De Gérard Contremoulin*, vous avez aimé les ouvrages explorant les différents Ordres de Sagesse du Rite Français, leurs textes de référence et éléments initiatiques, vous aimerez ces trois nouveaux livres faisant partie de la collection «Les Cahiers de Rite Français».
Ils sont conçus pour aider les francs-maçons à comprendre et à transmettre les enseignements des différents grades du Rite Français.
Le 1er Grade du Rite Français – L’Apprenti aborde les fondements du grade d’apprenti, avec des explications sur les symboles et les rituels et est destiné aux nouveaux initiés pour les aider à débuter leur parcours maçonnique.
Le 2e Grade du Rite Français – Le Compagnon traite des enseignements spécifiques au grade de compagnon et explore les thèmes avancés et les symboles associés à ce grade intermédiaire.
Enfin, le 3eGrade du Rite Français – Le Maître est consacré au dernier grade des loges symboliques et examine les rituels, les symboles et les responsabilités du maître maçon.
Philippe Foussier – VERNIER/JBV NEWS
Chaque ouvrage est préfacé par Philippe Foussier, grand maître du GODF de 2017 à 2018 et vise à offrir une compréhension approfondie des différents grades pour les membres du Rite Français (RF), également connu sous le nom de Rite Français Moderne, est l’un des rites maçonniques les plus anciens et les plus importants pratiqués par le Grand Orient de France (GODF).
Il a été codifié entre 1783 et 1786 pour unifier les pratiques des loges du GODF et est constitué de trois grades symboliques : apprenti, compagnon et maître, suivis de quatre ordres philosophiques et d’un cinquième ordre administratif et conservatoire.
Le Rite Français Groussier est une variante modernisée et rationalisée du Rite Français, adoptée et diffusée au sein du GODF dans les années 1950. Arthur Groussier, une figure influente de la franc-maçonnerie, a joué un rôle clé dans la révision et la formalisation de ce rite pour mieux refléter les valeurs de laïcité et de rationalité.
Le Rite Français Groussier met l’accent sur un symbolisme clair et une approche philosophique épurée, en se détachant des éléments religieux pour s’aligner avec l’idéologie de liberté absolue de conscience du GODF. Cette version a été largement adoptée par les loges du GODF et reste l’une des formes les plus pratiquées du Rite Français
Venez découvrir les secrets de la franc-maçonnerie avec Gérard Contremoulin chez DETRAD.
*Gérard Contremoulin est franc-maçon depuis 1982. Il a présidé le convent du GODF de 2006 (La Rochelle 1). Il a été membre du Conseil de l’Ordre de 2008 à 2011, en charge de la communication de l’obédience et des dossiers de « L’École Républicaine du Futur’ et de « La Lutte contre les dérives sectaires ». Il est membre du Grand Chapitre Général-Rite Français depuis 1998. Reçu au Ve Ordre en 2005, il en a exercé les fonctions de Préfet à deux reprises (2006-2008 et 2015-2017).
Gérard Contremoulin a écrit plusieurs ouvrages centrés sur la franc-maçonnerie et ses rites. Sur le RF et les Ordres de Sagesse : Le 1er Ordre du Rite Français-Maître élu, Le 2e Ordre du Rite Français-Grand élu, Le 3e Ordre du Rite Français-Chevalier maçon et Le 4e Ordre du Rite Français-Parfait maçon libre.
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Infos pratiques : Jeudi 27 mai 2024 à partir de 15h30
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Cet article a été adapté de La politique de la peur : la persistance particulière de la paranoïa américaine. Il apparaît au TPM en accord avec Vintage Books, une marque de The Knopf Doubleday Group, une division de Penguin Random House LLC.
Si le style paranoïaque américain est unique et local, la théorie du complot est universelle. Au début des années 1920, les Protocoles des Sages de Sion – le neuvième de la théorie du complot de Beethoven – avaient été traduits en allemand, polonais, français, italien et anglais. Sa première traduction arabe est parue en 1925, et elle a été publiée en portugais et en espagnol en 1930.
Même après que certains de ses lecteurs allemands ont mis en pratique ses leçons et exterminé des millions d’hommes, de femmes et d’enfants juifs, il continue d’être lu et étudié partout dans le monde. Il est explicitement cité dans la charte du Hamas et a servi de base à des mini-séries télévisées en Égypte et en Syrie ainsi qu’à plusieurs documentaires en Iran. Mais, aussi déplorable soit-il que les Protocoles aient la même valeur de propagande qu’au Moyen-Orient, cela n’est pas surprenant, car le conflit israélo-arabe est inéluctable depuis trois quarts de siècle et plus. Il est également compréhensible que les théories du complot soient aussi répandues que dans des pays qui gémissent réellement sous des tyrannies non métaphoriques, ou qui l’ont été dans un passé pas si lointain.
Mais l’écart entre la réalité et les tensions qui suscitent des fantasmes paranoïaques est bien plus grand aux États-Unis que dans la plupart des pays musulmans d’aujourd’hui. Malgré toutes les inimitiés raciales, ethniques et religieuses de longue date de l’Amérique, la plupart de ses citoyens – y compris beaucoup de ceux qui prétendent avoir été dépossédés – jouissent d’un niveau de vie relativement élevé, et les lois protègent toujours la presse de la censure. À moins que vous ne soyez pauvres , sans papiers, incarcérés ou noirs, la main du gouvernement est beaucoup plus légère sur les citoyens américains que sur ceux de nombreux autres pays.
Alors pourquoi ici ? De quoi exactement les nombreux théoriciens du complot américains ont-ils si peur ?
J’ai couvert une conférence du National Policy Institute de Richard Spencer en 2011. Le dernier orateur que j’ai entendu était le célèbre nationaliste blanc Sam Dickson, l’avocat de David Duke et ancien candidat au poste de lieutenant-gouverneur de Géorgie, qui a décrit le parcours de sa vie depuis du jeune activiste de Goldwater à un véritable croyant en l’ethno-État. Ses paroles, prononcées avec une voix traînante et courtoise du Sud, m’ont laissé une impression indélébile.
Les conservateurs du mouvement, le Tea Party, tous passent à côté de l’essentiel, a-t-il déclaré. Alors qu’ils parlent de « reprendre l’Amérique », ils oublient que la Constitution a été empoisonnée dès sa création par « l’infection des Lumières françaises ». Les Blancs n’ont pas contrôlé le gouvernement américain depuis 150 ans, a-t-il affirmé. En fait, la république constitutionnelle est le plus grand ennemi de la race blanche. « Notre gouvernement nous déteste, nous dégrade et cherche à nous détruire », a-t-il déclaré. « Nous ne pouvons pas sauver l’Amérique. Nous devons lâcher prise et penser à quelque chose de nouveau. L’Amérique est le Dieu qui a échoué.
La franchise de Dickson, bien entendu, n’est pas la norme parmi les conservateurs, même si certains de ses sentiments sont plus largement partagés que la plupart des gens ne veulent le reconnaître. Les désirs réprimés, comme l’espoir interdit que l’Amérique mette fin à son expérience de républicanisme démocratique et la remplace par un régime chrétien autoritaire comme celui de la Hongrie, donnent lieu au même genre de dissonances douloureuses que les croyances irrationnelles. Une façon de gérer ce malaise est de projeter ces convictions sur vos ennemis : Obama méprise l’Amérique. Biden est un tyran. Les démocrates veulent la mort des républicains et ils ont déjà commencé les tueries.
Même s’ils ont tort sur tout le reste, les théoriciens du complot semblent avoir raison sur un point. Un grand nombre de problèmes de l’Amérique partagent un facteur caché. Les théoriciens du complot ne l’identifient peut-être pas correctement – il ne s’agit pas de chicanes juives, d’homosexuels d’inspiration satanique ou d’extraterrestres. Il ne s’agit pas non plus d’une théorie critique de la race ou de drag queens. C’est du racisme et de l’intolérance, qu’ils soient reconnus ou non, de jure ou de facto, un principe actif ou un vestige persistant d’un passé volontairement incompris.
Les théoriciens du complot ont également raison sur un autre point : les choses ne sont pas toujours ce que nos parents, nos professeurs et nos pasteurs nous ont appris à croire. L’Amérique n’a souvent pas réussi à se montrer à la hauteur de ses idéaux exceptionnalistes. Cela ne veut pas dire que l’Amérique est exceptionnellement méchante. En tant qu’États-nations, les États-Unis sont meilleurs que beaucoup d’autres, et les idéaux de leurs fondateurs sont pour la plupart admirables, même si eux et nous n’avons souvent pas réussi à les respecter.
Mais comme c’est le cas dans la plupart des pays, les élites financières, politiques et sociales américaines contrôlent réellement les rênes du pouvoir – c’est pourquoi on les appelle élites – et travaillent dur pour protéger leurs intérêts. Malgré ce qu’ils nous disent, ce qui est bon pour eux n’est pas toujours bon pour les autres. S’il est vrai que le capitalisme a amélioré le niveau de vie à tous les niveaux, du point de vue d’un enfant ouvrier d’usine il y a 150 ans ou d’un travailleur à temps partiel au salaire minimum aujourd’hui, les propriétaires continuent de bénéficier de toutes sortes d’avantages injustes. La classe capitaliste organise-t-elle régulièrement des cérémonies secrètes au cours desquelles elle viole et assassine rituellement des enfants ? Bien sûr que non. La plupart de leurs énergies sont consacrées à la lutte antisyndicale et au lobbying politique pour maintenir leurs impôts bas et leurs réglementations au minimum. La classe des propriétaires teste constamment les limites de ce qu’ils peuvent faire, et ils s’en sortent avec beaucoup de choses.
Notre grand mythe national – selon lequel l’Amérique est un creuset d’égalité, de tolérance et d’opportunités entrepreneuriales illimitées – n’a jamais été notre réalité nationale. La théorie critique de la race n’explique pas tout (aucune théorie ne le pourrait), mais elle fait apparaître une vérité douloureuse et indéniable : nos traditions humanistes libérales n’ont pas seulement été érigées sur un échafaudage branlant de suprémacisme racial, d’intolérance religieuse, de vol de terres, de servitude involontaire, et une masculinité toxique, mais ont été compromis par eux dès le début, aussi sûrement que Sam Dickson l’a dit par les valeurs égalitaires des Lumières françaises.
Ce qui ne veut pas dire que les choses ne se sont pas améliorées – je crois personnellement que ce que Dickson a diagnostiqué comme un agent infectieux était l’anticorps contre des toxines comme lui, et je soupçonne qu’il le sait aussi. Je soupçonne en outre que ce qui a poussé tant de protestants blancs américains (Dickson a également parlé de sa fierté pour ses racines huguenotes) vers l’extrémisme de droite est la prise de conscience que la promesse implicite d’une hégémonie masculine blanche, protestante et masculine ne tient plus. C’est tout à notre honneur.
Bien entendu, une partie du rêve américain est réelle. En tant que Juif de deuxième génération, j’en bénéficie, tout comme les descendants de nombreux autres groupes d’immigrants venus ici volontairement. De nombreux Américains – y compris les Noirs – se sont vraiment relevés par leurs propres moyens, et malgré tous ses nombreux échecs dans la pratique, notre système penche vers plus de liberté et d’opportunités plutôt que vers moins. Mais le passé de l’Amérique, comme celui de la plupart des pays, n’est pas seulement marqué par la force, la violence, la peur et la haine, mais également défini par celui-ci. Pire encore, comme le disait William Faulkner dans Requiem for a Nun (un roman dont l’intrigue tournait autour des héritages de la race et du viol), « ce n’est même pas passé ».
Parmi les vieilles haines américaines les plus féroces, je dirais, se trouve la haine des catholiques. Les premiers colons l’ont RAMENÉE d’Angleterre.
Une découverte archéologique récente apporte un nouvel éclairage à ce sujet. En 2013, les restes de quatre hommes ont été découverts sur le site d’une chapelle à Jamestown. L’un d’eux, le capitaine Gabriel Archer, avait été enterré avec une boîte en argent qui, d’après un scanner, contenait des fragments d’os et une ampoule de plomb. Il s’agissait presque certainement d’un reliquaire catholique, et c’était, selon les mots d’ Adrienne LaFrance de The Atlantic , « une bombe », une « preuve potentielle d’une communauté clandestine de catholiques ». Ils auraient dû être secrets car le culte catholique était interdit en Angleterre depuis 1559, lorsque la reine Elizabeth a promulgué l’Act of Uniformity.
Les protestants anglais qui ont colonisé le Nouveau Monde craignaient la faim, la maladie et l’accouchement, qui tuaient une femme enceinte sur huit et un tiers de leurs enfants nés vivants avant leur cinquième anniversaire. Ils craignaient la nature sauvage et ses habitants indigènes, qu’ils savaient être des serviteurs du Diable, ainsi que les sorcières et autres serviteurs de Satan qui habitaient parmi eux, déguisés en épouses, enfants, voisins, serviteurs et esclaves. Ils craignaient leur propre nature pécheresse et l’antinomisme ou protestantisme de la « grâce libre », la doctrine radicale selon laquelle une fois sauvés, les chrétiens n’étaient plus liés par la loi morale, une philosophie, pensaient-ils, qui ne pouvait que conduire au libertinage et aux attaques contre les chrétiens, la propriété et l’ordre politique. Ils craignaient surtout le catholicisme, contre lequel ils étaient en guerre depuis l’époque d’Henri VIII. Les Français catholiques avaient forgé des alliances avec des tribus indigènes du nord et de l’ouest. Les Espagnols catholiques contrôlaient le sud. La menace de subversion interne était également réelle ; les conspirateurs de la Conspiration des Poudres avaient été exécutés moins d’un an avant le départ des colons de Jamestown d’Angleterre.
Beaucoup de ces descendants de puritains voient encore le monde de la même manière que leurs ancêtres, bien que leur grand ennemi ne soit plus des papistes et des sauvages impies, mais un libéralisme dépravé, ou, à l’extrême des théoriciens du complot, un isme au titre différent qui, en pratique, ressemble et semble horrible. un peu comme le catholicisme. Peut-être l’illuminisme, ou le « marxisme culturel », ou le sionisme, la philosophie, pensent-ils, d’une élite ancienne et fabuleusement riche dont le pouvoir transcende les frontières nationales et dont les dirigeants soumettent invisiblement le monde à leurs volontés en utilisant le pouvoir de la propagande et de la finance. Le super-État davidique des Protocoles est un fantasme, mais le Vatican était et est bien réel. (« Vous savez, je ne suis pas antisémite, et je ne suis pas anti-Noir ; c’est une incompréhension totale de ce que je suis », aurait récemment déclaré Tucker Carlson . « Je suis anti-catholique. »)
Les catholiques pratiquants étaient explicitement bannis du Massachusetts, du Connecticut et du New Hampshire. Roger Williams a fondé le Rhode Island comme refuge pour les dissidents religieux en 1636, mais pratiquement aucun catholique n’y vivait pour jouir du privilège de la liberté de culte à l’époque. La Pennsylvanie et le Delaware tolèrent également les catholiques, mais peu d’entre eux vécurent dans l’une ou l’autre colonie jusqu’à bien plus tard. La Virginie a expulsé les prêtres de son territoire en 1641. La Géorgie a offert la liberté de culte à tous « sauf les papistes ». New York a interdit le catholicisme en 1688 . Le New Jersey a adopté sa première loi anticatholique formelle en 1691 ; en 1701, il accordait la liberté de conscience à tous « sauf aux papistes ». La Caroline du Sud a promulgué une législation similaire en 1697 mais a abandonné son test religieux en 1790 ; Les catholiques n’étaient pas autorisés à occuper des fonctions publiques dans le Massachusetts avant 1833, en Caroline du Nord jusqu’en 1835 et dans le New Jersey jusqu’en 1844. Le principal sponsor du Maryland, Lord Baltimore, avait envisagé la colonie comme un refuge pour les catholiques comme lui, mais ce n’est pas le cas. Bien que le Maryland Toleration Act, devenu loi en 1649, accorde le droit de culte libre à toute personne « professant croire en Jésus-Christ », il fut annulé au début des années 1650 lorsque les puritains prirent brièvement le contrôle de son gouvernement. Il fut restauré quelques années plus tard, pour être à nouveau renversé en 1692, lorsque le catholicisme fut formellement interdit dans la colonie.
Comme l’écrivait Robert Emmett Curran dans son livre Papist Devils : Catholics in British America, 1574-1783 , l’anti-catholicisme était « une force unificatrice efficace, tant en Angleterre qu’en Amérique britannique, dans la définition d’une société par un « autre » qui contredisait tout ce que cette société représentait et dont « l’autre », par sa seule présence, menaçait la survie même.
Un certain nombre de sociétés secrètes anticatholiques sont apparues lors de la forte vague d’immigration catholique irlandaise. La Fraternité américaine (qui a rapidement changé son nom pour devenir l’Ordre des Américains unis) a été fondée à New York en 1844 avec pour mission de « libérer notre pays de l’esclavage de la domination étrangère ». L’Ordre des mécaniciens américains unis a vu le jour à Philadelphie un an plus tard et, en 1850, l’Ordre de la bannière étoilée a été fondé à New York dans le but explicite de chasser les immigrants catholiques des fonctions publiques et d’organiser des boycotts contre leurs entreprises. Horace Greeley , du New York Tribune, a surnommé ces groupes « Know Nothings » en raison de leur serment de secret, mais aussi de leur étroitesse d’esprit ignorante. Le nom a fait son chemin et, comme tant d’autres péjoratifs, a été adopté comme titre honorifique par leurs membres.
Alors que les Know Nothings s’opposaient au soi-disant papisme pour des raisons morales, ils étaient pragmatiques en pratique . Leurs principaux objectifs étaient d’inverser la pression à la baisse sur les salaires provoquée par l’immigration et la corruption croissante des machines politiques urbaines dominées par les catholiques. La classe des propriétaires était plus ambivalente. S’ils étaient heureux de remplacer les travailleurs américains par des immigrants affamés qui travailleraient plus dur pour moins cher, ils s’inquiétaient de l’esprit révolutionnaire de 1848 qui balayait l’Italie, l’Allemagne et l’Irlande, entre autres pays, et que certains de ces immigrants apportaient avec eux de l’étranger.
En 1855, les Know Nothings s’étaient regroupés en un parti politique à part entière, le Parti américain, qui comblait une partie du vide laissé par l’effondrement des Whigs. « En tant que nation », écrivait à l’époque l’ancien whig Abraham Lincoln à son ami Joshua Speed, « nous avons commencé par déclarer que ‘tous les hommes sont créés égaux’. Lorsque les Connaissants prendront le contrôle, on y dira « tous les hommes sont créés égaux, à l’exception des nègres, des étrangers et des catholiques ». » Néanmoins, à la fin de la décennie, huit gouverneurs, plus d’une centaine de membres du Congrès américain et les maires de trois grandes villes avaient été élus sur la liste du Parti américain.
Gravure sur bois d’une réunion aux flambeaux des Know Nothings à l’hôtel de ville de New York, 1855. (Photo de la Bibliothèque du Congrès/Corbis/VCG via Getty Images)
Comparée à l’injustice monstrueuse de l’esclavage, aux décennies de conflits sectionnels qu’il a provoqués et aux désastres cataclysmiques de la sécession, de la guerre, de la reconstruction et de l’ère Jim Crow qui ont suivi, la clameur autour de l’immigration catholique n’était guère plus qu’un bruit de fond. Cela dit, comme le dit John Higham, auteur de l’étude fondamentale Strangers in the Land: Patterns of American Nativism, 1860-1925 , le Parti américain a fourni une rare opportunité à la république effilochée de se rassembler autour d’une haine partagée différente pendant la guerre. décennie de Bleeding Kansas.
Cette haine a eu un impact durable sur la culture conspirationniste américaine. Imaginez ce tableau classique des théoriciens du complot : dans un donjon situé sous un manoir sombre, un groupe d’hommes immensément riches et puissants, drapés dans des robes de soie, prononcent des incantations dans une langue étrange tout en sirotant des libations de sang humain. Des nuages d’encens flottent dans l’air.
Que ces célébrants soient considérés comme des Anciens de Sion, des Maçons Illuminés, des apparatchiks milliardaires du Nouvel Ordre Mondial, les élites de l’imagination des croyants de QAnon, ou tous travaillant ensemble, la source de l’image est des prêtres catholiques romains célébrant la messe. , tel que réfracté à travers les lentilles déformantes des prophéties bibliques de la Fin des Temps, la géopolitique de la Réforme, les ressentiments des classes moyennes américaines à l’égard des pratiques opaques et parfois discutables des banquiers et des financiers et, ironiquement, les craintes de longue date du catholicisme à l’égard de l’illuminisme et Franc-maçonnerie.
Pour les puritains, les catholiques étaient les Romains, l’ancien ennemi contre lequel les premiers chrétiens se définissaient (avec les juifs pharisiens). Pour les catholiques, l’ennemi n’était pas seulement les juifs qui rejetaient le Christ, mais aussi les chrétiens hétérodoxes qui niaient que l’Église catholique soit le corps du Christ et les forces du marxisme, du scientisme, du nihilisme, de l’athéisme, de la laïcité et de tous les autres ismes. qui ont rongé l’autorité et le pouvoir de la seule véritable église.
Bien sûr, les vrais juifs et francs-maçons, contrairement aux juifs et francs-maçons de l’imagination des théoriciens du complot, ne pratiquent pas la magie et n’adorent pas Satan ; la plupart des Juifs ne croient pas au Diable au sens propre, et même si de nombreux maçons sont chrétiens, rares sont ceux qui sont superstitieux. Ni l’un ni l’autre ne boit de sang – figuratif, réel ou transsubstanti – lors de leurs cérémonies. Mais les théoriciens du complot imaginent néanmoins que leurs ennemis célèbrent les messes noires, parce qu’ils pensent selon une logique binaire manichéenne – le bien contre le mal, les chrétiens contre les juifs, les protestants contre les catholiques, les américains contre les non-américains, la civilisation contre la barbarie – et peut-être parce qu’ils projettent avec culpabilité les aspects de la messe noire. eux-mêmes dont ils ont honte sur leurs ennemis. Le sang chrétien que les Juifs étaient accusés de mélanger à leurs matzos de Pâque, l’adrénochrome que les croyants de QAnon disent que les élites extraient des enfants, est l’Eucharistie souillée.
Les théoriciens protestants du complot regardent leurs ennemis et voient les catholiques. Il en va de même pour les théoriciens catholiques du complot, du moins lorsqu’ils s’intéressent aux francs-maçons, un autre groupe qui a captivé l’imagination des Américains et attiré leur haine, animant ainsi les théories du complot d’aujourd’hui. Et ce n’est pas étonnant, car de nombreux rituels secrets des maçons évoquent les liens fantaisistes de leur société avec le catholicisme médiéval.
Au-delà des références spécifiques des maçons aux Templiers et à Jacques de Molay, le dernier grand maître des Templiers (il fut brûlé vif en 1314), le cosplay gothique qui figure dans tant de leurs rituels est également caractéristique de beaucoup de l’art, l’architecture, l’aménagement paysager et la littérature romantiques de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle. Le Ku Klux Klan, qui recrutait bon nombre de ses membres dans les loges maçonniques, adaptait également les rituels et les robes catholiques. Le capirote, la capuche pointue que portent les pénitents espagnols et italiens depuis l’Inquisition, était probablement la source des casques que portaient les cavaliers du Klan dans Birth of a Nation de DW Griffith, et que le KKK relancé a ensuite adopté (les insignes de l’ère de la Reconstruction). Klansmen était moins formalisé).
Contrairement au Klan, les francs-maçons n’ont jamais été organisés autour de l’exclusion et de la haine ; leur idéal était et est l’illumination. Selon leur mythe fondateur, Hiram Abiff, l’architecte en chef du Temple de Salomon, fut martyrisé lorsqu’il refusa de révéler les secrets occultes de la guilde des tailleurs de pierre. En vérité, la franc-maçonnerie n’a que quelques siècles et, comme la Constitution américaine, est en grande partie un produit des Lumières. La première Grande Loge maçonnique a été fondée en Angleterre en 1717 ; la première loge américaine a ouvert ses portes à Philadelphie en 1731 avec Benjamin Franklin comme membre fondateur. Il existe de nombreuses variétés de maçonnerie (le rite d’York, le rite écossais ancien et accepté, les Templiers, l’Ordre de l’Étoile de l’Est, la maçonnerie de l’Arche Royale, etc.). Certains, comme les Templiers, sont explicitement chrétiens, mais la philosophie à laquelle la plupart souscrivent est mieux décrite comme un déisme humaniste. Et si les maçons ont une identité de classe cohérente, elle est bourgeoise.
Il n’est pas surprenant que George Washington et Benjamin Franklin soient francs-maçons. Tous deux étaient des hommes d’affaires non pratiquants, de fervents républicains, bons avec l’argent et connaisseurs en sciences (surtout Franklin, bien que Washington ait étudié et appliqué l’agronomie de son époque, expérimentant largement de nouvelles techniques de plantation, de labour, de fumure et de rotation des cultures). ). D’autres maçons américains éminents de l’époque étaient Paul Revere, John Marshall, John Hancock et James Monroe. Parmi les maçons européens les plus connus du XVIIIe siècle figuraient le marquis de Lafayette (un aristocrate certes, mais quelque peu un traître de classe), ainsi que Goethe, Mozart et Voltaire. En Amérique du Sud et Centrale, Simón Bolívar, El Libertador, était maçon. Il y a aussi eu des maçons très conservateurs et racistes. Albert Pike, par exemple, était un leader et un théoricien majeur du rite écossais, l’une des variétés les plus spéculatives et ésotériques de la franc-maçonnerie ; il était également un général confédéré, un suprémaciste blanc avoué et actif au début du KKK. Mais la plupart étaient des représentants progressistes de la classe moyenne protestante montante.
L’engagement des maçons ésotériques dans des arcanes comme l’hermétisme gréco-égyptien, le gnosticisme, la Kabbale, le Coran et l’alchimie venait du même endroit que leur intérêt pour la science – une curiosité de grande envergure, libre de tout dogme religieux, et la confiance que les êtres humains sont intrinsèquement perfectible, que n’importe qui peut travailler et étudier son chemin vers la sagesse, le bonheur et l’intégration spirituelle à mesure qu’il gravit les degrés de l’Artisanat. Il s’agit d’une vision de la condition humaine très différente de celle du catholicisme ou du calvinisme, qui soutiennent que l’humanité est intrinsèquement dépravée et ne peut pas gagner la grâce, mais seulement la recevoir du Christ, soit directement, soit via l’intercession de l’Église. C’est pourquoi le pape a condamné la maçonnerie en 1738, interdiction qui a été réaffirmée encore en 1983 par le cardinal Ratzinger alors qu’il était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, anciennement connue sous le nom d’Inquisition romaine (en 2005, il deviendra pape). Benoît XVI).
La franc-maçonnerie a été critiquée aux États-Unis dans les années 1820, après la disparition de William Morgan, ancien propriétaire de brasserie et vétéran de la guerre de 1812, après avoir écrit un exposé sur la maçonnerie et l’avoir vendu à un éditeur. Si les maçons l’ont assassiné pour protéger leurs secrets, comme on le pensait largement, leur plan s’est retourné de façon spectaculaire. Le livre de Morgan a été publié à titre posthume sous le titre Les mystères de la franc-maçonnerie, contenant tous les degrés de l’ordre conférés dans une loge de maître . La controverse autour de la disparition a fait boule de neige et s’est transformée en un véritable mouvement politique national avec la formation du Parti anti-maçonnique, dont la bête noire était Andrew Jackson, l’ancien grand maître du Tennessee.
On se souvient aujourd’hui de Jackson comme d’un populiste et d’un ennemi déclaré de l’establishment permanent de Washington. Donald Trump s’est déclaré jacksonien lors de sa première campagne présidentielle en 2016 ; après avoir été élu, il a accroché le portrait de Jackson dans le bureau ovale et s’est rendu sur sa tombe. Mais à l’époque de Jackson, ses ennemis le traitaient d’élitiste et de despote potentiel. Une partie de cette animosité était probablement personnelle. John Quincy Adams avait remporté une victoire contre Jackson en 1824, mais lui perdit la présidence en 1828 après une campagne particulièrement vicieuse. Bien qu’Adams ait exercé une longue et importante présidence en tant qu’avocat, abolitionniste et membre du Congrès, il a consacré une quantité surprenante de son énergie dans les années 1830 à l’anti-maçonnerie, écrivant même un livre, Letters on Freemasonry , dans lequel il attaquait les maçons comme « une conspiration de quelques-uns contre l’égalité des droits du plus grand nombre » et « une semence du mal qui ne pourra jamais produire de bien ». Les francs-maçons prêtent serment les liant à leur ordre plutôt qu’à la république, a déclaré Adams – alors à quel point pourraient-ils être patriotiques ?
Son livre cataloguait de manière exhaustive les tortures macabres que les maçons auraient infligées à des membres déloyaux comme Morgan, détaillant avec amour les tranches de gorge, les cœurs arrachés et « le crâne coupé pour servir de coupe pour la cinquième libation » qui étaient les sanctions pour déloyauté. Et il a explicitement attiré l’attention sur la ressemblance de la maçonnerie avec le catholicisme, qui était également accusé de torturer ses apostats et de faire passer la loyauté envers le pape avant la loyauté envers la nation (un peu comme les Juifs sont accusés de le faire avec Israël aujourd’hui).
Si je semble minimiser la puissance du racisme anti-Noirs et de l’antisémitisme, ce n’est pas le cas en réalité . N’oubliez pas que mon sujet n’est pas les préjugés en soi, mais le théorisme du complot paranoïaque. Pendant une grande partie de l’histoire américaine, le racisme a été ouvertement reconnu et soutenu par la force de la loi. En tant que tels, les Noirs eux-mêmes n’étaient pas autant l’objet de la pensée des théoriciens du complot que leurs alliés non noirs dans les mouvements pour l’abolition et les droits civiques.
Quant à l’antisémitisme, une fois que les Protocoles des Sages de Sion ont commencé à être largement traduits après le tournant du 20e siècle, les théoriciens du complot de tous bords se sont débarrassés des mauvais attributs des catholiques, des maçons, des illuministes, des anarchistes, des barons voleurs, banquiers et révolutionnaires contre les Juifs. On disait que le judaïsme avait coopté les maçons, tout comme les syndicats et autres mouvements progressistes, pour saper le pouvoir de l’État. « La maçonnerie gentille sert aveuglément de paravent pour nous et nos objets », dit le Protocole 4. « Jusqu’à ce que nous entrions dans notre royaume », ajoute le Protocole 15, « nous créerons et multiplierons des loges maçonniques libres dans tous les pays du monde, absorberons dans tous ceux qui peuvent devenir ou qui jouent un rôle important dans l’activité publique, pour ces loges nous trouverons notre principal bureau de renseignement et nos principaux moyens d’influence.
L’Holocauste a été le point culminant de 2 000 ans de théologie successionniste, de la croyance selon laquelle le christianisme complétait et annulait à la fois la loi judaïque et le judaïsme lui-même, et d’un siècle de ressentiment politique et social alors que les Juifs de toute l’Europe occidentale devenaient finalement citoyens de leur pays.
Mais les Juifs ont été relativement tardifs dans les théories du complot mondial qui ont constitué la base du nazisme et qui sont encore largement présentes aujourd’hui. La personne qui a donné à l’antisémitisme américain sa plus grande plateforme jamais vue est l’industriel Henry Ford. « Il existe une race, une partie de l’humanité », écrit-il à propos des Juifs dans The Dearborn Independent , le journal qu’il a acheté en 1918 et principalement utilisé pour promouvoir les Protocoles des Sages de Sion , « qui n’a encore jamais été reçue comme une race. partie bienvenue, et qui a réussi à s’élever à un pouvoir que la race païenne la plus fière n’a jamais revendiqué, pas même Rome aux jours de sa puissance la plus fière.
Même si les Juifs étaient encore sans nation, Ford et ses nègres russes blancs les présentaient comme les impérialistes les plus rapaces du monde. Même si la plupart des Juifs d’Europe de l’Est qui avaient commencé à affluer en Amérique vers la fin du XIXe siècle étaient sans le sou, ils étaient présumés être fabuleusement riches. « Les Protocoles ne considèrent pas la dispersion des Juifs à l’étranger sur la surface de la terre comme une calamité, mais comme un arrangement providentiel par lequel le Plan mondial peut être exécuté avec plus de certitude », a écrit Ford. La diaspora était un châtiment que les Juifs non seulement méritaient mais avaient librement choisi ; en tant que tels, ils ne devraient pas être pris en pitié mais méprisés et craints. L’antisémitisme de Ford était monstrueux, mais on peut au moins comprendre d’où il vient. Il l’avait entendu proclamer en chaire par des ministres protestants lorsqu’il était enfant, et il l’avait lu dans les tracts des populistes agraires.
Ford avait un attachement sentimental à l’Amérique rurale qui l’a formé, ce qui lui a causé une dissonance cognitive sans fin, car s’il n’avait pas trouvé quelqu’un d’autre à blâmer pour son déclin, il aurait peut-être dû se remettre en question. Les économistes utilisent encore le terme « fordisme » pour décrire l’économie de consommation standardisée et de production de masse qui a transformé les petites villes américaines en un patchwork de villes et de banlieues semblables. La production automobile en série a libéré, au sens propre comme au sens figuré, les populations rurales de leurs liens avec la terre. Les ouvriers agricoles sous-employés s’installèrent à Détroit pour travailler dans les usines Ford, et les voitures que les Américains achetaient à crédit non seulement les rendaient mobiles, mais fournissaient aux jeunes et aux mariés adultères des lieux de rendez-vous.
Henry Ford au volant de sa première automobile, la Quadracycle, sur Grand Boulevard à Détroit, Michigan. (Getty Images)
L’antisémitisme de Ford l’a exonéré non seulement de la ruine du mode de vie sain dont il se souvenait, mais aussi de la cruauté du capitalisme qu’il pratiquait. Ce que nous appelons capitalisme, expliquait-il dans The International Jew , est une illusion, car « le fabricant, le directeur du travail, le fournisseur d’outils et d’emplois – nous l’appelons le « capitaliste » lui-même doit s’adresser aux capitalistes pour obtenir le meilleur résultat possible de l’argent pour financer ses projets. L’ennemi commun du travail et du capital, écrivait-il, est « le supercapitalisme, un super-gouvernement qui n’est allié à aucun gouvernement, qui est libre de tous, et pourtant qui a la main sur eux tous ». Pour sauver l’Amérique, pour sauver le monde, ces supercapitalistes doivent être écrasés. « Si le Juif a le contrôle », a demandé Ford, « comment cela s’est-il produit ? C’est un pays libre. Les Juifs ne représentent qu’environ trois pour cent de la population. Est-ce à cause de sa capacité supérieure, ou est-ce à cause de l’infériorité et de l’attitude indifférente des Gentils ? À moins que les Juifs ne soient des surhommes », a conclu Ford, « les Gentils seront eux-mêmes responsables de ce qui s’est passé ». Où est le Haman moderne qui fera ce qui doit être fait ? il aurait tout aussi bien pu demander.
Même après avoir passé des années à analyser le style paranoïaque, les implications génocidaires de la logique de Ford me stupéfient – tout comme le fait qu’il continue d’être présenté aux écoliers comme un entrepreneur américain modèle. Il n’est vraiment pas étonnant que les fascistes émergents d’Allemagne considèrent « Ford comme le leader du mouvement fasciste grandissant en Amérique », comme le disait un journaliste du Chicago Tribune en 1923. « Nous admirons particulièrement sa politique anti-juive qui est la politique bavaroise. Plateforme fasciste. Nous venons de faire traduire et publier ses articles anti-juifs », lui a dit Hitler. « Le livre est distribué à des millions de personnes dans toute l’Allemagne. » L’article poursuit en notant que « la photo de Ford occupe la place d’honneur dans le sanctuaire de Herr Hittler [sic] ».
Si vous recherchez les origines du paranoïaque américain, il existe de nombreux endroits où chercher. Pour les protestants de l’époque coloniale, le grand adversaire historique était Satan, incarné dans l’Église catholique. La peur qu’inspirait ce superÉtat transnational était pratiquement ancrée dans leur psychisme, comme la peur des serpents. En même temps, je suppose qu’ils ressentaient une nostalgie inconsciente et largement inavouée de ses certitudes. Les linéaments de cette haine primaire perdurent dans les rêves fébriles des théoriciens du complot contemporains sur les tout-puissants Illuminati, les Sages de Sion et les dirigeants cachés de l’État profond, qui se nourrissent du sang des enfants et des injections d’adrénochrome et interfèrent avec le souveraineté des nations.
Les doctrines catholique et protestante exigent que leurs croyants rejettent les valeurs de la franc-maçonnerie, mais peu d’Américains le font, car nos institutions politiques sont nées du même sol que la franc-maçonnerie, qui est l’éthos pratique, empiriste, tolérant et laïc des Lumières que Sam Dickson a créé. estime qu’il a empoisonné l’expérience américaine à sa naissance.
La tolérance religieuse, voire l’indifférentisme, est ce qui sous-tend le mur de séparation entre l’Église et l’État imaginé par Madison et Jefferson. « Cela ne me fait aucun mal que mon voisin dise qu’il y a vingt dieux, ou pas de dieu », a écrit Jefferson. Mais malgré les montagnes de preuves démontrant que le pluralisme religieux encourage plutôt qu’il ne nuit à la croyance religieuse (56 % des Américains déclarent croire en Dieu tel que décrit dans la Bible, contre seulement 27 % des Européens occidentaux), une minorité influente d’Américains religieux préférerait tout aussi bien le démolir. Beaucoup ont également des doutes quant au républicanisme démocratique. Le seul garant sûr de leur liberté, disent-ils, est le pouvoir – plus précisément la capacité d’exercer le pouvoir contre les religions, les idées et les personnes qu’ils n’aiment pas.
Depuis son lancement, l’obédience a évolué aux côtés des nombreuses obédiences et des rites du paysage maçonnique français.
Faisons un bilan de fin de première année
Plutôt qu’un bilan chiffré, dressons un état des lieux. Après ces 12 premiers mois de fonctionnement. La Grande Loge FUTURA se veut constructive, ouverte et créative. La devise : “Bâtir, Construire, Créer.” Les travaux s’inspirent des valeurs de Liberté, Égalité, Fraternité, ainsi que de l’Idéal de Perfection et de la Loi Universelle. En un an, ils ont signé des accords avec 17 obédiences, dont certaines exercent une influence significative sur la maçonnerie nationale et internationale. À l’échelle mondiale, ils sont présents dans plusieurs pays dont le Liban, l’Équateur…
Ils étaient acceptés au sein de l’Union Maçonnique Mondiale (UMM) après seulement 9 mois d’existence. Cela témoigne de la qualité de l’enseignement et de l’esprit d’ouverture. Ils semblent régulièrement représentés lors de convents et d’assemblées générales de ce mois de juin.
Parlons maintenant : Initiations et Approches
En un an, les loges ont initié plusieurs dizaines de profanes. Les impétrants semblent rechercher autre chose que le religieux ou les dogmes. Ils ont trouvé cette alternative au sein de Futura, sans jugement envers les autres obédiences rajoutent-ils.
Leur attrait réside dans l’approche renouvelée, l’esprit d’ouverture et l’enseignement. Les membres sont issus de diverses obédiences françaises, et parfois des Hauts Grades (notamment les 18e et les aréopages). Ils pratiquent du 1er au 33e degré sans repasser par des associations chapitrales. La nouvelle méthode permet aux ateliers de travailler dès le 4e degré “ Maître de l’Arche ” jusqu’au 31e grade “ Maître de Lumière ”, pour bâtir une spiritualité au service de l’humanité. Le 32e grade, “ Maître Fédérateur ”, rassemble les Hommes, les Similitudes, les Différences et les Contraires.
Notez que les grades maçonniques sont symboliques et ne correspondent pas nécessairement à des positions hiérarchiques. Chaque obédience peut avoir sa propre interprétation.
Enfin, le 33ème et dernier grade, nommé “ Grand Gouverneur ”, atteint le sommet de la “ Gouvernance ”, mais avant d’y parvenir, il faut franchir plusieurs étapes essentielles :
Maître de Babel (6ème degré) : Enseigne le “ Paradoxe de l’Éloge de la Différence ”.
Maître Architecte (11ème degré) : Trace le plan, symbolisant la construction.
Bâtisseur de Kéops (12ème degré) : Explore la perfection et le secret.
Creator (22ème degré) : Crée pour l’humanité.
Futura dispense également tous les grades intermédiaires, dont la liste complète est proposée ci-après. Contrairement à certaines obédiences, Futura n’a pas de “ Suprême Conseil ”. Ils travaillent avec un “ Conseil des Sages ”, composé de “ 33 membres ”, tous “ 33ème Grands Gouverneurs ”, qui peuvent constituer le “ Conseil des Sages ”.
Concernant les loges, ils essaiment à travers le territoire avec des Ateliers à Nice, Perpignan, Salon de Provence, Toulouse, Bordeaux et Lille. À l’étranger, ils préparent des implantations au Congo Brazzaville, à Marrakech, à New-York et en Suède.
L’obédience accueille des membres masculins, féminins et mixtes. Dans ces temps difficiles, ils tiennent à souligner l’importance des métaux. Lors du lancement du rite, ils ont délibérément écarté cette notion. Ils proposent des capitations modestes, accessibles à tous, permettant aux jeunes étudiants de les rejoindre.
La société évolue et la maçonnerie aussi. L’approche, qualifiée de “ maçonnerie différente ”, s’inscrit dans l’esprit symbolique qui les anime. leur recherche dans le Cosmos et la Galaxie ouvre à de nouvelles perspectives, sans dogme. Cela a joué un rôle majeur dans le rassemblement qu’ils connaissent en cette première année.
Malgré les quelques détracteurs, ils prouvent que Futura perdure. Ils affirment que la Loi Universelle les guide, et sont heureux que leur locomotive ait accroché ses premiers wagons. Chaque wagon se remplit à son rythme, des Loges Bleues aux Grades dits Supérieurs.
Du blog italien iacchite.blog – par Saverio Di Giorno
La nouvelle n’a pas encore reçu de confirmation ou de démenti officiel, mais elle circule sur de nombreux canaux plus ou moins informels et elle est importante. Pas tant pour la nouvelle en elle-même que pour les conséquences qu’elle pourrait avoir. L’ancien Grand Maître Stefano Bisi (et pas seulement lui) a été exclu de la franc-maçonnerie de rite écossais, la plus ancienne, la plus répandue une des plus reconnues internationalement.
Et cela ne semble être que le premier acte d’une guerre judiciaire d’appel et de vengeance qui risque réellement de diviser la franc-maçonnerie officielle italienne. Avec des implications judiciaires également, notamment parce que dans le passé, il était déjà arrivé que « l’administration Bisi » fasse l’objet d’une attention particulière.
Le grand gâchis : votes, argent et connexions
La raison de cette expulsion vient du grand désordre qui a éclaté au lendemain des élections internes dont nous vous parlions. Le Seminario calabrais et le Taroni toscan se faisaient face. Le premier en parfaite continuité avec Bisi, donc profil bas, extrême discrétion et surtout beaucoup d’ambiguïté sur les questions de justice et peu de transparence. Les demandes d’ouverture et de transparence sont plutôt venues de Taroni.
Dans une nuit de longs couteaux, le résultat des élections semble avoir été contesté, confirmé, renversé. Ceci en bref. Ce qui compte le plus, c’est que Bisi et Seminario, selon les gorges profondes, sont liés plus ou moins directement à une gestion opaque de fonds, de propriétés et de mouvements qui ne sont pas tout à fait clairs.
Et justement à la loge Morelli de Vibo, à l’occasion de ces contre-interrogatoires, L’Espresso a récemment dépoussiéré cet entretien avec un franc-maçon calabrais.
« Chez Morelli à Vibo, avec cent vingt membres, ils ne se réunissent même pas et le trésorier a gardé chez lui 3 millions d’euros en espèces. J’ai toujours soutenu Bisi même lorsqu’il a été accusé puis acquitté de blanchiment d’argent parce qu’il avait reçu de l’argent de Montepaschi à l’époque de Giuseppe Mussari. Mais je peux témoigner que le sénateur Pittelli déjeunait souvent avec Bisi et Seminario au siège de la Villa del Vascello sur le Janicule. Et Lutri avait été signalé comme un individu dangereux avant même d’être condamné en Sicile où j’ai demandé à envoyer une inspection principale de Rome. Un inspecteur du même district a été envoyé sans résultat. Les problèmes de la loge Tumbarello étaient également connus. Mme Bindi avait pris conscience des zones sombres. Idem pour les frères de Suisse, d’Autriche et d’Allemagne qui ne se sont pas présentés à la Grande Loge 2023″
Le taureau est omniprésent dans l’architecture et la vie quotidienne des Minoens. Peut-être est-ce dû à l’ère zodiacale du Taureau qui débuta vers -4 500/4 300 et se termina vers – 2 150/-1 700 (selon différentes études), dates auxquelles la civilisation minoenne débuta et s’épanouit. C’est la période où le taureau prend de l’importance au niveau de la symbolique : fécondité, puissance, force et courage.
L’origine des bovins domestiques se trouve dans la région du nord de l’Iran actuel aux environs de 10 000 ans avant notre ère (comme pour beaucoup d’autres choses, comme le blé ou la vigne par exemple). Ces animaux migrèrent avec leurs propriétaires et à la sélection naturelle s’ajoutera celle des hommes avec les croisements. La symbolique des bovidés est toujours en rapport avec la puissance, la fertilité et les forces créatrices et nourricières, avec le renouveau.
On retrouve le culte du taureau, devenu animal sacré, chez les Égyptiens avec Apis et Hathor, fils et fille de Râ. Dans le bassin de l’Indus, le védisme présente le roi des dieux Indra comme un taureau et la vache est considérée comme éminemment sacrée. Audhumia, la vache nourricière du premier être vivant, le géant Ymir, est une divinité nordique primitive. L’indouisme en fait Nandi, la monture du dieu Shiva.
Dans le croissant fertile, entre Tigre et Euphrate, en Assyrie, le taureau est l’animal symbole du dieu de l’orage, Adad. Chez les Hittites c’est aussi Tarhūnah, dieu de l’orage, principal dieu du panthéon, qui est accompagné d’un taureau. Akkad le représente en génie protecteur ailé aux portes des palais, le Lamassu. Chez les Hébreux, le veau d’or revient à la charge. Zeus, dans ses premières amours, se transforme en taureau pour séduire Europe qui donnera naissance au roi Minos. Les bovins, qui portaient souvent les dieux fondateurs sur leur dos, représentaient la structure de l’univers et son renouvellement.
Le taureau sera sacrifié lors de l’ère suivante, quand apparaitra dans le ciel la constellation du Bélier. Ram le bélier (Ram : racine indo-européenne qui veut dire bélier) apparait en Celtie et devient Belenos. Ab Ram, fils de Ram, devient Abraham. Gilgamesh tue le taureau céleste envoyé par la déesse Inanna, Khnoum entrera en Égypte ainsi qu’Amon auquel il est associé, Mithra répandra son sang et la tauromachie verra le jour.
L’ère actuelle, celle des poissons, a commencé avec l’apparition du Christianisme.
Des poissons, que Jésus va multiplier pour ses disciples pêcheurs, que l’église romaine primitive va prendre comme signe de reconnaissance avec l’acronyme ICHTUS, poisson en grec, Iêsoûs Khristòs Theoû Uiòs Sōtḗr, c’est-à-dire Jésus Christ, fils de dieu, sauveur. Le bélier laisse sa place, Jason part à la recherche de la toison d’or de Chrysomallos, l’agneau est sacrifié, le bélier est diabolisé, perd sa symbolique et devient un Baphomet cornu androgyne.
Ainsi vont les cycles.
Revenons à la Crète. Chez les minoens, à l’époque de l’ère du Taureau, apparut la taurokathapsia (tαυροκαθάψια) ou taurocatapsie, le saut du taureau, l’une des scènes les plus représentées dans l’art minoen. La plus connue est une fresque trouvée à Cnossos, où trois acrobates, dont deux femmes, exécutent les trois phases du saut par-dessus le taureau : prise des cornes, saut en salto sur le dos de l’animal et réception.
À Cnossos également fut retrouvée la célèbre représentation d’une tête de taureau sous forme de Rhyton, c’est-à-dire un vase servant lors de repas de gala, de cérémonies rituelles ou libations (lorsqu’on verse quelques gouttes de liquide sur le sol en l’honneur des dieux).
Le taureau minoen est aussi représenté dans les mythes et légendes qu’il ne faut pas prendre à la légère en sachant que derrière ces récits se tiennent toujours des vérités et des symboles universels. Le mythe du Minotaure en fait partie et même si ces légendes ne font pas partie de l’époque minoenne (aucune trace du minotaure dans cette civilisation), elles en découlent.
Au début de l’histoire, Zeus, toujours très actif sexuellement, jeta son dévolu sur Europe, une belle princesse Phénicienne fille du roi Agénor de Tyr, lui-même fils de Poséidon. Pour arriver à ses fins et se protéger de la jalousie de sa femme Héra, il se métamorphosa en un magnifique taureau blanc. La jeune fille, attirée par la beauté de l’animal, se rapprocha et monta sur son dos. Zeus en profita et partit en Crète avec sa conquête, à Gortyne plus précisément. C’est là, sous un platane, qu’ils s’unirent. Certains disent qu’elle fut consentante, d’autres non. Quoi qu’il en soit, Europe, enceinte, fut confiée par Zeus à Astérion, roi de Crète. De cette union avec Zeus naquirent Minos, Radhamante, futur juge des enfers avec son frère, et Sarpédon, tué par Patrocle lors de la guerre de Troie, tous trois élevés par Astérion.
Minos, à la mort de son père adoptif, réclame la couronne et pour évincer ses deux frères, demande l’aide de Poséidon. Le dieu de la Mer lui accorde sa protection et lui envoie, pour sceller leur pacte, un magnifique taureau blanc qu’il devra sacrifier après son couronnement. Minos devint roi, épousa Pasiphaé, qui avait pour sœur Circé la magicienne et pour frère Eétès, gardien de la Toison d’or. Pasiphaé est la fille du titan Hélios, le soleil, et de Persé, elle-même fille du titan Océan. Mais Minos, trouvant le taureau très beau, voulut le garder et le remplaça par un simple taureau qu’il sacrifia à sa place. Poséidon, pas né de la dernière pluie, s’en aperçut et pour se venger, rendit le taureau blanc furieux pour qu’il détruise une grande partie de l’ile, puis il inspira à Pasiphaé une passion dévorante pour l’animal. Celle-ci, afin d’assouvir son désir, fit construire par Dédale, l’architecte du palais, une génisse en bois et en cuir dans laquelle elle entra. L’accouplement eut lieu et de cette union contre nature naquit Astérios, l’homme à tête de taureau, le Minotaure.
Le Minotaure en grandissant devint féroce. Minos demanda à Dédale de construire un labyrinthe afin qu’il puisse l’y enfermer. Quelque temps après, le fils de Minos, Androgée, excellent athlète, fut tué par les athéniens à la demande du roi Égée, jaloux que le crétois gagne tous les prix aux fêtes Panathénées. Le roi de Crète attaqua alors la cité grecque qui, vaincue, dut lui payer un tribut : tous les 9 ans, Athènes devra livrer à Minos 7 jeunes hommes et 7 jeunes filles qui seront donnés en sacrifice au Minotaure.
C’est Thésée, fils d’Égée, qui viendra venger son peuple en empruntant le labyrinthe pour tuer la bête. Ariane, la fille du roi Minos, séduite par le beau jeune homme, va l’aider à en sortir en lui fournissant un fil qu’il va dérouler le long du chemin, ce qui lui permettra de sortir facilement, et en lui donnant l’épée de son père qu’elle a dérobée (offerte à Minos pour son mariage par Héphaïstos), tout cela contre la promesse d’un mariage.
Thésée tua le Minotaure, sortit du labyrinthe et s’enfuit avec Ariane, mais l’abandonna sur l’ile de Naxos ou de Dia selon Homère (ile située à quelques kilomètres au nord d’Héraklion). Certains mythographes disent qu’il n’était pas lâche mais fut obligé de le faire suite à une tempête qui emporta le navire après qu’il eut débarqué Ariane, ou bien en obéissant à un ordre d’Athéna qui lui apprit qu’elle était promise à Dionysos. Ariane se consola effectivement avec Dionysos et Thésée épousa Antiope, reine des Amazones, puis Phèdre, la propre sœur d’Ariane, qui eut des démêlés avec Hyppolite, le fils que Thésée eut d’Antiope, tout le monde connait l’histoire.
Entre temps, Égée, qui avait demandé à ce que la couleur des voiles du navire de son fils soit blanche en cas de victoire et noire en cas de défaite contre le Minotaure, attendait des nouvelles. Thésée ayant oublié de changer les voiles, à cause du chagrin d’avoir perdu Ariane ou des soucis du voyage, Énée, voyant les voiles noires, se jeta du haut d’un rocher dans la mer qui prit son nom en hommage.
Comment ne pas voir, dans ces récits, la démarche initiatique du héros qui se trouve lui-même, et l’allégorie de la Grèce se libérant du joug crétois par le meurtre du taureau (montrant aussi la fin de l’ère lui correspondant) et la domination et la séduction des femmes crétoises, qu’elles soient amazones ou pas, ne montre-elle pas dans le même temps la fin du matriarcat et son remplacement par l’hégémonie masculine des dieux guerriers ?
Mais ce mythe fut élaboré au VIIe siècle avant notre ère, bien après que la civilisation minoenne eut disparu. Thésée, représenté au départ affrontant des Centaures, devint roi d’Athènes. Le mythe le fit même en devenir son fondateur, ainsi que celui de la démocratie.
La symbolique du labyrinthe fut utilisée dans les siècles suivants, de la Rome antique jusqu’au XIIe siècle aux sols de nos cathédrales. En son centre, Astérios, l’homme à tête de taureau est très souvent représenté. Le voyage qu’il propose est bien entendu initiatique, c’est une quête à la recherche de la vérité, partant de la matière pour arriver au spirituel. Le héros devra parcourir ce dédale et trouver son chemin, qui mène au centre du monde, au centre de lui-même, là où il devra vaincre les forces du mal ou sa propre animalité.
De notre confrère slate.fr – Jean-Christophe Piot — Édité par Louis Pillot
Si l’image d’un commandement nazi versé dans la magie noire a fait les beaux jours de la pop culture, elle ne repose en réalité pas sur grand-chose. Commençons par le plus simple: en dépit du fatras de légendes et de mythes qui entoure le Troisième Reich, Adolf Hitler n’a pas pratiqué de sombres rituels dans le secret de sa chancellerie berlinoise.
Pas de pentacles, pas de magie noire, pas de rituels obscurs, et pourtant: portée par des dizaines de romans, de bandes dessinées, de jeux vidéo et –hélas– d’ouvrages «historiques» plus ou moins épouvantables, la légende d’un Reich voué aux puissances infernales traine dans nos imaginaires.
Fatras mystico-historique
Commençons par la rumeur la plus simple à démolir: celle qui tourne autour de la Vril-Gesellschaft, ou société du Vril. Active dans le Berlin d’avant-guerre, cette sorte de loge noire aurait réuni la fine fleur des dignitaires nazis autour d’une croyance commune: l’existence du Vril, une mystérieuse énergie ouvrant à la pratique de la télépathie ou de la télékinésie. Le hic? Aucun travail d’historien n’est jamais venu confirmer l’existence d’une société du Vril, à Berlin ou ailleurs.
D’où vient la légende? D’abord de Willy Ley, un ingénieur allemand exilé en 1933 aux États-Unis reconverti dans la littérature fantastique. Dans un récit de 1947, l’homme affirme avoir été sérieusement approché par la fameuse société du Vril, une thèse qui passe royalement inaperçue jusqu’en 1960, lorsque le journaliste Louis Pauwels et le chimiste Jacques Bergier publient un ouvrage tiré à un million d’exemplaires en France, qui va marquer les esprits: Le Matin des magiciens.
Dans ce pavé de 500 pages qui prétend poser les bases du «réalisme fantastique», les auteurs exposent un fatras de théories plus foireuses les unes que les autres, en mélangeant joyeusement l’Atlantide, les extraterrestres, la magie noire, les grimoires oubliés, la pierre philosophale et les nazis. Une thèse en ressort: Hitler n’aurait été qu’une marionnette, le jouet de différents cercles occultes réunis pour dominer le monde et modifier la nature même de l’humanité. Parmi elles, la fameuse société du Vril, simple émanation de l’organisation-reine, la société Thulé. Précisons au passage que l’ouvrage ne cherche en rien à atténuer ou à relativiser les crimes du nazisme: Bergier était lui-même un ancien déporté, revenu vivant de Mauthausen.
Seul hic: le Vril n’a jamais existé en dehors d’un monde de fiction, celui de l’auteur anglais Edward Bulwer-Litton. Dans La Race future, en 1871, l’auteur en avait fait l’énergie nécessaire aux technologies avancées d’une nouvelle espèce de créatures souterraines. L’épisode en dit long sur la manière dont fonctionne Le Matin des magiciens, qui ne cesse d’entrelacer le vrai et le faux. L’existence de la société Thulé, elle, est bien attestée. Mais elle n’a rien de secret.
Groupuscule raciste
Née en 1918 à Munich dans la foulée de la défaite allemande, la société Thulé doit son nom à une île mythique, située quelque part entre la Grande-Bretagne et l’Islande par l’explorateur grec Pythéas et siège semi-légendaire de la glorieuse race aryenne pour certains nazis. Elle n’est surtout pas plus secrète que le Deutsche Arbeiterpartei, le parti dont Hitler fera plus tard le NSDAP, toujours à Munich.
Surtout, Thulé –sans doute forte de 250 membres à peine– n’a rien d’ésotérique: la Gesellschaft (association) n’est qu’un des innombrables groupuscules racistes de la galaxie völkisch, un mouvement «ethno-nationaliste» (le mot est réputé intraduisible, mais l’historien Christian Ingrao propose cette équivalence) qui donne dans la nostalgie d’un passé germanique très largement mythifié, folklorique et romantique.
Son créateur, Theodor Fritsch, qualifié par l’auteur de Mein Kampf de «vieux maître de l’antisémitisme allemand», est un théoricien raciste déjà âgé qui a certes joué un temps le rôle de mentor après du jeune caporal Hitler, mais sans beaucoup se frotter à l’occulte. Entre le NSDAP et Thulé, des liens réels existent: le journal du parti, le Völkischer Beobachter (L’Observateur populaire), appartenait à la société Thulé, à qui le parti nazi emprunta quelques éléments symboliques comme le svastika ou le «Sieg Heil!» (salut à la victoire).
Surtout, le parti et la société partagent une triple conviction. Fondés tous deux sur l’idée que les juifs veulent dominer le monde, ils prônent un antisémitisme absolu, une haine viscérale de la démocratie et la volonté affichée de mettre fin à la république de Weimar, trois points qui n’ont strictement rien d’original dans la galaxie völkisch que Theodor Fritsch rêve d’unifier.
Toujours pas de pentacles et surtout pas la moindre trace d’une adhésion du Führer lui-même à une société qui n’est pas plus ésotérique que secrète.
L’ésotérisme de Thulé se limite à la glorification de l’homme aryen et, pour citer l’historien Ian Kershaw, Thulé se résume à «un Who’s Who des premières personnalités nazies» dans le Munich dans les années 20. Un club, mais rien de plus, même si de futurs dignitaires nazis sont incontestablement passés par les rangs de la société Thulé, à commencer par Alfred Rosenberg et Rudolf Hess.
L’un d’entre eux, le théoricien et universitaire raté Dietrich Eckart, a même exercé une certaine influence sur Adolf Hitler qui remercie ce «père spirituel» et cet «ami paternel» dans Mein Kampf. Mais toujours pas de pentacles et surtout pas la moindre trace d’une adhésion du Führer lui-même à une société qui n’est pas plus ésotérique que secrète. L’influence d’Eckart prend d’ailleurs rapidement fin, pour l’excellente raison que l’homme, d’ailleurs fâché avec Hitler à cette date, meurt en 1923.
Le nazisme non, des nazis oui
« Pseudoscience in Naziland », essai de Willy Ley, paru dans le magazine de science-fiction Astounding, mai 1947. Illustration de B. Tiedeman.
Si le nazisme et son idéologie mortifère n’ont pas été marqués par l’ésotérisme, les arts occultes ou à l’alchimie, il n’en est en revanche pas de même pour certains dignitaires nazis de premier plan. Deux d’entre eux ont fréquenté de près certains cercles mystiques: Rudolf Hess et surtout Heinrich Himmler, maîtres des SS. Si le rôle du premier reste limité après 1933, le poids du second est indéniable.
Fasciné par les mythes germaniques et le néopaganisme, Himmler s’intéresse indéniablement à l’occultisme, au «sang pur», aux runes, à l’Atlantide ou à la réincarnation. Que gravitent autour de lui quelques mages autoproclamés ne fait aucun doute, mais comme l’écrit l’historien Johann Chapoutot: «Leur réel pouvoir se bornait aux goûters partagés avec leur ami, esprit faible porté sur le mystère. Himmler induisait de ses conversations des idées fulgurantes (…) dont il faisait immédiatement part à ses services sous la forme d’instructions aussi urgentes que comminatoires. Lesquels services répondaient poliment que oui, bien sûr il en serait fait selon ses désirs avant de glisser la dernière lubie de leur chef dans le tiroir dévolu à cet effet.»
Les petites manies du patron des Schutzstaffel se sont pourtant traduites sur le terrain avec l’intégration en 1940 de l’Ahnenerbe à la SS. Fondée en 1935, cette mission archéologique devient alors la branche scientifique de la SS avec une idée: donner du corps à son idéologie raciale en allant dénicher un peu partout des preuves de l’ancienne grandeur nordique. Himmler finance notamment une branche nouvelle de la «science» nazie, la science des runes ou runologie. On en trouve la trace dans la fameuse rune «Sig», en forme d’éclair. Dédoublée, elle orne le col des officiers SS, mais aussi leurs drapeaux, leurs dagues ou leurs médailles.
Dans cet État dans l’État qu’est la SS, l’envergure de l’Ahnenerbe n’est pas neutre. À son sommet, elle compte plus de soixante-dix centres de recherche et finance des expéditions d’envergure comme celle de l’ethnographe Ernst Schäfer au Tibet, en 1938. Mais comme beaucoup d’autres, Schäfer utilise surtout l’Ahnenerbe pour mobiliser des fonds, refusant tout net d’emmener avec lui les «spécialistes» d’Himmler, censés démontrer que la race aryenne trouvait ses origines dans les montagnes tibétaines.
Hitler – Nazisme
Déjà plombée par les réticences d’une bonne partie de ses membres pour les thèses fumeuses de leur patron, l’influence de l’Ahnenerbe se révèle surtout passablement limitée au sein du Reich. Le vernis d’antiquité germanique que le chef des SS souhaite donner à ses convictions se limite à quelques symboles, à des «découvertes» sans lendemain et à des quêtes absurdes comme celle d’Otto Rahn, un archéologue autoproclamé qui a eu un temps la faveur de Himmler.
Modèle des archéologues nazis cinglés de la saga Indiana Jones, Rahn a vraiment réussi à faire financer sa quête du Graal par l’Ahnenerbe. Pendant quatre ans, Rahn mène un peu partout en Europe des recherches toujours plus foireuses dont il publie des comptes-rendus enthousiastes dans la revue des SS, Das Schwarze Korps (Le Corps noir). Il en tire même un livre en 1937, Le Tribunal de Lucifer –une parfaite guignolade qu’Himmler aime assez pour en faire tirer séance tenante 5.000 exemplaires de luxe, destinés aux officiers SS. La plupart s’en servent aussitôt pour caler leur table de chevet préférée.
L’agacement d’Hitler
Au-delà des foucades d’Himmler, reste à mesurer l’influence de cet ésotérisme à la sauce SS. Hitler lui-même se montre passablement agacé par les manies d’Himmler, comme par celles de la mouvance völkisch en général. Dès 1923, il écrit: «J’ai trop bien appris à connaître ces gens-là pour que leur misérable comédie ne m’inspire pas le plus profond dégoût.»
En 1936, dans un discours à Nuremberg, il proclame: «Nous n’avons rien à voir avec ceux qui ne comprennent le national-socialisme qu’en termes de rumeurs et de sagas (…) et qui font maintenant porter leurs recherches sur une culture atlante nordique.»
L’attirail historique et symbolique mobilisé par le Reich doit bien davantage à l’Antiquité classique, grecque et romaine, qu’à la mobilisation d’un légendaire germanique qui gênait Hitler aux entournures.
Croix gammées – Nazi à Berlin
Himmler, présent dans la salle, a dû en avaler sa salive, d’autant que le Führer ne se prive pas de se moquer publiquement de son obsession pour un passé germain ambigu. Et pour cause: plus le chef de la SS finance de fouilles le long du Rhin ou en Scandinavie, plus les accomplissements germains font pâle figure au regard des merveilles du monde grec ou romain: «À quoi cela sert-il sinon à montrer que nous n’avons pas d’histoire?», enrage Hitler à plusieurs reprises.
Dans un de ses ouvrages, l’historien du nazisme Johann Chapoutot a largement mis en évidence le fait que l’attirail historique et symbolique mobilisé par le Reich doit bien davantage à l’Antiquité classique, grecque et romaine, qu’à la mobilisation d’un légendaire germanique qui gênait Hitler aux entournures.
Le mythe et la fable
Reste à comprendre pourquoi le mythe d’un nazisme féru d’occultisme et de magie noire s’est enraciné dans la mémoire collective. On a déjà cité le poids du Matin des magiciens, de Pauwels et Bergier (1960). Paru dans la pourtant prestigieuse maison Gallimard, le Matin est une invraisemblable collection de thèses qui relèvent pour la plupart de la pseudo-histoire quand elles ne frôlent pas le complotisme. Pris au sérieux, le livre s’avère d’autant plus toxique qu’il conduit constamment ses lecteurs sur une ligne de crête qui ne distingue jamais la réalité de la fiction.
Ce n’est pas le cas de la pop culture dont la puissance de frappe est en revanche redoutable. Trois des cinq films de la saga Indiana Jones surfent ainsi sur la vague du mysticisme archéologique revisitée à la sauce nazie: la quête de l’Arche d’alliance d’abord (Les aventuriers de l’arche perdue, 1981), le Graal ensuite (La dernière croisade, 1989) et la machine d’Anticythère enfin (Le cadran de la destinée, 2023). David Brin, avec D-Day, le jour du désastre (2004), s’inspire après Spielberg d’un autre artefact biblique, la lance de Longinus en l’occurrence (avec laquelle le légionnaire éponyme a percé le flanc du Christ en croix), qui permet à Hitler de s’opposer aux superhéros américains.
Et le grand écran n’est que la face émergée d’un iceberg qui lorgne aussi du côté des jeux vidéo (Wolfenstein, BloodRayne) et des comics: Crâne Rouge, chez Marvel, est un ancien responsable de la société Thulé. Hellboy, de Mike Mignola, surfe déjà sur la thématique en faisant des nazis des initiés de la même organisation, bombardée au rang de puissante organisation occulte.
Pourquoi ce portrait du nazi en mage noir est-il si tenace? Sans doute pour deux raisons. La première renvoie au manque d’intérêt des universitaires pour un sujet jugé à juste titre mineur, et donc peu traité par les historiens –ce qui a laissé la place à des auteurs à sensation, moins soucieux du respect de la méthode historique que de leurs chiffres de vente.
Le week-end dernier, pour être précis samedi 22 juin, les loges du Sud de l’Italie du Droit Humain, franc-maçonnerie internationale d’hommes et de femmes, se sont réunies, pour célébrer le solstice d’été. Les loges « Platone » (Tarente), « Krathis » (Cosenza), « Paolo Ventura » (Lamezia Terme), « Athanor » (Reggio de Calabre) et « Giustizia e Verità » (Catane) se sont accueillies dans la belle ville de Palerme, où l’Ordre maçonnique a préparé le terrain pour de nouveaux développements intéressants.
Saracen Sands Hotel & Congress Centre
L’événement a eu lieu à 17h30 à l’hôtel Saracen de l’Isola delle Femmine, et a vu la participation de hauts fonctionnaires de la Fédération italienne, dont le Grand Commandeur Michele Ferraro et le Président du Conseil National Francesco Obino ; de nombreux Frères et Sœurs d’autres Orients d’Italie et de délégations de Fédérations étrangères du Droit Humain, en particulier de Prague et de Belgique.
La Fédération Italienne de l’Ordre Maçonnique, présente dans 67 pays à travers le monde, poursuit son travail d’expansion et de consolidation dans les territoires, mais aussi de comparaison et de dialogue avec les institutions locales, dont la population, en particulier les jeunes, et avec d’autres Obédiences maçonniques.
Les évènements qui surviennent dans l’environnement social ou politique font souvent réagir les Francs-maçons et plus particulièrement les Frères de la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra. Si les réactions sont unanimes face à l’insoutenable, il en va différemment lorsque des débats politiques ou religieux s’invitent. Nous avons alors coutume de dire que nous ne devons pas entrer dans ces débats.
La Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra, mais plus largement la « Famille Opéra » s’attache à prôner et promouvoir les valeurs universelles que sont la fraternité et l’amour de l’autre quel qu’il soit et d’où qu’il vienne.
Elle ne saurait prendre une quelconque position quant à une coterie, quelle qu’elle soit ; elle exhorte donc ses frères à ne pas céder à la tentation de querelles profanes au sein et dans l’environnement de nos loges qui doivent demeurer un espace sacré et imperméable aux scories de la société.
Nous portons toute notre attention à l’individu, ses actes et son engagement envers nos valeurs et selon les termes de notre charte du 2 Octobre 1958 :
« Notre conviction profonde est que c’est par sa valeur intellectuelle ou morale, par son rayonnement, social ou spirituel, que chacun prouve l’authenticité de son initiation. Et le reste n’est qu’arguties. »
L’adhésion à ces valeurs conditionne l’appartenance à la « Famille Opéra ». Si un Frère ne les partage pas dans le fond de son cœur, il est alors préférable qu’il s’en sépare. Nous invitons chaque Frère au discernement et à la raison pour maintenir comme seul flux empathique et moral celui qui va de la loge vers la société et non l’inverse, en portant au dehors les valeurs cultivées à tout instant sur nos colonnes.
En 2024, au moins quatre grands maîtres vont descendre de charge – certains mêmes écrivent Grand-Maître ainsi (avec un trait d’union) afin de ne pas opposer Grand Maître à Petit Maître, tout est déjà dit ! Ou presque…
Même le PR ne l’a pas fait. Et pourtant, lui, n’a pas besoin de courir après la Légion d’honneur :
La retraite des grands maîtres descendant de charge en 2024 suscite plusieurs questions (pour eux en termes d’individus) intéressantes (pour nous en termes de communauté maçonnique) quant à leur avenir et leur rôle futur dans la franc-maçonnerie.
Chers lecteurs, émettons quelques hypothèses sur ce qui pourrait se passer, une fois avoir laissé la main, parfois non sans mal.
Bijou – RF Groussier
Le syndrome du vénérable maître :
Certains grands maîtres (ou grandes maîtresses) pourraient effectivement ressentir ce qu’on appelle le « syndrome du vénérable maître », un sentiment de vide ou de perte d’identité après avoir quitté un poste de haute responsabilité. Ce phénomène est bien connu dans les milieux où les leaders jouent un rôle central et influent pendant de nombreuses années.
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L’association « L’Éternel Orient » des anciens grands maîtres
Il est probable que beaucoup d’entre eux continueront à jouer un rôle actif au sein de cette association. Elle regroupe les anciens dirigeants et permet de continuer à contribuer à la franc-maçonnerie par le biais de conseils, mentorat et participation à des projets visant au bien de la collectivité.
Nouveaux désirs et projets
Certains, mais certains seulement, grands maîtres pourraient avoir des ambitions de continuer leur engagement dans des organisations maçonniques alternatives ou innovantes, telles qu’une Grande Loge Mondiale pour l’Univers (histoire d’entrevoir le GADL’U) et les entités extraterrestres. Ces nouvelles initiatives permettraient de continuer à exercer une influence tout en explorant de nouvelles frontières de la franc-maçonnerie !
Une vie tranquille
Enfin, il est également possible que certains choisissent une retraite plus tranquille, se concentrant sur des projets personnels, familiaux ou philanthropiques, tout en restant respectés et consultés pour leurs avis et leur sagesse accumulée au fil des années. Ces derniers, nous les nommerons la « LÉGENDE », mais ils sont si précieux, qu’ils sont fort rares. Moi, je connais un frère qui connaît un frère qui en connaît un !
Finalement, le parcours exact de chaque grand maître après leur retraite dépendra de leurs intérêts personnels, de leurs aspirations et de l’accueil que leur réservera la communauté maçonnique dans leurs nouvelles entreprises.
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Le « tout à l’égo » !
À ce stade de notre réflexion, il nous faut aborder le conceptdu« tout à l’égo » appliqué à un grand maître qui descend de charge peut se manifester de différentes manières, influençant la transition de son rôle de leader à celui d’ancien leader.
Considérons donc quelques aspects, à commencer par la difficulté à lâcher prise
Un grand maître ayant une forte identification avec son rôle – du genre je suis resté en poste plusieurs années consécutives – peut éprouver des difficultés à lâcher prise et à accepter de ne plus être au centre de l’attention. Ce besoin de rester en contrôle et d’avoir un impact peut rendre la transition plus compliquée.
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La recherche de reconnaissance
Même après avoir quitté son poste, un tel individu pourrait chercher à maintenir une certaine forme de reconnaissance et de prestige. Cela peut se traduire par une présence active dans les événements maçonniques, des conférences, ou la publication de travaux pour rester visible et influent.
La résistance au changement
Le « tout à l’égo » peut également se manifester par une résistance au changement. Un ancien grand maître pourrait s’opposer aux nouvelles initiatives ou aux changements apportés par ses successeurs, cherchant à maintenir les traditions et les pratiques instaurées durant son mandat.
Reste alors le mentorat et l’influence
Ce besoin d’ego peut aussi être canalisé de manière positive en jouant un rôle de mentor. Certains ayant même édité un « Guide du Mentor », rarement appliqué en loge mais qui pourrait bien se l’appliquer !
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Restons positif et croyons en l’homme, le passé grand maître peut utiliser son expérience pour guider et conseiller les nouveaux responsables obédientiels, tout en continuant à exercer une certaine influence, y compris dans le domaine financier.
En somme, la manière dont un grand maître gère son ego après être descendu de charge peut déterminer s’il continuera à contribuer positivement à la franc-maçonnerie ou s’il créera des défis supplémentaires pour lui-même et pour la communauté.
Uchronie ou utopie ?
Si un grand maître descendant de charge venait à créer une
Grande Loge Mondiale pour l’Univers & les Extraterrestres (GLMU&E),
plusieurs motivations et avantages pourraient entrer en jeu, y compris des bénéfices matériels et symboliques.
Grande Loge Mondiale pour l’Univers & les Extraterrestres (GLMU&E) – Image générée par Intelligence Artificielle (IA)
Le passé grand maître pourrait aussi avoir l’envie de vouloir étendre son influence et son héritage en créant une nouvelle entité maçonnique. Ladite Grande Loge permettrait de réunir toutes les entité de préférence francophones autour de valeurs et de traditions régulièrement partagées, tout en consolidant son propre rôle de chef !
Il pourrait ainsi, en sa qualité de chef, bénéficier de divers avantages…
Par exemple, en tant que fondateur et potentiellement leader de cette nouvelle Grande Loge, le grand maître pourrait bénéficier d’un logement de fonction, facilitant ainsi sa mission et son travail quotidien.
Les déplacements pour représenter la Grande Loge, assister à des conférences internationales ou rencontrer d’autres grandes loges seraient couverts, permettant au grand maître de voyager largement sans frais personnels.
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L’organisation de réceptions et d’événements permettrait de maintenir un certain niveau de prestige et de visibilité – de vie aussi surtout si petit revenu –, avec des frais souvent pris en charge par la nouvelle fraternité.
Sans compter les avantages que nous pourrions, à ce stade, qualifier de symboliques…
Être à l’origine d’une Grande Loge Mondiale pour l’Univers & les Extraterrestres (GLMU&E) apporterait un prestige considérable et une reconnaissance au sein de la communauté maçonnique internationale.
La création de GLMU&E, nouvelle entité dons, offrirait l’opportunité de bâtir un réseau influent de contacts, renforçant sa position de leader et facilitant des collaborations futures.
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C’est très important pour l’avenir de la planète, les extraterrestres !
L’établissement d’une GLMU&E durable constituerait un héritage symbolique important, marquant SON passage et SON impact sur la franc-maçonnerie MONDIALE ! De l’Art Impérial !!
Bien que ces avantages puissent être attrayants, il est crucial pour un grand maître de considérer les aspects éthiques et la perception de ses actions par les membres de la communauté. La TRANSPARENCE (ce qui n’est pas toujours le cas, ce qui offre donc des marges de progrès) et la focalisation sur les objectifs altruistes de promotion de la fraternité, de la culture et des valeurs maçonniques sont essentielles pour éviter les critiques de recherche de bénéfices personnels.
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En somme, si un passé grand maître descendant de charge décide de créer une GLMU&E, il pourrait être motivé par un mélange d’ambitions personnelles, culturelles et altruistes, tout en cherchant à préserver certains avantages matériels et symboliques associés à sa position de leader.
Noam Chomsky en 2017
Ce futur grand maître de la GLMU&E aurait-il lu Les États manqués-Abus de puissance et déficit démocratique(Fayard, 2007)de Noam Chomsky… ?
Si ce grand maître, en dépit des critiques de Noam Chomsky, adoptait des comportements contraires aux principes démocratiques et éthiques dénoncés dans l’ouvrage, les conséquences pour les membres de ladite nouvelle grande loge seraient probablement négatives.
Le fondateur de la GLMU&E et premier grand maître pourrait centraliser le pouvoir, prenant des décisions unilatérales sans consulter les membres, ce qui pourrait créer un environnement autoritaire.
Les voix des membres seraient ignorées ou minimisées, menant à une participation réduite et à une perte de motivation et d’engagement.
Les décisions et les finances de la GLMU&E seraient gérées de manière opaque, empêchant les membres de comprendre ou de remettre en question les actions des dirigeants.
Sans mécanismes de responsabilité, les dirigeants pourraient abuser de leur pouvoir sans avoir à rendre de comptes, ce qui pourrait entraîner des abus et des malversations.
Le grand maître pourrait s’attribuer des privilèges excessifs, tels que des logements de fonction luxueux, des voyages coûteux aux frais de la loge, et d’autres avantages matériels, créant un fossé entre les dirigeants et les membres ordinaires.
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Les privilèges injustifiés des dirigeants pourraient susciter du ressentiment parmi les membres, entraînant des divisions internes et une atmosphère de méfiance. Et de nombreux départs après quelques années de maçonnerie.
Pour maintenir son pouvoir, ce grand maître pourrait réécrire les règlements, manipuler les élections et les processus de nomination, s’assurant que ses alliés restent en poste et écartant les opposants.
Les membres critiques ou dissidents pourraient être réprimés, censurés, ou exclus, réduisant encore plus la diversité des opinions et la liberté d’expression au sein de la loge.
Vous avez dit déficit démocratique ?
Les principes de fraternité, d’égalité, et de démocratie, qui sont au cœur de la franc-maçonnerie, seraient érodés, transformant la loge en une entité où règnent l’injustice et l’inégalité.
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La confiance des membres dans la direction et dans l’institution elle-même serait gravement compromise, pouvant conduire à des départs massifs et à une baisse de l’adhésion.
Une telle gouvernance pourrait ternir la réputation de ladite grande loge et de la franc-maçonnerie en général, provoquant des critiques de la part d’autres loges et de la communauté maçonnique internationale.
Massachusetts Institute of Technology
En résumé, si un grand maître décidait d’ignorer les critiques du Professeur émérite de linguistique depuis 2002 au Massachusetts Institute of Technology Noam Chomsky et de gouverner de manière autoritaire, opaque et injuste, cela entraînerait des conséquences délétères pour les membres de la GLMU&E, leur engagement, et la santé de l’institution dans son ensemble.
À travers une lettre ouverte adressée au préfet de la Haute-Loire, la loge maçonnique Le Réveil Anicien se dresse contre les lourdes enveloppes d’argent public destinées à la rénovation de la Statue Saint-Joseph à Espaly-Saint-Marcel. Les signataires posent une question : « Le subventionnement de la statue de Saint-Joseph est-il conforme à la loi de 1905 ? ».
Le financement du projet s’élève à environ un million d’euros. Pour ces travaux, le diocèse finance la rénovation à hauteur de 230 000 euros. Le reste provient de financements publics, autrement dit des impôts.
Avant l’intervention de la loge maçonnique ponote du Réveil Anicien, Guy Vallery, président de l’association Libre Pensée Haute-Loire, avait déjà estimé que l’opération financière était « un détournement de la loi de 1905 ». Pour l’ensemble du collectif, « la laïcité est bafouée. C’est une volonté délibérée d’enfumer tout le monde. »
La source de cette colère ? Le changement radical de position de la Région sur le sujet. Laurent Wauquiez avait déclaré au micro de RCF en 2016, que « ce monument n’est ni classé, ni inscrit et s’il est un emblème de la commune d’Espaly-Saint-Marcel et du bassin du Puy, il ne s’agit pas d’une compétence du conseil régional. Alors pourquoi se mobiliser pour cet édifice ? ».
Avant de faire volte-face. Car quelques années plus tard, la Région finance finalement le projet en donnant 600 000 euros. Aucune explication claire n’a été donnée.
« Le troisième cas, enfin, concerne le décret du régime de Pétain auquel nous faisions référence »
À propos de l’alerte partagée par Le Réveil Anicien, le discours reste sensiblement le même, puisant les arguments des irrégularités dans l’histoire des lois. « Ce n’est certes pas la première fois qu’un édifice religieux fait l’objet de subventions publiques. Trois situations peuvent se présenter. La première concerne les bâtiments dont les collectivités ont la charge : c’est le cas, par exemple, des églises paroissiales dont les communes sont propriétaires depuis la Révolution. Le deuxième cas concerne tous les bâtiments religieux classés monuments historiques ».
« Aujourd’hui, partout dans notre monde en guerre, le besoin de laïcité saute aux yeux. Il ne s’agit nullement pour nous de combattre une religion en portant atteinte à la conscience de quiconque, mais de demander le respect scrupuleux des lois de la République »
« La statue de St-Joseph appartient au diocèse du Puy, et n’est donc ni un bâtiment public, ni un Monument historique »
Avant d’ajouter : « Le troisième cas, enfin, concerne le décret du régime de Pétain auquel nous faisions référence. Dans celui-ci, il est dit que « ne sont pas considérées comme subventions les sommes allouées pour réparations aux édifices affectés au culte public, qu’ils soient classés ou non aux Monuments historiques ». C’est ce dernier argument qui est mis actuellement en avant par les financeurs publics. En effet, la statue de St-Joseph appartient au diocèse du Puy, et n’est donc ni un bâtiment public, ni un Monument historique ».
« Non seulement il nous paraît inacceptable de s’appuyer sur un décret d’inspiration anti-républicaine, mais dans ce cas précis nous en contestons l’utilisation pour un édifice religieux qui n’est aucunement, en lui-même, un lieu de culte »
« Le subventionnement de la statue de Saint-Joseph est-il conforme à la loi de 1905 ? »
« Compte tenu de l’ampleur des sommes engagées, nous vous demandons Mr le préfet, en tant que représentant de l’État, garant des lois républicaines, d’apporter une réponse publique aux interrogations que nous nous posons, ainsi que tous nos concitoyens, et qui peuvent se résumer à une seule : le subventionnement de la statue de Saint-Joseph est-il conforme à la loi de 1905 ? »