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France 3 : « Démystifier la franc-maçonnerie » : le grand maître du Droit Humain était en Corse

De notre confrère france3-regions.francetvinfo.fr –  Par Julia Sereni

Sylvain Zeghni, Grand Maître National de la Fédération Française de l’Ordre Maçonnique Le Droit Humain, était à Bastia ce jeudi 27 juin, pour une conférence publique destinée à mieux faire connaître l’obédience sur l’île. Il a répondu aux questions de France 3 Corse Via Stella.

France 3 Corse Via Stella : Vous êtes à la tête de l’ordre maçonnique Le Droit Humain, comment le définiriez-vous en quelques mots ?

Sylvain Zeghni : Le Droit Humain a été fondé en 1893 par Maria Deraisme et Georges Martin. Cette obédience vise à promouvoir la mixité, c’est d’ailleurs la première obédience mixte au monde. Sa deuxième caractéristique est d’être internationale : nous sommes présents dans 60 pays des cinq continents.

Il y a donc une mixité des genres, mais aussi des cultures. Nous avons 15 000 membres en France, 30 000 à travers le monde. En Corse, nous comptons 240 membres sur un total de 2 000 maçons sur l’île environ, toutes obédiences confondues, ce qui représente donc 10% des maçons insulaires.

Vous l’avez dit, le Droit Humain se différencie notamment des autres obédiences par sa mixité, quel est l’apport de cette mixité selon vous ?

La mixité, c’est apprendre à penser en commun, à dépasser les tabous, les idées reçues. Cela peut paraître très simple de nos jours, mais en 1893, il faut rappeler que les femmes étaient considérées comme mineures et n’avaient pas le droit de vote. Aujourd’hui, il y a d’autres obédiences mixtes, le travail se fait de façon naturelle, mais lorsque nous l’avons développée il y a 130 ans, la mixité était une révolution.

L’idée, c’est de réfléchir ensemble et non plus chacun de son côté. C’est pourquoi la mixité n’est pas uniquement celle des genres, elle est aussi sociale et culturelle : nous sommes une obédience où toutes les catégories sociales sont représentées et toutes les cultures également, puisque nous sommes présents à l’international.

Vous organisez des conférences publiques à travers le pays sur les Jeux Olympiques ou encore sur le réchauffement climatique, c’est une volonté de s’ouvrir et d’aller vers tous les publics ?

C’est une démarche de démystification de ce qu’est la franc-maçonnerie, c’est-à-dire un cheminement personnel vers son propre perfectionnement intellectuel, moral et spirituel, mais qui s’ouvre aussi sur la société, pour l’améliorer. L’idée est de s’ouvrir afin de provoquer, de stimuler l’intérêt pour la franc-maçonnerie.

C’est l’occasion aussi de rappeler que nous intervenons sur des sujets philosophiques mais également plus sociétaux : les Jeux Olympiques, la fin de vie, l’environnement… Cela nous paraît important de montrer que les francs-maçons ne sont pas des gens qui se réunissent pour parler entre eux de thèmes philosophiques, mais des gens ouverts sur le monde qui réfléchissent à des sujets contemporains, qui touchent l’ensemble de la population.

Une conférence est organisée à Bastia.
Une conférence est organisée à Bastia. • © Le Droit Humain

Dans le contexte politique particulier que connaît la France, marqué par la dissolution de l’Assemblée nationale et les nouvelles élections législatives qui en découlent, entendez-vous participer au débat public ?

Une obédience n’a pas vocation à se positionner sur un plan politique, mais à rappeler un certain nombre de valeurs auxquelles nous sommes attachés : liberté, égalité, fraternité, laïcité, ouverture vers le monde.

Nous défendons ces principes, mais nous ne donnons pas de consignes de vote. En revanche, nous appelons à exercer le droit de vote, et à être vigilants sur le respect des valeurs humanistes que nous défendons. C’est en ce sens que nous participons à la vie publique.

En Corse, avez-vous prévu d’échanger sur les sujets spécifiques à l’île, notamment le processus d’autonomie, même si celui-ci est en pause ?

Je ne suis pas un spécialiste de ces questions, mais effectivement, cela me semble important de parler des sujets qui préoccupent les hommes et femmes de l’île depuis plusieurs années. Ces questions, vues du continent, sont parfois traitées de manière simpliste, alors qu’il s’agit de véritables débats.

Mais il convient aussi de réfléchir sur l’ensemble des sujets qui concernent les Corses. À ce titre, échanger avec des acteurs de la vie politique et sociale insulaire est primordial.

Outre les questions institutionnelles, considérez-vous que certains sujets doivent être abordés particulièrement sur l’île ?

Les problématiques environnementales, migratoires, tout ce qui peut concerner la Corse sera abordé, afin de voir comment nous pouvons échanger avec la société insulaire pour atteindre une forme de consensus.

Je pense notamment aux questions environnementales en Méditerranée : ces phénomènes ont des implications encore incertaines, mais peuvent pourtant avoir des conséquences multiples, notamment sur l’économie corse. Il faut pouvoir en discuter et déterminer comment résoudre ces problèmes, ou en tout cas essayer de les circonvenir.

L’étranger est un mythe… qui peut rapporter gros

Nous savons tous quelle est la fonction des mythes ! Que de planches pour parler de la mythologie ! Qui parmi nous n’a pas entendu parler de René Girard ?

Et bien l’actualité politique française nous permet de prendre conscience de la puissance que procure l’utilisation d’un mythe dans la communication avec « le peuple »
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Rappelons la définition :

« Récit relatant des faits imaginaires non consignés par l’histoire, transmis par la tradition et mettant en scène des êtres représentant symboliquement des forces physiques, des généralités d’ordre philosophique, métaphysique ou social. Mythe solaire; mythe de Prométhée. Les mythes grecs, parents des mythes sanscrits, n’exprimaient à l’origine que le jeu des forces naturelles (Taine,Philos. art,t.2, 1865, p.203).Orphée est condamné à ne jamais revoir Eurydice, parce qu’il l’a regardée. Ce vieux mythe exprime bien la loi du rythme, qui ramène ainsi et entraîne de belles images du fond des abîmes, mais toujours derrière lui, et sans s’arrêter jamais (Alain,Beaux-arts,1920, p.93) » (source cnrtl)

Rappelons les faits :

Un parti politique (Rassemblement National) qui fonde son argumentaire sur la nationalité et le rejet de l’étranger : Le mythe de la Nation et celui du bouc émissaire !

Un président de la République qui fonde sa décision (la dissolution de l’Assemblée nationale) en prétendant donner la parole au peuple pour clarifier un manque de majorité : deux mythes : la démocratie et le peuple !

Au total, un petit parti d’extrême droite ultra-minoritaire devient en quelques années majoritaire et gouvernera bientôt la France !

Merci les « Mythes » doivent penser leurs dirigeants dans leur for intérieur !

On peut imaginer ce qu’il en adviendra : Pour la liberté, la fraternité, l’égalité et la laïcité (quatre autres mythes) des Français vont se battre contre d’autres français !

« Mourir pour la France » n’est-ce pas un autre beau mythe !

Et bien sûr, comme tout cela ne concerne que des mythes, le nouveau gouvernement fera comme les autres : essayer de calmer le mécontentement populaire en distribuant des subventions aux uns et aux autres.

Les francs-maçons qui sont généralement cultivés et réfléchis auraient pu s’adresser aux Français pour leur dire « Attention brave peuple tout cela ce sont des mythes que l’on vous sert sur un plat pour vous manipuler ! Quoi de mieux que le bouc émissaire de l’étranger pour vous faire rêver ? »  Mais on comprend bien que les chicaneries entre conseillers de l’ordre et grands maîtres, c’est quand même plus important !

Au final ce que le « peuple » rêve d’avoir ne se produira pas : la France n’est pas une nation mais un petit pays vieillissant qui a besoin d’une main d’œuvre étrangère ;  il y aura de plus en plus d’étrangers parce que vous ne faites plus d’enfants et que pour continuer à consommer comme vous le faites, il faut bien des travailleuses et des travailleurs pour produire afin que les entreprises continuent à vendre !

On aurait pu aussi dire que la xénophobie est un crime et que ceux qui s’en réclament ne devraient pas être autorisés à prétendre se présenter aux élections ! 

Malheureusement la xénophobie, elle, n’est pas un mythe, c’est une réalité et une réalité face au mythe de la « démocratie » ne pèse pas grand-chose !

Ne répétez pas cela aux journalistes des chaînes d’informations, eux ils sont persuadés qu’ils défendent la liberté de la presse (un autre mythe) !

Initiation à la méditation avec Vincent Cao

Cette nouvelle vidéo des « Voies de l’Esprit » fait partie d’une série de vidéos consacrées aux enseignements fondamentaux du Bouddhisme et propose un accompagnement à la méditation pour les débutants.

Je rappelle brièvement que j’ai la chance d’habiter à une quinzaine de minutes de la pagode bouddhiste de Thiện Minh située sur la commune de Sainte-Foy-lès-Lyon dans le département du Rhône. C’est un ami proche qui m’a fait découvrir ce lieu exceptionnel.

La pagode Thiện Minh est un magnifique temple bouddhique vietnamien géré par l’Association Bouddhique de la région Rhône-Alpes sous la présidence du vénérable Thich Tanh Thiet.

J’ai eu l’insigne privilège d’y rencontrer un « pratiquant » qui est le représentant d’une lignée d’enseignants bouddhistes du Mahāyāna ou « grand véhicule ».

Daniel Robin

Avec A.-D. Grad, découvrez les secrets cachés de la Kabbale

Pour nos lectures estivales, nous avons sélectionné Pour comprendre la Kabbale d’Adolf Dimitri Grad1. Cet ouvrage captivant vous invite à explorer en profondeur les secrets de la Kabbale avec clarté et passion.

La Kabbale, cette discipline mystique et ésotérique, occupe une place singulière dans la vie spirituelle. Le terme est souvent mal compris et déformé par l’usage courant et la méconnaissance des philosophes. Adolf Dimitri Grad, reconnu comme une autorité mondiale en ésotérisme hébreu, propose dans cet ouvrage une clarification essentielle des fondements de la Kabbale.

La 1re édition

Et dans notre sanctuaire intime de l’art royal, où chaque symbole et chaque rite murmurent des vérités anciennes à l’initié, l’œuvre d’A.-D. Grad, Pour comprendre la Kabbale, éditée pour la première fois en 1966, se dresse donc comme une lumière pénétrante éclairant les arcanes de la mystique hébraïque. La Kabbale, souvent voilée de mystère et d’incompréhension, trouve ici une voix claire et structurée, accessible à la fois aux novices et aux érudits.

Né en 1916, Adolf Dimitri Grad, héritier spirituel du Gaon de Vilna2, nous convie à une exploration profonde de cette tradition ésotérique. Il est rare de rencontrer un texte qui, par sa simplicité et sa profondeur, réussit à lever les voiles de l’ignorance et à dissiper les brumes de la caricature qui entourent souvent la Kabbale. Grad, par son érudition et sa clarté, redonne à cette science sacrée toute sa dignité et sa place au sein de la quête spirituelle.

L’ouvrage s’ouvre sur une exploration des « Aspects fondamentaux de la Kabbale », déclinés en trois chapitres principaux. Il nous plonge d’abord dans l’origine de la Kabbale, nous rappelant les connexions profondes entre les traditions hébraïques, chrétiennes et ontologiques. Cette introduction est essentielle pour comprendre le tissu complexe et interconnecté des pensées mystiques à travers les âges.

« Les instruments de la Kabbale » forment le cœur battant du deuxième chapitre. Ici, l’alphabet sacré, les textes sacrés et les sephiroth sont dévoilés non seulement comme des éléments linguistiques et graphiques, mais comme des portes vers une compréhension plus profonde de l’univers et de soi-même. Chaque lettre, chaque mot devient une clé ouvrant les portes de la sagesse cachée.

Grad nous entraîne ensuite dans « Les procédés généraux de la Kabbale ». Loin d’être une simple numérologie ou une science obscure des nombres, la Kabbale est révélée comme une symphonie de significations où chaque chiffre, chaque consonne résonne avec une signification cosmique. Le Zohar, ce texte fondateur, est présenté non seulement comme une lecture sacrée, mais comme une expérience vivante de la divinité.

Le quatrième chapitre, « La science de l’Être », élève encore le débat. La Kabbale, affirme Grad, n’est pas seulement une algèbre sacrée ou une guématrie. C’est une expérience de mouvement transcendantal, un mysticisme relationnel qui transforme l’initié et l’amène à une connaissance plus profonde de soi et de l’univers. Cette perspective rejoint les idéaux maçonniques de perfectionnement de soi et de quête de la lumière intérieure.

Pour comprendre la Kabbale se distingue ainsi comme un manuel indispensable et précieux pour ceux qui cherchent à s’initier à cette tradition complexe. Il parvient à la rendre intelligible car souvent perçue comme ésotérique et inabordable. A.-D. Grad réussit le pari de concilier érudition et clarté, offrant à ses lecteurs un véritable cadre de référence qui éclaire les fondements de la Kabbale tout en respectant sa profondeur mystique.

Profitez de la période estivale pour (re)lire cette œuvre, véritable invitation à plonger dans les mystères de la Kabbale avec un esprit ouvert et une âme prête à recevoir les enseignements sacrés. Elle s’intègre harmonieusement dans la bibliothèque de tout franc-maçon en quête de sagesse et de compréhension spirituelle. Que cette lumière continue de guider nos pas sur le chemin initiatique.

A.-D. Grad – Source Babelio

1Adolf Dimitri Grad, connu comme l’un des six plus grands spécialistes de la Kabbale, est né en 1916 en France, d’origine juive russe. Se présentant comme le descendant en ligne directe (septième génération) du célèbre rabbin Gaon de Vilna, reconnu pour son opposition aux Hassidim au 18ème siècle, Grad a consacré sa vie à l’étude et à l’enseignement de la Kabbale.

Philosophe et écrivain prolifique, A.-D. Grad a écrit plus de vingt-cinq ouvrages et est le premier auteur d’un « Traité des Principes Kabbalistiques ». Ses travaux sont considérés comme des références dans le domaine de la mystique juive. En plus de ses publications, il a donné des centaines de conférences et de séminaires à travers le monde, partageant sa vaste connaissance de la Kabbale avec un public diversifié.

Signature de A.-D. Grad

Parmi ses œuvres les plus connues, on compte Les clefs secrètes d’Israël, publié chez Robert Laffont, et Le véritable Cantique de Salomon, une introduction kabbalistique du Cantique des Cantiques, parue en 1970. Ces ouvrages ont contribué à sa renommée internationale et à son statut d’expert en Kabbale.

Adolf Dimitri Grad avait une vision particulière de la figure du kabbaliste. Pour lui, « un kabbaliste est sans doute un homme que l’on connaît peu, mais qui essaie, lui, de se connaître mieux ».

Il est décédé au Diamant, en Martinique, le 1er septembre 2012, à l’âge honorable de 96 ans, et fut inhumé en Israël le 5 septembre suivant. Son héritage continue d’influencer les études kabbalistiques et son œuvre reste une source d’inspiration pour les chercheurs et les passionnés de mystique juive.

Gaon de Vilna

2Elijah ben Solomon Zalman, le Gaon de Vilna

Elijah ben Solomon Zalman, plus connu sous le nom de Gaon de Vilna, est l’une des figures les plus importantes de l’histoire juive. Né en 1720 dans le Commonwealth polono-lituanien, il est rapidement reconnu comme un prodige du Talmud et de la Torah. À l’âge de sept ans, il est déjà enseigné par des rabbins de renom, et à vingt ans, il est consulté par d’autres érudits sur des questions complexes de halakha (loi juive).

Le Gaon de Vilna est célèbre pour son opposition farouche au mouvement hassidique, qu’il percevait comme une menace pour la tradition juive orthodoxe. Sa rigueur intellectuelle et son dévouement à l’étude l’ont conduit à vivre une vie de réclusion, dédiée à l’exploration des textes sacrés. Il a produit d’innombrables commentaires sur la Torah, le Talmud, la Kabbale et d’autres œuvres juives.

Bien que principalement un érudit du Talmud, le Gaon de Vilna a également profondément influencé la Kabbale. Ses écrits kabbalistiques, bien que moins nombreux que ses travaux talmudiques, sont considérés comme des contributions majeures à la mystique juive. Il est également crédité de la révision du Sefer Yetzirah et de nombreux autres textes kabbalistiques.

Le Gaon de Vilna a vécu à une époque où Vilna (aujourd’hui Vilnius) était un centre vibrant de la vie juive, souvent appelée « la Jérusalem de Lituanie ». Son influence a été si grande que son école de pensée, connue sous le nom de Mitnagdim, s’est opposée avec succès à la propagation de l’hassidisme en Lituanie et ailleurs.

Il est décédé en 1797 et a été enterré à Vilna, où sa tombe est devenue un lieu de pèlerinage pour les juifs du monde entier. Le Gaon de Vilna reste une figure centrale de l’étude juive, et son héritage continue d’inspirer des générations d’érudits et de croyants.

Raimundus Lullus Alchemical Page, détail d ela 1re de couv.

Pour comprendre la Kabbale

A.-D. Grad‎Dervy, Coll. L’Être et l’Esprit, 2006, 110 pages, 10,65 €

Un magnifique ouvrage épuisé mais facilement disponible d’occasion, sur les sites marchands.

Lieu symbolique : L’église dite du Graal de Tréhorenteuc, en Brocéliande

Tréhorenteuc, un petit village situé en Brocéliande, dans le département du Morbihan en Bretagne, est un lieu enchanteur chargé d’histoire et de légendes. Au cœur de cette localité se trouve une église remarquable, connue sous le nom d’église Sainte-Eutrope, Sainte-Onenne et du Graal.

L’église du Graal

L’église de Tréhorenteuc est unique en son genre en raison de son lien avec les légendes arthuriennes. Elle a été reconstruite et redécorée au milieu du XXe siècle par l’abbé Henri Gillard, qui était passionné par ces mythes.

Recteur de Tréhorenteuc, Henri Gillard est né le 30 novembre 1901 à Guégon et décédé le 15 juillet 1979 à Plumergat. Il est un prêtre breton qui a laissé une empreinte durable sur la commune de Tréhorenteuc, où il a été en poste de 1942 à 1962. Son travail à l’église Sainte-Eutrope Sainte-Onenne a marqué l’histoire de cette petite commune isolée du Morbihan, accessible à l’époque uniquement par des chemins empierrés.

À son arrivée, l’abbé Gillard entreprend la restauration de la petite église, en y intégrant des éléments uniques qui reflètent un mélange du merveilleux celte et de la foi chrétienne. Il utilise la symbolique du Graal pour orner l’église de peintures et de décorations, créant ainsi un lieu où les légendes arthuriennes se mêlent à la spiritualité chrétienne.

La statue de l’abbé ayant été volée, une pétition est lancée pour son remplacement

L’abbé Gillard a grandement contribué à la popularisation des légendes arthuriennes dans la région. Grâce à ses nombreux ouvrages et aux visites guidées qu’il organise dans le Val sans retour, un site légendaire proche de Tréhorenteuc, il attire l’attention sur ce patrimoine culturel et mythologique. Il joue un rôle essentiel dans la revitalisation de l’intérêt pour ces récits anciens, faisant de Tréhorenteuc un point de convergence pour les amateurs de la légende arthurienne.

Durant ses années de ministère, l’abbé Gillard n’a pas seulement restauré l’église et promu la légende arthurienne, il a également accueilli et guidé de nombreux visiteurs. Il leur offrait l’hospitalité, allant jusqu’à les héberger dans l’église elle-même. Son dévouement à la fois à sa foi et à la culture bretonne a fait de lui une figure emblématique et respectée de la région.

L’abbé Gillard laisse un héritage durable à Tréhorenteuc. L’église Sainte-Eutrope Sainte-Onenne, avec ses décorations uniques, reste un témoignage de son œuvre et continue d’attirer les visiteurs. Son travail a non seulement redonné vie à une église isolée, mais a également enrichi le patrimoine culturel de la Bretagne en y intégrant des éléments mythologiques celtes et chrétiens. Son influence se ressent encore aujourd’hui dans la manière dont la légende arthurienne est perçue et célébrée dans la région.

Brocéliande et le Graal

Brocéliande est un lieu de légendes, souvent identifié comme la forêt enchantée des récits arthuriens. La région est riche en sites liés aux mythes, comme le tombeau de Merlin, la fontaine de Barenton, et le Val sans Retour. L’église de Tréhorenteuc s’inscrit dans ce cadre légendaire, renforçant son statut de lieu de pèlerinage pour les amateurs de la légende arthurienne.

L’église Sainte-Onenne est une destination prisée des visiteurs de Brocéliande. Outre son décor intérieur unique, elle est située dans un cadre naturel magnifique, à proximité de la forêt. Les visiteurs peuvent explorer l’église et ses environs, découvrir l’histoire des lieux, et se plonger dans l’atmosphère mystique de Brocéliande.

L’église du Graal à Tréhorenteuc est un lieu fascinant, où la spiritualité et la légende se rencontrent. C’est une destination incontournable pour ceux qui s’intéressent aux mythes arthuriens et à l’histoire de la Bretagne.

Photos © Yonnel Ghernaouti, YG – Montage diaporama FDFMD1717

« Chemins de traverse », la nouvelle revue du Droit Humain !

La Fédération Française du Droit Humain a le plaisir de vous annoncer la naissance de sa nouvelle revue « Chemins de traverse ».

Ce titre évoque une démarche qui se veut innovante et sortant des sentiers (re)battus de la pensée. Avec « Chemins de traverse » une large place sera donnée aux questions de notre époque, tout en apportant un regard maçonnique sur les sujets abordés. Éditée au format A4, qualitative graphiquement et largement illustrée, cette revue paraîtra deux fois par an, avec possibilité de vous abonner.

Pour ce premier numéro qui paraîtra fin juin, le thème central « Habiter la Terre » traite des relations entre l’Homme et le vivant, en écho notamment à l’évolution récente des principes de notre Constitution Internationale qui précise désormais : « Dans ses actions, l’Ordre vise à assurer l’harmonie entre les êtres humains et la nature dans son ensemble, essentielle pour notre vie et celle de nos descendants ».

Sylvain Zeghni

Élisée Reclus, par Nadar, 1889

C’est dans cet esprit que le dossier central aborde cette thématique essentielle, avec un article de Sylvain Zeghni qui présente la pensée d’Élysée Reclus, géographe et libertaire, ainsi que la vision de ce concept d’habiter la terre par différents philosophes. Dans une riche interview à deux voix, Corinne Lepage et Christian Huglo présentent leur action par le droit pour la protection de l’environnement et la défense des générations futures. Alain Froment, anthropologue au Musée de l’Homme évoque quant à lui les rapports entre les sociétés et leur environnement, liens qui ont des racines culturelles profondes et variables dans l’espace et dans le temps.

Corinne Lepage en 2014

D’autres articles évoquent les Constitutions d’Anderson, la question historique de la marche de l’Apprenti et proposent des suggestions de lecture

Nous ne vous en disons pas plus et vous souhaitons, à la lecture de ce premier numéro, un cheminement enrichissant, éclairant et stimulant !

Le numéro 2 de « Chemins de traverse » paraîtra en décembre et traitera de la question de la transmission. D’autres rubriques viendront encore enrichir cette parution, et nous invitons les Sœurs et Frères qui le souhaitent à apporter leur contribution, par un texte, un dessin ou un poème sur ce thème. A vos plumes !

Une belle collection commence…

450.fm ne manquera pas de vous proposer, cet été, une note de lecture.

Bulletin d’adhésion revue Chemins de traverse

Chemins de Traverse

Revue Maçonnique de la Fédération du Droit Humain

Habiter la Terre Éditions Numérilivre, N° 1, 2024, 80 pages, 22 €

Disponible chez l’éditeur. Source : site de la Fédération Française du Droit Humain

On joue au cow-boy ? Ah non ! Je préfère jouer au chevalier !

(Michel de Ramsay (1686-1743) de l’écossisme comme roman familial)

« Penser, c’est avant tout vouloir créer un monde (ou limiter le sien, ce qui revient au même). C’est partir du désaccord fondamental qui sépare l’homme de son expérience pour trouver un terrain d’entente selon sa nostalgie, un univers corseté de raisons ou éclairé d ‘analogies qui permette de résoudre le divorce insupportable ».

Albert Camus (Le mythe de Sisyphe)

En France, tout commence par des blagues et finit en métaphysique ! Côté blague, un ami, non-Maçon, me disait dernièrement : « Vous les Maçons, vous êtes formidables : en vous réclamant d’idéaux républicains et laïques, vous avez retrouvé le moyen, dans certains grades, de créer une chevalerie-bidon qui est plus nombreuse que celle de l’Ancien Régime ! 1789. Au secours le bourgeois, se prend pour un gentilhomme dont il visait la place depuis longtemps ! ». Cette saillie qui, par certains côtés, n’est pas aussi fausse que cela, ne pouvait qu’attirer notre attention. En effet, quelle transformation interne amena la Maçonnerie à intégrer dans son vécu symbolique une idéologie qui lui était étrangère ? Cela nous amène, pour y répondre, à interroger la psychanalyse sur le phénomène classique de la mise en place d’un roman familial propre aux sujets et aux institutions, et de l’influence personnelle d’un personnage venu du catholicisme, avide lui-même de reconnaissance personnelle, André Michel « de »Ramsay (1686-1743), entré tardivement en Maçonnerie, inventeur de la filiation avec la geste totalement imaginaire de la chevalerie des croisades, créant ainsi un « ennoblissement » style « galerie des ancêtres », sur un monde lié à la Réforme protestante et aux entrepreneurs de la bourgeoisie britannique (Les origines sociales des Maçons conservés par les Archives maçonniques en Grande-Bretagne en font foi !).

Cette innovation faisait de la Maçonnerie l’illustration du « Bourgeois gentilhomme » tellement avide d’être reconnu par le « haut du panier », sans aucune chance d’ailleurs : il était peu probable que la noblesse reconnaisse comme interlocuteurs des personnes issues du commerce ou des classes-moyennes s’octroyant des titres qu’ils portaient depuis des générations ! Nous pouvions aussi nous poser la question de la concurrence générée par la création des « Hauts-Grades » avec les loges « bleues » restées dans une idéologie de l’artisanat. Et ce, à partir d’une fiction sortie des manques d’André Michel Ramsay.

I – Sur le divan, le fantasme d’une royauté perdue.

Pour amorcer notre réflexion, un détour par Freud et son concept de « roman familial » est nécessaire. Voilà l’affaire : l’expression créée par Freud-lui-même en 1909 et qui fut d’abord intégrée dans un ouvrage d’Otto Rank (1), fait état de fantasmes dans lesquels un sujet modifie ses liens généalogiques en s’inventant par un récit ou un fantasme une autre famille que la sienne. Otto Rank, reprendra et développera ce concept, dans un autre ouvrage (2). En 1898, Freud constatait, chez les névrosés, une idéalisation des parents et le désir de leur ressembler, mais rapidement se met en place un discernement critique et la rivalité sexuelle œdipienne. A ce stade, par peur de la castration que l’enfant craint de par sa révolte et de ses pulsions sexuelles incestueux, il remplace ses parents réels par d’autres, fantasmatiques, plus prestigieux. Donc la crise œdipienne trouve un arrangement : « puisque mes parents ne sont qu’adoptifs et que je suis le fils d’un prince, j’ai donc le droit de me révolter contre mon « père » et désirer ma « mère » adoptifs, en attendant de retrouver ma place à « la cour », sans risquer la castration ».

Freud et Rank vont utiliser l’expression roman familial pour désigner une construction inconsciente dans laquelle la famille inventée ou adoptée par le sujet est parée de toutes les gloires fournies par le souvenir des parents idéalisés dans l’enfance. Rank va poursuivre ses recherches sur le roman familial et va étudier les légendes des grandes mythologies occidentales sur la naissance des rois et des fondateurs de religion. En général ce sont des enfants trouvés ou abandonnés (par exemple, Moïse, Romulus, Pâris, Œdipe). Destinés à mourir, ils sont en général recueillis par une famille nourricière de classe sociale inférieure et, à l’âge adulte, ils retrouvent leur identité d’origine, se vengent de leur père et reconquièrent leur royaume. Il est intéressant de constater, dans le mythe d’Œdipe que ce dernier, au-delà des orientations infantiles est véritablement l’objet d’une tentative de meurtre et que ses parents sont effectivement nobles. Sa vengeance s’effectuera donc dans le « réel » et non de manière symbolique conduisant à l’acceptation de la « vraie famille ». Dans le mythe, les situations sont inversées. Dans le roman familial commun et incontournable pour les névrosés ou non, c’est l’enfant qui se débarrasse de sa famille pour en adopter une autre plus conforme à son désir, tandis que dans le mythe c’est le père qui abandonne le héros, lequel est recueilli par une famille adoptive qui est, en général, moins prestigieuse !

La notion de roman familial fut utilisée par Freud dans ses principaux ouvrages de psychanalyse appliquée : Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci », « Totem et Tabou », « Moïse et la religion monothéiste ». « En dehors d’une technique pour aménager le passage dans le » Complexe d’Œdipe » (sauf chez les névrosés qui s’y installent), le roman familial fait intervenir également des éléments narcissiques et de représentations : n’oublions pas qu’en allemand « représentation » se dit « Vorstellung », « poser-devant », une représentation débutante du masque social, mis en œuvre pour se protéger de l’autre, de le rabaisser ou de le séduire.

Bien entendu, la psychanalyse ne va pas manquer de s’intéresser aux structures humaines qui, comme les sujets, naissent, se développent, fusionnent, essaiment ou meurent. Avec la tentation d’observer le même processus de roman familial dans ces structures. Ce que fera Karl Abraham (3) dans un certain nombre de ses études (4). Puisque nous en sommes arrivés là, tentons le coup, d’appliquer ce concept à la Franc-Maçonnerie qui n’a pas échappé au processus et ce, à-travers l’histoire d’un homme et de ce qu’on va appeler l’ « Écossisme »…

II – Inventons, inventons, il en restera toujours quelque chose !

François de Salignac de La Mothe-Fénelon

Les Hauts-Grades relèvent d’une nette influence catholique : nous possédons des « Mémoires » de Ramsay dans son « Histoire de la vie de Fénelon » et où il fait part au lecteur de ses inquiétudes religieuses et des cheminements qui vont aboutir au catholicisme grâce à Fénelon dont la renommée l’avait attiré en France. Il se présentera toujours comme un « jeune Écossais de qualité », mais ses origines roturières sont évidentes : la « biographie anglaise » de Sidney, le désignera comme « fils de boulanger ». Il lui faudra attendre 1723 pour porter le titre de chevalier que le Régent lui conférera pour services rendus. Ses origines roturières ne seront pas sans conséquences sur son orientation psychologique : il va développer l’idée qu’il lui faut être toujours du côté des « grands », tant que comme précepteur de leurs enfants que comme intermédiaire politique le cas échéant, tout en étant à la recherche de ceux à qui il voudrait ressembler. Toute sa vie il va être à la recherche d’une famille de substitution dont il serait le « digne descendant ». Ce qui le conduira après la disparition de Fénelon et de madame Guyon à enter en Maçonnerie en lui inventant une filiation totalement imaginaire à-travers son fameux Discours.

André Michel Ramsay est né à Ayr, ville côtière de l’Écosse en 1686, de père calviniste et de mère anglicane. Il fera des études en Lettres et en Philosophie à l’université d’Édimbourg et commence des études de théologie à Glasgow, puis retourne à Édimbourg pour les terminer. Il va, à la fin de ses études, devenir précepteur des deux fils du duc de Weymiss. A 19 ans, il va rejoindre un groupe unitarien, c’est-à-dire antitrinitaire. Nous apprenons aussi que Ramsay va tâter de la chose militaire : il participe à la campagne anglaise aux Pays-Bas vers 1706. Nous le perdons ensuite de vue entre 1706 et 1709 : il nous dit qu’il se livre à l’étude à Londres où il s’applique à la langue française et se découvre une attirance pour les écrits et la pensée de Fénelon. En fait, beaucoup d’historiens pensent que, du fait de sa conversion au catholicisme, il s’est mis discrètement au service de la cour des Stuart catholiques, réfugiés à St. Germain-en-Laye. En 1709, il quitte Londres et passe en Hollande : on peut avancer l’hypothèse que ses activités secrètes pour les Stuart ne sont pas découvertes et qu’il est plus prudent de quitter la Grande-Bretagne ! Enfin, en 1709, il se rend en France pour rencontrer Fénelon. Comme St. Paul sur le chemin de Damas, soudain la lumière et la voix du père symbolique tellement souhaité !

Jacques-Bénigne Bossuet, portrait par Hyacinthe Rigaud.

François Solignac de la Mothe Fénelon (1651-1715) est un grand seigneur, Archevêque de Cambrai, penseur politique et théologien hardi. Il est porteur d’une longue tradition mystique qui va être renforcée par sa rencontre avec Jeanne-Marie Bouvière de la Motte, connue sous le nom de madame Guyon (1648-1717), grande mystique, interprète de la lecture de l’Evangile à-travers les orientations du Quiétisme (5) Elle sera l’autrice de trois ouvrages fondamentaux pour ce courant : « Le moyen court et très facile pour l’oraison », « Les torrents spirituels », « Le sens mystérieux de l’Ecriture Sainte ». Bossuet, l « Aigle de Meaux » (6) va l’attaquer sur ses écrits et déclencher ainsi une querelle théologique entre lui et Fénelon. Madame Guyon va continuer à publier ses écrits et elle va être arrêtée et enfermée à Vincennes en 1695, puis deux fois à la Bastille. Elle sera libérée en 1702 et se retire chez son fils près de Blois, où elle écrit son autobiographie. Fénelon va poursuivre le combat sur un front spirituel en approfondissant la notion d’être et propose la tentative de dépassement du moi qui met en cause le concept même de l’individu et incite comme but du pèlerinage terrestre la déification de l’homme. Il écrit : « C’est par l’anéantissement de mon être propre et borné que j’entrerai dans mon immensité divine ». Madame Guyon surenchérira dans cette tendance : « Ici, l’âme ne doit plus faire de distinction de Dieu et d’elle, Dieu est-elle et elle est Dieu ! ». Cela conduira à ce qu’elle appellera la « Sainte Indifférence ». Fénelon se livre aussi à une réflexion politique : c’est dans les « Aventures de Télémaque », écrit pour le jeune duc de Bourgogne en 1695, qu’il donnera sa pensée politique, où il critique le pouvoir absolu et où la société serait basée sur la « République » de Platon. En fait, un idéal de monarchie constitutionnelle !

madame Guyon

C’est dans ce milieu mystico-politique que Ramsay va vivre des années et exercer sur lui une influence déterminante. Ce n’est nullement la Maçonnerie qui jouera un rôle dans sa vision du monde, mais le quiétisme fondamentalement. Réduit à la défensive, Fénelon va conseiller à Ramsay de prendre contact avec madame Guyon, à Blois. Il va rester trois ans auprès de celle qui est considérée comme une « sainte » par les uns et une « folle hystérique » par les autres ! Ramsay vient ainsi de se reconstituer une famille symbolique, noble, qui serait ses « vrais » parents, dans la logique du roman familial non dépassé et dont il doit transmettre l’idéal, comme un héritage. Mais le drame intime va bientôt survenir : Fénelon décède en 1715 et madame Guyon en 1717. Il est devenu véritablement orphelin. Pour vivre, il devient le précepteur du fils du Comte de Sossenye en quittant Blois. Il exercera cette fonction durant 7 ans. Parallèlement, il va beaucoup écrire et nous pouvons constater que l’immense majorité de ses écrits (Y compris ceux qui relèveront de la Franc-Maçonnerie plus tard) sont profondément inspirés de Fénelon, madame Guyon et des auteurs du Quiétisme. (7). La gloire personnelle, mais insuffisante, va arriver pour lui : en raison de ses services discrets et secrets, le Régent le crée Chevalier de Saint-Lazare en 1723, avec une pension de 2000 livres sur l’Abbaye de Signy.

III – La franc-maçonnerie pour Ramsay : un aboutissement, un refuge, une tentative pour y introduire le quiétisme ou une manœuvre politique ?

Chronologiquement, Ramsay fait la connaissance de la Maçonnerie très tardivement : à l’époque il a 42 ans et a passé plus de 21 ans dans l’intimité de Fénelon et du milieu quiétiste et il ne passera qu’une quinzaine d’années dans la Maçonnerie. Il sera initié vers 1728, mais cela reste incertain et nous ignorons, faute de trace, dans quelle loge cela s’est déroulé. Dans ses demandes formulées, nous savons qu’il sera éconduit d’emblée de la Grande Loge d’Angleterre en tant que catholique jacobite. Initié, il revient en France, pour y développer un système de hauts-grades chevaleresques qui serait une manière d’introduire le catholicisme en Maçonnerie, en utilisant une histoire totalement inventée, ne reposant sur aucune donnée sérieuse ou une tentative, personnelle ou politique, de hâter une réconciliation entre la maison de Hanovre et les Stuart. Nous pouvons aussi avancer l’idée que Ramsay voit dans la Maçonnerie le lieu possible de la création d’une sorte d’Eglise quiétiste encadrée par des « nobles » symboliques, et ainsi retrouver totalement cette pseudo-famille dont se nourrit, de manière névrotique, son roman familial.

L’entrée de l’Hôtel du Président Hénault de Cantorbe. Club de l’Entresol.

Depuis 1726, il appartient au « Club de l’Entresol », où il rencontre Montesquieu. Il décide de se réconcilier avec l’Angleterre hanovrienne et, en 1728, il traverse la Manche et va jeter à Londres les fondements de son « Ecossisme », il publie à Edimbourg quelques poèmes de facture quiétiste dont le célèbre : « Le pur amour et la souveraine beauté ». Et, comble d’honneur pour lui, il devient membre de la « Gentlemen’s Society », où se côtoyaient de nombreux archéologues et Francs-Maçons ! Bien entendu, il va tirer profit de ce qu’il entend des découvertes scientifiques pour les insérer dans une histoire d’héritage historique maçonnique des plus douteuses !

Maximilien de Béthune, duc de Sully, maréchal de France

Quand il rentre en France en 1730, le duc de Sully est mort depuis un an et son nouveau protecteur sera le comte d’Evreux qui lui confie l’éducation de son neveu, le jeune duc de Château-Thierry qui mourra au bout de deux ans. Donc, Ramsay va s’occuper de l’éducation du Prince de Turenne, dont la famille avait des relations avec les Stuart. Ces expériences pédagogiques li serviront à publier, à Londres, un « Plan d’éducation avec un jeune Prince ». En revanche, il échouera dans sa candidature à l’Académie Française. En contrepartie, un grand événement va intervenir dans sa vie privée : en 1735, il se marie à Lyon. Il a 40 ans et sa femme 25 ans. Elle est la fille du baron de Mairne, un écossais jacobite réfugié en France. Il dit s’unir « par un lien conjugal à une fille de condition qu’il regardera toujours autant comme sa fille que comme sa femme ». Intéressante déclaration ! C’est dans les années suivantes qu’il aura sa plus grande activité maçonnique. En 1724, on lui prête la fondation de la société des « Gormogons » qui était une société secrète fondée en réalité par le duc de Wharton qui voulait parodier la Grande Loge d’Angleterre avec laquelle il s’était brouillé après en avoir été Grand-Maître en 1723. Wharton va se convertir au catholicisme et manifester une grande sympathie aux Jacobites. Mais, Ramsay est de moins en moins dans les jeux politiques anti-hanovriens : il prend de plus en plus en compte son idéologie maçonnique et de faire de l’institution un outil au service du quiétisme. C’est à cette époque qu’il rédige son célèbre « Discours ». Il le prononcera la première fois, le 26 décembre 1736, à la loge Saint-Thomas. Discours dont il existerait deux versions différentes : la première, qui disparaît en 1737, où Ramsay fait un parallèle entre la Maçonnerie et le judaïsme jusqu’à la destruction du second temple par Titus, en 70 (Ce qui alimentera plus tard le concept de « judéo-maçonnisme » !), version destinée aux catholiques jacobites ; la seconde version se voulait plus politique et consistait à ménager les Maçons hanovriens, de tendance anglicanes ou calvinistes de Paris. On passe d’une histoire de la Maçonnerie liée à l’Ancien Testament puis à la croisade, à une vue plus séculaire de l’ordre, puisque dans cette deuxième version on insiste sur la rédaction d’un « Dictionnaire universel des arts libéraux et des sciences utiles ». Dans la deuxième version que nous connaissons, Ramsay va, à la fois, poser la filiation entre Maçonnerie et chevalerie, mais surtout imaginer que la Maçonnerie pourrait devenir une religion universelle ayant une base noétique. Nous pouvons facilement en conclure que, dans son esprit, cette nouvelle religion aurait pris largement racine dans le quiétisme !

Ramsay prononcera aussi son discours le 24 juin 1738 à Lunéville qui est alors le Versailles d’une Lorraine encore étrangère à la France. C’est aussi une mesure de précaution par rapport à Fleury (8) à qui il a présenté son discours le 20 mars 1737, en recherchant son approbation. Mal lui en pris : fin mars 1737, Fleury déclare les réunions maçonniques interdites ! Il connaissait naturellement qui unissaient Ramsay à Fénelon et madame Guyon et il comprenait que son Discours était une sorte de « cheval de Troie » du quiétisme. Pour lui, la Maçonnerie devient porteuse d’une hérésie. Pour Rome, à juste titre, elle est un instrument du protestantisme, mais pour Fleury les hauts-grades de Ramsay et de son écossisme sont des agents du quiétisme. De respectée dans certains milieux, la Maçonnerie est contrainte de rentrer dans l’ombre.

Portrait of Jean Racine (1639-1699), French dramatist. Painting after Jean Baptiste Santerre (1651-1717). Castle Museum, Versailles, France (Photo by Leemage/Corbis via Getty Images)

En 1742, Ramsay défend Pope (9) contre Racine. De Pontoise, il écrit à Louis Racine, le 28 avril 1742, où il défend le « catholicisme » de Pope. A la fin de sa vie il souffre de terribles crises d’asthme. Pendant ses convalescences, il évoquait volontiers la différence entre ce qu’il appelait « le christianisme du coeur et le christianisme de la tête ». Le duc de Bouillon lui fait accorder une pension de mille écus et lui donne une maison à Pontoise. Il va s’éteindre à Saint-Germain-en-Laye, le lundi 7 mai 1743. Son corps sera inhumé dans l’église paroissiale et son cœur transporté dans une chapelle des religieuses du Saint-Sacrement à Paris. Il est intéressant de constater que la seule descendante qu’il eut entrera, en 1753, au couvent des Bénédictines anglaises de Pontoise. Pour Ramsay, l’aventure continuera : en 1766, l’église paroissiale fut démolie et il ne reste plus de trace de sa sépulture…

IV – Conclusions : arlequin franc-maçon !

Niche avec une statue dite L’arlequin, rue Louis-Romain à Angers (Maine-et-Loire).

Il ne faut pas croire que l’arrivée de la Franc-Maçonnerie va bouleverser le paysage spirituel français : elle est un produit secondaire, un peu snob, de l’ « anglomania » que les philosophes des Lumières avaient lancés et qui se termine dans la majorité des cas, par de grands éclats de rire ! Ainsi, nous voyons toute une production théâtrale voir le jour, où les Maçons sont brocardés, comme par exemple « Arlequin Franc-Maçon » qui fait rire tout Paris, en particulier devant les prétentions nobiliaires de bons bourgeois avides d’assimilation aux classes dirigeantes et qui n’aspirent nullement à faire la révolution. Cela est assimilé à un type littéraire où les personnages « Y croient » et ne se contentent plus, en fonction de leurs manques, de vaguement vivre autour d’un symbolisme de carton-pâte, ce qui fait rire les enfants, quand ils s’aperçoivent que le roi est nu ! Beaucoup de Bourgeois gentilhomme et de madame Verdurin peuplent nos institutions…

Les réactions hostiles du cardinal Fleury contre la Maçonnerie étaient évidemment politiques et de deux sortes : lutte contre la maison protestante des Hanovre et dérive quiétiste des fameux hauts-grades. Sur un plan maçonnique, cela amenait dans une Maçonnerie protestante, même si elle était d’origine hérétique aux yeux de l’Église, une présence catholique, tenue à l’écart jusqu’à présent. La Maçonnerie, dans le système de l’écossisme, quittait le domaine de la « libre interprétation » réformée et de la « Gloire au travail » pour un ordre de « chevalerie » complètement factice, en récusant l’idée du « Maçon libre, dans une loge libre ». Psychologiquement parlant, il était comique que la Maçonnerie qui se voulait de plus en plus républicaine et démocratique adopte une idéologie de l’Ancien Régime, justifiant l’entreprise néocoloniale des croisades, sous prétexte de la délivrance du tombeau d’un Ressuscité, donc vide ! Cette belle orientation « religieuse » de l’histoire et les intérêts économiques de l’occident, permettaient surtout l’encadrement d’une noblesse dangereusement indépendante des pouvoirs royaux. Tant qu’aux « comportements nobles », en lisant les chroniques d’époque, nous pouvons émettre quelques doutes sur leur existence et, précisément, l’idéal chevaleresque n’était là que pour calmer les ardeurs anarchistes et guerrières des protagonistes !

En Maçonnerie, depuis Michel de Ramsay, existent deux courants : celui de ses origines protestantes qui s’est glissé dans les habits du Compagnonnage (qui était en voie de disparition à l’époque par la conséquence de l’industrialisation) et de la Royal Society, et celui d’une orientation néo-catholique, hiérarchisé et pyramidale, manifestant de façon régulière sa vocation à diriger l’ensemble ! Nos FF. et SS. sentent fort bien d’ailleurs le passage d’une loge bleue où règne une ambiance que nous pourrions qualifier de laïque, au sens large du terme, à un ordre qui est hostile à la libre interprétation et assez souvent à la raison et à la culture du réel. L’imaginaire est l’arme par excellence de maniement des sujets et, si l’on n’y prend garde, peut très rapidement glisser vers la secte…

Bon, nous avons assez pensé : je retourne à la prise de Jérusalem. Le temps d’enfiler mon armure !

 NOTES

– (1) Rank Otto : Le mythe de la naissance du héros. Paris. Editions Payot 1983.

– (2) Rank Otto : Don Juan et le double. Paris. Editions Payot. 1973.

– (3) Karl Abraham (1877-1925). L’un des hommes-clefs de la naissance de la psychanalyse. Créateur de la Société de psychanalyse de Berlin en 1910, dont il viendra président jusqu’à sa mort.

– (4) Abraham Karl : Psychanalyse et culture. Paris. Editions Payot. 1966.

– (5) Quiétisme : Du terme latin « quietus », calme. Mouvement mystique qui a émergé au sein du catholicisme au 17em siècle sous l’influence du Jésuite Michel de Molina. Le protestantisme vivra un courant similaire avec la naissance des Quakers. Ces mouvements prônent l’amour pur et la contemplation, avec la mise en place d’une distance avec le clergé. Cette mystique s’accomplit par un désintéressement vis-à-vis du salut personnel. Le pape Innocent XII condamnera le quiétisme et en particulier Fénelon et madame Guyon. Leur grand contestataire sera Bossuet.

– (6) Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704) : Homme d’Église, Évêque de Meaux, prédicateur célèbre, notamment pour ses oraisons funéraires. Théoricien de la monarchie absolue, il sera le grand adversaire de Fénelon, porté sur le projet d’une monarchie constitutionnelle.

– (7) Quelques ouvrages de Ramsay :

– Essai philosophique sur le gouvernement civil selon les principes de Fénelon (Londres. 1721).

– Histoire de la vie et des ouvrages de Fénelon (La Haye. 1723).

– Les voyages de Cyrus avec un discours sur la mythologie et une lettre de Fréret sur la chronologie de cet ouvrage (Londres et Paris. 1727).

– Vie du Prince de Turenne (1735).

– Philosophical Principles (1751).

– (8) André Hercule de Fleury (1653-1743) : Véritable force de la nature, il fut cardinal et aussi homme politique. Arrivé au pouvoir à l’âge de 73 ans, il va exercer jusqu’à sa mort, 17 ans plus tard, une autorité absolue. Il rétablit l’économie et, grâce à lui la monnaie sera stabilisée jusqu’à la Révolution Française. Il encourage l’industrie et le commerce, notamment avec les Antilles. Sur un plan religieux, il déteste le jansénisme et oblige les Parlements à enregistrer la bulle « Ugenitus » (1732) qui condamne ce courant. Son aversion pour le quiétisme est similaire, bien que ce dernier soit contre le jansénisme. Il va accentuer sa pression sur le Saint-Siège pour la condamnation de la Maçonnerie. L’apogée du rejet et sa condamnation, le 29 mai 1738, par la bulle « In Eminente » de Clément XII sera la grande victoire de Fleury.

– (9) Alexander Pope (1688-1744) : L’un des plus grands poètes classiques britanniques. Il s’inscrit dans le romantisme. Catholique, il restera un peu marginal en Angleterre.

 BIBLIOGRAPHIE

– Chemama Roland : Dictionnaire de la psychanalyse. Paris. Editions Larousse. 1993.

– Delplanque Albert : Fénelon et ses amis. Paris. Editions J. Gabalda. 1940.

– Freud Sigmund : La naissance de la psychanalyse. Paris. PUF. 1956.

– Laplanche Jean et Pontalis Jean-Baptiste : Vocabulaire de la psychanalyse. Paris. PUF. 1998.

– Madame Guyon : Discours sur la vie intérieure. (2 tomes). Mers-sur-Indre. Editions Paroisse et Famille. 2016.

– Roudinesco Elisabeth et Plon Michel : Dictionnaire de la psychanalyse. Paris. Editions Fayard. 1997.

– Varillon François : Fénelon et le pur amour. Paris. Editions du Seuil. 1957.

Les francs-maçons écossais « Thistle & Saltire » emménagent dans leur nouvelle loge

De notre confrère Allemand westfalen-blatt.de

La nouvelle plaque en pierre de la loge maçonnique d’Herford montre : La loge écossaise « Thistle & Saltire » a trouvé ici un nouveau Temple. Le nom fait référence aux symboles écossais du chardon et de la croix de Saint-André.

L’inauguration officielle de la nouvelle pierre au siège de la loge avec l’inscription du nom de la loge a eu lieu lors d’une cérémonie interne à la Loge.

Selon leurs propres déclarations, les francs-maçons sont une association éthique qui s’engage essentiellement en faveur des idéaux de tolérance, de charité et d’humanité et s’efforce de promouvoir le développement personnel de ses membres de manière apolitique et religieusement neutre afin d’avoir un impact positif. impact sur la société.

L’association séculaire a une tradition à Herford : la maison de loge classée se dresse depuis 1899 au milieu de la ville au siège de la loge et abrite aujourd’hui six autres loges germanophones et anglophones (ndlr : franc-maçon indépendant sans association).

Un tablier de franc-maçon écossais.
Un tablier de franc-maçon écossais. Photo de : Masonic Lodge

Seule loge en Allemagne avec des rituels écossais

Le secrétaire de la loge, Stewart Sandeman, explique la particularité de la loge maçonnique anglophone « Thistle & Saltire » : « Notre loge est la seule en Allemagne à pratiquer en anglais selon le rituel écossais. Même si le berceau de la franc-maçonnerie internationale se trouve dans les îles britanniques, il existe de légères différences entre les loges maçonniques anglaise et écossaise.

Le contenu vise toujours à transmettre des vertus importantes et à aider à développer la personnalité afin de soutenir les adultes dans le développement de leur caractère, mais il y a aussi quelques nuances typiquement écossaises, a déclaré le secrétaire de la loge.

Stewart Sandeman est secrétaire du Thistle & Saltire Lodge.
Stewart Sandeman est secrétaire du Thistle & Saltire Lodge. Photo de : Masonic Lodge

Scottish Lodge accepte l’invitation de Herford

Jusqu’à présent, la Loge maçonnique écossaise avait tenu ses réunions dans divers endroits d’Allemagne, mais après avoir loué à plusieurs reprises les locaux à Herford, la confrérie a décidé d’accepter l’invitation des autres frères et sœurs basés à la Loge et a installé sa base entièrement à Herford.

C’est avant tout pour des raisons pratiques, explique Stewart Sandeman : « Beaucoup de nos membres sont recrutés parmi d’anciennes familles de militaires ou de personnes liées à l’armée du Rhin et ont trouvé leur nouveau foyer en Westphalie orientale. Il y a donc de nombreuses familles écossaises à Herford et dans les environs qui connaissent la franc-maçonnerie depuis leur pays d’origine britannique, où elle est beaucoup plus répandue qu’en Allemagne.

La Loge accepte de nouveaux membres

Cependant, la franc-maçonnerie n’est pas seulement accessible aux Écossais ou aux anciens militaires. La loge « Chardon & Sautoir » est ouverte à toute personne intéressée par la Franc-Maçonnerie, ses valeurs et ses vertus.

Il accepte les hommes de toutes nationalités, mais ils parlent relativement bien anglais ou écossais. Toute personne intéressée peut nous contacter par e-mail à ec@ts1040.de

Guillaume Trichard : Invité dans La Matinale de la RTS

De notre confrère suisse rts.ch – Propos recueillis par Pietro Bugnon/asch

« La franc-maçonnerie n’a rien à cacher, on ouvre grand nos portes »

Guillaume Trichard »

Invité dans La Matinale de la RTS, Guillaume Trichard, grand Maître du Grand Orient de France, explique que la franc-maçonnerie a avant tout pour but de rendre ses membres « des hommes et des femmes meilleurs ». Pour ensuite faire rayonner leurs actions dans la société.

Le Grand Orient de France, fondé en 1728, est la plus ancienne obédience maçonnique française. Si la franc-maçonnerie suscite beaucoup d’interrogations, Guillaume Trichard rappelle que la discrétion ne porte que sur l’identité de ses membres.

« Pour le reste, le Grand Orient de France, comme beaucoup d’obédiences maçonniques, ouvre grand ses portes. Nous avons lancé depuis plusieurs années une politique d’extériorisation et de communication très importante. En réalité, nous n’avons rien à cacher. »

« Lors des Journées européennes du patrimoine, nous ouvrons nos temples. Les hommes et les femmes peuvent venir les visiter », explique-t-il.

Se défendant de tout mystère, il rappelle que les rituels « sont connus, téléchargeables sur internet, achetables dans les librairies en ligne ». Pour le grand Maître, « en réalité, le vrai secret, c’est le secret intime de sa propre initiation. Pour le reste, il n’y a absolument rien à cacher ». « Nous sommes une communauté d’hommes et de femmes de bonne volonté, qui ont simplement envie de travailler sur eux-mêmes, d’édifier leur propre temple intérieur, de devenir des hommes et des femmes meilleurs. »

Réflexions sur la précarité

Guillaume Trichard explique que cette introspection doit ensuite servir au plus grand nombre. « En devenant des hommes et des femmes meilleurs, on a l’ambition de rendre ensuite la société meilleure. » La franc-maçonnerie, dit-il, peut aider une République « malade » qui « souffre d’un certain nombre de maux ». Il cite les valeurs de laïcité, de démocratie, de justice sociale, qu’il estime menacées.

« Il n’y a pas aujourd’hui d’obédience qui aurait cette capacité à changer la face du monde en appuyant sur quelques boutons »

Guillaume Trichard

« Et je crois que ce travail a été lancé tout au long de cette année. On a eu beaucoup de réflexions sur le sujet de la dignité humaine. Nous avons organisé beaucoup de conférences sur le thème de la précarité étudiante, des travailleurs pauvres, des millions de Françaises et Français qui vivent sous le seuil de pauvreté, du mal logement. Quand je disais qu’il fallait réparer la République, c’est parce que j’avais une conviction, c’était celle de la montée des populismes. »

« Le plus vieux laboratoire d’idées »

La question de l’influence de la franc-maçonnerie sur la société et la politique revient souvent. Guillaume Trichard nuance: « Je dirai d’abord que la franc-maçonnerie inspire. Elle inspire comment? Elle inspire par le travail de ses membres. En réalité, ce n’est pas la franc-maçonnerie qui influence telle ou telle entité. »

« Ce sont des francs-maçons, frères et sœurs qui, par leur action incessante en dehors du Temple, s’investissent dans des associations, dans des ONG, dans des syndicats, dans des partis politiques, se présentent aux élections et travaillent à cette amélioration de la société. En réalité, évidemment, c’est ça la véritable influence. Il n’y a pas aujourd’hui d’obédience qui aurait cette capacité à changer la face du monde en appuyant sur quelques boutons. »

Guillaume Trichard décrit volontiers le Grand Orient comme « le plus vieux laboratoire d’idées ». Mais au-delà de ça, « nous sommes avant tout une fraternité. Ce qui fait le cœur de notre engagement, c’est bien l’exercice et la pratique de la fraternité entre nos membres et de la solidarité avec nos frères et nos sœurs en humanité ».

Et de conclure:

« Nous considérons les hommes et les femmes sur la Terre comme étant nos frères et nos sœurs, et donc nous devons leur venir en aide et nous le faisons à travers un certain nombre d’actions. »

Le Cabinet de réflexion… de François Morel

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NOMMÉ AUSSI « CHAMBRE DES RÉFLEXIONS ». LE CABINET DE RÉFLEXIONS SEMBLE AVOIR ÉTÉ UTILISÉ À PARTIR DE 1735, INSPIRÉ PAR DES SYMBOLES ALCHIMIQUES.

Il y a quelques mois, notre Soeur Solange Sudarskis nous avait gratifié d’une série d’articles sur ce symbole du Cabinet de réflexion. Vous trouverez ci-dessous les liens pour les redécouvrir. En attendant, le Frère François Morel nous offre ce dessin humoristique qui est une exclusivité 450.fm

Les articles de Solange Sudarskis

I- Le Cabinet de réflexion en Franc-maçonnerie, entre mort et naissance

II- Le Cabinet de réflexion en Franc-maçonnerie, un athanor alchimique

III- Le Cabinet de réflexion en Franc-maçonnerie, repaire du temps qui passe