L’exposition « Le Dibbouk. Fantôme du monde disparu », présentée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (mahJ), explore la riche symbolique du dibbouk, une figure essentielle de la culture juive d’Europe de l’Est.
Le terme dibbouk désigne, dans la tradition populaire juive, une âme errante, souvent celle d’un défunt, qui prend possession d’un vivant. Cette croyance s’est largement répandue dans les communautés juives ashkénazes à partir du XVIIIe siècle, et elle occupe une place centrale dans le folklore et la spiritualité juive.
Dibbouk,le mythe
L’exposition met en lumière comment le mythe du dibbouk, initialement perçu comme une créature surnaturelle liée à la superstition, a été réinterprété à travers diverses formes artistiques. En effet, le dibbouk est devenu une source d’inspiration pour de nombreux artistes à travers les siècles, tant dans le théâtre, le cinéma, la littérature, que dans la musique et la culture populaire. Ce thème a notamment connu une renommée grâce à la pièce de théâtre « Le Dibbouk » de S. An-Ski en 1914, qui a marqué la culture yiddish, puis internationale, en insufflant au dibbouk une dimension à la fois tragique et mystique.
Un voyage pluridisciplinaire
L’exposition du mahJ est conçue comme un voyage pluridisciplinaire à travers ces réinterprétations artistiques. Elle rassemble une impressionnante variété d’œuvres et de documents, depuis des archives théâtrales et cinématographiques jusqu’à des créations contemporaines, permettant ainsi d’appréhender l’évolution de ce mythe dans la culture juive et au-delà. L’exposition s’efforce de montrer comment le dibbouk incarne à la fois une réflexion sur la mort, le deuil, et les fantômes d’un monde disparu, celui des communautés juives d’Europe de l’Est décimées par la Shoah. Il symbolise aussi les questionnements existentiels autour de l’identité, du destin et de la mémoire.
Ainsi, cette exposition du mahJ ne se contente pas de présenter une créature mythique : elle illustre comment le dibbouk continue d’interroger des thématiques universelles, touchant à la vie, à la mort et à la survie des cultures dans l’imaginaire collectif.
Infos pratiques
Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (mahJ)
Hôtel de Saint-Aignan 71, rue du Temple – 75003 Paris
Du 26 septembre 2024 au 26 janvier 2025
Visites et horaires – Billetterie : De 5 à 10 euros, réservation conseillée