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La maison de Leonard de Vinci : Château du Clos Lucé

Le château du Clos Lucé, autrefois appelé le manoir du Cloux, est une demeure située en France, au cœur du Val de Loire, dans le centre-ville d’Amboise. Construit à l’origine en 1471 comme un ancien fief dépendant du château d’Amboise, il passe entre plusieurs propriétaires avant d’être acquis par Charles VIII, qui en fait une résidence d’été pour les rois de France. Cette fonction perdurera jusqu’en 1516, lorsque François Ier met le château à la disposition de Léonard de Vinci, qui y vivra pendant trois ans, jusqu’à sa mort le 2 mai 1519.

Façade du Clos Lucé – (Crédit photo : Franck Fouqueray)

En tant que dernière demeure de Léonard de Vinci, le château du Clos Lucé est classé monument historique depuis la liste de 1862 et figure au Journal officiel de la République française du 18 avril 1914.

Aujourd’hui, le château du Clos Lucé est un lieu d’interprétation, de découverte et de synthèse, dont la vocation est de faire découvrir au grand public l’univers de Léonard de Vinci.

Propriété de la famille Saint Bris depuis 1854, le château est actuellement dirigé par François Saint Bris, frère de l’écrivain Gonzague Saint Bris.

Du Moyen Âge à la Renaissance

Tapisserie d’Aubusson au Clos Lucé – (Crédit photo : Franck Fouqueray)

Le château de Cloux était un ancien fief relevant du château d’Amboise. La terre de Lucé avait été annexée au domaine dès le XIVe siècle. Par un acte du 26 octobre 1460, Pierre du Perche céda le lieu du Cloux à Marc Rabouin en échange de la Grange-aux-Lombards.

Peu de temps après, le domaine passe aux mains des religieuses du prieuré de Moncé, qui le vendent, par acte du 26 mai 1471, à Étienne Le Loup, maître d’hôtel et premier huissier d’armes, puis conseiller du roi Louis XI et bailli d’Amboise. Face à l’état de délabrement des bâtiments, c’est lui qui donna au Clos Lucé son aspect actuel, avec « sa tour carrée, sa guette, reliée à l’aile droite par une galerie couverte (…) et ses murs bientôt percés de fenêtres gothiques ».

Jardin au Clos Lucé. Vue sur le Château de François 1er à Amboise – (Crédit photo : Franck Fouqueray)

Le logis, construit sur des fondations gallo-romaines, s’articule autour d’une tour d’angle octogonale abritant un escalier à vis, entouré de deux bâtiments à deux étages disposés en équerre. La façade élégante, faite de briques roses et de pierre de tuffeau, reflète l’architecture du XVe siècle.

Le 2 juillet 1490, Charles VIII rachète le Clos Lucé à Étienne Le Loup pour la somme de 3 500 écus d’or. Charles VIII transforme alors la forteresse médiévale en un château d’agrément, qui devient la résidence d’été des rois de France pendant 200 ans. Charles VIII y fit également construire un oratoire pour son épouse, Anne de Bretagne, qui y vécut jusqu’à son départ pour le château royal de Blois.

Prière pour initiation dans la Chapelle au Clos Lucé – (Crédit photo : Franck Fouqueray)

En 1492, Charles VIII fait construire pour Anne de Bretagne une chapelle gothique en pierre de tuffeau, l’oratoire d’Anne de Bretagne. L’oratoire est orné de peintures murales réalisées par les disciples de Léonard de Vinci : une Annonciation, un Jugement dernier et une Vierge de lumière (Virgo Lucis), située au-dessus de la porte, qui aurait donné son nom au Clos Lucé.

Charles IV d’Alençon et Marguerite de Valois s’installent au Clos Lucé en 1509. En 1515, le duc d’Alençon vend le château à Louise de Savoie, mère de François Ier. Louise de Savoie, régente de France, y vécut et éleva ses deux enfants : le bouillant duc d’Angoulême, futur François Ier, et Marguerite de Navarre, femme de lettres et auteur de L’Heptaméron.

Léonard de Vinci au château du Clos Lucé

En 1516, à l’âge de 64 ans, Léonard de Vinci quitte Rome et traverse l’Italie, emportant avec lui, dans ses sacoches de cuir, tous ses carnets de dessins ainsi que trois de ses tableaux les plus célèbres : La Joconde, La Vierge, l’Enfant Jésus et sainte Anne, et Saint Jean Baptiste. Ces trois œuvres sont aujourd’hui conservées au musée du Louvre. Léonard est accompagné en France de ses disciples Francesco Melzi et Salai, ainsi que de son serviteur Batista de Vilanis. Selon Benvenuto Cellini, le roi François Ier lui accorde une pension de 700 écus d’or, en plus de la rémunération pour les œuvres qu’il achève, et lui offre le château du Clos Lucé pour y vivre. François Ier le nomme « Premier Peintre, Ingénieur et Architecte du Roi ».

Francesco Melzi – Portrait de Léonard de Vinci
attribué à Francesco Virgolini 

Installé au château du Clos Lucé, Léonard de Vinci se montre extrêmement prolifique. Il travaille sur de nombreux projets, organise les fêtes de la Cour à Amboise, conçoit les plans de la Cité idéale de Romorantin, ainsi que l’escalier à double révolution du château de Chambord. Il projette également un système de canaux pour relier le Val de Loire au Lyonnais. À cette époque, il est considéré comme l’un des meilleurs peintres de son temps.

Le 10 octobre 1517, Léonard de Vinci reçoit la visite du cardinal Louis d’Aragon. Son secrétaire, Antonio de Beatis, décrit cette rencontre dans son Itinerario.


« Messer Léonard de Vinci, âgé de plus de 70 ans, excellentissime peintre de notre époque, qui montra trois tableaux à Notre Seigneurie, un d’une Dame florentine, faite au naturel, à la demande de feu le Magnifique Julien II, un autre de saint Jean-Baptiste jeune, et une Vierge à l’Enfant, qui sont sur les genoux de sainte Anne ; les trois sont d’une rare perfection. Il est vrai qu’en raison d’une paralysie de la main droite, on ne peut plus attendre de chef-d’œuvre de sa part. »

Le 19 juin 1518, Léonard de Vinci organise une grande fête au château du Clos Lucé pour exprimer sa gratitude envers le roi François Ier. Cet événement reprend certaines idées que Léonard avait déjà mises en œuvre lors de la Fête du Paradis à Milan, le 13 janvier 1490 (la Festa del Paradisio, une pièce du poète Bernardo Bellincioni). Une machinerie y représentait la course des astres : un chapiteau fut installé, et une toile peinte en bleu figura la voûte céleste, avec les planètes, le soleil, la lune et les douze signes du zodiaque.

L’ambassadeur Galeazzo Visconti rapporta dans une lettre : « Le Roi Très-Chrétien fit banquet dans une fête admirable […]. Le lieu en était le Cloux, très beau et grand palais. La cour était recouverte de draps bleu-ciel, puis il y avait les principales planètes, le soleil d’un côté et la lune de l’autre […]. Il y avait 400 candélabres à deux branches, et tellement illuminés, qu’il semblait que la nuit fut chassée ».

Léonard de Vinci s’éteint dans sa chambre du château du Clos Lucé le 2 mai 1519, léguant ses manuscrits, carnets de dessins et croquis à son disciple bien-aimé, Francesco Melzi. La scène imaginée où Léonard meurt dans les bras de François Ier a inspiré de nombreuses œuvres, dont La Mort de Léonard de Vinci de Jean-Auguste-Dominique Ingres, tableau aujourd’hui conservé au Petit Palais.

Un château de plaisance souvent modifié

Vue de la Chambre de Marguerite de Navarre au Clos Lucé – (Crédit photo : Franck Fouqueray)

Après la mort de Léonard de Vinci, Louise de Savoie reprend possession du château du Clos Lucé. En 1523, Philibert Babou de La Bourdaisière et son épouse, surnommée la belle Babou, qui fut l’une des favorites de François Ier, s’y installent. Par la suite, en 1583, Michel de Gast, capitaine des Gardes du roi Henri III et impliqué dans l’assassinat du Cardinal de Guise, devient propriétaire du domaine.

En 1632, le château passe dans la famille d’Amboise par le mariage d’Antoine d’Amboise avec la petite-fille de Michel de Gast. Durant la Révolution française, le château échappe de peu au pillage grâce à l’intervention de Henri-Michel d’Amboise. Le domaine reste ensuite dans la famille d’Amboise jusqu’en 1832.

La plupart des pièces du château du Clos Lucé sont modifiées à plusieurs reprises au fil des siècles. Au XVIIIe siècle, les espaces sont réorganisés et redécorés avec l’ajout d’importantes boiseries et cheminées. Les jardins subissent également un réaménagement à cette époque.

Le château devient la propriété de la famille Saint Bris le 30 juillet 1855. Hubert Saint Bris décide de l’ouvrir au public en 1954, marquant un tournant dans l’histoire de la demeure.

Le Clos Lucé est classé au titre des monuments historiques par la liste de 1862. L’ouverture au public entraîne de nouvelles modifications des espaces afin de mieux accueillir un grand nombre de visiteurs. En 2017, les propriétaires décident de supprimer les salons du XVIIIe siècle, pourtant classés monuments historiques, pour recréer des décors supposés se rapprocher de ceux qui auraient existé à l’époque de Léonard de Vinci. Toutefois, aucune description précise des espaces occupés par Léonard, ni de mobilier d’origine, n’a été conservée. Cette intervention fait l’objet d’un signalement de la Direction régionale des Affaires culturelles auprès du procureur de la République.

Description du château aujourd’hui

Cheval de Leonard de Vinci au Clos Lucé – (Crédit photo : Franck Fouqueray)

Le château du Clos Lucé est situé au cœur d’un parc de 7 hectares, traversé par l’Amasse, un petit affluent de la Loire. Sa façade en briques roses et pierres blanches, pratiquement inchangée depuis la Renaissance, témoigne de son histoire. Un ancien chemin de ronde subsiste encore de cette époque. Certaines pièces du château ont été réaménagées aux XXe et XXIe siècles pour évoquer celles du XVIe siècle, telles qu’elles auraient pu être à l’époque de Léonard de Vinci, bien qu’aucune description précise ne soit disponible. Les visiteurs peuvent découvrir une chambre, une cuisine, un atelier imaginaire (où est exposée une reproduction de son cheval sculpté par un artiste contemporain), ainsi que la salle du Conseil, l’oratoire d’Anne de Bretagne et la chambre de Marguerite de Navarre.

Lit ou est mort Leornard de Vinci au Clos Lucé – (Crédit photo : Franck Fouqueray)

La chambre où Léonard de Vinci mourut, ainsi que celle de Marguerite de Navarre, ont été restaurées en 2011 et décorées avec des meubles et objets d’époque, provenant de diverses sources. Elles sont situées au premier étage du château.

Quarante maquettes, réalisées par IBM à partir des dessins de Léonard de Vinci, sont exposées dans quatre salles du sous-sol. Des animations en 3D permettent de comprendre le fonctionnement des inventions de Léonard et de les voir s’animer.

Le parc abrite un pigeonnier, construit au XVe siècle par Estienne Le Loup, bailli d’Amboise, qui comptait environ 1 000 niches pour pigeons. En 2003, Jean Saint Bris a mis en place un parcours culturel dans le parc, avec des bornes sonores et 20 machines géantes inspirées des croquis de Léonard. Un jardin met en avant les travaux de l’artiste sur les plantes, ainsi qu’un pont à deux niveaux, réalisé d’après l’un de ses croquis.

Chard de Guerre inventé par Leonard de Vinci au Clos Lucé – (Crédit photo : Franck Fouqueray)

En 2021, deux nouvelles galeries consacrées aux travaux de Léonard dans les domaines de l’architecture et de la peinture ont été ouvertes au public dans un ancien bâtiment industriel de 500 m², réhabilité pour l’occasion. Un nouvel espace multimédia expérimental permet aux visiteurs de « survoler » les machines volantes de Léonard au-dessus du Palais royal de Romorantin, reconstitué en 3D.

Dans la culture populaire

Dans la bande dessinée Le Guide ou le Secret de Léonard de Vinci (tome 18 de la série Les Aventures de Vick et Vicky) de Bruno Bertin (Éd. P’tit Louis, 2012), un ouvrier travaillant dans une chambre du Clos Lucé en 1954 découvre une petite boîte de métal dissimulée dans un mur. À notre époque, un groupe d’enfants venus en Touraine pour préparer un exposé tombe par hasard sur cette boîte. L’intrigue se déroule dans les lieux emblématiques d’Amboise, le château d’Amboise et le château du Clos Lucé, et sert de cadre à la découverte de Léonard de Vinci, de la ville d’Amboise et de son patrimoine historique. La bande dessinée a également été adaptée en roman jeunesse par Eve-Lyn Sol (Éd. P’tit Louis, 2013).

Nouveau : Le Manoir d’Hiram propose désormais des stages à thèmes… le premier est « Tailler sa pierre brute »

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Fort de 4 mois de succès avec les retraites laïques maçonniques, le Manoir d’Hiram après avoir fait le bonheur de nombreux Frères et Sœurs durant l’été, rajoute à son offre des stages-séjours de 3 jours sur des thématiques en forte demande.

Pour débuter le cycle, du 20 au 23 novembre 2024, un premier stage « Taille de pierre » avec Florian Metayer, Compagnon du Devoir.

Florian Metayer – Compagnon du Devoir – Animateur du stage

10 maçons et maçonnes repartiront après 3 jours avec leur propre pierre taillée.

Les participants recevront une initiation opérative dans l’Art de travailler la Pierre Brute.

Tous les détails concernant ce stage sur le site officiel du Manoir d’Hiram. Vous y trouvez aussi la liste des stages à venir afin de vous préinscrire. Comme vous pouvez le constater sur la liste ci-dessous, il y a fort à parier que les demandes seront nombreuses.

Les thèmes des stages à venir seront :

  • Astrologie et Symbolisme
  • Tarot et Numérologie
  • Alchimie spirituelle – Travail intérieur
  • Art oratoire et rhétorique
  • Calligraphie et Art des planches
  • Art du trait et Géométrie sacrée

Ces stages sont réservés à un groupe restreint de 10 participants inscrits sur une liste d’attente. Le nombre de chambres du Manoir d’Hiram ne permet pas d’accueillir des Loges entières. Ainsi, la qualité de l’accueil et de l’enseignement sont préservés.

Les organisateurs des stages soulignent qu’ils tiennent à proposer un tarif accessible à tous, soit 185 € par personne pour les 3 jours de participation (hors hébergement). Pour sa part, le Manoir d’Hiram a fait des efforts afin de proposer un séjour de 3 nuits avec un forfait adpaté à la circonstance, soit une offre au prix de 125 € par personne et par nuit (en occupation double ou triple selon les chambres), les trois repas sont compris dans l’offre.

Les candidats intéressés par ces stages peuvent d’ores et déjà se préinscrire sur liste d’attente.

Franc-maçonnerie et fascisme : première traduction italienne de Maria Rygier

De notre confrère agenparl.eu

Pour la première fois en italien, un ouvrage monumental sur la relation entre la franc-maçonnerie et le fascisme est désormais disponible. Maria Rygier l’a écrit en France en 1929, en exil, persécutée comme dissidente, intellectuelle et franc-maçonne. 

Maria Rygier était journaliste, écrivain, militante anarchiste, socialiste et monarchiste dans ses dernières années. Nationaliste et amoureuse de sa patrie, elle fonde des ligues, des comités, des journaux et des revues, comme « Rompete le File », et collabore avec les plus lus, comme « il Popolo d’Italia » dont elle est l’animatrice.

Pressée par le Grand Orient de France de raconter quelles étaient les conditions de la franc-maçonnerie italienne après la promulgation de la loi fasciste qui l’interdit en 1925, Maria Rygier écrit  La franc-maçonnerie italienne face à la guerre et au fascisme  qu’elle publie en 1929. 

Il raconte quelles obédiences maçonniques ont plié bannières et honneur à la volonté de la dictature fasciste naissante et lesquelles s’y sont opposées sans hésitation ; qui parmi les francs-maçons a trahi sa dignité et qui, même au prix de sa vie, n’a pas renoncé à défendre les idéaux de liberté et de fraternité. 

Il retrace le rôle joué par les dirigeants du Grand Orient d’Italie et de la Grande Loge d’Italie, mais aussi du Droit Humain, plus connu à l’époque sous le nom de Droits de l’Homme. Il raconte les personnages et les événements, la destruction des temples, les représailles, mais aussi les mécanismes du pouvoir au sein des partis avant et pendant l’émergence de celui dirigé par Mussolini. 

Cet ouvrage, qui à la fin des années 1930 a contribué notablement au niveau international à faire prendre conscience en Europe de la férocité du régime fasciste naissant, refait surface 95 ans après sa première édition, livrée pour la première fois en italien. et un aperçu impitoyable de certains des chapitres les plus sombres de l’histoire de l’Italie dans une perspective inhabituelle telle que celle maçonnique. 

Maria Rygier s’exile avec une seule valise remplie de documents originaux, d’articles de journaux et de lettres. Il ne voulait pas emporter avec lui des vêtements mais une énorme quantité de preuves contre le parti fasciste, Mussolini et ses émissaires. Mais aussi des actes de dénonciation contre certaines des hautes positions maçonniques afin qu’il reste une trace des responsables de la défaite de l’Italie, qu’elle avait prédite à une époque sans méfiance. 

Cette première traduction signée par Francesco Guida, qui s’est également chargé de l’introduction des Edizioni dello Straniero, en vue du centenaire de la loi fasciste qui interdisait la franc-maçonnerie, marque aussi sur le plan moral le retour au pays d’un de nos compatriotes exilés, où éviter que son travail de témoignage reste confiné dans le périmètre de la mémoire. 

Le volume, qui compte 440 pages, est disponible dès aujourd’hui dans toutes les librairies et sur toutes les boutiques en ligne. 

Version française

La Franc maçonneire italienne devant la guerre et devant le fascisme (rist. anast.) Broché – 1 décembre 1990.

Éditeur ‏ : ‎ Forni (1 décembre 1990)

Langue ‏ : ‎ Italien

Broché ‏ : ‎ 448 pages

ISBN-10 ‏ : ‎ 8827128026

ISBN-13 ‏ : ‎ 978-8827128022

Poids de l’article ‏ : ‎ 499 g

Chez Amazon

La Terre Sainte et les Lieux Saints (Partie 3/4)

De notre confrère thesquaremagazine.com – Par Gerald Reilly

(Retrouver l’article 2/4 d’hier)

Cette série en quatre parties examinera l’aspiration et l’activité « maçonniques » concernant la Terre Sainte et les Lieux Saints ; les leitmotivs incluent : le pèlerinage, la prophétie, le tourisme, l’exploration, la colonisation et l’empire. Et, « ramener la franc-maçonnerie à son lieu de naissance »

Partie 1 : Introduction et Les Hauts Degrés envisageait la possibilité que les degrés supérieurs chrétiens soient un moyen par lequel l’Église pourrait assimiler et contrôler les francs-maçonneries. Il a été noté qu’un ordre maçonnique aspirait à « acquérir la possession du Saint-Sépulcre à Jérusalem… » ; on a examiné comment cette décision a été prise et jusqu’où l’Ordre pourrait aller pour atteindre cet objectif. À la même époque, même Napoléon n’a pas réussi à prendre possession de la Terre Sainte ! 

Deuxième partie : La Grande Loge Américaine et l’American Grand Tourist ont étudié l’aspiration de la Grande Loge du Maine à «… vérifier si des vestiges de l’ancienne maçonnerie peuvent être découverts en Palestine ». Ils ont également examiné le récit scandaleux du Fr. Mark Twain sur sa visite en Terre Sainte, qu’il a décrit comme « le récit d’un voyage d’agrément… le récit d’un pique-nique ».   

Partie 3 : Le touriste maçonnique américain et l’exploration impériale anglaise.

Partie 4 : L’explorateur militaire maçonnique et le touriste pathétique maçonnique.

Chaque partie cherchera à identifier l’intérêt, l’aspiration et l’activité maçonniques de la Terre Sainte avec des leitmotivs : pèlerinage, prophétie, tourisme, exploration, colonisation et empire. Et les aspirations à « ramener la franc-maçonnerie au lieu de sa naissance ».

La tournée du franc-maçon américain et l’exploration impériale anglaise.

En 1529, l’Empire ottoman atteint les portes de Vienne. Il se contracte ensuite avec les empires européens en quête d’expansion et d’influence vers le sud et l’est.

Chaque empire a-t-il aspiré à inclure la Terre Sainte dans ses « frontières définies » ?

Après la guerre de Crimée et avec une grande prescience, l’ édition du 12 mai 1860 du New York Times rapportait que « la situation de la Turquie [Empire ottoman] était alarmante pour la paix du monde lorsque le tsar Nicolas invita l’Angleterre à rédiger avec lui le dernier testament de l’homme malade de l’Europe ».

Tout au long du siècle 1814-1914, la politique étrangère britannique aspirait à équilibrer les empires continentaux européens et russes afin de garantir qu’aucun empire ne soit en mesure de dominer l’un ou l’ensemble des autres.

Cela n’a pas empêché la Grande-Bretagne, avec le plus grand empire de l’histoire, de chercher à l’étendre, « toujours plus large et plus large » ! 

Le touriste maçonnique américain… Rob Morris était un franc-maçon très coloré, innovant et énergique.

Cependant, son hétérodoxie et son apparente auto-promotion ont assuré sa notoriété et son impopularité ; en particulier, suite à la fondation de l’Étoile orientale co-maçonnique et de ses « Conservateurs », une tentative de créer une juridiction maçonnique panaméricaine et globale, ce à quoi la plupart des Grandes Loges d’État s’opposaient.

Le récit de voyage de Morris, La franc-maçonnerie en Terre Sainte ou les traces des bâtisseurs d’Hiram, est préfixé ainsi :

« Cependant, au moment de la parution du présent volume [avril 1872], une mesure est en cours, avec les meilleures perspectives de succès, pour organiser la Loge Salomon à Jérusalem sous les auspices américains. »

Le 17 février 1873, c’est la GL du Canada qui autorise la Loge Mère Royale Salomon N° 293, « pour travailler à Jérusalem et ses environs ».

Peut-être que le manque d’intérêt des USA GL est dû à la reprise de la guerre civile et à l’éloignement de tout ce qui était « Morris ».

Les raisons qui ont poussé Morris à visiter la Terre Sainte en 1868 ne pouvaient pas être plus éloignées de celles de Mark Twain.

Il a récolté 9 000 $ (165 000 $ aujourd’hui) auprès de sponsors maçonniques pour financer sa « mission particulière ».

Il prétendait « ne pas jouer au touriste » mais plutôt « s’engager dans un travail d’exploration » ; bien que ni le théodolite, ni le sextant, ni la truelle ne figuraient dans sa liste d’objets de voyage.

Il avait promis de rembourser ses sponsors en nature.

« Je considère que tous les emblèmes d’origine biblique ou divine sont la propriété maçonnique.

J’ai dressé une liste de spécimens de Terre Sainte, ceux que la fraternité était la plus susceptible d’apprécier, ceux que je devrais valoriser le plus, en termes d’illustrations bibliques et maçonniques, un catalogue regroupant des spécimens.

« Réaliser des collections complètes d’objets illustrant les traditions maçonniques et les coutumes bibliques, qui seront distribuées généreusement aux contributeurs à mon retour, selon des plans préalablement établis. »

Grand Tour ou Grand Larceny ? Une déclaration de mission de Rob Morris peut être construite à partir de :-   

  • Sa conviction était que « une grande partie des francs-maçons américains étaient des chrétiens de profession qui acceptaient que la Bible était d’une authenticité divine, contrairement aux francs-maçons infidèles français et allemands ». (Infidèles ? Ils croyaient que la franc-maçonnerie était au service de l’humanité plutôt qu’au service de la religion !)
  • Son désir, «… de visiter la mère patrie de la franc-maçonnerie pour confirmer que l’unité maçonnique est basée sur la foi abrahamique et d’examiner la condition de l’institution maçonnique dans le pays de sa naissance ». (Voir la partie 2 et l’aspiration similaire de la GL du Maine. Si « l’unité maçonnique est basée sur la foi abrahamique », quel est le rôle du reste de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament dans les francs-maçonneries « régulières » ?)
  • Son affirmation selon laquelle «… les Saintes Écritures sont les livres d’instruction de la Loge et qu’une connaissance parfaite de la Terre Sainte est nécessaire pour une connaissance parfaite des Saintes Écritures ». (L’amélioration/l’avancement maçonnique consiste à tendre vers un idéal, mais sans jamais l’atteindre : une « connaissance parfaite » de quoi que ce soit est quelque peu improbable.)  
  • Son affirmation selon laquelle « les francs-maçons manquant de connaissances bibliques », il avait besoin de « … publier ses voyages pour montrer que la trame et le tissu des traditions maçonniques sont vrais et prouver que les figures du modèle sont réelles et authentiques ». (Cette série cherche à comprendre s’il existe un besoin maçonnique de vérifier « scientifiquement » la Bible.)   

Morris a écrit : « La colonie américaine près de Joppé [établie pour attendre la Seconde Venue, voir la partie 2] est entièrement démantelée.

J’ai découvert que quatre des colons qui étaient là à mon arrivée en mai étaient membres de l’ordre maçonnique…

La colonie du Maine à Joppa a de nouveau été entendue.

Ils sont maintenant au nombre de vingt-cinq et sont dans un état de béatitude, suite au départ de leur chef, Adams.

Morris a dû expliquer qu’il ne serait pas possible, comme promis, de rapporter du KST des pierres portant les marques des maçons.

« … bien que le Temple de Salomon ait complètement disparu de la terre, ses fondations demeurent pourtant… la plate-forme, la colline, le monticule érigé artificiellement pour servir de base à la sublime structure…

Nous pensions avoir également une certaine connaissance du mont Sion, mais les explorateurs les plus récents et les plus éminents ont émis des doutes à ce sujet et nient que la Sion moderne corresponde à l’ancienne.

« Sion » fait référence à la Cité de David et « le mont Sion » à la partie inférieure du mont Moriah sur laquelle se trouve la Cité de David.

Certains archéologues suggèrent que « le monticule érigé artificiellement » – le sommet nivelé du mont Moriah connu sous le nom de mont du Temple – a été construit plus tard qu’à l’époque de Salomon.

Si le Temple du Roi Salomon a jamais été construit, peut-être que l’affirmation de Morris selon laquelle tous les vestiges avaient été « effacés de la terre » était grandement exagérée : les gens cherchaient et cherchent peut-être encore au mauvais endroit.

Il a écrit;

« Toutes les parties s’accordent à dire que le Temple se trouvait quelque part dans un endroit rectangulaire, appelé par les noms de Haram et Moriah et que le mont des Oliviers se trouvait sur tout ou partie d’une colline indiquée sur la carte. »

Malgré la foi abrahamique et la « Première et Sainte Loge », Morris a décidé que la franc-maçonnerie a commencé avec la construction du KST, et que « les premiers francs-maçons étaient Salomon, roi d’Israël ; Hiram, roi de Tyr ; et Hiram l’architecte ».

Si le Temple a été construit, où aurait-il pu se trouver ? Dans une extension nord de la Cité de David, au sud du Mont du Temple, juste en dessous de l’actuelle mosquée Al Aqsa ?

Morris est revenu aux États-Unis chargé d’objets de Terre Sainte ; il est peu probable que l’un d’entre eux ait pu être considéré comme une preuve de l’existence de la franc-maçonnerie ancienne ; cependant, peut-être les sponsors étaient-ils satisfaits de souvenirs de vacances.

La source de Gihon fournissait une source d’eau naturelle à la Cité de David, mais pas jusqu’à la zone autour de l’église du Saint-Sépulcre pour laquelle l’héritière de Coutts Bank était obligée de financer l’approvisionnement en eau des pèlerins assoiffés.

Ceux qui boivent de cette eau n’auront-ils plus jamais soif ?

……et l’exploration impériale anglaise.  

Pour pallier le manque d’eau potable pour les pèlerins, une élite londonienne – au sein de laquelle la franc-maçonnerie anglaise était très bien représentée – forma en 1864 la Société de secours en eau de Jérusalem.

Pour une étude nécessaire, Angela Burdett-Coutts a contribué à hauteur de 500 £ (70 000 £ aujourd’hui).

Les relevés fournissent une base pour la planification militaire ; sans surprise, le gouvernement britannique les a soutenus.

Les Royal Engineers ont été chargés de fournir leur expertise pour entreprendre une Ordnance Survey (notez la connotation militaire du terme « artillerie ») dirigée par le capitaine Charles Wilson RE

La coopération des autorités de Jérusalem avec ce projet a conduit à la création en 1865 du Palestine Exploration Fund (PEF) à propos duquel, comme l’a écrit Rob Morris….

« John Bull, plébéien, ne peut rien faire sinon à l’ombre du trône et sur le chemin de la noblesse. [Quelle perspicacité ! La franc-maçonnerie a-t-elle participé à ce processus ?]

C’est pourquoi il fut jugé bon et heureux de s’assurer que la reine d’Angleterre soit nommée « patronne » du Fonds d’exploration de la Palestine, ainsi que des noms tels que les ducs d’Argyle et de Devonshire, les comtes de Carnarvon, Derby, Russell, Zetland (ce dernier étant alors Grand Maître des Francs-Maçons) et Shaftesbury, les évêques de Londres, Oxford, Ely et Ripon, les doyens de Saint-Paul, Westminster, Christ’s Church et Canterbury, et une foule de fonctionnaires mineurs, soixante-dix-huit en tout, pour constituer le comité.

Le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa ont été construits sur le sommet « nivelé » du mont Moriah, connu sous le nom de Mont du Temple et, pour les musulmans, Haram.

Mais bien avant cela, la Cité de David était située sur une partie inférieure du mont Moriah, représenté comme le mont Sion.

C’était le point le plus élevé pour lequel il y avait une source d’eau naturelle, la source de Gihon.

Ceci a très probablement déterminé l’emplacement de la colonie fortifiée d’origine qui est devenue plus tard la Cité de David. 

Par qui et quand le sommet du mont Moriah a-t-il été nivelé ? Il semblerait qu’il soit presque aussi élevé que celui de la Cité de David : il s’agit d’un gigantesque projet de génie civil, peut-être improbable avant l’époque romaine.  

Outre la promesse d’un approvisionnement en eau, comment s’est nouée la coopération avec les autorités de Jérusalem ? Parmi les deux familles dirigeantes de la région, on trouve Pacha [voir partie 1] et Effendi ; toutes deux avaient des membres de leur famille qui dirigeaient les francs-maçonneries de la région.

Il existe un niveau de confiance manifestement bienveillant entre les francs-maçons, bien justifié ; cette confiance a facilité le progrès humain par l’intermédiaire des agences gouvernementales, des entreprises et de la société civile. 

À cette époque, la « science » (ou plutôt la méthodologie scientifique) et la « foi » étaient toutes deux, chacune à leur manière, sous le choc de la publication en 1859 de L’ Origine des espèces de Darwin.

Peut-être que la PEF faisait partie d’une « riposte » ? Si la « science » peut mettre en doute la Bible, peut-être la « science » peut-elle la vérifier ? Même si le texte « Or la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une preuve de celles qu’on ne voit pas » indique que la preuve « scientifique » n’est ni nécessaire ni appropriée pour l’acceptation des vérités bibliques.

Les objectifs déclarés du PEF étaient « une enquête inductive… appliquant les règles de la science à l’exploration de « l’archéologie, de la géographie, de la géologie et de l’histoire naturelle de la Terre Sainte ».

Malgré « l’exploration », « la science » et « l’induction », le PEF a exprimé « son intérêt pour le pays dans lequel les documents de notre foi ont été écrits ».

Cela indique une raison d’être pour prouver que la Bible était vraie.

Les relevés topographiques du capitaine Wilson sont restés une référence pendant des décennies ; il est devenu directeur de la Palestine Pilgrims’ Text Society et, de 1901 à 1905, président du PEF. 

Une personne ne peut pas jouer au football et au baseball en même temps ; il faut nécessairement choisir l’un ou l’autre.

Pourquoi ? Parce que les règles sont différentes. La méthodologie scientifique a ses règles, la révélation basée sur la foi a ses règles.

Ils sont différents et donc les deux ne peuvent pas être joués par la même personne en même temps, ils sont incommensurables. Notez bien que les deux ne se rencontreront jamais.

La quatrième partie examinera un exemple maçonnique d’exploration de Jérusalem ; et malheureusement, d’un touriste maçonnique pathétique.  

Toutes les images sont la collection personnelle de l’auteur. 

Lire la Suite et Fin…

Article de Gerald Reilly

Gerald Reilly a été initié en 1995 à la Loge 2063 du Prieuré de St Osyth. Essex. Angleterre (UGLE). 

Il est membre fondateur de Allthingsmasonic de Josh Heller et a co-écrit avec Josh « Le Temple qui ne dort jamais » (Cornerstone Books, 2006). Il s’engage dans le développement de la franc-maçonnerie électronique.

Lauréat du prix Norman B Spencer, 2016.

Loges & Francs-maçons

Castres Sorèze Puylaurens Graulhet

Élaboré à partir de documents exceptionnels souvent inédits : livres d’architecture des diverses Loges maçonniques, archives du Grand Orient, fonds maçonnique de la BnF, Archives municipales de Castres, Archives départementales du Tarn et de l’Aude, contributions et documents privés fournis par des familles.

En parcourant cet ouvrage d’histoire grand public, didactique et documentaire, le lecteur entre au cœur de la Franc-Maçonnerie en général, et locale en particulier, et pénètre au quotidien dans la vie des loges maçonniques qui, depuis près de trois siècles, ont imprégné l’histoire du sud du Tarn.

Il y voit les mutations d’une Maçonnerie française longtemps aristocratique et déiste, monarchique éclairée, puis bonapartiste sous le Ier Empire, et après une interdiction sous le Second Empire, une Maçonnerie définitivement républicaine et laïque.

Le lecteur y découvre le fonctionnement d’une loge maçonnique et sa raison d’être.

Il peut appréhender le contenu de ses travaux philosophiques, sociaux et politiques, ses débats souvent riches et animés, toujours en phase avec les préoccupations du moment.

Il peut également apprécier le niveau « d’engagement dans la cité » de ses membres, en particulier à travers un grand nombre d’exemples évoqués tout au long  du récit : Job Baudecourt, Jean Guibal, Comte Claude Thomas de Labarthe, Comte Joseph de Toulouse- Lautrec, Baron François Cachin, Timoléon d’Hargenvilliers, Auguste Jaurès, Jules Barbaza, Jean Nauzières, Vincent Pieglowski, Frédéric Thomas, Joseph Jean, Hippolyte et Osmin Coste, Adolphe Wauthier, Édouard Lacolombié, Jean François et Léopold Batut, Louis Vieu, Albert Poux, Lucien Coudert, Henri Sizaire, Georges Alquier, Paul Aninat, Maurice Carayol…

Enfin, à travers ces acteurs marquants de la vie sociale, politique et culturelle, c’est aussi un regard historique qui est porté dans cet ouvrage sur la vie locale, riche, souvent en prise directe avec la « Grande Histoire ».

  • Jacques ESCANDE, professeur d’histoire
  • Etienne FONROSE, docteur en médecine
  • Patrick MORON, fonctionnaire territorial, vidéaste, historien. Conseiller de l’Ordre 2013-2016
  • Préface Pierre MOLLIER, directeur de la bibliothèque du Grand Orient de France, conservateur du musée de la Franc-Maçonnerie, 16 rue Cadet 75009 Paris
Scanner pour acheter et recevoir le livre.

Publié par le Cercle Philosophique et Culturel de Castres et avec le soutien de l’Institut d’Etudes et de Recherches Maçonniques (IDERM)

Ouvrage relié dos carré, format 20,50 cm x 26 cm, en quadrichromie (couleur), corps d’ouvrage de 316 pages avec de nombreuses illustrations.

Prix public 28 € (avec envoi postal 36 €)

Le mot du mois : « Fécondité »

1

Le sémantisme *dhe-, très ancien, désigne l’idée de sucer, de têter, affectée à ce qui relève du féminin et de la maternité, la nourrice *tithénè en grec. L’épithélium, ce qui est sur le mamelon. Le latin reprend le même champ lexical, féminin, femelle, efféminé, fille, filiation, fœtus. 

Au départ, seule la femme est associée à l’engendrement et non l’homme, elle est maîtresse de la génération. À la différence du nom anglais woman, contraction de wife-man, en ce qu’elle est épouse de l’homme, dans son rapport à lui. D’ailleurs, chez les Grands-Bretons, à l’époque victorienne, la féminité est synonyme de pathologie, ses douleurs naturelles sont forcément liées à un désordre dans l’alimentation, l’habillement, les mauvaises habitudes sociales…

Et seuls les bains froids et les lavements éviteraient les mauvais rêves d’une épouse !

À coup sûr pour stigmatiser toutes les formes de son exubérance, du sémantisme *uber-, qui lui aussi exprime l’idée de fécondité et de fertilité. Une végétation luxuriante n’est-elle pas signe d’exagération et de débordement, tout comme l’exubérance d’un comportement féminin, avec la volubilité du bavardage qui est fréquemment affecté à la gente « féconde » ?

Les rituels de noces, dans toutes les cultures, témoignent de la vigilance qu’on porte à ce qui assurera la fécondité du couple, sous forme de cadeaux faits à la jeune épousée de fruits « explicites », miel, sésame, coing, datte, noix, figue.

Ce sémantisme induit aussi ce qui est le produit, par exemple d’un pré qu’on fane, la fenaison, *fenum, le foin, le sainfoin, *fenunculum le fenouil.

Le latin *fecundus, *fecunditas, conditionne l’idée de *felix, *felicitas, parce que ce qui produit des fruits est signe de fertilité, donc de bonheur, rend heureux. Et mérite des félicitations.

Ce rôle de chef nourricier, seigneur alimentaire, est octroyé au roi antique, pourvoyeur de bienfaits et de fécondité, et garant de la prospérité de son peuple, s’il respecte les règles de la justice et les commandements divins.

En revanche, à la fécondité et à ses attributs, qui autorisent la reproduction physique, s’oppose d’autant plus la castration sous toutes ses formes, ce qui retranche, coupe. Comme si le castrat, au milieu des choeurs, pouvait conserver l’excellence d’une nature vocale autre, d’une qualité en expansion justement parce qu’elle se voit débarrassée de cette corporéité qui la corrompt, d’une sexualité pécheresse. L’Église a ainsi exercé, aux XVIIIe et XIXe siècles, sa coercition à l’encontre de ce qui relève de la féminité, en prônant le célibat des prêtres, en empêchant le clergé héréditaire. Une castration symbolique pour favoriser une plus grande fécondité spirituelle ? Voire…

Annick DROGOU

Fécondité, y a-t-il un mot plus généreux dans la langue française ? Ce qui donne du fruit en abondance, toutes sortes de fruits, des enfants qui deviendront des hommes et des femmes, des idées, des projets encore inconnus ou cachés qui seront demain ou après-demain réalités. Comme la grenade, ce fruit symbole de fécondité aux multiples grains qui se cachent sous l’écorce de l’apparence. La fécondité est la vie qui germe et fructifie. Mais l’irénisme n’est pas de mise. La fécondité peut s’avérer maléfique quand « le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde. » Quelle fécondation voulons-nous porter ?

Il ne tient qu’à chacun d’entre nous de veiller à ce que nous voulons voir advenir, de savoir quelle fécondité nous encourageons, comme le jardinier prend soin de ses plantes ou le berger de ses bêtes. Car la fécondité n’est pas un acte de volonté. C’est une attitude, un encouragement qui laisse advenir et fructifier. La fécondité n’est pas un prolongement de soi, un clonage, c’est toujours l’avènement du nouveau. C’est une confiance dans l’à-venir, et même plus qu’une confiance, c’est un don à l’avenir et à la vie toujours renouvelée. La fécondité exige la patience, le temps comme absolue nécessité de la fécondation, de la gestation et de la germination.

Il y a bien des façons pour les humains d’être féconds, et pas seulement en donnant naissance à d’autres petits humains. La seule, la grande fécondité est notre capacité à faire naître la vie. Appelez cela l’amour, la lumière, l’émancipation, d’en être une terre fertile et nourricière pour nos semblables, nos proches. La seule fécondité qui vaille ne va pas sans amour. D’ailleurs, d’une terre féconde, ne dit-on pas qu’elle est en amour !

Jean DUMONTEIL

Le Temple et la Voûte Étoilée

NDLR : Nous accueillons une nouvelle plume dans nos colonnes en la personne de Marie Delclos.

Les Tenues du Franc-maçon se tiennent dans un temple, on dit « aller au temple ». Vu de l’extérieur, le profane ne voit pas vraiment en quoi ce bâtiment, où il sait que dedans se réunissent des Francs-maçons, ressemble à ce qu’il connaît des temples. S’il a quelque peu voyagé, il pense aux temples égyptiens, à la majesté de leurs colonnes, à la grandeur mystérieuse des obélisques précédant leurs façades ou encore au Parthénon à Athènes chez les Grecs.

Non, aucun rapport. La plupart du temps, le temple maçonnique se trouve à l’intérieur d’un bâtiment ordinaire, dans une rue plus ou moins bruyante.

Mais qu’est-ce donc qu’un Temple ?

Un lieu sacré où l’on prie une antique divinité ? Ou encore de nos jours quelque chose comme un temple protestant, sorte d’église, où l’on prie et se réunit mais sans rien qui le distingue des immeubles habituels.

En fait « temple » est un mot qui vient du latin templum qui désigne un terme astronomique.

Il signifie à l’origine « Cercle d’observation », sous-entendu « du Ciel ». Puis progressivement il désigna un édifice sacré, à partir duquel on observait le ciel. Un édifice sacré, soit à l’abri des profanes, à l’écart du vulgaire, réservé et donc protégé, gardé. 

Puis enfin, aussi bien dans les temples indiens, mésopotamiens ou égyptiens, cet édifice devint un lieu majestueux, construit à l’imitation du monde, reflétant l’univers, la Terre et le ciel, un cosmos sacralisé.

Ainsi était-il gravé sur une des parois du temple de Ramsès II « Ce temple est comme le ciel en toutes ses parties » ou encore proclamait-on à Edfou : « Celui qui pénètre dans le temple, pénètre dans le ciel. »

La Maçonnerie à son tour, créa ses temples, se référant essentiellement à celui de Salomon, avec quelques éléments pris à celui des chrétiens et des symboles pris aux constructeurs. Le temple désignant alors une pièce réservée aux initiés, gardée par un maçon, armé d’une épée, le Couvreur. Ce temple à l’instar de tous ceux qui l’ont précédé, place le Maçon sous le ciel, sous ce qu’il appelle La Voûte étoilée.

La Voûte étoilée

La Voute étoilée

Elle est formée du plafond et des murs, qui sont peints, jusqu’au sol, en bleu azur, couleur du ciel de jour, tandis que des étoiles en parsèment le plafond et souvent même, les signes du zodiaque représentés tout autour, comme autrefois sur les cathédrales et les plafonds peints des temples égyptiens.

Le bleu de la voûte céleste, descendant ainsi jusqu’au sol, rejoint la Terre, la touche sur son pourtour horizontal : Le Maçon est dehors sous le ciel. Son temple est celui de la Nature.

C’est pourquoi, quand on l’interroge sur les dimensions de son Temple, le nouvel Apprenti doit répondre que « Sa longueur va de l’Occident à l’Orient, sa largeur du Septentrion au Midi et sa hauteur du Zénith au Nadir ».

Il doit comprendre sa place dans l’Univers et l’Univers c’est le Ciel et la Terre, les rapports entre les deux. Ainsi une fois entré par l’unique porte située à l’Occident, le maçon se trouve face à l’Est, que l’on nomme « l’Orient », avec, à main droite le Midi et à main gauche le Nord. Cette orientation est la même que celle des églises chrétiennes, mais l’inverse de celle du temple de Salomon et de celle des anciens temples égyptiens.

Assemblée de francs-maçons pour la réception des Apprentis Bibliothèque nationale de France

Le silence, qui est imposé à l’Apprenti, sous la voûte étoilée, va l’aider à se mettre dans un état contemplatif, état qui, suivant Plotin, est « un contact ineffable et inintelligible antérieur à la pensée ». Et pour atteindre cet état, il lui faut suivre Platon : « Que celui qui contemple se rende semblable à l’objet de sa contemplation » (Timée 90 d).

Ainsi pourra s’opérer entre lui et le ciel « une forme de conjonction, puis de fusion, entre son regard et ce qui est contemplé, réalité cosmique, ensemble ordonné, structuré, qui englobe la totalité des choses de cet univers »[1]

À condition, bien sûr, qu’il pense de temps en temps à le contempler, ce ciel… et pas uniquement dans le temple, alors qu’on découvre aujourd’hui avec effarement que peu de Maçons savent reconnaître Vénus et ne savent même pas où et quand on peut la voir. Sans parler de l’Étoile polaire, celle qui marque le Nord et ne se couche jamais, et que certains, dans les temples maçonniques, placent sans rire à l’Occident côté nord ! En clair à son coucher…

Et je ne parle pas du nombre trente-trois en rapport avec l’âge du chevalier Rose Croix ou avec les trente-trois degrés du Rite Ecossais Ancien et Accepté qui n’évoque rien d’intéressant aujourd’hui au Franc-maçon à part pour ceux qui se disent chrétiens et rappellent que le Christ est mort à trente-trois ans. 

J.P. Bayard en son temps[2] trouva bien des références dans les diverses traditions à ce nombre : en Inde les trois fois onze dieux ; chez les Babyloniens les onze divinités dans chacun des trois mondes ou encore en Egypte onze incarnations dont chacune devenait ensuite trois dieux.

Mais pourquoi ce nombre ? Il n’en sait rien.

Plus près de nous Claude Guérillot[3] croit trouver la clef du trente-trois dans la Bible notamment dans l’architecture du temple donnée par Ezéchiel (41, 6) dans une vision :

« Les chambres latérales contiguës l’une à l’autre se répétaient trente-trois fois ; elles pénétraient dans le mur régnant tout autour de l’édifice… »

En fait le texte dit qu’il y avait « trois étages de trente » soit quatre-vingt-dix !

C’est trente, trois fois et non trente-trois fois ! D’ailleurs c’est ainsi que les archéologues ont reconstitué les chambres latérales du temple de Salomon : pour chacun des trois étages : douze à droite, douze à gauche et six sur le mur du fond.

En réalité, trente-trois est un nombre astronomique

Il s’agit d’un cycle solaire : Tous les trente trois ans, à la même heure, le Soleil retrouve sa place par rapport au point vernal (le point exact où le Soleil coupe l’équateur céleste à l’équinoxe).

C’est pourquoi les dieux solaires meurent à trente-trois ans comme Krishna ou comme les rois que l’on divinise tel Alexandre le Grand et bien sûr comme Jésus, Soleil de justice.

Ce cycle est connu depuis l’antiquité et se trouve dans toutes les civilisations. Comme par exemple dans les dynasties des rois de Kish en Mésopotamie (troisième millénaire avant notre ère)[4]

Mais aujourd’hui, toutes ces données sont oubliées et on ne perçoit le ciel qu’à travers la technologie…

De plus le ciel, peuplé autrefois des dieux, est envahi par les nouveaux : drones, avions, stations spatiales, fusées, missiles…

Sans oublier la pollution qui bien sûr n’arrange pas les choses.

Il n’est que temps de rendre aux Maçons leur intérêt pour l’astronomie sacrée et de leur rappeler que grand nombre de leurs symboles sont inscrits dans le ciel et que leur interprétation est inscrite dans les mythes.

Et pourtant ils s’intéressent de plus en plus à l’alchimie, mais oublient que l’alchimie est inséparable de l’astrologie.

Il s’agit de cette astronomie sacrée en rapport avec ce que les Anciens nommaient « les phénomènes », en fait les mouvements du ciel :

  • Celui de la sphère céleste dans son ensemble.
  • Ceux des planètes ou étoiles errantes et même ceux des étoiles, celles dites fixes.

Un exemple de cette astronomie sacrée, transmettant en réalité un savoir, comme la plupart des mythes, est chez les Grecs celui d’Orphée en rapport avec la constellation de la Lyre.

Orphée, dit le mythe, était le fils d’Apollon qui lui donna une lyre dès son jeune âge. Musicien merveilleux, quand il joue, toute la nature est enchantée, toutes les créatures, même les rochers et les pierres, le suivent pour l’écouter.

Sa lyre est passée dans le ciel avec son étoile principale Vega et comme l’écrivait l’astrologue Manilius[5] : « Elle y exerce un égal pouvoir ; elle attirait autrefois les forêts et les rochers, elle entraîne maintenant les astres et se fait suivre par le globe immense de l’univers.»

Il ne s’agit pas là d’une simple image poétique, mais d’un phénomène astronomique.

Véga, étoile la plus lumineuse de l’hémisphère boréal, est un repère pour l’apex du système solaire. L’apex étant la direction vers laquelle le Soleil et les planètes du système solaire se dirigent à travers les étoiles proches de notre galaxie[6].

Quant à l’astrologie proprement dite, parlant de la tradition, Manilius écrivait :

« Ils reconnurent que les astres avaient sur l’homme un empire assujetti à des lois cachées … avant ces sages observateurs, les hommes sans principe, sans discernement, ne s’attachant qu’à ce qui tombait sous leurs sens, ignoraient les causes de tout ce qu’il voyaient. »

Remise de la médaille présidentielle de la Liberté à la Maison-Blanche, par le président des États-Unis Barack Obama, en 2009 (crédit : Pete Souza)

On peut aussi citer Stephen Hawking :

« L’histoire des sciences tout entière n’est que la compréhension progressive du fait que les événements n’arrivent pas de manière arbitraire, mais qu’ils reflètent un certain ordre sous-jacent qui peut ou non avoir été inspiré du divin. »[7]

Les tapis de loges

Toutefois avant de lever les yeux sur la voûte étoilée, il ne faut pas oublier qu’elle n’est qu’une partie du temple et qu’elle s’inscrit donc dans un ensemble constitué par ses différentes composantes. Or ces composantes varient selon les rites et les grades du rite et il appartient au maçon de les connaître. Elles se projettent sur ce que l’on appelle tapis ou tableaux de loge.

Formant un diagramme précis de la composition du temple du sol au plafond de l’avant à l’arrière, ils montrent ainsi les symboles visuels du temple que le Maçon devra interpréter son architecture extérieure et intérieure ses outils et ses symboles

Ne pouvant tout explorer nous nous limiterons aux trois Rites : Ecossais Rectifié RER, Rite Français RF et ses variantes, Rite Ecossais Ancien et Accepté REAA (le rite le plus pratiqué en France et dans le monde).

Dans ces trois rites on retrouvera des éléments architecturaux et symboliques du temple de Salomon, des symboles propres aux Francs-maçons et inspirés des traditions antiques.

Ainsi par exemple sur ce tableau au grade d’Apprenti réduit à sa plus simple expression (in La Franc-Maçonnerie pour les Nuls) on voit :

Le temple de Salomon au centre du tableau reconnaissable à ses deux colonnes à l’avant du temple marquées d’un J et d’ un B

Des marches montant à la porte du Temple (du temps d’Hérode il y en avait douze). Leur nombre varie selon les tableaux et les rites.

Les autres symboles sont maçonniques :

Le Soleil la Lune encadrant le triangle nommé Delta lumineux

Un dallage noir et blanc intitulé pavé ou pavement mosaïque, élément inspiré des constructeurs. 

Des outils : un ciseau et un maillet, une règle, un niveau, un fil à plomb, une équerre et un compas, une corde à mesurer à douze nœuds appelée Houppe dentelée et parfois une truelle.

Deux pierres : à gauche une pierre brute, à droite une pierre cubique

Sur d’autres tableaux on peut voir trois fenêtres l’une à l’Orient la deuxième au midi la troisième à l’Occident.

Au grade de Compagnon s’y rajoutent essentiellement une étoile à cinq branches et une pierre cubique à pointe remplaçant la pierre cubique

Au grade de Maître s’y trouvent essentiellement un cercueil et une branche d’acacia.

Les éléments symboliques de la Voûte étoilée

Voyons maintenant les différents éléments symboliques de la Voûte étoilée.
Nous commencerons par le premier, celui que contemple pour la première fois le nouvel initié, le Delta.

Alors que jusqu’à cet instant le postulant avait les yeux bandés, il entend :

  • Que le bandeau lui soit enlevé, qu’il voit et qu’il médite…
    Toutes les lumières électriques à l’exception du Delta doivent être éteintes.
    On lui remet le bandeau on le fait ressortir.
    On le fait rentrer et enfin
    La Lumière lui est donnée :
  • Que la lumière lui soit donnée à mon troisième coup de maillet
    On lui enlève le bandeau pour la dernière fois
    Et il entend alors qu’il ouvre les yeux face à l’Orient
  • Contemplez le Delta radieux qui brille à l’Orient
    Il est l’emblème de la Connaissance humaine…(REAA)

Voyons ce qu’il en est vraiment… (Rendez-vous la semaine prochaine)


[1] Gérard Charlassier Le cheminement vers Dieu au rite écossais ancien et accepté article in les Cahiers Villard de Honnecourt n°105

[2] J.P. Bayard Symbolisme maçonnique traditionnel 1981

[3] Claude Guérillot J’ai ce bonheur 2003

[4] Marie Delclos Astrologie racines secrètes et sacrées.

[5] Epoque d’Auguste, contemporain de Virgile.

[6] Ce mouvement du Soleil vers l’Apex s’effectue à la vitesse de 19,5km/s tandis qu’il tourne dix fois plus vite dans un mouvement plus global (avec les étoiles de la galaxie) autour du centre galactique. La Terre décrit donc -ainsi que les planètes- non pas une ellipse plate mais un immense pas de vis. Ce mouvement est censé n’avoir été découvert qu’au XVIII° siècle.

[7] Stephen Hawking Une brève histoire du temps p 159

Pour le Grand Maître du Grand Orient de France, « il y a un lien fort et historique entre la maçonnerie et la Corse »

De notre confrère france3-regions.francetvinfo.fr – Par Valentin Boulay

Grand Maître du Grand Orient de France depuis cet été, Nicolas Penin était en visite à Bastia ce week-end pour la réouverture d’un temple maçonnique. Il nous a accordé un entretien.

« On dit souvent que nous sommes à la fois l’harmonie des contraires, c’est-à-dire qu’on sait rassembler les gens qui sont différents, et l’éloge de la nuance. On sait très bien que souvent, les réponses les plus simples ne sont pas toujours les meilleures. On essaie donc de contextualiser les réponses en disant que les choses sont parfois plus compliquées qu’il n’y paraît. Et, dans la vie quotidienne, on essaie  d’amener cette forme de sagesse. »

Nicolas Penin Grand Maître du GODF

C’est ainsi que Nicolas Penin résume l’action du Grand Orient de France (GODF), la principale obédience maçonnique française dont il est devenu le Grand Maître en août dernier. Une organisation qui compte près de 500 frères et sœurs dans l’île répartis sur 14 loges (sept en Corse-du-Sud, sept en Haute-Corse).

Samedi 13 octobre, cet homme de 48 ans ayant fait carrière au sein de l’Éducation nationale était en visite à Bastia. Entre la réouverture d’un des quatre temples maçonniques de la ville et une réunion avec les frères insulaires, il a accordé un entretien à France 3 Corse.

France 3 Corse : Quel est l’objet de cette réunion en Corse ?

Nicolas Penin : Cette réunion était importante pour nos frères et nos sœurs corses parce qu’on avait la réouverture d’un temple maçonnique. Puis, historiquement, il y a un lien fort entre la maçonnerie et la Corse depuis le milieu du XVIIIe siècle. Cette réunion permet donc de renouveler également des liens qui ont pu exister entre le conseil de l’ordre, c’est-à-dire la direction de l’obédience, et les frères et les sœurs du Grand Orient de France en Corse.

Ce temple maçonnique vient donc de rouvrir. Combien la Corse compte-t-elle de loges au Grand Orient ?

À Bastia, on compte quatre loges. En tout, il y en a 14 en Corse. Dans ce local-là, il y a eu des travaux dans le temple qui avait nécessité une réflexion depuis son ouverture il y a près de vingt-cinq ans. Il y a donc eu des travaux en profondeur et on a pris ce prétexte pour avoir le plaisir de se retrouver et d’échanger de nouveau.

Justement, lorsque vous échangez entre maçons, de quoi parlez-vous ?

L’échange, il se fait d’abord sur ce que nous sommes ; nous sommes des francs maçons, c’est-à-dire une association un peu particulière, un ordre initiatique avec une quête, une démarche spirituelle qui est assumée de notre part. Mais comme nous sommes des francs maçons du Grand Orient de France, cette démarche initiatique et symbolique liée à la franc-maçonnerie, elle est aussi accompagnée à un engagement dans la cité, dans les affaires politiques, au sens noble du terme. C’est-à-dire qu’on s’intéresse au monde qui nous entoure et il nous arrive donc de traiter les deux : à la fois à côté symbolique, rituélique, mais également des affaires de la cité ou de la société. Cela peut être sur le droit à mourir dans la dignité, sur la laïcité, sur l’école, sur la crise de la démocratie ou de la République ou des organisations démocratiques. On aborde donc tous ces types de sujets.

Ici en Corse, avez-vous ressenti certaines préoccupations locales ?

Les préoccupations politiques peuvent exister, notamment en Corse. On m’a beaucoup parlé aussi de cette évolution institutionnelle ou encore des directions et des accords qui pouvaient être passés entre les collectivités et le gouvernement. Nous, ce que l’on sait, c’est que tout ce qui apporte de la concorde, de la paix et des solutions politiques à des difficultés qui peuvent exister, cela va toujours dans le bon sens. Donc, si les francs-maçons du Grand Orient de France agissent, c’est toujours pour tenter de rassembler les hommes et les femmes et de construire des ponts. Tout ce que nous pouvons faire, à notre place avec beaucoup d’humilité, pour faire en sorte que la paix civile règne au quotidien, nous agissons et nous le faisons au mieux.

Auriez-vous des exemples concrets de sujets qui suscitent l’intérêt voire l’inquiétude des francs-maçons de l’île ?

Les inquiétudes, elles sont communes à ce que l’on peut vivre ici, mais ailleurs également. C’est une île, mais c’est bien une île dans le monde, avec toutes les tensions que l’on peut vivre dans un temps qui est troublé : il y a bien évidemment la crise économique, les tensions peut-être avec certains membres de la communauté nationale, il y a des questions qui se posent. Mais dans le même temps, en dehors de ces questions, de ces inquiétudes sur le travail, la vie de tous les jours, l’avenir de la formation, de l’école, du cadre laïque auquel on est attaché, il y a aussi tout ce sens, c’est-à-dire que notre société et la préoccupation également en Corse, c’est de bien savoir qui nous sommes et vers quoi nous nous dirigeons ; et notamment quand on est franc-maçon, dans un cadre sécurisé, apaisé et respectueux des autres.

La Terre Sainte et les Lieux Saints (Partie 2/4)

De notre confrère thesquaremagazine.com – Par Gerald Reilly

Le titre, La Terre Sainte et les Lieux Saints, est un hommage à feu Michael Baigent, co-auteur de Le Saint Sang et Le Saint Graal et de nombreux autres livres. Il était le rédacteur en chef de Freemasonry Today lorsque celui-ci s’appelait « La voix indépendante de la franc-maçonnerie ».

(Retrouver l’article 1/4 d’hier)

Cette série en quatre parties examinera les aspirations et activités « maçonniques » concernant la Terre Sainte et les Lieux Saints ; les leitmotivs incluent : le pèlerinage, la prophétie, le tourisme, l’exploration, la colonisation et l’empire. Et « ramener la franc-maçonnerie au lieu de sa naissance »

Partie 1 : Introduction et Les Hauts Degrés  a envisagé la possibilité que les degrés supérieurs chrétiens soient un moyen par lequel l’Église pourrait assimiler et contrôler les francs-maçonneries.

Il a été noté qu’un Ordre maçonnique aspirait à « acquérir la possession du Saint-Sépulcre à Jérusalem… » ; la manière dont cette décision a été prise et la mesure dans laquelle l’Ordre pourrait aller pour atteindre cet objectif ont été examinées.

A la même époque, même Napoléon ne parvenait pas à prendre possession de la Terre Sainte ! 

Partie 2 : La Grande Loge Américaine et le Grand Touriste Américain.

Partie 3 : La tournée maçonnique américaine et l’exploration impériale anglaise.

Partie 4 : L’explorateur militaire maçonnique et le touriste pathétique maçonnique.

La Grande Loge Américaine et le Grand Touriste Américain.

Chaque partie cherchera à identifier et à expliquer l’intérêt, l’aspiration et l’activité de la « Terre Sainte maçonnique » avec des leitmotivs : pèlerinage, prophétie, tourisme, exploration, colonisation et empire. Également, l’aspiration à « ramener la franc-maçonnerie au lieu de sa naissance ».

En 1813, les Grandes Loges anglaises des Anciens et des Modernes s’unirent « Au nom de Dieu, Amen ».

Pourquoi pas au nom de TGAOTU, SMIB ? Étant donné les antécédents déistes de la Grande Loge d’Angleterre et les préférences déistes du Grand Maître émergent de l’Union, comment aurait-il pu comprendre « Au nom de Dieu, Amen » ? Comment cette formulation a-t-elle influencé les objectifs et les relations naissantes de l’UGLE ? Comment les juridictions d’origine anglaise l’ont-elles compris alors et maintenant ? 

La Grande Loge Américaine….

En 1820, le Maine obtint le statut d’État et la juridiction maçonnique fut consacrée.

Le sceau de la GL du Maine représentait l’étoile polaire (du Nord) de l’État dirigeant sa lumière directrice sur la Bible ouverte au chapitre 8 du 1er Livre des Rois (le roi Salomon et la mise en service du Temple) et sur l’équerre et le compas.

L’État nouvellement né avait « un concitoyen et un franc-maçon distingué à sa tête » ; ayant reçu l’incorporation, la GL « a reconnu son allégeance à l’État ».

Le discours de consécration affirmait que « le fondement de la franc-maçonnerie est posé dans le culte pur du vrai Dieu et dans la préservation de son nom et de sa parole… chaque degré jette davantage de lumière sur la nature et les attributs du vrai Dieu… la Sainte Bible est la pierre angulaire principale sur laquelle la superstructure de la franc-maçonnerie est érigée ».

Il a été décidé que « … des crédits seront prélevés sur ses fonds pour… une œuvre véritablement maçonnique : la traduction, l’impression et la distribution des Saintes Écritures ».

Il serait intéressant de savoir;

(i) la compréhension maçonnique du terme « le vrai Dieu » ; et

(ii) s’il existe une œuvre maçonnique légitime qui n’est pas l’œuvre de Dieu ? 

La Grande Loge du Maine estimait que « toutes les histoires authentiques de l’ordre concordent pour attribuer l’origine de la franc-maçonnerie aux âges patriarcaux ». Mais en ce qui concerne ceux qui présidaient la Première Grande Loge, « les âges patriarcaux » se situaient bien avant la construction du Temple du Roi Salomon (KST).

Et dans le cas des deuxième et troisième Grandes Loges, bien avant le Nouveau Testament. Dans l’exercice de ses fonctions et de son autorité diocésaine, les soixante-six livres des Saintes Écritures, à savoir l’Ancien et le Nouveau Testament, furent sélectionnés au IVe siècle après J.-C. par Athanase, évêque d’Alexandrie.

Apparemment, les trois premières Grandes Loges n’étaient pas fondées sur les « Saintes Écritures » : les francs-maçons qui ne sont pas influencés par le Nouveau Testament sont-ils des francs-maçons ou des « unter-meitzen », membres d’une fraternité inférieure ? 

La GL du Maine a décidé de former « … un comité pour instituer les enquêtes qui leur sembleront opportunes afin de déterminer si des vestiges de l’ancienne maçonnerie peuvent être découverts en Palestine et dans les pays adjacents, et quel est l’état actuel de la maçonnerie dans ces pays ».

Quelle différence, s’il y en a une, peut-être existe-t-il entre les « vestiges de la maçonnerie ancienne » et les vestiges de l’ancien judéo-christianisme ? Une fois reçu, le rapport du Comité a été lu et il a été ordonné qu’il soit versé au dossier où, semble-t-il, il est resté intact.

Si l’on avait découvert « l’état actuel de la Franc-Maçonnerie dans ces pays », à quoi aurait pu servir cette information ? 

Liés ou non et comme sous l’influence du franc-maçon révérend GJ Adams, des promesses de dons et de l’argent furent collectés dans le Maine pour financer l’établissement, en Palestine, d’une colonie chrétienne sous sa présidence.

Le 11 août 1867, cent cinquante-sept citoyens, un sous-ensemble de mormons, embarquèrent sur le Neillie Chapin de Jonesport, dans le Maine (siège de la Loge toscane n° 106) à destination de Joppé, en Palestine, où ils fondèrent une colonie pour attendre la Seconde Venue.

Dans une rare conjonction, ni Mark Twain [voir ci-dessous] ni Rob Morris [voir la partie 3] n’étaient amoureux du révérend Adams en tant que leader du peuple en général, ou de son projet de colonisation en particulier.

Il existe plusieurs théories concernant la seconde venue du Christ, dont certaines tournent autour de la reconstruction physique du KST sur son site d’origine. [Voir la partie 1.]

Comment les affirmations selon lesquelles des vestiges du KST ont été découverts seront-elles « dignes d’acceptation » ?

Si de telles affirmations sont faites, à quoi serviront ceux qui attendent et planifient la Seconde Venue ?

Espérons qu’ils continueront la tradition de « l’attente » vieille de deux mille ans.

Est-ce qu’il y a des francs-maçonneries engagées dans la reconstruction physique du KST ?

…et le grand touriste américain

Du Polar Star GL du Maine à un frère du Polar Star Lodge, Missouri.

Malgré son bref soutien juvénile à la Confédération, Samuel Langhorne Clemens (alias Mark Twain) était d’origine presbytérienne et « d’esprit libre ».

Sa « politique » pourrait être comparée à celle des Whigs/Radicaux anglais, fondateurs de la Grande Loge d’Angleterre, qui ne recherchaient qu’un rôle minimum pour l’Église et l’État ; et que les deux ne devraient jamais se rencontrer.

Twain était certainement le frère Voltaire américain ; chaque fois qu’il observait des formes d’absurdité ou d’hypocrisie humaines, il les ridiculisait avec une indignation « injuste » mais éloquente. 

Mark Twain – Photo prise par AF Bradley à New York, 1907
IMAGE LIÉE : wikimedia Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)

Apparemment, son pacte de mariage empêchait toute progression maçonnique, mais ses sentiments et ses écrits continuaient à trouver un écho dans la franc-maçonnerie (dommage qu’il n’ait pas payé ses cotisations de loge).

« Un franc-maçon, toujours un franc-maçon » ; alors qu’il était dans la région, le frère Clemens (alias Mark Twain) a fait fabriquer un maillet de maître à partir des « cèdres du Liban » et l’a envoyé à sa loge Polar Star n° 79, à Saint-Louis. 

Malgré l’intérêt de l’employeur et le soutien financier pour le voyage, on ne voit pas très bien pourquoi Twain aspirait à participer à « l’excursion très médiatisée en Europe… La Terre Sainte… La Grèce et les points d’intérêt intermédiaires ».

Mais, écrivait-il, « Qui pourrait lire le programme de l’excursion sans avoir envie de faire partie du groupe ? » Cependant, l’excursion devint pour lui une nécessité… 

« Peu de temps après, un programme supplémentaire fut publié, stipulant que la collection d’hymnes de Plymouth serait utilisée à bord du navire.

J’ai alors payé le solde de mon billet d’avion. (Voltaire, ronge ton frein !) 

Le récit de voyage à succès mondial de Twain, The Innocents Abroad: The New Pilgrim’s Progress, a été publié en 1869. « Nouveau » indique quelque chose de complètement différent de l’original de Bunyan ; pas un pèlerinage mais plutôt, comme le décrit Twain, « … le récit d’un voyage d’agrément… le récit d’un pique-nique ».

Il poursuivit : « Il faut voyager pour apprendre. Chaque jour, maintenant, de vieilles phrases bibliques qui n’avaient jamais eu de signification pour moi auparavant, prennent un sens. »

Cependant, toute association entre « signification » et orthodoxie serait grandement exagérée.

Panorama de Jaffa – Félix Bonfils v. 1880 – Domaine public

À Joppa [alias Jaffa], Twain trouva un reste de colons du Maine dans un état de dénuement ; un compagnon de voyage paya le rapatriement de quarante âmes, et il écrit : « Nous avons laissé à Jaffa, M. Adams, sa femme et quinze malheureux qui non seulement n’avaient pas d’argent mais ne savaient pas où se tourner ou où aller. »

Mont du Temple –  Par Andrew Shiva / Wikipedia, CC BY-SA 4.0

Certaines cartes de Jérusalem représentent un emplacement présumé du KST. Souvent sur le mont du Temple, soit à l’emplacement du Dôme du Rocher, soit entre celui-ci et la mosquée Al-Aqsa.

L’affirmation de son guide selon laquelle les vestiges sous la mosquée Al-Aqsa étaient ceux du KST a été décrite par Twain comme « une imposture et une fraude ».

Dans l’archéologie contemporaine, un débat fondamental fait rage : le KST a-t-il été construit et si oui, où ? Aucun vestige consensuel n’a encore été découvert.  

Une citation de The Innocents Abroad illustre la dérision de Twain envers l’absurdité et l’hypocrisie : 

Les voilà, là-bas, tous les soirs à huit heures, priant pour que le vent soit favorable – alors qu’ils savent aussi bien que moi que c’est le seul navire qui va vers l’est à cette époque de l’année, mais qu’il y en a mille qui viennent vers l’ouest – ce qui est un vent favorable pour nous est un vent contraire pour eux – le Tout-Puissant souffle un vent favorable pour mille navires, et cette tribu veut qu’il le fasse tourner pour en accueillir un – et c’est un bateau à vapeur en plus ! Ce n’est pas du bon sens, ce n’est pas une bonne raison, ce n’est pas du bon christianisme, ce n’est pas de la charité humaine ordinaire. Adieu à ces bêtises !

Apparemment, de nombreuses cases n’ont pas été cochées. Malgré les cyniques Innocents Abroad, Jérusalem est rapidement devenue le centre du pèlerinage, de l’exploration et du tourisme du monde entier, ainsi que des aspirations maçonniques et impériales ! (Voir Neil A. Silberman, Digging for God and Country: Exploration, Archaeology and the Secret Struggle for the Holy Land 1799-1917. )

Dans la troisième partie, nous examinerons le récit de voyage en Terre Sainte d’un franc-maçon du genre Pilgrim’s Progress de Bunyan ; en réalité, le progrès d’un pèlerin maçonnique.

Mais nous le ferons en gardant à l’esprit les réminiscences de Twain : « Nous aimons les vieux voyageurs. Nous aimons les entendre jacasser, radoter et mentir. »

De même, et en contraste, on envisagea la possibilité d’une Société d’exploration de Jérusalem parrainée par la monarchie et un Grand Maître ; elle serait administrée et soutenue par des francs-maçons et enverrait sur le terrain des francs-maçons professionnels, militaires, des « explorateurs ». (Lire la suite de cette série de 4 articles)

Article de Gerald Reilly

Gerald Reilly a été initié en 1995 à la Loge 2063 du Prieuré de St Osyth. Essex. Angleterre (UGLE). 

Il est membre fondateur de Allthingsmasonic de Josh Heller et a co-écrit avec Josh « Le Temple qui ne dort jamais » (Cornerstone Books, 2006). Il s’engage dans le développement de la franc-maçonnerie électronique.

Lauréat du prix Norman B Spencer, 2016.

11,12,13/10/2024, au Monténégro : 76 Grandes Loges régulières se sont réunies

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Les 11,12,13 octobre 2024, à Bar, au Monténégro, les 76 Grandes Loges régulières, issues des 5 continents, et fédérées par la Society Of Grand Lodges in Alliance (SOGLIA) se sont rassemblées pour la quinzième fois afin d’affirmer au monde entier leur attachement aux anciens landmarks, aux principes de la Franc-Maçonnerie régulière.

Quinze années après leur première réunion, les 6 grandes loges fondatrices peuvent contempler avec joie le chemin parcouru, en constatant qu’aujourdhui 76 Grandes Loges sont rangées sous le même étendard, à savoir la régularité Maçonnique.

Les Grand-Maîtres ont au cours de ces trois jours de réunion, installé le nouveau bureau de la SOGLIA , pour les deux années à venir (2024-2026).
Les Vice-Présidents ont été installés dans leurs offices respectifs selon les anciens usages :

  • Vice-Président pour la partie l’Amérique du Nord Anthony Pugh (USA) et Herbert Ware (USA)
  • Vice-Président de l’Amérique du Sud Le GL Ernesto Barreto (PARAGUAY)
  • Vice-Président pour l’Afrique Le TRF Claude MABIALA, Grand-Maître de la Très Respectable Grande Loge du Congo (CONGO)
  • Vice-Président pour l’Asie Manuel « Morpheus » Gorobat Jr, (PHILIPPINES)
  • Vice-Président pour l’Europe Le TRF Pierre BENGOCHEA, Grand Maître de la Grande Loge Ecossaise de France (FRANCE)
  • Vice Président pour le Moyen-Orient Walid Abou Dehn (LIBAN)
    Le Président, Julius Armstrong (USA), a annoncé un programme très ambitieux de développement, de renforcement des relations entre les Grandes Loges, et des solidarités internationales.

La SOGLIA, dans le paysage de la maçonnerie régulière internationale, en tant que plus ancienne et plus forte organisation, se veut être le leader dans la réussite de cette mission. Le vice-Président pour l’Europe, a réaffirmé son attachement profond et indissoluble aux principes et landmarks de l’Ordre ; il entame au 4ème trimestre 2024 sa première tournée.

« La franc-maçonnerie régulière a été longuement réduite entre le pôle libéral et le Pôle de reconnaissance anglaise. C’est en affirmant ses valeurs profondes et son engagement traditionnel qu’elle jouit actuellement de la plus forte croissance et attractivité. C’est une opportunité sans précédent pour tous nos frères, de pouvoir visiter et accueillir les membres de 76 Grandes Loges du monde entier »

affirme le Vice-Président pour l’Europe, Pierre BENGOCHEA.

Pour sa 16ème session en 2025, la SOGLIA se réunira à Cancun (MEXIQUE), où elle sera accueillie par la Grande Logia Regular York de Mexico.

Le TRF Stéphane DUCHATEAU
Député Grand-Maître International de la Grande Loge Nationale d’AYITI.