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« Diplôme ferroviaire » dans le nord du Delaware

De notre confrère par Christopher Hodapp

J’adore les diplômes maçonniques décernés dans des cadres insolites, et on en trouve partout dans le monde maçonnique. Mais pour ce vieux routier des musées ferroviaires, issu de mon adolescence (je suis devenu conducteur et mécanicien de locomotives à vapeur à 15 ans, avant même de pouvoir conduire une voiture), rien ne vaut le « Diplôme ferroviaire » de la Loge ionique 31, près de New Castle, dans le Delaware.

Depuis 2016, Ionic Lodge a lancé cette cérémonie unique de remise de diplômes en collaboration avec l’historique  Wilmington & Western Railroad .  Après un voyage en train pittoresque au cœur des bois, la cérémonie se déroule dans la vallée de Red Clay Creek/Brandywine, au nord du Delaware, dans une clairière tranquille au bord d’un ruisseau.

Selon le site web de la loge , le diplôme de chemin de fer est né de l’idée du pasteur Bill Held Jr., qui a contacté la direction de la compagnie ferroviaire pour la première fois en 2016. Les frères montent à bord du train à la gare de Greenbank pour un voyage pittoresque de 16 kilomètres au cœur des bois de la vallée de Brandywine. Les francs-maçons débarquent dans un endroit isolé, près de Red Clay Creek, spécialement aménagé pour la remise du diplôme de maître maçon en plein air.

Le site a été consacré conformément aux règles de la Grande Loge. Des chaises en bois ornées et un autel ont été fabriqués par l’ancien Grand Maître Dale Irwin. Des décorations uniques, ainsi que des outils et accessoires de la Loge, ont été créés à partir de lanternes, de piques et de heurtoirs de chemin de fer. L’événement a été annoncé par le bouche-à-oreille et sur les réseaux sociaux. Des chaises pliantes ont été apportées dans le train et installées pour les passagers.

Naturellement, ce ne serait pas une véritable fête maçonnique sans une épinglette commémorative, c’est pourquoi frère Fred Palmer a conçu une épinglette maçonnique spéciale et une chemise de golf pour l’événement.

Comme tant d’autres événements amusants, la pandémie de Covid a mis un terme à cet événement régulier pendant plusieurs années, mais le diplôme de chemin de fer est de retour cette année. Il aura lieu le samedi 3 mai, à partir de 8h00.  Le prix est de 40 $ et comprend le déjeuner, le trajet aller-retour en train et le diplôme de maître maçon. La journée se termine vers 16h00.

Pour plus d’informations et pour vous inscrire à cette expérience unique, visitez le site Web ICI.

Et oui, je suis tout à fait sérieux quand je dis que tout ce que j’avais besoin de savoir sur la vie, je l’ai appris sur le chemin de fer  quand j’étais adolescent. 

C’est moi à gauche avec le chapeau…

Publié par Christopher Hodapp le vendredi 11 avril 2025 

Le Frère Yoland Bresson et le revenu d’existence

Yoland Bresson (1942-2014) était un économiste français, professeur à l’Université Paris XII et à Abidjan, connu pour être un précurseur du revenu universel en France. Dès les années 1970, il s’intéresse à la relation entre temps, travail et économie, un intérêt qui culmine avec la publication de L’Après-salariat en 1984. Il fonde en 1985 l’Association pour l’Instauration d’un Revenu d’Existence (AIRE) avec Henri Guitton, et en 1986, il co-fonde le Basic Income Earth Network (BIEN) avec Philippe Van Parijs, un réseau international de chercheurs sur le revenu universel. Il était aussi un Franc-maçon actif.

Le concept de revenu d’existence

Bresson propose un revenu versé de manière inconditionnelle à chaque individu, sans condition de ressources ni contrepartie, simplement en raison de son existence. Il distingue le terme « revenu » d’« allocation » : pour lui, un revenu est une dotation légitime en contrepartie d’une participation à la création de richesses, même indirecte, tandis qu’une allocation relève de l’assistance. Dans L’Après-salariat, il écrit : « Il faut que la collectivité, par le biais de l’État, alloue périodiquement à tout citoyen économique, sans autres considérations que celle de son existence, l’équivalent monétaire de la valeur de l’unité de temps. »

Son raisonnement part d’une observation faite en 1971, lors d’études sur le Concorde : il note que ceux qui maîtrisent le mieux leur temps (les plus riches) ont aussi les ressources monétaires les plus élevées. Pour Bresson, le temps est une ressource universelle, et chaque individu, par sa simple existence, participe à la production de richesses sociales – par ses interactions, ses échanges, sa présence dans une communauté. Le revenu d’existence vise à reconnaître cette contribution implicite et à répondre à la dégradation du modèle social, incapable de juguler chômage, précarité et pauvreté.

Une approche pragmatique

Yoland Bresson

Bresson est pragmatique : il propose une mise en œuvre progressive sur cinq ans minimum pour éviter les résistances et ancrer l’idée dans les esprits, comme ce fut le cas pour les congés payés en 1936. Il imagine aussi des mécanismes de financement innovants, comme la création d’un « euro-franc » (monnaie non convertible) pour cofinancer le revenu d’existence sans alourdir les impôts, une idée qui pourrait relancer l’activité économique.

Impact et réception

Arnaud Montebourg

Ses travaux ont influencé des intellectuels et politiques comme Yann Moulier-Boutang, André Gorz, ou encore Arnaud Montebourg, bien qu’il ait aussi des détracteurs, comme Jean-Marie Harribey, qui y voit un « piège néolibéral ». Bresson défend une vision humaniste du revenu d’existence, qui résonne avec des idéaux maçonniques : en libérant l’individu de la contrainte du travail aliénant, on lui permet de se réaliser pleinement, une idée qui fait écho à la quête d’épanouissement et de fraternité propre à la Franc-maçonnerie.

2. La répartition de la valeur du travail des ancêtres

Le concept de répartition de la valeur du travail des générations passées est moins explicitement développé dans les écrits de Bresson, mais il est sous-jacent dans sa réflexion sur le revenu d’existence et s’inscrit dans une tradition de pensée économique plus large, notamment celle de Thomas Paine et de James Meade.

Une richesse collective héritée

Thomas Paine – La Justice agraire (1797)

Bresson s’inspire de l’idée que la richesse contemporaine est le fruit du travail collectif et de l’inventivité des générations antérieures. Cette idée, popularisée par Paine dans La Justice agraire (1797), soutient que la terre et ses ressources, appropriées par certains, devraient générer une rente redistribuée à tous sous forme d’un revenu universel. James Meade, économiste nobélisé en 1977, prolonge cette réflexion en affirmant que la richesse actuelle est un héritage collectif, et que chacun devrait en bénéficier.

Dans Le Capital-Temps (1977) et Le Partage du Temps et des Revenus (1994), Bresson explore comment le temps, en tant que ressource universelle, est à la base de la création de valeur. Il considère que chaque individu, par sa simple existence, hérite de la richesse accumulée par les générations passées – non seulement matérielle, mais aussi intellectuelle et culturelle. Le revenu d’existence devient alors une manière de redistribuer cette valeur héritée, en reconnaissant que la société actuelle repose sur les efforts de ceux qui nous ont précédés.

Une vision maçonnique de la transmission

L’appartenance de Bresson à la Franc-maçonnerie éclaire cette perspective. La maçonnerie, en particulier dans ses courants ésotériques et symboliques, valorise la transmission des savoirs et des valeurs à travers les générations. Le concept de « travail des ancêtres » peut être rapproché de l’idée maçonnique selon laquelle chaque maçon s’inscrit dans une chaîne initiatique, héritant des enseignements des anciens pour les transmettre à son tour. Appliqué à l’économie, cela signifie que la richesse produite par les générations passées est un bien commun, que la société doit redistribuer équitablement pour garantir la dignité de tous.

3. Mise en perspective maçonnique

En tant que franc-maçon, Bresson s’inscrit dans une tradition qui valorise l’initiation, la fraternité et le progrès de l’humanité. La Franc-maçonnerie, notamment dans sa branche libérale, met l’accent sur la liberté de conscience, la justice sociale et l’amélioration de la condition humaine. Le revenu d’existence de Bresson peut être vu comme une application pratique de ces idéaux : en garantissant à chacun un revenu inconditionnel, on libère l’individu des contraintes matérielles, lui permettant de se consacrer à son développement personnel et spirituel – une quête qui résonne avec le chemin initiatique maçonnique.

De plus, l’idée de répartition de la valeur du travail des ancêtres reflète une vision maçonnique de l’unité et de la solidarité intergénérationnelle. La maçonnerie enseigne que l’humanité est une, et que le progrès de chacun contribue au progrès de tous. En redistribuant la richesse héritée, Bresson propose une forme de justice sociale qui transcende les époques, alignée avec les principes maçonniques de fraternité et d’égalité.

4. Analyse critique

Points forts

  • Humanisme et universalité : La vision de Bresson est profondément humaniste, cherchant à redonner dignité et autonomie à chaque individu, en écho aux idéaux maçonniques.
  • Pragmatisme : Sa proposition d’une mise en œuvre progressive montre une volonté de concilier utopie et réalité.
  • Pertinence contemporaine : Dans un contexte de robotisation et de précarisation (45 % des emplois pourraient disparaître d’ici 10 ans selon le MIT), le revenu d’existence apparaît comme une réponse à la crise du travail salarié.

Limites

  • Effets économiques incertains : Comme le note le Sénat français, un revenu d’existence élevé (750-1000 €) pourrait désinciter au travail et réduire la richesse créée, compromettant son financement.
  • Critiques idéologiques : Certains, comme Jean-Marie Harribey, reprochent au revenu universel d’être une « roue de secours du capitalisme », en permettant de maintenir un système inégalitaire sans le réformer en profondeur.
  • Manque de clarté sur la répartition intergénérationnelle : Si l’idée de redistribuer la valeur du travail des ancêtres est séduisante, Bresson n’en détaille pas les mécanismes pratiques, ce qui laisse place à des ambiguïtés.

Pour finir

Les travaux de Yoland Bresson sur le revenu d’existence et la répartition de la valeur du travail des ancêtres s’inscrivent dans une vision humaniste et progressiste, profondément influencée par les idéaux maçonniques de fraternité, de justice et de transmission. Il propose une société où chacun, par sa simple existence, bénéficie de la richesse collective héritée des générations passées, un concept qui fait écho à la chaîne initiatique maçonnique. Cependant, ses idées, bien qu’innovantes, soulèvent des questions pratiques et économiques qui restent débattues. En tant que franc-maçon, Bresson a su intégrer à sa réflexion économique une dimension spirituelle et éthique, cherchant à élever l’humanité vers plus de dignité et d’harmonie – un objectif qui reste, à bien des égards, un idéal à atteindre.

Qu’entend-on exactement par symbolisme maçonnique et voie initiatique ?

La lecture récente dans notre journal d’articles évoquant la « désymbolisation » actuelle de la Franc-maçonnerie, ainsi que sa confusion avec des disciplines comme la thérapie, la philosophie ou les causeries sur l’actualité sociétale, m’a inspiré cet article. Mon objectif est de partager un éclairage sur la signification profonde du symbolisme maçonnique et de la voie initiatique que la FM propose.

Les origines et influences de la Franc-maçonnerie

les 3 religions monothéistes
symbole, musulman, chrétien, juif, judaïsme, catholique.

Pour certains Frères et Sœurs, la Franc-maçonnerie peut apparaître comme un moyen d’échapper à l’emprise du clergé ou au poids de la religion. Soyons lucides : les premiers pas de la Franc-maçonnerie anglaise, au XVIIIe siècle, ont été marqués par l’influence de membres anglicans qui, consciemment ou non, prolongeaient une action religieuse. Bien que la maçonnerie naissante ne soit jamais devenue une religion, elle restait profondément imprégnée d’une influence symbolique d’origine spirituelle. Cela explique sans doute la confusion observée chez de nombreux pratiquants en Loge, ainsi que l’impact de certains rites, comme le Rite Écossais Rectifié (RER), qui conserve une forte dimension chrétienne.

Nous n’entrerons pas ici dans un débat sur les rites ni dans une querelle de chapelles, car le sujet est ailleurs :

En quoi le symbolisme maçonnique du XXIe siècle se distingue-t-il des autres voies initiatiques ?

La quête de l’essence humaine et la voie maçonnique

Oscar Wilde

D’une manière générale, l’être humain cherche à trouver son centre, à se remplir de lui-même pour révéler son essence et donner un sens à son passage éphémère dans le monde matériel. Comme le disait notre Frère Oscar Wilde : « Devenez vous-même, les autres sont déjà pris », une idée que Nietzsche complète avec sa célèbre injonction : « Deviens ce que tu es. » Cette quête renvoie directement à la notion de vérité telle que les Grecs la concevaient. Le terme aletheia, qui signifie « lever le voile sur ce qu’on a oublié », suggère que l’humain n’a pas besoin d’un apport extérieur pour se réaliser. Il doit simplement révéler ce qu’il possède déjà à l’état latent, une vérité intérieure enfouie sous les couches de l’oubli et des conditionnements.

La Franc-maçonnerie, en tant que système initiatique, a synthétisé les savoirs et les méthodes d’arts multimillénaires pour créer un syncrétisme symbolique unique. Ce système se traduit par une méthode initiatique d’une grande efficacité, à condition qu’elle ne soit pas galvaudée et réduite à un cercle de philosophie ou à une antichambre de salon mondain, comme ceux du XVIIIe siècle parisien. Mais en quoi cette méthode est-elle véritablement efficace ? Depuis la nuit des temps, l’être humain erre entre ciel et terre, cherchant désespérément à comprendre la raison de son existence. Il repousse sans cesse l’échéance de la mort, croyant, à travers le matérialisme, pouvoir s’affranchir de son destin inéluctable. Comment la Franc-maçonnerie s’inscrit-elle dans cette quête ?

Les obstacles à la voie initiatique maçonnique

Disons-le d’emblée : il existe deux catégories de maçons pour lesquels la Franc-maçonnerie n’a aucun effet notable.

  1. Ceux qui cumulent maçonnerie et religion
    Remplacer le clergé par une Obédience et Dieu par le Grand Architecte De L’Univers (GADLU) ne change rien à la démarche fondamentale. Il n’existe aucune différence significative entre un chrétien traditionnel et un maçon « christique » qui transpose ses croyances religieuses dans la Loge. Les deux suivent un chemin similaire, avec une même finalité : l’espérance d’une transcendance. Or, la véritable démarche maçonnique repose sur une recherche fondée sur le doute et le questionnement, tandis que la religion s’appuie sur la foi. Comment concilier ces deux approches opposées dans une même semaine ? La Franc-maçonnerie, pour être initiatique, exige un détachement des dogmes et une liberté de pensée incompatibles avec une posture religieuse dogmatique.
  2. Ceux qui utilisent la Franc-maçonnerie pour des débats philosophiques ou sociétaux
    Transformer la Loge en un espace de discussion sur des sujets philosophiques ou d’actualité ne conduit pas à une illumination spirituelle. Ces échanges, bien qu’intéressants et souvent utiles pour la société, relèvent davantage d’un cercle d’idées ou d’un débat public, comme on en trouve partout dans le monde, sans qu’il soit nécessaire d’en faire un mystère. Dix profanes qui porteraient des tabliers maçonniques ne changeront pas la face du monde par de simples discussions. La voie initiatique n’est pas un espace de bavardage intellectuel, mais un chemin de transformation intérieure.

Le symbolisme maçonnique et son action initiatique

Examinons maintenant le cœur de la pratique maçonnique : le travail concret sur le symbolisme et son sens initiatique.

Tout ce qui compose une Loge maçonnique est chargé d’un sens cosmologique profond. Prenons quelques exemples :

Pavé mosaïque, colonnes équerre compas et symboles
Pavé mosaïque, colonnes équerre compas et symboles
  • Le fil à plomb évoque la loi de la gravité, un rappel de l’ancrage nécessaire à toute élévation spirituelle.
  • Le Soleil et la Lune symbolisent les forces d’attraction et de répulsion, les polarités qui régissent l’univers et l’équilibre intérieur du maçon.
  • Le pavé mosaïque, avec ses cases blanches et noires, représente l’alternance des contraires, une invitation à transcender la dualité.
  • Le Maître de Cérémonie, avec sa canne qui « tire », et l’Expert, avec son épée qui « pousse », incarnent le principe d’unité, une dynamique de guidance et de protection dans le cheminement initiatique.

Chaque élément de la Loge est interactif et interconnecté, formant un réseau de symboles qui s’entrelacent pour créer un langage universel. Ce langage n’est pas figé : il agit sur le maçon à travers une pratique ritualisée, de l’initiation à la répétition des rituels, qui sont autant de cadres structurants.

Le rôle des cadres dans la pratique maçonnique

La pratique maçonnique peut être vue comme une succession de cadres, à l’intérieur et à l’extérieur desquels le maçon travaille sur lui-même. Pour illustrer ce concept, prenons deux outils fondamentaux, l’équerre et le compas, hérités de traditions multimillénaires. En Chine, il y a 2500 ans, les figures mythiques Fuxi et sa sœur Nüwa étaient représentées avec ces outils : l’équerre symbolisant la Terre (le carré, la stabilité, le matériel) et le compas le Ciel (le cercle, l’infini, le spirituel). Ces outils servent à dessiner des cadres – carré pour l’un, rond pour l’autre – sur un plan matériel, mais leur signification est bien plus profonde dans le contexte maçonnique.

À quoi servent ces cadres qui entourent et accompagnent le maçon ? La réponse est à la fois simple et complexe, car elle n’est pas univoque.

compas et équerre : franc-maçonnerie
compas et équerre
  1. Trouver son centre
    Tout d’abord, comme tout parent le sait, il est essentiel de donner un cadre à un enfant pour l’aider à se structurer. Pourquoi ? Parce qu’un cadre permet à un être en évolution de trouver son centre. Un enfant sans cadre devient souvent un adulte sans limites, cherchant désespérément à les repousser à travers des comportements extrêmes : sports à risque, activités dangereuses, usage de substances, ou défi à l’autorité. De la même manière, un maçon qui apprivoise les cadres de son instruction maçonnique – à travers les rituels, les symboles, et les degrés – peut rejoindre le centre de son cercle intérieur. Il devient alors la pointe du compas, toujours au centre de son univers, où qu’il soit. Ce centre symbolise l’harmonie intérieure, un état d’équilibre et de plénitude.
  2. Le cadre comme moyen, non comme fin
    Une deuxième raison, tout aussi cruciale, est que si le cadre n’est pas apprivoisé, il devient un enjeu, voire une fixation. Or, le cadre n’est jamais une fin en soi, mais un moyen. L’humain libéré apprend à jouer avec les cadres, à les utiliser pour passer de l’un à l’autre tout en restant centré. Imaginons un surfeur : il glisse de vague en vague, conservant son centre de gravité pour ne pas tomber. De même, un maçon qui maîtrise les cadres de sa pratique peut naviguer dans l’existence sans perdre son axe. À l’inverse, un maçon qui, après trente années de pratique, rigidifie son esprit dans l’intolérance ou la « cratophilie » – l’obsession des titres, des décors et des grades – s’éloigne radicalement de la voie initiatique. Il devient non seulement un contre-exemple, mais un modèle nuisible pour ses Sœurs et Frères, car il a pris un chemin inverse à celui de l’initiation.

La maçonnerie comme Art Royal

Crâne et vieux livres sur une table
Crâne posé sur 2 vieux livres sur une table ancienne.

Ce qu’il faut comprendre de la pratique maçonnique, c’est qu’elle n’est pas une simple technique, mais un Art – et plus précisément un Art Royal. La différence est essentielle : une technique consiste à reproduire toujours le même geste pour s’améliorer, tandis qu’un art demande de réinventer chaque geste comme s’il était le premier. En maçonnerie, chaque rituel, chaque méditation sur un symbole, doit être vécu avec une fraîcheur nouvelle. Pour les Maîtres maçons, je rappellerai que la palingénésie – l’art de mourir pour renaître – n’est pas une invitation à s’accrocher à une vie sans vie, prolongée par des journées dépourvues de richesse intérieure ou de fraternité. C’est au contraire un appel à se transformer, à se dépouiller de l’ancien pour accueillir le nouveau, à chaque instant.

L’étape ultime : le pas de côté et le non-agir

Une fois que le maçon a compris et maîtrisé les lois du symbolisme – qui reflètent les lois d’alternance et d’harmonie de l’univers – une ultime épreuve l’attend : incarner le « pas de côté » dans toutes ses actions. Les maçons du deuxième degré ont tous entendu cette expression, mais combien la mettent véritablement en pratique ? Faire le pas de côté, c’est être à la fois l’acteur et l’observateur de sa propre vie. Les taoïstes chinois parlent du Wu Wei, le non-agir :

Observer sans s’attacher aux récompenses, sans rejeter les épreuves, regarder la vie comme un flux, s’observer soi-même mourir et renaître à chaque instant.

C’est comprendre que l’univers que nous percevons est à la fois le nôtre et une partie d’un tout, où tout est un.

Une voie parmi d’autres, mais un sommet unique

Si le sommet de la montagne que nous gravissons tous est un point unique – celui de l’éveil, de la réalisation de soi – les chemins pour l’atteindre sont multiples. La Franc-maçonnerie offre une voie initiatique riche et profonde, à condition qu’elle reste fidèle à son essence symbolique et qu’elle ne soit pas détournée vers des objectifs profanes, qu’il s’agisse de débats intellectuels ou de quêtes de pouvoir. Nous ne nous querellerons pas sur le sentier que chacun choisit d’emprunter, à condition qu’il mène bien vers le sommet et non vers une autoroute menant à la plage. À chacun son voyage… Bon chemin à tous !

Fin de vie : le débat sur l’euthanasie, entre convictions et controverses

Le débat sur la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté revient une nouvelle fois à l’Assemblée nationale, ravivant une question qui divise la France depuis des décennies. Portée par des associations comme l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), historiquement liée à la franc-maçonnerie, cette cause soulève des enjeux éthiques, médicaux et philosophiques complexes. Cet article propose un éclairage neutre sur les origines du mouvement pro-euthanasie, le rôle de la franc-maçonnerie dans ce débat, les arguments en présence, et les oppositions suscitées.

L’ADMD et ses racines maçonniques

Fondée en 1980, l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) milite pour que chaque personne puisse choisir les conditions de sa fin de vie, tout en plaidant pour un accès universel aux soins palliatifs. Avec près de 80 000 adhérents et plus de 6 millions d’euros collectés via son fonds de dotation en quinze ans, l’ADMD s’est imposée comme un acteur clé. Son combat s’inscrit dans une histoire marquée par l’influence de la franc-maçonnerie, notamment à travers des figures comme Henri Caillavet, sénateur et membre du Grand Orient de France.

En 1978, Caillavet dépose une proposition de loi intitulée « relative au droit de vivre sa mort », rejetée en 1980. Cette même année, il cofonde l’ADMD, qui devient un fer de lance du mouvement pro-euthanasie. La franc-maçonnerie, avec son engagement historique pour les libertés individuelles et les réformes sociétales, a joué un rôle dans la structuration de ce militantisme. Des obédiences comme le Grand Orient de France ont souvent soutenu des idées progressistes, y compris sur des sujets comme la laïcité, le droit des femmes, ou la fin de vie, voyant dans l’euthanasie une extension du principe d’autonomie personnelle.

La franc-maçonnerie et ses influences dans le débat

Assemblée nationale en France
Assemblée nationale en France

L’implication de la franc-maçonnerie dans le débat sur l’euthanasie ne se limite pas à l’ADMD. Depuis le XVIIIe siècle, les loges maçonniques, notamment en France, ont été des espaces de réflexion sur les questions éthiques et sociétales. Leur vision humaniste, centrée sur la dignité et la liberté de conscience, a influencé de nombreux combats modernes. Dans le cas de l’euthanasie, certains francs-maçons ont promu l’idée que la maîtrise de sa mort est un droit fondamental, en phase avec les idéaux des Lumières.

Cependant, cette influence est loin d’être monolithique. La franc-maçonnerie n’est pas une entité unifiée, et ses membres, issus de diverses obédiences (Grand Orient, Grande Loge de France, Droit Humain, etc.), n’ont pas toujours une position commune. Si certains soutiennent l’euthanasie au nom de la liberté individuelle, d’autres, influencés par des convictions spirituelles ou éthiques, peuvent s’y opposer, préférant insister sur les soins palliatifs ou la sacralité de la vie. Cette diversité reflète la complexité des débats au sein même des loges.

Les arguments en faveur de l’euthanasie

Les défenseurs de la légalisation, dont l’ADMD, mettent en avant l’autonomie individuelle : permettre à une personne en souffrance incurable de choisir sa mort serait un acte de dignité. Ce discours, parfois porté par des figures maçonniques, s’appuie sur l’idée que la liberté de conscience inclut le droit de décider de sa fin de vie. Ils pointent également les limites des soins palliatifs, qui, bien qu’essentiels, ne répondent pas toujours à toutes les situations de souffrance extrême.

À l’étranger, des pays comme la Belgique, les Pays-Bas ou la Suisse, où l’euthanasie ou le suicide assisté sont légaux sous conditions strictes, servent de références. Les partisans y voient une preuve que des cadres réglementés peuvent fonctionner, évitant les abus tout en respectant les volontés individuelles. L’ADMD, avec son militantisme structuré, a contribué à faire évoluer l’opinion publique française, majoritairement favorable à une légalisation sous conditions, selon des sondages récents.

Les oppositions à la légalisation

Les opposants à l’euthanasie expriment des inquiétudes éthiques et pratiques. Ils redoutent des dérives, comme des pressions sur les personnes vulnérables – âgées, handicapées ou isolées – pour « choisir » la mort. Certains craignent une banalisation de la pratique, pointant des statistiques de pays où l’euthanasie est légale, qui montrent une augmentation des cas. Ces arguments sont souvent portés par des associations médicales, des groupes religieux, ou des citoyens attachés à l’idée que la vie humaine doit être protégée à tout prix.

Le rôle supposé de la franc-maçonnerie dans la promotion de l’euthanasie alimente aussi les critiques. Pour certains opposants, l’influence maçonnique, perçue comme élitiste ou discrète, soulève des suspicions sur les motivations réelles du mouvement pro-euthanasie. Ils y voient une tentative d’imposer une vision progressiste déconnectée des préoccupations d’une partie de la population. Cependant, ces accusations peuvent exagérer l’impact réel des loges, qui ne contrôlent pas directement le débat mais y participent parmi d’autres acteurs.

Un débat sociétal aux multiples facettes

La question de l’euthanasie cristallise des visions divergentes de la société. D’un côté, les défenseurs, parfois soutenus par des idées maçonniques, y voient une avancée pour la liberté et la dignité. De l’autre, les opposants craignent une rupture éthique et des conséquences imprévisibles. La loi Claeys-Leonetti de 2016, qui autorise la sédation profonde et continue dans certains cas, a tenté un compromis, mais elle reste insuffisante pour les uns et trop permissive pour les autres.

La franc-maçonnerie, souvent citée dans ce débat, incarne une influence parmi d’autres. Son rôle, réel mais non exclusif, reflète sa place historique dans les discussions sur les libertés individuelles en France. Toutefois, réduire le débat à une « œuvre maçonnique » serait simpliste : médecins, philosophes, religieux, citoyens, et politiques de tous horizons y participent activement.

Vers une nouvelle étape législative ?

La proposition de loi débattue cette semaine à l’Assemblée nationale marque la cinquième tentative en près d’un demi-siècle pour légaliser l’euthanasie. Face à une opinion publique en évolution, le Parlement doit naviguer entre convictions personnelles, pressions associatives, et sensibilités culturelles. L’influence de figures ou d’idées issues de la franc-maçonnerie, bien que notable, s’inscrit dans un paysage plus large, où chaque voix compte.

En conclusion, le débat sur l’euthanasie interroge notre rapport à la mort, à la liberté, et à la solidarité. Qu’il soit influencé par des idéaux maçonniques, des convictions religieuses, ou des expériences personnelles, il exige un dialogue nuancé et respectueux. L’issue des discussions actuelles dira si la France est prête à franchir un nouveau cap dans cette question universelle.

La Franc-maçonnerie des ténèbres : Cosa Nostra

Cette histoire de la mafia sicilienne de 1860 à nos jours nous mène au cœur d’une société secrète dont l’unique objet est de rechercher le pouvoir et l’argent en cultivant l’art d’assassiner et d’échapper à la justice.

Je me suis inspiré d’un livre passionnant écrit par John Dickie spécialiste reconnu sur le plan international de la Cosa Nostra, je vous recommande son livre qui se lit malheureusement comme un roman.

Ce travail m’a été inspiré par la situation française qui n’est guère plus brillante que celle décrite plus loin. La France aura-t-elle le même courage que la police et la justice Italienne ?

La culture sicilienne fut trop longtemps confondue avec la mafiosita, cette confusion a servi les intérêts du crime organisé. Le fait que les gens s’imaginaient que la mafia n’existait pas a beaucoup aidé cette dernière ; c’était perçu comme une théorie du complot par des gens qui ne comprennent pas la mentalité sicilienne.

Les premiers rapports remis au Ministre de l’intérieur en 1860 et d’autres ne seront jamais pris au sérieux, il faudra un siècle pour l’Italie découvre et accepte l’idée d’une société  très organisée, structurée puissante au lieu de gang primitif pratiquant la vendetta. Le travail exceptionnel du juge Falcone avec les révélations d’un repenti BUSCETTA.

Le mythe de la chevalerie rustique était enfin anéanti.  Le juge découvrit que la mafia sicilienne s’appelait Cosa Nostra comme la mafia américaine. Buscetta expliqua au juge le système d’organisation pyramidale : les soldats en bas de l’échelle sont réunis en groupes d’environ dix hommes commandés par un capodécina (chef de dizaine). Chaque capo se trouve sur l’autorité d’un chef élu d’un gang local ou Famille lui-même assisté d’un lieutenant et d’un plusieurs conseillers. Les districts sont organisés en territoires, chaque chef est membre du Parlement  ou conseil d’administration. « La Coupole ». A l’époque des révélations de Buscetta 5000 membres étaient membres d’une seule organisation criminelle sur Palerme avec 65000 associés qui ne sont pas initiés mais collaborent avec les soldats, des prête-noms etc.

Les exécutions importantes de policiers, hommes politiques, magistrats ou d’autres mafieux doivent être approuvées au plus haut niveau (parlement ou coupole) pour s’assurer de leur compatibilité avec la stratégie générale de l’organisation.

Il existe d’autres organisations criminelles basées dans d’autres régions du sud de l’Italie et parfois appelées « mafia » : la Sacra Corona Unita, dans les Pouilles (le talon de la botte italienne) ; la n’drangheta, en Calabre (l’orteil), la Camorra dans les villes de Naples et ses environs dans la région du tibia, elles ont toutes une histoire singulière, la Camorra étant plus ancienne que Cosa Nostra.

Les mafias peuvent et veulent s’identifier à un Etat  dans l’état,  qu’elles visent à contrôler, à gérer un territoire.

Sa principale activité consiste à taxer l’activité économique avec un impôt qu’on appelle « le pizzo ». Par exemple, la mafia peut protéger un concessionnaire automobile du  gang de voleurs dont il est la victime.  La plus grande partie des revenus provenant des rackets de protection tend à être réinvestie pour acheter policiers, avocats, juges, journalistes, politiciens.

La mafia est une société secrète très fermée, elle sélectionne ses affidés avec le plus grand soin et leur impose d’énormes contraintes, les exigences principales sont la discrétion, l’obéissance et la disponibilité. Il y a un code d’honneur strict tel que l’interdiction du mensonge entre membres, l’adultère, du proxénétisme à l’époque. Dans ce milieu, c’est une forme d’aristocratie. L’omerta, loi du silence, je ne vois pas, je n’entends pas, je ne parle pas, la rupture de cette loi est punie de la peine de mort. Un mafio vit plus dans la peur d’être jugé par la loi interne plutôt que par la justice des hommes.

Devenir mafio, c’est devenir un homme d’honneur selon la mafia, le rituel initiatique montre que l’honneur est un statut qui doit se gagner, un aspirant mafioso est observé, surveillé mis à l’épreuve ; la perpétration d’un meurtre est presque toujours un préalable à l’admission  définitive, ou après l’initiation en signe de soumission sauf pour les fonctionnaires, les magistrats.

Tant qu’il n’est pas initié, on lui rappelle qu’il n’est rien, un zéro.

L’embrassement d’une image sacrée d’un saint symbolise la mort de l’homme ordinaire et sa renaissance en homme d’honneur.

Au cours de son serment, il fait serment d’obéissance, d’obéir à son capo, il ne pose jamais de questions, le meurtre des femmes et des enfants n’est pas un problème sauf s’il nuit à l’image de la mafia. L’obéissance est absolue. L’honneur se fortifie par des actes d’obéissances avec sa disponibilité c’est comme cela qu’on montera dans l’organisation. L’honneur veut qu’on place l’intérêt de Cosa Nostra  au-dessus de sa propre famille.  Ce code d’honneur leur donne un fort sentiment d’appartenance, « nous sommes des mafiosi les autres ne sont que des hommes »

La notion d’honneur équivaut dans leur esprit à une valeur professionnelle.

Un autre exemple de serment : on pique l’index du nouvel affilié pendant que le sang coule sur une image sainte à laquelle on met le feu. L’initié récite son serment « je jure sur mon honneur d’être fidèle à la fratellanza, tout comme elle me sera fidèle. Tout comme cette image sainte brûle, je donnerai mon sang à la fratellanza. Tout comme cette image et ce sang ne pourront retourner à leur état originel, je ne pourrais jamais quitter la Fraterllanzan. » Si dans l’organisation un frère, un neveu a failli à l’organisation, il devra choisir, soit il tue le traitre ou ils meurent tous les deux. Dans mon sang, je suis le seul à mettre les mains «  se vantait un mafioso en 1980 »

Le terme mafioso au singulier, mafiosi au pluriel signifiait autrefois « beau, hardi, sûr de soi » en langage contemporain on dirait « il a de la classe ».

L’impôt pour la protection dit « pizzu » traduction « vous permettez à quelqu’un de se mouiller le bec »

Le parrain, c’est le nom donné à celui qui dirige la cérémonie d’initiation ou le chef de famille.

Lorsqu’elle s’est développée en 1860 dans les grandes fermes de Palerme, elles recrutaient des hommes intelligents qui savaient lire qui avaient des responsabilités. Aujourd’hui, les responsables ont des hauts niveaux d’études, avocats, médecins, chirurgien, architectes,  Grandes Ecoles de Commerce.

L’homme choisi sera plutôt bon père de famille, l’abruti qui boit, joue au jeu, qui trompe sa femme  ne sera pas retenu ainsi que les enfants de couples divorcés voire de femmes légères qui ont un parent policier ou victime de la mafia.

 Le rituel a beaucoup emprunté au rituel de la  Franc-maçonnerie. Les loges maçonniques, importés de France, vers la Sicile devinrent rapidement populaires parmi les ambitieux opposants des classes moyennes au régime des Bourbons. Certaines de ces loges se transformèrent en fraction politiques ou en gangs criminels ; un rapport de 1830 parle d’un cercle carbonaro, cherchant à obtenir monopole des marchés publics locaux.

La Sicile devient Italienne en 1860, elle a été conquise par Garibaldi; avant elle appartenait aux Bourbons qui avait une politique très répressive. L’intégration de deux millions quatre cent mille siciliens dans la nouvelle nation italienne entraina une épidémie de complots, de vols et de meurtres et de règlement de comptes. La mafia et la nation italiennes sont nées en même temps. L’Italie s’imposa par l’état et avec violences sans Ministère de Justice et Police dignes de ce nom, il n’y avait pas de cadastre, la mafia défendait la veuve et l’orphelin. A l’intérieur des terres la misère était grande, les riches propriétaires terriens dominaient, seuls 2% des habitants avaient le droit de vote.

Il faut intégrer que l’Italie du Sud, la Sicile ont eu à subir des répressions de nombreux envahisseurs tout au long de leur histoire comme disait un jeune Napolitain » ils ont tous voulu nous imposer leurs lois alors on a la nôtre ».

La mafia est toujours du côté du pourvoir et le pouvoir est souvent proche de la mafia; elle a assassiné des milliers de militants socialistes syndicalistes, communistes, cassé des grèves avec sa méthode la violence. Ce qui pourrait expliquer les grandes vagues d’immigration italienne et sicilienne dans le monde.

Son offre sur le marché capitaliste, c’est la violence. Ses méthodes, c’est l’infiltration, la séduction, la corruption et puis quand les trois méthodes échouent, la terreur et les assassinats.

Résumé chronologique 

 En 1876  la Cosa Nostra est bien installée en Italie, l’état n’a pas su ou n’a pas compris l’importance de cette société, ceci dit  » il avait d’autres soucis à régler ».

1873 1943 Socialisme, fascisme, mafia

En octobre 1922, Mussolini s’installe au pouvoir, une lune de miel sera de courte durée, car ils ont eu peur que la mafia joue le même rôle d’opposition que les socialistes dans le Nord. Mussolini lança une répression militaire des plus redoutables contre la mafia.

En moins de trois ans, onze mille hommes furent arrêtés, dont cinq mille pour la seule province de Palerme. Il prenait des villes avec des sièges comme un pays en guerre. La mafia était à genou mais toujours vivante.

La renaissance américaine.

En 1901 et 1913, environ un million cent mille Siciliens émigrèrent, un peu moins d’un quart de l’ile, dont huit cent mille aux Etats Unis ; certains étaient des malfrats, ensuite New York était le port où les Siciliens livraient leur cultures des agrumes avec leur produit vedette le citron, (scorbut).

La guerre des gangs était féroce, elle a été illustrée par Di Caprio dans le film Gang of New York, pour résumer que les italiens n’étaient pas arrivés les premiers. La prohibition en 1919 va relancer les affaires, les mafiosis seront même sympathiques aux yeux du public. Le marché des bootleggers 50% étaient juifs, 25% italiens. Lucky Lucian collaborait avec les juifs comme Meyer Lansky, il était bien intégré à la culture américaine, il va organiser le syndicat du crime qui permettra de travailler avec d’autres familles que Siciliennes.

Le débarquement en Sicile, va favoriser la mafia, les maires fascistes fuyant devant l’ennemi Américain; quand ils arrivaient dans un village, il restait souvent le curé, le parrain du coin, il était souvent nommé Maire du village. La légende d’une collaboration du débarquement avec la mafia est non fondée.

1950 1964  Dieu, Béton, héroïne et Cosa Nostra. C’est probablement dans ses années là que le terme Cosa Nostra commença à s’imposer probablement importer des Etats Unis, cela signifie  « Notre Chose », car elle n’est pas ouverte aux autres, comme nom « La Fraternité », « l’Honorable société » etc. cela n’a pas une grande importance.

Dans ces années là, la mafia découvrit d’autres sources de revenus : la drogue grâce à leurs amis américains et le béton politique. Entre 1959 et 1963 le conseil municipal de Palerme accordât  80% des 4200 permis de construire à 5 personnes qui n’étaient pas des magnats de l’immobilier mais des prête-noms.

En 1958, l’état américain s’était doté de lois sur le contrôle des narcotique qui prévoyaient des peines allant jusqu’à 45 ans de prisons.  La mafia avait perdu Cuba, ils ont eu besoin de réorganiser la filière drogue, c’est aussi l’époque de French Connexion avec les Corses à Marseille.

Il y avait une nouvelle vague d’immigration vers les Etats Unis, ils portaient beaucoup de valises. En 1959, le FBI avait 400 agents à New York pour lutter contre le communisme et 4 agents pour le crime organisé, c’est Ted Kennedy qui comprit le problème.

En Italie, l’église et la DC s’acharnaient à nier le sérieux du problème mafia, l’anticommunisme était la priorité pour beaucoup de démocratie. Les socialistes étaient les ennemis historiques de la mafia, ils n’avaient pas oublié l’assassinat de dizaines de militants après la guerre.

Heureusement, ces mafiosi se font la guerre entre des familles rivales, la drogue a aiguisé les appétits. Dans les années 1943 1970  une famille va s’imposer par une prise de pouvoir sur l’organisation par la terreur, cela va déclencher des massacres considérables, Toto Riina dit le Petit les Corléonnais  rien à voir avec le film le parrain pure coïncidence.

La manne de la drogue coulant à flot, les narcodollars s’infiltrèrent également dans le système financier, c’est l’époque Banquiers, Francs-maçons, Percepteurs et mafiosi.

On sait que les deux hommes les plus riches de la Sicile avaient prêté serment à la franc- maçonnerie et à la mafia. C’était des cousins, il y’avait un autre avantage, il y’avait le contrat de perception des impôts de Palerme, en 1960 une affaire qui générait deux millions de dollars de bénéfice par an.

C’est l’époque de la loge P2, 942 membres, hommes d’affaires, des militaires, des policiers, des fonctionnaires, des journalistes, des membres des services secrets, 44 membres du parlement etc.…Je ne vous parle pas des banquiers retrouvés morts et des liens financiers avec le Vatican. 2019, les vantardises d’un mythomane ? Sur la chaîne de la « Marea Loja Nationala Romana – 1880 » (la Grande Loge Nationale Roumaine) une vidéo au titre évocateur : « Nuova Loggia Propaganda Massonica 3 (P3) ». Le général  Bartolomeu Constantin Savoiu chef d’un parti fasciste Roumain, fait une annonce détonante. Selon lui, la Loge Massonica Propaganda 3, émanation directe de la P2 de Licio Gelli, vient de voir le jour. C’est en fait celui-ci qui dirige, à la soi-disant demande de Gelli (1) lui-même ! Tentative de récupération éphémère et morte dès sa naissance.

A l’assemblée régionale de la Sicile, comme dans tous les conseils municipaux de l’ile, de nombreux politiciens étaient en fait recrutés et choisis par la mafia en accord avec les dirigeants de la DC. (2)

La guerre des familles entre 1981 1983, un meurtre par jour, en 1982 le député communiste Pio le Torré porteur de loi anti mafia, a été assassiné ainsi que le procureur général de Palerme. Le message était clair toute personne qui se dresserait  contre  Cosa Nostra sera assassinée.» L’état italien rétorqua en nommant le général Carlo Della Chessa nouveau préfet de la capitale Italienne, il avait remporté des grands succès contre le terrorisme d’extrême gauche. En prenant ses fonctions, il avait indiqué qu’il n’avait aucune intention d’épargner la branche politique de la mafia, il fut abattu quelques mois avec son épouse et son escorte.

Le juge Falcone a mis au point une méthode de travail,  toujours d’actualité, ensuite l’état italien a voté une loi qui permet de saisir les biens de la mafia et du système des repentis d’inspirations américaines.

Le maxi procès de décembre 1987, sur les 474 inculpés, 114 furent acquittés, les autres partagèrent 2674 années de prison.  Le problème, c’est l’insuffisance de preuves et la mafia pratique, les pressions et les éliminations des témoins. Un repenti a eu 35 membres de sa famille éliminée. Un tiers des députés Italiens ont été mis en examen.  Le président du conseil Andreotti très compromis, a eu un  non lieu faute de preuves, de témoins. Le parti socialiste et la démocratie chrétienne ont été obligés de se dissoudre tellement d’élus étaient mis en examen.

Le juge Falcone en mai 1992, son adjoint Borsellino en juin seront assassinés en réponse de ce procès, une tonne de TNT chacun et d’autres magistrats.

La mafia ne connait pas la crise, les trois mafias la camorra, N’drangheta, et la Cosa Nostra ont un chiffre d’affaires selon les estimations entre 120  et 150 milliards d’euros soit de 5 à 7% du PIB Italien. Elles réinvestissent entre 40% et 50% de Md dans la drogue, trafic d’armes, règlements des salaires, le reste est réinvesti dans les activités économiques traditionnelles. Ils ont investi 35 md€  dans l’Allemagne de l’Est. Les Espagnoles ont rebaptisé la Costa Del sol «  Costa Nostra ». Le seul souci actuel des organisations criminelles, c’est le blanchiment, ils ont trop d’argent.

 Les calabrais contrôlent  80% de la drogue en Europe, elle a 155 familles sur 5 continents. La camorra a le marché des déchetteries, elles déposent les ordures dans les champs autour de Naples, on l’appelle la route de la honte, à proximité on note un nombre impressionnant de cancers car ils jettent tout y compris les matières industrielles dangereuses. Ils possèdent des cliniques et multiplient les prix par cinq, des millions d’euros sont ainsi détournés aux assurances. Il faut attendre des mois pour être opérés sauf si un ami vous recommande.

Pour conclure : dans dix ans, ils attendent que les Chinois aient un pouvoir d’achat suffisant pour acheter de la cocaïne, à ce moment là, leurs puissances feront trembler les bourses du monde.

Mon point de vue personnel, les mafias sont plus dangereuses pour nos démocraties et nos liberté que le terrorisme El Qaida, comme pour le communisme à l’époque, nous nous trompons de priorité dans nos ennemis, dans dix il sera trop tard.

La vocation de planche, c’est aussi  rendre hommage à des hommes comme le juge Falcone et à  d’autres anonymes, aujourd’hui qui se savent condamnés et qui ont accepté de donner leur vie pour la liberté.

Ils communiquent en général le même message « j’ai perdu ma liberté physique, (ils vivent avec cinq corps armés), j’ai gagné une grande liberté intérieure, je vis dans la peur mais c’est une peur que j’ai choisi et non subi »

Je me demande si dans les temps qui viennent, l’homme honnête sera considéré comme un homme subversif,  voir révolutionnaire donc à éliminer.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIES :

  • Cosa Nostra de John Dickie  collection Tempus
  • Mafia Export de Francesco Forgionne
  • (1 ) Licio Gelli, né le 21 avril 1919 à Pistoia (Italie) et mort le 15 décembre 2015 à Arezzo, est un financier italien, et vénérable maître de la loge maçonnique P2. Il a été condamné pour la banqueroute frauduleuse de la Banco Ambrosiano et pour entrave à la justice à des fins de terrorisme concernant l’attentat de la gare de Bologne. Cinq ans après sa mort, il est considéré comme l’organisateur de cet attentat.
  • (2) DC Démocratie Chrétienne

Le « Grand Tour » et l’origine du mot « tour » : une odyssée européenne aux racines compagnonniques

Inspiré par notre confrère Julien Damon, Le Point

L’idée d’offrir à chaque jeune Européen un « Grand Tour », comme le propose un récent débat, sonne comme une ambition aussi audacieuse que séduisante. Ce concept, riche d’une histoire aristocratique et romantique, nous invite à plonger dans les origines du mot « tour », qui a donné naissance à « tourisme » et « touriste ». Ce terme, loin d’être anodin, nous ramène à une tradition de voyage initiatique, incarnée notamment par les compagnons artisans, dont l’héritage résonne encore aujourd’hui.

Le « tour » : une racine linguistique et culturelle

Le mot « tour » tire ses origines du latin tornus, lui-même dérivé du grec tornos, désignant un outil de rotation ou un mouvement circulaire. Ce sens originel, lié à l’idée de « tourner » ou de « parcourir », s’est progressivement élargi pour englober l’acte de voyager, de découvrir des horizons nouveaux. Dès le Moyen Âge, le « tour » prend une connotation spécifique dans le contexte des corporations artisanales, notamment chez les compagnons du devoir. Ces jeunes artisans, après leur apprentissage, entreprenaient un « Tour de France », un périple formateur à travers les villes et les chantiers, où ils perfectionnaient leur métier tout en s’ouvrant à d’autres savoirs et cultures.

Ce « tour » compagnonnique n’était pas un simple déplacement : c’était un rite de passage, un voyage initiatique qui forgeait l’identité professionnelle et personnelle. Les compagnons, en parcourant des routes souvent incertaines, incarnaient une quête de savoir et d’excellence, tout en tissant des liens fraternels. Ce modèle, bien que réservé à une élite artisanale, préfigure l’idée du « Grand Tour » aristocratique qui émergera plus tard.

Le « Grand Tour » : une tradition aristocratique

À partir du XVIIe siècle, le « Grand Tour » devient une pratique emblématique des jeunes nobles européens, principalement britanniques, français et allemands. Ce voyage, qui durait parfois plusieurs années, avait pour but de parfaire l’éducation des futures élites. De Paris à Rome, en passant par Venise ou Florence, ces jeunes aristocrates découvraient les trésors artistiques, les idées philosophiques et les cercles intellectuels du continent. Montesquieu, Buffon, Fragonard, Condorcet, ou encore Stendhal : autant de figures illustres qui ont été marquées par cette expérience.

Le « Grand Tour » n’était pas qu’un loisir : il s’agissait d’une véritable pérégrination académique, mêlant érudition, découverte culturelle et formation du caractère. Ce voyage, souvent accompagné par des précepteurs, renforçait le sentiment d’appartenance à une Europe unie par ses racines culturelles, malgré les rivalités politiques. Cependant, réservé aux très riches, le « Grand Tour » restait un privilège, loin de toute démocratisation.

Du « tour » compagnonnique au tourisme moderne

570 Compagnons du devoir, menuisiers et ébénistes, de 16 à 82 ans, se sont donné rendez-vous pour leur congrès annuel à Vannes (Morbihan), samedi 27 et dimanche 28 mai 2023. | OUEST-FRANCE

Si le « Grand Tour » aristocratique a périclité au XIXe siècle, concurrencé par l’essor des voyages organisés et l’émergence du tourisme de masse, le mot « tour » a continué d’évoluer. De sa racine latine, il a donné « tourisme » et « touriste », termes apparus au tournant du XIXe siècle pour désigner une pratique plus accessible, portée par les révolutions industrielles et les progrès des transports. Pourtant, l’esprit du « tour » – cette idée d’un voyage qui transforme et enrichit – perdure, que ce soit dans les échanges Erasmus ou dans les aspirations des jeunes générations à découvrir le monde.

Le lien avec les compagnons reste frappant. Leur « Tour de France », bien que moins glamour que les pérégrinations des nobles, partageait la même ambition : faire du voyage un outil de formation et de connexion. Aujourd’hui, l’idée d’un « Grand Tour » pour tous les jeunes Européens pourrait réconcilier ces héritages, en offrant à chacun l’opportunité de s’ouvrir à la diversité culturelle et historique du continent.

Une ambition pour l’Europe d’aujourd’hui

Femme qui marche dans la nature
Femme qui marche

Proposer un « Grand Tour » moderne, comme le suggère l’article du Point, serait une manière de raviver cette tradition tout en la rendant inclusive. Un tel projet pourrait non seulement renforcer le sentiment d’appartenance européenne, mais aussi renouer avec l’esprit compagnonnique : un voyage qui ne se contente pas de divertir, mais qui éduque, inspire et unit. À l’heure où l’Europe cherche à se réinventer, quoi de mieux qu’un « tour » pour rappeler que notre force réside dans nos échanges et notre curiosité mutuelle ?

En somme, le mot « tour », de ses origines latines à son écho dans le tourisme contemporain, porte en lui une promesse : celle d’un voyage qui transforme. Des compagnons artisans aux jeunes nobles du « Grand Tour », cette tradition de découverte continue d’inspirer. Offrir à chaque jeune Européen la chance de faire son « tour » serait une manière de bâtir, comme les compagnons d’antan, un avenir plus solide et plus fraternel.

Point de vue : À propos de l’intelligence artificielle

Par Serge Toussaint, Grand Maître de l’Ordre de la Rose-Croix

Depuis plusieurs décennies maintenant, ce que l’on désigne sous le nom d’«intelligence artificielle» ne cesse de se développer et de s’introduire dans de plus en plus de secteurs de l’activité humaine, notamment à travers la robotique. Personnellement, j’ai des difficultés à comprendre comment un ensemble de fils, de connexions, de puces électroniques, de microprocesseurs, de circuits imprimés, de réseaux quantiques, de synapses artificielles, etc., sont capables de générer une intelligence, comme le cerveau le fait au moyen des milliards de neurones et de connections qui le composent.

De ce point de vue, j’admire l’aptitude des informaticiens et autres techniciens à concevoir des logiciels et des machines capables de “penser” et de prendre des “décisions”, voire des “initiatives”. C’est là une preuve du génie dont l’homme est capable sur le plan matériel.

technologies connéctées dans le monde
main tenant un globe représentant la terre

Mais si j’admire la performance intellectuelle et technologique qui sous-tend l’existence de l’intelligence artificielle, je suis très dubitatif sur l’usage qui en est fait, et plus encore sur celui que l’on en fera dans le futur. Dans nombre de domaines, la robotique a remplacé l’être humain. C’est une bonne chose lorsque c’est pour le soulager de tâches manuelles ou intellectuelles fatigantes et stressantes. À titre d’exemple, on ne peut que trouver bien que ce soit désormais un robot qui retire des fours le métal en fusion. En revanche, est-ce une bonne chose de se faire servir par un humanoïde dans certains restaurants, comme cela se fait au Japon ? Il me semble évident que l’excès de machinisme et de robotique est dans de nombreux pays l’une des causes majeures du chômage. Il est aussi responsable de la déshumanisation de la société.

8 personnes souriantes
8 personnes, femmes, enfant, hommes, smartphone, sourire

Il est indéniable que le développement de la (haute) technologie a contribué à améliorer considérablement la condition humaine. Mais ce qui pose problème, c’est qu’elle évolue beaucoup plus rapidement que les consciences, de sorte que l’usage qui en est fait peut être un danger pour l’humanité, notamment sur les plans socio-économique et écologique. Quand on sait que la plupart des transactions boursières sont effectuées en quelques fractions de seconde par des ordinateurs et non par des êtres humains, comment ne pas craindre le bug qui provoquerait la faillite de telle économie nationale, voire de l’économie mondiale ? Dans un tout autre domaine, des voitures sans chauffeur sont en cours de conception. Comment être certain que l’intelligence artificielle qui les conduira sera infaillible ?

un sculpteur assis - Tableau de Bernard Bonave
Tableau de Bernard Bonave

« Intelligence » ne veut pas dire « conscience ». C’est ainsi que l’intelligence artificielle possède actuellement la capacité de “penser”, mais n’a pas conscience qu’elle le fait ni pourquoi. Autrement dit, aucune machine, aucun robot, n’est à ce jour conscient de lui-même, ni de ce qui est fondamentalement bon ou mauvais dans le comportement humain. Par ailleurs, aucune ni aucun ne ressent d’émotions, telles que la joie, la peine, la compassion, l’amour… On peut donc se demander si l’on sera capable, dans un avenir plus ou moins proche, de les doter d’une conscience elle-même artificielle. J’en doute, car d’un point de vue rosicrucien, la conscience est un attribut de l’âme. Or, il n’est pas dans notre pouvoir d’en faire don à quelque machine ou quelque robot que ce soit.


Une autre question se pose : l’intelligence artificielle sera-t-elle capable un jour de “penser”, de “parler” et d’“agir” de manière indépendante, c’est-à-dire sans aucun contrôle de l’homme ? Si oui, et en l’absence de toute conscience de ce qui est fondamentalement bon ou mauvais dans le comportement humain, comment ne pas craindre le pire, comme l’ont montré certains films d’anticipation ?

Nous ne pouvons qu’espérer que les hommes sauront faire preuve de sagesse dans un domaine aussi sensible et qu’ils veilleront à ne pas créer de “golem” susceptible de se retourner contre eux et de les dominer, voire de les anéantir. En cela, nous ne pouvons qu’approuver les «23 principes d’Asilomar» destinés à encadrer le développement de l’intelligence artificielle ?

Les bonnes raisons de NE PAS rejoindre la Franc-maçonnerie

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On voit tous les ans des conférences publiques arborer fièrement le titre : Pourquoi devenir Franc-Maçon au 21ème siècle, alors aujourd’hui, avec mon comparse Cédric, nous avons décidé de prendre un moment pour discuter avec vous « Pourquoi ne PAS devenir Franc-Maçon au 21ème siècle ».

Retrouvez-nous sur Discord : https://discord.gg/2MQqFDgPgC

Bonne écoute !

Une Loge maçonnique de Morlaix soutient le Secours populaire avec un don de 500 €

De notre confrère letelegramme.fr

Le vendredi 11 avril 2025, un geste de solidarité a marqué le Pays de Morlaix : la loge maçonnique La Parfaite Égalité Retrouvée, affiliée au Grand Orient de France, a remis un chèque de 500 € au comité local du Secours populaire. Cette initiative, empreinte de fraternité, vise à soutenir les actions de l’association en faveur des plus démunis, et plus précisément à financer des séjours de vacances pour les enfants qui n’ont jamais eu l’opportunité de partir.

Le Secours populaire du Pays de Morlaix, qui accompagne chaque année des centaines de familles en difficulté, organise également des séjours familiaux dans des campings du Finistère, des sorties vers des destinations comme l’île de Batz ou le parc de loisirs La Récré des trois curés, ainsi que des activités pour les personnes isolées. En complément, l’association s’engage dans le développement culturel, artistique et sportif des enfants, des initiatives qui demandent un investissement important en temps et en moyens financiers.

Ce don de 500 € illustre l’engagement de La Parfaite Égalité Retrouvée à contribuer à l’amélioration des conditions de vie des plus précaires, dans la lignée des valeurs humanistes et solidaires prônées par la franc-maçonnerie. Une belle preuve que la solidarité locale peut prendre de multiples formes pour faire une différence concrète.

Présence des Francs-maçons dans les hautes sphères de Tynwald

De notre confrère anglais three.fm

Sur l’Île de Man, une récente demande d’accès à l’information (FOI) a levé un coin du voile sur une question qui intrigue souvent : la présence de Francs-maçons dans les cercles du pouvoir. Selon les informations révélées par le greffier du bureau de Tynwald, trois Francs-maçons ont occupé des postes parlementaires de haut niveau depuis 2011. Cette révélation, bien que modeste en chiffres, soulève des questions sur l’influence de la Franc-maçonnerie dans la politique locale, tout en mettant en lumière l’importance de la transparence dans une démocratie moderne.

Une demande FOI qui cible les postes clés

La demande d’accès à l’information visait à identifier les Francs-maçons ayant occupé des rôles majeurs au sein de Tynwald, le parlement de l’Île de Man. Elle s’est concentrée sur des postes prestigieux : les présidents de la Chambre des Clefs, les présidents de Tynwald et les ministres en chef. La réponse du greffier est claire : seuls trois individus répondent à ces critères sur une période de 14 ans, depuis 2011. Il s’agit de l’actuel président de la Chambre des Clefs, Juan Watterson, ainsi que des anciens vice-présidents Geoff Corkish et Leonard Singer.

Ces trois figures politiques ont toutes déclaré leur appartenance à une Loge maçonnique dans le registre des intérêts de Tynwald, conformément aux exigences de transparence. Cette déclaration publique, bien que formelle, témoigne d’une volonté d’éviter les soupçons de conflits d’intérêts ou d’influences occultes – des accusations souvent portées contre la Franc-maçonnerie dans les sphères politiques à travers le monde.

Qui sont ces francs-maçons au sommet ?

Juan Watterson
  • Juan Watterson, actuel président de la Chambre des Clefs, est une figure centrale de la politique mannoise. Élu pour la première fois en 2006, il a gravi les échelons jusqu’à devenir président en 2016. Son appartenance à la Franc-maçonnerie, bien qu’officiellement déclarée, n’a pas fait l’objet de controverses publiques majeures, probablement en raison de son engagement visible pour la transparence.
  • Geoff Corkish, ancien vice-président de Tynwald, a servi dans les années 2010. Connu pour son implication dans les affaires culturelles et touristiques de l’île, il a également été membre du conseil législatif. Son appartenance maçonnique, bien que déclarée, n’a pas semblé influencer ses fonctions publiques, du moins selon les archives disponibles.
  • Leonard Singer, autre ancien vice-président, a marqué la politique locale par son long mandat au sein de Tynwald. Élu à plusieurs reprises entre 1996 et 2016, il a occupé divers postes, notamment au sein du Département de la Santé. Comme ses collègues, il a respecté les obligations de déclaration de ses affiliations.

La Franc-maçonnerie à l’Île de Man : une influence discrète mais déclarée

La présence de francs-maçons dans les hautes sphères politiques n’est pas un phénomène nouveau, ni propre à l’Île de Man. Historiquement, la Franc-maçonnerie a souvent été associée aux élites, suscitant des théories sur son influence supposée dans les cercles de pouvoir. Sur l’Île de Man, une dépendance de la Couronne britannique avec une tradition politique ancienne, la question prend une résonance particulière. Tynwald, qui se targue d’être l’un des plus anciens parlements en activité au monde (fondé en 979), est un lieu où les traditions, y compris celles de la Franc-maçonnerie, peuvent perdurer.

Cependant, les chiffres révélés par le greffier – trois francs-maçons en 14 ans – tempèrent les spéculations sur une influence dominante. Avec une population d’environ 85 000 habitants et une scène politique relativement restreinte, l’Île de Man compte un nombre limité de postes de haut niveau. La présence de trois membres sur une période aussi longue suggère que la Franc-maçonnerie, bien que présente, n’est pas un facteur omniprésent dans la gouvernance de l’île. De plus, le fait que ces affiliations soient déclarées dans le registre des intérêts montre une volonté de transparence, essentielle pour maintenir la confiance du public.

Transparence et perceptions publiques

La loi FOI (Freedom of Information), entrée en vigueur sur l’Île de Man en 2015, a permis cette révélation, soulignant l’importance des mécanismes de transparence dans les démocraties modernes. En obligeant les institutions publiques à divulguer des informations, elle répond à un besoin croissant des citoyens de comprendre les dynamiques de pouvoir qui façonnent leur société. Dans ce cas précis, la demande FOI a permis de clarifier la présence maçonnique à Tynwald, dissipant peut-être certaines craintes tout en confirmant que cette appartenance, bien que réelle, est limitée et déclarée.

Cela dit, la Franc-maçonnerie reste un sujet sensible. Même avec seulement trois membres identifiés, certains habitants pourraient s’interroger sur l’impact de ces affiliations. Les Loges maçonniques, par leur nature secrète et leurs réseaux fraternels, alimentent souvent des soupçons d’influence cachée, même lorsque les preuves sont minces. À l’inverse, d’autres pourraient voir dans cette transparence une preuve que la Franc-maçonnerie, sur l’Île de Man, n’a rien à cacher et que ses membres s’engagent dans la vie publique sans agenda occulte.

Une réflexion plus large sur la Franc-maçonnerie et le pouvoir

Cette révélation invite à une réflexion plus large sur le rôle de la Franc-maçonnerie dans les sociétés contemporaines. À une époque où les théories du complot prolifèrent – notamment sur des plateformes comme X, où des discussions sur l’influence maçonnique dans la politique mondiale reviennent régulièrement – des données comme celles-ci permettent de ramener le débat à des faits concrets. Sur l’Île de Man, la Franc-maçonnerie semble être une affiliation parmi d’autres, déclarée et encadrée, plutôt qu’un réseau de pouvoir dominant.

En comparaison, des études historiques montrent que la Franc-maçonnerie a joué un rôle plus marqué dans d’autres contextes. Par exemple, au XVIIIe siècle, des Loges maçonniques en France et en Grande-Bretagne ont été des foyers d’idées révolutionnaires, influençant des figures comme Voltaire ou Benjamin Franklin. Aujourd’hui, son influence est souvent perçue comme plus symbolique que réelle, surtout dans des démocraties transparentes où les affiliations doivent être déclarées.

Une lumière bienvenue sur un sujet opaque

La révélation du greffier de Tynwald, obtenue grâce à la loi FOI, apporte une clarté bienvenue sur la présence des francs-maçons dans les hautes sphères politiques de l’Île de Man. Avec seulement trois membres identifiés depuis 2011 – Juan Watterson, Geoff Corkish et Leonard Singer –, tous ayant déclaré leur appartenance, cette information montre que la Franc-maçonnerie, bien que présente, n’est ni omniprésente ni cachée. Elle souligne également l’importance de la transparence dans une démocratie, permettant aux citoyens de mieux comprendre les affiliations de leurs représentants.

Dans un monde où les secrets alimentent les soupçons, cette transparence est un pas vers la confiance. Elle rappelle que la Franc-maçonnerie, souvent auréolée de mystère, peut aussi être une simple appartenance, déclarée et assumée, dans une société qui valorise l’ouverture et la responsabilité. Pour les habitants de l’Île de Man, cette révélation est une occasion de réfléchir à la place des traditions dans la politique moderne – et de célébrer la lumière que la loi FOI peut apporter, même sur les sujets les plus énigmatiques.