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Le Roi du Monde – Une élection présidentielle aux USA

Michel Warnery – ECE-D, 2021, 502 pages, 25 €

Présentation de l’éditeur :

Hisser un indien à la Maison Blanche, l’Amérique osera-t-elle ? Plus de cinquante ans le Watergate, des journalistes du Washington Post issus de l’immigration s’aperçoivent de lourdes irrégularités dans la campagne présidentielle de 2024, ce qui rend « impeached » les deux prétendants à la fonction suprême. L’inimaginable se produit : un riche homme d’affaires qui œuvrait en secret est appelé à la rescousse pour occuper la Maison Blanche cet industriel avisé, homme de calumet, non caucasien, non immigré, natif, sera-t-il le nouveau président des États-Unis d’Amérique ? Après un président afro-américain, l’Amérique peut-elle oser un pari significatif ? Un une intrigue haletante un tempo digne des grands films où se mêlent les ingrédients qui composent les hautes sphères du pouvoir.

Biographie de l’auteur :

Initié le 25 mars 1959 à la G.L.N.F. Michel Warnery est un ancien élève de l’École supérieure de commerce de Paris. Il vécut une partie de sa jeunesse en Angleterre, en Allemagne et au Mexique. Reprenant les activités de l’entreprise familiale, il crée sa propre affaire et devient responsable de la diffusion en France de la production d’entreprises allemandes. Admirateur de Rudyard Kipling et du Mahatma Gandhi, il a travaillé en France avant de se retirer en ses sources vaudoises puis de revenir vivre à Paris. Diversifié et brillant penseur doublé d’un observateur fin de la société humaine, il a signé plusieurs ouvrages à succès en différents domaines dont Le Livre de l’Immortel (Desclée de Brouwer, 1999), Règlements de compte à la Grande Loge (Cépaduès, 2016) préfacé par Roger Dachez, L’Auréole des Justes (Les impliqués Éditeur, 2018). Est prévue début 2022, toujours aux Éditions Champs Elysées-Deauville (ECE-D), la parution de Le Maître de l’orgue, roman initiatique écrit à la suite d’une longue amitié avec Jean Guilloud qui fut le titulaire du Grand Orgue de l’église Saint-Eustache à Paris, un des plus beaux instruments de France avec ses 101 jeux, représentant 147 rangs et 8000 tuyaux dont la richesse sonore de cet instrument exceptionnel lui confère une notoriété mondiale. Ses ouvrages donnent l’impression que la réalité dépasse la fiction.

[NDLR : À première lecture du titre, nous avons tous pensé, reconnaissons-le, à Le Roi du Monde paru en 1927, ouvrage de cette « figure inclassable de l’histoire intellectuelle du XXe siècle » qu’est René Guénon… Et pourtant, il ne s’agit pas là de l’ordre cosmique et traditionnel du monde entier, des doctrines et les symboles de toutes les traditions, qui que…

Et pourtant, il s’agit bien, ici et maintenant, d’un ordre – nouveau ? – tout aussi mondial. Celui du politique et de l’économique. Celui du commerce international et de la course aux sources et ressources énergétiques où les États-Unis demeurent – encore pour combien de temps ? – la première puissance au monde selon l’un des principaux indicateurs de la richesse créée par pays sur une période donnée, le trop fameux Produit Intérieur Brut (PIB)…

Les États-Unis aiment à se voir et être vus comme la plus grande démocratie au monde et se proposent régulièrement d’exporter leur modèle politique et la démocratie, ce qu’ils appellent l’aide à l’émergence de la nation (nation building). Mais dans ce roman de politique fiction que nous livre avec bonheur Michel Warnery, ce pays constitué de 50 états et couvrant une vaste portion de l’Amérique du Nord, avec l’Alaska au nord-ouest et Hawaï étendant même sa présence dans l’océan Pacifique sera-t-il à la hauteur ? À la hauteur afin de déjouer ce complot pour qu’un « élu » ne devienne le « Roi du Monde »…

L’avant-propos tant en anglais qu’en français énonce un jugement de la Cour suprême des États-Unis datant de 1987 qui précise clairement que les tribus indiennes avaient pleins pouvoirs de gestion des activités de jeux de hasard sur les territoires de leur réserve sans entrave un quelconque règlement de l’état ou celui du comté concerné.

Le lecteur pouvait y entendre une reconquête par les Amérindiens, ces premiers occupants du continent américain et leurs descendants, ces « Native Americans » (Américains d’origine), voire un ouvrage à la gloire des Indiens. Cet ouvrage est à couper le souffle et nous fait vivre une aventure à travers une intrigue haletante. Où se mêlent des ingrédients qui composent les plus hautes sphères du pouvoir. Celui qui fait tant fantasmer. Ce livre fait vivre le lecteur au rythme de complots imaginaires qui agitent la politique américaine. L’auteur, dont la plume glisse sur le papier, donne à réfléchir.

Nous nous retrouvons un demi-siècle après l’affaire du Watergate où des journalistes du Washington Post s’aperçoivent de lourdes irrégularités dans la campagne présidentielle de 2024. La lecture de l’ouvrage, facilitée par la grosseur des caractères, est pour tout public. À la fois roman policier, roman d’anticipation mais aussi roman tourné vers le passé, Michel Warnery nous fait découvrir quelques coutumes indiennes ancestrales, par exemple avec la cérémonie du calumet de la paix – élément du rituel magique et objet de symbolisme religieux.…

Cet auteur pertinent suscite le désir de lire. Vous serez en immersion totale entre politique fiction, espionnage, enquêtes journalistiques, pouvoir, coulisses dudit pouvoir, fraudes électorales entre autres, groupes de pression, complots, etc. À en avoir le souffle coupé. Bonne lecture !]

ARGENTINE : La Grande Loge fédérale unie d’Argentine adopte sa constitution comprenant les provinces d’Argentine et du Paraguay

De notre confrère argentin lavozdecataratas.com

Samedi dernier, des francs-maçons de diverses provinces argentines et du Paraguay, ont adopté la constitution de la Grande Loge fédérale unie argentine, qui sera régie par le rite français et aura son siège à Posadas, Misiones.

En présence de membres de différentes provinces argentines et de membres du Paraguay, le temple historique de la Loge Roque Pérez de Posadas, Misiones, était orné pour la cérémonie de signature de la Charte fondatrice et de la Constitution de la Grande Loge Fédérale Unie Argentine (Glufa) . Cela signifie que, désormais, les francs-maçons argentins peuvent ouvrir et travailler au « Rite français ». Il convient de préciser qu’en Argentine, jusqu’à présent les Maçons ne pouvaient se réunir que dans la Grande Loge Argentine des Maçons Libres et Acceptés de rite écossais.

Après les signatures de la constitution de Glufa, Eduardo Gustavo Daniel Bauch, de Misiones, a été proclamé Grand Maître lors de la cérémonie. À cet égard, le tout nouveau Grand Maître de GLUFA a souligné que « cette signature est un jalon dans l’histoire de la franc-maçonnerie symbolique argentine, un jalon en raison de son propre poids spécifique et pour diverses raisons. La première est qu’il tend à devenir un choix réel et tangible en République argentine de travailler dans l’un des deux plus grands courants de la franc-maçonnerie universelle, qui est la française, tronc original avec la franc-maçonnerie anglo-saxonne.

Concernant ce que signifie la Grande Loge Fédérale Unie Argentine depuis son indépendance de la Grande Loge Argentine, il a déclaré que « c’est une option car ce qui commence n’est pas une compétition acharnée, ni une rivalité idéologique avec ceux qui représentent en République Argentine à la Ligne anglo-saxonne qu’est la Grande Loge Argentine. Nous ne sommes pas là pour affronter, ce n’est pas notre mission, cela ne nous intéresse pas non plus. Nous voulons être une option. L’option est un exemple de liberté, de pouvoir choisir librement où l’on veut être ou appartenir sans aucun type de liens.

« Un exemple est celui des membres de Misiones qui, il y a 15 ans, ont pris la décision de suivre seuls ce chemin maçonnique et ce chemin nous a conduits à cet accomplissement. Aujourd’hui est un jour historique avec une grande charge émotionnelle pour tout ce que cela impliquait. Nous cherchons à être un libre choix au sein de la symbolique, qui est vraiment fédérale et qui nous unit », a ajouté Bauch.

«Nous voulons être un nouvel espace, dans la franc-maçonnerie argentine, pour changer les anciennes attitudes et manières de mettre en oeuvre l’institution. Nous regroupons les différentes loges. Nous ne cherchons pas le pouvoir pour le pouvoir. La centralisation ne nous intéresse pas, nous sommes fédéraux et très démocrates et c’est ce que nous voulons. Nous recherchons l’harmonie dans tous les ateliers qui composent cette grand loge », a-t-il ajouté.

Enfin, le Grand Maître de GLUFA, a fait une demande à toute la Franc-Maçonnerie argentine : « Assez d’affrontements stériles, de personnalités qui sont celles qui amènent la destruction, l’ennui et le découragement. En tant qu’institution, nous cherchons à donner à nos membres les outils qui aident à être un peu meilleur et plus pur que ce que la vie nous offre aujourd’hui avec tous les problèmes et maux sociaux. On peut faire des erreurs, faire des faux pas, avoir des différences. Mais jamais d’intentions sournoises et malveillantes qui menacent ce que nous construisons », a conclu Bauch.

Autorités GLUFA

Avec la constitution de la Grande Loge Fédérale Unie d’Argentine, le Grand Maître, Eduardo Gustavo Daniel Bauch, de Posadas, Province de Misiones, a assumé les autorités ; Pro Grand Maître, Pedro Tomás Ayala, de Resistencia, Chaco ; Premier Grand Surveillant, Pablo Amalio Saba, de San Juan ; Deuxième Grand Surveillant, Humberto Serrano, Salta ; Grand Orateur, Aldo Fernando Pérez, de Posadas, Misiones ; Grand Secrétaire, Faruk Jalaf, de Posadas, Misiones ; Grand Trésorier, Orlando Arturo Scholler, de Posadas ; Grand Hospitalier, David Eduardo Ibarra, de Santiago del Estero ; Grand Expert, Enzo Darío Campanella de Formosa; Grand Maître de Cérémonie, Eduardo Alfredo Morguenster, de Paraná, Entre Ríos et Grand Gardien Temple Interne, Fabián Cazón, Tucumán.

CHILI : La franc-maçonnerie participe exceptionnellement au serment de la nouvelle promotion des inspecteurs de la police judiciaire.

De notre confrère chilien granlogia.cl

Le Grand Maître, Sebastián Jans Pérez, a décerné la médaille de la Grande Loge du Chili à la promotion 2018-2021 « détective Felipe Antiqueo Cortés »

En présence du président de la République, Sebastián Piñera, et du directeur général de la police judiciaire, Sergio Muñoz, et de nombreux invités, 176 détectives ont été nommés lors d’une cérémonie solennelle, qui s’est tenue à l’école de police « Presidente Arturo Alessandri Palma ».  Les détectives sont intégrés en tant qu’officiers de la police d’enquête chilienne (PDI) après avoir fait leur serment devant leurs familles et le drapeau, un acte qui constitue l’une des étapes les plus importantes de la carrière policière, puisqu’il représente leur engagement solennel envers la société et la justice.

Le Grand Maître Sebastián Jans P., a déclaré que « cela a été un honneur de participer à une cérémonie qui met en lumière l’esprit formateur de l’École PDI, avec un groupe exceptionnel de diplômés, prêts à remplir leur serment nous en avons été témoins avec émotion. Une police professionnelle sera toujours une garantie pour notre société et l’avenir de la République. »

Cette année, la première ancienneté de la Promotion 2018-2021 correspondait au Détective Felipe Antiqueo Cortés, qui se distingue par ses qualités académiques et sa motivation.

La première décoration reçue par le détective Antiqueo Cortés était la médaille de la Grande Loge du Chili, une tradition maçonnique réalisée par le Grand Maître Sebastián Jans P.; De même, il a reçu le prix du ministère de l’Éducation, le prix du mérite académique du ministère de la Défense nationale, le prix du ministère des Affaires étrangères, le prix du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le prix du ministère public, le prix Honorable Chambre des députés, le prix suprême Prix ​​de la Cour de Justice, le Mérite du Sénat de la République, le Prix de la Direction Générale du PDI et la Médaille de l’Ecole des Enquêtes de Police, et la Décoration de Son Excellence Monsieur le Président de la République au « Diplôme de Chevalier ».

Les autorités représentant le pouvoir législatif, le pouvoir judiciaire et le ministère public, entre autres institutions, ont également assisté à la cérémonie.

Le Musée Français de la Carte à Jouer expose les Tarots Enluminés

Le temps d’une fabuleuse exposition, le Musée français de la Carte à Jouer vous propose un somptueux voyage dans le temps. Oubliez Paris, vous voilà propulsé dans la Florence du XVe siècle aux premières loges de la Renaissance italienne et convié à la cour des plus grandes cités aristocratiques de l’époque pour jouer une partie de cartes. Paré de vos plus beaux atouts, laissez-vous emporter par votre âme de joueur et par le raffinement d’un des plus anciens jeux italiens, à savoir le tarot. Rassurez-vous, initiés comme novices trouveront facilement leurs aises tandis que le musée prévoit en préambule une introduction aux règles du jeu ! À travers une sélection inédite de plus de 70 œuvres inestimables dont un exceptionnel et authentique Chariot du XVe siècle – pièce maîtresse du jeu –, l’institution isséenne dévoile toute la finesse de ces trésors enluminés aux figures colorées et aux fonds d’or estampés. Entourées des manuscrits de Pétrarque et d’un somptueux portrait lombard signé de la main de Pisanello, ces cartes, d’une grande fragilité, apportent autant de précisions sur la richesse des productions miniatures milanaises et florentines que sur la peinture italienne de l’époque. Les tarots enluminés du XVe siècle apparaissent dès lors sous un jour nouveau, constituant un important témoignage sur la circulation des modèles en Europe. Une fastueuse exposition en somme, mettant en scène de véritables chefs-d’œuvre de la Renaissance italienne à l’instar du tarot de « Charles VI », jusqu’ici peu montrés au public.

Le saviez-vous ?

Le mot « tarot » est identifié en France dans le Gargantua de Rabelais (1535), mais ses origines restent inconnues. Selon certains, il provient de l’italien tarocchi, dérivant de tara, une « perte de valeur » pour le joueur qui délaisse une carte de son jeu. D’autres pensent plutôt qu’il renvoie au « taroté », cette feuille dorée permettant d’imprimer un dessin sur de l’or. Une technique utilisée pour réaliser les premiers jeux de cartes de la Renaissance.

Infos pratiques :

Musée Français de la Carte à Jouer

Du 15 décembre 2021 au 13 mars 2022

16, rue Auguste Gervais, 92130 Issy-les-Moulineaux

Horaires : Ouvert du mercredi au vendredi de 11:00 à 17:00

du samedi au dimanche de 14:00 à 18:00

Fermé lundi et mardi

Tarifs : Billets expositions temporaires ; Plein : 5,20 € – Réduit : 3,90 € – Gratuit : – 26 ans

Source : https://www.arts-in-the-city.com/

Face à l’insécurité affective, une solution : un symbole !

Les suites d’un deuil, la vie après un divorce, s’organiser après un licenciement, assumer un diagnostic d’une maladie grave, voilà quelques situations pouvant générer une insécurité affective, elle-même capable de produire des signes cliniques variés comme des angoisses, des troubles du sommeil, un état dépressif, l’apparition de conduites addictives invalidantes et tant d’autres malaises. Bien souvent, le premier recours est dans l’ordre du symbolisme.

Si un soutien médical ou psychothérapique peut s’avérer indispensable, bien souvent, en particulier au début de l’apparition des troubles, spontanément les personnes concernées utilisent un symbole de protection.

Pour comprendre cette pratique, rappelons que dans la vie de tous les jours, chaque être humain se doit de satisfaire des besoins fondamentaux ; ceux-ci ont été formalisés dans les années 40 par le psychologue Abraham Maslow (1er avril 1908 – 8 juin 1970) et l’on a coutume de présenter ces besoins fondamentaux sous le nom de Pyramide des besoins de Maslow ; ce sont par ordre de priorité :

1 – Les Besoins physiologiques (manger, boire, dormir, respirer)

2 – Les Besoins de sécurité  (du corps, de l’emploi, de la santé, de la propriété…)

3 – Les Besoins d’appartenance et de soutien affectif  (amour, amitié, intimité, famille, sexe)

4 – L’Estime  (confiance, respect des autres et par les autres, estime personnelle)

5 – L’Accomplissement personnel  (morale, créativité, résolution des problèmes…)

Une des manières de satisfaire le besoin de sécurité affective se retrouve dans la fonction de la pensée symbolique dont on sait maintenant qu’elle apparaît dans la toute petite enfance.

Dans « La formation du symbole chez l’enfant », Jean Piaget décrit ce moment décisif du développement cognitif de l’enfant quand apparaît la capacité de symbolisation.

Tout se passe comme si la pensée symbolique permettait l’acceptation d’une distanciation affective grâce à la présence de l’objet symbolique.  Pour l’enfant, la distanciation affective concerne bien sûr essentiellement la mère et aussi le père. 

Dans les situations d’insécurité affective, la pensée symbolique favorise indirectement l’utilisation des symboles dits de protection qui ont aussi pour fonction de redonner confiance et de rassurer.

Les principaux symboles de protection :

Ils permettent de se protéger de l’insécurité affective ne serait-ce que d’une façon ponctuelle lors des crises d’anxiété ou d’angoisse liées à la solitude affective ressentie ; ils sont nombreux et variés, selon les usages, les cultures, les époques, les religions et je ne pourrai citer que les principaux. Dans la pratique religieuse catholique, la Mère Marie et certains saints sont invoqués, à l’aide d’ex-voto, pour rechercher une protection.

En Islam, la tristesse et l’angoisse provoquées par la solitude affective sont l’œuvre de Satan ; la protection sera acquise par la récitation d’une sourate ; dans ce cas, on voit bien que c’est l’écrit qui est le support symbolique !

Dans la pensée animiste, le trouble ressenti est lié à l’influence des djinns qui perturbent l’environnement du sujet ; la correction qu’effectuera le guérisseur sera basée sur l’utilisation d’objets symboliques utilisés comme objets sacrificiels et/ou comme éléments repoussoirs.

Bien que dans l’usage courant, certains emploient le terme de fétichisme pour désigner le recours aux objets de protection, le fétichisme recouvre une autre pratique mystique plus complexe dans laquelle le fétiche est une représentation d’un Dieu ; il s’incorpore dans le culte où il est parfois vénéré.

LE PARAPLUIE :

Les plus anciennes superstitions relatives au parapluie datent des premiers Égyptiens, pour qui cet objet, fabriqué avec art à l’aide de papyrus et de plumes de paon, était empreint de signification religieuse. Ces premiers parapluies n’étaient absolument pas destinés à protéger de la pluie (phénomène rare et véritable bénédiction dans l’Égypte aride), mais servaient de parasols contre l’implacable soleil qui sévissait toute la journée.

Les Egyptiens croyaient que la voûte céleste était formée par le corps de Nut, la déesse des cieux (3000 ans av-JC). Son corps arqué formait une sorte de pont au-dessus de la terre, ne touchant le sol que par l’extrémité des orteils et des doigts.

Les parapluies fabriqués par l’homme représentaient donc la déesse Nut en miniature, sous laquelle seuls les nobles étaient autorisés à s’abriter. L’ombre formée à l’extérieur par l’un de ces parapluies était sacrée et, pour le commun des mortels, le seul fait d’y pénétrer, même involontairement, était un sacrilège, un présage de mauvais augure. (Cette croyance était inverse chez les Babyloniens, qui considéraient comme un honneur de poser ne serait-ce qu’un pied dans l’ombre formée par le parasol du roi.)

Si l’ombrelle est un symbole solaire, le parapluie est associé à l’ombre , au repli sur soi et symbolise le besoin de protection, la crainte de la réalité, le manque de dignité et d’indépendance.

Emblème royal autrefois réservé à l’usage des princes et des rois, le parasol est en Asie le symbole du pouvoir souverain assimilé au pouvoir céleste : le dais représente le ciel, son manche l’axe cosmique auquel s’identifie le souverain.

De même l’atapatra des boudhistes est un symbole de royauté spirituelle.

Au Laos, le parasol sert de lien entre le ciel et l’homme et lors des funérailles on en place un au sommet d’une colonne pour permettre à l’âme de s’échapper vers le ciel.

En Inde, le parasol est l’insigne de la royauté et du Vishnou ;  les tantristes comparent les chakras situés le long de la colonne vertébrale à des parasols.

Assimilé au parasol, le baldaquin des musulmans est en rapport avec le paradis.

Dans la province française il était d’usage pour les grands-parents, durant la floraison des arbres, de faire vivre à leurs petits-enfants une allégorie de la relation à Dieu :  la mère ou la grand-mère plaçait  des fleurs dans une petite ombrelle que l’enfant devait vite mettre au dessus de sa tête ; ainsi les fleurs tombaient en pluie sur la tête de l’enfant et la mère ou la grand-mère expliquait qu’ainsi l’Esprit Saint lui accorderait sa protection ainsi qu’ un Don ! Ensuite l’enfant pouvait ramasser toutes les fleurs pour les mettre dans l’eau du bain.

LE FER A CHEVAL :

C’est devenu un classique porte-bonheur dont l’origine remonte à l’empire romain ; on dit que cette fonction n’est possible que s’il a été forgé à la main et s’il possède sept trous. D’autres légendes se sont greffées sur cet objet qui pour nous maçons peut être relié à la symbolique de Tubalcaïn avec l’influence de la Terre et du Feu..

LES GARGOUILLES :

Symbole puissant de protection, objet d’architecture utilisé pour évacuer l’eau des toits des églises à partir du XIIème siècle, la gargouille a été incorporée dans la symbolique par les compagnons bâtisseurs qui leur a donné un style très particulier par un travail de sculpture sur pierre ; le Mal représentant le « pire ennemi » dans la religion chrétienne, il fallait un moyen d’éloigner celui-ci des églises, Maisons de Dieu.

Les gargouilles ont ce but appréciable de faire fuir tout esprit malin ou être démoniaque, selon l’époque. Les gargouilles étaient donc les gardiens du Bien, et par extension des églises. Leur aspect terrifiant n’était visible en fait que pour rappeler à l’hérétique, au non-chrétien, aux ennemis de Dieu dans leur ensemble que la protection divine était déjà sur le bâtiment. La légende raconte que les gargouilles hurlaient à l’approche du Mal, qu’il soit visible (sorciers, magiciens, démons incarné) ou invisible.

LE LIERRE :

Symbole de protection pour les femmes, d’attachement jusqu’à la mort. Avec son feuillage toujours vert, l’éternité et l’immortelle renommée.

LE NOMBRE SEPT :

Le mystère ou la plénitude. Le sept a toujours eu une vertu magique, protection contre la mort.


Le MANTEAU
:

Qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il neige, le manteau est la protection nécessaire pour affronter les intempéries. Il est le plus important de tous les vêtements lorsqu’on est exposé aux aléas du monde extérieur. Dans les rêves, il représente donc la sécurité affective des amis ou de la famille. Parfois on le cherche ou on le porte, dans d’autres cas il est troué, usé ou décousu ; autant de symboles s’appliquant directement aux relations que l’on entretient avec ses proches.

Les SEINS :

Mamelles de la femme, les seins sont avant tout le symbole de la maternité : celle de l’Alma Mater qui viendra nourrir avec amour les enfants qu’elle a mis monde. Associés au stade oral et à l’allaitement (même si le biberon en est bien souvent devenu leur substitut), les «nichons» figurent également le lieu de refuge et de protection que constitue le giron maternel et familial où l’enfant viendra naturellement se «nicher». Gaïa, déesse de la Terre était dite «déesse à la large poitrine».

Dotée d’un large bassin (la fécondité) et d’une forte poitrine (la nourriture), la femme mythique demeure celle qui assumera pleinement son rôle de reproductrice.

Fortement érotisés de nos jours par la pensée masculine, ies seins concourent à l’ambivalence de la féminité. Gonflés de lait, plats, flasques ou tombants, ils traduisent en rêve notre rapport à la féminité et au giron maternel. Rêver de tétons mettra l’accent sur l’aspect nourricier et l’oralité. Notons que selon la symbolique traditionnelle droite/gauche (masculin/féminin), le sein droit concernerait les garçons et le sein gauche les filles.

LE BLEU :

Couleur divine, véhicule les impressions de vérité, immortalité, fidélité, chasteté, loyauté, justice, tolérance, équilibre, contrôle de soi, générosité, bonté.

Couleur de la communication, de la créativité et de la tranquillité. Identifié à l’air, ses attributs sont la spiritualité, la contemplation, la passivité.

Le bleu favorise également la méditation et le repos.

Le bleu clair est l’inaccessibilité, le merveilleux, l’évasion.

LE VERT :

Régénération spirituelle, espérance, dualité, renouveau, vengeance mais aussi vigueur sexuelle, besoin d’épanouissement, d’estime, de valorisation, de connaissance, charité, et par antinomie dégradation morale, folie et désespoir sont les symbole représentées par la couleur verte.

Son rapport évident à la nature fait d’elle la couleur de l’harmonie et lui permet de créer une ambiance rassurante, un sentiment de confort.

Lorsqu’elle est teintée de jaune (tel les yeux d’un serpent), ses attributs sont la putréfaction et une influence néfaste.

LA KHAMSA OU MAIN DE DIEU :

C’est un des rares symboles utilisés aussi bien par les chrétiens, les juifs et les musulmans (surtout chiites).

LES TALISMANS ET AMULETTES :

Ce sont des objets très simples, de différentes matières ( métal, bois, roche, par exemple) sur lesquels sont gravés des symboles et qui ont différentes fonctions selon ce qui est souhaité : fonction porte-bonheur, fonction de protection contre les mauvais esprits, etc.  Le symbole le plus utilisé semble être le pentagramme . Généralement, les talismans sont individualisés et réalisés spécialement pour un individu donné avec une fonction précise.

LES PENTACLES :  

Si les talismans sont très personnels, les pentacles sont habituellement plus anonymes ; ils sont le plus souvent inscrits dans un cercle ; leur attrait provient de la puissance symbolique du symbole utilisé : les plus connus sont les pentacles avec le caducée de Mercure ou avec la Svastika qui en magie blanche, symbolise l’image de la longévité, de la fortune et du bonheur, et en magie noire, la mort.

LES GRIS-GRIS :

D’une manière générale on peut dire, à la suite de Paul HAZOUME, que « le gri-gri est un symbole que la foi rend efficace« . Le gri-gri se porte sur soi ; il peut être placé dans un lieu particulier. Dans la pensée animiste, il y a une inter-relation entre le gri-gri et celui qui le porte ou à qui il est destiné , ce qui explique que son action peut être bénéfique ou maléfique.

En conclusion :

De par son mode d’émergence au monde, l’être humain fait très tôt l’expérience de la séparation affective source d’angoisse, d’anxiété et parfois de profonds désordres de la personnalité.

Progressivement, il constatera que, dans le monde adulte, l’insécurité affective devient permanente et qu’on peut « l’amadouer ».

Spontanément, chacun se rend compte de la possibilité d’utiliser certains symboles dont l’évocation est capable de ramener l’être inquiet ne serait-ce que momentanément, dans une situation de protection affective, source de repos de l’esprit.

J’aurai l’occasion dans d’autres articles d’aller un peu plus loin dans cette réflexion en abordant les concepts d’ UPC et de ZDC qui éclairent la permanence de l’utilisation des symboles.

Un vrai conte de Noël : IL ÉTAIT UNE FOI…

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Je vous parle d’un temps pas si lointain : 1989. Il y a 32 ans et dans mon esprit, ce souvenir authentique, c’est aujourd’hui !

Je pratique alors deux métiers : Psychanalyste hospitalier et DRH au laboratoire pharmaceutique Sanofi.

Trois matinées par semaine, j’apprends à communiquer avec les malades psychotiques à l’Hôpital Albert Chenevier à Créteil. Le psychiatre André Bourguignon (père de l’actrice Anémone), patron du service, lui, sait couramment, comme il dit,  « parler fou », avec ses patients. Il décode aussi leurs magnifiques réalisations picturales et m’associe à la recherche de sens. Je m’instruis beaucoup !

Dans ma fonction de DHR, j’ai, entre autres responsabilités, celle de l’imprimerie interne. Dix collaborateurs, dont cinq de confession musulmane avec pour cheffe Amina, une souriante marocaine, experte en reprographie. Un matin d’automne, elle vient dans mon bureau, l’air très embarrassé. Nous avons l’habitude de nous appeler par nos prénoms, une liberté relationnelle, rare à l’époque !

– Bonjour Amina, que se passe-t-il ?

– Bonjour Gilbert, je viens vous demander une faveur. Nous n’avons pas de  pièce ici pour prier, serait-il possible d’utiliser un coin isolé…

– Je veux bien, Amina, mais où ? Je vais réfléchir, on en reparle…

– Merci d’avance Gilbert, pour moi et mes collègues !

Je pense au seul local éventuel : le vestiaire. Le lendemain, je lui indique, plan du site en main, l’espace qui peut être utilisé. A condition que l’activité n’en pâtisse pas. La Direction Générale ne sera pas informée. C’est un pacte entre nous. Ses yeux brillent aussitôt de reconnaissance !

Je suis toutefois troublé. En visualisant en détail le plan du site avec elle, j’ai compris qu’Amina ne sait pas lire le français ! Incroyable, alors qu’elle manie des écrits toute la journée et exécute un travail impeccable ! Je l’appelle et, intrigué, lui fait part de mon constat. Cette fois, des larmes brouillent ses yeux. Elle m’explique qu’elle a repéré l’endroit et l’envers des lettres et ainsi n’a jamais de problèmes. Elle me supplie de ne pas la licencier. Je la rassure, il n’en est bien sûr pas question. Je lui propose de l’inscrire à des cours de français, par le biais de la formation, dans l’entreprise. Elle accepte mais surtout, me demande-t-elle, son mari, qui vient l’attendre chaque soir, ne doit pas le savoir. Je m’engage à ne rien dire. Deuxième pacte entre nous deux !

Amina m’indique régulièrement ses progrès en lecture. J’en suis ravi. Elle et ses collègues musulmans prient, aux heures qui leur conviennent, en toute discrétion. Les autres employés, mis dans la confidence, sont bienveillants et n’opposent aucune difficulté. Le secret est sous bonne garde à l’imprimerie! Je continue d’expérimenter les vertus du silence, comme en loge, où je demeure, précisément, selon l’aphorisme, « un éternel apprenti ».

La veille de Noël, un cocktail est organisé à l’imprimerie, selon la coutume annuelle. Avec et sans alcool. Une surprise pour moi : Amina, en son nom et celui de tous les collaborateurs m’offre un paquet couleur de fête et joliment ceinturé d’un ruban doré. Je devine un livre. L’emballage défait, je découvre son titre et un chevalier en illustration de couverture : L’égal de Dieu (de Alain Absire). Oh ! Je n’en demande pas tant, même en termes symboliques !

Avec la permission de son mari, notre invité, j’embrasse Amina. Elle fixe le livre, sourire aux lèvres, et je comprends que maintenant, elle lit le français. Nous échangeons tous les deux un regard complice en trinquant avec tout le monde. L’orangeade tutoie le champagne. Emu, oui, je le suis. Les bulles se coincent dans ma gorge !

En rentrant chez moi, dans le scintillement des lumières festives de la rue et sous les flocons de neige, une évidence me traverse : Au long d’une vie, on s’enrichit beaucoup plus de ses apprentissages que de ses expertises !

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Décembre 2021. Je viens de retrouver ce livre dans ma bibliothèque. J’ai l’impression de tenir en main le Coran et la Bible réunis en un seul ouvrage ! En cette période de Noël, je me prends à rêver !

Le vieux maçon & l’apprenti

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C’est un vieux maçon de 50 ans d’expérience maçonnique qui redevient jeune apprenti. Quelles sont les questions qu’il n’avait pas oser poser ? Qu’auraient pu être les réponses d’un vieux maçon,  attentif fraternel et apte à la transmission ?

Sous couvert d’un dialogue fictif et rétroactif cet ouvrage ne laisse de côté aucune interrogation. Quels sont les mots clés de la Maçonnerie ? quels sont ses objectifs

Est-ce une nouvelle religion ? une méthode de développement personnel ?

Y a-t-il un apprentissage intellectuel ? Pourquoi un langage symbolique ? Les initiés reçoivent-ils une « lumière » transcendentale qui en fait des élu sou comme en disent les romans à la mode sur Internet des « illuminati » ? Comment se vit la fraternité maçonnique et quelle infuence  aurait-sur l’humanité ?

L’AUTEUR

Jean-François Pluviaud artiste et poète a aussi co-dirigé la revue de la Grande Loge de France POINTS DE VUE INITIATIQUES. Il a publié de nombreux ouvrages dont :

Le fabuleux voyage maçonnique de celui  qui un jour devint Guibulum –  Critique de la raison maçonnique Vagabondage maçonniqueHeurs et malheurs du Grand ArchitecteLe territoire des maçons .

La Bible, un texte à explorer

La Bible est un ensemble de livres où chaque livre était nommé par le premier mot le commençant.

La Bible est présentée comme l’expression écrite et «historique» de valeurs traditionnelles, universelles et morales comme l’explique Marc-Alain Ouaknin, La bible de la mythologie au PARDES:

La saga historique que nous conte la Bible, recueil de textes anciens, longtemps désigné sous le titre d’Ancien Testament, et qu’aujourd’hui les savants ont coutume d’appeler la Bible hébraïque, ne doit rien à une quelconque révélation miraculeuse; elle est le brillant produit de l’intégration humaine. Elle a été conçue pour la première fois, en l’espace de deux ou trois générations, il y a environ 2600 ans. Elle prit naissance au sein du royaume de Juda. Cette saga épique (de la fin du VIIe siècle avant J.-C., du temps du royaume du roi Josias) se composait d’une collection, fabuleusement riche, de récits historiques, de souvenirs, de légendes, de contes populaires, d’anecdotes, de textes de propagande royale, de prédiction et de poèmes antiques. Bien que les premiers textes (certains psaumes et lamentations de cette saga) aient pu être rassemblés au cours de la période monarchique tardive, ou aussitôt après la destruction de Jérusalem, en 586 avant J.-C., la plupart de ces récits parait avoir été composée plus récemment entre le Ve et le IIe siècle avant J.-C., au cours des périodes perse et hellénistique, alors que pendant des siècles, l’inspiration divine et la véracité historique de la Bible ne faisaient pas l’ombre d’un doute. Elle était le socle des connaissances scientifiques, philosophiques et religieuses.

Pourtant à l’aube de l’ère moderne, à partir du XVIIe, des érudits, qui se consacraient à l’étude détaillée, littéraire ou linguistique de la Bible, s’aperçurent que les choses n’étaient pas aussi simples qu’elles le paraissaient. Ils finirent par se convaincre que, au moins pour ce qui concerne les cinq premiers livres, la Bible avait fait l’objet, au cours des siècles, de retouches, de remaniements et d’améliorations de la main de scribes et de correcteurs anonymes. De telle manière que, à la fin du XVIIIe siècle, bien des savants commençaient déjà à douter que Moïse ait pu jouer le moindre rôle dans la composition de la Bible; et étaient parvenus, par conséquent, à la conclusion qu’elle était l’œuvre exclusive d’auteurs plus récents. Autrement dit, les savants en vinrent petit à petit à la conclusion que les cinq premiers livres de la Bible  avaient été habilement mélangés et reliés par des scribes compilateurs, appelés «rédacteurs». La dernière de ces «rédactions» date de la période postexilique. Si au cours de ces récentes décennies, certains savants affirmaient que ces textes furent composés et publiés d’abord durant la période de l’union monarchique, puis pendant celle des royaumes d’Israël et de Juda (entre 1000 et 586 av. J.-C.), d’autres érudits, par contre, soutenaient que ces textes avaient été rassemblés et publiés par des prêtres et des scribes durant l’exil à Babylone et le retour en Israël (au cours des VIe et Ve siècles), voire plus tard, au cours de la période hellénistique (entre le IVe et le IIe siècle). Tous s’accordaient toutefois sur le fait que, loin de résulter d’une composition continue et sans couture, le Pentateuque était au contraire un patchwork, assemblé à partir de sources variées, et dont les diverses pièces furent écrites durant des circonstances historiques et dissemblables, pour exprimer un point de vue religieux ou politiques différents (Extrait de La Bible dévoilée, les nouvelles révélations de l’archéologie, par Israel Filkenstein et Asher Silberman).

Baruch Spinoza dans son Traité philosophico-politique, chap.9,  en démontre les incohérences historiques (écouter un extrait de son texte : <odysee.com/@Audiebant_Librorum:c/baruch-spinoza-trait-th-ologico:7> ou lire ce chapitre : <fr.m.wikisource.org/wiki/Traité_théologico-politique/Chapitre_9>).

Les cinq livres de la Thora sont «le nom du Saint, béni soit-il», selon l’expression de Ezra ben Salomon rapporté par Guershem Scholem. On retrouve un tel symbolisme chez Dante. En Paradis XXXIII, il sommo poeta utilise le symbole du Livre pour évoquer la Forme de toutes choses, laquelle est, dans l’Intellect divin, la similitude globale de la création : «En son fond (de la lumière divine) je vis que s’intériorisait, lié par l’amour, en un volume, ce qui par l’univers s’effeuille».

Pour Alain Marc Ouaknin, les Judéens en exil à Babylone (Mésopotamie) se sont intégrés (fidèle à leur tradition et loyal au peuple d’accueil), aussi les 11 premiers chapitres de la Genèse sont-ils les traces de manuels scolaires babyloniens. À cette occasion fut inventé un alphabet (caractères carrés) par Ezra, l’écriture appelée assyrienne (B achourit, ת י  ר שׁ  א  בּ , anagramme du mot Béréshit, ת י שׁ א ר בּ) fondée sur trois formes mères : le point, la ligne et le plan qui, en se combinant, donnent toutes les lettres. Le texte original était écrit par un seul mot de 304805 lettres, sans séparation et bien sûr sans les signes de cantillation (les lettres en hébreu sont des consonnes) qui donneront 79848 mots !

La Bible est nommée par les hébreux : Mikra, Thora, Tanak (Thora, l’instruction ; Nebiim, les prophètes ; et Ketoubim, les écrits).

L’Ancien Testament a été mis en corpus par les docteurs de la Loi vers l’an 90 et se divise en trois ensembles : Loi, Prophètes et écrits. La Loi ou Thora regroupe les cinq livres du Pentateuque (terme grec signifiant les cinq étuis renfermant les rouleaux correspondants), à savoir : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome.

Une étude attentive du texte a conduit la plupart des exégètes à penser que la Genèse n’est pas l’œuvre d’un seul auteur. Selon ce consensus, la Genèse est une compilation de trois documents indépendants. Parmi les documents inclus dans la Genèse, celui qu’on appelle la source J a un style chaleureux, terre à terre, incisif et appelle Dieu Yahvé (Jéhovah). La source E décrit un Dieu légèrement plus lointain appelé Élohim. La source P est plus formelle et aborde des sujets sacerdotaux, tels que des généalogies et des dates spécifiques. Chacun de ces documents se base sur des traditions anciennes qui ont été soigneusement préservées. Pour Maïmonide, le message de la Genèse consiste en lois universelles de la physique dont l’étude conduit, comme Abraham, au Dieu unique : <academia.edu/36128120>.

Le Pentateuque comprend 400945 lettres, chiffre donné par certains docteurs juifs (les Massorètes), 1820 fois le tétragramme (יהוה) alors qu’Adolph Grad en dénombre 391300, soit 15050 fois le susdit Nom.

Les Prophètes regroupent les prophètes antérieurs (Josué, Juges, Samuel et les Rois) et les postérieurs (Isaïe, Jérémie, Ézéchiel et les douze petits prophètes, ainsi appelés parce que leurs livres sont courts). Les écrits regroupent les Psaumes, poèmes chantés, louanges, prières et instructions, et des textes incorporés tardivement comme le Livre de Job, le Cantique des Cantiques et les Chroniques (les Paralipomènes, considérés comme un supplément aux Livres des Rois).

La Mishnah juive est un commentaire halakhique (légal) à caractère normatif, visant les modalités de la mise en pratique des 613 mitzwot (« recommandations ») qui sont éparses dans la Torah et qui forgent l’éthique, le comportement et la vie quotidienne des Juifs observants. Les commentaires et discussions des prescriptions de la Mishnah, forment la Guémarah (qui a pris, historiquement deux colorations : l’une, courte dite de Jérusalem (mediterranee-antique.fr/Fichiers_PdF/PQRS/Schwab/Talmud_01.pdf), l’autre bien plus longue, dite de Babylone).

L’ensemble de la Mishnah et d’une Guémarah forment un Talmud

En se défaisant de ses liens avec le judaïsme, l’église romaine s’éloigne de la Septante qu’elle nomme Ancien Testament et entreprend de rédiger une œuvre nouvelle, le Nouveau Testament.

Le Nouveau Testament comprend les quatre évangiles (le mot évangile n’apparaît qu’au XVIe siècle), les Actes des apôtres, les épîtres catholiques, les épîtres de Paul et l’Apocalypse. Malgré leur attribution, les évangiles sont des textes anonymes. Celui de Marc fut écrit entre  65 et 70, les textes de Luc et de Mathieu entre 80 et 85, celui de Jean entre 90 et 95. Chouraqui écrit : «le génie de Jean consiste justement à employer le grec pour exprimer le mystère d’une vision hébraïque. Il y réussit en créant une langue nouvelle, sorte d’hébreu-grec où le ciel hébraïque se reflète dans un miroir hellénique.»

Ces évangiles furent rédigés sur des codex, objet rectangulaire avec des pages séparées, composés de plusieurs cahiers reliés ensemble. En cela, le format du Nouveau Testament se distingue de celui des textes religieux précédents juifs qui se présentent encore sous forme de rouleaux. La plus ancienne Bible latine connue est le Codex Amiatinus datée de la fin du VIIe siècle. 

  • Les apocryphes: comme leur nom l’indique, sont des livres qu’on a mis de côté pour les cacher (απόκρυψη). Le terme à l’origine ne se rapporte pas à l’authenticité d’un livre, il ne suggère pas que ce livre est de moindre valeur religieuse que les autres; bien au contraire l’idée est celle d’un trésor qu’on met à l’abri, le mot semble se référer à une littérature ésotérique (apocalyptique souvent) qui ne doit pas être accessible aux non-initiés: ainsi on connaît un Livre sacré secret de Moïse. Le terme finit toutefois par prendre chez Origène un sens péjoratif et désigne des livres d’importance secondaire et sujets à caution, qu’il oppose aux testamentaires.
  • Les deutérocanoniques: c’est l’appellation catholique qui a été donnée tardivement (depuis Sixte de Sienne, au XVIe  siècle) aux livres ou aux passages de livres qui ne figurent pas dans le canon hébreu; ces livres font partie de la Bible catholique depuis le concile de Trente.
  • Les pseudépigraphes: ces livres sont peut-être à distinguer des apocryphes surtout par leurs dates de composition et par leur souci eschatologique qui vient se substituer à l’inspiration prophétique qui a cessé après la disparition des derniers prophètes, Aggée, Zacharie et Malachie. Ces écrits apparaissent en effet à la fin de l’époque hellénistique et se multiplient à l’époque romaine.

campusprotestant.com/video/quelle_est_lorigine_des_textes_bibliques/

Comme l’Ancien Testament, le Popol-Vuh, le texte sacré des anciens Mayas-Quichés, parle d’un Paradis Perdu et de la Connaissance dont l’humanité fut  exclue. Il fait aussi, comme la Torah, un récit très précis d’une grande catastrophe, analogue au Déluge, et qui serait survenue sur Terre à l’époque des anciens Mayas. Enfin, comme le Livre des Morts et les Textes des Pyramides de l’Egypte antique, il explique la réincarnation des morts en étoiles.

La Bible n’a aucune valeur religieuse ou dogmatique en Franc-maçonnerie; sa présence s’explique par le fait que les fondateurs de celle-ci (XVIe-XVIIIe siècle) construisaient toute leur vie morale sur la base de ce Texte et, surtout, expliquaient le monde et son histoire à travers l’écriture sainte, souvent prise au premier degré et sans recul par rapport aux sciences. Nulle part, les anciens procès-verbaux de la Grande Loge d’Édimbourg remontant à 1598, ni ceux de la loge Saint Mary’s Chapel en 1599, ni ceux de la mère Loge de Kilwining n° 0 (1642), n’indiquent qu’il y ait eu une Bible dans le matériel de la Loge. Les Old Charges britanniques terminent leur exposé par la mention du serment que devaient prêter les nouveaux reçus «by the Content of this Book» (Sloane Ms N° 3848 de 1646). Pourtant, la première référence indubitable sur la présence de là Bible figure en 1534, sur le Manuscrit Colne n° 1. La bible n’était utilisée (ouverte ou fermée ?) que pour les serments avant que la Grande Loge dite des «Antients», anglo-irlandaise, ne l’expose, vers 1760, ouverte sous l’équerre et le compas, lors de toutes les tenues (Three Distinct Knocks, 1760).

Dans un pays catholique comme la France, où la bible était réservée aux clercs et à la vie liturgique, les rapports de la police parisienne précisent que «Le Saint évangile de Jésus-Christ selon Saint-Jean» était exposé en loge (perquisition du 7 juin 1745, rapportée par Pierre Chevallier dans La première profanation du temple maçonnique ou Louis XV et la fraternité  1737-1755 p. 89). Lors de la révision des rituels par la chambre des grades du GODF, en 1784-1785, la bible disparut et fut remplacée par le livre des Constitutions (l’évangile de Jean restera présent au RER, suivant en cela l’exemple allemand). C’est l’édition de 1612 de la version autorisée de la Sainte Bible King James qui doit reposer ouverte sur l’autel dans les loges nord-américaines.

Frontispice Bible King James

La Bible apparaît souvent comme la «mémoire de l’Ordre», et l’écrasante majorité des rituels modernes et des personnages y font référence ; au degré d’apprenti, par exemple, avec le roi Salomon, le Temple de Jérusalem,  le nom des colonnes, Jean et son évangile…

Dans les loges traditionnelles ou spiritualistes, la Bible, Volume de la Loi sacrée (ou de la Sainte Loi), présente sur l’autel ou sur le plateau du Vénérable avec l’équerre et le compas, forment ce qu’on appelle souvent les trois grandes lumières de la Franc-maçonnerie.

Même si la coutume s’est perdue dans la plupart des ateliers de la GLNF, il est toujours d’usage, dans les Loges américaines, d’offrir une Bible dédicacée par tous les Frères présents aux candidats nouvellement élevés au grade de Maître Maçon.

Mais le «biblisme» n’est pas seul en cause. Au XVIIIe siècle, il interfère avec la Kabbale que l’on connaissait assez bien depuis la Renaissance, l’alchimie la plus traditionnelle, une tradition d’ésotérisme chrétien qui pouvait remonter au Moyen âge, les légendes chevaleresques imaginées par Andrew de Ramsay et templières introduites par Hund, la théosophie de Martinès de Pasquallis et de Claude Louis de Saint-Martin. Pour une approche plus détaillée, lire le texte La Bible et les francs-maçons de Daniel Ligou : <evangile-et-liberte.net/elements/numeros/160/cahier.html> et     <evangile-et-liberte.net/elements/numeros/164/cahier.html#3>.

Pour consulter la Bible hébreu/français: <mechon-mamre.org/f/ft/ft0.htm>.

Et pour comprendre les milieux bibliques, visionner les conférences et cours au Collège de France par Thoma Römer : <college-de-france.fr/site/thomas-romer/_course.htm>.

La Bible dite «maçonnique», éditée par Jean Vitiano, qui sera expédiée en 1957 à toutes les loges, était dotée d’une Introduction au Volume de la Loi sacrée de sept pages expliquant et justifiant l’utilisation de la Bible pour le travail maçonnique : «La Bible est, en effet, un grand livre, aussi grand que le monde, contenant entre ses feuillets tout ce qui est propre à symboliser le fini et l’infini, le contingent et le permanent, la matérialité la plus profonde comme la plus haute spiritualité et pour s’exprimer simplement, toute la terre en même temps que tout le ciel

La Bible des alchimistes est la Table d’émeraude.


 

Plus de lumière en Maçonnerie ! Les décorations de Noël vues par les Francs-Maçons aux USA

Par Christopher Hodapp (NDLR : auteur de Freemasons For Dummies, « La Franc-Maçonnerie pour les Nuls »)

Caravane aluminium de Christopher Hodapp

Notre caravane annuelle en route vers le sud de la Californie pour rendre visite à ma famille est en plein mode vacances cette semaine, comme vous pouvez le deviner à notre décor de Noël en aluminium. En parcourant Reddit aujourd’hui, je suis tombé sur deux temples maçonniques ornés de décorations festives pour les fêtes. C’est un moyen relativement peu coûteux (et réutilisable chaque année) d’attirer l’attention sur votre temple.


Mount Ararat Lodge à Bel Air, Maryland 

Le Mount Ararat Lodge de Bel Air, dans le Maryland (ci-dessus), affirme avoir 50 000 lumières de Noël scintillantes qui décorent son bâtiment, soit plus que l’arbre du Rockefeller Center à New York, et plus de deux fois plus que la maison de Clark W. Griswald.

Trinity Lodge 163 à Newport, Kentucky,

En 2017, l’historique St. John’s Lodge No. 1 à Mountain Lakes, NJ, a participé au Christmas Home Tour. Si votre temple maçonnique est un tant soit peu historique, importante d’un point de vue architectural ou tout simplement située dans un quartier où se déroulent ces types de visites, organisez une journée portes ouvertes afin que la communauté ait la possibilité de venir découvrir ce que nous faisons et ce que nous représentons. Offrez peut-être du café, du cidre et du chocolat chauds au public pour lui permettre de se reposer de ses pérégrinations dans le froid.

Le Masonic Park and Youth Camp de Tampa, en Floride

Le Masonic Park and Youth Camp de Tampa, en Floride organise chaque année un spectacle de lumières pour les fêtes. Et de nombreuses maisons de retraite maçonniques d’État décorent leurs campus avec des jeux de lumières nocturnes.

Votre loge ou votre temple maçonnique font-ils quelque chose de spécial pour la période des fêtes de Noël ? Transmettez-le et je mettrai ce message à jour. Envoyer à hodapp@aol.com

Posté par Christopher Hodapp le lundi 20 décembre 2021

Source :  https://freemasonsfordummies.blogspot.com/

ESPAGNE : Quel est l’âge pour frapper à la porte du Temple ?

Source : newsletter de la Grande Loge d’Espagne

Y a-t-il un âge limite pour entrer dans la maçonnerie ?

La question devait être posée, 65 y Más, le journal des anciens l’a fait. Les réponses ne manquent pas d’intérêt.

« Il n’y a pas d’âge pour frapper à la porte de la Franc-maçonnerie, mais il est vrai que l’âge compte »

a répondu notre Grand Inspecteur Pavel Gómez del Castillo, car celui qui frappe à la porte de la Maçonnerie

« est quelqu’un qui est en train de construire sa propre identité. Il sent qu’il lui manque quelque chose « 

Et cela se passe surtout à deux moments :

« Quand on commence sa vie d’adulte, après avoir fait une série de choix sur ce que va être notre vie »

ou

« à la fin de toute une vie professionnelle, avec les enfants déjà élevés, quand vous découvrez que vous approchez des 65 ans et que vous avez une vie à vivre, un monde à construire et beaucoup de choses à savoir sur vous-même ».

Dans sa conversation avec 65 y Más, notre Grand Inspecteur a défini le travail que nous faisons dans nos Loges comme

« un moyen d’être de plus en plus vertueux dans notre pensée, dans notre comportement et dans nos relations avec les autres. Au fond, c’est un endroit où nous pouvons nous transformer positivement. Plusieurs fois, nous avons des conversations entre nous dans lesquelles nous constatons que ce sont les autres qui doivent reconnaître ce changement. Si notre famille, nos amis et nos collègues n’ont détecté aucun changement en nous, alors cela signifie que nous ne changeons rien »

a-t-il ajouté.

Concernant les rites maçonniques.

« Il existe de légères différences entre eux et la plupart datent du XVIIIe siècle. Dans tous les cas, nous pouvons visiter des loges avec des rites différents du notre, cela ne nous sépare pas « parce que » la maçonnerie, dans aucun de ses rites, nous fait nous demander qui nous sommes et quel est l’idéal que nous avons de nous-même, cela nous fait questionner à quel point nous sommes proche ou loin de l’atteindre, ce qui manque ou ce qu’il nous reste à parcourir pour être la personne que nous voulons être. La maçonnerie ne vous dit pas comment nous devrions être. Elle nous fait poser les bonnes questions sur la distance ou la proximité de nos objectifs »

a-t-il expliqué.