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Le Tablier maçonnique : un symbole d’honneur, de travail et de Fraternité

De notre confrère folhadolitoral.com.br

Le tablier maçonnique, humble pièce de tissu ou de peau, portée par chaque frère ou sœur, est bien plus qu’un simple vêtement : il est l’un des symboles les plus puissants et les plus significatifs de la franc-maçonnerie. Lorsqu’un candidat entre dans le Sublime Ordre Maçonnique, il reçoit ce tablier, un insigne qui marque son aptitude à travailler au sein du Temple et qui l’accompagnera tout au long de son parcours initiatique.

Mais d’où vient ce symbole chargé de sens ? Quelle est son histoire, et pourquoi occupe-t-il une place si centrale dans les rituels et les valeurs maçonniques ? Plongeons dans l’univers fascinant du tablier, un emblème qui unit les maçons à travers les âges et les cultures, et qui incarne des idéaux de dignité, de travail et de fraternité.

Les Origines du Tablier : Un Voyage à Travers le Temps

Tablier du IIe Ordre du RFM (Source Wikipedia – Kagaoua)

L’origine du tablier maçonnique est un sujet qui a suscité de nombreuses interprétations, certaines ancrées dans la mythologie, d’autres dans des traditions anciennes. Certains frères remontent symboliquement ses origines au Paradis Terrestre, voyant en Adam l’inventeur du premier tablier. Selon cette lecture, la feuille de figuier, utilisée pour couvrir ses parties génitales après la chute, serait une préfiguration du tablier maçonnique, un symbole de protection et de pudeur face à la perte de l’innocence originelle. Cependant, cette interprétation, bien que poétique, manque de fondement scientifique ou philosophique solide. Comme le souligne l’article, « les objections sont très grandes » face à une telle hypothèse, car la franc-maçonnerie, bien qu’elle ne se limite pas à une société strictement scientifique ou philosophique, s’appuie souvent sur des données rigoureuses pour justifier ses conceptions. Sans une explication plus étoffée, cette idée reste davantage une allégorie qu’une réalité historique.

Tablier du Ier Ordre du RFM (Source Wikipedia – Kagaoua)

D’autres origines, plus plausibles, situent l’émergence du tablier dans des traditions initiatiques millénaires. Les mystères égyptiens, perses ou encore ceux de la vallée de l’Indus offrent des pistes fascinantes. Dans l’Égypte ancienne, par exemple, les prêtres et les initiés portaient des tabliers lors de cérémonies sacrées, souvent de forme triangulaire avec la pointe dirigée vers le haut, ornés de symboles ésotériques. Ces tabliers n’étaient pas de simples vêtements : la bande qui les soutenait autour du corps était, selon certaines traditions, « intensément magnétisée » avec le corps, suggérant une connexion énergétique entre l’objet et son porteur. Cette idée, bien que spéculative, évoque une dimension spirituelle où le tablier devient un vecteur de forces invisibles, un outil de protection et de consécration.

Dans d’autres cultures, comme chez les bâtisseurs médiévaux – les ancêtres des maçons opératifs dont la franc-maçonnerie spéculative moderne est l’héritière –, le tablier était un outil pratique. Les tailleurs de pierre et les artisans le portaient pour se protéger des éclats de pierre et de la poussière, tout en symbolisant leur appartenance à une confrérie de métiers. Avec le passage à la franc-maçonnerie spéculative au XVIIIe siècle, ce tablier utilitaire s’est transformé en un emblème symbolique, chargé de significations morales et spirituelles.

Un Symbole de Dignité et de Travail

Le tablier maçonnique est avant tout un symbole de dignité, d’honneur et de travail. Dans les sociétés anciennes, marquées par une hiérarchie rigide, le travail manuel était souvent méprisé, réservé aux classes inférieures, tandis que la propriété foncière était considérée comme le summum de la dignité. La franc-maçonnerie spéculative a bouleversé cette vision en érigeant le tablier comme un insigne de noblesse morale. En le portant, le franc-maçon affirme que le travail – qu’il soit matériel ou intellectuel – est une valeur fondamentale, une source de progrès individuel et collectif.

Dès son initiation, le nouvel apprenti reçoit son tablier, un acte qui le lie à l’idéal du labeur. L’article rappelle une règle essentielle :

« un Apprenti Maçon ne doit pas entrer dans une Loge sans être recouvert de ce vêtement ».

Cette injonction souligne l’importance du tablier comme marqueur de l’engagement maçonnique. Il rappelle au frère que le travail acharné est une constante dans sa vie, tant à l’intérieur de la loge – où il œuvre à sa propre transformation intérieure – qu’à l’extérieur, dans la société, où il est appelé à être un bâtisseur social, un acteur de progrès et d’harmonie.

Le tablier agit également comme une protection symbolique. Lors de son travail sur la Pierre Brute, métaphore de ses propres défauts et imperfections, le maçon est confronté à la « poussière » de ses vices – l’égoïsme, la vanité, l’ignorance. Le tablier protège ses vêtements, qui représentent sa réputation et son intégrité morale, des salissures de ces défauts. Ainsi, il devient un bouclier spirituel, permettant au frère de poursuivre son chemin d’amélioration sans craindre de compromettre son honneur.

Un Lien Fraternel et Spirituel

Au-delà de sa fonction protectrice, le tablier est un lien fraternel qui unit tous les maçons. En le portant, les frères se reconnaissent comme égaux, partageant les mêmes idéaux et les mêmes engagements, quelles que soient leurs origines sociales ou culturelles. L’article le décrit comme un « lien entre ceux qui le portent, en tant que Frères Maçons, unis, à travers ce vêtement, par l’amitié fraternelle ». Cette dimension communautaire est essentielle : le tablier n’est pas seulement un symbole individuel, mais aussi un emblème de la solidarité qui caractérise la franc-maçonnerie.

Lors de l’initiation, le candidat est dit « ni nu ni vétu », mais « vétu d’un tablier ». Cette expression, riche de sens, indique que le nouveau maçon entre dans l’Ordre dépouillé de toute vanité et de tout attachement matériel, mais revêtu d’une pureté d’intentions et d’une disposition au travail. Le tablier devient alors le signe de son engagement à rester dans cet état d’humilité et de dévouement tout au long de son parcours maçonnique. Comme le souligne l’article, « nous devons le rester tout au long de notre parcours maçonnique, c’est-à-dire libres de vanité, riches de pureté d’intentions et toujours prêts à travailler ».

Le Tablier dans les Rituels : Une Évolution Symbolique

Au fil de son avancement dans les degrés maçonniques, le tablier du frère évolue, reflétant sa progression spirituelle. Chez les apprenants, le tablier est généralement simple, souvent blanc, symbolisant l’innocence et la pureté du novice qui débute son travail sur la Pierre Brute. Au grade de Compagnon, des ornements peuvent apparaître, représentant une compréhension accrue des mystères maçonniques. Enfin, chez les Maîtres, le tablier peut être richement décoré, avec des symboles comme le compas, l’équerre ou des motifs géométriques, témoignant de la maîtrise acquise à travers le travail et la réflexion.

Dans certains rites, comme le Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA), le tablier peut inclure des éléments spécifiques, tels que des bordures dorées ou des symboles ésotériques, qui rappellent les degrés supérieurs et les responsabilités qui en découlent. Par exemple, un tablier de Chevalier Rose-Croix (18e degré du REAA), souvent orné d’une croix et d’une rose, symbolise la quête de la lumière spirituelle et de la régénération intérieure. Ces variations montrent que le tablier n’est pas un objet statique : il évolue avec le maçon, devenant le miroir de son cheminement intérieur.

Un Héritage Vivant

Le tablier maçonnique est bien plus qu’un simple accessoire : il est un symbole vivant, un lien entre le passé et le présent, entre l’individu et la communauté. Il rappelle au franc-maçon son engagement envers le travail, la dignité et la fraternité, des valeurs qui ont traversé les siècles pour rester pertinentes aujourd’hui. En le portant, le maçon se connecte à une tradition millénaire, tout en assumant son rôle de bâtisseur social dans un monde en quête de sens et d’harmonie.

Que ce soit dans les loges, où il protège symboliquement le frère de ses imperfections, ou dans la société, où il l’invite à œuvrer pour le bien commun, le tablier est un emblème d’une profondeur insoupçonnée. Comme le souligne l’article, « le véritable franc-maçon ne peut oublier que son rôle dans la société est celui d’un bâtisseur social ». En ce sens, le tablier n’est pas seulement un vêtement : il est une promesse, un rappel constant que, par le travail et la fraternité, l’homme peut s’élever et contribuer à un monde meilleur.

16/05/25 à Cannes : Vente aux enchères exceptionnelle de Franc-Maçonnerie et Compagnonnage

Vendredi 16 mai 2025 à 11h, Cannes Enchères, sous la direction des commissaires-priseurs Nicolas Debussy et Carine Aymard, organisera une vente aux enchères dédiée à la Franc-Maçonnerie et au Compagnonnage à son siège situé au 20, rue Jean Jaurès (place de la Gare), 06400 Cannes. Cette vente, qui se tiendra également en partenariat avec la maison Drouot, s’annonce comme un événement incontournable pour les collectionneurs, historiens et passionnés des traditions initiatiques.

Avec une expertise de plus de trente ans dans ce domaine, Cannes Enchères propose une sélection remarquable d’objets maçonniques et compagnonniques, sous l’égide de l’expert Dominique Libert, joignable au 06 15 10 45 95.

Une exposition préalable pour découvrir les trésors

Avant la vente, une exposition publique aura lieu sur place à Cannes les mardi 13 et mercredi 14 mai 2025, offrant aux visiteurs l’opportunité d’admirer les lots mis en vente. Cette exposition permettra de découvrir la richesse et la diversité des objets proposés, allant des médailles et bijoux maçonniques aux documents historiques et rituels rares. Les amateurs pourront ainsi apprécier de près des pièces uniques, témoins de l’histoire et de la symbolique des traditions maçonniques et compagnonniques, avant de participer aux enchères, sur place ou en ligne via la plateforme Interencheres.

Un catalogue riche en pièces historiques et symboliques

Le catalogue de la vente, détaillé dans le document fourni, met en lumière une collection impressionnante d’objets liés à la Franc-Maçonnerie et au Compagnonnage, couvrant plusieurs siècles et divers rites maçonniques, tels que le Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA), le Rite Écossais Rectifié (RER), et l’Arche Royale. Voici un aperçu des lots les plus remarquables :

  • Médailles et bijoux maçonniques : Parmi les pièces phares, on note une médaille suédoise en bronze du centenaire 1800-1900 à l’effigie du roi Oscar II (lot n°1, 70-100 €), ainsi qu’un bijou de Chevalier Rose-Croix en argent finement ciselé, datant du début du XIXe siècle, orné du Pélican et de la Croix à la Rose (lot n°17, 600-800 €). Ce dernier, un modèle non répertorié, illustre la rareté et la valeur symbolique des objets proposés.
  • Objets rituels et décoratifs : Les amateurs de symbolisme apprécieront un bijou de Grand Écossais (14e degré du REAA) en laiton ciselé de la fin du XVIIIe siècle (lot n°18, 150-200 €), ou encore un grand cordon du 33e degré du REAA, en moire crème avec une broderie représentant les symboles du degré (lot n°86, 300-400 €). Une chope en porcelaine émaillée d’Angleterre, datant de 1780, ornée d’un Vénérable présentant le temple et les outils maçonniques, est également à noter (lot n°64, 400-600 €), un modèle similaire étant exposé au Freemasons Museum de Londres.
  • Documents historiques : Parmi les pièces les plus anciennes, les Constitutions d’Anderson de 1756, texte fondamental de la Franc-Maçonnerie moderne, seront proposées (lot non numéroté, prix non précisé). Un rituel manuscrit du grade de Chevalier Rose-Croix du début du XIXe siècle, très complet, retrace l’étiologie du grade et les cérémonies associées (lot n°38, 200-300 €). Un diplôme vierge de Compagnon Menuisier du Devoir, portant le cachet de la Cayenne de Bordeaux, témoigne de l’héritage du Compagnonnage (lot n°90, 80-100 €).
  • Objets d’art et curiosités : Une assiette en faïence de Nevers du XVIIIe siècle, à décor polychrome de deux enfants tenant des symboles maçonniques (règle et compas), est un exemple rare de l’art maçonnique (lot n°65, 600-800 €). Une tabatière en noix de coco sculptée de motifs maçonniques, datant du début du XIXe siècle, illustre l’ingéniosité artisanale de l’époque (lot n°68, 300-400 €).
  • Tabliers et décors : Les tabliers de Maître Franc-Maçon, en peau ou en soie, décorés de symboles comme le temple, l’arche de Noé, ou l’Ouroboros, sont des pièces maîtresses de la vente. Un tablier de l’époque Empire, orné d’un décor peint et imprimé, est estimé entre 800 et 1000 € (lot n°88).
  • Lots liés à des figures historiques : Un diplôme de Maître, décerné en 1978 par la loge « L’Émancipation » à Paris au frère Jean Robin (1918-2017), créateur du Festival international de danse de Paris et ami de figures comme Jean Cocteau et Picasso, ajoute une dimension culturelle à la vente (lot n°34, 80-100 €).

Une expertise reconnue et une tradition bien établie

Cannes Enchères, dirigée par Nicolas Debussy, est une référence dans le domaine des ventes aux enchères maçonniques depuis plus de trente ans, organisant deux à trois ventes par an. Cette spécialisation garantit une sélection rigoureuse et une expertise pointue, incarnée par Dominique Libert, qui accompagne les acheteurs dans leurs choix. La maison a déjà annoncé une prochaine vente le 23 juillet 2025, qui mettra en lumière une importante collection suisse de 400 lots, preuve de son engagement continu dans ce domaine de niche.

Modalités pratiques pour participer

La vente se déroulera à Cannes, mais les enchérisseurs peuvent également participer en ligne via Interencheres. Les ordres d’achat peuvent être confiés gratuitement aux commissaires-priseurs, comme indiqué dans le formulaire (page 2 du document). Les règlements sont acceptés par virement bancaire, chèque bancaire français, carte bancaire sur place (pas de paiement à distance), ou en espèces dans les limites légales. Les lots adjugés peuvent être récupérés à Cannes, à Paris (avenue Matignon), ou expédiés via MBE. Pour toute information :

contactez Cannes Enchères au +33 (0)4 93 38 41 47 ou par email à info@cannes-encheres.com.

Un événement dans un contexte maçonnique dynamique

Cette vente s’inscrit dans un mois de mai 2025 marqué par une actualité maçonnique intense. Le 5 mai, Emmanuel Macron a visité la Grande Loge de France (GLDF) à Paris, où il a salué le rôle des francs-maçons comme « vigies » de la laïcité (Le Parisien). Le 7 mai, à Naples, le Collège des Maîtres Vénérables de Campanie a ouvert ses portes pour démystifier la franc-maçonnerie (ANSA). Le 10 mai, à Gémenos, la GLDF a organisé une journée de dialogue autour de l’histoire et de la spiritualité maçonnique (Destimed). Enfin, le 24 mai, le Grand Orient de France accueillera la Journée Claude Gaignebet à Paris, explorant les traditions initiatiques (document A – A – STASI Jean-Charles). Ces initiatives témoignent d’une volonté croissante des obédiences maçonniques de s’ouvrir au public, une démarche que la vente de Cannes complète en offrant un accès tangible à leur patrimoine matériel.

Un regard critique : entre fascination et tensions

Si la vente met en lumière la richesse du patrimoine maçonnique, elle intervient dans un contexte où les relations entre la Franc-maçonnerie et certaines institutions, comme l’Église catholique, restent tendues. Le 8 mai 2025, le cardinal Robert Francis Prevost a été élu pape sous le nom de Léon XIV, lançant un appel à la paix (Le Figaro). Cependant, il est probable qu’il maintienne la position traditionnelle de l’Église, qui juge la Franc-Maçonnerie incompatible avec la foi catholique, comme l’a réaffirmé le Dicastère pour la Doctrine de la Foi en 2023 (Catholic Herald). Cette tension historique pourrait influencer la perception de la vente, certains y voyant une célébration de la culture maçonnique, d’autres un rappel des controverses qui l’entourent.

La vente aux enchères de Franc-maçonnerie et Compagnonnage du 16 mai 2025 à Cannes est une occasion rare de plonger dans l’univers symbolique et historique de ces traditions initiatiques. Avec des pièces allant du XVIIIe siècle à nos jours, elle offre un panorama exceptionnel pour les collectionneurs et les curieux. Grâce à l’expertise de Dominique Libert et à l’expérience de Cannes Enchères, cet événement promet de ravir les passionnés tout en contribuant à la préservation d’un patrimoine culturel unique. Ne manquez pas cette opportunité de découvrir et d’acquérir des objets chargés d’histoire lors de l’exposition les 13 et 14 mai, ou de la vente le 16 mai à 11h.

Pour plus de renseignements, Nicolas Debussy reste à votre disposition via le site www.cannes-encheres.com.

L’intelligence artificielle : définition, bénéfices et menaces

Partout, chaque jour, nous sommes invités à nous intéresser à l’Intelligence Artificielle, à l’utiliser, à en comprendre les arcanes et les règles. Il nous a semblé indispensable d’éclairer ceux qui ne sont pas familiers de cette thématique, qui occupe depuis des années une large part de notre quotidien. Il faut, pour commencer, dénoncer ce qui était il y a peu une grave erreur de traduction : l’expression « intelligence artificielle » que nous utilisons en français se veut la traduction de l’expression anglo-saxonne « artificial intelligence ». Or « intelligence » en anglais n’a jamais voulu dire « intelligence ». Intelligence se dit en anglais « cleverness ». Le mot anglais « intelligence » signifie renseignement, information, comme le montre les appellations des services de renseignement britanniques, l’Intelligence Service ou américains la Central Intelligence Agency.

Mais l’I.A. a considérablement évolué en peu de temps, et l’on peut aujourd’hui parler sans contresens d’intelligence, au sens de la capacité d’apprendre, de comprendre ou d’adapter à des situations nouvelles, oui encore de l’ensemble des fonctions mentales ayant pour objet la connaissance conceptuelle et rationnelle d’une réalité, complexe par nature.
Nous parlons donc de systèmes qui sont capables de traiter extrêmement vite des quantités importantes de données, au point d’exécuter des tâches délicates ou difficiles, telles que la reconnaissance de visage ou de voix, la conduite de véhicule, etc.

Même si l’idée est de parvenir à faire imiter par une machine les capacités cognitives d’un être humain, précisons ici que les systèmes aujourd’hui connus et fonctionnels sont qualifiés d’IA « faibles » ou « modérées », alors que certains, sans nul doute, s’efforcent de mettre au point des systèmes qui sont aujourd’hui du domaine de la pure science-fiction, les IA dites « fortes », qui seraient dotées d’une forme de conscience d’elles-mêmes.
Cette hypothèse d’I.A. autonomes conscientes s’opposant aux humains génère des craintes qui troublent la mesure des réels enjeux, tels que l’impact sur les droits fondamentaux de processus de prise de décision qui ne seraient fondés que sur des modèles mathématiques, sans référence à l’éthique, au sens moral.

Il est donc difficile dans ce contexte d’élaborer des cadres de régulation.
Pour dresser un tableau exact de ce qui est aujourd’hui possible, il faut dire un mot du machine learning, c’est-à-dire de la capacité qu’a le système de se perfectionner.
Au-delà de ce que permettaient les premiers systèmes experts, il ne s’agit plus pour un informaticien de coder les règles à la main mais de laisser les ordinateurs les découvrir par corrélation et classification, sur la base d’une quantité massive de données.

En d’autres termes l’objectif de l’apprentissage automatique n’est pas réellement d’acquérir des connaissances déjà formalisées mais de comprendre la structure de données et de l’intégrer dans des modèles, ce qui permettra d’automatiser des tâches jusqu’ici considérées comme complexes. Prenons un exemple simple pour expliquer cette possibilité : sur 10 années, dans différentes villes, quel est le nombre de crèmes glacées vendues et quelle était la température de l’air.

La machine en déduira un modèle qui pourra ensuite être utilisé pour résoudre des questions telles que s’il fait 25°, combien de glaces peut-on espérer vendre dans telle ou telle ville ?

Mais l’intervention humaine demeure encore essentielle, par exemple pour choisir les données d’apprentissage, identifier leurs éventuels biais ou alors, quand cela est possible, de distinguer parmi les corrélations celles pouvant être réellement la cause d’un phénomène.

Pour rester sur l’exemple des crèmes glacées, si l’on vend beaucoup plus de glaces pour un lieu donné, est-ce seulement à cause de la température ou faut-il tenir compte de la présence d’un très bon glacier ?
On peut en fait complexifier la question et multiplier le nombre de facteurs susceptibles d’influencer la consommation effective de glaces.

Finalement, les impacts sociétaux, éthiques et sur les droits fondamentaux ne sont pas à construire en craignant que l’apprentissage automatique ne fasse émerger une forme conscience artificielle dans les années qui viennent, mais bien de s’inquiéter que les biais, les discriminations, les atteintes à la vie privée, à la liberté d’expression ou de conscience voire à la vie elle-même ne soit l’expression d’une conception de la société la réduisant à un modèle mathématique.

Revenons à l’intelligence artificielle définie comme consistant à utiliser des machines capables de simuler l’intelligence humaine. Dès 1949, Warren Weaver avait publié un mémorandum sur la traduction automatique des langues qui suggérait qu’une machine puisse faire une tâche qui relève typiquement de l’intelligence humaine.

Historiquement, l’idée d’intelligence artificielle semble émerger dans les années 1950 quand Alan Turing se demande si une machine peut « penser ».
Dans l’article « Computing Machinery and Intelligence », paru en octobre 1950, Turing explore ce problème et propose une expérience (maintenant dite test de Turing) visant à trouver à partir de quand une machine deviendrait « consciente ».
Pour revenir aux définitions données par les créateurs de l’I.A. , citons les premiers d’entre-eux :

Le premier est John McCarthy, professeur au M.I.T., qui définit l’I.A. ainsi :

« C’est la science et l’ingénierie de la fabrication de machines intelligentes, en particulier de programmes informatiques intelligents. Elle est liée à la tâche similaire qui consiste à utiliser des ordinateurs pour comprendre l’intelligence humaine, mais l’I.A. ne doit pas se limiter aux méthodes qui sont biologiquement observables »

A cette définition que certains jugent trop ouverte et trop confiante, on peut opposer la définition proposée par Marvin Lee Minsky, à Carnegie Mellon, lui aussi l’un des créateurs de l’I.A.

Minsky estime que

« la construction de programmes informatiques qui s’adonnent à des tâches qui sont, pour l’instant, accomplies de façon plus satisfaisante par des êtres humains car elles demandent des processus mentaux de haut niveau tels que : l’apprentissage perceptuel, l’organisation de la mémoire et le raisonnement critique ».

Minsky explique qu’on trouve donc dans l’I.A. le côté « artificiel » atteint par l’usage des ordinateurs ou de processus électroniques élaborés et le côté « intelligence » associé à son but d’imiter le comportement.

main de robot et main humaine se touchent désormais

Cette imitation peut se faire dans le raisonnement, par exemple dans les jeux ou la pratique des mathématiques, dans la compréhension des langues naturelles, dans la perception : visuelle, par exemple l’interprétation des images et des scènes, la perception auditive et donc la compréhension du langage parlé, ou par d’autres capteurs, comme la commande d’un robot dans un milieu inconnu ou hostile.

Mais Minsky a écrit sa définition en 1961, il y a 64 ans… On doit en particulier remarquer que certaines définitions de l’I.A. varient aujourd’hui sur deux points fondamentaux, ne serait-ce que par la formidable augmentation de la puissance de calcul.
A l’époque très lointaine où l’on commencé à les utiliser, les ordinateurs les plus performants pouvaient réaliser jusqu’à 740 000 opérations par seconde. À cette époque, ces ordinateurs étaient principalement utilisés pour le traitement de texte et le calcul simple. Aujourd’hui, les supercalculateurs peuvent faire 93 millions de milliards d’opérations par seconde !

Reste que l’on doit toujours distinguer les définitions qui insistent sur le fait que l’I.A. a pour but d’avoir toutes les apparences de l’intelligence, humaine ou rationnelle, et celles qui insistent sur le fait que le fonctionnement interne du système d’I.A. doit ressembler également à celui de l’être humain et être au moins aussi rationnel.
Reste aussi que certaines performances sont troublantes, comme celle qui a permis en mai 1997 à l’ordinateur Deep Blue de battre Garry Kasparov au jeu d’échecs lors d’un match revanche de six parties.
Reste encore que depuis 2015, le secteur de l’intelligence artificielle cherche à relever quatre défis : la perception visuelle, la compréhension du langage naturel écrit ou parlé, l’analyse automatique du langage et la prise de décision autonome.

Reste enfin que produire et organiser des données nombreuses et de qualité, c’est-à-dire corrélées, complètes, qualifiées, sourcées, datées, historisées est un autre enjeu.
On comprend donc que la capacité déductive et de généralisation pertinente d’un ordinateur, à partir de peu de données ou d’un faible nombre d’évènements, est un autre objectif, plus lointain, et dont nul ne peut assurer qu’il sera atteint.
Il y a 21 ans, en 2004, le Singularity Institute a lancé une campagne Internet appelée 3 Laws Unsafe (« 3 lois dangereuses »), pour sensibiliser à l’insuffisance des trois lois d’Asimov avant la sortie du film I, Robot.

Si vous n’avez pas lu – ou si vous avez oublié – les œuvres d’Isaac Asimov, je vous rappelle les trois lois de la robotique, formulées en 1942, il y a plus de 80 ans :

  • Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger.
  • Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la Première loi.
  • Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la Première ou la Deuxième loi.

Vous ne serez pas étonnés qu’il faille aujourd’hui aller un peu plus loin.
Entre 2014 et 2015, à la suite du développement rapide du deep learning, quelques scientifiques et membres de la communauté high tech craignent que l’intelligence artificielle ne vienne à terme dépasser les performances de l’intelligence humaine. Parmi eux, l’astrophysicien britannique Stephen Hawking, le fondateur de Microsoft Bill Gates et même le PDG de Tesla Elon Musk.

Néanmoins, en janvier 2018, des modèles d’intelligence artificielle développés par Microsoft et Alibaba réussissent chacun de leur côté à battre les humains dans un test de lecture et de compréhension. Indubitablement, le traitement du langage naturel imite la compréhension humaine des mots et des phrases et permet aux modèles d’apprentissage automatique de traiter de grandes quantités d’informations avant de fournir des réponses précises aux questions qui leur sont posées.

En février 2019, l’institut de recherche OpenAI annonce la création du programme d’intelligence artificielle GPT-2, capable de générer des textes jugés suffisamment réalistes pour pouvoir représenter un danger. Si le logiciel est utilisé avec une intention malveillante, il peut générer des fausses nouvelles crédibles. Peut-être ne le savez-vous pas, mais Open AI, inquiet, a choisi de ne pas rendre public le code source du programme.
Que pouvons-nous en penser ?

Depuis 1970, le rapport du nombre de comparaisons par seconde entre ordinateur et cerveau a complètement changé de sens. Le matériel serait donc maintenant disponible…
Mais l’I .A. ne peut encore, et ne pourra peut-être jamais, expliciter toutes les connaissances utiles à la résolution d’un problème complexe. Certaines connaissances dites implicites sont acquises par l’expérience et mal formalisables. Surtout, un autre type de complexité apparaît : la complexité structurelle.

Comment mettre en relation des modules spécialisés pour traiter un certain type d’informations, par exemple un système de reconnaissance des formes visuelles, un système de reconnaissance de la parole, un système lié à la motivation, à la coordination motrice, au langage, etc ?

Si la question est limitée à la résolution d’une suite, même longue, d’opérations de type mathématiques, l’« intelligence artificielle dite « générale » » correspondante peut être distribuée comme le font les portables de banquiers qui peuvent ainsi dire oui ou non, tout de suite.

Il en va tout autrement de ce que l’on appelle l’intelligence artificielle forte, qui désigne une machine capable non seulement de produire un comportement intelligent, notamment de modéliser des idées abstraites, mais aussi d’éprouver une impression d’une réelle conscience, de « vrais sentiments » et même « une compréhension de ses propres raisonnements »
Contrairement à l’intelligence artificielle générale, l’intelligence artificielle forte fait intervenir des notions philosophiques de conscience.

Cela dit, aucune définition de la conscience pour une I.A. ne fait consensus.
Les neurosciences nous affirment que la conscience a un support biologique et donc matériel, même si les scientifiques ne voient généralement pas d’obstacle théorique à la création d’une intelligence consciente sur un support matériel autre que biologique.
Selon les tenants de l’IA forte, si à l’heure actuelle il n’y a pas d’ordinateurs ou d’algorithmes aussi intelligents que l’être humain, nul ne peut affirmer que cela ne se pourra jamais. Pour le dire autrement, Il n’y aurait aucune limite fonctionnelle mais seulement des limites liées à l’aptitude humaine à concevoir les logiciels appropriés c’est-à-dire un programme, une base de données, etc. Les tenants de cette possibilité assurent que cela sera possible avec des ordinateurs.

La notion de symbole est ici à prendre au sens large, incluant les techniques connexionnistes telles que les réseaux de neurones, qui, à la base, sont définies par des symboles. Cette position est portée par des mouvements comme ceux du computationnalisme. Mais d’autres, bien plus nombreux, sont d’un avis absolument différent. Ces spécialistes estiment qu’une intelligence artificielle forte (c’est-à-dire douée d’une sorte de conscience n’est pas possible pour trois raisons :

Surtout, la pensée n’est pas un phénomène calculable par des processus discrets et finis. Une conscience est donc nécessaire pour accéder à l’intelligence, mais un système informatique ne serait capable que d’en simuler une, sans pour autant la posséder ?
C’est le concept philosophique du zombie, c’est-à-dire d’un être physiquement et extérieurement indiscernable d’un être conscient, par son comportement comme par sa constitution physique, mais qui, cependant, n’a aucune conscience de son existence ou du monde, aucun ressenti ni aucun vécu personnel. Bien qu’il se comporte comme s’il éprouvait des émotions, le zombie n’en éprouve aucune, alors même que les processus biologiques et physiques qui déterminent son comportement sont ceux d’une personne qui éprouve des émotions.

Et voici nos nouveaux collègues!

Pour être complet et autant que faire se peut honnête, même si une intelligence artificielle forte réelle n’était guère possible, une IA peut être de plus en plus perçue comme forte par une majorité d’individus parallèlement à l’arrivée des IA génératives, comme Chat GPT et les outils de génération d’images comme Midjourney, DALL-E ou Stable Diffusion.
Ces outils permettent en effet toutes sortes d’applications : création, synthèse, traduction de textes, composition d’images, de vidéos à partir de prompts, textes descriptifs.
Il devient ainsi de plus en plus difficile pour un être humain de distinguer des créations humaines de celles provenant d’une IA générative. Il est vrai que les textes, du fait de leur création par le processus d’intelligence artificielle, n’expriment pas une pensée, mais sont uniquement issus d’opérations sur des textes antérieurs.

Une chercheuse en éthique et biais algorithmiques, parle de « perroquets stochastiques », tandis qu’un professeur à la Sorbonne, dit que ce sont des plagiats sans conscience, difficilement décelables car tout texte humain contient des expressions issues de textes déjà existants.

L’intelligence artificielle générative est un type de système d’intelligence artificielle (IA) capable de générer du texte, des images ou d’autres médias. Elle semble avoir des applications possibles dans presque tous les domaines, avec une balance encore discutée des risques et des opportunités : l’IA générative est en effet aussi source d’inquiétudes et des défis éthiques, techniques et socioéconomiques à la hauteur des espoirs qu’elle suscite.
Terminons ce survol par les menaces les plus graves, les pires risques de l’I.A.

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L’intelligence artificielle est un fantastique outil quand il est au service de la santé, la technologie ou l’astrophysique. Mais dans de mauvaises mains, elle peut aussi servir à des fins criminelles ou à la désinformation.

Les menaces graves sont par exemple la réalisation de fausses vidéos, qui vont usurper l’identité d’une personne en lui faisant dire ou faire des choses qu’elle n’a jamais dite ou faites, dans le but de demander un accès à des données sécurisées, de manipuler l’opinion onde nuire à réputation de quelqu’un…

On pourrait aussi évoquer ici le piratage de voitures autonomes ou de drones militaires, les phishing ciblées, les infox fabriquées de toutes pièces, le chantage à grande échelle ou la manipulation de marchés financiers. Les fausses informations générées par des «bots» ont la capacité à ruiner la réputation d’une personne connue ou à exercer un chantage. Difficiles à combattre, ces «deepfakes» peuvent causer un tort économique et social considérable. On pense ici à l’exploitation de préjugés, aux fausses critiques, aux contrefaçons de toutes sortes.

Plus graves, on doit penser aux systèmes permettant de prendre le contrôle d’un robot militaire ou d’un drone, de vendre des services frauduleux, des données fausses ou orientées, d’interdire ou de manipuler l’accès à une service financier, public, social etc., de tromper un système de reconnaissance , ou encore de corrompre les données d’un dossier dans le domaine de la santé ou dans le domaine des enquêtes criminelles.
Finalement, on peut imaginer trois formes d’I.A. générative :
L’IA interactive, capable d’interagir avec le monde réel de manière plus complexe, en collaborant avec d’autres logiciels, des machines ou des robots.

L’IA autonome, qui permettra à des machines d’accomplir des tâches sans intervention humaine, dans des domaines tels que les transports, la santé et la sécurité.
Enfin, l’IA consciente, généralement considérée comme une possibilité encore lointaine, serait capable d’une forme de ressenti des émotions et d’avoir une conscience de soi.
Il reste bien des questions éthiques et des interrogations morales et philosophiques complexes.

Sur ces questions, sur ces interrogations qu’il nous est possible de réfléchir, de faire réfléchir, et d’être autant que faire se peut force de propositions.
La question n’est plus « ferons-nous appel à l’intelligence artificielle demain ? », mais bien

« l’homme sera-t-il demain au service de la machine, ou gardera-t-il la maîtrise sur l’outil qu’il a créé ? ».


Un ordinateur n’a pas d’affect, pas de sentiment… Un ordinateur n’a aucune responsabilité relative aux solutions qu’il détermine, préconise, et pourrait mettre en œuvre.
Un ordinateur n’a pas d’âme, pas de valeurs morales… Il diffère en cela de l’homme absolument. Sans doute nous appartient-il de ne pas laisser s’installer la confusion…

la conscience serait le propre des organismes vivants (supérieurs), et elle serait liée à la nature des systèmes biologiques.

Les machines actuelles manipulent des symboles et des donnés traduisibles en chiffes et en nombres., même si peut-être en sera-t-il autrement avec des systèmes dont l’organisation matérielle serait fondée sur des processus quantiques.

Le Troisième Œil et la Franc-maçonnerie : « une quête spirituelle et initiatique » (suite II)

De notre confrère elnacional.com

Plongeons au cœur d’un concept mystique et initiatique qui traverse les traditions spirituelles et les pratiques maçonniques : le troisième œil. Comme l’écrivain italien Giovanni Papini le souligne dans une citation percutante : « Chaque personne est diverse, distincte de toutes les autres, ineffable, unique, absolument personnelle. L’égalité humaine est une illusion intellectualiste engendrée par un désir sentimental. »

Cette réflexion sur l’ineffable – ce qui échappe aux mots et au tangible – nous invite à explorer des dimensions de l’existence qui dépassent le physique, un thème central dans l’éveil spirituel et dans les enseignements de la franc-maçonnerie.

L’ineffable et le troisième œil : une porte vers la conscience

Le terme « ineffable », dérivé du latin ineffabilis (de in- et effari, « exprimer »), signifie littéralement « ce qui ne peut être prononcé » ou « indicible ». Il désigne ce qui transcende les mots et les concepts, une réalité qui ne peut être pleinement saisie par le langage ou les sens. Cette notion est au cœur de nombreuses traditions spirituelles, comme l’hindouisme, le bouddhisme, les croyances égyptiennes anciennes, et même certaines interprétations bibliques. Ces traditions associent l’ineffable à la Grande Énergie Universelle, souvent perçue comme une manifestation divine ou cosmique, mais aussi à l’éveil de la conscience, un processus qui consiste à lever le voile sur notre réalité intérieure pour accéder à une compréhension plus profonde de nous-mêmes et de l’Univers.

Le troisième œil, souvent lié à la glande pinéale dans les traditions ésotériques, est un symbole universel de perception spirituelle. Situé symboliquement entre les sourcils, il correspond dans l’hindouisme au chakra Ajna, centre de la perception divine et de l’intuition. Dans le bouddhisme, il est associé à la sagesse et à une conscience supérieure, permettant de voir au-delà des illusions du monde matériel. La Bible, de son côté, évoque cette capacité à « voir » à un niveau plus profond, comme une compréhension spirituelle qui transcende la raison. En franc-maçonnerie, le troisième œil trouve un écho dans la quête de lumière intérieure, un chemin initiatique qui vise à ouvrir la conscience et à connecter l’individu à une sagesse universelle, parfois appelée le Grand Architecte de l’Univers (GADLU).

Le rôle du troisième œil dans la quête spirituelle

Le troisième œil est bien plus qu’un symbole : il représente une transformation intérieure. Nos yeux physiques nous permettent de percevoir le monde matériel à travers les sens – le toucher, l’ouïe, l’odorat, le goût, la vue. Mais le troisième œil, ou « œil intérieur », nous donne accès à une réalité plus profonde, au-delà des apparences. Il s’agit d’un outil de perception spirituelle qui nous connecte à notre intuition, à notre être essentiel, et à une sagesse enfouie au plus profond de nous-mêmes. Comme le souligne l’article, « sur le chemin initiatique, le plus loin que nous devons aller est en nous-mêmes ; tout est là ».

Cet éveil de la conscience est un processus exigeant, qui demande discipline, méditation et persévérance. Il ne s’agit pas d’un accomplissement instantané, mais d’un voyage graduel qui peut s’étendre sur toute une vie, voire au-delà. L’ouverture du troisième œil conduit à un état de clarté mentale, de connaissance de soi et de connexion avec le « surnaturel », un terme qui désigne ici tout ce qui dépasse la conscience ordinaire. Cet état s’accompagne de qualités humaines profondes : un sentiment d’amour, de compassion, de compréhension et de conscience accrue.

Les pièges de l’intellect et les pouvoirs mentaux

L’article distingue trois types de « vision » chez l’être humain : la vision physique, la vision intellectuelle et la vision spirituelle, incarnée par le troisième œil. Les personnes dogmatiques ou fanatiques, prisonnières de l’œil intellectuel, restent limitées par la raison, l’égoïsme et l’attachement aux idées fixes. Si l’intellect peut être un outil puissant, il devient un obstacle lorsqu’il bloque l’accès à la dimension spirituelle. L’article met en garde contre une confusion fréquente : le développement de pouvoirs mentaux – comme la clairvoyance, la télépathie, la télékinésie ou la projection astrale – n’est pas synonyme de spiritualité. Ces capacités, bien que fascinantes, ne sont que des manifestations de l’esprit et non des marqueurs d’élévation spirituelle. Comme le souligne l’auteur,

« si développer le pouvoir mental était la vie spirituelle, tous les magiciens seraient des êtres spirituels élevés ».

Pour éviter cette dérive, l’article propose une discipline stricte : si, lors de la méditation, des pouvoirs mentaux commencent à se manifester, il est recommandé de suspendre la pratique pendant une semaine. Si le phénomène persiste, il faut prolonger cette pause jusqu’à ce que ces capacités cessent de se développer, permettant ainsi de se concentrer sur l’objectif véritable : l’ouverture de la conscience et la connexion avec des « êtres de lumière », symboles d’une sagesse supérieure.

Les obstacles à l’éveil du troisième œil

Le troisième œil, en tant que sixième chakra, joue un rôle clé dans l’équilibre entre l’esprit et le corps. Lorsqu’il est bloqué, des émotions négatives comme la colère, la peur, la confusion, le dogmatisme ou le fanatisme prennent le dessus, créant un « brouillard mental ». Cet état se traduit par un épuisement, une difficulté à prendre des décisions, et souvent des choix erronés. À l’inverse, lorsque le voile est levé, l’individu accède à une sagesse infinie, un état spirituel profond où l’intuition et la lumière intérieure guident le chemin. C’est dans cet état que l’on perçoit la connexion avec la Grande Énergie Universelle, une force qui transcende les ambitions matérielles et les distractions d’un monde dominé par la logique et l’analyse.

Le troisième œil et la franc-maçonnerie : une quête de lumière intérieure

En franc-maçonnerie, le concept du troisième œil résonne profondément avec la recherche de connaissance, d’illumination et d’une compréhension plus profonde de soi. Les rituels maçonniques, riches en symboles, sont conçus pour stimuler cette quête de lumière intérieure. L’un des enseignements fondamentaux de la franc-maçonnerie est le précepte delphique « Connais-toi toi-même », qui invite chaque membre à explorer les profondeurs de son être, à cultiver les vertus et à accéder à une perception intuitive des vérités universelles.

Le troisième œil, dans ce contexte, devient un symbole de perception supérieure, un outil pour transcender les limites du monde matériel et accéder à une conscience élargie. Les symboles maçonniques, comme l’œil qui voit tout, rappellent l’importance de la vigilance, de la réflexion et de la recherche constante de vérité. Cet œil, souvent représenté dans les loges, est un rappel de la présence du GADLU, mais aussi de la nécessité de cultiver une sagesse intérieure qui guide les actions et les pensées du franc-maçon. L’ouverture du troisième œil s’aligne ainsi avec l’ouverture de la conscience, un processus central dans le parcours maçonnique.

Un cheminement spirituel face aux défis contemporains

L’article évoque les réflexions de Carl Gustav Jung, qui déplorait la « pauvreté des niveaux spirituels » de son époque. Un siècle plus tard, ce constat reste d’actualité : dans un monde dominé par le matérialisme, la logique et les ambitions de pouvoir, le troisième œil nous rappelle l’importance d’écouter notre voix intérieure. Il nous invite à transcender les perceptions limitées des sens physiques pour explorer des dimensions plus subtiles de l’existence – les émotions, les pensées, les croyances, les expériences spirituelles. Comme le souligne l’auteur, « au-delà du physique » réside tout ce qui ne peut être ni vu ni touché, mais qui constitue l’essence de notre humanité.

Un pont entre traditions spirituelles et franc-maçonnerie

Le parallèle entre le troisième œil et la franc-maçonnerie est particulièrement frappant. Dans l’hindouisme et le bouddhisme, le troisième œil est un portail vers la perception divine et la sagesse universelle. En franc-maçonnerie, il symbolise la quête de lumière et de vérité, un voyage de découverte de soi qui s’aligne avec l’éveil spirituel. Les deux approches convergent vers un même objectif : élever la conscience pour atteindre une compréhension plus profonde de l’Univers et de notre place en son sein. Ce processus, comme le rappelle l’article, est graduel et exige patience, discipline et un esprit ouvert, capable de dépasser les interprétations littérales pour saisir la richesse des symboles.

Un message universel dans un contexte contemporain

Cette réflexion sur le troisième œil intervient dans un contexte où la franc-maçonnerie cherche à s’ouvrir au public pour démystifier ses pratiques. En mai 2025, plusieurs événements ont mis en lumière cet effort de transparence : la visite d’Emmanuel Macron à la Grande Loge de France le 5 mai, une journée portes ouvertes à Naples le 7 mai, un dialogue à Gémenos le 10 mai, et une conférence de l’OITAR à Marseille le 24 mai sur le thème « Franc-Maçonnerie, un art du vivre ensemble » (ANSA, Destimed). Ces initiatives montrent que la franc-maçonnerie contemporaine aspire à partager ses valeurs humanistes et spirituelles, tout en restant fidèle à ses racines initiatiques.

Cependant, des tensions persistent, notamment avec l’Église catholique. Le nouveau pape, Léon XIV, élu le 8 mai 2025, a lancé un appel à la paix (Le Figaro), mais il est probable qu’il maintienne la position traditionnelle de l’Église, qui juge la franc-maçonnerie incompatible avec la foi catholique (Catholic Herald, 2023). Malgré ces divergences, la réflexion sur le troisième œil offre un terrain commun : une quête universelle de lumière, de sagesse et de connexion spirituelle.

Un voyage intérieur vers la lumière

Le troisième œil, en tant que symbole d’éveil spirituel, incarne une aspiration universelle à transcender les limites du monde matériel pour accéder à une conscience supérieure. En franc-maçonnerie, il trouve un écho dans la recherche de connaissance, de vérité et de lumière intérieure, un cheminement qui invite chaque individu à explorer les profondeurs de son être. Dans un monde marqué par les distractions matérielles et les divisions, le message du troisième œil est plus pertinent que jamais : cultiver la capacité de voir au-delà de l’évidence, écouter notre intuition, et nous connecter à une sagesse universelle qui réside en chacun de nous. Comme le rappelle l’article, « tout est là » – à l’intérieur de nous – et la franc-maçonnerie, à l’image des grandes traditions spirituelles, nous guide sur ce voyage initiatique vers la lumière.

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LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE… devise maçonnique et républicaine

Au Panthéon, là où la Patrie honore celles et ceux envers qui elle est reconnaissante, la République française rend hommage à deux de ses fils dont le nom illustre, chacun à leur manière, les vertus et les valeurs morales qui doivent être celles de tout citoyen libre et éclairé, au-delà de toutes les particularités qui peuvent les distinguer. Nicolas de Condorcet est un philosophe, homme politique, mathématicien et éditeur français, né le en 1743 et mort en 1794.

Représentant de la philosophie des Lumières, Condorcet est le premier à défendre le projet d’instaurer la république en France. Son combat humaniste est lui aussi très en avance sur les idées de son temps : on lui doit par exemple l’ouvrage Réflexions sur l’esclavage des nègres publié en 1781 qui dénonce la pratique de l’esclavage jugé comme un véritable crime. Son opposition à l’esclavage se fait au nom de droits naturels de l’humanité. Condorcet souligne que « l’intérêt de puissance et de richesse d’une nation doit disparaître devant le droit d’un seul homme. » Et il conclut son livre sur la place du philosophe dans la société, sur ces gens qui se doivent d’éclairer la société, qui se doivent d’être à l’avant-garde des combats, de les anticiper.

En 1792, Condorcet, devenu député, défendait l’idée d’une école publique, laïque, gratuite et universelle, chargée de former des citoyens libres, égaux et fraternels.
Pierre Brossolette quant à lui fût est un journaliste et homme politique qui fût l’in des chefs de la résistance française à l’occupant nazi. Né en 1903, ce normalien agrégé d’histoire, responsable socialiste, membre de la Ligue des droits de l’homme et franc-maçon de la Grande Loge de France, devint dès le début de l’occupation l’un des principaux dirigeants et héros de la résistance intérieure française. Dénoncé par une collaboratrice, arrêté et torturé, il choisit de se suicider le 22 mars 1944, se jetant par la fenêtre du siège de la Gestapo, avenue Foch, plutôt que de donner à ses bourreaux sous la torture le nom d’un seul de ses camarades de la Résistance.

Evoquant le transfert de ses cendres au Panthéon en même temps que de celles de Geneviève de Gaulle Anthonioz, résistante et déportée à Ravensbrück, âme d’ATD Quart-Mond ; de Germaine Tillion, ethnologue, résistante et déportée, et de Jean Zay, ministre du Front populaire, assassiné par la Milice en 1944., l’historienne Mona Ozouf a écrit « Il n’est bruit aujourd’hui que des “valeurs républicaines” et de l’urgente nécessité de les inculquer aux enfants. Si l’on veut redonner aux vieux mots d’une sentence usée – Liberté, Égalité, Fraternité – leur capacité d’élan et leur force, c’est à des exemples concrets et de telles histoires qu’il faut recourir. »

La polémique que suscita la « panthéonisation » de Pierre Brossolette a suscité de nombreuses réactions.

Parmi celles-ci, je citerai une lettre, adressée au journal Le Monde par Hélène Cusa, ancienne professeure de classes préparatoires aux grandes écoles au Lycée Henri IV : « cela symboliserait une France courageuse et unie, au-delà des divergences et des luttes partisanes, dans un même combat contre la barbarie et l’injustice. Voilà une belle occasion de rappeler aux Français les priorités, comme le fait Mona Ozouf : Liberté, Egalité, Fraternité.

Voici donc les deux personnages qui symbolisent bien les combats qu’il faut mener pour défendre ces valeurs, valeurs républicaines certes, en tous cas pour nous en France, mais valeurs universelles aussi, celles de la tolérance, du respect de l’autre, celles du « vivre ensemble » auquel chacun aspire et auquel chacun a droit.

Il faut ici évoquer la Grande Loge de France, la plus ancienne des institutions maçonniques de notre pays, puisqu’elle est la continuatrice des premières loges parisiennes de 1728, et de la première Grande Loge constituée à Paris en 1738. Sa devise se confond avec celle de la République, « Liberté – Egalité – Fraternité ». Ayant pour objet le perfectionnement de l’Humanité, exigeant de tous la tolérance, elle ne s’immisce dans aucune controverse touchant à des questions politiques ou religieuses.

Toutes celles et tous ceux parmi vous qui avez fréquenté une école, un collège, un lycée, une université ou une grande école en France, qui ont l’eu l’occasion d’entrer dans un tribunal ou une mairie, ou simplement d’observer avec tant soit peu d’attention la façade d’un édifice public de notre pays n’ont pas pu ne pas y relever la devise républicaine « Liberté, Egalité, Fraternité ».

Les historiens nous racontent comment ces trois termes ont été associés, dans cet ordre, par Fénelon à la fin du XVIIème siècle, puis par Camille Desmoulins en 1790, et quelques mois plus tard par Maximilien de Robespierre, dans le Discours sur l’organisation des gardes nationales, jamais prononcé mais rédigé mi-décembre 1790, avant qu’ils ne soient adoptés par la Commune de Paris le 21 juillet 1793 lorsqu’ils furent peints sur les murs de la mairie de notre capitale.

La devise a disparu sous l’Empire et la Restauration, pour réapparaître lors de la révolution de 1830.

Mais ce n’est finalement que le 27 février 1848 que la IIème République l’adopte comme devise officielle, à l’initiative de Louis Blanc. Dans la Constitution rédigée cette même année 1848, l’article IV précise que la République « a pour principe la Liberté, l’Égalité et la Fraternité ».

La IIème République laisse la place au Second Empire, la devise s’efface. Elle reviendra cependant et même s’installera sur le fronton de tous les édifices publics à l’occasion de la célébration du 14 juillet 1880.

Elle figure dans les constitutions de 1946 et 1958 et fait aujourd’hui partie intégrante de notre patrimoine national.

En mars 1848, Adolphe Crémieux, parlementaire puis ministre de la Justice, par ailleurs illustre Franc-maçon de la Grande Loge de France a écrit : « […] dans tous les temps, dans toutes les circonstances, sous l’oppression de la pensée comme dans la tyrannie du pouvoir, nous n’avons cessé de répéter sans cesse ces mots sublimes : « liberté, égalité, fraternité ». »

Nous aurions donc pu évoquer le « vivre ensemble » et de « liberté-égalité-fraternité » en citoyen attaché aux principes fondamentaux dont nous avons fait notre devise nationale.
Mais en tout état de cause, le sens que Crémieux comprenait de cette devise ne se limitait pas à son sens patriotique, historique ou politique. C’est en cela d’ailleurs que cette devise pourrait être celle de tout humain, citoyen d’un pays dont les libertés démocratiques sont garanties par un souverain et non pas par une Constitution républicaine.

Plusieurs pays, ne serait-ce qu’au sein de l’Union Européenne, sont des monarchies constitutionnelles, et la démocratie y est la règle comme elle l’est chez nous.
La devise « Liberté – Egalité – Fraternité » pourrait être revendiquée par les Espagnols, les Belges, les Néerlandais, les Suédois les Norvégiens et les Danois, sans oublier les ressortissants du Luxembourg, de Monaco ou du Liechtenstein, comme elle l’est dans les républiques que sont, outre la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Grèce, et les pays de l’Est de l’Europe.

Car au-delà de la portée que cette devise a pour des citoyens français, elle possède une force symbolique intrinsèque, englobant la signification républicaine de chacun de ses termes pour aller au-delà, lui ajoutant un sens moral, une valeur éthique complémentaire.
Cela dit et bien entendu, les Français font pleinement leur la devise de leur République, et les valeurs démocratiques et humanistes dont elle fait leur idéal commun.
Mais chacun de nous peut, et en fait doit aller au-delà : en fait, le premier champ d’application de cette devise est notre propre comportement. Ces trois valeurs majeures sont les premières qu’il nous faut conquérir.

La démarche première à laquelle cette devise nous invite est une démarche de libération.
Je veux être un homme libre, dégagé des préjugés et des dogmes. Et si je revendique la liberté pour moi, je me dois de la revendiquer pour chacun.

Pour tous et pour chacun car l’autre est mon égal. En tant qu’homme, je ne suis l’inférieur de quiconque, ni son supérieur. Ce principe d’égalité commande que je le respecte comme je souhaite qu’il me respecte moi-même.
L’Autre et moi sommes libres et égaux, comme le dit la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. L’Autre et moi, nous sommes Frères en humanité. Et cette fraternité crée le devoir de solidarité.

C’est ainsi qu’il faut comprendre chaque terme du triptyque « Liberté, Egalité, Fraternité » et le triptyque dans son ensemble, chaque terme étant ontologiquement, c’est-à-dire ici par nature, lié aux deux autres. Pour un homme ou une femme ayant conscience de ses devoirs moraux, conscience de sa responsabilité au sein de notre société, on voit ainsi que le sens du triptyque va au-delà de ce qu’exprime tout républicain, et en fait tout démocrate. Reprenons ces termes un par un.

Le premier terme du triptyque est celui de liberté.

Deux axes de réflexion donnent à ce mot une signification particulière pour toute femme, tout homme qui entend s’engager dans la défense de cet idéal. Le premier est illustré par l’idée d’être « libre et de bonnes mœurs », ce que d’autres anciens documents traduisent par l’expression « né de condition libre ». N’oublions pas qu’au siècle des Lumières, au 18ème siècle, l’esclavage existait encore. La Révolution l’avait aboli en 1794, mais Napoléon l’avait rétabli dans les îles françaises des Antilles en 1802.

Souvenons-nous en effet que l’interdiction de la traite n’intervient qu’en 1815 et surtout en 1817, sous Louis XVIII. L’esclavage est définitivement aboli à Paris, en conseil de Gouvernement, par le décret de Victor Schœlcher, homme politique et franc-maçon, qui fait voter l’abolition de l’esclavage en France et dans ses colonies, le 27 avril 1848.
Et souvenons-nous aussi que c’est seulement par un édit signé par le roi Louis XVI le 8 août 1779 que le servage, c’est-à-dire la servitude personnelle et réelle, a été aboli en France mais que cette ordonnance a tardé à être appliquée avant la promulgation du Code Civil en 1801. En fait, la formule « être né libre » n’est devenue caduque qu’au milieu du XIXe siècle, lorsque l’on promeut l’égalité des hommes en droit et qu’on abolit l’esclavage en Europe. Le second axe de réflexion sur le sens que l’on peut donner au mot « liberté » n’est pas de l’ordre matériel, mais bien de l’ordre spirituel.

Nous voyons en effet que liberté véritable, ce n’est pas seulement l’absence de chaînes physiques. C’est avant tout la liberté de la pensée, de la parole, la liberté de l’esprit, la liberté de croyance et de convictions métaphysiques ; c’est le refus des dogmes quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent, le refus du « prêt-à-penser ».

C’est de cette liberté que chacun de nous tient le privilège que constitue le fait de pouvoir véritablement se déterminer, c’est-à-dire choisir, et donc d’être par là-même responsable de ses choix, véritablement humain.
La liberté que l’on doit mettre en avant ne se situe plus aujourd’hui sur le plan social, mais bien sur le plan moral.

Cela revient à dire que n’est pas véritablement libre celui qui est esclave de ses préjugés, asservi à ses passions, incapable de privilégier l’être sur l’avoir, ni le savoir sur le pouvoir.
Mais on comprend naturellement que le fait de ne pas être libre implique de ne pouvoir être tenu pour pleinement responsable. Cela signifie de ce fait l’impossibilité à s’engager pour son idéal sans assujettissement, sans aveuglement et en pleine responsabilité.
Il faut en fait bien distinguer deux champs pour cette liberté, qui ne saurait être réduite à l’indépendance par rapport aux contraintes extérieures.

Ce n’est en effet que le premier champ de la liberté : Ces contingences externes déterminent le champ du « ce que je peux ». Ce que j’ai le droit ou la capacité de faire.
Mais le second et le plus essentiel champ de la liberté est mon degré de dépendance vis-à-vis de mes contraintes intérieures, celles qui, seules, me permettent de concevoir « ce que je veux ».

Liberté Egalite Fraternité
devise France : Liberté Egalite Fraternité

Ce que j’ai la possibilité de vouloir, de choisir, de décider.
Je ne peux pas toujours choisir ce que je peux. Je suis assujetti à des réalités, des déterminants dont je ne suis pas maître. Mais je peux – et en fait je dois – toujours choisir ce que je veux. L’esprit de liberté, la conquête de sa propre liberté, sont au cœur de toute démarche de perfectionnement de soi. Une telle quête est dans tous les cas d’abord une entreprise de libération spirituelle, avec, vous l’avez compris, des implications à la fois individuelles et collectives. Une autre liberté à laquelle il convient d’être attaché, et qu’il nous appartient de défendre est la liberté de parole.

Non pas parler de tout et de n’importe quoi, mais bien revendiquer et assumer la liberté de parole, c’est-à-dire le fait de pouvoir parler librement, la liberté de langage, la franchise. Aujourd’hui, on dirait le « parler-vrai ». Parler vrai, c’est pratiquer une parole droite et directe, c’est parler sans arrogance. C’est l’inverse des discours de flatterie, des exercices de persuasion ou même de démonstration.

Cette parole vraie, c’est celle qui suscite la réflexion plus qu’elle ne cherche à convaincre, celle qui respecte celui qui écoute, sans ériger celui qui parle en détenteur de la vérité.
Le philosophe Michel Foucault a beaucoup écrit sur cette parole de vérité, en rappelant que parler vrai, c’est être acteur de la transformation de soi. Pourquoi ? Parce que parler vrai, parler avec sincérité, implique une remise en question constante, mais surtout implique une vigilance permanente à l’égard du monde, des autres et de soi-même.
En fait, il ne faut pas seulement être attentif et vigilant ; il faut aussi être audacieux, avoir le courage de devenir autre, dans un monde autre.
Aller à la recherche de la vérité et l’assumer en la partageant suppose donc un certain courage.

Parler vrai, dire la vérité, toute la vérité, c’est prendre le risque de déplaire, et parfois d’être rejeté, condamné, emprisonné, en tous cas blâmé. Chacun, chacune, doit avoir le courage de ses opinions, et les assumer pleinement, quoi qu’il puisse lui en coûter. La liberté est donc essentielle. Mais il s’agit d’une liberté réfléchie, consciente, et non d’une invitation à l’anarchie, au désordre et au chaos, sous prétexte d’individualisme et de liberté de chacun à faire ce qui lui plaît.

Cela revient à poser la question : la liberté, MA liberté, est-elle infinie ?

En d’autres termes, suis-je libre de faire n’importe quoi ?
Evidemment non. Chacun connaît sans doute cette maxime : ma liberté s’arrête là où commence celle des autres, ou comme l’énonce la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789, « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. »

Il faut s’interroger sur le paradoxe apparent qui semble résulter du fait de revendiquer pour tous la liberté et d’accepter d’être assujetti à des règles, à tout un ensemble d’obligations, telles qu’elles nous sont imposées, que nous soyons étudiants ou enseignants, salariés, ou simplement citoyens de notre pays, soumis à toute sorte de codes et de règlements.
En d’autres termes, on peut s’interroger sur cette apparente limite à ma liberté qu’est est le choix que j’ai fait d’adhérer à un groupe, ou simplement que je sois né au sein d’un groupe, d’un collectif, car qui dit groupe dit règles.

Le buste de la liberté original est exposé au Musée départemental de la résistance et de la déportation à Toulouse • ©Aurélien Ferreira
Le buste de la liberté original est exposé au Musée départemental de la résistance et de la déportation à Toulouse • ©Aurélien Ferreira

Si l’on est suis membre d’un collectif, d’un groupe quel qu’il soit parce qu’on a choisi d’y adhérer, d’en faire partie, les choses sont simples : dès lors que notre choix d’y adhérer a été fait en toute liberté, sans contrainte ni sujétion, nous en acceptons librement les règles. Ces règles deviennent nos règles, et comme le dit Jean-Jacques Rousseau dans le Contrat social, « l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté ».

Si notre appartenance à un groupe, à un collectif quel qu’il soit, n’est pas de notre fait, n’est pas lié à un choix personnel, il nous faut accepter d’en suivre les règles si l’on souhaite bénéficier des bénéfices que l’on peut espérer du fait de cette appartenance. La concession – à la règle – n’est que la contrepartie à ce que chacun retire de son appartenance à ce collectif. Terminons cette partie de notre propos consacrée à la liberté par la liberté de croyance. Nous ne pouvons être véritablement libres que si nous sommes libres de nos pensées en général et de nos convictions en matière spirituelle en particulier. Cette liberté de pensée, c’est la véritable laïcité.

La spiritualité, pour celui ou celle qui revendique la pleine liberté de sa conscience, est une spiritualité ouverte, plurielle, tolérante, par opposition à des démarches radicales, qui voient la religion la seule voie vers la plénitude, ou au contraire comme une limitation du champ de la liberté de pensée.

A dire vrai, on peut estimer que ces démarches radicales confondent laïcité et laïcisme, c’est-à-dire une option philosophique et une option politique.
Chacun doit être libre de s’engager dans une démarche de perfectionnement personnel fondé sur la spiritualité, sans imposer mais sans non plus critiquer ni rejeter aucune foi particulière.

Chaque être humain doit être libre de ses convictions et de sa pratique religieuse. S’il est possible de se retrouver dans l’idée qu’un principe de cohérence régit notre univers, chacun doit être libre de donner à ce principe la dimension qui correspond à ses propres convictions métaphysiques ou spirituelles.

Ce principe de cohérence, c’est ce qui fait qu’un atome sur le Terre a la même structure qu’un atome sur un corps appartenant à une galaxie située à 4 milliards d’années-lumière de notre planète. Nous pouvons en être certains, car s’il en était autrement, les rayonnements qu’il émet ne nous seraient pas perceptibles.

Être libre au sens de la liberté de conscience et de croyance, c’est avoir de ce principe la perception que l’on veut, celle d’un Dieu qui s’est révélé à sa Création et que l’on peut louer, prier ou invoquer, ou celle d’un ensemble de lois mathématiques, physiques, qui organisent l’Univers et son évolution depuis le Big Bang initial.
Une véritable spiritualité laïque, ce n’est pas celle qui s’oppose aux religions, ni qui les critique, c’est celle qui, ne soutenant aucune conviction métaphysique et ne dépendant d’aucune d’entre-elle, ne rejette cependant aucune des religions, aucun des enseignements de ces religions, dès lors qu’ils ne prétendent pas à l’exclusivité de la connaissance et du chemin vers l’Absolu, l’inconnaissable.

Colombe de la paix qui s'envole
Colombe de la paix qui s’envole

La liberté de pensée, c’est de ne contraindre personne à adhérer à aucune vérité dogmatique à laquelle chacun devrait se soumettre. Mais c’est aussi reconnaître à chacun le droit d’adhérer pleinement à ces vérités, et à guider sa conduite selon leurs enseignements.

Affirmer que l’univers est organisé, cohérent, ordonné selon des règles que l’on peut décrire par les outils des sciences, ne suppose ni n’interdit aucune croyance, ne requiert ni ne fait obstacle à aucune foi particulière ni aucune pratique religieuse quelle qu’elle soit.
C’est donc bien le contraire d’un enfermement dogmatique. Enfin, il va de soi que cette liberté de pensée, de parole, de croyance, de pratique ou de non pratique religieuse que je revendique pour moi, je dois la consentir absolument à autrui. Sans limite, sans réserve d’aucune sorte. Seul est exclu du champ de la liberté ce qui fait obstacle à la liberté. L’autre a la même valeur que moi, et de ce fait les mêmes droits. Parce que l’autre et moi sommes égaux.

Nous en venons donc naturellement au second terme du triptyque, « égalité ».
L’égalité signifie la conscience de l’identité de sa valeur propre avec celle de chaque autre membre de la communauté humaine, avec chaque créature sur cette terre.
Les convictions d’autrui, ses choix, ses caractéristiques quelles qu’elles soient, valent les nôtres, par principe. Et méritent d’être respectées comme telles et doivent pouvoir être exprimées. Ce qui ne nous empêche pas de nous y opposer. Ou en tous cas de faire valoir ce que nous estimons juste, vrai et bon.

Dans l’Esprit des lois, Charles de Montesquieu écrit : « Autant le ciel est éloigné de la terre, autant le véritable esprit d’égalité l’est-il de l’esprit d’égalité extrême. Le premier ne consiste pas à faire en sorte que tout le monde commande, ou que personne ne soit commandé ; mais à obéir ou à commander à ses égaux. Il ne cherche pas à n’avoir point de maître, mais à n’avoir que ses égaux pour maîtres. »
Et Rousseau écrit dans la conclusion de son célèbre Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes : « L’inégalité morale, autorisée par le seul droit positif, est contraire au droit naturel.[…] il est manifestement contre la loi de nature, de quelque manière qu’on la définisse, qu’un enfant commande à un vieillard, qu’un imbécile conduise un homme sage et qu’une poignée de gens regorge de superflus, tandis que la multitude affamée manque du nécessaire».

L’actualité de ce Discours ne vous échappera pas…

L’homme éclairé doit respecter chaque homme autant qu’il doit se respecter lui-même ; il doit accepter toute opinion comme recevable autant que la sienne propre.
En cela, il reconnaît à chacun une égale valeur. Plus encore, il doit s’efforcer de lutter contre les inégalités en ce qu’elles sont discriminantes.

Ainsi, chacun de ceux que nous croisons est-il bien notre égal, notre opinion n’a ni plus ni moins de poids que la sienne ; et si l’un ou l’autre d’entre nous porte un titre, c’est davantage l’insigne d’une charge que celui d’un honneur. Et ce qui vaut au sein de l’Université, par exemple, vaut tout autant au dehors, dans la société tout entière : égalité de chances, équité de traitement, oui; nivellement des talents et des aptitudes, non. Au-delà, l’homme éclairé doit surtout veiller à ce que ses jugements et ses conduites soient justes et équitables. L’équité, au-delà de l’égalité, signifie l’harmonie, l’équilibre, la justesse. Venons en enfin au troisième terme du triptyque, « Fraternité ».
Fraternité signifie naturellement non seulement compassion mais aussi solidarité, don de soi.

La fraternité est le lien fraternel et naturel ainsi que le sentiment de solidarité et d’amitié qui unissent ou devraient unir les membres de la même famille que représente l’espèce humaine. Elle implique la tolérance et le respect mutuel des différences, contribuant ainsi à l’harmonie et à la paix entre les hommes et entre les peuples. La fraternité implique la solidarité, mais elle va au-delà. La fraternité ne peut méconnaître l’objectif d’une plus juste répartition pour le plus grand bien de tous. Parler d’universalité et d’universalisme n’a de sens que parce que l’humanité est une, et que nous appartenons à une seule et même espèce.

Parler d’universalité, se réclamer de la Fraternité, c’est en fait simplement nous relier à notre origine commune, tous engendrés que nous sommes par le principe de cohérence, que l’on peut nommer Dieu, principe créateur, Grand Architecte de l’Univers. Peu importe en fait le nom que nous humains lui donnons. L’essentiel est d’en reconnaître la marque dans tout ce qui nous entoure, dans l’univers régi par des lois dont nous devons constater qu’elles sont aussi immuables qu’universelles…

Une porte mystérieuse
Une porte mystérieuse – Escalier qui monte vers la porte de la Lumière

Un article paru dans le numéro de février 2011 de la Revue Maçonnique Suisse résume assez bien ce que doit être le rapport du Franc-maçon à l’Autre : « Dans un siècle d’égoïsme, le franc-maçon a le devoir minimum de s’inquiéter, de se soucier au-delà même de son frère, sur l’Autre, sur le prochain qui est aussi son frère en humanité. »
Naturellement aucun groupe, aucune école de pensée ne peut prétendre posséder le monopole de cette tension vers l’Autre. L’œuvre de Montaigne, ou plus près de nous celle d’Emmanuel Lévinas, sont des références immanquables sur le sujet.
En fait, il semble bien exister pour l’homme éclairé deux exigences simultanées, et probablement conjointes.

D’une part, nous ne pouvons imaginer progresser, nous perfectionner, aller vers davantage de conscience, aller plus loin sur les voies de la connaissance, sans commencer par un juste inventaire de qui nous sommes, sans se connaître soi-même. Ce qui signifie aussi sans se défaire de la complaisance envers soi-même, en cultivant le narcissisme ou l’égoïsme.

Certes, les philosophes anciens nous ont appris que la connaissance de soi était la source de la sagesse. Mais si nous gagnons en sagesse, ce n’est pas pour la thésauriser égoïstement. Bien au contraire, c’est pour la partager, faire rayonner autour de moi la part de Lumière dont nous nous efforcons de devenir porteur.

Dès lors, il importe de se tourner vers l’Autre. Pour aller vers lui, il nous faut le considérer, le respecter, l’aimer ; et pour l’aimer, il nous faut le connaître. L’homme éclairé que nous voulons être doit donc s’efforcer de se connaître lui-même en même temps qu’il doit s’efforcer de connaître l’Autre. Nous devons nous aimer – au sens de faire en sorte d’être digne de notre propre estime -, en même temps que nous devons aimer l’Autre.
D’aucuns ajouteraient ici que c’est en aimant les autres que l’on peut arriver à s’aimer soi-même…

A dire vrai, aimer l’Autre n’est pas une sorte de luxe que l’on s’offrirait, ni une charité qu’on consentirait à cette tierce-personne. C’est un besoin, une impérieuse nécessité pour qui veut réellement progresser. C’est le sens de la phrase d’Antoine de Saint-Exupéry dont on nous donne en général une version fautive et reconstruite, mais dont l’original, dans « Pilote de Guerre » est « celui qui diffère de moi, loin de me léser, m’enrichit ».

En fait, l’Autre nous est indispensable.

La sincérité est évidemment essentielle. Elle est le corollaire obligé de toute démarche de quête de la vérité.

Comment pet-on prétendre rechercher la vérité si l’on se masque la sienne propre ?
La dissimulation, l’hypocrisie, la langue de bois, les faux-semblants, les mensonges par omission, tous ces travers largement répandus dans le monde extérieur n’ont pas leur place dans la démarche de celui ou de celle qui, de son plein gré et avec détermination. Il ou elle s’oblige à la franchise, à la sincérité, à cette parrésia, cette parole de vérité que j’évoquais tout à l’heure.

Nous voici parvenu au terme de mon propos.

Retenons donc quelques éléments qui paraissent résumer le sens et la portée que l’on peut donner à cette devise « Liberté, Egalité, Fraternité », devenue la devise de la République.
A côté ou au-delà du sens politique de ce triptyque, il faut en retenir le sens philosophique.
Parce que nous voulons mériter le nom d’homme, au sens d’être doué de conscience et de raison, nous travaillons à la libération de notre pensée, à l’abolition de ce qui l’aliène, la conditionne, l’encadre ou simplement la limite. Nous pensons que pour l’homme éclairé la liberté n’existe vraiment que par les devoirs qui lui incombent envers lui-même, envers les autres hommes, et envers le monde. Tel est l’objet de la démarche à laquelle il nous semble fondé d’inviter toute femme, tout homme : gagner progressivement une meilleure emprise sur soi-même, fruit du travail sur soi.

A l’inverse de ce qui caractérise les démarches sectaires, un tel parcours est une émancipation, une conquête progressive de la liberté intérieure. L’homme ou la femme éclairée que nous souhaitons devenir pour nous-même, comme nous souhaitons à chacune et chacun de pouvoir le devenir lui ou elle aussi, n’est pas asservi à une idéologie mais fondamentalement libre, pour créer davantage de liberté donc de responsabilité. Sa première responsabilité est de partager la part de sagesse à laquelle il accède peu à peu.

Toutes les cultures, sur tous les continents, toutes les traditions ont vu des hommes et des femmes s’engager sur cette voie de sagesse, d’accomplissement de l’humain en soi, ce que les philosophes de la fin du 18ème siècle ici en Occident ont appelé la voie des Lumières.
Ce désir ardent de progresser vraiment en tant qu’humain n’est pas réservé à une élite. Au contraire, il doit être accessible à tous. C’est donc à chacun des membres de notre société qu’il faut s’adresser. S’adresser, ce ne veut pas dire dispenser un enseignement, diffuser un dogme quel qu’il soit, et pas davantage porter une morale.

S’adresser, ici, c’est questionner, inciter à penser, faire percevoir la liberté au bout du questionnement, aider à rendre chacun conscient de l’apport des autres, faire découvrir la générosité de l’esprit, qui doit fonder celle du cœur.

Agir ainsi, faire preuve d’exemplarité, c’est concourir à freiner la régression de l’humanité vers la bestialité, la barbarie, le « tout-à-l’ego » ou la passivité et la résignation.
Il s’agit d’être engagés dans le monde et la société qui nous entoure, et d’y être les défenseurs des valeurs humanistes et civiques fondamentales.

Nous devons nous efforcer sans cesse de donner leur plein sens à ces trois mots qui sont au fronton de nos édifices publics : Liberté, Egalité, Fraternité, pour que la République ne les oublie pas.

Le monde vit manifestement une phase difficile, délicate. Certains évoquent un climat de fin de cycle, de décadence comme celle qui a accompagné et sans doute entraîné la chute de l’empire romain. La dérégulation de l’économie et des marchés financiers a débouché sur une mondialisation et une globalisation sans réserve ni limites, Les conflits et les tensions ne s’apaisent pas. Au contraire, ils s’exacerbent. Dans notre pays, ces tensions ont pris la forme de discours virulents, d’affrontements violents, de communautarismes exacerbés, de sectarismes clivants. Le pacte social est menacé, certains assurent qu’il est rompu. La république, comme mise en commun, comme partage d’un socle de valeurs et d’objectifs, est fragilisée.

Notre devise, « Liberté, Egalité, Fraternité » semble avoir perdu son sens, sa capacité à rassembler et à transmettre des valeurs. Croire en la liberté, en l’égalité, en la fraternité, et œuvrer pour qu’elles s’épanouissent en réalités quotidiennes, c’est courir le risque de se faire traiter, le plus souvent, de naïfs, d’idéalistes, d’utopistes par les sceptiques, les dogmatiques et les extrémistes de tous bords. L’actualité ne nous le montre que trop.

Notre action doit donc être permanente et vigilante, en faisant le choix de nous engager dans une démarche spirituelle, dont le but est l’accomplissement de soi-même, qui passe par la conquête de sa liberté intérieure. C’est cet accomplissement progressif de soi-même qui permet, mais aussi qui impose, de se mettre réellement au service de l’Autre.
Cette démarche est accessible à toutes et tous. Elle n’a de sens et de portée que si elle est sans exclusive, sans rejet de quiconque a priori, donc si elle est profondément humaniste, au sens où elle prend l’Homme pour fin, en visant à l’épanouissement de la personne humaine et au respect de sa dignité.

Il faut revendiquer pour chaque individu sur cette planète une réelle égalité des droits, en refusant tout distinguo fondé sur l’origine, le genre, les croyances ou le statut social. Et il faut reconnaître que la parole et la pensée d’autrui valent la nôtre en tant qu’il peut différer de nous.

L’universalité, l’Unité du Tout, n’exclut pas la diversité. Au contraire, la diversité est une richesse.

C’est sur ces valeurs qu’il faut fonder notre existence, dans notre vie de tous les jours, dans notre entourage, dans notre vie professionnelle, dans la cité.
Cela signifie s’engager et être exemplaire. C’est faire vivre la liberté, l’égalité et la fraternité dans le quotidien, c’est défendre la justice et les droits de l’homme, c’est combattre les discriminations quelles qu’elles soient, c’est défendre la liberté de conscience, de pensée et d’expression, c’est lutter contre l’intolérance sous toutes ses formes.
N’attendons pour cela aucune instruction, aucun mot d’ordre. N’attendons pas que tel collectif, tel parti, telle chapelle, émette des consignes ou rédige des communiqués enflammés. Engageons-nous au nom de notre conscience.

La devise « Liberté – Egalité – Fraternité » est à l’évidence, comme toute devise ou tout idéal, menacée de banalisation voire de fossilisation, c’est-à-dire soit de perte totale de sens soit d’obsolescence absolue.

Elle demeure cependant, aujourd’hui comme hier et à n’en pas douter comme demain, l’expression d’un idéal toujours en chantier.

S’il est vrai que l’indifférence, le doute ou pour certains le rejet qu’elle suscite paraissent menacer le triptyque « Liberté-Egalité – Fraternité » dans sa cohérence voire dans son existence même, ces signes eux-mêmes montrent la nécessité d’en restaurer et d’en préserver la logique et l’intégrité…

Dans le monde agité, incertain, en quête de valeurs et de sens qui est le nôtre, travaillons résolument à défendre une certaine idée du « vivre ensemble », fondé sur la liberté de chacun, l’égalité de tous, et la fraternité qui nous réunit au-delà de nos différences.

Première Journée Claude Gaignebet : Patrimoines populaires et traditions initiatiques

Le samedi 24 mai 2025, de 9h30 à 16h30, le Musée de la Franc-Maçonnerie accueillera une journée d’étude exceptionnelle dédiée à l’œuvre de l’ethnologue et mythologue Claude Gaignebet (1938-2012). Organisée au siège du Grand Orient de France, situé au 16 rue Cadet, 75009 Paris, cette manifestation intitulée « Patrimoines populaires et traditions initiatiques » est ouverte à tous et promet une plongée fascinante dans les liens entre folklore, mythologie et ésotérisme.

Une rencontre entre Franc-Maçonnerie et mythologie populaire

Claude Gaignebet, figure majeure de l’ethnologie et de la mythologie française, a marqué les esprits par son approche originale, mêlant l’héritage de l’École de Mythologie Française à la tradition ethnologique hexagonale. Son œuvre explore des thématiques aussi riches que variées : la « religion populaire » des carnavals, la mythologie gauloise avec des figures comme Gargantua ou Mélusine, ou encore le « bas corporel », allant du folklore enfantin à l’ésotérisme charnel de François Rabelais.

C’est à travers deux figures emblématiques que Gaignebet croise le chemin de la Franc-Maçonnerie : Saint Blaise, patron des maçons et tailleurs de pierre depuis le Moyen Âge, maître des « souffles » carnavalesques, et François Rabelais, humaniste et écrivain dont l’aspiration à « servir les massons » résonne avec les idéaux maçonniques. Ces figures servent de fil conducteur à une œuvre qui interroge les passerelles entre traditions populaires et dimensions initiatiques.

Un programme riche avec cinq communications d’experts

Cette première journée d’étude réunira cinq spécialistes, dont les interventions prolongeront les recherches et questionnements de Claude Gaignebet autour des relations entre folklore et ésotérisme. Voici le programme détaillé :

Thierry Zarcone
  • Dominique Pauvert (Agrégé d’histoire, ethno-mythologue, vice-président de la Société de Mythologie Française) : L’insertion du culte de l’ours dans le calendrier catholique : saints ursins et saints à ours. Une exploration des cultes ursins et de leur intégration dans les traditions religieuses.
  • Thierry Zarcone (Directeur de recherche CNRS-GSRL) : La fête du saint successeur de la fête des dieux en Provence10h30 à 16h30, Provence rhodanienne et Comtat Venaissin. Une analyse des continuités entre fêtes païennes et célébrations chrétiennes dans le sud de la France.
  • Christine Escarmant (Doctorante à l’Université de Saint-Étienne – IRHIM) : Le compagnonnage de la Dive Bouteille. Mystique ouvrière et ésotérismes de métier dans l’œuvre de Rabelais. Une réflexion sur la dimension initiatique et ésotérique dans l’œuvre rabelaisienne.
  • Laurent Segalini (Docteur en anthropologie, chargé des collections du Musée de la Franc-Maçonnerie) : Maître Jacques et Père Soubise : fragments de mythologie compagnonnique en lumière « gaignebetienne ». Une étude des figures mythiques du compagnonnage à la lumière des travaux de Gaignebet.
  • Nathalle Moulin (Docteur en ethnologie, artiste) : Claude Gaignebet, chercheur et enseignant : un témoignage. Un hommage personnel et éclairant à l’homme et à son héritage intellectuel.

Une journée ouverte à tous

Organisée par le Musée de la Franc-Maçonnerie, cette journée d’étude est une invitation à découvrir ou redécouvrir l’œuvre foisonnante de Claude Gaignebet, tout en explorant les ponts entre patrimoines populaires et traditions initiatiques. Que vous soyez chercheur, passionné de mythologie, d’ethnologie ou simplement curieux, cet événement offre une occasion unique d’approfondir ces thématiques dans un cadre prestigieux.

Informations pratiques :

Ne manquez pas cette journée d’échanges et de découvertes, qui promet de nourrir les esprits curieux et de rendre hommage à un penseur visionnaire dont les travaux continuent d’inspirer.

Naples : la maison de la Franc-maçonnerie ouvre ses portes pour révéler sa « véritable image »

De notre confrère italien ansa.it

À Naples, le Collège des Maîtres Vénérables de Campanie a organisé une journée portes ouvertes dans la « maison de la franc-maçonnerie », un événement relayé par ANSA. Cette initiative, qui s’est tenue dans un lieu symbolique pour l’obédience maçonnique locale, visait à démystifier la franc-maçonnerie et à présenter au public sa « véritable image », loin des clichés et des idées reçues. À une époque où la méfiance envers les institutions secrètes ou perçues comme telles est palpable, cette ouverture marque une volonté de transparence et de dialogue avec la société.

Un événement pour briser les préjugés

La franc-maçonnerie, souvent entourée d’un halo de mystère, est régulièrement accusée d’élitisme, d’opacité, voire de complotisme dans l’imaginaire collectif. À Naples, le Collège des Maîtres Vénérables, affilié à la Grande Loge d’Italie, a décidé de répondre à ces critiques en ouvrant les portes de son siège régional pour la première fois au grand public. Selon ANSA, l’objectif était clair : « donner une image vraie » de la franc-maçonnerie, en mettant en avant ses valeurs fondamentales de fraternité, de réflexion philosophique et d’engagement sociétal.

Les visiteurs ont eu l’occasion de découvrir les espaces de la maison maçonnique, souvent ornés de symboles comme l’équerre, le compas ou l’œil de la providence, qui peuvent sembler énigmatiques aux non-initiés. Des membres de l’obédience étaient présents pour expliquer leur fonctionnement, leurs rituels et leur philosophie, qui repose sur la quête de perfection morale et intellectuelle. Cette démarche s’inscrit dans une volonté croissante de transparence, à l’heure où les réseaux sociaux et les théories complotistes amplifient les malentendus sur les sociétés initiatiques.

Un contexte régional et international favorable

Cette journée portes ouvertes à Naples intervient dans un contexte où la franc-maçonnerie cherche à se réinventer face aux défis contemporains. En Campanie, région marquée par des enjeux sociaux comme la précarité économique et l’influence de la criminalité organisée, la franc-maçonnerie souhaite montrer qu’elle peut jouer un rôle positif. Des initiatives philanthropiques, comme le soutien à des projets éducatifs ou culturels locaux, ont été mises en avant lors de l’événement, bien que ANSA ne précise pas les détails de ces actions.

Sur le plan international, cette ouverture fait écho à d’autres initiatives similaires. Par exemple, le même jour, la Logia Simbólica Mazatlán 37 au Mexique a célébré ses 104 ans, mettant en avant son engagement philanthropique envers les enfants défavorisés, comme le rapporte El Debate. De même, en France, le 5 mai 2025, Emmanuel Macron a visité la Grande Loge de France (GLDF) à Paris, prononçant un discours sur la laïcité et appelant les francs-maçons à être des « vigies » des valeurs républicaines. Ces événements simultanés suggèrent une volonté globale de la franc-maçonnerie de redéfinir son image publique et de s’ancrer dans les débats sociétaux actuels.

Une démarche louable, mais des défis persistants

Si l’initiative napolitaine est un pas vers plus de transparence, elle soulève aussi des questions sur son impact réel. La franc-maçonnerie, par sa nature initiatique et ses rituels réservés aux membres, reste difficilement accessible au grand public. Même en ouvrant ses portes, elle risque de ne pas dissiper entièrement les soupçons d’opacité. À Mazatlán, par exemple, des critiques relayées par Mazatlán Interactivo en 2021 pointaient une « distance émotionnelle » entre les maçons et les non-initiés, qualifiés de « profanes », lors de célébrations similaires. À Naples, le Collège des Maîtres Vénérables devra probablement multiplier ce type d’initiatives pour véritablement changer les perceptions.

De plus, l’événement intervient dans un contexte politique tendu en Italie. En 2025, les débats sur la transparence des institutions et des réseaux d’influence sont particulièrement vifs, notamment après des scandales impliquant des élites locales. Bien que la franc-maçonnerie napolitaine affirme vouloir se concentrer sur des valeurs humanistes, elle n’est pas à l’abri des accusations de collusion avec le pouvoir, un soupçon récurrent dans l’histoire italienne, notamment sous le fascisme ou lors de l’affaire de la loge P2 dans les années 1980.

Une invitation au dialogue dans un mois riche en événements

Cette journée portes ouvertes s’inscrit dans un mois de mai 2025 marqué par des initiatives culturelles et philosophiques à travers le monde. En Campanie, elle coïncide avec d’autres événements d’envergure, comme la visite de la nave Amerigo Vespucci à Porto Empedocle, dans le cadre d’Agrigento 2025, Capitale italienne de la culture, comme le rapporte ANSA. À Deauville, en France, le Cercle Condorcet-Voltaire-d’Holbach organise un dîner-débat le 21 mai sur « Ovni littéraire et énigme astrophysique » avec Jean-Charles Stasi, tandis que le 24 mai, le Grand Orient de France à Paris accueillera la Journée Claude Gaignebet, explorant les traditions initiatiques. Ces événements témoignent d’une effervescence intellectuelle et d’un regain d’intérêt pour les valeurs humanistes et initiatiques.

En ouvrant ses portes le 7 mai 2025, la maison de la franc-maçonnerie à Naples a fait un geste audacieux pour se rapprocher du public et déconstruire les préjugés. En mettant en avant ses valeurs de fraternité et d’engagement sociétal, le Collège des Maîtres Vénérables de Campanie cherche à s’ancrer dans les réalités contemporaines de la région. Cependant, pour que cette « véritable image » s’impose durablement, la franc-maçonnerie devra continuer à dialoguer avec la société, en s’ouvrant davantage et en répondant aux attentes de transparence. Cet événement, bien que symbolique, est un premier pas vers une meilleure compréhension mutuelle, dans un mois de mai riche en réflexions sur l’humanisme et la quête de sens.

Entretiens Pic de la Mirandole 2025 : Une réflexion profonde sur « La place du sacré dans le monde »

Le mercredi 21 mai 2025, de 20h00 à 22h30, l’Hôtel de la Maison des Maçons, situé au 12 rue Christine de Pisan dans le 17e arrondissement de Paris, accueillera la 4e édition des Entretiens Pic de la Mirandole, un événement d’exception organisé conjointement par la Grande Loge de France (GLDF) et la Grande Loge Nationale Française (GLNF). Cette conférence publique, ouverte à tous – francs-maçons ou non – explorera un thème d’une actualité brûlante :

« Que reste-t-il du sacré dans ce monde ? La place d’un ésotérisme occidental ».

À une époque marquée par la sécularisation et les bouleversements sociétaux, cette soirée promet d’offrir des perspectives riches et nuancées sur la quête de sens et la survivance du sacré. Voici tout ce qu’il faut savoir sur cet événement incontournable.

Une rencontre au croisement de la philosophie, de l’ésotérisme et de la spiritualité

Les Entretiens Pic de la Mirandole, initiés en 2020 par la GLDF et la GLNF, tirent leur nom du célèbre humaniste de la Renaissance, Jean Pic de la Mirandole, connu pour son ouvrage De la dignité de l’homme et sa quête d’une synthèse entre les savoirs profanes et sacrés. Fidèles à cet esprit, ces rencontres annuelles ambitionnent d’éclairer les grandes questions de notre temps à travers des dialogues interdisciplinaires. Après avoir exploré des thèmes comme « Les Temps de la Renaissance » (2023) ou « L’Être humain est-il maître de son destin ? » (2024), cette 4e édition s’attaque à une problématique essentielle : la place du sacré dans un monde où les repères traditionnels semblent s’effacer.

Le thème choisi, « Que reste-t-il du sacré dans ce monde ? La place d’un ésotérisme occidental », invite à réfléchir à la manière dont le sacré – qu’il s’exprime à travers la religion, la spiritualité ou les traditions ésotériques – peut encore trouver sa place dans une société dominée par le matérialisme et la rationalité. L’ésotérisme occidental, riche de ses racines alchimiques, kabbalistiques et maçonniques, sera au cœur des discussions, offrant une grille de lecture pour comprendre les aspirations spirituelles contemporaines. Cette soirée s’annonce comme un espace de réflexion rare, où la pensée philosophique, l’art et l’initiation maçonnique se croiseront pour interroger notre rapport à l’invisible.

Un panel de conférenciers prestigieux

Pour éclairer ce sujet complexe, les Entretiens Pic de la Mirandole réunissent un panel de conférenciers et de grands témoins d’exception, chacun apportant une perspective unique :

Bertrand Vergely
  • Bertrand Vergely, philosophe et essayiste, est connu pour ses ouvrages sur la spiritualité et le sens de l’existence, tels que Retour à l’émerveillement ou La Tentation de l’homme-Dieu. Son approche, à la fois accessible et profonde, explorera la manière dont le sacré peut résister à la désacralisation du monde moderne.
  • Jean-Louis Duquesnoy, Grand Orateur de la GLNF, apportera une vision maçonnique à la discussion. En tant que figure éminente de la Grande Loge Nationale Française, il mettra en lumière le rôle des traditions initiatiques dans la préservation du sacré, s’appuyant sur les valeurs et les rituels de la Franc-Maçonnerie.
  • Robert de Rosa, plasticien, offrira une perspective artistique, explorant comment l’art peut devenir un vecteur du sacré. Ses créations, souvent imprégnées de symbolisme, témoigneront de la capacité de l’esthétique à révéler l’invisible.
  • Bruno Pinchard, philosophe et universitaire, spécialiste de l’humanisme et de l’ésotérisme, clôturera ce panel. Auteur de nombreux travaux sur la Renaissance et les traditions hermétiques, il proposera une réflexion sur la manière dont l’ésotérisme occidental peut répondre aux crises spirituelles contemporaines.
Bruno Pinchard

Ces intervenants, par leur diversité et leur complémentarité, promettent des échanges d’une grande richesse, mêlant érudition, sensibilité et vision initiatique.

Un événement ouvert à tous dans un lieu emblématique

Organisée à l’Hôtel de la Maison des Maçons, siège de la GLNF, cette conférence se tiendra dans un cadre chargé d’histoire et de symbolisme. Situé au 12 rue Christine de Pisan, à proximité du métro Pont Cardinet, ce lieu incarne l’esprit de la Franc-Maçonnerie, une fraternité initiatique qui, selon la GLNF, « met en pratique un idéal de paix et d’amour » à travers une quête d’élévation spirituelle.

L’un des atouts majeurs des Entretiens Pic de la Mirandole est leur accessibilité. Ouverte à tous, sans distinction, cette conférence s’adresse aussi bien aux francs-maçons qu’aux profanes curieux de découvrir les perspectives maçonniques et philosophiques sur des enjeux contemporains. L’événement, qui se déroulera de 20h00 à 22h30, offrira un format dynamique, combinant interventions des conférenciers et moments d’échanges avec le public. Comme lors des éditions précédentes, qui ont attiré jusqu’à 500 participants, une librairie sera probablement présente pour permettre aux participants d’acquérir les ouvrages des intervenants.

Pourquoi participer aux Entretiens Pic de la Mirandole ?

Dans un monde où les crises – écologiques, sociales, spirituelles – redéfinissent notre rapport au sens, cette 4e édition des Entretiens Pic de la Mirandole offre une opportunité unique de réfléchir à la place du sacré. À travers les interventions de Bertrand Vergely, Jean-Louis Duquesnoy, Robert de Rosa et Bruno Pinchard, les participants seront invités à explorer des questions fondamentales : Le sacré a-t-il encore un rôle à jouer dans nos sociétés sécularisées ? L’ésotérisme occidental peut-il offrir des réponses aux aspirations spirituelles d’aujourd’hui ? Comment l’art, la philosophie et les traditions initiatiques peuvent-ils nous reconnecter à l’invisible ?

Cet événement s’inscrit dans une démarche humaniste et universaliste, fidèle à l’esprit de Pic de la Mirandole, qui cherchait à réunir les savoirs pour mieux comprendre la condition humaine. Pour les francs-maçons, il représente une occasion de nourrir leur réflexion initiatique ; pour les non-initiés, c’est une porte ouverte sur les valeurs et les questionnements de la Franc-Maçonnerie, une institution qui, depuis le XVIIIe siècle, s’efforce de conjuguer tradition et modernité.

Informations pratiques et inscriptions

  • Date et horaire : Mercredi 21 mai 2025, de 20h00 à 22h30
  • Lieu : Hôtel de la Maison des Maçons, 12 rue Christine de Pisan, 75017 Paris (métro Pont Cardinet)
  • Inscription : Obligatoire, via le site de la GLNF : https://www.glnf.fr/evenement/?id=10353
  • Accès : Ouvert à tous, francs-maçons et non-maçons
  • Contact : Pour toute question, consulter le site de la GLNF ou de la GLDF

L’inscription en ligne est indispensable pour garantir sa place, les éditions précédentes ayant connu un vif succès. Les organisateurs recommandent de s’inscrire rapidement pour ne pas manquer cette soirée d’exception.

Une invitation à réenchanter le monde

La 4e édition des Entretiens Pic de la Mirandole s’annonce comme un moment de réflexion et de dialogue, où philosophes, artistes et initiés uniront leurs voix pour interroger la place du sacré dans notre monde. Dans un contexte de désenchantement, cet événement rappelle que l’ésotérisme occidental, loin d’être une relique du passé, peut être une source d’inspiration pour repenser notre rapport à la spiritualité et à l’humanisme.

Que vous soyez en quête de réponses philosophiques, curieux des traditions maçonniques ou simplement désireux d’explorer les mystères du sacré, cette conférence est une invitation à franchir les portes de la Maison des Maçons pour une soirée de découverte et d’émerveillement. Réservez votre place dès maintenant et préparez-vous à une exploration fascinante de l’invisible au cœur du monde moderne

Le pape Léon XIV reconnaîtra-t-il (enfin) les Francs-maçons ?

Le pape américain Léon XIV lance « un appel de paix à tous les peuples », lors de son premier discours

Le 8 mai 2025, à 18h08, une fumée blanche s’est élevée en bouillonnant au-dessus de la cheminée de la chapelle Sixtine, annonçant l’élection du nouveau pape, ce qui marquait la fin du deuxième jour de conclave. Le cardinal Robert Francis Prevost, un Nord-Américain de 69 ans, venait d’être élu 267e pape de l’Église catholique, sous le nom de Léon XIV, devenant ainsi le premier Nord-Américain de l’histoire à porter le titre d’évêque de Rome. Quelques instants plus tard, à 19h31, le nouveau souverain pontife lança, « à la ville et au monde »,  par ses premiers mots depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, un vibrant « appel de paix à tous les peuples ».

Un discours inaugural axé sur la paix et l’unité

S’exprimant en italien, Léon XIV, qui parle cinq langues, a commencé ainsi son discours :

« Chers frères et sœurs, j’aimerais que ce salut de paix puisse entrer dans vos cœurs, dans vos familles. Je m’adresse à tous les peuples, à la terre entière. »

Photo humoristique d’une fumée qui signalerait l’élection d’un pape pro maçons…

Ce message, rapporté par Le Figaro, reflète une volonté d’universalité et de réconciliation, dans la lignée de son prédécesseur, le pape François, décédé le 21 avril 2025.

Le pape Léon XIV semble vouloir s’inscrire dans une continuité pastorale, tout en apportant une touche personnelle marquée par son passé de missionnaire lors de sa longue expérience péruvienne. Le cardinal Robert Francis Prevost, membre de l’ordre de Saint-Augustin, a choisi le nom de Léon XIV en hommage à Léon XIII, pape de la fin du XIXe siècle, principalement connu pour son encyclique Rerum Novarum (« des choses nouvelles » ou, selon la traduction du Vatican, « des innovations »), qui abordait, en 1891, les droits des travailleurs et la justice sociale. Ce choix symbolique suggère une intention de s’intéresser aux défis sociaux contemporains, se situant dans le sillage de François et de son engagement en faveur des pauvres, des migrants et de l’écologie.

Le pape Léon XIV (Robert Francis Prevost)

Position probable de Robert Francis Prevost sur la Franc-maçonnerie

Le nouveau pape, Robert Francis Prevost, était donc hier encore un cardinal américain de 69 ans. C’était un proche collaborateur du pape François, ayant été nommé préfet du Dicastère pour les évêques en 2023 et élevé au rang de cardinal-évêque en février 2025 (Conclavoscope, Wikipedia). Son alignement sur la vision de François, marquée par une approche pastorale inclusive, une attention aux pauvres et une disposition au dialogue, pourrait-elle le conduire à plus d’ouverture vis-à-vis de la franc-maçonnerie, sachant que son prédécesseur était, cependant, resté plus que réservé à cet égard ? En effet,

Depuis 1738, l’Église catholique OBSERVE UNE LIGNE CONSTANTE, QUOIQUE DéSORMAIS MOINS SéVèRE, envers la Franc-maçonnerie : LA doctrine de la première est considérée comme incompatible avec la nature de la seconde.

Le défunt pape Benoit XVI dans sa chapelle ardente

Cette incompatibilité a été réaffirmée en 2023 par le Dicastère pour la Doctrine de la Foi (DDF), dirigé par un Préfet argentin, le cardinal Víctor Manuel Fernández, avec l’approbation du pape François. Le document cite la déclaration de 1983 signée par le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, ultérieurement plus connu sous son nom de pape : Benoit XVI, déclaration aux termes de laquelle il est interdit aux catholiques de rejoindre les loges maçonniques sous peine d’être en état de péché grave et de ne pouvoir recevoir la communion (Catholic Herald). Les objections de l’Église reposent sur les fondements suivants : la franc-maçonnerie est accusée de promouvoir le naturalisme, le rationalisme et une vision déiste ou panthéiste incompatible avec la foi catholique et c’est ce qu’avait antérieurement condamné avec la plus vive fermeté l’encyclique Humanum Genus (« le genre humain ») donnée à Rome, le 20 avril 1884, par le pape… Léon XIII. On peut donc se demander s’il n’est pas d’assez mauvais augure que le nom spontanément choisi par le nouveau Vicaire du Christ soit susceptible de comporter un tel signal dans l’orientation générale du pontificat qu’il inaugure.

Ainsi, Léon XIV, au surplus ancien préfet du Dicastère pour les évêques, a peu de chance de rompre avec cette tradition, même si, connaissant bien la très philanthropique franc-maçonnerie américaine, il ne juge plus l’ensemble de ces sociétés ésotériques comme autant de sectes immorales et impies.

Le pape François

Aucun élément dans son parcours n’a, d’ailleurs, suggéré la moindre divergence avec la position officielle. Son engagement dans la réforme de l’Église sous le règne du pape François, notamment sa participation à la synodalité et son soutien à des changements pastoraux (comme l’accès à la communion pour les divorcés remariés) indiquent, certes, une approche progressiste sur certains aspects doctrinaux, mais cela n’a pas mécaniquement vocation à étendre ces assouplissements à tous les sujets de crispation, comme l’est la franc-maçonnerie (Conclavoscope). Sans doute, son expérience missionnaire au Pérou, où il a travaillé dans des contextes culturels variés, manifeste-t-elle une ouverture au dialogue interreligieux, mais elle ne l’a jamais conduit à témoigner quelque abandon ni a fortiori quelque assentiment que ce soit, à l’égard d’institutions jugées contraires à la foi catholique (The Pillar). Au demeurant, l’encyclique précitée de Léon XIII n’empruntait-elle pas déjà un raisonnement articulé sur les célèbres deux cités d’Augustin d’Hippone (celle de la terre et celle du ciel), pour démontrer une incompatibilité conceptuelle entre les idéaux maçonniques et la révélation chrétienne ? C’est a priori, pour le nouveau pape se réclamant aussi de saint Augustin, un dernier facteur de doute quant à ses possibilités d’évolution sur ce plan. Au reste, il y a seulement un peu plus d’un an, en février 2024, qu’un prélat majeur quoique non revêtu de la pourpre cardinalice, Mgr Antonio Staglianò, crut devoir réitérer, ès qualités de président de l’Académie pontificale de théologie, dans une interview accordée aux médias du Vatican, les raisons de l’incompatibilité entre la foi catholique et la pensée maçonnique. Faute d’une actualité particulière, on se demandait pourquoi le sujet resurgissait à nouveau. Sans doute, la désobéissance de catholiques jugés trop nombreux dans les loges et le trouble de certaines consciences au sein de la curie romaine, aussi bien dans un sens que dans l’autre, ont-ils conduit à ce cinglant rappel, preuve qu’on reste tout de même loin d’un apaisement qui permettrait une évolution rapide.

Rôle potentiel, en tant que « jeune pape », vis-à-vis de la franc-maçonnerie

Toutefois, même devenu pape sous le nom de Léon XIV, Robert Francis Prevost pourrait être amené, au long cours, à reconsidérer la question et ce, tout d’abord, en raison de son âge (69 ans, lors de son élection, c’est relativement jeune pour un pape et cela lui laisse du temps), de son style de gouvernance (il est décrit comme pragmatique et discret et il pourrait s’adapter à un état du monde qui deviendrait favorable à la cause) et des priorités de son pontificat, s’il y trouvait une convergence d’intérêts (Cruxnow, AP News). Encore faudrait-il que s’estompassent quelque peu l’hostile incompréhension voire l’antimaçonnisme impénitent d’un grand nombre de catholiques de par le monde, si l’on excepte quelques pays occidentaux où le catholicisme n’est pas très affirmé, sa tolérance étant souvent inversement proportionnelle à sa puissance. Donc, peut-être à la faveur d’une crise internationale nécessitant de coaliser les forces humanistes. Qui sait ?

Voici quelques éléments d’analyse prospective :

Le Duc de Kent – Grand maître de la Grande Loge Unie d’Angleterre
  • Continuité doctrinale : En tant que proche du pape François, le cardinal Prevost devenu pape maintiendra probablement la ligne officielle de l’Église sur la Franc-maçonnerie. Il manque jusqu’à présent le moindre indice permettant d’espérer qu’il puisse un jour lever l’interdiction pour les catholiques de rejoindre les loges maçonniques. Au contraire, son rôle au Dicastère pour les évêques, où il était chargé de nommer des évêques alignés sur la vision de François, suggère qu’il continuera de préférer des pasteurs fidèles à la doctrine catholique traditionnelle sur des questions comme celle-ci (The Pillar).
  • Approche pastorale et dialogue : Léon XIV est connu pour son style pastoral, humble et axé sur la proximité avec les fidèles (AP News). Il pourra encourager une approche pastorale plus nuancée envers les catholiques affiliés à la Franc-maçonnerie, sans pour autant modifier la position doctrinale. Par exemple, il pourra suivre la suggestion du cardinal Fernández en 2023, qui recommandait aux évêques philippins une catéchèse approfondie pour expliquer l’incompatibilité entre la foi catholique et la Franc-maçonnerie, tout en évitant une confrontation directe (Catholic Herald). Cela s’inscrira dans sa volonté de dialogue et d’inclusion, sans, pour autant, conduire à écorner la formulation des principes.
  • Contexte géopolitique et régional : En tant que Nord-Américain ayant passé beaucoup de temps au Pérou, Léon XIV est perçu comme un « homme qui transcende les frontières » (The New York Times). Il pourra être confronté à des contextes régionaux où la Franc-maçonnerie est influente, comme en Italie (voir l’événement de Naples du 7 mai 2025) ou en France. Il est peu probable qu’il « initie » un rapprochement officiel avec les obédiences maçonniques, étant donné les précédents historiques et la fermeté de l’Église sur ce point (Wikipedia, art. « Église catholique et Franc-maçonnerie »).
  • Focalisation sur d’autres priorités : À 69 ans, Léon XIV devrait connaître un pontificat potentiellement assez long (au bas mot, de 10 à 15 ans, au moins, souhaitons-le lui !), mais il est probable qu’il se concentre sur des priorités plus urgentes pour l’Église, comme :
    • la gestion des affaires d’abus sexuels commis par des prêtres et, qui pis est, le plus souvent sur des mineurs – en l’occurrence, d’authentiques et d’innombrables déviances perverses –, sujet d’autant plus sensible pour lui que, dans sa propre carrière, il fut accusé d’avoir contribué à étouffer de tels scandales tant au Pérou qu’à Chicago (malgré la défense opposée par ses partisans),
    • la synodalité, mot d’origine grecque qui signifie littéralement « ensemble sur la route » et qui désigne la participation de l’ensemble des fidèles de l’Église locale –et non des seuls membres du clergé– à une large part de l’activité ecclésiale, et, enfin,
    • l’engagement pour les pauvres et les migrants, ce que laisse pleinement supposer le choix spontané de son nom de pape (The Pillar, Conclavoscope).
    • Aussi bien, la Franc-maçonnerie, toute importante qu’elle soit sur le plan doctrinal, ne semble pas constituer une préoccupation centrale dans le contexte actuel de l’Église, sauf dans des régions particulières comme les Philippines ou l’Italie, où des initiatives maçonniques récentes ont visé à dissiper cette incompatibilité (Agence italienne ANSA, Naples, 7 mai 2025).

Comparaison avec les événements récents

Divers événements maçonniques manifestent la volonté des obédiences de s’ouvrir au public, certes, pour faire connaître la nature de leurs objectifs et de leurs méthodes, ainsi que l’esprit de leurs travaux, mais aussi pour contrer en parallèle les préjugés, les médisances et les calomnies qui se sont de tout temps répandus à leur sujet. Cependant, ces initiatives n’entraînent pas ipso facto de changement dans la position officielle de l’Église catholique. Le nouveau pape pourrait, au besoin, saluer ces efforts de transparence, cela ne l’entraînerait pas nécessairement à modifier la ligne traditionnellement rigoureuse qu’a rappelée, encore récemment, en 2023, le Dicastère pour la Doctrine de la Foi (DDF). Pour autant, le pape pourrait tenir compte, dans ses discours, de certaines déclarations solennelles comme celle d’Emmanuel Macron, le 5 mai 2025, à la GLDF, où il a incité les Francs-maçons à se dresser comme des « vigies » de la laïcité, ce principe républicain que Léon XIV, francophone et d’origine en partie française, saurait sans doute mieux comprendre que ne l’a fait le Pape François, qui y était resté hermétique voire réfractaire. Ainsi se dessineraient plus nettement des voies d’accommodement variant selon les contextes géopolitiques, ce qui est déjà localement un cas assez fréquent.

En conclusion, il est fort probable que Léon XIV conserve une position catégorique contre l’adhésion des catholiques à la Franc-maçonnerie, conformément à la doctrine actuelle de l’Église. Cependant, son style pastoral et son inclination au dialogue devraient l’inciter à privilégier des approches éducatives et pastorales pour gérer diplomatiquement cette question, en dehors de toute confrontation directe, sans compter que l’agnosticisme et l’athéisme sont des réalités répandues dans beaucoup de nations et qu’il ne peut se limiter à n’en exprimer qu’une sainte horreur. Dans ces conditions, son pontificat se concentrera sans doute davantage sur des enjeux comme la synodalité, les abus sexuels dans l’Église et l’engagement social, reléguant la Franc-maçonnerie au second plan de ses préoccupations, sauf s’il doit faire face à des situations ponctuelles envenimées.

31/05/25 – 5e Journée des Auteurs : Une plongée dans l’alchimie au Grand Temple du Suprême Conseil pour la France

Le samedi 31 mai 2025, le Grand Temple du Suprême Conseil pour la France, à Neuilly-sur-Seine, accueillera la 5e Journée des Auteurs, un événement d’exception organisé sous l’égide de la prestigieuse Bibliothèque Chevalier Ramsay. Ce haut lieu de mémoire et de réflexion ouvrira ses portes pour une journée placée sous le signe de l’alchimie, une discipline à la croisée des sciences anciennes, des arts initiatiques et des quêtes spirituelles.

Cette rencontre, conçue comme une exploration des métamorphoses de l’âme, promet d’éclairer les participants sur cet « art royal » qui transcende le simple rêve de transmutation des métaux pour devenir un miroir de la Connaissance intérieure.

L’alchimie : un thème universel et intemporel

L’alchimie, bien plus qu’une proto-science ou une quête d’or matériel, est une voie initiatique qui invite à dissoudre le « plomb de l’ignorance » pour révéler la lumière de la Sagesse. Cette journée s’articule autour de cette vision hermétique, où chaque étape – l’Œuvre au noir, au blanc et au rouge – symbolise un degré de transformation intérieure. Loin des clichés des « souffleurs d’or », l’alchimie sera abordée comme une discipline spirituelle et philosophique, un cheminement où l’alchimiste, en écoutant la matière, devient l’interprète de la nature et de ses mystères.

Le choix de ce thème résonne particulièrement dans le cadre du Grand Temple, un espace chargé de symbolisme et dédié à l’élévation de l’esprit. Sous les auspices de la Bibliothèque Chevalier Ramsay, gardienne d’un savoir ésotérique et maçonnique, cette journée s’annonce comme une occasion rare de plonger dans les arcanes de l’Hermétisme et de ses enseignements.

Trois voix pour éclairer le Grand Œuvre

Pour guider les participants dans cette exploration, trois figures éminentes partageront leurs perspectives uniques sur l’alchimie :

Françoise Sabadell
  • Françoise Sabadell, gardienne de la mémoire des arts subtils, apportera son érudition et sa sensibilité pour dévoiler les liens entre l’alchimie et les traditions spirituelles. Son approche mettra en lumière la dimension sacrée de cet art, où la transmutation matérielle reflète celle de l’âme.
  • Jean-Paul Holstein, passeur d’images et d’analogies, proposera une lecture poétique et symbolique de l’alchimie. À travers ses réflexions, il explorera les correspondances entre les images alchimiques et les étapes de l’initiation, invitant à voir l’invisible derrière le visible.
  • Dominique Jardin, architecte du regard et du symbolisme, offrira une approche visuelle et analytique, décryptant les motifs et les figures qui peuplent les manuscrits alchimiques. Son intervention mettra en évidence la richesse des représentations hermétiques comme clés d’accès à la Connaissance.
Dominique Jardin

Ces trois voix, complémentaires et harmonieuses, tisseront un dialogue vibrant, levant les voiles sur les mystères de l’alchimie et ses résonances dans la quête intérieure.

Un programme structuré comme un parcours initiatique

La 5e Journée des Auteurs est conçue comme une expérience immersive, rythmée par des moments d’écoute, de partage et de réflexion. Le programme, tel un cheminement alchimique, s’organise en trois temps :

  • 9h30 : Accueil des participants
    Les portes du Grand Temple s’ouvrent, invitant les participants à pénétrer dans un espace de recueillement et de fraternité. Ce moment d’accueil prépare le terrain pour une journée d’élévation spirituelle.
  • 10h00 – 12h30 : Conférences des auteurs
    Les interventions de Françoise Sabadell, Jean-Paul Holstein et Dominique Jardin se succéderont, chacune explorant une facette de l’alchimie. Ces conférences, véritables « paroles levées », dévoileront les étapes du Grand Œuvre – de l’Œuvre au noir, symbole de la dissolution, à l’Œuvre au rouge, apogée de la transmutation. Les participants seront invités à réfléchir aux analogies entre ces processus et leur propre cheminement intérieur.
  • 12h30 – 14h00 : Déjeuner fraternel et dédicaces
    Un déjeuner partagé, moment de convivialité et d’échange, permettra aux participants de tisser des liens et de prolonger les discussions. Cette pause sera également l’occasion d’une séance de dédicaces, où les auteurs présenteront leurs ouvrages et échangeront avec le public autour de l’encre, de la mémoire et du secret.
  • 14h00 – 16h00 : Les manuscrits
    L’après-midi sera consacré à l’étude des manuscrits alchimiques, ces trésors de papier et de symboles qui renferment les clés de l’Hermétisme. Sous la conduite des intervenants, les participants exploreront ces textes anciens, décryptant leurs images et leurs significations cachées. Ce moment d’immersion offrira une expérience rare, mêlant érudition et contemplation.

Une invitation à franchir la porte étroite

Comme le souligne l’annonce de l’événement, « l’alchimiste n’ajoute rien à la matière : il l’écoute. Il ne dompte pas la nature : il s’en fait l’interprète. » Cette philosophie imprègne la 5e Journée des Auteurs, qui s’adresse à tous – Apprentis curieux, Compagnons de l’esprit ou Maîtres des arcanes. Que l’on soit novice ou initié, cette journée est une invitation à franchir la « porte étroite », celle qui mène de l’extérieur à l’intérieur, du visible à l’Invisible.

L’événement, organisé dans le cadre solennel du Grand Temple, bénéficie du soutien de la Bibliothèque Chevalier Ramsay, un lieu emblématique pour les chercheurs et les amateurs de traditions ésotériques. Cette synergie garantit une expérience à la fois intellectuelle et spirituelle, où chaque participant pourra trouver des clés pour avancer sur son propre chemin.

Informations pratiques et inscription

La 5e Journée des Auteurs se tiendra le samedi 31 mai 2025 au Grand Temple du Suprême Conseil pour la France, à Neuilly-sur-Seine.

Les inscriptions sont ouvertes via la plateforme officielle :

https://agapaeshop.org. Pour toute question ou information complémentaire, les organisateurs peuvent être contactés directement via le site.

Pourquoi participer ?

Cette journée est une occasion unique de s’immerger dans l’univers de l’alchimie, guidé par des experts passionnés et dans un cadre chargé d’histoire. Elle s’adresse à ceux qui cherchent à approfondir leur compréhension des traditions initiatiques, à explorer les symboles qui façonnent la pensée hermétique, ou simplement à vivre une expérience de partage et de réflexion. Comme une pierre taillée dans le Grand Œuvre de la pensée, la 5e Journée des Auteurs promet de laisser une empreinte durable dans l’esprit et le cœur des participants.

Ne manquez pas cette opportunité de découvrir l’alchimie non pas comme une relique du passé, mais comme une voie vivante, un miroir des métamorphoses de l’âme.

Inscrivez-vous dès maintenant et préparez-vous à franchir la porte vers l’Invisible !