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Discipline d’étude, la démonologie s’intéresse à tous les mauvais esprits.
Tirant son nom du grec daimôn signifiant démon et logos signifiant traité ou discours, la démonologie est l’étude des démons. De manière plus large, on peut l’étendre aux mauvais esprits. C’est un domaine de recherche et non un art magique. Il ne faut pas la confondre avec la démonomanie qui est la croyance aux démons et la conviction d’être possédé.
Le premier objectif de la démonologie est de classifier les démons car on en compte un grand nombre, des milliards selon certains auteurs. Leurs types, leur hiérarchie permettent de les classer. Cependant la discipline ne se contente pas d’établir un registre. Elle essaie de comprendre l’origine des démons, lister leurs caractéristiques individuelles ainsi que de rassembler leurs histoires, leurs manières d’agir. Du fait de la nature de son sujet, la démonologie est en lien avec d’autres disciplines traitant avec les démons. L’exemple le plus connu est la goétie, qui est plus orientée sur la pratique avec l’invocation de démons.
Les sources principales de la démonologie sont les textes religieux (Bible, Torah ou encore Coran) et les légendes. Ainsi, il existe des sous-branches de la démonologie comme la chrétienne, qui se focalise uniquement sur les démons de la Bible.
ORIGINES
Il faut attendre la fin du XIIIème siècle pour que l’étude des démons débute. Jusque-là , peu de monde s’intéressait à eux car tout ce qui touchait au malin était jugé comme hérétique. Le Traité sur le mal de Thomas d’Aquin en 1272 rappelle d’ailleurs qu’étudier les démons est considérable comme un crime d’hérésie. A la même époque, Richelmus de Schental, abbé cistercien de Wurtemberg évoque les démons et leur nombre incommensurable.
La naissance de la démonologie date de 1486 avec Le Marteau des sorcières. Ouvrage de l’inquisition consacré à la chasse à la sorcellerie et aux démons, il est considéré comme le premier écrit dans ce domaine.
Toujours au XVème siècle, les principales recherches se penchent sur le nombre de démons. Le prédicateur et écrivain catholique franciscain espagnol Alphonsus de Spina l’établit à 133 306 668. Au XVIème siècle, le médecin (et opposant aux chasses au sorcières) Jean Wier évoque leur nombre réduit à 44 435 556. Il les divise en 666 légions commandées par 66 princes. Cependant aucun nombre ne fait l’unanimité et tous ceux proposés sont sujets à contestations.
LE CHEVALIER GOUGENOT DES MOUSSEAUX
Au XIXème siècle, le chevalier Gougenot des Mousseaux, journaliste et polémiste français est un des plus prolifiques sur le sujet. Il rédige pas moins de quatre ouvrages et débute avec Mœurs et pratiques des démons (1854) et La Magie au dix-neuvième siècle, ses agents, ses vérités, ses mensonges (1860). Viennent ensuite Les Médiateurs et les moyens de la magie (1863) et Les Hauts Phénomènes de la magie, précédés du Spiritisme antique (1864).
Il renouvelle ainsi l’intérêt pour ce domaine d’étude et collabore avec d’autres auteurs. En 1863, il aide le marquis de Mirville pour Des esprits et de leurs manifestations diverses. La même année il aide l’avocat Joseph Bizouard pour Des rapports de l’homme avec le démon. Deux collaborations qui s’étendent chacune en plusieurs tomes.
Si les études et thèses sur le sujet se poursuivent, certains jeux utilisent le nom de démonologie pour des disciplines et classes de magie se basant sur les démons.
“Alphonsus de Spina l’établit à 133 306 668.” Diantre ! (“diable” en vieux français).
On est toujours agréablement surpris des conclusions chiffrées des théologiens, métaphysiciens, mages et pythonisses… Rappellons nous que le moine -théologien chargé par l’Eglise au Moyen-Âge de définir l’année de la naissance de Jésus s’est planté de 7 à 4 ans ! Jésus est né en 7 ou 4 avant lui-même ! Voire 4 après s’il est né sous Quirinius. Un autre théologien a calculé que Dieu avaut créé le monde en-4000, précisant le jour, et à 9 h 10 du matin…
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