dim 21 décembre 2025 - 17:12
Accueil Blog Page 69

Les maçons rejettent les perquisitions policières en Belgique

Les Obédiences maçonniques belges dénoncent un projet de loi menaçant les libertés fondamentales

Un vent de révolte souffle sur les loges belges. Dans un communiqué commun aussi rare qu’inédit, les Grands Maîtres des principales obédiences maçonniques belges – dont le Grand Orient de Belgique, le Droit Humain et la Grande Loge de Belgique – ont exprimé leur profonde indignation face à un avant-projet de loi approuvé par le Conseil des ministres le 18 juillet dernier.

Ce texte audacieux, sinon provocateur, autorise les visites domiciliaires par la police pour appréhender des personnes en séjour irrégulier refusant de coopérer à leur expulsion, sous prétexte qu’elles représenteraient un danger pour l’ordre public. Une mesure qui, selon les francs-maçons, sent le soufre démocratique à plein nez !

Une opposition sans compromis face à l’inviolabilité bafouée

Les obédiences ne mâchent pas leurs mots : cette initiative constitue une atteinte brutale aux libertés fondamentales ancrées dans la Constitution belge, notamment l’inviolabilité du domicile.

« Quelle liberté reste-t-il si l’État peut débarquer chez nous avec ses bottes crottées pour des raisons administratives ? »

ironisent-elles dans leur déclaration, mêlant indignation et sarcasme. Elles dénoncent une criminalisation pure et simple des individus en situation irrégulière, un coup porté aux actes de solidarité envers ceux qui fuient la misère ou la guerre. Le mécanisme, qui permet à un juge d’instruction d’ouvrir la porte aux forces de l’ordre pour une détention administrative, est vu comme un « dangereux précédent » : demain, qui sera le prochain sur la liste des intrus étatiques ?

Un écho aux batailles d’hier, un appel pour demain

Police

Ce n’est pas la première fois que Bruxelles joue avec le feu. En 2018, sous le gouvernement de Charles Michel, un projet similaire avait fait trembler les citoyens, provoquant des manifestations monstres. Face à la bronca populaire, l’exécutif avait reculé, la queue entre les jambes, reconnaissant l’incompatibilité de cette mesure avec les principes démocratiques. Les obédiences maçonniques, héritières d’une tradition humaniste et résistante – souvenez-vous de leur opposition aux nazis pendant la Seconde Guerre mondiale –, reprennent le flambeau.

« Notre engagement maçonnique nous oblige à défendre les principes démocratiques »

clament-elles, appelant à une mobilisation collective et individuelle. Un appel qui résonne comme un défi lancé à la société civile : serez-vous des nôtres ?

Un contexte brûlant et des implications explosives

Musée Belge de la Franc-maçonnerie
Musée Belge de la Franc-maçonnerie

Ce projet s’inscrit dans un vaste toilettage des lois sur l’asile et la migration, un dossier brûlant où le gouvernement belge jongle entre sécurité et humanité. Officiellement, il cible les récalcitrants jugés dangereux, mais les sceptiques y voient une boîte de Pandore : qui garantit que ces pouvoirs ne s’étendront pas à d’autres citoyens, sous prétexte de « sécurité nationale » ? Des organisations de défense des droits humains et des partis d’opposition – déjà en embuscade – pourraient bien s’allier à cette croisade, ravivant les débats sur l’équilibre précaire entre ordre public et libertés individuelles. Avec leurs 20 000 membres répartis dans plus de 300 loges, les obédiences maçonniques belges, souvent discrètes, prouvent qu’elles savent encore faire entendre leur voix.

Une leçon de démocratie dans un climat tendu

Cette prise de position éclaire les tensions croissantes autour des politiques migratoires en Belgique, un pays où l’hospitalité le dispute à la xénophobie. Elle rappelle que les francs-maçons, loin d’être des marionnettes dans l’ombre, restent des gardiens vigilants des valeurs démocratiques. Leur opposition, portée par une histoire de résistance et d’ouverture – comme l’intégration progressive des femmes avec le Droit Humain depuis 1928 –, invite à réfléchir : dans une époque où les frontières se durcissent, les loges pourraient bien devenir des phares d’humanité. À suivre, car ce combat ne fait que commencer !

Source :

  • Inspiré des informations relayées par RTBF et d’analyses historiques sur la franc-maçonnerie belge.
  • 7 sur 7

Les 3 filtres de Socrate appliqués à la Franc-maçonnerie

Une légende intemporelle au service de la sagesse

L’histoire des trois filtres de Socrate, ce grand philosophe grec, reste une leçon de vie universelle qui résonne encore aujourd’hui. Selon la légende, un disciple, essoufflé et agité, vint un jour trouver Socrate avec une rumeur sulfureuse sur l’un de ses amis. Avant même d’écouter, le sage l’arrêta net. Avec calme, il proposa un test en trois étapes, des filtres destinés à purifier la parole. Cette anecdote, simple mais puissante, s’applique parfaitement aux moments où les ragots et les faux-semblants menacent de troubler l’harmonie, y compris au sein de la Franc-maçonnerie.

Imaginez la scène : le disciple, les joues rouges d’excitation, débite son récit. Socrate, imperturbable, lui demande de faire une pause. « Avant de parler, passons ton message par trois cribles », annonce-t-il. Si celui-ci ne les franchit pas, il n’a pas sa place. Ce rituel de réflexion transforme une simple conversation en un acte de discernement.

Les trois cribles mis à l’épreuve

Premier filtre : la vérité. Socrate interroge son disciple : « Es-tu certain que ce que tu vas me dire est vrai ? » Le jeune homme hésite. Après tout, il n’a entendu qu’une version, un écho incertain. « Tu ne sais donc pas si c’est exact », conclut le philosophe, posant déjà une limite.

Deuxième filtre : la bonté. « Est-ce quelque chose de bien ? » demande Socrate. Le disciple avoue que non : les mots qu’il porte sont venimeux, porteurs de tristesse. « Tu veux me transmettre du mal, et tu n’es même pas sûr de sa véracité », note Socrate avec sagesse.

Troisième filtre : l’utilité. « Me servira-t-il ? » Le disciple s’interrompt, perdu. Cette rumeur risquerait plutôt de l’éloigner de son ami sans lui apporter de lumière. Socrate tranche : « Si ce n’est ni vrai, ni bon, ni utile, pourquoi le dirais-tu ? » Et il refusa d’écouter davantage.

Ces trois questions – la vérité, la bonté, l’utilité – deviennent un guide intemporel. Elles invitent chacun à peser ses mots avant de les libérer, un principe qui trouve un écho particulier dans les loges maçonniques.

La Franc-maçonnerie face aux trois filtres : un défi initiatique

Appliquer ces filtres à la franc-maçonnerie révèle des enjeux profonds. Combien de maçons et de maçonnes vivent réellement cette discipline de la parole juste ? Trop souvent, la « parole bonne » est confondue avec la « parole juste », un malentendu qui trahit l’esprit de l’art maçonnique. La Franc-maçonnerie n’est pas une quête du bien contre le mal, un héritage mal digéré des christianismes qui ont parfois influencé ses membres. Elle ne vise ni à prêcher la vertu ni à chasser le péché, mais à observer les lois universelles à travers les symboles.

Prenons le péché, souvent vu comme une tache sur l’âme, une faute irrémédiable. Ce concept, dérivé du latin peccatus « fauter », puise ses racines grecques dans l’idée de « viser à côté de la cible ».

Cible avec une fléchette au centre du 10
Cible avec une fléchette au centre du 10

En loge, ce « manquement » s’incarne dans le fil à plomb du Second Surveillant, symbole de l’alignement avec le centre, de l’harmonie cosmique. Placez une cible sous ce fil : elle vous rappelle de viser juste, de rester centré par un cœur pur. Cette métaphore dépasse la morale religieuse, variable selon les pouvoirs en place, pour s’ancrer dans une loi universelle comme la gravité, immuable et partagée par tous.

Entre faute et culpabilité : une confusion initiatique

Cette distinction entre faute et culpabilité est cruciale. La religion s’appuie sur une morale mouvante, dictée par les dominants, tandis que la franc-maçonnerie s’élève vers une compréhension active des lois de l’univers à travers ses symboles – le fil à plomb, l’équerre, le compas. Pourtant, beaucoup de maçons tombent dans le piège d’une pratique ersatz de religion, confondant initiation et sermon. Le résultat ? Une dilution de l’essence spéculative, où la fraternité cède la place à des discours moralisateurs.

L’orpailleur, cherchant à séparer les vrais maçons des profanes, se heurte à une déception : peu restent sur le tamis. Certains viennent en loge pour un ersatz spirituel, d’autres laissent leur parole « viser à côté », et trop nombreux sont ceux qui peinent à incarner l’initiation. Prenons une analogie : lors de la procréation environ 300 millions de spermatozoïdes sont libérés, mais seuls 200 atteignent l’ovule, et un seul suffit à féconder. De même, parmi les initiés qui entrent au cabinet de réflexion, rares sont ceux qui, après une vie de pratique quotidienne, s’initient vraiment. Pourtant, regardons le verre à moitié plein : ce faible pourcentage reste une lueur d’espoir !

Une invitation à retrouver le chemin de l’initiation

Cette réflexion socratique nous pousse à interroger la Franc-maçonnerie d’aujourd’hui. Les trois filtres ne sont pas qu’un exercice intellectuel : ils sont un appel à revenir à l’expérience vécue, à la fraternité active, loin des dérives théoriques. La vraie richesse de la loge réside dans cette quête intérieure, où les symboles ne s’étudient pas seulement, mais se vivent.

Alors, maçons, prenez le temps de filtrer vos paroles et vos actes : la vérité, la bonté et l’utilité vous guideront vers une initiation authentique.

Fondation Grand Orient d’Italie et la tradition maçonnique de solidarité : critiques et propositions de réforme 

De notre confrère italien agenparl.eu – par Basilio Valentino

Monsieur le Directeur d’Agenparl, je vous écris suite aux nombreuses demandes et commentaires reçus depuis la publication des quatre premières parties de cette lettre ouverte. Certains ont critiqué notre silence sur les faiblesses passées de la Fondation GOI ; d’autres nous ont accusés d’une technicité excessive. Nous répondons désormais clairement à ces deux points : lorsque l’organisation était à but non lucratif, ses données de gestion n’étaient pas publiques.

Désormais, grâce à l’enregistrement au RUNTS, les documents obligatoires seront disponibles. La technicité est une nécessité : elle exige patience, étude et cohérence. Dans cette cinquième partie, nous tenterons plutôt d’être plus directs, tant sur le ton que sur le fond, en espérant vous atteindre avec la simplicité et la clarté que vous méritez.

1. Détachement entre l’objet statutaire et l’activité réelle

La Fondation GOI semble officiellement conçue pour mener des projets de solidarité, conformément à la tradition maçonnique. Cependant, même après la transition vers l’ETS, la transformation est restée purement formelle. Les données disponibles montrent un écart évident entre les déclarations publiques et les faits. En 2023, la Fondation a généré environ 2,46 millions d’euros de recettes, mais n’a dépensé que 424 000 euros au total ; après amortissements, les activités caritatives, culturelles et sociales sont quasi inexistantes. Ce schéma se reproduit en 2022, avec des recettes de 2,47 millions d’euros et des dépenses de seulement 275 000 euros.  Chaque année, l’actif net a augmenté de plus de 2 millions d’euros, tandis que les Frères attendaient des initiatives concrètes au niveau local ou au bénéfice de la population.

2. Gouvernance fermée et conflits de rôles

La structure statutaire de la Fondation prévoit un membre fondateur unique, le GOI, qui nomme le Conseil d’administration sans aucun pluralisme externe. Le président de la Fondation a été pendant des années Stefano Bisi, Grand Maître de 2014 à 2024, soutenu par d’autres dirigeants maçonniques comme Antonio Seminario. Cette structure a perduré jusqu’à la Grande Loge de 2025, date à laquelle les renouvellements de l’ETS ont été officiellement lancés. Entre-temps, des litiges sur la légitimité de la rotation ont surgi, avec des suspensions et des recours en justice²  Wikipédia. L’organe de surveillance, quel qu’il soit, est nommé par le membre fondateur lui-même et ne publie pas de rapports approfondis : sa nomination unilatérale et son silence public alimentent un manque de transparence³  Agenparl.

Cette continuité directe entre le GOI et la Fondation – un organisme unique qui décide des contributions, de l’utilisation et de l’allocation des ressources – crée un cadre décisionnel inhabituellement fermé, exposé aux conflits d’intérêts et loin de toute responsabilité. Le risque réside dans le fait de fonctionner comme un fonds de gestion de patrimoine interne, et non comme une entité ouverte au public.

3. Législation actuelle et obligations de transparence

Avec l’obligation de s’enregistrer auprès du RUNTS à compter de novembre 2021, l’organisme ETS est tenu de publier non seulement ses états financiers, mais aussi son bilan social si son chiffre d’affaires annuel dépasse 1 million d’euros. De plus, s’il souhaite accéder aux quotas 5×1000, il doit suivre les procédures établies par le ministère et le RUNTS pour communiquer son IBAN et son accréditation⁴  uisp.it+3cantiereterzosettore.it+3fisco7.it+3.

La Fondation GOI a reporté cet enregistrement à 2025. Malgré cet enregistrement tardif, il n’existe toujours pas d’appels à propositions publics ni de politiques éthiques pour l’attribution des subventions ou la gestion des conflits. La législation actuelle exige cependant l’adoption de règlements internes, de codes d’éthique et de procédures de sélection publique.

4. Propositions pour une réforme efficace de la solidarité

Si nous voulons vraiment réconcilier la Fondation avec la Tradition maçonnique :

a. Pluralisme au Conseil : Les conseillers devraient être élus ou nommés par un collège de Loges, et non nommés uniquement par le Grand Maître. Des mandats restreints et une rotation obligatoire devraient empêcher la cristallisation du pouvoir.

b. Séparation des fonctions entre le GOI et la Fondation : le Grand Maître ne peut présider ni siéger au Conseil d’administration de la Fondation. Il peut exercer des pouvoirs de supervision stratégique, mais la gestion opérationnelle et financière doit être confiée à une direction indépendante.

c. Adoption d’un règlement intérieur public : critères de sélection des projets, politique relative aux dons restreints, code d’éthique et procédure de déclaration des conflits d’intérêts. Tous ces éléments doivent être rendus publics.

d. Objectif minimum de dépenses de solidarité : une loi réformée devrait prévoir qu’au moins 50 % des recettes annuelles soient allouées à des projets concrets de solidarité, culturels ou caritatifs, en évitant les accumulations inutiles, à l’exception des réserves techniques limitées.

e. Implication de la base maçonnique : canaux de communication directs lors des réunions de la Grande Loge, motions des Loges et du Conseil Consultatif de la Loge : la Fondation doit devenir l’héritage partagé et l’instrument de toute l’Obédience.

5. Conclusion

Il ne s’agit pas d’une critique stérile, mais d’un appel à l’action. Cette fondation repose sur un potentiel considérable : des dotations, des sièges sociaux prestigieux, une culture rituelle et philanthropique. Mais jusqu’à présent, l’utilisation principale de ces actifs est restée interne et autoréférentielle, tandis que la société attend des réponses concrètes. Il est temps de passer des paroles aux actes.

En tant que francs-maçons, nous sommes appelés à défendre l’honneur de l’Institution avec courage, honnêteté et renouveau. Seul un engagement concret peut restaurer la crédibilité de la Fondation et en faire un véritable outil de charité collective.

Des mois décisifs nous attendent : le GOI et la Fondation, désormais pleinement ETS, auront l’occasion de démontrer leur vocation opérationnelle. Nous appelons nos frères courageux et éclairés à se joindre à cet esprit de réforme et d’action. De notre base, seule une révolution silencieuse mais puissante peut naître, tout comme l’action collective de tout un corps initiatique.

Basile Valentin

De l’imposture comme manière de s’en sortir

 « On n’est imposteur que lorsqu’on l’est à demi »

Helvétius (Maximes et pensées)

Au cours d’un festival de cinéma, j’ai eu la chance de revoir le film « l’adversaire » (2002), mis en scène par Nicole Garcia et avec acteur principal Daniel Auteuil qui joue le rôle de Jean-Claude Romand, héros d’un tragique fait divers où un homme, imposteur, se fit passer durant 18 ans pour un médecin employé par l’organisation mondiale de la santé à Genève. Présentant tous les aspects du « gendre idéal », coincé peu à peu par sa vérité, il abattra sa famille et tentera de se donner la mort.

Prison de la Santé
Prison de la Santé à Paris – Porte d’entrée

Après de nombreuses années de prison, il sera remis en semi-liberté sous conditions. Il est intéressant de constater que les analyses psychiatriques ne mentionnent aucun diagnostic de psychose ou de perversion. Comme si le problème se trouvait, à la base, dans un autre fonctionnement plus global de l’humain qui, s’il ne trouve pas un dépassement, va aller vers la dépression ou le crime.

I-LE TROMPER-VRAI OU L’ART DE LA VERITE EN TROMPE-L’OEIL.

Ce qui frappe, en premier lieu dans l’imposture, c’est le désir d’être soi par l’autre, comme s’il n’y avait pas d’autorisation à l’être en direct, par soi-même. Ainsi, le faussaire va signer la reproduction du tableau qu’il imite par le nom du véritable artiste, alors que par lui-même, en copiant, il fait œuvre de création. Nous assistons à l’action que les Allemands désigne par le terme d’ « Enfremdung », devenir étranger à soi-même, sans être dans le domaine de la psychose. C’est aussi le thème du roman de Patricia Highsmith, où le héros, Tom Riplay, se sent vivre enfin quand il va imiter un homme qu’il envie et va l’assassiner pour capter sa personnalité (1).

Molière Par Pierre Mignard

Dans la littérature classique, l’imposteur nous met aussi devant une interrogation majeure : par exemple, est ce que le Tartuffe de Molière est un simple pervers ou un homme qui pense qu’il est prêtre et donc qu’il a des prérogatives sur autrui ? Tout se passe entre « jouer à être », imiter, ou « être en double ». Cette mise en scène se passe autour du plaire, de la séduction : je serai aimé si je suis « cela » et j’aurai donc un pouvoir. Mais, à terme, je vais assimiler ce rôle à moi-même, comme si je serai devenu mon personnage, je l’aurai assimilé, en déniant ma propre personnalité qui, cependant cohabite avec l’intru. Cela s’harmonise peu à peu avec la complicité du public qui croît à l’imposture et renforce l’imposteur dans sa propre croyance. Une forme de « délire à deux » où l’imposteur ne dépasse pas le roman familial et ne peut le réaliser, dans un échec au succès personnel et l’impossibilité d’un travail de deuil. Comme dans la mélancolie, il y a identification à l’objet mort auquel on s’identifie. Echec assuré d’être l’un et l’autre, car l’imposteur est roulé par lui-même !

Cette importance de l’imposture fit que la psychologie et la psychanalyse, hors du champs psychiatrique, s’intéressèrent à cette question jusqu’à penser que, dans notre évolution, nous sommes obligés de vivre l’imposture comme adaptation et que cette stratégie se poursuit parfois toute une vie. Bien entendu, c’est dans l’enfance, que ce comportement prend racine.

II- L’ENFANCE ? UN BOULET !

psychothérapie maçonnique

Il est difficile d’imaginer pire épreuve pour l’être humain que la naissance et son cortège d’angoisse et de solitude, si ce n’est la mort au terme du parcours. Le nouveau-né est totalement dépendant de la famille et de la mère en particulier, ce qui amène envers elle, à fois, un amour de prendre soin de lui et une haine de la dépendance auquel il est soumis. Avec la prise de conscience que sa survie est liée à l’intégration du discours familial et de montrer qu’on s’y rallie et ce, au détriment, de ses propres pulsions. Une double conscience voit le jour : celle de porte-voix du discours parental et de deviner les manques que les parents aimeraient combler à-travers lui et sa propre personnalité qui se révolte très tôt contre cette manœuvre qui lui est capitale pour être aimé. Si un dépassement ne s’opère pas, l’adulte va demeurer dans ce fonctionnement névrotique permanent d’une double nature, que ce soit dans sa vie affective, professionnelle ou groupale car l’étouffement de la liberté et la contrainte à l’adaptation ne commencent pas au bureau, au parti politique ou dans la loge, mais dès les premières semaines de la vie.

Alice Miller

La psychanalyste Alice Miller nous dit (2) : « Si grâce à un long processus, un individu parvient à vivre le fait qu’étant enfant, il n’a jamais été aimé pour lui-même, mais qu’on avait besoin de lui pour ses performances, ses succès et ses qualités, qu’il a sacrifié son enfance à ce prétendu « amour », il subira de grands bouleversements intérieurs, mais un jour il voudra arrêter de briguer les faveurs de ses parents. Il se découvrira le besoin de vivre son vrai Soi et de ne plus devoir mériter l’amour, un « amour » qui en fin de compte le laisse les mains vides, car il s’adresse au faux Soi dont il a commencé à se dépouiller ». Cela signifie ne plus jouer la comédie où nous étions tenus à jouer un pseudo rôle de « héros », pour compenser les manques familiaux ou répondre à une image complètement factice d’un idéal-type qui n’existe que dans l’imaginaire parental.

Mais se libérer ne mène pas à la joie permanente ni à la complète absence de souffrance, mais à la vie, c’est à dire la liberté de vivre ses sentiments spontanés. Mais si cette quête n’est pas enracinée dans ses vrais besoins et sentiments ressentis, le sujet s’adaptera à ses nouveaux idéaux de la même manière que, jadis, il s’était adapté à ceux de ses parents. De nouveau, de manière inconsciente répétitive, il reniera son vrai Soi pour être reconnu et aimé du groupe auquel il appartient ou de son partenaire, mais cela n’est pas assez efficace contre la dépression, car même adulte, un individu n’est pas lui-même s’il ne se reconnaît pas, ni ne s’aime. Il fait tout alors pour que quelqu’un ou un groupe lui prodigue ce même amour dont, enfant, il avait un impérieux besoin, et qu’il espère retrouver enfin, grâce à l’adaptation.

III- LA FRANC-MACONNERIE SUCCURSALE DE REMPLACEMENT DE LA FAMILLE ?

Il est indispensable pour un sujet qu’il prenne conscience des modèles destructifs de ses parents, surtout si l’enfance est imaginée comme un paradis où tout baignait dans l’harmonie et l’allégresse ! En fait, il appartient à chacun de décider s’il veut avoir ou non un travail régulier, s’il veut vivre seul ou en couple, s’il veut adhérer à un parti politique, où à la Maçonnerie, y compris par la confirmation de ses choix ou par un départ, l’idéal ne s’avérant souvent qu’un alignement inconscient sur le fonctionnement parental, qui reposait sur son impuissance et sa dépendance d’enfant. Il est capable d’entrer dans un groupe, si sa lucidité est active, sans se placer sous sa dépendance ou lui être asservi. Il devient imperméable au fait de se faire leurrer, y compris dans son vécu maçonnique où, parfois existent des discours et des pratiques idéologiques venant de gourous qui adoreraient asseoir leur propre impuissance sur l’alignement du fonctionnement sectaire, là où l’on vit les choses tellement « en famille » !

Le sujet conscient, pour qui dans l’enfance, le discours de la famille était parole d’Evangile, ce dont il a pris conscience dans sa négativité, risquera moins d’idéaliser les hommes et les systèmes, surtout s’ils mettent en avant le concept de famille. L’avenir de la démocratie dépend en partie de cette démarche individuelle : faire appel à l’amour et à la raison reste vain, tant que nous nous interdirons de faire la lumière sur notre vécu d’enfant. Un être humain capable d’accueillir ses propres sentiments, sans automystification, n’a pas besoin d’idéologie et, par conséquent, ne sera pas un danger pour les autres.

Une question se pose à nous d’emblée : la Franc-Maçonnerie est-elle un lieu de pensée libre qui amène le sujet à prendre distance avec son enfance ou est-elle le renouvellement d’une famille qui ligote le Maçon dans le désir d’être « bien », donc aimé, en suivant une idéologie groupale qui en fait un « bon sujet » qui refoule son Soi personnel au profit d’un Soi collectif. Surtout s’il en a besoin, en regard d’expériences négatives dans son domaine privé ou collectif. Les groupes tentent de régir un équilibre, toujours momentané, en mettant en avant des règles reconnues par les spécialistes du fonctionnement inconscient des groupes :

Le principe de plaisir/déplaisir : le groupe se maintien en fournissant à ses membres l’évitement du déplaisir (les blessures narcissiques, l’angoisse d’être abandonné ou rejeté, d’être sans assignation, sans fonction, dans l’espace groupal). Le membre du groupe a besoin de recevoir une stimulation de pensée régulée, rituélique, dogmatiquement simple à retenir pour s’y assimiler.

Le principe d’indifférenciation/différenciation : orientation théorique où les personnalités nouvelles sont admises dans leur différences, mais sont vite soumises à adopter une personnalité narcissique collective sous peine de rejet ou de mise à l’écart.

Le principe de délimitation dedans/dehors : le groupe se veut, théoriquement, le prolongement du dehors, mais très vite il devient un dedans qui se veut servir de modèle et qui offrirait à ses membres une sécurité et un idéal de relations humaines. Un peu, en reprenant Saint Augustin, comme s’il existait une Jérusalem terrestre (le dehors) et une Jérusalem céleste (Le dedans), dans une sorte de vision messianique du groupe.

Le principe d’autosuffisance/interdépendance : le groupe laisse entendre à ses adhérents que la vie en son sein est supérieure à la réalité individuelle et sociale. Cet aspect des choses reposant sur des rêveries utopiques ou des idéologies autarciques.

Le principe de constance/transformation : le groupe doit se trouver des adversaires pour évacuer les conflits internes qui pourraient naître en son sein. Plus il y a danger de tensions internes, plus se met en place la nécessité de trouver un ennemi extérieur qui va jouer d’objet de décharge de la tension. Si cela n’est pas possible, pour éviter l’éclatement du groupe, il va falloir trouver un ennemi intérieur, un bouc émissaire, sur lequel va se condenser l’agressivité et la peur.

Le principe de répétition/sublimation : le groupe finit par constater que l’esprit du groupe repose peu à peu sur des répétitions qui bloquent son évolution et peuvent le conduire à sa stagnation, voire à sa disparition. D’où l’explication à donner aux répétitions par une très théorique fonction rituélique qui veut donner un sens et qui détournent les buts pulsionnels des participants afin de donner une orientation vers la sublimation des dites pulsions, notamment celles qui relèvent de l’agressivité ou de la sexualité.

Le principe de réalité : s’oppose au couple plaisir/déplaisir et se définit par la réalisation de l’introduction d’un travail concret qui est supposé donner l’entrée du réel dans le monde intérieur et fantasmatique du groupe. Mais ce travail possède la caractéristique d’être infiltré par le discours et les représentations du groupe et ce qui est vécu comme réalité n’est en fait que la projection interne du groupe sur des objets extérieurs en en faisant la propriété du discours du groupe.

Le principe de laïcité/religiosité : à part les groupes purement religieux, la vie des groupes, théoriquement, s’inscrit dans un principe laïque et démocratique. Mais pour subsister, dans une survie symbolique, le groupe met très souvent en place une forme religieuse inconsciente, avec un leader charismatique qui en devient la représentation incarnée, jusqu’à ce qu’un autre désire prendre sa place, « tuer le père ». Lutte fratricide de type œdipien qui met en péril l’unité du groupe même. Existe une nécessité impérieuse pour le groupe, y compris athée, de donner au groupe, pour sa survie, une connotation spirituelle, de type religieux, avec le risque d’une dérive sectaire. Ce que le psychanalyste Otto Rank nous dit dans son ouvrage célèbre (3) : « Le mysticisme philosophique apparaît comme la continuation directe du mysticisme religieux, dans l’un comme dans l’autre l’homme se laissant absorber par son moi intime. La seule différence qui sépare le mystique philosophique du mystique religieux consiste en ce que Dieu que celui-là recherche dans les profondeurs de son propre être s’appelle connaissance. Mais le but est le même dans les deux cas : l’unio mystica, la fusion intime avec le Tout »

On se résume ? Quel est, en fait, le but de la Franc-Maçonnerie : aider le maçon à découvrir sa vraie personnalité, celle qui lui appartient en propre au-delà de l’enfance (quitte à risquer qu’à un certain moment la Franc-Maçonnerie n’apporte plus rien au maçon et qu’il l’abandonne sans culpabilité), ou l’orienter vers une idéologie, de type religieux, qui lui fait renoncer à son Moi, pour se fondre dans le groupe qui l’ « aime » s’il correspond à « la ligne », surtout s’il ne cultive pas son altérité de façontrop voyante !

BON, ON EN REPARLERA AUTOUR DE L’APERO UN PEU PLUS TARD !

 NOTES

  • (1) Highsmith Patricia : Le talentueux monsieur Riplay. Paris. Ed. Caman-Levy.1956.
  • Le livre a inspiré le film « Plein soleil » de René Clément, avec Alain Delon, Maurice Ronet et Marie Laforêt.
  • (2) Miller Alice : Le drame de l’enfant doué. Paris. PUF. 1996. (Page 55).
  • (3) Rank Otto : Le traumatisme de la naissance. Paris. Ed. Payot. 1976. (Pages 178 et 179).

 BIBLIOGRAPHIE

  • Anzieu Didier : « Le groupe et l’inconscient ». Paris. Ed. Dunod. 1975.
  • Baruk Henri : « Psychoses et névroses ». Paris. PUF. 1970.
  • Bion W.R. : « Recherches sur les petits groupes ». Paris. PUF. 1965.
  • Debesse Maurice : « L’adolescence ». Paris. PUF. 1969.
  • Decherf Gérard : « Oedipe en groupe. Psychanalyse et groupes d’enfants ». Paris. Ed. Clancier-Guénaud. 1981.
  • Freud Sigmund : « Trois essais sur la théorie sexuelle ». Paris. Ed. Gallimard.1987.
  • Kaës René : « Les théories psychanalytiques du groupe ». Paris. PUF. 2002.
  • La Revue Lacanienne : « Famille je vous aime ? – Les complexes familiaux aujourd’hui». N° 19. Toulouse. Ed. Erès. 2018.
  • Rank Otto : « Le traumatisme de la naissance ». Paris. Ed. Payot. 1976.
  • Reich Wilhelm : « L’irruption de la morale sexuelle ». Paris. Ed. Payot. 1972.
  • Winnicot Donald W. : « L’enfant et sa famille ». Paris. Ed. Payot. 1957.
  • Winnicot Donald W : « De la pédiatrie à la psychanalyse ». Paris. Ed. Payot. 1969

« Francs-maçons, l’obsession des dictateurs » arrive sur Histoire TV

De notre confrère histoire.fr

Préparez-vous à plonger dans un voyage captivant au cœur de l’histoire avec la diffusion imminente de Francs-Maçons, l’Obsession des Dictateurs – Épisode 1 sur Histoire.fr ! Ce documentaire passionnant, prévu pour bientôt, promet de révéler les secrets d’une des persécutions les plus intrigantes du XXe siècle, et vous ne voudrez pas manquer cette occasion unique.

Dimanche 17 août 2025 À 15:25

Ce premier épisode explore une facette fascinante et troublante : pourquoi les dictateurs tels que Mussolini, Hitler et Franco ont-ils développé une obsession dévorante envers les francs-maçons ? À travers des archives rares et les analyses d’experts, vous découvrirez comment ces régimes totalitaires ont perçu la franc-maçonnerie comme une menace insidieuse, orchestrant des campagnes de persécution impitoyables. L’Italie fasciste, l’Espagne franquiste et l’Allemagne nazie ont tour à tour interdit cette société secrète, souvent avec le soutien tacite de l’Église catholique, transformant les loges maçonniques en boucs émissaires d’une supposée conspiration mondiale.

Ce documentaire ne se contente pas de narrer les faits : il vous immerge dans les coulisses de cette chasse aux francs-maçons, dévoilant les stratégies de survie de cette communauté face à la fureur des dictateurs. Avec une mise en scène soignée et des témoignages éclairants, chaque minute vous tiendra en haleine, entre tension historique et réflexion sur les dynamiques de pouvoir.

Ne laissez pas cette expérience vous échapper ! Rejoignez des milliers de curieux et d’amateurs d’histoire pour cet épisode inaugural qui pose les bases d’une série prometteuse. Consultez le site Histoire.fr pour les détails de diffusion et préparez-vous à une soirée où le passé ressuscite pour nous interroger sur notre présent. Réservez votre soirée, invitez vos proches, et plongez dans cette aventure historique qui marquera les esprits !

Produit par : GA&A
Réalisé par : Luigi Maria Perotti
Auteur : Luigi Maria Perotti et Carlo Ghiani

Année de production : 2022
Nationalité : Italie

FRANCE CULTURE : Pierre de rosette, la clé des hiéroglyphes

2

De notre confrère radiofrance.fr

L’écriture hiéroglyphique, oubliée depuis le IVe siècle, a longtemps été considérée comme purement symbolique. En 1799, la découverte de la pierre de Rosette offre un texte trilingue qui permet à Champollion de la déchiffrer. Comment la Pierre de Rosette a-t-elle changé le monde ?

Avec

  • Hélène Virenque, egyptologue
  • Laurent Coulon, egyptologue français

L’écriture hiéroglyphique, pourtant utilisée pendant plus de 3 000 ans, tombe dans l’oubli au IVᵉ siècle de notre ère. Sa nature éminemment figurative conduit les savants à la considérer, à tort, comme une écriture uniquement symbolique, ce qui anéantit toute tentative de traduction.

Il faut attendre 1799, en pleine campagne d’Égypte menée par Napoléon, pour qu’un événement change la donne : la découverte de la pierre de Rosette. Une stèle sur laquelle est gravé un même texte en trois systèmes d’écriture. C’est cette pierre qui va permettre, quelques années plus tard, à Jean-François Champollion de percer enfin le secret des hiéroglyphes. Comment la pierre a-t-elle permis de redonner vie aux hiéroglyphes ? Comment Champollion a-t-il découvert la clé pour les déchiffrer ? Comment la Pierre de Rosette a-t-elle changé le monde ?

La pierre de Rosette est un fragment de stèle gravée de l’Égypte antique portant trois versions d’un même texte qui a permis le déchiffrement des hiéroglyphes au XIXe siècle. L’inscription qu’elle comporte est un décret promulgué à Memphis par le pharaon Ptolémée V en 196 av. J.-C. Le décret est écrit en deux langues (égyptien ancien et grec ancien) et trois écritures : égyptien en hiéroglyphes, égyptien démotique et alphabet grec. La pierre a pour dimensions 112,3 × 75,7 × 28,4 cm d’épaisseur. La stèle est en granodiorite, un matériau fréquemment assimilé à tort à du basalte ou du granite.

Exposée à l’origine dans un temple, la stèle est probablement déplacée au début de l’ère chrétienne ou durant le Moyen Âge, et par la suite utilisée comme matériau de construction pour des fortifications dans la ville de Rosette, dans le delta du Nil, sur un fort rebaptisé Fort Jullien par Bonaparte en souvenir de son aide de camp Thomas Prosper Jullien mort durant la campagne d’Égypte. Elle est redécouverte, dans ce fort, le 15 juillet 1799 par le lieutenant Pierre-François-Xavier Bouchard, lors de la campagne d’Égypte de Bonaparte. Porteuse du premier texte égyptien bilingue connu, la pierre de Rosette éveille rapidement l’intérêt du public en raison de son potentiel pour la traduction des langues de l’Égypte antique jusque-là indéchiffrées. C’est à l’adjudant-général Jullien, frère de l’aide de camp de Bonaparte et commandant de la ville, que Bouchard annonce en premier, en juillet 1799, sa découverte de la pierre de Rosette et c’est lui, en tant que commandant de Rosette, qui l’adresse à l’Institut d’Égypte au Caire. Des copies et moulages circulent parmi les musées et les savants européens. Pendant ce temps, Bonaparte est défait en Égypte et la pierre originale devient une possession britannique en 1801. Transportée à Londres et exposée au British Museum dès 1802, elle est l’un des objets phares de ce musée.

La fin des Juifs de France ?

Au sein de l’Hexagone, cette terre aux contours chargés d’histoires entrelacées, où les rues parisiennes portent encore les traces des tumultes passés, une interrogation lancinante émerge, pareille à un murmure qui traverse les âges et ébranle les certitudes collectives.

Didier Long
Didier Long
La fin des Juifs de France
La fin des Juifs de France

Didier Long, cet explorateur des mondes numériques qui, après avoir navigué les eaux troubles d’une vie monastique bénédictine pendant une décennie, a redécouvert les racines juives enfouies dans les paysages corses, imprégnés de mémoires marranes, nous livre ici une réflexion forgée dans le feu d’une quête personnelle.

Ses ouvrages antérieurs, tels que Jésus le rabbin qui aimait les femmes ou L’invention du christianisme, tissent des dialogues profonds entre judaïsme et christianisme, tandis que Mémoires juives de Corse exhume les strates oubliées d’une identité insulaire, fusionnant récits historiques et explorations spirituelles en un témoignage vivant sur les croisements des fois.

Dov Maïmon
Dov Maïmon

À ses côtés, Dov Maïmon, ce stratège des relations complexes entre mondes juif et musulman, émerge comme un observateur aguerri, ayant consacré trente années à décrypter les mécanismes de l’antisémitisme, conseillant les arcanes du pouvoir israélien dans ses approches face à l’islam. Son étude sur le judaïsme européen à l’horizon 2030 dessine des cartes prospectives des destinées collectives, où se mêlent analyses géopolitiques et visions d’un avenir partagé, marquant son engagement comme un phare dans les tempêtes des relations interconfessionnelles.

Publiée sous les auspices du Cherche Midi

Cette maison d’édition française née en 1978 des aspirations de Philippe Héraclès et Jean Orizet, au cœur d’une librairie nichée dans la rue du Cherche-Midi à Paris, où la liberté individuelle s’élève en valeur cardinale, comme un étendard contre les chaînes de la conformité, l’ouvrage s’inscrit dans un catalogue qui célèbre l’audace narrative et les voix inclassables, des fictions américaines inventives aux récits qui franchissent les murs de l’imaginaire.

L'Étoile de David, symbole du judaïsme et des juifs
L’Étoile de David, symbole du judaïsme et des juifs

Dans cette œuvre commune qui pulse au rythme des angoisses contemporaines, nous nous immergeons dans une exploration minutieuse de la présence juive en France, cette communauté ancrée dans le tissu national pourtant secouée par des vents hostiles.

Les auteurs, avec une persévérance qui évoque les grands enquêteurs des époques troublées, ont parcouru les artères de la nation pendant plus d’une année, dialoguant avec ministres gardant les équilibres précaires du pouvoir, policiers affrontant les remous des quartiers sensibles, juges antiterroristes scrutant les abysses de l’extrémisme, et citoyens ordinaires dont les voix portent les échos du quotidien. Ils ont puisé dans des rapports confidentiels, ces documents gardés secrets par les services français et israéliens, pour révéler des vérités crues sur les menaces qui pèsent, transformant ainsi leur récit en un miroir tendu à une société en pleine mutation.

Mezuzah moderne

L’éruption d’actes antisémites suivant le 7 octobre 2023

Ce jour où Israël a enduré le massacre le plus meurtrier depuis la Shoah, a vu les incidents décupler en un millier de pour cent sur le sol français, marquant un basculement où les profanations – mezouzot arrachées des portes, écoles transformées en bastions gardés, noms juifs murmurés avec mépris dans les rues – ne sont plus des anomalies isolées mais les signes d’une dérive collective.

Cette lecture, que nous abordons avec une subjectivité assumée, comme si nous étions nous-mêmes témoins de ces fissures, nous conduit à travers les strates historiques qui relient les expulsions médiévales aux tragédies plus récentes, telles que les attentats de Toulouse en 2012 où des enfants ont péri dans une école juive, ou ceux de l’Hyper Cacher et du Bataclan en 2015, avec leurs cent trente victimes emportées dans un tourbillon de violence qui a ensanglanté les terrasses parisiennes et ébranlé les fondations de la convivialité nationale.

Les auteurs dépeignent une communauté de cinq cent mille âmes dont un tiers, soit cent cinquante mille personnes, se trouve en situation de vulnérabilité accrue, concentrées dans des enclaves comme Sarcelles, Créteil, Strasbourg ou Villeurbanne, où l’entrisme islamiste gagne du terrain avec une subtilité qui alarme, profitant d’une hésitation gouvernementale à interdire des organisations comme les Frères musulmans, pourtant proscrites ailleurs pour leur potentiel déstabilisateur.

Les 10 commandements
Les 10 commandements

Nous percevons dans ces pages non seulement les statistiques accablantes – sept cents attaques en 2023 contre deux cents l’année précédente, des écoles incendiées aux commerces vandalisés – mais une analyse nuancée des dynamiques sociales, où l’antisémitisme sert d’outil à des puissances étrangères comme l’Iran, la Russie ou la Chine pour fracturer une société déjà divisée, en misant sur le Juif comme fusible éternel d’un malaise plus vaste.

Plongeant plus avant dans les méandres de l’ouvrage, nous effleurons les comparaisons éclairantes avec d’autres contrées, comme le Canada où vingt-six pour cent des étudiants non juifs nourrissent une opinion négative contre cinquante-quatre pour cent en France, ou les États-Unis où le taux reste à trente-quatre pour cent, soulignant un écart qui interroge les racines éducatives et culturelles d’une détestation plus ancrée ici qu’ailleurs.

Les auteurs

En interrogeant des figures de toutes confessions, esquissent les contours d’un dialogue possible entre judaïsme et islam, cherchant les fils communs pour contrer une radicalisation qui transforme la diversité en source de discorde, et avertissent contre les pièges d’une reconnaissance hâtive d’un État palestinien qui pourrait enflammer les banlieues en renforçant les islamistes.

Pourtant, au cœur de cette densité analytique, émerge une réflexion philosophique sur l’antisémitisme non comme une fatalité inscrite dans les astres mais comme un révélateur des failles sociétales, un miroir où se reflète l’échec partiel de l’intégration et les jeux géopolitiques mondiaux qui instrumentalisent la haine pour affaiblir l’Occident.

La fin des Juifs de France, 4e de couv.
La fin des Juifs de France, 4e de couv.

Ce livre, enrichi de scénarios prospectifs…

Un exode massif vers Israël où un sursaut démographique post-traumatique symbolise la résilience, ou un regroupement en zones protégées évoquant des ghettos contemporains – ne se contente pas de décrire un déclin mais pose avec acuité la question de l’avenir, invitant à une vigilance accrue pour protéger les vulnérables face à une infiltration qui ronge les piliers de la démocratie.

Nous, en tant que lecteurs engagés dans ce récit, ressentons l’appel à une action collective, car l’indifférence, cette torpeur qui laisse prospérer les ombres, représente le vrai péril, tandis que la France, ce creuset de cultures, pourrait encore préserver son étincelle juive si l’on ravivait les flammes de la tolérance et de la solidarité.

Au-delà des fusillades récentes aux États-Unis ou des violences en Europe du Nord, l’ouvrage souligne que l’antisémitisme n’appartient pas au passé mais hante l’horizon, avec les Juifs, moins d’un pour cent de la population, servant de baromètre à une crise impliquant l’ensemble de la nation. Cette méditation nous laisse en suspens, vibrants d’une interrogation profonde sur le départ ou la résistance, où la fin potentielle se mue en appel à une renaissance partagée, un horizon à redessiner dans le silence des consciences éveillées.

La fin des Juifs de France ?
Didier Long – Dov Maïmon Le Cherche midi, 2025, 208 pages, 19,50 €

22/08/25 – Soirée inoubliable en perspective : rejoignez l’Académie Maçonnique de Bourgogne

Amis francs-maçons et Maîtres (et plus), préparez-vous à une soirée exceptionnelle ! L’Académie Maçonnique de Bourgogne vous invite chaleureusement à une réception inter-obédientielle mixte, réservée aux Soeurs et Frères Maîtres (et au-delà), qui se tiendra le vendredi 22 août 2025 à partir de 17h30 à Dijon (lieu à confirmer début août). Tenue de ville simple, sans décors, cette soirée promet des échanges riches et une immersion dans l’univers symbolique maçonnique.

Le programme s’annonce captivant avec une série de conférences sur le thème :

« Des symboliques de la Pierre »

Salle de réunion, une main levée

modérée par Philippe Fagot. À partir de 18h00, des experts tels que Robert Michelin, René A. Spitz, Hugues Juricic, Rémi Cariel, Philippe Fagot et Marc Defaut exploreront des sujets fascinants : la pierre de fondation et angulaire, la transformation de la pierre brute à la pierre cubique à pointe, les pierres dans la Bible et les traditions hébraïques, la pierre du ciel, et les pierres levées dans les traditions celtiques. Une occasion unique de plonger dans la profondeur des symboles qui animent la franc-maçonnerie !

La journée débutera à 17h30 par un accueil convivial autour d’un rafraîchissement, suivi d’un apéritif offert à 20h00. Pour clore cette belle soirée, un buffet dînatoire simple (environ 18 €, à confirmer) sera proposé à 20h30, avec un lever de séance prévu pour ne pas s’étendre trop tard. Les conjoints, même non maçons, sont les bienvenus au repas, rendant cet événement encore plus inclusif et chaleureux.

Que vous soyez adhérent 2025 de l’Académie (accès gratuit aux conférences) ou non, l’inscription est ouverte à tous les Maîtres. Les non-adhérents peuvent adhérer pour 35,00 € (bulletin en pièce jointe) ou opter pour un forfait Maître Visiteur de 20,00 €, couvrant rafraîchissement, conférences, apéritif et envoi des Actes par mail. Accompagnez-vous d’un proche (adhésion ou forfait de 20,00 € requis pour les Maîtres visiteurs) et profitez ensemble de cette expérience.

Ne manquez pas cette opportunité de renforcer les liens fraternels, d’enrichir vos connaissances et de partager un moment de convivialité. Inscrivez-vous dès maintenant en remplissant le formulaire ci-joint et envoyez-le au secrétaire, Romain Bertrand. Les places étant limitées, hâtez-vous !

Plus d’informations suivront début août pour confirmer le lieu. Nous avons hâte de vous accueillir pour une soirée mémorable sous le signe de la pierre et de la fraternité.

Les Francs-maçons du Devonshire offrent une subvention de 61 000 £ pour aider 130 familles en difficulté

De notre confrère anglais ivybridge-today.co.uk

Les Francs-maçons du Devonshire ont annoncé une généreuse donation de 61 000 £ pour venir en aide à 130 familles confrontées à des difficultés financières dans la région. Cette contribution significative, facilitée par la Fondation caritative maçonnique (MCF), vise à fournir un soutien essentiel à ceux dans le besoin, reflétant l’engagement continu de l’organisation envers le bien-être communautaire.La subvention sera distribuée à des associations caritatives locales et des groupes communautaires travaillant directement avec des familles en difficulté à travers le Devon.

Ces fonds permettront de couvrir des besoins de base tels que la nourriture, le chauffage et d’autres dépenses essentielles, offrant un soutien vital aux ménages touchés par les défis économiques. Cette initiative intervient à un moment où la hausse du coût de la vie exerce une pression supplémentaire sur les communautés vulnérables.

Nicholas Ball, responsable des Francs-Maçons du Devonshire, a souligné l’importance de cette démarche, déclarant :

« Nous sommes fiers de soutenir les familles en détresse grâce à cette subvention importante. Nos membres sont profondément engagés à avoir un impact positif dans le Devon, et cette donation en est une preuve concrète. »

La MCF, financée par les francs-maçons, leurs familles et leurs amis en Angleterre et au Pays de Galles, joue un rôle clé dans la redistribution de ces ressources vers les zones les plus nécessiteuses.Les organisations locales bénéficiaires de ces fonds ont exprimé leur gratitude pour ce soutien. Un représentant d’une association a déclaré :

« Cette donation fera une réelle différence pour les familles que nous accompagnons, leur offrant un peu plus de stabilité dans ces moments difficiles. »

Le processus d’allocation a été soigneusement coordonné pour garantir que l’argent parvienne à ceux qui en ont le plus besoin, avec un accent mis sur la transparence et l’efficacité.Cette dernière contribution s’ajoute à l’historique généreux des dons caritatifs des Francs-Maçons dans le Devon.

Au fil des années, l’organisation a soutenu une vaste gamme de causes, allant des programmes pour la jeunesse aux initiatives de santé, démontrant un effort constant pour améliorer la communauté. La subvention de 61 000 £ renforce leur mission continue d’adresser les besoins sociaux urgents.Pour plus d’informations sur les Francs-maçons du Devonshire et leurs activités caritatives, les lecteurs intéressés peuvent consulter le site officiel.

FRANCE CULTURE : Le Grand Orient de France veut constitutionnaliser les 2 premiers articles de la loi de 1905

5

De notre confrère radiofrance.fr

Ce dimanche 3 août 2025 France Culture rediffusait l’émission du dimanche 4 mai dernier. C’est l’occasion de vous présenter cette émission.

Le grand maître du Grand Orient de France, Nicolas Penin, est notre invité ce matin. Il analyse les raisons pour lesquelles la principale obédience française s’engage pour inscrire dans la constitution les deux premiers articles de la loi de séparation des églises et de l’État.

L’objectif de cette initiative, a expliqué Nicolas Penin, est de défendre la liberté de conscience, mise en danger par les obscurantismes, ainsi qu’une laïcité non édulcorée. Il a pris l’exemple des États-Unis, soulignant que la liberté républicaine est toujours un acquis précaire, à la merci de l’arbitraire d’un pouvoir illibéral.

En deuxième partie d’émission, interrogé sur les outre-mer, Nicolas Penin a souligné le rôle fondamental des ateliers maçonniques dans les départements et collectivités ultramarins pour refonder avec le ministre d’Etat Manuel Valls l’articulation entre ces territoires et la métropole.