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L’Architecte de Cheltenham honoré par une plaque sur le Temple maçonnique qu’il a construit

George Allen Underwood a joué un rôle clé dans la formation de l’architecture précoce de Cheltenham, concevant des bâtiments comme le spa de Montpellier, les bureaux municipaux et le maçonnerie.

De notre confrère anglais gloucestershirelive.co.uk

Le 21 juin 2025, une plaque bleue a été dévoilée au Masonic Hall, situé au 2 Portland Street à Cheltenham, pour rendre hommage à George Allen Underwood, un architecte et constructeur de renom qui a profondément marqué l’histoire architecturale de la ville. Conçue et construite par Underwood en 1823, cette salle maçonnique, considérée comme la deuxième plus ancienne loge maçonnique construite à cet effet en Angleterre, reste un témoignage vivant de son génie.

La cérémonie, présidée par le maire David Willingham (LD, St Peter’s), a réuni des représentants de la Cheltenham Civic Society et de la Cheltenham Masonic Association Ltd, célébrant l’héritage d’un homme dont les œuvres continuent de façonner l’identité de cette ville thermale.

Un bâtiment d’exception, un legs intemporel

Le Masonic Hall de Cheltenham n’est pas un édifice ordinaire. Construit il y a plus de deux siècles, il est reconnu comme le plus ancien bâtiment public non ecclésiastique de Cheltenham encore utilisé pour sa fonction originelle. Avec ses caractéristiques Regency intactes – lignes élégantes, proportions harmonieuses et détails raffinés – le bâtiment incarne l’esthétique de l’époque où Cheltenham s’épanouissait comme une destination prisée des élites britanniques. Cette plaque bleue, apposée par la Cheltenham Civic Society, célèbre à la fois l’importance patrimoniale du Masonic Hall et le rôle central de son architecte dans le développement de la ville.

David Mason, président de la Cheltenham Masonic Association Ltd, a souligné l’importance de cet hommage : « George Allen Underwood a joué un rôle clé dans la formation de l’architecture primitive de Cheltenham, en concevant des bâtiments emblématiques comme le spa de Montpellier, les bureaux municipaux et le Masonic Hall lui-même. En tant que franc-maçon, initié dans une loge qui se réunissait ici, il est particulièrement émouvant de marquer son héritage avec cette plaque bleue sur un bâtiment qu’il a conçu et qu’il connaissait intimement. »

George Allen Underwood : un architecte au parcours remarquable

Une plaque bleue de la Cheltenham Civic Society commémorant la vie de George Allen Underwood a été dévoilée sur le Masonic Hall de Portland Street. De gauche à droite. Roger Little, Cheltenham Masonic Association Ltd, Mike Rigby, responsable des plaques bleues de la SCC, le maire David Willingham, Andrew Booton, président de la SCC, Keith Day, membre de la loge de la Fondation et Nigel Greenwood, conservateur du Masonic Hall. (Image : Société civique de Cheltenham)

Né à la fin du XVIIIe siècle, George Allen Underwood a forgé son talent sous l’égide du célèbre architecte Sir John Soane, dont il fut l’élève de 1807 à 1815. Après avoir ouvert son propre cabinet à Cheltenham, il s’est imposé comme une figure majeure de l’architecture Regency, marquée par son élégance et sa rigueur géométrique. Outre le Masonic Hall, Underwood a laissé sa marque sur plusieurs bâtiments emblématiques de Cheltenham, parmi lesquels :

  • La Long Room du Montpellier Spa, un espace emblématique de la vie sociale de l’époque.
  • Sherborne Spa, contribuant au prestige de Cheltenham comme ville thermale.
  • L’église Holy Trinity, un exemple de son travail religieux.
  • La façade de l’hôtel Plough, aujourd’hui remplacé par le Regents Arcade.
  • Harwards Buildings, sur la Promenade, actuellement occupés par les bureaux municipaux.
  • La terrasse St Margaret, témoignant de son talent pour l’urbanisme résidentiel.

Plus tard dans sa carrière, Underwood a élargi son influence en devenant arpenteur pour les comtés de Somerset et Dorset, ainsi que pour le doyen et le chapitre de Wells. Installé à Bath dans les années 1820, il a continué à enrichir le patrimoine architectural de la région, consolidant sa réputation comme un maître de l’architecture néoclassique.

Les plaques bleues : une tradition de mémoire

Maire de Cheltenham

La plaque bleue apposée au Masonic Hall s’inscrit dans une initiative de la Cheltenham Civic Society, qui commémore les figures et les événements ayant façonné l’histoire de la ville. Mike Rigby, responsable des plaques bleues pour la société, a expliqué leur mission : « Nos plaques bleues rendent hommage à des personnes créatives, courageuses et influentes qui ont vécu à Cheltenham et ont eu un impact significatif sur son développement. Nous avons créé deux cartes Google interactives permettant à chacun d’explorer la ville, de découvrir nos plaques et d’en apprendre davantage sur les individus et les événements qui ont contribué à son histoire. »

Ces cartes, accessibles en ligne, distinguent les plaques bleues, dédiées aux personnalités, des plaques vertes, qui marquent des événements historiques. La plaque de George Allen Underwood rejoint ainsi un panthéon de figures illustres, renforçant la mémoire collective de Cheltenham.

Une cérémonie empreinte de fierté

Lors de la cérémonie d’inauguration, le maire David Willingham a dévoilé la plaque en présence de représentants de la Cheltenham Civic Society, dont le président Andrew Booton, ainsi que de membres de la Cheltenham Masonic Association, tels que Roger Little, Keith Day et Nigel Greenwood, conservateur du Masonic Hall. L’événement a été un moment de communion, célébrant non seulement l’héritage d’Underwood, mais aussi l’importance de préserver le patrimoine architectural de Cheltenham.

Le Masonic Hall, avec ses 200 ans d’utilisation continue par la communauté maçonnique, reste un symbole de pérennité. Construit pour accueillir les rituels et les valeurs de la franc-maçonnerie, il incarne également l’esprit d’une époque où l’architecture était au service de l’élégance et de la communauté. La plaque bleue, désormais visible sur sa façade, invite les passants à s’arrêter et à réfléchir à l’impact durable de George Allen Underwood.

Cheltenham : une ville façonnée par ses bâtisseurs

Temple maçonnique de Cheltenham

L’hommage rendu à Underwood s’inscrit dans un contexte plus large de valorisation du patrimoine de Cheltenham, une ville connue pour son architecture Regency et son histoire thermale. Alors que la région fait face à des défis modernes – urbanisation, fermetures de commerces comme celles annoncées par NatWest, ou encore des préoccupations environnementales liées aux incendies de déchets ou aux intempéries – la préservation de son passé reste une priorité. La Cheltenham Civic Society, à travers ses plaques bleues et vertes, joue un rôle clé dans cette mission, rappelant aux habitants et aux visiteurs que chaque bâtiment, chaque rue, raconte une histoire.

En célébrant George Allen Underwood, Cheltenham ne rend pas seulement hommage à un architecte talentueux, mais aussi à une époque où la ville s’est rêvée comme un joyau de l’Angleterre. Le Masonic Hall, avec sa plaque bleue scintillant sous le soleil de Portland Street, est une invitation à redécouvrir ce patrimoine, à marcher dans les pas des bâtisseurs et à construire, à notre tour, un avenir digne de leur vision.

Points de Vue Initiatiques – Culture et Maçonnerie

Il est des revues que l’on feuillette et d’autres qui se déploient, se donnent, s’ouvrent comme un rite. Le numéro 216 de Points de Vue Initiatiques, dédié à la thématique « Culture et Maçonnerie », ne se laisse pas simplement lire. Il se vit. Il se reçoit comme un souffle ancien revenu du fond du Temple. À mesure que les pages se tournent, c’est tout un monde souterrain qui affleure, une mémoire symbolique qui remonte en volutes, une parole initiatique qui trouve à s’incarner dans les gestes du monde.

Ce que nous appelons « culture », dans ce numéro, ne saurait être un agrégat de savoirs, un ornement intellectuel, une médaillée de la mémoire. Elle est ici chemin, épreuve, labeur. Elle est une dramaturgie de l’âme, une lente métamorphose. Elle est voix, regard, silence. Et la Franc-Maçonnerie n’est pas simple spectatrice de cette alchimie. L’Art Royal en est l’athanor.

L’éditorial d’Olivier Balaine donne le ton avec justesse. La culture, écrit-il, est « ouverture, curiosité, joie pour tous ». Une joie grave, une curiosité lente, une ouverture qui engage. Nous ne sommes pas ici dans la consommation culturelle, mais dans la respiration. Il n’est plus question de briller, mais d’habiter. De désirer ce qui éclaire au lieu de ce qui éblouit. À rebours des discours convenus, l’éditorial trace une voie austère et douce, où la culture devient un acte d’attention et de transmission.

Ce souffle s’approfondit encore dans l’entretien avec le Grand Maître Thierry Zaveroni. Ce texte n’est pas un discours, c’est une veillée. Loin des postures, il parle. Il se souvient. Il dit ce que la culture a d’intime, de vital, de spirituel. « La culture élève l’Homme au-dessus de lui-même » n’est pas ici une formule, mais un sentier de transmutation. Thierry Zaveroni nous parle d’une culture qui transfigure. Une culture qui ne sert pas à posséder, mais à transmettre. Qui ne s’accumule pas, mais se respire. Qui ne se définit pas, mais se vit.

Il y a, dans cette parole, une lenteur grave, une densité fraternelle. Le Grand Maître ne revendique rien, il se tient. Il évoque la culture comme un travail d’éveil, comme un compagnonnage intime avec l’invisible. Il n’y a pas d’exemples donnés pour illustrer, pas de thèses développées pour convaincre. Il y a la présence nue d’un homme qui a parcouru le long escalier de l’initiation, et qui sait que la culture est ce qui lie, ce qui relie, ce qui veille.

Lorsque Thierry Zaveroni parle du musée de la Grande Loge de France, il ne parle pas d’un lieu à valoriser. Il parle d’un souffle à transmettre. Les objets ne sont pas présentés comme des reliques, mais comme des fragments de mémoire, des morceaux de conscience. Chaque bijou maçonnique, chaque équerre ancienne, chaque tablier usé est une trace. Une trace d’un geste. D’un Frère. D’une pensée silencieuse.

Il insiste sur la lenteur. Sur la patience. Sur cette « culture du temps long » qui seule permet à la parole d’émerger, au silence d’enfanter du sens, au regard de devenir clairvoyance. La culture maçonnique, dans sa vision, est un refus du spectacle, une résistance à l’immédiat. Elle est une école de l’invisible.

Ainsi, l’entretien tout entier s’avance comme une procession intérieure. Un itinéraire d’âme. Ce n’est pas un texte à lire, mais à suivre. Il faut y entrer comme dans un Temple. Avec respect. Avec lenteur. Avec gratitude. Et s’y laisser traverser par une parole qui, loin d’être brillante, est vraie. Une parole qui n’explique pas, mais révèle. Une parole qui ne dit pas ce qu’est la culture, mais ce qu’elle devient lorsqu’elle rencontre un Frère en chemin.

Ce lien entre culture et verticalité prend corps dans le projet du musée de la Grande Loge de France, tel que décrit dans l’article de Marcela Louvel, conservatrice du patrimoine INP responsable du musée et Max Aubrun, délégué du Grand Maître au Musée-Archives-Bibliothèque. Le musée n’est pas un entrepôt de mémoires. Il est une chambre d’écho. Une antichambre du Temple. Chaque objet, chaque bijou, chaque outil ancien y devient message, hiéroglyphe, parabole. Conçu comme un itinéraire initiatique, le nouveau parcours muséographique, confié à François Payet, est une architecture de clarté. Le Temple y déborde dans le monde. Il rend visible le travail invisible.

Et c’est bien là le fil secret de ce numéro. Chacun des articles est une station du chemin. Musique, bande dessinée, cinéma, symboles, nouvelles technologies, histoire, architecture, logos, poésie : toutes ces entrées, si diverses, dessinent un même Temple. Non pas un Temple de pierre, mais un Temple de conscience. Tout y est appel, seuil, passage. Tout y invite à descendre en soi pour remonter dans le monde. La franc-maçonnerie, ici, n’est ni refuge ni dogme. Elle est passage. Elle est Verbe en marche.

Michel Camatte explore la musique comme un langage sacré du silence. Christophe Bourseiller interroge la voie initiatique à partir de l’expérience artistique. Max Aubrun médite sur les objets et les territoires comme porteurs d’une culture vivante. Fabien Brial relie l’Orient et l’Occident à travers le Logos. Didier Convard place la bande dessinée au rang d’expérience symbolique. André Ughetto sonde l’ouverture spirituelle du cinéma. Jacques Morel-Jean décrypte les nouveaux défis posés par l’intelligence artificielle à la démarche initiatique. Hugo Billard approfondit le V.I.T.R.I.O.L. comme promesse d’une transformation intérieure et vigilante. Jean-Pierre Thomas analyse la notion même de culture maçonnique et en trace les origines. Claude André Vuillaume est présenté comme figure fondatrice d’une codification rituelle. Daniel Sygit donne à voir, à travers l’image, la fragmentation du réel. Robert de Rosa rend un bel hommage aux Loges de recherche de la Grande Loge de France, comme autant de phares éclairant l’horizon symbolique. Sans oublier le quiz de Patrick Joinié-Maurin, les recensions, la bibliographie, et un poème d’une rare intensité.

Car ce que dit Thierry Zaveroni, c’est cela : la culture est le Verbe lorsqu’il touche l’épaulette d’un Frère silencieux. Elle est ce qui fait de l’homme un veilleur, un bâtisseur d’instants sacrés. Elle ne s’enseigne pas. Elle se murmure. Elle ne se possède pas. Elle se reçoit. Elle est, dans le vocabulaire initiatique, une lumière seconde, celle qui n’éblouit pas, mais éclaire. Elle est, dit-il encore, un sablier à l’envers, un temps de l’âme.

Dans cette veine contemplative, les Frères contributeurs de ce numéro tissent à leur tour, chacun selon leur art, les fils d’une culture initiatique en partage.

Ainsi la revue ne propose-t-elle pas un simple dossier culturel. Elle ouvre un monde. Elle tisse entre ses pages une arche. Elle crée un lieu. Ce lieu, c’est celui d’une culture qui initie. D’une culture qui, loin de flatter, appelle à se dépouiller. D’une culture qui est lenteur, amour, silence, verticalité. Une culture maçonnique, oui. Parce qu’elle fait passer de la matière au sens. Du multiple à l’unité. Du savoir au mystère.

Et c’est en cela que ce numéro est une réussite rare. Parce qu’il ne proclame rien. Il écoute. Il n’expose pas. Il accompagne. Il ne démontre pas. Il laisse advenir. Il ne ferme pas. Il ouvre.

Oui, ce Points de Vue Initiatiques n°216 est une chambre haute. Un porche vers le Temple. Un espace pour se souvenir que la culture, lorsqu’elle est vécue, devient un autre nom pour l’amour.

Et déjà, la revue annonce son prochain numéro, à paraître en septembre 2025, consacré à ce thème bouleversant : « Tout est sacré ». Il y a là une promesse. Une verticale. Une intensité. Car si tout est sacré, alors tout est Temple. Chaque pierre, chaque mot, chaque respiration. La culture n’est pas un domaine : elle est un regard. Elle est une manière d’aimer le monde.

Ainsi, Points de Vue Initiatiques n°216 ne propose pas une réflexion sur la culture. Il en incarne le souffle. Il en révèle la lumière lente. Et il prépare, déjà, l’espace pour une nouvelle élévation.

Points de Vue Initiatiques -Vivre la tradition

Revue de la Grande Loge de France

Culture et MaçonnerieGrande Loge de France, #216, juin 2025, 120 pages, 8 €

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10 principaux musées de la Franc-maçonnerie dans le monde

La Franc-maçonnerie, avec son histoire riche et ses traditions complexes, est représentée à travers plusieurs musées à travers le monde, qui conservent et exposent des objets, documents et artefacts liés à ses rituels, son symbolisme et son impact culturel. Voici une liste des musées maçonniques les plus notables, avec une attention particulière portée au nouveau musée de la Grande Loge de France (GLDF), récemment inauguré, ainsi qu’une présentation concise du musée du Grand Orient de France (GODF) et des autres institutions majeures.

1. Musée de la Grande Loge de France, Paris, France

  • Localisation : 8 rue Louis Puteaux, 75017 Paris.
  • Description : Inauguré le 27 mars 2025, le nouveau musée de la Grande Loge de France, situé au siège de l’obédience dans le 17e arrondissement de Paris, est un projet culturel ambitieux porté par le Grand Maître Thierry Zaveroni. Entièrement repensé après une année de travaux intensifs, ce musée s’inscrit dans une démarche de modernité tout en restant fidèle aux racines historiques et spirituelles de la GLDF. Il vise à tisser un dialogue entre tradition et modernité, offrant une expérience immersive à travers un triptyque singulier : musée, archives et bibliothèque (MAB). Avec une collection de près de 4 000 pièces, incluant tabliers, épées, porcelaines rares et documents historiques, le musée met en lumière l’héritage maçonnique et son rôle dans la société contemporaine. Un espace notable est dédié à la Loge Clio, du nom de la muse de l’Histoire, soulignant l’importance de transmettre la mémoire du monde. Une exposition spécifique rend hommage aux francs-maçons résistants sous l’Occupation, avec des témoignages et objets d’époque, rappelant l’interdiction de la franc-maçonnerie par le régime de Vichy.
  • Expositions notables : L’exposition permanente explore trois siècles d’histoire maçonnique, avec un accent sur les valeurs humanistes et spirituelles de la GLDF, forte de ses 32 000 membres et 940 loges. Des expositions temporaires abordent des thèmes contemporains, comme la place de la franc-maçonnerie dans un monde en mutation. L’espace dédié aux francs-maçons résistants est particulièrement émouvant, avec des objets et témoignages d’époque.
  • Accès : Ouvert le 2e et 4e mercredi de chaque mois (10h-12h ou 14h-16h), sur rendez-vous. Les horaires spécifiques post-inauguration sont à confirmer via le site de la GLDF. Entrée payante, tarifs non précisés. Métro : Rome (ligne 2) ou Place de Clichy (lignes 2, 13).
  • Spécificité : Ce musée se distingue par son approche immersive et son ambition de s’adresser à un public large, initiés comme profanes, tout en renforçant la visibilité culturelle de la GLDF. Il incarne un pont entre passé, présent et avenir, et s’affirme comme un haut lieu de culture initiatique et de recherche symbolique.

2. Musée du Grand Orient de France, Paris, France

Musée de la franc-maçonnerie dont Pierre Mollier est le directeur - Photo GODF officiel
Musée du GODF – Photo GODF officiel
  • Localisation : 16 rue Cadet, 75009 Paris.
  • Description : Fondé en 1889 au siège du Grand Orient de France (GODF), ce musée présente l’histoire de la franc-maçonnerie française, avec un accent sur la tradition libérale et son engagement sociétal. La collection inclut des objets symboliques (tablier de Voltaire, épée de Lafayette), des documents historiques et des œuvres d’art, illustrant l’influence maçonnique, notamment lors de la Révolution française.
  • Expositions notables : Les collections permanentes explorent les rituels et les initiations, tandis que des expositions temporaires abordent des thèmes comme les droits humains ou la laïcité.
  • Accès : Ouvert du mardi au vendredi (10h-12h30 et 14h-18h), le samedi (10h-13h et 14h-19h), le dimanche (10h-12h30 et 14h-18h). Entrée : 7 € (tarif réduit : 5 €). Fermé les jours fériés. Métro : Cadet (ligne 7) ou Grands Boulevards (lignes 8, 9).
  • Spécificité : Le musée met en avant la franc-maçonnerie continentale, plus philosophique et engagée dans les débats sociétaux, et son rôle dans l’histoire politique française.

3. Museum of Freemasonry, Londres, Royaume-Uni

  • Localisation : Freemasons’ Hall, 60 Great Queen Street, Londres, WC2B 5AZ.
  • Description : Situé au siège de la Grande Loge Unie d’Angleterre (UGLE), ce musée, accrédité depuis 2009, abrite 30 000 objets, incluant regalia, bijoux, céramiques, verreries, argenterie, meubles, horloges, livres et manuscrits. Il retrace l’histoire de la franc-maçonnerie anglaise depuis 1717. https://museumfreemasonry.org.uk
  • Expositions notables : L’exposition Three Centuries of English Freemasonry explore l’évolution de l’UGLE. Des expositions temporaires, comme Bejewelled: Badges, Brotherhood and Identity (2018-2019), abordent des thèmes spécifiques. Objets liés à Winston Churchill et au roi Édouard VII sont mis en avant.
  • Accès : Ouvert du mardi au samedi (10h-17h), entrée gratuite. Visites guidées du Grand Temple disponibles.
  • Spécificité : Centre de référence pour la franc-maçonnerie anglo-américaine, avec une bibliothèque de 60 000 ouvrages et des archives numérisées.

4. Kent Museum of Freemasonry, Canterbury, Royaume-Uni

  • Localisation : St Peter’s Place, Canterbury, Kent, CT1 2DA.
  • Description : Ce musée accrédité propose une collection de regalia, livres et objets liés à l’histoire maçonnique locale et nationale, avec un accent sur les œuvres caritatives.
  • Expositions notables : Expositions permanentes et temporaires (renouvelées tous les six mois) sur les loges du Kent et leur impact social.
  • Accès : Ouvert du mardi au jeudi (10h-14h), entrée gratuite. Visites guidées sur réservation. www.kentmuseumoffreemasonry.org.uk
  • Spécificité : Une expérience chaleureuse et locale, idéale pour découvrir la franc-maçonnerie régionale.

5. Belgian Museum of Freemasonry, Bruxelles, Belgique

  • Localisation : Maison Dewez, Bruxelles.
  • Description : Situé dans une maison néoclassique du XVIIIe siècle, ce musée présente des œuvres d’art, objets rituels, bijoux, textiles et documents illustrant l’histoire maçonnique belge.
  • Expositions notables : Focus sur les origines et l’évolution de la franc-maçonnerie belge, incluant des références à la loge « Liberté chérie » fondée dans un camp de concentration.
  • Accès : Ouvert au public, horaires variables (vérification recommandée). Entrée payante.
  • Spécificité : Une démarche d’ouverture pour une organisation traditionnellement discrète.

6. Masonic Library and Museum of Pennsylvania, Philadelphie, États-Unis

  • Localisation : Masonic Temple, 1 North Broad Street, Philadelphie, PA.
  • Description : Situé dans un temple de 1873, ce musée conserve des milliers de textes et d’objets, dont des livres rares et des artefacts liés à George Washington et Benjamin Franklin.
  • Expositions notables : Expositions interactives sur l’histoire maçonnique américaine et son rôle dans l’indépendance.
  • Accès : Ouvert avec visites guidées, entrée gratuite.
  • Spécificité : Un centre de recherche majeur avec un accent sur l’histoire américaine.

7. Chancellor Robert R Livingston Masonic Library, New York, États-Unis

  • Localisation : 71 West 23rd Street, New York, NY.
  • Description : Fondée dans les années 1850, cette bibliothèque et musée abrite 50 000 artefacts et 60 000 écrits, avec des collections du poète maçonnique Robert Morris.
  • Expositions notables : Galeries interactives sur l’histoire maçonnique new-yorkaise et nationale.
  • Accès : Ouvert au public, entrée gratuite, visites guidées disponibles.
  • Spécificité : Un centre éducatif et de recherche de premier plan.

8. Colonel James B. Ladd Museum, Minnesota, États-Unis

  • Localisation : Bloomington, Minnesota.
  • Description : Géré par la Grande Loge du Minnesota, ce musée propose 3 700 pieds carrés d’expositions interactives sur l’histoire maçonnique locale et nationale.
  • Expositions notables : Six galeries explorant les mythes, faits et contributions philanthropiques des maçons.
  • Accès : Entrée gratuite, horaires variables.
  • Spécificité : Focus sur l’engagement communautaire et les activités caritatives.

9. Norfolk Museum of Freemasonry, Norwich, Royaume-Uni

  • Localisation : Norwich, Norfolk.
  • Description : Ouvert en 2018, ce musée présente des objets des loges locales, avec des expositions renouvelées semestriellement.
  • Expositions notables : Collections sur l’histoire maçonnique régionale.
  • Accès : Ouvert du mardi au jeudi (10h-14h), entrée gratuite. Visites des archives sur rendez-vous.
  • Spécificité : Accent sur la franc-maçonnerie locale et la participation communautaire.

10. Iowa Masonic Library, Cedar Rapids, États-Unis

  • Localisation : Cedar Rapids, Iowa.
  • Description : Ouverte en 1884, c’est la première bibliothèque maçonnique au monde, reconstruite en 1955, avec une vaste collection de livres et d’objets.
  • Expositions notables : Documents et artefacts sur l’histoire maçonnique de l’Iowa et des États-Unis.
  • Accès : Ouvert au public, entrée gratuite, horaires variables.
  • Spécificité : Pionnier dans la conservation de l’histoire maçonnique.

Analyse et rôle des musées maçonniques

Ces musées jouent un rôle crucial dans la préservation et la diffusion de l’histoire maçonnique, en s’adressant aux initiés comme aux profanes. Le musée de la GLDF, avec son label « musée de France », se distingue par son ambition culturelle et son intégration dans le réseau patrimonial français, tandis que le musée du GODF met en avant l’engagement sociétal de la franc-maçonnerie libérale. Les musées anglo-américains, comme ceux de Londres et de Philadelphie, insistent sur la tradition régulière et les contributions historiques, notamment à l’indépendance américaine. Ces institutions démystifient la franc-maçonnerie, conservent des objets rares et favorisent le dialogue avec la société, tout en reflétant la diversité des traditions maçonniques mondiales.

Limites et perspectives

Cette liste, bien que complète, n’inclut pas toutes les collections maçonniques, car certaines loges possèdent des archives ou expositions non accessibles au public. Pour des informations spécifiques sur un pays ou une région, une recherche ciblée peut être effectuée. Les sites officiels des obédiences et des musées, comme www.gldf.org ou www.museefm.org, sont des ressources précieuses pour approfondir l’exploration.

La Grande Loge de France crée l’Observatoire de l’antimaçonnisme : une initiative majeure pour l’avenir de la Franc-Maçonnerie

Dans un monde où la Franc-Maçonnerie continue d’être un espace de réflexion, d’échange et de fraternité, la Grande Loge de France (GLDF) vient de poser une pierre angulaire pour répondre aux défis contemporains : la création de l’Observatoire de l’antimaçonnisme. Portée par Thierry Zaveroni, Grand Maître de 2022 à 2025, et placée sous la présidence éclairée du Très Respectable Grand Maître Honoris Causa Henri Hauterville, cette initiative s’inscrit dans la tradition d’innovation et d’ouverture de l’obédience, tout en affrontant avec lucidité la résurgence des discours hostiles à la Franc-Maçonnerie.

Une réponse à un défi contemporain

L’antimaçonnisme n’est pas un vestige du passé. Depuis plusieurs années, il connaît une recrudescence alarmante, amplifiée par les réseaux sociaux, les discours conspirationnistes et certaines mouvances politiques ou religieuses extrémistes. Des attaques en ligne aux menaces physiques, en passant par des propos discriminatoires, la Franc-Maçonnerie est devenue une cible désignée pour ceux qui rejettent les valeurs de liberté de conscience, de laïcité ouverte et d’humanisme. Comme le souligne le Manifeste Fondateur de l’Observatoire

« ceux qui nous accusent, nous insultent, nous calomnient ou nous menacent, ne s’en prennent pas qu’à nous. Ils attaquent la liberté de conscience, l’esprit des Lumières, la tolérance réciproque ».

Face à cette montée de la défiance, la Grande Loge de France a choisi de ne pas répondre par le silence ou la peur, mais par une action collective et éclairée. L’idée de cet Observatoire, qui a germé dès 2014, a trouvé un écho décisif sous l’impulsion de la GLDF, avec l’approbation enthousiaste de son Conseil Fédéral en juin 2025.

Une mission multidimensionnelle

L’Observatoire se veut un outil de veille, d’analyse, de formation et de défense, avec des objectifs précis :

  • Veille et documentation : Recenser rigoureusement les actes, propos et contenus antimaçonniques sur tous supports (médias, réseaux sociaux, publications religieuses, tribunes politiques). L’Observatoire établira un baromètre annuel et une cartographie des incidents, tout en créant une bibliothèque numérique d’archives indexées.
  • Analyse et recherche : Étudier les racines historiques, sociologiques et idéologiques de l’antimaçonnisme, en collaboration avec un comité scientifique interdisciplinaire composé d’historiens, sociologues, juristes et philosophes. Des rapports annuels et des études comparatives avec d’autres formes de discrimination (antisémitisme, racisme, etc.) seront produits.
  • Formation et sensibilisation : Développer des modules pédagogiques pour les Loges, les Obédiences, mais aussi pour les institutions républicaines, les enseignants et les journalistes. Colloques, expositions itinérantes et campagnes de communication viendront compléter cet effort de transmission.
  • Soutien et défense : Offrir un appui concret aux Frères, Sœurs et Loges victimes d’hostilité, tout en travaillant à une reconnaissance juridique de l’antimaçonnisme comme forme de discrimination philosophique. L’Observatoire facilitera également le dialogue avec les autorités publiques et les associations de défense des droits humains.

Une démarche interobédientielle et citoyenne

L’un des aspects les plus novateurs de cette initiative est son caractère interobédientiel. L’Observatoire n’est pas l’émanation d’une seule Obédience, mais une structure fraternelle, ouverte à toutes les sensibilités maçonniques françaises. Chaque Obédience est invitée à désigner un représentant au sein du comité de préfiguration et à contribuer à la réflexion collective. Cette approche reflète l’esprit de concorde et de pluralité qui anime la Franc-Maçonnerie, tout en renforçant la cohésion face à un défi commun.

Au-delà du cadre maçonnique, l’Observatoire s’inscrit dans une démarche citoyenne. En souhaitant s’associer à des institutions comme la DILCRAH (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT), la CNCDH (Commission nationale consultative des droits de l’homme) et des ministères (Intérieur, Justice, Éducation nationale), il ambitionne de faire reconnaître l’antimaçonnisme comme un fait social et historique méritant une réponse républicaine. Des partenariats avec des associations comme la LICRA, le MRAP ou SOS Racisme, ainsi qu’avec des réseaux universitaires et journalistiques, viendront enrichir cette dynamique.

Un prolongement initiatique

L’Observatoire n’est pas un simple outil administratif ou profane. Il incarne une extension opérative de la démarche maçonnique, comme le souligne le Projet de création. Derrière l’analyse rationnelle se tient la vigilance du Maître, l’Épée flamboyante qui défend le Temple invisible contre les assauts de l’obscurantisme ». En répondant à l’antimaçonnisme, la GLDF réaffirme les valeurs fondamentales de l’initiation : la quête de la vérité, la défense de la fraternité et la résistance à l’ignorance.

Cette initiative s’inscrit également dans la tradition maçonnique d’ouverture et de réseau, héritée du XVIIIe siècle. À l’époque, les certificats de reconnaissance et les guides des Loges facilitaient les échanges entre Frères à travers l’Europe. Aujourd’hui, l’Observatoire prolonge cet esprit en créant un espace d’analyse et de prospective, connectant les Loges, les Obédiences et la société profane.

Une vision pour l’avenir

La création de l’Observatoire marque une étape décisive dans l’histoire de la GLDF. Elle témoigne de sa capacité à s’adapter aux défis du XXIe siècle tout en restant fidèle à ses racines initiatiques. En dotant la Franc-Maçonnerie d’un outil de veille et de dialogue, la GLDF renforce son influence, non seulement au sein de l’Ordre, mais aussi dans l’espace public. En valorisant ses valeurs – fraternité, liberté de conscience, respect mutuel – auprès du grand public, elle contribue à démystifier la Franc-Maçonnerie et à contrer les stéréotypes véhiculés par ses détracteurs.

Le lancement officiel est prévu à l’automne 2025, à l’occasion d’une réunion de préfiguration réunissant Obédiences, chercheurs, élus et acteurs de la société civile. Plusieurs Obédiences ont d’ores et déjà exprimé leur volonté de collaborer à cet Observatoire.

La Grande Loge de France, rue Puteaux Paris XVIIe.
La Grande Loge de France, rue Puteaux Paris XVIIe.

En créant l’Observatoire de l’antimaçonnisme, la Grande Loge de France pose un acte de lucidité et de responsabilité. Cette initiative, à la croisée de l’engagement initiatique et de l’action citoyenne, ouvre de nouvelles perspectives pour la Franc-Maçonnerie. Elle incarne une réponse fraternelle et éclairée à la haine, tout en réaffirmant le rôle de l’Ordre comme vigie des valeurs républicaines et humanistes. Comme le proclame le Manifeste Fondateur,    « il est temps de passer de la parole à l’action, du silence à la mémoire, de l’indignation à la construction ». La GLDF montre la voie, et invite toute la Franc-Maçonnerie à la rejoindre dans ce combat pour la Lumière.

Quelle magie fait descendre l’esprit dans la matière ?

Une réflexion profonde sur l’harmonie entre les dimensions spirituelles et matérielles de l’existence humaine a émergé dans les cercles philosophiques, culturels… et maçonniques. Inspirée par des symboles ancestraux et des principes universels, cette analyse propose une vision originale de l’évolution personnelle, en s’appuyant sur une métaphore visuelle et une progression structurée en cinq étapes. Cette approche, qui invite à dépasser les dualités pour atteindre une unité intérieure, trouve un écho dans des traditions de pensée anciennes et contemporaines, offrant une perspective intemporelle sur le développement humain.

Une Métaphore Visuelle pour Illustrer l’Union des Contraires

Pour saisir cette idée, imaginons un symbole simple mais évocateur pour nous francs-maçons : un carré blanc du tablier, aux quatre angles bien définis, sur lequel se superpose le triangle de la bavette, dont les trois sommets de la base se rabattent harmonieusement au centre au degré de Compagnon.

Cette image, où le triangle spirituel s’intègre au carré matériel, évoque une fusion naturelle entre deux réalités souvent perçues comme opposées. Cette union donne naissance à une nouvelle configuration, symbolisant un chiffre sept – résultat de l’ajout du trois et du quatre – qui incarne une étape de synthèse et de plénitude.

Cette représentation visuelle invite chacun à observer, écouter et méditer pour en tirer une compréhension profonde, accessible à ceux qui s’ouvrent à cette réflexion.

Le Parcours Vers l’Unité : Une Progression en Cinq Étapes

L’être humain, dès sa naissance, est confronté à une réalité duale, marquée par des polarités comme le bien et le mal, le matériel et l’esprit. L’objectif implicite de cette existence semble être de transcender cette dualité pour atteindre une unité intérieure, souvent décrite comme un état de sagesse ou d’harmonie. Cependant, ce chemin n’est ni linéaire ni immédiat. Il ne suffit pas de la seule volonté ou d’une réflexion intellectuelle pour y parvenir ; la voie exige un voyage à la fois physique et spirituel, structuré autour de cinq phases essentielles.

  1. La Reconnaissance de la Dualité : Tout commence par l’acceptation de cette dualité originelle, une condition naturelle de l’existence humaine.
  2. La Verticalité Spirituelle : Une première étape consiste à se tourner vers une dimension plus élevée, symbolisée par une ligne droite reliant le ciel et la terre, représentant une quête de sens et de rectitude.
  3. L’Horizontalité Matérielle : Ensuite, l’individu explore les interactions avec le monde tangible, une phase marquée par l’échange et la collaboration avec autrui.
  4. La Synthèse des Deux Dimensions : Cette étape voit la réunion des aspirations spirituelles et des réalités matérielles, créant une nouvelle perspective plus intégrée.
  5. L’Élévation à l’Unité : Enfin, cette progression culmine dans une unification intérieure, où les oppositions sont dépassées pour atteindre un état d’équilibre et de plénitude.

Ce parcours, loin d’être une simple abstraction, repose sur une logique universelle observable dans la nature et les systèmes complexes, suggérant que l’évolution personnelle suit des lois similaires à celles qui régissent l’univers.

Une Progression Inspirée des Lois Naturelles

Benoît Mandelbrot

Cette structure en cinq étapes trouve un parallèle dans les principes géométriques et mathématiques qui sous-tendent de nombreuses créations naturelles, comme la célèbre suite de Fibonacci. Découverte par le mathématicien Benoît Mandelbrot en 1974 sous le concept des fractales, cette séquence illustre l’autosimilarité : chaque partie d’un tout reflète la structure globale. Appliquée à cette réflexion, cette idée implique que chaque étape du parcours individuel contient en elle les principes de l’ensemble, un concept qui résonne avec des enseignements philosophiques anciens, tels que l’inscription « Nul n’entre ici s’il n’est géomètre » attribuée à l’Académie de Platon.

Fractale de Benoît Mandelbrot
Fractale de Benoît Mandelbrot, Mandala, fractale, symétrie

Cette approche suggère que le développement personnel s’inspire des mêmes lois que celles observées dans le monde végétal, minéral ou animal, où la croissance suit des spirales hélicoïdales. Ainsi, progresser vers l’unité nécessiterait une soumission consciente à ces principes universels, une humilité face à l’ordre naturel qui guide l’évolution.

L’Interaction entre Matière et Esprit

L’un des points centraux de cette réflexion est l’idée que matière et esprit ne sont pas fondamentalement séparés. Selon cette vision, ces deux dimensions ne diffèrent que par la fréquence de vibration de l’énergie qui les constitue, une idée soutenue par des découvertes modernes en physique quantique. Ce qui distingue le visible de l’invisible, le sacré du profane, serait donc la conscience de l’individu, façonnée par son intention dans l’instant présent.

Prenons un exemple concret : une personne concentrée sur une tâche banale, comme vérifier une montre ou répondre à un courriel, peut perdre cette connexion harmonieuse avec son environnement. En revanche, un recentrage volontaire permet de restaurer cet équilibre, transformant l’ordinaire en un moment de plénitude. Cette capacité à unir matière et esprit par la conscience devient ainsi une clé pour dépasser les divisions et percevoir l’unité sous-jacente à toute chose.

Une Évolution Personnelle au-delà des Étiquettes

Une question essentielle découle de cette réflexion : peut-on mesurer la progression d’un individu en fonction de son expérience ou de son statut ? La réponse est nuancée. Si l’on compare deux personnes à différents stades de leur parcours – par exemple, un débutant et un expérimenté – la différence ne réside pas dans une hiérarchie fixe, mais dans le chemin parcouru pour élever sa conscience. Ce trajet, unique pour chacun, dépend de l’engagement personnel plutôt que d’une classification externe.

Cette idée remet en question les notions de séparation, qu’il s’agisse de distinctions géographiques (Orient et Occident), de couleurs (noir et blanc), ou de rôles sociaux. Ces oppositions ne sont que des apparences, des variations d’une même essence, comme les différentes fréquences d’une lumière électromagnétique. L’objectif devient alors de réunir ce qui semble épars, de reconnaître que tout est déjà connecté dans une unité fondamentale.

Une Synthèse Pratique et Universelle

Suite de Fibonacci
Suite de Fibonacci sur une feuille avec un stylo plume

En conclusion, cette réflexion propose une voie pratique pour harmoniser les aspects matériels et spirituels de l’existence. Elle s’appuie sur une observation des lois naturelles et une conscience intentionnelle, offrant un cadre accessible à tous, indépendamment des traditions ou des croyances. Le secret de cette « magie » qui unit esprit et matière réside dans la synchronisation de la conscience avec l’énergie universelle, un processus qui transforme l’individu en un reflet du tout.

Cette approche, bien que puisant dans des racines anciennes, s’adapte aux défis modernes, invitant chacun à explorer sa propre évolution avec curiosité et humilité. Comme le suggère cette métaphore initiale du carré et du triangle, l’harmonie naît de l’intégration des contraires, un principe qui continue d’inspirer des générations à la recherche de sens et d’unité.

Conférence à Pérouse : « Du 20/06/1859 au 20/06/1944 ». Bisi, la Franc-maçonnerie était et est un garant de la liberté

Du site officiel du GOI grandeoriente.it

La conférence publique organisée par le Collège des Vénérables Maîtres d’Ombrie du Grand Orient d’Italie, sous le patronage de la Région Ombrie, s’est tenue jeudi 19 juin à la Salle Brugnoli du Palais de la Région, en présence d’un public nombreux. Intitulée « Du 20 juin 1859 au 20 juin 1944 : une histoire de liberté », la rencontre a proposé une lecture approfondie et cohérente du parcours historique et civil de la ville de Pérouse, en lien avec les valeurs de laïcité, d’autonomie et de résistance.

L’initiative a été inaugurée par les salutations institutionnelles de la présidente du Conseil régional d’Ombrie, Stefania Proietti, et de la présidente de l’Assemblée législative d’Ombrie, Sarah Bistocchi, qui ont souligné la valeur de la mémoire historique comme fondement d’une citoyenneté consciente et démocratique.

Ont ensuite pris la parole Andrea Galli, président du Collège des Vénérables Maîtres d’Ombrie, Augusto Vasselli, conseiller de l’Ordre du GOI, et Giovanni Tomassini, historien et président de la Commission d’histoire du Collège. Ont également pris la parole Riccardo Nencini, président du Cabinet Vieusseux, et le Grand Maître du Grand Orient d’Italie, Stefano Bisi, qui a souligné que « la Franc-Maçonnerie italienne a été, depuis ses origines, un défenseur actif de la liberté, de la justice et du progrès, payant souvent un lourd tribut dans les moments les plus sombres de l’histoire nationale ».

20 juin 1859 : la révolte de Pérouse

Au cœur de la conférence se trouvent les deux moments qui font du 20 juin une date fondatrice de la mémoire civile de Pérouse. Le 20 juin 1859, en effet, Pérouse se souleva contre la domination de l’État pontifical, dans le contexte des espoirs de Risorgimento suscités par la Seconde Guerre d’Indépendance. Le soulèvement fut réprimé dans le sang par les troupes suisses au service du pape : plus de 200 civils furent tués. Mais cette tragédie, qui marqua profondément la conscience de la ville, constitua aussi un acte de dignité et de courage au nom de la future unité de l’Italie.

20 juin 1944 : la Libération

Quatre-vingt-cinq ans plus tard, le 20 juin 1944, Pérouse fut libérée de l’occupation nazie-fasciste par les troupes alliées, grâce à la contribution décisive de la Résistance. L’entrée des forces libératrices marqua la fin d’un cauchemar et le début de la reconstruction démocratique. La ville retrouva sa liberté au nom des mêmes idéaux qui avaient animé les patriotes du Risorgimento : liberté, justice, participation. Des idéaux que la franc-maçonnerie italienne, persécutée par le fascisme, n’avait jamais cessé de cultiver, même en secret.

Une histoire qui continue

La conférence s’est conclue par un appel à la mémoire active et à la responsabilité civique. Le Grand Orient d’Italie a réaffirmé la valeur de l’histoire comme boussole pour le présent et l’avenir, réaffirmant l’engagement de la Franc-Maçonnerie en faveur d’une société ouverte et pluraliste, fondée sur le dialogue.

La rencontre a eu une forte valeur symbolique, appelant les institutions, le monde culturel et les citoyens à un pacte de conscience renouvelé : il n’y a pas d’avenir sans mémoire, ni de démocratie sans participation.

19 juin 202519 juin 2025

Dans les coulisses de l’histoire maçonnique : à quoi ressemble le musée de la société secrète de Barnaoul

De notre confrère russe tolknews.ru – Par Ekaterina Zholnerova

Un musée à l’histoire inhabituelle existe dans la capitale régionale depuis plusieurs années, mais il a été décidé d’ouvrir ses portes à tous les habitants de Barnaoul seulement récemment.

En plein cœur de Barnaoul, dans sa vieille ville, se cache le Musée de la Franc-Maçonnerie Mondiale. Traditionnellement restée dans l’ombre, cette société secrète a récemment été révélée au grand jour, permettant à chacun de découvrir son histoire mystérieuse. Le reportage photo de « Tolka » montre à quoi ressemble le musée.

Mystère historique

Le Musée de la Franc-Maçonnerie de la capitale régionale n’est pas apparu par hasard. Ses représentants affirment que le principal fondateur de la ville, Akinfiy Demidov, aurait été membre d’une loge secrète. Il pourrait également s’agir de l’inventeur russe Ivan Polzunov. D’ailleurs, des portraits de ces deux personnalités accueillent les visiteurs dès l’entrée du musée.

Musée maçonnique de Barnaoul

La petite salle est divisée en trois zones : deux d’entre elles contiennent des expositions directement liées à l’organisation secrète, et la troisième est une salle maçonnique où vous pourrez en apprendre davantage sur certains des rituels, des vêtements et des initiations de la société.

On y découvre les bâtiments construits par les membres de la Société à travers le monde, dont la Maison Blanche, la cathédrale Saint-Isaac et bien d’autres monuments célèbres. La visite, à la demande des visiteurs, comprend également une promenade dans le quartier historique de Barnaoul, où ils découvrent les lieux où les francs-maçons auraient vécu.

L’élément le plus remarquable du musée est la salle maçonnique, où l’on se sent comme le héros d’un film historique fantastique. Tout y est resté tel qu’il était il y a des milliers d’années : masques, gants, trône du président de la loge, divers attributs d’initiation, bougies, épées et bien plus encore.

Musée des francs-maçons à Barnaoul
Musée des francs-maçons à BarnaoulPhoto : Ekaterina Zholnerova

« Il s’agit d’une loge active nommée d’après Ivan Polzunov. Dans notre ville, cette confrérie est assez développée : il y a une loge masculine et une loge féminine, et nous nous réunissons également », a indiqué le musée.

Qui sont les francs-maçons ?

Selon des sources ouvertes sur Internet, les francs-maçons sont une importante société secrète mondiale qui existe depuis le XVIIe siècle. Elle possède sa propre structure, ses propres positions et degrés, ses propres rituels, ainsi qu’un système de signes et de symboles secrets. La loge comprenait généralement des hommes politiques, des ingénieurs, des scientifiques, des écrivains, des inventeurs et des philosophes qui jouaient un rôle important dans les événements mondiaux.

Comme l’assurent les membres de la société eux-mêmes, leur objectif principal est « l’auto-amélioration et l’épanouissement des personnes pour leur bien-être ».

Elles ne sont pas apparues immédiatement en Russie. La première loge a été fondée à Saint-Pétersbourg en 1731. À cette époque, les représentants de l’aristocratie de cour pouvaient y adhérer.

Les Francs-maçons en chasse de galons : une comédie pas drôle

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Chers Frères et Sœurs, bienvenue dans la chronique du lundi matin de votre serviteur Jissey, où l’on taille la pierre brute avec un maillet d’humour et un ciseau bien aiguisé de cynisme. Aujourd’hui, penchons-nous sur un phénomène aussi hilarant que pathétique : la course effrénée aux grades et degrés en franc-maçonnerie, ou comment certains transforment la quête de la Lumière en une chasse aux galons digne d’un sitcom de bureau. Attachez vos tabliers, ça va secouer !

Quand la loge devient un open-space maçonnique

Vous l’avez tous vu, ce Frère (ou cette Sœur, soyons inclusifs dans la bêtise) qui entre en loge avec des étoiles dans les yeux, pas celles de la voûte céleste, non, mais celles des épaulettes dorées qu’il imagine déjà sur son tablier flambant neuf. À peine initié, le voilà qui scrute le rituel comme un DRH scrute un organigramme, cherchant la voie express vers le grade de Compagnon, de Maître, voire – soyons fous – de Grand Machin Trucmuche du 33e degré. Parce que, voyez-vous, pour certains, la franc-maçonnerie, c’est un peu comme une startup : on veut être CEO avant d’avoir appris à faire des photocopies.

Mais comment font-ils, ces apprenants pressés, pour tenter de grimper les échelons plus vite qu’un maillet sur une pierre mal dégrossie ? Oh, mes Frères et Sœurs, accrochez-vous, car la panoplie des stratagèmes est aussi variée que les décors d’une loge en fin de bail.

La panoplie du carriériste maçonnique

  1. Le fayotage de haut vol
    Premier outil du parfait carriériste : la brosse à reluire, utilisée avec une précision chirurgicale pour polir l’ego du Vénérable Maître ou des officiers de loge. « Ô Vénérable, votre discours sur le Silence était si profond que j’en ai oublié comment parler ! » Ce Frère-là est toujours au premier rang, acquiesçant avec l’enthousiasme d’un chien qui a vu une croquette. Il propose de rédiger des planches à la chaîne, même s’il n’a rien compris au symbole du Compas. Objectif ? Se faire remarquer, obtenir une tape sur l’épaule et, pourquoi pas, une promotion éclair au grade suivant. Pathétique ? Oui, mais avouez que c’est drôle de le voir s’épuiser à force de courbettes.
  2. La planche passe-partout
    Certains ont perfectionné l’art de la planche « copié-collé » trouvée sur un site douteux ou dans un vieux bouquin ésotérique. Ils débitent des tirades mystiques sur la Lumière, le Delta ou la Chaîne d’Union, sans jamais se poser la question : « Est-ce que c’est maçonnique, ou est-ce que je récite du Paulo Coelho ? » Leur planche est un chef-d’œuvre de verbiage, assez vague pour impressionner les profanes et assez long pour endormir les surveillants. Résultat : ils espèrent qu’on les prendra pour des génies du symbolisme et qu’on leur ouvrira la porte du grade supérieur. Spoiler : ça ne marche pas, mais c’est hilarant de les voir y croire.
  3. Le réseautage maçonnique (ou le café des officiers)
    Vous connaissez ce Frère qui traîne toujours près de la machine à café avant les tenues, glissant des « Mon Frère, on devrait discuter de mon avancement » entre deux gorgées de déca ? Il est partout : il connaît le prénom des enfants du Trésorier, flatte le Maître des Cérémonies sur son maniement du bâton et propose d’organiser le banquet pour se faire bien voir. Ce n’est plus une loge, c’est LinkedIn en tablier ! Son motto : « Pourquoi travailler sur ma pierre brute quand je peux travailler mon réseau ? »
  4. L’achat de prestige par accessoires
    Et puis, il y a ceux qui pensent qu’un tablier brodé à leurs initiales ou un bijou maçonnique plus brillant que le Delta Lumineux leur conférera une aura de Maître. Ils arrivent en loge avec un attirail digne d’un musée, espérant que l’éclat de leurs breloques éblouira les officiers. « Regardez mon épée, elle a appartenu à un Grand Maître… ou à un brocanteur, je ne sais plus. » Pathétique, mais franchement, on rigole bien en les voyant trébucher sous le poids de leur quincaillerie.

Pourquoi c’est drôle… mais surtout pathétique

Ne nous méprenons pas, mes Frères et Sœurs : cette course aux grades est une comédie, mais une comédie qui finit en drame. Car, dans leur quête frénétique de galons, ces apprenants zélés passent complètement à côté de l’essence de la franc-maçonnerie. Vouloir un grade, c’est comme vouloir un diplôme sans avoir suivi les cours : ça brille sur le CV, mais ça ne remplit pas l’âme.

La franc-maçonnerie, ce n’est pas un ascenseur social ni un jeu de Monopoly où l’on collectionne les hôtels sur la rue de la Paix. Chaque grade – Apprenti, Compagnon, Maître – est une étape d’un cheminement intérieur, un travail patient sur soi-même. En cherchant à brûler les étapes, ces carriéristes maçonniques polluent la loge. Ils transforment l’espace sacré en un théâtre de l’ego, où la Lumière est éclipsée par l’éclat de leurs ambitions. Et ça, c’est pathétique, parce que ça annule les bienfaits du travail en loge : l’humilité, l’écoute, la fraternité.

Imaginez un Apprenti qui, au lieu de méditer sur le Silence, passe son temps à calculer combien de planches il doit écrire pour devenir Compagnon. Il ne taille pas sa pierre brute, il la peint en doré pour faire illusion ! Et pendant ce temps, la loge, qui devrait être un lieu d’harmonie et de réflexion, devient un champ de bataille où l’on se dispute les miettes de prestige. Franchement, on dirait une sitcom où tout le monde veut être le chef sans savoir pourquoi.

Un petit conseil de Jissey, avec une touche de cynisme

Mes chers Frères et Sœurs, si vous reconnaissez un peu de vous dans ces portraits (et soyons honnêtes, on a tous eu un moment d’orgueil mal placé), il est temps de poser le maillet et de respirer un grand coup. La franc-maçonnerie, ce n’est pas une course à l’échalote, c’est une promenade dans la forêt de la sagesse. Chaque grade est une étape, pas un trophée. Et si vous voulez vraiment impressionner vos Frères et Sœurs, travaillez sur votre pierre brute avec sincérité, pas avec un agenda.

Quant à ceux qui persistent à chasser les galons, je leur dédie cette petite maxime : « Cherche la Lumière, pas les projecteurs. » Parce que, soyons sérieux, un tablier de Maître porté par un ego de stagiaire, ça fait juste rire… jaune.

En guise de conclusion

La prochaine fois que vous croiserez un Frère ou une Sœur en train de lustrer son tablier dans l’espoir d’un grade express, souriez, offrez-lui un café (déca, hein, pas besoin d’exciter davantage son ambition), et rappelez-lui gentiment que la franc-maçonnerie est un chemin, pas une autoroute. Et si ça ne suffit pas, laissez-les courir : ils finiront bien par trébucher sur leur propre ego, et là, peut-être, ils commenceront à comprendre ce que travailler sur soi veut vraiment dire.

Sur ce, mes Frères et Sœurs, je vous laisse méditer sur cette chronique, avec un clin d’œil et un zeste de cynisme. Que la Lumière vous guide… et que personne ne vous vende un tablier à crédit ! Bel été à vous

Jissey, votre chroniqueur préféré, qui taille les pierres et les egos avec le même entrain.

Le Tikkoun : réparer le monde par la Lumière

La fracture primordiale

Selon la mystique hébraïque, avant même l’apparition des mondes, l’Infini — Ein Sof — émanait une lumière pure, indivise, sans limite ni séparation. Cette Lumière, appelée Ein Sof Aor, portait en elle l’unité absolue, sans dehors ni dedans, sans sujet ni objet. Mais pour que l’existence puisse émerger, il fallait une tension, une altérité, une séparation. Car sans dualité, rien ne peut se manifester.

Ainsi, l’Infini se contracta — Tsimtsoum — pour faire place à l’espace de la création. Il projeta sa Lumière dans des réceptacles : les Kelim. Mais cette Lumière était encore trop intense, trop proche de l’Absolu. Les vases, incapables de la contenir, se brisèrent sous l’excès de l’éclat. Et la Lumière se fragmenta, dispersant ses étincelles dans tous les plans de l’existence.

Cette brisure des vases — Shevirat haKelim — est plus qu’un accident cosmique : elle est le point de bascule entre l’unité et la multiplicité, entre le Tout et la création. C’est le moment où la dualité se révèle comme fondement même de la manifestation : lumière et obscurité, ordre et chaos, matière et esprit.

Ce paradoxe sacré — qu’il fallût que l’unité se brise pour que le monde soit — fonde la condition de notre réalité. La Lumière ne peut se connaître elle-même que dans l’expérience de l’ombre. La beauté ne prend sens que face au déséquilibre. La conscience ne s’éveille qu’en traversant la séparation.

La fracture originelle devient alors le berceau du choix, le lieu où l’âme, descendue dans la densité, peut choisir de remonter. Ainsi naquit le monde fragmenté, notre monde. Un monde où la Lumière divine est voilée, exilée dans la matière, dissimulée au cœur de l’ombre, en attente d’être libérée par la réalisation de notre œuvre mystique.

Tikkoun : l’œuvre des Justes

Le Tikkoun n’est pas seulement une idée métaphysique ou une belle vision symbolique du monde. C’est un appel vibrant, un serment silencieux inscrit dans l’âme de l’homme éveillé. Une mission sacrée confiée à ceux qui perçoivent, derrière les apparences du monde, le secret de sa blessure et la promesse de sa guérison.

Chaque être conscient, au fond de lui, porte cette vocation : réunir ce qui a été séparé, élever ce qui est tombé, restaurer à la Lumière sa clarté originelle. Mais ce travail, bien qu’universel, ne peut être accompli que par le Juste — le Tzaddik — en chacun de nous.

Dans la Kabbale, le Juste n’est pas un homme parfait, mais celui qui cherche inlassablement l’équilibre, qui s’aligne intérieurement sur la vérité du cœur. Il marche entre les colonnes du Temple, tenant dans une main la rigueur, dans l’autre la miséricorde. Il agit sans orgueil, parle sans détour, aime sans posséder. Il est le canal vivant entre le Ciel et la Terre, celui par qui la Lumière peut de nouveau circuler.

Par chaque pensée juste, chaque parole éclairée, chaque acte inspiré par la bonté et la conscience, le Juste extrait une étincelle de Lumière du chaos, la purifie, et la rend à la Source. Il n’a pas besoin d’être vu ni reconnu. Sa simple présence est une bénédiction. Il transforme sans bruit, éclaire sans brûler, guide sans asservir. Il est un juste caché, mais qui œuvre de par le monde.

Mais chacun peut tendre vers cette posture intérieure. Car le Tikkoun est à la fois collectif et personnel, cosmique et intime. Il est cette trame mystérieuse qui relie toutes les âmes conscientes : chaque être est lié à une part spécifique de la réparation universelle. Chacun est gardien d’un fragment de Lumière, dépositaire d’un chant oublié, artisan d’un fil d’or dans la tapisserie de l’Univers.

Ainsi, œuvrer au Tikkoun, ce n’est pas fuir le monde : c’est l’habiter en profondeur, le sanctifier, le rendre à son essence première. C’est voir dans chaque rencontre un miroir, dans chaque épreuve un seuil, et dans chaque instant une possibilité de réintégrer la beauté.

Tikkoun : une œuvre de réintégration

Le Temple que construit le franc-maçon n’est pas seulement un édifice symbolique, dressé entre colonnes et voûtes étoilées. Il est l’image du monde à réenchanter, le reflet de l’homme à réaccorder, et l’écho du cosmos à reconnaître en soi. Dans chaque loge véritable, se rejoue ce mystère fondamental : le Temple extérieur n’a de sens que s’il conduit au Temple intérieur, et celui-ci, à son tour, n’est que le microcosme d’un Temple cosmique plus vaste, en perpétuel devenir.

Comme l’enseignent les traditions hermétiques et kabbalistiques, le macrocosme et le microcosme sont tissés d’une même Lumière. L’univers tout entier est Temple, et l’homme, dans son être le plus profond, en est l’autel vivant. Le travail maçonnique n’est donc pas une simple quête de sagesse ou d’élévation morale : il est une entreprise de réintégration, une restauration progressive de l’harmonie originelle entre l’homme, le monde et le divin.

Chaque pierre taillée, chaque rite accompli, chaque silence partagé dans le Temple participe de cette œuvre de réparation. L’Art Royal, dans son essence la plus haute, est un Tikkoun rituel : il rassemble ce qui a été éparpillé, pacifie ce qui était opposé, et ramène dans le visible les éclats du sacré enfouis dans l’oubli.

Les outils maçonniques deviennent alors plus que des instruments de géométrie spirituelle. Le compas, l’équerre, le maillet et le ciseau sont des symboles vivants de l’Œuvre alchimique et théurgique : non seulement ils mesurent, ajustent et forment, mais ils réparent, transforment et réintègrent. Ils guident le regard et la main vers une harmonie oubliée, celle d’un monde réconcilié avec lui-même, où chaque être retrouve sa place dans l’Ordre du Vivant.

Car réintégrer, au sens le plus profond, c’est rétablir la communion entre les mondes. C’est permettre à la Présence divine — cette Shekhinah cachée — de reposer à nouveau dans le cœur de l’homme et au centre du Temple. C’est reconnaître que l’homme lui-même est le Temple de la Lumière, et que c’est en lui, par lui, que le monde peut être à nouveau sanctifié.

Dans cette perspective, le Tikkoun en maçonnerie n’est pas une simple méditation symbolique, mais un acte opératif : chaque rituel devient un levier cosmique, chaque tenue une prière incarnée, chaque mot une étincelle rallumée.

Faire lumière là où règne l’ombre

Dans nos sociétés fragmentées, dans nos vies parfois égarées, le Tikkoun prend aujourd’hui une forme urgente et silencieuse : devenir porteurs de Lumière. Non pas une lumière criarde, triomphante ou possessive — mais une lumière offerte, douce, humble, née du feu intérieur d’une conscience éveillée.

Être porteur de Lumière, ce n’est pas s’imposer, convaincre, ou briller pour être vu. C’est brûler sans consumer, éclairer sans aveugler, aimer sans attendre. C’est accueillir l’ombre non comme une ennemie, mais comme l’espace sacré où la Lumière peut naître.

Celui qui éclaire le monde avec vérité le fait par compassion, non par pouvoir. Car nul ne répare le monde sans d’abord l’avoir pleuré. Nul ne transmet la Lumière sans en avoir connu l’absence.

Être un flambeau du Tikkoun, c’est marcher dans le monde avec un regard qui relève, une main qui soutient, une parole qui apaise. C’est ne rien forcer, mais tout sanctifier, réaccorder le réel au Souffle de l’Origine, comme un musicien accorde un instrument pour retrouver la note juste.

Ce n’est pas par la force que le monde sera changé, mais par la beauté silencieuse des actes justes, par la tendresse invincible des âmes alignées sur l’Amour.

Peut-on utiliser les outils modernes de communication en Franc-maçonnerie sans y perdre son Rituel ?

À une époque où les loges maçonniques étaient peu nombreuses, l’organisation des Tenues suivait un rythme tranquille. Au début de chaque année, les participants notaient à la main, au crayon, les dates des futures sessions dans leurs agendas personnels. La poste constituait le seul moyen de transmettre des informations spéciales, tandis que le bouche-à-oreille servait de lien constant entre les membres. Tout se déroulait plus lentement, mais dans une atmosphère sereine et apaisée.

Puis, avec la généralisation du téléphone, une nouvelle ère s’est ouverte. Cette évolution aurait pu perdurer jusqu’à une transformation naturelle des pratiques, mais une révolution inattendue a émergé. Initiée par de jeunes innovateurs de la côte ouest des États-Unis, la révolution numérique a introduit des outils tels que le télétexte, le fax, l’e-mail, le SMS, le MMS, le chat et la vidéoconférence. Ces innovations, perçues par certains comme des intrusions, ont commencé à interférer avec la tradition initiatique des cercles de réflexion, où la quête de lumière passait par des travaux introspectifs.

Aujourd’hui, une nouvelle génération privilégie les bornes Wi-Fi pour connecter ses smartphones dernier cri ou ses tablettes, au détriment, parfois, de la profondeur des échanges traditionnels. Cette évolution soulève une question brûlante : « Est-ce mieux ou moins bien qu’avant ? » Nul ne peut trancher avec certitude, car cela renvoie à la notion controversée de « progrès ».

Une Perspective Historique sur le Progrès

Calèche des chemin de fer, entre 1841 et 1844.

Pour les nostalgiques, rappelons un exemple éclairant. En 1910, à Paris, mon arrière-grand-père souffrait des conséquences de la pollution urbaine. À cette époque, 80 000 véhicules hippomobiles parcouraient les rues, nécessitant l’intervention de 3 200 cantonniers et 600 balayeuses pour retirer quotidiennement 900 tonnes de crottin. Les Champs-Élysées étaient même soumis à une circulation alternée pour permettre la cohabitation des chevaux et des vélocipèdes. Ce fléau n’épargnait pas d’autres grandes villes : New York recyclait annuellement 15 000 carcasses de chevaux, et Chicago 8 000. En 1910, un sommet mondial de l’urbanisme, réuni à New York pendant dix jours, s’est soldé par un échec face à ce problème insoluble. Pourtant, dix ans plus tard, l’automobile a remplacé les chevaux, apportant une nouvelle forme de pollution, bien que le vent soit alors présenté comme une solution miracle pour dissiper les fumées.

Marc Giget

Cet exemple illustre la double problématique du progrès technologique et de la préservation des valeurs fondamentales. Le premier point mériterait une analyse approfondie. Lors d’une interview en studio d’une heure avec Marc Giget, président du Club de Paris des directeurs de l’innovation, ce dernier a résumé sa pensée :

« Si cela sert les humains, c’est bénéfique ; si c’est techno-chiant, il faut s’arrêter. »

En d’autres termes, la technologie est positive lorsqu’elle libère l’individu et trouve une utilité concrète, mais devient problématique si elle ne sert qu’à encourager une surconsommation inutile.

Technologie et Valeurs Initiatiques : Une Coexistence Possible ?

À y regarder de près, les pratiques philosophiques n’ont jamais été étrangères aux avancées technologiques. Les rituels, autrefois transmis oralement, sont aujourd’hui imprimés sur du papier glacé de 300 g avec des pochettes cartonnées. Les décorations des officiants sont brodées par des machines électroniques performantes, les temples sont éclairés grâce à des centrales nucléaires, et les participants arrivent en véhicules modernes, parfois polluants. Les agapes, issues d’une agriculture intensive et chimique, sont préparées avec des techniques automatisées. Même les bougies, qu’elles soient électriques ou non, s’éloignent des modèles artisanaux à la cire d’abeille d’antan. Les outils symboliques comme les compas, équerres et règles proviennent souvent d’une production de masse, et les tabliers, bien que portés avec fierté, ont parfois parcouru plus de kilomètres que leurs propriétaires.

Comme l’a judicieusement écrit Maurice Druon :

« Une tradition n’est jamais qu’un progrès qui a réussi. »

La Franc-Maçonnerie, en tant qu’art vivant, s’est toujours adaptée à son époque en innovant, en testant et en intégrant ce qui fonctionne. Ainsi, les outils contemporains peuvent être utilisés, mais avec discernement, en respectant l’esprit de cette tradition.

L’Essence de la Pratique : Au-delà de la Forme

Mais quelle est l’essence de cette démarche ? Si l’on dit que c’est le rituel, certains rétorqueront qu’il s’agit d’une forme plutôt que d’une substance. Si l’on évoque la fraternité, d’autres y verront une conséquence plutôt qu’un fondement. Peut-être faut-il chercher dans un travail conscient sur le symbolisme, guidé par les principes de la géométrie sacrée, une piste plus éclairante. Les symboles – fil à plomb, niveau, soleil, lune, tableau de loge, pavé mosaïque, delta rayonnant, ou encore les nombres 3, 5, 7, et les formes géométriques comme le carré, le triangle, le pentagramme ou le cercle – servent de supports pour cheminer de la dualité humaine vers une libération des passions.

Ces outils permettent d’unir esprit et matière, représentés par le croisement du fil à plomb et du niveau, pour élever l’humanité et renforcer la fraternité. L’objectif ultime est l’élévation progressive de la conscience, libérant l’individu de ses pulsions pour favoriser un enrichissement mutuel. Les participants deviennent des « suppléments » les uns pour les autres, au-delà de simples compléments compensant des manques.

Au XVe siècle, le passage de l’enseignement oral à l’imprimé avait suscité des inquiétudes. Le temps a démontré sa pertinence. Récemment, un service de télé-instruction en ligne pour les débutants a été lancé, attirant plus de 150 inscrits. Comme l’a prédit Arthur Schopenhauer, toute innovation traverse trois phases : la moquerie, l’opposition, puis l’évidence. Le vrai danger pour cette tradition ne réside pas dans l’usage des nouvelles technologies, mais dans un glissement vers des débats politiques ou syndicaux, éloignés de la quête initiatique. Les rituels insistent sur l’édification de la vertu et l’éradication des vices, un travail intérieur symbolisé par le polissage de la pierre, qu’il soit réalisé avec des outils traditionnels ou modernes.

Une Réinvention Nécessaire

Si la Franc-Maçonnerie est menacée au XXIe siècle, ce n’est pas à cause des avancées technologiques, mais plutôt d’une perte de sens et de valeurs. Le progrès d’hier, critiqué par les anciens, est devenu la tradition défendue aujourd’hui. Plutôt que de s’opposer aux outils modernes, il serait judicieux de réenchanter cette pratique par une quête initiatique profonde, laissant aux institutions académiques le soin de former les dirigeants politiques – un domaine où la Franc-Maçonnerie n’a jamais brillé, ses travaux restant volontairement confidentiels.

En conclusion, les outils de transmission évolueront avec le temps. Le devoir des membres est double :

Maintenir l’ardeur au travail pour éclairer les ténèbres, et distinguer les supports des valeurs, évitant de transformer les symboles en fétiches.

Une réflexion approfondie sur ce sujet sera proposée dans deux semaines, tant il est riche et complexe.