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Le Canard enchaîné anesthésie le Grand Orient de France

Le docteur Sandillon est toujours Conseiller de l’ordre, malgré la pression de sa loge et du président du Grand Chapître Général du Rite Français… combien de temps encore pourra t-il être protégé par le Grand Maître ?

Dans son édition du mercredi 25 juin 2025, Le Canard enchaîné a repris des révélations initialement publiées par notre journal le 16 mai 2025, à la suite du jugement retentissant dans l’affaire Joël Le Scouarnec, chirurgien reconnu coupable de crimes odieux. Ce praticien, déjà condamné à trois reprises, a été reconnu coupable d’avoir agressé sexuellement au moins 300 enfants, un chiffre qui glace le sang et soulève des questions troublantes sur les failles institutionnelles qui ont permis de tels actes.

Cette affaire, loin de se limiter à un individu isolé, met en lumière des responsabilités partagées, notamment celles du Dr Henri Sandillon, figure éminente du milieu médical et maçonnique, dont le silence et les contradictions alimentent un scandale grandissant.

Sandillon contesté dans sa propre Loge

Informée par 450.fm de l’affaire Sandillon-Le Scouarnec, la Vénérable de cette loge a adressé, le 23 juin 2025, une lettre signée par une cinquantaine de membres (sur un total de 70) réclamant l’application des mesures réglementaires à l’encontre du frère Sandillon, qui occupe toujours la fonction de Grand Officier en charge des droits des femmes et des enfants. Il est notable que le Garde des Sceaux, Gérard Sabatier, membre de cette même loge et avocat de profession, ne figure pas parmi les signataires de cette missive. Plus troublant encore, malgré sa responsabilité de signaler au Conseil de l’Ordre tout dossier susceptible de porter atteinte aux intérêts de l’obédience, il n’a, à ce jour, transmis aucun document aux conseillers de l’Ordre.

Voir en bas de cet article la lettre intégrale envoyée par la Loge au Grand Maître Penin

Sandillon contesté lâché par le Président du Grand Chapître Général du Rite Français du GODF

La rédaction s’est procurée dans la journée du jeudi 26 juin une copie d’un courrier officiel adressé par Philippe Guglielmi le Président du Grand Chapître Général du Rite Français du GODF au Grand Maître Nicolas Penin qui est de plus en plus isolé et va devoir faire face à une situation de crise grave. Il n’a désormais plus d’autre choix que d’agir au plus vite s’il veut éviter un scandale à quelques semaines du convent.

Ce courrier à été mis en copie aux 225 Chapîtres pour diffusion aux membres, soit un total de 700 destinataires.

Voir en bas de cet article la lettre intégrale envoyée par Philippe Guglielmi au Grand Maître Penin

Un recrutement controversé et des révélations choc

Joël Le Scouarnec, surnommé le « chirurgien pédocriminel » par les médias, avait été recruté au Centre Hospitalier de Jonzac (Charente-Maritime) à une époque où le Dr Henri Sandillon, chirurgien ORL, présidait la Commission Médicale d’Établissement.

En tant que responsable médical de ce recrutement, Sandillon porte une responsabilité directe dans l’intégration de Le Scouarnec, malgré des signaux d’alerte graves.

Joël Le Scouarnec : l’ombre d’un prédateur – (Crédit : TF1)

Lors du procès devant la Cour Criminelle du Morbihan, la directrice de l’établissement a avoué avoir été informée de la condamnation antérieure de Le Scouarnec pour détention d’images pédopornographiques, un aveu qui a jeté une lumière crue sur les négligences administratives.

L’affaire a pris une tournure dramatique en 2017, lorsque Le Scouarnec fut inculpé pour l’agression de sa voisine de 6 ans à Jonzac. Interrogé par la gendarmerie, Sandillon avait initialement confirmé connaître cette condamnation. Pourtant, face à la Cour Criminelle, il a nié toute connaissance, un revirement qui s’est soldé par un faux témoignage flagrant. La présidente de la Cour, indignée, l’a sévèrement réprimandé :

« Vous ne rendez pas honneur à votre profession. »

Cette volte-face a non seulement terni sa crédibilité, mais a également ouvert la voie à des conséquences judiciaires potentielles.

Une nomination qui pose des questions

Ce qui rend cette affaire encore plus troublante, c’est le statut maçonnique de Sandillon. Reconnu dans la région Sud-Ouest, il est membre actif de la Loge « Émile Combes » à Pons, rattachée au Grand Orient de France (GODF), ainsi que du Chapitre « L’esprit laïque du futur » à La Rochelle, sous l’égide du Grand Chapitre Général des Hauts Grades. En 2023, alors que l’affaire Le Scouarnec était déjà publique depuis 2017, il a été élu au Conseil de l’Ordre par le Congrès des Loges du Sud-Ouest (région 16), une décision qui soulève des interrogations sur l’éthique et la transparence au sein de l’obédience.

Au-delà de son ancrage régional, Sandillon jouit d’une notoriété nationale en tant que 5e Ordre du Rite Français. Au sein du Conseil de l’Ordre du GODF

il occupe le poste stratégique de Grand Officier délégué à la réflexion sur la fin de vie, la santé, ainsi que les droits des femmes et des enfants…

…un paradoxe saisissant au vu des accusations portées contre Le Scouarnec. Membre également de la Loge d’Études et de Recherches « Les Fils et Filles d’Ariane », dédiée à la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, son silence face à cette affaire contraste cruellement avec les valeurs défendues par le GODF. On pourrait presque ironiser avec un titre comme « un pyromane pompier au GODF », si la gravité des faits ne jetait pas une ombre si pesante sur l’institution.

Une réaction maçonnique en demi-teinte

Cette affaire interpelle la franc-maçonnerie sur plusieurs fronts, révélant des failles institutionnelles et une apparente inertie :

  1. Une position compromise : Après son faux témoignage, Sandillon se trouve dans une situation délicate. Des victimes de Le Scouarnec envisagent une plainte contre lui, tandis que la présidente de la Cour Criminelle a saisi le procureur de Vannes. Des poursuites ordinales pourraient également être engagées. Pourtant, en tant que haut responsable du GODF chargé des droits des enfants, il n’a pas démissionné, un choix qui alimente les critiques.
  2. Un silence des instances régionales : Le Congrès des Loges du Sud-Ouest, qui l’a élu, s’est réuni à plusieurs reprises depuis les révélations, sans exiger sa démission du Conseil de l’Ordre. Cette passivité interroge sur la capacité de la base maçonnique à faire respecter ses propres principes.
  3. L’inaction du Conseil de l’Ordre : Ni le Grand Chapitre Général ni le Conseil de l’Ordre du GODF n’ont réagi en deux mois et demi, malgré les procédures de suspension à leur disposition. Cette inertie semble s’appuyer sur la présomption d’innocence, un principe louable mais qui, dans ce contexte, frôle l’aveuglement.

La récente suspension d’Alain Bauer par la Section Permanente de la Chambre Suprême de Justice Maçonnique (CSJM), suite à des poursuites du Parquet National Financier (PNF), devrait pourtant servir de précédent. Elle illustre l’indépendance nécessaire de la justice maçonnique face à la présomption d’innocence, un équilibre que le GODF semble hésiter à trouver dans l’affaire Sandillon.

Une demande d’intervention et un Convent sous tension

Face à cette situation, il serait pertinent que le Garde des Sceaux active l’article 93, demandant la suspension temporaire et exceptionnelle de Sandillon par la CSJM, à titre conservatoire. Cette mesure, motivée par :

  • Une atteinte aux intérêts généraux de l’Ordre,
  • Des actes contraires à l’honneur et à la probité,
  • La production d’une attestation fausse et incomplète, pourrait protéger l’intégrité de l’institution en attendant les clarifications judiciaires.

Si le Conseil de l’Ordre tarde à agir, le Convent 2025, qui se tiendra à Bordeaux – au cœur de la région Sud-Ouest – risque de devenir un théâtre de débats houleux. Les délégués auront sans doute deux dossiers brûlants à l’ordre du jour : Bauer et Sandillon. Cette double crise pourrait laisser une tache indélébile sur le mandat de Nicolas Pénin, actuel Grand Maître du GODF, mettant à l’épreuve la capacité de l’obédience à concilier ses idéaux de justice, de transparence et de défense des plus vulnérables.

Un appel à la réflexion

Cette affaire dépasse le cadre d’une simple controverse judiciaire pour interroger les fondements mêmes de la gestion de la franc-maçonnerie par la plus importante des Obédiences françaises.

On ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec la protection des prêtres du Vatican dans l’affaire de pédophilie.

Caricature en Allemagne sur le traitement des abus par l’Église catholique. (Source Wikipedia)

Le silence du GODF, les contradictions de Sandillon et l’inaction des instances maçonniques soulignent un décalage alarmant entre les valeurs proclamées et les actes posés. Alors que des centaines d’enfants ont souffert des crimes de Le Scouarnec, la responsabilité collective – médicale et maçonnique – doit être assumée avec courage. L’avenir de l’obédience dépendra de sa capacité à tirer les leçons de ce scandale et à restaurer la confiance, non seulement en son sein, mais aussi aux yeux du public.

Que la lumière, si chère aux francs-maçons, éclaire enfin ce chemin obscurci par le silence.

lettre intégrale envoyée au Grand Maître Penin par la Loge

Lettre de Philippe Guglielmi Président du Grand Chapître Général du Rite Français du GODF

Que cherche le Franc-maçon ? Exploration des quêtes de connaissance et de vérité

Dans l’intimité d’une loge, sous la voûte étoilée, la question résonne comme un écho intemporel : que cherche le franc-maçon ? Est-ce la connaissance, la vérité, ou un horizon plus insaisissable encore ? Répondre à cette interrogation s’avère une entreprise aussi fascinante que complexe, car chaque frère, chaque sœur porte en son cœur une quête unique, aussi diverse que les étoiles qui brillent au firmament. Si la réponse couramment invoquée – « la lumière » – semble un leitmotiv universel, elle reste empreinte d’une subjectivité profonde, rendant illusoire toute tentative de parler au nom des 150 000 frères et sœurs en France ou des 3 millions à travers le monde.

Ce texte ne prétend donc pas dresser un portrait définitif du franc-maçon, ni ériger un archétype global. Il s’agit plutôt d’un partage humble, celui d’une expérience personnelle et des échanges précieux avec quelques compagnons de route, sans jamais prétendre incarner une voix collective. Que recherche donc le franc-maçon que je suis ? Comment travaille-t-il ? A-t-il des chances d’atteindre son but ? C’est à travers ces trois axes – philosophique, maçonnique, métaphysique et alchimique – que je vous invite à explorer ces pistes, sans voile levé sur une conclusion certaine, car la profondeur de cette quête dépasse les limites d’une seule vie, jusqu’à ce que nous rejoignions l’Orient éternel.

Un Pèlerinage sans Destination Fixe

En franc-maçonnerie, il est d’usage, lors de l’introduction d’un travail, de soulever un coin du voile sur la conclusion attendue. Mais ici, face à l’immensité de la question, je ne puis me conformer à cette tradition. La quête de connaissance ou de vérité est un voyage si vaste que, à mon humble niveau, je doute de pouvoir jamais y apporter une réponse définitive avant de quitter ce plan terrestre. Si tel était le cas, si je détenais déjà la vérité ou la connaissance absolue, mes travaux perdraient toute raison d’être : à quoi bon parler quand on est ? Ainsi, je vous convie non pas à une certitude, mais à un cheminement, celui d’un pèlerin du cœur. Je vous raconterai les sentiers que j’ai parcourus, les réflexions qui m’ont guidé, sans prétendre désigner une destination. Qui, dans cette fraternelle assemblée, pourrait prétendre détenir les preuves de l’arrivée ? Aucun, sans doute, et c’est dans cette humilité que réside la beauté de notre quête.

La Quête : Connaissance ou Vérité ?

Les Échos de Socrate et la Connaissance de Soi

Le franc-maçon trouve en Socrate un compagnon de route intemporel, avec son injonction gravée sur l’architrave du temple d’Apollon à Delphes : « Connais-toi toi-même. » Cette maxime, loin d’être une simple invitation à l’introspection, porte une ambition morale profonde. Pour Socrate, elle signifiait discerner le bien du mal, définir les grandes vertus – justice, piété, courage, tempérance, amitié – non par des exemples, mais par leur essence même. Sa méthode, fondée sur le questionnement, visait à extraire la connaissance de l’ignorance, car il croyait que tout vice naît de ce manque et que la vertu est la connaissance incarnée. Cette quête de définitions universelles résonne avec l’esprit maçonnique, où l’interrogation est un outil sacré.

Pavé mosaïque, colonnes équerre compas et symboles
Pavé mosaïque, colonnes équerre compas et symboles

Le mot « connaissance » lui-même, décomposé en « con » (avec) et « naissance » (commencement), suggère une recherche des origines, un retour au point de départ intérieur. Cette idée rejoint Démocrite, dont la célèbre phrase « La vérité est au fond du puits » invite à plonger en soi. Dans la tradition maçonnique, cette introspection est cristallisée dans le V.I.T.R.I.O.L. : Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem. La « pierre cachée » préexiste en chacun, enfouie dans le soi, et c’est par l’observation de son comportement, le questionnement incessant, que le maçon la révèle et la rectifie. La connaissance, en ce sens, est lumière, symbolisée par les carreaux blancs du pavé mosaïque, miroir de la dualité complémentaire – lumière et ténèbres, masculin et féminin, chaud et froid – à l’image du Yin et du Yang chinois. Ce damier, riche de significations, peut même être vu comme une règle de maître opérative ou un support algébrique où la somme tend vers 3,14, une piste que j’explorerai dans de futurs travaux. Pour l’heure, il me sert de miroir mnémotechnique : toute lumière porte une part d’obscurité, et inversement, dans une relativité qui défie l’absolu.

Prenons l’exemple de la mythologie romaine : Lucifer, souvent perçu comme l’antithèse de Dieu, est pourtant un archange déchu, créé par Lui, et son nom signifie « Porteur de Lumière ». Cette dualité rappelle que la connaissance, chez le maçon, n’est pas une conquête de la lumière sur les ténèbres, mais une réconciliation. Comme Michel-Ange taillant le marbre pour révéler David, le maçon doit aimer sa pierre brute dans son entier, y compris ses ombres, pour exceller. Si l’on dit souvent que la lumière éclaire l’obscurité, je propose une vision audacieuse : et si le travail consistait à s’aimer soi-même dans ses ténèbres, à en faire la clé de voûte de notre édifice intérieur ? Nous y reviendrons en explorant la manière de travailler.

La Vérité : Un Horizon en Mouvement

Passons à la vérité. Le dictionnaire la définit comme une adéquation entre la réalité et celui qui la pense, une notion terre-à-terre dans le monde profane : une épouse cherchant la fidélité de son mari, un juge la justice, un mathématicien une équation, un historien l’origine du monde. Ces vérités, factuelles et changeantes selon les époques, manquent de permanence ou d’universalité. Aristote, affirmant que « l’homme désire naturellement connaître », lie connaissance et vérité, confondant réalité et essence. Platon, plus nuancé, distingue la vérité subjective (ce qui apparaît) de la vérité objective (l’être en soi), voyant dans le dépassement de la subjectivité le défi humain.

Buste de Platon. Marbre, copie romaine d’un original grec du dernier quart du IVe siècle av. J.-C.

En franc-maçonnerie, un conseil résonne :

« Ne profanez pas le mot de vérité en l’accordant aux conceptions humaines. La vérité absolue est inaccessible à l’esprit humain ; il s’en approche sans cesse, mais ne l’atteint jamais. »

Ici, la vérité n’est pas une fin, mais un moyen, un voyage sans destination fixe. Pour le franc-maçon que je suis, la connaissance est un outil indispensable sur ce chemin, guidé par la vérité comme un nord magnétique. Pourtant, je ne crois pas à une révélation soudaine. La vérité, je la sens déjà en moi, attendant d’être dévoilée. Lao Tse illustre cela :

« Un homme cherchait du feu avec une lampe à la main. S’il avait su ce qu’était le feu, il aurait pu cuire son riz. »

Ma quête est donc une révélation intérieure, non une conquête extérieure.

Comment Travaille le Franc-Maçon ?

Travailler, pour le franc-maçon que je suis, c’est avancer sans connaître la destination, avec confiance, force et sagesse – ou plutôt, une sérénité active. Comme un apprenti taillant sa pierre sans en voir les plans ni être sûr d’en jouir, je m’applique dans l’incertitude, bannissant doute et distraction. Mon travail se divise en deux sphères complémentaires : physique et alchimique.

Le Travail Physique : Un Rituel Vivant

Le travail physique s’ancre dans le respect du rituel – rectitude, pas, respiration, signes pénal, de fidélité et de salutation propres à chaque degré. Ce microcosme est un laboratoire du macrocosme, où l’homme puise l’énergie de la terre, nourrie par le ciel, dans un triangle immuable. En loge, je vois un reflet de l’univers, une communion totale avec la vie. Chaque geste, chaque posture, est une prière vivante.

Le Travail Alchimique : Transformer le Plomb en Or

Alchimie
Alchimie

L’alchimie, souvent réduite à l’image d’un vieillard transformant le plomb en or, prend ici une dimension intérieure. Nos rituels activent une énergie spirituelle. Les trois signes stimulent les trois foyers : le signe pénal (respiration, foyer haut), le signe de fidélité (digestion, foyer moyen), le signe de salutation (excrétion, foyer inférieur). Cette interaction est un creuset alchimique, transformant le plomb des reins (noir) en or du cœur (rouge). Au-delà du matériel, le travail maçonnique mobilise des forces invisibles pour un développement intérieur, une idée que j’intègre quotidiennement.

L’Intégration des Ténèbres

Mon travail inclut aussi une réconciliation avec mes ombres. Si le temple reflète l’univers, ma sphère relationnelle – maçonnique ou profane – est le miroir de mon monde intérieur. Les zones d’obscurité, ces « dalles noires » – agacements, répétitions quotidiennes ignorées par d’autres – ne doivent pas être rejetées, mais intégrées. Accepter, aimer ces parts de moi, c’est devenir entier, comme un pavé mosaïque complet. Cette harmonie fait de moi la quatrième colonne, unie aux trois autres.

A-t-il des Chances d’Atteindre son But ?

La question de savoir si j’atteindrai mon but m’importe peu. Le chemin prime sur la destination ; le vrai travail se vit dans l’instant. La chance n’a pas de place ici : chaque aspérité polie de ma pierre est un accomplissement. Chercher la perfection absolue serait une autoroute vers l’enfer, loin de ma quête. La vie est ici et maintenant, et chaque jour m’offre un salaire d’optimisme et de joie. À cette question, je réponds oui : chaque pas est un but atteint.

Un Voyage sans Fin

Connaissance et vérité sont des moyens, non des fins. Les voir autrement risquerait de détourner le franc-maçon de sa voie.

Travailler, c’est remonter la pente vers soi – un repentir au sens originel, avec constance et sagesse, malgré les distractions. Ce chemin, empreint de confiance et de fraternité, est la vraie lumière.

Collecte de vêtements organisée par la Loge maçonnique Acácias do Sapucaí – Brésil

De notre confrère Portalondasul

L’Ordre de DeMolay et les Filles du Travail profite aux institutions de Carmo

Une fois de plus, la solidarité s’est exprimée avec plus de force à Carmo do Rio Claro. La traditionnelle collecte de vêtements, organisée par la Loge maçonnique Acácias do Sapucaí, l’Ordre DeMolay et les Filles de Job, a été un véritable succès et a démontré la force de l’unité au service des autres.

Durant l’événement, d’innombrables couvertures ont été collectées pour affronter le froid, grâce à l’implication de la communauté et au dévouement des organisateurs. Tout le matériel collecté a été soigneusement distribué aux institutions qui jouent un rôle fondamental dans l’aide aux plus démunis de la municipalité : les Conférences Vicentines et l’église Notre-Dame du Carmel.

Avec l’arrivée de l’hiver dans l’émisphère sud, des initiatives comme celle-ci sont essentielles pour apporter réconfort et dignité aux familles en situation de vulnérabilité. Les représentants des organisations se sont montrés extrêmement reconnaissants de ce geste et ont souligné l’importance du soutien de la société civile organisée en période de grande détresse.

La campagne renforce l’esprit de fraternité qui caractérise le travail de la franc-maçonnerie et de ses organisations de jeunesse, et réaffirme que de petites actions peuvent transformer des vies – surtout lorsqu’elles sont menées avec amour, empathie et engagement envers le bien commun.

Mot du mois : « Métier »

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Ce vaste champ étymologique *meiw- exprime l’idée de petitesse. Le latin en infère un lexique très varié : menu, minime, minuscule. La minute comme subdivision du temps. Une diminution, par laquelle on désigne le moins, le mince, découpage minutieux d’une entité. La menuiserie.

Village des Métiers d’Antan

C’est toujours la désignation d’une tâche qu’on exécute sous les ordres de quelqu’un. Celle d’un ministre au service d’un maître, *magister, magistrat. Dans la Rome antique, le ministre obéissait, cantonné à des tâches subalternes, souvent un esclave affranchi qui servait l’élu du peuple et du pouvoir impérial. On allait même jusqu’à choisir un esclave eunuque, pour éviter qu’il vole l’épouse du chef !

De quoi plonger nos actuels ministres dans une profonde songerie, non ?

Le métier, quant à lui, est le produit de la contamination entre *ministerium et *mysterium, mot d’abord religieux. Ainsi, au MoyenÂge, il désigne le service, l’office, avant de prendre le sens de besoin, nécessité, usage.

On voit proliférer les « métiers à l’extérieur », à haut risque, liés au feu, fondeur de suif pour l’éclairage, forgeron, métallier, ou polluants et puants (cuir, peaux), qui ont besoin de vent (moulin, meuniers). Le « décrotteur » nettoie le bas des vêtements tâché par la boue de la rue, tire sur une planche à roulettes les gens aisés auxquels il fait passer le ruisseau. Le chiffonnier récupère les os pour les boutons ou, par calcination, le blanchiment du sucre ou le phosphore des allumettes. Toujours dans la mire du « guet des métiers ».

Les « métiers infâmes » touchent à la mort, aux sorts, exécutions, et sont réservés aux exclus et aux bannis, interdits d’entrer en ville et d’y trouver sépulture. Jusqu’au plus infamant, « le petit métier, le plus vieux métier du monde », en d’autres termes la prostitution.

Village des Métiers d’Antan

Les Protestants, au XVIe, en « laïcisent » le sens : « Tout le monde doit apprendre un métier, soit pour gagner sa vie, soit, s’il n’en a pas besoin, pour disposer d’une science ou d’un talent à mettre au service du bien public, gratuitement » (John Dod et Robert Cleaver).

Il est à noter qu’une dépréciation assortit toujours plus ou moins l’exercice d’un métier, pas de « sot métier » certes, mais on s’en débarrasse sur les petites gens, les petites mains des pauvres et des orphelins dans les ateliers. De là vient le développement du métier à tisser, sous l’influence de Marie de Médicis, qui trouvait trop chers les tapis importés d’Orient et exigeait que cette fabricaton soit partiellement confiée aux enfants pauvres confiés à l’administration des hôpitaux.

La connotation du tissage, de la texture, est restée en filigrane du mot.

Le métier, c’est un savoir-faire, une technique, un entrelacs de savoirs qui s’acquièrent. Il a même son argot, ses argots, comme langue véhiculaire plus ou moins secrète.

Et, même si on prête moins attention dans la langue courante aux nuances d’emploi du mot, pour une oreille un peu fine, il subsiste une gradation, sans doute involontaire pour beaucoup, qui va des métiers manuels, de bouche, d’usine, de services publics, entre autres, jusqu’aux offices, charges et autres professions de ceux qui se salissent moins les mains. D’encre de stylo qui coule, peut-être ? Mais l’objet est en voie d’extinction… sauf pour les ministres et leurs paraphes…

Annick DROGOU


Le métier, c’est bien davantage que l’emploi ou la profession que résume une ligne à remplir sur un formulaire administratif. Le métier dit l’ancrage, le geste et la fidélité. Il n’est pas seulement ce que l’on fait, mais ce que l’on devient. Le métier façonne autant qu’il désigne. Il engage le corps, l’âme et le temps. Le métier comme un travail d’artisan, ce que nos frères anglophones appellent le « craft ». Le métier a ses rites, ses secrets, ses exigences partagés entre gens de métier, dans une communauté de gestes, de savoirs et de silences.

Village des Métiers d’Antan

Il y a des métiers de précision, des métiers de transmission, des métiers d’instinct. Et toujours la patience des mains, des yeux et des corps qui apprennent à penser. L’apprenti tâtonne, c’est le métier qui rentre, dit-on. Le métier comme une discipline, école de patience pour acquérir la maîtrise de l’outil. Avoir du métier, sentir sans y penser le bon moment, le bon angle, la juste mesure. C’est le poids de l’expérience, ce savoir invisible qui se devine à la justesse du trait, à l’équilibre des mots ou au rythme du maillet.

Paradoxe apparent, la maîtrise assumée n’exclut pas le doute et commande toujours l’humilité. C’est le métier qui nous façonne. Comme un métier à tisser nos vies, cet artisanat de l’intimité et de l’épaisseur des jours. De ce qui se trame, ce qui nous tisse, noue et dénoue. Toujours sur ce métier, remettre l’ouvrage, petite ou grande œuvre, en attendant la Parque ultime qui en coupera le fil.

Jean DUMONTEIL

La Franc-maçonnerie, un outil d’initiation

Philosophiquement, comme le dit Mircea Eliade, ce spécialiste de l’histoire des religions, l’initiation équivaut à une modification ontologique du régime existentiel. Ainsi l’initiation, le projet initiatique, est de provoquer une radicale et fondamentale modification de notre pensée et de notre être, de notre manière de penser et de notre manière de vivre. Il s’agit, comme le disent nos vieux rituels, «de passer des ténèbres à la lumière «et, par cette lumière qui nous illumine, de changer notre être et notre vie. 

En effet, la finalité de l’initiation n’est pas seulement «théorique», mais pratique, disons «éthique». Il ne s’agit pas seulement d’aller vers la lumière et de se reposer dans une vaine et stérile contemplation, mais, par cette lumière, de nous entraîner à une action plus efficace et plus juste. Ainsi le but essentiel de l’initiation maçonnique est de changer l’homme et c’est en ce sens qu’elle est éthique, car l’éthique, c’est ce qui veut essentiellement changer l’homme ; et ne confondons pas ici éthique avec moralisme et moralisation. En employant un autre langage, nous dirions que l’initiation veut nous faire passer de l’homme de la nature à l’homme de la culture, du vieil homme à l’homme nouveau.

Cet itinéraire ne peut être accompli qu’à la première personne ; nous voulons dire que nul autre que nous-mêmes ne saurait l’accomplir. La recherche initiatique est une expérience personnelle dans laquelle on ne peut dissocier le penser et le vécu, le conceptuel et l’existentiel. Et c’est parce que, dans l’initiation ne peuvent être dissociés le pensé et le vécu, que toute initiation est au sens propre indicible, intraduisible, ineffable.

C’est pourquoi la Maçonnerie est un outil de vie avec sa capacité à s’adapter à autant de cas qu’il y a de maçons, chacun pouvant lui demander à titre particulier le même service de conseiller et d’indicateur de destin. J’appelle cette capacité « l’initiatude » de la Franc-maçonnerie.

La démarche consiste à aimanter les innombrables savoirs, de les attirer dans une explication qui ne minimise rien, qui élargit le monde.

Le symbolisme, notre langue, est une esthétique universelle à la hauteur de toutes les ambitions rationnelles et spirituelles. Il faut l’apprendre comme on apprend sa langue maternelle, pour se communiquer, pour se comprendre, pour rencontrer ce quelque chose de visible qui conduit à quelque chose d’invisible.

De son poste d’observateur dans sa chambre noire de nouvel initié, muselé par le silence du secret, le jeune sage surveille le champ ouvert de l’évidence vivante : il y a nous, l’autre et nous en tant qu’autre. Souvenons-nous que le «Nous» de Platon, mot grec signifiant «esprit» ou «intelligence», ce n’est pas seulement l’Esprit qui nous illumine, mais c’est l’Esprit qui nous transforme et qui nous transforme par cette illumination.

La domestication des idées, l’institutionnalisation des rites dissimulent l’origine initiatique. Il suffit de décaper les thèmes symboliques ou les règles de comportement pour voir réapparaître l’or du support de toutes les sagesses.

Les maîtres de la Loi ont dégagé six thèmes qui font le tour de la sagesse de la condition humaine : L’homme et la terre, l’homme et le temps, l’homme et la femme, l’homme et la société, l’homme et le sacré, l’homme et la mort. La Maçonnerie nous invite à ces voyages de réflexions et d’actions.

Les instructions reçues par la Franc-maçonnerie sont inscrites dans  nos symboles et nos rituels. Elles sont reçues et retransmises. Reçues dans l’état où les sages les ont mûries, retransmises après ensoleillement nouveau dans l’esprit de chaque franc-maçon. En cela consiste la tradition, en cela consiste votre responsabilité : faire briller les éclats de lumière que vous êtes.

Les francs-maçons œuvrent telle une lentille à travers laquelle la lumière peut briller sur les ténèbres pour que les mystères de l’initiation ne restent pas seulement symboliques mais constituent une forme définie d’activité mise en action au quotidien.

Le rituel, vécu en conscience, peut être un agent grâce auquel la nature profonde de chacun tend à être éveillé et stimulé à un degré tel que le franc-maçon pourra accomplir son grade et gagner cette impulsion complémentaire qui le portera à travers ses épreuves, le rendant capable de progresser tant dans sa vision du monde que dans ses actions sur ce monde. L’initiation comme la poésie est une manière originale et spécifique de percevoir et d’appréhender l’univers et les hommes comme nous-mêmes, autrement. Et Marcel Proust ne parle pas différemment ; n’écrit-il pas, lui aussi, dans  à la Recherche du Temps Perdu : «Le seul véritable voyage, ce ne serait pas d’aller vers de nouveaux paysages, mais d’avoir d’autres yeux.»

L’activité rythmique, en loge, est fondée sur la fraternité et le travail créateur de soi fondé sur le but d’amour. Cet amour n’est pas de l’ordre sentimental. Il est ce qui doit éliminer les rancœurs, le rejet de l’autre, il est ce qui doit conduire à supprimer en toi les divisions externes et faire cesser la peur qui ronge. Il est inoffensivité, silence, compréhension. L’amour est patient, il est plein de bonté, l’amour n’est pas envieux, l’amour ne se vante pas, il ne s’enfle point d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne s’irrite point, il ne soupçonne pas le mal, il ne se réjouit pas de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité[1]. L’amour excuse tout, il supporte tout, surtout ce qu’est l’autre, même si nous ne devons entendre par tout seulement ce qui est tolérable.

Alors, ma Sœur, mon Frère, soyons justes, soit bons, soyons cléments, ne refusons pas à l’autre ce que nous nous accordons à nous-mêmes.

La colonne du nord s’agrandit à chaque cérémonie d’initiation de la dimension du nouveau franc-maçon, puisse-t-elle prendre encore plus de grandeur dans la lumière, pour projeter sur l’humain encore un peu plus d’humain. Quelle parthénogenèse !!! L’adoubement maçonnique reçu, le franc-maçon reçoit en même temps des milliers, des centaines de milliers de Frères et de Sœurs. Quelle belle façon de se reconnaître, de s’appeler. Imaginez-le saluant son inspecteur des impôts, bonjour mon Frère !, le CRS, bonjour mon Frère !, sa boulangère, bonjour ma Sœur !, ses voisins, bonjour Frère et Sœur!, son chef d’entreprise, bonjour mon Frère !, Un prince un roi, celui qui lui ressemble le moins, bonjour mon Frère, bonjour ma Sœur !


Ce rêve est ici réalité, ici nous pouvons les rencontrer et leur dire cette parole de liberté, d’égalité et de fraternité, bonjour mon Frère, bonjour ma Sœur.
Ils vous répondront, bonjour ma Sœur , bonjour mon Frère! Et si l’un d’entre eux me dit bonjour mon frère, sans remarquer que je suis une femme, j’en serais tout particulièrement fière.


[1] 1 Corinthiens 13:4-8

Grande Loge de France : Dédicace du Temple Éliane Brault – Entre mémoire, lumière et transmission

Jeudi 19 juin 2025 – Hôtel de la Grande Loge de France, rue Louis Puteaux

Liliane Mirville Grande Maitresse de la GLFF – Inauguration Temple Éliane Brault

La dédicace du Temple n°9 à la mémoire d’Éliane Brault (1895-1982) s’est déroulée dans une atmosphère de recueillement, de fraternité partagée et de fierté collective. L’émotion palpable dans les colonnes de la Grande Loge de France était à la hauteur de l’engagement exceptionnel de cette Sœur, dont le destin s’inscrit dans l’histoire républicaine, maçonnique, humaniste et féministe du XXe siècle.

La cérémonie a réuni trois Obédiences, soulignant l’ampleur du legs d’Éliane Brault et l’évidence d’un hommage transobédientiel.

Plusieurs prises de parole ont ponctué cette dédicace :

  • La Très Respectable Sœur Liliane Mirville, Grande Maîtresse de la Grande Loge Féminine de France, a rappelé avec force et précision la cohérence entre la vie d’Éliane Brault et les idéaux maçonniques : « Elle ne marchait pas dans l’histoire, elle la traversait en la transformant. Militante, résistante, initiée, fondatrice… Elle fut tout cela, et bien plus : une conscience libre. » Elle a conclu son intervention en soutenant avec conviction l’appel à la panthéonisation d’Éliane Brault, qu’elle juge « nécessaire, attendu, et symboliquement fondateur ».
  • Le Très Respectable Frère Jean-Pierre Commun, représentant le Grand Maître National Sylvain Zeghni, pour la Fédération française de l’Ordre Maçonnique Mixte International Le Droit Humain, a salué une « Sœur rebelle, libre et fidèle, qui traverse les siècles comme les obédiences, avec la force d’un combat juste ». Il a également rappelé que Le Droit Humain a engagé depuis plusieurs mois un ambitieux « Projet Éliane Brault », visant à faire connaître son itinéraire, ses écrits, son esprit, et auquel participe activement le Frère Yonnel Ghernaouti.
  • Le Frère Jean-Pierre Thomas, délégué du Grand Maître à l’Histoire et au Patrimoine, a retracé le parcours initiatique, politique et résistant de celle qui fut initiée rue Louis Puteaux en 1927, fondatrice de la loge Le Général Peigné, responsable maçonnique, créatrice de la Grande Loge Mixte Universelle (GLMU) et du Suprême Conseil Mixte de France.
  • Le Très Respectable Frère Thierry Zaveroni, Grand Maître de la Grande Loge de France de 2022 à 2025, a prononcé un discours de grande ampleur, où se sont mêlés l’émotion, la pensée, le verbe et la lumière. Plus qu’un hommage, son propos fut un acte de transmission et d’éveil.
THierry Zaveroni – Inauguration Temple Éliane Brault

« En donnant aujourd’hui à ce temple le nom d’Éliane Brault, nous faisons bien plus qu’apposer une plaque. Nous gravons un principe, une lumière, une exigence dans la pierre même de notre maison. Nous lui offrons un lieu, mais c’est elle qui, par sa fidélité à l’idéal maçonnique, nous offre un horizon. »

Le Grand Maître a réaffirmé que la décision de dédier un temple à une femme, à une Sœur, et à une figure aussi singulière que Brault, n’était pas une concession symbolique mais un acte profond de reconnaissance initiatique.

« Ce que fut Éliane Brault ne se limite pas à une biographie. Elle est la trace d’une conscience en marche. Elle incarne l’intégralité de ce que nous appelons la voie initiatique : ce combat pour l’éveil, cette fidélité au serment, ce refus des compromis avec l’obscurité, ce courage de la liberté. »

Inauguration Temple Éliane Brault, ex Temple n°9

Dans une envolée lyrique, il a dépeint l’œuvre d’Éliane Brault comme une tapisserie où se croisent le souffle des Lumières et la patience de l’artisan.

« Elle fut militante, mais jamais militante d’elle-même. Elle s’effaçait pour faire advenir la cause. Elle fut résistante, mais pas au nom d’un drapeau : au nom de l’humanité. Elle fut maçonne, pleinement, intensément, fraternellement. Elle n’a pas conquis des grades, elle a fait fleurir des Loges. Elle n’a pas cherché le pouvoir, elle a pratiqué le service. »

Puis, citant ses écrits, il a réaffirmé la place centrale de sa pensée dans l’arsenal initiatique contemporain :

« Dans Psychanalyse de l’initiation maçonnique, elle ne cherche pas à imposer une thèse, mais à ouvrir un chemin. Son propos n’est jamais un dogme : c’est une invitation à l’introspection, à l’éveil, à cette alchimie de l’âme où l’être accouche de lui-même. »

Et dans un dernier mouvement, le Grand Maître a ouvert les colonnes sur l’avenir :

« Ce temple n’est pas un hommage figé. C’est un levier. Un relai. Un engagement. Que chaque Frère et chaque Sœur qui y entre ressente le souffle d’Éliane Brault, non comme un souvenir, mais comme une présence. Et que vive un jour, au Panthéon de la République, celle qui fut grande parmi les grandes, libre parmi les libres, et juste parmi les justes. »

Très Respectable Frère Jean-Pierre Commun, DH.

Une figure lumineuse de la Tradition maçonnique

Née à Paris en 1895, Éliane Brault incarne l’engagement maçonnique au féminin dans toute sa richesse et sa complexité. Initiée en 1927 au sein de la Loge d’adoption « Union et Bienfaisance », elle fut active dans de nombreuses loges (Le Général Peigné, La Nouvelle Jérusalem, Minerve), franchissant les Rites et les obédiences pour incarner la force vive d’une maçonnerie ouverte, humaniste et spirituelle.

Capitaine dans les Forces françaises libres, elle fut une résistante décorée, une militante pacifiste, une pionnière du féminisme politique et maçonnique. Fondatrice de la GLMU en 1973 et du Suprême Conseil Mixte en 1980, elle a laissé une trace profonde dans la vie initiatique française.

Ses ouvrages, La Franc-maçonnerie et l’émancipation des femmes (1953), Maria Deraismes (1962), Psychanalyse de l’initiation maçonnique (1965), Le Mystère du Chevalier de Ramsay (1973), sont devenus des références majeures dans le paysage maçonnique.

Aujourd’hui, le Temple n°9 de la Grande Loge de France, en portant son nom, devient un lieu de transmission vivante, de mémoire active, de lumière partagée. Il rappelle à chaque Frère et chaque Sœur que l’initiation est un engagement d’éveil et de transformation.

La Grande Loge Mixte Universelle (GLMU)

Fondée en février 1973 par trois loges issues du Droit Humain, la Grande Loge Mixte Universelle (GLMU) entendait s’affranchir de l’influence jugée excessive du Suprême Conseil universel mixte sur le fonctionnement initiatique. Dès sa création, elle affirma une double ambition : préserver l’autonomie des loges symboliques et affirmer une mixité véritablement vécue.
Sa première appellation, « Grande Loge mixte universelle – Droit humain – Tradition », témoignait de son attachement à la fois à la mémoire des origines et à l’exigence de renouvellement.
Elle reçut une patente du Rite français délivrée par le Grand Orient de France le 10 octobre 1975.

Éliane Brault, aux côtés de Raymond Jalu — scientifique et météorologue — en fut la fondatrice inspirée. Ensemble, ils conçurent une obédience profondément novatrice :

Une obédience affranchie de la tutelle hiérarchique des hauts grades ;
Une obédience mixte, travaillant démocratiquement au Rite Écossais Ancien et Accepté et au Rite Français — ce dernier, à l’époque, réservé aux Frères, offrant ainsi aux Sœurs un espace nouveau de liberté absolue de conscience ;
– Une obédience fondée sur l’égalité de tous les êtres humains ;
– Une obédience ouverte à la reconnaissance mutuelle, accueillant Frères et Sœurs d’autres horizons ;
– Une obédience enfin résolument engagée dans la défense de la laïcité.

Leur volonté commune : dépasser les « droits de l’homme » pour affirmer les droits humains, dans leur acception la plus universelle.

« Ce que nous avons reçu d’Éliane, nous devons le transmettre. »

Pièges et bienfaits des grades et fonctions en Franc-maçonnerie

Dans les méandres d’un passé lointain, au sein d’une pensée philosophique grecque ancienne connue sous le nom des Cyniques, une règle d’argumentation singulière voyait le jour. Nul ne pouvait se dresser en accusateur sans avoir d’abord su défendre le point de vue opposé avec autant de conviction. Cette exigence d’une vision à 360 degrés, embrassant à la fois la charge et la défense, offrait une chance rare de s’approcher de la vérité dans toute sa complexité.

Ce préambule éclaire l’intitulé de notre réflexion : Pièges et Bienfaits. Car ici, le piège ne s’oppose pas au bienfait comme un antagoniste irréconciliable. Il incarne plutôt le risque inhérent à l’ascension des grades ou à l’exercice des fonctions en loge, un danger subtil qui peut égarer celui qui s’y aventure, non par malice, mais par une dérive de l’usage. Remplacer « pièges » par « méfaits » aurait été injuste, car une fonction occupée avec droiture ou un degré élevé, même accompagné de périls, ne produit aucun mal en soi. C’est l’interprétation que l’on en fait, l’intention qui l’anime, qui peut se révéler néfaste, tant pour l’individu que pour la fraternité.

Tablier-Venerable-Maitre
Tablier-Venerable-Maitre

Ces mots sont ceux d’un Vénérable Maître au terme de trois années de mandat, une précision qui mérite d’être soulignée. Comme à la fin d’un repas, où l’appétit initial cède la place à une satiété qui altère la perception, l’expérience vécue transforme notre regard. Le désir ardent du début, parfois teinté d’illusions, peut fausser notre jugement, et un Vénérable Maître en fin de parcours n’est plus tout à fait le même qu’au premier jour. C’est dans cet esprit, mûri par le temps et l’introspection, que nous allons explorer les arcanes des grades et des fonctions, leurs promesses comme leurs embûches.

Les Grades : Une Échelle de Lumière ou un Piège d’Orgueil ?

Commençons par les grades, un terme puisé dans le lexique militaire, où ils évoquent des titres et des honneurs, une reconnaissance sociale gravée dans le marbre des hiérarchies. Pourtant, en tant que bâtisseurs héritiers de la tradition du Temple de Salomon, ne devrions-nous pas préférer le mot « degrés », résonnant avec la géométrie sacrée et l’ouverture du compas, cet outil symbolique de l’esprit élargi ? Les grades, tels des décorations, nourrissent l’orgueil, comme en témoigne l’humiliation publique du lieutenant-colonel Dreyfus, dégradé le 5 janvier 1895 sous de fausses accusations. Cette dégradation, spectacle cruel, illustre combien les grades relèvent d’une validation extérieure, dénuée de profondeur spirituelle.

Les degrés, en revanche, s’ancrent dans une tout autre logique. Ils évoquent l’ouverture du compas, cet acte d’étendre son esprit pour accueillir la lumière maçonnique. Cette ouverture n’est pas un simple geste mécanique : elle invite à une vision totale, profonde, où l’initié se place au centre pour observer avec recul et discernement les choses et les êtres. Ainsi, l’élévation des degrés n’est pas une récompense pour services rendus ni une médaille accumulée avec le temps passé en loge. Elle est un miroir, un indice extérieur reflétant l’ascension intérieure sur une échelle de sagesse et de savoir-être, loin des compétences techniques ou des honneurs mondains.

Mais cette ascension n’est pas sans périls. Voici les pièges que le maçon doit apprendre à déjouer en gravissant les barreaux de cette échelle symbolique :

  1. La Satisfaction : Un maçon qui se contente d’un compas entrouvert, laissant filtrer juste assez de lumière pour s’extraire des ténèbres, se prive de l’essence de son travail. Comme l’expriment les mots rituels : « Nous n’aspirons pas au repos » ou « Gloire au Travail », l’immobilité est une trahison de l’idéal maçonnique.
  2. La Comparaison : Talleyrand, avec sa sagesse acérée, confessait : « Quand je m’examine, je m’inquiète. Quand je me compare, je me rassure. » Ce besoin de se rassurer, né de la peur d’affronter ses doutes, engendre une logique de compétition où émergent des vainqueurs et des vaincus, des bons et des mauvais. Pire encore, ce travers peut mener au mépris des « sans-grade », brisant l’esprit de fraternité. La comparaison, véritable cancer du maçon, corrode l’harmonie collective.
  3. La Suffisance : Entre fierté, vanité et orgueil, la confusion règne, même dans les dictionnaires comme Larousse, qui mêlent parfois ces notions. La fierté, satisfaction légitime d’un travail bien accompli, est la boussole du maçon, le ramenant à son centre. La vanité, elle, réclame le regard des autres, se nourrit de reconnaissance publique sans être nécessairement malveillante – souvent, elle cache un manque d’amour de soi. Quant à l’orgueil, il nie les autres, les réduisant à des marchepieds pour une supériorité autoproclamée. Sans centre, l’orgueilleux s’isole, s’opposant à la fraternité. Notre ego, bien utilisé, peut servir de baromètre pour ajuster notre juste attitude, à condition de ne pas le laisser nous dominer.

Ces pièges, bien qu’illustrés ici, ne sont qu’un aperçu. Ils ne dictent pas des règles de bienséance ou de morale, mais révèlent des lois universelles, immuables comme la gravité ou la lumière, qui guident vers l’harmonie. Gandhi, dans sa sagesse, le rappelait :

« Le bonheur est l’harmonie entre ce que tu penses, ce que tu dis et ce que tu fais. »

Cette harmonie exige d’accueillir éros et thanatos, vie et mort, comme deux faces d’une même réalité, sans s’y soumettre ni s’y comparer. Thich Nhat Hanh, récemment disparu, pointait trois complexes – supériorité, infériorité, égalité – tous nourris par la comparaison, ce piège ultime. Le maçon, pour ouvrir pleinement son compas, doit s’aligner sur ces lois cosmiques, sous peine de devenir un Don Quichotte s’épuisant en combats illusoires, fuyant sa place véritable.

Les degrés, à l’image d’un thermomètre, montent avec la chaleur du soleil intérieur. Mais qu’adviendrait-il si ce rayonnement faiblissait, si l’esprit se refermait ? Les degrés, tels des reflets éphémères, régresseraient. Imaginer un suprême conseil votant pour dégrader un maçon dont la lumière s’est éteinte serait presque amusant ! Pourtant, nombreux sont ceux qui considèrent leurs grades – ainsi nommés pour se rassurer – comme une rente éternelle, une légitimité acquise par les années en loge, à l’image d’un statut administratif. Or, les degrés ne sont valables que par un travail constant. Ils faiblissent dès que l’on croit l’ouvrage achevé, dès que l’on se compare, cherche une reconnaissance extérieure ou s’identifie à une fonction. Leur valeur réside en nous seuls et s’évanouit dès qu’ils sont exhibés comme des trophées.

Les Fonctions : Un Service Collectif ou un Risque d’Illusion ?

Passons aux fonctions, dont le nom même – « fonctionner » – indique une action, un rôle opérationnel au sein de la loge ou de l’obédience. Si les degrés reflètent un travail intérieur, les fonctions sont des charges collectives, votées par les maîtres pour animer l’organisation matérielle et rituelle. Elles incarnent le mouvement, l’énergie qui fait vivre l’atelier. On peut voir un 33e degré du Rite Écossais ou un 95e degré du Rite Égyptien s’asseoir avec les apprentis, ou un maître fraîchement élevé occuper un poste électif. L’ancienneté ou la sagesse n’y jouent aucun rôle. Parfois, des maçons élus à des sommets obédientiels, moins instruits que certains apprentis, brillent par leur savoir-faire politique, offrant l’illusion de compétence et de légitimité.

Image par Solange Sudarskis

En somme, un compagnon travaillant son degré surpasse en utilité et en sagesse un grand maître absorbé par des réunions d’ordre ou des réceptions au Palais de l’Élysée. Les officiers de loge, eux, doivent éviter un écueil fréquent : placer les plus compétents aux plateaux pour optimiser les tenues, transformant l’atelier en startup californienne. Imaginez Monique, ancienne secrétaire d’un patron du CAC 40, devenir secrétaire de loge ; Roger, ex-DJ du Macumba, maître de la colonne d’harmonie ; Jean-Marc, chef étoilé Michelin, maître de bouche ; ou Christophe, ancien militaire, maître des cérémonies. Ce casting efficace prête à rire, mais combien de vénérables succombent à cette tentation de la compétence au détriment de l’expérimentation et de l’erreur créatrice ? La technique vise l’erreur zéro ; l’art, par ses tâtonnements, cherche l’illumination divine. La loge, laboratoire expérientiel physique et spirituel, repose sur l’égalité humaine, invitant chacun à explorer tous les plateaux, toutes les fonctions, pour progresser sur le chemin.

Le Voyage Symbolique des Fonctions

Prenons l’exemple d’un officier élu parcourant les charges comme un voyage cosmique. Initié, il accueille la lumière. Secrétaire, rattaché à la Lune et au lundi, il organise avec douceur. Maître des cérémonies, lié à Mercure et au mercredi, il guide avec sa canne, incarnant une énergie féminine d’attraction, comme les marées. Expert, associé à Saturne et au samedi, il pousse avec son épée, énergie masculine du Soleil. Second surveillant, sous Vénus et le vendredi, il laboure avec les apprentis. Premier surveillant, sous Mars et le mardi, il explore le tangible avec les compagnons. Vénérable maître, sous Jupiter et le jeudi, il unit visible et invisible. Couvreur, il se retire dans le silence de l’occident, puis, orateur, il diffuse la sagesse accumulée, tel un Soleil discret.

Quel orgueil tirer de ces charges électives ? Comme on n’applaudit pas une mère sortant de la cuisine ou un père rentrant de l’usine, le maçon accomplit son devoir sans attendre de gloire. Dans L’Avare de Molière, Harpagon, Valère, Cléante, Mariane ou Anselme – qui mérite plus de talent ? Chacun joue sa part, et c’est l’ensemble qui fait la pièce. Dans la loge, comme dans une famille ou une troupe, l’équilibre naît quand chacun occupe sa place sans comparer, offrant son cœur pur sans attendre de retour. C’est là que la magie opère.

Une Invitation à la Conscience

En conclusion, rappelons les premiers mots du Vénérable Maître : « Prenez place ». De quelle place s’agit-il ? Un siège réservé depuis vingt ans, ou un espace occupé par votre rayonnement intérieur ? Si chaque maçon méditait cette question, les querelles pour un plateau convoité s’évanouiraient. Le destin, ce que le Grand Architecte de l’Univers nous offre, échappe à notre choix. Mais ce que nous en faisons – une expérience riche et fructueuse – dépend de nous seuls.

Prenons l’exemple de Stephen Hawking, frappé à vingt ans par la sclérose latérale amyotrophique, paralysé mais devenu un explorateur des étoiles pendant plus de cinquante ans. Il affirmait préférer sa vie à une existence sans maladie. Nelson Mandela, emprisonné vingt-sept ans, en ressortit libre pour guider l’Afrique du Sud avec fraternité. Ray Charles, aveugle à sept ans après la mort de son frère, choisit de devenir un géant du jazz. Comme dit la sagesse chinoise :

Homme avec tête dans les nuages style Magritte
Homme avec tête dans les nuages style Magritte

« On n’est pas responsable de la tête qu’on a, mais de la tête qu’on fait. »

Cette leçon s’applique au cœur : face aux épreuves, chacun décide de construire une forteresse ou une auberge fraternelle.

Le maçon debout doit choisir :

être responsable de sa vie ou en être la victime. Méditons cette responsabilité, car c’est dans l’acceptation humble des lois universelles – gravité, lumière, amour, mort, vie – que se forge le chemin vers soi et vers les autres.

L’Architecte de Cheltenham honoré par une plaque sur le Temple maçonnique qu’il a construit

George Allen Underwood a joué un rôle clé dans la formation de l’architecture précoce de Cheltenham, concevant des bâtiments comme le spa de Montpellier, les bureaux municipaux et le maçonnerie.

De notre confrère anglais gloucestershirelive.co.uk

Le 21 juin 2025, une plaque bleue a été dévoilée au Masonic Hall, situé au 2 Portland Street à Cheltenham, pour rendre hommage à George Allen Underwood, un architecte et constructeur de renom qui a profondément marqué l’histoire architecturale de la ville. Conçue et construite par Underwood en 1823, cette salle maçonnique, considérée comme la deuxième plus ancienne loge maçonnique construite à cet effet en Angleterre, reste un témoignage vivant de son génie.

La cérémonie, présidée par le maire David Willingham (LD, St Peter’s), a réuni des représentants de la Cheltenham Civic Society et de la Cheltenham Masonic Association Ltd, célébrant l’héritage d’un homme dont les œuvres continuent de façonner l’identité de cette ville thermale.

Un bâtiment d’exception, un legs intemporel

Le Masonic Hall de Cheltenham n’est pas un édifice ordinaire. Construit il y a plus de deux siècles, il est reconnu comme le plus ancien bâtiment public non ecclésiastique de Cheltenham encore utilisé pour sa fonction originelle. Avec ses caractéristiques Regency intactes – lignes élégantes, proportions harmonieuses et détails raffinés – le bâtiment incarne l’esthétique de l’époque où Cheltenham s’épanouissait comme une destination prisée des élites britanniques. Cette plaque bleue, apposée par la Cheltenham Civic Society, célèbre à la fois l’importance patrimoniale du Masonic Hall et le rôle central de son architecte dans le développement de la ville.

David Mason, président de la Cheltenham Masonic Association Ltd, a souligné l’importance de cet hommage : « George Allen Underwood a joué un rôle clé dans la formation de l’architecture primitive de Cheltenham, en concevant des bâtiments emblématiques comme le spa de Montpellier, les bureaux municipaux et le Masonic Hall lui-même. En tant que franc-maçon, initié dans une loge qui se réunissait ici, il est particulièrement émouvant de marquer son héritage avec cette plaque bleue sur un bâtiment qu’il a conçu et qu’il connaissait intimement. »

George Allen Underwood : un architecte au parcours remarquable

Une plaque bleue de la Cheltenham Civic Society commémorant la vie de George Allen Underwood a été dévoilée sur le Masonic Hall de Portland Street. De gauche à droite. Roger Little, Cheltenham Masonic Association Ltd, Mike Rigby, responsable des plaques bleues de la SCC, le maire David Willingham, Andrew Booton, président de la SCC, Keith Day, membre de la loge de la Fondation et Nigel Greenwood, conservateur du Masonic Hall. (Image : Société civique de Cheltenham)

Né à la fin du XVIIIe siècle, George Allen Underwood a forgé son talent sous l’égide du célèbre architecte Sir John Soane, dont il fut l’élève de 1807 à 1815. Après avoir ouvert son propre cabinet à Cheltenham, il s’est imposé comme une figure majeure de l’architecture Regency, marquée par son élégance et sa rigueur géométrique. Outre le Masonic Hall, Underwood a laissé sa marque sur plusieurs bâtiments emblématiques de Cheltenham, parmi lesquels :

  • La Long Room du Montpellier Spa, un espace emblématique de la vie sociale de l’époque.
  • Sherborne Spa, contribuant au prestige de Cheltenham comme ville thermale.
  • L’église Holy Trinity, un exemple de son travail religieux.
  • La façade de l’hôtel Plough, aujourd’hui remplacé par le Regents Arcade.
  • Harwards Buildings, sur la Promenade, actuellement occupés par les bureaux municipaux.
  • La terrasse St Margaret, témoignant de son talent pour l’urbanisme résidentiel.

Plus tard dans sa carrière, Underwood a élargi son influence en devenant arpenteur pour les comtés de Somerset et Dorset, ainsi que pour le doyen et le chapitre de Wells. Installé à Bath dans les années 1820, il a continué à enrichir le patrimoine architectural de la région, consolidant sa réputation comme un maître de l’architecture néoclassique.

Les plaques bleues : une tradition de mémoire

Maire de Cheltenham

La plaque bleue apposée au Masonic Hall s’inscrit dans une initiative de la Cheltenham Civic Society, qui commémore les figures et les événements ayant façonné l’histoire de la ville. Mike Rigby, responsable des plaques bleues pour la société, a expliqué leur mission : « Nos plaques bleues rendent hommage à des personnes créatives, courageuses et influentes qui ont vécu à Cheltenham et ont eu un impact significatif sur son développement. Nous avons créé deux cartes Google interactives permettant à chacun d’explorer la ville, de découvrir nos plaques et d’en apprendre davantage sur les individus et les événements qui ont contribué à son histoire. »

Ces cartes, accessibles en ligne, distinguent les plaques bleues, dédiées aux personnalités, des plaques vertes, qui marquent des événements historiques. La plaque de George Allen Underwood rejoint ainsi un panthéon de figures illustres, renforçant la mémoire collective de Cheltenham.

Une cérémonie empreinte de fierté

Lors de la cérémonie d’inauguration, le maire David Willingham a dévoilé la plaque en présence de représentants de la Cheltenham Civic Society, dont le président Andrew Booton, ainsi que de membres de la Cheltenham Masonic Association, tels que Roger Little, Keith Day et Nigel Greenwood, conservateur du Masonic Hall. L’événement a été un moment de communion, célébrant non seulement l’héritage d’Underwood, mais aussi l’importance de préserver le patrimoine architectural de Cheltenham.

Le Masonic Hall, avec ses 200 ans d’utilisation continue par la communauté maçonnique, reste un symbole de pérennité. Construit pour accueillir les rituels et les valeurs de la franc-maçonnerie, il incarne également l’esprit d’une époque où l’architecture était au service de l’élégance et de la communauté. La plaque bleue, désormais visible sur sa façade, invite les passants à s’arrêter et à réfléchir à l’impact durable de George Allen Underwood.

Cheltenham : une ville façonnée par ses bâtisseurs

Temple maçonnique de Cheltenham

L’hommage rendu à Underwood s’inscrit dans un contexte plus large de valorisation du patrimoine de Cheltenham, une ville connue pour son architecture Regency et son histoire thermale. Alors que la région fait face à des défis modernes – urbanisation, fermetures de commerces comme celles annoncées par NatWest, ou encore des préoccupations environnementales liées aux incendies de déchets ou aux intempéries – la préservation de son passé reste une priorité. La Cheltenham Civic Society, à travers ses plaques bleues et vertes, joue un rôle clé dans cette mission, rappelant aux habitants et aux visiteurs que chaque bâtiment, chaque rue, raconte une histoire.

En célébrant George Allen Underwood, Cheltenham ne rend pas seulement hommage à un architecte talentueux, mais aussi à une époque où la ville s’est rêvée comme un joyau de l’Angleterre. Le Masonic Hall, avec sa plaque bleue scintillant sous le soleil de Portland Street, est une invitation à redécouvrir ce patrimoine, à marcher dans les pas des bâtisseurs et à construire, à notre tour, un avenir digne de leur vision.

Points de Vue Initiatiques – Culture et Maçonnerie

Il est des revues que l’on feuillette et d’autres qui se déploient, se donnent, s’ouvrent comme un rite. Le numéro 216 de Points de Vue Initiatiques, dédié à la thématique « Culture et Maçonnerie », ne se laisse pas simplement lire. Il se vit. Il se reçoit comme un souffle ancien revenu du fond du Temple. À mesure que les pages se tournent, c’est tout un monde souterrain qui affleure, une mémoire symbolique qui remonte en volutes, une parole initiatique qui trouve à s’incarner dans les gestes du monde.

Ce que nous appelons « culture », dans ce numéro, ne saurait être un agrégat de savoirs, un ornement intellectuel, une médaillée de la mémoire. Elle est ici chemin, épreuve, labeur. Elle est une dramaturgie de l’âme, une lente métamorphose. Elle est voix, regard, silence. Et la Franc-Maçonnerie n’est pas simple spectatrice de cette alchimie. L’Art Royal en est l’athanor.

L’éditorial d’Olivier Balaine donne le ton avec justesse. La culture, écrit-il, est « ouverture, curiosité, joie pour tous ». Une joie grave, une curiosité lente, une ouverture qui engage. Nous ne sommes pas ici dans la consommation culturelle, mais dans la respiration. Il n’est plus question de briller, mais d’habiter. De désirer ce qui éclaire au lieu de ce qui éblouit. À rebours des discours convenus, l’éditorial trace une voie austère et douce, où la culture devient un acte d’attention et de transmission.

Ce souffle s’approfondit encore dans l’entretien avec le Grand Maître Thierry Zaveroni. Ce texte n’est pas un discours, c’est une veillée. Loin des postures, il parle. Il se souvient. Il dit ce que la culture a d’intime, de vital, de spirituel. « La culture élève l’Homme au-dessus de lui-même » n’est pas ici une formule, mais un sentier de transmutation. Thierry Zaveroni nous parle d’une culture qui transfigure. Une culture qui ne sert pas à posséder, mais à transmettre. Qui ne s’accumule pas, mais se respire. Qui ne se définit pas, mais se vit.

Il y a, dans cette parole, une lenteur grave, une densité fraternelle. Le Grand Maître ne revendique rien, il se tient. Il évoque la culture comme un travail d’éveil, comme un compagnonnage intime avec l’invisible. Il n’y a pas d’exemples donnés pour illustrer, pas de thèses développées pour convaincre. Il y a la présence nue d’un homme qui a parcouru le long escalier de l’initiation, et qui sait que la culture est ce qui lie, ce qui relie, ce qui veille.

Lorsque Thierry Zaveroni parle du musée de la Grande Loge de France, il ne parle pas d’un lieu à valoriser. Il parle d’un souffle à transmettre. Les objets ne sont pas présentés comme des reliques, mais comme des fragments de mémoire, des morceaux de conscience. Chaque bijou maçonnique, chaque équerre ancienne, chaque tablier usé est une trace. Une trace d’un geste. D’un Frère. D’une pensée silencieuse.

Il insiste sur la lenteur. Sur la patience. Sur cette « culture du temps long » qui seule permet à la parole d’émerger, au silence d’enfanter du sens, au regard de devenir clairvoyance. La culture maçonnique, dans sa vision, est un refus du spectacle, une résistance à l’immédiat. Elle est une école de l’invisible.

Ainsi, l’entretien tout entier s’avance comme une procession intérieure. Un itinéraire d’âme. Ce n’est pas un texte à lire, mais à suivre. Il faut y entrer comme dans un Temple. Avec respect. Avec lenteur. Avec gratitude. Et s’y laisser traverser par une parole qui, loin d’être brillante, est vraie. Une parole qui n’explique pas, mais révèle. Une parole qui ne dit pas ce qu’est la culture, mais ce qu’elle devient lorsqu’elle rencontre un Frère en chemin.

Ce lien entre culture et verticalité prend corps dans le projet du musée de la Grande Loge de France, tel que décrit dans l’article de Marcela Louvel, conservatrice du patrimoine INP responsable du musée et Max Aubrun, délégué du Grand Maître au Musée-Archives-Bibliothèque. Le musée n’est pas un entrepôt de mémoires. Il est une chambre d’écho. Une antichambre du Temple. Chaque objet, chaque bijou, chaque outil ancien y devient message, hiéroglyphe, parabole. Conçu comme un itinéraire initiatique, le nouveau parcours muséographique, confié à François Payet, est une architecture de clarté. Le Temple y déborde dans le monde. Il rend visible le travail invisible.

Et c’est bien là le fil secret de ce numéro. Chacun des articles est une station du chemin. Musique, bande dessinée, cinéma, symboles, nouvelles technologies, histoire, architecture, logos, poésie : toutes ces entrées, si diverses, dessinent un même Temple. Non pas un Temple de pierre, mais un Temple de conscience. Tout y est appel, seuil, passage. Tout y invite à descendre en soi pour remonter dans le monde. La franc-maçonnerie, ici, n’est ni refuge ni dogme. Elle est passage. Elle est Verbe en marche.

Michel Camatte explore la musique comme un langage sacré du silence. Christophe Bourseiller interroge la voie initiatique à partir de l’expérience artistique. Max Aubrun médite sur les objets et les territoires comme porteurs d’une culture vivante. Fabien Brial relie l’Orient et l’Occident à travers le Logos. Didier Convard place la bande dessinée au rang d’expérience symbolique. André Ughetto sonde l’ouverture spirituelle du cinéma. Jacques Morel-Jean décrypte les nouveaux défis posés par l’intelligence artificielle à la démarche initiatique. Hugo Billard approfondit le V.I.T.R.I.O.L. comme promesse d’une transformation intérieure et vigilante. Jean-Pierre Thomas analyse la notion même de culture maçonnique et en trace les origines. Claude André Vuillaume est présenté comme figure fondatrice d’une codification rituelle. Daniel Sygit donne à voir, à travers l’image, la fragmentation du réel. Robert de Rosa rend un bel hommage aux Loges de recherche de la Grande Loge de France, comme autant de phares éclairant l’horizon symbolique. Sans oublier le quiz de Patrick Joinié-Maurin, les recensions, la bibliographie, et un poème d’une rare intensité.

Car ce que dit Thierry Zaveroni, c’est cela : la culture est le Verbe lorsqu’il touche l’épaulette d’un Frère silencieux. Elle est ce qui fait de l’homme un veilleur, un bâtisseur d’instants sacrés. Elle ne s’enseigne pas. Elle se murmure. Elle ne se possède pas. Elle se reçoit. Elle est, dans le vocabulaire initiatique, une lumière seconde, celle qui n’éblouit pas, mais éclaire. Elle est, dit-il encore, un sablier à l’envers, un temps de l’âme.

Dans cette veine contemplative, les Frères contributeurs de ce numéro tissent à leur tour, chacun selon leur art, les fils d’une culture initiatique en partage.

Ainsi la revue ne propose-t-elle pas un simple dossier culturel. Elle ouvre un monde. Elle tisse entre ses pages une arche. Elle crée un lieu. Ce lieu, c’est celui d’une culture qui initie. D’une culture qui, loin de flatter, appelle à se dépouiller. D’une culture qui est lenteur, amour, silence, verticalité. Une culture maçonnique, oui. Parce qu’elle fait passer de la matière au sens. Du multiple à l’unité. Du savoir au mystère.

Et c’est en cela que ce numéro est une réussite rare. Parce qu’il ne proclame rien. Il écoute. Il n’expose pas. Il accompagne. Il ne démontre pas. Il laisse advenir. Il ne ferme pas. Il ouvre.

Oui, ce Points de Vue Initiatiques n°216 est une chambre haute. Un porche vers le Temple. Un espace pour se souvenir que la culture, lorsqu’elle est vécue, devient un autre nom pour l’amour.

Et déjà, la revue annonce son prochain numéro, à paraître en septembre 2025, consacré à ce thème bouleversant : « Tout est sacré ». Il y a là une promesse. Une verticale. Une intensité. Car si tout est sacré, alors tout est Temple. Chaque pierre, chaque mot, chaque respiration. La culture n’est pas un domaine : elle est un regard. Elle est une manière d’aimer le monde.

Ainsi, Points de Vue Initiatiques n°216 ne propose pas une réflexion sur la culture. Il en incarne le souffle. Il en révèle la lumière lente. Et il prépare, déjà, l’espace pour une nouvelle élévation.

Points de Vue Initiatiques -Vivre la tradition

Revue de la Grande Loge de France

Culture et MaçonnerieGrande Loge de France, #216, juin 2025, 120 pages, 8 €

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10 principaux musées de la Franc-maçonnerie dans le monde

La Franc-maçonnerie, avec son histoire riche et ses traditions complexes, est représentée à travers plusieurs musées à travers le monde, qui conservent et exposent des objets, documents et artefacts liés à ses rituels, son symbolisme et son impact culturel. Voici une liste des musées maçonniques les plus notables, avec une attention particulière portée au nouveau musée de la Grande Loge de France (GLDF), récemment inauguré, ainsi qu’une présentation concise du musée du Grand Orient de France (GODF) et des autres institutions majeures.

1. Musée de la Grande Loge de France, Paris, France

  • Localisation : 8 rue Louis Puteaux, 75017 Paris.
  • Description : Inauguré le 27 mars 2025, le nouveau musée de la Grande Loge de France, situé au siège de l’obédience dans le 17e arrondissement de Paris, est un projet culturel ambitieux porté par le Grand Maître Thierry Zaveroni. Entièrement repensé après une année de travaux intensifs, ce musée s’inscrit dans une démarche de modernité tout en restant fidèle aux racines historiques et spirituelles de la GLDF. Il vise à tisser un dialogue entre tradition et modernité, offrant une expérience immersive à travers un triptyque singulier : musée, archives et bibliothèque (MAB). Avec une collection de près de 4 000 pièces, incluant tabliers, épées, porcelaines rares et documents historiques, le musée met en lumière l’héritage maçonnique et son rôle dans la société contemporaine. Un espace notable est dédié à la Loge Clio, du nom de la muse de l’Histoire, soulignant l’importance de transmettre la mémoire du monde. Une exposition spécifique rend hommage aux francs-maçons résistants sous l’Occupation, avec des témoignages et objets d’époque, rappelant l’interdiction de la franc-maçonnerie par le régime de Vichy.
  • Expositions notables : L’exposition permanente explore trois siècles d’histoire maçonnique, avec un accent sur les valeurs humanistes et spirituelles de la GLDF, forte de ses 32 000 membres et 940 loges. Des expositions temporaires abordent des thèmes contemporains, comme la place de la franc-maçonnerie dans un monde en mutation. L’espace dédié aux francs-maçons résistants est particulièrement émouvant, avec des objets et témoignages d’époque.
  • Accès : Ouvert le 2e et 4e mercredi de chaque mois (10h-12h ou 14h-16h), sur rendez-vous. Les horaires spécifiques post-inauguration sont à confirmer via le site de la GLDF. Entrée payante, tarifs non précisés. Métro : Rome (ligne 2) ou Place de Clichy (lignes 2, 13).
  • Spécificité : Ce musée se distingue par son approche immersive et son ambition de s’adresser à un public large, initiés comme profanes, tout en renforçant la visibilité culturelle de la GLDF. Il incarne un pont entre passé, présent et avenir, et s’affirme comme un haut lieu de culture initiatique et de recherche symbolique.

2. Musée du Grand Orient de France, Paris, France

Musée de la franc-maçonnerie dont Pierre Mollier est le directeur - Photo GODF officiel
Musée du GODF – Photo GODF officiel
  • Localisation : 16 rue Cadet, 75009 Paris.
  • Description : Fondé en 1889 au siège du Grand Orient de France (GODF), ce musée présente l’histoire de la franc-maçonnerie française, avec un accent sur la tradition libérale et son engagement sociétal. La collection inclut des objets symboliques (tablier de Voltaire, épée de Lafayette), des documents historiques et des œuvres d’art, illustrant l’influence maçonnique, notamment lors de la Révolution française.
  • Expositions notables : Les collections permanentes explorent les rituels et les initiations, tandis que des expositions temporaires abordent des thèmes comme les droits humains ou la laïcité.
  • Accès : Ouvert du mardi au vendredi (10h-12h30 et 14h-18h), le samedi (10h-13h et 14h-19h), le dimanche (10h-12h30 et 14h-18h). Entrée : 7 € (tarif réduit : 5 €). Fermé les jours fériés. Métro : Cadet (ligne 7) ou Grands Boulevards (lignes 8, 9).
  • Spécificité : Le musée met en avant la franc-maçonnerie continentale, plus philosophique et engagée dans les débats sociétaux, et son rôle dans l’histoire politique française.

3. Museum of Freemasonry, Londres, Royaume-Uni

  • Localisation : Freemasons’ Hall, 60 Great Queen Street, Londres, WC2B 5AZ.
  • Description : Situé au siège de la Grande Loge Unie d’Angleterre (UGLE), ce musée, accrédité depuis 2009, abrite 30 000 objets, incluant regalia, bijoux, céramiques, verreries, argenterie, meubles, horloges, livres et manuscrits. Il retrace l’histoire de la franc-maçonnerie anglaise depuis 1717. https://museumfreemasonry.org.uk
  • Expositions notables : L’exposition Three Centuries of English Freemasonry explore l’évolution de l’UGLE. Des expositions temporaires, comme Bejewelled: Badges, Brotherhood and Identity (2018-2019), abordent des thèmes spécifiques. Objets liés à Winston Churchill et au roi Édouard VII sont mis en avant.
  • Accès : Ouvert du mardi au samedi (10h-17h), entrée gratuite. Visites guidées du Grand Temple disponibles.
  • Spécificité : Centre de référence pour la franc-maçonnerie anglo-américaine, avec une bibliothèque de 60 000 ouvrages et des archives numérisées.

4. Kent Museum of Freemasonry, Canterbury, Royaume-Uni

  • Localisation : St Peter’s Place, Canterbury, Kent, CT1 2DA.
  • Description : Ce musée accrédité propose une collection de regalia, livres et objets liés à l’histoire maçonnique locale et nationale, avec un accent sur les œuvres caritatives.
  • Expositions notables : Expositions permanentes et temporaires (renouvelées tous les six mois) sur les loges du Kent et leur impact social.
  • Accès : Ouvert du mardi au jeudi (10h-14h), entrée gratuite. Visites guidées sur réservation. www.kentmuseumoffreemasonry.org.uk
  • Spécificité : Une expérience chaleureuse et locale, idéale pour découvrir la franc-maçonnerie régionale.

5. Belgian Museum of Freemasonry, Bruxelles, Belgique

  • Localisation : Maison Dewez, Bruxelles.
  • Description : Situé dans une maison néoclassique du XVIIIe siècle, ce musée présente des œuvres d’art, objets rituels, bijoux, textiles et documents illustrant l’histoire maçonnique belge.
  • Expositions notables : Focus sur les origines et l’évolution de la franc-maçonnerie belge, incluant des références à la loge « Liberté chérie » fondée dans un camp de concentration.
  • Accès : Ouvert au public, horaires variables (vérification recommandée). Entrée payante.
  • Spécificité : Une démarche d’ouverture pour une organisation traditionnellement discrète.

6. Masonic Library and Museum of Pennsylvania, Philadelphie, États-Unis

  • Localisation : Masonic Temple, 1 North Broad Street, Philadelphie, PA.
  • Description : Situé dans un temple de 1873, ce musée conserve des milliers de textes et d’objets, dont des livres rares et des artefacts liés à George Washington et Benjamin Franklin.
  • Expositions notables : Expositions interactives sur l’histoire maçonnique américaine et son rôle dans l’indépendance.
  • Accès : Ouvert avec visites guidées, entrée gratuite.
  • Spécificité : Un centre de recherche majeur avec un accent sur l’histoire américaine.

7. Chancellor Robert R Livingston Masonic Library, New York, États-Unis

  • Localisation : 71 West 23rd Street, New York, NY.
  • Description : Fondée dans les années 1850, cette bibliothèque et musée abrite 50 000 artefacts et 60 000 écrits, avec des collections du poète maçonnique Robert Morris.
  • Expositions notables : Galeries interactives sur l’histoire maçonnique new-yorkaise et nationale.
  • Accès : Ouvert au public, entrée gratuite, visites guidées disponibles.
  • Spécificité : Un centre éducatif et de recherche de premier plan.

8. Colonel James B. Ladd Museum, Minnesota, États-Unis

  • Localisation : Bloomington, Minnesota.
  • Description : Géré par la Grande Loge du Minnesota, ce musée propose 3 700 pieds carrés d’expositions interactives sur l’histoire maçonnique locale et nationale.
  • Expositions notables : Six galeries explorant les mythes, faits et contributions philanthropiques des maçons.
  • Accès : Entrée gratuite, horaires variables.
  • Spécificité : Focus sur l’engagement communautaire et les activités caritatives.

9. Norfolk Museum of Freemasonry, Norwich, Royaume-Uni

  • Localisation : Norwich, Norfolk.
  • Description : Ouvert en 2018, ce musée présente des objets des loges locales, avec des expositions renouvelées semestriellement.
  • Expositions notables : Collections sur l’histoire maçonnique régionale.
  • Accès : Ouvert du mardi au jeudi (10h-14h), entrée gratuite. Visites des archives sur rendez-vous.
  • Spécificité : Accent sur la franc-maçonnerie locale et la participation communautaire.

10. Iowa Masonic Library, Cedar Rapids, États-Unis

  • Localisation : Cedar Rapids, Iowa.
  • Description : Ouverte en 1884, c’est la première bibliothèque maçonnique au monde, reconstruite en 1955, avec une vaste collection de livres et d’objets.
  • Expositions notables : Documents et artefacts sur l’histoire maçonnique de l’Iowa et des États-Unis.
  • Accès : Ouvert au public, entrée gratuite, horaires variables.
  • Spécificité : Pionnier dans la conservation de l’histoire maçonnique.

Analyse et rôle des musées maçonniques

Ces musées jouent un rôle crucial dans la préservation et la diffusion de l’histoire maçonnique, en s’adressant aux initiés comme aux profanes. Le musée de la GLDF, avec son label « musée de France », se distingue par son ambition culturelle et son intégration dans le réseau patrimonial français, tandis que le musée du GODF met en avant l’engagement sociétal de la franc-maçonnerie libérale. Les musées anglo-américains, comme ceux de Londres et de Philadelphie, insistent sur la tradition régulière et les contributions historiques, notamment à l’indépendance américaine. Ces institutions démystifient la franc-maçonnerie, conservent des objets rares et favorisent le dialogue avec la société, tout en reflétant la diversité des traditions maçonniques mondiales.

Limites et perspectives

Cette liste, bien que complète, n’inclut pas toutes les collections maçonniques, car certaines loges possèdent des archives ou expositions non accessibles au public. Pour des informations spécifiques sur un pays ou une région, une recherche ciblée peut être effectuée. Les sites officiels des obédiences et des musées, comme www.gldf.org ou www.museefm.org, sont des ressources précieuses pour approfondir l’exploration.