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Mystères anciens et sociétés secrètes qui ont influencé le symbolisme maçonnique moderne

De notre confrère universalfreemasonry.org – Par Manly P. Hall

La première partie d’une série d’articles tirés de l’opus magnum de Manly P. Hall, The Secret Teachings of All Ages, sur les influences anciennes sur la maçonnerie moderne, décrit les origines de notre métier telles qu’elles peuvent être trouvées dans l’histoire mystique du monde de l’antiquité.


Lorsqu’ils sont confrontés à un problème impliquant l’utilisation des facultés de raisonnement, les individus dotés d’une forte intelligence gardent leur équilibre et cherchent à trouver une solution en obtenant des faits qui se rapportent à la question. Ceux qui ont une mentalité immature, en revanche, lorsqu’ils sont confrontés de la même manière, sont dépassés. Alors que les premiers peuvent être qualifiés pour résoudre l’énigme de leur propre destinée, les seconds doivent être conduits comme un troupeau de moutons et enseignés dans un langage simple. Ils dépendent presque entièrement du ministère du berger. L’apôtre Paul a dit que ces petits doivent être nourris avec du lait, mais que la viande est la nourriture des hommes forts. L’insouciance est presque synonyme d’enfantillage, tandis que la prévenance est le symbole de la maturité.

Il n’y a cependant que peu d’esprits mûrs dans le monde ; Et c’est ainsi que les doctrines philosophico-religieuses des païens ont été divisées pour répondre aux besoins de ces deux groupes fondamentaux de l’intellect humain, l’un philosophique, l’autre incapable d’apprécier les mystères les plus profonds de la vie. À quelques perspicaces étaient révélés les enseignements ésotériques ou spirituels, tandis que le grand nombre non qualifié ne recevait que des interprétations littérales, ou exotériques. Afin de simplifier les grandes vérités de la nature et les principes abstraits de la loi naturelle, les forces vitales de l’univers ont été personnifiées, devenant les dieux et les déesses des mythologies anciennes. Tandis que les multitudes ignorantes apportaient leurs offrandes aux autels de Priape et de Pan (divinités représentant les énergies procréatrices), les sages ne reconnaissaient dans ces statues de marbre que des concrétions symboliques de grandes vérités abstraites.

Dans toutes les villes du monde antique, il y avait des temples pour le culte et l’offrande publics. Dans chaque communauté se trouvaient également des philosophes et des mystiques, profondément versés dans les traditions de la nature. Ces individus étaient généralement regroupés, formant des écoles philosophiques et religieuses isolées. Les plus importants de ces groupes étaient connus sous le nom de Mystères. Beaucoup de grands esprits de l’antiquité ont été initiés à ces fraternités secrètes par des rites étranges et mystérieux, dont certains étaient extrêmement cruels. Alexander Wilder définit les Mystères comme « des drames sacrés joués à des périodes déterminées. Les plus célèbres furent ceux d’Isis, de Sabazius, de Cybèle et d’Éleusis. Après avoir été admis, les initiés furent instruits dans la sagesse secrète qui avait été conservée pendant des siècles. Platon, initié de l’un de ces ordres sacrés, a été sévèrement critiqué parce que, dans ses écrits, il a révélé au public de nombreux principes philosophiques secrets des Mystères.

Chaque nation païenne avait (et a) non seulement sa religion d’État, mais une autre dans laquelle les élus philosophiques seuls ont pu entrer. Beaucoup de ces anciens cultes ont disparu de la terre sans révéler leurs secrets, mais quelques-uns ont survécu à l’épreuve des âges et leurs symboles mystérieux sont toujours préservés. Une grande partie du ritualisme de la franc-maçonnerie est basée sur les épreuves auxquelles les candidats étaient soumis par les anciens hiérophantes avant que les clés de la sagesse ne leur soient confiées.

Peu de gens se rendent compte à quel point les anciennes écoles secrètes ont influencé les intellects contemporains et, à travers ces esprits, la postérité. Robert Macoy, 33°, dans son Histoire générale de la franc-maçonnerie, rend un magnifique hommage au rôle joué par les anciens Mystères dans l’édification de l’édifice de la culture humaine. Il dit, en partie :

Il semble que toute la perfection de la civilisation et tous les progrès réalisés dans la philosophie, la science et l’art parmi les anciens sont dus à ces institutions qui, sous le voile du mystère, ont cherché à illustrer les vérités les plus sublimes de la religion, de la morale et de la vertu, et à les imprimer dans le cœur de leurs disciples. la résurrection de l’homme à la vie éternelle, à la dignité de l’âme humaine, et pour amener le peuple à voir l’ombre de la divinité, dans la beauté, la magnificence et la splendeur de l’univers.

Avec le déclin de la vertu, qui a précédé la destruction de toutes les nations de l’histoire, les Mystères sont devenus pervertis. La sorcellerie a pris la place de la magie divine. Des pratiques indescriptibles (telles que les Bacchanales) ont été introduites, et la perversion a régné en maître ; car aucune institution ne peut être meilleure que les membres qui la composent. Désespérés, les quelques fidèles cherchèrent à préserver les doctrines secrètes de l’oubli. Dans certains cas, ils ont réussi, mais le plus souvent, l’arcane était perdu et il ne restait que la coquille vide des Mystères.

Thomas Taylor a écrit : « L’homme est naturellement un animal religieux. » Dès les premières lueurs de sa conscience, l’homme a adoré et vénéré les choses comme symboliques de la chose invisible, omniprésente, indescriptible, sur laquelle il n’a pratiquement rien pu découvrir. Les Mystères païens se sont opposés aux chrétiens au cours des premiers siècles de leur église, déclarant que la nouvelle foi (le christianisme) n’exigeait pas la vertu et l’intégrité comme conditions préalables au salut. Celse s’est exprimé à ce sujet en ces termes caustiques :

« Que je n’accuse pas les chrétiens plus amèrement que la vérité ne l’exige, on peut donc conjecturer que les crieurs qui appellent les hommes à d’autres mystères proclament ce qui suit : « Que celui qui approche est celui dont les mains sont pures et dont les paroles sont sages. » Et encore, d’autres proclament : « Que s’approche celui qui est pur de toute méchanceté, dont l’âme n’a conscience d’aucun mal et qui mène une vie juste et droite. » Et ces choses sont proclamées par ceux qui promettent une purification de l’erreur. Écoutons maintenant qui sont ceux qui sont appelés aux mystères chrétiens : celui qui est pécheur, celui qui est insensé, celui qui est insensé, et celui qui, en somme, est misérable, le royaume de Dieu le recevra. N’appelez-vous donc pas pécheur un homme injuste, un voleur, un cambrioleur, un magicien, un sacrilège et un voleur de sépulcres ? Quelles autres personnes le crieur nommerait-il, qui appelleraient les voleurs ensemble ?

Ce n’était pas la vraie foi des premiers mystiques chrétiens que Celse attaquait, mais les fausses formes qui se glissaient même à son époque. Les idéaux du christianisme primitif étaient basés sur les normes morales élevées des mystères païens, et les premiers chrétiens qui se réunissaient sous la ville de Rome utilisaient comme lieux de culte les temples souterrains de Mithra, dont le culte a été emprunté en grande partie au sacerdotalisme de l’église moderne.

Les philosophes de l’Antiquité croyaient qu’aucun homme ne pouvait vivre intelligemment s’il n’avait pas une connaissance fondamentale de la nature et de ses lois. Avant que l’homme puisse obéir, il doit comprendre, et les Mystères ont été consacrés à instruire l’homme concernant l’opération de la loi divine dans la sphère terrestre. Peu des premiers cultes vénéraient réellement des divinités anthropomorphes, bien que leur symbolisme puisse laisser croire qu’ils le faisaient. Ils étaient moralisateurs plutôt que religieux ; philosophique plutôt que théologique. Ils ont enseigné à l’homme à utiliser ses facultés plus intelligemment, à être patient face à l’adversité, à être courageux face au danger, à être vrai au milieu de la tentation et, surtout, à considérer une vie digne comme le sacrifice le plus acceptable à Dieu, et son corps comme un autel sacré à la Divinité.

Le culte du soleil a joué un rôle important dans presque tous les premiers mystères païens. Cela indique la probabilité de leur origine atlante, car les habitants de l’Atlantide étaient des adorateurs du soleil. La divinité solaire était généralement personnifiée comme une belle jeunesse, avec de longs cheveux dorés pour symboliser les rayons du soleil. Ce Dieu Soleil doré a été tué par de méchants bandits, qui personnifiaient le principe maléfique de l’univers. Par le biais de certains rituels et cérémonies, symboliques de purification et de régénération, ce merveilleux Dieu du Bien a été ramené à la vie et est devenu le Sauveur de son peuple. Les processus secrets par lesquels Il a été ressuscité symbolisaient les cultures par lesquelles l’homme est capable de surmonter sa nature inférieure, de maîtriser ses appétits et d’exprimer le côté supérieur de lui-même. Les Mystères ont été organisés dans le but d’aider la créature humaine en lutte à réveiller les puissances spirituelles qui, entourées de l’anneau flamboyant de la luxure et de la dégénérescence, dormaient dans son âme. En d’autres termes, l’homme s’est vu offrir un moyen par lequel il pouvait regagner son état perdu. (Voir Siegfried de Wagner.)

Dans le monde antique, presque toutes les sociétés secrètes étaient philosophiques et religieuses. Pendant les siècles médiévaux, elles étaient principalement religieuses et politiques, bien qu’il restât quelques écoles philosophiques. À l’époque moderne, les sociétés secrètes, dans les pays occidentaux, sont en grande partie politiques ou fraternelles, bien que dans quelques-unes d’entre elles, comme dans la maçonnerie, les anciens principes religieux et philosophiques survivent encore.

L’espace interdit une discussion détaillée sur les écoles secrètes. Il y avait littéralement des dizaines de ces anciens cultes, avec des branches dans toutes les parties des mondes oriental et occidental. Certains, comme ceux de Pythagore et des Hermétistes, montrent une influence orientale décidée, tandis que les Rosicruciens, selon leurs propres proclamations, ont tiré une grande partie de leur sagesse des mystiques arabes. Bien que les écoles de mystères soient généralement associées à la civilisation, il existe des preuves que les peuples les moins civilisés des temps préhistoriques en avaient une connaissance. Les indigènes d’îles lointaines, dont beaucoup se trouvent dans les formes les plus basses de sauvagerie, ont des rituels mystiques et des pratiques secrètes qui, bien que primitives, sont d’une teinte maçonnique décidée.

Suite de la série de 3 articles demain à la même heure…

Nous sommes entrés dans le temple de la Franc-Maçonnerie à Turin

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Du site officiel du GOI – par Stefano Garzaro

Piazza Vittorio : nous descendons vers le Pô en longeant les arcades sur la gauche. Au bout de la place se trouve le bâtiment où est établie depuis la fin des années 1950 le Grand Orient d’Italie, la plus importante association maçonnique de Turin. Le bâtiment comprend dix temples, quelques bureaux et une salle de réunion. Les temples sont attribués à tour de rôle à une cinquantaine des quatre-vingts Loges du collège départemental du Piémont et du Val d’Aoste.

Accueilli par le président du Collège des Vénérables Maîtres du Piémont et de la Vallée d’Aoste, l’environnement nous apparaît comme une extension d’un musée du Risorgimento, avec de nombreux témoignages historiques : drapeaux, labarums d’anciennes loges, objets rituels, portraits des nombreux francs-maçons protagonistes du processus d’unification italienne. Parmi ceux-ci, se démarque le visage de Garibaldi : « initié » en 1844 à Montevideo, vingt ans plus tard le Héros des Deux Mondes sera élu Grand Maître du Grand Orient d’Italie.

Avec un soupçon de fierté, le visiteur voit les listes des frères francs-maçons. Depuis les années 1950, le siège turinois du Grand Orient d’Italie se trouve au 19, Piazza Vittorio Veneto ; à l’intérieur, dix temples maçonniques servent des loges turinoises de renommée mondiale telles que Franklin, Mozart, Kipling, Wilde, Conan Doyle, Gandhi, Churchill, mais aussi Duke Ellington, John Wayne, Oliver Hardy. Parmi les Italiens, toujours au hasard, Casanova, Paganini, Carducci, Fermi, Totò. Le souvenir d’un personnage timide comme le docteur Carlo Angela – le père de Piero – décédé en 1949 à San Maurizio Canavese où il dirigeait son hôpital, reconnu comme « Juste parmi les Nations » pour avoir sauvé de nombreux Juifs pendant la Shoah, ne manque pas.

Grand Orient d’Italie

Pour les uns, la franc-maçonnerie est une association éclairée et philanthropique, pour d’autres elle est une animatrice de complots planétaires, parfois confondus avec l’occultisme. Elle est certainement détestée par les dictatures de toutes couleurs, car elle est libertaire, antidogmatique, laïque. Si vous approfondissez la symbolique et les images fixes de l’intérieur du temple maçonnique de Turin : vous reconnaissez les symboles distinctifs de le compas, du triangle et de l’étoile, les scènes peintes des « francs-maçons » dans le rituel maçonnique – expliquez les affiliés – vous découvrez des outils éprouvés depuis des siècles pour suivre le chemin vers la connaissance de soi et de la réalité. L’espace physique dans lequel se déroule la vie des frères de loge qui coopèrent à ce travail de recherche est le temple, un lieu plein de colonnes, de statues, de couleurs, d’échiquiers, d’épées, de livres ; c’est un fouillis d’objets et de symboles qui étonne le profane, tandis que pour l’initié c’est un défi à relever étape par étape, en avançant sur le chemin.

Les membres des Loges tiennent à souligner que les symboles maçonniques ne cachent pas de significations secrètes : ils expliquent que la véritable révélation est le chemin lui-même. Ainsi, pour comprendre au moins approximativement ce qu’est la franc-maçonnerie et découvrir ses objectifs, il suffit d’entrer dans le temple. Hiram, l’architecte de Salomon.Commençons par les deux colonnes sur les côtés de la porte qui sépare le monde des profanes de celui des initiés. La colonne de gauche de style dorique porte la lettre B, l’initiale de Boaz, gravée dessus. Traditionnellement il est surmonté d’un globe terraque et représente l’élément masculin, le principe actif, la Force. La colonne de droite au chapiteau ionique plus élaboré porte la lettre J, initiale de Jakin, et supporte une grenade ouverte : c’est l’élément féminin, le principe passif, la Beauté. La grenade rappelle la charité, l’humilité, la fécondité. Les deux colonnes constituent l’équilibre, l’équilibre des contraires : mouvement et stabilité, destruction et création, obscurité et lumière, c’est-à-dire les contrastes à la base de la vie humaine.

colonnes

Mais qui sont Boaz et Jakin ? Ces noms nous ramènent à la Bible, au temple de Jérusalem construit par Salomon, le sage roi législateur. Le livre des Rois (7, 13-22) raconte la description du chantier de construction, exposant les lignes directrices qui, des siècles plus tard, inspireront les bâtisseurs des temples maçonniques. On lit que «le roi Salomon fit venir de Tyr Hiram, fils d’une veuve de la tribu de Nephtalk, avec pour mission de concevoir et de construire le nouveau temple.

Selon la légende issue de ces textes, Hiram aurait baptisé les colonnes d’entrée des noms de Boaz, l’ancêtre de David, et de Jachin, le grand prêtre qui inaugurerait l’édifice. Le pivot de la légende est cependant constitué par un fait divers policier, à savoir l’assassinat d’Hiram par trois ouvriers infidèles. L’architecte avait divisé les ouvriers en trois niveaux d’expertise, attribuant à chacun un mot secret à prononcer une fois payé. Boaz était le mot pour les apprentis, Jakin pour les ouvriers et Jéhovah pour les enseignants. Trois ouvriers s’empressèrent d’arracher au maître les techniques secrètes, et surtout la parole pour passer au niveau supérieur. Hiram ne parlait pas et fut donc assassiné de trois coups à la tête portés avec différents instruments. Enterré secrètement sous un acacia, le corps d’Hiram sera plus tard retrouvé par Salomon lui-même.

Le meurtre du maître et sa résurrection subséquente sont devenus symboliquement partie intégrante de la progression initiatique maçonnique. En effet, chaque étape de la vie en loge a une signification profonde, à l’image des trois étapes du chemin parcouru par les apprentis, les compagnons et les maîtres. Curieusement, le surnom attribué aux francs-maçons de « fils de veuve » est né du texte biblique, tel que le définissait l’architecte Hiram. Une forêt symbolique. Nous ne sommes pas encore entrés dans le temple et nous sommes déjà accablés par une longue digression. Elle ne sera pas la seule. Mais voilà, trois coups à la porte et la porte s’ouvre. Dans une douce lumière bleue rappelant l’aube, nous apparaît une grande salle rectangulaire, dont les côtés les plus longs sont occupés par des marches : c’est là que sont assis les frères.

D’en haut, une image des bâtisseurs du Temple maçonnique, l’entrée du Turin. Temple, symboles rituels : bougies et table du zodiaque, l’équerre et le compas, symboles de rectitude morale et de rigueur dans le jugement A l’entrée du Temple les deux colonnes rituelles : celle de gauche avec l’initiale de Boaz et celle de droite avec le « J » de Jachin , personnages de l’Ancien Testament La salle principale de l’empio de Turin. En contrebas, la crèche de nuit via Ormea 119 et Trois coups et la porte du Temple s’ouvre sur une grande pièce rectangulaire avec un plafond aussi rugueux que le ciel de l’aube et un échiquier au sol de la loggia. Au fond, on peut voir un autel – un petit autel – avec un livre fermé, entouré de candélabres. Le mur du fond est occupé par les sièges du maître et des dignitaires. Un échiquier est représenté au sol : les cases noires et blanches représentent la vie humaine, avec une alternance de moments joyeux et douloureux, d’enthousiasme et de difficulté.

noir et blanc, bien et mal, pavage de loge

C’est encore une fois l’harmonie des contraires. Sur l’échiquier, le profane se déplacera comme un pion d’échecs, alternant le blanc et le noir ; une âme spirituelle suivra plutôt le pas de l’évêque, en touchant uniquement les carrés blancs, tandis que le matérialiste choisira les noirs ; l’initié, dédié à la recherche de la Connaissance et de la Vérité, parcourra le « chemin étroit » en plaçant ses pieds sur le bord des carrés, c’est-à-dire en passant entre le blanc et le noir. Dans le temple se trouvent de nombreux objets symboliques, disposés dans différentes positions en fonction des rites dans lesquels ils sont utilisés.

Décrivons les plus importants, à partir du livre de la Loi Sacrée placé sur l’autel. Le livre représente la lumière de la foi qui domine chaque être humain, non définie par des dogmes, mais logée dans la conscience de chacun. En fait, le franc-maçon fait référence à un Être supérieur : il pourrait s’agir de la divinité d’une des religions traditionnelles, mais aussi d’une entité suprême du style des Lumières, personnifiée dans le Grand Architecte de l’Univers. Dans le temple de Turin, le Livre est la Bible, mais si nous entrions dans la loggia d’un pays islamique, nous y trouverions le Coran.

L’équerre et le compas sont superposées au livre. La première suggère la rectitude morale, l’équilibre, l’honnêteté, mais aussi l’idée de droit et de devoir, et donc de droit et de justice. Le compas est la rigueur du jugement, l’effort pour élargir la connaissance intérieure, l’ouverture à accueillir de nouvelles idées, pour élargir la vision universelle. A côté du Livre se trouvent des chandeliers, qui varient selon les rites et les circonstances. Parmi celles-ci, on retrouve la Menorah, le candélabre à sept bras symbole de la lumière de l’esprit, mais aussi des sept arts libéraux. Les candélabres avec leur lumière multiplient la Force, la Beauté et la Sagesse provenant des piliers.

Sur un banc on retrouve le t-shirt – un petit marteau – un instrument d’intelligence pour contrôler nos paroles et nos actes. Le maglietto est indispensable pour équarrir la pierre brute, qui avec beaucoup de patience deviendra lisse et cubique : la métaphore de l’engagement interne progressif auquel le franc-maçon est appelé est évidente, c’est-à-dire s’équarrir à la recherche de la perfection. L’épée flamboyante, utilisée par le vénérable Maître pour l’initiation des nouveaux francs-maçons, rappelle celle que tenait l’ange dans l’Eden biblique pour garder l’arbre de vie.

épée flamboyante
épée flamboyante

Dans le temple maçonnique, l’épée est la Lumière de l’esprit qui domine le serpent de la tentation, destiné à éloigner le vice et le mal de la Loge. mauvais. Si à l’entrée nous regardions l’échiquier, maintenant nous les élevons jusqu’au plafond où est peinte la voûte étoilée avec le Zodiaque : elle est le symbole de l’invisible, du royaume de l’absolu et de la Vérité. Selon une autre interprétation – dans la franc-maçonnerie différentes visions sont destinées à s’intégrer – les signes du zodiaque représentent l’énergie cosmique, divisée en douze signes pour aborder le travail intérieur sous douze perspectives.La Loge n’est donc pas seulement le lieu de rencontre des frères, mais aussi la représentation de l’univers, du macrocosme dans lequel l’initié évolue avec son propre corps, qui à son tour représente le microcosme.

Artisans et révolutionnaires. La voûte de terre protège la création, et donc l’humanité sans distinction de classe, d’ethnie, de religion. Les hommes « libres, de bonne volonté et de bonnes mœurs » – qualités exigées des francs-maçons – sont donc invités à la tolérance, représentée par l’écriture « Liberté, égalité, fraternité ». LE trinôme, né des Lumières et de la Révolution française, nous conduit à la naissance de la franc-maçonnerie historique. Après avoir quitté la Légende, nous nous trouvons dans un lieu physique, la véritable Loggia, c’est-à-dire la cabane en bois qui protégeait les tailleurs de pierre et les maçons médiévaux employés dans la construction des cathédrales. La Loge par extension est devenue le groupe d’ouvriers organisés, composé de compagnons experts et d’apprentis, dirigés par un maître. Les francs-maçons ou « francs-maçons » (des francs-maçons anglais ou des francs macons français) s’accordaient à observer les règles de la guilde, à s’entraider, à transmettre des connaissances techniques aux inexpérimentés, mais se gardaient bien de cesser, mais pour élargir aux discussions sur les mathématiques, la philosophie, la science et l’ésotérisme.

Les mystères de la France-maçonnerie (Par Leo Taxil)

Bientôt, les Loges s’ouvrirent aux bourgeois, marchands, nobles, ecclésiastiques, voire aux rois et princes qui voulaient participer au débat intellectuel. Les étrangers, les non-maçons accueillis dans la Loge, étaient définis comme « acceptés ». L’entrée dans la loge se faisait, et se fait encore aujourd’hui, par un rite d’initiation où les outils de travail comme l’équerre, le compas, le t-shirt et autres exprimaient leur signification symbolique. Franc-maçonnerie moderne. Au fil du temps, les francs-maçons « acceptés » sont devenus majoritaires, transformant la Loge d’opérationnelle à spéculative, c’est-à-dire vouée à la réflexion et à l’étude commune.

Siège de la GLUA à Londres
Siège de la GLUA à Londres

La naissance de la franc-maçonnerie moderne est traditionnellement fixée au 24 juin 1717, date à laquelle la Grande Loge fut fondée à Londres pour fédérer les loges du district. En 1723, le pasteur presbytérien James Anderson a compilé Les Constitutions des francs-maçons, le texte de référence pour tout franc-maçon. Parmi les principes idéaux, il y a l’invitation à discuter de l’Homme, de la liberté de pensée et de la spiritualité. Depuis la Grande Loge de Londres, la franc-maçonnerie s’est rapidement répandue dans toute l’Europe puis sur tous les continents, adoptant différents rites, confessions et coutumes. En Italie, la première Loge a été fondée en 1726 à Girifalco, en Calabre. L’État savoyard est également à l’avant-garde, enregistrant des Loges d’abord à Chambéry, en Savoie, puis à Turin.

Dans notre ville, en 1756, est née la Loggia Saint Jean de La Mystérieuse, qui rassemblait entre autres les scientifiques qui fonderaient l’Académie des Sciences, soutenus par le prince héritier puis le roi Vittorio Amedeo III. Depuis le XVIIe siècle,L’esprit de secret de la Corporate Lodge a été perdu. L’arrivée de la franc-maçonnerie moderne à Turin remonte à 1756, avec la loge subalpine « Saint Jean de la Mpstérieuse ». Puis en 1859 l’Ausonia, ancêtre du GOI. Après les persécutions du Congrès de Vienne qui interdisèrent les loges, la franc-maçonnerie italienne cessa officiellement d’exister : jusqu’à l’achèvement de l’Unification, cependant, de petits groupes restèrent en vie, qui entretenaient le feu de cette expérience.

En 1859, la loge Ausonia est fondée à Turin, première étape dans la formation d’un organisme national appelé Grande Oriente Italiano, rebaptisé plus tard Grande Oriente d’Italia, point de référence pour de nombreux protagonistes de la vie culturelle et politique du libéralisme. En Italie, des parlementaires, des officiers de l’armée, des intellectuels, parmi lesquels Goffredo Costantino Nigra, Agostino Depretis, Francesco Crispi, Giuseppe Zanardelli ou encore le très populaire maire de Rome Ernesto Nathan. Pour les francs-maçons, une fois leur croissance intérieure mûrie sous le toit étoilé de la loge, la solidarité envers les autres devient une conséquence naturelle, non seulement des frères de la loge, mais de toute personne en difficulté. À la fin du XIXe siècle, les francs-maçons s’impliquent dans la société civile pour ouvrir des soupes populaires, des écoles maternelles, des refuges de nuit pour les sans-abri, des toilettes publiques, et donc pour créer des écoles du soir et du dimanche pour les ouvriers, des bibliothèques circulantes, des coopératives de consommation, des crémations. société.

À Turin, en 1880, le médecin et hygiéniste Secondo Laura créa le premier noyau de l’hôpital pour enfants Regina Margherita ; en 1884, grâce à Tommaso Villa et Luigi Pagani, naissent les cuisines populaires qui se multiplient de Borgo Dora à San Salvario ; en 1886 naissent les premières succursales des Crèches de Nuit Umberto I, fusionnées plus tard dans la structure de via Ormea 119. La crèche de nuit est encore active aujourd’hui grâce à l’engagement de dizaines de bénévoles, en particulier des médecins et des dentistes présents dans les cliniques mises à disposition pour des gens plus marginalisés. Les années sombres du XXe siècle. Au XIXe siècle, les Lumières italiennes et la franc-maçonnerie positiviste se sont souvent heurtées à l’Église catholique, qui a réagi par des excommunications. Le dialogue avec les églises protestantes était très différent – ​​vaudois, baptiste, méthodiste qui participaient activement au Risorgimento et fournissaient des personnalités aux loges.

Un témoignage est le temple baptiste de Turin, via Passalacqua, à Porta Susa, dont l’architecture intérieure s’inspire de la loge maçonnique. Le fascisme, qui ne tolérait pas les associations indépendantes, interdit la franc-maçonnerie. La vie des loges se poursuit clandestinement et reprend ouvertement après la Libération. Les francs-maçons ont ensuite réitéré les choix démocratiques de la Constitution, à laquelle ils sont fidèles. Les années 1980 marquent une époque dramatique : les francs-maçons étaient en effet appelés à faire face à l’infiltration clandestine de comités d’affaires et de gangs mafieux déguisés en loges maçonniques. Il s’agissait de forces qui non seulement ignoraient la profondeur des rituels et des significations symboliques, mais qui foulaient aux pieds les idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité dans lesquels se reconnaît la franc-maçonnerie.

La bataille est toujours ouverte. Le secret de la vie de la loge maçonnique – ingrédient si répandu dans la littérature à sensation – indispensable dans les régimes oppressifs, n’a aucune raison d’exister aujourd’hui. En témoigne le temple de la Piazza Vittorio, ouvert aux réunions et aux débats publics, tandis que grâce à Internet, il n’existe aucun rite qui ne soit largement diffusé.

Mieux vaut en rire que pleurer !

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Ça devait arriver !

Chers amis, sœurs, frères, une fois n’est pas coutume, je voudrais remercier notre confrère contributeur et chroniqueur Michel Baron. Il m’a inspiré ce nouvel article. Je me dirigeais vers une autre direction, mais après avoir son ton analyse très interessante sur le rire et l’humour, publiée il y a quelques jours et intitulée: « On n’arrête pas de rigoler en Franc-maçonnerie ! », il m’a remis sur les bons rails !


 « Cela devait arriver je me suis fait refuser l’entrée du temple dans une loge d’une obédience autre que la mienne »

Je n’avais pas avec moi « mon passeport maçonnique »!!!

J’accompagnais un jeune maître qui venait d’une autre obédience également. Lui avait les documents administratifs nécessaires, par conséquent il a pu rentrer comme visiteur et profiter pleinement de cette tenue. Cet incident mineur, certes, s’est déroulé dans la bienveillance, la courtoisie et bien sûr dans la tolérance maçonnique comme il se doit.

Pour exciter votre curiosité, et j’en resterai là, nous étions en Italie (je réside et je vis depuis vingt ans en Sardaigne). Il ne s’agissait pas d’une loge comme la Grande Loge d’Italie ou le Grand Orient d’Italie que j’ai fréquenté une dizaine d’années avant de revenir travailler sous les auspices maçonniques français depuis deux ans.

Mais qu’à cela ne tienne, je n’ai pas un calendrier de mes tenues, certainement plusieurs centaines depuis 35 ans de vie maçonnique. Au contraire, je suis heureux, avec cette soirée maçonnique originale et non complète, j’ai trouvé matière à développer dans la vidéo que je vous propose ci-dessous.

Que signifie avoir la foi… selon les protestants ?

De notre confrère regardsprotestants.com

A l’occasion d’une conférence organisée par le Forum Veritas, à Paris, le romancier et philosophe Eric-Emmanuel Schmitt et le pasteur baptiste Thomas Hodapp, échangent sur les complexités de la foi et invitent à une réflexion personnelle sur la croyance et la spiritualité.

Lors d’une conférence-débat du Forum Veritas organisée par les Groupes Bibliques Universitaires (GBU) à Paris, le philosophe Éric-Emmanuel Schmitt et le pasteur Thomas Hodapp ont engagé une profonde discussion sur l’essence de la foi.

Le pasteur baptiste Thomas Hodapp insiste sur le fait que la foi ne doit pas être considérée comme un saut aveugle dans l’irrationnel ou une fuite de la réalité. Il définit plutôt la foi comme une confiance raisonnée, fondée sur des faits historiques, plutôt que comme une simple croyance sans preuve. Il illustre son propos en opposant deux scénarios d’alpinistes perdus en montagne : l’un s’appuie sur une intuition sans fondement, tandis que l’autre se fie aux conseils dignes de confiance d’un guide de montagne expérimenté.

En réfléchissant à son propre parcours, de l’athéisme à la foi, le philosophe Éric-Emmanuel Schmitt reconnaît les complexités et les défis de la croyance. Sa formation universitaire en philosophie a initialement renforcé son scepticisme. En étudiant des penseurs comme Diderot et Kant, il développe une approche critique de la religion, considérant souvent la foi comme une illusion. Cependant, au fil de ses recherches, Éric-Emmanuel Schmitt commence à ressentir un vide spirituel et une quête de sens.

Cette introspection le conduit à explorer différentes traditions spirituelles et religieuses. Il lit des œuvres de mystiques et de théologiens, cherchant à comprendre la nature de l’existence et la place de l’homme dans le cosmos.

Son intérêt pour la littérature et le théâtre joue également un rôle clé dans son parcours. Écrivant des pièces qui questionnent les thèmes de la foi, de l’amour et de la souffrance, Éric-Emmanuel Schmitt trouve une nouvelle manière d’aborder les grandes questions existentielles.

Finalement, ce cheminement personnel l’amène à une conversion spirituelle, où il reconnaît la valeur de la foi non pas comme une simple croyance, mais comme une expérience enrichissante et transformatrice. Aujourd’hui, il partage sa vision à travers ses écrits, cherchant à inspirer les autres à explorer leur propre spiritualité.

Pour Éric-Emmanuel Schmitt comme pour Thomas Hodapp, la foi implique une responsabilité : une décision consciente de s’engager et d’embrasser les complexités de la vie et de la spiritualité. Pour eux, la foi est une interaction dynamique entre la grâce divine et le choix humain, invitant les participants à réfléchir à leurs propres croyances et expériences.

Production : Forum Veritas – fr.veritas.org
Intervenants : Éric-Emmanuel Schmitt, Thomas Hodapp

5 sociétés secrètes qui ont transformé le monde

De notre confrère nationalgeographic.fr – Par Jean-Pierre Isbouts

De l’Oracle de Delphes aux Francs-Maçons en passant par les Templiers, les sociétés secrètes existent dans toutes les cultures et agissent dans l’ombre depuis les premières heures.

Les sociétés secrètes existent depuis l’apparition des premières grandes civilisations, sous la forme de cultes religieux, d’associations politiques ou encore de fraternités universitaires. Comptant dans leurs rangs des philosophes, des artistes, des présidents et même des astronautes, les membres menaient généralement leurs affaires en privé, cachant leurs activités et parfois leur identité au public. Certains utilisaient des poignées de main et des symboles secrets, tandis que d’autres portaient des vêtements ou des bijoux codés. Ils renversèrent des dirigeants et remodelèrent des nations, influencèrent des écrivains et des artistes, et changèrent la façon dont les humains pensaient à Dieu. Et ils existent encore de nos jours.

Que faisaient-ils exactement dans l’ombre ? Que cachent leurs mystérieux rituels ? Voici les véritables histoires de certaines des sociétés les plus secrètes de l’Histoire.

L’ORACLE DE DELPHES

Dans la Grèce antique, les citoyens qui avaient une question importante à poser pouvaient solliciter la sagesse des dieux par le biais d’oracles, et il n’existait pas d’oracle plus influent que celle de Delphes. Au maximum de son influence entre les 8e et 6e siècles avant notre ère, ce temple massif dédié au dieu Apollon se trouvait au cœur du sanctuaire de Delphes qui, la plupart du temps, servait de lieu de culte. Mais neuf jours par an, le temple se transformait en oracle lorsqu’une médium, appelée la Pythie, recevait un groupe limité de visiteurs sélectionnés pour les dons importants qu’ils avaient faits.

Delphic oracles
Forbidden love

Gauche:

La sibylle de Delphes est l’une des cinq sibylles représentées sur la fresque du plafond de la chapelle Sixtine réalisée par Michel-Ange en 1512.

PHOTOGRAPHIE DE Pantheon StudiosInc.

Droite:

Le temple d’Apollon à Delphes fut construit au 7e siècle avant notre ère dans le style dorique.

PHOTOGRAPHIE DE Wolfgang KaehlerLightRocket via Getty Images

Au jour fixé, la Pythie, généralement une jeune femme originaire de Delphes, buvait et se baignait dans les eaux de la fontaine Kassotis. Elle entrait ensuite dans le temple pour prendre place dans le sanctuaire intérieur, l’adyton. L’oracle elle-même ne « parlait » jamais. Au lieu de cela, elle entrait en transe, provoquée, selon l’historien grec Plutarque, par de mystérieuses « vapeurs », se tordant et convulsant tout en émettant des sons et des cris étranges. Les prêtres interprétaient ses paroles et produisaient une réponse, et étaient ainsi dotés d’un pouvoir énorme, surtout si la question portait sur des sujets politiques importants.

LE CULTE DE MITHRA

Les mystères mithriaques, ou mithraïsme, une société secrète qui se développa au 1er siècle de notre ère dans tout l’Empire romain, en grande partie grâce à sa popularité auprès des troupes romaines, s’inspiraient d’une divinité indienne et perse connue sous le nom de Mithra, censée être née d’un rocher. Dépeint comme un dieu sauveur, Mithra était souvent représenté en train d’abattre un taureau sacrificiel ou de partager un banquet avec Sol, le dieu du Soleil.

Mithras Cult or opener

Le mithraeum sous la basilique Saint-Clément-du-Latran à Rome.

PHOTOGRAPHIE DE Ice Boy TellWikimedia Commons

Nous ne savons pas grand-chose du fonctionnement interne de ce culte exclusif, mais l’accent aurait été mis sur la glorification de la guerre, la victoire sur le mal et l’obtention du salut. Tous les candidats devaient passer sept niveaux complexes d’initiation, y compris les sacrifices d’animaux, avant d’être considérés comme des membres à part entière ou syn-dexioi, « scellés par une poignée de main ».

Jusqu’à 30 fidèles se réunissaient dans un espace caverneux appelé mithraeum (les archéologues découvrirent plus de 45 mithraeums sur au moins 680 dans la seule ville de Rome) pour partager un repas de pain et de vin, et mener des cérémonies secrètes devant une effigie du dieu tuant un taureau. À son apogée, le culte représenta un défi majeur pour une autre religion en plein essor : le christianisme. Les premiers chrétiens les persécutèrent, et la société fut éliminée avant la fin du 4e siècle.

Mithras cult

Un panneau montrant Mithra terrassant le taureau, daté à environ 200 de notre ère.

PHOTOGRAPHIE DE Cincinnati Art MuseumOhioUSAGift of Mr. and Mrs. Fletcher E. NyceBridgeman Images

LES TEMPLIERS

Des sept grandes croisades lancées pour libérer la Terre sainte de la domination musulmane, seule la première obtint des résultats tangibles : la prise de Jérusalem en 1099 et le massacre de la plupart des habitants juifs et musulmans qui tentaient de défendre la ville. Le mouvement des croisades inspira la fondation de plusieurs ordres militaro-religieux dont le rôle était de tenir et de défendre la Terre sainte. Les plus célèbres étaient les Templiers.

The Knights Templar

Reconstitution moderne de Templiers en armure de combat.

PHOTOGRAPHIE DE DEAC. BalossiniDe AgostiniGetty Images

Formé vers 1119 lorsque Baudouin II, alors roi de Jérusalem, chargea un groupe de chevaliers de protéger tous les pèlerins chrétiens en Terre sainte, les Templiers de l’Ordre du Temple étaient facilement reconnaissables à leurs robes blanches marquées d’une croix rouge. Ils développèrent une expertise particulière en matière de finance et devinrent rapidement l’une des plus puissantes organisations chevaleresques. On leur attribue même le développement d’un nouveau système bancaire.

Après la défaite des croisés lors du siège de Saint-Jean-d’Acre en 1291 et leur fuite de la Terre sainte vers Chypre, les Templiers n’entreprit jamais de nouvelle mission. Le roi Philippe IV, qui était très endetté envers l’ordre, exploita son désarroi et sa réputation de secret en arrêtant la plupart des dirigeants templiers en France. Plusieurs furent brûlés sur le bûcher sur la base d’accusations forgées de toutes pièces, ce qui ne fit qu’accroître la mystique de l’ordre.

L’Ordre du Temple fut officiellement dissous en 1307, mais sa légende perdure. Aujourd’hui, de nombreuses sociétés secrètes en France, en Allemagne et en Italie prétendent descendre des Templiers, notamment l’Association française des chevaliers du Christ, qui bénéficie du soutien du Vatican.

LES FRANCS-MAÇONS

Connus pour leurs tabliers blancs, leurs poignées de main secrètes et leurs symboles mystérieux, les francs-maçons auraient participé à la préparation des révolutions américaine et française et à la conception de la ville de Washington. Avec des branches dans le monde entier, ils comptent parmi leurs membres Voltaire, George Washington, Wolfgang Amadeus Mozart, Harry Houdini, Franklin D. Roosevelt, Winston Churchill, Gerald Ford et Buzz Aldrin.

The Freemasons

Le Freemasons’ Hall de Londres, construit en 1933, est le siège de la Grande Loge unie d’Angleterre.

PHOTOGRAPHIE DE BalonciciShutterstock.com

Les origines de cette mystérieuse organisation sont obscures, mais elle aurait vu le jour en Europe dès le Moyen Âge. Les premiers membres étaient une guilde de maçons ou de tailleurs de pierre professionnels qui, contrairement à la plupart des autres roturiers, avaient les moyens de voyager dans différentes villes et différents pays, ce qui donnait à ces artisans une vision du monde unique et libérale qui transcendait les coutumes locales.

Au fil du temps, les francs-maçons diminuèrent le travail de la pierre pour discuter des idées philosophiques et intellectuelles occidentales fondées sur le siècle des Lumières, dont l’antimonarchisme, le gouvernement constitutionnel et le républicanisme. En tant que société non religieuse et apolitique, la franc-maçonnerie définit un nouvel ensemble de valeurs morales et spirituelles, inculquées par une série de cérémonies et de rituels, grâce auxquels les membres gravissaient progressivement les échelons (en utilisant la maçonnerie comme métaphore, ils passaient d’apprentis à compagnons, puis à maîtres). Les francs-maçons restent aujourd’hui une organisation florissante, avec de nombreuses unités de membres à travers le monde qui se consacrent à la charité et à des bonnes œuvres.

LES TIANDIHUI, HUNG MUN ET LA TRIADE

Au cours du tumultueux 18e siècle en Chine, les Tiandihui, la Société du Ciel et de la Terre, se forma comme un culte spirituel dirigé par des leaders charismatiques dans la province de Fujian. Contraints à la clandestinité par la dynastie Qing, ils devinrent un mouvement de résistance féroce contre les dirigeants mandchous des Qing. Ils avaient recours au vol à main armée pour maintenir leur stabilité financière.

Les Tiandihui inspirèrent d’autres sociétés, notamment une organisation similaire à la franc-maçonnerie connue sous le nom de Hung Mun. Parmi les membres, on peut trouver Sun Yat-sen, fondateur de la première république chinoise, et le général Chiang Kai-shek, fondateur de Taïwan. Certains restèrent fidèles aux idéaux de patriotisme, de loyauté et de justice des Tiandihui, mais d’autres dérivèrent vers la criminalité, inspirés par le penchant des Tiandihui pour les braquages de type Robin des Bois. Le plus célèbre est un groupe connu sous le nom de la Triade, qui est aujourd’hui l’un des plus grands groupes criminels asiatiques au monde.

The Tiandihui and Hongmen
The Tiandihui and Hongmen

Gauche:

Sceau chinois Hung Mun du 19e siècle.

PHOTOGRAPHIE DE Chinese Researches by Alexander WylieShanghai1897

Droite:

Ce portrait sur soie de 1806 représente Yinghe de la dynastie Qing.

PHOTOGRAPHIE DE B ChristopherAlamy Stock Photo

Des extraits de ce travail ont déjà été publiés dans Secret Societies. Copyright © 2017 National Geographic Partners, LLC. Text copyright Jean-Pierre Isbouts 2017. All rights reserved.

Châteaux forts insolites en France (Par Laurent Ridel)

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De notre confrère decoder-eglises-chateaux.fr

Chaussez vos bottes de sept lieues. Je vous emmène à la découverte d’une dizaine de châteaux peu connus. Leur architecture bizarre, leur audacieux site d’implantation ou leur histoire orageuse les rendent uniques.

Au programme, vous rencontrerez des forteresses semi-troglodytes, intégrées dans la roche, des ruines nichées au cœur d’une nature luxuriante, en passant par des points fortifiés suspendus à flanc de falaise. Peut-être ajouterez-vous quelques destinations à votre liste de visites futures.

Le château de Fleckenstein (Bas-Rhin)

Château de Fleckenstein, vu du Hohenburg
Dokape/Wikimedia Commons

À la limite de la frontière allemande, ce château édifié au XIIe siècle par les empereurs Hohenstaufen domine la forêt vosgienne. Sa particularité est d’être semi-troglodyte : il est aménagé en partie dans une barre rocheuse. Une garantie de solidité inébranlable.

Château du Fleckenstein (Bas-Rhin). Accès au petit rocher.
A Fleckenstein, tenez-vous aux barres ! Quoique, elles ne sont pas très rassurantes (Ji-Elle/Wikimedia Commons).

Le château de Lastours (Aude)

Château de Lastours
Sébastien Loubet/Flickr.com

Dans ce département, les touristes se précipitent à Carcassonne pour voir la puissante cité fortifiée. Mais poussez 18 km plein nord et vous tomberez sur ces 4 châteaux qui n’en forment en réalité qu’un. Au milieu du XIIIe siècle, saint Louis fait construire cet ensemble fortifié sur ce site qui fut un haut lieu du catharisme, et un foyer de rébellion à son autorité. Par là même, le roi contrôle une voie de communication importante et les mines de fer à proximité.

Les tours de Merle (Corrèze)

Les tours de Merle
StefanLD/Wikimedia Commons

Il est surprenant de découvrir ces ruines fortifiées au milieu de la nature. Ce site du Limousin est densément fortifié, moins à cause de son importance stratégique que son mode de gestion. Plusieurs seigneurs codirigeaient le territoire, chacun disposant de son logis ou de sa tour.

Les châteaux de l’Ortembourg et de Ramstein (Bas-Rhin)

Le château de l'Ortenbourg au premier plan et celui de Ramstein en contrebas.
Le château de l’Ortenbourg au premier plan et celui de Ramstein en contrebas (Remi Simonnin/Wikimedia Commons)

Ces deux châteaux alsaciens voisinent à un jet d’arbalète, mais, à la différence de Lastours ou de Merle, se menaçaient l’un l’autre. Pendant longtemps, les historiens pensaient Ramstein comme un contre-château : dans sa volonté de prendre le château de l’Ortembourg, Otto IV d’Ochsenstein auraient construit en 1293 un château en contrebas, Ramstein. Aujourd’hui ces circonstances sont moins assurées, mais il n’empêche que les deux châteaux étaient bien hostiles. Étant donné leur proximité, j’imagine les garnisons s’échanger oralement quelques amabilités.

Les châteaux de Bruniquel (Tarn-et-Garonne)

Les châteaux de Bruniquel
Thérèse Gaigé/Wikimedia commons

Là encore deux châteaux se font face, non plus à un jet d’arbalète, mais à un jet de postillons : le « château vieux » du XIIIe siècle et le « château neuf » de la fin du XVe siècle. Deux cousins ennemis se partageaient la vicomté de Bruniquel et donc les châteaux. Rivalité qu’exacerbèrent les guerres de religion, l’un des vicomtes étant protestant, l’autre catholique. Mais en 1780, le maître du château vieux rachète le château neuf, éteignant définitivement les tensions. Le lieu est aujourd’hui connu pour avoir servi de décor au Le Vieux Fusil , film de Robert Enrico, avec Philippe Noiret et Romy Schneider.

Le château de Brézé (Maine-et-Loire)

Château de Brézé
Manfred Heyde/Wikimedia Commons

Vous avez sûrement déjà fait quelques châteaux de la Loire. Allez, je vous en ajoute un sur la liste de vos futures visites. Nicolas Faucherre, castellologue, le surnomme « le château fort invisible ». Car sous le château Renaissance, se cache une forteresse souterraine du XIIe siècle creusée dans le tuffeau. Au total 4 km de galeries. Elles servaient à la défense et à accueillir la population en cas de siège. Plus tard, on aménagea d’autres pièces souterraines dont une salle des pressoirs et une boulangerie équipée de deux fours à pain. Au moins le boulanger travaillait au frais.

Château de Brézé (Maine-et-Loire, France) : galerie souterraine
Galerie souterraine du château de Brézé (Marc Ryckaert/Wikimedia Commons)

Le château de Fère-en-Tardenois (Aisne)

Le château fort de la Fère-en-Tardenois : motte, fossé, glacis et pont couvert.
Hugluc/Wikimedia Commons

À l’origine, ce château était une forteresse sur motte. La Renaissance le transforma : Anne de Montmorency, connétable de France (oui, c’est un homme malgré son prénom), recouvrit la motte d’une maçonnerie puis jeta un pont couvert pour y accéder. Une sorte de Chenonceaux, mais sans le Cher.

Le château de La Ferté-Milon (Aisne)

Façade du château de la Ferté-Milon
Chabe01/Wikimedia Commons

C’est un rêve inachevé. Louis d’Orléans, frère du roi Charles VI, fait raser l’ancien château pour construire une demeure de plaisance. Son assassinat en 1407 arrête soudainement le projet. Les bâtisseurs n’ont eu le temps que de construire la façade. Le visiteur a l’impression d’être face à un décor de théâtre. Un décor long de 102 m tout de même.

Le donjon de Septmonts (Aisne)

Vous allez croire cet article sponsorisé par le département de l’Aisne. Car voici encore un troisième château du même secteur que les deux précédents. Avec ses cylindres emboîtés, la forme de ce donjon — XIVe siècle — m’a toujours intrigué. Il appartenait à un château, résidence des évêques de Soissons. Comme quoi, même un homme d’Église pouvait s’inquiéter pour sa défense.

Donjon de Septmonts

Les châteaux de falaise

La Roque de Brengues
La Roque de Brengues (P. Danilo Royet/Wikimedia Commons)

« Parents pauvres de l’architecture défensive médiévale », ces châteaux insolites passent inaperçus. Et pourtant on en compte par centaines en France selon l’archéologue Florence Guillot. De préférence dans les montagnes calcaires où se forment facilement des grottes, des vires (paliers) et des porches. Leur position perchée, à flanc de falaise, permettait de surveiller les environs et les rendait difficilement accessibles. La maîtrise de l’escalade est aujourd’hui nécessaire pour les approcher. Autrefois, on utilisait sûrement des échelles et des planchers suspendus de bois. Voici quelques exemples : la Roque d’Autoire (Lot), le château-grotte de Gars (Alpes-Maritimes) ou la Roque de Brengues (Lot).

Le château d’Hesdin (Pas-de-Calais)

À côté du château, les comtes d’Artois puis les ducs de Bourgogne développent un parc qui fut sans doute le premier « parc d’attractions conçu pour amuser et surprendre en même temps que pour plaire à ceux qui recherchaient l’agrément d’une nature domestiquée par l’homme » selon Danielle Queruel, professeure de littérature médiévale

On y venait pour chasser. Mais à l’intérieur de la forêt, se trouvait un zoo dont la composition variait selon les époques : au temps du duc de Bourgogne Philippe le Hardi, les sources mentionnent un chameau et un buffle. Quelques décennies auparavant, on cite des animaux locaux : un castor, un ours, un loup et un chat sauvage.

Le visiteur pouvait aussi se perdre dans la « maison Dédalus », un labyrinthe dont les vignes composaient les allées.

Le plus étonnant était les automates de bois et métal que le personnel animait à l’aide de cordages et de rouages. Certains faisaient jaillir de l’eau.

Malheureusement, il ne reste rien de ça. Seuls les textes nous révèlent l’existence de « parc d’attractions » pour nobles.

L’AUTEUR : Laurent Ridel

Ancien guide et historien, il vous aide à travers son blog à décoder les églises, les châteaux forts et le Moyen Âge.

Sa recette : de la pédagogie, beaucoup d’illustrations et un brin d’humour.

En savoir plus

Louis-Claude de Saint-Martin élève de Martines de Pasqually

Louis-Claude de Saint-Martin, connu sous le nom de « Philosophe inconnu », est né le 18 janvier 1743 à Amboise et décédé à Châtenay-Malabry le 14 octobre 1803 (21 vendémiaire an XII). Il était un philosophe français.

Portrait au physionotrace de Louis_Claude de Saint_Martin (1743_1803), dessiné par Jean_Baptiste Fouquet et gravé par Gilles_Louis Chrétien. Original perdu. L’ésotériste Stanislas de Guaïta affirme que la gravure date de l’année 1801 ; il l’a reproduite dans son ouvrage Essais de sciences maudites, publié en 1891. (Crédit : Gilles_Louis Chrétien)

Louis-Claude de Saint-Martin est une figure majeure du courant illuministe dans l’histoire des idées. Contemporain de l’Allemand von Eckartshausen, auteur de La Nuée sur le sanctuaire, recommandé plus tard par Éliphas Lévi, l’illuminisme inclut également l’extatique suédois Emmanuel Swedenborg, bien que ses ouvrages soient réputés difficiles à lire.

Louis-Claude de Saint-Martin, né le 18 janvier 1743 à Amboise, était issu d’une famille noble. Son père, Claude François de Saint-Martin, était maire d’Amboise et conseiller avocat du roi. Sa sœur s’est mariée avec le général Antoine Auguste Desherbiers de Létanduère. Une éducation éclairée par sa belle-mère a cultivé en lui de nobles sentiments et une sensibilité profonde.

Maison natale de Louis-Claude de Saint-Martin à Amboise (37) (Crédit photo : Franck Fouqueray)

Après des études de droit, Louis-Claude est devenu avocat, mais la profession ne lui plaisait guère. En 1765, avec l’aide d’un ami influent, il obtient un poste de sous-lieutenant au régiment de Foix à Bordeaux, lui permettant de consacrer plus de temps à ses études ésotériques.

Grâce à un ami, il a rejoint l’Ordre des Chevaliers Maçons Élus Coëns de l’Univers, fondé par Martinès de Pasqually. Les enseignements de cet ordre, basés sur les théosophies judéo-chrétiennes et les secrets d’Égypte, de Grèce et d’Orient, ont profondément influencé sa philosophie.

En 1771, il quitte l’armée pour se consacrer entièrement à sa vocation, servant comme secrétaire de Martinès de Pasqually pendant plusieurs mois.

En 1773 et 1774, Louis-Claude de Saint-Martin séjourne à Lyon chez Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824). Ce dernier, également disciple de Martinès de Pasqually, créa en 1778 le Rite Écossais Rectifié (RER), pratiqué par les francs-maçons, dans lequel il intégra l’essentiel de la théosophie martinésiste. Durant ce séjour chez Willermoz, Saint-Martin rédigea son premier ouvrage, Des erreurs et de la vérité, ou les Hommes rappelés aux principes de la science. Lors de sa parution en 1775, l’auteur, alors à Paris, devint déjà le « Philosophe inconnu », surnom qui lui restera attaché à travers les siècles. Son Tableau naturel des rapports qui unissent Dieu, l’Homme et l’univers (1782) prolonge et approfondit les enseignements de son premier livre.

Maison natale de Louis-Claude de Saint-Martin à Amboise (37) (Crédit photo : Franck Fouqueray)

À cette époque, Saint-Martin commence à se détacher des pratiques actives de la magie pour s’orienter vers une spiritualité plus « intérieure », estimant que le Réparateur a montré la voie d’un contact direct avec le divin par la prière. Il en vient même à se méfier de la franc-maçonnerie, malgré une brève appartenance au rite rectifié de Willermoz. Son séjour à Strasbourg (1788-1791) marque un tournant : il y rencontre Mme de Böcklin, qui lui fait découvrir la philosophie de Jacob Boehme, dont il traduira cinq ouvrages.

Concernant la Révolution française, Saint-Martin la perçoit comme un châtiment temporaire envoyé par la Providence, conséquence de la décadence des trônes et des autels. Il va jusqu’à monter la garde devant le Temple, devenu prison de la famille royale. Louis Blanc, à tort, lui attribua même la célèbre devise « Liberté, Égalité, Fraternité », bien que Robert Amadou ait démontré cette erreur dans un numéro spécial de Renaissance traditionnelle avec des arguments détaillés.

Après L’Homme de désir (1790), puis Le Nouvel Homme et Ecce Homo (écrit pour instruire la duchesse de Bourbon) parus en 1792, Saint-Martin écrit principalement sous l’influence de Boehme, dont il concilie les enseignements avec ceux de son « premier maître » Martinès de Pasqually. C’est aussi à cette époque qu’il commence sa correspondance théosophique avec le Bernois Niklaus Anton Kirchberger (1739-1799). Il publie d’autres ouvrages, dont Le Ministère de l’homme-esprit (1802), qui est sans doute son travail le plus abouti, conciliant au mieux les doctrines de Boehme et de Martinès de Pasqually. En parallèle, il traduit et fait publier les œuvres de Boehme. Il rencontre Chateaubriand en janvier 1803 à la Vallée-aux-Loups, avant de s’éteindre le 13 octobre de la même année à Aulnay, près de Sceaux, chez le sénateur Lenoir-Laroche.

Il a également adressé une lettre à Johann Christian Ehrmann, plusieurs fois publiée.

Main sur le cœur sur la main…

Le cœur de la loge… Il porte l’emblème de l’amour, de la sollicitude fraternelle, de l’entraide… Voici l’hospitalier.

Comme la définition l’indique, anciennement celui qui abrite, accueille, nourrit ; se rapportant anciennement aux hôpitaux et aux soins qui y sont donnés, l’hospitalier est bien celui qui porte la « marque » de l’amour fraternel. En loge, on ne rencontre que rare difficulté, ou pas du tout, à ce que ce plateau soit tenu, eu égard peut-être à ce qui paraît être une moindre charge ? Pas de tracé à rédiger, « juste » un rapport annuel, pas de prises de parole rituelle, pas de déplacement, sauf à circulambuler pour faire circuler le tronc hospitalier ou tronc de la veuve, en fin de tenue.

C’est bien dans ce sac, reconnaissable par son cœur rouge cousu en son centre, que l’hospitalier se charge de faire récolte généreuse de dons des membres pour aider ceux et celles qui en auraient besoin.

Imaginez-le, longer les colonnes, brandissant le tronc, sourire aux lèvres, main sur le coeur plus que sur la gorge, quémander à chacun « Alors ? Combien pouvez-vous donner ? Vous n’avez pas de pièce ? Glissez donc un billet ! Plaie d’argent n’est pas mortelle ! »  😉 Mais là n’est pas sa seule mission, car, au delà de considération matérielle, c’est à lui de s’inquiéter, dans le ciment de la fraternité, de ses frères, de ses sœurs, en loge ou pas, et des anciens. Il doit tenir son engagement pour que cette entraide et la manifestation de la fraternité soient plus solides qu’un château de cartes qui attise la première envie de souffler dessus pour le voir s’écrouler !

Alors, tenue après tenue, kilos et fragments amassés, il faut bien espérer que notre cher hospitalier n’ait pas tendance fâcheuse à oublier l’essentiel : s’enquérir des uns et des autres, principalement les absents et faire le lien, surtout s’il n’a pas, dans sa trousse de secours, le thermomètre de l’empathie et de la souffrance.

Suis-je le gardien de mon frère ?

De notre confrère universalfreemasonry.org – Par Pamela McDown

Que peut nous apprendre l’histoire ancienne de Caïn et Abel sur le cheminement humain et notre relation avec Dieu ?

En Franc-Maçonnerie, le terme « frère » est utilisé pour exprimer une proximité qui n’est pas nécessairement fondée sur des liens de sang. Elle est formée d’un lien commun, d’obligations et d’expériences partagées. De plus, le fait d’être un enfant du Père Divin (ou du Grand Architecte) constitue un lien de parenté sacré et cimenté entre les membres.

Dernièrement, la question « Suis-je le gardien de mon frère ? » a résonné dans mon esprit en ce qui concerne mes propres obligations maçonniques. Cette question touche au fondement de ce que signifie être au service du Grand Œuvre. Le but ultime des enseignements maçonniques est la maîtrise de soi, par la réflexion,  les actions et l’acceptation des sublimes leçons de l’immortalité. L’étudiant est encouragé à modérer ses émotions et à contrôler ses vices et à pratiquer les principes de l’amour fraternel, du soulagement et de la vérité.

Cette ligne de pensée m’a amené à revisiter l’histoire de Caïn et Abel, et la véritable source de l’expression « gardien de son frère ». Comme dans tout livre sacré comme la Bible, il y a un débat légitime sur la question de savoir si les passages doivent être traités littéralement ou comme une allégorie malléable. Les contradictions apparentes sont courantes dans les écrits qui s’étendent sur plusieurs siècles. La foi de chaque individu, son point de vue académique, sa vision de la religion ou sa vision personnelle du monde entrent certainement en jeu dans l’interprétation du texte. J’espérais trouver une certaine perspicacité maçonnique dans cette histoire biblique séculaire.

En gros, les passages de Genèse 4:1-16 peuvent être résumés ainsi : Caïn était le premier fils d’Adam et Ève et Abel était le deuxième fils. Caïn était agriculteur et Abel était berger. Quand vint le moment d’apporter une offrande à l’Éternel, Caïn offrit des fruits et Abel offrit un agneau immolé. L’Éternel fut satisfait de l’offrande d’Abel, mais insatisfait de celle de Caïn. Caïn, rempli de jalousie, tua son frère.

Après le meurtre, nous lisons dans Genèse 4:9 :

L’Éternel dit à Caïn : « Où est Abel, ton frère ? »

Il dit : « Je ne sais pas. Suis-je le gardien de mon frère ? »

Les choses ne se sont pas bien passées pour Caïn.

Traduit de l’hébreu original, le mot « gardien » désigne quelqu’un qui « veille sur » ou « surveille ». Quelle est la signification symbolique de ces deux personnages ? Pourraient-ils avoir un lien avec la quête d’un franc-maçon ?

Caïn et Abel – Des ténèbres à la lumière

Certaines théories affirment que Caïn et Abel étaient des jumeaux et que chacun d’eux pouvait représenter notre nature supérieure et inférieure. Cela nous renvoie au cœur du travail maçonnique qui consiste à apprendre à naviguer dans la dualité de notre existence. Par exemple, il n’y aurait pas de lumière sans obscurité, pas de bien sans mal, pas d’amour sans haine, etc.

Comparer la lumière et l’obscurité est une étude importante. Cependant, ce qui est curieux dans le sujet de la lumière, c’est que tout le monde sait ce que c’est jusqu’à ce que vous le leur demandiez. Dans la Bible, nous lisons que « Dieu est lumière ». Cette citation évoque un mystère. Elle suggère qu’il existe un lien plus profond avec le sujet de la lumière qu’il n’y paraît. Il semble peu probable que lorsque vous entrez dans une pièce et appuyez sur un interrupteur, vous allumez Dieu. Le concept d’obscurité est tout aussi mystérieux.

Récemment, lors d’une réunion de la Loge, nous avons étudié l’ouvrage de Frère Leonard Bosman, « La lumière d’un maître maçon ». Bosman propose que le mythe de Caïn et Abel parle de la bataille du franc-maçon entre deux aspects opposés de l’esprit. La grande lutte porte sur l’incompatibilité de ces deux natures, en particulier lorsque l’ego est aux commandes.

Dans « Lumière d’un maître maçon », nous lisons :

Abel est l’Esprit d’Amour, Caïn la Tête ou l’esprit cérébral ; Abel est le cœur ou l’esprit, Caïn la mentalité terrestre. C’est pourquoi, symboliquement comme en réalité, Caïn tue son frère Abel, c’est-à-dire que l’esprit dur de Caïn tue la nature d’amour pure (Abel) en l’empêchant de fonctionner.

Bosman fait remarquer à juste titre que ce n’est pas Abel qui lutte. La lutte concerne Caïn car l’ego est toujours en lutte constante pour tuer la nature supérieure. L’ego veut le contrôle total car sacrifier l’ego c’est mourir à soi-même et laisser la nature de Lumière vivre à travers vous. Ce n’est pas une tâche facile.

Les deux aspects de l’esprit ont une fonction. Caïn, selon le sens profond de son étymologie, représente l’arme dure et pointue de l’esprit. Caïn est l’esprit égoïste et avide, celui qui « acquiert », celui qui « centralise », tandis qu’Abel est celui qui cède, celui qui « donne ».

Si tout cela est vrai, alors comment pouvons-nous « maîtriser » ces deux aspects de notre nature ?

La clé symbolique réside peut-être dans Tubal-Caïn , un personnage de forgeron de la Bible qui était le fils de Lamech, un descendant de Caïn. Il était connu comme un artisan des métaux de laiton et de fer. Dans la légende, il existe un lien biologique ainsi qu’un lien symbolique. Bosman écrit que la franc-maçonnerie peut être « considérée comme une expérience alchimique, la Loge étant dans ce sens le chaudron du Grand Alchimiste dans lequel le métal de base de la nature inférieure sera transformé en or de la nature spirituelle ».

Plus loin, dans « Lumière d’un maître maçon », on lit :

Dans tout cela, l’étudiant de la Franc-Maçonnerie verra la signification intérieure et secrète de Tubal-Caïn, l’abandon de la puissance centrale ou de l’esprit égoïste, l’abandon, pour ainsi dire, du moi personnel alors qu’il s’étend pour devenir un moi plus grand, l’UN qui est en tout.

En d’autres termes, plus nous nous accrochons à l’importance personnelle et à l’ego, plus nous vivons sans aucun doute dans l’obscurité.

Le travailleur mystique s’écrie souvent : « Quand je ne suis rien, je suis tout ! » C’est peut-être pour cela que si peu de gens cherchent véritablement un chemin authentique vers l’illumination. Qui veut n’être rien ? On nous a tous dit que le but ultime est d’être quelqu’un.

Nous pouvons tirer deux conclusions de tout cela. Nous pouvons décider que la légende de Caïn et Abel est simplement une bonne histoire – un conte illusoire à raconter à nos enfants. Ou nous pouvons supposer qu’elle a une certaine valeur symbolique. Je préfère personnellement la deuxième option, ne serait-ce que parce qu’elle correspond à ma propre intuition de travailleur maçonnique selon laquelle nous pouvons apprendre sur nous-mêmes à partir de symboles.

Suis-je le gardien de mon frère ? En effet, j’essaie. « Progresser chaque jour dans la lumière maçonnique » semble simple, mais c’est probablement le concept le plus difficile à apprendre pour un franc-maçon. Ce n’est pas grave, car cela offre également une valeur à vie.

Ce dont le monde a besoin – ce dont chacun de nous a besoin – c’est de plus de lumière, de plus d’amour, de plus de clarté d’esprit et de plus de charité de cœur ; et c’est ce que la Franc-Maçonnerie nous donne en grande quantité – si seulement nous laissons la lumière de l’amour pénétrer dans les recoins sombres de nos cœurs. – Fr. Jyothindra Kumar

Cathédrales en France : Les secrets des bâtisseurs – Alchimie – Francs-Maçons – (Documentaire)

De la Chaine « Notre Histoire »

Depuis l’aube de l’humanité, les hommes ont dédié leurs plus beaux temples au Soleil et à sa lumière divine.

Cette folie créatrice a connu son apogée au Moyen Âge, avec les cathédrales gothiques et leur incroyable architecture en dentelle de pierres et de verre. L’histoire officielle raconte que ces cathédrales furent bâties à proximité des carrières de pierres car elles pouvaient alimenter les chantiers en matériaux. Mais selon certains historiens, la plupart de ces cathédrales ont en fait été bâties sur d’anciens sites païens christianisés dès le IVe siècle.


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Le secret des édifices
04:20 l’ésotérisme
14:37 Basilique Saint-Denis
18:40 Les francs-maçons
25:58 Le carré de Sator
32:49 La Jérusalem Celeste
55:28 Les miracles
01:03:01 Les images pour les fidèles

« Secrets de cathédrales – La face cachée des édifices » Réalisateur : Jérôme Gluzicki © MORGANE PRODUCTION – 2017