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ÉVÉNEMENTS 2021. 7 JANVIER. Le livre-entretien « Ettore Loizzo. Confessions d’un Grand Maître »

Du Grand Orient Italien

Ettore Loizzo a été Grand Maître adjoint du GOI, lors de la deuxième Grande Maestranza d’Armando Corona. « Un franc-maçon à tous les niveaux », définit Stefano Bisi, l’actuel Grand Maître de la plus importante et nombreuse Communion maçonnique italienne, présentant le livre-entretien (« Ettore Loizzo. Confessions d’un Grand Maître » Pellegrini Editorei) qui est arrivé en librairie le 7 janvier 2021, que Loizzo a écrit avec le journaliste Francesco Kostner. Un témoignage qui met en lumière « les mille facettes d’une pensée à bien des égards plus actuelle et fraîche que jamais » : l’héritage d’un franc-maçon qui a écrit « une des belles pages de l’histoire du Grand Orient d’Italie ».

L’expérience de Loizzo est empreinte d’amour pour l’institution dans laquelle il a servi pendant soixante-six ans, mais aussi de courage et de détermination. Une qualité qu’il a démontrée en de nombreuses circonstances, notamment au début des années 1990, après la démission du Grand Maître Giuliano Di Bernardo et l’enquête du procureur de Palmi Agostino Cordova, guidant le GOI hors de la tempête qui l’avait englouti.

Un livre plein d’anecdotes et de révélations qui révèlent la profondeur culturelle d’un protagoniste incontesté de la franc-maçonnerie italienne.

Le contenu de la capsule temporelle retrouvée en Virginie dévoilé sous l’œil des caméras

Revue de presse du Nouvel Obs et de l’AFP

Cette boîte dormait depuis 1887 sous la statue du général confédéré Robert Lee, déboulonnée en septembre.

Les observateurs espéraient découvrir une photo d’Abraham Lincoln présentée comme historique et qui aurait pu affoler le marché des collectionneurs, mais celle-ci ne figurait pas parmi les objets.

Les techniciens du département des ressources historiques de l’Etat de Virginie ont notamment extrait de la boîte, sous l’œil des caméras, des balles Minié (munitions de la guerre de Sécession), des billets et des pièces de monnaie émis par le gouvernement confédéré, des journaux et des revues, un almanach datant de 1887 et des documents de loges maçonniques de la région.

Voyez la video et la suite de l’article sur le site du Nouvel Obs

Le Rite Émulation et la Grande Loge Unie d’Angleterre (GLUA), une histoire commune ?

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Pour mémoire, ce rite d’oralité arrive en France au début du XXe siècle dans le sillage de la Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière pour la France et les Colonies Françaises (GLNIR) qui allait devenir, en 1948, la Grande Loge Nationale Française (GLNF). Le rituel est-il un héritage des plus anciens « Devoirs » des bâtisseurs d’antan

Ce rite est le corollaire de l’acte fondateur, en 1813, de la Grande Loge Unie d’Angleterre.

Pour en savoir plus, écoutez Roger Dachez…

Point de vue : À propos de l’unité

Par Serge Toussaint, Grand Maître de l’Ordre de la Rose-Croix

Sur un plan numérique et arithmétique, l’unité correspond au chiffre 1, lequel désigne le fait d’être en présence d’une seule personne, d’un seul animal, d’un seul objet, d’une seule chose. Au-delà de ce chiffre, ceux qui suivent peuvent être décomposés en additions de 1 : 2 = 1 + 1 ; 3 = 1 + 1 + 1 ; 4 = 1 + 1 + 1 + 1 ; etc. Ce chiffre est aussi le seul à ne pas changer le résultat d’une multiplication (2 × 1 = 2 ; 3 × 1 = 3 ; 4 × 1 = 4 ; etc.) ou d’une division (2 : 1 = 2 ; 3 : 1 = 3 ; 4 : 1 = 4 ; etc.). De même, excepté 0, il est le seul qui, multiplié par lui-même, reste ce qu’il est (1 × 1 = 1). Par ailleurs, dans le monde de multiplicité où nous vivons, tout ce qui existe sur le plan matériel peut être ramené quantitativement à un multiple de 1 (1 × x).

La Monade

Sur le plan mystique, l’unité se rapporte à Dieu, c’est-à-dire à la Cause unique qui est à l’origine de l’univers et de tout ce qu’il contient en termes de manifestations naturelles. D’un point de vue arithmosophique, le nombre 1 (et non pas le chiffre 1) désigne la Monade, que les Pythagoriciens aimaient décliner à travers la Décade : 1 + 2 + 3 + 4 = 10 = 1 + 0 = 1. Vu sous cet angle, tout ce qui existe est issu de l’Unité divine et y retournera lorsque l’Évolution cosmique aura atteint son summum bonum… dans 1 × x milliards d’années. Alors, selon certaines exégèses, la Création et les êtres qui la peuplent réintégreront le Centre divin d’où tout a émané au commencement des temps. En termes ésotériques, on parle de «Réintégration divine».

En géométrie ésotérique, l’unité correspond au point, lequel, en se dupliquant, se prolonge et donne naissance à ces figures traditionnelles que sont la croix, le triangle, le carré et le cercle, associés respectivement aux nombres 2, 3, 4 et 9. Limité à lui-même, le point le plus connu et le plus marquant est celui  qui matérialise le centre d’un cercle. Comme chacun sait, c’est l’extension de ce point central vers la périphérie qui constitue le rayon à partir duquel on peut calculer la circonférence et la surface du cercle concerné. En outre, il est intéressant de noter qu’un cercle avec un point au centre symbolise aussi bien la cellule, monde de l’infiniment petit, que l’univers, monde de l’infiniment grand.

L’unité dans la diversité

Mais le mot «unité» recouvre une notion qui transcende l’arithmétique, l’arithmosophie et la géométrie ésotérique. Il désigne en effet l’aptitude des êtres humains à faire abstraction de leurs différences et même de leurs divergences, afin de privilégier ce qu’ils ont en commun. Cela suppose pour chacun de faire preuve de bonne volonté, de tolérance et d’ouverture d’esprit. Bien que suivant des religions différentes, bien que n’ayant pas nécessairement les mêmes idées politiques, bien que de nationalités, d’ethnies et de cultures diverses, bien qu’évoluant dans des milieux sociaux que l’on a tendance à opposer, les humains doivent apprendre à entretenir des relations harmonieuses et fraternelles. «Unité dans la diversité» : telle devrait être leur devise. Telle est celle des Rose-Croix.

La notion d’unité fait naturellement penser à celle d’union, qui consiste à s’unir pour une même cause ou pour mener à bien un même projet. Lorsque cette cause ou ce projet est positif, constructif et noble, l’union des dons, des aptitudes, des talents, des connaissances, des savoirs, des savoir-faire, etc., produit alors des résultats tout aussi positifs, constructifs et nobles. Comme beaucoup, j’espère que le jour viendra où les nations et les humains s’uniront pour faire triompher des valeurs aussi universelles que la fraternité et la paix, sans oublier la spiritualité, dans son approche la plus élevée.

Franc-Maçonnerie entre passé et avenir

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A quoi sert la franc-maçonnerie et que font les francs-maçons ? voila deux questions qui auraient pu justifier l’écriture de ce livre. Mais il va bien au-delà en analysant ce que cette association représente dans le monde et quelles sont ses bases culturelles et philosophiques. En trois siècles, cette institution a subi de nombreuses évolutions, dans les pays anglo-saxons puis sur le continent européen ensuite. Pourquoi chez Anglais et Américain on n’ y rencontre que peu de rites et peu d’obédiences quant nous retrouvons une demie douzaine de rire en France par exemple et plus de cent obédiences ? Entre passé et avenir l’auteur fait le point sur la situation actuelle.

ALAIN NOEL DUBART a été chirurgien des hôpitaux de Lille puis au centre hospitalier d’Armentières tout en exerçant en cabinet. Il a également assuré de nombreuses responsabilités au sein du syndicat des médecins de la région Nord, syndicat dont il a été président départemental durant 12 ans puis régional de 2003 à 2006.

Elu au Conseil Fédéral de la Grande Loge de France en 2002 il en a été le Grand Secrétaire, puis Grand Orateur et enfin a été élu Grand Maître de la Grande Loge de France de 2009 à 2012.

À commander sur https://www.helloasso.com/associations/academie-maconnique-provence/evenements/les-livres-amp-ubik-editions.

La Liberté comme méthode

L’initiation maçonnique dans ses relations avec les pratiques du quotidien

Alessandro Sbordoni – Jean-Luc Leguay

Éditions Dervy, 2021, 156 pages, 22 € – Format Kindle 15,99 €

Alessandro Sbordoni, compositeur, musicien, essayiste et chercheur, a écrit plus de quatre-vingts partitions pour les formations musicales les plus diverses, de l’instrument solo au grand orchestre et au théâtre musical. Il a ensuite étendu son champ d’investigation à des thèmes philosophiques et initiatiques, conséquence naturelle de sa recherche sur l’essence du son et de l’art. Il est membre du Grand Orient d’Italie (GOI) et de la Grande Loge Nationale Française (GLNF).

Nul ne sera donc étonné de découvrir la préface de Stefano Bisi, journaliste et écrivain mais aussi Grand Maître du Grand Orient d’Italie. Fondé en 1805, le GOI, reconnue par la GLNF, est membre, tout comme la GLNF, de l’American Masonic Confederation (IMC), la Confédération Maçonnique Interaméricaine (CMI), fondée le 14 avril 1947, organisation qui regroupe 84 Grandes Puissances maçonniques mondiales.

Dans La Liberté comme méthode Stefano Bisi nous fais tout d’abord part de son grand plaisir à lire ce passionnant ouvrage où éthique et beauté sont présentes dès les premières pages. Pour lui, le titre même définit ce qu’est l’initiation maçonnique dans toutes ses relations avec les pratiques du quotidien. Sans hésiter, il nous confie que son auteur, musicien de son état, a su écrire sur sa partition toutes les notes saillantes de la gamme maçonnique que sont le vice, la vertu, la foi, l’Exercitium opératif-spéculatif. À ces yeux, un précieux ouvrage permettant à la Franc-Maçonnerie universelle de perpétuer la construction du Temple dans le chantier infini du Grand Œuvre… En toute liberté !

La Liberté comme méthode, soit… Mais de quelle liberté parlons-nous ?

Il est vrai qu’il existe différents types de liberté : le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité, le droit au respect de la vie privée et familiale, la liberté d’expression. la liberté de pensée, de conscience, ajoutant même parfois l’adjectif absolue, et de religion.

Mais la liberté est essentiellement l’état d’une personne qui ne subit pas de contraintes, de soumissions, de servitudes exercées par une autre personne, par un pouvoir tyrannique ou par une puissance étrangère. Être ni prisonnier ni sous la dépendance de quelqu’un.

Et de quelle méthode ? De la méthode maçonnique ? Certes, oui. La Franc-Maçonnerie, Fraternité initiatique à caractère ésotérique et initiatique, école de pensée et de spiritualité offre bien une méthode de travail afin que son enseignement, fruit des recherches faites en Loge, de cette démarque offrant initiation, symbolisme, transmission de la tradition maçonnique, soit répandue en dehors de la Loge.

Deux interrogations – liberté et méthode – auxquelles Alessandro Sbordoni répond après une introduction sur « Pour un futur de la maçonnerie moderne » en trois parties essentielles. La première est consacrée à l’« Initiation maçonnique et pratiques quotidiennes », la seconde à « La liberté comme méthode ? », et la troisième enfin à une analyse perspicace intitulé « Macrocosme et microcosme ». Pour passer Le cosmos, l’univers, de l’infiniment grand à ce qui, dans l’histoire de la philosophie, est considéré comme le corps humain, l’être, comme un monde en réduction dont chaque partie représente et correspond terme à terme à une partie de l’univers…

L’auteur, se fondant sur une Franc-Maçonnerie héritière des initiations de Métier (Craft) considère cette dernière somme possédant un caractère fondamentalement hermétique qui a toujours des références opératives. Mais de nos jours, l’Art Royal et sa pratique sont confrontées à de nouveaux défis dans un monde dominé par la dérive de la globalisation. Pour l’auteur, le travail introspectif et la connaissance de soi, notre comportement éthique, la communication interpersonnelle dialogique, une relation stricte entre vision spirituelle et vie concrète sont les outils spécifiquement maçonniques et opératifs qui s’offre à nous dans ce nouveau monde. Le tout pour faire « progresser l’initié sur son chemin de l’initiation, mais aussi de donner de l’espoir aux difficiles situations que connaît notre planète, pour permettre à tous, ensemble, de parcourir en toute liberté et en pleine conscience ce chemin. La Franc-Maçonnerie a donc, dans le monde, une très grande responsabilité, non seulement à l’égard d’elle-même mais aussi à l’égard de l’époque contemporaine si complexe ».

Si pour Alessandro Sborfoni « la dérive de la globalisation économique met en péril les conquêtes de la démocratie, de l’égalité et de la liberté que la Franc-Maçonnerie transmet au monde », l’ouvrage permet de recentrer sur ce que doit être, au plus profond de lui-même, le Maçon du XXIe siècle. Où comment passer de la joie à être en Loge à un homme d’harmonie et de rayonnement pour et vers les autres.

Quant à Jean-Luc Leguay, qui fut le premier laïc de cette chaîne de tradition remontant au VIIIe siècle, il est aujourd’hui un des derniers maîtres enlumineurs et est mondialement connu. Nous lui devons, entre autres, chez Albin Michel – Ipomée Perceval le Gallois, Le Livre de l’Apocalypse, La Divine Comédie enluminée, chez Dervy, Le Maître de lumière, Le Tracé du Maître, Le Mutus liber – Initiation, Rituel – Consécration d’une Loge et, coécrit avec Minh-Son Nguyen, Rituels inconnus. Plus que des livres d’images, au sens de ce genre littéraire, des livres du « Merveilleux », pour faire rimer symbolique avec chemin initiatique ! Il nous offre, ici et maintenant, un cahier central en couleur de 16 illustrations et quelques 38 images de lumière, inédites, en N&B.

Le 2 janvier 2022, le GODF reçoit Dominique Schnapper, sociologue et politologue française

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 À « Divers aspects de la pensée contemporaine », émission du dimanche 2 janvier 2022 à 9h40 sur France Culture, le Grand Orient de France reçoit Dominique Schnapper, sociologue et politologue française, ancienne membre du Conseil constitutionnel, présidente du Conseil des Sages de la laïcité et présidente du musée d’art et d’histoire du judaïsme. Elle évoquera, entre autres, son dernier ouvrage Temps inquiets, Réflexions sociologiques sur la condition juive (Odile Jacob, 2021). Une émission présentée par Alexis Lacroix, journaliste, éditorialiste politique, essayiste, germaniste et historien des idées français et Thierry Nerzic.

Source : GODF, La lettre d’information, 23 décembre 2021

En savoir plus sur le dernier ouvrage de Dominique Schnapper :

Présentation de l’éditeur :

Nous vivons aujourd’hui au temps de l’inquiétude, celle que suscitent les actes d’agression contre les juifs et le sentiment profond d’une remise en cause du pacte passé avec la République française. Comment en est-on arrivé là ? Faut-il y voir les effets de la porosité de l’interminable conflit israélo-arabe et la diffusion d’un antisionisme politique ? Est-ce la présence d’une forte population musulmane en mal d’intégration et, plus encore, les menaces d’un antisémitisme rouge-brun, alliées aux effets d’un fondamentalisme islamiste ?
Il ne s’agit pas seulement de regarder en arrière. Dominique Schnapper rappelle ce principe selon lequel, dans notre histoire, les menaces contre les juifs ont de tout temps précédé le naufrage de la démocratie. Elle nous donne par sa réflexion les éléments pour combattre les passions mauvaises dès lors que l’intérêt commun succombe aux assauts des prétentions identitaires et pour nous permettre de nous accorder sur les fondements d’une culture commune.

Dominique Schnapper lors d’une table ronde en 2011 (Photo Wikipédia)


Biographie de l’auteure :
Sociologue, directrice d’études à l’EHESS, ancienne membre du Conseil constitutionnel, Dominique Schnapper est actuellement présidente du Comité des sages de la laïcité au ministère de l’Éducation nationale. Elle est l’auteur de nombreux ouvrages de sociologie, notamment De la démocratie en France. République, nation, laïcité (Odile Jacob, 2017) et Puissante et fragile, l’entreprise en démocratie avec Alain Schnapper (Odile Jacob, 2020). 

La fraternité et le culte des ancêtres du Vietnam

Article de notre Sœur Trần Thu Dung

Le culte des ancêtres, en vienamien Tín ngưỡng thờ cúng tổ tiên, joue depuis les temps les plus anciens, un rôle capital dans la pensée et dans les pratiques de la civilisation vietnamienne.

Selon la tradition vietnamienne, il n’y a pas de séparation entre le monde des vivants et celui des morts. Les âmes hantent l’autel des ancêtres. Les morts reviennent parmi les vivants à l’occasion des jours de fête de la nouvelle année et aux anniversaires des décès. Les morts partagent les joies et les peines de leurs descendants lors des cérémonies familiales telles que le mariage, la réussite des enfants, la construction d’une nouvelle maison, etc. Ce culte aide à entretenir les liens entre les vivants et les morts. La présence de l’autel des ancêtres dans chaque famille et la célébration périodique du culte font que les morts continuent à être présents dans la vie de chacun, et qu’ils perpétuent l’honneur de la famille.

En général, la fête des ancêtres s’organise en famille. Elle n’est pas une religion, mais une simple coutume. Chaque famille s’organise pour reconnaître le lignage familial ce qui la différencie d’autres cultes des ancêtres existant en Chine ou en Afrique lesquels se déroulent souvent dans un espace public comme le village ou, dans les cimetières autour des tombes. Mais la conception est la même. Les vivants ont besoin de la bienveillance des ancêtres sanctifiés, qui est nécessaire pour que chacun bénéficie de retombées favorables dans sa vie. La dévotion due aux ancêtres s’inscrit dans une volonté d’harmonie entre l’au-delà et le monde physique des hommes. Si cette harmonie n’est pas respectée, il se crée un déséquilibre qui peut être néfaste pour l’homme comme pour le reste de la création. L’ancêtre se voit offrir des sacrifices sous forme de nourriture au moment des fêtes (comme la fête des morts), parfois pour l’anniversaire du défunt ou de l’ancêtre légendaire d’une famille (phénomène fréquent dans l’aristocratie). On invite les ancêtres à partager les repas. On demande sans cesse l’assistance des morts. On brûle de l’encens pour évoquer le retour des morts et on brûle aussi des objets votifs en papier. Selon la terminologie vietnamienne, on peut dire qu’il s’agit du culte de l’encens et de la fumée.

Le culte des ancêtres aide à tisser le lien entre les membres de la famille. Chacun se reconnaît, et s’entre-aide. C’est « la famille d’abord ». C’est pourquoi le culte des ancêtres joue un rôle important dans la vie culturelle et sociale au Vietnam. Cette pratique apprend aux descendants la gratitude envers les ancêtres, le respect de la hiérarchie familiale et le souvenir des racines originelles qui se transmettent de génération en génération.

La similitude avec la chaîne d’union pratiquée à la fin des tenues maçonniques apparaît clairement lorsque le vénérable maître énonce que cette tradition vient des ancêtres et rappelle aux frères et sœurs qu’ils sont les maillons, non seulement des frères et des sœurs présents mais également de tous ceux qui les ont précédés. Ainsi bien avant la colonisation, il y avait le même type de démarche symbolique dans la culture vietnamienne et dans les loges européennes. N’est-ce pas une évidente manifestation de l’Universalisme.

Mais le plus intéressant, c’est que pendant la cérémonie du culte des ancêtres on accepte chaleureusement tous les membres de la grande famille et les amis sans distinction de religions ou de conceptions philosophique… Ce jour est le jour de la réconciliation, dont la fête traduit la fraternité, la solidarité entre les membres de la famille comme en Franc-maçonnerie. On se réunit et on partage le bonheur et la peine. Certaines personnes profitent de ce jour pour demander pardon à quelqu’un. Car selon la coutume, on ne peut pas se battre pendant le repas ou la cérémonie. On fait montre de respect devant les ancêtres, à défaut de quoi on sera puni dans la vie quotidienne.

Parfois, le vénérable maître propose à la famille de constituer une cagnotte en soutien à l’enfant qui s’apprête à aller à l’université. Le futur étudiant s’engage à en retour à bien utiliser cet argent en réussissant ses études.

Pendant la cérémonie du culte des ancêtres, le vénérable maître peut également proposer une aide fraternelle en faveur d’un membre de la famille qui rencontre des difficultés (maladie, veuvage, accident, incendie etc.), comme le vénérable maître de la loge maçonnique qui demande au frère maître des cérémonies, accompagné du frère hospitalier, de faire circuler le tronc de la veuve et le sac aux propositions à la fin de chaque tenue.  

Photos de deux autels des ancêtres du lignage d’une grande famille.

Une remarque concernant les autels des ancêtres du lignage d’une grande famille : Les enfants ont les mêmes grands parents. Cependant la décoration est un peu différente. Sur le 2ème autel, les grands parents de chaque branche des deux parents directs sont également vénérés, mais au-dessus est vénéré le bouddha qui protège chacun. Sur le 1er autel existe seulement un génie de fortune. C’est une croyance taoïste. Ils sont de plus issus des mêmes grands parents mais on remarque dans le rang des photos que du côté du père est disposée la photo de l’oncle. On vénère également un jeune homme, frère du père, mort en pleine jeunesse au champ d’honneur pendant la guerre du Vietnam. Comme il n’était pas marié et n’avait pas de descendance, c’est la famille de son frère qui s’en occupe. Selon la croyance, la vénération symbolise la demande de protection des Esprits.  Sur le 2ème autel, le maître de la famille ne vénère pas la mort de son frère, car la femme de ce défunt est encore vivante. C’est son devoir, sauf si elle se remarie. Puis son fils va continuer à honorer les ancêtres à son tour.

La conception du rituel du culte des ancêtres est différente au sein d’une même famille selon que l’on applique le rite bouddhiste ou le rite taoïste. La synthèse des 3 religions en ce qui concerne le culte des ancêtres est répandue partout au Vietnam. C’est le symbole de la liberté de croyance des Vietnamiens.

Le culte des ancêtres est une fête solennelle de la fraternité vietnamienne. Il est organisé en fonction des dates anniversaires des morts, et pendant la veillée, les esprits sont invités à participer à la fête afin de protéger les membres de la famille. Sur certains autels on trouve outre la statue de Bouddha, des Génies et Confucius… Les trois religions (bouddhisme, taoïsme, confucianisme), sont réunies dans la cérémonie du culte des ancêtres. Toutes les religions et les croyances se respectent et vivent en harmonie dans la vie quotidienne. La soif de paix des Vietnamiens s’exprime dans cette grande tolérance et par ce respect des diverses croyances. Ceci ressemble aux principes de la Franc-maçonnerie : la tolérance mutuelle, le respect des autres et de soi-même, la liberté absolue de la conscience. C’est pourquoi, pendant la colonisation, les premiers membres maçonniques vietnamiens ont fondé à Hanoi une loge dénommée « Confucius » afin d’initier également les Vietnamiens d’origine chinoise.

LE DROIT HUMAIN : Hommage au Prix Nobel de la Paix Desmond Tutu (1931-2021)

Desmond Tutu vient de nous quitter le 26 décembre, après une vie de combats. Il est, avec Nelson Mandela, le symbole de la lutte contre le régime de l’apartheid.

Jeune instituteur, il démissionne de son poste pour protester contre les inégalités scolaires entre les blancs et les noirs. Il devient ensuite prêtre au sein de l’église anglicane et sera le premier noir à occuper le poste d’Archevêque du Cap.

Il milite au “Black Consciousness Movement” (courant de pensée à la recherche d’une démarche exclusivement noire pour sortir du système d’apartheid) et délivre dans ses sermons un message de paix et de non-violence, critiquant tant l’apartheid que ceux qui combattent ce régime par la violence.

Héritier de la voie tracée par Martin Luther King, il reçoit en 1984 le Prix Nobel de la Paix. Il contribue fortement à la fin de l’apartheid et préside ensuite la Commission « Vérité et Réconciliation ».

Il prend part à la lutte contre l’homophobie sur le continent africain et défend le droit de mourir dans la dignité.

La Fédération Française du DROIT HUMAIN rejoint les hommages rendus par le monde entier à ce combattant humaniste et pacifiste.

Fédération Française de l’Ordre Maçonnique Mixte International LE DROIT HUMAIN

Ordre Maçonnique Mixte International LE DROIT HUMAIN – Fédération Française

Source : Newsletter du 28 décembre 2021

AUTRICHE : « La Fraternité » (1959-1967) entre Lumières, Gnose, Église (et Conclave)

De notre confrère autrichien corrispondenzaromana.it – par le Père Paolo M. Siano

En 1949 dans la  » PaulsKirche « , une ancienne église luthérienne de Francfort-sur-le-Main (voir ici : https://de.wikipedia.org/wiki/Frankfurter_Paulskirche ), la Grande Loge Unie d’Allemagne ( » Vereinigte Großloge von Deutschland « ) a été fondée à partir de 1958, elle prit le nouveau nom de Grande Loge des Anciens Maçons Libres et Acceptés d’Allemagne (« Großloge der Alten Freien und Angenommenen Maurer von Deutschland » – GLAFAMvD).

En 1958, le GLAFAMvD et la Grande Loge Nationale des Francs-Maçons d’Allemagne ( » Große Landesloge der Freimaurer von Deutschland  » – GLLFvD) forment ensemble les Grandes Loges Unies d’Allemagne  » ( » Grandes Loges Unies d’Allemagne  » – VGLvD), auxquelles ils rejoindront en 1970 3 autres Grandes Loges allemandes (voir ici : https://de.wikipedia.org/wiki/Vereinigte_Gro%C3%9Flogen_von_Deutschland ).

En janvier 1959 parut le premier numéro de  » Die Bruderschaft  » (traduction italienne : La Fraternité ), le magazine des Grandes Loges Unies d’Allemagne ( » Journal des Grandes Loges Unies d’Allemagne « , VGLvD) que j’indiquerai par les initiales BRU . Le Grand Maître de VGLvD de l’époque est l’Ing. Theodor Vogel (1901-1977) (voir ici : https://www.corrispondenzaromana.it/un-ricordo-su-mons-ingo-dollinger-1929-2017/ ). 

Je rappelle quelques articles d’où, dans l’ensemble, ressortent :

1) les raisons de la profonde incompatibilité entre la Franc-Maçonnerie Allemande régulière et l’Eglise Catholique : en fait l’essence de la Franc-Maçonnerie comprend l’Humanisme anti-dogmatique (comme déjà aux Lumières), l’Esotérisme & la Gnose (union des contraires : Dieu-Diable, Lumière- Ténèbres … );

2) l’attention particulière de la Franc-Maçonnerie envers l’Église, le Concile et envers un futur Conclave.

Sur BRU, N° 1, 15 janvier 1959, dans l’article « Symbiose ou synthèse ? « Le franc-maçon Karl Hoede mentionne la figure de » Méphistos « (le Diable) et cite quelques passages du poème » Gingo Biloba « où le franc-maçon Goethe mentionne l’union des contraires: l’un se double et devient deux, les deux font un.. Hoede précise que les francs-maçons recherchent la conciliation des contraires, Dieu et l’homme, la lumière et les ténèbres … le signe : Gingo Biloba  » : p. 6). Il est logique de penser que Méphisto fait également partie de cette union.

Su BRU N° 2, 15 mars 1959, nell’articolo « La jeune génération maçonnique » (pp. 37-39) Le franc-maçon Kurt Mauch déclare que la jeune génération maçonnique sait bien que Dieu, comme la Nature, est Bon et Juste :

« Vous savez avec Hegel et Goethe que Dieu est « bon » et « mauvais » comme la nature et que, selon les belles paroles de notre frère Rückert, l’homme ne peut trouver Dieu que s’il le porte en lui.» (p. 39).

Sur BRU, N° 4, 15. Juillet 1959 , dans l’article  » La confrérie des maçons  » (pp. 97-100), le Franc-Maçon Ernst Nitsche explique que la Franc-Maçonnerie est fondée sur l’Initiation avec laquelle le Candidat sort des ténèbres de la monde profane et renaît à une nouvelle vie :

«[…] C’est pourquoi l’émission de lumière correspond à une nouvelle naissance. La loge, c’est la mère qui accouche, et tous ceux qui ont reçu la lumière dans la loge sont frères » (p. 99).

Nietzsche voit une parenté spirituelle entre les mystères de l’Égypte ancienne et la franc-maçonnerie (« Une telle connexion est historiquement démontrable, bien qu’une relation spirituelle soit indubitable »: p. 99).

Sur BRU N° 2, le 15. fév. 1960 , le franc-maçon Artur Kreiner , avec l’article « Symbole und Mysterien » (pp. 41-42), présente l’association culturelle maçonnique « Ordo Rosae Aureae » (ORA), dirigée par Bruder Martin Erler (1920-2014 : voir ici : https://www.ordo-rosae-aureae.de/ ). L’ORA se consacre à l’étude du Symbolisme, des Mystères Anciens et du Rosicrucianisme . Le MAINTENANT cherche l’expérience du Spirituel, de l’Invisible, du Sacré… (« une expérience du spirituel, de l’invisible, du sacré – même sans pensée conceptuelle !  » : P. 41).

Sur BRU N° 3, 15. März 1960 , dans l’article « Les maçons sont-ils une élite ? Le franc-maçon Ernst Nitsche soutient que la franc-maçonnerie est une « élite » de l’esprit qui veut libérer l’homme de la pensée dogmatique, nationaliste, totalitaire et matérialiste (cf. pp. 69-72).

Le BRU N° 5, 15. Mai 1960 , dans l’article  » Ex Occidente Lux  » (pp. 149-151), le Franc-Maçon Georg von Spallart précise que l’expression  » Lumière de l’Est  » (« Lumière de l’est  » « ) Fait référence à l’Orient intérieur, à une Lumière transcendante et d’un autre monde ( » lumière surnaturelle « ) qui porte divers noms dont  » TAO « , c’est-à-dire le rythme des contraires, par exemple la Vie et la Mort ( » vie et mort « ). L’homme doit rechercher la communion avec cet Être Suprême (« rechercher la communion personnelle avec cet être suprême « ) que les Maçons vénèrent sous le nom de Grand Architecte de l’Univers (« ABAW »).

Von Spallart déclare que de la lignée mythique de Caïn (« famille mythique de Caïn « ) viennent deux personnalités importantes dans le symbolisme maçonnique : « Tubalcain », le premier forgeron, et Hiram, l’architecte du Temple de Salomon (cf. p. 149 ) .

Sur BRU N°5, 15. Mai 1960 , dans l’article « Mysterienbund », le Franc-Maçon Hubert Übelacker explique qu’en Franc-Maçonnerie il y a deux courants : celui exotérique du rationalisme des Lumières, et celui ésotérique typique du Rosicrucianisme et des Mystères Anciens. Überlacker sait bien que la franc-maçonnerie ne peut se passer de l’aspect ésotérique ou mystérieux et mentionne l’expérience du groupe maçonnique « NOW » (cf. pp. 174-175).

Sur BRU N°8-9, le 1er sept. 1960 , dans l’article « Les papes et les francs-maçons (II) », le franc-maçon Karl Hoede espère la possibilité qu’un catholique et cardinal maçon puisse légitimement devenir pape :

«[…] Ergo il y a certainement la possibilité qu’un franc-maçon catholique puisse devenir légalement pape ; il n’a qu’à s’être rendu d’avance chez le cardinal. Pourquoi cette possibilité serait-elle hors de question ? Vous pouvez parler de n’importe quoi si vous cherchez une consolation. Mais toute pensée réconfortante, loin d’un sérieux plus profond, est nécessaire en ce temps de méfiance, de discorde et de lutte de tous contre tous » (p. 238).

Sur BRU N° 11, 1. Nov. 1960 , dans l’article  » La chaîne comme symbole  » (pp. 312-315), le Franc-Maçon Georg von Spallart déclare que la Chaîne est un symbole de l’union qui lie toutes les créatures entre elles et avec le Créateur (cf. pp. 312-313). Von Spallart propose la connaissance de TOUT-UNITÉ pour surmonter les antithèses de la pensée dualiste, c’est-à-dire Dieu et Diable, Lumière et Ténèbres, Ciel et Enfer, Esprit et Matière (cf. p. 313). Il semble que pour von Spallart le Diable ne soit pas un adversaire de Dieu (cf. p. 314) :

«[…] De ce nouveau point de vue, il devrait enfin être possible de résoudre les crevasses encore existantes des idées dualistes désespérément incohérentes de Dieu et du diable, de la lumière et des ténèbres, du ciel et de l’enfer, etc. Être comblé par la connaissance du TOUT – UNITÉ. (Le diable n’est pas plus un « adversaire » de Dieu qu’il ne nous viendrait à l’idée de faire en nous un instinct fatalement noir l’honneur de reconnaître cet aspect comme un adversaire égal.) 313-3.

Sur BRU N°1, 15 janvier 1961, Friedrich Domay passe en revue l’article « Les Francs-maçons » (trad. : « Les Francs-maçons ») publié par le Prof. Dr. K. Algermissen sur le 4e volume de la nouvelle édition de « Lexicon for Theology and Church » édité par Josef Höfer et Karl Rahner (1960 2). Domay explique que, depuis la première édition de 1932, Algermissen a révisé ses idées envers la franc-maçonnerie. Domay, très heureux, y voit un signe de la nouvelle attitude positive de l’Église envers la franc-maçonnerie (cf. p. 34).

Sur BRU N° 1, 1. Jan. 1962 , le Maçon Günter Wiemann , dans l’article « Le franc-maçon et le mysticisme » (pp. 11-16), déclare que de tout temps les mystiques enseignent que nous faisons partie du Cosmos et Dieu est en nous : il est la divinisation de l’Homme (« Déification de l’homme » : p. 12), il est l’identité Dieu = Homme (« C’est finalement l’équation : Dieu = homme, homme = Dieu  » : p. 12).

Il est intéressant de noter que sous le titre de l’article et le nom de Wiemann, il y a cette phrase :  » Vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal (Genèse 3, 5) ».

Wiemann explique que l’Homme = Dieu , n’est pas l’Homme terrestre, mais l’Homme-Priorial (« der Ur-Mensch ») et cela ne fait pas appel aux Églises d’orthodoxie doctrinale qui veulent plutôt l’Homme contrit, pécheur, repentant, conscient de sa propre faiblesse… Selon Wiemann, les Églises créent des dogmes pour dominer l’Homme (cf. p. 12) et n’acceptent aucun enseignement ésotérique (« kein esoterischen Lehren »: p. 13).

Wiemann interprète ainsi, de manière positive, la phrase de la Genèse « Eritis sicut Deus… » (sans préciser qu’elle appartient au Serpent) : pour les mystiques, l’Homme est égal à Dieu, c’est-à-dire qu’il est de la même essence que Dieu (cf. p. 13), de plus le dualisme n’est pas réel, Dieu est Un, Il est en toutes choses, le Bien et le Mal ne sont que des formulations de l’intellect humain… Dieu inclut tout, même le péché et le mal :

« Dieu est le principe positif. Cela inclut tout, même le péché, le mal » (p. 13).

Comme Jakob Böhme, Wiemann croit également que Dieu est double en lui-même, portant à la fois la Lumière et les Ténèbres (« la raison divine primordiale est un double principe : elle produit la lumière et les ténèbres »). Cette dualité en Dieu est déjà enseignée par le texte hindou Bhagavad-Gita (cf. p. 14). Wiemann affirme que le franc-maçon, dans un esprit paracelsien-faustien, se bat pour la connaissance et la liberté (« Dans un esprit paracelsien-faustien, il veut lutter pour la connaissance, pour la liberté », p. 16).

Sur BRU N° 5, 1. Mai 1962 , dans l’article  » Réflexions sur le Concile œcuménique  » (pp. 180-181) le maçon Hieronimus Frey cite le cardinal Frings qui espère réduire le pouvoir de la curie romaine au profit de la Évêques (cf. p. 180) … Frey se demande, entre autres, si le Concile conduira à une nouvelle attitude plus conciliante et fraternelle de l’Église envers la franc-maçonnerie et constate qu’à cet égard, il existe déjà en France un changement en cours avec le livre (philomassonique) d’Alec Mellor  » Nos Frères séparés – Les Francs-Maçons  » [Tours 1961] publié avec le  » nihil obstat  » du censeur ecclésiastique (un jésuite) et avec l’autorisation du Vicaire général de l’évêque de Tours (cf. p. 181).

Sur BRU N° 11, 1 nov. 1962 dans l’article « Humanité et symbole dans l’œuvre de Hauptmann. A l’occasion du 100e anniversaire du poète le 15 novembre 1962 « (pp. 346-350), le franc-maçon Wolfgang Kelsch déclare que l’œuvre du poète Gerhart Hauptmann (1862-1946) est gravée de l’esprit maçonnique ( » Das L’œuvre du grand poète est intimement liée à l’esprit de la Franc-maçonnerie » : p. 346). Captain prône également l’union de tous les contraires ( » l’union de tous les contraires  » : p. 347). Dans l’ouvrage  » Great Dream « , Captain voit la grande opposition entre le Christ et Satan résolue: tous deux, enfants de Dieu, s’unissent pour conduire l’Humanité à son être véritable … Kelsch écrit:

«Dans le Grand Rêve », le poète voit abolis les contraires éternels du monde : le Christ et Satanael, les deux fils de Dieu, s’unissent, l’humanité parvient enfin à l’être véritable, le cercle historique du salut. Dans les dernières grandes œuvres de Hauptmann, le monde dialectiquement divisé, ce sont les contraires tragiques abolis, les pôles apparemment irréconciliables s’unissent » (p. 350).

BRU N°12, 1. Déz. 1962 s’ouvre sur l’article  » Les Francs-Maçons et le Concile  » (pp. 369-371) du franc-maçon Kurt Mauch qui observe que si l’Église impose la langue latine, la franc-maçonnerie à la place (« keine Problematik der„ Latinität ») permet une grande liberté de rites et rituels dans les différentes Loges et Grandes Loges (pp. 369-370). Selon Mauch, la franc-maçonnerie a un caractère décentralisé et fédérateur (cf. p. 370). 

Mauch suggère-t-il que l’Église prenne la franc-maçonnerie comme modèle ?

Toujours sur BRU N°12/1962 , on trouve l’article non signé « Konzil und Freimaurerverschwörung » (pp. 397-398) qui présente le cas de l’article de l’écrivain Louise Rinser (voir ici : https:// it.wikipedia. org/wiki/Luise_Rinser ), publié dans le journal du dimanche  » Monde du dimanche » du 7 octobre 1962. Rinser déclare que certains cercles voient le Concile Vatican II comme une grandiose session maçonnique ( » eine grandiose Freimaurersitzung « ) bien conçue avec des intrigues et fermé au public (cf. p. 397). Le chroniqueur anonyme définit cette déclaration de Rinser (cf. pp. 397-398) comme fausse et stupide (« mal comme phrase stupide ») à laquelle le Dr Wolfgang Scherpe, Vénérable Maître de Loge a répondu « Carl zur gekrönte Säule ”de Braunschweig. Scherpe précise que la franc-maçonnerie jouit de l’estime même parmi le clergé catholique et les évêques allemands, et loue Mozart comme un vrai catholique et franc-maçon (cf. p. 398).

Sur BRU N° 1,   1. Jan. 1963 , dans l’article « Mysterienbund oder nicht? « (Pp. 5-9) Le franc-maçon Richard Moes explique que la franc-maçonnerie est la fille des Lumières ( » notre alliance est un enfant des Lumières  » : p. 5) mais elle a aussi des racines dans la magie, l’alchimie, dans le mystère des sociétés anciennes ( voir page 5). Selon Moes Goethe , Faust est un exemple pour tout franc-maçon : Faust a deux âmes dans sa poitrine, Dieu et le Diable, à qui Faust est lié :

« […] du Faust de Goethe, qui n’est pas censé être un modèle, mais une image de l’homme avec deux âmes dans la poitrine, bonne et mauvaise, Dieu et le diable, avec qui Faust est probablement quelque peu étroitement lié est à être un exemple pour nous » (p. 8).

Moes précise qu’en fait la franc-maçonnerie fait la même promesse que le diable biblique ou le « Méphisto » goethien:  » Eritis sicut deus « – tu seras comme Dieu. C’est aussi le conseil du diable dans Faust comme dans la Bible » (p. 8).

Moes déclare que la franc-maçonnerie guide les initiés à la renaissance dans l’Esprit (« à une renaissance hors du saint esprit »), de sorte que les francs-maçons peuvent être comme leur modèle ou Dieu (« Mais d’abord nous allons Ressemblant à l’archétype, nous serons comme Dieu » : P. 9).

Sur BRU N°2, 1er février 1963, il ya le court article « A patriarch as a seeker » qui reprend une nouvelle de « Alpina », magazine de la Grande Loge des Alpes Suisses : alors que le Concile est en cours, « Monsignore Johannes Maria Assendelft », Patriarche de l’Église catholique-apostolique d’Antioche de rite orthodoxe, syro-byzantin », présent à Rome comme Observateur au Concile, a été initié comme Franc-maçon dans la Grande Loge d’Italie (« Grande Loge Nationale AFAM d’Italie « ). Mons. Assendelft explique que les francs – maçons sont, et à un âge précoce de son père et son frère-frère qu’il connaissait la franc – maçonnerie … Le magazine » Alpina « voit au cours du Conseil de la croissance de l’opposition au dogmatisme (cf. p. 65).

Je cite textuellement :

« Le journal de la Grande Loge Suisse a joint à cette communication la déclaration que le cours du concile a montré que l’opposition au dogmatisme unilatéral dans l’Église catholique s’est accrue » (p. 65).

Sur BRU, N° 8-9, 1er sept. 1963 , dans l’article « Nomen est omen. Gedanken eines Freimaurers über Papst Johannes XXIII. » (Pp. 228-229) l’ancien Grand Maître de la Grande Loge des Alpes Suisses, Josef Böni , fait l’éloge du regretté Pape Jean XXIII, mais n’apprécie pas les « Pies » Papes (« Pie-Päpste »), à savoir Pie IX et Pie X Il les considère comme intolérants car l’un (Pie IX) a lutté contre les erreurs modernes, et l’autre (Pie X) contre le Modernisme (cf. p. 228).

Sur BRU N°1, 1er janvier 1964, dans l’article « Retour au commencement » (pp. 1-3), le franc-maçon Kurt Lähnparle de deux Principes (« deux principes ») qui décident de notre destin (« Le Destin de la Vie ») : Ciel et Enfer, Jour et Nuit, Plein et Vide (« Ciel et Enfer, jour et nuit, abondance et vide… »). La polarité (« la politique ») existe aussi sur le plan spirituel … Dans la Chine ancienne on parle des deux principes « Yin et Yang » … La totalité a été perdue (« Once the whole thing was lost through division » ) . Selon Platon, les sexes devraient être au nombre de trois : masculin, féminin, masculin-féminin (cf. p. 1). Le maçon Lähn affirme que chacun porte en lui l’équilibre comme une interpénétration harmonique des deux sexes : « Chacun porte en lui l’équilibre comme un emboîtement harmonieux des deux sexes » (p. 2).

Toujours sur BRU N° 1/1964, dans l’article « Heralds of Freemasonry – Mystery Covenants » (pp. 4-9), le franc-maçon Günter Wiemann voit les anciennes sociétés à mystères comme des précurseurs de la franc-maçonnerie ( « nous pouvons considérer les anciennes alliances mystérieuses comme des signes avant-coureurs de la franc-maçonnerie » : p. 4). Selon la doctrine du mystère, la Divinité est double, elle est personnelle et impersonnelle, et l’âme humaine est une émanation de la Divinité cherche à retourner à son origine :

« La divinité est un double principe ; impersonnel et personnel à la fois. L’âme humaine est une émanation (effluent) de la divinité. Alors elle s’efforce de le retrouver un jour » (p. 5).

Les anciens Mystères enseignent que l’homme peut chercher Dieu de manière adogmatique (« undogmatisch »: p. 6). Dieu, dans les différentes religions, veut être recherché de différentes manières et être appelé par des noms différents (cf. p. 6). L’Initié aux Mystères apprend l’union Lumière-Obscur, la naissance de la Lumière des Ténèbres (« die Vereinigung von Licht und Dunkel, die Geburt des Lichtes aus dem Dunkel »: p. 6).

Sur BRU, N° 2, 1er février 1964 , dans l’article « Es tagt in Rom » (pp. 58-59) à l’époque du Concile Vatican II, l’ancien Grand Maître de la Grande Loge des Alpes Suisses, Josef Böni (ex prêtre catholique puis pasteur protestant), partage la polémique du Cardinal Frings contre le Saint-Office et la Curie romaine : le Saint-Office n’est plus d’actualité et le Collège des évêques doit remplacer la Curie dans la gouvernance de l’Église. Le Grand Maître Böni considère qu’une telle décentralisation (« eine Dezentralisation der Kirchenleitung ») est nécessaire (« notwendig »).

Enfin, sur BRU N° 7, July 1967, dans la rubrique consacrée à la revue de presse (« Press review ») dans l’article « The dissimilar minded » il est souligné qu’avant le Concile Vatican II l’Eglise était hostile à la franc-maçonnerie mais alors un le changement a eu lieu :

« In früheren Jahren hatte die katholische Kirche der Freimaurerei feindlich gegenübergestanden, doch das Vatikanische Konzil brachte hier die entscheidende Wendung » (p. 187).

Oui, au niveau de la hiérarchie il y a eu un changement jusqu’à ce que, entre 1981-1985, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, dirigée par le Cardinal Ratzinger, réaffirme clairement l’incompatibilité entre l’appartenance à la Franc-Maçonnerie et la foi chrétienne (cf. certaines de mes articles : ici http://amicideltimoneferrara.blogspot.com/2017/09/la-massoneria-negli-acta-del-concilio.html ; ici http://amicideltimoneferrara.blogspot.com/2017/04/massoneria- eglise- confusion.html ; ici http://amicideltimoneferrara.blogspot.com/2017/11/la-massoneria-vista-dalla-congificazione.html ; ici https://www.corrispondenzaromana.it/br-kurt-baresch-glvo- et-dialogue-église-franc-maçonnerie-1968-1983-1999 / ; icihttps://www.corrispondenzaromana.it/lificazione-della-s-penitenzieria-suprema-ecclesiae-bona/ ).