À l’occasion de l’Assemblée générale du B’nai B’rith France qui s’est tenue dimanche 2 juin 2024 à la Mairie du 16ème arrondissement de Paris, Philippe Meyer a été réélu Président du B’nai B’rith France (BBF) à l’unanimité des 53 loges ayant pris part au vote (sur un total de 55 loges), moins un vote blanc. L’Assemblée générale a été suivie d’une intervention du Président du Crif, Yonathan Arfi, qui s’est notamment exprimé sur la mobilisation du Crif et sur les pistes d’actions face à la situation actuelle et à l’explosion de l’antisémitisme et de l’antisionisme.
Aux côtés de Philippe Meyer, ont été élus dans le « ticket national » :
Véronique Hauptschein, Vice-présidente
Marc Hassan, Vice-président
Deborah Lichentin, Secrétaire générale
André Ouazana, Trésorier
Après l’annonce des résultats, Philippe Meyer a déclaré : « Dans ce climat inédit de haine anti-juive, de haine d’Israël et d’atteintes aux valeurs de la République, les messages, les valeurs et les combats du B’nai B’rith résonnent tout particulièrement. Notre engagement restera total au service de nos idéaux. Dans ce contexte grave, nous maintiendrons plus que jamais notre mobilisation contre nos ennemis, avec nos amis. Les combats qui sont devant nous sont décisifs. Ensemble, dans l’unité et la fraternité, nous poursuivrons la dynamique engagée ».
L’Assemblé générale a été suivie par la venue du Président du Crif Yonathan Arfi, qui est intervenu devant une salle comble en analysant les grands enjeux et les risques majeurs de la situation actuelle, à quelques jours des élections européennes, et est revenu sur la mobilisation du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) et sur les pistes d’actions face au tsunami antisémite et antisioniste que nous traversons. S’en ai suivi un long et riche échange avec la salle.
La journée s’est achevée par le vernissage de l’exposition de photos de Davita Dahan, photographe franco-israélienne, venue spécialement, sur la douleur des femmes israéliennes après le 7 octobre. L’exposition sera ouverte au public jusqu’au 6 juin dans les locaux de la mairie .
Le Crif adresse ses félicitations à Philippe Meyer ainsi qu’à tous les membres du bureau du B’nai B’rith pour leur élection.
Nous vous soumettons la déclaration commune du 17 mai dernier, puis tenterons de vous apporter quelques lumières en analysant et interprétant cette grande première !
« UGLE RÉPOND : « La Nouvelle Europe »
La Grande Loge Unie d’Angleterre (GLUA), l’Ordre des Femmes Francs-Maçons (OWF) et la Fraternité Honorable des Anciens Francs-Maçons (Franc-Maçonnerie pour les Femmes) expriment leur surprise et leur malaise face à un article de Patience Wheatcroft* publié dans The New European. Cet article contient de nombreuses inexactitudes importantes et nous nous sentons obligés de répondre afin de fournir à la baronne Wheatcroft et à ses lecteurs une représentation fidèle de la vérité.
Official portrait of Baroness Wheatcroft
En ce qui concerne les nombreuses affirmations sur les conditions d’entrée dans la franc-maçonnerie, nous sommes ravis que l’auteur ait visité le site de la GLUA et réfléchi aux valeurs fondamentales de l’organisation : Intégrité, Amitié, Respect et Service. Cependant, il est regrettable que la baronne Wheatcroft n’ait pas trouvé la section de notre site dédiée aux femmes franc-maçonnes, qui se réunissent fièrement dans ce pays depuis plus de 100 ans. En fait, une simple recherche sur Google aurait révélé les sites web des deux Grandes Loges féminines au Royaume-Uni, ainsi que leurs nombreux réseaux sociaux. Les liens vers nos trois sites web se trouvent en bas de cette déclaration et nous vous encourageons à les consulter à votre convenance.
Deuxièmement, en ce qui concerne les points soulevés sur nos engagements caritatifs, nous sommes fiers de l’impact que nous, en tant que francs-maçons, avons au sein de la communauté. Nous sommes heureux qu’en 2020, durant les premières phases sombres et incertaines de la pandémie, les francs-maçons aient contribué à hauteur de plus de 51,1 millions de livres sterling à des causes méritoires. Cela inclut non seulement des contributions financières, mais aussi le dévouement de plus de 18,5 millions d’heures annuelles de bénévolat. En 2021, alors que les impacts sociaux de la pandémie continuaient de se faire sentir, la GLUA a alloué plus de 4,7 millions de livres sterling à des programmes de secours spécifiques, axés sur le soutien communautaire, l’aide alimentaire, la lutte contre la violence domestique, le logement et la santé mentale.
Troisièmement, en ce qui concerne les points soulevés sur les membres, nous célébrons la diversité de nos adhérents. Les francs-maçons font partie d’une organisation sociale unique et durable depuis plus de 300 ans, sans affiliation politique ou religieuse. Nos membres diversifiés comprennent des individus de tous âges, races, religions, cultures et origines. C’est quelque chose que nous célébrons pleinement.
En référence aux remarques de la baronne Wheatcroft sur les coutumes au sein de la franc-maçonnerie, nous sommes surpris que de telles traditions intemporelles semblent peu familières à un membre de la Chambre des Lords, où les pratiques anciennes reliant l’organisme actuel à ses prédécesseurs sont justement célébrées. De même, nos traditions proviennent de liens historiques avec les tailleurs de pierre médiévaux et vous pouvez trouver plus d’informations à ce sujet sur nos sites web et réseaux sociaux.
Enfin, nous sommes fiers d’être francs-maçons. Des articles comme celui-ci ne font que répandre des informations erronées et des idées fausses, et nous sommes déterminés non seulement à défendre nos membres, de tous genres ou non, mais aussi à présenter, une fois pour toutes, la vérité sur la franc-maçonnerie.
Nos portes restent fermement ouvertes.
Grande Loge Unie d’Angleterre, Ordre des Femmes Francs-Maçons et Fraternité Honorable des Anciens Francs-Maçons (Franc-Maçonnerie pour les Femmes) »
Il semble que la déclaration commune publiée par la Grande Loge Unie d’Angleterre (GLUA), l’Ordre des Femmes Francs-Maçons (OWF) et la Fraternité Honorable des Anciens Francs-Maçons (Franc-Maçonnerie pour les Femmes) soit un événement notable. Bien que les relations entre ces organisations aient été cordiales et qu’il y ait eu des discussions informelles et des reconnaissances mutuelles limitées dans le passé, une déclaration conjointe publique de cette envergure semble être une première.
Historiquement, la GLUA avait reconnu en 1999 l’existence et la régularité des deux Grandes Loges féminines en Angleterre, sans toutefois les reconnaître officiellement comme faisant partie de leur propre juridiction maçonnique. Cette reconnaissance soulignait que, bien que les femmes ne soient pas admises dans les loges de la GLUA, les loges féminines étaient considérées comme pratiquant la franc-maçonnerie régulière en tous points sauf pour leurs membres.
Cette déclaration commune récente est significative car elle représente une collaboration explicite et unifiée en réponse à des critiques externes, montrant une solidarité entre les différentes branches de la franc-maçonnerie au Royaume-Uni. Les trois organisations ont ressenti le besoin de corriger les inexactitudes et de clarifier leurs positions et leurs contributions, soulignant leur engagement envers des valeurs partagées telles que l’intégrité, l’amitié, le respect et le service.
Verra-t-on cela un jour en France pour ceux qui se prétendent de « la Franc-maçonnerie Régulière et de Tradition » [sic] ?
Blason UGLE
En attendant l’évolution irrémédiable de ceux qui se réclame toujours du point 7 « Que la discussion de sujets politiques ou religieux soit strictement interdite au sein de la Loge » des Basic Principles anglais de 1929, analysons et interprétons cette déclaration de la Grande Loge Unie d’Angleterre (GLUA).
Analyse et interprétation
Contexte et objet de la déclaration
La déclaration a été publiée en réponse à un article de Patience Wheatcroft dans The New European. Cet article critique les pratiques et les politiques de la franc-maçonnerie, notamment en ce qui concerne l’inclusion des femmes et les engagements caritatifs des francs-maçons. La GLUA, l’Ordre des Femmes Francs-Maçons (OWF) et la Fraternité Honorable des Anciens Francs-Maçons (Franc-Maçonnerie pour les Femmes) se sentent obligés de répondre pour corriger les inexactitudes.
Les sœurs de l’Ordre des Femmes Francs-Maçons (OWF) arbore les mêmes décors que ceux des frères de la GLUA.
Les différents points clés de la réponse de ces trois obédiences
1. Inexactitudes sur les conditions d’entrée et les valeurs :
– La déclaration exprime sa satisfaction que l’auteur ait consulté le site de la GLUA et reconnu ses valeurs fondamentales : Intégrité, Amitié, Respect et Service.
– Il est regretté que la baronne Wheatcroft n’ait pas trouvé la section sur les femmes franc-maçonnes, présentes au Royaume-Uni depuis plus de 100 ans. Une simple recherche en ligne aurait révélé les sites des deux Grandes Loges féminines.
2. Engagements caritatifs :
– La déclaration souligne l’impact significatif des actions caritatives des francs-maçons. En 2020, plus de 51,1 millions de livres sterling ont été donnés à des causes méritoires, avec plus de 18,5 millions d’heures de bénévolat.
– En 2021, plus de 4,7 millions de livres sterling ont été alloués à des programmes de secours, notamment pour le soutien communautaire, l’aide alimentaire, la lutte contre la violence domestique, le logement et la santé mentale.
3. Diversité des membres :
– La diversité des membres est célébrée. La franc-maçonnerie, active depuis plus de 300 ans, inclut des individus de différents âges, races, religions, cultures et origines, sans affiliation politique ou religieuse.
4. Traditions et coutumes :
– Les traditions maçonniques, liées historiquement aux tailleurs de pierre médiévaux, sont comparées aux pratiques anciennes de la Chambre des Lords. Il est surpris que ces traditions soient méconnues par un membre de la Chambre.
Les sœurs de l’Ordre des Femmes Francs-Maçons (OWF) arbore les mêmes décors que ceux des frères de la GLUA.
5. Réaffirmation de la fierté et de l’ouverture :
– Les organisations réaffirment leur fierté d’être francs-maçons et leur détermination à corriger les idées fausses propagées par l’article. Elles assurent que leurs portes restent ouvertes à tous.
L’interprétation de cette déclaration
1. Défense des valeurs et pratiques :
– La déclaration défend fermement les valeurs et les pratiques de la franc-maçonnerie. Elle met en avant la transparence et l’ouverture en invitant les lecteurs à consulter les informations disponibles en ligne.
2. Réponse structurée et détail précis :
– La réponse est bien structurée, abordant point par point les critiques soulevées par l’article de Patience Wheatcroft. Elle fournit des détails précis sur les contributions caritatives et la diversité des membres pour contrer les accusations d’opacité ou de discrimination.
Freemasons’ Hall, Great Queen Street, Londres, siège de l’UGLE
3. Promotion de l’inclusivité et de la diversité :
– En soulignant la présence historique des loges féminines et la diversité des membres, la déclaration cherche à démontrer que la franc-maçonnerie est inclusive et accueillante pour tous les genres et origines.
– La déclaration encourage les lecteurs à s’informer davantage via les sites web et les réseaux sociaux des organisations maçonniques, soulignant ainsi une volonté de transparence et de rectification des informations erronées.
Women freemasons, début XXe siècle
En conclusion, la déclaration de la GLUA, de l’OWF et de la Fraternité Honorable des Anciens Francs-Maçons est une réponse claire et détaillée aux critiques formulées dans l’article de Patience Wheatcroft. Elle vise à corriger les inexactitudes, à défendre les valeurs et les pratiques de la franc-maçonnerie, et à promouvoir une image de transparence, d’inclusivité et de diversité.
*Née le 28 septembre 1951, Patience Jane Wheatcroft, baronne Wheatcroft est une journaliste britannique et pair à vie. Elle est membre de la Chambre des lords depuis le 22 décembre 2010.
Elle est rédactrice en chef du Wall Street Journal Europe. Elle quitte ce poste en devenant pair. Elle est auparavant rédactrice en chef du journal The Sunday Telegraph. Elle démissionne de ce poste en septembre 2007 après dix-huit mois de travail et quitte temporairement le journalisme.
Cet ouvrage vous invite à une plongée érudite dans l’histoire et les déviations de la franc-maçonnerie, où Jean Baylot appelle à un retour aux sources authentiques et spirituelles.
Et qui mieux que le sociologue Michel Maffesoli, connu et reconnu pour ses travaux sur le postmodernisme et les phénomènes de la vie quotidienne, Professeur émérite à la Sorbonne (Université Paris Descartes), ayant exploré des thèmes variés tels que l’imaginaire, les tribus modernes, et la sociologie de l’ombre et les concepts tels que la « néo-tribalité » et le « réenchantement du monde », pour le préfacer.
La Voie Substituée est un ouvrage historique et érudit qui explore la franc-maçonnerie et ses déviations au fil de l’histoire. Jean Baylot*, un dignitaire de la franc-maçonnerie traditionnelle, montre comment l’engagement profane de cette institution, au nom de l’humanisme, l’a éloignée de sa Règle originelle. Ce livre est une somme de références essentielles pour ceux qui s’intéressent à l’histoire maçonnique.
Michel Maffesoli
Michel Maffesoli introduit l’ouvrage en contextualisant l’importance de l’ouvrage dans l’étude des déviations de la franc-maçonnerie et en soulignant la pertinence du travail de Jean Baylot. Il décrit comment l’auteur s’intéresse à la « contamination politique » et à la « voie substituée » de la franc-maçonnerie. Michel Maffesoli met en avant l’érudition de Jean Baylot, qui, à travers une étude minutieuse des documents historiques, dévoile les mécanismes par lesquels la franc-maçonnerie a été influencée par des mouvements politiques et sociaux externes, tels que les Illuminati et le Carbonarisme.
L’introduction discute également de la façon dont certaines loges maçonniques ont dévié de leur mission initiale, en particulier à travers la perte de spiritualité et l’adoption de positions progressistes et rationalistes. Ces changements ont souvent conduit à des tensions internes et à des accusations de charlatanisme.
Michel Maffesoli conclut en soulignant l’importance de préserver le sacré au sein de la franc-maçonnerie, un thème central dans l’œuvre de Baylot.
Photo source FM mag
La réédition de La voie substituée est un événement significatif pour la communauté maçonnique. Ce livre fournit un témoignage vivant et une analyse approfondie des défis et des transformations de la franc-maçonnerie, offrant des perspectives précieuses pour les chercheurs et les praticiens de cette tradition séculaire.
Dans « La brève histoire de l’Ordre des Illuminés », Jean Baylot explore les origines et l’histoire des Illuminati, souvent associés aux théories de conspiration modernes. Baylot clarifie les faits historiques et démystifie certains mythes. Puis ses « Techniques de séduction et maléfices de la société secrète » examine les méthodes utilisées par les sociétés secrètes pour attirer et manipuler leurs membres, en particulier dans un contexte maçonnique.
L’auteur discute ensuite des Philadelphes, un groupe influent dans l’histoire maçonnique, et de leur impact sur les perceptions publiques et internes de la franc-maçonnerie et analyse aussi analyse les figures françaises préromantiques qui ont influencé la franc-maçonnerie non traditionnelle.
De Filippo Michele Buonarroti, qu’il qualifie de « premier révolutionnaire professionnel », il en détaille tous les aspects de sa vie ainsi que son rôle dans l’art royal – influences, pratiques et idéologies.
Dans la troisième partie « La percée », Jean Baylot explore les moments de vulnérabilité de la franc-maçonnerie face aux influences politiques et fait une comparaison entre la franc-maçonnerie et les thèmes de l’Énéide, mettant en lumière des parallèles symboliques. S’y ajoute une fine analyse de l’affaire Misraïm, un scandale important dans l’histoire de la franc-maçonnerie. Avec « L’envahissement », quatrième partie, Jean Baylot examine la transition de la franc-maçonnerie des rituels sacrés à l’engagement public et politique et dans son chapitre « Un test de la Grande Loge nationale de France » [sic] – page 333 –, discute d’un événement crucial pour la Grande Loge nationale de France et ses implications pour la franc-maçonnerie.
Enfin, cinquième et dernière partie, dans « La capture », il porte un regard sur l’échec d’une tentative d’influence royale sur la franc-maçonnerie puis détaille les cas de deux hauts militaires et leur relation tumultueuse avec la franc-maçonnerie. De nombreux chapitres tels que « La montée de l’antiathéisme » (évolution de l’opposition à l’athéisme au sein de la franc-maçonnerie est examinée) ; « L’influence des proscrits d’Angleterre » (impact des exilés anglais sur la franc-maçonnerie française) ; « Les exemples étrangers ou la fiction de la « maçonnerie latine » (comparaison entre les influences étrangères et la perception d’une franc-maçonnerie spécifiquement latine) ; « Portraits de conquérants » (portraits de figures historiques influentes dans la franc-maçonnerie) ; « L’affaire de la Commune » (analyse de l’impact de la Commune de Paris sur la franc-maçonnerie), etc., enrichissent la position de l’auteur.
La conclusion offre une synthèse des découvertes et réflexions finales de Jean Baylot.
Elle est suivie d’une bibliographie et d’un index des noms cités, facilitant la recherche de noms et de sujets spécifiques dans le livre.
Cet ouvrage est un outil précieux pour comprendre les transformations et les défis historiques de la franc-maçonnerie, offrant une perspective critique et érudite sur ses déviations et évolutions.
*La biographie de Jean Baylot
Né à Pau, Jean Baylot (1897-1976) effectua sa scolarité au Collège de l’Immaculée Conception. Diplômé de l’École Supérieure du Bois de Paris, il participa à la Première Guerre mondiale en tant que volontaire de 1917 à l’armistice de 1918. Employé des Postes à Bordeaux puis à Paris, il gravit les échelons jusqu’au poste de chef de division. Syndicaliste actif, il devint secrétaire général de la Fédération postale CGT en 1923.
En 1921, il rejoignit le Grand Orient de France et reçut la lumière au sein de la loge « Fraternité des Peuples », gravissant ensuite rapidement les degrés maçonniques. Affilié à la loge « Les Amis de l’Humanité » en 1929, il y occupa des positions influentes et invita des figures politiques notables telles que Maurice Thorez.
Tablier Jean Baylot
Durant la Seconde Guerre mondiale, Jean Baylot s’engagea dans la Résistance, rejoignant ensuite l’administration préfectorale à la Libération. Il fut préfet de plusieurs départements – Basses-Pyrénées (1944-1945), Haute-Garonne et Bouches-du-Rhône – avant de devenir préfet de Police de Paris (1951-1955).
Élu au Conseil de l’Ordre du GODF en 1938, il y siégea également dans les années 1950, occupant le poste de grand maître adjoint. Sa quête spirituelle le conduisit à fonder des loges dédiées au Rite Écossais Rectifié, notamment « Rectitude » à l’orient de Marseille en 1948 et « L’Europe Unie » à l’orient de Paris en 1953, accueillant les frères persécutés d’Europe de l’Est.
Dénonçant le noyautage communiste au sein du GODF, il se rallia au général de Gaulle et fut élu député du XVe arrondissement de Paris, de 1958 à 1962. Toutefois, ses positions politiques lui valurent des votes de défiance et il rejoignit la Grande Loge Nationale Française en 1959.
Jean Baylot continua à jouer un rôle majeur dans la franc-maçonnerie, fondant des ateliers et occupant des postes de haute responsabilité jusqu’à sa retraite. Sa passion pour la maçonnerie et son engagement inlassable en ont fait une figure emblématique de la tradition maçonnique en France. Il est aussi le fondateur de la loge nationale de recherche de la Grande Loge Nationale Française – appelé depuis peu aussi « loge du grand maître » – qui a a été consacré le jeudi 29 octobre 1964, sous le titre distinctif du célèbre architecte gothique du XIIIe siècle, Villard de Honnecourt et portant, à la matricule, le n° 81.
Document originel de consécration
Dans le cadre du soixantième anniversaire de sa fondation, la Loge nationale de recherche « Villard de Honnecourt » est heureuse de vous inviter à participer à six journées (5 nuits) merveilleuses de découverte de la ville d’Istanbul (Turquie) en compagnie du grand maître, du 31 octobre au 5 novembre 2024.
Jean Baylot reçut pour La voie substituée, le Prix de l’Académie Albéric Rocheron en 1969.
Un prix annuel, créé en 1942, décerné « à l’ouvrage d’histoire, d’étude ou de critique littéraire qui aura le mieux fait ressortir les rapports existant entre la littérature d’une époque et le caractère de son temps ».
/!\ Disponible à compter du 13 juin prochain chez DETRAD.
La voie substituée
Jean Baylot – Préface Michel Maffesoli – Éditions Dervy, 2024, 608 pages, 24,90 €
C’est par la voix du grand collège et de son grand maître, notre très chère sœur Mariette Bauduccio que nous apprenons que la Grande Loge Mixte de Suisse (GLMS) fêtera ses 25 ans cette année. Une cérémonie organisée par leur loge « Dendérah ».
Pour mémoire, Dendérah est une ville située en Égypte, célèbre pour son vaste complexe de temples datant de l’époque gréco-romaine. Le site archéologique de Dendérah est principalement connu pour le temple de la déesse Hathor, l’une des divinités les plus importantes de la mythologie égyptienne, associée à la musique, la danse, l’amour, la maternité et la joie. Un temple sur lequel 450.fm reviendra le 5 juillet prochain dans sa rubrique « Lieu symbolique ».
Leur convent, qui était uniquement administratif, quant à lui, s’est déroulé le 24 mars dernier. Nos amis(ies) suisses auront le plaisir d’accueillir les frères et les sœurs d’autres obédiences lors de leur Saint-Jean d’été qui réunit toute leurs loges. À cette occasion, ils auront le bonheur d’entendre René Lachaud, historien fréquentant amoureusement l’Égypte depuis plus de trente ans pour tenter une autre approche de la profondeur de cette patrie de l’hermétisme, qui les entretiendra de
« Le rite pour explorer l’invisible qui est en cours – Tradition et transmission ».
C’est avec une immense joie que la GLMS recevra toutes les obédiences amies, afin de partager ces instants lumineux.
Alors, bon & joyeux anniversaire !
Retour sur l’historique de la fondation de la GLMS
Guidées par un désir d’indépendance et de liberté, trois Loges, déterminées à préserver et transmettre l’esprit de la quête initiatique, décidèrent de créer une nouvelle obédience maçonnique mixte en janvier 1999. Ce projet ambitieux comportait néanmoins des risques.
Plusieurs maîtres maçons enthousiastes se mirent au travail dans les locaux gracieusement mis à disposition par le frère Florian Schmidt. En quelques mois, une Déclaration de principes garantissant l’indépendance de chaque loge fut rédigée, suivie d’une ébauche de Règlements Généraux.
Grâce à cet élan et à une fraternité exceptionnelle, d’autres ateliers furent rapidement attirés par cette initiative. Ainsi, grâce au travail infatigable et à la disponibilité de quelques Frères et Sœurs dévoués, une nouvelle obédience composée de six loges vit le jour : la « Grande Loge Mixte de Suisse ».
L’assemblée constituante de tous les maîtres maçons, convoquée en mai de la même année, adopta la Déclaration de principes, approuva la première version des Règlements Généraux et élut un grand collège qui choisit le frère Florian Schmidt comme président.
Après cinq mois de travail intense, la première Saint-Jean d’été de la GLMS eut lieu à Neuchâtel. Cette cérémonie a laissé un souvenir mémorable de liberté enthousiaste et d’une profonde conscience de la justesse initiatique dans le cœur de tous les frères et sœurs présents.
Depuis lors, la GLMS a accueilli de nouvelles loges séduites par la rigueur de ses principes et l’authenticité de ses valeurs. Aujourd’hui, l’obédience rassemble sept loges réparties ainsi : cinq loges francophones en Suisse romande, une loge germanophone à Zurich et une loge italophone au Tessin.
Les principes fondamentaux de la GLMS sont :
– un maçon libre dans une loge libre ;
– une séparation nette entre les loges bleues et les ateliers des hauts grades ;
– une distinction claire entre le travail initiatique et les tâches administratives.
Particularités du fonctionnement de la GLMS
L’exécutif est complètement séparé du législatif. Le grand collège, organe exécutif, ne dirige pas les travaux du Convent, organe législatif. Les travaux du Convent sont conduits par un bureau du Convent, élu chaque année parmi les délégués des Loges.
Le grand collège n’est pas habilité à ouvrir des travaux symboliques.
Le président du grand collège ne devient « grand maître » que lorsqu’il représente la GLMS à l’extérieur.
L’obédience est une structure garantissant l’aspect administratif et la régularité des travaux maçonniques.
La GLMS est une fédération de loges : chaque Loge est souveraine dans la conduite de ses travaux.
Les fondateurs de la GLMS ont clairement exprimé la ferme volonté de l’obédience d’approfondir la quête initiatique. Toute activité sociale ou politique est laissée à l’initiative des loges. Certaines prévoient de ne jamais prendre position dans le monde profane, d’autres par contre sont présentes dans les activités sociales de la communauté dans laquelle elles évoluent.
Nous notons que cette grande loge, le 28 juin 2016, à l’orient de Berne, lors de leur tenue solennelle du Solstice d’été a signé un traité d’amitié avec la Grande Loge Mixte Universelle (GLMU).
Une rencontre de conversations entre Science et Philosophie. L’explication de l’Univers, ici présentée, éclaire des notions mystérieuses. Le monde de l’atome et de l’électron serait imprégné d’une dimension psychique capable d’interférer avec la matière tangible. Cette approche entre monisme et dualisme deviendrait alors une forme de panpsychisme compatible avec le savoir actuel. Si le hasard n’est plus déterministe c’est qu’il repose sur une causalité interne.
A l’échelle du macrocosme, se détruirait aussi vite qu’elle se construit, une grande « toile cosmique. On sait, au niveau humain, que notre corps reste unique alors que nos cellules changent en permanence ce qui permet de conserver un flot de conscience pour une seule personne qui, pourtant, se renouvelle en permanence..
Nous abordons la piste de la télépathie avec le concept de gouttelettes de spiritualité dans chaque particule élémentaire et même on rencontre une détection de microstructures biologiques situées à l’intérieur du cerveau . Gouttelettes responsables du « réveil » de la partie psychique des de ces particules. Enfin la cohérence de l’univers ne pourrait-elle nous conduire à un clin d’œil de Dieu pour dire que si l’Univers a été programmé par un esprit intelligent il doit être adapté non seulement à une forme de vie comme la notre, mais comme celle-ci dans des millions d’années, c’est-à-dire bien plus évoluée que la notre , aujourd’hui.
Les co-auteurs
ESTELLE GUERVEN est musicienne diplômée du Conservatoire de Versailles. Elle a suivi une carrière de pianiste de jazz et a toujours été passionnée par les questions philosophiques et scientifiques
EMMANUEL RANSFORD est diplômé de l’Ecole polytechnique. Il a mené une recherche indépendante sur les fondements de la physique quantique. Il développe depuis plusieurs années une approche qui tente de concilier matière et conscience. Il est l’auteur d’une demie douzaine d’ouvrages sur l’Univers Quantique.
L’ouvrage est préfacé par Frédéric Lenoir et postfacé par Jean Staune
Antoine de Saint-Exupéry disait : « Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis ». Cette formule, hautement maçonnique, très souvent citée en loge, est le point de départ de la vidéo que je vous propose aujourd’hui car elle fait référence au respect, au respect de la parole de chacun, au respect de opinions et des conversations que l’on peut avoir en tenue sans risquer de tomber dans un débat puéril ne menant à rien d’autres que des frustrations ou des colères.
Les Frangins reprennent leurs activités sur Youtube, à travers des petites vidéos éducatives et décontractées. Bon, suite à une erreur de manipulation, la chaîne originale à disparue, à jamais passé à l’Orient éternel de la youtusphère… Mais le travail de bâtisseur n’est jamais terminé, la tâche n’est donc pas achevée, alors et bien on repart à zéro, tout simplement. Je commencerai donc cette vidéo par une nouvelle présentation de la chaîne: Les Frangins sont pas tous gâteux. Bon visionnage !
Abonnez-vous, cela aidera la chaîne à retrouver force et vigueur.
Si vous voulez continuer les échanges, vous pouvez rejoindre le Discord ici. Ce serveur ne cesse de grandir et de s’enrichir de conversation intéressante et d’une bonne humeur palpable !
Découvrez le communiqué de presse de la GLFF en bas de page
En ce samedi 1er juin 2024, à l’occasion du Convent de la Grande Loge Féminine de France (GLFF) qui s’est tenue à Bagnolet (Seine-Saint-Denis en région Île-de-France), une page se tourne et une nouvelle histoire commence.
La sœur Liliane Mirville a été élue Grande Maîtresse de cette vénérable institution. Avec 255 votes favorables sur 429 votantes, elle a obtenu un peu plus de 61 % des voix, contre 161 pour sa concurrente Caroline Chabot, démontrant ainsi la confiance et l’estime de ses Soeurs. Elle succède ainsi à Catherine Lyautey.
Sceau GLFF
Née à Dinan en 1954, Liliane Tronel épouse Mirville, a marqué son parcours par un engagement constant et dévoué. Initiée en 1998 à la loge « Thebah », travaillant au Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA) à l’orient de Paris, elle a gravi les échelons avec détermination et excellence. Fondatrice de la respectable loge « Sothis » n° 506 à l’orient de Paris en 2017, elle a su conjuguer tradition et modernité, enrichissant ainsi le paysage maçonnique parisien.
Son parcours au sein de la GLFF est jalonné de responsabilités importantes. Elle a déjà effectué deux mandats au Conseil Fédéral de la GLFF : de 2011 à 2014, où elle a été Grande Trésorière auprès des Grandes Maîtresses Denise Oberlin et Catherine Jeannin-Naltet, puis de 2019 à 2022, épaulant Marie-Claude Kervella et Catherine Lyautey en tant que Grande Trésorière. Récemment réélue au Conseil Fédéral pour un mandat de trois ans, Liliane Mirville est désormais appelée à diriger la Grande Loge Féminine de France avec sagesse et vision, pour une période de trois ans.
Son engagement ne se limite pas à la franc-maçonnerie. Titulaire d’un DESS en Gestion et Techniques Nouvelles de l’Université Paris Dauphine, Liliane Mirville a également connu une carrière brillante à La Poste et à la Banque Postale, où elle a occupé le poste de cadre stratégique avant de prendre sa retraite en 2021, après 44 années de service. En 2007, elle a dirigé la célèbre Poste du Louvre, située au cœur du 1er arrondissement de Paris, symbole d’architecture et de service public.
Mariée, mère de trois enfants et grand-mère de trois petits-enfants, Liliane Mirville incarne à la fois la rigueur professionnelle et la douceur familiale.
À la lumière de ce nouveau chapitre, 450.fm lui adresse ses vœux les plus sincères de réussite. Que cette Grande Maîtrise soit pour Liliane Mirville une période fructueuse, guidée par les valeurs de fraternité, de liberté et d’égalité, et qu’elle conduise la Grande Loge Féminine de France vers de nouveaux horizons, avec la même détermination et la même passion qui ont marqué toute sa carrière.
Les petits-déjeuners Enjeux & Perspectives de la Grande Loge de France (GLDF), ce nouveau rendez-vous mensuel, ouvre la scène à des figures éminentes issues des mondes culturel, politique, économique, religieux, philosophique, et au-delà. Guidés cette année par le thème évocateur « Croire », ils ont déjà eu l’honneur d’accueillir Bruno Jeudy, éditorialiste à BFM TV et directeur délégué de La Tribune Dimanche ainsi que Josué Pierre Dahomey, ambassadeur de la République d’Haïti en France.
Ils ont maintenant le plaisir de vous annoncer la prochaine invitée :
Les Déraisons Modernes, 1re de couv., détail
Madame Perrine Simon-Nahum*, Docteure en histoire au CNRS et auteure de l’ouvrage Les Déraisons modernes (Éditions de l’Observatoire, 2021). Elle abordera le thème captivant :
« Peut-on croire en une démocratie apaisée ? »
Vous êtes conviés à cette réflexion profonde et stimulante le jeudi 13 juin 2024 à 8h30, qui se tiendra en un lieu empreint de prestige, l’Hôtel de la Grande Loge de France.
Rejoignez-les pour cette matinée d’échanges enrichissants.
[NDRL : *La biographie de Perrine Simon-Nahum
Née en 1960, Perrine Simon-Nahum est une historienne et philosophe française renommée. Spécialisée dans l’histoire du judaïsme, la philosophie de l’histoire et la théorie politique, elle a apporté d’importantes contributions à de nombreuses revues académiques.
Pierre Simon Grand Maître de la GLDF
Perrine Simon-Nahum est la fille du docteur Pierre Simon, ce qui ancre ses racines dans un milieu intellectuel et académique influent. Rappelons que notre frère Pierre Simon (1925-2008), a été médecin et homme politique. Il fut grand maître de la Grande Loge de France de 1969 à 1971 et de 1973 à 1975.
Perrine Simon-Nahum a obtenu son doctorat en histoire de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) en 1989. Elle est actuellement directrice de recherches au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), au sein du Centre de recherches historiques de l’EHESS et du Centre d’approches historiques du monde contemporain. En outre, elle est membre associée au Centre de recherche sur les identités, les nations et les arts (CRIA) de l’EHESS.
Depuis 2018, elle est professeure attachée au département de philosophie de l’École normale supérieure, où elle se spécialise dans la philosophie française contemporaine. En parallèle, elle dirige une collection aux éditions Odile Jacob, renforçant son influence dans le monde de l’édition académique.
Perrine Simon-Nahum est l’auteure d’une œuvre prolifique, comprenant des ouvrages sur des sujets variés tels que la condition juive contemporaine, l’histoire des sciences humaines, et les grandes figures politiques du XXe siècle. Parmi ses œuvres notables citons Essais sur la condition juive contemporaine** (éditions de Fallois, 1989 ; rééd. 2007), La Cité investie-La science du judaïsme français et la République (éditions du Cerf, 1992), L’Affaire Dreyfus-Les événements fondateurs (dir.), avec Vincent Duclert (Armand Colin, 2009).
Plus près de nous, en 2021, chez L’Observatoire, Les Déraisons Modernes.
Dans cet essai, l’auteure s’attaque vigoureusement aux courants intellectuels contemporains qu’elle considère comme des dérives de la pensée moderne : la collapsologie, la cancel culture, l’essentialisme et l’identitarisme. Ces mouvements, selon elle, engendrent une sidération qui paralyse notre capacité à agir et à penser le futur de manière constructive.
Simon-Nahum plaide pour une « dé-sidération » urgente, un réveil philosophique qui nous permettrait de rompre avec les pensées apocalyptiques et les guerres identitaires. Ces dernières nous figent soit en spectateurs impuissants d’un futur sombre, soit en victimes éternelles d’un passé oppressant. L’auteure appelle à renouer avec une philosophie active et vivante, capable de redonner un rôle central à l’individu en tant qu’acteur de sa propre histoire.
Le remède proposé par Perrine Simon-Nahum réside dans la réappropriation de notre capacité à agir et à vivre pleinement le présent. Elle insiste sur l’importance des relations humaines – amour, amitié, deuil, perte – qui façonnent notre existence et lui donnent un sens. Ces expériences intimes, lorsqu’elles sont intégrées dans des institutions collectives, permettent de transcender le niveau individuel pour influencer la société dans son ensemble.
L’essai se distingue par une réflexion profonde sur la nécessité de réhabiliter le sujet individuel et sa liberté d’action. Simon-Nahum critique les déterminismes modernes qui nous condamnent à une passivité ou à une victimisation perpétuelle. Elle propose de « refaire histoire » en rétablissant des liens authentiques avec le monde et en se réengageant activement dans la construction de notre avenir collectif.
Ce dernier opus de Perrine Simon-Nahum est un essai percutant qui invite à une réflexion profonde sur les défis intellectuels et existentiels de notre époque. Elle y propose une philosophie renouvelée, ancrée dans les relations humaines et l’engagement individuel, pour contrer les dérives de la pensée moderne. Ce livre est un appel à reprendre en main notre destinée collective et à redevenir des acteurs actifs de notre histoire.
Hôtel de la GLDF
Perrine Simon-Nahum demeure une figure incontournable dans les domaines de l’histoire et de la philosophie, continuant à influencer et à enrichir le débat académique et public par ses recherches et ses publications.
Par ailleurs, pour un franc-maçon, le thème « Peut-on croire en une démocratie apaisée ? » revêt une importance particulière, car il touche à des valeurs fondamentales et aux idéaux humanistes qui sont au cœur de la franc-maçonnerie – la liberté, l’égalité, la fraternité et la tolérance ; éthique et morale en politique ; éducation ; engagement citoyen ; justice sociale, etc. En somme, pour un franc-maçon, ce thème offre une opportunité de réfléchir à la manière dont les principes maçonniques peuvent contribuer à une société plus juste, plus tolérante et plus harmonieuse.]
Le 8
Informations pratiques : Jeudi 13 juin 2024 de 8h30 à 10h/Hôtel de la Grande Loge de France – 8, rue Louis Puteaux, Paris 17e (Métro Rome). Pour ceux qui sont intéressés, une visite des Temples est organisée à la suite du petit-déjeuner. Lien d’inscription
On le répète un peu trop : au Moyen Âge, les artistes ne signaient pas leurs œuvres. Pourtant, une observation minutieuse révèle que certaines façades, sculptures, et peintures d’églises portent discrètement la marque de leurs créateurs. Certes, ces signatures restent extrêmement rares, surtout en dehors de l’Italie.Depuis des années que je visite des églises, je n’ai repéré qu’une poignée de signatures en France. Par exemple, Gislebertus signe le tympan de la cathédrale d’Autun.
Vous le voyez ? Non ? Laissez-moi zoomer.
Cependant, ce Gislebertus pourrait tout aussi bien être le nom du commanditaire plutôt que celui du sculpteur.Sinon, voici un exemple indiscutable : Clément, peintre verrier, inscrit son nom sur un vitrail de la cathédrale de Rouen.
Reconnaissez qu’il faut avoir de bons yeux. Le nom, en latin, figure sur la banderole (phylactère). On distingue les premières lettres CL (pour Clemens). Pour être honnête, ce sont souvent des livres qui m’ont mis sur la piste de ces inscriptions.L’anonymat demeure la norme dans l’art médiéval, du moins jusqu’au XIVe siècle. Pourquoi cette rareté, vous demandez-vous ? On évoque généralement l’humilité des artistes, cherchant à ne pas se glorifier d’un talent qu’ils attribuaient à Dieu. L’historien de l’art Valentino Pace conteste cette idée avec une comparaison frappante : au Moyen Âge, « la signature n’était pas nécessaire, et donc son absence était normale.
Se demander pourquoi un artiste de l’époque romane ne signe pas revient à se demander pourquoi il n’y avait pas de signalisation routière au Moyen Âge ». En d’autres termes, nous projetons nos préoccupations modernes sur une époque qui en avait de bien différentes.Les signatures médiévales ne ressemblent en rien à celles que vous griffonnez au bas de vos chèques (si vous en utilisez encore).
Les artistes se contentaient souvent de formules succinctes telles que « untel m’a fait » ou « untel a fait ceci », toujours en latin. Mais, si vous suivez mes explorations, vous savez que j’aime dénicher ce qui sort de l’ordinaire. Dans le domaine des signatures, nous sommes bien servis.Commençons par les signatures immodestes. Ainsi, sur la chaire du baptistère de Pise en Italie, on lit : « en l’an 1260, Nicola Pisano sculpta ce noble ouvrage. Puisse une main aussi douée être appréciée comme elle le mérite ». Toujours en Italie, pays beaucoup plus riche en signatures que la France, le sculpteur Niccolò laisse son humilité au vestiaire.
Sur le portail d’une abbatiale, montrant un zodiaque (début XIIe siècle), il se présente comme fin connaisseur de l’astrologie et un intellectuel à la langue raffinée et élégante. Certains artistes, lettrés, avaient une conscience aiguë de leur valeur.Dans cette catégorie des orgueilleux, on pourrait inclure Jan Van Eyck et sa signature au milieu de son chef-d’œuvre, Les Époux Arnolfini.
Jan van Eyck, Les Epoux Arnolfini (1434), huile sur panneau, National Gallery, Londres
On peut lire au-dessus du miroir en belles lettres calligraphiées : Johannes de Eyck fuit hic (« Jan Van Eyck fut ici »). Tandis que certains historiens de l’art scrutent les coins des tableaux à la recherche de signatures dissimulées, Van Eyck semble avoir voulu leur faciliter la tâche. Il signale sa présence et signe son œuvre d’un geste audacieux. Van Eyck était-il trop fier de son travail ? L’historien Jean-Pierre Caillet nous invite à changer notre perspective : cette signature peu discrète fut peut-être encouragée par les époux commanditaires, désireux de vanter l’artiste prestigieux qu’ils avaient engagé, le peintre du duc de Bourgogne !Certains artistes choisissent de se représenter eux-mêmes dans leurs œuvres. C’est la signature par l’image. Gerlachus, un peintre verrier, s’est peint fièrement au bas d’un vitrail roman du prieuré augustin d’Arnstein (Allemagne).
Son attitude, tenant un pinceau levé, fait écho à la scène voisine où Moïse brandit un bâton. Ce rapprochement démontre que l’humilité ne valait pas pour tous les artistes médiévaux. Un exemple plus connu est celui du labyrinthe de la cathédrale d’Amiens : au centre figurent les effigies des trois architectes, en plus de l’évêque.
Terminons cette galerie de signatures insolites par des exemples trompeurs. Le peintre Giotto a signé deux peintures sur bois, mais selon l’historien d’art Valentino Pace, ces œuvres doivent beaucoup à son atelier plutôt qu’à lui personnellement. Comme d’autres artistes très demandés, Giotto déléguait une partie du travail à ses aides, n’apposant que sa signature finale. Pour les commanditaires, cette signature du grand maître était un gage d’authenticité. N’oublions pas : les œuvres médiévales étaient souvent le fruit d’un effort collectif.
Conseils pour les guides : bien finir sa visite
« Si tu veux une prestation marquante, soigne ton début et soigne ta fin », conseille Benjamin Vauris, expert en prise de parole. En tant que guide professionnel ou amateur, ce conseil vous est particulièrement destiné.Deux moments clés ne s’improvisent pas :Le début. C’est l’instant où votre groupe est le plus attentif, et où se joue toute votre prestation grâce au pouvoir de la première impression. Ces premières minutes déterminent si vos visiteurs passeront un moment agréable. C’est intimidant d’être jugé si rapidement, mais c’est ainsi que fonctionne notre cerveau.La fin. « Merci de m’avoir suivi. Bonne fin de visite. » C’est ainsi que certains guides prennent congé de leurs visiteurs. Travaillez votre conclusion pour éviter que votre fin se termine en eau de boudin. Lors de ma dernière visite de « ma » chère cathédrale de Lisieux, j’ai tâtonné. J’ai d’abord suggéré de prolonger la visite avec d’autres sites locaux, conduisant le public vers l’action. C’était honnête, mais banal. Lors de ma seconde visite, j’ai évoqué le programme de restauration prévu, laissant entrevoir une cathédrale encore plus belle à leur retour. Conclusion positive, mais vague.Alors, comment aurais-je dû conclure cette visite ? Des réponses sont dans ma formation « Devenir un guide fascinant ». J’y partage plusieurs voies pour terminer sur une très bonne note. L’une d’elles consiste à rebondir sur un moment fort de la visite. Par exemple, au cours du cheminement, j’ai montré les traces d’un puits dans la cathédrale, un élément rare dans les églises. Seulement une trentaine de lieux de culte en possèdent. J’ai d’ailleurs écrit et expliqué ce curieux phénomène dans un article.
Donc, j’aurais pu conclure en souhaitant aux visiteurs une bonne chasse aux puits lors de leurs prochaines visites d’églises. Cette conclusion aurait été plus amusante et originale, suscitant quelques sourires et de l’enthousiasme. Vous pouvez encore mieux conclure. Dans ma formation, je vous donne deux idées premium pour vos fins de visite. Je vous accompagne également à chaque étape : trouver des sujets captivants, briser la glace, créer du suspense, maîtriser l’art de la narration… Ces conseils vous seront utiles non seulement lors de vos visites, mais aussi dans toute situation face à un public. Vous deviendrez plus intéressant à écouter ou à lire. Vos visiteurs, auditeurs ou lecteurs vous remercieront pour ces moments agréables. Profitez de ma formation à moitié prix jusqu’à ce soir, dimanche 19 mars, minuit. Ne tardez pas !Pour ceux qui ont déjà acheté la formation les années précédentes, la mise à jour réalisée il y a deux mois est automatiquement incluse. Tous les documents ont été retravaillés pour une expérience encore meilleure.
Le livre Les compagnons perdus de l’Arche Royale vise à démystifier le rituel de l’Arche Royale, considéré comme l’accomplissement du grade de maître maçon mais souvent perçu comme difficile à comprendre.
En effet, l’Arche Royale est l’un des rituels les plus riches, les mieux composés et les mieux écrits de toute la littérature maçonnique. En tant que modèle du genre, il permet d’organiser des cérémonies d’exaltation d’une grande beauté, propices aux plus profondes méditations sur le sens et l’objet de la franc-maçonnerie, comme le soulignait, déjà en 1970, l’historien et auteur maçonnique Paul Naudon (1915-2001). Cependant, ce rituel reste toujours méconnu en France. Jérôme Proust – très excellent Zorobabel* du chapitre « Hermanubis » N° 1298 à l’orient d’Angers –, à travers un long travail de recherche, offre une approche éclairée et logique de ce rituel, facilitant ainsi la compréhension des compagnons maçons. Ce livre s’adresse aux Compagnons perdus de l’Arche Royale et à ceux qui cherchent à explorer des chemins maçonniques inexplorés.
Passée la préface de Jean-François Variot, assistant grand maître d’honneur de la Grande Loge Nationale Française (GLNF) révélant le défi auquel est conforté Jérôme Proust – celui de nous faire rouvrir ce livre saint qu’est la Bible –, il nous précise la profondeur de l’ouvrage quant à la pratique de l’Arche Royale domatique.
Apportons quelques précisions quant au Rite de l’Arche royale, considéré comme une continuation des trois premiers degrés de la franc-maçonnerie et est souvent décrit comme la « quintessence » de la franc-maçonnerie.
L’origine de l’Arche royale est quelque peu obscure et sujette à des débats parmi les historiens maçonniques. Cependant, il est généralement admis que l’Arche royale a émergé en Grande-Bretagne au cours du XVIIIe siècle. Le premier enregistrement officiel de l’Arche royale date de 1743, et elle a été incorporée dans la structure de la franc-maçonnerie anglaise en 1813, lors de l’Union des deux grandes loges, formant ainsi la Grande Loge Unie d’Angleterre.
Dans son chapitre « La genèse de l’Arche Royale », Jérôme Proust pose les bases d’une compréhension approfondie des éléments clés du rituel. En explorant les origines du signe d’appel, le symbolisme du nom de Dieu, l’inscription du nom dans le cercle et le rôle des trois loges, l’auteur offre une analyse riche et détaillée. Cette approche permet aux compagnons de mieux appréhender la complexité et la profondeur de l’Arche Royale, leur ouvrant ainsi les portes d’un chemin initiatique éclairé et significatif.
Dans le chapitre « De la loge sainte à l’exil », il explore les figures bibliques majeures – Moïse, Josué, Samuel, Saül, David, Salomon, Jérémie, Ézéchiel – et les événements historiques – royaume du Nord et du Sud, chute de Jérusalem – qui ont façonné les enseignements et les symboles de l’Arche Royale. Chaque personnage et chaque événement offrent des leçons précieuses sur leur rôle et mission. En comprenant ces récits, les maçons, quel que soit le rite d’origine, devenus compagnons de l’Arche Royale, peuvent mieux appréhender leur propre chemin initiatique, en quête de sagesse et de vérité divine.
La période d’exil des Israélites en Babylone, connue sous le nom d’Exil babylonien, est un moment charnière dans l’histoire biblique. Cet événement fait suite à la chute de Jérusalem en 586 avant J.-C., marquée par la destruction du Temple de Salomon. Les Israélites sont déportés à Babylone, où ils vivent en exil pendant environ 70 ans. Ce contexte historique est riche en symbolisme pour les rituels de l’Arche Royale, représentant une période de purification, de réflexion et de renouvellement spirituel.
Nous dévons à Jérôme Proust une analyse fine et précise de l’exil qui, en lui-même, symbolise la séparation de la source divine et la perte de la sagesse et de la guidance spirituelles.
Le retour des Israélites à Jérusalem sous l’impulsion de Zorobabel et la reconstruction du Temple symbolisent le renouveau et la restauration de la lumière divine. Pour les membres de l’Arche Royale, ce retour est synonyme de réintégration et de redécouverte des vérités sacrées. Il représente l’espoir et la réalisation des promesses divines, marquant la fin de l’obscurité et le début d’une nouvelle ère de connaissance et de sagesse.
L’auteur retrace avec minutie et profondeur les différentes étapes de l’exhalation du maître maçon : la découverte du caveau, le parchemin trouvé, etc. Cérémonie visant aussi à dévoiler les mystères de l’Arche Royale…
L’auteur ne manque pas d’explorer les solides de Platon, également connus sous le nom de polyèdres réguliers, qui sont des figures géométriques qui symbolisent les éléments fondamentaux de l’univers dans la philosophie platonicienne. En maçonnerie, ces solides représentent l’harmonie, l’ordre et la structure de l’univers. Leur intégration dans les rituels de l’Arche Royale souligne l’importance de l’équilibre et de la proportion dans la quête spirituelle. Les cinq solides (tétraèdre, hexaèdre, octaèdre, dodécaèdre et icosaèdre) sont étudiés pour leur symbolisme profond et leur connexion aux éléments terre, air, feu, eau et éther.
Nous pouvons comprendre comme des contributions philosophiques et scientifiques le moment où l’auteur développe la cosmologie platonicienne puis la physique aristotélicienne.
Platon, dans ses Dialogues, présente une vision de l’univers basée sur des idées éternelles et immuables. Sa théorie des formes soutient que les objets du monde sensible sont des reflets imparfaits de ces formes idéales. Pour Platon, l’univers est une structure ordonnée et rationnelle, gouvernée par des principes mathématiques. Les enseignements platoniciens, tels que l’importance de la recherche de la vérité et de la sagesse, ont une forte résonance dans la philosophie maçonnique. Les maçons sont encouragés à chercher les réalités supérieures au-delà des apparences matérielles.
Quant à Aristote, élève de Platon, il a développé une physique basée sur l’observation et l’analyse des phénomènes naturels. Il a classifié les éléments et les a associés à différents mouvements et propriétés. Aristote a également développé la théorie des quatre causes, qui expliquent pourquoi les choses existent et changent. La méthode scientifique d’Aristote, basée sur la logique et l’observation, a jeté les bases de la pensée scientifique occidentale et a influencé les méthodes d’enquête maçonniques.
Jérôme Proust analyse, bien sûr, la signification du triple tau, de la plaque d’or – sa tridimensionnalité et son symbolisme – et plus généralement les décors, la disposition d’un chapitre ainsi que les douze bannières.
Bijoux des trois Principaux
Les compagnons perdus de l’Arche Royale de Jérôme Proust est une exploration approfondie et éclairante du rituel de l’Arche Royale, offrant des clés de compréhension précieuses pour les maîtres maçons et les compagnons cherchant à approfondir leur savoir. La structure détaillée du livre permet une compréhension progressive et logique, rendant accessible un rituel souvent jugé complexe. C’est un ouvrage intéressant pour ceux qui souhaitent pénétrer les mystères de l’Arche Royale et découvrir des chemins maçonniques inexplorés.
*Prince de Juda, petit-fils du roi Jéchonias (1Ch 3:19), Zorobabel fut le chef de la première grande caravane des « retournants » de l’exil (Esd 2:2). C’est un personnage clé mentionné dans l’Ancien Testament. Il était le gouverneur de Juda lors du retour des Juifs de l’exil babylonien et a joué un rôle crucial dans la reconstruction du Temple de Jérusalem. Le nom Zorobabel signifie « semé en Babylone » ou « né à Babylone », soulignant ses origines durant la période de l’exil. Dans le contexte des chapitres de l’Arche Royale, le président est appelé Zorobabel.
Les Éditions de l’Art Royal : « Le référentiel des Éditions de l’Art Royal est parfaitement affiché et assumé : c’est celui de la Franc-Maçonnerie régulière (près de 95% des Maçons de par le monde). Tous les auteurs et les ouvrages publiés observent cette tradition initiatique. Personne n’est égaré » (cf. site officiel).
Les compagnons perdus de l’Arche Royale
Jérôme Proust – Édition de l’Art Royal, Coll. Franc-Maçonnerie2024,