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À Toulouse, le Minotaure protecteur enflamme la ville dans un opéra urbain

De notre confrère reinformation.tv

La critique de cet opéra urbain toulousain révèle une symbolique maçonnique et transhumaniste, marquée par une inversion du mythe traditionnel. Le Minotaure y apparaît comme un maître du monde, en opposition à des figures habituellement associées à la libération humaine. Contrairement à la légende d’Ariane et Thésée, l’opéra célèbre le Minotaure et son temple, où Lilith devient une alliée et non une ennemie. Ce labyrinthe devient un parcours initiatique, incitant les spectateurs à rompre avec le passé pour embrasser l’innovation et le transhumanisme.

Trois jours d’« opéra urbain », trois jours de spectacle dans les rues de Toulouse avec un million de spectateurs attendus, une débauche d’argent public – 4,7 millions d’euros pour le week-end, 25 si l’on tient compte de tous les fonds dépensés – et une communication exaltée sur un événement censé « enchanter le quotidien » des habitants et « favoriser le vivre-ensemble », comme l’annonçait le maire, Jean-Luc Moudenc… Vendredi, samedi et dimanche ont vu des « machines » monumentales envahir les rues de la ville rose, en une sorte de singerie de Triduum, pour présenter dans les rues un spectacle intitulé Le gardien du Temple. C’était le deuxième épisode d’une série démarrée en 2018 ; celui-ci a été appelé La Porte des Ténèbres Opus 2. Avec un objectif affirmé : faire du Minotaure Astérion, mi-homme, mi-taureau, le « protecteur » de Toulouse.

Trois gigantesques machines, déployant paraît-il une technologie de pointe, ont déambulé dans Toulouse sur fond de musiques planantes ou inquiétantes : Astérion, qui voyage dans labyrinthe sous les mers et les eaux et gardé par une protectrice, sa demi-sœur Ariane, araignée géante. Celle-ci est chargée, dit le livret de l’opéra, de le guider vers sa demeure pour retrouver « solitude et tranquillité ». A ces deux personnages qui avaient marqué le premier épisode en 2018 se sont ajoutés cette fois les 38 tonnes d’un démon féminin de la Kabbale et du judaïsme talmudique, Lilith, réputée être la première compagne d’Adam et son égale insoumise, contrairement à Eve… C’est elle, la « gardienne des ténèbres » qui cherche à séduire Astérion et les deux monstres se sont croisés en divers lieux de la ville pour un amour passager.

L’opéra du Minotaure, un monstre pour protéger la ville contre les « Portes des ténèbres »

Lilith est aujourd’hui symbole du féminisme et du « droit » à l’avortement : celle qui est réputée tuer les nouveau-nés a ainsi donné son nom à bien des associations pro-avortement, comme le « Lilith Fund » qui au Texas aide les femmes à couvrir les frais de leurs déplacements et opérations pour éliminer l’enfant qu’elles attendent.

Ce n’est pas un hasard si une version statique de ladite machine, femme-scorpion aux cornes de bouc, déesse païenne crachant son venin par divers orifices a été érigée en juin dernier sur le site du Hellfest à Clisson pour y rester à demeure. L’installation s’est faite en présence de François Delarozière, directeur artistique de la compagnie La Machine qui a créé le spectacle de Toulouse.

Ténèbres, démons, relecture inversée de la mythologie ont été présentés aux Toulousains priés de croire qu’il s’agissait d’un sommet de la culture et de l’inventivité contemporaine, mais c’est sans complexes que la compagnie La Machine et la mairie de Toulouse ont appuyé sur le caractère religieux et spirituel du spectacle qui a été suivi, en effet, par des curieux de tous âges dans un émerveillement forcé (on ne dit pas que l’art contemporain est laid, pas plus qu’on ne fait remarquer que le roi est nu), presque recueilli.

L’opéra du Minotaure protecteur de Toulouse trouve son origine dans une prophétie païenne

Tout a commencé, selon le livret du spectacle illustré dans le goût du tarot divinatoire, par la découverte d’un fragment d’écriture étrusque sur la fondation de l’antique temple du Capitole lors de fouilles archéologiques en 1993. On l’a déchiffré ; 25 ans plus tard, on dévoilait la « prophétie » qu’il contenait, et auquel les créateurs du spectacle ont ouvertement fait référence :

« Toulouse marquée par l’or, le feu, le sang et l’eau, verra son temple disparaître. Son gardien enfoui sous terre restera. Quand le jour se lèvera sur le temple enfin découvert, cinquante équinoxes lui seront nécessaires pour revenir à la vie. Protecteur de la cité, il renaîtra par les eaux du fleuve à la faveur de la nouvelle Lune bleue. Errant à la recherche du temple, perdu au cœur du labyrinthe, seule Ariane métamorphosée [en araignée] le guidera vers sa nouvelle demeure. »

Dès 2018, Delarozière avait vanté son opéra de rue en disant que ce Minotaure serait le « nouvel emblème de la Ville Rose » en tant que « protecteur spirituel ». Le spectacle de 2024 a mis en scène le recouvrement par le Minotaure de ses ailes perdues, sorte de résurrection par laquelle il a retrouvé ses « pouvoirs », et sa lutte-fascination vis-à-vis de Lilith, gardienne des ténèbres libérée des enfers dont les « signes prodigieux », la « croix de Satan, le Sigil de Lucifer et le signe de la bête », clefs de la Porte des Ténèbres, apparaissent sur les rives de la Garonne.

Voici (c’était pendant la journée de samedi) l’« ensorcellement », où les deux monstres, Astérion et Lilith, tous deux chassés du royaume des hommes, se rencontrent et ne deviennent « plus qu’un », partageant un même venin. La suite de l’histoire, jusqu’au dimanche soir, verra le réveil d’Ariane et son combat victorieux pour chasser Lilith qui en appelle aux « signes prodigieux » pour asseoir sa domination avec les démons de l’enfer. Astérion, inspirée par Ariane, accompagné des « dieux », repousse Lilith : « Ta force mobilisée m’offre la faille qui te sera fatale… Avec les eaux du fleuve, je ferme le passage… t’oblige à fuir. »

Selon Delarozière, tout cela est bien la preuve qu’il n’y a aucun satanisme dans son spectacle, que le réveil des dieux et demi-dieux de la mythologie n’est qu’une aimable fantaisie, un conte pour enfants : cela « finit bien », dit-il.

La critique de l’opéra urbain souligne son caractère maçonnique et transhumaniste

Mais comme le remarque une critique du spectacle par des évangéliques de Toulouse, la symbolique qui s’est déployée à travers ce spectacle est marquée par une « inversion occulte » : ce n’est pas la Jérusalem céleste vers laquelle on tend, le temple et les ailes du Minotaure qui l’assistent face à Lilith et son efficace séduction viennent d’« en-bas, des profondeurs de la mer », et Astérion proclame que sa demeure est « à l’échelle du monde, ou plutôt, elle est le monde », exprimant sa volonté de régner sur Toulouse sans partage : « Mes ailes retrouvées, je punirai ceux qui sur mon chemin fermeront portes et galeries. »

Ce n’est pas une bataille du bien contre le mal, qu’on ne se laisse pas tromper – le héros s’unit au mal, fût-ce provisoirement, partage avec Lilith son venin, et dans son identité même est un symbole du mal puisque le Minotaure de la mythologie grecque, issu d’une liaison contre nature entre une femme et un taureau, terrorisait la population de Crète, incarnait la cruauté et la laideur. Ariane, au demeurant, ne l’aidait pas : elle offrit au contraire son fil à Thésée pour traverser le labyrinthe où se tapissait le monstre, et le tuer. La voici devenue araignée venimeuse chargée de garder « le temple » du Minotaure au lieu de libérer l’humanité du monstre et de son repaire…

Dans le spectacle joué à Toulouse, « le labyrinthe devient un chemin initiatique vers la liberté que tout être humain se doit d’emprunter, afin de passer de l’ignorance à la connaissance et de pouvoir devenir comme un dieu », rappelle le livret critique cité plus haut. C’est la pensée maçonnique qui s’exprime, au fond. D’ailleurs le livret poursuit :

« Cela implique de rompre avec toutes les traditions et attaches du passé et d’accepter les idées du monde nouveau. Parmi celles-ci, les concepteurs du Minotaure cherchent à faire de cette “machine vivante” un porte-voix des idées transhumanistes célébrant la fusion entre l’homme et la machine, entre le biologique et la technologie. »

Toulouse livrée aux symboles du mal qui s’affrontent

Avec cela à l’esprit, la « victoire » sur Lilith prend une autre couleur : vaincue, certes, elle symbolise avec les deux autres monstres-machines une confusion des valeurs, un chaos qui voit un mal s’affronter à un autre, le tout illustré par une affiche où l’on voit danses macabres et symboles de mort, dieux effrayants et églises de Toulouse qui brûlent… Un curé de Toulouse, l’abbé Simon d’Artigue a qualifié l’affiche d’« iconographie diabolique » qui tend à « banaliser le mal ».

Aucun maire de France n’eût accepté de subventionner une procession, fût-ce pour des motifs « artistiques », appelant la protection du Christ ou du Cœur Immaculé de Marie sur une métropole comme Toulouse. On aurait hurlé à la violation de la laïcité. Il est significatif que le discours et le spectacle véritablement religieux, invoquant un « protecteur spirituel » aussi abominable, aussi craint et détesté même dans l’imaginaire païen, y soient acceptés et subventionnés par les pouvoirs publics, au point où l’on peut légitimement se demander s’il ne s’agit pas de rituels occultes assumés qui, à l’instar des cérémonies des Jeux olympiques, cherchent à chasser ce qu’il reste de chrétien en le parodiant et en blasphémant.

Un petit miracle a précédé le triduum inversé le 16 octobre : en l’église du Sacré-Cœur, Mgr de Kérimel, évêque de la ville, a consacré celle-ci ainsi que le diocèse au Cœur Sacré de Jésus en présence de 650 personne, pour « protéger » la ville de Toulouse, pour que « Dieu puisse répandre son amour sur le péché, sur le mal, sur la mort ». Il s’est exprimé un peu mollement (« Je ne suis pas là pour partir en guerre. » « C’est dommage parce que les prouesses sont intéressantes, mais ce motif-là me semble très dommageable pour le temps que nous vivons, nous sommes déjà dans un monde en souffrance. Tout spectacle est porteur d’un message, quel est le message ? »). Mais enfin il a agi.

En septembre, Bernard Antony, président de l’AGRIF, avait publié un communiqué :

« Sous le soleil de Satan : tout Français cultivé se doit d’avoir lu ce grand roman de Georges Bernanos. Mais aujourd’hui à Toulouse on pourrait plutôt parler des ténèbres de Lilith. Avec le plein appui du maire Jean-Luc Moudenc et de tous ses édiles, et avec celui de toutes les loges du Grand Orient de France et autres cercles ésotériques on s’apprête à célébrer dans les derniers jours d’octobre (25-26-27) un deuxième spectacle – le premier, ce fut en 2018 – organisé autour d’une étrange exaltation du Minotaure, monstre mi-homme mi-taureau tiré de la mythologie grecque, intitulée “le gardien du Temple”. Mais cette fois-ci ce n’est plus seulement un Minotaure articulé qui sera le centre de l’effervescence démoniaque… »

8/10/24 au 16/02/25 : « La mort n’est pas une fin » – Musée du Quai Branly (Paris)

Du site officiel du Musée du Quai Branly

Direction Haïti, aux sources du mythe du zombi. Loin de « Walking Dead» et « World War Z», l’exposition dévoile les fantasmes, croyances et craintes nichés derrière la figure du « non-mort» le plus célèbre au monde.

Oubliez tout ce que vous croyez savoir sur les zombis … Loin des morts-vivants contagieux du cinéma et de la pop culture, l’exposition vous emmène en Haïti sur les traces d’un véritable mythe.

Si le mot «zombi» (nzambi) est d’origine africaine et désigne un esprit ou le fantôme d’un mort, sa signification évolue considérablement en traversant l’Atlantique lors de la traite des esclaves, portée par la combinaison des croyances traditionnelles africaines, caribéennes et catholiques.

En Haïti, la figure du zombi prend forme en marge de la culture vaudou, via les pratiques de ses sociétés secrètes – et notamment la société bizango-dont le rôle judiciaire lui confère le pouvoir de zombification. Jugé et condamné, le zombi est en réalité un criminel privé de liberté, rendu esclave et gardé dans un état d’hébétude au service d’un maître (bokor).

Entre savoir et fiction, l’exposition donne à voir les réalités qui se cachent derrière la peur de cet iconique« non-mort». En filigrane, elle explore la construction du mythe dans l’imaginaire collectif occidental, depuis son évocation en 1697 dans le roman de !’écrivain français Pierre-Corneille Blessebois jusqu’au légendaire film de George A. Romero, La Nuit des morts-vivants.

PROGRAMME AUTOUR DE l’EXPOSITION

Visites guidées, cinéma, spectacle, soirée … Retrouvez toute la programmation autour de l’exposition dans la rubrique ci-dessous « Autour de l’évènement »

OUTILS DE VISITE DISPONIBLES SUR PLACE

Playlist

Mettez-vous dans l’ambiance de l’exposition Zombis avec cette playlist réalisée par l’ethnomusicologue Renaud Brizard.

CATALOGUE

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En savoir plus sur le catalogue de l’exposition

Seule la réservation d’un créneau horaire dédié garantit l’accès.Commissariat Philippe Charlier, directeur du Laboratoire anthropologie, archéologie, biologie (LAAB), UFR Simone Veil – santé (UVSQ / Paris-Saclay)Commissaires associés Lilas Desquiron, ethnologue, écrivaine, ancienne ministre de la Culture en Haïti, ancienne ministre conseiller, déléguée d’Haïti auprès de l’Unesco
Erol Josué, directeur général du Bureau national d’ethnologie de Port-au-Prince en Haïti, artiste et prêtre vaudou, Laboratoire anthropologie, archéologie, biologie (LAAB), UFR Simone Veil-santé (UVSQ/Paris-Saclay)ScénographieAgence Du&Ma, deValence, ACL Alexis Coussement

Lieu :  Mezzanine est

Dates : 
Du mardi 08 octobre 2024 au dimanche 16 février 2025

Fermeture le lundilundi, mardi, mercredi, vendredi, samedi, dimanche : 10h30-19h00jeudi : 10h30-22h00

Public :  Tous publics

Categorie : Expositions

Billet d’entrée MuséePlein tarif : 14,00 €Tarif réduit : 11,00 €
Cliquez ici pour consulter tous les tarifs

12 oct.
2024

13 févr.
2025

Visites guidées des expositions

Visite de l’exposition « Zombis »

La mort n’est pas une fin ?

Suivez le guide direction Haïti, aux sources du mythe du zombi.En savoir plus

31 oct.
2024

03 nov.
2024 CinémaDes films et des zombisCycle de cinémaEn savoir plus

En écho à l’exposition Zombis, la mort n’est pas une fin ?, découvrez six longs-métrages emblématiques du genre en salle de cinéma.

31 oct.
2024

01 nov.
2024 Fêtes et événementsSoirée Zombis PopEn savoir plus

Ce 31 octobre, délaissez les citrouilles d’Halloween pour la figure pop du zombi !

02févr.
2025 SpectaclesErol JosuéBese TryeEn savoir plus

Prêtre vaudou, comédien et danseur, Erol Josué puise dans la richesse mythique et culturelle de Port-au-Prince et partage les récits et légendes qui en ont forgé l’identité collective.

Le Wabi-Sabi et la Franc-maçonnerie les opposés complémentaires

Dans la série des voies parallèles à la Franc-maçonnerie, après avoir parlé hier de Shoshin et Franc-maçonnerie : une quête partagée de l’humilité et du progrès, nous allons aborder aujourd’hui le phénomène de l’imperfection.

Le Wabi-Sabi : L’Art Japonais de l’Imperfection Parfaite : Dans un monde obsédé par la perfection, une philosophie japonaise millénaire offre une perspective rafraîchissante : le wabi-sabi. Ce concept esthétique et spirituel, profondément enraciné dans le bouddhisme zen et le taoïsme, célèbre la beauté de l’imperfection et de l’éphémère.

Une Esthétique de l’Impermanence. Le wabi-sabi embrasse l’asymétrie, les irrégularités et les traces du temps comme sources de beauté. Un bol en céramique ébréché, un jardin aux formes naturelles, ou un visage ridé par l’âge incarnent cette philosophie qui trouve l’harmonie dans l’imperfection plutôt que dans une symétrie stérile.

Au-delà de l’Art : Une Philosophie de Vie. Cette approche transcende le domaine artistique pour influencer le mode de vie japonais. Elle encourage l’acceptation du changement et la reconnaissance de la valeur intrinsèque des objets usés par le temps. Le wabi-sabi nous invite à ralentir, à observer et à apprécier les subtilités de notre environnement.
Un Antidote à la Surconsommation. Dans une société de consommation effrénée, le wabi-sabi offre une alternative apaisante. Il prône la simplicité, la modestie et l’authenticité, contrastant avec la quête incessante de nouveauté et de perfection artificielle.

Une Influence Grandissante en Occident. Récemment, le concept a gagné en popularité en Occident, influençant le design d’intérieur, la mode et même le développement personnel. Il résonne particulièrement auprès de ceux qui cherchent à échapper au stress de la vie moderne et à renouer avec une forme de spiritualité ancrée dans le quotidien.
Le wabi-sabi nous rappelle que la vraie beauté réside souvent dans les détails imparfaits qui racontent une histoire. Dans un monde en quête perpétuelle de perfection, cette philosophie nous invite à embrasser la beauté de l’imperfection et à trouver la sérénité dans l’acceptation du caractère éphémère de toute chose.

Le wabi-sabi et la franc-maçonnerie

Bien que provenant de traditions culturelles distinctes, présentent des similitudes intrigantes dans leur approche philosophique et spirituelle. Voici un texte de 30 lignes explorant ces parallèles : Le wabi-sabi, concept esthétique japonais, et la franc-maçonnerie, société initiatique occidentale, partagent une quête commune de la perfection à travers l’imperfection.

Ces deux traditions valorisent le processus de transformation personnelle et la recherche de la vérité au-delà des apparences.

Dans la franc-maçonnerie, le symbole de la pierre brute représente l’initié au début de son parcours, qui doit être taillée pour devenir une pierre parfaite. Cette métaphore résonne avec le wabi-sabi, qui célèbre la beauté des objets usés et imparfaits. Les deux philosophies reconnaissent que la perfection n’est pas un état figé, mais un processus continu d’amélioration et d’acceptation.

L’importance accordée au symbolisme est un autre point commun. La franc-maçonnerie utilise des symboles pour transmettre des vérités profondes, tandis que le wabi-sabi trouve une signification profonde dans les objets simples et naturels. Dans les deux cas, l’observation attentive et la réflexion sont essentielles pour comprendre les leçons cachées.

La notion de temps joue également un rôle crucial. Le wabi-sabi embrasse le vieillissement et la patine comme sources de beauté, tandis que la franc-maçonnerie valorise la transmission de connaissances anciennes à travers les générations. Les deux traditions reconnaissent la sagesse qui vient avec l’âge et l’expérience.

L’humilité est une vertu centrale dans les deux philosophies. Le wabi-sabi encourage l’acceptation de l’impermanence et de l’imperfection, tandis que la franc-maçonnerie prône l’humilité face à l’immensité du savoir et de l’univers.
La recherche de l’harmonie est également un thème partagé. Le wabi-sabi cherche l’équilibre dans la simplicité et la nature, tandis que la franc-maçonnerie vise l’harmonie entre l’individu, la société et l’univers.

l'énergie dans les mains
mains ouvertes recueillant une belle lumière

Enfin, les deux traditions mettent l’accent sur le développement personnel et spirituel. Le wabi-sabi invite à une prise de conscience de la beauté cachée dans le quotidien, tandis que la franc-maçonnerie offre un parcours initiatique visant à élever l’esprit et la morale de ses membres.

Bien que leurs origines et leurs pratiques diffèrent grandement, le wabi-sabi et la franc-maçonnerie partagent une vision profonde de la transformation personnelle

la quête de sens et de l’acceptation de l’imperfection comme voie vers une forme supérieure de compréhension et d’harmonie.

Le fil chamanique à travers toutes les religions

De notre confrère universalfreemasonry.org – Par  Jonathan Dinsmore

Un fil chamanique traverse-t-il toutes les religions ?

Bien que nous ne fassions aucun mystère de la nature ésotérique de nos croyances et de nos intérêts dans la Maçonnerie Mixte Universelle, beaucoup de gens oublient peut-être le lien que cet ésotérisme, en général, entretient avec une division historique au sein de toutes les religions peut-être. Bien que nous connaissions l’histoire de la religion ou au moins de la ou des traditions religieuses dont nous avons été les plus proches dans notre vie, connaissons-nous leur histoire ésotérique ? Ont-elles toutes une histoire ésotérique ? Quel est le but de cette séparation entre les enseignements ésotériques (intérieurs) et exotériques (extérieurs) ?

Le mot occulte signifie caché et peut être utilisé de manière interchangeable avec ésotérique, mais de quoi se cache-t-il ? Ce secret est-il né simplement pour éviter la persécution de l’Église au Moyen Âge et à la Renaissance, comme on nous le fait souvent croire, ou la dissimulation a-t-elle toujours fait partie de sa nature ?

Il serait absurde de vouloir raconter une quelconque histoire véritable de la religion dans le cadre d’un seul billet de blog, mais je souhaite souligner ce qui est le plus pertinent pour le sujet. Ce faisant, je pense qu’il est utile de revenir au début.

Où la religion a-t-elle commencé ? L’archéologie nous montre les traces ténues des débuts de la religion, comme le montrent les peintures rupestres et les sites funéraires, à l’époque où les humains ont commencé à honorer et à enterrer leurs morts. En vérité, nous savons très peu de choses sur ce crépuscule de la croyance.

Le premier exemple de religion dont nous ayons une expérience et une connaissance plus directes est celui qui se produit dans les tribus, et que les anthropologues ont appelé chamanisme. Nous voyons des chamans dans les tribus indigènes que nous rencontrons et étudions à l’époque moderne, et nous supposons que ce système a dû être présent dès nos propres origines et que ces peuples nous offrent un aperçu de notre passé ; pour le moment, je vais travailler sur cette hypothèse sans poser de questions. 

Le chamanisme implique une minorité de la tribu, souvent un seul chaman et un ou plusieurs apprentis, qui servent d’interface entre les royaumes spirituels et la tribu. Ce qui rend le chaman unique, c’est qu’il est capable de communiquer avec le monde au-delà des sens d’une manière que la plupart ne peuvent pas faire, que ce soit par des capacités naturelles ou par l’utilisation de plantes psychoactives. Dans le cas du chamanisme, nous pouvons clairement voir les prémices d’une « minorité mystique » de la population, qui est reconnue et même vitale pour la tribu. 

Au fur et à mesure que nous avançons dans la trajectoire progressive de la civilisation, nous observons le même schéma, mais avec des changements au fil du temps. Au fur et à mesure que les peuples développèrent des royaumes et des civilisations plus vastes, ils commencèrent également à construire des structures séparées au sein de chaque ville, et les temples apparurent comme des espaces exclusivement consacrés à l’interaction avec le divin. Il est intéressant de noter que, tout comme les différents bâtiments délimitaient physiquement chaque « domaine » de la vie, avec le gouvernement ici, le marché là, etc., de même la religion commença à être séparée. Elle devint de moins en moins intégrée à la vie dans son ensemble, comme c’était davantage le cas dans la tribu, et devint quelque chose que l’on faisait « là » spécifiquement.

En outre, on pourrait même dire que c’est là, en fait, le début de la religion, dans la mesure où la religion décrit un domaine spécifique et séparé de l’activité humaine ; si tel est le cas, alors nous pouvons reconnaître que l’émergence de la religion était le produit de la division de la vie en catégories et, en même temps, une continuation de la tradition chamanique. Tout ce qui précède était également surtout pertinent dans les villes, tandis que les gens vivant dans les villages s’appuyaient encore sur des figures chamaniques pendant une grande partie de la période, jusqu’à ce que le sacerdoce de la ville commence à remplacer les chamans et les druides par des prêtres.

Autant que nous le sachions, le côté ésotérique de la religion a également émergé à cette époque. La Grèce et Rome avaient leurs écoles de mystères, les royaumes hindous avaient leurs brahmanes et leurs yogis, Israël leurs prophètes et plus tard leurs kabbalistes, etc.

Cependant, ce mysticisme n’était pas nécessairement séparé du sacerdoce. Dans la Grèce antique, par exemple, il était attendu, voire même exigé, de subir les initiations pour devenir prêtre ou, d’ailleurs, pour devenir tout autre membre important et influent de la société. Comme ces choses n’ont pas toujours été consignées, nous ne saurons peut-être jamais exactement à quel point les diverses traditions ésotériques et les sacerdoces qui leur étaient associés étaient liés.

Une question que je trouve très intéressante est la suivante : pourquoi cette minorité mystique a-t-elle toujours existé ? S’agit-il simplement de personnes plus intelligentes, moins « neurotypiques », plus enclines à passer d’un état de conscience à un autre ou plus susceptibles d’expérimenter des drogues psychoactives ? Ou pourrait-il s’agir d’une combinaison de toutes ces choses ?

Il est communément admis que de nombreux éléments, notamment les caractéristiques humaines comme la taille, le QI, la tension artérielle et les salaires, se présentent sous la forme d’une distribution normale ou courbe en cloche. Cela signifie simplement que lorsque vous les tracez sur un graphique, la majorité sont « normales » et donc le milieu du graphique est le plus grand, et plus vous vous éloignez de la normale dans une direction ou dans l’autre, plus la pente s’abaisse, comme les bords d’une cloche, avec moins de personnes anormales.

Se pourrait-il que les traits ou l’ensemble des traits qui contribuent à ce qu’une personne soit ouverte et capable d’embrasser plus complètement le côté mystique de la vie ne soient qu’une minorité de personnes situées aux limites de la courbe en cloche ? Et qu’en est-il du reste des gens, qui vivent au milieu de cette courbe en cloche, qui sont normaux ? Pourquoi faut-il les séparer ?

Feu de camps
Feu de camps, chamanisme, foyer, nuit

Pour la plupart d’entre nous qui nous trouvons à l’extrémité mystique de la courbe, l’expérience de la vie nous a appris que ceux qui vivent dans le royaume de la normalité ne sont souvent pas disposés ou capables de comprendre bon nombre des concepts les plus profonds, pour une raison ou une autre. Il semble souvent que ce dont ils ont besoin, c’est exactement ce que la religion exotérique leur propose, des histoires et des concepts simplifiés qui peuvent donner un sens et un but à leur vie, mais qui manqueraient aux plus enclins au mysticisme. C’est peut-être précisément pour cela que la religion exotérique a été créée ; à un moment donné, les héritiers du fil chamanique ont compris ce que Jésus exprimait lorsque ses disciples lui demandaient pourquoi il devait parler en paraboles aux masses : parce qu’ayant des oreilles, ils ne peuvent pas entendre, et ayant des yeux, ils ne peuvent pas voir. 

Parmi les nombreuses traditions ésotériques, la Franc-Maçonnerie a toujours été le refuge idéal et le véhicule des personnes enclines au mysticisme. Cela est dû principalement à son niveau d’organisation et à son côté pratique, qui ont permis à ses membres non seulement d’étudier des concepts élevés à huis clos, mais aussi d’exercer une influence majeure sur la société dans son ensemble, ainsi qu’à une structure interne hautement fonctionnelle qui nous permet d’être efficaces dans la réalisation des tâches. Alors que le lait des paraboles suffit à la plupart, pour ceux qui recherchent une nourriture plus solide, nous accueillons les chercheurs de vérité sincères de toutes sortes. 

La loge maçonnique « Xavier Mina » fête ses dix ans de croissance personnelle et sociale

De notre confrère efe.com – Par Javier Rodrigo

Pamplona (EFE).- La loge maçonnique ‘Xavier Mina’ a célébré dix ans depuis sa restauration en Navarre, une décennie au cours de laquelle cette entité, fédérée dans la Grande Loge Symbolique Espagnole (GLSE), a recherché, depuis la liberté de conscience , la croissance de la personne à travers le travail symbolique et, par extension, de toute l’humanité.

Ce groupe est défini comme un espace intellectuel qui admet les hommes et les femmes sur un pied d’égalité et qui fonctionne à partir d’une « liberté de conscience absolue », sans prendre de position politique ou religieuse, dans le but d’œuvrer à l’amélioration de la société à partir de paramètres de tolérance. et la fraternité.

Cette loge maçonnique a été fondée en 2014 par des membres de différentes loges GLSE résidant en Navarre, reprenant l’activité d’un mouvement interdit au début de la guerre civile. Le nom évoque la figure du soldat et guérillero navarrais qui vécut entre 1789 et 1817, qui se distingua par sa lutte contre l’intolérance et par l’indépendance des idées et des personnes.

Un « temple » plein de symboles

Le siège de cette loge ou « temple », comme l’appellent les maçons, accueille les réunions ou « tenues » des 16 membres que compte actuellement le groupe.

Le temple est un espace avec une charge symbolique importante, qui comprend, entre autres éléments, « l’autel des serments », dans lequel l’équerre et le compas reposent sur une copie de la Déclaration universelle des droits de l’homme et une Bible, mais pas à titre religieux. symbole, mais plutôt « un livre qui représente la sagesse accumulée au fil du temps », a expliqué à EFE le président de la loge, Valentín Díaz.

On voit également dans le temple le fil à plomb suspendu au plafond, plusieurs épées, dont la lame « flamboyante » du président de la loge, la lanterne, la pierre brute et la pierre sculptée, le candélabre et trois colonnettes, situés sur un motif à carreaux, représentant la sagesse, la force et la beauté.

Et flanquant l’entrée du temple, comme dans chaque loge, les colonnes Jaquin et Boaz, reconstitution de celles qui existaient dans le Temple de Salomon.

Sans rituel, pas de maçonnerie

Sans rituel et sans symbologie, « il n’y a pas de franc-maçonnerie », a souligné Díaz, qui a reconnu que ce qui l’a motivé à entrer dans ce groupe était « l’image de l’équerre et de la boussole . C’est une image extrêmement suggestive qui m’a fait ressentir une résonance intérieure dès mon plus jeune âge.

La franc-maçonnerie, a-t-il commenté, est une allégorie du métier de la construction : « Elle s’inspire des tailleurs de pierre médiévaux . Ils ont travaillé la pierre et nous travaillons aussi la pierre, à la différence que la pierre, c’est chacun de nous. Autrement dit, ce que nous faisons, c’est nous façonner nous-mêmes, nous nous construisons pour rechercher la meilleure version de nous-mêmes.

Díaz a souligné « l’atmosphère magnifique » et la relation fraternelle entre les « frères » ou membres de la loge. « Ici nous sommes unis dans notre humanité pure et nue, c’est-à-dire qu’ici il n’y a pas de journaliste, d’avocat, d’homme d’affaires, de serveur ou qui que ce soit d’autre, nous voilà tous, absolument au moment où nous sommes dans la loge, nous sont exactement les mêmes. Il n’y a aucune différence selon le sexe, l’idéologie ou la religion », a-t-il déclaré.

Deux courants majeurs de la franc-maçonnerie

Mais en tant que mouvement, la franc-maçonnerie n’est pas unie. Il existe deux grands courants : la franc-maçonnerie anglo-saxonne ou franc-maçonnerie masculine, et la franc-maçonnerie libérale, fondamentalement liée au Grand Orient de France et au Grand Orient de Belgique, à laquelle appartient cette loge navarraise.

La franc-maçonnerie masculine n’admet pas l’initiation des femmes et exige la croyance en un Dieu révélé et en l’immortalité de l’âme. Il est étroitement lié aux principes fondateurs de la Franc-Maçonnerie, mais ce mouvement, en tant que tel, « a été fondé au XVIIIe siècle, en 1717, et nous sommes bien sûr en 2024. Le monde a changé, et depuis la seconde moitié du siècle , il y a des femmes franc-maçonnes au XIXe siècle », a déclaré Díaz.

Image des locaux et des éléments de la loge maçonnique de Navarre « Xavier Mina » et de son président, Valentín Díaz
Le président de la loge maçonnique « Xavier Mina » de Navarre Valentín Díaz. EFE/Jésus Diges

La franc-maçonnerie a été brutalement persécutée sous le régime de Franco. Díaz admet qu’il n’en connaît pas la raison : « Il faudrait demander à Franco. La vérité est qu’il avait une obsession absolue contre la franc-maçonnerie. »

Quoi qu’il en soit, la conséquence est que la franc-maçonnerie espagnole, comme l’a reconnu Díaz, n’a pas bien survécu à la dictature. « Quoi qu’il en soit, il faut dire que la franc-maçonnerie en Espagne n’a jamais eu un grand nombre de membres. Même dans les meilleurs moments de la franc-maçonnerie en Espagne, entre la fin du XIXe siècle et le premier tiers du XXe siècle, elle n’a jamais dépassé 6 000 ou 7 000 membres », a-t-il souligné.

Il y a actuellement en Espagne environ 4 000 francs-maçons, alors qu’en France, par exemple, il y en a près de 170 000.

De quoi parle-t-on lors d’une Tenue maçonnique ?

Et de quoi parle-t-on dans les réunions ou « meetings » maçonniques ? Eh bien, sur beaucoup de choses, Díaz a assuré : « Bien sûr, on parle beaucoup de questions symboliques, de ce que chacun interprète » d’elles, et d’autres questions, qu’elles soient actuelles ou non. Ce dont on ne parle jamais, c’est de politique ou d’une religion spécifique.

Cette règle est rompue à la fin de la Tenue, au cours de laquelle les frères participent à une « agape » et parlent de n’importe quel sujet, même, plaisantait Díaz… du football.

Protestant et Franc-maçon ? | Entretien entre Yves Hivert-Messeca et le pasteur Louis Pernot

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De notre confrère regardsprotestants.com – Par Louis Pernot

Le protestantisme est l’une des principales branches du christianisme, avec le catholicisme et l’orthodoxie. Entendu largement, le protestantisme est l’ensemble des Églises issues de la Réforme1, autrement dit, qui ne reconnaissent pas l’autorité du pape.

L’ensemble de ces Églises englobe des mouvements variés, tels les luthériens, presbytériens, réformés, anglicans, méthodistes… Il regroupe plus d’un tiers des chrétiens dans le monde, soit 900 millions de protestants, dont 300 millions dans les Églises directement influencées par la Réforme et 600 millions dans les nouvelles Églises protestantes, principalement évangéliques (dont l’anabaptisme, le baptisme et le pentecôtisme).

L’Exhortation au 3° degré

De notre confrère thesquaremagazine.com

La partie d’ouverture de l’exhortation donne un résumé pratique des degrés précédents et indique très clairement que la première signification intérieure de la série est la Naissance, la Vie qui est bien sûr éducative et préparatoire à sa suite, et la Mort.

Chapitre IV – L’Exhortation

La phrase relative au deuxième degré « Et de le suivre, depuis son développement à travers les sentiers de la Science Céleste jusqu’au trône de Dieu Lui-même », montre clairement sa véritable signification.

Comme indiqué dans le « Manuel du Compagnon », dans la Chambre du Milieu, le Compagnon découvre non seulement le nom de Dieu, mais qu’il est lui-même la cinquième lettre Shin qui transforme le nom Jéhovah en nom Jeheshue, ou Messie, le Roi.

Image maçonnique
IMAGE LIÉE : wikimedia Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)

Mais selon l’ancienne Kabbale, Jéheshue doit être élevé sur la croix de Tipareth, et l’importance de ce fait est imprimée à notre candidat par les incidents qui vont maintenant se produire.

Le chrétien moyen n’a pas besoin de s’inquiéter des subtilités de la Kabbale, car l’histoire du Nouveau Testament lui fournit une interprétation très similaire.

Le Maître de la Magie lui ayant donné, presque par hasard, cette clé du sens profond de ce qui va suivre, il passe immédiatement à la partie la plus dramatique de la cérémonie. Jusqu’à ce point, presque toutes les formes de notre rituel sont pratiquement les mêmes, mais à partir de là, il existe de nombreuses différences marquées.

Le rituel d’« émulation » peut être considéré comme contenant le strict minimum, mais les détails supplémentaires que l’on retrouve dans de nombreux travaux provinciaux en Angleterre, en Écosse, en Irlande, en Amérique et dans de nombreuses Loges continentales sont trop importants pour être ignorés.

Il n’y a aucune raison de penser qu’il s’agit d’innovations ; au contraire, tout porte à croire qu’elles font partie intégrante de la cérémonie et que, pour diverses raisons, elles ont été omises par les réviseurs de notre rituel qui se sont réunis dans la Loge de la Réconciliation. Je vais donc les noter et les expliquer si nécessaire.

Tandis que dans l’Émulation, dès que les Surveillants sont appelés, les Diacres se retirent, dans la plupart des autres, dans les Provinces, etc., ils retombent à la tête de la tombe. Ainsi, avec la WM, les Surveillants forment le triangle de l’Esprit, et avec les Diacres le carré de la matière, sur lequel repose le triangle, car le Maître descend de sa chaise et se place devant le Piédestal.

En guise de conseil pratique, je recommanderais au témoin de ne pas demander au candidat de croiser les pieds avant que le témoin de guerre ne se soit occupé de lui, car il lui est impossible de tomber à genoux si ses pieds sont croisés, alors qu’en exécutant ces instructions avant la dernière attaque, il tombera plus facilement.
 
Dans la plupart des anciens rituels écossais, le candidat fait le tour de la Loge, est attaqué par le témoin de guerre au sud, par le témoin de guerre à l’ouest (notez cela), et retourne au témoin de guerre à l’est, où l’incident final a lieu. Je pense cependant que notre système anglais qui consiste à attaquer au nord plutôt qu’à l’ouest est préférable, et c’est probablement la forme correcte. Dans le rituel écossais, les trois méchants ont des noms, et c’est le même cas en Amérique.

Il s’agit de Jubela, Jubelo et Jubelum. Le mot lui-même vient clairement du latin qui signifie « commander » et fait référence au fait qu’ils lui ont ordonné de renoncer aux secrets. Mais les terminaisons des trois noms semblent avoir une curieuse référence ésotérique à l’Inde. Il est peu probable que ces trois noms forment par hasard le mot mystique AUM.

Dans ce cas, le U de l’Inde se prononce presque comme O, et lorsque ce mot est déguisé, comme c’est généralement le cas, il s’écrit OMN. S’il en est ainsi, nous avons les aspects Créateur, Préservateur et Annihilant de la Déité mis en valeur au Troisième Degré, et c’est l’aspect Destructeur, symbolisé par la lettre M, qui porte le coup final.

Cette variation est donc importante, mais je dois avertir mes lecteurs que toutes les exploitations écossaises ne la possèdent pas, certaines d’entre elles étant beaucoup plus proches des nôtres, ayant même l’attaque au nord.

Cependant, presque toutes les cérémonies comportent des déambulations au cours desquelles on joue de la musique solennelle. La procédure habituelle consiste pour les frères à faire le tour de la tombe une fois en faisant le signe pénal d’un apprenti franc-maçon entré.

Une fois cela fait, le témoin de Jéhovah fait sa tentative avortée. Le deuxième tour est fait avec le signe de salut d’un franc-maçon compagnon après quoi le témoin de Jéhovah essaie et échoue.

Le troisième tour se fait avec le signe de chagrin et de détresse d’un Maître Maçon à l’issue duquel le candidat est soulevé par la poigne du lion.

Il est vraiment dommage que l’usage de ce nom pour la prise du Maître Maçon tombe en désuétude à Londres, car il a en lui-même d’importantes références symboliques, auxquelles nous ferons référence plus loin dans le chapitre.

Dans de nombreuses régions d’Angleterre, il est encore d’usage de placer le candidat soit dans un cercueil, soit dans une tombe ouverte creusée dans le sol, et la même méthode se retrouve dans la plupart des autres régions du monde. En effet, dans le rituel hollandais, on montre d’abord au candidat un cercueil dans lequel se trouve un squelette humain.

Il l’enlève ensuite, bien qu’il ne le sache pas et qu’il pense qu’une fois étendu dedans, il se retrouvera dans ses griffes osseuses. Même près de Londres, à Windsor, il existe un temple maçonnique qui possède une chambre mortuaire spéciale avec une tombe ouverte dans le sol et jusqu’à récemment, elle était encore utilisée, bien que je ne puisse pas dire si elle l’est encore aujourd’hui.

Considérons maintenant la signification des principaux incidents. La première signification du degré est évidente : il prépare l’homme à sa fin finale et laisse entrevoir la possibilité d’une vie au-delà de la tombe, mais il faut admettre que la leçon n’est pas transmise avec la même force que dans la plupart des mystères antiques.

Osiris lui-même est ressuscité des morts et est devenu le juge de tous ceux qui l’ont suivi, et à cause de ce fait, ses adorateurs ont cru qu’eux aussi ressusciteraient.

Dans notre légende, cependant, c’est seulement le corps mort d’Hiram A’biff qui est sorti de la tombe d’une manière particulière, et dans la légende, il n’y a même pas une allusion à ce qui est arrivé à son âme.

On se demande souvent pourquoi ils auraient dû soulever un sarcophage fermé et le placer sur ses pieds. [1]

Une explication possible est probablement l’analogie avec l’histoire grecque de la manière dont Hercule récupéra Alceste et la racheta de l’esclavage de Thanatos – la Mort elle-même.

On nous dit qu’Hercule a lutté avec Thanatos et qu’il ne l’a pas laissé partir tant qu’il n’aurait pas accepté de permettre à Hercule de la ramener du royaume des Ombres au pays des hommes vivants.

Il se peut que le cadavre ici représente la Mort. Il convient également de noter qu’Isis a réuni les fragments du corps d’Osiris, et que la « mise en place » de l’épine dorsale du dieu était une cérémonie effectuée chaque année par les anciens prêtres égyptiens.

Le corps d’Osiris fut apparemment soulevé du cercueil par Anubis exactement de la même manière que le Maître Maçon. Lorsqu’il fut remis sur ses pieds, la vie lui revint.

La résurrection du corps du défunt pour la cérémonie d’ouverture de la bouche – extrait du Livre de la sortie diurne (Livre des morts)
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L’ancien rituel égyptien d’élévation du pilier Djed – symbolisant la résurrection du dieu Osiris.
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Un fait est certain, c’est que dans chaque rite qui a pour thème central la mort symbolique, le candidat est élevé par la même prise, et exactement de la même manière, et cette manière devient une méthode de salutation et de reconnaissance entre tous ceux qui sont passés par ce type de cérémonie.

Par exemple : – il est connu et utilisé dans le rite derviche, chez les Africains de l’Ouest, chez les Indiens d’Amérique centrale, et était apparemment connu des anciens druides, car il est gravé sur une pierre trouvée à Iona.

Dans les anciens rites de Mithra, cette méthode semble avoir été utilisée à une occasion similaire. Ces faits montrent qu’il s’agit d’un monument ancien qui doit être soigneusement gardé.

L’utilisation de l’expression « The Lion Grip » est particulièrement significative, comme le montre le major Sanderson dans son ouvrage « An Examination of the Masonic Ritual ».

Il y souligne que dans le Livre des Morts, le Dieu Suprême, qu’il s’agisse de Râ ou d’Osiris, est invoqué comme le « Dieu sous la forme du Lion », et dans tous ces cas, la prière de l’Âme est qu’il lui soit permis de « sortir » à l’Est, se levant avec le soleil du d..s. du g.

En Égypte, le lion était la personnification de la force et du pouvoir, mais il est généralement associé à l’idée de la régénération du Soleil, et donc à la résurrection.

Le major Anderson poursuit en soulevant les points suivants : Shu (Anheru, « celui qui soulève »), dont on dit qu’il soulève la déesse du ciel des bras de la Terre endormie, est souvent représenté comme un lion, car c’est seulement grâce à lui que la renaissance du Soleil a été rendue possible.

Shu « soulevant le ciel » – Appuie-tête ; tombe de Toutankhamon, musée du Caire.
Via Encyclopædia Britannica https://www.britannica.com/topic/Shu-Egyptian-god#/media/1/542149/238289

Osiris est appelé le lion d’hier, et Râ le Lion de demain : le cercueil d’Osiris est toujours représenté avec la tête et les jambes d’un lion. » Ainsi, comme l’indique le Major Sanderson, l’expression « la prise du lion » est une survivance du culte solaire, et donc un repère qu’il convient de préserver soigneusement.

Anubis s’occupant du corps du défunt sur une civière d’Osiris (selon le mythe osirien)
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L’étoile brillante du matin, dont le lever apporte la paix et le salut, était presque certainement à l’origine Sirius , mais pour les Anglais, il doit sembler étrange que Sirius soit considéré comme apportant la paix et le salut.

L’association de ces idées avec l’étoile du Chien est sans aucun doute un fragment qui nous vient de l’Égypte ancienne, car le lever de Sirius a marqué le début de l’inondation du Nil, qui a littéralement apporté le salut au peuple égyptien en irriguant la terre et en lui permettant de produire de la nourriture.

Sah et sa compagne, Sopdet, plus connue sous son nom grec, Sothis. Sah personnifiait la constellation d’Orion, et Sopdet, l’étoile brillante du matin Sirius (« l’étoile du chien »). Tiré de : « L’aube de la civilisation », G. Maspero, 1918.
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Que Sirius était un objet de vénération pour les philosophes du monde antique est bien connu de tous les archéologues, et il a été prouvé que de nombreux temples en Égypte étaient orientés sur Sirius.

Il existe également de nombreuses preuves montrant que certains des cercles de pierres de Grande-Bretagne étaient orientés de la même manière sur Sirius par les druides.

Il n’est donc pas étonnant que cette étoile soit encore présente dans nos rituels. Naturellement, elle a acquis au fil des ans une signification spirituelle plus profonde et peut être considérée comme représentant les prémices de la Résurrection, l’espérance certaine de notre Rédemption.

Cet aspect est exposé dans les conférences rédigées par Dunckerley, qui la considérait comme l’étoile de Bethléem et comme une figure du Christ. Voir Apoc. xxii, 16.

A ce moment, le candidat, qui a été soigneusement placé au nord, dans le lieu des ténèbres, est déplacé par la droite vers le sud. Du point de vue pratique, cela permet au WM de rentrer dans son fauteuil par le bon côté, mais il y a aussi une signification intérieure.

Immédiatement après la mort, l’âme se retrouve, dit-on, sur le plan terrestre, au milieu de l’obscurité et des ténèbres. Dépourvue de ses yeux mortels, elle ne peut percevoir le soleil et, d’autre part, elle est encore tellement immergée dans la matière qu’elle ne peut pas encore voir clairement avec ses yeux spirituels ; mais ce stade passe rapidement et l’âme est reçue dans un plan d’existence supérieur, où elle est amenée par des messagers de Lumière.

La position au Nord représente cette période d’obscurité sur le plan terrestre, et le fait que cela ne soit pas accidentel est démontré par le fait que dans la plupart des rituels, les lumières ne sont pas allumées avant que la phrase « Cette brillante étoile du matin, etc. » n’ait été prononcée.

Puis le WM, représentant l’un de ces messagers spirituels, conduit doucement le candidat vers le Sud, symbolisant ainsi son entrée dans le lieu de lumière. Et qui est ce messager ?

Tout maître installé qui a reçu le mot de passe menant à la Chaire doit comprendre que, si indigne soit-il, il représente le Christ ressuscité.

Nous voyons ainsi la nature particulièrement appropriée de l’acte venir après la référence à l’étoile brillante du matin, qui représente également dans un autre sens le Christ ressuscité.

[1] Voir Ward, « Qui était Hiram Abiff ».

Article de : JSM Ward

John Sebastian Marlow Ward (22 décembre 1885 – 1949) était un auteur anglais qui a publié de nombreux ouvrages sur la franc-maçonnerie et l’ésotérisme.

Il est né dans ce qui est aujourd’hui le Belize. En 1908, il a obtenu son diplôme d’histoire à l’Université de Cambridge avec mention, suivant les traces de son père, Herbert Ward, qui avait également étudié l’histoire avant d’entrer dans la prêtrise de l’Église anglicane, comme son père l’avait fait avant lui.

John Ward est devenu un écrivain prolifique et parfois controversé sur une grande variété de sujets. Il a contribué à l’histoire de la franc-maçonnerie et d’autres sociétés secrètes.

Il était également un médium psychique ou spiritualiste, un éminent homme d’église et est toujours considéré par certains comme un mystique et un prophète des temps modernes.

Shoshin et Franc-maçonnerie : une quête partagée de l’humilité et du progrès

Shoshin, l’art de conserver l’esprit du débutant : une leçon de modestie et d’apprentissage continu. Dans le bouddhisme zen et les arts martiaux japonais, le terme shoshin, signifiant « esprit du débutant », représente une approche essentielle de la pratique et de la vie. Cette philosophie, prônée par des figures majeures du zen telles que Dogen, fondateur de l’école Sōtō, et Shunryu Suzuki, maître zen contemporain, incite chacun à cultiver une humilité constante, quel que soit le niveau atteint.

Adopter le shoshin, c’est embrasser l’idée qu’il y a toujours à apprendre et à améliorer, même pour le plus expérimenté des maîtres. « Dans l’esprit du débutant, n’existe pas la pensée « j’ai atteint quelque chose » », expliquait Shunryu Suzuki. Cette idée est centrale dans la voie du zen, mais aussi dans la discipline du budo (arts martiaux) : il s’agit de progresser avec un esprit frais et ouvert, sans jamais penser que le chemin est accompli.

Explication avec Jean-Olivier Collinet de Jobyourself sur la RTBF. Cliquez pour vous rendre sur le site puis connectez-vous.

Cette mentalité va bien au-delà de la simple pratique spirituelle ou martiale. Le shoshin est une invitation à se libérer des pensées égocentriques, qui risquent de limiter la compréhension. Selon Suzuki, le vrai secret des arts martiaux et du zen réside dans cette disposition mentale : un expert devrait continuellement apprendre avec l’esprit d’un novice, pour éviter de sombrer dans la complaisance et maintenir sa vigilance.

Appliqué au quotidien, le shoshin encourage à redécouvrir chaque expérience, qu’elle soit familière ou nouvelle, comme si elle était unique. Cette capacité à garder un regard neuf est un outil précieux pour quiconque cherche à éviter les certitudes ou à enrichir ses connaissances de manière authentique. Que ce soit dans l’apprentissage ou dans la vie de tous les jours, le shoshin rappelle que la véritable sagesse réside dans l’acceptation que nous n’avons jamais terminé d’apprendre.

Ainsi, l’esprit du débutant nous invite à une modestie face à nos savoirs, à une curiosité renouvelée et à une discipline sans relâche. Dans un monde en constante évolution, le shoshin s’avère un allié précieux pour cultiver la résilience, la souplesse mentale, et une ouverture propice à l’épanouissement personnel et collectif.

Bien que la tradition japonaise du shoshin (« esprit du débutant ») et les principes de la Franc-maçonnerie proviennent de cultures distinctes, leurs valeurs centrales s’accordent de manière surprenante.

Pratiqué dans le bouddhisme zen et les arts martiaux, shoshin invite chaque pratiquant à aborder chaque situation avec humilité et ouverture, comme s’il la découvrait pour la première fois. De même, la Franc-maçonnerie, société initiatique occidentale, valorise la progression personnelle et l’abandon des certitudes pour une quête perpétuelle de vérité.

Pour les pratiquants de shoshin, le secret de l’apprentissage et de la sagesse réside dans la capacité à conserver une attitude de débutant, indépendamment de leur niveau de maîtrise. Cette idée est résonante dans la Franc-maçonnerie, où l’initié évolue graduellement à travers des degrés et des symboles, incité à ne jamais se considérer comme détenteur absolu de la connaissance. Dans ces deux disciplines, la modestie est essentielle pour éviter l’orgueil et les illusions d’achèvement spirituel.

mosaïque maçonnique
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Un autre point commun est l’importance de l’introspection. Le shoshin encourage à réévaluer les certitudes, à réexaminer chaque expérience pour en tirer des leçons nouvelles. En Franc-maçonnerie, les rituels et symboles sont aussi des moyens pour l’initié de regarder en lui-même et d’affronter ses limites, dans un objectif d’amélioration constante. Comme shoshin, la Franc-maçonnerie voit dans le cheminement individuel une étape perpétuelle vers la perfection, un processus de transformation intérieure.

Ces deux approches, bien qu’ancrées dans des cultures distinctes, prônent l’idée que la véritable sagesse repose dans la remise en question permanente et le dépassement de soi. Que ce soit dans l’art martial ou le symbolisme maçonnique, shoshin et Franc-maçonnerie convergent vers un idéal d’humilité et d’évolution personnelle, où l’apprentissage et l’ouverture d’esprit deviennent des valeurs cardinales pour tendre vers la meilleure version de soi-même.

La Gnose : un pilier essentiel de la franc-maçonnerie

De notre confrère elnacional.com – Par Mario Munera Muñoz PGM

Dans le vaste univers symbolique de la franc-maçonnerie, la Gnose occupe une place centrale. Selon Albert Pike, un des grands penseurs maçonniques, « la Gnose est l’essence de la Franc-Maçonnerie ». Ce savoir traditionnel, souvent enveloppé de mystère, ne se dévoile qu’à ceux qui sont prêts à aller au-delà des apparences physiques, pour atteindre une compréhension spirituelle profonde.

La lettre « G » : symbole de la Gnose

L’un des symboles les plus reconnaissables de la franc-maçonnerie est l’équerre et le compas, souvent accompagnés de la lettre « G » au centre. Bien que cette lettre soit souvent interprétée comme représentant « Dieu » ou « Géométrie », pour certains, elle fait surtout référence à la Gnose, représentant ainsi la sagesse divine, l’ordre, la beauté et la connaissance.

La Gnose, terme grec signifiant « connaissance », se présente en franc-maçonnerie comme une sagesse émanant du Grand Architecte de l’Univers (GADU), dont les mystères doivent être révélés aux individus qualifiés, c’est-à-dire à ceux qui sont capables de comprendre ses enseignements cachés derrière des symboles et des rituels.

Les outils du maçon : des symboles de sagesse

Les francs-maçons utilisent des instruments symboliques issus des métiers de la maçonnerie et de l’architecture pour transmettre des connaissances spirituelles. Parmi ces outils, on retrouve l’équerre, le compas, la règle, le maillet et le ciseau. Chacun de ces instruments représente un concept philosophique ou spirituel lié à l’évolution de l’être humain vers la perfection.

En tant qu’héritiers de cette science ancienne, les francs-maçons s’inscrivent dans la lignée des grandes écoles initiatiques du passé. Cette tradition mystique, qui trouve des racines dans les cultures égyptienne, perse, chaldéenne, grecque et même chrétienne, se distingue par une transmission ésotérique, réservée à des initiés dotés d’une conscience élevée.

La Gnose : le secret de l’univers

Sceau de la Grande Loge d’Écosse

La franc-maçonnerie écossaise, en particulier, est souvent perçue comme un résumé des enseignements de toutes les écoles initiatiques. Elle regroupe des connaissances anciennes sur l’évolution de l’humanité et le secret de l’univers. Contrairement à une institution dogmatique, la franc-maçonnerie laisse à chacun de ses membres une grande liberté d’interprétation des enseignements reçus. La raison et la méditation y jouent un rôle central, conduisant progressivement à une initiation spirituelle.

La Gnose maçonnique, souvent transmise oralement dans les temps anciens pour éviter les déformations des dogmes religieux, se veut un chemin vers la perfection de l’être et l’ouverture de la conscience. Elle invite l’initié à tailler sa « pierre brute » afin de l’affiner et de l’intégrer à l’édifice universel.

Les trois étapes de la connaissance

La Franc-maçonnerie et le mystère de l'Écossisme, image générée par IA
La Franc-maçonnerie et le mystère de l’Écossisme, image générée par IA

Dans l’étude maçonnique de la Gnose, on distingue trois étapes majeures : celle de l’apprenti, celle du compagnon et enfin celle du maître.

  • Les apprentis, débutants sur le chemin de la connaissance, sont limités à la compréhension des aspects extérieurs de la loi et des rites.
  • Les compagnons ont une compréhension plus éclairée et rationnelle des mystères maçonniques. Ils se distinguent par leur capacité à raisonner et à saisir des vérités plus profondes.
  • Les maîtres, enfin, sont les plus qualifiés pour déchiffrer les symboles ésotériques. Ils détiennent une connaissance qui dépasse la simple matière pour toucher à la dimension spirituelle.

La Gnose face aux défis du monde moderne

Bien que la Gnose ait survécu à travers les siècles et les persécutions, son message spirituel est aujourd’hui souvent mal compris. Le monde moderne, dominé par l’égoïsme et la quête de pouvoir, a tendance à réduire cette connaissance à une simple information utilisée à des fins personnelles. Cette dérive, que certains qualifient de « sorcellerie profane », dénature l’essence même de la Gnose.

Un véritable aspirant à la connaissance maçonnique doit, au contraire, se débarrasser de ses anciennes habitudes et se purifier intérieurement pour accéder à la Lumière. Il s’agit d’un chemin initiatique exigeant, où l’individu taille progressivement sa pierre brute pour en faire une pierre polie, symbole de la maîtrise de soi et de la réalisation spirituelle.

La lumière des Grands Maîtres

La franc-maçonnerie, bien qu’elle ne propage aucune croyance dogmatique, reconnaît l’existence d’un Être Supérieur, créateur de l’univers, dont la sagesse est inscrite dans le livre de la nature et captée par la conscience humaine. Elle s’inspire également des enseignements des grands avatars spirituels comme Bouddha, Jésus, Moïse ou Mahomet, qui ont tous laissé des messages de Lumière pour guider l’humanité.

Ainsi, la Gnose maçonnique nous aide à réconcilier les contraires et à découvrir notre véritable être. Elle est un chemin de transformation intérieure, une quête de la sagesse, et un appel à se connaître soi-même. Le processus initiatique, réparti en 33 degrés, offre un cadre d’étude et de méditation des symboles, permettant à l’individu d’accéder progressivement à une compréhension supérieure de l’univers.

En conclusion

La véritable franc-maçonnerie, loin des dogmes et des fanatismes, est un voyage spirituel vers la Lumière. Elle ne se contente pas d’offrir des connaissances intellectuelles, mais encourage une méditation profonde des symboles et un éveil de la conscience. Ceux qui suivent ce chemin avec sincérité et dévouement se sentent transportés vers des dimensions supérieures et épanouis dans la lumière de la sagesse éternelle.

Baiser de paix.

Franc-maçonnerie et tolérance sous la Seconde République espagnole

De notre confrère espagnol nuevatribuna.es – Par Eduardo Montagut

Cet article traite de la tolérance à l’époque de la Seconde République dans une perspective maçonnique, celle de Demoófilo de Buen, un homme qui a combiné sa vocation juridique avec l’enseignement, l’engagement républicain et son travail dans la franc-maçonnerie espagnole.

En effet, Demófilo de Buen (1890-1946) fut un éminent professeur de droit civil et président de la Cour suprême. Bien qu’il ne soit lié à aucune formation politique, il fut un républicain éminent et collabora institutionnellement à la Seconde République, sans abandonner sa carrière d’enseignant, en plus d’assister aux sessions de l’OIT à Genève en tant que délégué espagnol. Dans les exilés mexicains et panaméens, il mena une intense carrière d’enseignant, même si la mort le surprit très vite. Il a laissé une grande œuvre, étant également grand maître du Grand Orient espagnol.

Nous allons nous arrêter à une contribution sur la tolérance, publiée dans le numéro de septembre 1931 du Boletín del Grande Oriente Español, et en relation avec le moment historique que l’on vivait et au cours duquel d’intenses controverses se déroulaient au milieu de débat constitutionnel.

Demofil de Buen, un homme qui a combiné sa vocation juridique avec l’enseignement, l’engagement républicain et son travail dans la franc-maçonnerie espagnole

Demofilo de Buen expliquait dans son article que l’une des conditions les plus exigées d’un franc-maçon était la vertu de tolérance, même si, à son avis, cela n’avait pas toujours été le cas, en se référant à l’époque de la franc-maçonnerie opérationnelle, des « corporations et corporations ». des bâtisseurs », qui n’échappe pas à l’esprit intolérant de son époque. Le maçon de cette franc-maçonnerie devait être fidèle à Dieu et à l’Église, sans pouvoir « tomber dans l’hérésie ». Mais dans la franc-maçonnerie spéculative, étant déjà une association à caractère philosophique et non une « corporation de classe », le franc-maçon est devenu fidèle à la tolérance, citant les Constitutions d’Anderson, faisant notamment allusion à l’idée d’une « amitié sincère entre des gens qui le feraient ». sinon, ils resteront étrangers les uns aux autres.

Et c’est là que réside la tolérance envers notre protagoniste, c’est-à-dire la capacité d’avoir une amitié sincère avec des hommes aux idées différentes. Ce serait comme une affinité fondée sur le « fonds commun de l’humanité ». La tolérance deviendrait une défense contre les pulsions tyranniques qui, à certaines époques, nous conduisaient à vouloir conformer les hommes à notre propre modèle, contribuant ainsi à une homogénéité qu’il qualifiait de monotone, « comme des êtres produits en série ».

La tolérance envers notre protagoniste serait comme une affinité fondée sur le « fonds commun de l’humanité ».

Dans le domaine social, la formule de la tolérance serait la liberté, une liberté qui ne saurait vivre sans tolérance, car les lois seraient inutiles si les hommes n’avaient pas la volonté éduquée pour les respecter.

De plus, la tolérance ne s’apprend que par la pratique et par l’exemple. Il ne suffirait pas de l’énoncer ou d’utiliser des maximes, mais il faudrait le vivre.

Et une fois la tolérance définie, Demófilo de Buen pensait que la franc-maçonnerie devait cultiver, plus que jamais, cette vertu à cette époque en Espagne. Les passions s’enflammèrent, il y eut des contrastes d’idées et d’intérêts, des affrontements entre « obstacles traditionnels et désirs de progrès », et les hommes furent séparés en bandes, c’est pourquoi le « rite du culte » ne devait pas être pratiqué dans les loges et les temples maçonniques. discorde. »

La franc-maçonnerie devait contribuer à l’union entre les Espagnols qui combattaient dans différents domaines pour construire une nouvelle Espagne.

La franc-maçonnerie devait contribuer à l’union entre les Espagnols qui combattaient dans des camps différents pour construire une nouvelle Espagne, plus juste et plus propre. Les francs-maçons avaient l’obligation de travailler pour trouver « des instants de trêve et d’entente ». Ils devaient éduquer aux habitudes de coexistence et de respect, car sans ces deux conditions il était impossible de mener une vie civile.

En tout cas, Demófilo de Buen a expliqué que si les dirigeants espagnols devaient imposer la « dure loi du recours à la force collective » pour exiger les conditions minimales pour que la vie civile puisse se développer, les francs-maçons devraient se conformer à leur « triste », mais un devoir nécessaire, avertissant en outre qu’ils devaient dominer les pulsions d’intolérance et de « jouissance du châtiment », même si les victimes étaient les « persécuteurs éternels de la franc-maçonnerie ».