« Qui a mis la sagesse dans les nuées ou qui a donné l’intelligence aux météores ? »1 Qui, enfermé dans sa caverne, n’a jamais rêvé de pouvoir prédire les crues du [Nie-Il] et espéré renaître dans le limon fertile? Pour renaître dans la sensibilité du Phénix et connaître l’Ibis Sacré de [verre] ailé, intercesseur des mondes, il faut brûler les restes intimes des météores [encrés] dans l’intelligibilité du manifesté.
C’est seulement ainsi que [l’être humain] marchera sur ses deux pieds correctement de [verre]2 chaussés sur les dalles du manifesté et du non manifesté. Si la densité du coq météore l’ancre sur les pierres blanches et noires de cette « yellow brick road »3, c’est l’appel de l’envol de l’Ibis [vert] qui l’étend dans sa verticalité, répondant ainsi à l’appel du monde sensible.
Ignitier les Phénix
Ainsi, sacrifier avec noblesse le Discernement4 c’est s’enfoncer dans la légende de la quête de l’Ibis porteur de la Pierre d’émeraude, porteur de Lumière, éclaireur des profondeurs, aveugle à sa lueur et toujours en quête de cette Sagesse qui irradie pourtant de lui-même. Cet Ibis est conté par les bateleurs, les hermites, les pendus et les fous anonymes. Ils marchent sous le dais étoilé, indifférents aux [morts sures] des chiens aux fesses, baluchon sur l’épaule et bâton de pèlerin en main en quête du Nom-[pas-rôle] oublié. Cet Ibis que l’on ne peut espérer apercevoir que si on a brûlé entièrement, révélant l’Ego des cendres de l’ego, transmutant l’initié en ignitié, état dans lequel la longueur des ailes libère et transcende les brûles gueules et leurs marins, hommes de sable, perdus au milieu de l’océan, prisonniers des vents contraires.
L’ignitié vainquant sa narcose, devenu porteur de Lumière à son tour, fera d’un serpent [vers]5 un pont sur [l’eau de là]. C’est une perception sensible de cet espoir que ce récit graphique propose. Dans cet O.V.N.I (Objet Visuel Non-Identifié) tout est symbole et la langue employée est accessible aux cygnes, aux coqs, aux hirondelles et au moineaux comme il l’est aux goélands et aux albatros qui sommeillent en chacun de nous.
Je vous souhaite de vous perdre dans les chemins de traverse de ces alizés porteurs afin que vous puissiez retrouver votre propre et unique chemin. La carte importe peu pour ce voyage. Seul le territoire compte à nos ailes de géants, à nos regards de cyclopes.










- Job 38-36 – Bible Crampon – 1923 ↩︎
- Cendrillon – Giambattista Basile « Le Conte des contes » – Charles Perrault « Les contes de ma mère l’’Oye » – Jacob et Wilhem Grimm « Contes » ↩︎
- Le magicien d’Oz – Film réalisé par Victor Fleming d’après le roman de éponyme de Lyman Frank Baum – 1939 ↩︎
- Job 38-36 – Bible Chouraqui – 1987 : « Qui impartit la Sagesse aux Ibis? Ou qui donne le discernement au coq? » ↩︎
- Le serpent vert – Goethe – 1795 ↩︎