mar 19 mars 2024 - 07:03

La Franc-maçonnerie dans la tempête. L’enquête Cordoue en 1992 : « Trois grands centres pour loges secrètes »

De notre confrère italien iacchite.blog – Par Pantaleone Sergi – Source : La Repubblica, 1992

Sans mémoire, il ne peut y avoir d’avenir. En ces jours où toute l’Italie a pu reconnaître que le fugitif de Messine Denaro a été rendu possible aussi et surtout grâce à ses dissimulations maçonniques, il est clair que toutes les enquêtes qui ont impliqué les loges au fil des ans arrivent à lumière.secret. Depuis le tristement célèbre P2. À l’aube des années 90, l’enquête du magistrat Agostino Cordova a donc fait sensation, qui a commencé dès la Calabre, mais que beaucoup semblent avoir oubliée. Ci-dessous, un article de Pantaleone Sergi publié dans La Repubblica en 1992.

Le post-Gelli de la franc-maçonnerie n’était pas orphelin du vénérable P2. Le bras long du grand maître aux mille complots se devine en effet dans la maxi enquête des juges de Palmi. Qui ont les idées bien claires : papiers et listes saisis, ajoutés aux déclarations de dizaines de maçons “repentis” ont permis de reconstituer de lourds scénarios.

Les loges secrètes, après la découverte de P2, n’ont pas disparu. Chaque obédience aurait la sienne. L’un serait basé à Florence, l’autre à Milan (et tous deux renaîtraient des cendres du P2), un troisième est à Rome et serait dirigé par un ancien grand maître. Trois structures parallèles et secrètes, donc, mises en place en violation de la loi Anselmi, pour faire des affaires avec l’aide de nombreux frères. Rendre encore plus inquiétant le tableau de la situation serait la « structure lombarde » à laquelle adhéreraient d’excellents, mais vraiment excellents, noms de la politique et de la finance.

Tant la franc-maçonnerie qui a une reconnaissance internationale que celle qui n’en a pas sont impliquées dans l’enquête. L’enquête du parquet de Palmi sur les loges parallèles vise désormais le sommet du Grand Orient d’Italie. Le procureur adjoint Francesco Neri a eu accès aux mémoires confidentielles des ordinateurs de la franc-maçonnerie et a trouvé des noms impensables sous ses yeux. Neri et le procureur Agostino Cordova ont décidé de pousser encore plus loin l’accélérateur, de nouvelles perquisitions ont été menées, d’autres ont été ordonnées.

Toute l’élite de la franc-maçonnerie de Villa Medici del Vascello est sous observation, le sommet qui est reconnu dans le courant appelé “Arc Royal de Jérusalem”. A l’intérieur, il y a d’excellents noms parmi les frères maçons : parmi eux, il y a eu des fuites, il y a l’avocat Augusto De Megni, une figure de proue de l’économie ombrienne (grand-père et homonyme de l’enfant enlevé par une bande de Sardes). L’intérêt des juges Palmi s’est alors tourné vers un ancien grand maître adjoint, à l’époque où Armando Corona dirigeait le Goi. Il s’agit de l’ingénieur Ettore Loizzo, de Cosenza, ancien membre du PCI, qui a opté pour le tablier et la boussole lorsque le parti l’a contraint à faire un choix.

Nous en sommes au stade des acquisitions définitives et de la vérification des preuves déjà dans les archives. Des procès qui impliquent fortement des personnalités du monde politique et industriel, des magistrats et des journalistes. Peut-être aussi pour cette raison, due à la délicatesse du moment d’enquête, les magistrats de Palmi évitent soigneusement de rencontrer des journalistes. Et le procureur Neri, qui a participé à l’émission télévisée Rai Telefone Giallo, a catégoriquement refusé de parler de l’enquête en cours. Cependant, le bras droit de Cordova a tenu à apporter quelques précisions. L’idée, a soutenu Neri, que « la franc-maçonnerie est quelque chose d’entièrement illégal doit être dissipée. Je tiens à souligner que nous sommes dans une démocratie et que les associations sont l’une des plus hautes expressions de la liberté individuelle. C’est pourquoi nous ne voulons pas tirer dans la foule. Notre enquête se veut un moment de vérification exclusivement sur le plan judiciaire. Et il me semble que les dirigeants de la franc-maçonnerie eux-mêmes l’ont reconnu. En fait, je crois que c’est une chance historique pour la franc-maçonnerie elle-même : elle pourrait sortir de ce contrôle judiciaire la tête haute ou nettoyée ». Mais pourquoi – lui avons-nous demandé – le parquet de Palmi se retrouve-t-il à “Nous avons une ligne d’investigation qui nous emmène dans toute l’Italie”. Rien de plus et il est inutile d’insister. Mais pourquoi – lui avons-nous demandé – le parquet de Palmi se retrouve-t-il à enquêter sur un phénomène qui n’est pas seulement calabrais ? “Nous avons une ligne d’investigation qui nous emmène dans toute l’Italie”. Rien de plus et il est inutile d’insister.

Cependant, il est certain que le pool de magistrats qui collaborent avec Cordoue (le procureur adjoint Antonio Amato s’occupe du nord de l’Italie, le député Neri du centre, le député Roberto Bellelli des régions du sud) fait visiter diverses personnes par les carabiniers qui pourraient apporter des “contributions” à l’enquête. Les enquêteurs se sont rendus chez l’avocat De Megni à Pérouse, sont retournés en Ligurie (à Bordighera, ils ont perquisitionné la papeterie de Cesare Perfetto, personnage également bien connu pour être l’organisateur du “salon international de l’humour” qui se tient chaque année dans la région ligurienne ville), arrivent également à Florence, où ils s’emparent des listes de la grande loge d’Italie dirigée localement par Gualfredo Scardigli. Autres recherches à Cosenza et Bologne.

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