La nouvelle plaque en pierre de la loge maçonnique d’Herford montre : La loge écossaise « Thistle & Saltire » a trouvé ici un nouveau Temple. Le nom fait référence aux symboles écossais du chardon et de la croix de Saint-André.
L’inauguration officielle de la nouvelle pierre au siège de la loge avec l’inscription du nom de la loge a eu lieu lors d’une cérémonie interne à la Loge.
Selon leurs propres déclarations, les francs-maçons sont une association éthique qui s’engage essentiellement en faveur des idéaux de tolérance, de charité et d’humanité et s’efforce de promouvoir le développement personnel de ses membres de manière apolitique et religieusement neutre afin d’avoir un impact positif. impact sur la société.
L’association séculaire a une tradition à Herford : la maison de loge classée se dresse depuis 1899 au milieu de la ville au siège de la loge et abrite aujourd’hui six autres loges germanophones et anglophones (ndlr : franc-maçon indépendant sans association).
Un tablier de franc-maçon écossais. Photo de : Masonic Lodge
Seule loge en Allemagne avec des rituels écossais
Le secrétaire de la loge, Stewart Sandeman, explique la particularité de la loge maçonnique anglophone « Thistle & Saltire » : « Notre loge est la seule en Allemagne à pratiquer en anglais selon le rituel écossais. Même si le berceau de la franc-maçonnerie internationale se trouve dans les îles britanniques, il existe de légères différences entre les loges maçonniques anglaise et écossaise.
Le contenu vise toujours à transmettre des vertus importantes et à aider à développer la personnalité afin de soutenir les adultes dans le développement de leur caractère, mais il y a aussi quelques nuances typiquement écossaises, a déclaré le secrétaire de la loge.
Stewart Sandeman est secrétaire du Thistle & Saltire Lodge. Photo de : Masonic Lodge
Scottish Lodge accepte l’invitation de Herford
Jusqu’à présent, la Loge maçonnique écossaise avait tenu ses réunions dans divers endroits d’Allemagne, mais après avoir loué à plusieurs reprises les locaux à Herford, la confrérie a décidé d’accepter l’invitation des autres frères et sœurs basés à la Loge et a installé sa base entièrement à Herford.
C’est avant tout pour des raisons pratiques, explique Stewart Sandeman : « Beaucoup de nos membres sont recrutés parmi d’anciennes familles de militaires ou de personnes liées à l’armée du Rhin et ont trouvé leur nouveau foyer en Westphalie orientale. Il y a donc de nombreuses familles écossaises à Herford et dans les environs qui connaissent la franc-maçonnerie depuis leur pays d’origine britannique, où elle est beaucoup plus répandue qu’en Allemagne.
La Loge accepte de nouveaux membres
Cependant, la franc-maçonnerie n’est pas seulement accessible aux Écossais ou aux anciens militaires. La loge « Chardon & Sautoir » est ouverte à toute personne intéressée par la Franc-Maçonnerie, ses valeurs et ses vertus.
Il accepte les hommes de toutes nationalités, mais ils parlent relativement bien anglais ou écossais. Toute personne intéressée peut nous contacter par e-mail à ec@ts1040.de
De notre confrère suisse rts.ch – Propos recueillis par Pietro Bugnon/asch
« La franc-maçonnerie n’a rien à cacher, on ouvre grand nos portes »
Guillaume Trichard »
Invité dans La Matinale de la RTS, Guillaume Trichard, grand Maître du Grand Orient de France, explique que la franc-maçonnerie a avant tout pour but de rendre ses membres « des hommes et des femmes meilleurs ». Pour ensuite faire rayonner leurs actions dans la société.
Le Grand Orient de France, fondé en 1728, est la plus ancienne obédience maçonnique française. Si la franc-maçonnerie suscite beaucoup d’interrogations, Guillaume Trichard rappelle que la discrétion ne porte que sur l’identité de ses membres.
« Pour le reste, le Grand Orient de France, comme beaucoup d’obédiences maçonniques, ouvre grand ses portes. Nous avons lancé depuis plusieurs années une politique d’extériorisation et de communication très importante. En réalité, nous n’avons rien à cacher. »
« Lors des Journées européennes du patrimoine, nous ouvrons nos temples. Les hommes et les femmes peuvent venir les visiter », explique-t-il.
Se défendant de tout mystère, il rappelle que les rituels « sont connus, téléchargeables sur internet, achetables dans les librairies en ligne ». Pour le grand Maître, « en réalité, le vrai secret, c’est le secret intime de sa propre initiation. Pour le reste, il n’y a absolument rien à cacher ». « Nous sommes une communauté d’hommes et de femmes de bonne volonté, qui ont simplement envie de travailler sur eux-mêmes, d’édifier leur propre temple intérieur, de devenir des hommes et des femmes meilleurs. »
Réflexions sur la précarité
Guillaume Trichard explique que cette introspection doit ensuite servir au plus grand nombre. « En devenant des hommes et des femmes meilleurs, on a l’ambition de rendre ensuite la société meilleure. » La franc-maçonnerie, dit-il, peut aider une République « malade » qui « souffre d’un certain nombre de maux ». Il cite les valeurs de laïcité, de démocratie, de justice sociale, qu’il estime menacées.
« Il n’y a pas aujourd’hui d’obédience qui aurait cette capacité à changer la face du monde en appuyant sur quelques boutons »
Guillaume Trichard
« Et je crois que ce travail a été lancé tout au long de cette année. On a eu beaucoup de réflexions sur le sujet de la dignité humaine. Nous avons organisé beaucoup de conférences sur le thème de la précarité étudiante, des travailleurs pauvres, des millions de Françaises et Français qui vivent sous le seuil de pauvreté, du mal logement. Quand je disais qu’il fallait réparer la République, c’est parce que j’avais une conviction, c’était celle de la montée des populismes. »
« Le plus vieux laboratoire d’idées »
La question de l’influence de la franc-maçonnerie sur la société et la politique revient souvent. Guillaume Trichard nuance: « Je dirai d’abord que la franc-maçonnerie inspire. Elle inspire comment? Elle inspire par le travail de ses membres. En réalité, ce n’est pas la franc-maçonnerie qui influence telle ou telle entité. »
« Ce sont des francs-maçons, frères et sœurs qui, par leur action incessante en dehors du Temple, s’investissent dans des associations, dans des ONG, dans des syndicats, dans des partis politiques, se présentent aux élections et travaillent à cette amélioration de la société. En réalité, évidemment, c’est ça la véritable influence. Il n’y a pas aujourd’hui d’obédience qui aurait cette capacité à changer la face du monde en appuyant sur quelques boutons. »
Guillaume Trichard décrit volontiers le Grand Orient comme « le plus vieux laboratoire d’idées ». Mais au-delà de ça, « nous sommes avant tout une fraternité. Ce qui fait le cœur de notre engagement, c’est bien l’exercice et la pratique de la fraternité entre nos membres et de la solidarité avec nos frères et nos sœurs en humanité ».
Et de conclure:
« Nous considérons les hommes et les femmes sur la Terre comme étant nos frères et nos sœurs, et donc nous devons leur venir en aide et nous le faisons à travers un certain nombre d’actions. »
NOMMÉ AUSSI « CHAMBRE DES RÉFLEXIONS ». LE CABINET DE RÉFLEXIONS SEMBLE AVOIR ÉTÉ UTILISÉ À PARTIR DE 1735, INSPIRÉ PAR DES SYMBOLES ALCHIMIQUES.
Il y a quelques mois, notre Soeur Solange Sudarskis nous avait gratifié d’une série d’articles sur ce symbole du Cabinet de réflexion. Vous trouverez ci-dessous les liens pour les redécouvrir. En attendant, le Frère François Morel nous offre ce dessin humoristique qui est une exclusivité 450.fm
Ce samedi 29 juin 2024 marquera la deuxième édition des Estivales Maçonniques en Pays de Luchon (EMPL). Après le succès de la première édition en 2021 et une conférence publique en 2022, cette année, l’événement revient avec une journée dédiée à l’exploration du thème « Franc-Maçonnerie : le mythe des origines ? Templiers-Cathares-Compagnonnage-Rose+Croix ».
Organisée dans le cadre majestueux du Casino de Luchon et de son théâtre historique, cette manifestation promet d’être un moment d’apprentissage, de découverte et de réflexion profonde. Pour en savoir plus sur les préparatifs et les attentes, nous avons interviewé l’équipe de bénévoles organisateurs.
450.fm : Qu’est-ce qui vous a motivé à organiser cette deuxième édition des Estivales Maçonniques en Pays de Luchon ?
Les organisateurs : Nous avons été profondément encouragés par le succès, au sortir de la pandémie, de la première édition en 2021 et par l’intérêt croissant pour la franc-maçonnerie et ses origines. Notre motivation principale est de créer un espace où les gens peuvent explorer des thèmes historiques et spirituels dans un cadre convivial et enrichissant. Cette année, le thème de l’origine des mythes de la franc-maçonnerie nous semblait particulièrement pertinent et fascinant.
Olivier Cébe
450.fm : Quels sont les principaux défis que vous avez rencontrés dans l’organisation de cet événement ?
Les organisateurs : L’organisation d’un événement de cette envergure comporte toujours des défis logistiques, notamment la coordination des conférenciers, la gestion des lieux historiques comme le théâtre du Casino de Luchon, et la promotion de l’événement pour attirer un large public. Nous avons également dû nous adapter aux diverses contraintes sanitaires et administratives.
450.fm : Quelles sont vos attentes pour cette édition et quel impact espérez-vous qu’elle aura sur les participants ?
Les organisateurs : Nous espérons que les participants repartiront avec une compréhension plus profonde des origines et des mythes entourant la franc-maçonnerie. Notre objectif est d’offrir une expérience enrichissante qui suscite la curiosité et encourage les discussions. Nous souhaitons également renforcer les liens communautaires et promouvoir la culture et l’histoire dans notre belle région.
450.fm : Comment avez-vous choisi les conférenciers et les thèmes abordés cette année ?
Les organisateurs : Nous avons choisi des conférenciers renommés dans leurs domaines respectifs, qui peuvent apporter des perspectives variées et approfondies sur les thèmes abordés. Le catharisme, les Templiers, le compagnonnage et la Rose-Croix sont des sujets qui captivent l’imaginaire et l’intérêt de nombreuses personnes.
Les conférenciers prestigieux sont Olivier Cèbe, directeur des Cahiers d’Études Cathares et historien de l’art, spécialiste des courants de pensée au Moyen Âge et à la Renaissance, pour le catharisme ; Roger Dachez, médecin, universitaire et président de l’Institut Maçonnique de France, pour les Templiers ; Jean-Michel Mathonière, essayiste et historien spécialisé dans l’étude des compagnonnages, pour le compagnonnage et Henri-Étienne Balssa, ancien consultant dans le domaine de la santé et passionné d’histoire des sociétés secrètes, pour les Rose+Croix. Nous voulions offrir un programme riche et diversifié qui pourrait satisfaire un large éventail de participants.
450.fm : Pouvez-vous nous parler des partenariats et des soutiens que vous avez reçus pour cette édition ?
Les organisateurs : Nous avons eu la chance de bénéficier du soutien de Franc-Maçonnerie magazine et de votre journal numérique, ainsi que de divers partenaires locaux comme la librairie Au Cœur à l’Ouvrage et le Groupement International de Tourisme et d’Entraide (GITE). Ces partenariats sont essentiels pour la réussite de l’événement et nous sommes reconnaissants pour leur engagement.
Roger Dachez
450.fm : Quelles sont les activités prévues en dehors des conférences ?
Les organisateurs : En plus des conférences, nous avons prévu des moments de convivialité comme des pauses-café et des discussions informelles, permettant aux participants d’échanger et de se rencontrer. Il y aura également des stands de livres et de documentation pour ceux qui souhaitent approfondir les sujets abordés. Mais aussi de nombreux auteurs du grand sud-Ouest en dédicace.
Jean-Michel Mathonière
450.fm : Comment voyez-vous l’évolution des Estivales Maçonniques en Pays de Luchon dans les prochaines années ?
Les organisateurs : Nous espérons que les Estivales deviendront un rendez-vous incontournable pour tous ceux qui s’intéressent à la franc-maçonnerie, également appelée art royal, à l’histoire, à la culture et à la spiritualité. Nous aimerions diversifier encore davantage les thèmes et les intervenants pour toucher un public toujours plus large.
Henri-Étienne Balssa
Nous vous invitons chaleureusement à rejoindre les Estivales Maçonniques en Pays de Luchon le 29 juin 2024 pour une journée riche en découvertes et en échanges. Ce rendez-vous exceptionnel dans le cadre prestigieux du théâtre du Casino de Luchon promet d’être un moment inoubliable de culture et de fraternité. Venez nombreux pour partager cette expérience unique et approfondir vos connaissances sur la franc-maçonnerie et ses mythes fondateurs. À ce samedi, au cœur des Pyrénées !
Infos pratiques
Samedi 29 juin 2024, de 9h à 18h – Entrée libre et gratuite/Pour tout public
Casino et théâtre, Place Richelieu – 31110 Bagnères-de-Luchon
Pour toute demande de renseignements complémentaires, n’hésitez pas à contacter l’équipe des EMPL par courriel
Théâtre, dit à l’italienne et de style Napoléon III – Espace de spectacle moderne et confortable avec 262 places assises dont 6 pour des personnes à mobilité réduite.
L’été est la saison idéale pour redécouvrir des classiques littéraires et se plonger dans des récits captivants.
Photo site Culture Déconfiture
Parmi ces trésors, nous vous proposons La Soutane rouge de Roger Peyrefitte, un roman qui dévoile les coulisses intrigantes et souvent controversées du Vatican.
Avec son style mordant et satirique, Roger Peyrefitte nous entraîne dans un univers où les ambitions personnelles et les luttes de pouvoir – comme en franc maçonnerie ? – se mêlent aux intrigues ecclésiastiques. À travers cette note de lecture, explorons ensemble les thèmes et les critiques qui font de La soutane rouge une œuvre incontournable pour les amateurs de littérature provocatrice et réfléchie.
Bref portrait d’un écrivain polémiste
Roger Peyrefitte (1907-2000) est un écrivain, diplomate et essayiste français. Né à Castres, il étudie à l’École libre des sciences politiques et entame une carrière diplomatique. Il quitte cette carrière après avoir été impliqué dans un scandale en Grèce et se consacre entièrement à l’écriture.
Roger Peyrefitte en 1947 – Source studio Harcourt
Il est connu pour ses œuvres souvent provocatrices et satiriques, qui abordent des sujets tabous comme l’homosexualité, la politique et la religion. Parmi ses ouvrages les plus célèbres figurent Les Amitiés particulières (1944), qui lui vaut le prix Renaudot, Les Fils de la Lumière (Éd. Flammarion, 1961) qui explore l’univers de la franc-maçonnerie, révélant ses secrets, ses rituels et son influence à travers une analyse détaillée et souvent critique et La Soutane rouge, un roman qui critique l’Église apostolique, catholique et romaine qui explore les intrigues au sein du Vatican. Objet de notre note de lecture…
La Soutane rouge se déroule principalement au Vatican et décrit les coulisses de l’Église catholique à travers les yeux du personnage principal, un jeune prêtre ambitieux. Le roman se concentre sur les intrigues politiques, les ambitions personnelles et les luttes de pouvoir au sein de la hiérarchie ecclésiastique. Le titre fait référence à la couleur de la soutane portée par les cardinaux, symbolisant le sang des martyrs mais aussi, selon Peyrefitte, les passions et les conflits internes qui animent le clergé.
Drapeau du Vatican
Avant d’aborder les personnages principaux, commençons par les différents thèmes.
Le roman est une critique acerbe de l’Église catholique, dénonçant son hypocrisie, ses intrigues politiques et la corruption qui règne au sein du Vatican. Peyrefitte décrit un univers où les ambitions personnelles et les luttes de pouvoir prévalent souvent sur les valeurs spirituelles.
Le personnage principal, un jeune prêtre, est dépeint comme étant prêt à tout pour gravir les échelons de la hiérarchie ecclésiastique. Cela inclut manipulations, alliances stratégiques et compromissions morales. Le roman met en lumière comment l’ambition peut corrompre même ceux qui sont censés être des guides spirituels.
Armes du Vatican
Divers personnages secondaires, tels cardinaux et évêques, représentent la diversité des caractères au sein de l’Église, allant de l’ascète pieux à l’intrigant machiavélique.
Le réseau de relations du jeune prêtre, incluant amis et ennemis soit des alliés et des rivaux, est crucial pour le développement de l’intrigue
Comme dans plusieurs de ses autres œuvres, l’auteur aborde le thème de l’homosexualité, un sujet tabou à l’époque, en soulignant les relations cachées et les tensions sexuelles au sein du clergé. Le roman expose l’hypocrisie de l’Église face à la question de la sexualité.
Le ton du roman est souvent satirique, Roger Peyrefitte utilisant l’humour pour accentuer les contradictions et les absurdités qu’il perçoit dans l’institution ecclésiastique. Les personnages sont souvent caricaturaux, représentant des archétypes de la corruption et de l’hypocrisie.
En termes d’analyse littéraire, nous constatons que le style de l’auteur est mordant et direct, utilisant un langage riche et imagé pour dépeindre les intrigues complexes du Vatican. La narration est souvent ironique, soulignant les contradictions internes des personnages et de l’institution qu’ils servent.
Le roman est structuré de manière linéaire, suivant la progression du jeune prêtre dans sa quête de pouvoir. Les chapitres sont courts et dynamiques, chaque scène apportant une nouvelle dimension à l’intrigue.
La soutane rouge est un symbole puissant dans le roman, représentant à la fois le martyre et le pouvoir. D’autres symboles, comme les lieux sacrés du Vatican, sont utilisés pour accentuer les contrastes entre les idéaux spirituels et les réalités terrestres.
Représentation symbolique de la Mafia par la pieuvre même décapitée, la pieuvre conserve un bon nombre de ses tentacules en activité.
KGB – Devise Loyauté au Parti, loyauté à la Patrie
Et comment ne pas évoquer dans son roman – bien qu’ajoutant à son intrigue Mafia et K.G.B. – la façon dont Roger Peyrefitte évoque une organisation secrète appelée la loge Q 3. Cette loge est inspirée de la véritable loge P2 (Propaganda Due), une société secrète italienne – dépendant de 1945 à 1976 du Grand Orient d’Italie –, et qualifiée de loge « noire » ou loge « clandestine » dont l’existence était illégale – au regard de la constitution italienne interdisant les loges secrètes et l’appartenance de représentants de l’État à des organisations secrètes – de 1976 à 1981.
La P2, surtout connue pour ses activités pendant la période où Licio Gelli était à sa tête, a fait l’objet de nombreuses controverses et scandales dans les années 1970 et 1980.
Loge P2 Licio Gelli in paramenti massonici
La loge Q 3 dans La soutane rouge
Roger Peyrefitte utilise l’existence de la loge P2 comme une base pour créer la loge Q 3, une organisation fictive mais inspirée des réalités troubles de la P2.
Il développe cet aspect dans son roman de la façon suivante. La Q 3 est présentée comme une société secrète au sein de l’Église catholique, impliquée dans des activités occultes et des manipulations politiques. Comme la P2, la Q 3 compte parmi ses membres des personnalités influentes du clergé, des politiciens et des hommes d’affaires, tous unis par des objectifs communs de pouvoir et de contrôle. Roger Peyrefitte décrit la loge comme étant impliquée dans des rituels secrets et des complots visant à manipuler les décisions de l’Église et à influencer les politiques publiques.
Le protagoniste de La Soutane rouge découvre progressivement l’existence de la loge Q 3 et ses activités, ce qui ajoute une dimension de suspense et de danger à l’intrigue.
La loge est impliquée dans des manœuvres politiques internes au Vatican, cherchant à placer ses membres dans des positions de pouvoir et à influencer les élections papales. À travers la loge Q 3, l’auteur dénonce l’hypocrisie et la corruption au sein de l’Église, révélant comment les ambitions personnelles et les intérêts occultes peuvent pervertir les institutions religieuses.
La loge Q 3 sert de symbole à la corruption et à la dégradation morale de l’Église. Elle incarne les forces sombres qui opèrent dans l’ombre, contrastant avec l’image publique de piété et de dévotion.
Par l’intermédiaire de cette loge fictive, Roger Peyrefitte critique non seulement l’Église catholique, mais aussi les sociétés secrètes en général, mettant en lumière leur influence néfaste sur la politique et la société.
1re de couv., détail
L’évocation de la loge Q 3 dans La Soutane rouge permet à Roger Peyrefitte de tisser une intrigue complexe et captivante tout en critiquant l’institution ecclésiastique. En s’inspirant de la véritable loge P2, il ajoute une dimension de réalisme et de profondeur à son récit, soulignant les dangers des ambitions secrètes et des manipulations politiques. La loge Q 3 devient ainsi un outil narratif puissant pour explorer les thèmes de la corruption, du pouvoir et de l’hypocrisie au sein de l’Église catholique.
Quant à La Soutane rouge est une œuvre provocatrice qui jette un regard critique et satirique sur l’Église catholique. À travers son récit d’ambition et de corruption, Roger Peyrefitte explore des thèmes universels tout en dénonçant les hypocrisies de l’institution ecclésiastique. Le roman reste pertinent aujourd’hui pour sa critique acerbe et son exploration des motivations humaines derrière la façade religieuse.
Mes TTCCSS & TTCCFF, nous vous souhaitons quel que soit vos lectures, un très bel été et d’excellentissime bonnes vacances !
La soutane rouge
Roger Peyrefitte – Éditions Mercure de France, 1983, 206 pages – épuisé/disponible d’occasion sur les sites marchands
En poche : Folio (Gallimard), 1987, 192 pages, – épuisé/disponible d’occasion sur les sites marchands
De Gérard Contremoulin*, vous avez aimé les ouvrages explorant les différents Ordres de Sagesse du Rite Français, leurs textes de référence et éléments initiatiques, vous aimerez ces trois nouveaux livres faisant partie de la collection «Les Cahiers de Rite Français».
Ils sont conçus pour aider les francs-maçons à comprendre et à transmettre les enseignements des différents grades du Rite Français.
Le 1er Grade du Rite Français – L’Apprenti aborde les fondements du grade d’apprenti, avec des explications sur les symboles et les rituels et est destiné aux nouveaux initiés pour les aider à débuter leur parcours maçonnique.
Le 2e Grade du Rite Français – Le Compagnon traite des enseignements spécifiques au grade de compagnon et explore les thèmes avancés et les symboles associés à ce grade intermédiaire.
Enfin, le 3eGrade du Rite Français – Le Maître est consacré au dernier grade des loges symboliques et examine les rituels, les symboles et les responsabilités du maître maçon.
Philippe Foussier – VERNIER/JBV NEWS
Chaque ouvrage est préfacé par Philippe Foussier, grand maître du GODF de 2017 à 2018 et vise à offrir une compréhension approfondie des différents grades pour les membres du Rite Français (RF), également connu sous le nom de Rite Français Moderne, est l’un des rites maçonniques les plus anciens et les plus importants pratiqués par le Grand Orient de France (GODF).
Il a été codifié entre 1783 et 1786 pour unifier les pratiques des loges du GODF et est constitué de trois grades symboliques : apprenti, compagnon et maître, suivis de quatre ordres philosophiques et d’un cinquième ordre administratif et conservatoire.
Le Rite Français Groussier est une variante modernisée et rationalisée du Rite Français, adoptée et diffusée au sein du GODF dans les années 1950. Arthur Groussier, une figure influente de la franc-maçonnerie, a joué un rôle clé dans la révision et la formalisation de ce rite pour mieux refléter les valeurs de laïcité et de rationalité.
Le Rite Français Groussier met l’accent sur un symbolisme clair et une approche philosophique épurée, en se détachant des éléments religieux pour s’aligner avec l’idéologie de liberté absolue de conscience du GODF. Cette version a été largement adoptée par les loges du GODF et reste l’une des formes les plus pratiquées du Rite Français
Venez découvrir les secrets de la franc-maçonnerie avec Gérard Contremoulin chez DETRAD.
*Gérard Contremoulin est franc-maçon depuis 1982. Il a présidé le convent du GODF de 2006 (La Rochelle 1). Il a été membre du Conseil de l’Ordre de 2008 à 2011, en charge de la communication de l’obédience et des dossiers de « L’École Républicaine du Futur’ et de « La Lutte contre les dérives sectaires ». Il est membre du Grand Chapitre Général-Rite Français depuis 1998. Reçu au Ve Ordre en 2005, il en a exercé les fonctions de Préfet à deux reprises (2006-2008 et 2015-2017).
Gérard Contremoulin a écrit plusieurs ouvrages centrés sur la franc-maçonnerie et ses rites. Sur le RF et les Ordres de Sagesse : Le 1er Ordre du Rite Français-Maître élu, Le 2e Ordre du Rite Français-Grand élu, Le 3e Ordre du Rite Français-Chevalier maçon et Le 4e Ordre du Rite Français-Parfait maçon libre.
Avec DETRAD, vous pouvez aussi bénéficier du service « Dédicace en ligne ».
Infos pratiques : Jeudi 27 mai 2024 à partir de 15h30
DETRAD – Fabricant Décors Bijoux Accessoires maçonniques Éditeur et Libraire
18 rue Cadet Paris IXe – Téléphone : 01 47 70 38 32
Cet article a été adapté de La politique de la peur : la persistance particulière de la paranoïa américaine. Il apparaît au TPM en accord avec Vintage Books, une marque de The Knopf Doubleday Group, une division de Penguin Random House LLC.
Si le style paranoïaque américain est unique et local, la théorie du complot est universelle. Au début des années 1920, les Protocoles des Sages de Sion – le neuvième de la théorie du complot de Beethoven – avaient été traduits en allemand, polonais, français, italien et anglais. Sa première traduction arabe est parue en 1925, et elle a été publiée en portugais et en espagnol en 1930.
Même après que certains de ses lecteurs allemands ont mis en pratique ses leçons et exterminé des millions d’hommes, de femmes et d’enfants juifs, il continue d’être lu et étudié partout dans le monde. Il est explicitement cité dans la charte du Hamas et a servi de base à des mini-séries télévisées en Égypte et en Syrie ainsi qu’à plusieurs documentaires en Iran. Mais, aussi déplorable soit-il que les Protocoles aient la même valeur de propagande qu’au Moyen-Orient, cela n’est pas surprenant, car le conflit israélo-arabe est inéluctable depuis trois quarts de siècle et plus. Il est également compréhensible que les théories du complot soient aussi répandues que dans des pays qui gémissent réellement sous des tyrannies non métaphoriques, ou qui l’ont été dans un passé pas si lointain.
Mais l’écart entre la réalité et les tensions qui suscitent des fantasmes paranoïaques est bien plus grand aux États-Unis que dans la plupart des pays musulmans d’aujourd’hui. Malgré toutes les inimitiés raciales, ethniques et religieuses de longue date de l’Amérique, la plupart de ses citoyens – y compris beaucoup de ceux qui prétendent avoir été dépossédés – jouissent d’un niveau de vie relativement élevé, et les lois protègent toujours la presse de la censure. À moins que vous ne soyez pauvres , sans papiers, incarcérés ou noirs, la main du gouvernement est beaucoup plus légère sur les citoyens américains que sur ceux de nombreux autres pays.
Alors pourquoi ici ? De quoi exactement les nombreux théoriciens du complot américains ont-ils si peur ?
J’ai couvert une conférence du National Policy Institute de Richard Spencer en 2011. Le dernier orateur que j’ai entendu était le célèbre nationaliste blanc Sam Dickson, l’avocat de David Duke et ancien candidat au poste de lieutenant-gouverneur de Géorgie, qui a décrit le parcours de sa vie depuis du jeune activiste de Goldwater à un véritable croyant en l’ethno-État. Ses paroles, prononcées avec une voix traînante et courtoise du Sud, m’ont laissé une impression indélébile.
Les conservateurs du mouvement, le Tea Party, tous passent à côté de l’essentiel, a-t-il déclaré. Alors qu’ils parlent de « reprendre l’Amérique », ils oublient que la Constitution a été empoisonnée dès sa création par « l’infection des Lumières françaises ». Les Blancs n’ont pas contrôlé le gouvernement américain depuis 150 ans, a-t-il affirmé. En fait, la république constitutionnelle est le plus grand ennemi de la race blanche. « Notre gouvernement nous déteste, nous dégrade et cherche à nous détruire », a-t-il déclaré. « Nous ne pouvons pas sauver l’Amérique. Nous devons lâcher prise et penser à quelque chose de nouveau. L’Amérique est le Dieu qui a échoué.
La franchise de Dickson, bien entendu, n’est pas la norme parmi les conservateurs, même si certains de ses sentiments sont plus largement partagés que la plupart des gens ne veulent le reconnaître. Les désirs réprimés, comme l’espoir interdit que l’Amérique mette fin à son expérience de républicanisme démocratique et la remplace par un régime chrétien autoritaire comme celui de la Hongrie, donnent lieu au même genre de dissonances douloureuses que les croyances irrationnelles. Une façon de gérer ce malaise est de projeter ces convictions sur vos ennemis : Obama méprise l’Amérique. Biden est un tyran. Les démocrates veulent la mort des républicains et ils ont déjà commencé les tueries.
Même s’ils ont tort sur tout le reste, les théoriciens du complot semblent avoir raison sur un point. Un grand nombre de problèmes de l’Amérique partagent un facteur caché. Les théoriciens du complot ne l’identifient peut-être pas correctement – il ne s’agit pas de chicanes juives, d’homosexuels d’inspiration satanique ou d’extraterrestres. Il ne s’agit pas non plus d’une théorie critique de la race ou de drag queens. C’est du racisme et de l’intolérance, qu’ils soient reconnus ou non, de jure ou de facto, un principe actif ou un vestige persistant d’un passé volontairement incompris.
Les théoriciens du complot ont également raison sur un autre point : les choses ne sont pas toujours ce que nos parents, nos professeurs et nos pasteurs nous ont appris à croire. L’Amérique n’a souvent pas réussi à se montrer à la hauteur de ses idéaux exceptionnalistes. Cela ne veut pas dire que l’Amérique est exceptionnellement méchante. En tant qu’États-nations, les États-Unis sont meilleurs que beaucoup d’autres, et les idéaux de leurs fondateurs sont pour la plupart admirables, même si eux et nous n’avons souvent pas réussi à les respecter.
Mais comme c’est le cas dans la plupart des pays, les élites financières, politiques et sociales américaines contrôlent réellement les rênes du pouvoir – c’est pourquoi on les appelle élites – et travaillent dur pour protéger leurs intérêts. Malgré ce qu’ils nous disent, ce qui est bon pour eux n’est pas toujours bon pour les autres. S’il est vrai que le capitalisme a amélioré le niveau de vie à tous les niveaux, du point de vue d’un enfant ouvrier d’usine il y a 150 ans ou d’un travailleur à temps partiel au salaire minimum aujourd’hui, les propriétaires continuent de bénéficier de toutes sortes d’avantages injustes. La classe capitaliste organise-t-elle régulièrement des cérémonies secrètes au cours desquelles elle viole et assassine rituellement des enfants ? Bien sûr que non. La plupart de leurs énergies sont consacrées à la lutte antisyndicale et au lobbying politique pour maintenir leurs impôts bas et leurs réglementations au minimum. La classe des propriétaires teste constamment les limites de ce qu’ils peuvent faire, et ils s’en sortent avec beaucoup de choses.
Notre grand mythe national – selon lequel l’Amérique est un creuset d’égalité, de tolérance et d’opportunités entrepreneuriales illimitées – n’a jamais été notre réalité nationale. La théorie critique de la race n’explique pas tout (aucune théorie ne le pourrait), mais elle fait apparaître une vérité douloureuse et indéniable : nos traditions humanistes libérales n’ont pas seulement été érigées sur un échafaudage branlant de suprémacisme racial, d’intolérance religieuse, de vol de terres, de servitude involontaire, et une masculinité toxique, mais ont été compromis par eux dès le début, aussi sûrement que Sam Dickson l’a dit par les valeurs égalitaires des Lumières françaises.
Ce qui ne veut pas dire que les choses ne se sont pas améliorées – je crois personnellement que ce que Dickson a diagnostiqué comme un agent infectieux était l’anticorps contre des toxines comme lui, et je soupçonne qu’il le sait aussi. Je soupçonne en outre que ce qui a poussé tant de protestants blancs américains (Dickson a également parlé de sa fierté pour ses racines huguenotes) vers l’extrémisme de droite est la prise de conscience que la promesse implicite d’une hégémonie masculine blanche, protestante et masculine ne tient plus. C’est tout à notre honneur.
Bien entendu, une partie du rêve américain est réelle. En tant que Juif de deuxième génération, j’en bénéficie, tout comme les descendants de nombreux autres groupes d’immigrants venus ici volontairement. De nombreux Américains – y compris les Noirs – se sont vraiment relevés par leurs propres moyens, et malgré tous ses nombreux échecs dans la pratique, notre système penche vers plus de liberté et d’opportunités plutôt que vers moins. Mais le passé de l’Amérique, comme celui de la plupart des pays, n’est pas seulement marqué par la force, la violence, la peur et la haine, mais également défini par celui-ci. Pire encore, comme le disait William Faulkner dans Requiem for a Nun (un roman dont l’intrigue tournait autour des héritages de la race et du viol), « ce n’est même pas passé ».
Parmi les vieilles haines américaines les plus féroces, je dirais, se trouve la haine des catholiques. Les premiers colons l’ont RAMENÉE d’Angleterre.
Une découverte archéologique récente apporte un nouvel éclairage à ce sujet. En 2013, les restes de quatre hommes ont été découverts sur le site d’une chapelle à Jamestown. L’un d’eux, le capitaine Gabriel Archer, avait été enterré avec une boîte en argent qui, d’après un scanner, contenait des fragments d’os et une ampoule de plomb. Il s’agissait presque certainement d’un reliquaire catholique, et c’était, selon les mots d’ Adrienne LaFrance de The Atlantic , « une bombe », une « preuve potentielle d’une communauté clandestine de catholiques ». Ils auraient dû être secrets car le culte catholique était interdit en Angleterre depuis 1559, lorsque la reine Elizabeth a promulgué l’Act of Uniformity.
Les protestants anglais qui ont colonisé le Nouveau Monde craignaient la faim, la maladie et l’accouchement, qui tuaient une femme enceinte sur huit et un tiers de leurs enfants nés vivants avant leur cinquième anniversaire. Ils craignaient la nature sauvage et ses habitants indigènes, qu’ils savaient être des serviteurs du Diable, ainsi que les sorcières et autres serviteurs de Satan qui habitaient parmi eux, déguisés en épouses, enfants, voisins, serviteurs et esclaves. Ils craignaient leur propre nature pécheresse et l’antinomisme ou protestantisme de la « grâce libre », la doctrine radicale selon laquelle une fois sauvés, les chrétiens n’étaient plus liés par la loi morale, une philosophie, pensaient-ils, qui ne pouvait que conduire au libertinage et aux attaques contre les chrétiens, la propriété et l’ordre politique. Ils craignaient surtout le catholicisme, contre lequel ils étaient en guerre depuis l’époque d’Henri VIII. Les Français catholiques avaient forgé des alliances avec des tribus indigènes du nord et de l’ouest. Les Espagnols catholiques contrôlaient le sud. La menace de subversion interne était également réelle ; les conspirateurs de la Conspiration des Poudres avaient été exécutés moins d’un an avant le départ des colons de Jamestown d’Angleterre.
Beaucoup de ces descendants de puritains voient encore le monde de la même manière que leurs ancêtres, bien que leur grand ennemi ne soit plus des papistes et des sauvages impies, mais un libéralisme dépravé, ou, à l’extrême des théoriciens du complot, un isme au titre différent qui, en pratique, ressemble et semble horrible. un peu comme le catholicisme. Peut-être l’illuminisme, ou le « marxisme culturel », ou le sionisme, la philosophie, pensent-ils, d’une élite ancienne et fabuleusement riche dont le pouvoir transcende les frontières nationales et dont les dirigeants soumettent invisiblement le monde à leurs volontés en utilisant le pouvoir de la propagande et de la finance. Le super-État davidique des Protocoles est un fantasme, mais le Vatican était et est bien réel. (« Vous savez, je ne suis pas antisémite, et je ne suis pas anti-Noir ; c’est une incompréhension totale de ce que je suis », aurait récemment déclaré Tucker Carlson . « Je suis anti-catholique. »)
Les catholiques pratiquants étaient explicitement bannis du Massachusetts, du Connecticut et du New Hampshire. Roger Williams a fondé le Rhode Island comme refuge pour les dissidents religieux en 1636, mais pratiquement aucun catholique n’y vivait pour jouir du privilège de la liberté de culte à l’époque. La Pennsylvanie et le Delaware tolèrent également les catholiques, mais peu d’entre eux vécurent dans l’une ou l’autre colonie jusqu’à bien plus tard. La Virginie a expulsé les prêtres de son territoire en 1641. La Géorgie a offert la liberté de culte à tous « sauf les papistes ». New York a interdit le catholicisme en 1688 . Le New Jersey a adopté sa première loi anticatholique formelle en 1691 ; en 1701, il accordait la liberté de conscience à tous « sauf aux papistes ». La Caroline du Sud a promulgué une législation similaire en 1697 mais a abandonné son test religieux en 1790 ; Les catholiques n’étaient pas autorisés à occuper des fonctions publiques dans le Massachusetts avant 1833, en Caroline du Nord jusqu’en 1835 et dans le New Jersey jusqu’en 1844. Le principal sponsor du Maryland, Lord Baltimore, avait envisagé la colonie comme un refuge pour les catholiques comme lui, mais ce n’est pas le cas. Bien que le Maryland Toleration Act, devenu loi en 1649, accorde le droit de culte libre à toute personne « professant croire en Jésus-Christ », il fut annulé au début des années 1650 lorsque les puritains prirent brièvement le contrôle de son gouvernement. Il fut restauré quelques années plus tard, pour être à nouveau renversé en 1692, lorsque le catholicisme fut formellement interdit dans la colonie.
Comme l’écrivait Robert Emmett Curran dans son livre Papist Devils : Catholics in British America, 1574-1783 , l’anti-catholicisme était « une force unificatrice efficace, tant en Angleterre qu’en Amérique britannique, dans la définition d’une société par un « autre » qui contredisait tout ce que cette société représentait et dont « l’autre », par sa seule présence, menaçait la survie même.
Un certain nombre de sociétés secrètes anticatholiques sont apparues lors de la forte vague d’immigration catholique irlandaise. La Fraternité américaine (qui a rapidement changé son nom pour devenir l’Ordre des Américains unis) a été fondée à New York en 1844 avec pour mission de « libérer notre pays de l’esclavage de la domination étrangère ». L’Ordre des mécaniciens américains unis a vu le jour à Philadelphie un an plus tard et, en 1850, l’Ordre de la bannière étoilée a été fondé à New York dans le but explicite de chasser les immigrants catholiques des fonctions publiques et d’organiser des boycotts contre leurs entreprises. Horace Greeley , du New York Tribune, a surnommé ces groupes « Know Nothings » en raison de leur serment de secret, mais aussi de leur étroitesse d’esprit ignorante. Le nom a fait son chemin et, comme tant d’autres péjoratifs, a été adopté comme titre honorifique par leurs membres.
Alors que les Know Nothings s’opposaient au soi-disant papisme pour des raisons morales, ils étaient pragmatiques en pratique . Leurs principaux objectifs étaient d’inverser la pression à la baisse sur les salaires provoquée par l’immigration et la corruption croissante des machines politiques urbaines dominées par les catholiques. La classe des propriétaires était plus ambivalente. S’ils étaient heureux de remplacer les travailleurs américains par des immigrants affamés qui travailleraient plus dur pour moins cher, ils s’inquiétaient de l’esprit révolutionnaire de 1848 qui balayait l’Italie, l’Allemagne et l’Irlande, entre autres pays, et que certains de ces immigrants apportaient avec eux de l’étranger.
En 1855, les Know Nothings s’étaient regroupés en un parti politique à part entière, le Parti américain, qui comblait une partie du vide laissé par l’effondrement des Whigs. « En tant que nation », écrivait à l’époque l’ancien whig Abraham Lincoln à son ami Joshua Speed, « nous avons commencé par déclarer que ‘tous les hommes sont créés égaux’. Lorsque les Connaissants prendront le contrôle, on y dira « tous les hommes sont créés égaux, à l’exception des nègres, des étrangers et des catholiques ». » Néanmoins, à la fin de la décennie, huit gouverneurs, plus d’une centaine de membres du Congrès américain et les maires de trois grandes villes avaient été élus sur la liste du Parti américain.
Gravure sur bois d’une réunion aux flambeaux des Know Nothings à l’hôtel de ville de New York, 1855. (Photo de la Bibliothèque du Congrès/Corbis/VCG via Getty Images)
Comparée à l’injustice monstrueuse de l’esclavage, aux décennies de conflits sectionnels qu’il a provoqués et aux désastres cataclysmiques de la sécession, de la guerre, de la reconstruction et de l’ère Jim Crow qui ont suivi, la clameur autour de l’immigration catholique n’était guère plus qu’un bruit de fond. Cela dit, comme le dit John Higham, auteur de l’étude fondamentale Strangers in the Land: Patterns of American Nativism, 1860-1925 , le Parti américain a fourni une rare opportunité à la république effilochée de se rassembler autour d’une haine partagée différente pendant la guerre. décennie de Bleeding Kansas.
Cette haine a eu un impact durable sur la culture conspirationniste américaine. Imaginez ce tableau classique des théoriciens du complot : dans un donjon situé sous un manoir sombre, un groupe d’hommes immensément riches et puissants, drapés dans des robes de soie, prononcent des incantations dans une langue étrange tout en sirotant des libations de sang humain. Des nuages d’encens flottent dans l’air.
Que ces célébrants soient considérés comme des Anciens de Sion, des Maçons Illuminés, des apparatchiks milliardaires du Nouvel Ordre Mondial, les élites de l’imagination des croyants de QAnon, ou tous travaillant ensemble, la source de l’image est des prêtres catholiques romains célébrant la messe. , tel que réfracté à travers les lentilles déformantes des prophéties bibliques de la Fin des Temps, la géopolitique de la Réforme, les ressentiments des classes moyennes américaines à l’égard des pratiques opaques et parfois discutables des banquiers et des financiers et, ironiquement, les craintes de longue date du catholicisme à l’égard de l’illuminisme et Franc-maçonnerie.
Pour les puritains, les catholiques étaient les Romains, l’ancien ennemi contre lequel les premiers chrétiens se définissaient (avec les juifs pharisiens). Pour les catholiques, l’ennemi n’était pas seulement les juifs qui rejetaient le Christ, mais aussi les chrétiens hétérodoxes qui niaient que l’Église catholique soit le corps du Christ et les forces du marxisme, du scientisme, du nihilisme, de l’athéisme, de la laïcité et de tous les autres ismes. qui ont rongé l’autorité et le pouvoir de la seule véritable église.
Bien sûr, les vrais juifs et francs-maçons, contrairement aux juifs et francs-maçons de l’imagination des théoriciens du complot, ne pratiquent pas la magie et n’adorent pas Satan ; la plupart des Juifs ne croient pas au Diable au sens propre, et même si de nombreux maçons sont chrétiens, rares sont ceux qui sont superstitieux. Ni l’un ni l’autre ne boit de sang – figuratif, réel ou transsubstanti – lors de leurs cérémonies. Mais les théoriciens du complot imaginent néanmoins que leurs ennemis célèbrent les messes noires, parce qu’ils pensent selon une logique binaire manichéenne – le bien contre le mal, les chrétiens contre les juifs, les protestants contre les catholiques, les américains contre les non-américains, la civilisation contre la barbarie – et peut-être parce qu’ils projettent avec culpabilité les aspects de la messe noire. eux-mêmes dont ils ont honte sur leurs ennemis. Le sang chrétien que les Juifs étaient accusés de mélanger à leurs matzos de Pâque, l’adrénochrome que les croyants de QAnon disent que les élites extraient des enfants, est l’Eucharistie souillée.
Les théoriciens protestants du complot regardent leurs ennemis et voient les catholiques. Il en va de même pour les théoriciens catholiques du complot, du moins lorsqu’ils s’intéressent aux francs-maçons, un autre groupe qui a captivé l’imagination des Américains et attiré leur haine, animant ainsi les théories du complot d’aujourd’hui. Et ce n’est pas étonnant, car de nombreux rituels secrets des maçons évoquent les liens fantaisistes de leur société avec le catholicisme médiéval.
Au-delà des références spécifiques des maçons aux Templiers et à Jacques de Molay, le dernier grand maître des Templiers (il fut brûlé vif en 1314), le cosplay gothique qui figure dans tant de leurs rituels est également caractéristique de beaucoup de l’art, l’architecture, l’aménagement paysager et la littérature romantiques de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle. Le Ku Klux Klan, qui recrutait bon nombre de ses membres dans les loges maçonniques, adaptait également les rituels et les robes catholiques. Le capirote, la capuche pointue que portent les pénitents espagnols et italiens depuis l’Inquisition, était probablement la source des casques que portaient les cavaliers du Klan dans Birth of a Nation de DW Griffith, et que le KKK relancé a ensuite adopté (les insignes de l’ère de la Reconstruction). Klansmen était moins formalisé).
Contrairement au Klan, les francs-maçons n’ont jamais été organisés autour de l’exclusion et de la haine ; leur idéal était et est l’illumination. Selon leur mythe fondateur, Hiram Abiff, l’architecte en chef du Temple de Salomon, fut martyrisé lorsqu’il refusa de révéler les secrets occultes de la guilde des tailleurs de pierre. En vérité, la franc-maçonnerie n’a que quelques siècles et, comme la Constitution américaine, est en grande partie un produit des Lumières. La première Grande Loge maçonnique a été fondée en Angleterre en 1717 ; la première loge américaine a ouvert ses portes à Philadelphie en 1731 avec Benjamin Franklin comme membre fondateur. Il existe de nombreuses variétés de maçonnerie (le rite d’York, le rite écossais ancien et accepté, les Templiers, l’Ordre de l’Étoile de l’Est, la maçonnerie de l’Arche Royale, etc.). Certains, comme les Templiers, sont explicitement chrétiens, mais la philosophie à laquelle la plupart souscrivent est mieux décrite comme un déisme humaniste. Et si les maçons ont une identité de classe cohérente, elle est bourgeoise.
Il n’est pas surprenant que George Washington et Benjamin Franklin soient francs-maçons. Tous deux étaient des hommes d’affaires non pratiquants, de fervents républicains, bons avec l’argent et connaisseurs en sciences (surtout Franklin, bien que Washington ait étudié et appliqué l’agronomie de son époque, expérimentant largement de nouvelles techniques de plantation, de labour, de fumure et de rotation des cultures). ). D’autres maçons américains éminents de l’époque étaient Paul Revere, John Marshall, John Hancock et James Monroe. Parmi les maçons européens les plus connus du XVIIIe siècle figuraient le marquis de Lafayette (un aristocrate certes, mais quelque peu un traître de classe), ainsi que Goethe, Mozart et Voltaire. En Amérique du Sud et Centrale, Simón Bolívar, El Libertador, était maçon. Il y a aussi eu des maçons très conservateurs et racistes. Albert Pike, par exemple, était un leader et un théoricien majeur du rite écossais, l’une des variétés les plus spéculatives et ésotériques de la franc-maçonnerie ; il était également un général confédéré, un suprémaciste blanc avoué et actif au début du KKK. Mais la plupart étaient des représentants progressistes de la classe moyenne protestante montante.
L’engagement des maçons ésotériques dans des arcanes comme l’hermétisme gréco-égyptien, le gnosticisme, la Kabbale, le Coran et l’alchimie venait du même endroit que leur intérêt pour la science – une curiosité de grande envergure, libre de tout dogme religieux, et la confiance que les êtres humains sont intrinsèquement perfectible, que n’importe qui peut travailler et étudier son chemin vers la sagesse, le bonheur et l’intégration spirituelle à mesure qu’il gravit les degrés de l’Artisanat. Il s’agit d’une vision de la condition humaine très différente de celle du catholicisme ou du calvinisme, qui soutiennent que l’humanité est intrinsèquement dépravée et ne peut pas gagner la grâce, mais seulement la recevoir du Christ, soit directement, soit via l’intercession de l’Église. C’est pourquoi le pape a condamné la maçonnerie en 1738, interdiction qui a été réaffirmée encore en 1983 par le cardinal Ratzinger alors qu’il était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, anciennement connue sous le nom d’Inquisition romaine (en 2005, il deviendra pape). Benoît XVI).
La franc-maçonnerie a été critiquée aux États-Unis dans les années 1820, après la disparition de William Morgan, ancien propriétaire de brasserie et vétéran de la guerre de 1812, après avoir écrit un exposé sur la maçonnerie et l’avoir vendu à un éditeur. Si les maçons l’ont assassiné pour protéger leurs secrets, comme on le pensait largement, leur plan s’est retourné de façon spectaculaire. Le livre de Morgan a été publié à titre posthume sous le titre Les mystères de la franc-maçonnerie, contenant tous les degrés de l’ordre conférés dans une loge de maître . La controverse autour de la disparition a fait boule de neige et s’est transformée en un véritable mouvement politique national avec la formation du Parti anti-maçonnique, dont la bête noire était Andrew Jackson, l’ancien grand maître du Tennessee.
On se souvient aujourd’hui de Jackson comme d’un populiste et d’un ennemi déclaré de l’establishment permanent de Washington. Donald Trump s’est déclaré jacksonien lors de sa première campagne présidentielle en 2016 ; après avoir été élu, il a accroché le portrait de Jackson dans le bureau ovale et s’est rendu sur sa tombe. Mais à l’époque de Jackson, ses ennemis le traitaient d’élitiste et de despote potentiel. Une partie de cette animosité était probablement personnelle. John Quincy Adams avait remporté une victoire contre Jackson en 1824, mais lui perdit la présidence en 1828 après une campagne particulièrement vicieuse. Bien qu’Adams ait exercé une longue et importante présidence en tant qu’avocat, abolitionniste et membre du Congrès, il a consacré une quantité surprenante de son énergie dans les années 1830 à l’anti-maçonnerie, écrivant même un livre, Letters on Freemasonry , dans lequel il attaquait les maçons comme « une conspiration de quelques-uns contre l’égalité des droits du plus grand nombre » et « une semence du mal qui ne pourra jamais produire de bien ». Les francs-maçons prêtent serment les liant à leur ordre plutôt qu’à la république, a déclaré Adams – alors à quel point pourraient-ils être patriotiques ?
Son livre cataloguait de manière exhaustive les tortures macabres que les maçons auraient infligées à des membres déloyaux comme Morgan, détaillant avec amour les tranches de gorge, les cœurs arrachés et « le crâne coupé pour servir de coupe pour la cinquième libation » qui étaient les sanctions pour déloyauté. Et il a explicitement attiré l’attention sur la ressemblance de la maçonnerie avec le catholicisme, qui était également accusé de torturer ses apostats et de faire passer la loyauté envers le pape avant la loyauté envers la nation (un peu comme les Juifs sont accusés de le faire avec Israël aujourd’hui).
Si je semble minimiser la puissance du racisme anti-Noirs et de l’antisémitisme, ce n’est pas le cas en réalité . N’oubliez pas que mon sujet n’est pas les préjugés en soi, mais le théorisme du complot paranoïaque. Pendant une grande partie de l’histoire américaine, le racisme a été ouvertement reconnu et soutenu par la force de la loi. En tant que tels, les Noirs eux-mêmes n’étaient pas autant l’objet de la pensée des théoriciens du complot que leurs alliés non noirs dans les mouvements pour l’abolition et les droits civiques.
Quant à l’antisémitisme, une fois que les Protocoles des Sages de Sion ont commencé à être largement traduits après le tournant du 20e siècle, les théoriciens du complot de tous bords se sont débarrassés des mauvais attributs des catholiques, des maçons, des illuministes, des anarchistes, des barons voleurs, banquiers et révolutionnaires contre les Juifs. On disait que le judaïsme avait coopté les maçons, tout comme les syndicats et autres mouvements progressistes, pour saper le pouvoir de l’État. « La maçonnerie gentille sert aveuglément de paravent pour nous et nos objets », dit le Protocole 4. « Jusqu’à ce que nous entrions dans notre royaume », ajoute le Protocole 15, « nous créerons et multiplierons des loges maçonniques libres dans tous les pays du monde, absorberons dans tous ceux qui peuvent devenir ou qui jouent un rôle important dans l’activité publique, pour ces loges nous trouverons notre principal bureau de renseignement et nos principaux moyens d’influence.
L’Holocauste a été le point culminant de 2 000 ans de théologie successionniste, de la croyance selon laquelle le christianisme complétait et annulait à la fois la loi judaïque et le judaïsme lui-même, et d’un siècle de ressentiment politique et social alors que les Juifs de toute l’Europe occidentale devenaient finalement citoyens de leur pays.
Mais les Juifs ont été relativement tardifs dans les théories du complot mondial qui ont constitué la base du nazisme et qui sont encore largement présentes aujourd’hui. La personne qui a donné à l’antisémitisme américain sa plus grande plateforme jamais vue est l’industriel Henry Ford. « Il existe une race, une partie de l’humanité », écrit-il à propos des Juifs dans The Dearborn Independent , le journal qu’il a acheté en 1918 et principalement utilisé pour promouvoir les Protocoles des Sages de Sion , « qui n’a encore jamais été reçue comme une race. partie bienvenue, et qui a réussi à s’élever à un pouvoir que la race païenne la plus fière n’a jamais revendiqué, pas même Rome aux jours de sa puissance la plus fière.
Même si les Juifs étaient encore sans nation, Ford et ses nègres russes blancs les présentaient comme les impérialistes les plus rapaces du monde. Même si la plupart des Juifs d’Europe de l’Est qui avaient commencé à affluer en Amérique vers la fin du XIXe siècle étaient sans le sou, ils étaient présumés être fabuleusement riches. « Les Protocoles ne considèrent pas la dispersion des Juifs à l’étranger sur la surface de la terre comme une calamité, mais comme un arrangement providentiel par lequel le Plan mondial peut être exécuté avec plus de certitude », a écrit Ford. La diaspora était un châtiment que les Juifs non seulement méritaient mais avaient librement choisi ; en tant que tels, ils ne devraient pas être pris en pitié mais méprisés et craints. L’antisémitisme de Ford était monstrueux, mais on peut au moins comprendre d’où il vient. Il l’avait entendu proclamer en chaire par des ministres protestants lorsqu’il était enfant, et il l’avait lu dans les tracts des populistes agraires.
Ford avait un attachement sentimental à l’Amérique rurale qui l’a formé, ce qui lui a causé une dissonance cognitive sans fin, car s’il n’avait pas trouvé quelqu’un d’autre à blâmer pour son déclin, il aurait peut-être dû se remettre en question. Les économistes utilisent encore le terme « fordisme » pour décrire l’économie de consommation standardisée et de production de masse qui a transformé les petites villes américaines en un patchwork de villes et de banlieues semblables. La production automobile en série a libéré, au sens propre comme au sens figuré, les populations rurales de leurs liens avec la terre. Les ouvriers agricoles sous-employés s’installèrent à Détroit pour travailler dans les usines Ford, et les voitures que les Américains achetaient à crédit non seulement les rendaient mobiles, mais fournissaient aux jeunes et aux mariés adultères des lieux de rendez-vous.
Henry Ford au volant de sa première automobile, la Quadracycle, sur Grand Boulevard à Détroit, Michigan. (Getty Images)
L’antisémitisme de Ford l’a exonéré non seulement de la ruine du mode de vie sain dont il se souvenait, mais aussi de la cruauté du capitalisme qu’il pratiquait. Ce que nous appelons capitalisme, expliquait-il dans The International Jew , est une illusion, car « le fabricant, le directeur du travail, le fournisseur d’outils et d’emplois – nous l’appelons le « capitaliste » lui-même doit s’adresser aux capitalistes pour obtenir le meilleur résultat possible de l’argent pour financer ses projets. L’ennemi commun du travail et du capital, écrivait-il, est « le supercapitalisme, un super-gouvernement qui n’est allié à aucun gouvernement, qui est libre de tous, et pourtant qui a la main sur eux tous ». Pour sauver l’Amérique, pour sauver le monde, ces supercapitalistes doivent être écrasés. « Si le Juif a le contrôle », a demandé Ford, « comment cela s’est-il produit ? C’est un pays libre. Les Juifs ne représentent qu’environ trois pour cent de la population. Est-ce à cause de sa capacité supérieure, ou est-ce à cause de l’infériorité et de l’attitude indifférente des Gentils ? À moins que les Juifs ne soient des surhommes », a conclu Ford, « les Gentils seront eux-mêmes responsables de ce qui s’est passé ». Où est le Haman moderne qui fera ce qui doit être fait ? il aurait tout aussi bien pu demander.
Même après avoir passé des années à analyser le style paranoïaque, les implications génocidaires de la logique de Ford me stupéfient – tout comme le fait qu’il continue d’être présenté aux écoliers comme un entrepreneur américain modèle. Il n’est vraiment pas étonnant que les fascistes émergents d’Allemagne considèrent « Ford comme le leader du mouvement fasciste grandissant en Amérique », comme le disait un journaliste du Chicago Tribune en 1923. « Nous admirons particulièrement sa politique anti-juive qui est la politique bavaroise. Plateforme fasciste. Nous venons de faire traduire et publier ses articles anti-juifs », lui a dit Hitler. « Le livre est distribué à des millions de personnes dans toute l’Allemagne. » L’article poursuit en notant que « la photo de Ford occupe la place d’honneur dans le sanctuaire de Herr Hittler [sic] ».
Si vous recherchez les origines du paranoïaque américain, il existe de nombreux endroits où chercher. Pour les protestants de l’époque coloniale, le grand adversaire historique était Satan, incarné dans l’Église catholique. La peur qu’inspirait ce superÉtat transnational était pratiquement ancrée dans leur psychisme, comme la peur des serpents. En même temps, je suppose qu’ils ressentaient une nostalgie inconsciente et largement inavouée de ses certitudes. Les linéaments de cette haine primaire perdurent dans les rêves fébriles des théoriciens du complot contemporains sur les tout-puissants Illuminati, les Sages de Sion et les dirigeants cachés de l’État profond, qui se nourrissent du sang des enfants et des injections d’adrénochrome et interfèrent avec le souveraineté des nations.
Les doctrines catholique et protestante exigent que leurs croyants rejettent les valeurs de la franc-maçonnerie, mais peu d’Américains le font, car nos institutions politiques sont nées du même sol que la franc-maçonnerie, qui est l’éthos pratique, empiriste, tolérant et laïc des Lumières que Sam Dickson a créé. estime qu’il a empoisonné l’expérience américaine à sa naissance.
La tolérance religieuse, voire l’indifférentisme, est ce qui sous-tend le mur de séparation entre l’Église et l’État imaginé par Madison et Jefferson. « Cela ne me fait aucun mal que mon voisin dise qu’il y a vingt dieux, ou pas de dieu », a écrit Jefferson. Mais malgré les montagnes de preuves démontrant que le pluralisme religieux encourage plutôt qu’il ne nuit à la croyance religieuse (56 % des Américains déclarent croire en Dieu tel que décrit dans la Bible, contre seulement 27 % des Européens occidentaux), une minorité influente d’Américains religieux préférerait tout aussi bien le démolir. Beaucoup ont également des doutes quant au républicanisme démocratique. Le seul garant sûr de leur liberté, disent-ils, est le pouvoir – plus précisément la capacité d’exercer le pouvoir contre les religions, les idées et les personnes qu’ils n’aiment pas.
Depuis son lancement, l’obédience a évolué aux côtés des nombreuses obédiences et des rites du paysage maçonnique français.
Faisons un bilan de fin de première année
Plutôt qu’un bilan chiffré, dressons un état des lieux. Après ces 12 premiers mois de fonctionnement. La Grande Loge FUTURA se veut constructive, ouverte et créative. La devise : “Bâtir, Construire, Créer.” Les travaux s’inspirent des valeurs de Liberté, Égalité, Fraternité, ainsi que de l’Idéal de Perfection et de la Loi Universelle. En un an, ils ont signé des accords avec 17 obédiences, dont certaines exercent une influence significative sur la maçonnerie nationale et internationale. À l’échelle mondiale, ils sont présents dans plusieurs pays dont le Liban, l’Équateur…
Ils étaient acceptés au sein de l’Union Maçonnique Mondiale (UMM) après seulement 9 mois d’existence. Cela témoigne de la qualité de l’enseignement et de l’esprit d’ouverture. Ils semblent régulièrement représentés lors de convents et d’assemblées générales de ce mois de juin.
Parlons maintenant : Initiations et Approches
En un an, les loges ont initié plusieurs dizaines de profanes. Les impétrants semblent rechercher autre chose que le religieux ou les dogmes. Ils ont trouvé cette alternative au sein de Futura, sans jugement envers les autres obédiences rajoutent-ils.
Leur attrait réside dans l’approche renouvelée, l’esprit d’ouverture et l’enseignement. Les membres sont issus de diverses obédiences françaises, et parfois des Hauts Grades (notamment les 18e et les aréopages). Ils pratiquent du 1er au 33e degré sans repasser par des associations chapitrales. La nouvelle méthode permet aux ateliers de travailler dès le 4e degré “ Maître de l’Arche ” jusqu’au 31e grade “ Maître de Lumière ”, pour bâtir une spiritualité au service de l’humanité. Le 32e grade, “ Maître Fédérateur ”, rassemble les Hommes, les Similitudes, les Différences et les Contraires.
Notez que les grades maçonniques sont symboliques et ne correspondent pas nécessairement à des positions hiérarchiques. Chaque obédience peut avoir sa propre interprétation.
Enfin, le 33ème et dernier grade, nommé “ Grand Gouverneur ”, atteint le sommet de la “ Gouvernance ”, mais avant d’y parvenir, il faut franchir plusieurs étapes essentielles :
Maître de Babel (6ème degré) : Enseigne le “ Paradoxe de l’Éloge de la Différence ”.
Maître Architecte (11ème degré) : Trace le plan, symbolisant la construction.
Bâtisseur de Kéops (12ème degré) : Explore la perfection et le secret.
Creator (22ème degré) : Crée pour l’humanité.
Futura dispense également tous les grades intermédiaires, dont la liste complète est proposée ci-après. Contrairement à certaines obédiences, Futura n’a pas de “ Suprême Conseil ”. Ils travaillent avec un “ Conseil des Sages ”, composé de “ 33 membres ”, tous “ 33ème Grands Gouverneurs ”, qui peuvent constituer le “ Conseil des Sages ”.
Concernant les loges, ils essaiment à travers le territoire avec des Ateliers à Nice, Perpignan, Salon de Provence, Toulouse, Bordeaux et Lille. À l’étranger, ils préparent des implantations au Congo Brazzaville, à Marrakech, à New-York et en Suède.
L’obédience accueille des membres masculins, féminins et mixtes. Dans ces temps difficiles, ils tiennent à souligner l’importance des métaux. Lors du lancement du rite, ils ont délibérément écarté cette notion. Ils proposent des capitations modestes, accessibles à tous, permettant aux jeunes étudiants de les rejoindre.
La société évolue et la maçonnerie aussi. L’approche, qualifiée de “ maçonnerie différente ”, s’inscrit dans l’esprit symbolique qui les anime. leur recherche dans le Cosmos et la Galaxie ouvre à de nouvelles perspectives, sans dogme. Cela a joué un rôle majeur dans le rassemblement qu’ils connaissent en cette première année.
Malgré les quelques détracteurs, ils prouvent que Futura perdure. Ils affirment que la Loi Universelle les guide, et sont heureux que leur locomotive ait accroché ses premiers wagons. Chaque wagon se remplit à son rythme, des Loges Bleues aux Grades dits Supérieurs.
Du blog italien iacchite.blog – par Saverio Di Giorno
La nouvelle n’a pas encore reçu de confirmation ou de démenti officiel, mais elle circule sur de nombreux canaux plus ou moins informels et elle est importante. Pas tant pour la nouvelle en elle-même que pour les conséquences qu’elle pourrait avoir. L’ancien Grand Maître Stefano Bisi (et pas seulement lui) a été exclu de la franc-maçonnerie de rite écossais, la plus ancienne, la plus répandue une des plus reconnues internationalement.
Et cela ne semble être que le premier acte d’une guerre judiciaire d’appel et de vengeance qui risque réellement de diviser la franc-maçonnerie officielle italienne. Avec des implications judiciaires également, notamment parce que dans le passé, il était déjà arrivé que « l’administration Bisi » fasse l’objet d’une attention particulière.
Le grand gâchis : votes, argent et connexions
La raison de cette expulsion vient du grand désordre qui a éclaté au lendemain des élections internes dont nous vous parlions. Le Seminario calabrais et le Taroni toscan se faisaient face. Le premier en parfaite continuité avec Bisi, donc profil bas, extrême discrétion et surtout beaucoup d’ambiguïté sur les questions de justice et peu de transparence. Les demandes d’ouverture et de transparence sont plutôt venues de Taroni.
Dans une nuit de longs couteaux, le résultat des élections semble avoir été contesté, confirmé, renversé. Ceci en bref. Ce qui compte le plus, c’est que Bisi et Seminario, selon les gorges profondes, sont liés plus ou moins directement à une gestion opaque de fonds, de propriétés et de mouvements qui ne sont pas tout à fait clairs.
Et justement à la loge Morelli de Vibo, à l’occasion de ces contre-interrogatoires, L’Espresso a récemment dépoussiéré cet entretien avec un franc-maçon calabrais.
« Chez Morelli à Vibo, avec cent vingt membres, ils ne se réunissent même pas et le trésorier a gardé chez lui 3 millions d’euros en espèces. J’ai toujours soutenu Bisi même lorsqu’il a été accusé puis acquitté de blanchiment d’argent parce qu’il avait reçu de l’argent de Montepaschi à l’époque de Giuseppe Mussari. Mais je peux témoigner que le sénateur Pittelli déjeunait souvent avec Bisi et Seminario au siège de la Villa del Vascello sur le Janicule. Et Lutri avait été signalé comme un individu dangereux avant même d’être condamné en Sicile où j’ai demandé à envoyer une inspection principale de Rome. Un inspecteur du même district a été envoyé sans résultat. Les problèmes de la loge Tumbarello étaient également connus. Mme Bindi avait pris conscience des zones sombres. Idem pour les frères de Suisse, d’Autriche et d’Allemagne qui ne se sont pas présentés à la Grande Loge 2023″
Le taureau est omniprésent dans l’architecture et la vie quotidienne des Minoens. Peut-être est-ce dû à l’ère zodiacale du Taureau qui débuta vers -4 500/4 300 et se termina vers – 2 150/-1 700 (selon différentes études), dates auxquelles la civilisation minoenne débuta et s’épanouit. C’est la période où le taureau prend de l’importance au niveau de la symbolique : fécondité, puissance, force et courage.
L’origine des bovins domestiques se trouve dans la région du nord de l’Iran actuel aux environs de 10 000 ans avant notre ère (comme pour beaucoup d’autres choses, comme le blé ou la vigne par exemple). Ces animaux migrèrent avec leurs propriétaires et à la sélection naturelle s’ajoutera celle des hommes avec les croisements. La symbolique des bovidés est toujours en rapport avec la puissance, la fertilité et les forces créatrices et nourricières, avec le renouveau.
On retrouve le culte du taureau, devenu animal sacré, chez les Égyptiens avec Apis et Hathor, fils et fille de Râ. Dans le bassin de l’Indus, le védisme présente le roi des dieux Indra comme un taureau et la vache est considérée comme éminemment sacrée. Audhumia, la vache nourricière du premier être vivant, le géant Ymir, est une divinité nordique primitive. L’indouisme en fait Nandi, la monture du dieu Shiva.
Dans le croissant fertile, entre Tigre et Euphrate, en Assyrie, le taureau est l’animal symbole du dieu de l’orage, Adad. Chez les Hittites c’est aussi Tarhūnah, dieu de l’orage, principal dieu du panthéon, qui est accompagné d’un taureau. Akkad le représente en génie protecteur ailé aux portes des palais, le Lamassu. Chez les Hébreux, le veau d’or revient à la charge. Zeus, dans ses premières amours, se transforme en taureau pour séduire Europe qui donnera naissance au roi Minos. Les bovins, qui portaient souvent les dieux fondateurs sur leur dos, représentaient la structure de l’univers et son renouvellement.
Le taureau sera sacrifié lors de l’ère suivante, quand apparaitra dans le ciel la constellation du Bélier. Ram le bélier (Ram : racine indo-européenne qui veut dire bélier) apparait en Celtie et devient Belenos. Ab Ram, fils de Ram, devient Abraham. Gilgamesh tue le taureau céleste envoyé par la déesse Inanna, Khnoum entrera en Égypte ainsi qu’Amon auquel il est associé, Mithra répandra son sang et la tauromachie verra le jour.
L’ère actuelle, celle des poissons, a commencé avec l’apparition du Christianisme.
Des poissons, que Jésus va multiplier pour ses disciples pêcheurs, que l’église romaine primitive va prendre comme signe de reconnaissance avec l’acronyme ICHTUS, poisson en grec, Iêsoûs Khristòs Theoû Uiòs Sōtḗr, c’est-à-dire Jésus Christ, fils de dieu, sauveur. Le bélier laisse sa place, Jason part à la recherche de la toison d’or de Chrysomallos, l’agneau est sacrifié, le bélier est diabolisé, perd sa symbolique et devient un Baphomet cornu androgyne.
Ainsi vont les cycles.
Revenons à la Crète. Chez les minoens, à l’époque de l’ère du Taureau, apparut la taurokathapsia (tαυροκαθάψια) ou taurocatapsie, le saut du taureau, l’une des scènes les plus représentées dans l’art minoen. La plus connue est une fresque trouvée à Cnossos, où trois acrobates, dont deux femmes, exécutent les trois phases du saut par-dessus le taureau : prise des cornes, saut en salto sur le dos de l’animal et réception.
À Cnossos également fut retrouvée la célèbre représentation d’une tête de taureau sous forme de Rhyton, c’est-à-dire un vase servant lors de repas de gala, de cérémonies rituelles ou libations (lorsqu’on verse quelques gouttes de liquide sur le sol en l’honneur des dieux).
Le taureau minoen est aussi représenté dans les mythes et légendes qu’il ne faut pas prendre à la légère en sachant que derrière ces récits se tiennent toujours des vérités et des symboles universels. Le mythe du Minotaure en fait partie et même si ces légendes ne font pas partie de l’époque minoenne (aucune trace du minotaure dans cette civilisation), elles en découlent.
Au début de l’histoire, Zeus, toujours très actif sexuellement, jeta son dévolu sur Europe, une belle princesse Phénicienne fille du roi Agénor de Tyr, lui-même fils de Poséidon. Pour arriver à ses fins et se protéger de la jalousie de sa femme Héra, il se métamorphosa en un magnifique taureau blanc. La jeune fille, attirée par la beauté de l’animal, se rapprocha et monta sur son dos. Zeus en profita et partit en Crète avec sa conquête, à Gortyne plus précisément. C’est là, sous un platane, qu’ils s’unirent. Certains disent qu’elle fut consentante, d’autres non. Quoi qu’il en soit, Europe, enceinte, fut confiée par Zeus à Astérion, roi de Crète. De cette union avec Zeus naquirent Minos, Radhamante, futur juge des enfers avec son frère, et Sarpédon, tué par Patrocle lors de la guerre de Troie, tous trois élevés par Astérion.
Minos, à la mort de son père adoptif, réclame la couronne et pour évincer ses deux frères, demande l’aide de Poséidon. Le dieu de la Mer lui accorde sa protection et lui envoie, pour sceller leur pacte, un magnifique taureau blanc qu’il devra sacrifier après son couronnement. Minos devint roi, épousa Pasiphaé, qui avait pour sœur Circé la magicienne et pour frère Eétès, gardien de la Toison d’or. Pasiphaé est la fille du titan Hélios, le soleil, et de Persé, elle-même fille du titan Océan. Mais Minos, trouvant le taureau très beau, voulut le garder et le remplaça par un simple taureau qu’il sacrifia à sa place. Poséidon, pas né de la dernière pluie, s’en aperçut et pour se venger, rendit le taureau blanc furieux pour qu’il détruise une grande partie de l’ile, puis il inspira à Pasiphaé une passion dévorante pour l’animal. Celle-ci, afin d’assouvir son désir, fit construire par Dédale, l’architecte du palais, une génisse en bois et en cuir dans laquelle elle entra. L’accouplement eut lieu et de cette union contre nature naquit Astérios, l’homme à tête de taureau, le Minotaure.
Le Minotaure en grandissant devint féroce. Minos demanda à Dédale de construire un labyrinthe afin qu’il puisse l’y enfermer. Quelque temps après, le fils de Minos, Androgée, excellent athlète, fut tué par les athéniens à la demande du roi Égée, jaloux que le crétois gagne tous les prix aux fêtes Panathénées. Le roi de Crète attaqua alors la cité grecque qui, vaincue, dut lui payer un tribut : tous les 9 ans, Athènes devra livrer à Minos 7 jeunes hommes et 7 jeunes filles qui seront donnés en sacrifice au Minotaure.
C’est Thésée, fils d’Égée, qui viendra venger son peuple en empruntant le labyrinthe pour tuer la bête. Ariane, la fille du roi Minos, séduite par le beau jeune homme, va l’aider à en sortir en lui fournissant un fil qu’il va dérouler le long du chemin, ce qui lui permettra de sortir facilement, et en lui donnant l’épée de son père qu’elle a dérobée (offerte à Minos pour son mariage par Héphaïstos), tout cela contre la promesse d’un mariage.
Thésée tua le Minotaure, sortit du labyrinthe et s’enfuit avec Ariane, mais l’abandonna sur l’ile de Naxos ou de Dia selon Homère (ile située à quelques kilomètres au nord d’Héraklion). Certains mythographes disent qu’il n’était pas lâche mais fut obligé de le faire suite à une tempête qui emporta le navire après qu’il eut débarqué Ariane, ou bien en obéissant à un ordre d’Athéna qui lui apprit qu’elle était promise à Dionysos. Ariane se consola effectivement avec Dionysos et Thésée épousa Antiope, reine des Amazones, puis Phèdre, la propre sœur d’Ariane, qui eut des démêlés avec Hyppolite, le fils que Thésée eut d’Antiope, tout le monde connait l’histoire.
Entre temps, Égée, qui avait demandé à ce que la couleur des voiles du navire de son fils soit blanche en cas de victoire et noire en cas de défaite contre le Minotaure, attendait des nouvelles. Thésée ayant oublié de changer les voiles, à cause du chagrin d’avoir perdu Ariane ou des soucis du voyage, Énée, voyant les voiles noires, se jeta du haut d’un rocher dans la mer qui prit son nom en hommage.
Comment ne pas voir, dans ces récits, la démarche initiatique du héros qui se trouve lui-même, et l’allégorie de la Grèce se libérant du joug crétois par le meurtre du taureau (montrant aussi la fin de l’ère lui correspondant) et la domination et la séduction des femmes crétoises, qu’elles soient amazones ou pas, ne montre-elle pas dans le même temps la fin du matriarcat et son remplacement par l’hégémonie masculine des dieux guerriers ?
Mais ce mythe fut élaboré au VIIe siècle avant notre ère, bien après que la civilisation minoenne eut disparu. Thésée, représenté au départ affrontant des Centaures, devint roi d’Athènes. Le mythe le fit même en devenir son fondateur, ainsi que celui de la démocratie.
La symbolique du labyrinthe fut utilisée dans les siècles suivants, de la Rome antique jusqu’au XIIe siècle aux sols de nos cathédrales. En son centre, Astérios, l’homme à tête de taureau est très souvent représenté. Le voyage qu’il propose est bien entendu initiatique, c’est une quête à la recherche de la vérité, partant de la matière pour arriver au spirituel. Le héros devra parcourir ce dédale et trouver son chemin, qui mène au centre du monde, au centre de lui-même, là où il devra vaincre les forces du mal ou sa propre animalité.