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Révélation cosmique : Plongez dans l’univers mystique de Princeton

Cet été, dans le cadre de nos lectures estivales à la découverte d’un passé littéraire souvent méconnu des moins de 20 ans, nous nous plongeons dans La Gnose de Princeton de Raymond Ruyer. Cet ouvrage, publié pour la première fois en 1974 et révisé en 1983, nous transporte dans une exploration audacieuse de la philosophie, de la théologie et de la science.

Raymond Ruyer (1902-1987), né dans les Vosges, de parents Lorrains et Alsaciens, a été un brillant élève de l’École normale supérieure, devenant agrégé et docteur. Professeur à l’université de Nancy, il a participé à la Seconde Guerre mondiale et a été prisonnier de guerre de 1940 à 1945. Ses travaux académiques ont souvent été réalisés en collaboration avec ses fils, Bernard et Dominique.

Précédant le sommaire et la préface de 1977, dans ses propos tenant lieu d’introduction, Raymond Ruyer pose le cadre de son récit en affirmant qu’il est en communication avec un groupe informel de scientifiques américains de l’université de Princeton.

L’Université de Princeton, située à Princeton, dans le New Jersey, aux États-Unis, est l’une des institutions d’enseignement supérieur les plus prestigieuses et historiques du monde. Fondée en 1746 sous le nom de College of New Jersey, elle a été rebaptisée Princeton University en 1896. Membre de la célèbre Ivy League, Princeton se distingue par son excellence académique, ses recherches de pointe et son campus pittoresque.

Ledit groupe informel, prétendument formé dans les années 1960, cherche à renverser le positivisme matérialiste en élaborant une philosophie et une théologie scientifiques.

La première partie : La science néo-gnostique

Elle explore les fondements de ce que Ruyer appelle la science néo-gnostique, mélangeant philosophie, théologie et pensée scientifique.

Dans « Le monde à l’envers et le monde à l’endroit », Raymond Ruyer examine comment les vues conventionnelles du monde sont souvent inversées, suggérant une réalité plus complexe sous la surface et plonge ensuite, avec ses « Cosmologie » dans les distinctions philosophiques entre la réalité externe et la conscience interne.

Armes de Princeton

Il traite de perception introspective en soutenant que la connaissance de soi et la vision intérieure ne dépendent pas de la vue physique mais d’une compréhension innée du soi. Il nous apprend avec son interconnexion des domaines et des holons (entités qui sont à la fois des parties et des touts). Il dresse une tableau des différents royaumes de l’existence et de la façon dont ils sont reliés, formant ainsi un tout cohérent à travers des parties individuelles.

Il développe plusieurs théories, proposant une conscience cosmique quasi universelle, une vision sans yeux et le concept de l’Aveugle absolu.

L’évolution biologique et la continuité de la vie sont aussi abordées.

La deuxième partie de La Gnose de Princeton

Elle s’aventure dans des concepts plus ésotériques et spéculatifs, approfondissant les enseignements et les doctrines de ce que Ruyer appelle La Gnose de Princeton.

Cette partie explore des idées qui défient la compréhension conventionnelle, invitant le lecteur à considérer des perspectives alternatives sur le temps, l’espace, et la nature de l’univers.

Raymond Ruyer introduit l’idée provocatrice que le temps pourrait s’écouler à rebours. Ce concept rappelle certaines théories physiques modernes sur la symétrie temporelle. Il utilise cette notion pour questionner notre perception linéaire du temps, suggérant que ce que nous percevons comme le passé pourrait potentiellement influencer le futur de manière rétroactive. Cela pourrait être vu comme une critique de la pensée scientifique conventionnelle qui voit le temps comme une progression unidirectionnelle.

Il traite du concept des participables et du participable universel où comment les entités participent aux processus universels et à la nature participative de l’existence. Raymond Ruyer suggère aussi l’existence d’un langage fondamental et universel sous-jacent à toute communication. Une véritable « langue maternelle » universelle.

Avec les principes théologiques du néo-gnosticisme, l’auteur expose les fondements de ladite théologie, qui combine des éléments de mysticisme gnostique avec une approche scientifique. Il propose une vision de la divinité et de l’univers qui rejette le matérialisme et embrasse une forme de panthéisme ou de panpsychisme scientifique. Cette théologie cherche à réconcilier la science moderne avec des concepts spirituels anciens, offrant une alternative au paradigme matérialiste.

Raymond Ruyer voit l’humanité comme une entité qui s’étend à travers le temps, ayant un impact durable sur l’histoire et l’univers. Cette notion de « géant temporel » suggère que les actions humaines ont des répercussions qui transcendent les générations, influençant le cours de l’histoire et l’évolution de la conscience universelle. Cela peut être perçu comme une réflexion sur la responsabilité collective et l’importance de la sagesse intergénérationnelle.

Avec ce « déflicelage » (unbundling) de l’esprit dans l’univers Raymond Ruyer discute de la manière dont l’esprit, ou la conscience, peut se fragmenter et se reconstituer dans l’univers. Cette idée d’ « unbundling » suggère que la conscience n’est pas fixe, mais fluide et adaptable, capable de s’étendre et de se contracter en réponse aux influences universelles. Cela rappelle certaines notions de la métaphysique et de la psychologie transpersonnelle.

Cette deuxième partie de La Gnose de Princeton est une exploration audacieuse et imaginative des doctrines ésotériques qui défient la pensée conventionnelle. L’auteur utilise des concepts complexes pour inviter le lecteur à repenser sa compréhension de la réalité, du temps, et de la conscience. Pour un lecteur franc-maçon, ces chapitres pourraient offrir des perspectives stimulantes sur la nature de l’existence et la quête de la vérité, alignées avec les valeurs de recherche de la connaissance et de la sagesse spirituelle.

Version espagnole

Dans la troisième partie, Raymond Ruyer se concentre sur les applications pratiques et les implications philosophiques de la sagesse et de la foi néo-gnostiques.

Il explore comment ces idées peuvent être intégrées dans la vie quotidienne et comment elles influencent la perception de la réalité, la construction psychologique, et les concepts de mort et d’immortalité.

Cette dernière partie offre une réflexion profonde sur la manière dont les idées néo-gnostiques peuvent être appliquées à la vie quotidienne. Raymond Ruyer présente une vision de la sagesse et de la foi qui intègre la psychologie, la créativité, et la spiritualité, proposant des moyens de surmonter les limitations mentales et de transcender la mort.

Cette partie est essentielle pour comprendre comment les concepts philosophiques et théologiques présentés dans les premières parties peuvent se manifester dans l’expérience humaine pratique, offrant des outils pour l’autodéveloppement et la transformation spirituelle.

Raymond Ruyer, à travers cette troisième partie, propose et encourage à aller vers une recherche de la sagesse intérieure, de la transformation personnelle et de la compréhension profonde de la nature de l’existence. Ces idées résonnent particulièrement avec les valeurs de nombreux mouvements spirituels et philosophiques, y compris la franc-maçonnerie, qui valorisent la quête de la connaissance et la croissance personnelle.

Le livre inclut une bibliographie exhaustive et une partie pour les critiques et commentaires, offrant un contexte et un éclairage supplémentaires sur le travail de Ruyer et sa réception.

La Gnose de Princeton est une exploration satirique mais profonde des idées scientifiques et philosophiques. À travers un récit fictif de communication avec un groupe de scientifiques de Princeton, Raymond Ruyer critique le positivisme matérialiste et présente une vision de l’univers comme entité vivante et consciente. L’ouvrage mélange l’humour avec des réflexions philosophiques profondes, invitant les lecteurs à repenser leur compréhension de la réalité, de la conscience et du cosmos.

Cet ouvrage est une réflexion sur la condition humaine, nos croyances et notre place dans l’univers, et il se distingue par son mélange unique de sérieux philosophique et d’ironie.

Pour un franc-maçon, Raymond Ruyer offre un livre qui pourrait être d’un grand intérêt, à la fois par ses thèmes philosophiques et par son exploration de la relation entre science et spiritualité.

Raymond Ruyer, en 1973

En abordant des thématiques telles que la quête de la connaissance, l’esprit de la Renaissance et l’Humanisme, la symbolique et l’allégorie, la spiritualité et le sacré, l’éthique, la sagesse et l’interconnexion universelle, la franc-maçon pourrait voir La Gnose de Princeton une œuvre stimulant la réflexion, proposant une synthèse audacieuse entre science et spiritualité, et offrant de nouvelles perspectives sur la quête de la vérité, la compréhension de l’univers et la place de l’homme dans celui-ci. L’approche de Ruyer, mêlant humour, critique et profondeur philosophique, pourrait être particulièrement appréciée dans le contexte maçonnique, où l’ouverture d’esprit et la recherche de la sagesse sont des valeurs fondamentales.

La Gnose de Princeton 

Raymond Ruyer – Fayard, Coll. Pluriel, 1974, éd. revue et augm. 1983, 448 pages

Sur des sites de livres anciens et nouveaux, à partir de 3,25 €

Comment se préparer au degré d’apprenti ?

De notre confrère freemasonscommunity.life

Si votre demande d’admission dans la franc-maçonnerie a récemment été acceptée et que vous attendez votre diplôme d’apprenti, vous vous demandez peut-être comment vous préparer. La bonne nouvelle est que le plus dur est déjà derrière vous ! Explorons ce que vous devez savoir et faire pour vous préparer à cette étape importante de votre parcours maçonnique.

Les bases de la préparation

  1. Détendez-vous et attendez : la chose la plus importante à comprendre est qu’aucune étude ou préparation approfondie n’est requise avant d’obtenir votre diplôme d’apprenti. Vous avez déjà fait le plus dur en prenant la décision de devenir franc-maçon, en trouvant un franc-maçon à qui demander de vous joindre, en remplissant une pétition et en étant accepté par la loge. Maintenant, votre tâche principale consiste simplement à attendre votre date d’initiation.
  2. Comprendre les fondements scripturaires : Bien que vous n’ayez pas besoin d’étudier, il est utile de comprendre que de nombreuses leçons morales de la franc-maçonnerie sont basées sur les Écritures. Dans de nombreuses loges, en particulier aux États-Unis, ces enseignements proviennent souvent de la version King James de la Sainte Bible. Cependant, cela peut varier en fonction de votre situation géographique et de la loge concernée.
  3. La légende d’Hiram Abiff : Les leçons enseignées dans le cadre de ce diplôme sont en grande partie basées sur une légende concernant un homme nommé Hiram Abiff. Bien qu’il ne soit pas nécessaire de connaître cette légende à l’avance, le fait de savoir qu’elle constitue une partie centrale des enseignements peut vous aider à vous préparer mentalement à ce qui va arriver.

Points importants à retenir

  1. Enseignements moraux, pas doctrine religieuse : La franc-maçonnerie utilise des histoires bibliques et d’autres écritures pour enseigner des leçons morales applicables à la vie quotidienne. Il est essentiel de comprendre que ces enseignements ne sont pas destinés à remplacer les croyances religieuses ou les enseignements de l’Église. La franc-maçonnerie ne vise pas le salut ou l’au-delà, mais à devenir une meilleure personne dans cette vie.
  2. Ouverture d’esprit : Soyez prêt à aborder l’expérience avec un esprit ouvert. La franc-maçonnerie accueille les hommes de diverses confessions, à condition qu’ils croient en un Être suprême. Les leçons de morale sont conçues pour être universellement applicables, quelle que soit votre origine religieuse spécifique.
  3. Faites confiance au processus : rappelez-vous pourquoi vous avez choisi de devenir franc-maçon en premier lieu. Vous avez probablement fait confiance aux francs-maçons que vous connaissiez et admiré leur caractère. Cette confiance sera un élément essentiel de votre parcours.

Étapes pratiques

  1. Confirmez les Écritures utilisées : Demandez à votre loge quel(s) livre(s) sacré(s) sera/seront présent(s) sur l’autel lors de votre initiation. Cela peut varier selon les juridictions et les loges.
  2. Tenue vestimentaire appropriée : Il est conseillé de se renseigner sur le code vestimentaire à adopter pour votre initiation. De nombreuses loges ont des exigences ou des recommandations spécifiques.
  3. Libérez votre emploi du temps : assurez-vous de prévoir suffisamment de temps pour votre diplôme. C’est un événement important et vous ne voulez pas vous sentir pressé.
  4. Réfléchissez à votre décision : prenez le temps de réfléchir aux raisons pour lesquelles vous avez choisi de devenir franc-maçon. Cette réflexion personnelle peut vous aider à aborder le diplôme avec le bon état d’esprit.

À quoi s’attendre

Bien que les détails spécifiques du diplôme ne soient pas révélés à l’avance, vous pouvez vous attendre à :

  1. Une cérémonie riche en symbolisme et en enseignements moraux
  2. Pour rencontrer et échanger avec vos futurs frères du métier
  3. Pour commencer à apprendre les principes et les valeurs de la franc-maçonnerie

N’oubliez pas que les francs-maçons de votre loge sont là pour vous guider et vous soutenir. Ils souhaitent que vous viviez une expérience enrichissante et positive lorsque vous franchirez cette étape importante.

Conclusion

La préparation à votre diplôme d’apprenti est davantage une question de préparation mentale et émotionnelle que d’étude ou de mémorisation d’informations. Ayez confiance dans le processus, abordez-le avec un esprit ouvert et rappelez-vous que les francs-maçons qui dirigeront votre initiation ont également été à votre place. Ils comprennent votre nervosité ou votre incertitude et sont là pour vous guider dans cette étape importante de votre parcours maçonnique.

Votre initiation en tant qu’apprenti n’est pas une fin, mais un début. C’est la première étape sur un chemin de croissance morale et intellectuelle au sein de la fraternité de la franc-maçonnerie. Profitez de l’expérience et bienvenue dans le métier !

Bilan de mon dernier voyage : déceptions et coups de coeur

Par Laurent Ridel et son site decoder-eglises-chateaux.fr

Aujourd’hui, je vous raconte mon dernier voyage. J’ai passé quelques jours à Soissons et aux alentours. Comme d’habitude, quelques petites mésaventures ont émaillé mes visites d’églises et de châteaux. Ça a commencé dès Soissons, sous-préfecture du département de l’Aisne. La ville était une étape incontournable dans mon tour de France des cathédrales (j’en suis à 74). 

Les photos dans les livres laissaient augurer une belle architecture gothique. Malheureusement, la cathédrale était emprisonnée dans des échafaudages à l’extérieur et surtout à l’intérieur.

Bien sûr ce type de travaux est nécessaire, mais on espère toujours en tant que visiteur éviter de tomber dessus. Il me faudra revenir à Soissons dans quelques années pour mieux vous en parler. 

J’ai cherché à me consoler avec l’autre monument phare de la région : le magnifique château de Pierrefonds. Un lieu que j’avais visité en 2011. Avant d’entrer dans le château, j’ai cherché un point de vue pour prendre une photo générale des lieux. La visite s’annonçait mal : j’apercevais des échafaudages.

À croire qu’une équipe s’est amusée à démonter ceux de la cathédrale de Soissons pour les remonter ici. 

Contrairement aux apparences, Pierrefonds est un château essentiellement du XIXe siècle. Napoléon III donna carte blanche à l’architecte Viollet-le-Duc pour transformer ce qui était devenu une ruine en une résidence impériale. Sur ce chantier, Viollet-le-Duc s’est fait plaisir comme les équipes de Disney se sont amusées à dessiner le château de la Belle au bois dormant. 

L’architecte n’a pas manqué de se faire représenter au milieu de son œuvre : déguisé en pèlerin, il accueille les visiteurs qui franchissent le portail de la chapelle du château.

On le reconnaît par comparaison avec le grand portrait installé dans une autre pièce. 

La légende de la photo a éveillé mon esprit taquin. Il y est indiqué que la photo date d’entre 1875 et 1884. Je me permets d’aider les auteurs de la légende. Sachant que Viollet-le-Duc meurt en 1879, je resserrerai la fourchette chronologique. À moins que notre homme n’ait été empaillé puis photographié 🙂.

Au-delà de l’architecture, Pierrefonds fascine par ses monstres sculptés. Tous sont issus de dessins de Viollet-le-Duc. Pour lui, les monstres étaient les animaux qui n’avaient pas pu monter dans l’arche de Noé.

Vous reconnaissez cette chimère ? Je vous l’avais montrée dans ma précédente infolettre. 

Conformément à la tradition médiévale, Viollet-le-Duc sait qu’un monstre « réussi » est le fruit d’un croisement entre plusieurs animaux. Ici, une tête et un bec de pélican sont montés sur un corps aussi musclé qu’un lion, mais les pattes palmées rappellent un amphibien et les ailes une chauve-souris. 

Partons maintenant vers un lieu moins connu : Ourscamp. C’est une abbaye cistercienne située au nord de Compiègne. Sans surprise, j’ai retrouvé les bâtiments conventuels pris dans des échafaudages. Le site bénéficie en effet de subventions dans le cadre de la mission Bern. 

Ici, je suis tombé sur une véritable conjuration sonore. D’un côté, des ouvriers découpaient les pierres de restauration à la meuleuse ; de l’autre, un tracteur-tondeuse enchaînait les allers-retours parmi les ruines en herbe de l’église. Je me suis réfugié dans l’ancienne infirmerie transformée en chapelle. 

J’y trouvais seulement un homme en prière. Retour du silence… pour un bref moment. Un jeune religieux entra, marcha jusqu’à l’autel, se glissa derrière. Je ne le voyais plus, mais il me sembla remplir un sac de déchets et de bouteilles qu’il eut la maladresse de faire tomber sur le sol pavé. Le choc réveilla l’homme en prière et le fit sortir. Quant à moi, je m’enfuis. 

Avant mon départ de cette abbaye maudite, j’ai jeté un dernier regard sur l’entrée. C’est alors que je l’ai aperçue. 

Une grosse bête velue orne le fronton. Un lion ?

Je me suis alors souvenu de la légende locale que j’avais lue dans l’ancienne infirmerie. Au VIIe siècle, tandis que saint Éloi faisait bâtir une église, un ours dévora un bœuf qui tirait un chariot rempli des pierres de construction. Le saint trouva vite un remplaçant : il dompta l’ours et le fit atteler. C’est donc un ours qu’on voit figurer. Une légende que je pense largement inspirée par le nom de l’abbaye : Ourscamp.

Le lendemain, j’ai senti une pointe de nostalgie. J’allais revoir un monument que j’avais visité en 2018, au début de l’aventure « Décoder les églises et les châteaux ». Eh oui, ça fait maintenant plus de 6 ans que j’essaie de vous faire voyager et de vous aider à lire le patrimoine médiéval. 

Retour donc à Notre-Dame de Laon, l’une des cathédrales les plus sous-estimées de France.

J’aime beaucoup cette église même si, cette année, mon impression fut moins enthousiaste que la dernière fois. Je ne retrouvais pas la même luminosité. La faute probablement aux échafaudages montés à l’extérieur au niveau des fenêtres…

Par contre, dans les tours, j’ai retrouvé les bœufs de pierre aussi sympathiques que la Vache qui rit. La légende raconte qu’ils sont un hommage à leur rôle de transport lors du chantier de la cathédrale. 

Dans mes circuits touristiques, je réserve toujours une place à l’improvisation. Je sors des sentiers battus et m’arrête auprès d’églises plus modestes que les cathédrales ou les abbayes. Parfois, je tombe sur des surprises. Ainsi l’église de Martigny-Courpierre
Nous sommes à proximité du Chemin des dames, triste nom de bataille pendant la Première Guerre mondiale. Beaucoup d’églises du secteur ont été rayées de la carte. Celle de Martigny-Courpierre fut audacieusement relevée dans un style Art déco. L’intérieur est coloré par les vitraux, les peintures, les mosaïques et la céramique.  Peu de visiteurs s’arrêtent aussi à Vorges. L’église de ce bourg affiche une grande rose de façade et un chemin de ronde au-dessus de sa tour signale les préoccupations défensives des habitants. Au passage, je vous rappelle mon article sur les églises fortifiées.  
À l’intérieur, je retiendrai cet autel. 
Une télévision remplace le tabernacle ! J’avoue ne pas bien comprendre ce dispositif insolite. La paroisse cherche-t-elle à nous démontrer que les écrans sont nos nouveaux dieux ? Vos propositions d’interprétation sont les bienvenues.  Dans le secteur de Soissons, l’amateur de patrimoine médiéval que je suis doit passer par Coucy et son château fort. Qu’est-ce que j’en ai pensé ? Couci-couça. Jadis ce site castral surpassait les plus gros châteaux royaux par la dimension de ses tours. Mais son démantèlement par Mazarin puis son dynamitage par les Allemands en 1917 lui ont fait ravaler sa superbe. Le colossal donjon — 54 m de haut — est devenu un tas d’éboulis. 
Des tours d’angle, il ne reste que les rez-de-chaussée et les niveaux enterrés. La disparation de Coucy est l’une des plus grandes pertes du patrimoine français. Au moins, je n’ai repéré aucun échafaudage.   Le lendemain, la déception de Coucy fut compensée par la visite d’un autre château dont les photos ne cessaient de m’intriguer. De Septmonts, je vous ai parlé dans l’article sur les châteaux les plus insolites de France. Son architecture faite d’imbrications de cylindres surprend. 
Pour ce site, la commune a fait quelque chose d’incroyable : après avoir acheté le domaine abandonné, elle a rendu son accès totalement libre : non seulement vous pouvez en faire le tour, mais aussi entrer et monter les 6 étages. Lors de ma venue, il n’y avait personne, sauf un touriste étranger sur le point de partir. Je me suis retrouvé maître du château. Du haut de la terrasse, le visage fouetté par le vent, j’ai eu un moment le sentiment d’être le châtelain qui contemple son domaine 😊 Bonnes visites, 
Laurent Ridel, le décodeur d’églises et de châteaux

Pourquoi la maîtrise des arts libéraux et des sciences est essentielle à la pratique de la franc-maçonnerie

De notre confrère brotherallatt.substack.com – Par DARREN ALLATTDARREN ALLATT

J’allais écrire un autre article aujourd’hui, traitant de la signification de « La franc-maçonnerie est une science progressiste », lorsque j’ai fait une découverte qui remodèle complètement la façon dont nous devons pratiquer la franc-maçonnerie. Une découverte si profonde que je dois la partager avec vous maintenant.

Dans le cadre de la rédaction de cette newsletter, j’ai utilisé l’IA pour m’aider à composer mes pensées en quelque chose de plus cohérent que ce qui sort de mon cerveau. En gros, cela me donne un autre « être » sur lequel rebondir pour développer ma propre compréhension, puis restructurer toutes ces informations brutes et m’aider à rédiger l’article final.

Mais pour ce faire, j’ai étudié parallèlement la littérature. Enfin, plus précisément, la manière dont la littérature est composée. Cela est nécessaire pour pouvoir apprendre à l’IA comment écrire.

C’est ici qu’apparaît la découverte que je partage avec vous aujourd’hui.

Pour inciter une IA à écrire, il faut lui donner des instructions précises. Il faut lui dire comment on veut que les phrases soient écrites. Quel langage utiliser. Quel style, quel ton, quel vocabulaire. Quel point de vue doit-elle adopter. Doit-elle écrire des phrases actives ou passives. Il faut vraiment la programmer, par le biais de votre invite, pour produire le résultat.

Tout ce que nous tenons pour acquis lorsque nous lisons ou écrivons est dans une certaine mesure intuitif ou appris par la pratique. Cela vient principalement de notre scolarité. Mais beaucoup ne s’aventurent jamais dans les profondeurs de l’écriture littéraire de la même manière qu’ils s’engageraient dans l’écriture d’un programme informatique. Mais mes études secondaires m’ont amené là-bas.

Alors, quand j’ai fait des recherches sur « la maçonnerie est une science progressive », en analysant le sens des mots individuels, j’ai découvert que cette expression utilise une structure que j’ai découverte l’autre jour.

En anglais, nos phrases sont principalement composées de manière à suivre la structure sujet-verbe-objet . Ou, au moins, de légères variations avec des adverbes, des adjectifs et des propositions relatives, etc. Je n’entrerai pas dans les détails car elles ne sont pas pertinentes pour cette découverte.

Ainsi, en analysant le sens de « la maçonnerie est une science progressiste » , j’ai réalisé que cette phrase suit l’ ordre des mots sujet (maçonnerie), verbe (progressisteet objet (science).

Et cela m’a époustouflé. J’ai alors compris pourquoi nous devons maîtriser les arts libéraux et les sciences afin d’apprendre et de pratiquer efficacement la franc-maçonnerie.

Maintenant, cela peut ne pas sembler aussi profond que ce que je veux dire. Après tout, en tant qu’anglophones, nous le savons intuitivement. Mais le savons-nous vraiment, le comprenons-nous réellement ? Comprenez pourquoi il est important d’être conscient de l’ordre des mots dans les phrases de notre rituel, lorsque nous essayons de déterminer les leçons d’instruction pratique et morale ou d’avertissement (avertissement) que nos cérémonies nous donnent.

J’entends souvent dire que beaucoup de gens ont du mal à apprendre de la franc-maçonnerie. Ils viennent à l’artisanat dans le but de s’améliorer, mais beaucoup n’y parviennent jamais. C’est parce que nous n’apprenons pas à apprendre de nos cérémonies. Mais, en étant conscients de l’ordre des mots et de la structure des phrases, il nous est plus facile de combler le fossé entre l’anglais du roi Jacques dans lequel nos cérémonies sont écrites et le lexique moderne de la langue que nous utilisons aujourd’hui.

Ainsi, lorsque nous prenons conscience de l’ordre des mots d’une phrase de notre rituel, non seulement nous en comprenons le sens, mais nous en comprenons également l’intention. Cela nous donne le « comment » de la manière dont nous sommes censés interpréter le rituel, la manière dont nous sommes censés apprendre ces leçons pratiques et morales.

Voilà ce que je veux dire en utilisant « La maçonnerie est une science progressiste », mais inversons les choses.

L’ objet de la maçonnerie est la science. Mais les objets peuvent avoir de nombreuses définitions.

Comme en informatique, par exemple pour programmer ou inciter une IA, l’objet peut être une variable, une structure de données, une fonction ou une méthode. Il s’agit de tout ce qui est visible ou tangible et dont la forme est relativement stable , comme une chose, une personne ou une matière sur laquelle une pensée ou une action est dirigée.

Du mot objet, nous obtenons objectif. Les objectifs sont des faits et sont des buts ou des choses à atteindre, comme un objectif. Nous avons donc la « Science » de la Franc-Maçonnerie qui est le but ou l’objectif de la Franc-Maçonnerie.

Maintenant, où est le rôle du verbe ? Eh bien, le but du verbe est de nous dire « comment » ou de nous donner « l’ action » ou « l’instruction » qui doit se produire pour que l’ objectif du sujet soit atteint. Cela signifie que progressivement , nous devons obtenir l’objet (la science) du sujet (la maçonnerie).

Cela nous dit exactement ce que nous devons savoir pour apprendre ce que cette phrase nous enseigne, que ce soit par une instruction ou un avertissement (une réprimande).

Alors, vous vous demandez peut-être comment cela nous explique exactement pourquoi la maîtrise des arts libéraux et des sciences est essentielle à la pratique de la franc-maçonnerie.

Eh bien, dans nos arts libéraux et nos sciences, nous avons le trivium du langage, à savoir la grammaire, la rhétorique et la logique.

  • La grammaire est l’étude de la structure, des règles et des conventions du langage. Elle implique la compréhension des parties du discours, de la structure des phrases, de la ponctuation et de la syntaxe.
  • La rhétorique implique de comprendre comment élaborer des arguments, faire appel aux émotions et utiliser le langage. Elle enseigne des techniques pour organiser les idées, utiliser le langage figuratif et adapter le style de communication à différents contextes et publics.
  • La logique consiste à analyser les arguments, à identifier les erreurs et à construire des arguments valables et solides. La logique enseigne des compétences de pensée critique, nous permettant d’évaluer les informations, de prendre des décisions éclairées et de résoudre les problèmes de manière efficace.

La maîtrise de la grammaire, de la rhétorique et de la logique est essentielle non seulement pour pratiquer la franc-maçonnerie, mais aussi pour la comprendre. Ces trois disciplines constituent la base d’une communication efficace, d’une pensée critique et d’une interprétation symbolique, qui sont essentielles pour pouvoir apprendre n’importe lequel de nos enseignements maçonniques à partir du symbolisme et des allégories.

Tout cela se résume à ceci :

En maîtrisant les arts libéraux et les sciences, en particulier le trivium, nous pouvons être plus efficaces dans l’apprentissage de ce que nos cérémonies enseignent.

En apprenant ce que nos cérémonies enseignent, nous pouvons appliquer ces leçons dans nos propres vies, atteignant ainsi le but ultime de la raison pour laquelle nous sommes francs-maçons : l’amélioration personnelle par des leçons pratiques et philosophiques.

Ce qui nous amène au point crucial. Nous pouvons entendre le rituel présenté encore et encore, mais aucune de ses significations ne nous sera jamais comprise si nous ne le pratiquons pas, et nous ne pouvons pas le pratiquer si nous n’apprenons pas (pas si nous ne le mémorisons pas, mais si nous n’apprenons pas selon la taxonomie de Bloom) de l’Artisanat.

C’est ce cycle infini de ne jamais pouvoir rien obtenir (de réel) de la Franc-Maçonnerie que vous ne pouvez pas briser à moins d’utiliser la Grammaire, la Rhétorique et la Logique pour interpréter à partir de nos cérémonies leurs leçons et leurs instructions.

Ce que j’ai appris en trouvant comment faire appel à l’IA pour rédiger cette newsletter, c’est que j’ai dû approfondir mes propres études sur le trivium. Écrire un sujet pour une IA et me plonger dans la signification de nos rituels m’a obligé à travailler pour (le processus d’apprentissage pour) maîtriser les arts libéraux et les sciences. Cela m’a obligé à creuser profondément dans le trivium afin de pouvoir comprendre véritablement et profondément les mots qui sont sur la page.

Mais la chose la plus fière de la Franc-Maçonnerie est sa beauté et sa perfection. Le système de moralité qu’elle vous donne vous donne les leçons sur la façon de l’étudier afin que vous puissiez le comprendre. C’est méta. C’est auto-réalisateur. La Franc-Maçonnerie nous donne les outils (littéralement) pour pouvoir la maîtriser. Il nous suffit de chercher les réponses dans nos cérémonies.

Cependant, comme le dit le vieil adage, la qualité des réponses est directement proportionnelle à la qualité de la question. Passez plus de temps à peaufiner vos questions et à être très précis sur les questions que vous voulez poser à la franc-maçonnerie.

Elisabeth Moreau réélue GM de la GLIFF lors du dernier convent

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Lors de son convent du 8 juin 2024 la Grande Loge Initiatique Féminine Francophone a réélu sa Très Respectable Sœur Grand Maître Elisabeth Moreau. Ce convent a été suivi le lendemain par une tenue de la Loge nationale Terre de Lumière qui a accueilli notre frère Franck Fouqueray pour une conférence sur : « La place du corps dans le travail maçonnique ».

Pour cette nouvelle année qui est celle de son septième anniversaire, l’Obédience aura la joie de consacrer le dimanche 29 septembre 2024 une nouvelle Loge à l’Orient de St Raphaël venant ainsi renforcer son implantation en région Provence Alpes Côte d’Azur, après celles d’Occitanie, d’Île de France et d’Outre Mer.

Ce fut l’occasion pour la Sœur Grand Maître de rappeler les valeurs qui sont le socle sur lequel se bâtit l’Obédience.

Obédience féminine, la Grande Loge Initiatique Féminine Francophone en choisissant de travailler exclusivement au Rite Ecossais Ancien et Accepté de Tradition, pratique une Maçonnerie Traditionnelle attachée à la spiritualité et au symbolisme comme moyen d’accès au sacré.

Dans une dynamique de construction impliquant et engageant chacune, les Sœurs de l’Obédience souhaitent être des Passeuses de sens, en transmettant la profondeur et la richesse initiatique du Rite.

Contact : www.fm-gliff.org

Un homme de l’UP nommé franc-maçon de l’année

De notre confrère ironcountyreporter.com

Lors de leur 198e communication de la Grande Loge des Francs-Maçons Libres et Acceptés du Michigan, le docteur Danny E. Yarger de Golden Lake, Iron River, a reçu l’honneur estimé de franc-maçon d’État de l’année. Le Dr Yarger, franc-maçon depuis 12 ans, est un membre actif de Crystal Falls – Iron River Masonic Lodge #385 et a été initié, promu et élevé au rang de maître maçon le 1er mai 2012 à Crystal Falls.

Le Dr Yarger a servi dans presque tous les bureaux de sa loge maçonnique, y compris celui de vénérable maître en 2022 et 2023, et il redonne actuellement à sa loge d’origine en tant que secrétaire. Il a été nommé maçon de l’année de la loge et du district, ce qui l’a qualifié pour avancer et finalement être élu par un panel d’étoiles de l’État pour être nommé franc-maçon de l’année de l’État du Michigan. Le Dr Yarger est également membre d’Ahmed Shriners, Shrine Clown Unit, Valley of Michigan AASR Scottish Rite NMJ, ROJ Ct. 180 et Demolay.

Le Dr Yarger est un vétéran de l’armée américaine qui a servi notre pays dans l’armée de l’air américaine du 1er juin 1980 au 30 septembre 1983. Il aime consacrer du temps à sa famille en voyageant pour vivre de nouvelles aventures. La peinture à l’huile est une passion et il a réalisé de nombreuses commandes de ses peintures pour des cadeaux. Il écrit et enregistre de la musique et a produit des disques, notamment « Bliss » et « Hornet’s Nest » de Phil Madiera. Le Dr Yarger est également un auteur publié et continue d’écrire pendant son temps libre.

Le Dr Yarger a déclaré : « Le point culminant de ma vie maçonnique est certainement la fraternité qui l’accompagne. » Il a ajouté : « Avoir l’opportunité de servir mes frères tout en étant servi est tout aussi important pour moi, sinon plus. De petites choses, comme changer un pneu crevé pour un frère âgé, accompagner une veuve chez le médecin et attendre avec elle parce qu’elle est nerveuse. » Il vit sa vie comme quelqu’un qui serait un exemple d’amour fraternel. Le Dr Yarger a conclu en déclarant : « Une vie pleine et heureuse est plus facile à atteindre en tant que franc-maçon. Avoir toujours un frère à proximité qui vous aidera et partagera avec vous rend ce chemin difficile beaucoup plus facile à parcourir. »

Le Dr Yarger rejoint un groupe restreint et d’élite d’hommes et de francs-maçons qui ont reçu cet honneur le plus distingué de la péninsule supérieure.

Pour plus d’informations sur la franc-maçonnerie au Michigan, visitez https://michiganmasons.org/ .

Avec Franc-Maçonnerie mag, partez à la découverte des animaux fantastiques

Le numéro 99 de Franc-Maçonnerie Magazine est en kiosque depuis mercredi 3 juillet… et il promet une lecture fascinante et enrichissante, spécialement conçue pour les longues journées d’été. Avec, pour dossier principal, « Les animaux fantastiques de la franc-maçonnerie », remarquablement illustrés par le détail du temple de Nancy, une photo que nous devons à Ronan Loaëc tiré de l’ouvrage À la découverte des temples maçonniques de France (Dervy, 2017), texte de Ludovic Marcos.

Résumons l’édito de Jean-Marc Vésinet

Rédacteur en chef, ce dernier rappelle que les rituels maçonniques sont peuplés de créatures animales, tant réelles que fantastiques. Ces animaux ne sont pas de simples ornements, mais portent chacun une symbolique particulière, mêlant héritages bibliques et alchimiques. Et de citer le coq, symbole de l’aube et du passage des ténèbres à la lumière, il invite à la vigilance et au réveil spirituel ; le lion, incarnation du courage et de la vigilance, symbole de force et de protection ; le serpent, ambigu par nature, représentant à la fois le chaos et le cosmos, l’unité des opposés et, se mordant la queue, l’ouroboros symbolisant la matière primordiale et la régénération ; le pélican, symbole de sacrifice, souvent associé à la notion de don de soi pour les autres ; l’aigle, emblème de clairvoyance, de renouveau et de puissance, reconnu pour sa capacité à voir la lumière en face ; et enfin l’abeille et le phénix, représentant respectivement la diligence et la renaissance, ces animaux offrent des métaphores riches pour la transformation personnelle et collective.

Source FM mag

Denis Lefebvre nous enchante avec « Des Frères de lettres »

Il examine l’impact de la franc-maçonnerie sur la littérature depuis le XVIIIe siècle. Il analyse comment cette influence s’est manifestée dans diverses œuvres, y compris des études historiques, des pamphlets, des mémoires, des bandes dessinées, et des romans.

Un des points forts de l’article est la mise en lumière de l’importance des idées maçonniques dans les réformes sociales et politiques majeures, notamment sous la Troisième République. Il explore également la contribution d’écrivains célèbres, maçons ou non, qui ont abordé des thèmes maçonniques dans leurs œuvres. Par exemple, Arthur Conan Doyle, créateur de Sherlock Holmes, a été initié en 1887 par la loge Phœnix de Portsmouth et ses écrits reflètent certains idéaux maçonniques.

L’article souligne comment les discussions en loge ont souvent préfiguré des réformes importantes, et comment ces idées ont influencé des œuvres littéraires de manière significative, permettant une meilleure compréhension de la franc-maçonnerie à travers la littérature.

Le « Focus » est un article de Jean-Moïse Braitberg

Il est journaliste indépendant, collaborateur des magazines Capital et VSD (en 1997) et a été grand reporter au Quotidien de Paris (de 1984 à 1991) et auteur de livres sur le vin et sur l’argent public.

S’intitulant « Du coq à l’aigle à deux têtes », il explore la symbolique animalière dans la franc-maçonnerie. Jean-Moïse Braitberg met en lumière comment divers animaux, bien que rares, jouent un rôle symbolique dans cette tradition – abeille, fille de lumière, l’aigle à deux têtes, alliance du spirituel et du temporel, toujours renaître comme le Phénix, s’éveiller au chant du coq, souffrir et se sacrifier avec le pélican, terrible et courageux comme le lion et le serpent. N’hésitant pas à citer « Salomon, ami et prince des animaux ».

Le titre nous fait immanquablement penser à l’expression bien connue « du coq à l’âne » et utilisée couramment pour indiquer un changement brusque de sujet dans une conversation. L’article de Jean-Moïse Braitberg semble jouer sur cette expression en la transformant pour illustrer un voyage symbolique et spirituel plutôt qu’un simple saut de sujet.

Ce focus explore donc l’étrange et riche symbolique animalière des francs-maçons où chaque animal est étudié non seulement pour sa symbolique directe, mais aussi pour les multiples interprétations qu’il permet dans le cadre maçonnique, offrant ainsi des voies d’accès au sacré.

« Les extraordinaires manuscrits du Frère Noël », écrit classé en « Tradition – Trésors du patrimoine » est tout naturellement révélé sous la plume érudite de Pierre Mollier.

Source FM mag

Son auteur explore les manuscrits réalisés par François-Nicolas Noël au début du XIXe siècle. François-Nicolas Noël, fils de maçon opératif, est devenu tailleur de pierre et géomètre-arpenteur. Ses manuscrits, conservés à la Bibliothèque nationale, sont remarquables pour leurs dessins aquarellés qui illustrent sa démonstration ésotérique de la Maçonnerie. Ces œuvres révèlent ses compétences en dessin géométrique et sa quête de compréhension des dimensions ésotériques de la franc-maçonnerie.

Source Wikimedia Commons

Signalons aussi le magnifique hommage à Robert Badinter (1928-2024) par Henri Pena-Ruiz dans « Quand la justice se substitue à la vengeance ». Robert Badinter reste, à jamais, une figure emblématique dont l’engagement a conduit à l’abolition de la peine de mort en France. Cet hommage souligne non seulement les convictions profondes de Robert Badinter, juriste, avocat, professeur de droit et homme politique – ministre de la Justice en 1981 par le président François Mitterrand, il fait de l’abolition de la peine de mort sa mission –, qui a consacré sa vie à la défense des droits de l’homme et à la lutte contre les injustices judiciaires, mais aussi son influence durable sur la société française.

Prix de la Laïcité par le Comité Laïcité République (CLR) – Photo © Yonnel Ghernaouti YG

En reconnaissance de son engagement indéfectible pour la justice, Robert Badinter a reçu de nombreuses distinctions. En décembre 2023, il a été honoré, avec son épouse Élisabeth Badinter, du Prix de la Laïcité par le Comité Laïcité République (CLR). Ce prix célèbre leurs contributions exceptionnelles à la promotion des valeurs de laïcité et des droits de l’homme.

Robert Badinter incarne la lutte pour la dignité humaine et la justice. Son héritage dépasse l’abolition de la peine de mort, inspirant les générations futures par son engagement pour une justice équitable. Bien que non encore panthéonisé, nombreux sont ceux qui considèrent qu’il mérite de rejoindre ce lieu de mémoire nationale, aux côtés des grandes figures qui ont marqué l’histoire de France.

En page « Culture », Romain Arazm  offre « Le premier voyage de Mozart en Italie », un récit fascinant du voyage initiatique de Wolfgang Amadeus Mozart en Italie. Ce voyage, débuté en décembre 1769, est organisé par son père Léopold Mozart, dans le cadre de leur tournée pour présenter les talents musicaux du jeune prodige.

L’article détaille les étapes de leur parcours, qui commence par la traversée du col de Brenner et la descente de la vallée de l’Adige jusqu’à Bolzano, alors sous domination autrichienne. À Rovereto, Mozart est accueilli avec enthousiasme et se produit devant la noblesse locale, suscitant un immense succès. Cette expérience marque profondément le jeune compositeur, influençant de manière significative son œuvre musicale future.

Le récit met en lumière les rencontres et les influences musicales que Mozart a assimilées lors de ce voyage de quinze mois, qui s’avère crucial pour son développement artistique. Ce périple en Italie permet à Mozart de découvrir de nouvelles cultures musicales et d’élargir ses horizons créatifs, ce qui se reflétera dans ses compositions ultérieures.

J.-M. Mathonière

Comment ne pas citer l’article intitulé « La cubique, la brute et la rejetée – De la géométrie projective #1 » de Jean-Michel Mathonière, invitant à une meilleure compréhension de l’application de la géométrie dans le contexte maçonnique. Jean-Michel Mathonière critique le manque de connaissance des francs-maçons modernes sur la géométrie véritable des tailleurs de pierre, souvent remplacée par des spéculations non fondées sur des concepts comme le Nombre d’Or ou la corde à 13 nœuds.

Il souligne que les premiers maçons spéculatifs français ont souvent mal compris et transmis les concepts empruntés aux maçons opératifs. Cet article est le premier d’une série visant à clarifier ces notions géométriques de base, en insistant sur l’importance de revenir aux fondamentaux pour mieux comprendre et apprécier l’héritage maçonnique opératif.

Ce numéro 99 de Franc-Maçonnerie Magazine offre une riche palette d’articles et de réflexions, parfaits pour les lecteurs souhaitant approfondir leur compréhension des symboles et traditions maçonniques tout en profitant des plaisirs de la lecture estivale.

Vous l’avez tous noté le prochain portera le N° 100 ! C’est toujours un événement marquant pour une publication qui devrait célébrer ce jalon important.

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Sans oublier le REMARQUABLE H-S N°10 !

Source : Franc-Maçonnerie magazine

Franc-maçonnerie, francs-maçons et cinéma

Écrire, réaliser, produire de l’écrit à l’écran

La franc-maçonnerie, avec son histoire plus ou moins accessible à tous, avec ses rituels secrets plus ou moins divulgués et ses influences plus ou moins attribuées, alimente l’imaginaire collectif. Quant aux francs-maçons, ils sont souvent perçus comme membres d’une société secrète empreinte de mystères, d’intrigues, et détenteurs de savoirs ancestraux qui leur confèrent pouvoir et puissance.

Et pour compléter ce portrait fantasmé il est indispensable de préciser que pour beaucoup, les francs-maçons entretiennent entre eux une fraternité et une solidarité qui agit en réseau et en démultiplie leur puissance individuelle.

Il est dès lors évident qu’une telle société secrète et ses membres solidaires et dotés de tels pouvoirs venus du fond des âges (sans bien sûr savoir lesquels) a toujours été source de sujets et de traitements dans des ouvrages cinématographiques.

Bon nombre de fictions qui s’appuient sur les mystères du monde (et de sa proche banlieue) se sont donc, logiquement, intéressé à mettre en scène franc-maçonnerie et/ou francs-maçons.

Dresser une liste des films dans lesquels on peut voir ouvertement, ou deviner de façon plus discrète, la présence de signes maçonniques sous quelques formes que ce soient n’apporte pas un éclairage significatif ou révélateur. Il est cependant possible de tirer une première analyse. La plupart des scénaristes et réalisateurs qui ont introduit du symbole, de l’identité maçonnique et/ou des personnages appartenant à cette société secrète ne sont parvenus qu’à entretenir mystères et poncifs. Les autres ont semé, ici ou là, des indices lisibles pour les initiés. Pour ces réalisateurs, les objectifs narratifs semblent entrer exclusivement dans le domaine du privé, confinant aux « références ésotériques».

Le scénario d’un film n’est pas une œuvre littéraire. Le scénario est un document écrit spécifique, une construction dramaturgique indispensable à la conception, la réalisation et, de façon plus générale, à la production d’un film.

Le scénario se doit de proposer un récit conforme au langage cinématographique. L’écriture d’un scénario a évolué et poursuit son évolution au même rythme, et de façon fusionnelle, avec l’évolution du langage cinématographique. Quant à la réalisation d’un film, à cette autre écriture, je me réfère à Alfred Hitchcock qui a déclaré : « Le travail d’un réalisateur consiste à diriger les comédiens et à diriger les spectateurs. »

Cette brève présentation a pour objectif de pointer les étapes majeures dans la conception et la fabrication d’une œuvre cinématographique. La particularité dans cet art, c’est qu’il ne peut se concevoir seul. Scénariste, réalisateur, producteur travaillent ensemble dès lors que le projet s’engage sur les voies de la concrétisation. Bien sûr, il existe des cas spécifiques où c’est la même personne qui occupe ces trois fonctions fondamentales. Mais comme le disait Jean Gabin (sur un tout autre sujet) dans le film « Le Président » : « Il existe aussi des poissons volants, mais ce n’est pas la majorité du genre. » 

De cet état de fait, de cette nécessaire collaboration, pour qu’un film puisse exister, il en résulte que si la franc-maçonnerie doit apparaître de façon lisible de quelque manière que ce soit dans une narration cinématographique, cela ne peut se concevoir que si les trois principaux artisans d’une production d’un film s’entendent, tant sur la forme que sur le fond et sans ambiguïté, pour qu’il en soit ainsi.

En revanche, et c’est là tout le propos de ce texte, la franc-maçonnerie peut être omniprésente dans un film dès lors que ce n’est plus dans ce qu’elle peut avoir de visible dans le récit, mais qu’elle fait partie de la matière première du film : La pensée maçonnique portée par au moins l’un des trois artisans fondateurs du film.

Caméraman tournant une scène extérieure
Caméraman tournant une scène extérieure

Ainsi, le lien ente franc-maçonnerie et cinéma se décline au même titre que se déclinent franc-maçonnerie et éducation, politique, entreprise, culture, et tous les autres domaines de l’existence. La pensée maçonnique qui habite et éclaire les francs-maçons rejaillit et devient déterminante dans ce qu’ils sont et dans ce qu’ils font.

Le cinéma maçonnique n’échappe pas à la règle. Il est donc celui qui est conçu et porté par des frères et sœurs et dont la vie maçonnique a développé et/ou accentué l’apprentissage continu à progresser dans leur compréhension des philosophies, des sciences, des arts et des cultures, qui poursuivent sans relâche leur réflexion sur l’éthique et la morale, qui encouragent la liberté de pensée et d’expression, qui défendent et mettent en pratique l’idée que tous les êtres humains sont frères et sœurs et méritent le même respect et la même considération, qui traitent tous les individus avec équité et justice, qui travaillent à promouvoir la justice sociale, pour lesquels la quête de la vérité est une valeur fondamentale et l’honnêteté valorisée tant dans les actions que dans les intention, qui célèbrent la diversité des opinions, des croyances et des cultures, qui développent au quotidien leur capacité à écouter et à comprendre les autres, qui s’engagent à travailler sur eux-mêmes.

Ce travail qui ne trouve pas de repos où se côtoient à chaque instant convictions et doutes dans un mouvement perpétuel et vivant fait de respirations et de pulsations vient nourrir la création cinématographique.

Ainsi, chaque franc-maçon cinéaste, au même titre que ses frères, sait qu’il se situe, comme tout individu, sur l’éventail de ce qui constitue l’humanité. Qu’à ce titre, il est fait des mêmes forces et faiblesses, des mêmes courages, peurs et lâchetés. Et que sa seule différence, laquelle paradoxalement le lie d’autant plus aux autres, est qu’il le sait et que ce savoir constitue et devient source de ses devoirs.

Le cinéma maçonnique aborde avec le même respect tous les genres de films. De la comédie au drame, du thriller au fantastique, quel que soit le sujet, le traitement, l’époque. Le cinéma maçonnique préconise la lucidité et ne cherche à aucun instant à instrumentaliser cet art pour en faire un outil de propagande.

Le cinéma maçonnique est celui qui est porté par des francs-maçons qui savent que le présent est constitué des actes qui doivent réparer le passé quand celui-ci doit l’être, des actions qui permettent de construire un futur aux valeurs maçonniques universelles et tout cela dans la fluidité et la bienveillance de l’instant, avec la force et le courage de ce qui est juste.

Le cinéma maçonnique est une source dont la spécificité et la nature de l’eau n’est pas réservée aux maçons, mais à tous, initiés ou non. 

Le cinéma maçonnique est celui qui est fait par des frères et des sœurs sans que les films ne contiennent obligatoirement une référence affichée (ou sous-entendue) à un rituel, un symbole et/ou un signe distinctif visible par un profane ou un initié.

Dans quelques semaines, le 28 août 2024 sort sur les écrans « La Prisonnière de Bordeaux », réalisé par Patricia Mazuy avec Isabelle Huppert et Hafsia Herzi. Ce film, dont je suis co-auteur du scénario, est né, il y a une quinzaine d’années.

Un jour que je me rendais en voiture dans une ville du Nord, pour une raison que j’ai oubliée, une déviation obligeait les automobilistes à quitter plus tôt que souhaité l’autoroute. Comme les autres, comme tous les autres, je suivais ce nouvel itinéraire qui m’a fait entrer dans cette ville par une large avenue qui longeait la Maison d’Arrêt. En passant devant l’entrée principale de l’établissement pénitencier, se trouvait une file d’attente constituée d’une quinzaine de femmes qui attendaient l’ouverture des portes pour se rendre aux parloirs. Il y en avait des jeunes et des moins jeunes. Certaines portaient de lourds sacs de toile.

Compte tenu de l’embouteillage consécutif à la déviation, je me suis retrouvé arrêté au niveau de cette file d’attente. J’étais gêné. J’avais à la fois envie de regarder ces femmes qui allaient rendre visite à un détenu et à la fois, je n’osais pas les fixer. Elles étaient bien sûr innocentes et leur lien avec un compagnon, un mari, un fils, un frère, un parent ou ami emprisonné ne faisait pas d’elles des coupables. Et pourtant, elles étaient à mes yeux bien différentes que si elles avaient toutes attendu l’ouverture d’un magasin, d’un bureau administratif ou la sortie d’une école. Il était évident qu’elles portaient une forme de culpabilité. Elles devenaient, par mon regard, complices du coupable simplement parce que solidaire par leur seule présence devant cette grande porte fermée.

Cet instant de vie aurait pu glisser sur moi. Et ce ressenti s’arrêter là. Mais voilà. Ma vie maçonnique avait amplifié ou développé en moi ce regard que je porte sur mon propre regard. Il y avait du jugement dans l’air et je m’interrogeais presque aussitôt sur cette forme de sentence. Et puis, très vite, j’ai compris et ressenti que si je les regardais ainsi, par ce regard entaché de moralité, beaucoup d’autres devaient les regarder comme moi, les juger comme moi, les condamner comme moi.

C’est de cet instant qu’est née l’idée du film. De l’importance de comprendre mon regard. De l’obligation d’avouer ce premier réflexe de jugement tout aussi injuste qu’intempestif, la nécessité de savoir.

Le reste, tout le reste, constitué du travail de recherche, de rencontres, d’écriture, d’espoir, de renoncement, de doute, de réécritures, d’enthousiasme, d’entêtement même parfois a trouvé son épanouissement dans ce film qui sort en salle dans quelques semaines. Tout est né du désir de remettre en question ce premier regard, ce regard commun, humain, mais commun.

C’est en cela que ce film est à mes yeux un exemple de film maçonnique. Et pourtant, le spectateur n’y trouvera aucun symbole, aucune référence, aucun lien à un rituel. Mais en proposant ce travail au plus grand nombre, par le récit et les points de vue exprimés, par la qualité des artistes interprètes, des artistes techniciens, par le talent de sa réalisatrice, l’investissement professionnel et personnel des producteurs, distributeurs, vendeurs à l’étranger, exploitant et diffuseurs, la pensée maçonnique trouvera le chemin des salles, des salons et autres lieux de visionnage.

C’est donc la manière d’être dans l’existence, que l’on soit auteur, réalisateur, ou producteur qui mène à un cinéma maçonnique.

Dans cette optique, avec un frère, nous avons créé en 2024 Sisma Films. La ligne éditoriale de cette société de productions de films est résolument tournée vers des productions qui répondent à cette exigence et à cette détermination de création de films maçonniques tels que définis plus haut.

Clap de la production du film
Main qui tient le clap de la production du film

Développer, financer, produire et diffuser des œuvres de différents formats (courts, moyens et longs métrages) et de tout genre, (comédies, drames, etc.) en revendiquant cette ligne éditoriale par une sélection minutieuse des projets, qu’ils soient portés par des profanes ou des initiés, par de jeunes talents ou des talents confirmés.

Notre deuxième production, un court-métrage, « Excusez-moi » écrit et réalisé par un jeune auteur réalisateur, Léopold Bellanger et dans lequel deux artistes confirmés, Dominique Pinon et Charlélie Couture ont accepté d’interpréter les rôles principaux, répond parfaitement à nos critères tant sur la liberté de ton dans son extravagance, sa poésie, et sur sa qualité de forme par la présence d’artistes interprètes et techniciens au savoir-être et savoir-faire de belles qualités. Pour ce film, nous avons lancé un financement participatif déductible des impôts à hauteur de 66 % des dons versés et nous vous invitons à aller découvrir ce projet sur le site Touscoprod/Proarti lien : https://www.proarti.fr/collect/project/excusez-moi-2/0

Afin de commencer à nous suivre et participer au développement de cette société, vous pouvez trouver sa présentation via : sismafilms.com

Vous y trouverez également le contact pour nous adresser vos éventuels projets.

(financement participatif, voir affiche ci-dessous)

Pour conclure et mettre autrement en lumière ce lien entre franc-maçonnerie et cinéma, je reprends une partie d’un texte que j’ai écrit pour la Fraternelle des écrivains en novembre 2023. Ce texte tend à montrer l’indissociabilité entre mon travail maçonnique et ma vie professionnelle, et pour illustrer mes propos, je vais me référer au Télos et au Skopos.

Le Skopos étant le but et le Télos la fin, en tant que finalité.

Caméra qui filme un studio
Caméra qui filme un studio

Dans mon cas, si mon but est de faire un film, dès que mon travail est achevé, j’ai atteint mon but. Je devrais donc être heureux ? Mais comme je n’ai plus de but, ce bonheur est bien éphémère. Il durera le temps d’avoir un autre but, de réaliser un autre film. Mais comme disait Camus : « Tout homme et, à plus forte raison, tout artiste, désire être reconnu. Je le désire aussi. » Donc, en réalité, une fois le film terminé, j’attends de voir la proportion de reconnaissance que mon travail génèrera. Dans mon cas, en tant que cinéaste, cela aura une grande importance puisque cette reconnaissance conditionnera ma possibilité de réaliser ou écrire un autre film. Mais voilà ! Y’a un hic. Je n’ai aucune possibilité d’agir sur l’impact de mon travail achevé dans sa phase d’exploitation.

Je prends donc l’exemple de l’archer (que j’emprunte à André Comte Sponville) si mon but est que la flèche quitte l’arc, dès qu’elle est partie, j’ai atteint mon but. Mais si j’ai une cible en vue, si j’ai un but, je dois attendre de voir où la flèche se plantera. Mais une fois que la flèche est partie, je ne peux plus rien faire. Je ne peux agir sur le vent qui peut venir la dévier, sur la mouche qui peut se retrouver sur son trajet, sur la goutte de pluie qui viendra se déposer sur la flèche durant son parcours ni sur aucun des autres paramètres qui feront que le trajet de ma flèche sera le résultat de mon tir (évidemment), mais aussi de tout ce qui constituera son parcours.

Et c’est, pour ce qui me concerne, le travail en maçonnerie qui m’a permis de me concentrer sur le Telos, la finalité.

Il est possible que ma flèche ait subi sur son trajet des paramètres favorables ou défavorables qui lui est fait, ou pas, atteindre son but, mon but, la reconnaissance. Mais comme disait Flaubert, « le succès n’est pas un but, c’est une conséquence. » Et comme le dit le GODF dans son article premier : « La Franc-maçonnerie a pour objet la recherche de la vérité, l’étude de la morale et la pratique de la solidarité. »

Objet : recherche, étude et pratique. La franc-maçonnerie n’a pas de but, pas de skopos.

(Du moins ce n’est pas ce qu’elle exprime en premier.)

Et j’ai perçu dans la franc-maçonnerie, le télos, la finalité, ce qui dépend de moi, comment améliorer l’archer que je suis avant que parte la flèche : objet : recherche, étude et pratique. Comment améliorer le scénariste et réalisateur que je suis avant que le film ne soit terminé ?

Caméra en tournage au studio
Médias,Télévision,Film,Production,Et,Interview,Reporter,Concept :,Vidéo,Enregistreur

Bien sûr, le but a son importance (et la franc-maçonnerie a un but). Le Skopos détermine la direction, il permet de définir le trajet et d’avoir conscience du contexte. Il ne s’agit pas d’agir sans cap, sans orientation. Mais une fois le but précisé, ce qui doit être atteint ne doit pas être confondu avec ce que je peux atteindre.

Ce que je peux atteindre, c’est d’agir pleinement sur ce qui dépend de moi et, au fil des ans, apprécier de plus en plus cet état des choses, cet état d’être. Et être heureux qu’il en soit ainsi. Bien sûr, cela ne me prive pas ou ne me met pas à l’abri des souffrances, des peines, des difficultés, des joies et plaisirs de l’existence. Mais quand j’entre dans la solitude de mon travail, quelqu’en soient les difficultés, les doutes, les errements, je suis serein. Et si, une fois partie, la flèche atteint son but, que le film trouve son public et que la reconnaissance se lève au petit matin comme un soleil de printemps, je veux bien en être fier. Mais je ne confonds pas cette fierté passagère, résultat de mes actions et du hasard et cette sérénité quotidiennement renouvelée dans le travail qui est le mien. À l’ombre des artifices, éternel artisan, je reprends mon travail, celui sur lequel j’ai une réelle emprise et qui s’avère perpétuellement perfectible.

Pour comprendre un auteur en voici ma simple définition :

Un auteur est un individu qui ne prend pas de vacances. Il part écrire temporairement ailleurs.

Notre TCS Andrée Buisine a rejoint l’Orient Éternel à l’âge de 102 ans

C’est avec une grande tristesse que nous annonçons le passage à l’Orient Éternel d’Andrée Buisine, une éminente auteure et une figure respectée de la franc-maçonnerie féminine.

Andrée Buisine était née le 29 janvier 1922. Elle a consacré sa vie à la recherche, à l’écriture et à la transmission des valeurs maçonniques. Ses nombreux ouvrages ont été une source d’inspiration et de réflexion pour de nombreux frères et sœurs dans le monde entier. Elle a su, par son engagement et son érudition, éclairer les chemins de la connaissance et de la spiritualité.

Andrée Buisine, chez elle 7 août 2020

Sa contribution à la franc-maçonnerie est inestimable. Elle a participé activement à la vie maçonnique, toujours prête à partager son savoir et à accueillir avec bienveillance ceux qui cherchaient à comprendre les mystères de l’Ordre.

Aux côtés de Gisèle Faivre, elle est allée chercher les hauts Grades du REAA en Angleterre et les a traduits car elle était angliciste. Elle était la dernière de nos pionnières encore de ce monde.

Avec Gilberte Colanéri, elle a participé très activement à l’animation de la Fraternelle des Écrivains maçonnique (voir photo avec l’ancien Président Jacques Fontaine et Gilberte Colanéri)

En ce moment de deuil, nous rendons hommage à une femme exceptionnelle, dont la sagesse, la générosité et l’humanisme continueront de guider et d’inspirer les générations futures.

Andrée Buisine restera dans nos cœurs et nos mémoires, une étoile brillante à l’Orient Éternel.

Membre fondateur du Suprême Conseil Féminin de France, elle a reçu la lumière en 1952.

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Andrée Buisine était secrétaire de la loge « La nouvelle Jérusalem » de la Grande Loge Féminine de France, lorsque Joséphine Baker a été initiée le 6 mars 1960 à Paris 17.

Forte d’une thèse de doctorat en Histoire, sous la direction de Daniel Ligou – historien, universitaire spécialiste de l’histoire de la franc-maçonnerie et du protestantisme et professeur à l’université de Bourgogne de 1963 à 1989 –, soutenue en 1990 à Dijon, notre sœur Andrée Buisine est bien connue pour être une inlassable combattante et défenseuse de la franc-maçonnerie féminine en France, en Europe et dans le monde.

Personnellement, j’en garde un excellent souvenir du temps où nous pouvions venir écouter les conférences ouvertes à toutes et à tous, données en son temps au sein de l’Académie maçonnique en l’Hôtel de la Grande Loge de France le samedi matin.

Auteure de plusieurs ouvrages, dont La Grande Loge Féminine de France – Autoportrait (Groupe Guy Trédaniel, 1995) un livre collectif animé par elle-même, La Franc-Maçonnerie anglo-saxonne et les femmes (Dervy, 1998), elle avait coécrit, avec notre frère Michaël Segall (OE), Un Panorama de l’Ordre maçonnique (Dervy, 1998). Dans cet opus, elle offrait un guide complet sur l’essence de la Franc-maçonnerie. Grâce à la participation des plus hautes autorités en la matière et à une surprenante iconographie, elle donnait, avec son compère Michaël Segall, une explication sur les multiples actions menées l’Ordre dans différents domaines aussi bien sociaux qu’historiques et artistiques sur notre temps et leurs répercussions. Retenons surtout Les hauts grades écossais au féminin – Le Suprême Conseil Féminin de France (Conform édition, éd. augmentée 2021), dont la première édition recevait, en 2007 à Paris, le prix littéraire de l’Institut Maçonnique de France (IMF), catégorie « Histoire ».

 Elle était chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’honneur et commandeur des Palmes académiques.

Nous publions l’hommage rendu par Marie-Dominique Massoni, Présidente de la Fraternelle des écrivains.

Andrée Buisine (1922-2024) : De la loi et de la joie

« Les meilleurs » : le sens antique du mot aristoi s’est plus tard confondu avec le terme de noblesse, la noblesse d’âme étant confondue avec le sang bleu. Le « désir de se sacrifier à quelque chose ressenti comme plus grand que soi » que formulait simplement Annie Besant caractérisa aussi celle qui fut une exceptionnelle Grande Oratrice du Suprême Conseil féminin de France : Andrée Buisine. Toutes deux comme quelques autres méprisèrent, leur vie durant, les assignations sociales comme les revendications corporatistes, les attachements dérisoires et les soumissions à une quelconque fonctionnalité.

« La fille de ma mère et le fils de mon père »

Celle qui naquit en 1922 aimait à dire que sa mère l’avait éduquée comme il se devait pour une fille de l’entre-deux guerres. Habile couturière, elle avait acquis l’art de la coupe, du patron et des finitions. Elle complétait en disant que son père l’avait élevée comme un garçon l’emmenant très tôt dans des réunions de la Ligue des droits de l’homme ou l’impliquant plus tard dans ses activités de résistant. Fille de chti, d’origine wallonne, et de ritale, elle aimait la saveur des parlers populaires, de leurs expressions imagées, de leurs narrations à la fois simples et capables de transformer le trivial en geste héroïque comme en cocasserie. Rebelle et provocatrice, indomptable, elle était le soldat au service d’un idéal où il n’était pas question de sa propre gloire. S’y trompèrent ceux qui ne virent que son jeu de séduction-exécution. Elle associait la patience des graines et l’art de l’escrime. L’assentiment du plus grand nombre ? Elle s’en souciait comme d’une guigne. Aucun changement n’a jamais pu se faire sans transgression. Encore faut-il avoir l’intelligence de ne pas confondre transgression et contestation. Tout était dans l’art de l’attente et la parfaite exécution.

Son père avait été chef d’entretien d’une teinturerie. Institutrice, professeur d’anglais puis principale de collège elle considérait l’enseignement et la Maçonnerie comme deux sacerdoces. Elle portait haut le souci du devenir des enfants et l’autorité nécessaire à toute transmission. Longtemps secrétaire d’une association d’anciens résistants, elle organisait chaque année un concours en direction d’élèves de l’enseignement secondaire. Transmettre était chez elle un souci majeur mais nul ne le peut qui n’a d’abord été désireux de recevoir et de travailler. De la grammaire et de la loi : ainsi des bons pédagogues, ainsi aussi en Maçonnerie.

Andrée Buisine, en 2000

Gisèle Faivre : « Il faut que notre maison soit complète jusqu’en haut »

Domptée ? Jamais. Semper fidelis, dès lors qu’elle a prêté sa foi. La rebelle à mater quand elle entre en Maçonnerie, au Rite d’Adoption, en 1952, se fait mousquetaire au service de son Roi, tel un personnage de Dumas ou tel un chevalier de Walter Scott. Aussi lorsque Gisèle Faivre qui après avoir permis à l’Union Maçonnique Féminine de France de se constituer en Grande Loge et l’avoir convaincue d’adopter le REAA, mais qui a échoué à trouver en France la transmission des hauts-grades de ce rite, lui demande d’aller les « chercher » en Angleterre, Andrée Buisine se précipite. Joannis Corneloup et Marius Lepage ont facilité les contacts. Vient une première et vaine tentative avec The Women Freemasons puis advient sa rencontre quasi mystique avec Marjory C. Debenham, Grand Commandeur de l’AFAM (The Order of Ancient Free and Accepted Masonry).

Angliciste, Andrée organise les déplacements et hébergements des week-ends anglais du petit groupe de Françaises. Elle conserve sa vie durant une extrême reconnaissance aux Frères du Grand Orient et de la Grande Loge de France qui les ont aidées dans leurs démarches et qui, transgressifs eux aussi, leur ont prêté des rituels. C’est ainsi qu’en 1964 a lieu la première cérémonie d’initiation du petit groupe, le matin pour les anglophones, l’après-midi pour celles qui ne le sont pas. Elles reviennent en France chevaliers Rose-Croix et Andrée Buisine en est à jamais transformée. Elle qui n’a eu aucune formation religieuse qui déteste aussi bien les bigotes que l’institution catholique a rencontré charité, foi et espérance ainsi qu’elle les entend dans une cérémonie grandiose où le terme d’élection prend enfin un sens pour la boule d’exigence et de devoir qu’elle est. La consécration du Chapitre Rose-Croix est suivie de l’installation de la première loge de Perfection en France. Attelée à la traduction en français des rituels anglais, elle échange épistolairement avec Marjory C. Debenham.

Car Loi assone avec Joie

Et puis, le Suprême Conseil féminin de France constitué en 1970 et guidé par Gisèle Faivre, Andrée Buisine qui n’avait pu, comme tant d’autres jeunes femmes poursuivre ses études au lendemain de la guerre, et qui est devenue successivement institutrice, professeur d’anglais puis principale de collège, reprend ses études universitaires et s’adonne à la recherche. Sa thèse sur « La Franc-Maçonnerie anglaise et les femmes », est éditée en 1995 chez Trédaniel. Cette année anniversaire de la Grande Loge féminine de France, elle publie aussi La Grande Loge féminine de France, Autoportrait. Elle aime collaborer avec d’autres Sœurs ou Frères : avec la Commission nationale d’histoire pour cet ouvrage aussi bien qu’avec Michaël Segall pour Un Panorama de l’ordre maçonnique (1998) ou avec le Jamaïcain Terry Allen, qui l’aimait tant, pour l’édition de certains livres. Elle a aussi été l’un des membres fondateurs de l’Académie maçonnique.

Elle trouve les premiers locaux de la Juridiction, rue du Rendez-vous à Paris. Elle en surveille les travaux. Modeste et orgueilleuse, elle aime celles qui bâtissent en toute discrétion mais, par-dessus tout, ses deux figures tutélaires et inspirées : Gisèle Faivre et Marjory C. Debenham. Lorsque le Suprême Conseil Féminin de France décide de l’introniser Grand Commandeur d’honneur à titre exceptionnel, marquant ainsi tout ce qu’il lui doit, son émotion est immense.   

Hétérodoxe peut-être mais orthodoxe sûrement, elle vécut intensément toutes les alliances de contraires chères aux initiés, toutes les exigences de son Rite et de la Loi maçonnique. Savoir sortir du rang au nom d’une haute exigence et être sans pitié pour ceux dont elle considérait qu’ils n’obéissaient qu’à de piètres ambitions individuelles, telle était cette boule de détermination. Aimant les mots d’esprit, l’ironie française et l’humour anglais, elle avait l’art de la chiquenaude verbale pour les autres comme pour elle. Son caractère à l’emporte-pièce lui valut bien des rancœurs, et pourtant… Je fis sa connaissance à la Fraternelle des écrivains et elle eut tôt fait de saisir mon côté « service actif » aussi bien que mes recherches sur le fonctionnement réel de l’esprit. Que de questions sur le surréalisme et « l’entrée des médiums » ne me posa-t-elle pas après une réflexion sur le « surréalisme et l’hermétisme » donnée à la Fraternelle. Nous prîmes l’habitude de nous retrouver pour travailler ensemble et c’est ainsi que je découvris son art des petites attentions maternelles. Quand elle présida la Fraternelle des écrivains elle me demanda, d’être sa secrétaire. C’était dans l’ordre des choses, et ce fut tout simplement joyeux.

Sa tolérance religieuse s’arrêtait face à tous les sectarismes religieux et aux chapelles occultistes. Elle avait toutefois une passion certaine pour Annie Besant qui sut se bâtir par elle-même. Andrée avait entrepris d’écrire un livre sur cette femme passée de l’athéisme à la théosophie, qui fut à la fois féministe, franc-maçon du Droit Humain international, députée du Labour, favorable à l’indépendance de l’Inde, mère spirituelle de Krishnamurti, alors que son époux, un pasteur, lui avait fait souffrir mille tortures avant qu’elle ne conquière son indépendance et ne s’autorise à étudier. Elle avait plus largement un intérêt pour des femmes visionnaires qui avaient bravé les diktats sociaux de leur temps, ainsi Flora Tristan ou George Sand. Renverser les idoles et s’en tenir à l’essentiel : l’art de bâtir. Hélas, fatiguée par l’âge, elle ne put mener à bien son projet. Elle souhaita néanmoins voir paraître une seconde édition augmentée de son livre Les Hauts-grades écossais au féminin, faisant toute confiance à Monique Rigal, qui avait succédé à sa chère Gilberte Colaneri, pour actualiser et parachever l’œuvre en mettant en lumière le développement et les réalisations de la Juridiction.

11/07/24 : le Collège Maçonnique reçoit le pasteur Jean-Marie de Bourqueney sur « Sola Fide – La Vertu comme pouvoir de transformation »

Dans le cadre de sa thématique estivale « Quelle modernité pour les Vertus ? », le Collège Maçonnique vous invite à un nouveau webinaire ce jeudi 11 Juillet 2024 à 19h30.

Dans un monde en perpétuelle évolution, quelles places occupent les vertus ? Ce webinaire propose une réflexion profonde sur la modernité des vertus, questionnant leur lien avec la foi et leur pertinence dans un contexte laïque et scientifique.

Le thème central

La vertu doit-elle nécessairement s’appuyer sur la foi, ou peut-elle trouver sa propre raison d’être dans la raison et la connaissance scientifique, comme le suggérait Jacques Monod ? Traditionnellement, la foi est considérée comme une vertu théologale essentielle pour les croyants, mais est-il possible de redéfinir cette notion pour qu’elle soit accessible à tous, indépendamment des croyances religieuses ?

Jean-Marie de Bourqueney

L’intervenant

Jean-Marie de Bourqueney, pasteur et théologien, est une figure emblématique du protestantisme contemporain. Sa formation théologique débute à la Faculté de théologie protestante de Paris avant de se poursuivre à Montpellier. C’est dans cette ville méridionale qu’il découvre le protestantisme libéral, une rencontre qui marque un tournant décisif dans sa vocation spirituelle et intellectuelle.

L’intérêt de Jean-Marie de Bourqueney pour les courants théologiques novateurs le mène à la théologie du process, née aux États-Unis dans les années 1960 sous l’impulsion de John B. Cobb, aujourd’hui âgé de 99 ans. Fasciné par cette approche dynamique et évolutive de la foi, il élabore le concept de théologie de la “Jubilescence“, une réflexion profonde sur le renouveau spirituel et communautaire.

John B. Cobb,

Sa carrière pastorale est tout aussi riche et variée que ses recherches théologiques. Jean-Marie de Bourqueney a exercé son ministère dans plusieurs temples protestants à travers l’Europe : du Havre à Grignan à Marseille, de Bruxelles à Paris, où il officie depuis 2011 au Temple des Batignolles (XVIIe). Son approche pastorale, empreinte de modernité et de compassion, a touché de nombreuses communautés et fidèles.

En parallèle de son ministère, Jean-Marie de Bourqueney s’engage dans le journalisme et l’édition. Il dirige l’hebdomadaire national “Réforme“ et est rédacteur en chef de la revue Évangile et Liberté. Sa voix résonne également sur les ondes de Radio Notre Dame, où il intervient régulièrement en tant que chroniqueur.

Martin_Luther par Lucas Cranach

Auteur prolifique, Jean-Marie de Bourqueney a signé plusieurs ouvrages qui témoignent de sa réflexion profonde et de son engagement spirituel. Parmi eux, on trouve, coécrit, le Manifeste pour un christianisme d’avenir (Éd. Karthala, 2020), un appel vibrant à repenser le christianisme face aux défis contemporains ; Le minimum humain, réflexions juive et chrétienne sur les valeurs universelles (Éd. Lessius, 2010), une exploration des valeurs partagées par les grandes traditions monothéistes ; et La mort, le deuil, la promesse (Éd. Olivetan, 2005), une méditation sur les questions existentielles.

En plus de ses livres, ses nombreux articles publiés dans la revue Évangile et Liberté illustrent sa capacité à dialoguer avec le monde moderne, à offrir des perspectives nouvelles et à inspirer ses lecteurs.

Jean-Marie de Bourqueney incarne une théologie vivante et en mouvement, un pastorat attentif et engagé, et une plume aiguisée au service de la réflexion et du dialogue. Sa contribution à la pensée théologique et à la vie spirituelle de son époque demeure inestimable, marquant de son empreinte le paysage religieux et intellectuel contemporain.

Il intervient sur

« Sola Fide – La Vertu comme pouvoir de transformation »

« Sola Fide » est une expression latine signifiant « par la foi seule ». Elle est issue de la Réforme protestante et souligne l’importance de la foi comme seule source de justification et de salut. Cette doctrine, centrale pour de nombreux protestants, affirme que la foi en Dieu est suffisante pour obtenir la grâce divine, indépendamment des œuvres ou des actions humaines.

Croix huguenote à cœurs

Dans le contexte de ce webinaire,« Sola Fide » est utilisée pour explorer comment la foi, ou la confiance, peut être une vertu transformatrice, non seulement dans un cadre religieux, mais aussi dans une perspective laïque. La foi, comprise ici comme confiance fondamentale, peut devenir un moteur puissant de changement personnel et social.

La Vertu comme pouvoir de transformation invite à considérer la vertu non seulement comme une qualité morale, mais comme une force active capable de remodeler notre réalité. En reliant la foi à cette capacité de transformation, il s’agit de montrer comment une vertu, profondément ancrée dans la foi ou la confiance, peut guider les actions et les choix des individus, favorisant ainsi une transformation positive et durable dans nos vies et nos sociétés.

Croix huguenote à fleurs de lys

Cette interprétation ouvre un dialogue entre la tradition théologique et les valeurs contemporaines, cherchant à harmoniser la spiritualité et la rationalité pour créer un monde où la vertu et la foi travaillent ensemble pour le bien commun.

Modérateurs :

Flore-Édith Mongue, Docteur en pharmacie et pharmacienne à Douala de la Grande Loge Féminine du Cameroun

William Emmanuel, consultant en stratégie et finance, fondateur de Bastille Magazine de la Grande Loge de France

Organisateurs :

Alain-Noël Dubart, ancien grand maître de la Grande Loge de France

Marie-Thérèse Besson, ancienne grande maîtresse de la Grande Loge Féminine de France

Prochain webinaire :

Le jeudi 18 juillet à 19h30, le Collège Maçonnique recevra Daniela Touati, rabbin, pour une discussion sur « Justice et Amour : Un commandement impossible ? »

Informations supplémentaires :

Les Entretiens d’Été du Collège Maçonnique – Jeudi11 Juillet 2024 à 19h30

Inscription obligatoire. Toutes les conférences sont gratuites, ouvertes à tous, enregistrées et disponibles gratuitement sur le site du Collège Maçonnique. Ne manquez pas cette occasion unique de redéfinir et de réinterpréter les vertus dans le contexte de notre époque moderne !

Le Collège Maçonnique
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