dim 14 décembre 2025 - 21:12
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LE DROIT HUMAIN : Hommage au Prix Nobel de la Paix Desmond Tutu (1931-2021)

Desmond Tutu vient de nous quitter le 26 décembre, après une vie de combats. Il est, avec Nelson Mandela, le symbole de la lutte contre le régime de l’apartheid.

Jeune instituteur, il démissionne de son poste pour protester contre les inégalités scolaires entre les blancs et les noirs. Il devient ensuite prêtre au sein de l’église anglicane et sera le premier noir à occuper le poste d’Archevêque du Cap.

Il milite au “Black Consciousness Movement” (courant de pensée à la recherche d’une démarche exclusivement noire pour sortir du système d’apartheid) et délivre dans ses sermons un message de paix et de non-violence, critiquant tant l’apartheid que ceux qui combattent ce régime par la violence.

Héritier de la voie tracée par Martin Luther King, il reçoit en 1984 le Prix Nobel de la Paix. Il contribue fortement à la fin de l’apartheid et préside ensuite la Commission « Vérité et Réconciliation ».

Il prend part à la lutte contre l’homophobie sur le continent africain et défend le droit de mourir dans la dignité.

La Fédération Française du DROIT HUMAIN rejoint les hommages rendus par le monde entier à ce combattant humaniste et pacifiste.

Fédération Française de l’Ordre Maçonnique Mixte International LE DROIT HUMAIN

Ordre Maçonnique Mixte International LE DROIT HUMAIN – Fédération Française

Source : Newsletter du 28 décembre 2021

AUTRICHE : « La Fraternité » (1959-1967) entre Lumières, Gnose, Église (et Conclave)

De notre confrère autrichien corrispondenzaromana.it – par le Père Paolo M. Siano

En 1949 dans la  » PaulsKirche « , une ancienne église luthérienne de Francfort-sur-le-Main (voir ici : https://de.wikipedia.org/wiki/Frankfurter_Paulskirche ), la Grande Loge Unie d’Allemagne ( » Vereinigte Großloge von Deutschland « ) a été fondée à partir de 1958, elle prit le nouveau nom de Grande Loge des Anciens Maçons Libres et Acceptés d’Allemagne (« Großloge der Alten Freien und Angenommenen Maurer von Deutschland » – GLAFAMvD).

En 1958, le GLAFAMvD et la Grande Loge Nationale des Francs-Maçons d’Allemagne ( » Große Landesloge der Freimaurer von Deutschland  » – GLLFvD) forment ensemble les Grandes Loges Unies d’Allemagne  » ( » Grandes Loges Unies d’Allemagne  » – VGLvD), auxquelles ils rejoindront en 1970 3 autres Grandes Loges allemandes (voir ici : https://de.wikipedia.org/wiki/Vereinigte_Gro%C3%9Flogen_von_Deutschland ).

En janvier 1959 parut le premier numéro de  » Die Bruderschaft  » (traduction italienne : La Fraternité ), le magazine des Grandes Loges Unies d’Allemagne ( » Journal des Grandes Loges Unies d’Allemagne « , VGLvD) que j’indiquerai par les initiales BRU . Le Grand Maître de VGLvD de l’époque est l’Ing. Theodor Vogel (1901-1977) (voir ici : https://www.corrispondenzaromana.it/un-ricordo-su-mons-ingo-dollinger-1929-2017/ ). 

Je rappelle quelques articles d’où, dans l’ensemble, ressortent :

1) les raisons de la profonde incompatibilité entre la Franc-Maçonnerie Allemande régulière et l’Eglise Catholique : en fait l’essence de la Franc-Maçonnerie comprend l’Humanisme anti-dogmatique (comme déjà aux Lumières), l’Esotérisme & la Gnose (union des contraires : Dieu-Diable, Lumière- Ténèbres … );

2) l’attention particulière de la Franc-Maçonnerie envers l’Église, le Concile et envers un futur Conclave.

Sur BRU, N° 1, 15 janvier 1959, dans l’article « Symbiose ou synthèse ? « Le franc-maçon Karl Hoede mentionne la figure de » Méphistos « (le Diable) et cite quelques passages du poème » Gingo Biloba « où le franc-maçon Goethe mentionne l’union des contraires: l’un se double et devient deux, les deux font un.. Hoede précise que les francs-maçons recherchent la conciliation des contraires, Dieu et l’homme, la lumière et les ténèbres … le signe : Gingo Biloba  » : p. 6). Il est logique de penser que Méphisto fait également partie de cette union.

Su BRU N° 2, 15 mars 1959, nell’articolo « La jeune génération maçonnique » (pp. 37-39) Le franc-maçon Kurt Mauch déclare que la jeune génération maçonnique sait bien que Dieu, comme la Nature, est Bon et Juste :

« Vous savez avec Hegel et Goethe que Dieu est « bon » et « mauvais » comme la nature et que, selon les belles paroles de notre frère Rückert, l’homme ne peut trouver Dieu que s’il le porte en lui.» (p. 39).

Sur BRU, N° 4, 15. Juillet 1959 , dans l’article  » La confrérie des maçons  » (pp. 97-100), le Franc-Maçon Ernst Nitsche explique que la Franc-Maçonnerie est fondée sur l’Initiation avec laquelle le Candidat sort des ténèbres de la monde profane et renaît à une nouvelle vie :

«[…] C’est pourquoi l’émission de lumière correspond à une nouvelle naissance. La loge, c’est la mère qui accouche, et tous ceux qui ont reçu la lumière dans la loge sont frères » (p. 99).

Nietzsche voit une parenté spirituelle entre les mystères de l’Égypte ancienne et la franc-maçonnerie (« Une telle connexion est historiquement démontrable, bien qu’une relation spirituelle soit indubitable »: p. 99).

Sur BRU N° 2, le 15. fév. 1960 , le franc-maçon Artur Kreiner , avec l’article « Symbole und Mysterien » (pp. 41-42), présente l’association culturelle maçonnique « Ordo Rosae Aureae » (ORA), dirigée par Bruder Martin Erler (1920-2014 : voir ici : https://www.ordo-rosae-aureae.de/ ). L’ORA se consacre à l’étude du Symbolisme, des Mystères Anciens et du Rosicrucianisme . Le MAINTENANT cherche l’expérience du Spirituel, de l’Invisible, du Sacré… (« une expérience du spirituel, de l’invisible, du sacré – même sans pensée conceptuelle !  » : P. 41).

Sur BRU N° 3, 15. März 1960 , dans l’article « Les maçons sont-ils une élite ? Le franc-maçon Ernst Nitsche soutient que la franc-maçonnerie est une « élite » de l’esprit qui veut libérer l’homme de la pensée dogmatique, nationaliste, totalitaire et matérialiste (cf. pp. 69-72).

Le BRU N° 5, 15. Mai 1960 , dans l’article  » Ex Occidente Lux  » (pp. 149-151), le Franc-Maçon Georg von Spallart précise que l’expression  » Lumière de l’Est  » (« Lumière de l’est  » « ) Fait référence à l’Orient intérieur, à une Lumière transcendante et d’un autre monde ( » lumière surnaturelle « ) qui porte divers noms dont  » TAO « , c’est-à-dire le rythme des contraires, par exemple la Vie et la Mort ( » vie et mort « ). L’homme doit rechercher la communion avec cet Être Suprême (« rechercher la communion personnelle avec cet être suprême « ) que les Maçons vénèrent sous le nom de Grand Architecte de l’Univers (« ABAW »).

Von Spallart déclare que de la lignée mythique de Caïn (« famille mythique de Caïn « ) viennent deux personnalités importantes dans le symbolisme maçonnique : « Tubalcain », le premier forgeron, et Hiram, l’architecte du Temple de Salomon (cf. p. 149 ) .

Sur BRU N°5, 15. Mai 1960 , dans l’article « Mysterienbund », le Franc-Maçon Hubert Übelacker explique qu’en Franc-Maçonnerie il y a deux courants : celui exotérique du rationalisme des Lumières, et celui ésotérique typique du Rosicrucianisme et des Mystères Anciens. Überlacker sait bien que la franc-maçonnerie ne peut se passer de l’aspect ésotérique ou mystérieux et mentionne l’expérience du groupe maçonnique « NOW » (cf. pp. 174-175).

Sur BRU N°8-9, le 1er sept. 1960 , dans l’article « Les papes et les francs-maçons (II) », le franc-maçon Karl Hoede espère la possibilité qu’un catholique et cardinal maçon puisse légitimement devenir pape :

«[…] Ergo il y a certainement la possibilité qu’un franc-maçon catholique puisse devenir légalement pape ; il n’a qu’à s’être rendu d’avance chez le cardinal. Pourquoi cette possibilité serait-elle hors de question ? Vous pouvez parler de n’importe quoi si vous cherchez une consolation. Mais toute pensée réconfortante, loin d’un sérieux plus profond, est nécessaire en ce temps de méfiance, de discorde et de lutte de tous contre tous » (p. 238).

Sur BRU N° 11, 1. Nov. 1960 , dans l’article  » La chaîne comme symbole  » (pp. 312-315), le Franc-Maçon Georg von Spallart déclare que la Chaîne est un symbole de l’union qui lie toutes les créatures entre elles et avec le Créateur (cf. pp. 312-313). Von Spallart propose la connaissance de TOUT-UNITÉ pour surmonter les antithèses de la pensée dualiste, c’est-à-dire Dieu et Diable, Lumière et Ténèbres, Ciel et Enfer, Esprit et Matière (cf. p. 313). Il semble que pour von Spallart le Diable ne soit pas un adversaire de Dieu (cf. p. 314) :

«[…] De ce nouveau point de vue, il devrait enfin être possible de résoudre les crevasses encore existantes des idées dualistes désespérément incohérentes de Dieu et du diable, de la lumière et des ténèbres, du ciel et de l’enfer, etc. Être comblé par la connaissance du TOUT – UNITÉ. (Le diable n’est pas plus un « adversaire » de Dieu qu’il ne nous viendrait à l’idée de faire en nous un instinct fatalement noir l’honneur de reconnaître cet aspect comme un adversaire égal.) 313-3.

Sur BRU N°1, 15 janvier 1961, Friedrich Domay passe en revue l’article « Les Francs-maçons » (trad. : « Les Francs-maçons ») publié par le Prof. Dr. K. Algermissen sur le 4e volume de la nouvelle édition de « Lexicon for Theology and Church » édité par Josef Höfer et Karl Rahner (1960 2). Domay explique que, depuis la première édition de 1932, Algermissen a révisé ses idées envers la franc-maçonnerie. Domay, très heureux, y voit un signe de la nouvelle attitude positive de l’Église envers la franc-maçonnerie (cf. p. 34).

Sur BRU N° 1, 1. Jan. 1962 , le Maçon Günter Wiemann , dans l’article « Le franc-maçon et le mysticisme » (pp. 11-16), déclare que de tout temps les mystiques enseignent que nous faisons partie du Cosmos et Dieu est en nous : il est la divinisation de l’Homme (« Déification de l’homme » : p. 12), il est l’identité Dieu = Homme (« C’est finalement l’équation : Dieu = homme, homme = Dieu  » : p. 12).

Il est intéressant de noter que sous le titre de l’article et le nom de Wiemann, il y a cette phrase :  » Vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal (Genèse 3, 5) ».

Wiemann explique que l’Homme = Dieu , n’est pas l’Homme terrestre, mais l’Homme-Priorial (« der Ur-Mensch ») et cela ne fait pas appel aux Églises d’orthodoxie doctrinale qui veulent plutôt l’Homme contrit, pécheur, repentant, conscient de sa propre faiblesse… Selon Wiemann, les Églises créent des dogmes pour dominer l’Homme (cf. p. 12) et n’acceptent aucun enseignement ésotérique (« kein esoterischen Lehren »: p. 13).

Wiemann interprète ainsi, de manière positive, la phrase de la Genèse « Eritis sicut Deus… » (sans préciser qu’elle appartient au Serpent) : pour les mystiques, l’Homme est égal à Dieu, c’est-à-dire qu’il est de la même essence que Dieu (cf. p. 13), de plus le dualisme n’est pas réel, Dieu est Un, Il est en toutes choses, le Bien et le Mal ne sont que des formulations de l’intellect humain… Dieu inclut tout, même le péché et le mal :

« Dieu est le principe positif. Cela inclut tout, même le péché, le mal » (p. 13).

Comme Jakob Böhme, Wiemann croit également que Dieu est double en lui-même, portant à la fois la Lumière et les Ténèbres (« la raison divine primordiale est un double principe : elle produit la lumière et les ténèbres »). Cette dualité en Dieu est déjà enseignée par le texte hindou Bhagavad-Gita (cf. p. 14). Wiemann affirme que le franc-maçon, dans un esprit paracelsien-faustien, se bat pour la connaissance et la liberté (« Dans un esprit paracelsien-faustien, il veut lutter pour la connaissance, pour la liberté », p. 16).

Sur BRU N° 5, 1. Mai 1962 , dans l’article  » Réflexions sur le Concile œcuménique  » (pp. 180-181) le maçon Hieronimus Frey cite le cardinal Frings qui espère réduire le pouvoir de la curie romaine au profit de la Évêques (cf. p. 180) … Frey se demande, entre autres, si le Concile conduira à une nouvelle attitude plus conciliante et fraternelle de l’Église envers la franc-maçonnerie et constate qu’à cet égard, il existe déjà en France un changement en cours avec le livre (philomassonique) d’Alec Mellor  » Nos Frères séparés – Les Francs-Maçons  » [Tours 1961] publié avec le  » nihil obstat  » du censeur ecclésiastique (un jésuite) et avec l’autorisation du Vicaire général de l’évêque de Tours (cf. p. 181).

Sur BRU N° 11, 1 nov. 1962 dans l’article « Humanité et symbole dans l’œuvre de Hauptmann. A l’occasion du 100e anniversaire du poète le 15 novembre 1962 « (pp. 346-350), le franc-maçon Wolfgang Kelsch déclare que l’œuvre du poète Gerhart Hauptmann (1862-1946) est gravée de l’esprit maçonnique ( » Das L’œuvre du grand poète est intimement liée à l’esprit de la Franc-maçonnerie » : p. 346). Captain prône également l’union de tous les contraires ( » l’union de tous les contraires  » : p. 347). Dans l’ouvrage  » Great Dream « , Captain voit la grande opposition entre le Christ et Satan résolue: tous deux, enfants de Dieu, s’unissent pour conduire l’Humanité à son être véritable … Kelsch écrit:

«Dans le Grand Rêve », le poète voit abolis les contraires éternels du monde : le Christ et Satanael, les deux fils de Dieu, s’unissent, l’humanité parvient enfin à l’être véritable, le cercle historique du salut. Dans les dernières grandes œuvres de Hauptmann, le monde dialectiquement divisé, ce sont les contraires tragiques abolis, les pôles apparemment irréconciliables s’unissent » (p. 350).

BRU N°12, 1. Déz. 1962 s’ouvre sur l’article  » Les Francs-Maçons et le Concile  » (pp. 369-371) du franc-maçon Kurt Mauch qui observe que si l’Église impose la langue latine, la franc-maçonnerie à la place (« keine Problematik der„ Latinität ») permet une grande liberté de rites et rituels dans les différentes Loges et Grandes Loges (pp. 369-370). Selon Mauch, la franc-maçonnerie a un caractère décentralisé et fédérateur (cf. p. 370). 

Mauch suggère-t-il que l’Église prenne la franc-maçonnerie comme modèle ?

Toujours sur BRU N°12/1962 , on trouve l’article non signé « Konzil und Freimaurerverschwörung » (pp. 397-398) qui présente le cas de l’article de l’écrivain Louise Rinser (voir ici : https:// it.wikipedia. org/wiki/Luise_Rinser ), publié dans le journal du dimanche  » Monde du dimanche » du 7 octobre 1962. Rinser déclare que certains cercles voient le Concile Vatican II comme une grandiose session maçonnique ( » eine grandiose Freimaurersitzung « ) bien conçue avec des intrigues et fermé au public (cf. p. 397). Le chroniqueur anonyme définit cette déclaration de Rinser (cf. pp. 397-398) comme fausse et stupide (« mal comme phrase stupide ») à laquelle le Dr Wolfgang Scherpe, Vénérable Maître de Loge a répondu « Carl zur gekrönte Säule ”de Braunschweig. Scherpe précise que la franc-maçonnerie jouit de l’estime même parmi le clergé catholique et les évêques allemands, et loue Mozart comme un vrai catholique et franc-maçon (cf. p. 398).

Sur BRU N° 1,   1. Jan. 1963 , dans l’article « Mysterienbund oder nicht? « (Pp. 5-9) Le franc-maçon Richard Moes explique que la franc-maçonnerie est la fille des Lumières ( » notre alliance est un enfant des Lumières  » : p. 5) mais elle a aussi des racines dans la magie, l’alchimie, dans le mystère des sociétés anciennes ( voir page 5). Selon Moes Goethe , Faust est un exemple pour tout franc-maçon : Faust a deux âmes dans sa poitrine, Dieu et le Diable, à qui Faust est lié :

« […] du Faust de Goethe, qui n’est pas censé être un modèle, mais une image de l’homme avec deux âmes dans la poitrine, bonne et mauvaise, Dieu et le diable, avec qui Faust est probablement quelque peu étroitement lié est à être un exemple pour nous » (p. 8).

Moes précise qu’en fait la franc-maçonnerie fait la même promesse que le diable biblique ou le « Méphisto » goethien:  » Eritis sicut deus « – tu seras comme Dieu. C’est aussi le conseil du diable dans Faust comme dans la Bible » (p. 8).

Moes déclare que la franc-maçonnerie guide les initiés à la renaissance dans l’Esprit (« à une renaissance hors du saint esprit »), de sorte que les francs-maçons peuvent être comme leur modèle ou Dieu (« Mais d’abord nous allons Ressemblant à l’archétype, nous serons comme Dieu » : P. 9).

Sur BRU N°2, 1er février 1963, il ya le court article « A patriarch as a seeker » qui reprend une nouvelle de « Alpina », magazine de la Grande Loge des Alpes Suisses : alors que le Concile est en cours, « Monsignore Johannes Maria Assendelft », Patriarche de l’Église catholique-apostolique d’Antioche de rite orthodoxe, syro-byzantin », présent à Rome comme Observateur au Concile, a été initié comme Franc-maçon dans la Grande Loge d’Italie (« Grande Loge Nationale AFAM d’Italie « ). Mons. Assendelft explique que les francs – maçons sont, et à un âge précoce de son père et son frère-frère qu’il connaissait la franc – maçonnerie … Le magazine » Alpina « voit au cours du Conseil de la croissance de l’opposition au dogmatisme (cf. p. 65).

Je cite textuellement :

« Le journal de la Grande Loge Suisse a joint à cette communication la déclaration que le cours du concile a montré que l’opposition au dogmatisme unilatéral dans l’Église catholique s’est accrue » (p. 65).

Sur BRU, N° 8-9, 1er sept. 1963 , dans l’article « Nomen est omen. Gedanken eines Freimaurers über Papst Johannes XXIII. » (Pp. 228-229) l’ancien Grand Maître de la Grande Loge des Alpes Suisses, Josef Böni , fait l’éloge du regretté Pape Jean XXIII, mais n’apprécie pas les « Pies » Papes (« Pie-Päpste »), à savoir Pie IX et Pie X Il les considère comme intolérants car l’un (Pie IX) a lutté contre les erreurs modernes, et l’autre (Pie X) contre le Modernisme (cf. p. 228).

Sur BRU N°1, 1er janvier 1964, dans l’article « Retour au commencement » (pp. 1-3), le franc-maçon Kurt Lähnparle de deux Principes (« deux principes ») qui décident de notre destin (« Le Destin de la Vie ») : Ciel et Enfer, Jour et Nuit, Plein et Vide (« Ciel et Enfer, jour et nuit, abondance et vide… »). La polarité (« la politique ») existe aussi sur le plan spirituel … Dans la Chine ancienne on parle des deux principes « Yin et Yang » … La totalité a été perdue (« Once the whole thing was lost through division » ) . Selon Platon, les sexes devraient être au nombre de trois : masculin, féminin, masculin-féminin (cf. p. 1). Le maçon Lähn affirme que chacun porte en lui l’équilibre comme une interpénétration harmonique des deux sexes : « Chacun porte en lui l’équilibre comme un emboîtement harmonieux des deux sexes » (p. 2).

Toujours sur BRU N° 1/1964, dans l’article « Heralds of Freemasonry – Mystery Covenants » (pp. 4-9), le franc-maçon Günter Wiemann voit les anciennes sociétés à mystères comme des précurseurs de la franc-maçonnerie ( « nous pouvons considérer les anciennes alliances mystérieuses comme des signes avant-coureurs de la franc-maçonnerie » : p. 4). Selon la doctrine du mystère, la Divinité est double, elle est personnelle et impersonnelle, et l’âme humaine est une émanation de la Divinité cherche à retourner à son origine :

« La divinité est un double principe ; impersonnel et personnel à la fois. L’âme humaine est une émanation (effluent) de la divinité. Alors elle s’efforce de le retrouver un jour » (p. 5).

Les anciens Mystères enseignent que l’homme peut chercher Dieu de manière adogmatique (« undogmatisch »: p. 6). Dieu, dans les différentes religions, veut être recherché de différentes manières et être appelé par des noms différents (cf. p. 6). L’Initié aux Mystères apprend l’union Lumière-Obscur, la naissance de la Lumière des Ténèbres (« die Vereinigung von Licht und Dunkel, die Geburt des Lichtes aus dem Dunkel »: p. 6).

Sur BRU, N° 2, 1er février 1964 , dans l’article « Es tagt in Rom » (pp. 58-59) à l’époque du Concile Vatican II, l’ancien Grand Maître de la Grande Loge des Alpes Suisses, Josef Böni (ex prêtre catholique puis pasteur protestant), partage la polémique du Cardinal Frings contre le Saint-Office et la Curie romaine : le Saint-Office n’est plus d’actualité et le Collège des évêques doit remplacer la Curie dans la gouvernance de l’Église. Le Grand Maître Böni considère qu’une telle décentralisation (« eine Dezentralisation der Kirchenleitung ») est nécessaire (« notwendig »).

Enfin, sur BRU N° 7, July 1967, dans la rubrique consacrée à la revue de presse (« Press review ») dans l’article « The dissimilar minded » il est souligné qu’avant le Concile Vatican II l’Eglise était hostile à la franc-maçonnerie mais alors un le changement a eu lieu :

« In früheren Jahren hatte die katholische Kirche der Freimaurerei feindlich gegenübergestanden, doch das Vatikanische Konzil brachte hier die entscheidende Wendung » (p. 187).

Oui, au niveau de la hiérarchie il y a eu un changement jusqu’à ce que, entre 1981-1985, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, dirigée par le Cardinal Ratzinger, réaffirme clairement l’incompatibilité entre l’appartenance à la Franc-Maçonnerie et la foi chrétienne (cf. certaines de mes articles : ici http://amicideltimoneferrara.blogspot.com/2017/09/la-massoneria-negli-acta-del-concilio.html ; ici http://amicideltimoneferrara.blogspot.com/2017/04/massoneria- eglise- confusion.html ; ici http://amicideltimoneferrara.blogspot.com/2017/11/la-massoneria-vista-dalla-congificazione.html ; ici https://www.corrispondenzaromana.it/br-kurt-baresch-glvo- et-dialogue-église-franc-maçonnerie-1968-1983-1999 / ; icihttps://www.corrispondenzaromana.it/lificazione-della-s-penitenzieria-suprema-ecclesiae-bona/ ).

VENEZUELA : Ouvriers d’Hiram Abiff c’est le solstice d’hiver

De notre confrère vénézuélien elnacional.com – Par Mario Munera Muñoz PGM

Le monde chrétien a profondément influencé notre civilisation, et je veux dire toute l’humanité sur notre plan, marquant chaque 25 décembre comme un jour extraordinairement spécial pour la naissance du Maître Jésus. Cette date importante couvre le globe entier, bien qu’ils ne professent pas cette croyance ou ne suivent pas ses enseignements, elle marque la fin d’un cycle. 

L’être humain traverse une expérience en ce moment, qui n’est pas marquée sur son chemin : une pandémie. C’est une expérience qui envahit votre corps, et le ralentit dans son évolution et son processus. C’est comme si tout s’arrêtait, il n’y avait pas de travail, pas de plaisir. Seules la tristesse et la peur l’accablent, car l’ennemi invisible emporte ses proches. C’est comme un appel au réveil des Forces de l’Univers. A l’être humain, pour que je comprenne, il aime la souffrance, et sa cause principale est qu’il confond « vouloir » avec « aimer ». Deux mots qui sont aux deux extrémités d’une ligne : A et B. Vouloir c’est s’approprier quelque chose et le dominer, l’amour représente la liberté et le respect, pas la domination. Vouloir, c’est pouvoir. Très peu d’êtres humains aiment, car si tout le monde le faisait, le monde aurait un niveau de conscience élevé. La volonté est le fondement sur lequel repose la souffrance.

Si les corps maçonniques supérieurs prêchent leur propre « authenticité », et considèrent les autres corps comme non « authentiques », alors les maçons deviennent « hypocrites ». Fraternel est ce Maçon qui reconnaît son cher frère sans distinction de race, de classe sociale, de couleur, etc. Donc dans ce plan tout se passe dans ce processus, regardons juste la xénophobie dans certains pays. Maintenant, je me demande : est-ce que nous traversons le karma ? Est-ce un appel au réveil du Créateur ? Notre état de conscience s’abaisse-t-il davantage, au lieu de l’élargir et de l’ouvrir ? Les Aztèques, dans leurs études et analyses, expliquent que l’Univers a eu cinq étapes ou cycles dans sa création désignés sous le nom de Soleils. Il y a cinq « Soleils ». Chaque étape a une durée de cycle ou de temps, à la fin de laquelle tout est détruit dans un cataclysme. Au quatrième soleil pour eux c’était le déluge biblique, la planète était recouverte d’eau. Nous vivons le cycle du « Cinquième Soleil », d’une durée approximative de 2 600 ans, et au terme duquel, tout ce qui existe disparaîtra et la planète Terre se renouvellera comme l’Oiseau Phénix, avec une nouvelle humanité d’un état de conscience très élevé.

Selon les Aztèques, nous sommes proches de cette fin de cycle. Et ils ont peut-être raison, la nature se renouvelle, regardez-la simplement pour moi, et vous verrez ses messages et ses enseignements. La planète Terre a cette forme aplatie, afin que les eaux se séparent et forment des endroits secs, des montagnes et dans leur inclinaison les deux solstices : hiver et été. Les solstices aux maçons nous apportent de grands messages et enseignements : l’opportunité de se renouveler dans chaque shekel, c’est comme si c’était une table rase, c’est comme une « réinitialisation ».

C’est aussi connu des Maçons, de chacun, nous avons un processus qui doit être respecté. Mais nous, les Maçons, sommes responsables d’une chose, de la situation de nos loges : il faut faire preuve de plus de tact pour Initier les Chevaliers Profanes. Le copinage et nos comportements amoureux nuisent à nos loges. L’institution n’est pas un endroit pour changer le comportement moral de qui que ce soit. Ici, celui qui entre, s’il est mauvais, devient plus mauvais, je ne crois pas aux changements, c’est pourquoi les Magiciens Noirs sortent, qui est un individu, intelligent, intellectuel, praticien des lois et règlements, expert en rituels , mais derrière la lettre il n’y a rien, derrière leur dos il n’y a pas de vertus, ils ne connaissent que nos lois et règlements pour nous attaquer et prendre le pouvoir, qu’ils recherchent et dominent l’autre, c’est leur procédé. La franc-maçonnerie n’est pas une institution morale, c’est faux. Les passions et les bas instincts ne sont pas surmontés ici, s’ils vous « initient » c’est parce que vous êtes un être vertueux et avez de bonnes habitudes, c’est pourquoi nous enquêtons sur votre comportement. Nous ne sommes pas imparfaits, nous n’avons qu’une conscience fermée. Nous voici ici pour ouvrir la conscience, à travers le message des « symboles ». Le vrai Maçon transcende la loi par ses vertus.

Mon message de fin d’année : le solstice d’hiver c’est la mort du Soleil, le 22 décembre il est placé au point le plus bas du ciel, et il s’arrête (Solstice-Soleil toujours) pendant trois jours, après cette pause il bouge au nord, annonçant des journées longues et chaudes : il s’est levé. Allégorie : le Soleil meurt sur la croix pendant trois jours (le Maître Jésus). Alors il renaît, c’est le salut, le soleil se lève et les récoltes. Jésus transcende la dualité. Nous comprenons que nous faisons partie du GADU, et nous essayons de vibrer vers les niveaux supérieurs à travers les vertus, la fraternité, et notre objectif est « d’ouvrir la Conscience ».

ESPAGNE : Francs-maçons en Espagne du XVIIIe siècle à nos jours : il y a 189 loges actives

De notre confrère espagnol 65ymas.com – Par Antonio Castillejo

SOCIÉTÉ

Francs-maçons en Espagne du XVIIIe siècle à nos jours : il y a 189 loges actives

ANTONIO CASTILLEJO

Photo : gle.org

DIMANCHE 26 DÉCEMBRE 2021

8 MINUTES

La première loge espagnole a été fondée en 1728

Les origines de la franc-maçonnerie doivent être attribuées aux guildes des constructeurs de cathédrales du Moyen Âge, bien que ses symboles et ses traditions puissent provenir de l’Égypte ancienne. La franc-maçonnerie ou franc-maçonnerie est une société secrète internationale avec une structure hiérarchique basée sur la fraternité entre ses membres qui sont regroupés en loges et usent de rites et de signes emblématiques.

Les maçons eux-mêmes se définissent comme membres d’une institution de nature initiatique, philanthropique, symbolique, philosophique, discrète, harmonieuse, sélective, hiérarchique, internationale, humaniste et à structure fédérale, fondée sur un sentiment de fraternité . 

De l’Inquisition à la Constitution de 1978

La présence de la franc-maçonnerie en Espagne remonte au XVIIIe siècle . Depuis lors jusqu’à nos jours il y a eu des obédiences diverses et importantes telles que le Grand Est de l’Espagne, le Grand Est National de l’Espagne, le Grand Est espagnol ou les Droits de l’Homme. 

A cette époque, les loges en Espagne étaient généralement fondées par  des marchands et des militaires étrangers . La première fut fondée à Madrid en 1728 sous les auspices du duc de Wharton, qui à son tour venait de la King’s Arms Lodge, et fut baptisée Grande Loge de Matritense .

En Espagne, les loges de cette époque avaient une vie aussi précaire qu’éphémère en raison de la persécution dont elles étaient soumises par la Sainte Inquisition, qui s’appuyait sur un arrêté royal interdisant la franc – maçonnerie que Ferdinand VI promulgua en 1751. .

La Sainte Inquisition, toile de Francisco de Goya.  Photo : Wikipédia

La Sainte Inquisition, toile de Francisco de Goya. Photo : Wikipédia

C’était une interdiction qui a prévalu, avec plus ou moins de pertinence, pendant des siècles et qui a connu son apogée avec la féroce persécution que Franco a exercée sur les francs-maçons pendant sa dictature, accusant une « conspiration judéo- maçonnique » de tous les maux du pays , bien qu’il ait lui-même tenté de rejoindre l’organisation à deux reprises avant le coup d’État du 18 juillet 1936.

Concernant les tentatives de Franco d’entrer dans la franc-maçonnerie, l’historien  Paul Preston a déclaré : « Ceux qui ont dû l’admettre savaient qu’il était un grimpeur , qu’il ne voulait pas partager l’idéologie maçonnique, et il a grandi et ascensionné plus vite. La motivation familiale est plus puissante : la haine de son père qui, sans en être un, admirait les francs-maçons et était un libre penseur, un buveur, un joueur et un coureur de jupons qui a abandonné sa femme, la mère de Franco ».

L’obsession du dictateur pour la franc-maçonnerie est démontrée lorsque l’on pense que moins de deux mois après le coup d’État qui a déclenché la sanglante guerre civile qui a dévasté l’Espagne, le 15 septembre 1936, Franco a publié son premier décret contre la franc-maçonnerie et dans son article 1 pouvait lire :  » La franc-maçonnerie et autres associations clandestines sont déclarées contraires à la loi . Tout militant qui y restera après la publication de cet édit sera considéré comme coupable du  crime de rébellion .

Grâce à l’approbation de la Constitution actuelle de 1978 , la franc-maçonnerie a été légalisée en Espagne, sur la base du droit libre d’association reconnu dans la Magna Carta, le 19 mai 1979 par une décision de la Chambre du contentieux administratif de l’Audience. une résolution de la Direction générale de la politique intérieure, du 7 février de la même année, qui avait déclaré illégale l’Asociación Grande Oriente Español.

Élections du grand maître

Actuellement en Espagne, il y a 189 loges actives dans lesquelles se réunissent près de 4 000 maçons espagnols selon les données fournies par  Pavel Gómez del Castillo, Grand Inspecteur de la Grande Loge d’Espagne . « Il y a autant de Loges que les maîtres de la Grande Loge d’Espagne le veulent, puisque sept maîtres peuvent demander la levée d’une Loge et le Grand Maître l’accorde, ou non, mais s’il l’accorde, dès ce moment-là vous mettez au travail », explique-t-il.

A ce jour, le grand maître de la Grande Loge d’Espagne est Oscar de Alfonso , un avocat valencien en poste depuis près de 12 ans mais qui a déjà annoncé qu’il ne se représenterait plus. 

Oscar de Alfonso, Grand Maître de la Grande Loge espagnole.  Photo : Twitter

Oscar De Alfonso Ortega, Grand Maître de la Grande Loge espagnole. Photo : Twitter

Tous les quatre ans les Maçons élisent leur Grand Maître et après trois mandats consécutifs de De Alfonso ils sont maintenant dans une période que l’on pourrait qualifier de pré – électorale car il y a plusieurs frères qui ont annoncé leur intention de se présenter aux élections.

Autant que possible, nous assure Pavel Gómez del Castillo, c’est qu' »en mars, il y aura  un nouveau frère au poste de Grand Maître « . 

Obscurantisme

Concernant l’impression d’obscurantisme qui règne autour de la franc-maçonnerie, Gómez del Castillo nous assure que « c’est une sensation locale » et la justifie en soulignant que « l’histoire de la franc-maçonnerie en Espagne est complexe car c’est le pays du monde. La franc-maçonnerie a été la plus persécutée . Il n’y a pas d’autre pays qui a créé un tribunal spécifique , établi pendant le régime franquiste, pour la persécution de la franc-maçonnerie. Nulle part ailleurs nous n’avons été systématiquement persécutés comme cela s’est produit ici.

Par cela, Pavel Gómez fait référence au fait que le 1er mars 1940, Franco a signé la loi pour la répression de la franc-maçonnerie, du communisme et d’autres « sociétés secrètes » qui a donné naissance au Tribunal spécial pour la répression de la franc-maçonnerie et du communisme, dont le premier La décision fut la réquisition systématique de toutes les archives, bibliothèques et maisons d’édition appartenant aux différentes loges maçonniques.

Francisco Franco.  Photo : Wikipédia

Francisco Franco. Photo : Wikipédia

Et il ajoute que « la perception de l’obscurantisme, par exemple aux Etats-Unis, n’existe pas. Là les frères mettent dans leur curriculum vitae qu’ils sont maçons car la personne qui la reçoit comprendra qu’une institution comme la Maçonnerie les a acceptés. , il y a une perception positive de la franc-maçonnerie ».

Le Grand Inspecteur de la Grande Loge d’Espagne précise que « les pays dans lesquels la franc-maçonnerie a été persécutée sont ceux qui, au cours du XXe siècle, ont connu de longues dictatures de droite ou de gauche ».

Francs-maçons espagnols célèbres

Tout le monde sait que certains des noms les plus célèbres de l’histoire du XVIIIe siècle à nos jours ont été des francs-maçons. Montesquieu, Voltaire, Benjamin Franklin, George Washington, Simón de Bolívar, Garibaldi, Bakunin, Tólstoi, Mark Twain, Oscar Wilde, Rubén Darío, Churchill, Franklin D. Roosevelt, Dr Fleming sont là pour le prouver.

En Espagne également, nous avons eu d’illustres francs-maçons tels que José Bonaparte, José I ou ‘Pepe Botella’ ,  comme les espagnols le surnommaient avec mépris. Un homme éclairé qui, bien qu’il fut imposé comme roi d’Espagne par son jeune frère Napoléon, tenta en tant qu’avocat, diplomate et monarque d’arracher notre pays au retard dans lequel il vécut pendant son règne qui dura un peu plus de cinq ans, s’écoula entièrement pendant la cruelle Guerre d’Indépendance menée contre la France.

Santiago Ramón y Cajal.  Photo : Wikipédia

Santiago Ramón y Cajal. Photo : Wikipédia

Santiago Ramón y Cajal était aussi un franc-maçon , le célèbre médecin espagnol, scientifique et humaniste, spécialisé en histologie et anatomie pathologique qui a reçu le prix Nobel de médecine en 1906  » en reconnaissance – le certificat de livraison dit – de ses travaux sur la structure de le système nerveux, également connu sous le nom de « père des neurosciences », a développé la « doctrine des neurones » alors nouvelle et révolutionnaire

Antonio Machado était un autre franc-maçon espagnol illustre. Le plus jeune, et pour beaucoup le plus important, représentant de la splendide génération de 98, sa poésie a évolué du modernisme à l’intimité symboliste qui a abouti à une poésie de l’engagement humain et parfois presque existentialiste qui en même temps faisait écho à la plus ancienne sagesse populaire. . Et, comme dirait Gerardo Diego, Don Antonio Machado « parlait en vers et vivait en poésie » jusqu’à ce que la guerre civile le pousse à l’exil en France le 22 janvier 1939, où il meurt de tristesse dans la ville de Collioure un mois plus tard, le 22 février, à 63 ans.

Antonio Machado dépeint en 1925 par Leandro Oroz.  Photo : Wikipédia

Antonio Machado dépeint en 1925 par Leandro Oroz. Photo : Wikipédia

Le célèbre franc-maçon et contemporain d’Antonio Machado était Manuel Azaña , homme politique, réformateur, journaliste et écrivain qui fut président du premier Conseil des ministres de la deuxième République entre 1931 et 1933 et président du gouvernement de 1936 à 1939 jusqu’à, après la fin Pendant la guerre de Sécession, il dut s’exiler en France où il mourut à l’âge de 60 ans dans la ville de Montauban le 3 novembre 1940.

Toucher le pompon ou recevoir son salaire ?

Touchez le Pompon ! Ça porte bonheur ! Il y a une croyance qui perdure au fil des décennies, c’est celle qui prétend que toucher le pompon du béret d’un marin de la Marine Nationale porte bonheur. Mais attention, il ne s’agit pas d’opérer sans habileté… Il faut en effet toucher le pompon avec l’index gauche et sans que le marin s’en aperçoive. C’est alors l’assurance de vingt-quatre heures de chance !

Certains timides hésitent à franchir le pas. D’abord parce que sur terre le marin marche vite, dans la hâte de se dégourdir les jambes avant de rejoindre son enseigne qui va repartir en mer pour de longues journées et des nuits d’attente sans fin… C’est pourquoi surprendre un marin exige de savoir caler son pas sur le sien tout en restant discret dans l’approche ! Il faut garder l’œil sur l’horizon des pompons bien alignés lors des défilés officiels, mais le jeu mérite son salaire : en effet si dans une seule et même journée vous réussissez à toucher trois pompons, nombre symbolique par excellence, ce sont trois semaines de chances qui s’ouvrent alors devant vous !

Mais attention ! Si le matelot s’aperçoit qu’il est suivi par une jeune dame, il peut exiger un baiser de la belle… mais il n’est point sûr que cette tradition coquine résiste aujourd’hui à une probable dénonciation « en ligne » avec le # metoo. Prudence ! Prudence !

En loge, lorsqueles travaux s’achèvent, que la soirée s’est bien déroulée, que les débats leur ont plu, bien des Maçons ou Maçonnes se sentent obligés d’en témoigner en disant avec effusion : « J’ai reçu mon salaire ! ». La coutume est charmante, mais un peu anachronique, car personne, au contraire des ouvriers du monde médiéval, ne vient en ces lieux pour édifier une cathédrale… La déclaration étonne donc un peu, au moins les jeunes esprits qui n’ont connu ni les chantiers des cathédrales ni même apprécié les bons moments de la condition ouvrière aux grandes heures de la grande industrie capitaliste triomphante…

Pour faire évoluer le rituel – et vu que les tenues cherchent à transmettre le goût de construire ensemble des œuvres de l’esprit, que l’entreprise s’avère souvent difficile et que la réussite n’est pas toujours au rendez- vous -, nous ne pouvons suggérer pour autant que soit substituée la formule de satisfaction : « Mes S⸫, Mes F⸫, ce soir j’ai touché le pompon ! ». Il pourrait sous-entendre une équivoque qui pourrait bien n’être ni vraiment fraternelle ni si joyeuse que cela !

Sans autre forme de procès, préservons donc ces mots déclaratifs, rassurants même s’ils sont hors du temps. « J’ai reçu mon salaire ! » porte l’avantage de l’enrichissement et donc le droit, que dis-je le devoir, lors du passage du tronc hospitalier, que l’officier qui tend la sébile marque un arrêt insistant devant le visiteur et qu’enfin se profile le bel espoir de récupérer autre chose, ce soir-là, que de la menue monnaie !

GLMU : Vœux du Conseil de l’Ordre pour l’année 2022

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La Grande Loge Mixte Universelle (GLMU) – Mixité – Universalité – Laïcité – adresse par la voix de son Grand Maitre Bernard Dekoker-Suarez et des Membres du Conseil de l’Ordre leurs meilleurs vœux pour l’année 2022.

Mieux connaître la GLMU 

Les valeurs dont laGrande Loge Mixte Universelle, obédience unique, tient ses spécificités :

  • La mixité est une obligation dans chacune des structures de la GLMU, en particulier dans toutes les loges. Aucun autre choix possible que la mixité.

La démocratie sans restriction. Tous les pouvoirs relèvent de structures résultant d’élections. Aucun comité constitué d’anciens ou de membres supposés plus sages ne peut interférer avec les instances décisionnaires.

  • La liberté absolue de conscience. Il n’existe aucune loge où il ne soit interdit d’obliger les membres à invoquer une force suprême dirigeant l’univers (Dieu ou un Grand Architecte de l’univers). Ce type de convictions est respecté mais relève uniquement de la liberté individuelle de ses membres.
  • La volonté de ne pas séparer Spiritualité et Humanisme de l’engagement sociétal Républicain, que ce soit dans les travaux réalisés au sein de ses loges, comme dans l’expression publique de l’Obédience ou les engagements personnels de ses membres.

Elle a pour devise la liberté, l’égalité, la fraternité. La laïcité est comprise comme la condition essentielle de la liberté de conscience de chacun. La mixité, vécue pleinement, est inscrite dans notre nom même. La tolérance, le respect, la solidarité, la justice, l’a-dogmatisme, et la démocratie sont des valeurs et des principes affirmés.

  • Une franc-maçonnerie républicaine et adogmatique

Avec pour devise Liberté Égalité Fraternité, la Grande Loge Mixte Universelle fondée en 1973 fait partie des obédiences républicaines et adogmatiques. Elle pratique la liberté absolue de conscience et la tolérance mutuelle. Elle est une association d’hommes et de femmes libres, indépendants et responsables ayant décidé d’adhérer à des principes décidés démocratiquement et fondés sur les valeurs humanistes. La justice et la dignité de l’être humain sont au centre de ses préoccupations. La mixité et la solidarité sont de ce fait essentielles.

Source : https://glmu.fr/

Le pavé mosaïque, chemin spirituel

« Le maître-constructeur persan moderne [début XXe siècle] élabore ses idées par une méthode secrète, dans laquelle un plan est divisé en carrés égaux en damier, dont chaque carré représente une ou quatre briques carrées telles que celles utilisées en Perse. Il s’agit d’une miniature de celui qui est transféré au sol de l’atelier du Maître, où les motifs sont incisés dans un plâtre prêt à servir de moule à partir duquel des dalles peuvent être coulées. Il est encore en pratique secrète en Perse et s’accorde avec les plans carrés de l’ancienne Égypte qui servaient à fixer un canon de proportion. La Franc-maçonnerie dit que le temple de Salomon avait des carrés d’une coudée, maintenant représentés sur leur tapis[1]

L’origine du mot mosaïque serait celle du mouséion, temple des muses et des arts. Hérodote avait fait entendre, dans l’assemblée des jeux olympiques, une histoire de la Grèce enchaînée à celle de la plupart des nations voisines. Cet ouvrage, écrit d’un style coulant, clair et persuasif, avait tellement enchantés les Grecs, qu’ils avaient donné aux neuf livres qui le composent le nom des neufs muses[2]

Hesiode évoque les muses ainsi :  » leur voix ravissante chante les lois de l’univers et la vie divine des immortels. »[3]

Une mosaïque est une décoration qui assemble des fragments pour en faire des motifs ou des figures. Ces fragments sont appelés des tesselles. Lithostroton, est le mot latin utilisé par Pline pour désigner un pavage en mosaïque, une marquèterie de pierres (p. 431 : Deux noms antiques de pavement : KΑΤΑΚΛΥΣΤΟΝ et ΛΙΘΟΣΤΡΩΤΟΝ).

La mosaïque sert au pavage du sol du temple maçonnique. C’est un assemblage complètement équilibré, parfait en régularité, de carreaux noirs et blancs alternés à l’infini, de lignes jointives sans épaisseur visibles en diagonale. Comme le rapporte Étienne Hermant, le Pavé mosaïque apparaît très tôt en maçonnerie et bien avant 1717 contrairement à ce qui a été avancé. Il apparaît déjà dans le Édimbourg Register House de 1696 dans la description des Trois joyaux (une pierre taillée, un pavage quadrillé et un large ovale), puis dans le Manuscrit Sloane de 1700 avec la même dénomination. On le trouve présenté dans la Convocation des Maçons Antédiluviens de 1726 à la suite de l’annonce d’une harangue dans le style Henleien, puis dans le Ms Mason’s Examination (sous la dénomination de pavé d’équerre) et le Ms Wilkinson (pavé mosaïque), tous deux de 1727. Quant à l’étoile au centre du Pavé mosaïque, il ne s’agit pas d’une fantaisie, elle est présentée de cette manière dans la Maçonnerie Disséquée de Samuel Prichard de 1730 en désignation des «meubles dans votre loge» : le Pavé mosaïque qui couvre le sol de la Loge, l’étoile Flamboyante au centre et la bordure dentelée autour. La bordure dentelée qui entoure le Tapis de Loge donne la signification de l’ensemble du quadrillage. Il s’agit de la séparation du chaos (triangles noirs tentant de percer la Lumière et de l’envahir) et le monde créé (triangles blancs repoussant l’assaut), entre le monde profane et l’espace sacré.

On assiste au triomphe de la Lumière sur la Ténèbre.  Le Tableau de Loge, au centre du pavé mosaïque est un carré Long de Lumière que les ténèbres tentent d’envahir, la « Lumière luit dans les Ténèbres et les Ténèbres n’ont pu s’en accaparer ». Cette Lumière est consacrée au centre de la Loge par Beauté-Force-Sagesse lors de l’allumage des Piliers. Le pavé mosaïque est la réconciliation des deux extrêmes que sont les ténèbres et la lumière, le bien et le mal, Dieu et le Diable, l’infini négatif et l’infini positif des mathématiciens qui ne sont qu’Un. Pour cela, les Chevaliers du Temple en firent leur gonfanon composé, par moitié, du noir et du blanc, appelé aussi baussant  signifiant «mi-parti de couleur».

Si plusieurs textes font du pavé mosaïque une sorte de planche à tracer, pour certains textes anciens, le pavé mosaïque faisant partie des bijoux immobiles est le sol de la loge. Dans le Sloane (1700), le Pavé est appelé Pavé d’Équerre. : «- Combien de bijoux y a-t-il dans la Loge ?- Trois : le pavé d’équerre, l’étoile flamboyante et le « parpaing».

Dans le Prichard (1730), les bijoux sont remplacés par des meubles et le parpaing devient la houppe dentelée : «- Y a-t-il des meubles dans la Loge ? – Le pavé mosaïque, l’étoile Flamboyante et la houppe dentelée…le pavé mosaïque est le sol de la Loge.»

REAA début XIXe : «Avez-vous des meubles dans votre Loge ?  R. Oui.  D. Quels sont-ils ? R. Le pavé mosaïque, l’étoile flamboyante et la houppe dentelée. D.  Quel  est leur usage ?  R. Le pavé mosaïque est le sol de la Loge, l’étoile Flamboyante le Centre, et la houppe dentelée la bordure tout autour.» Aucune explication n’est vraiment donnée. Mais dans le paragraphe «Décoration de la Loge» de ce Rite, dont la plus ancienne version connue remonte à 1804, il est précisé que le sol de la Loge est pavé de carreaux noirs et blancs alternés. Pour ce rite, le pavé mosaïque est, de plus, strictement associé aux deux colonnes, J et B ; il doit être disposé entre elles, à l’entrée du Temple, de façon que l’on soit obligé d’en fouler les dalles pour s’avancer en loge. Et de rajouter ce conseil de décoration : lorsqu’il est aménagé autrement, il y a lieu d’incorporer un tel pavage, sous forme réduite d’un carré long placé au centre de la Loge, orienté comme cette dernière. Les proportions du rectangle doivent s’approcher au plus près du rapport harmonique, il prend alors le nom de «carré long» (8 par 5, en général, se rapprochant le plus du nombre d’or). Le pavage peut être représenté par un tissu, une natte, symbole de l’isolement vis-à-vis de la terre et de ses salissures empêchant la prise de racine et offrant ainsi une possibilité d’élévation. Il s’agit alors d’un simple rappel du pavement de carreaux noirs et blancs, au centre de la loge à l’endroit où l’on place le Tableau de Loge. De là à prétendre qu’il est interdit de marcher sur le pavé mosaïque, il y a une déduction qui est fausse en son essence.

C’est sur lui, comme sur un canevas, que les pas rituels s’exécutent laissant penser que les marches rituelles sont des techniques d’art de la mémoire des tracés géométriques.

Le pavé mosaïque est un lieu sur lequel il faut passer, «nous devons marcher sur le pavé mosaïque, représentant les joies et les peines». Le pavé mosaïque marque donc le passage du profane au sacré, que l’initié doit justement fouler pour poursuivre la voie. Il guide l’initié sur la voie droite, le maintient dans l’axe de l’Orient.

Le pavé mosaïque n’est pas un déterminisme du bien et du mal, il est le symbole de la liberté montrant le choix laissé à chacun d’agir. L’existence du libre-arbitre peut-être entendu comme un pouvoir absolu de commencement. N’est-ce pas pour cela qu’il faut marcher sur le pavé mosaïque en entrant en loge ?

Au rite de Salomon et MM, l’interstice des carreaux est un fil bleu foncé, représentant l’espace infini ; on l’appelle un virolet (n’est pas l’anagramme de Vitriol ?), c’est aussi le cordeau bleu qui sert à tracer au sol ainsi que le niveau des constructions. Ce fil évoque aussi cette mystérieuse couleur bleue, tékhélet (תְּכֵלֶת), citée 50 fois dans la Bible, que les hébreux utilisaient pour la fabrication d’objets sacrés. [4]


[1] John Yarker,  Chap. 3, The Arcanes Schools, Aryan civilisation and mysteries, 1909, texte en anglais : <hermetics.org/yarker2.html>

[2] Fabre d’Olivet, Les vers dorés de Pythagore expliqués, p.96: gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k649986/f99.

[3] Hésiode, La Théogonie : gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54430304/f12

[4] De Tradition immémoriale, on raconte que, dans des temps très anciens, des colorants d’une couleur bleue très particulière provenant d’une sorte de «poisson» si rare et si recherché, furent réservés aux seuls puissants. Selon les époques, les textes nous affirment même, qu’ils se vendaient jusqu’à 20 fois le prix de l’or. La Septante traduit le terme Tékhelèt (תְּכֵלֶת), par un mot uachinthinos υαχινθινοσ, qui désigne des objets variant entre bleu et violet (yacinthe). La seconde traduction de référence est celle dite de la Vulgate de St Jérôme vers l’an 400, celle-ci en langue latine, puisque entre-temps la Méditerranée était devenue romaine. Le mot employé n’est pas très original hyachintinum, reprenant l’étymologie et le sens grec. C’est cette couleur seule qui permet le contact avec Yahwéh, elle signale le plus haut degré de sainteté, révèle la Présence indicible, colore la fonction la plus éminente du Temple, c’est-à-dire celle du Grand Prêtre et l’emballage des choses saintes (Exode, 39,1). Cette couleur Tékhelèt vient d’une racine trilitère hébraïque TKL signifiant à la fois le but, la quête, et la totalité. (Le Bleu en Loge Maçonnique … deux voies symboliques : trusatiles.org/pages/Le-bleu-en-loge-ma-onnique-8921029.html.

La notion de rituel dans la Chine classique

Texte et images de Georges Charles

Dans la Chine antique, ou classique, deux ouvrages essentiels traitent des rites, le I-Li (classique des Rituels Anciens) et le Liji ou Lijing (Classique des Rites). Le premier ouvrage, remontant à presque trois millénaires, n’y va pas par quatre chemins : « Les rites s’arrêtent aux fonctionnaires (officiers d’état qui deviendront les Mandarins (Guan) inférieurs et ne descendent pas jusqu’aux particuliers ; pour ceux-ci, point de règles de conduite ».

Lorsqu’il est question de « particuliers » il s’agit, pour les Chinois de cette époque des « wuming » donc des « sans nom », l’équivalent de notre « vulgus pecus », troupeau servile selon Horace (Epitres I XIX 19). Qualifiés également de béotiens et parfois même de profanes. Précisons que vulgum pecus est un barbarisme puisque vulgum n’existe pas en latin, sauf, évidemment dans le « latin de cuisine » cher aux copistes.

C’est, chez nous, ce qui plus tard différenciera les Nobles (nobilis qui signifie « celui ou celle qui possède un nom ») des autres, donc de ceux qui n’ont pas de nom. Les « ignobles » (ignobilis).

Dans le « Classique des Rites « Lijing » attribué à la Dynastie des Zhou (1045 av. J.C. 256 av. J.C.), constitué de plusieurs ouvrages mais plus récent, le Rituel s’est étendu à toutes les couches de la société, probablement comme l’impôt. C’est déjà presque une certaine forme de démocratie. En Occident la noblesse a perdu sa signification originelle à partir du moment où tout le monde a possédé un nom. Généralement une caractéristique physique (Legrand, Lenoir, Leborgne, Lelouche, Lebêgue, Leboiteux) ou la proximité d’un lieu de résidence (Dubois, Duval, Dupont (ou d !), Dumont, Dumoulin, Delagrange, Desmarais, Delisle, Bourgeois et Dubourg, Ducastel, Duchanel…). Sans parler des professions. Un phénomène presque semblable s’est passé en Chine il y a peu de temps où tous les Chinois, sauf les minorités ethniques reconnues, sont devenus des Han. Originellement il s’agissait des habitants de Cinq Royaumes centraux qui avaient, par ailleurs, des caractéristiques physiques particulières :  « la peau blanche, les cheveux « noir aile de corbeau », la gorge comme celle d’une hirondelle, les sourcils en « cocon de ver à soie », le front haut, le nez légèrement aquilin… ». D’un coup de baguette magique tous les Chinois, qui étaient loin d’avoir ces caractéristiques « raciales », se retrouvèrent donc Han un beau matin. Presque avec une particule. Mais revenons au rituel.

Le Maitre en la matière demeure incontestablement Confucius. En réalité Kong Qiu Zhong Ni, simplifié en Kong Qiu, puis en Kong Fuzi, ce qui signifie simplement « Maître Kong », et plus simplement encore en Kongzi (Kung Tsu).

Mais contrairement à ce que l’on peut croire, il n’était pas un fanatique du rituel. Pour lui importait principalement « l’attitude intérieure » et la sincérité. Il affirme donc simplement « En matière de rituel, il ne suffit pas de dire les bonnes paroles ni de faire les bons gestes mail il faut encore avoir l’attitude intérieure qui convient. »  Cette « attitude intérieure » est « Rong » qui est « la rectitude du cœur », le « cœur centré ».  La « juste attitude ».  Donc l’attitude juste.

Un commentaire explique que jadis le rituel était pratiqué pour soi et que cela nécessitait cette « présence » intime. Désormais (donc il y a plus de deux mille ans !) il est pratiqué pour autrui, pour l’apparence, le décorum et il n’en demeure que « la peau et les cheveux », donc « l’externe » (Wai). Selon le Maître Kong il est essentiel d’intérioriser (Nei) le rituel, de se l’approprier. En se l’appropriant il devient « authentique » (Zheng). On pourrait dire « rectifié ».

Un prince demanda un jour à Confucius ce qu’il ferait s’il était à se place, celui-ci répondit simplement « Zheng Ming » ce qui signifie littéralement « rectifier les noms ». Donc rendre aux mots leur juste valeur. Remettre les mots droits. En chinois courant Zheng Ming signifie simplement « le bon sens ». Actuellement on pourrait dire « redonner du sens ». Ce qui est un vaste programme. Le prince se le tint pour dit. L’appropriation désigne à la fois ce qui est personnel (cela m’est propre) mais aussi la purification par la rectification. C’est simplement rendre propre ce qui ne l’était pas. D’où la notion importante de purification par le rituel. Dans Daxue (Ta Hio – Le Grande Etude – qui pour certains est le résumé de la pensée confucianiste) Confucius (et son disciple Zengzi (Thseng-Tseu) affirme « Sur la baignoire de l’Empereur Tcheng est gravée cette inscription : Chaque jour renouvelez-vous, renouvelez-vous et renouvelez-vous encore car les souillures du cœur se lavent comme celles du corps ». Ce qui peut se traduite par « Régénération, régénération, régénération : purification ».

En se régénérant on se purifie. Il s’agit bien évidemment d’un rituel de purification comme il en existe toujours en encore au Japon avec le O Furo (Honorable Bain). Au Japon O indique la notion de Grand, donc de Rituel comme en Chine le Tai que l’on retrouve dans Taiji (Grand Faîte), Taisu (Grand Flux), Taizhong (Grand Centre). Le Rituel a donc, dans ce cas, la fonction de purification. Purification d’un lieu qui de « profane » devient « sacré », purification de celui où de ceux qui officient dans ce lieu « consacré » par le rituel.

En Chine un rituel taoïste de purification d’un lieu (dans le cadre du Feng Shui, par exemple) utilise les Cinq Eléments (Wu Xing – Cinq Matérialisations). On utilise le Métal (ouverture du lieu), puis le Feu (encens ou fumigation), puis l’Eau (aspersions rituelles avec de l’eau consacrée ou du sel), puis la Terre (délimitation de l’espace consacré – à l’intérieur sacré donc secret à l’extérieur profane donc commun) et enfin le Bois (Offrande ou Salutation rituelle). Le Métal est fondu par le Feu. Le Feu est éteint par l’Eau. L’Eau est absorbée par la terre. La Terre est conquise par le Bois. Et le Bois, c’est le renouveau, la régénération, la ressuscitation. Il représente aussi, en Chine, « la mort du disciple et l’éveil du maître ». Avec ou sans majuscules. Ce sont les Hexagrammes 36 Ming Yi « Obscurcissement de la Lumière » (Maximum de la Puissance du Yang ) et 37 Jia Ren (Etre du Clan, Retour au Clan après un voyage initiatique) (7+3 + 10 = Retour (à l’)Unité.

Confucius ajoute « En matière de Rituel les faibles ne sont pas censés faire de grands efforts ni les pauvres de dépenser de l’argent (qu’ils n’ont pas ! note de GC) » ou encore « En matière de Rituel mieux vaut la sobriété que l’exubérance ». Ce qui démontre sa bienveillante sagesse.

Mais, malheureusement, le rituel fait peur. Qi il ne s’agit pas du « rituel » de se laver chaque matin les dents, cher aux sociologues qui voient du rituel partout, donc nulle part. On a rapidement tendance à l’assimiler à une entreprise sectaire. Si on dit « Le Ciel est en Haut, la Terre est en Bas et l’Etre humain (ou l’Homme avec une Majuscule donc qui embrasse la femme) entre deux » on se retrouve classé comme « sectaire ». Donc suspect.

Le caractère chinois classique (mais pas forcément ancien !) pour Li, le « Rituel » représente à gauche (partie céleste donc Yang) une « force spirituelle » ou une « puissance spirituelle » la force de l’esprit et à droite (partie terrestre, matérielle, donc yin) un autel (des ancêtres), une bouche qui s’exprime, mieux qui exprime l’Unité, le Un et en haut un plat contenant de la nourriture, donc une offrande (Jacques Lavier). C’est « aller de la porte d’entrée à l’autel des ancêtres et effectuer une offrande ».
Quoi de plus honorable ? Comme aller déposer une fleur sur une tombe ou au pied d’une stèle commémorative. Ce qui nous fut quand même interdit il y a peu de temps pour des raisons « sanitaires ».

Le caractère chinois simplifié, donc actuel, représente, il est vrai, la même force spirituelle à gauche. Mais à droite, par contre, c’est un crochet de boucher qui ressemble fort à un hameçon. Le rituel est donc simplement et purement assimilé à de l’hameçonnage sectaire. Ce qui est pour le moins significatif d’un certain état d’esprit.

Le symbole est indissociable du rituel.

En Chine, le symbole ou plutôt l’image symbolique (Xiang) est indissociable du rituel. Pas de rituel sans image symbolique. En grec « symbalein » désigne « ce qui réunit ». A l’origine les deux morceaux d’une pièce brisée qu’il fallait réunir pour authentifier un message. Le message était gravé sur un objet qui était ensuite brisé et chacune des deux parties était confié à un messager. Les deux pièces étaient réunies et le message était alors considéré comme « délivré ». La notion de séparation puis de réunion désignait également l’éveil, la vérité intérieure. On retrouve la notion de cymbales qui ont pour but, en se réunissant, d’éveiller les spectateurs. En Chine, dans l’opéra classique, le coup de cymbale ponctue la phrase importante. On regrette alors de s’être assoupi car on a « manqué quelque chose ».

Pour l’Empereur Kangxi (1654 1722) qui rédigea un dictionnaire des caractères classiques chinois qui fait toujours référence « Le symbole Xiang (littéralement l’image-symbole) représente la dépouille d’un éléphant mort. Il faut faire l’effort d’imaginer ce qu’il était lorsqu’il était encore vivant. Il convient donc de lui redonner vie et mouvement. » En un mot comme en cent, un symbole sans cette vie et ce mouvement est « une charogne puante ». Il faut « redonner du sens » à ce symbole. Un précepte de la métaphysique chinoise affirme « L’énergie meurt (dans le sens de disparaît) où commence la forme. Sauf si celle-ci est animée d’un mouvement. Le mouvement est essentiel à entretenir la vie (Yangsheng) ». Il faut donc construire le symbole et l’imaginer en mouvement. Dans ce cas on constate généralement que le mouvement est dextre, bienfaisant, ou senestre (sinistre), dominateur donc généralement malfaisant. C’est ce qui différencie la croix bouddhique de la croix nazie. La première est censée « engendrer la lumière » (svastika Svasti = engendrer, donner naissance ; Ka la lumière) la seconde est censée s’opposer à l’engendrement de la lumière (sausvastika = sau, s’opposer, svasti, engendrer, ka, lumière). En chinois Sheng Ming et Wu Sheng Ming. La seconde est donc « la croix des ténèbres ». En Occident l’art héraldique ne s’y est pas trompé la première est le « croix gammée » la seconde la « croix crampée ». Le crampon était un instrument de siège destiné à faire écrouler la muraille. C’est la croix de « l’universelle araigne ». Mais la confusion est entretenue car le profane n’a pas à connaître cette différence pourtant fondamentale. Il n’a d’ailleurs pas à connaître ni à comprendre les symboles. Il demeure enfermé dans l’ignorance. Ce qui est vrai pour les croix gammées et crampées est vrai pour le Taiji qui tourne dans le sens de la génération, de la construction ou au contraire dans le sens de la domination, de la destruction. Les deux symboles peuvent cohabiter mais si un seul d’entre eux est présent mieux vaut qu’il soit dextre donc qu’il tourne dans le sens horaire des aiguilles d’une montre.

Dans la Chine antique on retrouve le symbole de l’équerre et du compas. Confucius, lui-même, reprend plusieurs fois cette « image ». A l’origine, ou plutôt avant celle-ci, préexistait le « chaos ». Un adage taoïste précise « Avait il y avait déjà « quelque chose », après il y aura « autre chose » encore ». Les Chinois ne connaissant pas les conjugaisons disent donc « Avant il y a déjà quelque chose après il y a encore autre chose ». Mais ce sont deux « divinités » (en réalité des Esprits Clairs et Brillants, donc bienfaisants (Shen Ming) )  Fuxi et Nuwa (ou Niouwa) qui « organisent ce chaos » grâce à l’équerre et au compas. L’Equerre représente le Yin, donc la terre, la matérialité tandis que le compas représente le Yang, donc le ciel, la spiritualité. Et l’être humain et la multitude des choses et des êtres se situe simplement entre deux.

Les anciens Chinois se considéraient d’ailleurs comme célestes (les Célestes) car l’être humain lorsqu’il est debout et vivant appartient plus au Ciel qu’à la Terre. Bon nombre de rituels cherchaient donc à l’enraciner, à retrouver ses racines. Tout en conservant la liberté d’action. C’est le principe des « racines et des ailes » (Cf. Patrick Charles). Le carré est donc la Terre (équerre) et le compas est donc le Ciel (compas). Ce même symbolisme se retrouve toujours dans le terme « Gongfu » ou « Kung-Fu » qui symbolise la compétence, l’expertise. Et non pas l’art de casser des briques, des planches, des pains de glace ou la tronche de celui, ou de celle, qui n’est pas d’accord.

Par contre le « Kung-Fu Wushu » est « la compétence, donc le savoir-faire, dans l’art chevaleresque ou art de la bravoure ». L’Empereur Kangxi, encore lui, explique « Wu, la bravoure. Le brave est celui qui sait faire cesser la violence sans nécessairement utiliser celle-ci ». L’image symbolique est simplement le caractère « arrêter, faire cesser » et une hallebarde, arme meurtrière. Et, malheureusement, Mars (qui a donné martial !) n’a rien à voire là-dedans puisqu’il s’agit d’un égorgeur psychopathe en jupette de cuir et qui, en plus, est un sacré looser. Dans l’Iliade il se retrouve toujours du côté de plus fort quand celui-ci va se prendre une râclée. Pour être poli. Il faut quand même insister sur le « nécessairement » car autrement on sombre dans le « bisounoursisme » béat. En Occident « le chevalier recherche l’accord sauf s’il ne peut être mis » (Jean de Meung – Le Roman de la Rose) et dans ce cas il dégaine son épée. Symboliquement l’épée franque (franche) dont droite représente la croix tandis que le cimeterre, courbe, représente le croissant (donc le « sans croix »). On peut donc imaginer le symbole de l’épée « flamboyante » à la fois droite et courbe. C’est à la fois « équerre et compas ». Dans les Arts Chevaleresques, donc classiques, en Chine, le Salut s’effectue en joignant le poing et la paume, ce qui forme l’idéogramme Soleil/Lune donc « Ming » la connaissance, la compréhension. Mais le pas « initiatique » consiste à représenter les deux trigrammes Kan et Li qui sont « l’Eau de l’abîme et le Feu du ciel » et le pas spécifique est celui « d’enjamber un cercueil ». On retrouve évidemment ce pas particulier dans les rituels des sociétés initiatiques chinoises ou comme moyen de reconnaissance entre « initiés ».

Décès de Patrick Nguéma Ndong, le célèbre ésotériste d’Africa Radio

Par Biscone Adzoyi, le 25 Déc 2021

Patrick Nguéma Ndong, la voix historique d’Africa N°1 et animateur de l’émission « L’aventure mystérieuse » est décédé à l’âge de 64 ans… a annoncé sur sa page Facebook, Africa Radio, le nouveau nom de Africa N° 1.

Un événement qui plonge la radio africaine et le monde des médias africains et surtout ceux qui ont aimé son émission dans une tristesse inouïe. L’information a été publiée par plusieurs sources dont gabonactu.com, gabonreview.com ou encore info241.com.

Cet expert en sciences occultes serait décédé à Libreville des suites d’une longue maladie ce 23 décembre 2021 aux environs de 22 heures. Le Gabonais Patrick Nguéma Ndong a été un incontournable de la radio panafricaine Africa N° 1 à travers son émission « L’aventure mystérieuse », un feuilleton radiophonique dont il incarnait tout seul toutes les voix et tous les rôles. Il a écrit plusieurs articles de presse et livré de nombreuses conférences sur la spiritualité et les sciences occultes africaines. Malade depuis plusieurs années, cette icône africaine a été à plusieurs reprises annoncé pour mort mais lui-même ou ses proches apportaient toujours le démenti.

Sources : https://elitedafrique.com/https://www.africatopsuccess.com/

La carrière de Patrick Nguema Ndong

Il est un Franco-Gabonais, né à Royat (France) en 1957 et mort le 23 décembre 2021 à Libreville (Gabon), producteur, présentateur et spécialiste des sciences occultes de la radio Africa Radio. Il est titulaire d’un master de littérature comparée et d’études religieuses à l’université d’Indiana aux États-Unis.

Patrick Nguema Ndong se rend célèbre par la production de « L’aventure mystérieuse », un film radiophonique (radio drama) réalisé autour d’une idée originale des auditeurs, ou d’une idée personnelle de Patrick lui-même. Ce film sonore existe depuis près de 20 ans, et est écrit à la manière du monde fantastique de Marvel. Il reproduit des histoires où le mystérieux est le thème principal. Le sorcier Fifian Ribana, le général Mangani Mangwa ou le professeur Eubénézer Euthanazief sont souvent les principaux personnages dans la ville imaginaire de Bangos…

Spécialiste des sciences occultes sur les ondes de Africa Radio

Africa Radio, anciennement Africa N° 1, est une station de radio franco-africaine créée au Gabon en 1981. Née avec des fonds français et gabonais, la radio se scinde très tôt en deux structures presque indépendantes, Africa N° 1 Gabon et Africa N° 1 Paris. Début 2000, la France se désengage d’Africa no 1 Gabon qui passe sous le contrôle de la Jamahiriya arabe libyenne en 2007 et connaît de fortes difficultés économiques depuis. De son côté, Africa N° 1 Paris affiche de bons scores d’audience et parvient à stabiliser sa présence dans le paysage radiophonique français. En 2019, la station change de nom et devient « Africa Radio ». Elle est membre des Indés Radios. En savoir plus https://fr.wikipedia.org/wiki/Africa_Radio

Écoutez une vidéo de Patrick Nguema Ndong, animateur aussi de l’émission « Le Triangle ». Cet homme de radio a étudié la parapsychologie aux USA  et s’est révélé comme maîtrisant les problèmes liés à la sorcellerie. Cette vidéo a été réalisée à partir de nos  images d’archives provenant de 3A Télésud, par notre partenaire AbeTV, à qui nous exprimons le sentiment de profonde gratitude.

https://www.mbokamosika.com/article-patrick-nguema-ndong-78244227.html