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La ville de Catane entre ésotérisme et franc-maçonnerie : à la découverte de symboles cachés

De notre confrère de Sicile cataniatoday.it – Par Daria Raïti

Sicile : Des traces laissées par des peintres, sculpteurs, architectes, écrivains et musiciens qui témoignent d’un chemin laissé en héritage. Carmine Rapisarda, professeur de littérature anglaise et guide touristique, fondateur de l’association « Grand Tour du 21ème siècle » nous guide dans l’interprétation de cette symbolique.

La ville de Catane offre un univers symbolique d’inspiration maçonnique et ésotérique. Des traces laissées par des peintres, sculpteurs, architectes, écrivains et musiciens qui témoignent d’un chemin laissé en héritage. Des symboles qui résistent au passage du temps et révèlent une Catane plus cachée et mystérieuse. Il existe de nombreux endroits à découvrir. Nous sommes guidés dans l’interprétation de cette symbolique par Carmine Rapisarda, professeur de littérature anglaise et guide touristique, fondateur de l’association « Grand Tour du XXIe siècle ».

Professeur Carmine Rapisarda
Professeur Carmine Rapisarda

Notre visite commence au-dessus de la fontaine du Largo Paisiello, à quelques pas de la Via Etnea centrale. Surplombant l’espace ouvert, mieux connu des Catanais sous le nom de « Squibb » et point de rencontre des écrivains et des patineurs, nous sommes invités à observer le trottoir où est représenté un labyrinthe, de forme parfaitement octogonale. Presque aussi grande que la place entière, elle est la seule en Italie à avoir été construite – par des architectes romains et des professionnels de l’INA, l’Institut National d’Assurance – dans un contexte urbain civil et laïc, rappelant la Villa Bellini voisine qui, dans son à l’origine, elle était surnommée « Villa Biscari del Labirinto ».

Labyrinthe, Largo Paisiello-3
Labyrinthe, Largo Paisiello-3

« Dans le labyrinthe, il n’y a pas de logique – explique Rapisarda – mais quand on arrive au point final, tout devient logique et on atteint un objectif. Nous trouvons le labyrinthe sous de nombreux aspects ésotériques et maçonniques. Il suffit de penser que la même Villa Bellini qui est est développé à partir d’un labyrinthe et a été créé par l’architecte et ingénieur Francesco Fichera, très lié à l’ésotérisme ».

Nous empruntons ensuite la Via Etnea. Le Palazzo del Grado est une résidence de style Art Nouveau, dont la façade est riche en éléments décoratifs. Mais c’est la grenade, sculptée sur la façade, qui représente une référence claire à la culture maçonnique. « Les grains représentent l’union dans la franc-maçonnerie – explique Rapisarda – La grenade est en partie pelée pour révéler la cohésion interne, tandis que la partie couverte signifie la capacité de défendre ses idéaux contre les grossièretés qui pourraient les affecter ».

Palais Grado
Palais Grado

Et encore, le bâtiment de la Poste avec ses masques et l’ancien hôpital Saint-Marc, le palais Trezzano, avec le phénix qui est le deuxième symbole de Catane, après l’éléphant. Mais c’est en regardant par la porte de l’amphithéâtre romain, superposée à la porte de l’église de San Biagio, qu’on peut entrevoir un autre élément iconographique de la culture maçonnique : le triangle avec l’œil de Dieu, protecteur de l’humanité, au centre . 

Place Stesicoro
Place Stesicoro

En passant à la partie la plus ancienne du centre, nous arrivons à la Villa Cerami qui était la résidence de la famille Rosso di Cerami, une branche de la famille Rosso. Aujourd’hui, c’est le siège du département juridique. Le coq représenté dans le portail représente, en effet, un autre symbole maçonnique destiné à la vigilance et à l’avènement de la lumière initiatique. Aujourd’hui encore, via Crociferi, à l’entrée, nous trouvons une petite fontaine sur laquelle on lit « Publico/ non a publico/ hic publicus », pour souligner avec la noblesse de style du passé que cette fontaine publique avait été construite au profit du public, sans dépense d’argent public.

En poursuivant notre parcours le long de la Via Crociferi, nous traversons l’Arc des Sœurs Bénédictines en souvenir de la célèbre légende du cheval sans tête et des rencontres amoureuses nocturnes qu’il fallait garder cachées. Nous nous trouvons sur la Piazza San Francesco D’Assisi, avec au centre le monument dédié au cardinal Dusmet. Au sol, un échiquier. « Le noir et le blanc, aux antipodes. Comme la vie et la mort, deux mondes opposés – explique le guide – Le symbole maçonnique du damier représente la double qualité de tout ce qui concerne la vie terrestre. Le noir et le blanc sont aussi les couleurs de Catane, qui est associé au rouge entendu comme renaissance ».

Place Saint-François d'Assise
Place Saint-François d’Assise

La clôture de notre visite est l’élément ésotérique et suggestif le plus important. Nous sommes sur la Piazza Duomo. Construite en 1837 en marbre de Carrare par Tito Angelini, la fontaine représente figurativement le fleuve Amenano sous la forme d’un jeune homme qui, depuis une corne d’abondance, verse de l’eau dans un bassin de calice en forme de gousse, à la base duquel deux tritons versent à leur tour l’eau. le canal traversé par la rivière dans ce tronçon visible. 

Fontaine Aménano
Fontaine Aménano

Les habitants de Catane appellent cette fontaine  «  acqua a linzolu «   parce que l’eau de la fontaine, se déversant comme une petite cascade dans la rivière, produit un effet de  » drap  » évocateur et caractéristique et aussi parce que dans le passé les roturiers lavaient leur linge dans la rivière de ce canal. En la scrutant suivant les indications du professeur Rapisarda, nous observons à nouveau, traçant une ligne imaginaire, le symbole du triangle : beauté, sagesse et force. « Un message adressé à la mairie pour rappeler au maire qu’il a la force, mais aussi la beauté et la sagesse entre ses mains pour gouverner la ville. »

Surmonter les passions, être fraternel et tolérant

De notre confrère brésilien folhadolitoral.com.br

Surmonter les passions personnelles en faveur de la recherche de la vérité ensemble et intérieurement est un devoir continu de l’Initié, avec la présence constante du Grand Architecte de l’Univers comme lumière pour l’utilisation des outils de polissage de la Pierre Brute.

Au sein d’une Loge Maçonnique se réunissent des hommes justes et fraternels, libres et de bonnes mœurs , de religions, races, conceptions politiques, âges et opinions différentes, cependant la coexistence et la tolérance, principes fondamentaux de la Franc-Maçonnerie, font que l’Ordre soit au-dessus de l’extrémisme individuel. Surmonter les passions personnelles en faveur de la recherche de la vérité ensemble et intérieurement est un devoir continu de l’Initié, avec la présence constante du Grand Architecte de l’Univers comme lumière pour l’utilisation des outils de polissage de la Pierre Brute.

Selon le Grand Orient du Brésil (GOB), une puissance maçonnique avec 201 ans d’histoire dont fait partie la loge maçonnique Perseverança, les francs-maçons doivent avoir comme principes des éléments similaires à ceux requis pour entrer dans toute institution, en ce qui concerne leurs lois et règlements. , l’amour du Pays, le respect des lois en vigueur dans le Pays, une conduite correcte et digne au sein et à l’extérieur de la Franc-Maçonnerie, la participation aux réunions dans les Loges, en pratiquant toujours la moralité, l’égalité, la solidarité humaine et la justice dans votre vie. «En outre, les discussions politiques et religieuses sont strictement interdites au sein de l’institution, car elle privilégie une large base d’entente entre les hommes afin d’éviter qu’ils ne soient divisés sur de petites questions de la vie civile», explique le gouvernement.

GOB comprend qu’il existe plusieurs autres principes inhérents à la franc-maçonnerie, tels que la liberté des individus et des groupes humains, qu’il s’agisse d’institutions, de races, de nations ; l’égalité des droits et obligations des êtres et des groupes sans distinction de religion, de race ou de nationalité. Un autre fondement de l’Ordre est la fraternité, qui doit être constamment pratiquée entre les Frères à l’intérieur et à l’extérieur de la Loge maçonnique, puisque l’Ordre comprend que tous les êtres humains sont enfants de Dieu. 

« La franc-maçonnerie est éminemment tolérante et exigeante. Elle respecte les opinions politiques et les croyances religieuses de tous les hommes, reconnaissant que toutes les religions et tous les idéaux politiques sont également respectables et rejette toute prétention d’accorder des situations privilégiées à l’un d’entre eux en particulier », souligne le gouverneur du Brésil. En d’autres termes, pour être franc-maçon, il faut cependant vivre avec les différences, en luttant toujours contre le fanatisme et les passions, en valorisant toujours la coexistence et l’évolution conjointe de tous les francs-maçons et de l’humanité. 

Source : Loge maçonnique Perseverança – N° 0159 – Paranaguá – PR

Création du Fonds Maçonnique International (FMI), une institution mondiale !

En ce premier jour du 4e mois de la 24e année du 3e millénaire de l’ère vulgaire, la bien-nommée, un communiqué nous annonce, sous le titre inspirant : « Oui, nous pouvons ! », la création d’une nouvelle institution qui devrait marquer un tournant historique dans l’histoire de la franc-maçonnerie. En voici l’exact libellé :

« Nous avons souhaité fédérer sous une bannière commune tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté portant des décors de maître, à la condition que leur âme soit restée aussi pure et immaculée qu’un tablier d’apprenti.

« Proclamant sur les cinq continents un idéal de paix, de solidarité et de progrès, le FMI laissera sans doute sur le côté nombre de membres, dignitaires ou non, englués dans des tractations inavouables ou simplement de mesquines compromissions. Mais tous les autres, sans considération de degrés ou de fonctions, sont invités à adhérer au FMI, sachant que c’est le fonds – et non les fonds – qui manque le moins, en promettant solennellement qu’à la fontaine des flux invisibles, « je ne boirai pas de ton eau ». Les instances veilleront à ce que les serments soient exécutés avec rigueur, en tout lieu et en tout temps.

« Le monde, poursuit le communiqué, fait face à de gigantesques défis auxquels, en vertu de ses hautes traditions, doit prendre part un mouvement maçonnique purgé des querelles intestines qui l’ont infesté aussi bien entre adeptes qu’entre obédiences, ne jetant plus aucune exclusive contre celles et ceux qui ne se reconnaissent en aucun dieu ou qui, à l’inverse, en reconnaissent de multiples.

« Liberté de conscience, éthique, fraternité et progrès social rassembleront dans un souci d’unité, au sein du FMI, les francs-maçons et franc-maçonnes sincères et persévérants, œuvrant tous ensemble pour un avenir éclairé et harmonieux, sans préjudice de leurs différences culturelles ou politiques et ce, dans le strict respect de leur diversité et la farouche volonté de réunir ce qui est épars.

« À partir des rencontres internationales qu’il organisera, le FMI communiquera un plan d’actions philanthropiques et éducatives  servant ces finalités, notamment autour des trois valeurs du slogan adopté par sa branche allemande :

Demokratie

Solidarität

Kultur. »

Ainsi s’achève ce communiqué, un peu, avouons-le, en queue de poisson… comme celle de ce bel esturgeon qu’on pêchait également en avril dans le Beau Danube bleu, que Strauss fit valser dans les esprits.

À défaut d’être Grand Khan ou grand clerc, il nous reste certains jours où, à l’instar de Martin Luther King, on peut entonner : I have a dream. Et, comme justement tout est loin d’être gagné d’avance, faisons de notre mieux pour que ces jours soient de plus en plus nombreux.

« Le crime de Bozen : Fraternité secrète » : la cohésion de tous les frères est la priorité absolue

De notre confrère allemand prisma.de – par Franziska Wenzlick

Jonas Kerschenbaumer (Gabriel Raab) a quelque chose en tête dans le 20e « Thriller policier de Bozen » : l’enquêteur veut rejoindre une loge franc-maçonne. « Capo » Sonja Schwarz (Chiara Schoras) est irritée. Mais à travers le meurtre d’un propriétaire terrien, elle entre également en contact avec la confrérie. Cela devient un peu absurde.

Les « Frères Fidèles » ont-ils quelque chose à voir avec le meurtre ?

Jonas Kerschbaumer (Gabriel Raab) veut faire partie des francs-maçons. Peu importe à quel point il semble déplacé en jean et en pull parmi tous les hommes à la barbe grise avec des nœuds papillon et des gants blancs, ce qui se passe dans les premières minutes du nouveau thriller policier « Bozen » n’est ni une blague ni une plaisanterie cachée. Mission du commissaire. Quoi qu’aient pu faire Sven Halfar (scénariste) et Josh Broecker (réalisateur), les créateurs de « The Bolzano Crime: Secret Brotherhood », Jonas est sérieux. Il veut rejoindre la société secrète.

« La protection et la cohésion de tous les frères sont la priorité absolue. Pas un mot de ce qui est discuté ici ne sort », a déclaré le candidat franc-maçon Jonas lors d’une réunion de la loge fictive « Loyal Brothers ». C’est le début tout aussi abstrus et opaque d’un film largement déroutant dans lequel seul le décor pittoresque du Tyrol du Sud peut finalement vraiment convaincre.

Grâce au meurtre du propriétaire terrien Ansgar Politani (Michele Oliveri), « Capo » Sonja Schwarz (Chiara Schoras) entre également en contact avec les francs-maçons. Avant sa mort, Politani s’était prononcé publiquement à plusieurs reprises contre la construction d’un parc éolien dans la ville et avait rendu ce grand projet plus difficile en raison de son manque d’approbation.

Un conflit d’intérêts dont personne ne se soucie

Il s’avère rapidement que Valentina Bastoni (Katharina Nesytowa), la patronne de la société énergétique, entretient des contacts étroits avec des membres de haut rang de la Confrérie. Par ailleurs, Samuel Furnari (Lasse Myhr), également franc-maçon, aurait séjourné dans la propriété de Politani peu avant sa mort…

Le fait que Jonas soit en réalité beaucoup trop gêné pour être impliqué dans le travail d’enquête du 20e volet de la série, qui a débuté en 2015, ne semble déranger personne tout au long du thriller policier. Même Sonja, qui critique l’intérêt de Jonas pour les francs-maçons, se laisse simplement faire par son collègue – même lorsqu’elle découvre qu’il lui a menti sur ses liens avec l’un des suspects. Personne ne s’en sort bien ici, ni Sonja, ni Jonas, ni les francs-maçons. Surtout pas les partisans de l’énergie éolienne.

« Le crime de Bozen : Fraternité secrète » – C’était le jeu. 21 mars – ARD : 20h15 – Source : teleschau – mediendienst GmbH

Le Dessin de Jissey : « Amplifier »

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Après avoir vu comment la guerre des étoiles pouvait s’inscrire dans une cathédrale, JISSEY n’est plus à une exagération près… en ce qui concerne l’essentiel d’une Tenue !

La Vérité est nécessairement Espérance

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(Les « éditos » de Christian Roblin paraissent le 1er et le 15 de chaque mois.)

Dans les temples où l’on pratique le Rite Écossais Ancien et Accepté, figure, à l’Occident, au-dessus de la porte, surplombant les deux colonnes, la devise latine : Ordo ab chao que l’on traduira par « l’Ordre à partir du chaos » ou bien par « l’Ordre tiré du chaos ».

Longtemps, j’ai pensé qu’il s’agissait « seulement » de découvrir l’ordre sous-jacent à l’apparent désordre des phénomènes – formule résumée du programme initiatique. Le prologue de l’Évangile de Jean, auquel on ouvre la Bible sur l’autel des serments, m’incitait, d’ailleurs, à me pénétrer de l’idée que le Grand Architecte, sur le modèle du Dieu des Écritures, dans les abyssales turbulences des origines, avait percé de Sa Lumière les ténèbres qui recouvraient le monde, afin que la conscience pût s’éveiller et s’extraire de ses obscures plongées.

Plus tard encore, comme si la science venait au secours de ces audacieuses représentations par de savantes démonstrations mathématiques, je revins à la lecture ardue de René Thom, fondateur de la théorie des catastrophes dont l’essence « est de ramener les discontinuités apparentes à la manifestation d’une évolution lente sous-jacente[1] »… et je m’imprégnai, entre autres, de la fameuse métaphore  de « l’effet papillon » qu’Edward Lorenz, le célèbre météorologiste américain, avait ainsi formulé, dans le titre d’une conférence donnée en 1972 au 139e congrès de l’Association Américaine pour le progrès des Sciences: « Le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas ? »

Tout cela tapissait peu à peu mon imaginaire sur la question, sans compter que l’ordre dont il s’agissait se confondait plus ou moins avec l’ordre maçonnique lui-même, par une sorte d’amalgame métonymique qui renvoyait plus encore à l’idéal qu’il porte qu’à l’avatar contemporain d’un Ordre initiatique immémorial et universel. Quelque chose de rémanent, dans mon esprit, surnageait aux accidents voire subconsciemment à la mort et c’était tout bonnement que cet Ordre triomphait, comme si la devise en cause le manifestait de façon définitive. L’ordre s’imposait et dissolvait les fausses impressions de chaos, permettant une subtile compréhension du Tout, la voûte étoilée se riant en quelque sorte du pavé mosaïque où l’humain dansait, avant de projeter ses pas dans l’azur, grâce à la grande résolution du ternaire.

Il est possible que ces dernières lignes paraissent absconses aux lecteurs profanes qui s’attarderaient à la lecture de cette chronique. Qu’ils veuillent bien m’en excuser ! La chute sur Terre, comme celle d’un  corps qui n’échappe pas à la force d’attraction gravitationnelle, m’a, depuis quelques années, rendu au principe de réalité. Ce ne sont pas les attentats du 7 octobre 2023 en Israël et du 23 mars 2024 près de Moscou ni les ripostes démesurées qu’ils déchaînent aveuglément, comme bien d’autres événements et menaces qui ne cessent de peser sur le destin des hommes – pour se limiter aux turpitudes que l’on semble consommer sans frein –, ce ne sont pas toutes les misères ni les innombrables horreurs qu’on pourrait égrener chaque jour dans toutes les parties du monde, qui laisseraient entrevoir qu’un ordre radieux finirait par vaincre cet accablement lugubre sous lequel l’actualité s’affaisse indéfiniment.  

Pour autant – et toute écrasante que soit la somme de ces réalités continues –, il n’en faut pas moins compter sur les progrès des savoirs et des techniques, quelque risque qu’ils comportent, sur l’intelligence du cœur qui guide l’action de beaucoup au service du bien commun, bref sur l’immense réseau, sinon silencieux, du moins discret, que constituent toutes les œuvres de bonne volonté et, irrésistiblement, sur l’attirance vitale de la plupart des hommes pour la paix, legs commun de leurs sagesses millénaires qu’ils veulent voir luire dans le regard de leurs enfants, eux-mêmes prunelles de leurs yeux – ce sentiment et cet état de concorde conjuguant tout aussi bien la raison et l’intérêt de vivre en harmonie plutôt qu’en conflit avec ses semblables. Dans ce même mouvement, la conscience s’augmente d’un perpétuel hommage aux victimes comme d’une promesse têtue aux générations futures. Y a-t-il, à l’échelle humaine, une réponse plus sereine et plus « fraternelle » à l’incommensurable énigme du cosmos qui se répand sans fin, bredouillant du centre à la surface de toutes choses ?

C’est ainsi que, volens nolens, Ordo ab chao reste non seulement l’inscription d’une volonté, mais l’injonction d’une volonté, au sein d’un état du monde qui ne change guère de nature mais peut-être, faut-il le craindre, de degré. Il devient plus que jamais impossible de céder à l’abattement. Ce n’est pas un « À quoi bon ? » que l’on marmonnerait de guerre lasse, si l’on peut dire, mais des « Debout ! » et « En avant ! » qui sonnent de plus en plus farouchement contre la barbarie des temps. C’est-à-dire contre la haine et en faveur de l’Amour. Car, s’il est une vérité que l’Homme puisse saisir comme seul gage de permanence à sa portée et dont, plus encore, il doive se saisir comme d’une loi primordiale forgeant l’alliance des règnes de la culture et de la nature, c’est que la Vérité est Amour et, parce qu’elle est Amour, la Vérité est nécessairement Espérance.


[1] René Thom,  Prédire n’est pas expliquer. Entretiens avec Émile Noël, Paris, éd. Eshel, 1991, p. 62. En édition de poche, depuis 2009, chez Flammarion, dans la collection Champs Sciences, 192 p.

Combien sont les Francs-maçons russes ? État des lieux…

De notre confrère thesquaremagazine.com

Les francs-maçons russes modernes sont très peu nombreux. De nos jours, il est très peu probable que le nombre total de membres dépasse la barre des 1 500.

Cependant, ces rares troupes sont inégalement réparties entre une douzaine d’obédiences, qui proviennent principalement de sources françaises et suivent la plupart du temps les us et coutumes de celles-ci, s’enfonçant néanmoins de temps en temps dans les gouffres vastes et profonds de la singularité authentique russe.

Certes, cette situation actuelle des francs-maçons russes peut être considérée comme le résultat clair et définitif du parcours long et sinueux de leur histoire dans ce pays.

L’histoire de la franc-maçonnerie russe a commencé vers 1731 et peut être considérée comme une séquence de quatre périodes historiques, chacune étant cependant assez courte et se terminant presque invariablement par l’extermination totale de ses membres.

La première période (1731-1798) est marquée par des loges occasionnelles établies par des marchands britanniques, allemands et néerlandais et des spécialistes embauchés (médecins, ingénieurs, etc.) au sein des communautés d’expatriés de Moscou et de Saint-Pétersbourg sous Pierre le Grand.

Après un certain temps, dans les années 1750-1770, sous Élisabeth la Béninoise et Catherine la Grande, les loges s’épanouirent et se répandirent dans toute la Russie européenne, pratiquant principalement les trois premiers degrés des Modernes britanniques et une grande variété de degrés supérieurs allemands et suédois d’Ecossais et Personnage templier

IVAN ELAGUINE
IMAGE LIÉ: WIKIMÉDIA

Après les deux premiers Grands Maîtres provinciaux étrangers – le « Capitaine John Phillips », évidemment fictif, dont aucune trace n’a survécu nulle part, et le maréchal James Keith, bien réel, mais d’une aptitude douteuse, – le trône maçonnique russe a été pris par Ivan Yelagin, qui reçut ses mandats d’abord – de la Royal York Lodge de Berlin, puis – de la Moderns Grand Lodge de Londres (1772).

La seconde moitié du siècle a été consacrée par les maçons russes à des luttes incessantes pour la prédominance d’un rite sur tous les autres, ce qui n’était sûrement qu’une sorte de vague sur les eaux de l’histoire maçonnique européenne de l’époque.

Les systèmes suédois et allemand de chevalerie maçonnique ont coopéré, ou sont entrés en conflit, avec les traditions magiques et alchimiques de la Croix allemande d’or et de rose, les rites de Melissino et de Schroeder, le martinisme français et le rite rectifié du congrès de Wilhelmsbad de 1782.

NIKOLAÏ NOVIKOV
IMAGE LIÉ: WIKIMÉDIA

Malgré la complexité des relations inter-maçonniques au sein de son pays, la Grande Tsarine , choquée et perplexe face à la Révolution française et aux théories du complot qui y sont liées, décide de trancher une fois pour toutes ce nœud gordien.

Elle a interdit la franc-maçonnerie dans le pays et a fait emprisonner ou exiler certains maçons éminents, dont le célèbre éditeur, journaliste et ésotériste Nicholas Novikov .

Son fils Paul Ier , montant sur le trône et révoquant chacune des résolutions de sa mère sur lesquelles il pouvait mettre la main, acquitta les victimes maçonniques de Catherine, mais approuva l’interdiction des réunions maçonniques, introduisant à la place quelques nobles maçons dans la chevalerie maltaise, étant le Grand Maître des Hospitaliers de l’époque.

Le dictionnaire volumineux et exhaustif des biographies maçonniques du plus éminent historien maçonnique russe Andreï Serkov fournit environ 4 000 actes de vie des membres de la loge de l’époque.

Paul Ier est souvent appelé par les chercheurs russes « le Hamlet russe », essayant désespérément de répondre aux attentes de son père décédé, assassiné par les sbires de sa mère.

Cependant, les six années tumultueuses de son règne n’aboutirent qu’à son assassinat par les tuteurs et amis de son fils, après quoi son fils Alexandre déclara à la noblesse de la cour que sous lui « tout serait comme sous la grand-mère ».

Un an plus tard, Alexandre Ier publia une résolution orale non officielle autorisant les maçons à se rassembler à nouveau dans des loges, et ainsi commença la deuxième période de la franc-maçonnerie russe (1802-1822).

Elle se caractérise principalement par la renaissance des anciens systèmes templiers d’origine suédoise – et des opérations semi-secrètes du cercle très étroit de la Rose-Croix – jusqu’à la fin de la guerre napoléonienne de 1812-1814, après quoi certaines idées maçonniques françaises libérales pénètrent en Russie avec les troupes victorieuses rentrent chez elles.

En 1815, une nouvelle Grande Loge « Astrea » fut créée à Saint-Pétersbourg, qui proclama le rejet de tous les degrés supérieurs et de la hiérarchie ainsi que l’intention de travailler uniquement avec trois degrés symboliques et de promouvoir la démocratie comme noyau de son gouvernement interne.

Les cinq années suivantes furent traditionnellement consacrées à des querelles inter-maçonniques et à des accusations mutuelles de haute trahison et d’espionnage ; transmis avec précision par les deux parties à la Direction Générale de la Gendarmerie.

Dans le même temps, de nombreux militaires maçons ont quitté leurs loges pour créer des ordres et des sociétés quasi-maçonniques et quasi-carbonaris afin de promouvoir les idées d’un gouvernement démocratique et de préparer des plans de coup d’État politique.

En conséquence, expressément fatigué des accusations et des ragots concordants, l’empereur Alexandre a émis une interdiction officielle de toutes les organisations maçonniques en 1822.

En 1825, Alexandre Ier mourut, les militaires révolutionnaires tentèrent un coup d’État, échouèrent et furent envoyés en Sibérie, tandis que le tsar suivant, Nicolas Ier , réaffirma l’interdiction en 1826.

Le dictionnaire de Serkov donne le nombre total de francs-maçons russes au XIXe siècle à près de 6 000. 

Cette fois, l’interdiction dura plus longtemps ; tandis que les Russes rejoignaient parfois des loges maçonniques à l’étranger et y travaillaient de temps en temps. Mais ce n’est que le début de « la longue révolution russe » qui permit à la franc-maçonnerie de réintégrer le pays pour une brève troisième période (1908-1918).

NICOLAS II DE RUSSIE
IMAGE LIÉ: WIKIMÉDIA

Dès que le manifeste de Nicolas II autorisa les assemblées publiques sans surveillance, plusieurs loges furent installées à Saint-Pétersbourg par le Grand Orient de France et la Grande Loge de France.

Certains contacts de nouveaux maçons russes avaient également été enregistrés auprès des loges britanniques.

Mais la soif anxieuse de vie sociale, ressentie par la majorité des maçons russes de l’époque, ainsi que l’histoire d’autocratie et de manque d’activités publiques du pays, conduisirent désormais à une énorme politisation de la franc-maçonnerie.

Les loges ont été rejointes principalement par des députés de la Douma d’État (Parlement), des journalistes libéraux et des membres de nombreux partis nouvellement créés.

Ainsi, en 1910, le Conseil suprême des maçons russes décida de rejeter tous les rituels, symboles, vêtements, serments et conférences et de se concentrer sur les activités parlementaires, tout en conservant les titres de « francs-maçons » du « Grand Orient des peuples de Russie ».

Ceux qui n’étaient pas d’accord ont dû recourir à nouveau à des visites dans des loges étrangères ou essayer de garder leurs lumières allumées dans les plus petites loges jamais créées.

D’une manière ou d’une autre, ils ont tous été évincés de la capitale, puis de la partie européenne du pays et, enfin, complètement hors de Russie par les bolcheviks – ou exécutés.

Les archives de Serkov nous fournissent la liste d’environ 900 francs-maçons russes de l’époque. 

Toutes les tentatives visant à délimiter, aussi vivement soit-elle, la mentalité russe, tendent à affirmer que son trait dominant est évidemment l’antipathie ; la tendance à considérer et à valoriser le passé plus que l’avenir, alors que le présent est généralement traité avec un mépris presque total et présumé être une chimère, une ombre du « vieux temps audacieux » ou une préfiguration des « temps nouveaux heureux » à venir ».

Cette spéculation semble servir de clé, en particulier, au problème d’une bibliographie maçonnique russe, qui comprend des centaines de livres et d’articles sur l’histoire de la franc-maçonnerie russe des siècles passés – et à peine une demi-douzaine sur les publications de l’Ordre. la contemporanéité ou les enjeux généraux de la franc-maçonnerie, de sa symbolique et de sa philosophie.

Les francs-maçons russes ont réussi à survivre à l’émigration après la révolution russe de 1905-1917 et même à rédiger un chapitre précieux de l’histoire de la franc-maçonnerie mondiale.

Ils ont lancé leurs lodges en France, au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Allemagne, en Tchécoslovaquie, en Serbie et même en Chine.

Assurément, leur communauté en France était la plus nombreuse ainsi que la plus industrieuse et la plus active ; établissant plusieurs loges bleues, un temple russe séparé et une bibliothèque, des services caritatifs, tous les corps du rite écossais et, enfin, revendiquant le droit d’avoir leur propre Conseil suprême russe sous la Grande Loge de France.

Les lumières de leurs loges étaient restées allumées jusqu’à la fin des années 1980, lorsque les causes naturelles ont commencé à exercer leur influence, fauchant les bancs. Et aucun nouveau membre russophone ne s’est présenté.

GEORGES DERGACHEV GLOR (1995-2002)
IMAGE LIÉE : WIKIMEDIA ATTRIBUTION 4.0 INTERNATIONAL (CC BY 4.0)

Mais l’histoire semble souvent agir consciemment et parfois – délibérément.

Cette fois, la situation a été inversée en 1985, lorsque la perestroïka a commencé en URSS. En 1986, un groupe d’anciens francs-maçons russes de plusieurs obédiences s’est créé à Paris pour tenter de faciliter l’entrée des citoyens soviétiques dans la franc-maçonnerie.

Radio Liberty a été utilisée pour cette cause. Cependant, ce n’est qu’en 1990, qu’un professeur de philosophie de Moscou, George Dergachev, a utilisé les conseils et les relations de son ami français pour s’initier à la franc-maçonnerie à Paris, pour finalement être élevé au grade de maîtrise et obtenir un mandat pour créer le premier loge du Grand Orient de France à Moscou.

La diversité maçonnique et sa structure à plusieurs niveaux sont splendides, d’un point de vue théorique.

Cependant, il pourrait y avoir plus d’un point de vue quant à leur impact sur les juridictions nouvellement créées.

Pas moins de trois grandes loges françaises lancèrent simultanément leurs campagnes de prosélytisme en Russie, et très vite une loge de la Grande Loge de France fut établie en Union Soviétique, qui, presque en une fraction de seconde, devint la Fédération de Russie.

Pendant ce temps, le maçon franco-russe extrêmement charismatique Michel Garder, de la Grande Loge Nationale régulière de France, est devenu un ami proche de Dergachev et l’a convaincu de changer d’affiliation.

En 1992, le Vénérable Maître Dergachev, nouvellement régularisé, a créé la première loge de la GLNF à Moscou, accueillant certains des anciens membres des loges GOdF et GLdF.

Plusieurs nouvelles loges régulières ont été installées à Moscou, Saint-Pétersbourg, Archangelsk, Voronezh et Yaroslavl.

En 1994, une réunion officieuse fut organisée pour tous les maçons russes, dans le but d’essayer de les persuader tous de rejoindre Dergachev et d’unir leurs efforts, en vain.

Les trois branches résolurent de vivre et de laisser vivre.

La croissance progressive des loges russes a valu en 1995 la création de la Grande Loge de Russie par la GLNF et sa reconnaissance ultérieure par la plupart des grandes loges régulières du monde.

En 1996, le Conseil Suprême du Rite Écossais Ancien et Accepté a également été installé. Mais la vie et la greffe de la Grande Loge n’ont jamais été paisibles, tout comme elles l’étaient au cours des siècles passés.

Diverses dissensions et querelles internes entre les membres ont conduit au premier schisme en 2001, lorsque six loges se sont séparées du corps du GLoR et ont formé la Grande Loge régulière russe, qui a commencé à chercher la reconnaissance des grandes loges régulières mondiales et a échoué.

Un autre tourbillon de discussions concernant la notion de régularité et les principes de reconnaissance a abouti en 2006 au deuxième schisme au sein du GLoR, lorsque six autres loges l’ont quitté ainsi que les deux tiers de la grande ligne.

Ils se sont rangés du côté des premiers dissidents de la Grande Loge régulière russe et ont formé une alliance.

Pendant une année entière, les deux organisations conservèrent chacune le titre de Grande Loge de Russie et se livrèrent des guerres, jusqu’à ce qu’un arbitrage soit convenu, sous la supervision fraternelle des respectueux représentants de la Grande Loge Unie d’Angleterre et de la Grande Loge de Colombie. district.

Ce fut une expérience soudaine et triste pour une partie considérable des francs-maçons russes que d’être confrontée au fait qu’un homme politique marginal et propriétaire d’une usine de partis politiques, Andreï Bogdanov, était généralement reconnu comme le candidat favori pour le poste de « l’Union unifiée ». » Grand Maître, sans consulter la plupart d’entre eux.

En conséquence, toute la procédure a échoué, laissant l’une des Grandes Loges de Russie avec le Grand Maître nouvellement élu Bogdanov – et l’autre Grande Loge de Russie fusionnant formellement avec la Grande Loge régulière russe pour former, en 2008, la Grande Loge Unie. de la Russie.

L’essentiel des activités de l’UGLoR a depuis suivi l’exemple de la Grande Loge de France et des organismes de rite écossais qui lui sont affiliés.

Un petit groupe de maçons, également membres de l’ordre martiniste, fut déçu par l’évolution de la situation et résolut de quitter les deux organisations maçonniques existantes pour rejoindre la Grande Loge Symbolique de France de Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraim.

En 2009, la première loge mixte de ce rite a été créée à Moscou.

En 2015, ce groupe était devenu suffisamment grand pour obtenir le mandat de la Grande Loge Symbolique de la Russie et des pays alliés.

Elle est mixte, elle travaille exclusivement le rite Memphis-Misraim jusqu’à son 95ème degré, et se compose d’environ 150 membres.

Entre temps, le GLoR, sous la direction permanente d’Andrey Bogdanov, adoptait, aux côtés de l’AASR, la version italo-roumaine du rite Memphis-Misraim.

Plus tard, un chapitre britannique de l’Arche Royale établi plus tôt dans le Middlesex fut transféré pour opérer à Moscou, un chapitre suprême de rite français fut installé et un groupe de membres du GLoR fut reçu dans les degrés supérieurs du Grand Prieuré Rectifié de France.

En 2011, tout à coup, un groupe de maîtres maçons russes, auparavant issus de différentes obédiences russes, est apparu à Moscou, revendiquant son droit à établir à nouveau le Grand Orient des Peuples de Russie.

Cette juridiction a depuis été acceptée comme membre du CLIPSAS, association maçonnique libérale sous le patronage du Grand Orient de France.

Il a créé ses propres conseils supérieurs de l’A.&A. Rite Écossais, Rite Français et Rite Memphis-Misraim d’une autre lignée italienne.

Le GOPR est mixte et accepte les candidats indépendamment de leurs croyances religieuses ou de leur absence ; ses membres s’élèvent à environ 400 maçons.

Toujours en 2011, un groupe d’anciens membres de l’UGLoR quitte l’obédience et entame une communication avec la fédération française de l’Ordre maçonnique mixte international, Le Droit Humain.

Un an plus tard, ils ont reçu l’autorisation d’établir leur première loge à Moscou, et depuis lors, ce groupe mixte a également installé deux loges provisoires à Saint-Pétersbourg et à Vladimir, ainsi qu’une Loge de Perfection à Moscou.

Ils pratiquent uniquement le REAA et comptent une soixantaine de membres.

Malheureusement, la Grande Loge Unie de Russie a hérité de certaines des caractéristiques douteuses de la GLoR, car des conflits permanents et des mini-scissions ont continué à ébranler et ébranler cette institution.

En 2011-2012, les deux premières loges russes du GOdF et du GLdF ont été relancées de manière inattendue par de nouveaux flux de membres venant des loges de l’UGLoR, et bientôt elles ont repris, après presque une décennie d’état semi-dormant, leurs travaux réguliers, indépendamment. de tous les autres groupes maçonniques russes.

En 2013, un groupe de Maîtres Maçons russes, membres de l’UGLoR et du GSLoR engagés dans des études historiques du rite Rectifié, s’est rendu en France pour rejoindre, en tant que membres affiliés, les corps du Grand Prieuré Rectifié Écossais d’Occitanie.

En 2016, une loge bleue de la Grande Loge respective a été fondée et installée à Moscou, puis dotée d’une loge écossaise correspondante et d’une commanderie du rite.

Jusqu’à présent, ils sont encore principalement composés de membres affiliés aux deux obédiences les plus anciennes, avec une douzaine d’initiés du GSRLO.

Un groupe de femmes russes – proches ou non de francs-maçons actifs – recherchent depuis 2007 activement et de manière persistante l’initiation maçonnique.

Il faut reconnaître que les organisations exclusivement masculines et mixtes du pays leur ont apporté tout le soutien et les conseils possibles, établissant ainsi des ponts entre elles et les autorités maçonniques étrangères.

Le chemin très long et difficile que ces 40 dames ont réussi à parcourir, les a finalement amenées à l’établissement de la première loge de la Grande Loge Féminine de France à Saint-Pétersbourg en octobre 2017.

Un autre lodge a été lancé à Moscou en février 2020.

En février 2019, plusieurs anciens membres de la loge GOdF de Moscou ont demandé et obtenu l’autorisation de travailler sous les auspices de la Grande Loge française traditionnelle et moderne et d’initier les candidats à la maçonnerie selon le rite traditionnel français.

En janvier 2020, un nombre considérable d’anciens membres de l’UGLoR ont annoncé la création à Saint-Pétersbourg de la Grande Loge Souveraine de Russie, avec une philosophie, des rites et des affinités encore flous.

En 2018-2020, deux « Sanctuaires égyptiens » ont été introduits en Russie par les représentants des lignées Bertiaux-Duez et Frank Ripel. Etant des organisations fraternelles gnostiques non maçonniques de par leur origine, elles revendiquent toujours le caractère maçonnique et recherchent des relations fraternelles avec diverses obédiences russes, parfois avec un soupçon de succès.

En tête de liste des références maçonniques russes se trouvent les présages de l’ère numérique.

Plusieurs sites Web et communautés de médias sociaux appartiennent sur RuNet à la soi-disant « Grande Loge de Sibérie », récemment relookée en « Grande Loge libérale de Russie » et offrant des options d’adhésion.

Pour autant que l’enquête de certains bénévoles permette d’en juger, il ne s’agit que d’un projet artistique amateur d’un lycée allé trop loin.

Une remarquable mannequin instagram russo-ukrainienne, la « Barbie d’Odessa » Valeria Lukyanova, qui réside en permanence au Mexique et a été récemment initiée dans une loge du Grand Orient Féminin de Mexico, propose une sorte d’« initiation astrale » à la Franc-Maçonnerie pour ses abonnés en ligne.

À l’exception de la Grande Loge de Russie, qui respecte strictement les Principes de Reconnaissance et fait souvent preuve d’une hostilité extrême envers tous les autres groupes autodéfinis comme maçonniques – et à l’exception des entités décrites dans les deux passages ci-dessus – tous les nombreux groupes maçonniques russes sont liés par des chaînes assez labyrinthiques et sinueuses de contacts, de relations, de conflits sporadiques, ainsi que par divers types de liens apparentés, amicaux, anacréontiques et autres liens personnels.

Ils s’engagent parfois dans des projets collectifs d’édition, caritatifs, scientifiques ou artistiques, mais cela ne semble guère systématique, le plus souvent découlant de l’initiative et des efforts de certains membres particuliers.

Les principaux défis auxquels est confrontée la franc-maçonnerie russe moderne, pour n’en citer que quelques-uns, sont les suivants :

Premièrement , le nombre étonnamment bas de membres tout au long de la quatrième période d’existence de la franc-maçonnerie dans ce pays, commençant en 1991 et approchant maintenant le cap des 30 ans.

Par ailleurs, le taux d’initiation moyen dans toutes les obédiences russes a toujours été et est aujourd’hui considérablement élevé, tandis que les discordes internes permanentes et l’instabilité semblent provoquer une fuite des membres, qui est également constante, même à des taux faibles et moyens.

Deuxièmement , le nombre modeste de membres et l’origine sociale dominante des membres (les militaires, le personnel de bureau, les éducateurs, les médecins, les étudiants), qui les positionnent quelque part entre les classes moyennes supérieures et les classes à faible revenu dans ce pays, avec une prédominance des classes moyennes inférieures. secteur, rendent difficilement possible l’engagement des membres dans des projets massifs de charité, d’édition ou d’éducation, qui auraient pu, à leur tour, contribuer à l’intégrité et à l’unité des loges.

Troisièmement , le territoire du pays est si vaste que la communication en dehors d’Internet, l’organisation d’événements rituels et d’initiations ont été, et seront toujours, un grand problème pour les quelques maçons russes qui ont assez peu d’argent à dépenser pour parcourir le pays à la recherche. de la lumière.

Les quatrième et cinquième points sont les complexités maçonniques internes d’une seule et même origine ; c’est-à-dire la rigidité des loges régulières et traditionnelles et le laxisme et l’anarchie des loges libérales.

Le premier provoque le rejet de nombreux bons frères (et sœurs), et le second force l’érosion des repères et permet à presque tous les profanes de s’identifier comme franc-maçon.

Ayant prouvé à tous ceux qui voudraient l’affirmer qu’elle peut survivre à presque tous les défis et survivre malgré plusieurs morts, la franc-maçonnerie russe est aujourd’hui, comme elle l’a toujours été, un phénomène très complexe.

Un royaume divisé contre lui-même, un État où quelque chose est toujours pourri, il guide toujours, au nom de la charité et de la bonne volonté, les faibles à travers la vallée des ténèbres, et aussi longtemps qu’il est capable de continuer, il devrait et vivra. .

ARTICLE DE : Eugene L. Kuzmishin

Eugene L. Kuzmishin, 33º-95º – historien, éducateur, interprète, auteur de « La faux et la pierre » (Moscou, 2010) et « Maçonnerie » (Moscou, 2017), auteur d’un cours de maîtrise en franc-maçonnerie (chrétien russe Humanities Academy, Saint-Pétersbourg, 2017-2020), traducteur de Cagliostro, A. Pike, A. Mackey, A. Waite, J. Yarker, R. Ambelain, etc.

Cathédrale et Dark Vador : Par Laurent Ridel

Aujourd’hui, je laisse de côté le monde des bâtisseurs. Les sujets de cette infolettre du dimanche sont :le portail de la cathédrale d’Arles. Son style est déconcertant pour une œuvre médiévale ma réponse à une question que m’a posée une abonnée sur une statue spéciale de la Viergele vocabulaire du jour consacré à la colonnel’image insolite du jour, destinée à vous prouver qu’une cathédrale et Dark Vador ne sont pas incompatibles.
Le portail de la cathédrale d’Arles
D’entrée, la cathédrale Saint-Trophime d’Arles frappe fort par son portail magnifiquement sculpté. Cependant, passé le seuil, l’église est à mes yeux assez quelconque.  Revenons donc sur nos pas et regardons plus attentivement ce portail. Est-il roman ? Est-il gothique ? Van Gogh crut avoir la réponse. En 1888, à l’âge de 35 ans, il débarqua à Arles, s’y installa et la visita de fond en comble. Il écrit à son frère Théo : « il y a un portique gothique que je commence à trouver admirable, le porche Saint-Trophime ». Hélas, Van Gogh, peintre ensorcelant, n’était pas aussi doué en histoire de l’architecture. Ce portail n’est ni gothique, ni vraiment roman. Son style est antiquisant ; il essaie d’imiter l’art antique. 
En plein Moyen Âge, les sculpteurs ont donc fait « dans l’antique ». Pour remonter le temps, ils n’avaient qu’à se promener en ville. Ancienne préfecture des Gaules, Arles conservait un amphithéâtre, des ruines et des sarcophages romains. De quoi les inspirer. 
Pourquoi l’archevêque d’Arles, au XIIe siècle, a t-il exprimé le besoin d’antiquiser le portail de sa cathédrale ? Il risquait de passer pour un homme au goût démodé. Autant se balader en sandales et en toge.  À travers la construction de ce portail, le prélat lance un message politique. Arles était réputé (à tort ou à raison) le plus ancien évêché de Gaule. Son premier évêque, saint Trophime, aurait été le cousin de saint Étienne et de saint Paul et aurait accompagné Pierre à Rome. Il serait donc le contemporain des apôtres ! L’architecture du portail proclame cette origine vénérable en recourant au répertoire artistique de l’Antiquité.  Cette démarche, nous en sommes familiers. Parcourez les rayons d’un supermarché. Combien de produits alimentaires sont emballés dans un packaging « rétro » afin de nous faire croire à l’ancienneté de la marque ou de la recette ?
La question de la semaine
Monique : Depuis un certain temps, je m’interroge sur l’origine, la signification et le caractère très peu courant de la représentation de cette Vierge à l’enfant, avec un enfant debout sur une sphère ; dans les textes (non officiels) que j’ai trouvés, elle est donnée pour dater du 18° siècle. Pouvez-vous m’éclairer, me donner une idée de sa signification et peut-être me confirmer sa rareté ? 
Moi : La statue de votre église est une Vierge à l’Enfant particulière qu’on appelle « Notre-Dame des Victoires ». Elle se caractérise par l’Enfant debout sur un globe. La Vierge et Jésus sont souvent couronnés. Ce qui n’est pas le cas ici. Notre-Dame-des-Victoires est donc une des nombreuses variantes des statues de Marie, au même titre que Notre-Dame-de-la-Salette, Notre-Dame-de-Lourdes, les Vierges de Miséricorde, les Vierges de Majesté… Pourquoi Notre-Dame-des-Victoires ? Elle fait référence à une promesse du roi Louis XIII de financer la construction d’une chapelle Notre-Dame-des-Victoires suite à sa prise de La Rochelle, ville protestante, en 1629. La dévotion à Notre-Dame-des-Victoires se développe néanmoins plus tard, au XIXe siècle, après l’institution d’un pèlerinage en la chapelle Notre-Dame-des-Victoires à Paris et sa reconnaissance par le pape. Ce type de statue devient alors assez courant dans les églises de France.  Donc, au plus tôt la statue remonte au XVIIe siècle, mais plus certainement au XIXe siècle, d’autant qu’elle me semble en plâtre. 
Le vocabulaire du jour : la colonne
Oui, vous savez tous qu’il s’agit d’un support vertical de forme cylindrique. Mais pourquoi en trouve-t-on autant dans les églises ? C’est un héritage de l’architecture antique, modèle prestigieux comme on vient de le voir sur le portail de la cathédrale d’Arles.  Comme le mur, les colonnes ont un rôle de soutien d’un plafond, de voûtes ou d’arcs, mais avec l’avantage de ne pas fermer totalement l’espace. Vous pouvez passer entre les colonnes alors qu’il vous sera difficile de passer à travers le mur (à moins que vous soyez des fantômes. Dans ce cas, je suis très fier de vous compter parmi mes lecteurs 👻). 
La colonne peut cependant se marier avec un mur. Soit elle fait corps avec le mur ; une partie de son diamètre s’y fond (colonne engagée). Soit elle se dresse contre le mur, sans y adhérer (colonne adossée).  Voici une illustration en coupe : 
Quelle est la différence entre un pilier et une colonne ? C’est très simple (en tant qu’auteur de cette infolettre, j’ai le privilège de me poser les questions que je veux et d’y répondre moi-même 😋).  Les piliers regroupent tous les supports verticaux qui ne sont pas de forme cylindrique.
Les plus attentifs d’entre vous déclareront : « Tout à fait, c’est bien un pilier à droite. Il est d’ailleurs composé d’un noyau carré et 4 colonnes engagées ». Si vous avez fait attention à ça, j’aurais réussi ma leçon de vocabulaire du jour. 🙂 
Le détail insolite de la semaine
Photo : Cyraxote/Wikimedia commons Non, il ne s’agit pas d’un oiseau, mais bien de Dark Vador, le méchant de Star Wars ! Depuis les années 1980, cette sculpture orne la cathédrale de Washington, à une hauteur telle qu’on la voit difficilement du sol. Ce n’est pas une gargouille (elle ne crache pas d’eau), mais plutôt un grotesque. Voilà une idée que seuls les Américains peuvent avoir. Malgré les nombreuses canonisations ces dernières décennies, Dark Vador ne figure pourtant pas au panthéon des saints. Qui est le responsable de cette création insolite ? Ils sont plusieurs.  D’abord, le sculpteur Patrick J. Plunkett.
Mais l’artiste ne faisait qu’obéir à la consigne du National Geographic Kids.  Ce magazine pour enfants avait organisé un concours pour ses lecteurs : ils devaient dessiner un personnage destiné à être sculpté pour la cathédrale en cours d’achèvement. Alors que la saga Star Wars bat son plein, Christophe Rader, 13 ans, choisit comme sujet Dark Vador, le terrible personnage à l’armure noire et à la respiration d’aspirateur. L’adolescent obtient la 3e place. Suffisant pour voir son dessin modélisé et reproduit en sculpture. 
A dimanche prochain, 
Laurent Ridel 

En Autriche la ministre de la Justice Zadić n’est pas franc-maçonne

De notre confrère autrichien puls24.at

Le FPÖ a voulu savoir, par une question parlementaire, si la ministre de la Justice Alma Zadić était du côté des francs-maçons.

George Washington, Johann Wolfgang von Goethe ou Wolfgang Amadeus Mozart : ils étaient tous francs-maçons. On sait cependant moins que « Le Droit Humain » est un ordre mixte qui inclut également des femmes. Mais ce que l’on sait désormais, c’est que la femme la plus puissante de la justice autrichienne n’en fait pas partie.

L’année dernière, le FPÖ a envoyé à la ministre de la Justice Alma Zadić une question parlementaire à ce sujet , à laquelle elle a répondu. Lorsqu’on lui demande : « Êtes-vous membre d’une loge maçonnique ? » elle a répondu simplement par un « Non ».

Christian Hafenecker, secrétaire général du FPÖ, ne s’est pas contenté de poser cette question. Entre autres choses, il voulait savoir combien d’employés du département sont francs-maçons – puisque les loges maçonniques sont des clubs et que l’adhésion à un club n’est pas demandée , il n’y a pas de réponse.

Le FPÖ recherche des francs-maçons dans la politique et la justice

Influence maçonnique sur Teichtmeister ?

Le nom de l’  acteur Florian Teichtmeister, qui a été légalement reconnu coupable de possession et de production de dizaines de milliers de fichiers contenant des représentations d’abus sur des enfants et des jeunes, apparaît également dans la demande. Hafenecker voudrait savoir plus précisément ce qui suit : « Lors de l’affaire Teichtmeister, les enquêtes judiciaires ont-elles été entravées par des francs-maçons ou des tentatives ont-elles été faites pour les influencer ?

Selon Zadić, « il n’y a aucune intervention connue ni influence inappropriée dans cette affaire ».

Francs-maçons en Autriche

Alors que la première Grande Loge a été fondée à Londres il y a 300 ans, le moment était venu en Autriche en 1742. Cependant , après un an sous la régente Marie-Thérèse, elle fut à nouveau dissoute. La franc-maçonnerie a été interdite sous la monarchie du Danube et sous le national-socialisme. À ce jour, la plupart des membres autrichiens préfèrent rester entourés de mystère. En raison des dissolutions intervenues entre-temps, la Grande Loge actuelle est déjà la troisième du genre et compte plus de 3 500 membres.

Les mythes sur la société secrète non secrète continuent de circuler. « Les francs-maçons sont une institution éclairante, la franc-maçonnerie est un idéal », explique le « grand maître » et porte-parole franc-maçon Georg Semler à l’occasion du 300e anniversaire il y a quelques années.

Résumé

  • George Washington, Johann Wolfgang von Goethe ou Wolfgang Amadeus Mozart : ils étaient tous francs-maçons.
  • On sait cependant moins que « Le Droit Humain » est un ordre mixte qui inclut également des femmes. Mais ce que l’on sait désormais, c’est que la femme la plus puissante de la justice autrichienne n’en fait pas partie.
  • L’année dernière, le FPÖ a envoyé à la ministre de la Justice Alma Zadić une question parlementaire à ce sujet, à laquelle elle a répondu.
  • Lorsqu’on lui demande : « Êtes-vous membre d’une loge maçonnique ? elle a répondu simplement par un « Non ».

Ce soir la loge reçoit !

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LE TRÈS GRAND DIGNITAIRE DE NOTRE GRANDE LOGE

C’est un moment solennel que l’on attend toujours avec bonheur, car c’est l’occasion de rencontrer de nouveaux venus, mais surtout des Sœurs et des Frères de qualité que nous écouterons avec intérêt au cours de leurs interventions.

Toutefois, il est vrai que l’aspect un peu trop cérémonial nous pousse à classer ces moments de rencontre dans nos «marronniers maçonniques» qui frisent parfois l’ennui, le ridicule voire l’humour tout en restant dans la bienveillance.

Cependant, il ne faut pas oublier que derrière ces moments tant attendus par les membres de la loge, il y a un long travail de préparation de la part des organisateurs. On veut réussir avec fierté cet accueil et avec tous les égards afin que nos ou notre invité(e) repartent avec la meilleure impression sur notre loge.

La pression est palpable dans tout l’hémicycle, il n’y pas de place à l’erreur. Chacun se doit d’être exemplaire, nous sommes sur « notre 31 maçonnique »

A ce côté officiel vient s’ajouter le rituel prévu pour ce moment exceptionnel qui va déclencher l’effervescence.

On attend les interventions de nos invités de marques. Les jeunes maçons ouvrent grands leurs yeux et leurs oreilles, les anciens sont plus critiques. 

Certains Frères, certaines Sœurs ressentent une légère lassitude car la soirée est longue et entrecoupée de nombreuses interventions. Quelques visages sont plus expressifs et esquivent le bâillement, d’autres ne peuvent retenir leur impatience et ils ont hâte qu’arrivent les agapes de clôture !

Il est vrai que ce type de situation est un terrain, pour nous pauvres humoristes, propices à trouver des situations caucasses, parfois drôles dont nous allons profiter et utiliser en toute bonne foi comme vous le savez.

Je prends ainsi mes devants ou mes arrières avec la video ci-dessous qui complète mes réflexions et qui relève uniquement de la fiction.

J’ai dit car il est l’heure…