dim 24 novembre 2024 - 04:11

Franc-maçonnerie : secrète ou discrète ?

De notre confère espagnol nuevatribuna.es – Par EDOUARD MONTAGUT

On a beaucoup discuté du sens secret ou discret de la franc-maçonnerie. Aujourd’hui l’idée prévaut qu’il s’agit d’une société discrète plutôt que secrète. En cela il y a un certain consensus entre les francs-maçons. Une autre question différente est le rôle que les francs-maçons devraient avoir dans la société, s’ils devraient ou non avoir plus de visibilité, et dans le cas où ladite visibilité est approuvée, comment devrait-elle l’être et dans quel but. Au sein de la franc-maçonnerie, ce débat a lieu.

Eh bien, dans cette pièce, nous faisons un exercice historique qui tourne autour de certaines de ces questions, sur la discrétion et l’austérité que les francs-maçons devraient pratiquer, sur la base de certaines recommandations que les autorités du Grand Orient d’Espagne ont publiées dans le Journal officiel de lui-même, juste au moment de la renaissance de la franc-maçonnerie espagnole dans le sexennat démocratique (son grand maître était Manuel Ruiz Zorrilla , le protagoniste politique incontesté du moment).

Nous pensons qu’ils sont intéressants, car ils affectent à quel point c’était et c’est compliqué d’être franc-maçon, mais pas par rapport à l’éventuelle masophobie dont on pourrait souffrir, et, par conséquent, comme moyen de se protéger, mais de suivre les Principes maçonniques, précisément à une époque de liberté comme celle-là, où il commençait à ne plus être dangereux d’être et/ou d’apparaître comme franc-maçon, ainsi que de rendre dignes les signes maçonniques eux-mêmes. Sauf les distances temporelles et historiques, certaines choses peuvent servir ou être liées à notre situation actuelle. Nous laissons cela au bon lecteur.

“Précautions” est le titre de ces recommandations, parues dans le numéro neuf du Bulletin, en date du 1er septembre 1871.

Le texte précisait dès le début que l’Ordre exigeait de tous ses membres la “plus grande prudence” dans les relations avec le monde profane, c’est-à-dire en dehors des loges et des temples maçonniques, règle de conduite qui différenciait la franc-maçonnerie du reste des établissements. Pour cette raison, un franc-maçon n’était pas autorisé à afficher ses actions. C’était le devoir d’un initié de rejeter ou d’être très prudent lors de la réception de tout signe ou signe maçonnique dans le monde, ce qui se faisait sans la réserve nécessaire, sur un coup de tête, parmi des personnes déjà connues. Ces attitudes ont été classées comme affichage inutile dans les lieux publics.

Par contre, un signe maçonnique, bien que, comme on le sait, ils aient été créés pour être interprétés uniquement par des maçons, ce n’était pas un moyen d’avoir la certitude absolue d’être réellement devant un maçon car déjà à cette époque beaucoup de gens pouvaient être conscients d’eux-mêmes, précisément à cause de l’abus qu’on faisait des signes. Il fallait avoir plus de certitudes avant d’entrer dans une relation maçonnique avec un inconnu. Ces précautions n’étaient pas seulement nécessaires pour ne pas être surpris, elles devaient aussi être prises en compte pour que les signes maçonniques ne soient pas l’objet de moqueries.

Nous avons travaillé avec le Bulletin cité dans le texte de l’article, et qui peut être consulté dans la Bibliothèque numérique des journaux de la Bibliothèque nationale d’Espagne.

1 COMMENTAIRE

  1. J’ai été satisfait de la lecture . Le plus ce qui concerne Hiram Abiff et ces 3 Assassin j’aimerais bien savoir ce Ouvrage illustré pour ma Connaissance . Je vous remercie.

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