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À la table des grands initiés : Secrets et bienfaits des Agapes révélés par Franc-Maçonnerie magazine

Franc-Maçonnerie magazine(FM mag) publie, en ce printemps 2024, un remarquable Hors-série consacré entièrement aux Agapes.

Franc-Maçonnerie Magazine explore en profondeur les Agapes, examinant histoire, symbolisme, et manière dont elles sont pratiquées et vécues dans différentes sociétés et civilisations ainsi que le contexte contemporain de la franc-maçonnerie.

Nous vous présentons un court extrait de l’éditorial de Jean-Marc Vésinet, rédacteur en chef : « S’il est un moment apprécié des maçons, c’est bien celui des agapes, qui viennent clore les travaux maçonniques. Convivialité et fraternité y sont de mise et rappellent l’agapè des premiers chrétiens unis par l’amitié autour d’un repas fraternel. Ce plaisir d’être ensemble ne doit pas masquer une dimension plus sacralisée sinon ritualisée des agapes. Dès les temps les plus anciens, que ce soit en Égypte ou bien en Mésopotamie, les dieux participent au repas et on peut affirmer que le banquet se situe à la confluence du domaine sacré et du domaine profane… »

Musée de la franc-maçonnerie, au premier plan le service de Moustiers aux 25 symboles.

Alors, Agape, Agapes ou Banquet ?

Revenons sur quelques définitions :

  • Agape : originellement, dans l’Antiquité chrétienne, l’agape est un repas pris en commun qui a une dimension religieuse. Il relève d’une forme de partage et de fraternité parmi les premiers chrétiens, souvent associé à la célébration de l’Eucharistie. L’agape est à la fois une pratique sociale et un rite sacré ;
  • Agapes : une évidence, c’est le pluriel de l’agape qui se réfère généralement aux repas communautaires ou aux festivités qui suivent une cérémonie ou une réunion formelle. Dans un contexte maçonnique, les agapes font suite aux travaux en loge et sont un temps de partage, de convivialité et de discussion hors du cadre formel des rituels. C’est un moment où les membres peuvent approfondir les liens de fraternité et d’égalité.
  • Banquet : un banquet est une grande réception avec un repas, souvent liée à des célébrations, des cérémonies ou des occasions spéciales. En franc-maçonnerie, le terme peut être utilisé de manière interchangeable avec agapes pour décrire le repas fraternel qui suit les réunions maçonniques. Cependant, un banquet peut être plus formel et cérémoniel, parfois accompagné de toasts et de discours. C’est le terme employé au Rite Français avec un « B » majuscule.
Musée de la franc-maçonnerie
Musée de la franc-maçonnerie

L’éditorial rédigé par Jean-Marc Vésinet célèbre un moment précieux dans la tradition maçonnique : les Agapes qui suivent les travaux maçonniques.

Hors-série N°10, le sommaire :

  • Éditorial par Jean-Marc Vésinet
  • Rites
    Le banquet sacré en ancienne Égypte par Jean Iozia-Marietti – p. 06
  • Des saveurs au savoir
    L’apprenti ou la tentation des hors-d’œuvre par Blandine Vié – p. 14
    Le compagnon ou la convivialité du pot-au-feu par Blandine Vié – p. 48
    Le maître ou l’agrément d’un dessert par Blandine Vié – p. 74
  • Le zoom sur
    Fraternité maçonnique et fourchettes par Pierre-Yves Beaurepaire – p. 16

. Symbole
Armez vos canons par Pierre-Yves Beaurepaire – p. 24. Une belle étude de la symbolique des toasts et des célèbres verres, entre autres. Ces verres maçonniques, « le canon » ou « firing glass », conçu pour les santés car il a la particularité d’avoir un pied épais et solide pour pouvoir être reposé sur la table en y étant tapé avec vigueur. Et les rituels aussi, en nous livrant un petit lexique qui accompagne les repas maçonniques, révélant comment les pratiques alimentaires, anciens et actuelles, s’inscrivent dans un cadre symbolique bien défini.

Musée de la franc-maçonnerie – Photo YG
Musée de la franc-maçonnerie – Photo YG
  • Sur les traces
    Banque d’Ayamarca Inca des Morts par Laurent Segalini – p. 26
  • Transmission
    Des saisons et des fêtes par Marie-Dominique Massoni – p. 34
  • Portrait
    Alexis Soyer un chef cuisinier hors norme par Nathalie Kaufmann – p. 42
  • Arts
    Les agapes dans l’art des anciens Pays-Bas par Thomas Grison – p. 50
  • D’hier à aujourd’hui
    Haut les armes par Denis Lefebvre – p. 58. Nous retiendrons quelques exemples de menus – de 1780 à 1909 – révélateurs de l’appétit (pantagruéliques) des maçons.
  • Traditions et croyances
    La table des soufis et des guildes de métiers musulmans par Thierry Zarcone – p. 66. L’auteur examine l’importance des repas dans le soufisme et d’autres traditions islamiques, où le partage de la nourriture est souvent lié à la spiritualité et à la communauté. Nous retenons surtout la formule ancienne « peu parler, peu manger, peu dormir » ainsi que l’encadré sur « Le repas fraternel de la bouillie dite ashura (dix) ». Le repas fraternel de la bouillie dite Ashura (aussi orthographié Aşure ou Achoura) est une tradition riche en symbolisme et en partage, célébrée principalement par les musulmans de diverses cultures à travers le monde. Ashura, qui signifie littéralement « dix » en arabe, fait référence au dixième jour du mois de Muharram, le premier mois du calendrier islamique. Ce jour est marqué par des événements historiques et religieux significatifs dans l’islam, mais les pratiques et les significations associées varient entre les communautés sunnites et chiites. La bouillie d’Ashura est un plat particulier préparé lors de cette journée. Elle est composée de divers ingrédients, dont les grains (comme le blé ou l’orge), les légumineuses, les fruits secs, et parfois même des noix et des épices. Chaque ingrédient de la bouillie d’Ashura est chargé de symbolisme, représentant l’abondance, la diversité de la création et la gratitude envers Dieu pour Ses bienfaits. La préparation et le partage de la bouillie d’Ashura sont des actes qui renforcent les liens de fraternité et de solidarité au sein de la communauté. Ce repas est souvent partagé avec des voisins, des amis et des membres de la famille, mais aussi avec les pauvres et les nécessiteux, soulignant l’importance de la charité et du soutien mutuel. Pour les musulmans chiites, Ashura est un jour de deuil, marquant le martyre de l’Imam Hussein, petit-fils du Prophète Muhammad, à la bataille de Karbala. La bouillie d’Ashura, dans ce contexte, est aussi un symbole de partage dans le souvenir et le respect de l’Imam Hussein et de ses compagnons, rappelant leur sacrifice et leur dévouement. Pour les musulmans sunnites, Ashura peut également commémorer le jour où Dieu a sauvé le Prophète Moïse et les Enfants d’Israël de Pharaon. La consommation de la bouillie d’Ashura est vue comme un acte de gratitude pour le salut et la miséricorde divine. Bien que profondément ancrée dans la tradition islamique, la pratique de partager la bouillie d’Ashura transcende les frontières religieuses et culturelles, reflétant un message universel d’espoir, de partage et de fraternité. Cette tradition illustre comment un simple repas peut devenir un puissant véhicule de valeurs spirituelles et de cohésion sociale.
Thomas Grison
  • Décryptage
    Petite séance de savoir-vivre par Thomas Grison – p. 76. Thomas Grison, après avoir défini l’agape(s) présente les normes et les règles de bienséance qui régissent les agapes maçonniques. Les codes de comportement, l’étiquette à table, le service et l’art de la conversation pourraient être des éléments clés pour comprendre comment les agapes renforcent les valeurs maçonniques de respect, de tempérance et d’harmonie, mais aussi en nous facilitant notre approche de l’agape en donnant 9 questions à QCM, pour soutenir la réflexion du lecteur.
  • Regards sur les croisés
    Festin des dieux, fêtes des hommes par Francis Moray – p. 82
  • Entretien
    Éric Trochon : la passion du goût par Hélène Cuny – p. 90
Éric Trochon

L’interview par la directrice de publication, Hélène Cuny, d’Éric Trochon – par ailleurs contact GITE –, offre, après l’énoncé de son parcours, une perspective contemporaine, centrée sur la gastronomie et son rôle dans les expériences partagées, notamment avec l’art royal. Éric Trochon est reconnu pour ses multiples casquettes dans le monde culinaire. Son titre de Meilleur Ouvrier de France 2011 souligne l’excellence de son savoir-faire et sa maîtrise de l’art culinaire. En tant que professeur à l’école Ferrandi, établissement parisien renommé pour ses programmes en hôtellerie et gastronomie, il partage sa passion et son expertise avec les jeunes cuisiniers, influençant ainsi la prochaine vague de talents dans l’industrie.

Sa philosophie de cuisine, axée sur la clarté, la contemporanéité et la proximité avec les produits, indique une préférence pour les ingrédients de qualité et des plats qui mettent en valeur leur fraîcheur et leur saveur naturelle. Cette approche reflète une tendance de la gastronomie moderne où la simplicité et le respect du produit sont primordiaux.

Le GITE 2024

L’association avec sa compagne Mijin Ryu et leur établissement situé dans le 5e  arrondissement de Paris suggère une fusion des cultures et des goûts, où il est possible que l’influence coréenne de sa partenaire se mêle avec son propre style culinaire. Leur choix d’un emplacement paisible pour leur restaurant pourrait aussi indiquer une préférence pour une expérience culinaire plus intime et personnalisée.

En tant qu’artisan, le terme évoque un engagement envers les méthodes traditionnelles et un travail manuel de qualité, ce qui laisse penser qu’Éric Trochon met l’accent sur la technique et l’authenticité dans sa cuisine. Son travail pour la maison Hermès, une marque synonyme de luxe et d’excellence, renforce son image de chef qui opère à un niveau élevé de raffinement et de sophistication.

Procession d’Ashura, Téhéran, 2016
  • Sélection des livres
    par Denis Lefebvre – p. 92
  • À noter
    Principales obédiences – p. 94
  • Le saviez-vous ?
    Les plus anciennes santés maçonniques par Hervé Hoint-Lecoq – p. 98

Ce sommaire dévoile une riche variété d’articles qui explorent les aspects historiques, symboliques, artistiques et culturels des agapes au sein de la franc-maçonnerie et au-delà, dans des contextes historiques et géographiques variés.

Ce hors-série, dont nous recommandons la lecture à tous maçons, nous amène à travers l’histoire et la tradition de ces moments de convivialité qui suivent les tenues et que nous nommons Agape(s). Il permet aussi de savoir s’il existe une étiquette spécifique liée à cette convivialité et des règles détaillées régissant la manière de servir les plats, de porter un toast, ou de mener des conversations. Des protocoles aidant, quand même, à maintenir l’ordre et le respect au sein du groupe, reflétant toujours les valeurs maçonniques de discipline, de respect mutuel et de dignité. Mais l’Agape, dans la vie de la loge, ne sert-elle pas de pont entre les travaux formels en loge et la vie ‘’sociale’’ des membres. Ce sont des occasions pour les francs-maçons de discuter des sujets abordés en loge de manière plus détendue, de réfléchir ensemble sur des thèmes maçonniques ou de simplement renforcer leur camaraderie.

Mais l’essentiel n’est-il pas aussi dans le partage de la nourriture considéré comme acte fraternel ? Et puis, nous en apprenons beaucoup de la métaphore culinaire. Après tout, la progression à travers les différents grades en franc-maçonnerie n’est-elle pas parfois comparée à une expérience culinaire, allant des hors-d’œuvre au plat principal jusqu’au dessert, représentant l’approfondissement des connaissances et l’évolution spirituelle du membre de la fraternité ?

Révélant leur importance spirituelle et leur impact sur les initiés, ce numéro vous fera plonger dans l’univers ésotérique des agapes. Une lecture enrichissante pour ceux qui cherchent à approfondir leur compréhension de la franc-maçonnerie.

Franc-Maçonnerie magazine – Hors-Série N°10

Secrets et bienfaits des Agapes

FM magazine, Hors-Série N°10, Printemps 2024, 98 pages, 8,90 €

Franc-Maçonnerie magazine , le site.

FM mag, le Facebook

Être franc-maçon, c’est avoir une vie de recherche

De notre confrère brésilien infonet.com.br

BRÉSIL : Ma première tentative d’adhésion à la Franc-Maçonnerie a eu lieu en 1974, à Rio de Janeiro. J’étais double serveur et journaliste (indépendant ou sceau), comme on appelait ceux qui débutaient dans le journalisme à cette époque.

J’habitais Rua do Lavradio, nº 122, presque en face du Palais maçonnique du Grand Orient du Brésil, ce qui, d’une certaine manière, a contribué à ce que je fasse cette tentative là même, dans l’un des temples qui fonctionnaient dans ce somptueux Château.

Cependant, peu de temps après, en mai 1975, les choses ont changé, j’ai dû retourner au Ceará, ce qui a rendu impossible la poursuite des démarches pour rejoindre une loge à Rio de Janeiro.

Par l’intermédiaire de la personne qui m’a recommandé, j’ai effectué les communications nécessaires et je suis retourné dans mon pays natal.

Ce n’est qu’en 1976, alors que je vivais déjà à Fortaleza, que j’ai postulé à nouveau et que j’ai été initié en mars 1977.

Je l’ai reçu des mains du Grand Maître Général, Mucio Bonifácio Guimarães, du Vénérable Maître Orlando Mendonça, du Dr Maria das Graças Monteiro Melo, de mon épouse, et du Frère Arqui Ariano Bites, Secrétaire Général des Ordres Paramasoniques du Brésil (Photo : archives personnelles)

C’était un rêve devenu réalité, j’étais très heureux et plein de doutes, car tout ce que je savais sur la franc-maçonnerie, par curiosité ou par ce que j’avais entendu avant de commencer, n’était rien.

Même avec cette angoisse du doute, j’ai osé continuer et, le 29 mars 1977, un mardi, j’ai vu pour la première fois un phare éclairer mon avenir.

À ma grande joie, au fil du temps, j’ai constaté que toutes mes attentes et tous mes doutes avaient été dépassés.

En gravissant les échelons, pas à pas, j’ai découvert la beauté qu’est la proposition du Sublime Ordre Maçonnique : Dieu, la Patrie, la Famille, les Vertus d’Harmonie, d’Amitié et de Vérité.

Même si j’étais conscient qu’il s’agissait de valeurs, je les avais probablement déjà. Cependant, je ne savais certainement pas que je les avais, et ce simple échantillon, pour moi, compenserait tous les chocs de l’injustice sur la justice, du faux sur le vrai, de la haine sur l’amour que, d’ordinaire, je rencontrais aussi. sur le voyage, Puisque les randonneurs qui ont marché avec moi et qui marchent encore font partie de la seule espèce qui commet des erreurs conscientes, nous sommes humains.

Au cours de ce voyage, j’ai compris qu’en franc-maçonnerie, on n’enseigne pas, on apprend seulement, c’est l’exemple et la bonne volonté qui comptent.

Et j’ai aussi appris que ma trajectoire maçonnique serait aussi grande et importante que je l’aurais donnée. Cette compréhension m’a amené à trouver le tournant de mon existence, à envisager les possibilités d’être et à faire une différence dans la vie qui m’attendait.

Toutes ces idées, pleines de sens, m’ont atteint petit à petit et ont reconstruit mon Temple intérieur, me rendant plus grand, meilleur et plus humain.

Tout cela arrivait au bon moment, il s’était marié il y a quelques mois, en septembre 1976, il avait réussi deux examens d’entrée : administration et philosophie et il traversait sa vie en travaillant entre le travail de vendeur à Lojas Friolar et celui de chauffeur de taxi pour compléter ses revenus.

Cette réalité m’a amené à croire, et je ne me suis pas trompé, que j’avais bien fait les choses : j’étais là où je devais vraiment être.

Rejoindre la Franc-Maçonnerie a été, sans aucun doute, l’une des meilleures étapes que j’ai franchies au cours de mes 27 années d’existence.

J’ai dit l’une des meilleures étapes, car la première et la meilleure étape que j’ai faite a été, après 10 ans de relation, d’épouser Maria das Graças Monteiro, ma femme actuelle, sept mois avant mon initiation.

À partir de ce moment-là, j’ai commencé à comprendre ce que signifiaient la logique et la rectitude de l’équerre, du compas et du fil à plomb dans la recherche de l’égrégore parfait, en tant que force spirituelle qui génère des énergies vitales pour maintenir les idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité.

J’ai aussi réalisé que le meilleur endroit pour trouver mon bonheur était dans le bonheur des autres et que la recherche permanente est l’équilibre entre l’unité et la diversité.

Petit à petit, j’ai compris l’harmonie parfaite proclamée dans le Psaume 133, et j’ai réalisé qu’il y avait là l’énergie concentrée qui génère la force de cohésion et maintient le groupe ensemble, malgré, peu importe, la conscience claire ou non, vers le Sacré présent dans la Divinité où le Père, le Fils et le Saint-Esprit ne font qu’un, qui est Dieu – le Grand Architecte de l’Univers.

Aujourd’hui, il y a déjà des éléments pour conclure que le rêve vers le divin n’est qu’un rêve et que nous devons y rester, car ce qui compte c’est l’espérance de la recherche, nous sommes de pauvres humains imparfaits, nous devons comprendre que pour chaque thèse il y aura toujours une antithèse qui génère du mouvement pour que la roue de la vie tourne.

Il n’est donc plus possible d’ignorer que dans la franc-maçonnerie, malheureusement, il y a des francs-maçons, avec un petit « m », qui portent un tablier, mais ne travaillent pas sur le chemin de taille de leur pierre brute, et aussi des frères qui sont nés et ont éduqué les francs-maçons, sans même savoir que la franc-maçonnerie existait, que, même de manière profane, ils méritaient de porter nos vêtements de travail.

C’est peut-être pour cette raison qu’il est justifié de toujours continuer à chercher, car la perfection est divine et inaccessible.

Pour nous, ce qui compte, c’est la recherche de Celui qui est parfait, qui est Dieu, pour nous, le Grand Architecte de l’Univers. Ainsi soit-il. Que la recherche continue !

Laïcité et spiritualité en psychanalyse

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De notre confrère radiofrance.fr

Quels sont les rapports entre la théorie psychanalytique et divers aspects de la spiritualité et de la laïcité ? Ces questions font débat au sein de la psychanalyse depuis l’origine avec Freud qui s’en est expliqué dans de nombreux ouvrages tout comme d’un autre point de vue avec Françoise Dolto.

Avec Jean-Pierre Winter Psychanalyste et écrivain

De son abondante correspondance et échanges avec le Pasteur suisse protestant PfisterFreud a écrit un livre traitant frontalement de ces questions et qu’il a baptisé : « L’avenir d’une illusion ». Dans cet ouvrage, après avoir remarqué que « la voie de l’intellect est basse, mais elle ne s’arrête pas tant qu’on ne l’a pas entendue » il conclut : « Non, notre science n’est pas une illusion. Mais ce serait une illusion de croire que nous puissions trouver ailleurs ce qu’elle ne peut nous donner ». Manière de dire avec le poète Heine : « Nous abandonnons le ciel, aux anges et aux petits moineaux ».

Une illusion est souvent la satisfaction, la réalisation de désirs très anciens parmi les plus pressants de l’humanité. On peut corriger ses erreurs, comme le fait la science, mais on ne peut pas grand-chose contre ses illusions qu’elles soient religieuses, politiques ou amoureuses. Toutefois, et cela peut paraitre contradictoire, Freud assigne à la psychanalyse la tâche de dessiller l’homme moderne pour qu’il se sépare de ses encombrantes croyances qu’il juge infantiles voire névrotiques. C’est son point de vue de savant athée mais pourtant une psychanalyste, pourtant rigoureusement freudienne, Françoise Dolto, envisage de considérer l’affaire autrement.

Le travail de Dolto, concernant plus sa spiritualité que ses croyances, s’appuie sur des exemples bibliques dont elle se sert comme de sujets fictifs qui représentent un certain état de la psyché, et de la psychologie humaine. C’est ainsi qu’elle évoquera le cas bien connu de Caïn et Abel dont Victor Hugo a fait un poème intitulé « La conscience » . Si je devais donner un titre à son interprétation, ce serait : « Mourir pour vivre » idée assez centrale de toute son œuvre.

C’est une autre formulation tout aussi parlante que le concept de « castration symboligène » employé par elle pour décrire les différentes renonciations auxquelles on se soumet au cours de notre évolution psychique : renoncement au primat de la satisfaction orale, puis anale, puis totalement pulsionnelle. C’est une certaine forme de mort qui permet une relance du désir, de la vie, et cette notion de relance, dans sa spiritualité à elle, s’appuiera sur la notion de résurrection, sans la réduire à sa dimension essentiellement religieuse. Sa compréhension de la résurrection, c’est justement l’idée que les textes sur lesquels elle s’appuie offre le matériel nous permettant de penser ce que veut dire « mourir pour vivre », donc pour renaître autrement.

La Franc-Maçonnerie francophone continue de grandir en Floride

De notre confrère courrierdesameriques.com

Le Courrier des Amériques suit le développement de la G.L.T.F. (Grande Loge Traditionnelle de France) depuis sa création en Floride, d’abord avec une première loge à Hollywood, puis à Miami (la loge « La Parfaite Amitié). 

Dans la foulée, un « District pour l’Amérique du Nord» a été créé dont le but principal est de gérer et renforcer les loges existantes mais aussi de travailler pour la création de futures loges qui s’ouvriront principalement en Floride tout comme dans les autres États, ainsi qu’au Canada.

Jacques Barbera

« Nous enregistrons chaque mois de nouvelles personnes qui viennent nous rejoindre, plus d’une dizaine ces quatre derniers mois et l’engouement pour notre obédience est de plus de plus plus fort », explique Jacques Barbera, Grand Surintendant pour l’Amérique du Nord.

Au mois de mai il y aura de l’actualité à Miami, avec un voyage prévu de Frères et leurs familles venant de France entre le 8 et le 17 mai. Outre des différents travaux maçonniques et activités touristiques, le District GLTF en profitera pour organiser un dîner de gala ouvert à absolument toutes les personnes qui le souhaitent (on en reparlera, mais sinon vous pouvez les contacter).

Dans le courant du même mois de mai il y aura aussi une conférence ouverte au public à Miami, et dont le sujet sera : « Pourquoi devenir franc-maçon ».

Ce qui se passe dans les loges relève du « secret maçonnique », mais Jacques Barbera assure que « l’ambiance y est fraternelle et bienveillante » !

La GLTF est également à l’origine de la création en janvier à Rennes (France) d’une nouvelle confédération humanitaire internationale nommée « Espérance et Humanités », avec la participation d’autres loges « régulières » (comme on dit en maçonnerie) d’un peu partout sur la planète, projet sur lequel Jacques Barbera a travaillé en étroite collaboration avec le Grand Maître Mario Piromalli. « C’est un projet humanitaire afin d’aider les Frères et leurs familles qui voyagent, cela a pris plus un an de travail ! »

Jacques Barbera : 305.490.7441

Courriel : gltf.amerique@gmail.com

www.gltf.fr

20/04/24 : DETRAD invite Jacques Ravenne en dédicace pour « La clef et la croix »

Un événement exceptionnel ! Une grande séance de dédicace avec Jacques Ravenne à la librairie maçonnique DETRAD, un espace dédié à la culture et aux mystères maçonniques, parfait pour accueillir cet événement unique.

Christine Ribes

Christine Ribes a l’honneur de vous convier à une séance de dédicace avec Jacques Ravenne, coauteur du thriller ésotérique captivant La clef et la croix, qui promet d’être l’un des événements littéraires de l’année.

Samedi 20 avril 2024, à partir de 15h, ne manquez pas cette rare occasion de rencontrer Jacques Ravenne, d’échanger avec lui sur son dernier chef-d’œuvre et de repartir avec votre exemplaire dédicacé.

Votre passion pour l’ésotérisme, votre curiosité pour l’histoire et votre exemplaire du livre à dédicacer ! Un ouvrage dédicacé reste toujours un cadeau idéal ! Avec DETRAD, vous pouvez aussi bénéficier du service « Dédicace en ligne ».

Nous vous attendons nombreux pour célébrer ensemble la sortie de La clef et la croix et partager un moment littéraire et convivial.

La librairie DETRAD, là où les mystères littéraires prennent vie !

[NDLR : La figure d’Antoine Marcas, protagoniste récurrent dans les œuvres d’Éric Giacometti écrivain de thrillers scénariste de bande dessinée qui a été journaliste dans la presse grand public jusqu’en 2012, notamment au Parisien – et Jacques Ravenne – de son vrai nom Jacques Ravaud, auteur de romans policiers, également éditeur, scénariste, membre du collectif d’artistes « La Ligue de l’Imaginaire » et franc-maçon élevé au grade de maître au Rite Français – sert de lien entre les différents fils narratifs, ajoutant une dimension supplémentaire à l’histoire pour les fans de la série.

Éric Giacometti, en 2017

La recherche d’un trésor fabuleux, s’étendant du passé au présent, promet non seulement une aventure pleine de rebondissements mais aussi une exploration des thèmes de la puissance, de la trahison et de la quête éternelle de la vérité.

Jacques Ravenne

La clef et la croix, écrit par Eric Giacometti et Jacques Ravenne, est un roman captivant publié chez JC Lattès. Nous vous livrons un bref aperçu de l’intrigue. À Paris, en 1809, Napoléon donne l’ordre de voler les archives du Vatican afin de récupérer les actes du procès des Templiers. Des francs-maçons sont chargés de cette mission pour sauver l’Empire. Cependant, dans l’ombre, les ennemis de Napoléon ont trouvé un moyen de l’anéantir : en s’attaquant à l’impératrice Joséphine.

À Milan, de nos jours, un grand patron de la mode, membre d’une société catholique secrète, est assassiné. Il laisse derrière lui un mystère qui a contribué à la construction de son empire. Antoine Marcas, notre enquêteur, se retrouve plongé dans une quête qui le mènera sur les traces d’un trésor fabuleux…

Ce roman promet une intrigue mêlant histoire, secrets et mystères, avec en toile de fond les Templiers et Napoléon. Si vous êtes passionné par les énigmes et les trésors cachés, La clef et la croix pourrait bien vous captiver !]

Infos pratiques : Samedi 20 avril 2024, à partir de 15h

DETRAD – Fabricant Décors Bijoux Accessoires maçonniques Éditeur et Libraire

18 rue Cadet Paris IXe – Téléphone : 01 47 70 38 32

https://www.detrad.com/

Lin Mombo exporte son jeu d’influence en Côte d’Ivoire

De notre confrère gabonreview.com – Par Tokyo Yabangoye

Après avoir multiplié les casquettes et les coups d’éclat au Gabon, l’influent Lin Mombo, ex-président de l’Arcep, figure de la franc-maçonnerie et soutien d’Ali Bongo, se tourne désormais vers la Côte d’Ivoire. Un redéploiement stratégique qui pourrait lui permettre de construire son influence à l’international.

Après avoir joué un rôle clé dans la campagne présidentielle d’Ali Bongo Ondimba au Gabon en 2023, Lin Mombo, figure de premier plan de la franc-maçonnerie gabonaise, semble se tourner vers de nouveaux horizons. Selon les informations d’Africa Intelligence, l’ancien «pro-grand maître» de la Grande Loge du Gabon «projette d’ouvrir une loge relevant du Rite de l’Arche royale américaine» en Côte d’Ivoire.

Rite de l’Arche royale américaine

Le Rite de l’Arche royale américaine (American Royal Arch) est considéré comme l’un des plus importants et des plus sacrés degrés dans le Rite York. Il est souvent vu comme la continuation et le complément du troisième degré maçonnique, celui de Maître Maçon. Dans de nombreuses juridictions, le degré de l’Arche royale est associé à un chapitre spécial de maçons appelé Chapitre de l’Arche royale, qui est indépendant des loges dites bleues travaillant uniquement sur les trois premiers degrés.

Cette démarche intervient alors que Mombo serait «en perte de vitesse au sein de la franc-maçonnerie gabonaise». Quelques mois plus tôt, cet ‘’époux’’ de l’ex-présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo, avait «échoué à obtenir le statut de représentant» de ce rite maçonnique à Libreville.

Mouvement des Amis d’Ali Bongo Ondimba

Malgré cette apparente perte d’influence locale, Lin Mombo, qui officiait comme président de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) sous le régime déchu, avait pris une position de premier plan à l’approche du scrutin présidentiel d’août 2023. Traditionnellement discret, il avait créé la surprise en lançant le ‘Mouvement des Amis d’Ali Bongo Ondimba’ quelques jours avant l’élection, mobilisant parlementaires, élus locaux et cadres du PDG autour de la candidature du président sortant.

Une initiative qui défiait alors les directives du Parti démocratique gabonais contre la création d’associations parallèles, et démontrait l’influence de la franc-maçonnerie, notamment la Grande Loge du Gabon, dans le soutien à Ali Bongo. D’ailleurs, la nomination de Lin Mombo comme pro-grand maître de cette loge était alors perçue comme «une stratégie pour coordonner l’appui maçonnique» au clan présidentiel.

Nouveaux leviers d’influence

En se tournant désormais vers la Côte d’Ivoire, Lin Mombo semble chercher à rebondir et à reconstruire son influence dans les sphères maçonniques, après avoir essuyé des revers au Gabon. Cet essor ivoirien pourrait lui permettre de disposer d’une nouvelle base arrière et de nouveaux leviers d’influence, notamment s’il parvient à y fédérer un mouvement maçonnique régional autour du Rite de l’Arche royale.

Ce repositionnement stratégique de Lin Mombo, conjugué à ses activités administratives et ésotériques précédentes au Gabon, doit interroger sur l’étendue de son réseau d’influence qui semble dépasser les frontières nationales. Une chose est sûre : le compagnon de Marie-Madeleine Mborantsuo ayant cumulé les casquettes administratives et spirituelles, est une figure à suivre de près dans les équilibres de pouvoir sous-régionaux, qu’ils soient maçonniques ou politiques.

« C’est plus qu’un simple bâtiment » : le temple maçonnique rénové de Windsor célèbre ses 100 ans

De notre confrère canadien windsor.ctvnews.ca – Par Chris Campbell

Le temple maçonnique historique de Windsor, au coin de l’avenue Ouellette et de la rue Erie, a célébré son 100e anniversaire samedi en ouvrant ses portes au public à la suite de rénovations apportées au bâtiment centenaire.

Le monument du centre-ville a ouvert ses portes pour la première fois en 1922, mais la pandémie de COVID-19 a empêché les francs-maçons d’organiser correctement des célébrations jusqu’à présent.

« C’est l’un de ces endroits qui fait simplement partie du caractère de Windsor », a déclaré Cameron Adamson, président et membre du comité.

« Nous avons eu beaucoup de chance de recevoir plusieurs subventions de différents organismes gouvernementaux et soutiens locaux pour nous aider à restaurer le bâtiment. Vous savez, les travaux sont en cours, mais nous avons travaillé dur pour rendre notre bâtiment plus accessible et plus économe en énergie. « .

HISTOIRES CONNEXES

  • Portes ouvertes Windsor souligne d’importants travaux de restauration au Mackenzie Hall

Adamson a déclaré : « Ce bâtiment joue un rôle énorme dans la communauté. Nous avons déployé des efforts, par exemple, pour installer la langue des signes en braille dans notre ascenseur. Nous avons des microphones dans les ateliers de la loge pour les personnes malentendantes. Nous allons ajouter de nouveaux systèmes de sécurité dotés également d’une surveillance. Ainsi, si quelqu’un trébuche, tombe, ou a une mobilité réduite, les gens verront qu’ils veulent l’aider.

Avec une atmosphère de salle de bal unique et intime, le bâtiment abrite les francs-maçons régionaux et est disponible pour une grande variété d’utilisations, notamment un centre d’apprentissage pour les jeunes, un espace de réunion, une salle de mariage, etc.

Selon Adamson, « cela a été une journée vraiment spéciale pour célébrer ce bâtiment et toutes les personnes qui ont fait partie de ce bâtiment au cours des 102 dernières années. »

Des groupes du Michigan et de Toronto étaient présents pour l’occasion, ainsi que le conseiller municipal de Windsor, Renaldo Agostino, le député provincial de Windsor-Tecumseh, Andrew Dowie, et le député de Windsor-Ouest, Brain Masse.

Masse a ainsi déclaré: « C’est un tel privilège parce qu’il y a tellement de beauté dans le bâtiment que vous voyez à l’extérieur et à l’intérieur, mais la beauté est vraiment au-delà de la surface, c’est l’engagement envers la communauté qui s’est produit. »

« Qu’il s’agisse de l’enseignement des langues pour les enfants et du développement de la parole, ou des bénévoles qui se rendent régulièrement dans la communauté », a-t-il expliqué.

Le temple maçonnique rénové de Windsor célèbre plus de 100 ans (Chris Campbell / CTV News Windsor) ». La beauté du bâtiment et la substance de ce qu’il représente réellement sont le phénomène lui-même », a poursuivi Masse. « Mais c’est vraiment inexpressif, comparé aux efforts de bénévolat et aux résultats que les gens font ici régulièrement pour la communauté. »

« C’est plus qu’un simple bâtiment », a déclaré Thomas Hogeboom, grand maître de la Grande Loge du Canada dans la province de l’Ontario.

Il a déclaré : « C’est un foyer de solitude spirituelle, de respect et d’apprentissage pour de nombreux hommes qui sont passés par cette communauté. »

« Nous recherchons des hommes dans la communauté qui contribuent à se construire, à s’améliorer et à en savoir plus sur leur communauté et sur la vie d’homme, et sur la manière dont ils peuvent s’impliquer à leur communauté, leur famille et au monde à ce sujet. »

Adamson a noté que les travaux de restauration se poursuivent, ajoutant que l’intérêt des personnes qui ne sont pas maçons continue de croître.

« Nous devons nous assurer que nous respectons ses propriétés patrimoniales, et cela ajoute également une couche de travail supplémentaire, mais une phase importante, car nous devons nous assurer que lorsque nous le restaurons, nous respectons le patrimoine dans sa valeur initiale de construction.

Il s’agit d’une maison communautaire et d’une maison maçonnique et il est donc important que nous soyons aussi accueillants que possible envers la communauté et cela signifie être accueillants pour toutes les capacités. » IMAGES CONNEXES1 / 1

Le temple maçonnique rénové de Windsor célèbre plus de 100 ans (Chris Campbell / CTV News Windsor)
Le temple maçonnique rénové de Windsor célèbre plus de 100 ans (Chris Campbell / CTV News Windsor)

Découvrez les secrets de la Chevalerie à l’Aigle Rouge dans le dernier dossier d’ARCANA

Au moment où vous aurez ARCANA-La revue du Grand Ordre Égyptien du Grand Orient de France entre les mains, ce qui frappe avant tout, c’est son format.

Un format personnalisé (16,5 cm × 27 cm) adapté à des besoins spécifiques ? Est-ce celui convenu afin de satisfaire au déchiffrement, non pas des hiéroglyphes mais, ici et maintenant, aux mystères entourant, depuis toujours, les Rites Égyptiens ?

Avec un titre et un terme évocateur, celui d’Arcana…

Dans les traditions ésotériques, les « Arcana » se réfèrent généralement aux vérités profondes et aux principes universels qui sous-tendent la réalité, souvent exprimés symboliquement, comme dans les Arcanes majeurs du Tarot. Ces principes sont considérés comme des clés pour comprendre les mystères de la nature, de l’existence humaine, et du cosmos lui-même.

Pour une sœur, un frère travaillant aux Rites Égyptiens, « Arcana » comme nom de la revue du Grand Ordre Égyptien (GOE) est une publication consacrée à l’exploration de ces mystères et connaissances cachées, dans le cadre spécifique de la tradition et du symbolisme égyptien. Les Rites Égyptiens en franc-maçonnerie se distinguent par leur référence à l’imaginaire, aux mythes, et à la cosmologie de l’Égypte antique, cherchant à incarner et à transmettre une sagesse perçue comme étant d’origine très ancienne.

Revenons, un court instant, sur l’histoire du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm.

Jean Étienne Marconis de Nègre

Plus souvent dénommé désormais Rite Égyptien, il est intégré au Grand Orient de France depuis 1862, grâce au travail du franc-maçon Jean Étienne Marconis de Nègre (1795-1868) qui fut d’abord élu grand maître pour la France le 7 juillet 1838, puis grand maître général du Rite de Memphis, l’un des rites maçonniques égyptiens fondé par son père, Gabriel Mathieu Marconis dit de Nègre. Il a joué un rôle significatif dans l’histoire de la franc-maçonnerie ésotérique et a contribué au développement des rites maçonniques égyptiens. Puis ce fut la quasi-disparition. Jusqu’à ce que, en 1999, le Grand Orient de France réveille la pratique du Rite pour les loges bleues. Peu après, la juridiction pour les grades de perfection (le Grand Ordre Égyptien) se structure et administre maintenant un nombre croissant d’ateliers.

Après l’éditorial du Premier Patriarche Grand conservateur Patrick Bertrand, en quelque sorte le gardien des mystères et des sagesses du Rite de Memphis-Misraïm au sein du Grand Ordre Égyptien du Grand Orient de France, évoquant l’histoire d’Arcana et de l’Académie Égyptienne, rappelant les débuts de l’Académie et son rôle dans la distribution de la revue à chaque membre de la juridiction. Il souligne les accords de 1862 et la structure organisationnelle de l’obédience, en mettant en avant le rôle de très illustre frère Ludovic Marcos (1951-2018), en tant que Président du Souverain Grand Conseil du GOE du GODF.

L’Académie Égyptienne, comme il la décrit, réunit des membres éminents du rite, incluant les Grands Défenseurs du Rite 31e et les Princes de Memphis 32e. Il questionne le but de la création de l’Académie, en mettant en lumière l’importance de la connaissance et la sagesse accumulée à travers l’histoire par des figures comme Platon, Aristote, et d’autres érudits de l’Alexandrie ancienne. Patrick Bertrand conclut en soulignant la mission fondamentale de l’Académie, qui est d’éradiquer l’ignorance et de promouvoir la connaissance. Éducation et l’éveil intellectuel sont considérés comme essentiels pour le développement personnel et collectif au sein de l’ordre.

Nous apprenons aussi le libre accès à la revue puis l’éditorialiste nous invite à plonger dans la lecture de planches venues de toutes les vallées, telles Nantes, Marseille, Paris.

Le dossier est consacrée à « La Chevalerie de l’Aigle Rouge »

Le titre de Chevalier de l’Aigle Rouge évoque un grade ou un niveau d’initiation dans certains ordres ésotériques ou maçonniques. L’aigle, en tant que symbole, est fréquemment associé à la vision élevée, à la puissance et à la souveraineté. L’utilisation de la couleur rouge symbolise le sacrifice, la passion, ou l’engagement spirituel profond. Ensemble, ils peuvent représenter une quête de connaissance ou de sagesse supérieure, marquée par un engagement total de l’individu. Le Chevalier de l’Aigle Rouge est un degré marqué par l’astrologie de tradition et la Kabbale du Sepher Yetsirah dans le Rite Égyptien. Le Chevalier de l’Aigle Rouge est également appelé Philosophe Inconnu. Son champ de cohérence ne se situe pas dans la séquence postmortem d’Hiram, et il ne comporte aucun élément culpabilisant. En somme, le Chevalier de l’Aigle Rouge incarne des aspects ésotériques et symboliques profonds dans le contexte du Rite Égyptien. Sans doute aussi du mysticisme pour ceux qui cherchent à explorer au-delà des limites de la connaissance conventionnelle et de l’expérience spirituelle.

Le dossier « La Chevalerie à l’Aigle Rouge » comporte sept chapitres :

  • « Les Chevaliers de la Table Ronde », ce chapitre traite des légendes arthuriennes et de la chevalerie médiévale (naissance de la légende, exploits des chevaliers, leurs quêtes, celle du Graal, et leur code d’honneur) ;
  • « Les 7 Pas du Chevalier », l’auteur nous invitant à emboiter le pas. Il s’agit d’une analyse symbolique des étapes de l’initiation maçonnique, comparées aux étapes de la chevalerie, tout en suivant le chemin de l’alchimie spirituelle ;
  • « La Chevalerie d’Hier à Aujourd’hui », ce chapitre pourrait examiner l’évolution de la chevalerie à travers l’histoire et son influence sur la spiritualité et la franc-maçonnerie ;
  • « La Musique des Sphères », un sujet traité par Lysiane Métry, musicienne, évoquant l’harmonie cosmique, la gamme pythagoricienne, la musique comme métaphore spirituelle et le son universel. De quoi nous apporter des réflexions quant à son rôle dans les rituels maçonniques.
  • « Le Kybalion », un texte ésotérique qui explore les principes hermétiques. Ce chapitre les décrypte et donne leur signification pour les francs-maçons.

Rappelons que le Kybalion se centre autour de sept principes hermétiques, qui, selon le texte, expliquent la nature de la réalité et comment l’univers fonctionne – principe de mentalisme, principe de correspondance, principe de vibration,  principe de polarité, principe de rythme, principe de cause et d’effet et principe de genre. Il offre une synthèse intrigante de la philosophie hermétique, présentant un cadre pour comprendre les mystères de l’univers et notre place en son sein. Comme pour tous les textes ésotériques, son interprétation et son utilité varient largement selon notre propre désir et niveau de conscience…

  • « Le Mythe du Désert chez Antoine de Saint-Exupéry, Jean-Marie-Gustave Le Clézio et Michel Tournier »,  nous plongeant ainsi dans les symboles du désert, tels que la solitude, la purification et la recherche de la vérité intérieure.

Une belle thématique peu explorée et que nous souhaitons développer.

Le désert, dans la littérature, est souvent plus qu’un simple décor; il devient un personnage à part entière, une entité remplie de symbolisme. Chez Antoine de Saint-Exupéry, Jean-Marie-Gustave Le Clézio, et Michel Tournier, le désert est un espace qui révèle, transforme et interroge. Chacun de ces auteurs utilise le mythe du désert pour explorer des thèmes tels que la solitude, la quête de soi, la spiritualité, et le rapport à l’autre et au monde. Leur traitement du désert, bien que distinct, souligne sa puissance mythique et sa capacité à refléter les profondeurs de l’âme humaine.

Antoine de Saint-Exupéry

Dans l’œuvre de Saint-Exupéry, notamment dans Le Petit Prince et Terre des Hommes, le désert est un lieu de révélation et de rencontre essentielle. Pour Saint-Exupéry, pilote qui a lui-même expérimenté l’immensité du Sahara, le désert est un lieu qui enseigne la simplicité, la fraternité et l’essentiel invisible pour les yeux. Dans Le Petit Prince, le désert devient le lieu de la rencontre avec le renard, symbole des liens qui nous transforment et nous définissent. Dans Terre des Hommes, le désert est le théâtre d’une lutte pour la survie qui révèle la fraternité et la solidarité entre les hommes.

Le Clézio, en 2008 ( press conference at the Grand Hôtel in Stockholm)

Pour Le Clézio, lauréat du prix Nobel de littérature en 2008, le désert est également un espace de quête et de transformation. Dans Désert (1980), il explore à travers le destin croisé de ses personnages, la confrontation avec le désert comme une expérience de dépouillement, mais aussi de connexion profonde avec le monde. Le désert, chez Le Clézio, est à la fois le lieu de l’exil et de la résistance, un espace où la mémoire et l’histoire se rencontrent, où le silence et l’immensité invitent à une réflexion sur l’identité et l’altérité.

Michel Tournier

Michel Tournier, dans Le Roi des Aulnes et d’autres œuvres, traite également le désert non pas comme simple décor, mais comme un lieu chargé de signification, capable de métamorphoser ses personnages. Chez Tournier, le désert peut symboliser le vide existentiel, mais aussi un appel à une quête spirituelle et à un renouveau. Il s’intéresse à la manière dont le désert, par son immensité et sa rudesse, force l’individu à se confronter à lui-même, à ses peurs et à ses désirs les plus profonds.

Désert du Taklamakan, Chine

Le mythe du désert chez Saint-Exupéry, Le Clézio, et Tournier sert de toile de fond à une exploration de la condition humaine, offrant une riche palette d’émotions, de réflexions et de transformations. Chaque auteur, à sa manière, montre comment ce milieu extrême peut révéler l’essence de l’être humain, ses forces et ses vulnérabilités. Le désert devient un miroir de l’âme, un lieu où le temps et l’espace prennent une autre dimension, où le réel et le symbolique se rencontrent.

  • « Initiation et Transcendance », un chapitre où l’Humain, être de transcendance est un être d’ouverture. Un dernier chapitre abordant l’essence même de l’initiation maçonnique, la transformation personnelle et la quête de la transcendance spirituelle.
1re de couverture, détail

La revue annuelle Arcana est une source précieuse pour ceux qui s’intéressent à la spiritualité, à l’ésotérisme et à la tradition maçonnique égyptienne et à son héritage spirituel.

ARCANA-La revue du Grand Ordre Égyptien du Grand Orient de France

Le dossier « La Chevalerie à l’Aigle Rouge »

N° 12, avril 2024, 64 pages, 15 € – 18 € port inclus

Disponible chez Conform édition.

Un Tapis Volant pour l’Accessibilité et la Solidarité : Quand deux loges du GODF s’unissent

Au cœur de la franc-maçonnerie, deux loges du Grand Orient de France (GODF) ont décidé de lever les barrières et de s’unir autour d’un projet audacieux : cinq voyages symboliques sur un tapis volant. Mais pourquoi un tapis volant ? Et quel est le sens de cette initiative ?

Le projet : Des idées et des cœurs Unis sur un tapis volant.

Les loges Héphaïstos, Humanisme et Handicaps (HCube) de Paris et La Libre Pensée 6021 de Castelsarrasin ont uni leurs forces pour sensibiliser tous les francs-maçons et abaisser progressivement les obstacles qui entravent l’accès à la maçonnerie et à la fin de vie des personnes confrontées au handicap.  Leur objectif ? Faire tomber les barrières techniques, psychologiques et réglementaires qui peuvent freiner l’engagement des frères et sœurs, qu’ils soient confrontés à un handicap visible ou invisible, provisoire ou permanent.

Le voyage au long cours

Ces deux loges ont entrepris un voyage au long cours, en étoile, avec cinq escales prévues tout au long de l’année 2024. Mais ce n’est pas un voyage ordinaire. Leur support ? Un tapis de loge spécifique, porteur de symboles et de spécificités liées au sujet des planches et aux régions traversées.

Les premières étapes

Fin février, une information sur le projet a été présentée lors du congrès de la Région 11 de Paris en présence de membres du Conseil de l’Ordre du GODF. Puis, début mars, le lancement officiel du premier voyage a eu lieu à Bayonne, lors du congrès et sous l’égide de la Région 17, en présence de membres du Conseil de l’Ordre du GODF. Ce tapis de loge spécifique sera remis officiellement par la loge La Libre Pensée 6021 à la loge Héphaïstos, Humanisme et Handicaps (HCube) lors de la conférence publique organisée par le GODF sur « l’état de la santé en France » le 27 juin au temple A.Groussier, rue Cadet.

Les pistes de travail et d’amélioration

Après la présentation des planches et du tapis, les intervenants proposent d’échanger sur différentes pistes de travail et d’amélioration pour les francs-maçons confrontés aux handicaps. Parmi les idées évoquées :

  • Correspondant Handicap dans chaque région : Nommer un correspondant handicap dans chaque région pour faciliter l’accès et l’accompagnement des frères et sœurs.
  • Délégué Officiel au Handicap : Créer un poste de délégué officiel au handicap au sein du GODF pour coordonner les actions et les initiatives.
  • Commission Permanente Handicap : Mettre en place une commission permanente dédiée au handicap pour travailler sur des solutions concrètes.
  • Adaptation des rituels et des documents : Proposer des adaptations des rituels et une meilleure accessibilité aux documents (ex : impressions en braille de documents comme par exemple les livrets d’instructions)..

Ce projet ambitieux témoigne de la solidarité et de l’engagement des francs-maçons pour un monde plus inclusif et fraternel.

La ville de Catane entre ésotérisme et franc-maçonnerie : à la découverte de symboles cachés

De notre confrère de Sicile cataniatoday.it – Par Daria Raïti

Sicile : Des traces laissées par des peintres, sculpteurs, architectes, écrivains et musiciens qui témoignent d’un chemin laissé en héritage. Carmine Rapisarda, professeur de littérature anglaise et guide touristique, fondateur de l’association « Grand Tour du 21ème siècle » nous guide dans l’interprétation de cette symbolique.

La ville de Catane offre un univers symbolique d’inspiration maçonnique et ésotérique. Des traces laissées par des peintres, sculpteurs, architectes, écrivains et musiciens qui témoignent d’un chemin laissé en héritage. Des symboles qui résistent au passage du temps et révèlent une Catane plus cachée et mystérieuse. Il existe de nombreux endroits à découvrir. Nous sommes guidés dans l’interprétation de cette symbolique par Carmine Rapisarda, professeur de littérature anglaise et guide touristique, fondateur de l’association « Grand Tour du XXIe siècle ».

Professeur Carmine Rapisarda
Professeur Carmine Rapisarda

Notre visite commence au-dessus de la fontaine du Largo Paisiello, à quelques pas de la Via Etnea centrale. Surplombant l’espace ouvert, mieux connu des Catanais sous le nom de « Squibb » et point de rencontre des écrivains et des patineurs, nous sommes invités à observer le trottoir où est représenté un labyrinthe, de forme parfaitement octogonale. Presque aussi grande que la place entière, elle est la seule en Italie à avoir été construite – par des architectes romains et des professionnels de l’INA, l’Institut National d’Assurance – dans un contexte urbain civil et laïc, rappelant la Villa Bellini voisine qui, dans son à l’origine, elle était surnommée « Villa Biscari del Labirinto ».

Labyrinthe, Largo Paisiello-3
Labyrinthe, Largo Paisiello-3

« Dans le labyrinthe, il n’y a pas de logique – explique Rapisarda – mais quand on arrive au point final, tout devient logique et on atteint un objectif. Nous trouvons le labyrinthe sous de nombreux aspects ésotériques et maçonniques. Il suffit de penser que la même Villa Bellini qui est est développé à partir d’un labyrinthe et a été créé par l’architecte et ingénieur Francesco Fichera, très lié à l’ésotérisme ».

Nous empruntons ensuite la Via Etnea. Le Palazzo del Grado est une résidence de style Art Nouveau, dont la façade est riche en éléments décoratifs. Mais c’est la grenade, sculptée sur la façade, qui représente une référence claire à la culture maçonnique. « Les grains représentent l’union dans la franc-maçonnerie – explique Rapisarda – La grenade est en partie pelée pour révéler la cohésion interne, tandis que la partie couverte signifie la capacité de défendre ses idéaux contre les grossièretés qui pourraient les affecter ».

Palais Grado
Palais Grado

Et encore, le bâtiment de la Poste avec ses masques et l’ancien hôpital Saint-Marc, le palais Trezzano, avec le phénix qui est le deuxième symbole de Catane, après l’éléphant. Mais c’est en regardant par la porte de l’amphithéâtre romain, superposée à la porte de l’église de San Biagio, qu’on peut entrevoir un autre élément iconographique de la culture maçonnique : le triangle avec l’œil de Dieu, protecteur de l’humanité, au centre . 

Place Stesicoro
Place Stesicoro

En passant à la partie la plus ancienne du centre, nous arrivons à la Villa Cerami qui était la résidence de la famille Rosso di Cerami, une branche de la famille Rosso. Aujourd’hui, c’est le siège du département juridique. Le coq représenté dans le portail représente, en effet, un autre symbole maçonnique destiné à la vigilance et à l’avènement de la lumière initiatique. Aujourd’hui encore, via Crociferi, à l’entrée, nous trouvons une petite fontaine sur laquelle on lit « Publico/ non a publico/ hic publicus », pour souligner avec la noblesse de style du passé que cette fontaine publique avait été construite au profit du public, sans dépense d’argent public.

En poursuivant notre parcours le long de la Via Crociferi, nous traversons l’Arc des Sœurs Bénédictines en souvenir de la célèbre légende du cheval sans tête et des rencontres amoureuses nocturnes qu’il fallait garder cachées. Nous nous trouvons sur la Piazza San Francesco D’Assisi, avec au centre le monument dédié au cardinal Dusmet. Au sol, un échiquier. « Le noir et le blanc, aux antipodes. Comme la vie et la mort, deux mondes opposés – explique le guide – Le symbole maçonnique du damier représente la double qualité de tout ce qui concerne la vie terrestre. Le noir et le blanc sont aussi les couleurs de Catane, qui est associé au rouge entendu comme renaissance ».

Place Saint-François d'Assise
Place Saint-François d’Assise

La clôture de notre visite est l’élément ésotérique et suggestif le plus important. Nous sommes sur la Piazza Duomo. Construite en 1837 en marbre de Carrare par Tito Angelini, la fontaine représente figurativement le fleuve Amenano sous la forme d’un jeune homme qui, depuis une corne d’abondance, verse de l’eau dans un bassin de calice en forme de gousse, à la base duquel deux tritons versent à leur tour l’eau. le canal traversé par la rivière dans ce tronçon visible. 

Fontaine Aménano
Fontaine Aménano

Les habitants de Catane appellent cette fontaine  «  acqua a linzolu «   parce que l’eau de la fontaine, se déversant comme une petite cascade dans la rivière, produit un effet de  » drap  » évocateur et caractéristique et aussi parce que dans le passé les roturiers lavaient leur linge dans la rivière de ce canal. En la scrutant suivant les indications du professeur Rapisarda, nous observons à nouveau, traçant une ligne imaginaire, le symbole du triangle : beauté, sagesse et force. « Un message adressé à la mairie pour rappeler au maire qu’il a la force, mais aussi la beauté et la sagesse entre ses mains pour gouverner la ville. »