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Avec Franc-Maçonnerie mag, partez à la découverte des animaux fantastiques

Le numéro 99 de Franc-Maçonnerie Magazine est en kiosque depuis mercredi 3 juillet… et il promet une lecture fascinante et enrichissante, spécialement conçue pour les longues journées d’été. Avec, pour dossier principal, « Les animaux fantastiques de la franc-maçonnerie », remarquablement illustrés par le détail du temple de Nancy, une photo que nous devons à Ronan Loaëc tiré de l’ouvrage À la découverte des temples maçonniques de France (Dervy, 2017), texte de Ludovic Marcos.

Résumons l’édito de Jean-Marc Vésinet

Rédacteur en chef, ce dernier rappelle que les rituels maçonniques sont peuplés de créatures animales, tant réelles que fantastiques. Ces animaux ne sont pas de simples ornements, mais portent chacun une symbolique particulière, mêlant héritages bibliques et alchimiques. Et de citer le coq, symbole de l’aube et du passage des ténèbres à la lumière, il invite à la vigilance et au réveil spirituel ; le lion, incarnation du courage et de la vigilance, symbole de force et de protection ; le serpent, ambigu par nature, représentant à la fois le chaos et le cosmos, l’unité des opposés et, se mordant la queue, l’ouroboros symbolisant la matière primordiale et la régénération ; le pélican, symbole de sacrifice, souvent associé à la notion de don de soi pour les autres ; l’aigle, emblème de clairvoyance, de renouveau et de puissance, reconnu pour sa capacité à voir la lumière en face ; et enfin l’abeille et le phénix, représentant respectivement la diligence et la renaissance, ces animaux offrent des métaphores riches pour la transformation personnelle et collective.

Source FM mag

Denis Lefebvre nous enchante avec « Des Frères de lettres »

Il examine l’impact de la franc-maçonnerie sur la littérature depuis le XVIIIe siècle. Il analyse comment cette influence s’est manifestée dans diverses œuvres, y compris des études historiques, des pamphlets, des mémoires, des bandes dessinées, et des romans.

Un des points forts de l’article est la mise en lumière de l’importance des idées maçonniques dans les réformes sociales et politiques majeures, notamment sous la Troisième République. Il explore également la contribution d’écrivains célèbres, maçons ou non, qui ont abordé des thèmes maçonniques dans leurs œuvres. Par exemple, Arthur Conan Doyle, créateur de Sherlock Holmes, a été initié en 1887 par la loge Phœnix de Portsmouth et ses écrits reflètent certains idéaux maçonniques.

L’article souligne comment les discussions en loge ont souvent préfiguré des réformes importantes, et comment ces idées ont influencé des œuvres littéraires de manière significative, permettant une meilleure compréhension de la franc-maçonnerie à travers la littérature.

Le « Focus » est un article de Jean-Moïse Braitberg

Il est journaliste indépendant, collaborateur des magazines Capital et VSD (en 1997) et a été grand reporter au Quotidien de Paris (de 1984 à 1991) et auteur de livres sur le vin et sur l’argent public.

S’intitulant « Du coq à l’aigle à deux têtes », il explore la symbolique animalière dans la franc-maçonnerie. Jean-Moïse Braitberg met en lumière comment divers animaux, bien que rares, jouent un rôle symbolique dans cette tradition – abeille, fille de lumière, l’aigle à deux têtes, alliance du spirituel et du temporel, toujours renaître comme le Phénix, s’éveiller au chant du coq, souffrir et se sacrifier avec le pélican, terrible et courageux comme le lion et le serpent. N’hésitant pas à citer « Salomon, ami et prince des animaux ».

Le titre nous fait immanquablement penser à l’expression bien connue « du coq à l’âne » et utilisée couramment pour indiquer un changement brusque de sujet dans une conversation. L’article de Jean-Moïse Braitberg semble jouer sur cette expression en la transformant pour illustrer un voyage symbolique et spirituel plutôt qu’un simple saut de sujet.

Ce focus explore donc l’étrange et riche symbolique animalière des francs-maçons où chaque animal est étudié non seulement pour sa symbolique directe, mais aussi pour les multiples interprétations qu’il permet dans le cadre maçonnique, offrant ainsi des voies d’accès au sacré.

« Les extraordinaires manuscrits du Frère Noël », écrit classé en « Tradition – Trésors du patrimoine » est tout naturellement révélé sous la plume érudite de Pierre Mollier.

Source FM mag

Son auteur explore les manuscrits réalisés par François-Nicolas Noël au début du XIXe siècle. François-Nicolas Noël, fils de maçon opératif, est devenu tailleur de pierre et géomètre-arpenteur. Ses manuscrits, conservés à la Bibliothèque nationale, sont remarquables pour leurs dessins aquarellés qui illustrent sa démonstration ésotérique de la Maçonnerie. Ces œuvres révèlent ses compétences en dessin géométrique et sa quête de compréhension des dimensions ésotériques de la franc-maçonnerie.

Source Wikimedia Commons

Signalons aussi le magnifique hommage à Robert Badinter (1928-2024) par Henri Pena-Ruiz dans « Quand la justice se substitue à la vengeance ». Robert Badinter reste, à jamais, une figure emblématique dont l’engagement a conduit à l’abolition de la peine de mort en France. Cet hommage souligne non seulement les convictions profondes de Robert Badinter, juriste, avocat, professeur de droit et homme politique – ministre de la Justice en 1981 par le président François Mitterrand, il fait de l’abolition de la peine de mort sa mission –, qui a consacré sa vie à la défense des droits de l’homme et à la lutte contre les injustices judiciaires, mais aussi son influence durable sur la société française.

Prix de la Laïcité par le Comité Laïcité République (CLR) – Photo © Yonnel Ghernaouti YG

En reconnaissance de son engagement indéfectible pour la justice, Robert Badinter a reçu de nombreuses distinctions. En décembre 2023, il a été honoré, avec son épouse Élisabeth Badinter, du Prix de la Laïcité par le Comité Laïcité République (CLR). Ce prix célèbre leurs contributions exceptionnelles à la promotion des valeurs de laïcité et des droits de l’homme.

Robert Badinter incarne la lutte pour la dignité humaine et la justice. Son héritage dépasse l’abolition de la peine de mort, inspirant les générations futures par son engagement pour une justice équitable. Bien que non encore panthéonisé, nombreux sont ceux qui considèrent qu’il mérite de rejoindre ce lieu de mémoire nationale, aux côtés des grandes figures qui ont marqué l’histoire de France.

En page « Culture », Romain Arazm  offre « Le premier voyage de Mozart en Italie », un récit fascinant du voyage initiatique de Wolfgang Amadeus Mozart en Italie. Ce voyage, débuté en décembre 1769, est organisé par son père Léopold Mozart, dans le cadre de leur tournée pour présenter les talents musicaux du jeune prodige.

L’article détaille les étapes de leur parcours, qui commence par la traversée du col de Brenner et la descente de la vallée de l’Adige jusqu’à Bolzano, alors sous domination autrichienne. À Rovereto, Mozart est accueilli avec enthousiasme et se produit devant la noblesse locale, suscitant un immense succès. Cette expérience marque profondément le jeune compositeur, influençant de manière significative son œuvre musicale future.

Le récit met en lumière les rencontres et les influences musicales que Mozart a assimilées lors de ce voyage de quinze mois, qui s’avère crucial pour son développement artistique. Ce périple en Italie permet à Mozart de découvrir de nouvelles cultures musicales et d’élargir ses horizons créatifs, ce qui se reflétera dans ses compositions ultérieures.

J.-M. Mathonière

Comment ne pas citer l’article intitulé « La cubique, la brute et la rejetée – De la géométrie projective #1 » de Jean-Michel Mathonière, invitant à une meilleure compréhension de l’application de la géométrie dans le contexte maçonnique. Jean-Michel Mathonière critique le manque de connaissance des francs-maçons modernes sur la géométrie véritable des tailleurs de pierre, souvent remplacée par des spéculations non fondées sur des concepts comme le Nombre d’Or ou la corde à 13 nœuds.

Il souligne que les premiers maçons spéculatifs français ont souvent mal compris et transmis les concepts empruntés aux maçons opératifs. Cet article est le premier d’une série visant à clarifier ces notions géométriques de base, en insistant sur l’importance de revenir aux fondamentaux pour mieux comprendre et apprécier l’héritage maçonnique opératif.

Ce numéro 99 de Franc-Maçonnerie Magazine offre une riche palette d’articles et de réflexions, parfaits pour les lecteurs souhaitant approfondir leur compréhension des symboles et traditions maçonniques tout en profitant des plaisirs de la lecture estivale.

Vous l’avez tous noté le prochain portera le N° 100 ! C’est toujours un événement marquant pour une publication qui devrait célébrer ce jalon important.

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Sans oublier le REMARQUABLE H-S N°10 !

Source : Franc-Maçonnerie magazine

Franc-maçonnerie, francs-maçons et cinéma

Écrire, réaliser, produire de l’écrit à l’écran

La franc-maçonnerie, avec son histoire plus ou moins accessible à tous, avec ses rituels secrets plus ou moins divulgués et ses influences plus ou moins attribuées, alimente l’imaginaire collectif. Quant aux francs-maçons, ils sont souvent perçus comme membres d’une société secrète empreinte de mystères, d’intrigues, et détenteurs de savoirs ancestraux qui leur confèrent pouvoir et puissance.

Et pour compléter ce portrait fantasmé il est indispensable de préciser que pour beaucoup, les francs-maçons entretiennent entre eux une fraternité et une solidarité qui agit en réseau et en démultiplie leur puissance individuelle.

Il est dès lors évident qu’une telle société secrète et ses membres solidaires et dotés de tels pouvoirs venus du fond des âges (sans bien sûr savoir lesquels) a toujours été source de sujets et de traitements dans des ouvrages cinématographiques.

Bon nombre de fictions qui s’appuient sur les mystères du monde (et de sa proche banlieue) se sont donc, logiquement, intéressé à mettre en scène franc-maçonnerie et/ou francs-maçons.

Dresser une liste des films dans lesquels on peut voir ouvertement, ou deviner de façon plus discrète, la présence de signes maçonniques sous quelques formes que ce soient n’apporte pas un éclairage significatif ou révélateur. Il est cependant possible de tirer une première analyse. La plupart des scénaristes et réalisateurs qui ont introduit du symbole, de l’identité maçonnique et/ou des personnages appartenant à cette société secrète ne sont parvenus qu’à entretenir mystères et poncifs. Les autres ont semé, ici ou là, des indices lisibles pour les initiés. Pour ces réalisateurs, les objectifs narratifs semblent entrer exclusivement dans le domaine du privé, confinant aux « références ésotériques».

Le scénario d’un film n’est pas une œuvre littéraire. Le scénario est un document écrit spécifique, une construction dramaturgique indispensable à la conception, la réalisation et, de façon plus générale, à la production d’un film.

Le scénario se doit de proposer un récit conforme au langage cinématographique. L’écriture d’un scénario a évolué et poursuit son évolution au même rythme, et de façon fusionnelle, avec l’évolution du langage cinématographique. Quant à la réalisation d’un film, à cette autre écriture, je me réfère à Alfred Hitchcock qui a déclaré : « Le travail d’un réalisateur consiste à diriger les comédiens et à diriger les spectateurs. »

Cette brève présentation a pour objectif de pointer les étapes majeures dans la conception et la fabrication d’une œuvre cinématographique. La particularité dans cet art, c’est qu’il ne peut se concevoir seul. Scénariste, réalisateur, producteur travaillent ensemble dès lors que le projet s’engage sur les voies de la concrétisation. Bien sûr, il existe des cas spécifiques où c’est la même personne qui occupe ces trois fonctions fondamentales. Mais comme le disait Jean Gabin (sur un tout autre sujet) dans le film « Le Président » : « Il existe aussi des poissons volants, mais ce n’est pas la majorité du genre. » 

De cet état de fait, de cette nécessaire collaboration, pour qu’un film puisse exister, il en résulte que si la franc-maçonnerie doit apparaître de façon lisible de quelque manière que ce soit dans une narration cinématographique, cela ne peut se concevoir que si les trois principaux artisans d’une production d’un film s’entendent, tant sur la forme que sur le fond et sans ambiguïté, pour qu’il en soit ainsi.

En revanche, et c’est là tout le propos de ce texte, la franc-maçonnerie peut être omniprésente dans un film dès lors que ce n’est plus dans ce qu’elle peut avoir de visible dans le récit, mais qu’elle fait partie de la matière première du film : La pensée maçonnique portée par au moins l’un des trois artisans fondateurs du film.

Caméraman tournant une scène extérieure
Caméraman tournant une scène extérieure

Ainsi, le lien ente franc-maçonnerie et cinéma se décline au même titre que se déclinent franc-maçonnerie et éducation, politique, entreprise, culture, et tous les autres domaines de l’existence. La pensée maçonnique qui habite et éclaire les francs-maçons rejaillit et devient déterminante dans ce qu’ils sont et dans ce qu’ils font.

Le cinéma maçonnique n’échappe pas à la règle. Il est donc celui qui est conçu et porté par des frères et sœurs et dont la vie maçonnique a développé et/ou accentué l’apprentissage continu à progresser dans leur compréhension des philosophies, des sciences, des arts et des cultures, qui poursuivent sans relâche leur réflexion sur l’éthique et la morale, qui encouragent la liberté de pensée et d’expression, qui défendent et mettent en pratique l’idée que tous les êtres humains sont frères et sœurs et méritent le même respect et la même considération, qui traitent tous les individus avec équité et justice, qui travaillent à promouvoir la justice sociale, pour lesquels la quête de la vérité est une valeur fondamentale et l’honnêteté valorisée tant dans les actions que dans les intention, qui célèbrent la diversité des opinions, des croyances et des cultures, qui développent au quotidien leur capacité à écouter et à comprendre les autres, qui s’engagent à travailler sur eux-mêmes.

Ce travail qui ne trouve pas de repos où se côtoient à chaque instant convictions et doutes dans un mouvement perpétuel et vivant fait de respirations et de pulsations vient nourrir la création cinématographique.

Ainsi, chaque franc-maçon cinéaste, au même titre que ses frères, sait qu’il se situe, comme tout individu, sur l’éventail de ce qui constitue l’humanité. Qu’à ce titre, il est fait des mêmes forces et faiblesses, des mêmes courages, peurs et lâchetés. Et que sa seule différence, laquelle paradoxalement le lie d’autant plus aux autres, est qu’il le sait et que ce savoir constitue et devient source de ses devoirs.

Le cinéma maçonnique aborde avec le même respect tous les genres de films. De la comédie au drame, du thriller au fantastique, quel que soit le sujet, le traitement, l’époque. Le cinéma maçonnique préconise la lucidité et ne cherche à aucun instant à instrumentaliser cet art pour en faire un outil de propagande.

Le cinéma maçonnique est celui qui est porté par des francs-maçons qui savent que le présent est constitué des actes qui doivent réparer le passé quand celui-ci doit l’être, des actions qui permettent de construire un futur aux valeurs maçonniques universelles et tout cela dans la fluidité et la bienveillance de l’instant, avec la force et le courage de ce qui est juste.

Le cinéma maçonnique est une source dont la spécificité et la nature de l’eau n’est pas réservée aux maçons, mais à tous, initiés ou non. 

Le cinéma maçonnique est celui qui est fait par des frères et des sœurs sans que les films ne contiennent obligatoirement une référence affichée (ou sous-entendue) à un rituel, un symbole et/ou un signe distinctif visible par un profane ou un initié.

Dans quelques semaines, le 28 août 2024 sort sur les écrans « La Prisonnière de Bordeaux », réalisé par Patricia Mazuy avec Isabelle Huppert et Hafsia Herzi. Ce film, dont je suis co-auteur du scénario, est né, il y a une quinzaine d’années.

Un jour que je me rendais en voiture dans une ville du Nord, pour une raison que j’ai oubliée, une déviation obligeait les automobilistes à quitter plus tôt que souhaité l’autoroute. Comme les autres, comme tous les autres, je suivais ce nouvel itinéraire qui m’a fait entrer dans cette ville par une large avenue qui longeait la Maison d’Arrêt. En passant devant l’entrée principale de l’établissement pénitencier, se trouvait une file d’attente constituée d’une quinzaine de femmes qui attendaient l’ouverture des portes pour se rendre aux parloirs. Il y en avait des jeunes et des moins jeunes. Certaines portaient de lourds sacs de toile.

Compte tenu de l’embouteillage consécutif à la déviation, je me suis retrouvé arrêté au niveau de cette file d’attente. J’étais gêné. J’avais à la fois envie de regarder ces femmes qui allaient rendre visite à un détenu et à la fois, je n’osais pas les fixer. Elles étaient bien sûr innocentes et leur lien avec un compagnon, un mari, un fils, un frère, un parent ou ami emprisonné ne faisait pas d’elles des coupables. Et pourtant, elles étaient à mes yeux bien différentes que si elles avaient toutes attendu l’ouverture d’un magasin, d’un bureau administratif ou la sortie d’une école. Il était évident qu’elles portaient une forme de culpabilité. Elles devenaient, par mon regard, complices du coupable simplement parce que solidaire par leur seule présence devant cette grande porte fermée.

Cet instant de vie aurait pu glisser sur moi. Et ce ressenti s’arrêter là. Mais voilà. Ma vie maçonnique avait amplifié ou développé en moi ce regard que je porte sur mon propre regard. Il y avait du jugement dans l’air et je m’interrogeais presque aussitôt sur cette forme de sentence. Et puis, très vite, j’ai compris et ressenti que si je les regardais ainsi, par ce regard entaché de moralité, beaucoup d’autres devaient les regarder comme moi, les juger comme moi, les condamner comme moi.

C’est de cet instant qu’est née l’idée du film. De l’importance de comprendre mon regard. De l’obligation d’avouer ce premier réflexe de jugement tout aussi injuste qu’intempestif, la nécessité de savoir.

Le reste, tout le reste, constitué du travail de recherche, de rencontres, d’écriture, d’espoir, de renoncement, de doute, de réécritures, d’enthousiasme, d’entêtement même parfois a trouvé son épanouissement dans ce film qui sort en salle dans quelques semaines. Tout est né du désir de remettre en question ce premier regard, ce regard commun, humain, mais commun.

C’est en cela que ce film est à mes yeux un exemple de film maçonnique. Et pourtant, le spectateur n’y trouvera aucun symbole, aucune référence, aucun lien à un rituel. Mais en proposant ce travail au plus grand nombre, par le récit et les points de vue exprimés, par la qualité des artistes interprètes, des artistes techniciens, par le talent de sa réalisatrice, l’investissement professionnel et personnel des producteurs, distributeurs, vendeurs à l’étranger, exploitant et diffuseurs, la pensée maçonnique trouvera le chemin des salles, des salons et autres lieux de visionnage.

C’est donc la manière d’être dans l’existence, que l’on soit auteur, réalisateur, ou producteur qui mène à un cinéma maçonnique.

Dans cette optique, avec un frère, nous avons créé en 2024 Sisma Films. La ligne éditoriale de cette société de productions de films est résolument tournée vers des productions qui répondent à cette exigence et à cette détermination de création de films maçonniques tels que définis plus haut.

Clap de la production du film
Main qui tient le clap de la production du film

Développer, financer, produire et diffuser des œuvres de différents formats (courts, moyens et longs métrages) et de tout genre, (comédies, drames, etc.) en revendiquant cette ligne éditoriale par une sélection minutieuse des projets, qu’ils soient portés par des profanes ou des initiés, par de jeunes talents ou des talents confirmés.

Notre deuxième production, un court-métrage, « Excusez-moi » écrit et réalisé par un jeune auteur réalisateur, Léopold Bellanger et dans lequel deux artistes confirmés, Dominique Pinon et Charlélie Couture ont accepté d’interpréter les rôles principaux, répond parfaitement à nos critères tant sur la liberté de ton dans son extravagance, sa poésie, et sur sa qualité de forme par la présence d’artistes interprètes et techniciens au savoir-être et savoir-faire de belles qualités. Pour ce film, nous avons lancé un financement participatif déductible des impôts à hauteur de 66 % des dons versés et nous vous invitons à aller découvrir ce projet sur le site Touscoprod/Proarti lien : https://www.proarti.fr/collect/project/excusez-moi-2/0

Afin de commencer à nous suivre et participer au développement de cette société, vous pouvez trouver sa présentation via : sismafilms.com

Vous y trouverez également le contact pour nous adresser vos éventuels projets.

(financement participatif, voir affiche ci-dessous)

Pour conclure et mettre autrement en lumière ce lien entre franc-maçonnerie et cinéma, je reprends une partie d’un texte que j’ai écrit pour la Fraternelle des écrivains en novembre 2023. Ce texte tend à montrer l’indissociabilité entre mon travail maçonnique et ma vie professionnelle, et pour illustrer mes propos, je vais me référer au Télos et au Skopos.

Le Skopos étant le but et le Télos la fin, en tant que finalité.

Caméra qui filme un studio
Caméra qui filme un studio

Dans mon cas, si mon but est de faire un film, dès que mon travail est achevé, j’ai atteint mon but. Je devrais donc être heureux ? Mais comme je n’ai plus de but, ce bonheur est bien éphémère. Il durera le temps d’avoir un autre but, de réaliser un autre film. Mais comme disait Camus : « Tout homme et, à plus forte raison, tout artiste, désire être reconnu. Je le désire aussi. » Donc, en réalité, une fois le film terminé, j’attends de voir la proportion de reconnaissance que mon travail génèrera. Dans mon cas, en tant que cinéaste, cela aura une grande importance puisque cette reconnaissance conditionnera ma possibilité de réaliser ou écrire un autre film. Mais voilà ! Y’a un hic. Je n’ai aucune possibilité d’agir sur l’impact de mon travail achevé dans sa phase d’exploitation.

Je prends donc l’exemple de l’archer (que j’emprunte à André Comte Sponville) si mon but est que la flèche quitte l’arc, dès qu’elle est partie, j’ai atteint mon but. Mais si j’ai une cible en vue, si j’ai un but, je dois attendre de voir où la flèche se plantera. Mais une fois que la flèche est partie, je ne peux plus rien faire. Je ne peux agir sur le vent qui peut venir la dévier, sur la mouche qui peut se retrouver sur son trajet, sur la goutte de pluie qui viendra se déposer sur la flèche durant son parcours ni sur aucun des autres paramètres qui feront que le trajet de ma flèche sera le résultat de mon tir (évidemment), mais aussi de tout ce qui constituera son parcours.

Et c’est, pour ce qui me concerne, le travail en maçonnerie qui m’a permis de me concentrer sur le Telos, la finalité.

Il est possible que ma flèche ait subi sur son trajet des paramètres favorables ou défavorables qui lui est fait, ou pas, atteindre son but, mon but, la reconnaissance. Mais comme disait Flaubert, « le succès n’est pas un but, c’est une conséquence. » Et comme le dit le GODF dans son article premier : « La Franc-maçonnerie a pour objet la recherche de la vérité, l’étude de la morale et la pratique de la solidarité. »

Objet : recherche, étude et pratique. La franc-maçonnerie n’a pas de but, pas de skopos.

(Du moins ce n’est pas ce qu’elle exprime en premier.)

Et j’ai perçu dans la franc-maçonnerie, le télos, la finalité, ce qui dépend de moi, comment améliorer l’archer que je suis avant que parte la flèche : objet : recherche, étude et pratique. Comment améliorer le scénariste et réalisateur que je suis avant que le film ne soit terminé ?

Caméra en tournage au studio
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Bien sûr, le but a son importance (et la franc-maçonnerie a un but). Le Skopos détermine la direction, il permet de définir le trajet et d’avoir conscience du contexte. Il ne s’agit pas d’agir sans cap, sans orientation. Mais une fois le but précisé, ce qui doit être atteint ne doit pas être confondu avec ce que je peux atteindre.

Ce que je peux atteindre, c’est d’agir pleinement sur ce qui dépend de moi et, au fil des ans, apprécier de plus en plus cet état des choses, cet état d’être. Et être heureux qu’il en soit ainsi. Bien sûr, cela ne me prive pas ou ne me met pas à l’abri des souffrances, des peines, des difficultés, des joies et plaisirs de l’existence. Mais quand j’entre dans la solitude de mon travail, quelqu’en soient les difficultés, les doutes, les errements, je suis serein. Et si, une fois partie, la flèche atteint son but, que le film trouve son public et que la reconnaissance se lève au petit matin comme un soleil de printemps, je veux bien en être fier. Mais je ne confonds pas cette fierté passagère, résultat de mes actions et du hasard et cette sérénité quotidiennement renouvelée dans le travail qui est le mien. À l’ombre des artifices, éternel artisan, je reprends mon travail, celui sur lequel j’ai une réelle emprise et qui s’avère perpétuellement perfectible.

Pour comprendre un auteur en voici ma simple définition :

Un auteur est un individu qui ne prend pas de vacances. Il part écrire temporairement ailleurs.

Notre TCS Andrée Buisine a rejoint l’Orient Éternel à l’âge de 102 ans

C’est avec une grande tristesse que nous annonçons le passage à l’Orient Éternel d’Andrée Buisine, une éminente auteure et une figure respectée de la franc-maçonnerie féminine.

Andrée Buisine était née le 29 janvier 1922. Elle a consacré sa vie à la recherche, à l’écriture et à la transmission des valeurs maçonniques. Ses nombreux ouvrages ont été une source d’inspiration et de réflexion pour de nombreux frères et sœurs dans le monde entier. Elle a su, par son engagement et son érudition, éclairer les chemins de la connaissance et de la spiritualité.

Andrée Buisine, chez elle 7 août 2020

Sa contribution à la franc-maçonnerie est inestimable. Elle a participé activement à la vie maçonnique, toujours prête à partager son savoir et à accueillir avec bienveillance ceux qui cherchaient à comprendre les mystères de l’Ordre.

Aux côtés de Gisèle Faivre, elle est allée chercher les hauts Grades du REAA en Angleterre et les a traduits car elle était angliciste. Elle était la dernière de nos pionnières encore de ce monde.

Avec Gilberte Colanéri, elle a participé très activement à l’animation de la Fraternelle des Écrivains maçonnique (voir photo avec l’ancien Président Jacques Fontaine et Gilberte Colanéri)

En ce moment de deuil, nous rendons hommage à une femme exceptionnelle, dont la sagesse, la générosité et l’humanisme continueront de guider et d’inspirer les générations futures.

Andrée Buisine restera dans nos cœurs et nos mémoires, une étoile brillante à l’Orient Éternel.

Membre fondateur du Suprême Conseil Féminin de France, elle a reçu la lumière en 1952.

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est IMG_9855-768x1024.jpg.

Andrée Buisine était secrétaire de la loge « La nouvelle Jérusalem » de la Grande Loge Féminine de France, lorsque Joséphine Baker a été initiée le 6 mars 1960 à Paris 17.

Forte d’une thèse de doctorat en Histoire, sous la direction de Daniel Ligou – historien, universitaire spécialiste de l’histoire de la franc-maçonnerie et du protestantisme et professeur à l’université de Bourgogne de 1963 à 1989 –, soutenue en 1990 à Dijon, notre sœur Andrée Buisine est bien connue pour être une inlassable combattante et défenseuse de la franc-maçonnerie féminine en France, en Europe et dans le monde.

Personnellement, j’en garde un excellent souvenir du temps où nous pouvions venir écouter les conférences ouvertes à toutes et à tous, données en son temps au sein de l’Académie maçonnique en l’Hôtel de la Grande Loge de France le samedi matin.

Auteure de plusieurs ouvrages, dont La Grande Loge Féminine de France – Autoportrait (Groupe Guy Trédaniel, 1995) un livre collectif animé par elle-même, La Franc-Maçonnerie anglo-saxonne et les femmes (Dervy, 1998), elle avait coécrit, avec notre frère Michaël Segall (OE), Un Panorama de l’Ordre maçonnique (Dervy, 1998). Dans cet opus, elle offrait un guide complet sur l’essence de la Franc-maçonnerie. Grâce à la participation des plus hautes autorités en la matière et à une surprenante iconographie, elle donnait, avec son compère Michaël Segall, une explication sur les multiples actions menées l’Ordre dans différents domaines aussi bien sociaux qu’historiques et artistiques sur notre temps et leurs répercussions. Retenons surtout Les hauts grades écossais au féminin – Le Suprême Conseil Féminin de France (Conform édition, éd. augmentée 2021), dont la première édition recevait, en 2007 à Paris, le prix littéraire de l’Institut Maçonnique de France (IMF), catégorie « Histoire ».

 Elle était chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’honneur et commandeur des Palmes académiques.

Nous publions l’hommage rendu par Marie-Dominique Massoni, Présidente de la Fraternelle des écrivains.

Andrée Buisine (1922-2024) : De la loi et de la joie

« Les meilleurs » : le sens antique du mot aristoi s’est plus tard confondu avec le terme de noblesse, la noblesse d’âme étant confondue avec le sang bleu. Le « désir de se sacrifier à quelque chose ressenti comme plus grand que soi » que formulait simplement Annie Besant caractérisa aussi celle qui fut une exceptionnelle Grande Oratrice du Suprême Conseil féminin de France : Andrée Buisine. Toutes deux comme quelques autres méprisèrent, leur vie durant, les assignations sociales comme les revendications corporatistes, les attachements dérisoires et les soumissions à une quelconque fonctionnalité.

« La fille de ma mère et le fils de mon père »

Celle qui naquit en 1922 aimait à dire que sa mère l’avait éduquée comme il se devait pour une fille de l’entre-deux guerres. Habile couturière, elle avait acquis l’art de la coupe, du patron et des finitions. Elle complétait en disant que son père l’avait élevée comme un garçon l’emmenant très tôt dans des réunions de la Ligue des droits de l’homme ou l’impliquant plus tard dans ses activités de résistant. Fille de chti, d’origine wallonne, et de ritale, elle aimait la saveur des parlers populaires, de leurs expressions imagées, de leurs narrations à la fois simples et capables de transformer le trivial en geste héroïque comme en cocasserie. Rebelle et provocatrice, indomptable, elle était le soldat au service d’un idéal où il n’était pas question de sa propre gloire. S’y trompèrent ceux qui ne virent que son jeu de séduction-exécution. Elle associait la patience des graines et l’art de l’escrime. L’assentiment du plus grand nombre ? Elle s’en souciait comme d’une guigne. Aucun changement n’a jamais pu se faire sans transgression. Encore faut-il avoir l’intelligence de ne pas confondre transgression et contestation. Tout était dans l’art de l’attente et la parfaite exécution.

Son père avait été chef d’entretien d’une teinturerie. Institutrice, professeur d’anglais puis principale de collège elle considérait l’enseignement et la Maçonnerie comme deux sacerdoces. Elle portait haut le souci du devenir des enfants et l’autorité nécessaire à toute transmission. Longtemps secrétaire d’une association d’anciens résistants, elle organisait chaque année un concours en direction d’élèves de l’enseignement secondaire. Transmettre était chez elle un souci majeur mais nul ne le peut qui n’a d’abord été désireux de recevoir et de travailler. De la grammaire et de la loi : ainsi des bons pédagogues, ainsi aussi en Maçonnerie.

Andrée Buisine, en 2000

Gisèle Faivre : « Il faut que notre maison soit complète jusqu’en haut »

Domptée ? Jamais. Semper fidelis, dès lors qu’elle a prêté sa foi. La rebelle à mater quand elle entre en Maçonnerie, au Rite d’Adoption, en 1952, se fait mousquetaire au service de son Roi, tel un personnage de Dumas ou tel un chevalier de Walter Scott. Aussi lorsque Gisèle Faivre qui après avoir permis à l’Union Maçonnique Féminine de France de se constituer en Grande Loge et l’avoir convaincue d’adopter le REAA, mais qui a échoué à trouver en France la transmission des hauts-grades de ce rite, lui demande d’aller les « chercher » en Angleterre, Andrée Buisine se précipite. Joannis Corneloup et Marius Lepage ont facilité les contacts. Vient une première et vaine tentative avec The Women Freemasons puis advient sa rencontre quasi mystique avec Marjory C. Debenham, Grand Commandeur de l’AFAM (The Order of Ancient Free and Accepted Masonry).

Angliciste, Andrée organise les déplacements et hébergements des week-ends anglais du petit groupe de Françaises. Elle conserve sa vie durant une extrême reconnaissance aux Frères du Grand Orient et de la Grande Loge de France qui les ont aidées dans leurs démarches et qui, transgressifs eux aussi, leur ont prêté des rituels. C’est ainsi qu’en 1964 a lieu la première cérémonie d’initiation du petit groupe, le matin pour les anglophones, l’après-midi pour celles qui ne le sont pas. Elles reviennent en France chevaliers Rose-Croix et Andrée Buisine en est à jamais transformée. Elle qui n’a eu aucune formation religieuse qui déteste aussi bien les bigotes que l’institution catholique a rencontré charité, foi et espérance ainsi qu’elle les entend dans une cérémonie grandiose où le terme d’élection prend enfin un sens pour la boule d’exigence et de devoir qu’elle est. La consécration du Chapitre Rose-Croix est suivie de l’installation de la première loge de Perfection en France. Attelée à la traduction en français des rituels anglais, elle échange épistolairement avec Marjory C. Debenham.

Car Loi assone avec Joie

Et puis, le Suprême Conseil féminin de France constitué en 1970 et guidé par Gisèle Faivre, Andrée Buisine qui n’avait pu, comme tant d’autres jeunes femmes poursuivre ses études au lendemain de la guerre, et qui est devenue successivement institutrice, professeur d’anglais puis principale de collège, reprend ses études universitaires et s’adonne à la recherche. Sa thèse sur « La Franc-Maçonnerie anglaise et les femmes », est éditée en 1995 chez Trédaniel. Cette année anniversaire de la Grande Loge féminine de France, elle publie aussi La Grande Loge féminine de France, Autoportrait. Elle aime collaborer avec d’autres Sœurs ou Frères : avec la Commission nationale d’histoire pour cet ouvrage aussi bien qu’avec Michaël Segall pour Un Panorama de l’ordre maçonnique (1998) ou avec le Jamaïcain Terry Allen, qui l’aimait tant, pour l’édition de certains livres. Elle a aussi été l’un des membres fondateurs de l’Académie maçonnique.

Elle trouve les premiers locaux de la Juridiction, rue du Rendez-vous à Paris. Elle en surveille les travaux. Modeste et orgueilleuse, elle aime celles qui bâtissent en toute discrétion mais, par-dessus tout, ses deux figures tutélaires et inspirées : Gisèle Faivre et Marjory C. Debenham. Lorsque le Suprême Conseil Féminin de France décide de l’introniser Grand Commandeur d’honneur à titre exceptionnel, marquant ainsi tout ce qu’il lui doit, son émotion est immense.   

Hétérodoxe peut-être mais orthodoxe sûrement, elle vécut intensément toutes les alliances de contraires chères aux initiés, toutes les exigences de son Rite et de la Loi maçonnique. Savoir sortir du rang au nom d’une haute exigence et être sans pitié pour ceux dont elle considérait qu’ils n’obéissaient qu’à de piètres ambitions individuelles, telle était cette boule de détermination. Aimant les mots d’esprit, l’ironie française et l’humour anglais, elle avait l’art de la chiquenaude verbale pour les autres comme pour elle. Son caractère à l’emporte-pièce lui valut bien des rancœurs, et pourtant… Je fis sa connaissance à la Fraternelle des écrivains et elle eut tôt fait de saisir mon côté « service actif » aussi bien que mes recherches sur le fonctionnement réel de l’esprit. Que de questions sur le surréalisme et « l’entrée des médiums » ne me posa-t-elle pas après une réflexion sur le « surréalisme et l’hermétisme » donnée à la Fraternelle. Nous prîmes l’habitude de nous retrouver pour travailler ensemble et c’est ainsi que je découvris son art des petites attentions maternelles. Quand elle présida la Fraternelle des écrivains elle me demanda, d’être sa secrétaire. C’était dans l’ordre des choses, et ce fut tout simplement joyeux.

Sa tolérance religieuse s’arrêtait face à tous les sectarismes religieux et aux chapelles occultistes. Elle avait toutefois une passion certaine pour Annie Besant qui sut se bâtir par elle-même. Andrée avait entrepris d’écrire un livre sur cette femme passée de l’athéisme à la théosophie, qui fut à la fois féministe, franc-maçon du Droit Humain international, députée du Labour, favorable à l’indépendance de l’Inde, mère spirituelle de Krishnamurti, alors que son époux, un pasteur, lui avait fait souffrir mille tortures avant qu’elle ne conquière son indépendance et ne s’autorise à étudier. Elle avait plus largement un intérêt pour des femmes visionnaires qui avaient bravé les diktats sociaux de leur temps, ainsi Flora Tristan ou George Sand. Renverser les idoles et s’en tenir à l’essentiel : l’art de bâtir. Hélas, fatiguée par l’âge, elle ne put mener à bien son projet. Elle souhaita néanmoins voir paraître une seconde édition augmentée de son livre Les Hauts-grades écossais au féminin, faisant toute confiance à Monique Rigal, qui avait succédé à sa chère Gilberte Colaneri, pour actualiser et parachever l’œuvre en mettant en lumière le développement et les réalisations de la Juridiction.

11/07/24 : le Collège Maçonnique reçoit le pasteur Jean-Marie de Bourqueney sur « Sola Fide – La Vertu comme pouvoir de transformation »

Dans le cadre de sa thématique estivale « Quelle modernité pour les Vertus ? », le Collège Maçonnique vous invite à un nouveau webinaire ce jeudi 11 Juillet 2024 à 19h30.

Dans un monde en perpétuelle évolution, quelles places occupent les vertus ? Ce webinaire propose une réflexion profonde sur la modernité des vertus, questionnant leur lien avec la foi et leur pertinence dans un contexte laïque et scientifique.

Le thème central

La vertu doit-elle nécessairement s’appuyer sur la foi, ou peut-elle trouver sa propre raison d’être dans la raison et la connaissance scientifique, comme le suggérait Jacques Monod ? Traditionnellement, la foi est considérée comme une vertu théologale essentielle pour les croyants, mais est-il possible de redéfinir cette notion pour qu’elle soit accessible à tous, indépendamment des croyances religieuses ?

Jean-Marie de Bourqueney

L’intervenant

Jean-Marie de Bourqueney, pasteur et théologien, est une figure emblématique du protestantisme contemporain. Sa formation théologique débute à la Faculté de théologie protestante de Paris avant de se poursuivre à Montpellier. C’est dans cette ville méridionale qu’il découvre le protestantisme libéral, une rencontre qui marque un tournant décisif dans sa vocation spirituelle et intellectuelle.

L’intérêt de Jean-Marie de Bourqueney pour les courants théologiques novateurs le mène à la théologie du process, née aux États-Unis dans les années 1960 sous l’impulsion de John B. Cobb, aujourd’hui âgé de 99 ans. Fasciné par cette approche dynamique et évolutive de la foi, il élabore le concept de théologie de la “Jubilescence“, une réflexion profonde sur le renouveau spirituel et communautaire.

John B. Cobb,

Sa carrière pastorale est tout aussi riche et variée que ses recherches théologiques. Jean-Marie de Bourqueney a exercé son ministère dans plusieurs temples protestants à travers l’Europe : du Havre à Grignan à Marseille, de Bruxelles à Paris, où il officie depuis 2011 au Temple des Batignolles (XVIIe). Son approche pastorale, empreinte de modernité et de compassion, a touché de nombreuses communautés et fidèles.

En parallèle de son ministère, Jean-Marie de Bourqueney s’engage dans le journalisme et l’édition. Il dirige l’hebdomadaire national “Réforme“ et est rédacteur en chef de la revue Évangile et Liberté. Sa voix résonne également sur les ondes de Radio Notre Dame, où il intervient régulièrement en tant que chroniqueur.

Martin_Luther par Lucas Cranach

Auteur prolifique, Jean-Marie de Bourqueney a signé plusieurs ouvrages qui témoignent de sa réflexion profonde et de son engagement spirituel. Parmi eux, on trouve, coécrit, le Manifeste pour un christianisme d’avenir (Éd. Karthala, 2020), un appel vibrant à repenser le christianisme face aux défis contemporains ; Le minimum humain, réflexions juive et chrétienne sur les valeurs universelles (Éd. Lessius, 2010), une exploration des valeurs partagées par les grandes traditions monothéistes ; et La mort, le deuil, la promesse (Éd. Olivetan, 2005), une méditation sur les questions existentielles.

En plus de ses livres, ses nombreux articles publiés dans la revue Évangile et Liberté illustrent sa capacité à dialoguer avec le monde moderne, à offrir des perspectives nouvelles et à inspirer ses lecteurs.

Jean-Marie de Bourqueney incarne une théologie vivante et en mouvement, un pastorat attentif et engagé, et une plume aiguisée au service de la réflexion et du dialogue. Sa contribution à la pensée théologique et à la vie spirituelle de son époque demeure inestimable, marquant de son empreinte le paysage religieux et intellectuel contemporain.

Il intervient sur

« Sola Fide – La Vertu comme pouvoir de transformation »

« Sola Fide » est une expression latine signifiant « par la foi seule ». Elle est issue de la Réforme protestante et souligne l’importance de la foi comme seule source de justification et de salut. Cette doctrine, centrale pour de nombreux protestants, affirme que la foi en Dieu est suffisante pour obtenir la grâce divine, indépendamment des œuvres ou des actions humaines.

Croix huguenote à cœurs

Dans le contexte de ce webinaire,« Sola Fide » est utilisée pour explorer comment la foi, ou la confiance, peut être une vertu transformatrice, non seulement dans un cadre religieux, mais aussi dans une perspective laïque. La foi, comprise ici comme confiance fondamentale, peut devenir un moteur puissant de changement personnel et social.

La Vertu comme pouvoir de transformation invite à considérer la vertu non seulement comme une qualité morale, mais comme une force active capable de remodeler notre réalité. En reliant la foi à cette capacité de transformation, il s’agit de montrer comment une vertu, profondément ancrée dans la foi ou la confiance, peut guider les actions et les choix des individus, favorisant ainsi une transformation positive et durable dans nos vies et nos sociétés.

Croix huguenote à fleurs de lys

Cette interprétation ouvre un dialogue entre la tradition théologique et les valeurs contemporaines, cherchant à harmoniser la spiritualité et la rationalité pour créer un monde où la vertu et la foi travaillent ensemble pour le bien commun.

Modérateurs :

Flore-Édith Mongue, Docteur en pharmacie et pharmacienne à Douala de la Grande Loge Féminine du Cameroun

William Emmanuel, consultant en stratégie et finance, fondateur de Bastille Magazine de la Grande Loge de France

Organisateurs :

Alain-Noël Dubart, ancien grand maître de la Grande Loge de France

Marie-Thérèse Besson, ancienne grande maîtresse de la Grande Loge Féminine de France

Prochain webinaire :

Le jeudi 18 juillet à 19h30, le Collège Maçonnique recevra Daniela Touati, rabbin, pour une discussion sur « Justice et Amour : Un commandement impossible ? »

Informations supplémentaires :

Les Entretiens d’Été du Collège Maçonnique – Jeudi11 Juillet 2024 à 19h30

Inscription obligatoire. Toutes les conférences sont gratuites, ouvertes à tous, enregistrées et disponibles gratuitement sur le site du Collège Maçonnique. Ne manquez pas cette occasion unique de redéfinir et de réinterpréter les vertus dans le contexte de notre époque moderne !

Le Collège Maçonnique
Le Collège Maçonnique

Cadet Roussel : Une légende française redécouverte par Pierre Pinsseau

Au cœur de nos lectures estivales, nous vous présentons une plongée rafraîchissante dans la vie de Cadet Roussel, telle que relatée par Pierre Pinsseau*. Ce personnage haut en couleur, immortalisé par une chanson satirique, revit sous nos yeux à travers une série d’ouvrages qui célèbrent son excentricité et son impact culturel.

Quelques ouvrages traitant de Cadet Roussel permettront aux curieux de nature d’aller plus loin afin de mieux connaître la biographie détaillée de Joseph Roussel, plus connu sous le nom de Cadet Roussel ou Rousselle, personnage emblématique du folklore français.

Nous avons Voyage de Cadet Roussel à Paris en 1824 (Éd. 1824),  Cadet Roussel (Collectif, Nathan, 1999), Complainte sur l’immortalité de M. Briffaut (1826), Cadet Roussel dans l’île des Amazones (1816), Cadet Roussel barbier à la fontaine des Innocens (1802), Cadet Roussel misanthrope et Manon repentante (1798), Casino de Paris. Programme de Cadet-Roussel, grand ballet-pantomime en 3 tableaux (1900) et Cadet Roussel Hector ou La tragédie à Troyes, en Champagne (1809). Une liste non exhaustive…

En redonnant vie à certains de ces ouvrages, Hachette Bnf et la Bibliothèque nationale de France nous permettent de savourer des trésors littéraires oubliés. Chaque œuvre dévoile une facette différente de Cadet Roussel, ce personnage excentrique dont les aventures, réelles ou imaginaires, continuent de fasciner et de divertir. Plongez-vous dans ces récits et laissez-vous emporter par le charme intemporel de Cadet Roussel, redécouvert à travers le prisme du temps.

Dans son livre publié en 1945, Pierre Pinsseau explore la vie de cet huissier d’Auxerre qui est devenu une figure légendaire grâce à une chanson satirique écrite à son sujet pendant la Révolution française.

Pinsseau commence par retracer les origines de Cadet Roussel, né à Orgelet en 1743. Il décrit sa jeunesse, ses premières années, et son installation à Auxerre, où il commence sa carrière d’huissier.

Source Jura Musée

Le cœur du livre se concentre sur la carrière de Cadet Roussel en tant qu’huissier à Auxerre. L’auteur décrit en détail ses nombreuses excentricités, son comportement atypique et souvent ridicule, qui l’ont rendu célèbre dans sa ville et au-delà. Ces excentricités incluent ses habits extravagants, ses manières particulières, et ses interactions souvent comiques avec les habitants d’Auxerre.

Un chapitre important du livre est consacré à la chanson Cadet Roussel. Pierre Pinsseau analyse les paroles de la chanson, leur origine et leur impact. Composée pendant la Révolution française, cette chanson satirique et moqueuse est devenue extrêmement populaire, immortalisant Cadet Roussel dans la culture française.

Cadet Roussel, Auxerre

Les paroles principales de la chanson comprend mainte fois le chiffre trois, particulièrement mis en avant : 

« Cadet Roussel a trois maisons […] Cadet Roussel a trois habits […] Cadet Roussel a trois chapeaux […] Cadet Roussel a trois souliers […] Cadet Roussel a trois chevaux […] Cadet Roussel a trois beaux chiens… »

Ces extraits montrent l’importance du chiffre trois dans la chanson, soulignant les différentes possessions de Cadet Roussel et leur état souvent pittoresque et amusant. La répétition du refrain et la structure humoristique des couplets rendent cette chanson à la fois mémorable et plaisante.

Le chiffre trois possède une symbolique riche et profonde dans de nombreuses traditions et systèmes de pensée, y compris au sein de la fraternité – trinité maçonnique, Sagesse, Force, Beauté, trois grandes lumières, Soleil/Lune/maître de la loge, trois vertus théologales, etc.

L’auteur explore également la diffusion de la chanson et comment elle a contribué à la légende de Cadet Roussel.

Nous aurions pu penser Cadet Roussel initié.

Après tout, les Imaginales Maçonniques et Ésotériques d’Épinal ont lancé un Prix Cadet Roussel ayant pour objet de récompenser, à l’occasion du festival « les Imaginales » un texte de fiction dont la thématique est issue de l’imaginaire de la Franc-Maçonnerie, ou plus largement des univers ésotériques.

Il n’en est rien !

Il n’existe pas de preuves historiques concrètes indiquant que Cadet Roussel était franc-maçon. La chanson et les anecdotes concernant sa vie ne mentionnent pas d’implication dans la franc-maçonnerie. De plus, les archives disponibles ne le répertorient pas comme membre d’une loge. Sa candidature aurait-elle été reçue compte tenu de son profil qui ne correspond pas vraiment à ceux de ces contemporains maçons, car Cadet Roussel était connu pour ses excentricités…

Fichier Bossu

Par ailleurs, Pierre Pinsseau situe également Cadet Roussel dans le contexte de la Révolution française. Bien que Cadet Roussel ne soit pas un personnage politique majeur, son comportement et sa chanson ont trouvé une résonance particulière dans cette période de bouleversements sociaux. L’auteur décrit la vie de Cadet Roussel après la Révolution jusqu’à sa mort en 1807.

Pierre Pinsseau offre une analyse critique de l’impact culturel de Cadet Roussel. Il examine pourquoi et comment cet huissier excentrique a capturé l’imagination populaire, devenant un symbole de la satire sociale. Il réfléchit également sur la manière dont la chanson et la légende de Cadet Roussel illustrent les tensions et les changements sociaux de l’époque.

Le style de Pinsseau est clair et accessible, mêlant rigueur historique et anecdotes vivantes. Il parvient à rendre son sujet captivant, même pour les lecteurs qui pourraient ne pas être initialement intéressés par un huissier du XVIIIe siècle.

La recherche de Pinsseau est solide, s’appuyant sur des archives, des témoignages contemporains et une analyse approfondie de la chanson. Il parvient à reconstruire avec précision la vie de Cadet Roussel tout en situant son sujet dans le contexte plus large de l’histoire française.

Cadet Roussel, Auxerre

Ce livre est une contribution significative à la compréhension de la culture populaire française et des personnages qui l’ont influencée. En explorant la vie et la légende de Cadet Roussel, Pierre Pinsseau offre des renseignements précieux sur la société française du XVIIIe siècle et sur la manière dont des individus ordinaires peuvent devenir des symboles culturels.

La lecture de Cadet Roussel (1743-1807) est une immersion fascinante dans la France prérévolutionnaire et révolutionnaire.

Pierre Pinsseau réussit à transformer un personnage apparemment insignifiant en une figure emblématique, révélant beaucoup sur les valeurs et les préoccupations de son époque. La chanson Cadet Roussel, au-delà de sa simplicité apparente, devient ainsi une fenêtre sur l’humour, la satire et la résistance sociale de son temps.

Cadet Roussel, Auxerre

*Pierre Pinsseau, né le 21 juillet 1901 à Beaulieu-sur-Loire (Loiret) est une figure intellectuelle et judiciaire notable de la France du début du XXe siècle. Il est titulaire de deux doctorats, l’un en droit et l’autre ès lettres, attestant de sa solide formation académique.

Pinsseau débute sa carrière professionnelle en tant qu’avocat avant de se tourner vers la magistrature. Il accède à une position de responsabilité en devenant président du tribunal civil d’Auxerre, poste qu’il occupe de 1942 jusqu’à sa mort en 1946. Sa carrière juridique est marquée par une réputation de rigueur et d’intégrité.

En parallèle de ses activités professionnelles, Pierre Pinsseau est également un écrivain prolifique. Il écrit sous le pseudonyme de Pierre de La Chassaigne, un nom qui deviendra associé à ses œuvres littéraires. Son œuvre comprend des romans, des poèmes et des chansons, reflétant son attachement à la culture berrichonne et montmartroise.

Nous lui devons aussi L’Étrange destinée du chevalier d’Éon (1728-1810)  (R. Clavreuil, 1945). Il est reconnu pour sa capacité à capturer l’essence de la vie provinciale française dans ses écrits. Ses contributions en tant que romancier et poète-chansonnier témoignent de son amour pour la culture et les traditions locales. Il est particulièrement connu pour ses œuvres qui mettent en lumière les aspects comiques et satiriques de la société.

Cadet Roussel, Auxerre

Pierre Pinsseau décède prématurément à Sens, dans l’Yonne, le 25 septembre 1946, à l’âge de 45 ans. Sa disparition est une perte significative pour la scène littéraire et juridique française.

Bien que sa vie ait été courte, Pierre Pinsseau laisse derrière lui un héritage intellectuel important. Ses contributions en tant que juriste et écrivain continuent d’être reconnues pour leur profondeur et leur richesse culturelle. Ses œuvres littéraires, notamment celles écrites sous son pseudonyme, restent des témoignages vivants de son talent et de sa passion pour la littérature et le droit.

Cadet Roussel, Auxerre

Pierre Pinsseau est un exemple remarquable de la polyvalence intellectuelle et de l’engagement culturel, dont l’impact perdure bien au-delà de sa vie.

Cadet Roussel (1743-1807)

Pierre Pinsseau, Lauréat de l’Institut

Raymond Chavreuil, 1945, rééd. 1996, 128 pages

Photos Cadet Roussel Auxerre © Yonnel Ghernaouti YG

Les fondations du Grand Orient d’Italie et de Spadolini Nuova Antologia s’associent pour créer la bourse « Giovanni Spadolini »

La Fondation Grande Oriente d’Italia et la Fondation Spadolini Nuova Antologia annoncent une bourse nommée d’après « Giovanni Spadolini » à l’occasion du centenaire de la naissance de l’homme d’État.

Le Grand Orient d’Italie (GOI), reconnu depuis peu comme « régulier et de tradition », est bien connu et reconnu pour son dynamisme. Ici, point de verbiage, de palabre, voire de comité scientifique. De l’action, trois points c’est tout !

Qui était Giovanni Spadolini ?

Cette figure éminente de l’Italie du XXe siècle, se distingue par une carrière éclectique marquée par la politique, l’histoire et le journalisme. Né en 1925, il traverse les décennies comme un phare d’intelligence et de réforme dans un pays en constante mutation.

Emblem of Italy

Au cœur de sa vie publique, Giovanni Spadolini s’engage au sein du Parti Républicain Italien. Son ascension culmine lorsqu’il devient Premier ministre, de juin 1981 à décembre 1982. Cet homme d’érudition devient alors le premier à briser l’hégémonie des démocrates-chrétiens depuis la Seconde Guerre mondiale. Durant son mandat, il ne se contente pas de diriger, mais entreprend de profondes réformes, surtout dans les domaines de la défense et de l’éducation, où il laisse une empreinte indélébile.

Avant de gravir ces sommets politiques, Giovanni Spadolini œuvre comme ministre de la Culture et de l’Éducation, dédiant son énergie à la promotion des arts et à l’amélioration du système éducatif. Son amour pour l’histoire et la culture transparaît dans ses politiques, faisant de lui un bâtisseur de l’esprit national.

Parallèlement à ses responsabilités politiques, Giovanni Spadolini se révèle un historien de renom, plongeant dans les méandres de l’histoire contemporaine italienne avec une rigueur et une passion inégalées. Sa plume, acérée et éclairée, s’exprime à travers ses nombreux ouvrages et articles, contribuant à façonner la conscience historique de son pays.

En tant que journaliste, il dirige le prestigieux Corriere della SeraCourrier du soir »,  quotidien publié à Milan et le plus diffusé d’Italie – où son influence se fait sentir à travers chaque ligne éditoriale. Sa vision et son intégrité journalistique renforcent la place de ce quotidien au sein du paysage médiatique italien.

Flag of the President of Italy

Giovanni Spadolini, au-delà de ses titres et de ses fonctions, incarne l’engagement intellectuel et civique. Président du Sénat de 1987 à 1994, il clôt sa carrière politique en étant une figure de sagesse et de stabilité. Son héritage perdure, non seulement par les réformes qu’il a initiées, mais aussi par ses écrits, témoins d’une vie dédiée à la recherche de la vérité et au service de la République.

Ainsi, Giovanni Spadolini reste dans les mémoires comme un géant de l’Italie moderne, un homme dont la vie fut un pont entre l’histoire et l’action, et dont l’esprit continue d’éclairer les générations futures.

Fondazione Spadolini

L’annonce de la Fondation Grande Oriente d’Italia et de la Fondation Spadolini Nuova Antologia concernant la création d’une bourse en l’honneur de Giovanni Spadolini marque un hommage significatif à la mémoire de cet homme d’État exceptionnel. Cette initiative, dévoilée à l’occasion du centenaire de sa naissance, s’inscrit parfaitement dans l’esprit d’excellence académique et de dévouement civique qui a caractérisé la vie de Spadolini.

Le règlement de cette bourse

Art.1 – L’éligibilité pour cette bourse est large, englobant ceux ayant complété un diplôme ou une thèse de maîtrise ou de doctorat entre 2020 et la date limite de l’annonce. Cette inclusion assure que la bourse s’adresse à une vaste gamme de chercheurs et étudiants, couvrant des domaines clés comme l’activité académique, le journalisme et la politique, domaines chers à Spadolini lui-même.

Art.2 – La soumission numérique en format PDF, accompagnée de détails personnels et académiques, simplifie le processus de candidature et garantit la facilité d’accès. Cette approche moderne reflète l’importance de l’innovation et de la praticité dans les processus éducatifs actuels.

Art.3 – La composition de la commission d’examen, avec des représentants des deux fondations, souligne la collaboration et l’engagement mutuel à maintenir des standards élevés. Le choix d’un secrétaire commun accentue cette coopération.

Art.4 – La récompense de 2500 euros pour les deux meilleurs mémoires constitue une incitation significative pour les jeunes chercheurs. En mettant l’accent sur les candidats issus de catégories protégées, la bourse soutient l’égalité des chances et l’inclusion, valeurs essentielles dans toute société progressiste.

Art.5 – La remise des bourses lors d’une cérémonie publique ajoute une dimension de reconnaissance et de célébration, honorant non seulement les lauréats mais aussi la mémoire de Giovanni Spadolini de manière solennelle et inspirante.

Au-delà du symbole…

La création de cette bourse symbolise non seulement la reconnaissance de ses contributions significatives à la politique, à l’histoire et au journalisme, mais aussi un investissement dans les générations futures. En soutenant la recherche et l’excellence académique, cette initiative perpétue l’héritage de Giovani Spadolini, encourageant les valeurs d’érudition, d’intégrité et de service public qu’il a incarnées tout au long de sa vie.

Giovanni Spadolini

Cette bourse, par sa structure et ses critères, s’assure de promouvoir l’originalité et la rigueur académique, tout en étant accessible et inclusive. Elle représente un pont entre le passé glorieux de l’Italie et un avenir prometteur, guidé par les principes et les idéaux de Giovanni Spadolini.

[NDLR : En France, il faut rappeler l’existence d’un « Prix de Thèse » et huit accessits organisés par le Suprême Conseil de France (SCDF) et les Organisations Écossaises amies. Ce « Prix de Thèse » de doctorat dont la nature ou les effets peuvent stimuler la recherche autour des valeurs du Rite Écossais Ancien et Accepté dans l’enseignement supérieur est toujours remis lors d’une magnifique cérémonie qui se tient Temple Pierre Brossolette, Grand Temple de la Grande Loge de France.]

 Sources : Newsletter du GOI en date du 4 juillet 2024 , illustrations Wikimedia Commons

Le Dessin de… François Morel « Serait-ce un lendemain d’élections en Loge ? »

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Nous ne pouvions pas échapper à ce genre d’humour. Comme le disait très justement Marcel Achard: « L’humour, c’est de savoir que tout, absolument tout, est drôle ; dès l’instant que c’est aux autres que cela arrive. »

GLNF : Deux visions pour l’avenir. Découvrez les candidats à la grande maîtrise 2024

Voici une étude comparative des professions de foi des deux candidats à la grande maîtrise 2024 de la Grande Loge Nationale Française (GLNF), les très respectables frères Yves Pennes et Emmanuel Stene.

Nous adopterons la même méthode, à savoir la présentation et la formulation – le style, la structure, le ton, l’objectif et les actions proposées. Nous aborderons, dans un second temps, une approche maçonnique des deux professions de foi.

Celle du Très Respectable Frère (TRF) Emmanuel Stene, reçue le 3 juillet dernier, soit un jour avant celle du TRF Yves Pennes, sera donc analysée en tout premier lieu.

Emmanuel Stene, capture d’écran

TRF Emmanuel Stene

Présentation et formulation :

Style : la profession de foi d’Emmanuel Stene semble être écrite personnellement et de manière plus émotionnelle. Elle reflète un engagement personnel profond et une passion pour la franc-maçonnerie.

Structure : le texte est structuré en paragraphes fluides, avec une progression logique des idées.

Ton : utilise un ton chaleureux et inclusif, ce qui montre une forte empathie et une volonté de travailler avec chaque frère.

Objectifs : mettent l’accent sur des valeurs humaines et initiatiques, en soulignant l’importance du travail sur soi, de la fraternité, et de l’accompagnement des frères dans leur développement personnel et maçonnique.

Actions proposées :

  – Développement des outils didactiques et leur meilleure diffusion ;

  – Organisation d’événements culturels et maçonniques pour renforcer les liens fraternels ;

  – Amélioration de la communication interne pour une meilleure participation des frères à la vie de la loge.

L’approche maçonnique de sa profession de foi mettant en perspective les valeurs et principes de la franc-maçonnerie

Authenticité et sincérité :

   – La profession de foi d’Emmanuel Stene dégage une sincérité profonde. L’engagement personnel et l’authenticité de ses mots sont palpables, ce qui est en ligne avec les principes maçonniques de vérité et honnêteté.

Humanisme :

   – Emmanuel Stene met l’accent sur le travail sur soi et la fraternité. L’importance de l’initiation et de la croissance personnelle est centrale, ce qui montre son alignement avec les valeurs maçonniques de l’auto-amélioration et du développement moral et éthique.

Inclusivité :

   – L’accent sur l’accompagnement de chaque frère et la promesse de fraternité et de soutien personnel indique une approche inclusive, en phase avec l’idéal maçonnique de la fraternité et de la solidarité.

Spiritualité :

   – Emmanuel Stene évoque l’importance du travail initiatique, philosophique et symbolique, ce qui reflète sa compréhension de la nature spirituelle de la maçonnerie et son engagement envers la croissance spirituelle des frères.

Modernisation :

   – La proposition de mieux diffuser les outils didactiques et d’organiser des événements culturels montre son engagement envers la modernisation de la maçonnerie et l’adaptation de l’Ordre aux temps contemporains, tout en préservant les traditions.

Yves Pennes en 2020, capture d’écran Facebook GLNF officiel, consulté le 7 juillet 2024

TRF Yves Pennes

Présentation et formulation :

Style : la profession de foi d’Yves Pennes semble avoir été rédigée de manière plus professionnelle et structurée;

Structure : très bien organisée avec des sous-titres clairs pour chaque section (parcours civil, parcours maçonnique, projet pour la GLNF, etc.) ;

Ton : plus formel et institutionnel, montrant une approche méthodique et administrative ;

Objectifs : accent mis sur la continuité et le développement des acquis de ses prédécesseurs, ainsi que sur la gestion administrative et logistique de la grande loge;

Actions proposées :

  – Poursuivre les projets des précédents grands maîtres en matière d’organisation et de gestion ;

  – Renforcer les outils de formation et de communication ;

  – Développer des événements culturels pour faire rayonner la GLNF à l’international.

  – Favoriser une maçonnerie de proximité et une communication régulière avec chaque frère.

L’approche maçonnique de sa profession de foi mettant en perspective les valeurs et principes de la franc-maçonnerie

Continuité et tradition

   – Yves Pennes met en avant l’importance de continuer l’héritage de ses prédécesseurs. Cet accent sur la continuité et la tradition est une caractéristique fondamentale de la maçonnerie, qui valorise profondément ses rites et ses traditions.

Structure et ordre :

   – La présentation ordonnée et structurée de sa profession de foi reflète les valeurs maçonniques d’ordre et de précision. La description détaillée de son parcours administratif et de ses responsabilités montre son engagement envers la structure organisationnelle de la GLNF.

Interconnexion et proximité :

   – La proposition de renforcer la communication interne et de créer des événements au niveau local pour rapprocher la maçonnerie des frères dans les provinces montre son engagement envers l’interconnexion et la proximité.

Éducation et connaissance :

   – Yves Pennes met l’accent sur l’importance de l’éducation et de la formation à travers un solide corpus d’ouvrages didactiques, ce qui souligne sa dévotion à la diffusion du savoir et à l’éducation continue des frères, une fonction essentielle de la maçonnerie.

Responsabilité et service :

   – L’accent mis par Yves Pennes sur le service aux frères et son engagement envers la gestion efficace de la GLNF montrent son sens de la responsabilité et du service, deux principes centraux de la maçonnerie.

Les différences clés

1. Présentation :

   – Emmanuel Stene : présentation plus personnelle et émotive, probablement rédigée par lui-même.

   – Yves Pennes : présentation plus formelle et professionnelle, qui pourrait être avec l’aide d’une assistance technique.

2. Formulation :

   – Emmanuel Stene : langage chaleureux, inclusif, et axé sur les valeurs humaines.

   – Yves Pennes : langage formel, structuré, et axé sur la continuité administrative et le développement organisationnel.

3. Objectifs :

   – Emmanuel Stene : mettre l’accent sur l’accompagnement individuel des frères et le développement personnel.

   – Yves Pennes : focalisation sur la gestion institutionnelle et la continuation des projets existants.

Pour conclure

Les professions de foi d’Emmanuel Stene et d’Yves Pennes reflètent deux approches complémentaires de la maçonnerie.

Celle d’Emmanuel Stene se distingue par son approche humaniste, spirituelle et personnelle, montrant une profonde connexion avec les principes de fraternité, d’auto-amélioration et d’authenticité. Sa vision de moderniser la maçonnerie et de la rendre plus accessible à tous les frères est un reflet de son engagement envers la croissance et l’inclusion.

Celle d’Yves Pennes met l’accent sur la continuité, la tradition et la structure administrative. Son engagement envers l’éducation, la communication interne et la responsabilité administrative met en lumière sa vision d’une maçonnerie bien organisée et efficace, capable de relever les défis modernes tout en restant fidèle à ses traditions.

Ces deux approches sont précieuses et nécessaires pour l’évolution et le renforcement de la GLNF. Ensemble, elles offrent chacune une vision synthétique de l’avenir de la maçonnerie dite « régulière et de tradition » et de son environnement.

Pour être complet

Citons le courriel, daté du 5 courant, du TRF Jean-Pierre Servel, grand maître d’honneur s’adressant aux membres du Souverain Grand Comité (SCG) : « J’ai connaissance de la candidature du TRF Emmanuel STENE à la prochaine élection par le Souverain Grand Comité, du candidat à la Grande Maîtrise à côté de celle du Député Grand Maître, le TRF Yves PENNES.

Mon nom étant cité dans la profession de foi du candidat Emmanuel STENE, plusieurs frères m’ont contacté pour savoir si c’était à mon initiative et si je soutenais cette candidature.

Je tiens à préciser qu’il n’en est rien et qu’il s’agit d’une initiative personnelle.

Avec ma plus profonde affection.

Le Grand Maître d’Honneur

Jean-Pierre SERVEL »

Interprétation du courriel du TRF Jean-Pierre Servel, grand maître d’honneur

Le courriel du Très Respectable Frère Jean-Pierre Servel, grand maître d’honneur, adressé aux membres du Souverain Grand Comité, daté du 5 courant, révèle une volonté manifeste de neutralité. Jean-Pierre Servel y exprime sans ambiguïté qu’il n’a ni initié ni soutenu la candidature d’Emmanuel Stene, malgré la mention de son nom dans la profession de foi de ce dernier.

Il souligne que plusieurs frères l’ont contacté pour savoir s’il était à l’origine de cette candidature et s’il la soutenait. Dans un souci de clarté, il précise qu’il n’en est rien et que cette initiative est strictement personnelle à Emmanuel Stene. Ce courriel témoigne d’une position de neutralité de Jean-Pierre Servel, qui ne souhaite manifestement pas influencer le processus électoral.

En publiant ce message, il fait preuve de transparence envers les membres du Souverain Grand Comité, évitant ainsi toute confusion ou malentendu concernant son implication. Par cette démarche, il montre également son respect des procédures et des initiatives individuelles au sein de l’organisation. Ainsi, ce courriel incarne parfaitement la volonté de Jean-Pierre Servel de rester impartial et de ne pas prendre parti dans le cadre de la prochaine élection, laissant aux frères la liberté de choisir en toute indépendance.

Art. 43, RG GLNF 2023

Rappelons que le Souverain Grand Comité (SGC) « désigne, parmi ses membres, le candidat à la Grand-Maîtrise qui lui paraît le plus apte à assurer cette fonction pendant les trois (3) années à venir, en vue de sa ratification éventuelle par la Grande Loge réunie en Assemblée » (cf. article 43 du règlement général 2023).

Concernant le TRF Yves Pennes, des questions restent en suspens !

Dans quelle obédience a-t-il été initié ?

Quand a-t-il reçu la lumière ?

Dans de sa profession de foi, il écrit seulement « Parcours maçonnique :

– Régularisé à la GLNF en 1987 dans la RL France 1917 n°7 (RER) : matricule 27178… »

Qui sera son député grand maître ?  

La fonction est d’importance car le député grand maître de la GLNF, est le vice-président de l’association et en cas d’empêchement, de démission, de destitution ou de décès du Grand Maître, le député grand maître assure l’intérim jusqu’à son rétablissement (empêchement) ou jusqu’à l’installation d’un nouveau Grand Maître (autres cas) – source Règlement général 2023 GLNF.

Temple Jean Mons, grand temple de la maison des maçons

11e mondial de pétanque maçonnique avec les frères de la Rudyard Kipling Lodge

les Traditions et la Fraternité sont 2 piliers consubstantiels à la Rudyard Kipling Lodge : ils font battre le cœur de cette loge.

Au cœur du Vexin Français dans le val d’Oise (95) les frères de la Rudyard Kipling Lodge (https://www.rudyard-kipling.fr) organisent leur fameuse Garden Party annuelle, le 1 septembre 2024 , au cours de laquelle se déroulera le 11eme édition du championnat Mondial de Pétanque Maçonnique.

Jeu simple si l’on s’en réfère aux règles descendant directement du traditionnel jeux français mais composé de trois morceaux de bois cubique qui constitue la triplette et permettra d’allier finesse, précision et….aléas topographique.

Le Graal étant de remporter le trophée tant convoité pour y graver son nom pour la postérité.

un événement inoubliable, jubilatoire et addictif !

Et tel notre adage “Pour faire sérieusement les choses sans se prendre au sérieux”, nous serons heureux de vous accueillir sur inscription auprès du contact@rudyard-kipling.fr.

Immersion médiévale avec le tournoi des Templiers dans les arènes le 13 juillet à RODILHAN

De notre confrère objectifgard.com

Le 13 juillet, replongez dans l’épopée des chevaliers et assistez à une véritable bataille du Moyen-Âge au cœur des arènes de Rodilhan. Autour des arènes profitez de nombreuses animations gratuites.

Les combattants s’affronteront avec de vraies épées, équipés d’armures et de boucliers. En duel ou en équipe comme dans les véritables combats médiévaux, les guerriers combattront de manière spontanée, pour que l’immersion soit totale. Ce tournoi international recevra cinq équipes de renom qui s’affronteront dans un premier temps en 5 contre 5, puis 12 contre 12. Un spectacle qui risque d’être impressionnant et spectaculaire !

L’évènement

Le Tournoi des Templiers propose de revivre l’épopée des chevaliers et de ressentir l’adrénaline et l’excitation des batailles du Moyen Âge. À l’époque, les meilleurs combattants avaient la chance de devenir la garde rapprochée du Roi !

Le combat médiéval se déroule soit en duel, soit en équipe. Les combattants s’affrontent avec de vraies épées et portent des armures et des boucliers, recréant ainsi l’atmosphère des batailles épiques du Moyen Âge. Les guerriers combattent de manière spontanée puisque la présentation n’est pas chorégraphiée ! Les règles sont strictes, mais l’adrénaline et l’excitation sont bien réelles !
Ce tournoi international recevra 5 équipes de renom. Les équipes s’affronteront dans un premier temps en 5 contre 5 puis en 12 contre 12, ce qui est encore plus impressionnant et spectaculaire pour le public !

Les animations

Pour prolonger cette aventure immersive, différentes animations seront proposées gratuitement pour toute la famille devant les arènes de Rodilhan. Camp médiéval, lancer de haches, combats avec épée en mousse pour enfants, stand du Défi des Templiers et cracheur de feu, de quoi vivre une expérience hors du temps ! La taverne proposera également des rafraîchissements l’après-midi.

Programme

13h30 Début des animations
14h à 14h30 Vérification des armes
14h30 à 15h Présentation des équipes
15h à 18h Combats 5 vs 5
18h à 18h30 Combats 12 vs 12
18h30 à 19h Remise des récompenses
19h30 Fermeture des portes

Tarifs du Tournoi

15€99 tarif unique, placement libre et entrée gratuite pour les moins de 12 ans !