ven 22 novembre 2024 - 14:11

Saint Jean Baptiste l’Ésotérique

De notre confrère italien expartibus.it – Par Rosmunda Cristiano

La nuit du solstice d’été, la plus courte de l’année, marque un passage important : c’est le moment où le Soleil entre en contact avec la constellation du Cancer dominée par la Lune.

C’est le plus grand triomphe de la lumière, mais aussi son contraire, le lent déclin jusqu’à son point le plus bas en décembre.

Le Baptiste, placé au solstice d’été, représente l’apogée de la splendeur du soleil, tandis que l’Evangéliste, au solstice d’hiver, indique presque la mort de l’astre.

Nous savons bien que ce qui atteint le maximum doit ensuite décroître, tandis que ce qui a atteint le minimum doit commencer à croître, comme en témoigne l’Evangile :

Il doit grandir et je dois diminuer.
Jeudi III, 30

Le symbolisme du Baptiste est étroitement lié à celui de l’Évangéliste. Ils sont comme la vie et la mort, le passé et le futur, le soleil et la lune.

Les Saint Jean ont toujours été choisis comme patrons par presque toutes les anciennes sectes chrétiennes ésotériques et par les sociétés initiatiques, telle la Franc-Maçonnerie, dans les Statuts de laquelle, publiés en 1721, cette invocation est exprimée :

Les Frères de toutes les Loges de Londres, de Westminster et des environs se rejoindront au lieu convenu le jour de la Saint-Jean-Baptiste ou de la Saint-Jean l’Évangéliste…

Ils sont comme les deux solstices, les deux luminaires, les deux colonnes, l’un ne va pas sans l’autre.

Le Baptiste clôt l’Ancienne Loi, l’Ancien Testament, baptise avec l’eau du Jourdain, dans le désert de Judée. Il fait donc référence à la ligne horizontale, le Niveau, le passif, la lune.

Au contraire, l’Évangéliste se tient sur les montagnes et se réfère à la ligne verticale, au fil conducteur, aux actifs, au soleil.

Le nom de Giovanni a été comparé à celui de Janus, protecteur de la “collegia fabrorum” , un dieu à deux faces : l’une tournée vers le passé, l’autre tournée vers l’avenir.

L’allégorie du double visage et du double front est diversement interprétée : d’une manière générale, Janus était le gardien des portes et exerçait son influence sur chaque passage et sur chaque principe. Le premier mois de l’année, le début de chaque mois, chaque jour et chaque activité lui étaient consacrés. La racine du nom lui-même indique le concept de passage.

En tant que divinité solaire, il contrôlait les portes du ciel que le soleil ouvre au lever du soleil et ferme au coucher du soleil, ainsi qu’au début et à la fin de l’année solaire.

Il ouvre et ferme les Portes du Solstice, à travers lesquelles le Soleil commence les deux moitiés du chemin annuel ascendant et descendant.

Le visage mûr et barbu, symbole du passé, et le visage jeune et joyeux, de l’avenir, regardant en arrière en même temps, montrent la puissance de Dieu dans le temps. Parfois, il a un visage viril, vieux et hirsute et un visage féminin, jeune et beau en rapport avec la signification primitive du symbole du Soleil et de la Lune.

La même expression populaire de San Giovanni riant et San Giovanni pleurant se réfère précisément aux deux visages de Janus, aux sens opposés attribués aux deux Portes solsticiales et aux deux moitiés de l’année, la première bienfaisante et favorable, la seconde triste et mal. .

Dans de nombreuses cultures, les Temples, bien qu’ils soient contenus dans les limites architecturales, tracent le schéma du Cosmos, s’étendant d’Est en Ouest et de la Terre au Ciel, et les rites s’ouvrent symboliquement à midi pour se fermer symboliquement à minuit.

En observant que la renaissance suit à chaque mort du Soleil, de la lumière et de la végétation, l’homme en déduit qu’il a le même sort pour la valeur universelle des lois cosmiques. En ce sens, les Solstices acquièrent des significations en référence au destin de l’âme ainsi qu’à la perpétuation naturelle de la vie sur Terre.

“Celui qui vient après moi m’a dépassé, car il était avant moi” “J’ai besoin de diminuer pour qu’il grandisse”. Le Soleil qui diminue après le solstice d’été serait représenté par Jean, celui qui grandit au semestre suivant le solstice d’hiver, par le Christ.

Selon la Légende dorée, le Baptiste était appelé en relation avec des privilèges : Prophète pour la connaissance, Ami de l’Époux pour l’amour, Lumière ardente pour la sainteté, Ange pour la virginité, Voix pour l’humilité, Élie pour la ferveur, Baptiste pour le merveilleux honneur, Héraut pour la prédication, Précurseur pour la préparation du Chemin.

En reproduisant le Soleil en phase descendante, il se connecte à la fonction mercurielle de guider les âmes à travers les ténèbres occidentales et vers la renaissance de la Lumière.

Mais qui était vraiment saint Jean-Baptiste ?

On dit qu’il vivait dans le désert, là où l’on retrouve ses traces. Les Mandéens et les Esséniens, qui vivaient à la même époque et dans les mêmes lieux que lui, le considéraient apparemment comme bien plus qu’un prophète : un “initié”, quelqu’un qui connaissait et gardait les secrets du Roi de la Lumière.

Pourquoi est-il devenu l’une des pierres angulaires de certaines doctrines ésotériques ? Dans la vaste littérature disponible sur le sujet, on note la symétrie qu’il a avec l’autre Saint Jean : l’Évangéliste.

L’un né au solstice d’été et l’autre au solstice d’hiver. L’un annonce le début, l’avènement, l’autre la fin, l’apocalypse.

Les notions de début et de fin peuvent résumer la dynamique des références symboliques qui caractérisent les deux Saint Jean, à partir desquelles on arrive au symbole du divin et de l’éternel : la croix avec le Christ qui marque l’écart de l’existence humaine personnifiée par Baptiste , définit, en fait, “le plus grand des hommes”.

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