Découvrez le communiqué de presse de la GLFF en bas de page
En ce samedi 1er juin 2024, à l’occasion du Convent de la Grande Loge Féminine de France (GLFF) qui s’est tenue à Bagnolet (Seine-Saint-Denis en région Île-de-France), une page se tourne et une nouvelle histoire commence.
La sœur Liliane Mirville a été élue Grande Maîtresse de cette vénérable institution. Avec 255 votes favorables sur 429 votantes, elle a obtenu un peu plus de 61 % des voix, contre 161 pour sa concurrente Caroline Chabot, démontrant ainsi la confiance et l’estime de ses Soeurs. Elle succède ainsi à Catherine Lyautey.
Sceau GLFF
Née à Dinan en 1954, Liliane Tronel épouse Mirville, a marqué son parcours par un engagement constant et dévoué. Initiée en 1998 à la loge « Thebah », travaillant au Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA) à l’orient de Paris, elle a gravi les échelons avec détermination et excellence. Fondatrice de la respectable loge « Sothis » n° 506 à l’orient de Paris en 2017, elle a su conjuguer tradition et modernité, enrichissant ainsi le paysage maçonnique parisien.
Son parcours au sein de la GLFF est jalonné de responsabilités importantes. Elle a déjà effectué deux mandats au Conseil Fédéral de la GLFF : de 2011 à 2014, où elle a été Grande Trésorière auprès des Grandes Maîtresses Denise Oberlin et Catherine Jeannin-Naltet, puis de 2019 à 2022, épaulant Marie-Claude Kervella et Catherine Lyautey en tant que Grande Trésorière. Récemment réélue au Conseil Fédéral pour un mandat de trois ans, Liliane Mirville est désormais appelée à diriger la Grande Loge Féminine de France avec sagesse et vision, pour une période de trois ans.
Son engagement ne se limite pas à la franc-maçonnerie. Titulaire d’un DESS en Gestion et Techniques Nouvelles de l’Université Paris Dauphine, Liliane Mirville a également connu une carrière brillante à La Poste et à la Banque Postale, où elle a occupé le poste de cadre stratégique avant de prendre sa retraite en 2021, après 44 années de service. En 2007, elle a dirigé la célèbre Poste du Louvre, située au cœur du 1er arrondissement de Paris, symbole d’architecture et de service public.
Mariée, mère de trois enfants et grand-mère de trois petits-enfants, Liliane Mirville incarne à la fois la rigueur professionnelle et la douceur familiale.
À la lumière de ce nouveau chapitre, 450.fm lui adresse ses vœux les plus sincères de réussite. Que cette Grande Maîtrise soit pour Liliane Mirville une période fructueuse, guidée par les valeurs de fraternité, de liberté et d’égalité, et qu’elle conduise la Grande Loge Féminine de France vers de nouveaux horizons, avec la même détermination et la même passion qui ont marqué toute sa carrière.
Les petits-déjeuners Enjeux & Perspectives de la Grande Loge de France (GLDF), ce nouveau rendez-vous mensuel, ouvre la scène à des figures éminentes issues des mondes culturel, politique, économique, religieux, philosophique, et au-delà. Guidés cette année par le thème évocateur « Croire », ils ont déjà eu l’honneur d’accueillir Bruno Jeudy, éditorialiste à BFM TV et directeur délégué de La Tribune Dimanche ainsi que Josué Pierre Dahomey, ambassadeur de la République d’Haïti en France.
Ils ont maintenant le plaisir de vous annoncer la prochaine invitée :
Les Déraisons Modernes, 1re de couv., détail
Madame Perrine Simon-Nahum*, Docteure en histoire au CNRS et auteure de l’ouvrage Les Déraisons modernes (Éditions de l’Observatoire, 2021). Elle abordera le thème captivant :
« Peut-on croire en une démocratie apaisée ? »
Vous êtes conviés à cette réflexion profonde et stimulante le jeudi 13 juin 2024 à 8h30, qui se tiendra en un lieu empreint de prestige, l’Hôtel de la Grande Loge de France.
Rejoignez-les pour cette matinée d’échanges enrichissants.
[NDRL : *La biographie de Perrine Simon-Nahum
Née en 1960, Perrine Simon-Nahum est une historienne et philosophe française renommée. Spécialisée dans l’histoire du judaïsme, la philosophie de l’histoire et la théorie politique, elle a apporté d’importantes contributions à de nombreuses revues académiques.
Pierre Simon Grand Maître de la GLDF
Perrine Simon-Nahum est la fille du docteur Pierre Simon, ce qui ancre ses racines dans un milieu intellectuel et académique influent. Rappelons que notre frère Pierre Simon (1925-2008), a été médecin et homme politique. Il fut grand maître de la Grande Loge de France de 1969 à 1971 et de 1973 à 1975.
Perrine Simon-Nahum a obtenu son doctorat en histoire de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) en 1989. Elle est actuellement directrice de recherches au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), au sein du Centre de recherches historiques de l’EHESS et du Centre d’approches historiques du monde contemporain. En outre, elle est membre associée au Centre de recherche sur les identités, les nations et les arts (CRIA) de l’EHESS.
Depuis 2018, elle est professeure attachée au département de philosophie de l’École normale supérieure, où elle se spécialise dans la philosophie française contemporaine. En parallèle, elle dirige une collection aux éditions Odile Jacob, renforçant son influence dans le monde de l’édition académique.
Perrine Simon-Nahum est l’auteure d’une œuvre prolifique, comprenant des ouvrages sur des sujets variés tels que la condition juive contemporaine, l’histoire des sciences humaines, et les grandes figures politiques du XXe siècle. Parmi ses œuvres notables citons Essais sur la condition juive contemporaine** (éditions de Fallois, 1989 ; rééd. 2007), La Cité investie-La science du judaïsme français et la République (éditions du Cerf, 1992), L’Affaire Dreyfus-Les événements fondateurs (dir.), avec Vincent Duclert (Armand Colin, 2009).
Plus près de nous, en 2021, chez L’Observatoire, Les Déraisons Modernes.
Dans cet essai, l’auteure s’attaque vigoureusement aux courants intellectuels contemporains qu’elle considère comme des dérives de la pensée moderne : la collapsologie, la cancel culture, l’essentialisme et l’identitarisme. Ces mouvements, selon elle, engendrent une sidération qui paralyse notre capacité à agir et à penser le futur de manière constructive.
Simon-Nahum plaide pour une « dé-sidération » urgente, un réveil philosophique qui nous permettrait de rompre avec les pensées apocalyptiques et les guerres identitaires. Ces dernières nous figent soit en spectateurs impuissants d’un futur sombre, soit en victimes éternelles d’un passé oppressant. L’auteure appelle à renouer avec une philosophie active et vivante, capable de redonner un rôle central à l’individu en tant qu’acteur de sa propre histoire.
Le remède proposé par Perrine Simon-Nahum réside dans la réappropriation de notre capacité à agir et à vivre pleinement le présent. Elle insiste sur l’importance des relations humaines – amour, amitié, deuil, perte – qui façonnent notre existence et lui donnent un sens. Ces expériences intimes, lorsqu’elles sont intégrées dans des institutions collectives, permettent de transcender le niveau individuel pour influencer la société dans son ensemble.
L’essai se distingue par une réflexion profonde sur la nécessité de réhabiliter le sujet individuel et sa liberté d’action. Simon-Nahum critique les déterminismes modernes qui nous condamnent à une passivité ou à une victimisation perpétuelle. Elle propose de « refaire histoire » en rétablissant des liens authentiques avec le monde et en se réengageant activement dans la construction de notre avenir collectif.
Ce dernier opus de Perrine Simon-Nahum est un essai percutant qui invite à une réflexion profonde sur les défis intellectuels et existentiels de notre époque. Elle y propose une philosophie renouvelée, ancrée dans les relations humaines et l’engagement individuel, pour contrer les dérives de la pensée moderne. Ce livre est un appel à reprendre en main notre destinée collective et à redevenir des acteurs actifs de notre histoire.
Hôtel de la GLDF
Perrine Simon-Nahum demeure une figure incontournable dans les domaines de l’histoire et de la philosophie, continuant à influencer et à enrichir le débat académique et public par ses recherches et ses publications.
Par ailleurs, pour un franc-maçon, le thème « Peut-on croire en une démocratie apaisée ? » revêt une importance particulière, car il touche à des valeurs fondamentales et aux idéaux humanistes qui sont au cœur de la franc-maçonnerie – la liberté, l’égalité, la fraternité et la tolérance ; éthique et morale en politique ; éducation ; engagement citoyen ; justice sociale, etc. En somme, pour un franc-maçon, ce thème offre une opportunité de réfléchir à la manière dont les principes maçonniques peuvent contribuer à une société plus juste, plus tolérante et plus harmonieuse.]
Le 8
Informations pratiques : Jeudi 13 juin 2024 de 8h30 à 10h/Hôtel de la Grande Loge de France – 8, rue Louis Puteaux, Paris 17e (Métro Rome). Pour ceux qui sont intéressés, une visite des Temples est organisée à la suite du petit-déjeuner. Lien d’inscription
On le répète un peu trop : au Moyen Âge, les artistes ne signaient pas leurs œuvres. Pourtant, une observation minutieuse révèle que certaines façades, sculptures, et peintures d’églises portent discrètement la marque de leurs créateurs. Certes, ces signatures restent extrêmement rares, surtout en dehors de l’Italie.Depuis des années que je visite des églises, je n’ai repéré qu’une poignée de signatures en France. Par exemple, Gislebertus signe le tympan de la cathédrale d’Autun.
Vous le voyez ? Non ? Laissez-moi zoomer.
Cependant, ce Gislebertus pourrait tout aussi bien être le nom du commanditaire plutôt que celui du sculpteur.Sinon, voici un exemple indiscutable : Clément, peintre verrier, inscrit son nom sur un vitrail de la cathédrale de Rouen.
Reconnaissez qu’il faut avoir de bons yeux. Le nom, en latin, figure sur la banderole (phylactère). On distingue les premières lettres CL (pour Clemens). Pour être honnête, ce sont souvent des livres qui m’ont mis sur la piste de ces inscriptions.L’anonymat demeure la norme dans l’art médiéval, du moins jusqu’au XIVe siècle. Pourquoi cette rareté, vous demandez-vous ? On évoque généralement l’humilité des artistes, cherchant à ne pas se glorifier d’un talent qu’ils attribuaient à Dieu. L’historien de l’art Valentino Pace conteste cette idée avec une comparaison frappante : au Moyen Âge, « la signature n’était pas nécessaire, et donc son absence était normale.
Se demander pourquoi un artiste de l’époque romane ne signe pas revient à se demander pourquoi il n’y avait pas de signalisation routière au Moyen Âge ». En d’autres termes, nous projetons nos préoccupations modernes sur une époque qui en avait de bien différentes.Les signatures médiévales ne ressemblent en rien à celles que vous griffonnez au bas de vos chèques (si vous en utilisez encore).
Les artistes se contentaient souvent de formules succinctes telles que « untel m’a fait » ou « untel a fait ceci », toujours en latin. Mais, si vous suivez mes explorations, vous savez que j’aime dénicher ce qui sort de l’ordinaire. Dans le domaine des signatures, nous sommes bien servis.Commençons par les signatures immodestes. Ainsi, sur la chaire du baptistère de Pise en Italie, on lit : « en l’an 1260, Nicola Pisano sculpta ce noble ouvrage. Puisse une main aussi douée être appréciée comme elle le mérite ». Toujours en Italie, pays beaucoup plus riche en signatures que la France, le sculpteur Niccolò laisse son humilité au vestiaire.
Sur le portail d’une abbatiale, montrant un zodiaque (début XIIe siècle), il se présente comme fin connaisseur de l’astrologie et un intellectuel à la langue raffinée et élégante. Certains artistes, lettrés, avaient une conscience aiguë de leur valeur.Dans cette catégorie des orgueilleux, on pourrait inclure Jan Van Eyck et sa signature au milieu de son chef-d’œuvre, Les Époux Arnolfini.
Jan van Eyck, Les Epoux Arnolfini (1434), huile sur panneau, National Gallery, Londres
On peut lire au-dessus du miroir en belles lettres calligraphiées : Johannes de Eyck fuit hic (« Jan Van Eyck fut ici »). Tandis que certains historiens de l’art scrutent les coins des tableaux à la recherche de signatures dissimulées, Van Eyck semble avoir voulu leur faciliter la tâche. Il signale sa présence et signe son œuvre d’un geste audacieux. Van Eyck était-il trop fier de son travail ? L’historien Jean-Pierre Caillet nous invite à changer notre perspective : cette signature peu discrète fut peut-être encouragée par les époux commanditaires, désireux de vanter l’artiste prestigieux qu’ils avaient engagé, le peintre du duc de Bourgogne !Certains artistes choisissent de se représenter eux-mêmes dans leurs œuvres. C’est la signature par l’image. Gerlachus, un peintre verrier, s’est peint fièrement au bas d’un vitrail roman du prieuré augustin d’Arnstein (Allemagne).
Son attitude, tenant un pinceau levé, fait écho à la scène voisine où Moïse brandit un bâton. Ce rapprochement démontre que l’humilité ne valait pas pour tous les artistes médiévaux. Un exemple plus connu est celui du labyrinthe de la cathédrale d’Amiens : au centre figurent les effigies des trois architectes, en plus de l’évêque.
Terminons cette galerie de signatures insolites par des exemples trompeurs. Le peintre Giotto a signé deux peintures sur bois, mais selon l’historien d’art Valentino Pace, ces œuvres doivent beaucoup à son atelier plutôt qu’à lui personnellement. Comme d’autres artistes très demandés, Giotto déléguait une partie du travail à ses aides, n’apposant que sa signature finale. Pour les commanditaires, cette signature du grand maître était un gage d’authenticité. N’oublions pas : les œuvres médiévales étaient souvent le fruit d’un effort collectif.
Conseils pour les guides : bien finir sa visite
« Si tu veux une prestation marquante, soigne ton début et soigne ta fin », conseille Benjamin Vauris, expert en prise de parole. En tant que guide professionnel ou amateur, ce conseil vous est particulièrement destiné.Deux moments clés ne s’improvisent pas :Le début. C’est l’instant où votre groupe est le plus attentif, et où se joue toute votre prestation grâce au pouvoir de la première impression. Ces premières minutes déterminent si vos visiteurs passeront un moment agréable. C’est intimidant d’être jugé si rapidement, mais c’est ainsi que fonctionne notre cerveau.La fin. « Merci de m’avoir suivi. Bonne fin de visite. » C’est ainsi que certains guides prennent congé de leurs visiteurs. Travaillez votre conclusion pour éviter que votre fin se termine en eau de boudin. Lors de ma dernière visite de « ma » chère cathédrale de Lisieux, j’ai tâtonné. J’ai d’abord suggéré de prolonger la visite avec d’autres sites locaux, conduisant le public vers l’action. C’était honnête, mais banal. Lors de ma seconde visite, j’ai évoqué le programme de restauration prévu, laissant entrevoir une cathédrale encore plus belle à leur retour. Conclusion positive, mais vague.Alors, comment aurais-je dû conclure cette visite ? Des réponses sont dans ma formation « Devenir un guide fascinant ». J’y partage plusieurs voies pour terminer sur une très bonne note. L’une d’elles consiste à rebondir sur un moment fort de la visite. Par exemple, au cours du cheminement, j’ai montré les traces d’un puits dans la cathédrale, un élément rare dans les églises. Seulement une trentaine de lieux de culte en possèdent. J’ai d’ailleurs écrit et expliqué ce curieux phénomène dans un article.
Donc, j’aurais pu conclure en souhaitant aux visiteurs une bonne chasse aux puits lors de leurs prochaines visites d’églises. Cette conclusion aurait été plus amusante et originale, suscitant quelques sourires et de l’enthousiasme. Vous pouvez encore mieux conclure. Dans ma formation, je vous donne deux idées premium pour vos fins de visite. Je vous accompagne également à chaque étape : trouver des sujets captivants, briser la glace, créer du suspense, maîtriser l’art de la narration… Ces conseils vous seront utiles non seulement lors de vos visites, mais aussi dans toute situation face à un public. Vous deviendrez plus intéressant à écouter ou à lire. Vos visiteurs, auditeurs ou lecteurs vous remercieront pour ces moments agréables. Profitez de ma formation à moitié prix jusqu’à ce soir, dimanche 19 mars, minuit. Ne tardez pas !Pour ceux qui ont déjà acheté la formation les années précédentes, la mise à jour réalisée il y a deux mois est automatiquement incluse. Tous les documents ont été retravaillés pour une expérience encore meilleure.
Le livre Les compagnons perdus de l’Arche Royale vise à démystifier le rituel de l’Arche Royale, considéré comme l’accomplissement du grade de maître maçon mais souvent perçu comme difficile à comprendre.
En effet, l’Arche Royale est l’un des rituels les plus riches, les mieux composés et les mieux écrits de toute la littérature maçonnique. En tant que modèle du genre, il permet d’organiser des cérémonies d’exaltation d’une grande beauté, propices aux plus profondes méditations sur le sens et l’objet de la franc-maçonnerie, comme le soulignait, déjà en 1970, l’historien et auteur maçonnique Paul Naudon (1915-2001). Cependant, ce rituel reste toujours méconnu en France. Jérôme Proust – très excellent Zorobabel* du chapitre « Hermanubis » N° 1298 à l’orient d’Angers –, à travers un long travail de recherche, offre une approche éclairée et logique de ce rituel, facilitant ainsi la compréhension des compagnons maçons. Ce livre s’adresse aux Compagnons perdus de l’Arche Royale et à ceux qui cherchent à explorer des chemins maçonniques inexplorés.
Passée la préface de Jean-François Variot, assistant grand maître d’honneur de la Grande Loge Nationale Française (GLNF) révélant le défi auquel est conforté Jérôme Proust – celui de nous faire rouvrir ce livre saint qu’est la Bible –, il nous précise la profondeur de l’ouvrage quant à la pratique de l’Arche Royale domatique.
Apportons quelques précisions quant au Rite de l’Arche royale, considéré comme une continuation des trois premiers degrés de la franc-maçonnerie et est souvent décrit comme la « quintessence » de la franc-maçonnerie.
L’origine de l’Arche royale est quelque peu obscure et sujette à des débats parmi les historiens maçonniques. Cependant, il est généralement admis que l’Arche royale a émergé en Grande-Bretagne au cours du XVIIIe siècle. Le premier enregistrement officiel de l’Arche royale date de 1743, et elle a été incorporée dans la structure de la franc-maçonnerie anglaise en 1813, lors de l’Union des deux grandes loges, formant ainsi la Grande Loge Unie d’Angleterre.
Dans son chapitre « La genèse de l’Arche Royale », Jérôme Proust pose les bases d’une compréhension approfondie des éléments clés du rituel. En explorant les origines du signe d’appel, le symbolisme du nom de Dieu, l’inscription du nom dans le cercle et le rôle des trois loges, l’auteur offre une analyse riche et détaillée. Cette approche permet aux compagnons de mieux appréhender la complexité et la profondeur de l’Arche Royale, leur ouvrant ainsi les portes d’un chemin initiatique éclairé et significatif.
Dans le chapitre « De la loge sainte à l’exil », il explore les figures bibliques majeures – Moïse, Josué, Samuel, Saül, David, Salomon, Jérémie, Ézéchiel – et les événements historiques – royaume du Nord et du Sud, chute de Jérusalem – qui ont façonné les enseignements et les symboles de l’Arche Royale. Chaque personnage et chaque événement offrent des leçons précieuses sur leur rôle et mission. En comprenant ces récits, les maçons, quel que soit le rite d’origine, devenus compagnons de l’Arche Royale, peuvent mieux appréhender leur propre chemin initiatique, en quête de sagesse et de vérité divine.
La période d’exil des Israélites en Babylone, connue sous le nom d’Exil babylonien, est un moment charnière dans l’histoire biblique. Cet événement fait suite à la chute de Jérusalem en 586 avant J.-C., marquée par la destruction du Temple de Salomon. Les Israélites sont déportés à Babylone, où ils vivent en exil pendant environ 70 ans. Ce contexte historique est riche en symbolisme pour les rituels de l’Arche Royale, représentant une période de purification, de réflexion et de renouvellement spirituel.
Nous dévons à Jérôme Proust une analyse fine et précise de l’exil qui, en lui-même, symbolise la séparation de la source divine et la perte de la sagesse et de la guidance spirituelles.
Le retour des Israélites à Jérusalem sous l’impulsion de Zorobabel et la reconstruction du Temple symbolisent le renouveau et la restauration de la lumière divine. Pour les membres de l’Arche Royale, ce retour est synonyme de réintégration et de redécouverte des vérités sacrées. Il représente l’espoir et la réalisation des promesses divines, marquant la fin de l’obscurité et le début d’une nouvelle ère de connaissance et de sagesse.
L’auteur retrace avec minutie et profondeur les différentes étapes de l’exhalation du maître maçon : la découverte du caveau, le parchemin trouvé, etc. Cérémonie visant aussi à dévoiler les mystères de l’Arche Royale…
L’auteur ne manque pas d’explorer les solides de Platon, également connus sous le nom de polyèdres réguliers, qui sont des figures géométriques qui symbolisent les éléments fondamentaux de l’univers dans la philosophie platonicienne. En maçonnerie, ces solides représentent l’harmonie, l’ordre et la structure de l’univers. Leur intégration dans les rituels de l’Arche Royale souligne l’importance de l’équilibre et de la proportion dans la quête spirituelle. Les cinq solides (tétraèdre, hexaèdre, octaèdre, dodécaèdre et icosaèdre) sont étudiés pour leur symbolisme profond et leur connexion aux éléments terre, air, feu, eau et éther.
Nous pouvons comprendre comme des contributions philosophiques et scientifiques le moment où l’auteur développe la cosmologie platonicienne puis la physique aristotélicienne.
Platon, dans ses Dialogues, présente une vision de l’univers basée sur des idées éternelles et immuables. Sa théorie des formes soutient que les objets du monde sensible sont des reflets imparfaits de ces formes idéales. Pour Platon, l’univers est une structure ordonnée et rationnelle, gouvernée par des principes mathématiques. Les enseignements platoniciens, tels que l’importance de la recherche de la vérité et de la sagesse, ont une forte résonance dans la philosophie maçonnique. Les maçons sont encouragés à chercher les réalités supérieures au-delà des apparences matérielles.
Quant à Aristote, élève de Platon, il a développé une physique basée sur l’observation et l’analyse des phénomènes naturels. Il a classifié les éléments et les a associés à différents mouvements et propriétés. Aristote a également développé la théorie des quatre causes, qui expliquent pourquoi les choses existent et changent. La méthode scientifique d’Aristote, basée sur la logique et l’observation, a jeté les bases de la pensée scientifique occidentale et a influencé les méthodes d’enquête maçonniques.
Jérôme Proust analyse, bien sûr, la signification du triple tau, de la plaque d’or – sa tridimensionnalité et son symbolisme – et plus généralement les décors, la disposition d’un chapitre ainsi que les douze bannières.
Bijoux des trois Principaux
Les compagnons perdus de l’Arche Royale de Jérôme Proust est une exploration approfondie et éclairante du rituel de l’Arche Royale, offrant des clés de compréhension précieuses pour les maîtres maçons et les compagnons cherchant à approfondir leur savoir. La structure détaillée du livre permet une compréhension progressive et logique, rendant accessible un rituel souvent jugé complexe. C’est un ouvrage intéressant pour ceux qui souhaitent pénétrer les mystères de l’Arche Royale et découvrir des chemins maçonniques inexplorés.
*Prince de Juda, petit-fils du roi Jéchonias (1Ch 3:19), Zorobabel fut le chef de la première grande caravane des « retournants » de l’exil (Esd 2:2). C’est un personnage clé mentionné dans l’Ancien Testament. Il était le gouverneur de Juda lors du retour des Juifs de l’exil babylonien et a joué un rôle crucial dans la reconstruction du Temple de Jérusalem. Le nom Zorobabel signifie « semé en Babylone » ou « né à Babylone », soulignant ses origines durant la période de l’exil. Dans le contexte des chapitres de l’Arche Royale, le président est appelé Zorobabel.
Les Éditions de l’Art Royal : « Le référentiel des Éditions de l’Art Royal est parfaitement affiché et assumé : c’est celui de la Franc-Maçonnerie régulière (près de 95% des Maçons de par le monde). Tous les auteurs et les ouvrages publiés observent cette tradition initiatique. Personne n’est égaré » (cf. site officiel).
Les compagnons perdus de l’Arche Royale
Jérôme Proust – Édition de l’Art Royal, Coll. Franc-Maçonnerie2024,
Les francs-maçons sont-ils des influenceurs ? A lire l’article d’Alice Dubois concernant les directives d’une Obédience, ne risquons-nous pas de rencontrer – aux prochaines journées du Patrimoine – des visiteuses ou visiteurs un peu hallucinants par les questions posées ?
Une équerre et un compas. Vous avez bien sûr reconnu le symbole de la franc-maçonnerie ! Derrière lui, il y a de nombreux mythes et encore beaucoup d’idées reçues. Alors, pour vous raconter à quoi ressemble vraiment cette fameuse franc-maçonnerie aujourd’hui, nous avons recueilli le témoignage de l’un de ses membres* à Annecy, qui a bien voulu nous raconter le fonctionnement d’une loge du Grand Orient de France. L’occasion aussi pour lui de montrer qu’il n’y a ni mystère ni complot derrière les francs-maçons.
Commençons par un peu d’histoire. Les premières loges maçonniques remontent à la fin du 18e siècle en Haute-Savoie. D’après notre interlocuteur, le Grand Orient de France en compte aujourd’hui plusieurs dans le département, que ce soit à Annemasse, Bonneville, Rumilly ou encore Thonon. On les appelle des ateliers. À Annecy, il y en a trois – avec chacun un nom particulier (L’Allobrogie, La Triple Équerre et La Bienveillance Écossaise) – qui rassemblent plus de 150 membres au total. Un seul de ces ateliers est mixte, les deux autres sont exclusivement masculins.
La candidature
Mais comment intègre-t-on la franc-maçonnerie ? S’il est possible de déposer une candidature directement sur le site internet du Grand Orient de France, la porte principale reste la cooptation. « Un frère repère quelqu’un qui serait bien dans le groupe. Il va se dévoiler à ce moment-là, lui proposer de présenter sa candidature, si la personne accepte de se lancer dans ce processus d’admission qui est assez complexe, explique notre témoin. Il y a une rencontre avec le responsable de l’atelier, qui va échanger avec le candidat. Au vu de ces échanges, il va déclencher trois enquêtes : sur son histoire personnelle, son histoire professionnelle et ses aspirations politiques, philosophiques, religieuses ou spirituelles. »
Les résultats de l’enquête sont présentés lors d’une tenue, la réunion que la loge organise deux soirs par mois dans un local à Annecy. Le candidat passe alors une audition : il est interrogé par les frères ou sœurs avec un bandeau sur les yeux, pour ne pas les reconnaître. Ce sont eux qui voteront pour ou contre son admission avec des boules blanches ou noires.
Les rites
Le nouveau franc-maçon va alors plonger dans un univers qui a ses propres rites, forgés au cours de trois siècles d’histoire. « C’est une démarche initiatique qui le fait rentrer dans un groupe mais aussi sur un chemin de progression personnel. Au fil du temps, il va s’éveiller à cette méthode dans la plus totale liberté de conscience. Il devra tenir secret l’identité de ses frères et sœurs, ainsi que le déroulement des travaux et des échanges. Non pas qu’il y ait des choses à cacher, mais pour garantir la libre expression de chacun. »
Le responsable de la loge s’appelle le vénérable. Il est entouré d’une équipe avec différents postes : secrétaire, orateur, maître de cérémonie, grand expert ou encore surveillant, tous élus par le groupe chaque année. Dans cette loge, il y a un « dress code ». « On demande plutôt un costume sombre et chemise/cravate. Dans le costume, il y a ce que l’on appelle le tablier, qui est obligatoire. Il donne une indication sur le grade de la personne. On a tous des gants et on peut avoir un cordon qui ceint le corps. »
Les débats
Les échanges sont bien codifiés, pour dépassionner et dépersonnaliser les débats.« Un frère ou une sœur va présenter un travail, appelé une planche, sur un sujet qu’on lui a imposé ou qu’il a choisi. Ensuite, les frères vont dire ce que cela évoque pour eux ou ce qu’ils en pensent. On ne peut pas s’adresser directement à une personne : c’est la triangulation de la parole. Il faut demander la parole au surveillant, qui la demande au vénérable, qui l’accorde. »
Il peut s’agir de thèmes d’actualité (réchauffement climatique, énergie nucléaire, fin de vie.), mais, le plus souvent, ils parlent de sujets liés directement à la franc-maçonnerie, à ses mythes et légendes qui se rapportent aux grandes problématiques de l’Humanité.
Les membres ont des profils variés (professions libérales, artisans, enseignants…) et forment un réseau social, qui réfléchit au monde qui l’entoure. Attachés aux valeurs républicaines et à la laïcité, ils essaient aussi d’agir dans la société. Notre témoin l’assure : « il n’y a pas de culte du secret », mais plutôt une « discrétion, en réaction aux persécutions (que les francs-maçons ont) subies lors de la Seconde Guerre mondiale ».
Le Numéro 7 de La Plume et la Pensée se plonge dans l’un des épisodes les plus marquants de l’histoire française : la Commune de Paris. Ce numéro met en lumière le rôle crucial joué par les francs-maçons dans cet événement révolutionnaire de 1871.
À travers une série d’articles approfondis, les auteurs explorent les idéaux, les actions et les contributions des Francs-Maçons dans la construction et la défense de la Commune, ainsi que leur influence sur les mouvements sociaux et politiques de l’époque.
Christian Eyschen, dans son éditorial, introduit le thème en soulignant la pertinence historique et contemporaine de réexaminer la Commune sous l’angle de l’engagement maçonnique. Les valeurs de la Franc-Maçonnerie, telles que la liberté, l’égalité et la fraternité, se sont naturellement alignées avec les idéaux des communards, façonnant ainsi une alliance qui a marqué l’histoire.
Christophe Bitaud explore en détail comment les Francs-Maçons se sont mobilisés pour soutenir la Commune, non seulement en termes d’idéologie mais aussi par des actions concrètes. Leur engagement a été à la fois politique et social, illustrant un profond désir de transformation et de justice.
Les contributions biographiques de Philippe Besson sur Jean Allemane et de Jean-Claude Frey sur Paul Brousse mettent en lumière deux figures emblématiques de la Commune. Ces portraits révèlent non seulement leurs parcours personnels mais aussi comment leurs idéaux maçonniques ont influencé leurs actions et leur leadership.
Christian Eyschen enrichit cette réflexion avec plusieurs notes de lecture, analysant des œuvres qui traitent de la spiritualité maçonnique, du rationalisme et de la relation entre perfectionnement individuel et progrès collectif. Ces critiques offrent un cadre théorique pour comprendre la profondeur de l’engagement maçonnique dans le contexte révolutionnaire.
Christophe Bitaud et Laure Julian ajoutent des dimensions supplémentaires avec leurs études sur Jean-Baptiste Clément et Gustave Lefrançais, deux autres figures importantes dont les contributions artistiques et militaires ont laissé une empreinte indélébile sur la Commune.
Les analyses de Domonique Goussot et Brigitte Pastor sur Benoît Malon et Camille Pelletan approfondissent encore la compréhension de la diversité des rôles joués par les francs-maçons, tandis que les notes de lecture sur des ouvrages contemporains établissent des parallèles entre les luttes passées et présentes.
Enfin, Christophe Bitaud clôt ce numéro avec un hommage à Eugène Pottier, l’auteur de « L’Internationale », dont l’héritage continue d’inspirer les mouvements sociaux et politiques à travers le monde.
Ce numéro de La Plume et la Pensée offre ainsi une riche exploration de l’intersection entre la franc-maçonnerie et la Commune de Paris, proposant des perspectives nouvelles et des réflexions profondes sur cet événement historique majeur.
Pour une lecture complète, veuillez consulter le numéro complet surCalameo.
La 8e édition des Rencontres Lafayette se déroulera le mercredi 26 juin 2024 (19h30-22h) en l’Hôtel de la Maison des Maçons de la GLNF, 12 rue Christine de Pisan, Paris 17e.
Cette conférence ouverte à tous publics aura pour thème :
« Pourquoi la Franc-Maçonnerie est-elle un humanisme intégral ? »
Cette manifestation est organisée en collaboration avec le Grand Orient de France (GODF).
Statue du marquis de Lafayette, campus du Lafayette College à Easton – Pennsylvanie, USA. Cette statue est celle qui sert à la réalisation de l’affiche et de la communication des “Rencontres Lafayette”
Deux prestigieux conférenciers interviendront :
Bruno Pinchard, pour la GLNF
Bruno Pinchard, né en 1955 au Havre, est un philosophe français spécialisé dans la Renaissance, les philosophes néo-platoniciens et Dante. Agrégé de philosophie et docteur d’État, il a étudié à l’École normale supérieure et à la Scuola Normale Superiore de Pise. Influencé par Levinas et Derrida, il a enseigné dans de nombreuses universités à travers le monde. Son œuvre explore la « Métamorphose de la philosophia perennis », cherchant à réconcilier les dualités historiques et philosophiques à travers une approche humaniste et mythologique.
Xavier Pavie pour le GODF
Xavier Pavie est un philosophe et économiste français, reconnu pour ses travaux sur la spiritualité dans l’espace contemporain. Il est professeur à l’ESSEC Business School et dirige l’Institut de Recherche Philosophie et Éthique. Ses recherches se concentrent sur l’innovation responsable et la philosophie pratique, explorant comment les concepts de spiritualité et de sagesse peuvent s’intégrer dans les pratiques managériales et économiques modernes. Pavie est également auteur de plusieurs ouvrages qui traitent de la transformation personnelle et organisationnelle par le biais de la spiritualité.
Les travaux seront discutés par Jean-Louis Duquesnoy, Grand Prieur d’Honneur du Grand Prieuré Rectifié de France et Gilles Kounowski, grand orateur du Grand Orient de France.
Gilles Kounowskic, grand orateur du GODF
Venez nombreux profiter de cette grande et belle soirée d’échanges et d’enrichissement en vous inscrivant par ce lien :
[NDLR : Venez écouter deux conférenciers hors-pair sur « Pourquoi la Franc-Maçonnerie est-elle un humanisme intégral ? » Une question d’actualité. Sans doute aborderont-il des thèmes tels que :
Valeurs Universelles : la franc-maçonnerie promeut des valeurs humanistes telles que la liberté, l’égalité, la fraternité, la tolérance et la justice.
Émancipation de l’Individu : elle vise à l’épanouissement personnel et à l’amélioration de l’humanité par le perfectionnement moral et intellectuel de ses membres.
Solidarité : l’art royal encourage l’entraide et la solidarité entre ses membres, et au-delà, envers l’ensemble de l’humanité.
Recherche de la Vérité : la franc-maçonnerie valorise la quête de la vérité et la compréhension du monde par la raison et le dialogue, rejetant le dogmatisme.
Ouverture d’Esprit : Elle est ouverte à toutes les cultures, croyances et origines, favorisant ainsi une vision cosmopolite et inclusive de l’humanité.
Ces aspects reflètent un engagement profond envers l’humanisme, cherchant à améliorer la condition humaine à travers des valeurs universelles et un développement personnel et collectif.]
De notre confrère femina.fr – Par Jessica Agache-Gorse
Virginie, 22 ans, ne prend aucune décision importante avant d’avoir tiré les cartes ; Hugues, 29 ans, a troqué le psy pour une voyante, et Mathilde, 31 ans, s’est empressée de regarder le thème astral de son bébé sur Internet à sa naissance. « C’est devenu important pour moi il y a cinq ans, quand je vivais à Paris. Stressée, un peu perdue, je cherchais des repères. J’ai l’impression que l’astrologie donne parfois des clés de lecture », explique-t-elle en précisant qu’aujourd’hui elle connaît le signe de la plupart de ses copines, mais aussi de ses collègues.
« On en parle souvent au boulot et on a vite fait de trouver des analogies entre un signe et une attitude : “Forcément, tu fais ça puisque tu es Scorpion !” C’est un truc de génération et mes collègues plus jeunes sont encore plus là-dedans ! »
En effet, prendre au sérieux la carte du ciel ou s’intéresser aux pratiques divinatoires n’a rien d’exceptionnel ni de risible pour la génération Z, à tel point que 69 % des 18-24 ans croient au moins en une parascience, contre 58 % pour l’ensemble des Français (1).
Un engouement porté par les réseaux sociaux
Conséquence ? Entre initiés, tous connaissent au minimum leur ascendant, leur signe astrologique chinois, leur chiffre en numérologie, voire les symboles des tarots. Amélie Fiol, 22 ans, n’imaginait tout de même pas en faire son métier : il y a trois ans, elle est devenue cartomancienne dans sa ville de Saône-et-Loire. « C’est mon père, prof d’histoire-géo, qui m’a appris à tirer les cartes quand j’avais 17 ans. Mon grand-père avait été le premier à le faire dans la famille, par curiosité, sauf qu’ensuite il a vu que ça marchait ! Moi, je n’aime pas parler d’un don, mais plutôt d’une capacité qu’il faut travailler. J’ai vraiment eu le déclic lors d’un live sur les réseaux sociaux, où de nombreuses personnes m’ont demandé de leur tirer les cartes. J’ai adoré ! » confie celle qui, désormais, cartonne, dans tous les sens du terme, sur TikTok avec plus de 420 000 abonnés, surtout des moins de 30 ans.
D’ailleurs, les réseaux sociaux participeraient largement à cet engouement générationnel pour les pratiques ésotériques, en particulier depuis la pandémie de Covid-19 : ils regorgent de propositions d’offres de voyance et de « mèmes » (photos, vidéos ou textes viraux) sur l’astrologie. Les rayons des librairies font aussi le plein, notamment de coffrets de cartes de divination appelées oracles.
Un besoin de se rassurer
tarot de Marseille
Delphine Py (2) , psychologue spécialiste en TCC (thérapies comportementales et cognitives), estime que cette tendance, qui concerne aussi sa fille ado, traduit le besoin d’un « sentiment d’appartenance à une communauté ». N’oublions pas que l’adolescence – qui dure, selon certains scientifiques, jusqu’à 24 ans sur le plan cognitif – « est une période de reconfiguration du cerveau durant laquelle on commence aussi à se détacher fortement de sa famille et où l’on remet en question des choses apprises pour se tourner vers de nouveaux groupes, de nouveaux réseaux », complète Fabrice Clément (3), professeur en sciences cognitives à l’université de Neuchâtel. « Cela favorise un très fort intérêt pour toute une série de savoirs donnant du sens », juge-t-il. Dans ce cadre, les pratiques ancestrales bénéficieraient d’une aura particulière. « Ce qui est très ancien rassure, alors que l’on vit dans une société où prédomine un côté déshumanisé, trop technique, poursuit le chercheur. Il semble manquer quelque chose dans les relations humaines… »
Table de voyante avec 2 cartes de Tarot
Un peu de magie ? Pour Delphine Py, le recul des grandes religions dans nos sociétés occidentales aurait également laissé une forme de vide. « En psychologie, on sait désormais que les personnes croyantes sont plus résilientes et régulent mieux leurs émotions. Depuis le Covid-19, il y a eu aussi une perte de foi dans les institutions, la science, les médias », constate-t-elle. Dans ce chaudron, on ajoute une poignée de menace climatique, une louche de désillusion politique, un morceau de diffcultés économiques… pour obtenir une génération qui a besoin de se rassurer. « L’ésotérisme peut représenter une réponse pour certains, cela leur permet de gérer leur angoisse existentielle », décrypte la psychologue. Une façon de « réenchanter leur vie », risque Fabrice Clément.
L’ésotérisme peut être une réponse qui permet de gérer une angoisse existentielle
Des croyances décomplexées
Cartes de tarot
« Je ne suis pas une illuminée qui a besoin de mettre des paillettes dans son existence parce que le monde est trop dur », s’offusque Jeanne, 26 ans, qui a l’intention d’allier ses études de psycho à ses connaissances en astrologie. Allison, influenceuse de 32 ans connue sous le nom Allyfantaisies, ne voit pas non plus le rapport avec une tentative de « réenchantement ». « Petite, je lisais déjà le point astro du programme télé, se souvient-elle. La différence, c’est qu’aujourd’hui les langues se délient. Les gens parlent plus facilement d’astrologie, de cartomancie, de guidances. Et on a moins l’impression de passer pour un fou lorsqu’on s’y intéresse. »
Elle n’a d’ailleurs pas hésité à confier à ses 222 000 abonnés sur YouTube qu’elle avait parfois recours à la voyance quand elle avait des doutes sur sa vie. Tandis qu’elle se penche sur les ascendants de son bébé, Mathilde, elle, rappelle qu’il y a quelques années le yoga ou la méditation étaient considérés comme « trop perchés ». Coline Pontet, 23 ans, créatrice de bijoux, dont des bracelets « astro », ne se reconnaît pas non plus dans une génération pétrie d’angoisses existentielles, ce qui pourrait expliquer son attrait pour le zodiaque. « Je trouve intéressant de savoir que, en tant que Taureau, je m’entends mieux avec les Bélier, signe de mon père et de ma meilleure amie. J’y crois sérieusement et, en même temps, je ne suis pas sûre-sûre, rigole-t-elle. Mais cela m’intrigue. »
Une énergie folle
Tous ne sont certes pas des pros du tirage de cartes ou des médiums dans l’âme. Pourtant, une simple curiosité de leur part vers des mondes rejetés par la science inquiète certains observateurs, qui redoutent des dérives sectaires, un cortège d’arnaques et l’émergence d’une génération en proie à la crédulité. Certains chiffres peuvent leur donner raison : alors que 16 % des 18-24 ans pensent qu’il est possible que la Terre soit plate, 19 % avancent que les pyramides ont été bâties par des extraterrestres et 49 % jugent que l’astrologie est une science4 . « Il y a des personnes très mal intentionnées sur TikTok », prévient la cartomancienne Amélie Fiol, qui réfute aussi l’existence d’une génération candide.
« Ce n’est pas de la naïveté. Au contraire, on est ouverts d’esprit et on essaie de voir plus loin ! » Une position comprise par Fabrice Clément, qui souligne que « cette curiosité est essentielle, symbole de l’énergie folle de la jeunesse ». Véronique, dont la fille de 25 ans dépense beaucoup d’argent dans l’achat de pierres protectrices, a du mal à y voir un bon signal. « Cela devient source de conflit à la maison », soupire-t-elle. Pourtant, Delphine Py le rappelle, « s’opposer à une attitude comporte le risque de la renforcer. Il faut plutôt essayer d’être à l’écoute sans juger ni critiquer.
L’idée est de comprendre ce que le jeune recherche et de l’amener à prendre un peu de recul, en lui expliquant, par exemple, ce qu’est l’effet Barnum », à savoir cette tendance à prendre pour soi ce qui nous arrange dans une description assez vague. On peut reconnaître aussi que cette génération est bien plus focalisée sur l’intériorité et a développé des compétences que la précédente ne possédait pas.
« Dans mon cabinet, je reçois des adultes qui ne savent pas définir ce qu’ils ressentent ni pourquoi ils se sentent mal, alors que les trentenaires ou moins savent s’écouter, hyper-focalisés sur leur intuition, très connectés à leurs besoins et à leurs ressentis », observe la psy. Il faudrait avoir une boule de cristal pour savoir ce que l’avenir en dira…
1. Sondage Ifop, 2020.
2. Auteure du Guide de ta santé mentale, Marabout, et créatrice de l’application Psynergy pour la santé mentale.
3. Auteur de la Fabrique des croyances chez l’enfant, Odile Jacob.
4. Etude Ifop pour la fondation Reboot et la Fondation Jean-Jaurès, diffusée début 2023.
Quand nous sommes rentrés en franc-maçonnerie nous avons reçu un alphabet maçonnique, ce qui nous est fort utile pour communiquer par écrit.
Nous l’utilisons quasiment tout le temps, surtout dans nos emails et particulièrement sur les réseaux comme WhatsApp. Nous vivons avec notre temps et rien de plus normal, nous l’avons intégré dans notre vie de maçon.
« PARLE PLUS BAS CAR ON POURRAIT BIEN NOUS ENTENDRE »
Mais qu’en est-il du langage parlé qui lui, se rattache plus aux notions de discrétion voire de secret…
C’est une sorte de pied de nez au monde profane et aussi une protection qui a pu être utilisée dans des moments graves de l’histoire. Heureusement, aujourd’hui nous en usons avec moins de gravité dans la vie quotidienne, essentiellement quand nous nous retrouvons dans des lieux ensemble, hommes et femmes de non appartenance à la franc-maçonnerie et frères et sœurs.
Nous y ajoutons alors des signes, gestes, attitudes qui font que nous nous reconnaissons comme tel. Cependant nous sommes aussi, avec ces secrets, souvent l’objet de la une des articles marronniers ou « le buzz des vidéos », qui poussent comme des champignons.
Je m’arrêterai là, au risque de passer pour un frère jaloux, car j’exerce un peu dans cette catégorie avec mes vidéos comme celle que je vous propose maintenant ci-dessous :