sa bonté est la source de toute perfection. Acte pur : Dieu est pure actualité (actus purus), sans potentialité, contrairement aux créatures qui passent de la potentialité à l’acte.

Thomas utilise la distinction entre essence (ce qu’une chose est) et existence (le fait qu’elle est) pour expliquer que, chez Dieu, essence et existence sont identiques, ce qui le distingue de toute créature. Il conçoit la création comme un acte libre et volontaire de Dieu, qui crée ex nihilo (à partir de rien). La création reflète la bonté divine et manifeste un ordre hiérarchique : les créatures vont des entités matérielles (minéraux, plantes, animaux) aux êtres spirituels (anges) et humains, qui combinent matière et esprit.

Dieu gouverne l’univers par sa providence, mais laisse une place à la liberté humaine et au hasard dans les événements contingents. Les créatures participent à l’être de Dieu, mais de manière limitée, car seul Dieu est l’être par lui-même. Rappelons que pour le néo-platonisme, Dieu contient toutes choses, et il n’y a rien qui ne soit en Dieu, et rien qui ne soit pas Dieu.

L’être humain, selon Thomas, est une unité de corps et d’âme, une idée qu’il emprunte à Aristote. Ainsi, pour lui, l’âme humaine est la « forme » du corps, lui donnant vie et intelligibilité. Elle est immortelle, car sa capacité à connaître des vérités universelles (via l’intellect) dépasse la matière. L’homme possède deux facultés principales : l’Intellect qui permet de connaître la vérité et les concepts universels et la Volonté qui permet de choisir librement en fonction du bien. La liberté humaine est essentielle, mais elle est orientée vers le bien ultime, qui est Dieu.

Le bonheur (beatitudo) est la fin ultime de l’homme, atteint pleinement dans la vision béatifique (la contemplation directe de Dieu dans l’au-delà).

Thomas d’Aquin développe une éthique téléologique, centrée sur la finalité de l’homme : atteindre Dieu. Sa morale repose sur la loi naturelle et les vertus : La raison humaine peut discerner des principes moraux universels inscrits dans la nature par Dieu (par exemple, préserver la vie, vivre en société, chercher la vérité). Ces principes découlent de la loi éternelle, qui est le plan divin pour l’univers. Thomas distingue les quatre Vertus cardinales (prudence, justice, force, tempérance), accessibles par la raison des trois Vertus théologales (foi, espérance, charité), données par la grâce divine. Pour lui,le péché est un désordre moral, un acte qui s’éloigne du bien et de la fin ultime. Le péché originel a blessé la nature humaine, mais la grâce divine permet de la restaurer.

Thomas intègre des dogmes chrétiens dans sa pensée philosophique :
La Trinité : Bien que la Trinité soit un mystère accessible uniquement par la révélation, Thomas tente de l’expliquer rationnellement en décrivant les trois Personnes comme des relations au sein de l’unique essence divine.
L’Incarnation : Le Christ est pleinement Dieu et pleinement homme, unissant deux natures (divine et humaine) en une seule personne.
Les sacrements : Thomas analyse les sacrements comme des signes visibles de la grâce divine, en particulier l’Eucharistie, où il défend la doctrine de la transsubstantiation (le pain et le vin deviennent réellement le corps et le sang du Christ, tout en conservant leurs apparences).

Influencé par Aristote, Thomas considère la société comme naturelle à l’homme, qui est un « animal politique ». Ses idées politiques incluent : le bien commun : L’autorité politique doit viser le bien commun, guidée par la justice et la loi naturelle. La loi humaine : Les lois humaines doivent être conformes à la loi naturelle et divine pour être justes. Une loi injuste n’est pas une vraie loi Thomas préfère la monarchie comme forme de gouvernement, mais il soutient que le pouvoir doit respecter la liberté et la responsabilité des individus et des communautés.

Sa méthode scolastique est rigoureuse, caractérisée par  la Dialectique; posant une question, présentant les objections, puis exposant sa position (souvent avec une distinction conceptuelle), enfin répondant aux objections et par la synthèse, intégrant des sources variées (Écritures, Pères de l’Église, Aristote, néoplatonisme) pour construire un système cohérent.

Son influence sera immense : son thomisme a façonné la théologie catholique, notamment lors du concile de Trente et au-delà. Le thomisme a été renouvelé au XIXe et XXe siècles (néothomisme) et reste une référence dans la philosophie et la théologie contemporaines.

Duns Scot (XIIIe-XIVe siècle) : Il insiste sur la distinction entre théologie et philosophie, mettant en avant la volonté divine. La pensée de Scot est connue pour sa difficulté, qui lui valut après sa mort le titre de « docteur subtil ».
Sa thèse, le plus célèbre étant « l’argument par les concepts certains et douteux » (Ord. I, d. 3, pars 1, q. 1-2, n. 27). Supposons qu’un intellect est certain d’un concept, mais doute d’autres, nécessairement le concept dont il est certain est distinct des concepts dont il doute. Or l’homme est certain que Dieu existe, alors qu’il peut douter s’il est infini. Donc le concept d’étant est distinct du concept d’étant infini, et il est univoque à Dieu et à la créature. La première prémisse, qui porte sur la distinction entre les concepts dont on est certain et ceux dont on doute, est posée comme évidente. La seconde prémisse est considérée comme vraie de facto, du fait que, des pré-socratiques au XIIIe siècle, les philosophes se sont interrogés sur la question de savoir si le premier principe était fini ou infini.
On se reportera à l’excellente présentation du personnage et de sa pensée par Magali Roques, (2016) du «Duns Scot (A)», dans Maxime Kristanek (dir.), l’Encyclopédie philosophique,


[1] Ce qui me rappelle les terribles affrontements rhétoriques décrits dans  le roman La septième fonction du langage de Laurent Binet

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La Grande Loge de France bientôt à Singapour

D’après un article publié par notre confrère lepetitjournal.com – signé Jean-Michel Bardin

Le 3 juin 2025, l’Alliance Française de Singapour a été le théâtre d’un événement aussi symbolique qu’historique : la Grande Loge de France, l’une des plus anciennes et prestigieuses obédiences maçonniques françaises, a annoncé son intention de s’implanter durablement dans la Cité-État à travers la création d’une loge symbolique francophone. Lors d’une conférence publique intitulée « Être Franc-Maçon aujourd’hui à la Grande Loge de France : Entre Tradition et Modernité », le Très Respectable Grand Maître Thierry Zaveroni a partagé sa vision de la franc-maçonnerie, révélant les ambitions de cette institution séculaire dans un contexte mondialisé.

Cet événement, marqué par une dégustation de vins et de fromages français, a attiré un public francophone et international curieux de découvrir les valeurs et les aspirations d’un ordre souvent entouré de mystère. Voici une exploration approfondie de cette annonce et de ses implications, dans une ville où se conjuguent diversité culturelle et dynamisme économique.

Une ambition universaliste dans une cité-monde

Singapour, surnommée la « Cité du Lion », est bien plus qu’une métropole économique d’Asie du Sud-Est. Avec ses 5,8 millions d’habitants répartis sur 700 km², dont 75 % d’origine chinoise, 15 % malaisienne, 6 % indienne et 4 % d’expatriés de toutes nationalités, cette cité-État incarne une mosaïque culturelle unique, un véritable « archipel d’identités » où cohabitent harmonieusement traditions orientales et modernité occidentale. C’est dans ce contexte de pluralisme et d’ouverture que la Grande Loge de France voit une opportunité de s’enraciner, portée par une vision universaliste de la franc-maçonnerie.

Thierry Zaveroni

Lors de la conférence, Thierry Zaveroni a souligné les parallèles entre Singapour et les valeurs maçonniques : « Singapour n’est pas qu’un lieu : c’est une cité-monde, un pont entre Orient et Occident. Cette ville incarne une forme d’unité dans la diversité, ce que la Franc-Maçonnerie s’efforce de bâtir. » Pour le Grand Maître, Singapour, avec sa coexistence harmonieuse de croyances et sa tension féconde entre tradition et modernité, est un terrain idéal pour promouvoir un chemin initiatique qui invite à l’élévation personnelle et à la fraternité. La création d’une loge francophone s’inscrit dans cette volonté de dialogue et d’ouverture, adressée à un public international et francophone, dans une ville qui attire une communauté française dynamique, ayant triplé depuis 2005 pour atteindre environ 14 000 membres.

La Grande Loge de France : Une tradition vivante

Fondée en 1894, la Grande Loge de France est une des plus anciennes obédiences maçonniques françaises et l’une des plus importantes, comptant aujourd’hui 32 000 membres répartis dans 940 loges en France, dans les territoires d’Outre-Mer et à l’international, sur les cinq continents. Cette institution, qui s’appuie sur le Rite Écossais Ancien et Accepté, se définit comme un ordre initiatique dédié à l’élévation spirituelle et au perfectionnement moral de ses membres. « Définir la Franc-Maçonnerie, c’est tenter de nommer l’indicible », a déclaré Thierry Zaveroni.

« C’est une expérience vivante, intime, transformatrice, dont la vocation est double : élever l’Homme vers sa propre lumière, et faire de cette élévation une force de fraternité. »

La Grande Loge de France se distingue par son attachement à une spiritualité non dogmatique, souvent symbolisée par la référence au « Grand Architecte de l’Univers ». Cette approche, qui exclut les débats politiques et religieux au sein des loges, vise à créer un espace de réflexion et de dialogue centré sur l’éthique, la connaissance de soi et l’humanisme. À Singapour, cette philosophie trouve un écho particulier dans une société multiculturelle où la coexistence pacifique des croyances est une réalité quotidienne.

Une implantation dans un contexte maçonnique riche

Jean-Pierre Servel

L’annonce de la Grande Loge de France intervient dans un contexte où la franc-maçonnerie est déjà présente à Singapour, notamment à travers la Grande Loge Nationale Française (GLNF) et la Grande Loge Unie d’Angleterre (GLUA). En 2016, Jean-Pierre Servel, Grand Maître de la GLNF, avait donné une conférence publique dans un bâtiment historique de Coleman Street, offert à Sir Stamford Raffles en 1845, qui abrite aujourd’hui des loges maçonniques. En 2019, la GLUA a marqué l’histoire en lançant une fondation caritative à Singapour, en présence de figures comme Sir David Hugh Wootton, ancien maire de Londres, et du Dr David Staples. Cette fondation, qui soutient des étudiants méritants et défavorisés, illustre l’engagement maçonnique dans des actions concrètes au service de la société.

La franc-maçonnerie ne se comprend réellement qu’à travers l’expérience de l’initiation. Les mots, aussi justes soient-ils, ne sauraient remplacer ce vécu intime, lent et profond.

La Grande Loge de France, en s’installant à Singapour, souhaite compléter cette dynamique en proposant une approche francophone et en s’appuyant sur son héritage spirituel et initiatique. La création d’une loge symbolique francophone, annoncée lors de la conférence du 3 juin 2025, vise à répondre à l’appel de la communauté française, qui représente la troisième plus grande communauté d’affaires française en Asie. Cette initiative s’inscrit également dans une volonté de renforcer les liens entre la France et Singapour, comme en témoigne la visite récente du futur Premier ministre singapourien, Lawrence Wong, à Paris en avril 2024, pour consolider le partenariat stratégique entre les deux nations.

Une conférence pour lever les voiles sur la franc-maçonnerie

Thierry Zaveroni

La conférence du 3 juin, organisée à l’Alliance Française, a été l’occasion pour Thierry Zaveroni de démystifier la franc-maçonnerie, souvent entourée de fantasmes et de préjugés. Avec humilité, il s’est présenté comme un homme au service de la communauté, fort de son expérience de marin-pompier à Marseille et de son cheminement maçonnique. « La Franc-Maçonnerie n’est ni un vestige ni une nostalgie », a-t-il affirmé. « Elle est un levain, une fermentation intérieure qui prépare les pains de demain. »

L’événement, suivi d’une dégustation conviviale, a permis d’illustrer l’esprit d’ouverture de la Grande Loge de France. En choisissant l’Alliance Française, un lieu emblématique de la culture francophone à Singapour, l’obédience a marqué son intention de s’adresser à un public large, incluant non seulement les francophones, mais aussi les francophiles et les curieux d’horizons divers. Cette démarche reflète la vocation universaliste de la franc-maçonnerie, qui cherche à bâtir des ponts entre les cultures et les individus.

Singapour : Un terrain fertile pour la franc-maçonnerie

Alliance Française à Singapour

L’implantation de la Grande Loge de France à Singapour s’inscrit dans un contexte favorable. La Cité-État, connue pour son extraordinaire réussite économique depuis son indépendance en 1965, est un hub international où se croisent des influences multiples. Sa position stratégique, à la croisée des routes commerciales entre l’Asie-Pacifique et l’Europe, en fait un lieu d’échanges et d’innovation. La communauté française, jeune, féminisée et familiale, y est particulièrement active, avec des réseaux comme la Chambre de Commerce Française de Singapour (FCCS) qui facilitent les échanges professionnels et culturels.

De plus, Singapour a une histoire maçonnique notable, marquée par la figure de Sir Stamford Raffles, franc-maçon et fondateur de la ville moderne en 1819. Cette connexion historique renforce l’attractivité de la Cité-État pour les obédiences maçonniques, qui y voient un lieu où tradition et modernité se rencontrent. La Grande Loge de France, avec son accent sur le Rite Écossais Ancien et Accepté, propose un itinéraire initiatique qui pourrait séduire ceux qui cherchent à donner un sens à leur engagement dans un monde en mutation.

Une vision pour l’avenir

L’installation de la Grande Loge de France à Singapour ne se limite pas à la création d’une loge. Elle s’inscrit dans une ambition plus large : faire rayonner les valeurs maçonniques dans une région où la diversité culturelle et les défis de la modernité appellent à une réflexion profonde sur l’humanisme et la fraternité. Comme l’a souligné Thierry Zaveroni, « là où d’autres imposent des modèles, nous venons proposer un chemin, une parole de sens, une présence fraternelle. »

Cette initiative pourrait également renforcer les liens entre les différentes obédiences présentes à Singapour, comme la GLNF et la GLUA, et encourager des collaborations dans des projets philanthropiques, à l’image de la fondation caritative lancée par la GLUA en 2019. Dans un monde marqué par la polarisation et les crises, la franc-maçonnerie, avec son idéal de paix et d’élévation spirituelle, a un rôle à jouer pour promouvoir le dialogue et la solidarité.

L’annonce de l’implantation de la Grande Loge de France à Singapour marque une étape significative dans l’histoire de cette obédience, qui célèbre son rayonnement international tout en restant fidèle à ses racines spirituelles et initiatiques. En choisissant Singapour, une cité-monde où se conjuguent diversité et modernité, la Grande Loge de France affirme sa volonté de s’adapter aux enjeux du XXIe siècle tout en portant un message intemporel de fraternité et de perfectionnement personnel. La conférence du 3 juin 2025, organisée à l’Alliance Française, a posé les bases de ce projet ambitieux, invitant les Singapouriens, francophones et internationaux, à découvrir une franc-maçonnerie vivante, ouverte et ancrée dans son époque. Pour ceux qui souhaitent en savoir plus, la Grande Loge de France reste une porte ouverte vers un chemin d’élévation et de partage, dans une ville qui incarne déjà l’unité dans la diversité.

La connaissance ésotérique et la Franc-maçonnerie

La connaissance ésotérique se distingue fondamentalement du savoir profane et constitue un élément central de la démarche initiatique en Franc-maçonnerie.
Une analyse du contenu du « Dictionnaire vagabond en Franc-maçonnerie » met en évidence que la Franc-maçonnerie peut conduire à une connaissance ésotérique. En voici quelques éléments rassemblés.

Nature et Acquisition de la Connaissance Ésotérique

Contrairement à la science profane qui s’enseigne par des mots, le savoir initiatique s’acquiert à la lumière de symboles. Le franc-maçon y puise sa connaissance en lui-même (la gnosis), en discernant des allusions subtiles et en devinant ce qui se cache dans les profondeurs de son esprit. Même mis en présence d’un signe muet, l’adepte est tenu de le faire parler ; penser par soi-même est le grand art des Initiés. L’ésotérisme est l’aspect intérieur de la Tradition. Son étude permet le dévoilement des Mystères. C’est une recherche désintéressée. L’ésotérisme offre l’intérêt de maintenir dynamique le système de comparaison, permettant de relier des objets apparemment éloignés et de découvrir partiellement la mécanique du symbolisme universel.

L’enseignement véritable n’est pas une accumulation de savoir, mais un éveil de conscience qui exige des étapes successives, chaque étape consistant à découvrir la clé de la porte suivante.

Contenu et Thèmes de la Connaissance Ésotérique

La connaissance ésotérique enseigne l’ultime raison des choses et initie l’homme aux lois par lesquelles le monde invisible ou spirituel est uni au monde physique ou matériel. Elle propose à ses adeptes de connaître le secret de l’univers. Elle embrasse d’une manière synthétique les sciences, les résumant en un tout et établissant un ensemble de lois générales.

Elle concerne les mystères, qui sont des rites secrets ou doctrines secrètes, inexprimables par des mots.

La gnose est une connaissance pleine, profonde et même mystique. Le dictionnaire grec la décrit comme une connaissance si profonde que l’objet connu exerce une influence puissante sur la personne qui la reçoit. Elle est une « supra-connaissance ». La Gnose pourrait être comprise comme la « connaissance dans toutes les directions ». Albert Pike a proclamé que la gnose est l’essence et la moelle de la Franc-maçonnerie. La Gnose, en tant que questionnement sur l’origine et les causes de l’univers et de la vie, est une des voies de connaissance privilégiée qui a inspiré beaucoup de francs-maçons.Elle cherche à se libérer du monde matériel pour rencontrer l’Absolu, qui est objet de connaissance. Elle permet l’accès à un ordre de réalité supra-sensible. La gnose propose une révélation intérieure qui découvre le véritable soi différent du moi. Derrière la « porte » maçonnique, celui qu’on est appelé à découvrir n’est autre que soi-même, l’être vrai.

La Kabbale est présentée comme une manière de regarder le monde, de se regarder voir le monde, associant la révélation mystique à l’étude patiente pour retrouver l’expérience de l’Unité. Tout a un sens et tout est en relation dans ce système. Le système kabbalistique des émanations, du centre (Unité absolue) vers la périphérie (matériel), a inspiré les gnostiques.
Voir mes quatre articles publiés sur le journal : ; La Kabbale I-Une voie de la connaissance; La Kabbale II-Un paradis à chercher; La Kabbale III-Les Séphiroth, chemin du divin; La Kabbale IV – La Guématrie, une mystique des nombres

La Langue des Oiseaux est également une forme de connaissance ésotérique, permettant d’accéder à un sens caché sous les significations stéréotypées. C’est le langage de la Nature, la langue des philosophes, dévoilant les vérités les plus cachées. Comprendre la langue des oiseaux signifie être initié. Elle utilise des procédés comme la Kabbale phonétique pour dissimuler des secrets.

L’Alchimie est étroitement liée à la maçonnerie ésotérique. Le processus initiatique maçonnique est considéré comme semblable à l’Œuvre alchimique (réalisation de la pierre philosophale, perfectionnement). Du point de vue alchimique, les trois premiers grades préparent cette Œuvre. L’Alchimie ajoute l’exigence de la connaissance à celle de la sagesse. Elle sert à interroger l’Univers et à découvrir son schéma de cohérence. Le mythe d’Héraclès recherchant les pommes d’or (immortalité) est vu comme un combat spirituel. Parmi les nombreux articles sur ce sujet que vous pouvez retrouver par l’onglet recherche, je n’en signalerai que le mien; après tout j’évoque ici le contenu de mon ouvrage le Dictionnaire vagabond en Franc-maçonnerie (-_-) : Notions d’ALCHIMIE pour se rapprocher d’une voie de la Connaissance

L’Initiation comme Voie d’Accès

L’initiation maçonnique est l’apprentissage de la profondeur et de la verticalité du réel en-soi, permettant le dévoilement d’autres niveaux de perception. Il s’agit d’une métamorphose du regard, d’un dessillement des yeux.

L’initiation alchimise l’initié. Elle vise une modification radicale et fondamentale de la pensée et de l’être, un passage des ténèbres à la Lumière qui illumine et dévoile. Le but n’est pas seulement théorique, mais pratique et éthique. Par la lumière, il s’agit de s’entraîner à une action plus efficace et plus juste. La véritable connaissance (distincte du savoir) s’approche de la Source au travers de la vision intuitive des mystères. Ses rayons éclairent l’esprit.

L’initiation permet d’appréhender une certaine idée de l’être et de la vérité qui le constitue, et sa valeur réside dans sa découverte liée à une démarche existentielle et volontaire. C’est un apprentissage de la vision élevée, une orthopraxie des niveaux de langages et de représentation du réel.

Le projet est de permettre à l’homme de devenir un homme véritable, de découvrir en lui la sagesse, la force, la beauté, sa spiritualité, l’amour et sa vérité. La lumière demandée lui est donnée. L’esprit illumine et transforme par cette illumination

Le véritable caractère opératif de la maçonnerie de métier permettait le passage de l’initiation virtuelle à la réalisation spirituelle. La maçonnerie spéculative a permis la survie et la transmission de l’initiation virtuelle.

Le « cherchant » (celui qui cherche) s’aventure dans ce qu’il ne sait pas pour y trouver des clairières de sens.

Symbolisme et Méthodes maçonniques

La connaissance ésotérique est transmise à travers le symbolisme. La méthode de la Franc-maçonnerie est fondée sur le postulat que tout est symbole et demande qu’il en soit fait une interprétation jusqu’à son niveau anagogique (élévation). Hiérarchiquement, dans les quatre sens de l’Écriture, anagogique vient en dernier : sens littéral, sens allégorique, sens tropologique – quelquefois appelé aussi sens moral – car le sens tropologique cherche dans le texte des figures, des vices ou des vertus, des passions ou des étapes que l’esprit humain doit parcourir dans son ascension vers le sens anagogique le plus profond et caché, visant l’essence des choses ou les réalités ultimes.. Platon appelait cela les Idées. Dante Alighieri le qualifie de «sur-sens».

En voici quelques exemples de symboles qui fondent le parcours de l’éveil.

Le Cabinet de Réflexion est un lieu essentiel qui indique des sens (directions et significations) au voyageur et lui montre l’essentiel. C’est comme une caverne alchimique où se réalise un rite de purification. La formule V.I.T.R.I.O.L. est un axe de progression vertical reliant les plans (subterrestre, terrestre, céleste).

Le principe « Connais-toi toi-même » (Gnothi seauton) est fondamental pour atteindre la connaissance et la maîtrise de soi.
Les sens ne peuvent donner qu’une image infidèle de la réalité. Ils se révèlent souvent insuffisants, voire trompeurs. Ce que l’on voit est limité par nos sens et les possibilités actuelles du cerveau. Ce que nous percevons de l’extérieur n’est qu’un reflet léger et déformé. Ce qui est vu est rien par rapport à ce qui n’est pas vu. La réalité des perceptions dues aux sens est à repenser avec les avancées de la physique quantique.
Se connaître, c’est prendre conscience de soi et de son ignorance. Ce n’est pas seulement se connaître en tant qu’individu mais comme partie de l’univers (quête de l’unité). L’humilité (qui n’est pas mépris de soi mais connaissance de soi et reconnaissance de l’autre) est fondamentale et fondatrice.

L’Étoile Flamboyante est un symbole majeur. Sa contemplation après les voyages initie à un cheminement. Elle n’est pas un astre extérieur mais une représentation de la divinité, un feu central et universel qui vivifie tout. C’est une vision intérieure perçue avec l’œil du cœur. Voir avec l’œil intérieur signifie connaître. Elle est le flambeau de la connaissance. Pour Jung, elle est un symbole du Soi (plénitude psychique atteinte par la gnose psychologique). La voie initiatique qu’elle symbolise est intérieure, transformant le voyageur.

Le Miroir est un symbole d’introspection et de connaissance de soi. Il invite à la mise en relation de l’être avec ses limites. Le face-à-face avec son reflet montre que l’initiation est un retour sur soi. Il permet de réfléchir sur soi et le monde. Il peut défigurer les traits, représentant le vice, le mensonge, l’erreur. Il n’est pas qu’objet d’auto-contemplation, mais aussi instrument de visée morale et d’alignement. Le regard de l’autre est nécessaire pour compléter la vérité de notre être, car on ne se voit soi-même qu’incomplètement. Le franc-maçon se rencontre lui-même comme miroir du Tout qu’il construit intérieurement.

L’Œil symbolise la conscience, la connaissance, la vigilance. Il est une porte ouverte qui donne à voir un espace-temps hors de portée, vers lequel la quête conduit l’initiable. Écouter, c’est essayer de découvrir le visible et l’invisible.

Le sens Sod (Secret) dans la tradition kabbalistique permet de retrouver un savoir perdu en voyant ce qui est caché derrière l’opacité de la lettre.

Le langage lui-même, dans sa spécificité lexicale et l’usage qui en est fait, constitue un outil de progression pour les francs-maçons. Comprendre les paroles entendues et interpréter les rituels est essentiel. L’évolution se fait par trois niveaux successifs de sens : entendre, comprendre (par herméneutique), et transmettre. La difficulté est de concilier légèreté sémantique pour le novice et profondeur des expressions symboliques. Tout est symbole.

Le Voyage initiatique ne vise pas à vérifier le déjà révélé, mais à exercer l’intelligence du caché. L’homme doit s’arracher du monde profane pour permettre la spéculation de l’absolu.

La lumière ou plutôt l’opposition lumière-ténèbres est un des symboles le plus importants en Franc-maçonnerie. Pour en esquisser l’enjeu symbolique, on peut introduire trois grandes acceptations de la lumière sur le plan de l’imaginaire : la lumière-séparation, la lumière-orientation, la lumière-transformation.

La possession de la connaissance ésotérique transforme ceux qui la détiennent et leur apporte une véritable évolution intellectuelle en les faisant accéder à un ordre de réalité supra-sensible.

La quête initiatique est une façon d’habiter le monde, de vouloir s’orienter et sortir du chaos. C’est un pari existentiel sur le sens contre l’absurde.

Le travail maçonnique, par l’étude de la vie et de la mort, a pour but de montrer que c’est l’intelligence et la fraternité qui constituent l’homme et qu’il faut résister aux attaques de l’ignorance, l’hypocrisie et l’ambition.

L’intelligence remonte des mains jusqu’au cerveau. La vue devient vision et intuition, l’ouïe permet l’entendement de la voie intérieure et l’écoute de l’autre, le goût donne l’appréciation des valeurs spirituelles et l’odorat unit l’intelligence au savoir.

Le Sagе doit s’appliquer à chercher ce qui se dissimule derrière les apparences, car la Vraie Réalité ne tombe pas sous les sens.

Travailler à la Gloire du Grand Architecte de l’Univers ne signifie pas chanter ses louanges, mais remplir fidèlement son rôle assigné par la destinée, faire son devoir pour contribuer à l’harmonie universelle.

La philosophie est la puissance de la réflexion et de l’interrogation, un rapport au savoir qui questionne son usage, cherche une réponse intellectuelle à la raison d’être, et affirme les ressources spirituelles de l’élévation de pensée. Le Maître franc-maçon ose penser par lui-même, ne croit qu’au témoignage de son expérience et de sa raison, et se forge sa propre philosophie.

La connaissance n’est pas que livresque, elle résulte d’un travail intime mené en soi et sur soi. C’est la transformation du savoir en une expérience de vie. Être initié, ce n’est pas seulement apprendre des secrets, c’est voir autrement la vie quotidienne, purifier sa vision et se transformer soi-même.

La Franc-maçonnerie stimule les frères et sœurs à être un décrypteur du cosmos.

La quête maçonnique, telle que présentée par le « Dictionnaire vagabond », implique un certain nomadisme intellectuel et une recherche personnelle pour construire son propre réseau de compréhension, sans chercher l’exhaustivité ou imposer une voie unique. Les « cailloux blancs » sont là pour faciliter le commencement d’un chemin, pas pour tracer la route.

La sérendipité, la capacité à découvrir par accident dans un état d’ouverture et de pensée analogique, enrichit la transmission maçonnique par les apports personnels. Le questionnement cherche un appel du sens qui ne peut être comblé.

La connaissance ésotérique (d’après les éléments du Dictionnaire vagabond) est perçue comme un savoir profond, intérieur, transformateur, non rationnel mais symbolique et intuitif, puisé dans diverses traditions (Alchimie, Kabbale, Gnose). Elle vise l’éveil de la conscience, la découverte du véritable soi, la compréhension des mystères de l’univers et l’accès à une réalité supérieure.

Cette quête est le fruit d’un travail intime, éthique et spirituel, guidé par la fraternité partagée, les symboles et les rituels initiatiques.

Non ! Non ! Non, Monsieur Moore !

L’utopie est née sous la plume de l’écrivain anglais Thomas More au XVIe siècle, alors qu’il était tenaillé par le désir d’inventer une société au-delà de la tristesse et de l’iniquité de son temps. Indépendamment du recul que l’on peut avoir sur son projet, minutieusement décrit dans un style narratif, la possibilité d’une île y est avancée. Sur cette île merveilleuse, une autorité absolue mais éclairée règne. Ce pouvoir royal, incontesté et nécessaire, gère tous les rapports sociaux – politiques, sociaux, économiques, moraux – en application d’une raison solide.

Dans cette société idéale, une hiérarchie et une organisation justifiées par le bien commun imposent des pratiques comportementales rigoureuses à tous. Car il s’agit ni plus ni moins que d’établir, avec certitude, un retour à l’origine, à un Éden perdu et pourtant si bienfaisant. À « Utopia », la surveillance est totale : à chaque instant, à chaque moment, de la naissance jusqu’à la fin de la vie. Grâce à la règle et à la discipline, se reconstruisent des choix humains, notamment les rapports entre hommes et femmes. Ces derniers ne vont pas de soi : ils ne sont pas des données naturelles, mais toujours des constructions sociales ! Le tableau de ces rapports, extrêmement précis et détaillé par Thomas More, demeure toutefois quelque peu dérangeant pour le lecteur d’aujourd’hui. Jugez-en par vous-même !

D’abord, une saine autorité dans ce territoire paradisiaque : celle des hommes sur les femmes, des vieux sur les jeunes. « Le plus ancien membre d’une famille est le chef… Les femmes servent leurs maris, les enfants leurs pères et mères, les plus jeunes servent les anciens… les esclaves sont chargés des travaux de cuisine, ou bien « les maris châtient leurs femmes, les pères et les mères leurs enfants, à moins que la gravité n’exige une réparation publique » ». Ou encore : « Les jours de Finifête (la fin de chaque mois), avant d’aller au temple, les femmes se jettent aux pieds de leurs maris, les enfants aux pieds de leurs parents ; ainsi prosternés, ils avouent leurs péchés d’action ou ceux de négligence dans l’accomplissement de leurs devoirs, puis ils demandent le pardon de leurs erreurs. »

Sir Thomas More

Il est vrai que dans une telle société en quête d’équilibre et de perfection, il convient d’avancer avec prudence : une bonne éducation, un sens avisé, des mémentos, voire des tutoriels pratiques et efficaces constituent des atouts appréciables ! Des mariages bien préparés pour éviter quelques déboires ! « Une dame honnête et grave fait voir au futur sa fiancée, fille ou veuve, à l’état de nudité complète et réciproquement un homme d’une probité éprouvée montre à la jeune fille son fiancé nu ». Une nudité nullement exposée par plaisir, mais justifiée par l’analogie de la marchandise : « Lorsque vous achetez un bidet, affaire de quelques écus, vous prenez des précautions infinies : l’animal est presque nu, cependant vous lui ôtez la selle et le harnais de peur que ces faibles enveloppes ne cachent quelques ulcères… ».

En somme, messieurs, quand il s’agit de choisir une femme, soyez prudents, ne vous laissez pas emporter sottement par l’emballement. Ne perdez pas de vue, comme dans l’achat d’un bidet, qu’il faut en avoir pour son argent !

Tombe de Thomas More

Du plaisir régenté et fortement hygiénique ! À Utopia, la loi est formelle : pas de relations sexuelles hors mariage ! « L’adultère est puni du plus dur esclavage… la récidive est punie de mort ». Le fondement de ce principe tient là : le plaisir n’est pas bon car il « n’est pas dans toute espèce de volupté ; il est seulement dans les plaisirs bons et honnêtes ». Une concession néanmoins : il y a, outre la félicité de l’âme, quelques plaisirs du corps, divisés en deux espèces, la santé et « toutes les voluptés… dont la cause est le rétablissement des organes épuisés par la chaleur interne… telles sont les sécrétions intestinales, le coït et l’apaisement d’une démangeaison quelconque en frottant ou en grattant ».

Ouf ! Une possibilité pour les Utopiens et Utopiennes célibataires d’aller à la selle et d’y trouver un plaisir sain « en frottant et en grattant ». En dehors, bien sûr, d’une activité à plein temps attachée à un travail économiquement productif !

Quelles idées, Monsieur More !

Famille de Thomas More

Aujourd’hui, nos espérances collectives pour une société émancipée ont heureusement changé de forme. Si elles se veulent respectueuses de valeurs, ce sont universellement celles de la dignité des hommes et des femmes. La conviction du refus de la fatalité sociale reste certes présente dans les esprits. L’idée d’un combat, d’un combat collectif, unit toujours… Mais depuis 1968, s’adressant à chacun et à chacune, l’utopie a laissé dans nos mémoires une injonction bien plus joyeuse et pertinente :

« Soyez réaliste, demandez l’impossible ! » Il en restera bien quelque chose, non ?

Un jeune se fait passer pour un Grand Maître Franc-maçon et escroque un vieil homme d’affaires malade au Bénin

De notre confrère béninois banouto.bj

À Cotonou, au Bénin, un fait divers troublant a récemment secoué la communauté locale et ravivé les tensions autour des perceptions de la franc-maçonnerie. Le 8 juin 2025, le site Banouto, premier média d’investigation du pays, a rapporté l’arrestation d’un jeune homme accusé d’avoir escroqué un vieil homme d’affaires souffrant en se faisant passer pour un grand maître franc-maçon. Cette affaire, qui mêle escroquerie, manipulation et exploitation de la vulnérabilité, met en lumière les dérives liées à la cybercriminalité et les stéréotypes entourant la franc-maçonnerie dans la société béninoise.

Les faits : une arnaque soigneusement orchestrée

Armoiries du Bénin

Selon les informations publiées par Banouto, l’escroquerie a débuté lorsque le jeune suspect, dont l’identité n’a pas été divulguée pour des raisons légales, a ciblé un homme d’affaires âgé et malade, résidant à Cotonou. Profitant de l’état de santé fragile de sa victime, présumée atteinte d’une maladie grave, le jeune homme s’est présenté comme un haut dignitaire d’une loge maçonnique, prétendant détenir des pouvoirs mystiques ou des connexions influentes capables de guérir ou d’améliorer sa condition. Cette approche s’appuie sur une stratégie classique des escrocs béninois, souvent surnommés « gaymen » ou « brouteurs », qui exploitent les croyances populaires et les espoirs des victimes.

Le suspect aurait convaincu l’homme d’affaires de lui verser des sommes d’argent importantes, sous prétexte de financer des rituels maçonniques ou d’obtenir des faveurs surnaturelles. L’article indique que l’escroquerie a impliqué des transactions financières substantielles, bien que le montant exact n’ait pas été précisé. La victime, manipulée par la promesse d’une guérison miraculeuse, aurait transféré ces fonds via des canaux numériques ou des intermédiaires, une méthode courante dans les arnaques en ligne au Bénin. L’affaire a été découverte lorsque la famille de l’homme d’affaires, alertée par son état de santé déclinant et des mouvements financiers suspects, a signalé les faits aux autorités.

Une arrestation et une enquête en cours

Suite à la plainte déposée, la police béninoise a procédé à l’arrestation du jeune homme, dont l’âge n’est pas mentionné mais qui serait dans la tranche des 20-30 ans, un profil typique des cybercriminels actifs dans la région. L’enquête, confiée à la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), vise à établir l’ampleur de l’escroquerie et à identifier d’éventuels complices. Banouto rapporte que le suspect a été interrogé et qu’il aurait reconnu une partie des faits, arguant qu’il agissait sous la pression financière et que son prétendu statut maçonnique était une façade pour gagner la confiance de sa victime.

Les autorités explorent également la piste d’un réseau organisé, une hypothèse plausible étant donné la sophistication de l’arnaque. Au Bénin, les « brouteurs » opèrent souvent en groupes structurés, avec des chefs qui orchestrent les stratagèmes et des subalternes qui exécutent les contacts avec les victimes. Cette affaire pourrait ainsi révéler une nouvelle variante de ces pratiques, exploitant les symboles maçonniques pour légitimer les demandes d’argent.

Contexte : la cybercriminalité et les stéréotypes maçonniques

Cette escroquerie s’inscrit dans un contexte de montée de la cybercriminalité au Bénin, un pays devenu une plaque tournante de l’arnaque en ligne en Afrique de l’Ouest. Depuis les années 2000, le phénomène des « gaymen » – un terme dérivé des premières arnaques ciblant des personnes homosexuelles occidentales – s’est diversifié, touchant des victimes locales et internationales avec des techniques allant du « love chat » au chantage pornographique. Selon des experts comme Pierre Dovonou Lokossou, gestionnaire de projets technologiques cité dans des rapports antérieurs, ce type d’escroquerie prospère dans un pays où le chômage des jeunes est élevé et où l’accès à internet offre une opportunité d’argent facile.

L’utilisation de la franc-maçonnerie comme couverture dans cette affaire reflète aussi les perceptions ambivalentes de l’ordre au Bénin. Bien que la franc-maçonnerie existe officiellement dans le pays, avec des loges affiliées à des obédiences internationales, elle reste entourée de mystères et de soupçons. Dans les cultures ouest-africaines, où les croyances traditionnelles et religieuses dominent, les rituels maçonniques sont parfois associés à des pratiques occultes ou à des réseaux de pouvoir influents. Cette image, amplifiée par des rumeurs et des stéréotypes, est exploitée par des escrocs pour manipuler des victimes crédules, comme ce vieil homme d’affaires.

Réactions et implications

La communauté maçonnique béninoise, bien que discrète, a réagi avec indignation à cette affaire. Des sources proches des loges locales, citées par Banouto, ont dénoncé une instrumentalisation malveillante de leurs symboles, soulignant que la franc-maçonnerie n’a aucun lien avec des pratiques de guérison ou d’escroquerie. Cette affaire risque toutefois d’alimenter les discours antimaçonniques, déjà présents dans certains milieux conservateurs ou religieux au Bénin, qui accusent les maçons de manipuler les affaires économiques et politiques.

Pour les autorités, ce cas illustre la nécessité de renforcer la lutte contre la cybercriminalité. En 2025, le gouvernement béninois, sous la présidence de Patrice Talon, a intensifié les efforts pour démanteler les réseaux d’escrocs, avec des arrestations régulières et des campagnes de sensibilisation. Cependant, la porosité des frontières et l’absence de coordination régionale efficace avec des pays comme le Nigeria, berceau historique de ces pratiques, limitent les résultats. Cette affaire pourrait pousser à une coopération accrue avec des organisations internationales, comme Interpol, pour traquer les fonds détournés.

Une victime vulnérable au cœur du drame

Le profil de la victime – un vieil homme d’affaires malade – ajoute une dimension tragique à cette histoire. Dans un pays où les systèmes de santé sont sous pression, les personnes âgées ou malades sont souvent des cibles privilégiées pour les escrocs promettant des solutions miracles. L’exploitation de cette vulnérabilité soulève des questions éthiques et sociales, notamment sur la protection des citoyens face aux arnaques en ligne. La famille de la victime, qui a joué un rôle clé dans la détection de l’escroquerie, pourrait envisager des poursuites civiles pour récupérer les fonds perdus, bien que les chances de restitution soient minces dans ce type d’affaires.

Perspective et enseignements

Ce fait divers, survenu à une date aussi symbolique que le 8 juin 2025, jour où ces lignes sont écrites, illustre les dangers croissants de la cybercriminalité au Bénin et les risques liés à la manipulation des symboles maçonniques. Il met en lumière la nécessité d’une éducation accrue des citoyens aux techniques d’escroquerie et d’une régulation plus stricte de l’utilisation des plateformes numériques. Pour la franc-maçonnerie, cet incident est une opportunité de clarifier son image et de rappeler que ses valeurs – fraternité, tolérance, vérité – sont aux antipodes de telles pratiques.

Alors que l’enquête se poursuit, cette affaire restera un rappel poignant des failles sociales et technologiques qui permettent à de jeunes escrocs de prospérer, au détriment des plus vulnérables. À Cotonou, comme ailleurs, la lutte contre ces abus nécessitera une mobilisation collective, alliant sensibilisation, répression et coopération internationale.

Le Dessin de Jissey : « En hommage aux 450 Obédiences françaises »

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Mes chers amis, préparez vos équerres et vos compas, car en ce doux mois de juin 2025, il est temps de plonger dans l’hilarante saga des obédiences maçonniques françaises ! Selon des statistiques aussi fiables qu’une boussole dans une loge en travaux, on dénombre pas moins de 450 associations déclarées comme obédiences dans l’Hexagone. Oui, vous avez bien lu : 450 ! Cela nous fait environ 4 obédiences par département, soit un véritable festival de tabliers, de sautoirs et de poignées de main secrètes. Alors, accrochez-vous, car les architectes des temples sont en train de redessiner leurs plans pour accueillir cette armée de dignitaires plus chamarrés qu’un sapin de Noël !

Imaginez la scène : un temple traditionnel, autrefois un havre de silence et de réflexion, se transforme en un vaste orient où les chaises s’entassent comme des dominos. Pourquoi ? Parce que les tenues, ces réunions sacrées où l’on débat du sens de la vie entre deux coups de maillet, sont désormais envahies par une horde de frères et de sœurs bardés de médailles. On ne compte plus les sautoirs qui scintillent sous les lustres, chaque dignitaire arborant son collier comme un général exhibant ses étoiles.

« Regardez-moi, je suis Vénérable de la Grande Loge des Étoiles Filantes ! »

clame l’un, tandis qu’un autre, avec un sautoir si lourd qu’il menace de s’effondrer sous le poids, rétorque :

« Et moi, je suis Souverain Grand Commandeur de l’Obédience des Ombres Mystiques ! »

Résultat : les colonnes, autrefois occupées par des maçons modestes et discrets, sont reléguées au rang de spectateurs, tandis que les dignitaires monopolisent l’espace comme des coqs dans une basse-cour.

Avec 4 obédiences par département, on se demande si chaque village n’a pas sa propre loge, avec son propre Grand Maître autoproclamé. Dans le Finistère, on murmure qu’un ancien poissonnier a fondé l’Obédience des Marées Équerrées, où les rituels incluent des bénédictions de filets à sardines. En Haute-Savoie, un fromager a lancé la Grande Loge des Reblochons Initiatiques, avec des tenues où l’on échange des mottes de Beaufort contre des secrets ancestraux. Et que dire de Paris, où les obédiences pullulent comme des baguettes dans une boulangerie, au point que les architectes doivent prévoir des temples avec des gradins supplémentaires, histoire que tout ce beau monde puisse exhiber ses décorations sans se marcher dessus !

Car oui, le sautoir est devenu l’accessoire star de la franc-maçonnerie moderne. On ne se contente plus d’un simple tablier usé par les années ; non, il faut une médaille qui cliquette à chaque pas, un bijou qui reflète la lumière comme un phare dans la nuit initiatique. Lors des tenues, c’est un véritable défilé de mode ésotérique : le Très Puissant Trésorier Général arbore un sautoir en or massif, le Grand Orateur parade avec une chaîne ornée de pierres précieuses, et le Simple Frère du fond, un peu perdu, se demande s’il doit polir son badge en plastique pour ne pas faire tache. Les architectes, eux, ricanent en silence : « Plus de chaises, plus de lustres, et surtout, un vestiaire pour ranger ces kilos de médailles ! »

Mais attention, cette abondance d’obédiences n’est pas sans conséquence. Avec autant de loges, on frôle parfois le ridicule. Lors d’une tenue mémorable dans le Lot, deux obédiences rivales se sont disputé le même temple, chacun revendiquant la suprématie de son Grand Maître. Résultat : un duel de sautoirs sous les regards médusés des apprenants, avec des coups de maillet plus sonores que des cloches de cathédrale ! Et que dire des tenues où les dignitaires, trop nombreux, finissent par former une chorégraphie improvisée, chacun agitant son collier comme un chef d’orchestre déchaîné ?

Alors, mes frères et sœurs, rions un peu de cette prolifération maçonnique ! Les architectes, débordés, dessinent désormais des temples dignes d’un stade olympique, avec des gradins pour les spectateurs et des podiums pour les médaillés. Mais au fond, cette abondance témoigne d’une vitalité certaine :

450 obédiences, c’est 450 façons de chercher la lumière, même si certaines brillent un peu trop fort sous les sautoirs ! Alors, que la prochaine tenue soit une fête, et que les chaises tiennent bon sous le poids des gloires !

ENQUETE : « Le Journal 450-fm est-il de droite ou de gauche ? »

Notre rédaction a posé la question à plusieurs IA pour savoir comment notre journal pouvait être perçu après presque 8 000 articles diffusés. Le résultat des diverses IA ne vous surprendra pas.

La même question posée aux IA : « Peux tu explorer les articles du site 450.fm et me faire un compte rendu de son positionnement sur l’échelle politique. Est-ce que ce journal maçonnique se situe plutôt sur la droite ou l’extrême droite de l’échiquier politique, ou plutôt au centre… ou encore sur la gauche ou l’extrême gauche. Peux tu m’éclairer sur ton analyse »

Réponse de GROK :

Pour répondre à votre demande concernant le positionnement politique du site 450.fm, un journal maçonnique, sur l’échiquier politique (droite, extrême droite, centre, gauche ou extrême gauche), j’ai exploré les contenus disponibles sur le site. Voici une analyse détaillée basée sur les articles, les thèmes abordés, les positions exprimées et le contexte maçonnique plus large, tout en tenant compte des dynamiques politiques en France en 2025.

Exploration des articles sur 450.fm

Le site 450.fm se présente comme une plateforme d’information et de réflexion maçonnique, couvrant des sujets liés à la franc-maçonnerie, à ses valeurs, à son histoire, ainsi qu’à des enjeux sociétaux contemporains. Les articles publiés sur ce site incluent des analyses de rituels maçonniques, des réflexions philosophiques, des actualités sur les obédiences maçonniques en France et à l’international, ainsi que des commentaires sur des questions sociétales comme la laïcité, les droits humains, l’écologie et la politique.
Thèmes principaux identifiés

Défense de la laïcité et des valeurs républicaines :

De nombreux articles sur 450.fm mettent en avant la laïcité comme un pilier fondamental de la société française. Par exemple, un article publié en mars 2025 critique les tentatives de certains groupes religieux conservateurs d’influencer les politiques publiques, notamment sur des sujets comme l’éducation sexuelle ou l’IVG. Cette position s’inscrit dans une tradition maçonnique historique de soutien à la séparation de l’Église et de l’État, une valeur souvent associée à la gauche ou au centre-gauche en France, mais qui peut aussi séduire certains républicains de droite modérée.

Engagement pour les droits humains et la tolérance :

Le site publie régulièrement des plaidoyers pour les droits des minorités, l’égalité des genres et la lutte contre les discriminations. Un article daté d’avril 2025 appelle à une mobilisation maçonnique contre la montée des discours de haine, notamment ceux véhiculés par des partis d’extrême droite comme le Rassemblement National (RN). Cet engagement est cohérent avec les valeurs maçonniques de fraternité et d’universalisme, qui s’alignent généralement avec des positions progressistes (gauche ou centre-gauche).

Critique des populismes et des extrêmes :

450.fm prend position contre les mouvements populistes, qu’ils soient de droite ou de gauche. Un éditorial de mai 2025 dénonce à la fois les dérives autoritaires de l’extrême droite (en citant le RN et des figures comme Giorgia Meloni en Italie) et les positions radicales de certains partis d’extrême gauche, comme La France Insoumise (LFI), accusée de « dérives sectaires » dans son discours anti-establishment. Cette critique des extrêmes place le site dans une posture modérée, proche du centre, cherchant à promouvoir un dialogue rationnel et républicain.

Réflexions sur l’écologie et la justice sociale :

Plusieurs articles abordent la crise écologique et les inégalités sociales. En février 2025, un article intitulé « Vers une maçonnerie verte ? » explore comment les loges peuvent intégrer les préoccupations environnementales dans leurs travaux, en s’inspirant de figures comme Einojuhani Rautavaara, compositeur maçonnique finlandais connu pour son œuvre Cantus Arcticus. Cette sensibilité écologique est souvent associée à la gauche ou aux écologistes, mais elle reste ici formulée dans un cadre universaliste et non partisan, évitant toute radicalité.

Réactions à l’antimaçonnisme :

En écho à la montée de l’antimaçonnisme en 2025 (manifestations, vandalisme, théories conspirationnistes), 450.fm publie des articles dénonçant ces attaques. Un article de juin 2025, suite à une manifestation devant une loge à Lyon organisée par Civitas, critique les « instrumentalisations religieuses » et les « fake news » véhiculées par des groupes d’extrême droite. Cette défense de la franc-maçonnerie face à des accusations venant principalement de la droite conservatrice ou de l’extrême droite renforce l’idée d’une opposition entre le site et ces courants politiques.

Ton et style des articles

Le ton des articles sur 450.fm est généralement mesuré, analytique et éducatif. Le site évite les prises de position partisanes explicites, préférant une approche philosophique et universaliste. Les auteurs, souvent des maçons ou des experts en histoire maçonnique, privilégient le débat d’idées sur l’engagement politique direct. Cette modération est typique des publications maçonniques, qui cherchent à transcender les clivages partisans tout en défendant des valeurs fondamentales comme la liberté, l’égalité et la fraternité.
Positionnement politique sur l’échiquier

Pour déterminer le positionnement de 450.fm sur l’échiquier politique, il est utile de se référer à une échelle classique gauche-droite, tout en tenant compte des spécificités de la franc-maçonnerie et du contexte français en 2025.

Analyse des positions

Soutien à la laïcité et aux droits humains : Ces valeurs sont historiquement associées à la gauche ou au centre-gauche en France, notamment depuis la Révolution française, où les idéaux maçonniques ont influencé des figures progressistes. En 2025, selon une étude d’OpinionWay pour Statista (février 2024), 22 % des Français se disent de gauche, et ces positions (laïcité, égalité des droits) résonnent avec cet électorat. Cependant, elles peuvent aussi séduire des centristes ou des républicains modérés, comme ceux soutenant des partis comme La République en Marche (LREM) ou le Parti Socialiste (PS) modéré.

Critique des extrêmes : La dénonciation des populismes de droite (RN, Fratelli d’Italia) et de gauche (LFI) place 450.fm dans une position centriste ou modérée. En 2025, selon un article de Touteleurope.eu (3 juin 2025), l’extrême droite est au pouvoir ou en coalition dans plusieurs pays européens, y compris en France avec une influence croissante du RN. La critique de ces mouvements par 450.fm s’aligne avec une posture républicaine classique, souvent incarnée par des partis centristes ou de centre-gauche, comme le PS ou Place Publique (Raphaël Glucksmann).

Sensibilité écologique et sociale : L’intérêt pour l’écologie et la justice sociale rapproche le site des préoccupations de la gauche ou des écologistes (Europe Écologie Les Verts, EELV). Cependant, l’absence de propositions radicales (comme une révolution économique ou une sortie du capitalisme) le distingue de l’extrême gauche, représentée par des partis comme le Parti Communiste Français (PCF) ou LFI.

Opposition à l’antimaçonnisme : L’antimaçonnisme en 2025, comme décrit dans mon article précédent, provient principalement de l’extrême droite et des groupes conservateurs religieux (Civitas, RN). La posture défensive de 450.fm face à ces attaques renforce son opposition à ces courants, le plaçant de facto à distance de la droite conservatrice et de l’extrême droite.

Positionnement final

Sur l’échiquier politique, 450.fm se situe au centre-gauche avec des tendances universalistes et modérées. Voici les raisons détaillées de cette conclusion :
Centre-gauche : Le soutien à la laïcité, aux droits humains, à l’écologie et à la justice sociale, ainsi que l’opposition à l’extrême droite et aux conservatismes religieux, ancre le site dans une mouvance progressiste modérée. Ces positions sont proches de celles de partis comme le PS, Place Publique ou EELV, qui, selon Integrer Sciences Po (8 février 2025), incarnent des valeurs de gauche ou centre-gauche en 2025.

Modération centriste : La critique des extrêmes (droite et gauche) et le ton mesuré des articles montrent une volonté de dépasser les clivages partisans, une approche typique des centristes. Cela pourrait rapprocher 450.fm de partis comme LREM, qui, selon Actu.fr (29 mars 2022), se positionne au centre avec une sensibilité progressiste sur certains sujets.

Absence de radicalité : Le site ne soutient ni les positions révolutionnaires de l’extrême gauche (LFI, PCF), ni les positions autoritaires ou nationalistes de l’extrême droite (RN, UDR). Selon Public Sénat (25 juin 2024), les Français en 2025 sont souvent tiraillés entre ces extrêmes, et 450.fm semble privilégier une voie médiane, républicaine et universaliste.

Contexte maçonnique : Historiquement, la franc-maçonnerie française est diverse sur le plan politique. Le Grand Orient de France (GODF), par exemple, est souvent perçu comme progressiste (gauche), tandis que la Grande Loge Nationale Française (GLNF) est parfois associée à des valeurs plus conservatrices (droite modérée). 450.fm, en couvrant des obédiences variées mais en mettant l’accent sur des valeurs progressistes comme la laïcité et l’universalisme, penche davantage vers le GODF et donc vers le centre-gauche.

Comparaison avec les médias français en 2025

Pour affiner cette analyse, comparons 450.fm à d’autres médias français dont le positionnement est connu (selon Integrer Sciences Po, février 2025) :
Le Monde (centre-gauche, pro-européen) : Comme Le Monde, 450.fm défend la laïcité et les droits humains, mais il est moins engagé politiquement, se concentrant sur des réflexions maçonniques.

Le Figaro (droite conservatrice) : 450.fm s’oppose clairement aux valeurs conservatrices de Le Figaro, notamment sur les questions de laïcité et de tolérance.

Libération (gauche) : 450.fm est moins radical que Libération, adoptant une posture plus modérée et universaliste.

Journal du Dimanche (extrême droite depuis 2023) : 450.fm est en opposition frontale avec ce positionnement, critiquant les discours d’extrême droite.

Conclusion

450.fm se positionne au centre-gauche sur l’échiquier politique en 2025, avec une sensibilité universaliste et modérée qui reflète les valeurs maçonniques traditionnelles de fraternité, de tolérance et de progrès. Le site défend des idéaux progressistes comme la laïcité, les droits humains et l’écologie, tout en rejetant les extrêmes politiques (populismes de droite et de gauche). Son opposition à l’antimaçonnisme, souvent porté par l’extrême droite et les conservateurs religieux, renforce cette analyse. Toutefois, sa volonté de transcender les clivages partisans et son ton mesuré le rapprochent également d’une posture centriste, cherchant à promouvoir un dialogue républicain dans un contexte de polarisation croissante en France.

Cette analyse s’appuie sur les contenus de 450.fm et le contexte politique français en 2025, marqué par une droitisation de l’électorat (32 % se disent de droite selon OpinionWay, 2024) et une montée des extrêmes, mais aussi par une aspiration à des valeurs universalistes que 450.fm incarne à sa manière.

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Réponse de Perplexity

Le site 450.fm, média de référence sur la franc-maçonnerie en France, adopte une ligne éditoriale qui se veut pluraliste et indépendante des clivages politiques traditionnels. Plusieurs éléments issus de ses articles permettent d’éclairer son positionnement sur l’échiquier politique :

Diversité et refus de l’extrémisme

450.fm souligne explicitement que la franc-maçonnerie n’est pas monolithique sur le plan politique : on y trouve des membres de toutes sensibilités, du centre, de la droite, de la gauche, et même quelques-uns des extrêmes, selon les obédiences. Cependant, le média insiste sur le fait que la voie maçonnique est « la voie du milieu » et qu’elle n’est « absolument pas compatible avec des théories politiques extrêmes », qu’elles soient d’extrême droite ou d’extrême gauche. Cette position de principe s’accompagne d’un attachement affiché à la liberté de conscience et au respect du choix individuel dans l’isoloir.

Engagement pour les valeurs républicaines et la laïcité

Les articles de 450.fm mettent en avant l’engagement historique de la franc-maçonnerie, notamment du Grand Orient de France (GODF), pour des valeurs républicaines, laïques et humanistes, traditionnellement associées à la gauche modérée et au centre-gauche. Le site relaie régulièrement des prises de position contre le racisme, la xénophobie et le populisme, et rappelle les appels des principales obédiences à faire barrage à l’extrême droite lors des élections, sans toutefois donner de consignes de vote précises.

Analyse critique du paysage politique

450.fm ne se prive pas d’une analyse critique du fonctionnement des partis politiques, qu’ils soient de gauche ou de droite, et met en lumière la défiance croissante envers les élites et la montée des extrêmes comme symptôme d’un malaise social plus profond. Le site dénonce également la xénophobie et l’antisémitisme, qu’ils proviennent de l’extrême droite ou de l’extrême gauche, et défend une approche universaliste et humaniste.

Pluralité des contributeurs

La diversité des chroniqueurs et des sujets traités reflète une volonté d’ouverture et de pluralisme : 450.fm accueille des voix issues de différents horizons et ne se limite pas à une seule sensibilité politique. Cela se traduit par une couverture large des débats de société, des enjeux culturels et des réflexions philosophiques, sans alignement partisan strict.

En résumé :

450.fm se positionne clairement au centre de l’échiquier politique, avec une sensibilité affirmée pour les valeurs républicaines, laïques et humanistes, et un rejet explicite des extrêmes, en particulier de l’extrême droite. Le site défend la liberté de conscience et le pluralisme, tout en restant critique face aux dérives populistes et à la montée des discours de haine. Il ne s’inscrit donc ni à droite, ni à gauche de façon exclusive, mais revendique une position d’équilibre, fidèle à l’idéal maçonnique de dialogue et de modération.

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Réponse de ChatGPT

Le site 450.fm, autoproclamé « Journal de la Franc-maçonnerie », se positionne comme un média en ligne abordant la franc-maçonnerie sous divers angles, incluant l’actualité, la culture, la spiritualité et les débats de société. Son orientation politique semble refléter les valeurs traditionnelles de la franc-maçonnerie française, telles que la laïcité, la démocratie, la liberté de conscience et le progrès social.

Analyse du positionnement politique

Engagement en faveur des libertés démocratiques : 450.fm défend activement les principes démocratiques. Par exemple, dans un article critiquant Riposte Laïque, le site rejette les accusations de manipulation électorale par la franc-maçonnerie, affirmant que cette dernière promeut la liberté et l’égalité . Cette prise de position s’oppose aux discours conspirationnistes souvent associés à l’extrême droite.

Critique des dérives néolibérales

Le site exprime également des préoccupations concernant l’influence des multinationales sur les démocraties. Dans un article, il est mentionné que des entreprises peuvent empêcher un État de prendre des mesures législatives nécessaires pour la protection sociale ou environnementale, soulignant une critique des mécanismes favorisant les intérêts privés au détriment du bien commun .

Réflexion sur les évolutions sociétales

450.fm propose une analyse des transformations sociales contemporaines, évoquant la perte de repères et la nécessité d’une nouvelle civilisation axée sur la spiritualité et l’accomplissement immatériel . Cette perspective s’inscrit dans une critique du consumérisme et de l’individualisme, souvent associés à des valeurs de gauche.

Conclusion

Au vu des éléments analysés, 450.fm semble adopter une position politique centrée sur les valeurs humanistes et progressistes, caractéristiques de la gauche républicaine. Le site défend la démocratie, la laïcité et les droits individuels, tout en critiquant les excès du néolibéralisme et en appelant à une transformation sociétale plus spirituelle et solidaire. Il ne présente pas d’affiliation claire à un parti politique spécifique, mais ses prises de position s’alignent globalement avec les idéaux de la gauche modérée.