(Les « éditos » de Christian Roblin paraissent le 1er et le 15 de chaque mois.)
Les Jeux Olympiques[1] qui s’étaient féériquement ouverts et qui viennent de s’achever en apothéose se sont déroulés dans une liesse qui ne s’est jamais démentie. Aussi bien, à la suite de mon précédent édito, j’aimerais cette fois-ci réfléchir avec vous sur l’engouement populaire qu’ils ont suscité.
S’agit-il d’une conversion nationale, aussi radicale que soudaine, aux disciplines de fer auxquelles se sont astreints, des années durant, non seulement la bonne dizaine de milliers d’athlètes participants mais tous ceux qui, dans chaque pays, ont concouru aux épreuves de sélection de leur équipe ? Je crains que l’exemplarité de ces multiples parcours ne répande qu’une lueur superficielle et éphémère, chez nos concitoyens…
S’abandonne-t-on, alors, à la seule célébration des champions qui ont su imposer leur suprématie et triompher ainsi de la glorieuse incertitude du sport ? Tout aimanté de forces et de fragilités physiques et mentales, l’ardent magnétisme des victoires semble, en effet, bousculer nos divisions et abréger nos regrets envers les malchanceux…
Cherche-t-on, enfin, à exalter l’exigence de loyauté régnant aussi bien entre les compétiteurs que parmi les juges, même si les sports de notation ne conduisent pas toujours à l’évidence des classements ? C’est le rappel, en définitive, que tout reste humain et au moins marginalement imparfait. Cela dit, dans leur conception religieuse de l’égalité des règles, les Français sont sans doute fort loin, en tout domaine transposable, d’accepter sans discussion l’inégalité des résultats…
Au fond, nous ne cessons d’éprouver des sentiments partagés et ce, dans un double sens : certes, en ce qu’ils sont communs au plus grand nombre – et, quand ils sont positifs, nous ne pouvons que nous en réjouir – mais, tout aussi bien, en ce que nous sommes souvent en proie à des tendances contradictoires – et nous n’aurions guère à perdre à les réduire un peu…
Pour revenir à ces 33es Olympiades de l’ère moderne[2], ce à quoi nous sommes, d’abord, sensibles, me semble-t-il, c’est à un message de paix universelle sublimant la concurrence des nations et, plus encore, sur notre Terre épouvantablement déchirée, c’est d’un cœur unanime que nous nous sommes laissés embraser par ce fervent hymne à la jeunesse, la vitalité et la beauté des corps resplendissant, tout du long, d’une santé ô combien plus éclatante que la Justice, en ce bas monde. Et nous avons fait mine de croire que, grâce aux promesses d’avenir radieux que semblaient prodiguer sans discontinuer ces êtres frais et forts, nous pourrions, pourquoi pas, nous élever un jour jusqu’aux cieux, en en acceptant d’autant plus facilement l’augure que nous nous rapprochions du 15 août[3] !
Ainsi va notre imaginaire : à l’impôt du sang que la guerre fait aveuglément verser sur les champs de bataille se substitue, dans les stades, l’impôt de la sueur qui fait aussi couler beaucoup de larmes, heureuses pour les médaillés et, tout de même, moins tragiques pour les autres. Pour autant, sauf au cours de modestes trêves qu’ont parfois observées des États en conflit armé, les Jeux olympiques n’ont jamais démontré les vertus exorcisantes qu’on voudrait opiniâtrement leur prêter. En réalité, ils n’enrayent rien dans la durée. On peut donc s’interroger : les peuples, au-delà des rêves évanescents qu’ils partagent rituellement tous les quatre ans, préfèrent-ils vraiment voir des jeunes gens s’affronter pacifiquement dans des joutes sportives, plutôt que de les sacrifier en bien plus grand nombre, au nom d’intérêts dits supérieurs, en cela surtout qu’ils sont supérieurement mortifères ? À l’inverse des règles du sport qui sont toujours claires et détaillées, les lois du massacre comptent plus efficacement sur des ressorts abscons et persistants…
Alors, la franc-maçonnerie dans tout cela ? Eh bien, elle partage, en certains points, l’idéal olympique, notamment en ce que, tout comme lui, elle magnifie l’effort, la probité et le dépassement de soi, mais elle s’en distingue substantiellement par d’autres revendications, parce que, d’une part, elle promeut la coopération à l’encontre de la rivalité et que, d’autre part, elle ne vise pas à comparer les mérites de ses membres, se contentant d’inciter chacun à lutter contre soi-même, avec l’ambition de vaincre ses passions et de pratiquer la vertu[4].
Plus délicatement encore, elle a aussi pour vocation de nous réconcilier avec nous-mêmes, tant au plan individuel qu’entre les uns et les autres. Même si elle contribue à réduire les heurts et les fracas de nos contradictions, elle ne confond pas la sagesse avec leur abolition : tout d’abord, elle nous enjoint de nous efforcer de les comprendre, d’en saisir les causes et les mécanismes ; ensuite, en recherchant un peu plus de cohérence, en mettant un peu plus d’harmonie dans chacune de nos personnes comme dans nos actions communes, nous nous donnons la chance de cohabiter chaque jour plus paisiblement avec nos ambivalences, c’est-à-dire d’accueillir, de façon pondérée, ces dispositions qui conjuguent des sentiments ou des comportements opposés.
La franc-maçonnerie nous exerce à dénouer les liens obscurs de l’amour et de la haine et à étendre, dans nos conduites, l’empire de la raison, au service de ce que les philosophes appellent le « souverain bien », c’est-à-dire ce qui contribue au bonheur de tous. Dans cette perspective, résorber nos ambiguïtés majeures consiste, en tout premier lieu, à sortir du régime voilé de nos interprétations, à emprunter les voies de la tolérance et du respect mutuel, en sachant qu’il nous appartient d’assumer en conscience et avec joie le flou léger et perpétuel de la vie, là où, à la fois, elle se partage et se régénère.
Ainsi, en ce si rare instant des Jeux Olympiques, nous n’avions rien à craindre à ne pas bouder notre plaisir, mais nous pouvions également en profiter pour nous rendre compte qu’il ne saurait y avoir de récompense durable sans une application constante, une volonté générale et une construction concertée, seuls principes à même de garantir un bien-être collectif un peu moins fugace.
[1] Les Jeux paralympiques se dérouleront du 28 août au 8 septembre 2024.
Par ailleurs, on trouvera, dans ce Journal, différents articles se rapportant à l’olympisme, notamment au regard de la franc-maçonnerie, en cliquant ici.
[2] Depuis leur première édition à Athènes, en 1896. 33es ? Tiens, tiens…
[3] Date de la première mise en ligne de cet édito. Une double considération sur le terme d’assomption, selon qu’on l’affecte ou non d’une majuscule :
L’Assomption, en tant qu’enlèvement corps et âme de la Vierge au ciel n’est curieusement un dogme de l’Église catholique romaine que depuis le 1er novembre 1950, jour de la Toussaint. En effet, c’est alors que le pape Pie XII proclame, dans la Constitution Apostolique Munificentissimus Deus, le dogme de l’Assomption : « Au terme de sa vie terrestre, l’Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours Vierge, a été prise corps et âme dans la gloire céleste ». Il décide de le faire un 1er novembre et non un 15 août, pour situer Marie dans la communion de tous les saints.
Si l’on conserve des minuscules au mot entier, l’assomption apparaît philosophiquement comme un acte d’acceptation lucide de ce qui est, d’où découle le fait d’en assumer les conséquences. C’est en cela qu’il s’agit d’une élévation de l’âme ou de l’esprit qui transfigure la réalité à la mesure des valeurs qu’on y applique.
[4] Ce vocable désuet est remis à l’honneur par les Entretiens d’été du Collège maçonnique qui a pris pour thème général, cette année : « Quelle modernité pour les vertus ? ». Les conférences se tiennent en visio, chaque jeudi soir de 19h30 à 21h, à l’exception de ce 15 août. Le programme a commencé le 27 juin et se terminera le 5 septembre 2024. Pour en avoir un aperçu et s’inscrire, cliquer ici (replays disponibles pour les adhérents des Académies maçonniques, sur le site du Collège maçonnique).
La jeune grande loge qui fut fondée à Londres le 24 juin 1717, et dont le premier grand maître était un obscur libraire, marqua le début d’une aventure qui allait conquérir le monde en quelques décennies.
Origines réelles et symboliques de la franc-maçonnerie.
Tout aurait commencé au Moyen Âge, en Grande-Bretagne, par ce qu’on appelle la « maçonnerie opérative » : le regroupement des maçons de métier. C’est de là que serait née la franc-maçonnerie « spéculative », moderne, détachée de toute préoccupation professionnelle, telle que nous la connaissons. À l’origine, c’est-à-dire durant l’époque médiévale, le métier de maçon rassemblait des ouvriers, plus ou moins qualifiés et expérimentés, et des maîtres d’œuvre. Les chantiers pouvaient occuper toute une vie ; le métier se résumait à l’édification d’une cathédrale dont le maçon n’avait pas vu poser la première pierre et dont il ne verrait pas l’achèvement. Les plus anciens, les compagnons, formaient les plus jeunes, les apprentis. Ils disposaient de loges (le terme apparaît dans nos documents au 13e siècle), c’est-à-dire de simples bâtisses adossées à l’édifice en construction, où l’on rangeait les outils, où l’on se reposait, où l’on parlait des problèmes du chantier et des projets du lendemain. On y faisait aussi des plans, sur le sol égalisé qui servait à tracer les épures ou à fabriquer les gabarits.
Le Livre des métiers | Bibliothèque nationale de France
Pour organiser la profession, les clercs en rédigèrent des règlements, comme pour d’autres corps de métier (charpentiers, couvreurs…). C’est à cette époque aussi que, pour donner une perspective au travail des maçons, ils en écrivirent une histoire légendaire, à partir de vieilles chroniques. On en trouve le récit dans les Old Charges (qu’on appelle aussi les « Anciens Devoirs » ), dont les versions les plus anciennes que l’on connaisse remontent à la fin du 14e siècle. Elles rapportent comment les secrets de la « géométrie » ou de la « maçonnerie », inventées dès l’origine du monde, furent sauvés du Déluge grâce à des colonnes de pierre où ils avaient été gravés par les fils de Noé. La tour de Babel puis le temple de Salomon à Jérusalem en sont les réalisations les plus illustres.
La religion était souvent mêlée aux usages et aux cérémonies en vigueur : un ouvrier reçu dans un chantier jurait de respecter Dieu, la Sainte Église, son roi et le maître du chantier ; on lui enseignait les « devoirs » et on lui présentait la Bible. Telle était son initiation. En 1472, la Compagnie des maçons de Londres (London Masons’ Company) reçoit officiellement ses armes et sa première devise : God Is Our Guide ( « Dieu est notre guide » ). À cette époque, la Compagnie exerce son contrôle à Londres : les apprentis lui sont présentés, et leurs noms sont portés sur ses registres. Au terme d’un apprentissage d’au moins sept ans, ils peuvent paraître devant une commission et, après avoir prêté serment de fidélité et de loyauté envers le métier, la ville et la Couronne, devenir « hommes libres du métier » (freemen of the craft).
Parallèlement, le mot « loge », si évidemment et intimement lié à la franc-maçonnerie telle que nous la connaissons, évolue. Vers le 15e siècle, un usage extensif le conduit à s’appliquer à l’enemble des maçons qui travaillent sur un même chantier : la loge devient, en quelque sorte, une personne morale.
Écosse, 1 598 : les prémices de la maçonnerie moderne
Au 16e siècle, en Écosse cette fois, ce mot apparaît pourvu d’une signification très différente, et surtout beaucoup plus complexe et plus riche. Il désigne alors les maçons travaillant dans le ressort d’une cité ou d’un district, et formant une juridiction permanente qui règle l’organisation du métier et arbitre les conflits entre les ouvriers et les employeurs.
En 1598, toujours en Écosse, William Shaw, qui porte le titre de « maître des ouvrages du roi et surveillant général des maçons », publie de nouveaux statuts : dorénavant, la loge contrôle l’entrée des apprentis ainsi que leur accession au statut de compagnon, juge les différends, punit les manquements aux règles. Selon une opinion classique, longtemps soutenue par les historiens de la maçonnerie, c’est au terme d’une transition de deux siècles environ que cette maçonnerie opérative médiévale déclinante aurait donné progressivement naissance à la franc-maçonnerie spéculative moderne. Les premiers signes de cette transition seraient apparus précisément en Écosse : il s’agit de l’admission dans les loges opératives de membres sans rapport avec la profession de maçon, appelés gentlemen masons, recrutés en règle générale parmi les notabilités locales, dans le premier tiers du 17e siècle.
Parmi les personnages les plus représentatifs de cette protohistoire de la maçonnerie spéculative, il faut citer Robert Moray (1608-1673), officier de la Couronne écossaise, passionné de philosophie et d’hermétisme. En 1641, à Newcastle, en marge d’un conflit avec l’Angleterre – il exerce des fonctions dans l’armée écossaise –, Robert Moray est reçu maçon par une délégation de la loge opérative d’Édimbourg. Pendant toute sa vie, il n’assistera qu’à deux réunions de loge – la seconde fois en 1647. Mais surtout, fait emblématique, il sera, en 1 660, le premier président de séance de la Royal Society. Tout un symbole.
En 1646, en Angleterre cette fois, on retient également la réception à Warrington, près de Liverpool, d’Elias Ashmole, érudit féru d’alchimie et d’hermétisme, dans une loge composée de sept membres, tous des notables locaux, sans lien apparent avec la maçonnerie. Une note portée dans le journal d’Ashmole conserve seule la trace de cette loge sans doute occasionnelle.
Dès 1686, du reste, dans son Histoire naturelle du Staffordshire, sir Robert Plot rapportait la coutume locale d’admettre dans la « Société des francs-maçons » (Society of Freemasons) des personnes de toutes qualités, et la disait « répandue dans toute la nation ».
Depuis une quarantaine d’années, cependant, cette vision classique de la transition entre la maçonnerie opérative et la franc-maçonnerie spéculative a été sérieusement remise en cause par les historiens. Un réexamen attentif des quelques sources disponibles a pu faire apparaître qu’elle reposait sur des bases documentaires assez faibles. Même si des gens étrangers au métier ont pu être admis dans des loges anglaises ou écossaises, au cours du 17e siècle, il n’y a pas eu pour autant de « transition » ni de transmission. La maçonnerie spéculative moderne est bel et bien née en Angleterre au début du 18e siècle.
Si cette théorie de la transition a pu s’imposer, c’est que, dès ses débuts, la maçonnerie spéculative moderne – notamment la Grande Loge de Londres, fondée dans les premières années du 18e siècle – a manifesté le besoin d’établir à tout prix son ancienneté « de temps immémorial ». Dans la légende maçonnique fixée au début du 18e siècle, les allusions à la construction du temple de Salomon et à son architecte Hiram, par exemple, traduisent ce besoin et tentent d’y répondre. Nul ne doute, pourtant, qu’il s’agisse là de pures légendes.
Si l’hypothèse de la transition paraît donc désormais plus qu’incertaine, il convient d’en examiner une autre, selon laquelle la maçonnerie spéculative aurait, à son origine, délibérément repris des textes et des pratiques appartenant ou ayant appartenu aux opératifs, mais de façon tout à fait indépendante, sans filiation directe ni autorisation.
Londres, 1 717 : le véritable acte de naissance de la franc-maçonnerie
Dans le courant du 17e siècle, quelques gentlemen masons, férus de recherches philosophiques, sensibles à l’écho de la Renaissance néoplatonicienne, aux proclamations mystérieuses des premiers manifestes rose-croix, ou des notables érudits, parfois membres de la Royal Society, voulurent peut-être se réunir pour en faire l’objet de leurs travaux. Par souci de discrétion, par goût du mystère, par attrait pour les rites étranges et anciens, ils purent décider d’emprunter les formes symboliques et rituelles qu’ils avaient peut-être connues au contact des maçons écossais, qui, eux aussi, partageaient un secret – même si ce secret, ils le savaient bien, n’avait jamais été qu’un secret professionnel.
La théorie de la transition s’appuie aussi, parfois, sur l’hypothèse d’une filiation entre compagnonnage et franc-maçonnerie spéculative. Ce n’est pas ici le lieu d’en montrer en détail les contradictions et les invraisemblances. Il reste qu’elle repose en grande partie sur une grave mais fréquente confusion entre la maçonnerie opérative, telle qu’elle a pu exister, sous des formes très diverses du reste, dans l’Europe du Moyen Âge, en France, en Grande-Bretagne ou en Allemagne, et le compagnonnage lui-même. Or, celui-ci a longtemps été presque exclusivement français. Ses origines historiques semblent attestées vers le 15e siècle, mais, hormis quelques rares documents, nous ne possédons aucun renseignement substantiel ou fiable avant le début du 19e siècle sur ses usages !
Quelle qu’ait pu être leur origine, et quoi qu’il en soit de leurs connexions (très douteuses) avec des loges opératives, il apparaît que les premières loges spéculatives anglaises, si elles ont vraiment existé, avaient totalement disparu à la fin du 17e siècle. Contrairement à ce qui a été souvent écrit, on ne voit donc aucun lien entre elles et les quatre modestes loges de petits artisans et boutiquiers qui fondèrent, le 24 juin 1717, la Grande Loge de Londres. L’origine même de ces dernières est inconnue : elles sont dites, par conséquent, « de temps immémorial ».
La réthorique s’illustre | Bibliothèque nationale de France
Lorsque, par une belle fin d’après-midi de l’été 1717, le 24 juin, jour de la Saint-Jean-Baptiste, traditionnel patron des maçons, « quatre loges et quelques frères anciens » s’assemblèrent au premier étage d’une petite taverne du quartier Saint-Paul à Londres, un lieu appelé L’Oie et le Gril (Goose and Gridiron – l’établissement existait encore au début du 20e siècle), personne n’en rendit compte, l’événement passa inaperçu. Les présents eux-mêmes n’eurent apparemment pas l’idée d’en consigner le procès-verbal : tout ce que nous en savons fut rapporté vingt ans plus tard, en 1738, par le révérend James Anderson, compilateur des fameuses Constitutions de 1723, qui lui-même n’avait pas assisté à la réunion de 1717 !
Et pourtant, ce fut un événement fondateur. D’abord reçue avec méfiance, voire avec une certaine hostilité, par les « anciens » maçons, la jeune grande loge qui fut fondée ce jour-là, et dont le premier grand maître était un obscur libraire, rallia en quelques années à peu près tous les suffrages : vingt ans plus tard, elle comptait plus d’une centaine de loges. C’était aussi le début d’une aventure qui allait en quelques décennies conquérir le monde – ce dont les humbles fondateurs de 1717 se doutaient assurément fort peu.
Dès 1719, Jean-Théophile Désaguliers (1683-1744), fils d’un pasteur rochelais chassé par l’édit de Nantes, devenu physicien, ingénieur, enseignant à Oxford, ministre de l’Église d’Angleterre et plus tard chapelain du prince de Galles, conférencier scientifique de renom et principal collaborateur de Newton, devint grand maître : un autre monde s’invitait parmi les modestes artisans. En 1721, la mutation est symboliquement accomplie lorsque John, deuxième duc de Montagu (1690-1749), familier de la cour de Hanovre et l’un des hommes les plus riches du pays, devient grand maître à son tour : jusqu’à nos jours, les aristocrates, bien éloignés des tâches matérielles de leurs ancêtres prétendus, ne devaient plus lâcher les rênes du pouvoir au sein de la maçonnerie britannique.
Il n’importe : la métaphore opérative de la franc-maçonnerie demeure son ressort le plus puissant. La référence mythique – et donc toujours actuelle – à « l’édification du temple idéal » lui fournit la base de son univers symbolique et les éléments de sa méthode. Spéculatifs ou opératifs, depuis toujours les francs-maçons « glorifient le travail », quelle qu’en soit la nature…
Humanisme est la revue officielle du Grand Orient de France (GODF), puissance symbolique régulière souveraine, la plus ancienne obédience maçonnique française, la plus importante d’Europe continentale et, depuis le Brexit, de l’Union européenne, mais aussi la plus importante obédience libérale au monde.
Cette publication trimestrielle, reconnue pour sa rigueur intellectuelle et son engagement humaniste, se distingue par son exploration approfondie de thèmes variés tels que la philosophie, la politique, la culture, l’histoire et les enjeux contemporains.
Humanisme a pour mission de promouvoir les valeurs de la franc-maçonnerie adogmatique et libérale, en défendant des idéaux tels que la liberté, l’égalité, la fraternité et la laïcité. Elle se veut un espace de réflexion et de débat, offrant une plateforme aux penseurs, chercheurs, et membres de la société civile pour échanger sur des sujets d’intérêt général.
Chaque numéro de la revue est structuré autour de plusieurs rubriques principales, offrant une diversité de perspectives et de sujets :
– Éditorial : Une réflexion incisive sur un sujet d’actualité, souvent teintée d’ironie ou de critique sociale, comme dans ce dernier opus, où Christophe Devillers évoque le climat politique post-élections législatives en France avec une touche d’humour noir.
– Vitriol : Une section dédiée à des critiques acerbes et des réflexions provocatrices sur des thèmes contemporains, ici, telle l’analyse de Cincinnatus sur le transhumanisme.
– Actualité des Lumières : Des essais et analyses qui revisitent l’héritage des Lumières à la lumière des enjeux actuels, comme l’article de P-Yves Beaurepaire qui offre une lecture historienne des idéaux des Lumières.
– Pro fanum : Des articles qui explorent des aspects culturels et patrimoniaux, souvent liés à des ressources accessibles en ligne, comme celui d’Aline Girard sur le patrimoine sportif dans Gallica. Rappelons que le terme pro fanum peut être traduit littéralement du latin par « devant le temple », suggère une perspective extérieure ou profane sur des sujets habituellement perçus comme sacrés ou élevés.
– Parcours : Des récits historiques ou biographiques qui tracent des trajectoires intellectuelles et culturelles, illustrés par l’article de J-Pierre Weisselberg sur les Allobroges et l’astronomie.
– Le grand entretien : Des interviews approfondies avec des personnalités influentes, apportant des insights uniques sur divers sujets, comme l’entretien avec Laure Daussy sur les méfaits de la réputation.
– Dossier : Des études thématiques détaillées, regroupant plusieurs articles autour d’un même sujet. Par exemple, le dossier sur le service public explore ses multiples facettes et enjeux contemporains à travers les contributions de divers auteurs.
– Exploration : Des analyses sociétales et philosophiques sur des institutions et des concepts essentiels à la civilisation, comme les articles de Nicolas Pomiès sur la santé publique et d’Olivier Nobile sur la sécurité sociale.
– Histoire et chroniques humanistes : Des articles historiques et des réflexions sur l’humanisme moderne, souvent avec une dimension maçonnique, comme les contributions de Charles Conte et Benoît Graisset-Recco.
– Musique, 7e art, musique et livres : Des critiques et analyses culturelles couvrant la musique, le cinéma et la littérature, offrant une perspective humaniste sur les arts, illustrée par les critiques de Philippe Foussier et Naudot Taskin.
La revue s’adresse non seulement aux membres du GODF mais aussi à un public plus large intéressé par les questions philosophiques, sociétales et culturelles. Elle joue un rôle crucial dans la diffusion des valeurs maçonniques et humanistes, contribuant au débat public et à la réflexion critique sur les défis contemporains. Elle est disponible chez Conform édition ou DETRAD.
Ce numéro 344 d’août 2024 se présente comme un recueil riche et diversifié, abordant des thématiques variées allant de l’actualité politique à l’histoire, en passant par la culture et la philosophie. Cette édition s’ouvre sur un éditorial signé Christophe Devillers, dont le titre énigmatique « Mais c’est Groucho qui vint » laisse présager une réflexion teintée d’humour et de sagacité. S’ensuivent des rubriques intrigantes telles que « Vitriol » et « Cincinnatus », qui évoquent respectivement une critique acerbe et une référence à l’idéal républicain romain.
Éditorial : Mais c’est Groucho qui vint – Christophe Devillers
L’éditorial de Christophe Devillers s’ouvre sur une note ironique en évoquant la perplexité des événements politiques récents en France. Christophe Devillers semble jouer sur l’inattendu, en invoquant Groucho Marx, symbole de l’absurde, pour souligner le climat de confusion post-élections législatives. Ce texte est une réflexion acerbe sur la fragmentation et la déliquescence du paysage politique, tout en laissant poindre une certaine nostalgie pour des idéaux plus élevés. La prose de Christophe Devillers est incisive, mêlant humour et critique sociale avec une verve littéraire qui capte immédiatement l’attention du lecteur.
Cincinnatus interroge avec une verve polémique le concept du transhumanisme. Il aborde cette idéologie avec une certaine défiance, mettant en lumière les dilemmes éthiques et les promesses douteuses qui l’accompagnent. Le ton est résolument critique, parfois sarcastique, questionnant les motivations derrière cette quête de perfection technologique et les impacts potentiels sur la condition humaine. La critique est acerbe, appuyée par des références à des figures emblématiques de la philosophie et de la science contemporaine.
Actualité des Lumières : une lecture historienne – Pierre-Yves Beaurepaire
Pierre-Yves Beaurepaire revisite les idéaux des Lumières, les confrontant aux réalités contemporaines. À travers une analyse historique rigoureuse, Beaurepaire démontre la pertinence actuelle de ces valeurs, tout en soulignant les défis posés par les nouvelles formes d’obscurantisme. Son essai est une invitation à réactualiser l’héritage des Lumières, à défendre la raison et le progrès dans un contexte marqué par des régressions intellectuelles et politiques. Le texte est érudit, soutenu par une recherche approfondie et une réflexion dense.
Pro fanum : Pour les fondus de sports, un patrimoine à portée de clic dans Gallica – Aline Girard
Aline Girard nous emmène dans un voyage numérique, explorant comment la bibliothèque en ligne Gallica permet de redécouvrir le patrimoine sportif. Girard évoque avec passion la richesse des archives accessibles, mettant en lumière l’histoire et l’évolution des pratiques sportives à travers les siècles. Son récit est vibrant, illustrant comment le numérique peut revitaliser notre compréhension du passé et encourager une appréciation renouvelée du sport comme un élément culturel majeur.
Parcours : Des Allobroges au Miroir de Sirius – Jean-Pierre Weisselberg
Jean-Pierre Weisselberg nous entraîne dans une odyssée historique, des Allobroges antiques aux explorations stellaires contemporaines. Son récit est une mosaïque de faits historiques, mythologiques et scientifiques, offrant un panorama fascinant des connaissances humaines à travers le temps. Le style est narratif, presque épique, invitant le lecteur à s’émerveiller devant la continuité et l’évolution de la quête humaine pour comprendre le monde et l’univers.
Couv. 3 D, Conform édition
Le grand entretien : Les méfaits de la réputation – Laure Daussy (Propos recueillis par Dominique Papon)
Dans cet entretien, Laure Daussy aborde les implications souvent néfastes de la réputation dans le monde contemporain. Laure Daussy discute des mécanismes sociaux et médiatiques qui façonnent et détruisent les réputations, et comment ceux-ci affectent les individus et les institutions. Ses propos sont percutants, illustrant avec des exemples concrets les dangers d’un système où l’apparence et la perception priment souvent sur la réalité. La conversation est fluide, révélant des insights profonds sur la dynamique complexe de la réputation.
Dossier : Service public : L’État utile
Le cœur de l’ouvrage est consacré à un dossier substantiel sur le service public, intitulé « Service public : l’État utile ». Cette section, divisée en deux parties, offre une analyse approfondie de l’évolution et des défis auxquels font face les services publics. Des questions cruciales sont soulevées, telles que l’avenir de l’éducation publique, la privatisation, et la survie des services publics face à la construction européenne. Les auteurs explorent également des domaines spécifiques comme la santé publique, la sécurité sociale, l’emploi et la justice, offrant ainsi un panorama complet des enjeux contemporains liés à l’État providence. Revenons sur six des onze articles du dossier.
Le 4e élément. Parachever l’œuvre républicain – Jean-Pierre Sakoun
Jean-Pierre Sakoun propose une réflexion profonde sur le rôle crucial du service public dans la consolidation des idéaux républicains. Il plaide pour une revitalisation et une défense acharnée des services publics, les présentant comme les piliers indispensables de la cohésion sociale et de l’égalité des chances. Sakoun mêle analyse politique et appel militant, incitant à une prise de conscience collective de l’importance de ces institutions.
Qu’est-il advenu du Service public d’éducation en 1984 et 1992 ? – Eddy Khaldi
Eddy Khaldi analyse les transformations du service public d’éducation au cours des décennies. Son texte est un diagnostic critique des politiques éducatives, mettant en lumière les dégradations et les réformes qui ont altéré le paysage éducatif français. Khaldi utilise une approche analytique, supportée par des données historiques, pour souligner la nécessité de réformer en profondeur le système éducatif afin de restaurer son efficacité et son équité.
Oasis de socialisme ou béquille du capitalisme ? – Charles Arambourou
Charles Arambourou explore le paradoxe des services publics comme à la fois refuge des idéaux socialistes et instruments du capitalisme. Son essai est une exploration dialectique, confrontant des visions opposées du rôle de l’État dans l’économie. Arambourou utilise une dialectique sophistiquée pour décortiquer les contradictions et les tensions inhérentes à la gestion des services publics dans un contexte capitaliste.
Exploration : L’organisation de la santé publique indicatrice de civilisation – Nicolas Pomiès
Nicolas Pomiès discute de la santé publique comme reflet de la civilisation. Son analyse est philosophique et sociologique, examinant comment les politiques de santé publique révèlent les priorités et les valeurs d’une société. Pomiès propose une vision holistique, soulignant l’interconnexion entre santé, justice sociale et progrès civilisationnel.
Sécurité sociale : un service public atypique porteur d’un idéal démocratique – Olivier Nobile
Olivier Nobile aborde la sécurité sociale comme une institution singulière incarnant l’idéal démocratique. Son essai est à la fois historique et analytique, retraçant l’évolution de la sécurité sociale et son rôle dans la promotion de l’égalité et de la solidarité. Nobile démontre comment ce service public est un pilier de la démocratie, soutenant la cohésion sociale et économique.
Justice et service public – Dominique Raimbourg
Dominique Raimbourg examine la relation entre justice et service public, illustrant comment une justice équitable et accessible est essentielle pour une société juste. Son analyse est juridique et sociopolitique, explorant les réformes nécessaires pour améliorer l’efficacité et l’accessibilité du système judiciaire.
La partie historique de l’ouvrage est particulièrement intéressante, avec un article sur le World Congress on Fraternalism, qui a été un événement majeur dans le domaine de la recherche maçonnique. L’étude sur Thomas Paine et Nicolas de Bonneville, par Cécile Révauger, offre une perspective historique sur le dialogue franco-britannique concernant la franc-maçonnerie et la liberté de conscience.
Les chroniques humanistes, signées Charles Conte, abordent la vision d’Emmanuel Macron sur l’humanisme européen, un sujet d’actualité qui résonne avec les débats contemporains sur l’identité et l’avenir de l’Europe.
La revue ne néglige pas les aspects culturels – et c’est aussi pour cela que nous l’apprécions –, avec des rubriques dédiées au cinéma, à la musique et à la littérature. L’analyse du film « La Jetée » de Chris Marker par Benoît Graisset-Recco promet une réflexion profonde sur l’art cinématographique, tandis que l’article de Jean Kriff sur Mozart explore probablement la dualité entre l’homme et l’artiste.
La section consacrée aux livres offre un panorama éclectique d’ouvrages récents, allant de l’histoire politique avec Les Quarante-huitards et les autres – Dictionnaire des dirigeants de 1848 (SUP, 2024) à des réflexions contemporaines sur la République avec Encore debout – La République à l’épreuve des mots (Éd. de l’Observatoire, 2024) de Rachel Khan. L’ouvrage de Charles Coutel sur la franc-maçonnerie comme « pédagogie de la grandeur », publié en 2024 chez Conform édition, semble particulièrement intrigant, promettant une analyse approfondie de cette institution souvent méconnue.
Paul Valéry, photo Henri Manuel, 1920
Notons, en fin de 4e de couverture, la formule de Paul Valery dans Notes (1919) « Si l’État est trop fort, il nous écrase, s’il est trop faible alors nous périssons », exprimant une réflexion profonde sur l’équilibre nécessaire entre l’autorité de l’État et la liberté individuelle. Cette citation invite à considérer les conséquences de deux extrêmes dans la gestion du pouvoir étatique : l’autoritarisme et l’anarchie.
Par ailleurs, le prochain numéro aura pour dossier « Migrer, bon gré, mal gré ».Un dossier d’une importance et d’un intérêt considérables car ce sujet, ô combien d’actualité, résonne profondément avec les questions contemporaines de mobilité humaine, des crises migratoires, et des implications culturelles, sociales et politiques des mouvements de populations.
Humanisme, recueil d’essais et d’analyses, offre une exploration profonde et diversifiée de thèmes allant de la politique et la philosophie à la culture et l’histoire. Chaque contribution est marquée par une rigueur intellectuelle et un engagement passionné, rendant l’ouvrage riche et stimulant. Les auteurs, par leurs réflexions critiques et leurs approches variées, invitent le lecteur à une réflexion profonde sur les enjeux contemporains, soulignant l’importance de revisiter et de défendre les idéaux humanistes dans un monde en constante évolution.
Humanisme – Service public : L’État utile
Revue des francs-maçons du Grand Orient de France
Conform édition, N°344, août 2024, 128 pages, 13 € – 16 € port inclus
La loge « Les Travailleurs », est en exil car démissionnaire du GODF. Elle cherche une nouvelle obédience où travailler sereinement.
La Loge « Les Travailleurs » négocie avec diverses obédiences françaises, afin de migrer vers celle qui présentera les meilleurs garantie de sérieux. Elles sont quelques-unes à montrer de l’intérêt pour « LesTravailleurs » et leurs locaux de 240 m². C’est ainsi qu’un accord est conclu avec la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française. Un numéro de loge est attribué, les cordons sont offerts, une date d’installation est fixée. Puis, sans raison identifiable, ou il n’en reste aucune trace, la GL-AMF se rétracte au dernier moment. Tout laisse penser que des pressions extérieures ont influencé l’obédience d’accueil. Il faut donc repartir à la recherche d’une obédience.
Enfin, la loge finit par rejoindre une obédience conforme à ses aspirations. Refroidie par cette expérience, les membres ne souhaitent pas aujourd’hui dévoiler son identité. Ils déclarent, non sans humour : « Pour vivre heureux, vivons caché. »
Une contrefaçon de la loge « Les Travailleurs » tente de s ‘emparer de l’ADP- mais la Justice républicaine veille
De manière totalement frauduleuse, le groupe des « nouveaux » tente de s’emparer de l’association ADP. Ils organisent le 13 juin 2023, une tenue et une Assemblée Générale Extraordinaire (AGE) illégale convoquée par l’orateur sur « demande du GODF », donc du Conseil de l’Ordre. Ils destituent le bureau en place afin d’en assurer le contrôle. Ils s’emparent au passage des comptes bancaires.
Le 3 février 2024, ils radient de la Loge et du GODF huit membres récalcitrants.
Jean-Pierre Chanard est averti du transfert des comptes bancaires ainsi que de la supercherie. En sa qualité de président, il dépose une plainte le 20 février 2024 et assigne les 10 « nouveaux » administrateurs devant le Tribunal de Nanterre pour faux et usage de faux PV d’assemblée.
Maître Pascal Saint-Geniest
Le 10 juin 2024, le Tribunal de Nanterre annule les AGE des 13 juin 2023 et 8 février 2024. Il annule aussi toutes les décisions prises. Il ordonne de restituer les comptes bancaires aux dirigeants légitimes de l’association ADP. Les dix administrateurs, malgré les talents oratoires de leur défenseur, Maître Pascal Saint-Geniest, avocat en titre de la Fondation du GODF, sont condamnés aux dépens à verser 3000 euros au titre de l’article 700 du Code de procédure civile. Les décisions sont exécutoires immédiatement.
La question à laquelle la rédaction n’a pu trouver réponse est : « Par quel hasard surprenant, l’avocat de la Fondation du GODF, venu de Toulouse, a-t-il pu devenir le défenseur des 10 Frères contrefacteurs de la Loge « Les Travailleurs » et qui payait ses honoraires ?
L’omerta règne au Conseil de l’Ordre, à la Fondation, les loges et les membres du GODF sont laissés dans l’ignorance
Le 10 juillet 2024, Jean-Pierre Chanard adresse à tous les Conseillers de l’Ordre copie du jugement du Tribunal de Nanterre du 10 juin dont, le 12 juillet, la préfecture des Hauts-de-Seine enregistrait le Bureau actuel de l’ADP présidée par Mr Chanard.
Il reçoit en retour deux réponses de conseillers :
Le premier, Frédéric Louis nie les évidences de la procédure de démission de la loge « Les Travailleurs » et de tous ses membres. Dans sa réponse en date du 17 juillet, il indique que la loge doit se conformer au Règlement Général qui ne comporte aucun article concernant la démission d’une loge. Autant l’affiliation d’une loge au GODF est compliquée, autant la sortie est simplissime. Une décision conforme aux statuts et hop, les loges peuvent respirer le grand air du large. Il nie aussi les dispositions du jugement rétablissant le frère Chanard dans sa fonction de président, alors même que la préfecture des Hauts-de-Seine les a enregistrées. Comme le Garde des Sceaux Pénin, le Grand Secrétaire Frédéric Louis entend bien que les lois de la République ne prévalent pas au GODF.
Le second conseiller, Sylvain Solustri, totalement étranger à toute cette affaire, témoigne au travers d’un courriel de sa méconnaissance totalede ce dossier, faute d’information du Conseil de l’Ordre. Il affirme que ce dernier n’a jamais fait la moindre allusion à cette affaire au cours de son année de mandat de juin 23 à juillet 24. Il a donc pu s’informer et comme il vient de la même région que Philippe Foussier et Guillaume Trichard, il peut mesurer la distance qui lui reste à parcourir pour être un grand initié.
C’est donc la preuve de l’opacité de cette affaire qu’il convient de mettre au plus vite sous le tapis. Comme elle grossit de plus en plus le tapis de loge du Grand Orient n’est plus suffisant pour tout cacher.
Le Conseil de l’Ordre qui sait pourtant dégainer la Section Permanente plus vite que son ombre décide de ne pas mettre en lumière cette affaire. Pourtant, il devait traduire en justice maçonnique les dix membres du GODF convaincus par un tribunal civil de faux et usage de faux. Soyons certains que cela n’arrivera jamais.
Il y a fort à parier que la Justice de la République sera de nouveau saisie, l’ADP se réservant le droit de poursuivre les responsables convaincus de faux et d’usage de faux, d’appropriation frauduleuse de compte bancaire. Le Conseil de l’Ordre devra s’expliquer devant la justice concernant le recel, puisqu’il a perçu des sommes dont il aura du mal à prouver qu’il n’était pas informé de la provenance.
Le IVe Acte, permettra d’explorer les comptes et les mécomptes de la Fondation, accessoirement de la SOGOFIM… et du GODF.
Dans le christianisme, Dieu est unique, et pourtant on parle de trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Comment comprendre la trinité du Dieu un ?
Avec Marc Rastoin, bibliste jésuite, professeur de théologie aux Facultés Loyola, Paris. Un podcast de Barbara Cassin, de l’Académie française, philosophe et philologue.
Pour en savoir plus – de Marc Rastoin : Jesus, with style. Luke’s literary and theological genius, Peeters, 2023, et Du même sang que notre Seigneur : juifs et jésuites aux débuts de la Compagnie de Jésus, Bayard, 2011. – de Barbara Cassin : Eloge de la traduction (Fayard, 2016)
Vocabulaire européen des philosophies. Dictionnaire des intraduisibles (2004, Seuil-Le Robert; 2ème éd. augmentée, 2019)
Producteur : Institut du monde arabe. Crédits musique : Interzone, Khaled Aljaramani – oud, Serge Teyssot-Gay – guitare électrique. « Comme l’eau », extrait de l’album Waslat. 5ème jour, Label Intervalle Triton. Direction éditoriale : Mathieu Gousse. Identité graphique : Marion Toulat / IMA. Teaser, montage & mixage : Mnévis Boutros / IMA. Jingle IMA : Anthony Capelli / Making Waves.
What is Spiritualités / مسالك روحية?
L’IMA confie à des personnalités (Barbara Cassin, Abdennour Bidar…) une exploration des spiritualités et des religions du monde arabe.
Ce dimanche, notre consœur La Maçonne a publié un article choc. Il s’agit du dernier opus d’une série concernant les dysfonctionnements du Grand Orient de France (GODF). Elle ne s’est pas contentée d’aborder la réintégration fort contestable de Gérard Plumecocq (alias Géplu) au GODF, mais a également examiné sa structure sociale, juridique, administrative et fiscale. Dans son analyse, elle souligne de très nombreuses irrégularités, tant sur le plan légal que fiscal.
Elle pointe du doigt plusieurs éléments qui soulèvent de sérieuses questions juridiques :
La TVA semblerait ne pas avoir été payée auprès de l’administration fiscale, malgré un chiffre d’affaires qui avoisinerait ou dépasserait la limite légale.
Pendant deux ans (2019/2021), alors que la société de Géplu avait été radiée du registre du commerce, comment a-t-elle pu facturer environ 60 000 € de chiffre d’affaires sur cette période ?
Les déclarations à la CNIL ne semblent pas conformes à la loi.
Le site de Géplu ne mentionne pas les informations obligatoireset légales telles que les conditions générales de vente (CGV), le registre du commerce et des sociétés (RCS), le répertoire national des entreprises (RNE), le capital social, la forme juridique et la dénomination sociale de l’entreprise…
Une carte de presse périmée
La Maçonne souligne que la carte de presse de Géplu n’est plus valable, car en tant que retraité, il ne peut justifier d’une rémunération à hauteur de 50 % par une activité de journalisme, comme l’exige la règle. Toutefois, sous certaines conditions liées à sa retraite, il pourrait obtenir une carte de “journaliste honoraire”. Elle poursuit son analyse en rappelant que le blog de Géplu, géré par la société Éditions du Delta Lumineux, prétend être adhérent du SPIIL (Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne). Pourtant, Géplu est en mesure de présenter des adhésions datant de 2022 au nom de cette société… alors que celle-ci est radiée depuis 2019.
Il serait donc utile que GÉplu s’explique, car son site mentionne une appartenance journalistique qui devient de facto assez douteuse.
Guilde des Blogueurs Maçonniques, 10 ans déjà…
Dans notre édition du 7 août dernier, intitulée « Guilde des Blogueurs Maçonniques…», nous évoquions un triste épisode de l’histoire de l’information maçonnique. Pour rappel, le conflit a commencé lorsque Géplu, propriétaire d’Hiram.be, a constaté que Noé Lamech, propriétaire de GADLU.INFO, utilisait l’appellation « Blog Maçonnique » sur son site, alors qu’il l’avait déposée quelques mois plus tôt à l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle). Géplu a donc ordonné à GADLU.INFO de retirer cette mention de son site, provoquant ainsi un tollé parmi les blogueurs de France et de Navarre, qui ont vu là un abus de pouvoir et ont pris fait et cause pour GADLU.INFO. Une belle solidarité s’est manifestée, suscitant des réactions de la quasi-totalité des blogs maçonniques de France.
Pouvons-nous parler de fraternité dans ces conditions ?
il semble que le moment soit venu pour le Frère GÉplu de songer à prendre une retraite bien méritée avant l’effondrement final de son activité de blogueur.
En attendant, nous sommes très impatients de lire les explications et justifications du « blogueur maçonnique » Geplu, assorties de preuves, car les accusations cette fois rendent sa position très inconfortable et surtout très douteuse quant à sa crédibilité de prétendu journaliste.
Le blogueur Geplu avait terminé sa saison en consacrant ses deux derniers articles à 450.fm (voir paragraphe ci-desssus). Il débute le vendredi 16 août, date de reprise après ses vacances, par un premier article consacré à nouveau à 450.fm. Décidémment il devient un de nos plus fidèles lecteurs. Voici à ce sujet son droit de réponse :
Droit de réponse de Geplu
Du grand délire ! Tout ce qu’écrit l’ex-franc-maçonne EST FAUX.
– Sur l’affaire de justice m’ayant valu 3 ans de suspension « pour avoir dévoilé Jacques Oréfice » !, l’ex-franc-maçonne écrit « Il fut autorisé à présenter une requête en annulation », et « Le président de la CSJM a supprimé toutes les sanctions contre Géplu ». FAUX ! Je ne fus autorisé à rien du tout, puisque la notification du jugement m’étant arrivé 3 semaines après le jugement alors que le Règlement du GODF stipule que tout jugement doit être notifié dans les 15 jours, j’ai juste eu à faire constater le vice de forme qui rendait inapplicable la sanction, non notifiée dans les délais. Ce dont la CSJM, et non son seul président, a du convenir lors de l’audience du 17 octobre 2023. l’ex-franc-maçonne qui n’y connaît visiblement rien devrait mieux vérifier ses sources.
– Je suis présenté comme « imprimeur en chambre » ! Là encore je ne sais d’où l’ex-franc-maçonne tient ses informations, mais c’est FAUX. Un peu d’historique sur ma carrière professionnelle puisqu’il le faut : sorti de l’école des Beaux-Arts de Valenciennes en 1993 après 5 ans d’études, j’ai fondé à Valenciennes un studio d’arts graphiques et de pré-presse et photocomposition, comme l’on disait à l’époque, au service des imprimeries régionales. A l’époque la PAO n’existait pas, et les préparations avant impression demandaient tout un travail spécialisé. Mon studio a employé jusqu’à 9 salariés. En 1989 j’ai racheté un vieux journal local que je composais avant en sous-traitance dans mon studio : « La Feuille d’Annonces, les Echos du Valenciennois ». Hebdomadaire fondé en 1871 et doté d’un numéro CPPAP et d’une habilitation à la publication des annonces judiciaires et légales. Actionnaire majoritaire j’en suis devenu le directeur de la publication et de la rédaction. Le journal qui tirait à 3000 exemplaires quand je l’ai repris tirait à plus de 10 000 quand je l’ai revendu en 2000. Il employait alors 6 salariés dont 3 journalistes avec carte de presse. Affilié au Syndicat de la Presse Hebdomadaire Régionale, j’étais son « directeur », statut différent de celui de journaliste, que je n’ai jamais revendiqué, nulle part. Là encore l’ex-franc-maçonne n’y a rien compris et tout mélangé. Une fois mon journal revendu j’ai racheté en 2001 et pour aller jusqu’à ma retraite en 2013 une petite imprimerie sérigraphique, mais une vraie, avec salariés et matériel pour imprimer textiles et autocollants. Je n’étais donc pas un « imprimeur en chambre ». Encore FAUX.
– Mon blog serait géré par une société. Encore FAUX. Mon blog est géré en auto-entreprise. Si j’ai bien créé il y a 9 ans la SARL les Editions du Delta Lumineux pour gérer le blog, je me suis vite rendu compte que la structure était trop lourde pour le peu d’activités du blog. Je l’ai donc dissoute, tout à fait légalement, et pris le statut plus léger d’auto-entrepreneur, donc exploitant en nom propre et plus en société, pour lequel je m’acquitte de toutes mes obligations, notamment fiscales. J’ai gardé après le titre du blog Hiram.be « les Editions du Delta Lumineux » comme nom commercial, ce qui est parfaitement légal. Et le chiffre d’affaires réalisé, que vous me permettrez de garder pour moi mais loin des chiffres annoncés par l’ex-franc-maçonne, où a-t-elle été chercher ça !, étant en dessous des seuils d’application de la TVA, celle-ci n’est pas applicable aux factures que reçoivent tous les abonnés du blog. (Article 293 B du CGI).- – Quant aux cookies d’Hiram.be qui « collectent tout », c’est encore un délire de l’ex-franc-maçonne. Hiram.be respecte et est en parfaite conformité avec toutes les obligations du RGPD, n’en déplaise au charabia confus et incompréhensible de l’ex-franc-maçonne. Encore FAUX donc.
– L’ex-franc-maçonne termine son brillant article par cette belle phrase : « nous avons les obédiences que l’on mérite ». Peut-elle nous dire la sienne, elle qui a été radiée de la GLFF pour défaut d’assiduité le 12 juin 2016 ?…
Droit de réponse de la Maçonne
ll n’y a rien de mieux que les « réponses » de GEPLU pour nous éclairer sur ses nombreux mensonges et tromperies.
– le second sur son site Hiram.be qui comme, par hasard, n’est pas payant.
Voici en italique ce qu’il explique et les éléments qui le démentent.
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« Dans un article sidérant publié le 11 août sur le site « La Maçonne » et relayé complaisamment ici par Franck Fouqueray, je suis accusé de tous les maux : menteur, fraudeur et même escroc ! Du grand délire ! Tout ce qu’écrit l’ex-franc-maçonne EST FAUX. – Sur l’affaire de justice m’ayant valu 3 ans de suspension « pour avoir dévoilé Jacques Oréfice » !, l’ex-franc-maçonne écrit « Il fut autorisé à présenter une requête en annulation », et « Le président de la CSJM a supprimé toutes les sanctions contre Géplu ». FAUX !
La réponse du président du CSJM est connue de tous et cela bien avant mon article. Il est sur le blog de 450.FM et apparaît aussi sur mon blog dans le cadre de l’article « Un escroc au GODF : le motion de défiance de la loge Franchie & Solidarité» que vous pouvez lire ici. Il apparaît que sa suspension pour 3 ans a été supprimé sans motif et que le courrier le stipulant n’a pas été publié sur le site interne prévu à cet effet.
Ses petites affaires se résument en une seule lettre de 10 lignes non pu:bliées sur le site internet du GODF que tout le monde connait aujourd’hui.
Je ne fus autorisé à rien du tout, puisque la notification du jugement m’étant arrivé 3 semaines après le jugement alors que le Règlement du GODF stipule que tout jugement doit être notifié dans les 15 jours, j’ai juste eu à faire constater le vice de forme qui rendait inapplicable la sanction, non notifiée dans les délais. Ce dont la CSJM, et non son seul président, a du convenir lors de l’audience du 17 octobre 2023. l’ex-franc-maçonne qui n’y connaît visiblement rien devrait mieux vérifier ses sources.
Je n’évoque à aucun moment dans mon article les raisons pour lesquelles il a été « autorisé » à faire appel et, en réalité, je m’en contre-fiche. Qu’il lise mon article.
Je suis présenté comme « imprimeur en chambre » ! Là encore je ne sais d’où l’ex-franc-maçonne tient ses informations, mais c’est FAUX. Un peu d’historique sur ma carrière professionnelle puisqu’il le faut : sorti de l’école des Beaux-Arts de Valenciennes en 1993 après 5 ans d’études, j’ai fondé à Valenciennes un studio d’arts graphiques et de pré-presse et photocomposition, comme l’on disait à l’époque, au service des imprimeries régionales. A l’époque la PAO n’existait pas, et les préparations avant impression demandaient tout un travail spécialisé. Mon studio a employé jusqu’à 9 salariés. En 1989 j’ai racheté un vieux journal local que je composais avant en sous-traitance dans mon studio : « La Feuille d’Annonces, les Echos du Valencciennois ». Hebdomadaire fondé en 1871 et doté d’un numéro CPPAP et d’une habilitation à la publication des annonces judiciaires et légales. Actionnaire majoritaire j’en suis devenu le directeur de la publication et de la rédaction. Le journal qui tirait à 3000 exemplaires quand je l’ai repris tirait à plus de 10 000 quand je l’ai revendu en 2000. Il employait alors 6 salariés dont 3 journalistes avec carte de presse. Affilié au Syndicat de la Presse Hebdomadaire Régionale, j’étais son « directeur », statut différent de celui de journaliste, que je n’ai jamais revendiqué, nulle part. Là encore l’ex-franc-maçonne n’y a rien compris et tout mélangé. Une fois mon journal revendu j’ai racheté en 2001 et pour aller jusqu’à ma retraite en 2013 une petite imprimerie sérigraphique, mais une vraie, avec salariés et matériel pour imprimer textile s et autocollants. Je n’étais donc pas un « imprimeur en chambre ». Encore FAUX.
Encore une fois, Géplu est en train de se noyer dans les contradictions. J’ai pourtant bien porté à la connaissance de tous le les informations sur son statut d’auto-entrepreneur. Voici la « reconstitution » de son CV selon les « sociétés » qu’il a créé sous le statut d’artisan ou encore d’autoentrepreneur.
Au 01/09/1973 – à Anzin, il était auto-entrepreneur/artisan sous l’enseigne « CONCEPTION REALISATION MATERIEL PUBLICITAIRE GRAPHIQUE » Siret : 30001549200030 Au 19/08/1985 Siret : 30001549200048, il était encore « auto-entrepreneur » (le statut de l’époque était plutôt artisan) sous l’enseigne « STUDIO PLUMECOCQ « au 42 B AV DE CONDE 59300 , VALENCIENNES qui fermera en 2001.
Il explique qu’en 1993, il terminait 5 ans d’études pour ouvrir « un studio d’arts graphiques et de pré-presse et photocomposition » qu’il a ouvert, en réalité, en 1985 et fermera en 2001 à moins qu’il ne parle de l’année 1973 comme ayant été l’année de sa fin d’études. Bref, il n’est pas très clair là-dessus.
Au 01/04/2001 Siret : 30001549200055 sous l’enseigne STUDIO PLUMECOCQ-PUB-EDIT au 46 RUE DELSAUX 59300 , VALENCIENNES, qui n’a pas eu beaucoup de succès puisque fermé en 2004.
Au 01/09/2004 (sous le Siret : 30001549200063), il a ouvert une nouvelle activité sous le nom commercial : PUBLIGRAPHI – VIT’SERIGRAPHIE et l’enseigne : PUBLIGRAPHI à Anzin, qui fermera en 2006.
Au 01/04/2006 (Siret : 30001549200071) sous le nom commercial : PUBLIGRAPHI – VIT’SERIGRAPHIE Enseigne : PUBLIGRAPHI – VIT’SERIGRAPHIE, il était « agent commercial » – ce qui est le statut d’un « imprimeur en chambre » qui fermera définitivement en 2013.
Quant à sa « feuille d’annonces » qui est aujourd’hui largement remplacée par les sites internet tel que celui du BOAMP, il en est fait mention à la BNF, comme existant que depuis 1966 (et non pas 1871, comme il le prétend) Elle a bien fusionné avec « les feuilles d’annonces » en 1994. La « Feuille d’annonces » existait comme société jusqu’en 1996 sous le numéro de SIRET 38325079200017. (cliquer ici). Ce qui donnera le titre « Les feuilles d’annonces, Echos Valenciennois » et dont la société gestionnaire est Société anonyme de communication du Hainaut, qui semble disparaître en 2006, tandis que le titre disparaît lui en 1999. Je ne sais pas ce qu’il a « vendu » mais certainement pas sa feuille de choux … heu … d’annonces.
L’objet initial de mon article n’était pas de reconstituer son CV profane et professionnel qui relève, en 2024, a un lointain passé mais d’évoquer la gestion de son blog.
On veut bien croire qu’entre 1972 et 1985, il avait jusqu’à 9 employés et qu’il avait du matériel … mais il s’avère qu’à partir de 2001, il était un « imprimeur en chambre », enregistré comme « agent commercial » en qualité d’autoentrepreneur. Je veux bien que l’on fantasme sa vie, mais à ce point, c’est pathétique.
Mon blog serait géré par une société. Encore FAUX. Mon blog est géré en auto-entreprise. Si j’ai bien créé il y a 9 ans la SARL les Editions du Delta Lumineux pour gérer le blog, je me suis vite rendu compte que la structure était trop lourde pour le peu d’activités du blog. Je l’ai donc dissoute, tout à fait légalement, et pris le statut plus léger d’auto-entrepreneur, donc exploitant en nom propre et plus en société, pour lequel je m’acquitte de toutes mes obligations, notamment fiscales. J’ai gardé après le titre du blog Hiram. .be « les Editions du Delta Lumineux » comme nom commercial, ce qui est parfaitement légal. Et le chiffre d’affaires réalisé, que vous me permettrez de garder pour moi mais loin des chiffres annoncés par l’ex-franc-maçonne, où a-t-elle été chercher ça !, étant en dessous des seuils d’application de la TVA, celle-ci n’est pas applicable aux factures que reçoivent tous les abonnés du blog. (Article 293 B du CGI).
Donc, il se contredit.
Son blog a bien été géré par une SA, comme il le précise lui-même. Qu’il ait décidé de passer sous le statut de l’autoentreprise, n’est pas le débat. Là encore, il mélange tout.
Ce qui est le débat est que sa société initiale « les Editions du Delta Lumineux » , fondé en 2014 avec un capital social, a été radiée du greffe au 31/12/2018.
Comme Géplu considère que son chiffre d’affaires est « secret », il est à noté qu’en 2017, il était de 14000 € selon ses propres déclarations que l’on trouve ici. C’est seulement au 1er janvier 2021, selon les informations du greffe, qu’il a enregistré sous le numéro de Siret : 30001549200089, sous le nom commercial EDITIONS DU DELTA LUMINEUX (EDL) son blog « Hiram.be » en qualité d’au:toentrepreneur. Donc – entre le 1er janvier 2019 et le 1er janvier 2021, il a bel et bien encaissé des abonnements sans société.
– Quant aux cookies d’Hiram.be qui « collectent tout », c’est encore un délire de l’ex-franc-maçonne. Hiram.be respecte et est en parfaite conformité avec toutes les obligations du RGPD, n’en déplaise au charabia confus et incompréhensible de l’ex franc-maçonne. Encore FAUX donc. .L’ex-franc-maçonne termine son brillant article par cette belle phrase : « nous avons les obédiences que l’on mérite ». Peut-elle nous dire la sienne, elle qui a été radiée de la GLFF pour défaut d’assiduité le 12 juin 2016 ?…
Ce qui est malheureusement un vrai problème : il ne comprend pas les règles de la CNIL. Là encore, qu’il ne s’inquiète pas, d’autres comprennent parfaitement …
Conclusion
Géplu se trouve dans une situation compliquée. Pour preuve son article publié sur son blog. Factuellement, il n’apporte rien et se contente de démentir. Plus exactement, il crie au complot et à la diffamation. Il refuse même d’apporter les preuves de sa bonne foi. On peut ainsi lire : « Dans ces articles torches-cul la déformation de la vérité et l’intention de nuire sont évidents. Tout ce qui y est écrit est FAUX et diffamatoire, et les « faits » présentés ne sont que des affirmations péremptoires totalement inventées ou basées sur des faits volontairement déformés, le tout sans apporter la moindre vraie preuve de ces divagations. Pire, leurs auteurs me demandent de prouver que les fantaisistes accusations qu’ils formulent ne seraient pas vraies ! » Du grand journalisme, n’est-ce pas ? En réalité, il ne peut pas apporter de preuves contraires que ce soit pour ses sociétés (celles radiée et la suivante), sa carte de presse périmée depuis 1998, … parce qu’elles n’existent pas. C’est ballot, non ?
Quant au reste : absence des informations obligatoires sur son blog (A propos), carte de presse périmée, CNIL et fichage des utilisateurs du blog en refusant de supprimer leurs comptes, il n’en dit pas un mot. C’est bien dommage parce que cela le différencie d’un authentique site internet sérieux d’une escroquerie montée par un amateur.
Son truc est de menacer : « Les accusations portées sont tellement graves (dernière en date, je suis accusé de « vendre des abonnements aux yeux de tous sous le nom d’une société radiée depuis plusieurs années »)* que j’ai décidé de faire un signalement pour diffamation au Procureur de la République du siège de ces deux « publications » »
Qu’il le fasse : Il sera contraint d’apporter, dans le cadre de son assignation pour diffamation, les preuves qu’il refuse de présenter dans son article.
Il n’y a vraiment que les impôts – services fraudes – que je n’ai pas contacté afin d’avoir plus amples informations sur ces « sociétés » et leurs dates de création et de radiation.
Quant au reste, il tombe quand même bien bas.
Le droit à la vie privée, ce grand journaliste ne le connait pas en dévoilant une identité et des informations personnelles, contrevenant à la législation en vigueur.
Je souligne, d’ailleurs, que la Grande Loge Féminine de France et la loge Dionysos non plus. Ce qui permettra de demander des comptes à ces deux associations. J’hésite entre remercier Géplu ou être totalement consternée.
En effet, si ce procès et ses conclusions sont connues du fait d’articles à ce sujet que vous pouvez tous retrouver ici et que, par conséquent, il n’y a rien à cacher à ce sujet, La GLFF et la loge Dionsysos de Saint-Dié sont, malgré tout, contraintes de préserver aussi l’identité de leurs ex-membres selon la législation en vigueur.
Personnellement, alors comme il le dit si bien, je suis « profane » , j’efface les noms soigneusement de tous les documents, ne les divulguent pas et traitent l’information que je reçois avec un minimum de respect, même pour un fraudeur au RSA. J’en suis même à donner des petits noms genre : Nicolas & Pimprenelle, Hervé le Valeureux, … ou me contenter du prénom et de l’initial du nom de famille.
Si « la Maçonne » n’a pas de carte de membre, ce qui me permet une certaine liberté sur mon blog – : l’initiation, elle la garde … Lui, par contre, ne l’a jamais obtenu et au vu de son article, il n’a même pas idée de ce que cela signifie.
C’est d’ailleurs assez amusant. Il vient de présenter dans son magnifique article le véritable motif de celle-ci. Elle avait pour objet réel de supprimer le blog « la Maçonne » en croyant assez stupidement que l’appartenance à une loge voir une obédience suffisait pour se dire « franc-maçonne ». C’est, comme vous le savez sauf Géplu, plutôt ridicule. J’ai été radiée en 2016 et « la Maçonne » vient de produire une série d’articles sur les nombreux dysfonctionnements du GODF en 2024.
Le comble est, certainement, la stupidité de ce « grand journaliste ». Il n’a pas vérifié un petit détail : un blog se transmet et surtout un blog sur OverBlog et je pourrais ne pas être celle que vous croyez …
Comme je suis une grande fille sympa, je lui ai transmis mon identité et mon adresse. IL pourra ainsi me faire envoyer sa plainte.
Ainsi, en attendant, Géplu est cordialement invité à se conformer aux règles déontologiques de base, soit :
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En plus du principe d’égalité, la maçonnerie, qui aspire davantage à l’évolution qu’à la révolution, façonnera d’autres belles pierres. En rendant ses charges électives elle franchit un pas considérable qui modifie l’origine même du pouvoir : ce n’est plus la providence mais les membres de la collectivité qui désignent leurs dirigeants.
L’« ascenseur » social républicain
Parmi les idées reçues qui font florès règne celle qui voudrait que les francs-maçons aient été les instigateurs de la Révolution française. C’est pourtant tout sauf une réalité. En effet, si des francs-maçons se sont engagés au cours du processus révolutionnaire (Marat, Camille Desmoulins, Mirabeau, par exemple, ou encore Rouget de Lisle, l’auteur de La Marseillaise), d’autres, et non des moindres, s’y sont farouchement opposés, à commencer par l’administrateur général du Grand Orient de France, le duc de Montmorency-Luxembourg. Cette idée d’un complot permanent cristallise bien des fantasmes, notamment celui que la franc-maçonnerie vise au mieux à contrôler, au pire à abattre les institutions. C’est d’autant plus inique que la franc-maçonnerie est parfaitement légaliste.
Pierre Mendès France (1907-1982) | Bibliothèque nationale de France
Cette méfiance vient peut-être de la méthode initiatique (qui n’est pas secrète mais qui s’apprend par degrés), mais probablement plus encore du fait que la maçonnerie parvient à réunir sous le niveau de l’égalité des hommes (puis des femmes) dans un moment où les destins sont déterminés par le seul hasard de la naissance. Sans être considérable, la mixité sociale en loge suffit à fissurer un ordre claquemuré depuis des siècles. Le fait de travailler sous le niveau de l’égalité permet, au fur et à mesure, une certaine porosité des idées, parmi lesquelles celle de la citoyenneté. C’est sans doute ainsi que l’Art royal (autre nom de la franc-maçonnerie) a modestement contribué à la diffusion des idées, notamment, mais pas uniquement, celles que portaient les philosophes des Lumières, même si, tant par son histoire que par sa méthode, la franc-maçonnerie aspire davantage à l’évolution qu’à la révolution.
En plus du principe d’égalité, la maçonnerie façonnera d’autres belles pierres qui donneront de la densité au corpus républicain. Le Grand Orient de France reconnaît tardivement la forme républicaine – le 5 janvier 1792, soit près de trois années après le début de la Révolution. Mais il a, dès 1773, décidé que les charges (de vénérable maître notamment) seraient électives. C’est un pas considérable qui modifie l’origine même du pouvoir : ce n’est plus la providence mais les membres de la collectivité qui désignent leurs dirigeants.
La maçonnerie étant, on l’a dit, une institution légaliste, elle poursuit ses travaux sous les restaurations bourbonienne (hormis pendant la Terreur blanche) et orléaniste et ne pose aucun problème à Napoléon, qui y voit même un moyen, parmi d’autres, de structurer son régime et ses armées notamment. Il faut attendre la IIe République pour que certaines idées, parfois conçues, parfois seulement relayées par les travaux en loge, puissent intégrer l’ordre républicain.
La IIe République une fois proclamée, en 1848, par Alphonse de Lamartine, un gouvernement provisoire composé d’un nombre important de maçons décide de mesures symboliques fortes, comme l’abolition de la peine de mort pour des motifs politiques (qui sera rétablie par le gouvernement de Vichy), signe le décret portant abolition de l’esclavage en France le 27 avril 1848 (il est adopté sous l’impulsion du frère Victor Schœlcher), consacre la liberté de la presse (remise en cause par Napoléon III) et institue le suffrage universel (masculin). Mais cette action, quoique puissante, n’est pas durable, puisque, créé le 24 février 1848, le gouvernement provisoire est dissous le 9 mai 1848 suite aux élections qui donnent la victoire aux partisans de l’ordre, sans doute un peu échaudés par les évolutions très rapides du gouvernement provisoire.
C’est Louis Napoléon Bonaparte qui prend les rênes de la Nation une fois élu président de la République, en décembre 1848. Le prince-président, que l’opinion générale juge (à tort) niais et faible, deviendra l’empereur Napoléon III. Le nouvel empereur, comme son oncle, ne témoigne d’aucune hostilité envers l’obédience, à la condition que l’ordre impérial y règne. Napoléon III s’affaire plutôt à développer l’économie, quitte à mettre sous le boisseau les libertés acquises pendant la Révolution.
Après le désastre de Sedan, le trône impérial chute, et, si la République est bien proclamée le 4 septembre 1870 sur les balcons de l’hôtel de ville de Paris, elle n’est pas encore véritablement installée. Il faudra cinq années d’instabilité institutionnelle pour que la IIIe République soit actée par les lois constitutionnelles de 1875. Cette République à laquelle peu croyaient sera néanmoins la plus stable de l’ère républicaine, puisqu’elle perdurera de 1875 à 1940.
La laïcité prend son essor en France sous la IIIe République avec les mouvements d’émancipation des structures politiques vis-à-vis des structures religieuses. Dans une partie de la franc-maçonnerie, la laïcité se traduit par l’abandon, en 1877, de l’obligation pour les initiés de croire en un Dieu révélé et en l’immortalité de l’âme. De cette époque date une certaine cristallisation d’une image antireligieuse autour du terme de « laïcité », ce qui représente un contresens absolu. L’esprit laïc n’est pas contre les religions, un nombre important de sœurs et de frères étant même croyants et pratiquants. La laïcité a pour objet d’éloigner la primauté d’une forme d’esprit dogmatique quel qu’il soit. Face au droit de croire, la laïcité élève et consacre le droit de ne pas croire.
Depuis le début du 19e siècle, l’économie française mue : d’agricole et artisanale, elle devient industrielle. Cette conversion produit un enrichissement significatif, mais aussi de nombreux laissés-pour-compte. C’est aux fins de protéger les populations en difficulté que plusieurs systèmes philosophiques réfléchissent à une solution de remplacement raisonnable face aux deux idéologies antagonistes, mais également brutales, qui dominent alors la vie politique : un libéralisme aux allures de darwinisme social et un collectivisme attisant la lutte des classes.
Les propositions viennent d’abord du catholicisme social, puis d’une partie de la franc-maçonnerie. Du côté de la maçonnerie, les tenants de la république sociale qui se crée après 1879 font le double constat que, dans une société, la vie économique a besoin de liberté et du droit à la propriété individuelle. Pour autant, ils affirment aussi que la vie économique n’est pas découplée de la vie sociale. L’économie n’est pas hors sol ; elle est même de plus en plus liée au destin du citoyen et de la société dans son ensemble. Partant de ce constat, les « solidaristes » – c’est ainsi qu’on les appelle – pensent que l’économie doit être partie prenante de la vie citoyenne afin de favoriser un pacte social stable sans lequel elle ne peut prospérer. Les partisans de la république sociale ajoutent le mot « Solidarité » au triptyque « Liberté, Égalité, Fraternité ».
Entre 1877 et la fin du premier conflit mondial, les gouvernements de la République bâtissent un « ascenseur » social républicain dont l’objet est de garantir à tous les citoyens une éducation et une protection sociale face aux accidents de la vie. Le principe d’égalité en droits trouve là une expression dans le domaine social. Ainsi sont créés les mutuelles, les premiers systèmes de retraite et de protection face au chômage, l’enseignement laïc, gratuit et obligatoire, des corps intermédiaires, comme les syndicats patronaux et de salariés, destinés à dynamiser la démocratie sociale, le droit d’association. En réalité, c’est notre structure sociale qui est bâtie principalement à cette époque dans l’enthousiasme de la république renaissante.
Woodrow Wilson (1856-1924) | Bibliothèque nationale de France
Porté politiquement par le frère Léon Bourgeois, le solidarisme se dissout progressivement après le premier conflit mondial, emporté par les idéologies dominantes, le libéralisme et le marxisme, qui s’opposeront de manière forte – et stérile – et structureront la vie politique nationale et internationale qui suivra la Grande Guerre. Un projet viendra tenter de briser la bipolarité politique : la création, en 1919, de la Société des Nations, par deux francs-maçons, Léon Bourgeois et le vingt-huitième président des États-Unis, Woodrow Wilson. Posant le principe de l’intérêt supérieur des droits de l’humanité, il sera consacré, en droit, par la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948.
Léon Bourgeois, qui est le seul franc-maçon français à avoir reçu (en 1920) le prix Nobel de la paix, écrira, dans le discours du récipiendaire, ces mots qui résument parfaitement sa pensée profondément maçonnique : « La plus grande révolution de l’histoire n’est-elle pas celle qui a permis à la raison de considérer vraiment l’humanité tout entière comme sujet du droit et de reconnaître le titre d’homme à tous les humains ? Tous les hommes égaux en droits et en devoirs, solidaires du sort de l’humanité, quel rêve. »
Provenance
Cet article provient du site Franc-maçonnerie (2016).
Matières à penser – Du mystère aux mystères, une revue éditée par les Éditions du Cosmogone et connue sous l’acronyme MAP, se présente comme une exploration érudite et poétique de la notion de mystère à travers diverses disciplines et perspectives. À travers un collectif d’auteurs, ce livre invite le lecteur à un voyage introspectif et analytique dans les recoins les plus obscurs et fascinants de la pensée humaine.
L’édito rédigé par Emmanuelle Auger, se distingue par sa capacité à capturer l’essence de ce que signifie réellement le mystère dans nos vies. Dès les premières lignes, Auger nous entraîne dans une méditation sur l’omniprésence du mystère, non seulement comme une notion abstraite mais comme une réalité tangible qui traverse chaque aspect de notre existence.
Emmanuelle Auger
Emmanuelle Auger commence par rappeler l’importance de maintenir une attitude de curiosité et d’émerveillement face aux mystères du monde. Elle souligne que le mystère, loin d’être un obstacle, est un stimulant puissant pour la quête de connaissances et l’innovation. Cet appel à la curiosité est un thème récurrent dans son texte, où elle plaide pour une reconnaissance du mystère comme moteur de l’intellect et de l’âme.
Elle avance l’idée que le mystère est un élément essentiel de notre existence. Elle soutient que sans le mystère, notre vie serait dépourvue de profondeur et de signification. Cette réflexion est soutenue par des références à des traditions spirituelles et philosophiques qui voient dans le mystère un moyen d’accéder à des vérités plus profondes et à une compréhension plus large de l’univers.
L’édito est également une invitation à l’exploration intérieure. Emmanuelle Auger encourage les lecteurs à embrasser le mystère non seulement dans le monde extérieur mais aussi en eux-mêmes. Elle évoque des pratiques introspectives et des philosophies qui nous poussent à explorer les recoins cachés de notre propre esprit et de notre âme. Cette exploration intérieure est présentée comme un chemin vers une plus grande sagesse et une compréhension plus profonde de soi.
Enfin, Emmanuelle Auger met en avant la manière dont le mystère est célébré dans l’art et la culture. Elle souligne que les artistes ont depuis toujours utilisé le mystère pour exprimer des émotions complexes et pour capturer l’essence de l’expérience humaine. L’art, selon Auger, est un miroir du mystère de la vie, et en appréciant l’art, nous apprenons à apprécier le mystère.
Son éditorial nous invite à reconsidérer notre rapport au mystère. En embrassant la curiosité, en reconnaissant la dualité du mystère, et en explorant à la fois le monde extérieur et notre propre esprit, nous pouvons trouver une profondeur et une signification renouvelées dans nos vies. Emmanuelle Auger nous rappelle que le mystère n’est pas quelque chose à résoudre, mais à vivre pleinement et à apprécier pour sa capacité à nous inspirer et à nous transformer.
Pour mémoire, Emmanuelle Auger est une essayiste et éditrice française, reconnue pour ses contributions intellectuelles et littéraires. Elle se consacre à la réflexion sur les thèmes de la spiritualité, de la philosophie et de la littérature. Également connue pour ses éditoriaux captivants et ses analyses profondes des œuvres littéraires et artistiques, elle a été nominée pour le Prix littéraire de l’IMF en 2019, au 17e Salon Maçonnique du Livre de Paris, pour son ouvrage Les devises latines du Rite Écossais Rectifié (Éd. du Cosmogone, 1re éd., 2019), reconnaissant ainsi l’importance de son travail dans le domaine de l’art royal.
La colonne vertébrale de la revue se structure autour de douze chapitres, chacun abordant une facette différente du mystère. Ce nombre n’est pas choisi au hasard, car il possède une symbolique profonde et universelle. Le nombre 12 apparaît dans de nombreuses traditions et croyances, souvent associé à l’ordre cosmique et à la complétude. Dans la mythologie, les 12 travaux d’Hercule symbolisent des épreuves nécessaires à l’accomplissement et à la transformation. Dans le zodiaque, les 12 signes représentent un cycle complet de l’expérience humaine. La Bible fait également référence aux 12 tribus d’Israël et aux 12 apôtres, soulignant l’importance de ce nombre dans la religion et la spiritualité.
Jean-Claude Mondet est un philosophe et écrivain spécialisé dans les questions métaphysiques et existentielles. Son travail explore les mystères de l’univers, de la vie et de la conscience, intégrant des références à la fois classiques et contemporaines. Jean-Claude Mondet est apprécié pour sa capacité à relier la tradition philosophique aux découvertes scientifiques actuelles. En 2018, il reçoit le Prix littéraire de l’IMF, catégorie « Symbolisme » pour La Genèse : Volume de la connaissance sacrée » (Éd. Numérilivre, 2017).Jean-Claude Mondet : Avec « Le grand mystère et ses mystères », il explore la notion de mystère à travers une approche philosophique et métaphysique. Son essai aborde les mystères de l’univers, de la vie et de la conscience, posant des questions fondamentales sur notre place dans le cosmos. Jean-Claude Mondet utilise des références classiques et modernes pour illustrer son propos, créant un pont entre la tradition philosophique et les découvertes scientifiques contemporaines.
Philippe Heckmann est un historien et spécialiste des cultes à mystères de l’Antiquité. Son expertise englobe les rituels et symboles des mystes, ces initiés cherchant à transcender la réalité matérielle. Heckmann a publié plusieurs ouvrages et articles sur l’histoire et la symbolique des cultes anciens.
Dans « Les mystes n’errent pas », il s’intéresse aux figures des mystes, ces initiés des cultes à mystères de l’Antiquité. À travers une analyse historique et symbolique, Philippe Heckmann montre comment ces mystes cherchaient à transcender la réalité matérielle pour accéder à des vérités cachées. L’auteur examine les rituels, les symboles et les mythes qui entouraient ces cultes, révélant leur influence sur la pensée et la spiritualité occidentales.
Avec le chapitre intitulé « Mystère et mystères » Grégoire Brissé, critique littéraire et culturel, aborde la dualité du mystère, à la fois fascinant et terrifiant. Il explore comment les mystères ont été représentés dans la littérature, l’art et la culture populaire. Il analyse des œuvres littéraires et artistiques emblématiques, montrant comment le mystère est utilisé pour évoquer des émotions profondes et des vérités inconscientes. Son essai est une invitation à reconsidérer notre rapport au mystère et à l’inconnu.
Anna-Elisabeth, comtesse de Noailles, par Jean-Louis Forain (1914)
Spécialiste de la littérature française et de la philosophie nietzschéenne, Guillaume Dreidemie se penche sur la figure de la poétesse Anna de Noailles et son rapport au mystère à travers une lecture nietzschéenne de son œuvre. Il met en lumière le lyrisme de Noailles comme une quête de transcendance et d’absolu, une tentative de saisir l’insaisissable. Il montre comment la poésie de Noailles reflète une vision du monde où le mystère est omniprésent et inextricablement lié à la beauté et à la souffrance.
Dans son article, Roland Dauxois, historien de l’art et critique renommé, connu pour ses analyses approfondies des œuvres du romantisme allemand, explore la profondeur philosophique et spirituelle du tableau « Moine au bord de la mer » (1808-1810) de Caspar David Friedrich (1774-1840), un des plus grands maîtres du romantisme allemand, particulièrement reconnu pour ce tableau emblématique. Cette œuvre, objet d’une analyse approfondie par Roland Dauxois, représente une exploration métaphysique de la solitude humaine face à l’immensité de la nature.
Gerhard von Kügelgen, portrait de Caspar Friedrich
Il décrypte la figure du moine comme symbole de solitude et de méditation, confronté à l’immensité de la nature représentée par une mer tumultueuse, métaphore de l’inconnu et de l’infini. Le ciel orageux, symbole de la transcendance, reflète les luttes intérieures et les aspirations spirituelles du moine. Roland Dauxois montre comment le paysage exprime des vérités profondes sur la condition humaine, soulignant la quête de sens et la confrontation avec l’infini. Cette analyse révèle comment Caspar Friedrich utilise l’art pour exprimer des vérités universelles sur l’existence humaine, enrichissant notre compréhension de son œuvre et du mystère dans l’art.
Didier Lafargue explore le rôle du dieu Dionysos dans le théâtre antique et son lien avec le mystère. Il analyse comment les rites dionysiaques et les tragédies grecques utilisent le mystère pour exprimer des vérités profondes sur la condition humaine. Il montre comment le théâtre devient un espace de révélation et de transformation, où le mystère est à la fois un outil de connaissance et une source de catharsis.
Moine au bord de la mer (1808-1810) de Caspar David Friedrich
Pédagogue et philosophe de l’éducation, avec « Mystères, invisibilité, enseignement ! » François Brin examine les dimensions pédagogiques du mystère. Il explore comment lemystère peut être utilisé comme une méthode d’enseignement, incitant à la réflexion, à la curiosité et à la découverte. François Brin propose une réflexion sur l’invisibilité dans l’éducation, où ce qui n’est pas immédiatement apparent peut souvent conduire à des apprentissages plus profonds et significatifs.
Jean-Claude Émériau, théologien et mystique, aborde le mystère sous l’angle de la transcendance spirituelle. Il explore comment différentes traditions religieuses et spirituelles considèrent le mystère comme un chemin vers une réalité supérieure. Émériau analyse des textes sacrés et des pratiques mystiques, montrant comment le mystère est central dans la quête de l’ultime vérité et de l’union avec le divin.
2e de couv.
Marie Vidal propose une exploration linguistique et poétique des termes associés au mystère. Elle examine les mots et leurs racines, révélant des connexions profondes entre les langues et les cultures. Vidal joue avec les homophonies et les étymologies pour tisser un réseau complexe de significations, montrant comment le langage lui-même est imprégné de mystère.
Spécialiste du soufisme, Hocine Atrous plonge fort justement dans le soufisme et ses mystères. Dans « Le soufisme ou l’instant enchanté dans les mystères de l’âme », il explore les concepts de l’instant enchanté et de l’union mystique, montrant comment les pratiques soufies visent à révéler les mystères de l’âme. Atrous analyse des poèmes et des textes soufis, mettant en lumière la beauté et la profondeur de cette tradition spirituelle.
3e de couv.
David Frapet explore les mystères de la Techouvah, le concept juif de repentance et de retour à Dieu. Il analyse les textes religieux et les commentaires rabbiniques, montrant comment la Techouvah est à la fois un processus mystérieux et une transformation spirituelle profonde. David Frapet éclaire les aspects théologiques et pratiques de ce concept central du judaïsme.
Michel Auzas Mille conclut le recueil avec une réflexion sur le mystère de la présence. Il explore la différence entre être physiquement présent et être véritablement présent dans l’instant. Auzas Mille propose une méditation sur l’importance de la pleine conscience et de l’attention, montrant comment être pleinement présent peut ouvrir la porte à des expériences profondes et mystérieuses.
Matières à penser – Du mystère aux mystères est une œuvre riche et multidimensionnelle qui invite le lecteur à une réflexion profonde sur la nature du mystère. Chaque auteur apporte une perspective unique, contribuant à une mosaïque intellectuelle et spirituelle qui éclaire les multiples facettes du mystère. Ce livre est une ressource précieuse pour quiconque s’intéresse aux questions fondamentales de l’existence, de la connaissance et de la spiritualité.
MATIÈRES à penser – se repérer – analyser – se projeter – anticiper
Du mystère aux mystères
Collectif–Éditions du Cosmogone, N°31, #29, juin 2024, 204 pages, 22 €
La série de l’été : « L’énigme du 39 Rue Castérès : Un scandale immobilier de la Fondation du GODF à Clichy »
Le protocole d’accord du 30 octobre 2020, qui aura coûté 300 000 euros à la Fondation, a été laborieusement négocié par les administrateurs de la Fondation, tous membres ou anciens membres du Conseil de l’Ordre. (Relire l’épisode I).
Ce n’est qu’après avoir menacé de maintenir la plainte de l’APP en justice, annulant ainsi la vente à 1 million d’euros, que Jean-Pierre Chanard, président de l’APP, a finalement obtenu cet accord.Il allait bientôt réaliser que la vengeance est un plat qui se déguste froid, surtout au sein du Conseil de l’Ordre et des groupes d’influence au sein du GODF.
La loge « Les Travailleurs » dans la tempête
Jusque-là, « Les Travailleurs » était une loge sans problème. Elie Leroy avait acquis la fameuse parcelle, dont il avait fait don à la SAI du 39 rue Castérès qu’il présidait en 1952. Georges Leroy son fils, qui présidait l’APP en 1994, avait fait don de l’immeuble à la Fondation du GODF… mais l’APP conservait la fameuse parcelle en pleine propriété et le droit d’usufruit du 3e étage.
Philippe Foussier, ancien Grand Maitre du Grand Orient de France. | VERNIER/JBV NEWS
C’est en leur nom que Jean-Pierre Chanard avait mené le combat juridique pour faire échouer le compromis illégal signé par Philippe Foussier en 2018 et signé le protocole d’accord de 2020 dont l’ardoise avait été réglée par Georges Sérignac, grand maître de 2020 à 2023.
Ces deux années avaient laissé des traces profondes au sein de la loge. En juin 2020, un nouveau vénérable est élu. Des clans se forment dans la loge entre les anciens et les nouveaux. Depuis 2018, la loge « Les Travailleurs » est agitée par les querelles avec le Conseil de l’Ordre. Cela entraîne une fracture interne et toutes ces tensions entre deux groupes qui s’affrontent perturbent l’harmonie habituelle de la loge. Ces dysfonctionnements entrainent un « conseil de famille » tumultueux en janvier 2023. Le premier effet fut la démission du vénérable maître.
Le coup de tonnerre de l’élection de Jean-Pierre Chanard, le 28 mars 2023.
Jean-Pierre Chanard
Des élections sont programmées et Jean-Pierre Chanard déjà président de l’APP, redevient vénérable maître de la loge et président de l’Association (ADP) qui en assure la représentation profane.
Dans les jours qui suivent, Jean-Pierre Chanard est averti par le Conseiller de l’Ordre Frédéric Louis, actuel Grand Secrétaire aux Affaires Intérieures que « La loge sera inspectée par le Conseil de l’Ordre et que ce sera terrible ».
Jean-Pierre Chanard comprend alors que le Conseil de l’Ordre a déterré la hache de guerre malgré le protocole d’accord qui prévoyait une trêve de 5 ans. L’Inspection de la loge est programmée pour le 23 mai 2023 sans aucune négociation. Toutes les portes se referment et l’issue est fortement incertaine.
La démission de la loge « Les Travailleurs » du GODF, le 19 mai 2023
La loge est fracturée. Les Anciens, restant très attachés à leur indépendance et à leur souveraineté veulent rester dans la tradition. Les Nouveaux sensibles aux sirènes du GODF et aux cordons promis sont prêts à collaborer. Heureusement, l’APP et l’ADP, ces deux Associations sont dirigées par les Anciens. Avant que le son de l’hallali se fasse entendre, décision est prise de démissionner du Grand Orient de France.
Le 19 mai, Jean-Pierre Chanard adresse la lettre de démission des « Travailleurs » au Grand Maître Georges Sérignac. Le Règlement Général du GODF, souvent prolixe et contradictoire, est totalement muet sur la démission d’une des loges de sa confédération.
Certains frères en profitent pour démissionner à titre personnel du GODF tout en restant dans la loge.
L’affaire est donc réglée, l’Inspection n’aura pas lieu. Le gibier aura échappé à la meute mais pour peu de temps.
Conseil de l’Ordre et Justice Maçonnique : Exclusion Jean-Pierre Chanard
Les démissionnaires notifient officiellement au GODF leur départ. Cependant, le Conseil de l’Ordre ne l’entend pas de cette oreille et décide de poursuivre Jean-Pierre Chanard, le président, ainsi que le secrétaire de la loge (qui souhaite rester anonyme). De manière expéditive, une audience est ouverte durant l’été et les deux sont condamnés à l’exclusion par défaut le 19 juillet 2023. Ils font tous deux appel.
Les deux exclus se présentent devant la Section d’Appel le 16 octobre 2023, le Garde des Sceaux Nicolas Pénin représente le Conseil de l’Ordre. Il a reçu l’ordre de ne surtout pas concilier.
Les deux thèses s’affrontent
La thèse du Conseil de l’Ordre : les deux prévenus ont porté atteinte aux intérêts généraux de l’Ordre en faisant échouer la vente du 39 rue Castérès. À cause d’eux la Fondation a perdu 300 000 euros.
La thèse des deux exclus : ils ont défendu les droits de l’APP et l’illégalité du compromis de vente signé par Philippe Foussier. Le tout, acté dans le protocole d’accord. Tout cela relève du droit associatif et du droit civil. L’affaire est donc close.
Commentaire du Garde des Sceaux Nicolas Pénin : « Au GODF, on n’est pas là pour appliquer les lois de la République, on applique les lois du GODF. »
Après un délibéré expéditif de 10 minutes, la Section d’Appel présidée par Jean-Michel Guérin rend son verdict :
« Jean-Pierre Chanard et le secrétaire, bien que démissionnaires du GODF depuis le 19 mai 2023, sont exclus du GODF à compter du 16 octobre 2023. »
Comme chacun peut le comprendre aisément, une association à laquelle on n’appartient plus ne peut exclure un membre. Effectivement, les lois de la République ne s’appliquent pas au GODF.
Jean-Pierre Chenard est donc exclu du GODF, mais il reste le président de l’APP et de l’ADP, tout en assurant la charge de Vénérable de la Loge démissionnaire du GODF « Les Travailleurs ».
Dans l’acte III, vous découvrirez un nouveau rebondissement dans cette affaire. Le groupe des dix « nouveaux » qui avait fait scission au sein de la loge, encouragé par des pressions externes, tente de s’approprier frauduleusement l’ADP, puis l’APP.
Dans la religion juive, le nom de Dieu est réputé imprononçable. Comment fait-on alors, et pourquoi un pratiquant ne doit-il ni le prononcer ni l’écrire ?
Avec David Lemler, spécialiste de la pensée juive médiévale, maître de conférences à Sorbonne Université et membre du Laboratoire d’Études sur les Monothéismes. Un podcast de Barbara Cassin, de l’Académie française, philosophe et philologue.
Pour en savoir plus – de David Lemler : Création du monde et limites du langage : sur l’art d’écrire des philosophes juifs médiévaux, Vrin, 2020 – de Barbara Cassin : Eloge de la traduction (Fayard, 2016)
Vocabulaire européen des philosophies. Dictionnaire des intraduisibles (2004, Seuil-Le Robert; 2ème éd. augmentée, 2019)
Producteur : Institut du monde arabe. Crédits musique : Interzone, Khaled Aljaramani – oud, Serge Teyssot-Gay – guitare électrique. « Comme l’eau », extrait de l’album Waslat. 5ème jour, Label Intervalle Triton. Direction éditoriale : Mathieu Gousse. Identité graphique : Marion Toulat / IMA. Teaser, montage & mixage : Mnévis Boutros / IMA. Jingle IMA : Anthony Capelli / Making Waves.
What is Spiritualités / مسالك روحية?
L’IMA confie à des personnalités (Barbara Cassin, Abdennour Bidar…) une exploration des spiritualités et des religions du monde arabe.