mer 24 avril 2024 - 13:04

N’oubliez pas de vaincre la mort

De notre confrère italien expartibus.it – Par Christiane de Rosemunda

Quelques jours se sont écoulés depuis le 10 mars, date que la franc-maçonnerie du Grand Orient d’Italie consacre à la commémoration des Frères passés en Orient éternel. La décision de ne pas faire coïncider ce souvenir avec la célébration officielle reconnue par l’Église n’est pas accidentelle, mais rend hommage au décès du grand représentant du Risorgimento italien Giuseppe Mazzini.

La trace de son initiation n’a jamais été retrouvée, mais ses écrits envers la famille, la patrie, l’humanité et la diffusion des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, qui exaltent le grand héritage des valeurs maçonniques, le font reconnaître comme tel , même s’il n’avait jamais prêté serment.

Nous sommes, entre autres, également proches de l’équinoxe de printemps, le moment où tout redevient “vivant” après une période où tout est “mort”.

Les pensées volent vers le grand philosophe Epicure, selon qui ce n’est pas la mort elle-même qui impressionne, mais c’est la peur de la mort qui alimente ce sentiment qui nous dérange, nous empêchant d’atteindre la sérénité intérieure tant désirée.

Parmi toutes ses merveilleuses réflexions, je cite, ci-dessous, deux :

La mort n’est rien pour nous.

Quand on vit, il n’y a pas de mort. Quand elle est là, nous ne sommes pas là.

Quand je repense aux frères que j’ai rencontrés, déjà à l’âge adulte, qui physiquement ont quitté le Temple et ne pouvaient plus « parler », j’aime à les imaginer dans la Grande Loge de l’Orient Éternel.

Leur travail se poursuit à travers ceux qui travaillent aujourd’hui avec persévérance et fierté, amour et tolérance dans le Temple. Ils sont en nous et nous sommes en eux, forts des idéaux qu’ils nous ont transmis et fiers de suivre leur brillant exemple.

Les individus meurent, mais qu’une grande partie de la vérité qu’ils ont pensée, qu’une grande partie du bien qu’ils ont fait n’est pas perdue avec eux : l’humanité la recueille et les hommes qui marchent sur leur tombe la font leur.
Joseph Mazini

En ce jour très important, il faut se souvenir des francs-maçons qui ont passé une partie de leur vie terrestre à renforcer l’antique et inoxydable chaîne de fraternité, ceux qui, avec une grande passion, constance, sacrifice, humilité et persévérance, ont déposé leur grand ou petit “brique”, qui a d’abord servi à construire le Temple personnel puis à agrandir l’espace que nous partageons tous, immense, universel, intemporel et sans frontières.

Nous parlons de la mort, car cela signifie parler de la vie et vice versa.

En franc-maçonnerie la pensée de la mort est un fait réaliste et concret et le néophyte au sein du cabinet de réflexion la sent immédiatement, même si elle l’effraie au départ, car elle est encore trop liée au blasphème. Au cours de son parcours initiatique, il va cependant changer d’approche et comprendre à quel point il est important de mourir et de renaître plusieurs fois, avec une conscience en constante évolution.

Même lorsqu’un franc-maçon passe les Vals célestes, il ne meurt jamais réellement ; nous percevons seulement qu’un maillon de la Chaîne s’est rompu pendant un temps relativement court, laissant un vide qui devient un appel à un autre Vampire pour le combler.

Naturellement, son départ terrestre entraîne des souffrances pour ceux qui restent, mais se souvenir de lui signifie supprimer la douleur, célébrer la vie, donc exclure la mort.

Nous, francs-maçons, disons souvent que « tout est juste et parfait », mais en réalité nous savons très bien que « tout est juste, oui, mais perfectible » ; lorsqu’un Frère abandonne sa dépouille mortelle, il nous laisse le soin de tout rendre « juste et parfait ». Un héritage important pour ceux qui restent.

Le passage à l’Orient Éternel est une transposition de la Lumière et là où il y a la Lumière, il y a la Force, il y a la Vie et la compacité de la Chaîne est renforcée.

Le mot n’a pas disparu, il est seulement perdu, les Frères ont le devoir de le retrouver.

L’important est que la mort nous retrouve en vie.
Marcellus Marchesi

1 COMMENTAIRE

  1. Ce sujet m’évoque le souvenir de notre Frère écrivain belge passionné de symbolisme Julien Behaeghel et de son ouvrage “Vaincre la mort ou la spirale de vie” (É. MdV, 2011). Il est disponible notamment chez DETRAD https://www.detrad.com/contents/fr/p3858_Vaincre_la_Mort_ou_la_spirale_de_Vie_-_Julien_Behaeghel.html
    ou près de chez vous : “J’achète dans ma zone”, telle notre belle région Occitanie – je sais c’est du parti pris – qui parodie certains GAFA !

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