sam 23 novembre 2024 - 15:11

ITALIE : Il y a un temps pour semer et un temps pour récolter

De notre confrère italien expartibus.it – Par Rosmunda Cristiano

Il y a un temps pour naître et un temps pour mourir, un temps pour planter et un temps pour déraciner les plantes.
La Sainte Bible Ancien Testament – Ecclésiaste, 3, 1-15

Cette citation faisait partie de mon éducation latomiste ainsi que celle de la plupart de ceux qui lisent ces lignes, au-delà de l’Obédience d’origine, étant un pilier du bon sens maçonnique qui nous a élevés. En elle se concentre un condensé de sagesse qui ne craint pas le passage du temps et les changements culturels, le vieillissement ou les nouvelles modes qui pourraient l’affecter. Du moins pas avant aujourd’hui.

En fait, dans cette citation biblique, un autre concept est sous-entendu, qu’entre la semence et la récolte, le temps nécessaire doit s’écouler pour compléter un chemin de croissance, de maturation, qui permet ensuite à l’homme de jouir des fruits de son travail.

Appliqué à la franc-maçonnerie, laissant ainsi son intention métaphorique d’origine, ce lien entre le temps, le processus de maturation, de croissance et de récolte, est ce qui se passe lorsque vous décidez de “frapper” à la porte du Temple.

Prendre le chemin initiatique, c’est se consacrer à une période de changements et de nouvelles opportunités, ainsi qu’aux graines qui donnent de nouvelles plantes.

Le jeune franc-maçon représente la graine à partir de laquelle, avec persévérance, ténacité et passion, une nouvelle plante va bientôt fleurir.

Plusieurs fois dans son parcours, même un « vieux » Frère ressentira le besoin de fertiliser son sol, de cultiver de nouvelles graines.

Je leur conseille de sortir leurs outils rituels : la lune des semailles ou semence prédit le nouveau commencement. Aux jeunes, l’invitation à ne pas veiller à ce que la graine plantée manque d’eau, d’engrais, de lumière. Toutes les nouvelles entreprises, toutes les nouvelles œuvres qui naissent et qui renaissent seront plus fortes que les précédentes.

Le plus beau travail rituel que nous puissions faire est le renouveau, car “semer” quelque chose qui peut s’épanouir et se revigorer dans l’avenir est aussi stimulant que pour le vieux franc-maçon, “et pour les jeunes. En parlant de jeunesse ou de vieillesse, je fais évidemment référence à la durée du séjour dans l’institution, certainement pas à l’âge.

L’importance réside dans la manière dont nous décidons de commencer ces semailles : nous commençons donc par nous libérer de tout ce qui est passé : à commencer par les relations qui ne nous font plus de bien. Débarrassez-vous des mauvais souvenirs, fermez ce qui doit l’être et accueillez ce que le voyage initiatique pourra à nouveau vous offrir !

Faisons place à la transformation dans nos vies !

Lorsqu’au fil des années on m’a demandé ce qui m’a poussé à entreprendre le chemin initiatique, je réponds ainsi : il y a ceux qui s’endorment sur les coulisses de la vie « éveillée » ordinaire tandis que d’autres, les francs-maçons, comme envahis par une envie qui ne peuvent pas trouver la paix, y consacrent leur existence à la recherche et à l’expérimentation de ce qui a été dit jusqu’à présent sur eux-mêmes.

Si la loi cosmique écrite dans la Table d’émeraude d’Hermès Trismégiste est vraie :

Il est certainement vrai voire très vrai, sans fausseté que ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, pour accomplir le miracle de l’unité reine.

Nous sommes tous des graines potentielles, tout le monde peut devenir des francs-maçons, qui se développent, grandissent et meurent. Mais il est aussi vrai que toutes les graines semées ne naissent pas alors et que tous les maçons initiés continuent leur chemin.

Qui détermine quelle semence, franc-maçon, qui doit naître et se développer et laquelle, en revanche, est destinée à pourrir en dormant éternellement sous la terre ?

C’est sûr que personne ne le sait !

Certes, il y a la force de la Volonté consciente qui nous accompagnera tout au long de notre cheminement.

Nous, en tant qu’hommes, sommes la nature et rien d’autre d’elle. Maintenir notre lien avec son temps, c’est revenir à nous-mêmes, renouer avec ce que nous sommes devenus.

Sinon, nous serons des plantes destinées à ne pas reproduire celles destinées à une seule floraison, celles qui ne laissent aucune sorte de mémoire.

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