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Roger Dachez : Les rituels, à quoi ça sert ?

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Le rituel maçonnique peut  être abordé selon une triple perspective, à la fois anthropologique, historique et symbolique. Le processus initiatique, qu’emblématise et opère le rituel, est-il un invariant anthropologique ? Quels rapports le rituel entretient-il avec le « monde imaginal » selon Henri Corbin, ou celui des « archétypes » selon Jung ?

Quelles furent les sources spécifiques du rituel maçonnique, né en Europe dans le courant du XVIIe siècle – et que nous suggèrent-elles ? En quoi réside l’éventuelle spécificité du rituel maçonnique par rapport à d’autres – magiques ou religieux par exemple ? Enfin, comment vivre un rituel traditionnel dans un monde sécularisé ?

Roger Dachez a été initié à la Grande Loge de France  en 1980- Il est depuis 1985 membre de la Loge Nationale Française (LNF) dont il fut président du conseil national de 1992 à 1997. Il est également président de l’Institut Maçonnique de France fondé en 2002. Depuis le 21 avril 2018, il est le grand maître des Loges nationales françaises unies. Roger Dachez est aussi membre du comité scientifique du Musée de la Franc-Maçonnerie à Paris. Parallèlement, il dirige la revue d’études maçonniques : Renaissance Traditionnelle

Tout fout le camp, même l’anticléricalisme… quelle époque !

« Il y a des anticléricaux qui sont vraiment des chrétiens un peu excessifs »

Rémy de Gourmond (Promenades philosophiques)

Et dire que l’anticléricalisme fut l’un des sports favoris des Français ! Encore quelque chose en voie de disparition. Peut-être encore une histoire de réchauffement climatique ! Un Frère humoriste écrivait récemment : « Je plains sincèrement les anticléricaux d’aujourd’hui : « bouffer du curé » c’est se condamner à mourir de faim, car c’est devenu une denrée rare » !

Il a raison : les vocations se font rares et le catholicisme se protestantise en accéléré, allant discrètement jusqu’à signer à Augsbourg, le 31 octobre 1999, la Déclaration commune sur la « justification par la foi » qui fut l’un des points d’achoppement théologique des plus discuté au temps de la naissance de la Réforme entre catholiques et protestants et qui, comme nous ne le savons que trop, mit le feu à l’Europe durant les guerres de religion et se traduisit par des milliers de morts.

Tout cela pour savoir si c’est la tradition ayant le « label Vatican » et les œuvres qui dirigent le croyant, où la libre interprétation de la Bible reposent chez Luther et Calvin sur la question de la grâce et la prédestination augustinienne, dans une organisation paroissiale dont l’élément essentiel demeure la Bible (« Sola Scriptura ») et où il n’y a pas de hiérarchie ecclésiale d’ordre divin, le pasteur n’étant, avant tout, qu’un « technicien » du livre. Cette Déclaration, adoptée par l’Église catholique et la Fédération Luthérienne mondiale, affirmait un consensus de fond sur la question centrale du salut, qui avait donné lieu à de si vives controverses depuis le 16eme siècle. Elle fut ratifiée en 2006 par le Conseil méthodiste mondial, puis en 2017, par la Communion mondiale d’Eglises réformées et par la communion anglicane. Cet accord tentait un regroupement des Eglises chrétiennes, sans gaieté de coeur, pour faire face à une nette déchristianisation des sociétés. Ce fut également le temps de « mettre les pendules à l’heure » concernant les rapports avec ceux qui ne se réclament pas d’une idéologie chrétienne : Juifs, Musulmans, Bouddhistes, Athées, ou simplement (et largement !) Indifférents.

I-par quoi va-t-on remplacer la variante d’ajustement ?

Vous avez compris que la difficulté première réside dans la définition d’un concept qui est différent selon son milieu de provenance : l’anticléricalisme des Eglises issues de la Réforme, celui de minorités persécutées théologiquement (Les Cathares et les Vaudois, par exemple), les populations catéchisées durant la période coloniale et ostracisées par rapport à leur « paganisme », le choc avec l’Islam dès le 6eme siècle, le judaïsme « bête noire » durant des siècles et, enfin et surtout, les philosophes déistes ou matérialistes des 18e et 19e siècles. Cependant, l’anticléricalisme est surtout lié avec un certain individualisme qui nourrit une défiance invétérée pour toute influence personnelle trop prononcée, mais l’anticléricalisme est une idée politique, peut-être même un élément fondamental de notre histoire politique française. Il mobilise les puissances de l’instinct du sentiment, même quand il évoque le pouvoir de la raison ou qu’il se vante de s’affranchir de la tyrannie de l’irrationnel et de la superstition et où, en fait, il joue principalement sur les ressorts affectifs.

Mais nous pouvons constater, historiquement, que c’est en premier une variante d’ajustement, un expédient tactique afin de détourner l’opinion des vrais problèmes de la vie sociale. Certains historiens évoquent le fait que l’anticléricalisme ne serait qu’un leurre imaginé pour dériver l’attention du peuple, par la bourgeoisie, des injustices dont bénéficient les classes dirigeantes. Cela relèverait donc t-il d’une idéologie de diversion, habilement entretenue par la bourgeoisie républicaine éclairée ? Henri Guillemin dans son ouvrage, « Histoire des catholiques français au XIXe siècle (1815-1905) »      (1) oriente sa pensée dans ce sens : l’anticléricalisme fut un magnifique outil pour se dispenser d’entreprendre des véritables réformes de structures. En somme, l’utilisation de l’anticléricalisme par la gauche bourgeoise serait la contrepartie et la réplique de l’exploitation du sentiment religieux par le parti de l’ordre ! Henry Guillemin, nous dit finalement qu’existent deux fractions de la bourgeoisie qui se sont donné le lot pour mystifier le peuple par rapport à un imaginaire affectif entretenu par toute une imagerie, portée parfois au paroxysme dans les deux camps. Mais le spectre du cléricalisme servit surtout énormément d’adjuvant à la propagande libérale ou républicaine et cimenté des majorités désunies, et il a aussi été pour certaines communautés une réaction de type corporatif : par exemple, chez les instituteurs où il a traduit un réflexe de défense professionnelle contre l’école privée concurrente, avec à la clef la mise en place militante (et presque religieuse !) du concept de laïcité. L’anticléricalisme est bien, de surcroît, une idéologie qui a mobilisé autour de thèmes simples et fort, des dévouements et des passions : pour des générations qui se sont battues contre l’intolérance, le jésuitisme, l’hypocrisie. Cela est devenu, presque une foi, sinon une religion.

Intervient, ici aussi, une réflexion sur la fonction incontournable du « bouc émissaire » : toute famille ou tout groupe humain, pour son image de marque, sa vision imaginaire de la perfection, et pour correspondre aux normes sociétales a besoin d’un groupe ou d’un individu porteurs du « péché » sur lesquels la faute collective peut-être projetée. Paradoxalement, indispensables par rapport à l’effacement d’une culpabilité individuelle ou collective qui maintien le mythe d’une pureté, le groupe se sent désarçonné quand le groupe incriminé se trouve en voie de disparition ou devient intouchable par rapport à l’évolution historique ou économique. Nous en avons de multiples exemples : les sorcières, les pestiférés, les hérétiques de tous poils, les Francs-Maçons et le trop célèbre antisémitisme. L’anticléricalisme fut aussi, souvent, pour une partie de la population, une déviation lui permettant d’avoir accès à l’idée d’être « clean ». Mais, l’Église catholique, étant en nette régression en France, tant dans le clergé que dans les effectifs des croyants, son statut d’ex-bouc émissaire perd totalement sa fonction réparatrice. La société va alors s’orienter vers de nouveaux groupes sociaux ou renforcer ceux qui existent pour jouer le rôle de purificateurs du groupe majoritaire, bénéficiaire du sacrifice à on ne sait trop quel dieu ! Au-delà des événements politiques du Moyen-Orient, nous pouvons par exemple nous demander si l’antisémitisme et l’antimaçonnisme en progression très nette ne sont pas le résultat de ce glissement sémantique lié à l’affaiblissement progressif d’une Eglise qui ne représente plus guère un danger ?…

Ii- juste un petit coup d’œil sur l’histoire…

Si la pratique de l’anticléricalisme fut une pratique enracinée dans l’histoire, l’épithète anticlérical aurait fait sa première apparition en France autour de 1852 et, selon Georges Weill (2), employé dans un sens péjoratif en 1848, principalement par des Libres-penseurs, tels Paul Deschanel (3) ou Victor Hugo qu’inquiète la volonté qu’il prête à l’Église de ressaisir pouvoir et influence perdus. L’apparition dans le langage politique des vocables clérical et anticlérical, cléricalisme et anticléricalisme s’opère dans les années 1850-1870. Ces termes ne sont pas confondus avec l’athéisme : l’anticléricalisme, stricto sensu, ne se prononce pas sur l’existence ou la nature de Dieu et reste dans une neutralité métaphysique où les anticléricaux peuvent aussi bien faire profession de foi déiste que d’adhérer à la négation d’un Être Suprême. Le domaine de l’anticléricalisme est de contenir et de ramener la religion dans les limites conformes qu’il se fait de la distinction des domaines et de l’indépendance de la société civile et il ne se confond pas avec l’indifférence religieuse déjà signalée par Lammenais (4) en 1817 et qui, ayant pris de plus en plus d’ampleur aujourd’hui, représente pour les Eglises un danger bien supérieur à l’athéisme ou à la Libre-Pensée. En fait, l’indifférence est le véritable athéisme de ce temps, et l’anticléricalisme militant se trouve confronté à la vacuité même des Eglises !

Il ne faut pas oublier que dans le mot cléricalisme, il y a « clerc », et il ne saurait donc y avoir de cléricalisme là où n’existerait pas un clergé constitué, séparé, hiérarchisé. Donc, il est l’apanage des religions qui comportent l’existence d’un clergé et c’est naturellement pourquoi l’Église catholique sera visée en France, relayée aujourd’hui par l’Islam (surtout dans le courant chiite) par sa volonté de conversion et de conquête théologique de la vie politique et culturelle française. Mais, L’anticléricalisme procède essentiellement du christianisme par réaction et par filiation : plus un pays est chrétien, plus il est porté à l’anticléricalisme. Etrange couple qui ne peut se séparer malgré les scènes de ménage ! L’anticléricalisme existe maintenant également à l’intérieur du christianisme même, surtout après les affaires de mœurs dévoilées par la presse. Son axiome repose sur l’individualisme libéral selon lequel la religion demeure une affaire privée et que l’État et la société ne doivent pas en être affectés.

Mais l’anticléricalisme est confronté à des limitations par l’évolution même du catholicisme et l’impossibilité d’utiliser la critique habituelle : l’existence des prêtres-ouvriers, l’appartenance de certains prêtres aux guérillas sud-américaines, et surtout, le Concile de Vatican II en 1962, n’ont pas arrangé les choses pour l’anticléricalisme traditionnel et l’ont obligé à plus de circonspection dans les critiques sous peine de devenir lui-même objet de caricatures ! L’époque de « La Calotte », cette feuille spécialisée dans l’anticléricalisme, est révolue et ne figure plus que dans les curiosités. Il est intéressant, également, de constater que l’anticléricalisme n’est lié ni avec une philosophie politique ou une doctrine sociale déterminées : on peut être anticlérical et républicain (qui demeure l’association la plus fréquente) ou anticlérical et royaliste car le gallicanisme (5) monarchique était dirigé contre le cléricalisme. Charles Maurras (1868-1952) et «l’Action Française » n’épargnèrent guère l’Église. Sans oublier, précisément, que ce fut la noblesse qui manifesta un anticléricalisme virulent, du moyen-âge jusqu’à une période tardive, les nobles ayant toujours traités les prêtres avec condescendance, comme des domestiques un peu supérieurs préposé au spirituel tandis que d’autres l’étaient à la gestion de leur biens. Le dédain aristocratique rejoignait le gallicanisme des conseillers des rois. Après la Révolution de 1789, la bourgeoisie va reprendre le flambeau au grès de ses intérêts, surtout au 19e siècle, âge d’or de l’anticléricalisme.

Iii- tiens, si on allait dans le vif du sujet : la franc-maçonnerie ne présente t-elle pas un petit côté clérical de temps en temps ?!

Si une des institutions était prête à l ‘anticléricalisme, du fait de ses origines, c’est bien la Franc-Maçonnerie !

 Un anticléricalisme, qui plus est, sur fond religieux, en regard de ses origines : les fondements réformés de la Maçonnerie qui ne seraient niés que par quelques nostalgiques de belles histoires d’héritage de l’Egypte, des alchimistes, ou des Templiers ! La célèbre revue de nos Frères Britanniques « Quatuor Coronati » ne peut que nous confirmer cette origine historique, étant d’ailleurs le résultat d’un pragmatisme classique d’Outre-Manche : Las des guerres civiles nombreuses au Royaume-Uni, qui jouent contre leurs intérêts commerciaux et diplomatiques, vont tenter de se rencontrer par-delà leurs différences théologiques, où sont confrontés deux groupes antagonistes de la Réforme : l’Église anglicane et les protestants presbytériens de John Knox (6). Les nouvelles perspectives économiques du développement industriel bien en avance sur l’Europe continentale amenait la bourgeoisie protestante et une partie de la noblesse anglicane (En Grande-Bretagne la noblesse avait le droit de faire des affaires, tandis que sur le continent la noblesse ne devait pas « déroger »(7)) a trouver un compromis qui dépasse les questions théologiques. Pour se faire, ils empruntèrent les habits d’un compagnonnage de métiers, en voie de disparition face à une industrie envahissante, en se gardant d’évoquer un concept de Dieu qui ferait replonger les participants dans des querelles. C’est pourquoi ils se rallièrent à l’image symbolique de Grand Architecte de l’Univers, formule passe-partout, inventée par le philosophe irlandais John Toland (8) qui convenait à tout le monde. Bien entendu, cette Maçonnerie naissante ne concernait initialement que les courants de la Réforme d’où étaient exclus, durant une longue période, les catholiques et les juifs. Naturellement, La Franc-Maçonnerie, fut très influencée par ses origines réformées et déboucha sur un compromis étrange entre association et courant religieux relevant d’une certaine forme de protestantisme libéral.

Cette origine, essentiellement religieuse, inscrit d’emblée la Franc-Maçonnerie dans la question gênante et jamais résolue de savoir si elle est une forme ecclésiale ou, si chez elle en existerait la tentation (9). Elle fut même désignée comme « Eglise de la bourgeoisie » par le marxisme ! Il convient de constater, cependant, qu’elle présente de nombreux caractères sociologiques qui caractérisent l’appellation ecclésiale : La croyance à un Principe couramment associé à l’image de Dieu ou d’une transcendance, des rituels, des cérémonies, une référence biblique dans pratiquement la majorité des obédiences ou loges, avec des serments prêtés sur la Bible, une éthique au service des autres, une escathologie (10) (La reconstruction du temple détruit, le remplacement de la « Jérusalem terrestre », siège de l’imperfection par la « Jérusalem céleste », image de la perfection augustinienne) des appellations de Frères et Sœurs, etc…font que la ressemblance (si ce n’est la copie !) avec une religion est assez évidente pour un observateur non-impliqué. Cette ritualisation de la vie maçonnique est sans doute une conséquence de l’importance que l’anglicanisme prendra dans la Maçonnerie britannique par rapport aux calvinistes : il suffit de visiter une église anglicane, héritière du décorum catholique et le dénuement d’un temple calviniste pour comprendre l’enjeu des influences victorieuses !

Devant ce décorum, finalement très religieux dans son essence, Il est intéressant de constater la réticence de nombreux libres-penseurs ou de déçus de religions diverses de venir se réfugier dans une ambiance prêchi-prêcha maçonniques qu’ils fuyaient à toutes jambes !

Vous allez voir le coup que nous allons bientôt être victimes de l’anticléricalisme ! Le monde est vraiment diabolique…

 NOTES.

– (1) Guillemin Henry : Histoire des catholiques français au XIXe siècle (1815-1905) Genève. Editions Au Milieu du Monde. 1947. Réédition chez Utovie.

Henry Guillemin (1903-1992) fut un critique littéraire, historien, conférencier et polémiste. Il fut aussi un homme de radio et de Télévision

Il publiait, avec humour, sous le pseudonyme de Cassius Wikipédia !

– (2) Georges Weill (1865-1944) : historien. Auteur notamment de : « Histoire du Parti Républicain en France « 1814-1870), « Histoire de l’idée laïque en France au 19e siècle », « Histoire du catholicisme libéral en France ».

– (3) Paul Deschanel (1855-1922) : Journaliste et écrivain, ancien Président de la République française du 18 février au 21 septembre 1920. Connu pour le fameux épisode de sa chute d’un train en pyjama !

– (4) Lammenais (1782-1854) : De son vrai nom, Félicité Robert de Lammenais. Ecrivain et penseur français. Auteur, entre autres, de : « Essai sur l’indifférence » (1817), « Paroles d’un croyant », « Le livre du peuple » (1837) . Très fondamentaliste catholique au départ, il évoluera vers les causes sociales, notamment dans la défense des ouvriers et il sera condamné par le Pape Grégoire XVI. Il rompt avec l’Église catholique et se préoccupe de l’élaboration d’un christianisme social.

– (5) Gallicanisme : Doctrine religieuse et politique française mise en place durant la royauté et qui voulait organiser l’Église de France de façon autonome par rapport au Pape. Donc, une orientation qui présentait certains rapprochements avec l’Église anglicane.

– (6) John Knox (1513-1572) : Réformateur de l’Église écossaise grâce à son célèbre « Book of Common Order » qui rompt avec la tradition liturgique de Rome. Il va collaborer étroitement avec Jean Calvin et organiser l’Église presbytérienne. Il demeure une figure essentielle de la Réforme écossaise entamée en 1528.

– (7)Déroger : Manquer aux obligations de son rang. Par exemple, sous l’Ancien Régime en France, les nobles ne se livraient pas à des activités commerciales, tandis qu’ils pouvaient le faire en Grande-Bretagne. Leurs orientations étaient liés à la chose militaire ou au clergé.

– (8) John Toland (1670-1722) : Libre penseur irlandais. Inventeur du terme « panthéiste » ; dans son ouvrage le « Pantheiscon » qui reflète une grande admiration pour Baruch Spinoza. Autres ouvrages : « Le Christianisme sans mystère », « Lettres à Séréna ». Il sera à la base du concept de Grand Architecte de l’Univers.

– (9) Baron Michel : « La Franc-Maçonnerie et la tentation ecclésiale l’aventure des Théophilantropes-1797-1801 » Paris. Les cahiers de Villard de Honnecourt. 2024. (Pages 20 40).

– (10) Escathologie : Discours sur la fin du monde ou des temps. Concept qui relève à la fois de la théologie et de la philosophie. Souvent lié au texte de l’Apocalypse de Jean.

 BIBLIOGRAPHIE

Diderot Denis : La religieuse, in « Oeuvres Tome II-Contes. ParisEditions Robert Laffont. 1994.

Rémond René : L’anticléricalisme en France. De 1815 à nos jours. Paris. Editions Fayard. 1976.

Richardt Aimé : Lamenais le révolté. Paris. Editions Artège. 2017.

Roche Daniel : La France des Lumières. Paris. Editions Fayard. 1993.

Le mystère des crânes de cristal

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De notre confrère europe1.fr

L’explorateur Patrice Marty s’intéresse au mystère des crânes de cristal. Taillés dans du cristal optique réputé pour leur beauté et leur énergie, ces artefacts souvent représentés comme représentatifs des cultures maya et aztèque, bien que certains dont le crâne de Paris, d’origine européenne, ont suscité l’intérêt des amateurs d’énigmes.

Les théories autour de ces objets fusent. Alors que certains, amateurs d’ésotérisme, leur donnent une utilité énergétique, presque magique, d’autres y voient un intérêt cérémoniel et symbolique. Patrice Marty décortique le sujet avec ses propres connaissances, recherches sur le sujet et expériences faîtes au contact de ces crânes…

« Mystères & Inexpliqués » est un podcast créé par BTLV, adapté et diffusé par Europe 1. Si vous aimez les histoires paranormales et les événements qui dépassent la rationalité, ou que vous êtes curieux de nouvelles découvertes, ce podcast est fait pour vous. Les propos tenus dans cet épisode n’engagent que la ou les personnes invitées.

Connaissez-vous le concept de la bibliothèque humaine ?

De nos confrère francetvinfo.fr et affluences.com

Au Danemark, à Copenhague plus exactement, une bibliothèque humaine a été créée. Retour sur cette invention pour le moins originale. Il existe une bibliothèque pas comme les autres. Et pour cause, dans celle-ci, le livre c’est… l’autre. Depuis quatre ans, Iben présente son histoire, son livre à l’oral, en trois chapitres : victime d’abus sexuels, trouble « borderline » de la personnalité, et stress post-traumatique sévère. Le principe est simple : chacun est invité à l’écouter et à s’interroger sur son histoire.

Contribuer à une société plus ouverte

Bibliothèque-Paradis-Mystique
Bibliothèque-Paradis-Mystique

Dans cette bibliothèque humaine, vous pouvez emprunter un livre humain 30 minutes, discuter dans un espace sûr avec une personne que l’on ne rencontrerait jamais normalement et lui poser toutes les questions, même les plus intimes, concernant le handicap, le deuil, les addictions. Ronni Abergel a créé cette bibliothèque vivante il y a plus de 20 ans. Le concept a voyagé dans plus de 80 pays. Pour le fondateur, il s’agit de contribuer à une société plus ouverte, les témoignages permettant de cultiver moins d’appréhension vis-à-vis de l’autre et de remettre en question ses préjugés.

La bibliothèque vivante : 6 conseils pour une mise en place réussie !

une clé en or

La bibliothèque vivante ou “bibliothèque humaine” a vu le jour au Danemark, au tout début des années 2000. Son objectif ? Déconstruire les préjugés, valoriser la diversité et inciter à une réflexion critique des personnes. La bibliothèque vivante fonctionne comme une bibliothèque classique : des lecteurs viennent emprunter un livre durant une période limitée, doivent ensuite le rendre et peuvent en emprunter un autre s’ils le désirent. Seule différence et pas des moindres, les livres sont des êtres humains et leurs pages se feuillettent au gré d’un dialogue enrichissant avec un lecteur. Les livres vivants racontent leur expérience de vie, leur histoire grâce aux questions posées par le lecteur. Une expérience humaine, singulière qui permet de se confronter à ses propres clichés et ainsi de les déconstruire !

Vous souhaitez mettre en place une bibliothèque vivante mais vous ne savez pas par où commencer ? On vous livre 6 conseils précieux pour une organisation réussie !

Bien cadrer le projet de la bibliothèque vivante

Salle de restaurant moderne

Avant toute chose, il est important de s’entourer de la meilleure équipe : des bibliothécaires pour concevoir le projet, des animateurs pour encadrer l’événement le jour J, des organismes partenaires pour promouvoir la bibliothèque vivante et recruter plus facilement les livres humains.

Deuxième étape à la conception du projet de la bibliothèque vivante : le choix du thème. En effet, il est préférable de vous fixer un thème précis afin de ne pas vous éparpiller et ainsi apporter plus de cohérence à vos futurs lecteurs. N’hésitez pas à vous inspirer des thèmes de la Human Library Organization !

Par ailleurs, réfléchissez à l’endroit le plus approprié à la bibliothèque vivante dans votre établissement : un environnement positif, favorisant le dialogue entre les lecteurs et les livres vivants.

Sachez qu’une bibliothèque vivante dure généralement 3 heures avec des emprunts d’une durée de 20/30 minutes maximum. On vous conseille de privilégier le tête-à-tête entre le lecteur et le livre vivant pour des échanges plus enrichissants.

Concernant l’emprunt de vos livres vivants, on vous invite vivement à vous doter d’une solution de réservation en ligne. Vos participants pourront réserver un ou des livres humains en amont de leur venue et vous n’aurez pas à gérer les inscriptions le jour J !

Recruter les bons livres vivants

Famille heureuse papa maman enfant

La réussite d’une bibliothèque vivante repose également sur la “qualité” des livres vivants recrutés ! Comme pour le recrutement de nouveaux employés dans une entreprise, il est nécessaire de définir en amont des critères de sélection clairs et précis pour identifier précisément le profil de personnes recherchées.

On vous conseille d’activer différents leviers pour les recruter :

  • User de votre réseau personnel,
  • Solliciter le réseau de vos partenaires pour recruter les bons profils, ils pourront communiquer auprès de leur propre réseau et ainsi vous faciliter la tâche,
  • Communiquer au sein de votre bibliothèque via des affiches à l’accueil mais également sur votre site web, vos réseaux sociaux ou par mail !

Veillez à inclure une variété de personnes avec des expériences et des histoires de vie différentes. Cela favorise la compréhension, l’empathie et l’inclusion.

Accompagner les livres vivants et définir le catalogue

L’exercice de la bibliothèque vivante n’est pas forcément inné chez tous les livres humains, il est important de les accompagner dans cette nouvelle aventure ! Nous vous conseillons d’organiser plusieurs réunions/workshops avec tous vos livres vivants, à hauteur d’une ou deux réunions par mois dans la mesure du possible. L’objectif est d’expliquer et clarifier le concept de la bibliothèque vivante auprès de tous, de les former et de les rassurer.

Vous pouvez par exemple leur offrir des conseils sur la communication, l’écoute active et la manière de partager leur histoire de manière captivante et informative. Assurez-vous que les « livres humains » se sentent à l’aise et soutenus pendant l’événement. Créez un environnement bienveillant où ils peuvent partager en toute confiance.

Une fois le climat de confiance créé avec vos livres humains, définissez avec eux le catalogue. Il contient généralement le titre, le résumé et le prénom de chaque livre. Vous pouvez les conseiller, les aider à identifier l’angle le plus adapté à leurs récits.

Promouvoir largement la bibliothèque vivante

c'est le pied

Pour attirer de nombreux lecteurs à participer à la bibliothèque vivante, il est nécessaire de la promouvoir largement auprès d’un maximum de monde pour attirer des publics diversifiés ! Le développement des publics en bibliothèque est un indicateur de plus en plus suivi dans le cadre des plans de développement de la lecture publique, et ce type d’initiative permet sans aucun doute de se démarquer du paysage médiatique !

Pensez à multiplier les canaux de communication :

  • D’une part, avec une communication offline via la création et l’impression de supports physiques tels que des kakémonos, des affiches, des flyers, à disposer dans votre bibliothèque,
  • D’autre part, avec une communication online sur votre site web, sur vos réseaux sociaux, sur les sites web de vos partenaires, auprès des médias locaux, de la mairie, via des mailings ou via des applications comme Affluences où les utilisateurs peuvent consulter des informations sur l’événement comme le catalogue tout en réservant un/des livres vivants sur une seule et unique plateforme !
  • N’oubliez pas de vous appuyer sur vos canaux de prédilection pour attirer dans un premier temps, votre public d’habitués qui pourra également favoriser le bouche-à-oreilles.

Optimiser l’expérience des lecteurs le jour J

Certains outils pourront vous aider à optimiser le confort d’accueil et ainsi l’expérience du public le jour de l’événement. C’est le cas d’une solution de réservation en ligne de vos livres humains comme mentionné précédemment.

En effet, il s’agit d’un outil qui facilitera la vie de vos participants puisqu’ils seront certains de pouvoir emprunter leur livre favori à l’heure qui leur conviendra le mieux. Ils pourront organiser et anticiper au mieux leur venue !

Vous pouvez planifier à l’avance les sujets, les plages horaires et les emplacements pour permettre à chacun de voir d’un coup d’oeil l’ensemble de l’offre accessible en amont.

Avec Affluences, vous pourrez même ajouter des informations sur l’événement telles que le catalogue, l’itinéraire, les services et bien sûr l’affluence en temps réel. De plus, la solution de réservation vous aidera grandement dans la gestion de votre bibliothèque vivante : nul besoin de gérer les inscriptions le jour J, elles se feront automatiquement !

La solution de réservation en ligne d'Affluences pour la bibliothèque vivante

Par ailleurs, il est conseillé de prévoir au moins deux personnes le jour J : une pour accueillir les lecteurs, confirmer les réservations, informer les passants curieux potentiellement intéressés par l’événement et une autre pour guider les emprunteurs vers leur livre vivant, gérer le temps, animer et intervenir en cas de problèmes.

Collecter des retours d’expérience dans une optique d’amélioration continue et évaluer l’impact de la bibliothèque humaine

Une fois votre bibliothèque vivante terminée, ne vous arrêtez pas là et collectez le maximum de retours d’expérience sur votre événement !

Prévoyez un temps qualitatif avec vos livres vivants pour les remercier et avoir leur retour sur l’organisation de la journée. Vous pouvez aussi proposer un questionnaire aux lecteurs pour recueillir leurs avis et débriefer en interne avec votre équipe projet pour apprendre de vos erreurs et faire encore mieux lors de votre prochaine bibliothèque vivante !

En parallèle, une étude statistique des données de participation dans le temps vous permettra de suivre l’impact de la bibliothèque vivante sur l’augmentation et la diversification de la fréquentation.

En suivant ces précieux conseils, vous serez en mesure de maximiser l’impact de votre bibliothèque humaine, de rendre votre bibliothèque plus participative et de créer des expériences inoubliables pour vos publics !

Bibliothèque vivante : le cœur d’une politique du livre plus participative ?

Les bibliothèques participatives représentent une évolution passionnante du concept traditionnel de bibliothèque. Au lieu d’être de simples gardiennes de livres, ces bibliothèques sont des espaces dynamiques où la participation active de la communauté est encouragée. Elles offrent un large éventail de ressources, allant des livres aux technologies numériques, et se concentrent sur l’autonomisation des membres de la communauté en favorisant l’apprentissage, l’échange de connaissances et la créativité.

Les bibliothèques participatives sont devenues des carrefours d’interaction sociale, où les habitants peuvent non seulement consommer de l’information, mais aussi la produire.

Elles abritent des ateliers, des événements culturels et éducatifs, et sont souvent le cœur battant de la vie communautaire. Les bibliothèques humaines s’inscrivent parfaitement dans cette approche participative en permettant aux gens de se connecter, de partager leurs expériences et de créer un espace d’apprentissage vivant et évolutif !

Site officiel Human Library : cliquez ici

Jean Zay, un visionnaire au service de la démocratie

Cet ouvrage, publié à l’occasion du 120e anniversaire de la naissance de Jean Zay et du 80e anniversaire de sa mort, rassemble l’œuvre complète de cet homme d’État, ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts sous le Front populaire, assassiné par la milice en juin 1944. Jean Zay a été honoré par son entrée au Panthéon en mai 2015.

Jean Zay (1904-1944) est reconnu pour avoir fait de l’école un pilier de la démocratie sociale, en réformant l’enseignement et en développant le sport et la culture. Il est également à l’origine du Festival de Cannes, du CNRS et de l’ENA. Cible en raison de ses origines protestantes, juives, et de son engagement maçonnique et politique, il a été emprisonné par le régime de Vichy avant d’être assassiné. Sa clairvoyance face à la montée des fascismes fait de lui un pionnier de la Résistance et un penseur de la République moderne.

Pascal Ory, en 2022 – Source Wikimedia Commons

Pascal Ory, de l’Académie française, offre une perspective sur l’importance historique et intellectuelle de Jean Zay. Il commence sa préface en s’adressant à ceux qui n’ont jamais lu une seule ligne de Jean Zay. Il souligne la chance qu’ils auront de découvrir cet homme, dont il admire non seulement les compétences politiques, mais aussi les qualités littéraires.

Pascal Ory exprime son admiration pour Jean Zay, qu’il connaît depuis cinquante-trois ans. Il le présente comme un homme d’État exceptionnel, le plus jeune ministre de la Troisième République, ayant joué un rôle fondamental dans l’éducation, le sport et la culture en France. Il souligne la surprise qu’il a ressentie en découvrant la profondeur et la diversité des projets de Zay, notamment son implication dans la Résistance, où il avait imaginé un ministère de la Vie culturelle réunissant l’éducation, la recherche scientifique, la jeunesse et les sports.

Le préfacier évoque aussi l’influence durable de Jean Zay à travers ses diverses initiatives, telles que la création du Festival de Cannes et le soutien aux arts et à la lecture publique. Il souligne également l’importance des écrits de Zay, notamment ses journaux de prison, qui reflètent une réflexion profonde sur l’enfermement et la solitude.

Plaque commémorative apposée sur la façade de l’ancien lycée Pothier d’Orléans.

Il offre un aperçu intime de Jean Zay, en parlant de ses relations personnelles et de son engagement constant pour la justice et la vérité. Il mentionne des rencontres avec des survivants de la génération de Zay et des souvenirs personnels qui soulignent la chaleur humaine de Zay et son amour pour sa famille.

Pascal Ory aborde également les campagnes de calomnie menées contre Jean Zay, notamment par des pamphlétaires d’extrême droite, qui ont tenté de ternir son image. Il met en lumière la résilience de Jean Zay face à ces attaques, et comment sa mémoire a été réhabilitée, notamment par son entrée au Panthéon en 2015. Il conclut en rendant hommage au courage et à la dignité de Jean Zay, le comparant à d’autres grands hommes d’État français. Il appelle à accepter le « scandale » d’honorer un homme qui a été injustement calomnié mais qui incarne les valeurs de courage et de dignité absolue. La préface de Pascal Ory offre une introduction chaleureuse et respectueuse à l’œuvre de Jean Zay. Elle met en lumière la richesse de ses contributions à la République française et la profondeur de son engagement personnel et politique. Ce texte établit le cadre pour le reste de l’ouvrage, en soulignant l’importance historique et morale de redécouvrir et de réhabiliter la mémoire de Jean Zay.

Pierre Allorant, en 2016
Olivier Loubes – Source Babelio

Dans l’introduction Pierre Allorant, historien et docteur en droit, et Olivier Loubes, historien spécialisé dans l’histoire de la République, de l’école et des imaginaires politiques, mettent en contexte l’œuvre de Jean Zay, soulignant sa pertinence actuelle. Il retrace la vie de Jean Zay, en intégrant ses écrits. Quant à Pierre Girard avec « Jalons », il apporte des repères historiques et biographiques. Sont publiés les journaux tenus par Jean Zay pendant la Grande Guerre montrent déjà une conscience politique et un sens aigu de l’observation, un texte patriotique et littéraire où Jean Zay exprime ses idéaux républicains et des réflexions et critiques littéraires écrites par un jeune Jean Zay, révélant ses talents d’écrivain.

Dans « Une république ressourcée », nous retrouvons les articles de Jean Zay comme député, où il aborde les enjeux politiques et sociaux de l’époque, démontrant son engagement républicain, une collection des discours et écrits de Jean Zay durant son mandat ministériel, marqués par ses réformes éducatives et culturelles et des notes inédites prises pendant les Conseils des ministres, offrant un aperçu de la politique interne du Front populaire.

Nous retenons plus particulièrement « Les Carnets secrets de Jean Zay : Notes journalières prises en Conseil des ministres (septembre 1938-septembre 1939) » regroupant des notes prises par Jean Zay. Ces carnets offrent un regard intime et détaillé sur les discussions et décisions prises pendant une période critique de l’histoire française, marquée par la montée des tensions internationales et les prémices de la Seconde Guerre mondiale. Cette période, de septembre 1938 à septembre 1939, est une phase tumultueuse pour la France et l’Europe. Elle inclut les accords de Munich, où les puissances européennes tentèrent d’apaiser Hitler en lui cédant une partie de la Tchécoslovaquie, suivis par l’invasion de la Pologne par l’Allemagne en septembre 1939, qui déclencha la Seconde Guerre mondiale. Ces événements sont cruciaux pour comprendre l’atmosphère et les débats au sein du gouvernement français de l’époque.

1re de couv., détail

Jean Zay note les discussions sur les mesures à prendre face à la menace allemande. Les débats portent sur le renforcement des armées, la mobilisation des ressources et les stratégies diplomatiques à adopter pour garantir la sécurité de la France. Les carnets révèlent aussi les préoccupations concernant la stabilité politique et sociale en France. Jean Zay rapporte les échanges sur les réformes nécessaires pour renforcer la cohésion nationale, l’économie, et les mesures sociales pour maintenir le soutien populaire au gouvernement. En tant que ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts, Jean Zay consigne les discussions sur les initiatives visant à promouvoir l’éducation et la culture comme outils de résistance et de renforcement de la République.

Plaque commémorative à l’Assemblée nationale en hommage aux députés et fonctionnaires morts pour la France. On peut y lire le nom de Jean Zay.

Les carnets détaillent ses efforts pour développer le système éducatif et culturel malgré les contraintes de l’époque. Quant à l’internationale, les notes de Jean Zay fournissent un aperçu des stratégies diplomatiques de la France, les alliances, et les négociations avec d’autres pays européens. Elles mettent en lumière les tensions et les divergences au sein du gouvernement concernant la politique étrangère. Les carnets documentent les réactions des membres du gouvernement aux événements internationaux majeurs, tels que l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne, les accords de Munich, et l’invasion de la Pologne. Ils révèlent les dilemmes moraux et politiques auxquels les dirigeants français étaient confrontés.

JeanZay, en 1936

Ces carnets ne sont pas seulement un témoignage historique, mais aussi un hommage à la clairvoyance et à l’engagement de Jean Zay. Ils permettent de mieux comprendre les défis et les dilemmes de la France à la veille de la Seconde Guerre mondiale et soulignent l’importance de la mémoire et de la réflexion historique pour les générations futures.

Dans « Une république captive et retrouvée », nous retrouvons un récit autobiographique où Jean Zay raconte son expérience durant la guerre, son arrestation et son emprisonnement.

Deux romans nous sont offerts : « La Bague sans doigt », illustrant sa capacité littéraire et sa vision du monde et « Le Château du silence », mettant en lumière les thèmes de l’engagement et de la résistance. Ainsi que des écrits inédits de Jean Zay pendant son emprisonnement à Riom, dévoilant sa résilience et son esprit créatif.

Les éditeurs offrent des introductions détaillées et des contextes pour chaque section, aidant le lecteur à comprendre l’importance et la pertinence des écrits de Jean Zay. Une bibliographie complète des œuvres de Jean Zay et des études sur sa vie et son travail ainsi qu’un index exhaustif des noms cités, facilitant la recherche et l’étude des écrits de Jean Zay sont donnés en fin de volume. Suivis de quelques illustrations noir et blanc.

De plus, ce que nous aimons chez « Bouquins, la collection », c’est que cet éditeur se distingue par son usage du papier bible, une caractéristique particulièrement appréciée par les amateurs de livres. Ce papier très fin et léger permet de réunir un grand nombre de pages dans un volume réduit et maniable, tout en offrant une excellente durabilité et une lisibilité confortable. Le papier bible, traditionnellement utilisé pour les ouvrages de référence et les éditions intégrales, confère aux livres de la collection Bouquins une élégance et une qualité qui enrichissent l’expérience de lecture. Sa texture unique et sa transparence subtile ajoutent une dimension tactile et visuelle plaisante, rendant chaque livre un objet précieux et raffiné.

Jean Zay, en 1937

Cette édition est un hommage essentiel à Jean Zay, mettant en lumière son apport immense à la République française. Son œuvre, révélée dans toute sa diversité et sa profondeur, est un guide précieux pour comprendre et réinventer les valeurs républicaines face aux défis contemporains.

Jean Zay-Jeunesse de la République

Édition établie et présentée par Pierre Allorant et Olivier Loubes

Préface de Pascal Ory, de l’Académie française (préface de)

Bouquins la collection, 2024, 1160 pages, 33 €

Les plantes et les animaux de la franc-maçonnerie

De notre confrère freemasonscommunity.life – Par le frère. Nigel D.Brown

Frère. Brown a écrit un article pour le Quatuor Coronati Lodge2076 imprimé dans le Vol. 104, 1991 Transactions. Ce STB est extrait de l’article le plus long. -Éditeur

Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles une loge porte un nom particulier. De nombreuses auberges ou tavernes ont porté et portent encore des noms qui sont en tout ou partie ceux de plantes et d’animaux. Trois de nos loges fondatrices en 1717 se réunissaient dans de telles maisons à Londres : la « Goose and Gridiron », la « Apple-Tree » et la « Rummer and Grapes ».

Il faudrait trop de temps et d’espace pour énumérer les loges actuelles qui, soit ont hérité de telles sources, soit ont choisi elles-mêmes un nom associé à une plante ou à un animal. Certains sont : Chêne, Noyer, Arboretum d’une part ; Ruche, Lion, Cygne de l’autre, ce ne sont que des exemples.

Plus ancien que la toison d’or ou l’aigle romain

Il ne faut pas oublier qu’un aigle est mentionné dans les rituels artisanaux, bien que « l’aigle romain », lorsqu’on parle de l’antiquité ou d’un insigne de franc-maçon. Cette dérivation vient de l’emblème porté par les premiers rois de Rome : un sceptre en ivoire surmonté d’un aigle. Celui-ci fut ensuite incorporé à la bannière des légions de l’Empire romain.

La Toison d’Or de la mythologie classique était la peau d’un merveilleux bélier, gardée par un dragon endormi. Jason et ses Argonautes se sont lancés à la poursuite de ce prix. Le voyage fut long et périlleux mais les héros intrépides persévérèrent et, après une série d’aventures, finirent par atteindre la fin de leur voyage pour remporter le prix ultime de leur époque. Cette légende intemporelle, qui peut être lue comme une allégorie de la vie, contraste vivement avec l’Ordre de la Toison d’Or, relativement moderne, créé par Philippe le Bon, duc de Bourgogne en 1429, à l’époque où il dirigeait les Pays-Bas. En 1504, les Habsbourg espagnols s’emparèrent du pays et de l’Ordre. En 1713, cependant, il fut de nouveau institué en tant qu’honneur autrichien.

La colombe et le rameau d’olivier

De toute la faune et la flore liées à un pavillon artisanal, la colombe et son rameau d’olivier sont probablement les plus couramment observés. À quelques exceptions près, c’est l’emblème des diacres. C’est lorsqu’ils sont investis de leurs colliers et de leurs bijoux que « la colombe portant un rameau d’olivier » a sa seule place dans le rituel. Le même emblème apparaît au sommet de la baguette d’un diacre.

Le symbolisme trouve son origine dans les Saintes Écritures, où nous lisons qu’une colombe fut libérée de l’arche par Noé, mais « ne trouva aucun repos pour la plante de son pied et elle revint ; la deuxième fois, elle revint et voici, dans sa bouche il y avait une feuille d’olivier arrachée », tandis que la troisième fois, elle « ne revint plus vers lui ». (Genèse 8 : 8-12). Ainsi, la colombe et son rameau d’olivier portent la double symbolique du messager (de la colombe) ainsi que de la pureté, de la paix et de l’innocence (du rameau d’olivier).

Le fruit de l’olivier est également lié au rituel maçonnique dans la mesure où son huile servait à rémunérer certains ouvriers employés à la construction du temple du roi Salomon. Il est également utilisé lors de la consécration d’une nouvelle loge, comme symbole de paix et d’unité.

L’Acacia

Branche d'acacia dans les mains sur tissu rouge
Branche d’acacia dans les mains sur tissu rouge

Il y a beaucoup de confusion sur l’arbuste associé à la découverte de la tombe d’Hiram mais il est très probable qu’il s’agisse de cassia et non d’acacia. La plante cassia (une espèce est Cassia acutifolio) a été introduite en Europe au début du XVIIIe siècle, à l’époque où le rituel se développait. Masonry Dissected (1730) de Samuel Prichard et les Constitutions d’Anderson de 1738 mentionnent tous deux la cassia plutôt que l’acacia en relation avec la tombe. En revanche, les sources françaises disponibles indiquent qu’ils s’étaient déjà contentés d’« une branche épineuse appelée acacia ». Nous ne pouvons pas être précis quant à la date à laquelle le changement a commencé, mais lors de l’Union de 1813, il a été décidé que acacia serait le mot désignant un usage rituel et, finalement, cassia n’a plus été vu.

Il convient de mentionner qu’Acacia scyal est le Shittah (pluriel Shittim) d’Exode 25 : 10, le bois à partir duquel l’Arche d’Alliance et le Tabernacle ont été construits.

Pour certains, la Cassia est « l’Arbre de la connaissance du bien et du mal » et « l’Arbre du Serpent ». Les Égyptiens vénéraient l’acacia et l’utilisaient pour confectionner des couronnes funéraires. La légende le relie, avec d’autres plantes, au bois de la croix du Christ, à sa couronne d’épines et au buisson ardent. Le symbolisme de l’acacia présente de nombreux aspects et, avec d’autres plantes, par exemple le romarin, le buis, le myrte et le saule, il reflète une croyance en la résurrection. Phoenix Lodge of Honor and Prudence, dans son rituel unique, fait référence à l’acacia comme signifiant l’innocence ou l’absence de péché. Il semble fleurir et s’épanouir à sa place comme pour dire : « 0, Mort, où est ton aiguillon ? 0, Grave, où est ta victoire ? et il symbolise ainsi l’immortalité.

Une nécessité de la vie

Le maïs, le vin et l’huile constituaient le salaire hebdomadaire de certains ouvriers du temple du roi Salomon. En Terre Sainte, il aurait été plus probable que le grain soit du sorgho ou du mil (Sorghum vulgare ou Panicum miliacemn), mais une large gamme de céréales était cultivée.

« Un épi de maïs près d’une chute d’eau » est l’interprétation du mot-test utilisé par les troupes de Jephté pour distinguer les Éphraïmites après la bataille sur les rives du Jourdain. Les mots hébreux (Sihlet-Shabioth) utilisés pour distinguer l’ami de l’ennemi ont deux significations : « un déluge d’eau » (et non une « colline ») et « un épi de maïs ». Le maïs est utilisé lors de la cérémonie de consécration d’une nouvelle loge comme emblème d’abondance. Selon la Constitution néerlandaise, une gerbe de maïs se trouve dans la loge et les graines sont jetées pour une raison différente ; de même que le maïs mûr prouve la force germinale de la graine semée, de la même manière, la vie d’un maître maçon doit témoigner de la force du principe suprême qu’il défend.

Enrichi de… Lilywork et Grenades

Les lys et les grenades sont nommées dans la Bible dans les descriptions des piliers à l’extérieur du Temple (1 Rois : 7 et 2 Chroniques : 3). La grenade (Punica granatlim) était alors largement cultivée au Moyen-Orient et produit en effet un grand nombre de graines. Il existe plusieurs références dans la Bible et la plus intéressante est peut-être celle de l’Ancien Testament (Exode 28 : 33). Ici, les robes de l’éphod (d’Aaron et des autres prêtres) étaient bleues et « sur le bord, tu ferais des grenades bleues, pourpres et écarlates ».

La fleur la plus probablement adoptée pour le lis est le lotus égyptien. C’était une plante sacrée parmi les Égyptiens qu’ils utilisaient pour symboliser le Nil, donneur de vie (car leur gagne-pain dépendait de ses crues annuelles). Il s’agit d’un nénuphar, Nyniphaca lotus, aux fleurs roses qui virent au blanc. Les grenades et le lotus étaient couramment utilisés (ensemble) dans les conceptions architecturales égyptiennes et ce style s’est répandu dans les nations environnantes. Il a été suggéré que le Temple du roi Salomon était basé sur des modèles phéniciens, car ceux-ci étaient à leur tour dérivés du modèle égyptien. Hiram Abif, le surintendant du casting, était phénicien du fait du mariage de son père avec un Israélite. Il est donc probable que les lys et les grenades soient originaires d’Égypte. La couleur blanche des lys a cependant probablement été introduite pour refléter le blanc de la tradition religieuse. Le travail du lys blanc, symbole de paix, semble être une idée purement maçonnique.

L’industrie en Loge

Le bijou du Secrétaire est constitué de deux stylos en sautoir attachés par un ruban. Les plumes sont des plumes, c’est-à-dire fabriquées à partir des plumes primaires des ailes d’un oiseau. Il n’y a probablement aucune signification profonde à en retirer autre que de nous rappeler que le secrétaire utilise un stylo pour enregistrer le travail de sa loge.

Dans un pamphlet maçonnique écrit vers 1725 et souvent attribué à Jonathan Swift, il est question des abeilles et d’une ruche. Au XVIIe siècle, les frères étaient considérés comme un emblème de l’industrie recommandant la pratique de cette vertu à toutes les choses créées, depuis le plus haut séraphin du ciel jusqu’au plus bas reptile dans la poussière. La ruche était régulièrement vue comme un symbole maçonnique à partir du milieu du XVIIIe siècle, sur les planches à calquer, les certificats, les bijoux, le verre et les poteries. La Loge de l’Émulation (aujourd’hui n°21) l’a adopté comme emblème il y a plus de deux siècles et l’utilise toujours. Mais, lors de l’Union de 1813, ce fut l’un des nombreux symboles (d’autres étaient le sablier, la faux et l’arche) qui furent abandonnés. Il reste cependant un emblème de la franc-maçonnerie artisanale écossaise et de nombreux rituels américains conservent des explications qui étaient autrefois courantes en Angleterre.

Conclusion

Les véritables symboles de notre artisanat maçonnique sont visibles par tous. C’est souvent une bonne chose pour chaque frère de les contempler et, ce faisant, d’élaborer ses propres interprétations et j’ai dans une certaine mesure pratiqué cela par moi-même. Bien sûr, nous apprenons tous beaucoup des explications rituelles et pouvons, si nous le pouvons, nous désirons tant nous tourner vers les écrits de ceux qui ont fait une étude particulière du symbolisme. Ma propre expérience, comme je l’ai écrit sur papier, est que nos symboles, en fournissant des rappels visuels des leçons apprises en loge, permettent à un franc-maçon de transposer ces leçons et ainsi d’enrichir sa vie quotidienne.

La Grande Loge de Russie boycottée par l’Europe… mais pas par l’Afrique

De notre confrère jeuneafrique.com

Pas moins de quatre Grandes Loges africaines étaient représentées à l’Assemblée générale annuelle de la Grande Loge de Russie, les 1er et 2 juin. Et six Grands Maîtres africains se sont rendus à Bruxelles au cours du même week-end. Coulisses.

L’Assemblée générale annuelle de la Grande Loge de Russie s’est tenue dans la ville de Novgorod, les 1er et 2 juin, dans un contexte assez particulier. En effet, en raison de la guerre en Ukraine, les grandes loges européennes, qui ont soit coupé les ponts soit pris leurs distances avec leurs « frères » russes, n’ont envoyé aucune délégation. Seule la Grande Loge de Turquie était présente.

L’article de Jeune Afrique relate les événements récents impliquant la Grande Loge de Russie et son soutien par certaines Grandes Loges africaines, malgré un boycott de la part de plusieurs Grandes Loges européennes. Lors de l’Assemblée générale annuelle de la Grande Loge de Russie, tenue les 1er et 2 juin 2024, quatre Grandes Loges africaines étaient présentes. En parallèle, six Grands Maîtres africains ont participé à un événement à Bruxelles durant le même week-end. Ces événements soulignent les divergences d’approches et de relations entre les loges maçonniques européennes et africaines vis-à-vis de la Russie.

Quelques points clés :

  • Boycott européen : plusieurs Grandes Loges européennes ont boycotté la Grande Loge de Russie.
  • Soutien africain : malgré ce boycott, certaines Grandes Loges africaines continuent de soutenir la Grande Loge de Russie.
  • Participation africaine : quatre Grandes Loges africaines étaient présentes à l’Assemblée générale annuelle de la Grande Loge de Russie.
  • Événement à Bruxelles : six Grands Maîtres africains ont assisté à un événement – dont nous ne connaissons pas la nature – à Bruxelles le même week-end.

Ceci appelle quelques remarques

Division maçonnique ?

Ces actions reflètent une division au sein de la franc-maçonnerie internationale, particulièrement entre les loges européennes et africaines concernant la Russie.

Un soutien stratégique ? Ce soutien des loges africaines pourrait être interprété comme un alignement stratégique ou une volonté de maintenir des relations fraternelles indépendamment des tensions politiques européennes.

Cette situation pourrait entraîner des répercussions sur les relations internationales et les dynamiques internes au sein de la franc-maçonnerie mondiale….

Affaire à suivre !

Pour mémoire, la Grande Loge de Russie (GLR) est une obédience maçonnique qui étend sa juridiction sur le territoire de la fédération de Russie. Elle a été fondée le 24 juin 1995 par la Grande Loge Nationale Française (GLNF), réunissant d’abord quatre respectables loges russes travaillant à l’époque sous la juridiction de la GLNF, fondées entre 1992 et 1994. Elle est reconnue par la Grande Loge Unie d’Angleterre et se classe dans les obédiences dites « régulière et de tradition ». Elle est reconnue en cette qualité par plus de cent grandes loges à travers le monde. 

Le très sérieux 2020 List of Lodges, Masonic (PANTAGRAPH PRINTING & STATIONERY CO., 2020) dont c’est la dernière édition donne quelques indications quant à la GLR et se s39 loges. Rien quant aux effectifs… Certains émettent l’idée qu’il serait autour de 700 frères selon le déclaratif de la GLR repris sur leur fiche Wikipédia.

archives personnelles d'Andrey Bogdanov
Archives personnelles d’Andrey Bogdanov

Quant à leur grand maître, le très médiatique Andreï Vladimirovitch Bogdanov, c’est un homme politique russe né le 31 janvier 1970 à Mojaïsk. Il est le chef du Parti démocratique de Russie, un parti libéral, et a été candidat à l’élection présidentielle russe du 2 mars 2008 (1,30 % des voix). Cette élection a permis la succession du président Vladimir Poutine, atteint par la limite constitutionnelle de deux mandats, à la tête de l’État russe. Le gagnant du scrutin, Dmitri Medvedev, entre officiellement en fonction le 7 mai 2008.

Andreï Vladimirovitch Bogdanov

Depuis 2007, il est le grand maître de ladite Grande Loge !

Nous avons déjà consacré, en 2021, plusieurs articles à ce très médiatique grand maître avec « RUSSIE : Le Grand Maître de la Grande Loge de Russie vend ses propres champignons en conserve » et « Interview du Grand Maître de la Grande Loge de Russie : “Nous ne régnons pas sur le monde !” »

Des opératifs aux maçons spéculatifs, la chronologie

« Le référentiel des Éditions de l’Art Royal est parfaitement affiché et assumé : c’est celui de la Franc-Maçonnerie régulière (près de 95% des Maçons de par le monde). Tous les auteurs et les ouvrages publiés observent cette tradition initiatique. Personne n’est égaré » (cf. site officiel).

C’est pourquoi Claude Roulet, érudit reconnu dans le domaine de la Franc-Maçonnerie, traducteur des trois livrets de John S.M. Ward, propose une chronologie prenant en compte les étapes majeures, depuis 1913, date de la fondation un certain 5 novembre de la Grande Loge Nationale Indépendante et régulière pour la France et les Colonies Françaises qui prit le nom, en 1948 de Grande Loge Nationale Française (GLNF) obédience dite « régulière et de tradition », reconnue par la Grande Loge Unie d’Angleterre (GLUA) dès 1913.

Rappelons que Claude Roulet a également été assistant du président du Ritz de 1980 à 2004, où il a travaillé comme archiviste et historien. Il a aussi exercé son talent en qualité de bibliothécaire de la Grande Loge de France (GLDF) de 2008 à 2012. Son expertise et sa passion pour l’histoire maçonnique transparaissent dans chaque page de cet ouvrage.

D’emblée, il rend hommage à François Rognon qui, au sein de la GLDF, a consacré une grande partie de sa vie à l’étude et à la préservation de l’histoire maçonnique, jouant un rôle crucial dans la conservation et l’organisation des archives maçonniques.

Une Chronologie de l’Art Royal est une exploration de l’évolution de la franc-maçonnerie, également connue sous le nom d’Art Royal, des premières corporations de bâtisseurs médiévaux aux francs-maçons contemporains. Ce livre est un voyage à travers les âges, décomposé en une série de faits historiques, d’anecdotes et d’analyses qui éclairent la transformation des pratiques opératives en spéculatives.

Dans son introduction, l’auteur pose la question de savoir comment est née la maçonnerie, véritable art des bâtisseurs. Est-elle née ex-nihilo, trouve-t-elle ses racines dans les corporations opératives du Moyen Âge ? Avec la construction des cathédrales, des corporations incluaient protecteurs et bienfaiteurs dès le XVIIe siècle, amorçant la transition des freemasons opératifs aux freemasons spéculatifs. En 1717, ces derniers se structuraient en Grande Loge, définissant les valeurs et l’éthique maçonniques modernes.

L’auteur débute donc sa chronologie, qui va de la page 13 à la 97, à compter de – 2600 environ et Imhotep, architecte et polymathe de l’ancienne Égypte, figure légendaire souvent considéré comme l’un des premiers architectes, ingénieurs et médecins connus de l’histoire. Imhotep incarne la fusion de la connaissance technique et spirituelle, symbolisant les grandes réalisations de la civilisation égyptienne.

Elle s’achève en 2023 avec la signature d’un traité d’amitié de la GLNF avec une juridiction amie, le Grand Collège pour la France des Ordres Sacerdotaux des Chevaliers du Temple Prêtres de la Sainte Arche Royale et de l’Ordre de la Sainte Sagesse (GCFOS).

Le reste de l’ouvrage est composé d’annexes et de documentations, offrant une richesse de documents, de statuts, de règlements et de correspondances. Ces annexes permettent une exploration de l’histoire maçonnique, fournissant aux frères de quoi satisfaire leur curiosité. Claude Roulet a rassemblé et présenté ces documents avec clarté. L’auteur publie, netre autres, le pacte d’Umar, le décret d’Avignon de 1326, le manuscrit Halliwell dit Regius de 1390 – tiré des « Anciens Devoirs » de Guy Chassagnard, tout comme les statuts de Bologne, le Ms Cook (1410), les statuts de Ratisbonne (1498), ceux de Strasbourg (15363), etc. – les statuts Shaw de 1599 (document Louis Trébuchet) etc. – et autres textes sourcés « L’édifice » ou encore Wikipédia…

Ces annexes – 170 pages au total – s’ouvrent avec le mythe d’Osiris et 40 documents plus loin s’achève avec la proposition de 1989 de la GLUA et du respect des « normes » à respecter pour être reconnue par ladite obédience. Rappelons que le mythe d’Osiris est l’une des légendes les plus importantes et les plus riches de l’Égypte ancienne. Il raconte l’histoire de la mort et de la résurrection d’Osiris, dieu de la fertilité, de la végétation et des morts, illustrant les thèmes de la régénération, de la justice divine et du cycle de la vie et de la mort.

Et 40 documents plus loin, les annexes s’achèvent avec la proposition de 1989 de la GLUA et du respect des « normes » à respecter pour être reconnue par ladite obédience.

Vous l’avez sans douté déjà compris, cet ouvrage s’adresse plutôt plutôt aux membres de la GLNF s’intéressant notamment à l’histoire de leur institution. Il présente les informations de manière accessible permettant de suivre, au fil de siècles, les évolutions de l’art royal.

Une chronologie de l’Art Royal-Des premiers bâtisseurs aux francs-maçons contemporains

Claude Roulet

Éditions de l’Art Royal, Coll. Franc-Maçonnerie, 2023, 278 pages, 23 €

GLDF – La bibliothèque, portant désormais le nom de François Rognon, associé aux archives et musée, constitue le cœur du MAB. Un lieu symbole de culture et de connaissances partagées.

Et si nous parlions de joie ?

Nous pouvons trouver des rapprochements entre l’hindouisme et le bouddhisme puisque le bouddhisme est né en Inde et issu de l’hindouisme.

Ananda est un concept central dans l’hindouisme, qui fait référence à un état de joie spirituelle et de félicité ultime. Ananda c’est la joie sans objet, la simple joie d’exister.
Cette culture de la joie, pour les yogis, passe par un travail sur l’entretien du corps afin de le maintenir jeune et en bonne santé, mais aussi sur l’activation et la circulation de l’énergie, de façon à ce que celle-ci ne tombe pas dans l’inertie et ne nous entraîne dans la dépression et la tristesse.

Bande d'amis, de copains heureux
Bande d’amis, de copains heureux au bar

Cette joie qui est intrinsèquement liée à la vie, augmente notre force vitale, elle est l’affirmation de la vie contre la mort, de la santé contre la maladie, de la créativité contre la passivité.

Affirmer notre liberté, c’est prendre nos énergies en main pour les orienter vers le haut, vers la lumière, vers ce qui fait grandir et trouver en soi la force de dire oui à la vie !
Dans l’enseignement, la joie est lumière et il n’y a pas de lumière sans feu. il est dit que le plus grand des feux est le désir, il est le moteur de la vie. Ce désir est nommé iccha, c’est la volonté cosmique ! On l’associe également à deux autres principes qui sont jnana (la connaissance) et kryia (l’action).

4 enfants riants au pied d'un arbre
4 enfants riants au pied d’un arbre

Cette loi universelle fondamentale (iccha, jnana, kryia) est le principe de la création. Ce désir de l’être divin de se connaître sous forme de lumière, de vibration, et de joie créatrice a fait naître l’univers.

Dans ce grand jeu de la création (lilla), il appartient à chacun de jouer sa partition de façon à faire de sa propre vie un acte de créativité, d’amour et de partage, et où chaque petite joie de la vie fera peser la balance du côté de la grande joie libératrice..

Ida

Ida a créé avec d’autres personnes LA LETTRE DES DEUX VOIES pour favoriser des échanges et des liens entre Francs-Maçon (nes) qui sont déjà dans une démarche bouddhiste ou qui souhaite connaître un peu mieux le bouddhisme.

La lettre est trimestrielle et gratuite, on peut s’y inscrire en précisant son nom, prénom, tél, Ob., sa L. et la Ville de résidence à ce mail : lesdeuxvoies@orange.fr

B’naï B’rith France : Philippe Meyer réélu Président

Du site officiel crif.org

À l’occasion de l’Assemblée générale du B’nai B’rith France qui s’est tenue dimanche 2 juin 2024 à la Mairie du 16ème arrondissement de Paris, Philippe Meyer a été réélu Président du B’nai B’rith France (BBF) à l’unanimité des 53 loges ayant pris part au vote (sur un total de 55 loges), moins un vote blanc. L’Assemblée générale a été suivie d’une intervention du Président du Crif, Yonathan Arfi, qui s’est notamment exprimé sur la mobilisation du Crif et sur les pistes d’actions face à la situation actuelle et à l’explosion de l’antisémitisme et de l’antisionisme.

2 anciens articles
Connaissez-vous l’Ordre indépendant du B’nai B’rith, de l’hébreu : « Les fils de l’Alliance » ?
04/06/23 : Marche avec B’nai B’rith pour le 57e défilé annuel de célébration d’Israël

Aux côtés de Philippe Meyer, ont été élus dans le « ticket national » :

  • Véronique Hauptschein, Vice-présidente
  • Marc Hassan, Vice-président
  • Deborah Lichentin, Secrétaire générale
  • André Ouazana, Trésorier
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Après l’annonce des résultats, Philippe Meyer a déclaré : « Dans ce climat inédit de haine anti-juive, de haine d’Israël et d’atteintes aux valeurs de la République, les messages, les valeurs et les combats du B’nai B’rith résonnent tout particulièrement. Notre engagement restera total au service de nos idéaux. Dans ce contexte grave, nous maintiendrons plus que jamais notre mobilisation contre nos ennemis, avec nos amis. Les combats qui sont devant nous sont décisifs. Ensemble, dans l’unité et la fraternité, nous poursuivrons la dynamique engagée ».

L’Assemblé générale a été suivie par la venue du Président du Crif Yonathan Arfi, qui est intervenu devant une salle comble en analysant les grands enjeux et les risques majeurs de la situation actuelle, à quelques jours des élections européennes, et est revenu sur la mobilisation du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) et sur les pistes d’actions face au tsunami antisémite et antisioniste que nous traversons. S’en ai suivi un long et riche échange avec la salle.

La journée s’est achevée par le vernissage de l’exposition de photos de Davita Dahan, photographe franco-israélienne, venue spécialement, sur la douleur des femmes israéliennes après le 7 octobre. L’exposition sera ouverte au public jusqu’au 6 juin dans les locaux de la mairie .

Le Crif adresse ses félicitations à Philippe Meyer ainsi qu’à tous les membres du bureau du B’nai B’rith pour leur élection.