Une soirée sous le signe de la solidarité et de la musique
Le monde de la philanthropie et de la musique s’apprête à vibrer au rythme d’un événement unique. La Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra (GLTSO), à travers son Fonds de dotation Solidarité Opéra, annonce la 9e édition de son Gala de Bienfaisance. Ce gala, qui se tiendra le lundi 31 mars 2025 dans les prestigieux Salons Hoche du 8e arrondissement de Paris, promet d’être un moment inoubliable, dédié à l’Association La Chaîne de l’Espoir.
Historique du Gala
Le Gala de Bienfaisance de Solidarité Opéra est un rendez-vous annuel qui, depuis sa première édition, a su rassembler des artistes de renom pour la bonne cause. Chaque année, il met en lumière des œuvres caritatives et humanitaires, offrant une plateforme où art et solidarité se rencontrent. En 2025, l’événement célèbre son neuvième anniversaire, perpétuant ainsi une tradition de soutien et de générosité.
Starmania : Un Retour aux Sources
Cette édition est particulièrement marquante car elle réunira trois générations d’artistes ayant contribué à l’opéra-rock emblématique, “Starmania”, créé par Michel Berger et Luc Plamondon en 1979. Fabienne Thibeault, qui a marqué l’histoire de Starmania avec son interprétation de Marie-Jeanne, sera la marraine de cette édition. Elle sera accompagnée d’autres figures de cette saga musicale, célébrant ainsi le patrimoine culturel francophone à travers les âges.
L’Association La Chaîne de l’Espoir
Le gala soutiendra l’Association La Chaîne de l’Espoir, une ONG internationale connue pour son engagement envers les enfants nécessitant des soins médicaux dans les pays en développement. Fondée en 1994, cette association travaille à améliorer l’accès aux soins, notamment chirurgicaux, pour les enfants vulnérables. En participant au gala, les invités contribuent directement aux projets de La Chaîne de l’Espoir, qui incluent des missions médicales, des formations pour le personnel local, et la construction de structures hospitalières.
Si vous ne pouvez pas participer physiquement mais désirez soutenir l’initiative, des dons sont également acceptés via ce même lien ou par virement bancaire direct au Fonds de dotation (IBAN : FR76 3000 3033 2700 0506 5288 395 – BIC-ADRESSE SWIFT : SOGEFRPP).
Notez que tous les dons ouvrent droit à un reçu fiscal, permettant un crédit d’impôt en fonction de la législation en vigueur.
Une Soirée de Fraternité et de Musique
La GLTSO, par la voix de Philippe Cangemi, invite chaleureusement à partager cet événement autour de soi, soulignant l’importance de la fraternité et du soutien communautaire. Ce gala n’est pas seulement un concert, c’est une manifestation de solidarité, de partage et de culture.
Conclusion
La 9e édition du Gala de Bienfaisance de Solidarité Opéra – Fonds de dotation promet d’être une célébration de la musique, de l’histoire, et surtout, de l’humanité. En soutenant La Chaîne de l’Espoir, les participants ne font pas que profiter d’une soirée magique; ils contribuent à changer des vies. Que vous soyez un amateur de Starmania, un philanthrope, ou simplement quelqu’un qui croit au pouvoir de l’art pour le bien commun, cet événement est une occasion de rejoindre une cause noble tout en vivant une expérience culturelle inoubliable.
Recevez, bien cher frère, l’assurance de nos chaleureuses et fraternelles pensées.
Par mandement du Président Solidarité Opéra – Fonds de Dotation – GLTSO Philippe Cangemi
Nous invitons les lecteurs qui abordent pour la première fois un article sur le symbolisme pythagoricien à se reporter aux articles traitant du delta (Voir aussi l’article de Marie Delclos) ou à celui traitant de l’étoile à cinq branches qui comportent une courte introduction expliquant l’importance du pythagorisme en Franc-maçonnerie.
Un point commun
Les deux pierres, dans les instructions par questions et réponses « servent aux compagnons à aiguiser leurs outils », bien que ni l’une ni l’autre ne semble être appropriée à cet usage ! C’est là une énigme proposée au compagnon… Pour comprendre son grade, il est censé la résoudre.
Nous y reviendrons…
La pierre cubique
Comme son nom l’indique, la pierre cubique a la forme d’un cube. Le rituel du Rite Écossais Rectifié précise même qu’il s’agit d’une « pierre cubique à six faces » ! C’est un pléonasme volontaire, qui permet aux rédacteurs du rituel d’insister sur le lien entre le cube, le nombre 6 et les nombres en général.
Il faudra donc se souvenir du fait que le cube a six faces, huit sommets, douze arêtes. On a coutume d’additionner ces trois nombres ce qui donne vingt-six, le nombre correspondant au nom divin de quatre lettres.
Pour les pythagoriciens, comme pour les kabbalistes ce nombre est très important parce que 26 – 1 = 25 est le carré de cinq et 26 + 1 = 27 est le cube de 3… Si on retranche 1 à 26 on obtient un carré et si on lui ajoute 1 on obtient un cube. Le grand mathématicien Fermat a conjecturé que vingt-six est le seul nombre entier à jouir de cette propriété. Nous ne savons pas si cette conjecture a été démontrée, mais elle semble, démontrée ou non, être une évidence car les courbes des deux fonctions x2 et x3 sont divergentes et cette divergence croît avec la valeur de x.
Par ailleurs, 26 est le double de 13 qui est le septième nombre premier et le cinquième nombre second obtenu à partir de 2.
Définitions pythagoriciennes : Un nombre premier est divisible seulement par 1 et par lui-même. Un nombre second est le produit de deux nombres premiers : 2 x 3 est le premier nombre second.
Relevons aussi que :
Six est le premier nombre parfait (1 x 2 x 3 = 6 et 1+ 2 + 3 = 6)
Huit est le premier cube.
Douze est le premier nombre sublime (il a 6 diviseurs 1, 2, 3, 4, 6, 12 – 6 est un nombre parfait et la somme de ses diviseurs est 28 qui est également un nombre parfait).
Nous ne savons pas si les pythagoriciens ont connu les nombres sublimes, il n’en est, à notre connaissance, pas question dans leurs œuvres et de nos jours on n’en connaît que deux, le second, écrit en base 10 comporte 76 chiffres. Les ordinateurs actuels ne son pas assez puissants pour calculer le troisième !
Cela dit, les pythagoriciens tenaient 12 en haute estime parce qu’il est la somme de 3, 4 et 5.
La progression 6, 8, 12, les nombres premiers et les pyramides.
Si on retranche 1 à chaque nombre de cette progression on obtient la suite de trois nombres premiers consécutifs : 5, 7, 11. Il en résulte que les nombres 6,8,12 sont les pyramidaux de rang 2 d’ordre 5, 7, 11. Soit de trois nombres premiers consécutifs.
Passons maintenant à l’aspect géométrique
Le cube et le concept de « centre du monde »
Parce qu’il a six faces, le cube est un symbole du centre, et plus particulièrement du « centre du monde créé ».
Ainsi la Mecque, qui d’après les musulmans est le centre du monde a un temple cubique, autour duquel les pèlerins doivent accomplir des circumbulations. Par ailleurs, le cube, a pour solide réciproque l’octaèdre qui a six sommets, huit faces et douze arêtes. Comme les arêtes de cet octaèdre joignent entre eux les centres des faces du cube on sait que les diagonales de l’octaèdre sont égales au côté du cube.
Si on donne à ce côté la valeur 1 l’arête de l’octaèdre réciproque est racine de deux sur deux. C’est une inversion du théorème de de Pythagore :
La diagonale d’un octaèdre forme avec deux arêtes un triangle rectangle dont elle est l’hypoténuse, donc la somme du carré des deux arêtes est égale à 1, le carré d’une arête est donc égal à ½ et la racine carrée de ½ est égale à racine de deux sur deux (le carré de racine de deux est deux, celui de deux est 4 et 2/4 est égal à ½). Comme le montre la vue en coupe ci-contre le cube a aussi un rapport avec phi, le nombre d’or (voir l’article sur l’étoile flamboyante). Evidemment puisque ces considérations sont vraies pour la coupe du cube, elles s’appliquent au carré.
Le cube et les nombres diagonaux
Ces considérations nous amènent évidemment à considérer le rapport du cube avec les nombres diagonaux.
Si on considère la diagonale du cube sa mesure est racine de trois, ce qui met le cube en rapport avec le triangle isocèle (ou régulier) inscrit dans le cercle de rayon 1(voir l’article a propos du delta lumineux). Ces nombres nous serviront pour la construction de la pierre ou plutôt des pierres cubiques à pointe car l’iconographie nous en montre avec des pyramidions de hauteurs différentes.
Le cube et la sphère
La sphère exinscrite au cube a pour diamètre la mesure de la diagonale de ce cube puisque les huits sommet du cube doivent toucher la surface de la sphère. Il en résulte que la hauteur (S A) du triangle rectangle (S A B) est égale à racine de 3 moins un divisé par deux. Quant à la sphère inscrite dans le cube, son diamètre est égal à celui du côté du cube (dans notre cas 1).
Le cube développé.
Le cube développé forme soit une croix latine, ce qui nous renvoie à nouveau à l’axe et au centre du monde, soit la lettre grecque Tau. Cette lettre fut utilisée dans les premiers temps du christianisme en place de la croix (x) qui est le Tav de l’alphabet hébreu archaïque… Quant au sens symbolique de la croix, il est bien antérieur au christianisme et quand le jour du mercredi des cendres le prêtre marque le front de chaque fidèle d’une croix, il appose certes le « signe du Christ » en même temps que celui du Père mais en outre il affirme que chaque fidèle est le « centre du monde ». L’affirmation est certes symbolique ; tout comme chacun de nos temples s’étend du septentrion au midi, de l’Orient à l’Occident et du Zénith au Nadir (à moins que sa hauteur ne soit « des coudées sans nombre » et que sa profondeur aille « jusqu’au centre de la Terre ») Dans un cas comme dans l’autre ces affirmations placent notre temple au centre du monde tout comme elles y placent celui qui pour une raison quelconque serait étendu mort ou vif sur le pavé mosaïque qui en marque le centre… On remarquera que les directions Orient-Occident, Septentrion – Midi, Zénith – Nadir qui se croisent au centre de chacun de nous, au centre de notre temple, au centre de la Terre… au centre de chaque grain de poussière forment une magnifique croix six branches. Croix que l’on peut observer au sommet de toutes les églises d’Orient et qui est souvent suggérée à la pointe des clochetons des églises gothiques.
Les pierres cubiques à pointe remarquables
Si on s’en tient aux textes des rituels, la pierre cubique à pointe est unique. C’est une pierre cubique surmontée d’un pyramidion, ou d’une pyramide si l’on préfère puisqu’un pyramidion est par définition une : « Petite pyramide quadrangulaire qui termine un obélisque » et qu’une pierre cubique paraît un peu courte pour être confondue avec un obélisque. Elle est unique, mais l’iconographie nous en présente de multiples images. N’en doutons pas, dans le passé, ceux qui ont taillé ou moulé (certaines son en plâtre et d’autres en matière plastique) les pierres cubiques à pointe de nos temples n’ont pas donné au pyramidion n’importe quelle pente. Bien au contraire ils ont choisi avec soin les dimensions de cette pyramide pour « renforcer le sens du symbole ». Bien que leurs efforts aient été louables, ils n’ont rien renforcé ! Quel que soit son angle au sommet, la pointe de la pierre cubique symbolise toutes les pointes possibles. Cela dit, nous ne sommes pas allés dans tous les temples de la planète mesurer l’angle au sommet des pierres cubiques à pointe. Par ailleurs les angles qui présentent un intérêt ne sont pas nombreux.
La pointe du pyramidion touche la sphère circonscrite au cube
Le premier d’entre eux, et le plus évident est évidemment celui qui amène la pointe du pyramidion à toucher le pôle de la sphère circonscrite. Remarquons que cette « pente » n’a rien de remarquable à part le fait qu’elle est commune à tous les cubes inscrits dans une sphère… A moins, bien entendu que quelque chose nous ait échappé !
La distance de pointe du pyramidion a un angle du cube est la moitié de racine de cinq.
Si l’arête du pyramidion est égale à l’inverse Racine de cinq sur deux sa hauteur est égale à la moitié de la diagonale du cube !
Si on donne à la hauteur une mesure égale à la moitié de racine de 5 l’arête du pyramidion est égale à la moitié de racine de sept.
Cette particularité de la pierre cubique à pointe est peut-être l’explication géométrique de sa présence dans nos temples.
Il est encore une pierre cubique remarquable à signaler, c’est celle dont les quatre faces du pyramidion sont les quatre cinquièmes d’un pentagone. L’angle au sommet de chaque face est donc de 72° et les angles à la base sont de 56°.
Voici une image en perspective de cette pierre cubique à pointe.
Nous avons joint à l’image de cette pierre celle de son développement (qui avait été donné dans l’un des cahiers de Boscodon comme épure du toit à quatre pans.
La pointe du pyramidion est à une distance des angles de la pierre cubique égale au côté du cube de base.
Dans ce cas, chaque face du pyramidion est un triangle régulier (isocèle). Il en résulte que l’arête du pyramidion est égale à 1 et son carré à 1 (4/4), la demi diagonale de sa base est égale à racine de deux sur deux et son carré à 2/4. La hauteur du pyramidion est donc égale à ½ (4/4 – 2/4 = 2/4 et la racine 2/4 soit 1/ 2 et la racine de ½ est égale à Racine de 2 sur 2). Quant à l’apothème SM SO est égal à Racine de 2 sur 2 et OM est égal à ½ le carré de racine de 2 sur 2 étant égal à 2 / 4 et celui de ½ à ¼ la somme de ces deux carrés est égale à 3 / 4 et l’apothème à Racine de 3 sur deux.
La pierre cubique développée
La pierre cubique a pointe à neuf faces : cinq carrées et quatre triangulaires. La façon la plus simple de représenter son développement est donc une croix a branches égales, chacune se terminant par une pointe.
L’image de ce développé est une croix divisée en cinq parties. Les quatre carrés périphériques peuvent être considérés comme quatre régions du monde sensible correspondant aux quatre points cardinaux et aux quatre éléments, représentés par les quatre triangles. Il ne faut pas déclarer d’orientation définitive d’une telle croix et encore moins assigner à chaque pointe une correspondance définitive avec l’un des quatre éléments, parce que ces correspondances varient suivant le contexte. Par exemple, si on se trouve dans un contexte paysan ou agricole et dans l’hémisphère Nord, on pourra légitimement assigner le Feu au Midi, parce que c’est de ce point cardinal que le soleil se rapproche le plus en Été. Le même raisonnement conduit à assigner cet élément au Nord si on se trouve dans l’hémisphère Sud.
Cependant si on considère le mouvement du soleil en trois dimensions, force est de remarquer qu’en été il atteint le tropique du cancer et se trouve donc bien plus haut dans le ciel qu’en hiver et bien plus proche du pôle Nord. Ce raisonnement conduira donc à attribuer le feu au Nord si on se trouve dans l’hémisphère Nord.
Cet exemple simple montre pourquoi il faut se méfier de toute liste de correspondances formelle, comme aiment tant en établir certains auteurs.
Quant au carré central, c’est évidemment l’interface symbolique avec le monde invisible où il n’y a plus « ni temps, ni espace ni aucun changement d’aucune sorte ». C’est le point ou l’unité qui sont inconnaissables. Mais pas seulement ! Si la croix est verticale la pointe du haut est une « antenne » pointée vers la transcendance : ce qui est au-delà du monde sensible (que les croyants appellent souvent « le Ciel » sans savoir trop d’ailleurs ce qu’ils désignent par ce terme). La pointe inférieure est une autre « antenne » qui reçoit les influences chtoniennes quant aux pointes latérales elles assurent le contact avec le monde sensible. Enfin dans ce cas le carré central est le cœur : le centre de l’être qui est la porte de son monde intérieur qui est aussi comme l’au delà du sensible et comme l’au delà du centre, l’unique monde invisible.
Évidemment ce n’est là encore qu’une façon de comprendre le symbole de la pierre cubique à pointe développée et cette explication doit être pour le lecteur non une limite mais un marche-pied pour aller au-delà.
On remarquera que ce symbolisme de la pierre développée s’applique également à la pierre elle-même dont la face inférieure est au contact du sol et dont, dans les meilleures conditions nos sens ne nous révèlent que cinq faces (3 triangulaires et deux carrées). Il faut observer aussi que sa pointe, comme celle des obélisques est censée toucher la voûte céleste, parce qu’en principe son sommet est un point.
La pierre cubique à pointe et les nombres entiers
La pierre cubique à pointe et le nombre 26
Dans son ouvrage les symboles de la science sacrée René Guenon explique la pierre cubique par le schéma ci-contre. Nous ne doutons pas du fait que ce schéma soit une des explications traditionnelles de la présence d’une pierre cubique à pointe dans les loges. Nous n’en doutons pas, bien que la répétition du rang de quatre points, à la fois dernier rang d’une face triangulaire et premier d’une face carrée nous semble quelque peu abusive… Mais cela peut être une façon comme une autre de cacher le nombre vingt-deux qui est celui des lettres hébraïques. Comment mieux cacher un nombre clé qu’en utilisant un autre nombre clé pour le dissimuler.
La pierre cubique à pointe en nombres figurés
Si nous considérons une pierre cubique sans doublement du rang de quatre points, nous pouvons l’imaginer comme la superposition d’une pyramide à base carrée et d’un cube. Il s’agit donc du cube de 4 (64 points) auquel s’ajoute la pyramide d’ordre 4 et de rang 3. Comme nous savons :
D’autre part que la pyramide d’ordre o et de rang r est égale à La pyramide de rang r et d’ordre 3 à laquelle on ajoute o – 3 fois la pyramide d’ordre 3 de rang r-1 ;
Il nous est facile de calculer la pyramide d’ordre 4 et de rang 3 La pyramide d’ordre 3 de rang 3 c’est : 1 + 3 + 6 soit 10 Celle de rang 2 c’est : 1 + 3 soit 4 La pyramide de rang 3 et d’ordre 4 vaut donc 14
Notre pierre cubique à pointe représentée comme un nombre figuré à 3 dimensions vaut donc 78 (64 + 14) … Le nombre de générations d’Elohim à Jésus selon Marc (et probablement pour la même raison le nombre d’arcanes du tarot). Remarquons que si nous contemplons une seule face de la pierre les 22 points visibles correspondent au nombre de générations d’Elohim à Abraham.
Ce n’est pas tout ! Les 14 points de la pyramide correspondent aux 14 générations composant un cycle et Luc compte quatre cycles de 14 générations.
Par ailleurs si nous retranchons 22 de 78 nous obtenons 56 qui correspond aux quatre cycles de 14 générations entre Abraham et Jésus et aux 56 arcanes mineures du tarot. Ces considérations sont-elles légitimes ?
Les anciens bâtisseurs puis les maçons du XVIIIe siècle ont-ils construit la pierre cubique à pointe « en points » comme nous venons de le faire ?
Nous n’en doutons pas leur premier manuel de mathématique, celui dans lequel ils apprennent à compter, c’est l’Institution arithmétique de Boèce. Les nombres figurés pythagoriciens leurs sont donc aussi familiers qu’à nous l’addition, la multiplication et la division. On devrait même envisager que c’est à partir de ce modèle en points qu’ils ont décidé d’installer ce symbole dans leurs loges. A noter que cette pierre cubique à pointe semble être une exclusivité continentale.
L’utilité de ces pierres
Nous l’avons déjà écrit ces deux pierres, d’après les instructions par questions et réponse ont un même usage : « Elles servent aux compagnons à aiguiser leurs outils ». Rien qu’en les regardant, l’une comme l’autre semble totalement inadaptées à cet usage, d’autant que le symbole veut que les compagnons qui participent à la construction du Temple de Salomon soient des ouvriers d’élite. Des experts en taille et en assemblage des pierre ainsi qu’en géométrie. Or de bons ouvriers ont toujours de bons outils ! Il en résulte que soit les instructions par questions et réponses ont été falsifiées au cours des temps, soit le verbe aiguiser est un mot substitué qui fait allusion à un autre verbe.
C’est uniquement la chance qui nous a permis d’élucider ce mystère. La clé est dans les dictionnaires du XVIe et du XVIIIe siècle…
Jusqu’au XVIe siècle inclus le verbe affuter signifie préparer un outil ou autre chose. Ainsi, le Trésor de la langue française donne cet exemple : « Belzébuth, (…) s’était fait ce raisonnement triomphal qu’il serait difficile de lui tirer les oreilles puisqu’il n’en possédait pas, et qu’on ne pourrait se livrer sur lui à cette plaisanterie vulgaire de lui affûter une casserole au derrière, puisque la queue absente interdisait ce genre de facétie… T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 31. » De même en artillerie on dit (peut-être on disait) « affuter les canons » car ils sont fixés à un « affut » et c’est la position de cet affut qui va leur permettre de tirer dans telle direction plutôt que dans telle autre.
Cependant des le XVIIe siècle le sens premier d’affûter est devenu synonyme d’aiguiser. De même l’expression affûter les canons est tombé en désuétude (au profit de « mettre en batterie ») selon le Littré de 1873 – 1874. Quant au « Dictionnaire françois latin » plus connu sous le nom de dictionnaire de Trévoux et très populaire au XVIIIe siècle il donne ces définitions :
« AFFUTER, v. a. Disposer le canon à tirer, le mettre en mire. Tormentum ad emissionem disponere librare.
Affûter, signifie aussi chez les ouvriers, aiguiser les outils. Acuere, exacuere. Les Peintres & les Dessinateurs disent aussi affûter les crayons ; pour dire, aiguiser les crayons. »
Affûter, se dit mieux des bois ou des crayons que des métaux. On aiguise un instrument neuf, & celui qui a servi : on n’affûte que celui qui a servi. Aiguiser, c’est donner la forme convenable à l’extrémité d’un instrument qui doit être pointu. Affûter c’est réparer cette forme altérée par l’usage. »
En clair, pour comprendre vraiment ce que lui racontent les instructions par questions et réponses, le compagnon maçon doit se référer à des sens et des usages datant de deux siècles plus tôt.
Le Rite Écossai Rectifié donne néanmoins une piste aux compagnons. Ce rite en effet associe à chaque grade un tableau symbolique qui est placé à l’Orient, généralement au pied de la table du Vénérable Maître. Celui du grade de compagnon représente une pierre cubique sur laquelle est posée une équerre. L’équerre est posée en oblique. Curieusement, ce rite qui ne revendique guère des origines opératives, tout comme ne les revendiquaient pas celui de la Stricte Observance Templière, qui lui a transmis ces « symboles du grade » propose avec cette pierre une véritable clé opérative.
En effet l’image s’accompagne d’une devise : dirigit obliqua que l’on traduit par dirige-la en oblique, or c’est exactement de cette façon que s’utilise l’équerre. En effet avec l’équerre placée ainsi en oblique l’ouvrier vérifie à la fois l’équerrage des deux faces de la pierre et le surfaçage de l’une d’elle. Avec cette équerre on retrouve le sens premier d’affuter : préparer un outil, le mettre au point. En effet, dans le passé, les opératifs, fabriquaient eux-mêmes leurs outils. De même, face a des rituels où chaque phrase est une énigme en présence d’objets symboliques qui tous cachent et révèlent une vérité le maçon opératif se doit d’affuter son esprit, de développer son sens critique, son intuition et sa perspicacité. Dirigit obliqua !
C’est certes une référence au bon usage de l’équerre, mais cela fait également référence à la « pensée oblique » un terme très en l’honneur au XVIIIe siècle qui désignait à l’époques, entre autres choses la pensée analogique, mais aussi un certain art de regarder la réalité d’un œil différent , celui qui regarde la chose que peut-être certains ont caché derrière ce que l’on voit. Peut-être, car il est possible que personne, du moins aucun être humain ait voulu cacher ou révéler quelque chose consciemment. Cela importe peu, ce qui importe c’est que ce que nous voyons et que ce que nous comprenons grâce à la pensée oblique soit une réalité.
Conclusion
Dans la pensée maçonnique la pierre cubique à pointe reste fondamentalement une pierre cubique. L’adjonction de la pointe permet de la relier non seulement au christ mais aussi à sa généalogie, rappelant à chacun que les maçons du XVIIIe siècle étaient tous de culture chrétienne, même si quelques uns d’entre eux pouvaient faire profession d’athéisme ou être de religion juive. Evidemment, ce n’est certainement pas là la seule raison de l’introduction de cette pierre dans nos temples et nous pensons qu’il faut voir un rapport entre elle et le clocher des églises romanes qui se compose souvent dans certaines régions d’un cube surmontant une tour carrée coiffé d’un toit à quatre pans plus ou moins pentu… Evidemment étant donnée la diversité des édifices qualifiés de « romans » cela ne s’applique que dans certaines régions. On trouve beaucoup de clochers de ce type près des Pyrénées, dans les pays de Loire et dans le Morvan. En revanche en Bourgogne et dans d’autres régions c’est un édifice rare…
Quelques images.
Il faut remarquer sur cette image la bordure de pierres qui marque la base d’un cube probablement approximatif. Nous constaterons la même démarche sur les quatre autres exemples.
La végétation laisse penser que cette église est en zone méditerranéenne. Le toit est bien moins pentu, mais la base du cube est toujours représentée sur la muraille.
E pour éviter les doutes inutiles voilà trois autres exemples.
Cette rencontre propose un voyage intellectuel à travers des thématiques philosophiques éternelles, prétexte à de grandes questions actuelles de société. L’écologie, les droits des femmes, la barbarie, l’éducation, l’égalité, la violence, les fake-news, les réseaux sociaux, l’intelligence artificielle, l’autorité, l’islamisme, l’individualisme, la lecture, le wokisme, le transhumanisme , etc. Rapprocher nos préoccupations de la sagesse des penseurs anciens et actuels nous aide à retrouver une sérénité et une clarté d’esprit qui font si souvent défaut à nos moyens d’informations.
Philippe Granaroloest agrégé de philosophie. Il a enseigné la philosophie en classes préparatoires à Bastia avant de poursuivre sa carrière en classe de Khâgne à Toulon. Membre de l’Académie du Var, c’est un conférencier réputé qui prend la parole dans toute la France, aussi bien à propos de ses philosophes préférés (Nietzsche et Spinoza) en particulier sur de grands sujets de société. Il met régulièrement en ligne sur sa chaîne Youtube@PGranarolo, des vidéo originales et des enregistrements de ses principales conférences. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages et de plus de cent trente articles français et étrangers.
C’est à René Guénon que l’on doit certaines révélations, d’une grande importance dans le contexte géopolitique actuel, concernant la nature et l’emplacement de certains centres contre-initiatiques agissant contre la hiérarchie initiatique et Céleste. Comme il existe de part le monde des centres initiatiques réguliers qui sont dépositaires d’une tradition et d’un enseignement spirituel issus de la Tradition Primordiale (le « Pôle » suprême), il existe, a-contrario, des centres contre-initiatiques dont la mission est de propager à travers le monde les forces sataniques de la subversion, du chaos et des ténèbres.
C’est dans le compte-rendu du livre de W.B Seabrook intitulé Aventures en Arabie, publié par les Editions Gallimard en 1933, que René Guénon évoque les « sept tours du diable ». Voici ce que Guénon nous dit de ces mystérieuses tours dans son compte-rendu (je ne cite qu’un extrait de son texte) : […] « Ce qui est peut-être le plus digne d’intérêt, à l’insu de l’auteur (W.B Seabrook) qui, malgré ce qu’il a vu, se refuse à y croire, c’est ce qui concerne les « sept tours du diable », centres de projection des influences sataniques à travers le monde ; qu’une de ces tours soit située chez les Yézidis, cela ne prouve d’ailleurs point que ceux-ci soient eux-mêmes des « satanistes », mais seulement que, comme beaucoup de sectes hétérodoxes, ils peuvent être utilisés pour faciliter l’action de forces qu’ils ignorent. Il est significatif, à cet égard, que les prêtres réguliers yézidis s’abstiennent d’aller accomplir des rites quelconques dans cette tour, tandis que des sortes de magiciens errants viennent souvent y passer plusieurs jours ; que représentent au juste ces derniers personnages ? En tout cas, il n’est point nécessaire que la tour soit habitée d’une façon permanente, si elle n’est autre chose que le support tangible et « localisé » d’un des centres de la « contre-initiation », auxquels président les awliya esh-Shaytân (Saint de Satan dans l’Islam) ; et ceux-ci, par la constitution de ces sept centres prétendent s’opposer à l’influence des sept Aqtâb ou « Pôles » terrestres subordonnés au « Pôle » suprême, bien que cette opposition ne puisse d’ailleurs être qu’illusoire, le domaine spirituel étant nécessairement fermé à la « contre-initiation » 45. Notons que William Buehler Seabrook (1884-1945), journaliste américain, occultiste, explorateur, et spécialiste des sociétés dites « primitives », était un proche d’Aleister Crowley (1875-1947), le « mage noir » qui se faisait appeler « the Great Beast 666 » (La Bête de l’Apocalypse). C’est ce dernier qui informa Seabrook de l’existence des « sept tours du diable » et lui suggéra d’entreprendre une expédition en Irak à la recherche de l’une d’elles.
Dans un courrier écrit au Caire et daté du 19 mai 1936, destiné à son correspondant Roumain, Vasile Lovinescu (1905-1984), critique littéraire, Guénon nous donne des informations supplémentaires sur certains centres contre-initiatiques matérialisés par les « sept tours du diable » : « À propos de la contre-initiation, je pense que vous avez vu ce que j’ai écrit l’an dernier sur les « sept tours du diable », dans le compte rendu du livre de Seabrook où il est question de celle qui se trouverait chez les Yezidis (c’est nous qui soulignons), c’est à dire dans l’Iraq (c’est nous qui soulignons). Pour les autres, on parle de certaines régions situées vers les confins de la Sibérie et du Turkestan (c’est nous qui soulignons) ; il y a aussi la Syrie (c’est nous qui soulignons), avec les Ismaïliens de l’Agha-Khan et quelques autres sectes assez suspectes ; puis le Soudan (c’est nous qui soulignons), où il existe, dans une région montagneuse, une population « lycanthrope » d’une vingtaine de mille individus (je le sais par des témoins oculaires) ; plus au centre de l’Afrique, du côté du Niger (c’est nous qui soulignons), se trouve la région d’où venaient déjà tous les sorciers et magiciens de l’ancienne Égypte (y compris ceux qui luttèrent contre Moïse) ; il semble qu’avec tout cela on pourrait tracer une sorte de ligne continue, allant d’abord du nord au sud, puis de l’est à l’ouest, et donc le côté concave enserre le monde occidental. Naturellement, cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas d’autres centres plus ou moins importants en dehors de ces lignes ; vous parliez de Lyon (c’est nous qui soulignons), et il y a sûrement aussi quelque chose en Belgique (c’est nous qui soulignons). Quant à l’Amérique, le point le plus suspect semble bien être la Californie (c’est nous qui soulignons), où se rassemblent tant de choses hétéroclites ; il est vrai qu’il s’agit surtout d’organisations pseudo-initiatiques, mais il y a sûrement quelque chose d’autre qui les mène, même à leur insu ; l’utilisation de la pseudo-initiation par des agents de la contre-initiation, dans bien des cas, apparaît comme de moins en moins douteuse, et je me propose d’en parler prochainement dans un article, à l’occasion d’une histoire d’organisations soi-disant rosicruciennes… – À propos de l’Iraq et de la Californie (c’est nous qui soulignons), il y a une question qui m’intrigue assez, car elle relève évidemment d’un domaine qui n’est guère le mien : c’est celle des rapports qui paraissent exister entre ces localisations et celles des sources de pétrole ; malheureusement, il y a aussi de celles-ci dans votre pays, et ne serait-ce pas pour cela (bien qu’il puisse y avoir encore d’autres raisons) qu’il attire un peu trop l’attention de certaines gens ? Notez également, à cet égard, que sir Henry Deterding, le chef de la « Royal Dutch », est un personnage tout à fait comparable à Bazil Zaharoff ; on dit même qu’il serait désigné pour être son successeur… ». Le texte de cette lettre est d’une importance extrême pour comprendre les vrais enjeux de notre temps, et situer géographiquement les lieux de pouvoir du « Mal ». Guénon nous donne en effet de précieuses indications sur certains pays ou certaines régions qui abriteraient des centres contre-initiatiques liés ou non à des tours diaboliques. Les principaux lieux cités dans son texte sont : l’Irak et les Yezidis, la Sibérie et le Turkestan (l’URSS et le chamanisme dévié), la Syrie, le Soudan, le Niger et la société du Léopard, Lyon (ville où naquit le spiritisme), la Belgique, et la Californie (région où naquirent les grandes entreprises de la Silicon Valley). Notons au passage la remarque de Guénon concernant les rapports qui existent entre la localisation des centres contre-initiatiques et les « tours du diable » d’un côté, et l’exploitation des champs pétrolifères (l’« or noir ») d’un autre côté (voir à ce propos ce que j’en ai dit plus haut dans le chapitre intitulé : La « hiérarchie infernale »). Il se trouve aussi que les plus importants gisements de pétrole se situent en-dessous de sites d’anciennes civilisations (l’Irak et Babylone par exemple) dont il ne reste que des ruines et auxquelles sont attachées des « influences errantes » qui sont des résidus psychiques nocifs avec lesquels il vaut mieux ne pas interférer. Le « duo » formé par le pétrole, créé par la putréfaction des substances de la terre, et les « influences errantes » qui émanent des vestiges d’anciens centres sacrés, est des plus dangereux. Cette sorte d’alliance mortifère explique en partie pourquoi ces régions sont très instables d’un point de vue politique et génèrent des organisations vouées au terrorisme ou sont encore l’épicentre de mouvements religieux déviés. Le wahhabisme, aussi appelé salafisme, très lié à la dynastie des rois saoudiens, offre un exemple parfait du lien qui existe entre l’exploitation effrénée du pétrole (la « fièvre de l’or noir ») et les déviations contre-initiatiques de l’Islam. Il existe une véritable « exploitation occulte » et une « guerre occulte » du pétrole, avec des visées maléfiques, dont les acteurs extérieurs ne sont pas toujours conscients (dirigeants des pays exploitants, compagnies pétrolières, spéculateurs, etc.). Ce n’est pas pour rien, d’ailleurs, que le Moyen Age appelait l’« or noir », aqua infernalis. Après avoir joué un rôle que nous pouvons qualifier de « pourrissant » (conforme à son origine liée à la « putréfaction » d’organismes vivants) vis-à-vis des sociétés traditionnelles arabes et musulmanes, le pétrole et les pétrodollars sont devenus une arme terrible entre les mains des dirigeants occultes d’un Islam perverti et subverti.
Soulignons un fait important au sujet de l’ex-URSS, devenue la Fédération de Russie après l’écroulement de l’empire soviétique, qui explique la « source » du pouvoir (« source » située dans les mondes infra-humains du domaine des forces subtiles inférieures) de son dirigeant actuel, Vladimir Poutine. Ce dernier est en effet entouré de conseillers qui sont aussi des « chamans », et le plus proche de lui est sans doute Sergueï Choïgou qui l’initierait à d’étranges rites. L’ex-ministre des Situations d’urgence devenu ministre de la Défense en 2012, est le plus proche collaborateur de Vladimir Poutine et ce dernier lui voue une confiance absolue. Très influent, Sergueï Choïgou n’appartient pas au cercle des anciens du KGB qui formaient le cercle des intimes de Poutine lorsque ce dernier était le numéro deux de la mairie de Saint-Pétersbourg, mais il n’en est pas moins l’un des hommes clés du régime. De source sûr, nous savons que Choïgou ne perd jamais une occasion d’initier Poutine à quelques mystérieux cérémonials de type chamaniques (un chamanisme dévié et « satanique ») lorsqu’ils partent en vacances, au moins une fois par an, dans la région reculée de Touva, aux frontières de la Mongolie.
Une anecdote mérite d’être mentionnée, parce qu’elle illustre parfaitement le lien qui existe entre les anciennes civilisations aujourd’hui réduites à l’état de ruines et peuplées d’« influences errantes », et la contre-initiation moderne qui se manifeste à travers le cinéma notamment. Dans le film d’horreur, L’Exorciste, réalisé par William Friedkin et sorti en 1973, l’histoire commence par des fouilles menées en Irak par un vieux prêtre. Ce dernier découvre une statuette du démon Pazuzu qui le pousse à s’interroger sur la nature du Mal en ce monde. A la fin de la séquence qui se situe en Irak, le prêtre contemple une grande statue du démon Pazuzu (le Mal) et il a la prémonition qu’il aura à le combattre dans un avenir proche. Cette prémonition se réalisera. Le démon Pazuzu est un être hybride comme cela était courant pour les divinités démoniaques de la Mésopotamie antique. Son corps, de forme généralement humaine mais avec un tronc semblable à celui d’un chien, est généralement recouvert d’écailles. Ses mains ressemblent à des pattes d’un animal terminées par des griffes, et ses pieds sont des serres de rapace. Il est souvent représenté avec un pénis en érection qui se termine par une tête de serpent, et sa queue est celle d’un scorpion. Pazuzu apparaît également sur des amulettes visant à éviter des mauvais rêves, et plus largement dans des rituels d’exorcisme. Ce n’est pas un hasard si le film commence par une scène qui se situe en Irak, plus exactement sur le territoire de l’ancien empire Assyrien, et qu’une statue du « roi des démons » (Pazuzu) soit découverte à cette endroit qui est aussi la zone où résident les Yezidis, qualifiés vulgairement d’« adorateurs du diable », et où se situe l’une des « tours du diable ». On peut dire qu’en effectuant ses fouilles, le prête/archéologue a dérangé et réactivé des « influences errantes », c’est-à-dire des « résidus psychiques », qui hantaient les ruines de l’ancien Assyrie. Comme toujours dans ce genre de situation qui concerne les vestiges des anciennes civilisations, les « résidus psychiques » qui y sont attachés sont néfastes et mortifères non seulement pour ceux qui les « réveillent », mais aussi pour l’ensemble de l’humanité. Ce genre de dangers est totalement ignoré des archéologues modernes, et ce n’est pas pour rien que d’étranges histoires, comme la fameuse « malédiction des Pharaons », accompagnent les fouilles et la découvertes de vestiges (statues de divinités, corps embaumés, tombeaux, objets rituels, amulettes, etc.) ayant appartenus à d’anciennes civilisations. Légendes ou faits réels, il est notoire que lors du tournage de L’Exorciste, des faits étranges se produisirent et que neuf personnes sont décédées au sein de l’équipe de tournage ou des proches de cette équipe. La plus connue étant l’acteur Jack MacGowran, qui jouait Burke Dennings, décédé peu de temps après la fin du montage du film. La jeune fille possédée, se blessa grièvement au dos à la suite d’une mauvaise chute lors de la scène de mutilation au crucifix. Selon la légende, elle serait tombée après que le réalisateur ait tiré de véritables coups de feu pour rendre plus authentique la peur de ses acteurs. D’autre part, le fils de Jason Miller, l’interprète du Père Damien Karras, fut percuté par une moto sur une plage. Enfin, un incendie se déclara mystérieusement sur le plateau et retarda le tournage de six semaines, la sortie du film dut ainsi être décalée.
En ce qui concerne l’Irak, des traditions provenant de cercles fermés d’origine islamique, indiquent, que l’Antéchrist (qui ne sera pas musulman) viendra de ce pays et plus précisément de la cité de Babylone. Rappelons que le nom « Babylone » provient du grec, lui-même dérivé de l’akkadien bāb-ili(m) qui signifie « Porte du Dieu ». « Babylone » se trouve également dans les textes sous la forme bāb-ilāni, « Porte des Dieux », qui peut aussi vouloir dire la « Porte du Ciel » (Bab-Ilu). Par la suite, Babylone devint synonyme de « confusion » (Babel) quand les données traditionnelles originelles furent perdues, et aujourd’hui, ce qui était la « Porte du Ciel » est devenue la « Porte des Enfers », c’est-à-dire que la Janua Inferni (la « Porte des Hommes ») a pris la place de la Juana Coeli (la « Porte des Dieux »). L’ancienne tour de Babel qui montait jusqu’au Ciel, s’est métamorphosée, sous l’effet de l’inexorable « chute » cyclique, en « tour du diable ». Notons encore que toute cette zone du Nord de l’Irak fut, en 2015, contrôlée par l’organisation « État islamique », ou Daech (également orthographié Daesh), salafiste et djihadiste, désignée par son acronyme anglais « ISIS » (Islamic State of Iraq and Sham). Le 29 juin 2014, « ISIS » annonce le « rétablissement du califat » dans les territoires sous son contrôle. Mais il ne peut s’agir dans ce cas que d’un califat inversé (« satanique »), c’est-à-dire une caricature grotesque d’un véritable califat.
Ci-contre : Le démon Pazuzu devient une figure particulièrement populaire du panthéon assyrien à partir du Ier millénaire av. J.C. Il se présente sous une forme hybride mi-homme mi-animal. Au dos de la statuette est inscrit : « Je suis Pazuzu, fils de Hanbu. Le roi des mauvais esprits de l’air qui sort violemment des montagnes en faisant rage, c’est moi ! ». Lié aux vents maléfiques porteurs de maladies, il peut protéger des autres démons puisqu’il est leur roi. Longtemps reconnue pour être la plus aboutie des représentations de ce démon, cette statuette est devenue une célébrité depuis son rôle clef dans « L’Exorciste », le film sorti en 1973 (Assyrie, nord de l’Irak actuel. Paris, musée du Louvre. Reproduction en bronze d’après l’original. Hauteur : 15 cm).
En ce qui concerne les résidus psychiques, ou « influences errantes », notons que si les influences spirituelles attachées à un lieu dans le passé se retirent pour une raison quelconque, leurs anciens « supports » corporels, lieux ou objets (et, quand il s’agit de lieux, leur situation est naturellement en rapport avec la « géographie sacrée »), n’en demeureront pas moins chargés d’éléments psychiques qui seront d’autant plus puissants et persistants qu’ils auront servi d’intermédiaires et d’instruments aux forces spirituelles qui « habitaient » ces lieux autrefois. Il faut bien prendre conscience que les centres traditionnels et initiatiques importants qui ont été détruits depuis un temps plus ou moins long, sont ceux qui présentent les plus grands dangers en réalité, soit parce que de simples imprudents ignorants des dangers peuvent provoquer des réactions violentes des « conglomérats psychiques » (résidus psychiques) qui y subsistent, soit surtout en raison des « magiciens noirs » qui peuvent s’emparer de ces « résidus » pour les manipuler à leur gré et obtenir des effets conformes à leurs noirs desseins. Et c’est le cas pour les « tours du diable ».
Dans son livre « Aventures en Arabie », W.B Seabrook relate sa visite chez les Yezidis qui résidaient près des ruines de l’ancienne Ninive (aujourd’hui Mossoul en Irak), dans deux chapitres intitulés : « Dans la montagne des Adorateurs du Diable » et « Dans la cour du Serpent ». Pris pour un anglais (à l’époque les anglais étaient les protecteurs des Yezidis), Seabrook et son guide, un vieux professeur passionné par le culte que les Yezidis semblent vouer au « diable », sont bien accueillis par le chef de la communauté qui les conduira au sanctuaire de « Cheik-Adi » où se trouvait un temple dressé à flanc de montagne. Cette dernière était parcourue de vastes réseaux de souterrains que Seabrook et son guide érudit seront autorisés à visiter. Un peu plus loin, nos voyageurs arrivent à la mystérieuse tour dont Seabrook fait la description suivante : « Derrière le temple surmontant une autre éminence plus élevée, se trouvait une tour blanche qui était semblable à la pointe finement taillée d’un crayon, et d’où partaient des rayons d’une éblouissante lumière qui venaient frapper nos yeux. Cette tour s’élevait du toit plat d’une voûte en maçonnerie, blanchie à la chaux, et le sommet brillant, d’où partaient dans toutes les directions des rayons de lumière, en était constitué par une boule de cuivre soigneusement polie ». Essayant de savoir à quoi pouvait servir cette étrange tour, il fut répondu à Seabrook et au vieil érudit que les « prêtres » réguliers Yézidis s’abstenaient de toute pratique rituelle dans la tour et que seuls certains magiciens errants – sans doute des « magiciens noirs » ou des awliya esh-Shaytân (Saint de Satan) – s’y réunissaient régulièrement pendant plusieurs jours. Comme le souligne René Guénon dans son compte-rendu du livre de Seabrook, le fait qu’une de ces « tours du diable » soit située en territoire Yézidis ne signifie pas que ces derniers soient eux-mêmes des « satanistes ». Il est plus probable que, comme beaucoup de sectes hétérodoxes éloignées de leur tradition originelle et donc déviées, les Yézidis soient utilisés comme « supports » humains par des forces maléfiques dont ils ne soupçonnent la nature réelle.
Selon Guénon, les lieux qu’il cite dans son compte-rendu semblent former « une sorte de ligne continue, allant d’abord du nord au sud, puis de l’est à l’ouest, et donc le côté concave enserre le monde occidental ». Sur une carte, si nous positionnons l’emplacement des « sept tours du diable », nous avons une représentation de la constellation de la Grande Ourse. Cette représentation terrestre de la Grande Ourse, en lien direct avec les centres contre-initiatiques mentionnés par René Guénon, est bien évidemment une représentation terrestre maléfique qui s’oppose à l’aspect céleste et bénéfique de la Grande Ourse du Ciel, assimilée au sept étoiles de l’Apocalypse. Cette Grande Ourse terrestre est donc comme le reflet inversé et satanique de la Grande Ourse céleste.
Les « tours du diable » servent à projeter des influences d’ordre satanique. Ce sont des sortes de « portes » ou d’ouvertures donnant directement sur les niveaux infra-terrestres de notre réalité à partir desquels des entités démoniaques (infra-humaines) se répandent dans le monde des hommes. Le but de ces entités démoniaques est de maintenir les hommes enfermés dans le domaine de l’illusion et de les entraîner vers des états d’être infra-humains. En ce sens, les « tours du diable », qui ont été activées par des « magiciens noirs », représentent des « fissures » dans ce que René Guénon appelle la « Grande Muraille » qui entoure notre monde terrestre et le protège des influences psychiques inférieures. Du moins le « protégeait », car nous voyons ces « fissures » s’agrandir chaque jour davantage, et à travers elles, s’engouffrer les hordes sauvages de « Gog et Magog ». Dans l’œuvre de J. R. R. Tolkien (1892-1973), intitulée « Le Seigneur des anneaux », qui repose sur un « fond doctrinal » conforme aux données traditionnelles, ces hordes sauvages sont appelées Orques ou Gobelins. Ces créatures maléfiques immondes issues des strates inférieures de la terre n’ont qu’un seul objectif : anéantir le monde hommes et instaurer l’ère des Orques. C’est exactement ce à quoi nous assistons aujourd’hui. Nous citerons encore René Guénon qui a écrit un chapitre entier (« Chapitre XXV, Les fissures de la Grande Muraille ») sur cette question des « fissures » de notre monde, dans son étude magistrale sur « le règne de la quantité et les signes des temps » : « Dans la tradition islamique, ces « fissures » sont celles par lesquelles pénétreront (ces lignes ont été écrites dans les années 40), aux approches de la fin du cycle, les hordes dévastatrices de Gog et Magog, qui font d’ailleurs des efforts incessants pour envahir notre monde ; ces « entités », qui représentent les influences inférieures dont il s’agit, et qui sont considérées comme menant actuellement une existence « souterraine », sont décrites à la fois comme des géants et comme des nains, ce qui, suivant ce que nous avons vu plus haut, les identifie, tout au moins sous un certain rapport, aux « gardiens des trésors cachés » et aux forgerons du « feu souterrain », qui ont aussi, rappelons-le, un aspect extrêmement maléfique ; au fond, c’est bien toujours du même ordre d’influences subtiles « infra-corporelles » qu’il s’agit en tout cela ». Et en note, Guénon apporte cette précision importante concernant les mondes souterrains : « Le symbolisme du « monde souterrain » est double, lui aussi, et il a également un sens supérieur, comme le montrent notamment certaines des considérations que nous avons exposées dans Le Roi du Monde ; mais ici il ne s’agit naturellement que de son sens inférieur, et même, peut-on dire, littéralement « infernal ».
Ci-dessus : Affiches montrant la fameuse « tour sombre » (Barad-dûr) du Seigneur des Anneaux. Dans l’œuvre de J. R. R. Tolkien, la tour mesurait environ 1400 mètres de hauteur et se trouvait dans le Nord du Mordor, le « pays noir ». À l’Est de la Montagne du Destin, sur une crête de l’Ered Lithui, Sauron, le « Seigneur des Ténèbres » a construit sa forteresse, Barad-dûr, et sa « tour sombre ». La « Tour sombre » de Tolkien et les « tours du diable » de René Guénon offrent d’étonnantes similitudes. Avec son « œil qui voit tout » à son sommet, la « tour sombre » projète les « forces du mal » dans toutes les régions de la « Terre du Milieu ». Nous retrouvons dans le Seigneur des Anneaux de nombreuses références aux données traditionnelles.
Parlons de la relation entre les quatre éléments d’Empédocle et les cinq éléments du taoïsme
Les Quatre Éléments d’Empédocle (Philosophie Occidentale)
Empédocle, un philosophe grec du Ve siècle avant J.-C., a effectué une récupération de l’invention de Thalès et a proposé que tout dans l’univers est composé de quatre éléments fondamentaux :
Terre – Représente la solidité, la stabilité, et tout ce qui est tangible et matériel. Air – Symbolise l’immatérialité, l’espace, et le mouvement. Eau – Évoque la fluidité, la transformation, et l’adaptabilité. Feu – Incarne l’énergie, la chaleur, et la transformation par la combustion.
Ces éléments sont vus comme les constituants primaires de la matière, interagissant dans un cycle d’amour (attraction) et de lutte (séparation).
Les Cinq Éléments du Taoïsme (Philosophie Orientale)
Dans le taoïsme, les cinq éléments, ou Wu Xing, sont considérés comme des phases de transformation et d’interaction plutôt que simplement des substances matérielles. Ils forment un cycle dynamique :
Bois (Mu) – Symbolise la croissance, l’expansion, et la flexibilité. Associé au printemps. Relation: Correspond à l’air d’Empédocle en termes de croissance et de mouvement vers le haut.
Feu (Huo) – Représente l’énergie, l’enthousiasme, et la transformation par la chaleur. Associé à l’été. Relation: Directement équivalent au feu d’Empédocle, symbolisant l’énergie et la transformation.
Terre (Tu) – Symbolise la stabilité, la nourriture, et le centre, servant de médiateur entre les autres éléments. Associé à la fin de l’été. Relation: Très similaire à la terre d’Empédocle, représentant la base solide et la stabilité.
Métal (Jin) – Évoque la contraction, la récolte, et la pureté. Associé à l’automne. Relation: On pourrait dire que le métal est une transformation de la terre, un produit de la terre raffiné, mais n’a pas de correspondance directe dans les éléments d’Empédocle.
Eau (Shui) – Représente la fluidité, l’adaptabilité, et le calme profond. Associé à l’hiver. Relation: Correspond à l’eau d’Empédocle, illustrant la fluidité et la capacité de s’adapter à tous les contenants.
Relations et Correspondances
Cycle de Génération et de Contrôle : Dans le taoïsme, les éléments ne sont pas juste des substances mais participent à un cycle: Génération (ou cycle constructif) : Bois alimente le feu, le feu crée de la terre (cendres), la terre produit le métal (minéraux), le métal condense l’eau (vapeur), et l’eau nourrit le bois. Contrôle (ou cycle destructif): Bois coupe le métal, métal perce la terre, terre absorbe l’eau, eau éteint le feu, et feu brûle le bois.
Comparaison avec Empédocle :
Les éléments d’Empédocle sont plus statiques et définis par leur nature physique, alors que les éléments taoïstes sont dynamiques et en constante interaction. Le métal dans le taoïsme n’a pas de correspondance directe avec Empédocle, reflétant peut-être une compréhension plus avancée de la transformation des matériaux. Air chez Empédocle trouve son parallèle dans le bois du taoïsme en termes de croissance et de mouvement vers l’extérieur.
En résumé, tandis qu’Empédocle voyait les éléments comme constituants de la matière, la philosophie taoïste les perçoit comme des forces en interaction constante, expliquant non seulement la composition mais aussi le fonctionnement et les transformations de l’univers.
La notion de supériorité des cinq éléments chinois (Wu Xing) par rapport aux quatre éléments occidentaux d’Empédocle dépend du contexte et des objectifs de comparaison. Voici quelques arguments qui pourraient soutenir cette idée :
Compréhension Dynamique VS Statique
Dynamisme : Les cinq éléments chinois sont conçus dans un système dynamique de génération et de contrôle. Chaque élément alimente le suivant dans un cycle de croissance (Bois -> Feu -> Terre -> Métal -> Eau -> Bois) et contrôle un autre élément (Bois coupe Métal, Métal perce Terre, etc.). Ce cycle illustre une vision de l’univers en constante transformation et équilibre, où chaque élément joue un rôle actif dans la vie et la nature.
Statique : Les éléments d’Empédocle (Terre, Air, Eau, Feu) sont plus souvent vus comme des substances fondamentales qui se combinent de différentes manières pour former la matière. Ils manquent de ce cycle interactif explicite qui montre comment chaque élément influence l’autre.
Application Pratique Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC) : Les cinq éléments sont intégrés dans des systèmes pratiques comme la MTC, où ils sont utilisés pour diagnostiquer, traiter, et maintenir la santé. Chaque organe et aspect de la santé sont liés à un élément, permettant une approche holistique de la médecine.
Philosophie et Culture : En Occident, bien que les éléments aient influencé la philosophie naturelle, ils n’ont pas été appliqués aussi systématiquement dans la vie quotidienne, la médecine, ou les arts divinatoires comme dans la culture chinoise (par exemple, le Feng Shui ou l’astrologie).
Symbolisme et Complexité Symbolisme : Les éléments chinois offrent une richesse symbolique liée aux saisons, directions, couleurs, émotions, et organes du corps humain, fournissant un cadre pour comprendre la vie de manière multidimensionnelle.
Complexité : L’ajout du Métal comme élément donne une dimension supplémentaire à la compréhension des processus de transformation et de purification, absente dans le système d’Empédocle.
Cohérence avec l’Observation Naturelle Observation et Intuition : Le système chinois semble s’aligner davantage sur l’observation de la nature et des cycles de vie, croissance, et décadence. Par exemple, la relation entre les saisons et les éléments est directe, illustrant comment chaque élément domine ou est en retrait à différents moments de l’année.
Équilibre et Harmonie : Le concept de Yin et Yang, souvent associé aux cinq éléments, ajoute une couche supplémentaire de compréhension de l’équilibre et de l’harmonie dans l’univers, qui n’est pas explicitement présente dans la théorie d’Empédocle.
Points de Critique
Culturalisme : Dire que les éléments chinois sont “supérieurs” peut sembler culturaliste ou ethnocentrique. Chaque système est le produit de sa propre culture et doit être évalué dans son contexte historique, philosophique, et scientifique.
Objectif différent : Les éléments d’Empédocle étaient une tentative de comprendre la composition de la matière en termes physiques, tandis que les cinq éléments chinois visent à comprendre les dynamiques de l’univers, du corps humain, et de la société.
Si l’on veut parler de “supériorité“, c’est principalement dans leur application pratique, leur intégration dans la vie quotidienne, et leur capacité à offrir une vision holistique et dynamique du monde. Cependant, cette comparaison n’est pas absolue ; chaque système a ses mérites et s’adapte à des philosophies et des besoins culturels différents.
En revanche, il est crucial de souligner un point qui est rarement évoqué :
Chez Empédocle, la notion d’élément n’existe pas, il les nomme des “racines”. Par conséquent, toute notre pensée se base sur le fondement d’éléments statiques.
Il est utile de rappeler que le siècle suivant, un certain Aristote complète ce concept avec un 5e élément (l’éther) et que ce même Aristote est le père de la pensée anthropocentrique, abondamment reprise par l’Église chrétienne pour fonder son idéologie.
Ainsi, l’homme est le produit d’un dieu créateur qui fige les choses en posant l’homme au centre d’une terre, elle-même au centre de l’univers.
On comprend mieux cette notion de racine et toute l’idéologie poussiéreuse qui conduit les Occidentaux à une suffisance digne des êtres élus par le divin.
Il n’est pas inutile de garder à l’esprit que dans ce contexte, l’Homme n’est pas responsable (c’est son Dieu) et si le jardin se dégrade ou si le produit de sa côte (la femme) ne lui convient plus, Dieu y pourvoira. Bien évidemment, ce cliché n’est pas à prendre au pied de la lettre. En revanche, chacun comprendra que ce mythe fondateur est propice à toutes les dérives produisant en Occident un être hautement suffisant au regard de toutes les autres cultures.
Du côté asiatique, si cela peut vous rassurer, il ne s’agit pas non plus du terme « Élément ». Même si Wu Xing signifie bien « 5 éléments », ils se nommaient initialement les « 5 mouvements ». Dans la pensée traditionnelle taoïste, tout l’univers est en mouvement. Rien de ce qui constitue cet univers n’est statique. Ainsi, les 5 mouvements sont une manifestation de la relation entre deux principes abstraits (Bois > Feu > Terre > Métal > Eau).
centre ville lumières de la ville
Pour résumer, les Occidentaux se concentrent sur le point visible alors que les Asiatiques sur le mouvement entre les deux. Lorsque nous sommes en période prospère avec un monde statique, les Occidentaux se portent plutôt bien. Lorsque tout s’accélère et que les repères se bousculent pour changer de dimension, cela devient nettement plus compliqué. Vous voyez très certainement de quoi je veux vous entretenir, n’est-ce pas ?
Il en est de même en Franc-maçonnerie qui s’appuie sur une cosmogonie basée sur un monde statique. Tout va très bien au 18e, 19e et début du 20e siècle. En revanche, les choses se compliquent singulièrement au 21e siècle, car les fondements de la Franc-maçonnerie sont remis en question par la réalité du quotidien. Quoi faire me direz-vous ?
Comme tout art qui veut survivre, il suffit de s’adapter et d’intégrer le nouveau modèle. Mais pour cela, encore faudrait-il pouvoir se libérer du monde ancien et des structures administratives archaïques qui se nourrissent de ce système mortifère. C’est alors que la bonne vieille recette alchimique du « solve coagula » pourrait représenter une solution. Il serait bien utile aussi de se souvenir qu’à Rome, un esclave ou un aide était placé derrière le général victorieux dans son char de triomphe, murmurant à son oreille « Memento mori ». Si certains le traduisent par “Souviens-toi que tu mourras”, il serait plus judicieux de le transformer en « Souviens-toi que tu es en train de mourir ».
La question qu’il serait utile de se poser en Franc-maçonnerie n’est donc pas de savoir si elle est en train de mourir, mais plutôt sous quelle forme elle pourrait efficacement renaître.
Le souci du moment pour la Franc-maçonnerie est purement pratique. Tous les promoteurs de l’Art Royal passent leur temps à glorifier le digne passé de la Franc-maçonnerie. Or, un art qui se tourne vers le passé et qui commence à se protéger est condamné au déclin.
J’espère que Vous faites bien la différence entre l’art et la technique, n’est-ce pas ?
La technique est la reproduction jusqu’à la perfection d’un savoir-faire. Pour ce qui est de l’Art, il s’agit du geste spontané et surtout unique qui résulte essentiellement du savoir-être. Aucun musicien ne peut reproduire à l’identique une note, aucun peintre un coup de pinceau… et aucun Franc-maçon le même ressenti lors d’une Tenue.
Par conséquent, tant que les gardiens de notre Art, je parle de ceux qui sont chargés de promouvoir la Franc-maçonnerie lors des salons du livre à travers la France par exemple, continueront à privilégier les maçonnologues en laissant la parole aux seuls historiens de l’Art Royal au détriment de ceux qui créent et regénèrent cet art au quotidien, nous pouvons considérer que le compte à rebours du déclin est en route.
Je ne suis pas le premier à le remarquer, le fondateur de notre journal en parlait déjà il y a 8 ans. Je vous laisse savourer son billet d’humeur quelque peu acide et tellement lucide…
Samedi 18 janvier, les Widows Sons se sont retrouvés dans le Temple Lafayette, au Grand Orient de France rue Cadet à Paris pour leur première Tenue de Garage. Pour l’occasion, une centaine de participants avait répondu présent pour cette première cérémonie d’un genre unique. Tout le monde connait le Rituel de la Grande Loge des Voyous de Pierre Dac, mais connaissez-vous le Rituel de Garage des Frangins Bikers ? Il y a fort à parier que non.
J’y étais et j’atteste que ce Rituel vaut celui du Frère Dac. Comme chacun le sait, le secret des travaux est tenace chez les maçons, vous n’en saurez donc pas plus aujourd’hui sur ce fameux Rituel. A vous de venir participer à la prochaine manifestation ouverte aux profanes.
A défaut de Rituel, les Frères Motards nous offrent les photos de la journée, et surtout… une partie de la magnifique Planche que chacun a pu savourer (lire ci-dessous).
On vous l’aura dit et répété, prévoyez pour l’an prochain, les places seront chères. Tout le monde voudra venir.
« Laissons nos motos à l’extérieur du temple »
C’est un immense bonheur que de pouvoir vous livrer ce soir une planche sur la moto. Partager avec vous cette passion qui est la mienne, déconstruire les représentations du monde biker et vous immerger, un peu, dans cet univers codifié qui selon moi, objectivement bien sûr, est l’un des derniers espaces de liberté à préserver. Et il m’aura fallu quelques années à maçonner pour que je découvre enfin, le trait d’union entre cette passion et mon parcours initiatique, une association de motards Franc-Maçon : les Widows sons, autrement dit : les fils de la veuve.
La moto est une échappatoire, un espace de liberté, une parenthèse silencieuse, un voyage. Et le mien dure depuis plus de 20 ans. La moto peut être pratiquée par des motards ou des Bikers. Le biker s’écarte du motard traditionnel à bien des égards. En général, il chevauche une moto type custom. Un custom permet d’avoir une position de conduite droite ou plus en arrière afin de pouvoir voyager de manière décontractée, sans penser que la vitesse soit une priorité. Le plaisir de rouler, de prendre le temps de profiter du voyage. Il est en général identifiable au premier coup d’œil car il a choisi de vivre hors des conventions. Même si les cheveux longs et la barbe sous toutes ses formes ne sont plus présents de façon quasi-permanente, les tatouages sont toujours très répandus et reflètes son goût esthétique ou son attachement culturel. Sa tenue se compose d’un pantalon de type jean ou cuir, d’un blouson de cuir, complété d’un gilet (ou cut) lui aussi en cuir ou en jean devant être porté directement par-dessus le blouson. Des bottes de type Moto, Santiags ou rangers, selon le style choisi, complètent sa tenue. A cela s’associe foulards, chaines, colliers, bagues selon les goûts et l’humeur. Les patchs qui ornent leurs blousons sont autant de signes de reconnaissance et d’appartenance, comme les couleurs des clubs affichées dans le dos des gilets pour les membres des Clubs ou Associations. Si certains d’entre eux vivent en marge, ils sont pour la plupart complètement intégrés à la société. Le biker peut avoir, en plus de sa vie singulière de biker, une vie civile tout à fait régulière, une vie de famille, un travail. Les bikers des temps modernes ne sont plus des marginaux en rupture avec la société, même si le biker a toujours cette farouche volonté d’indépendance et un esprit de rébellion.
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Sinon, le biker est un homme en quête de liberté et qui considère que l’on vit dans une société liberticide, pas qu’en France mais dans le monde entier. Lorsque l’on rogne petit à petit sur les libertés individuelles, il faut s’attendre à ce que des hommes et des femmes aient de plus en plus envie de montrer qu’ils sont libres et qu’ils veulent vivre en clan avec des gens qui leur ressemble. Pour certain c’est à dose homéopathique, s’habiller en loubard juste le week-end pour aller faire de la moto et pour d’autres, ça devient quasiment vital et on a des types qui sont très bien et qui devienne tout à fait antisociaux.
La moto pour les bikers est une soupape de liberté, alors à plus ou moins grande échelle, certain ne font ça que le week-end mais enfin c’est déjà pas mal d’avoir deux jours d’air par semaine et puis il y en a d’autre qui vive comme ça. C’est un mode de vie qui permet de se libérer d’un certain nombre de contraintes oppressantes.
L’interdiction de la cigarette, le port du casque, le port des gants maintenant, le contrôle technique qui démarre, les limitations de vitesses et tout un carcan qui étouffe une partie de la population qui souhaite montrer une forme de rébellion. Ce n’est pas juste le rebelle de la société mais c’est beaucoup plus profond avec en toile de fond, cette envie viscérale de liberté.
Il faut qu’il y ait des règles pour les transgresser, c’est lorsqu’il y a des règles qu’il y a de la jouissance à les transgresser mais une société qui n’en a plus ou des fausses, peuvent conduire certain à revenir à des valeurs premières, à se réfugier.
Dans un monde devenu liberticide, dur, insensible et globalement fermé aux individualités anticonformistes, être un biker c’est donc affirmer, afficher une volonté rebelle et libre qui refuse de se déployer sous la pression d’une société trop bien-pensante.
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Je suis un biker, un Franc-Maçon, un pirate sans doute, un poil rebelle mais progressiste, humaniste et je suis surtout soucieux de mes libertés et de celles de mes frères et sœurs humains et je suis depuis quelques années devenu un Widows Sons, membre du Chapter Parisis.
Alors qui sont les WS ? L’association des Widows Sons est née aux Etats Unis en 1998. Elle poursuit rapidement son développement en Europe en s’implantant tout d’abord aux Pays Bas, et ensuite dans différents pays. Elle voit le jour en France en 2010. Son objectif : pratiquer la solidarité et l’entraide envers toute personne en situation de faiblesse morale, physique ou matérielle avec la moto comme vecteur de cohésion. Son fondateur, le F∴ Carl Davenport de Chicago, s’est réveillé un dimanche matin pluvieux avec les mots “Widows Sons” profondément implantés dans sa tête. Les mots ont tourné dans ses pensées pendant plusieurs semaines et ont finalement fait apparaitre l’image d’une belle femme avec un regard pâle sur son visage.
Il sut immédiatement que le regard provenait de la peur et d’une douleur intense. Pendant plusieurs semaines, il s’est promené avec cette image dans la tête et les mots « Widows Sons ». L’image et les mots tournaient dans ses pensées chaque nuit avant de s’endormir. L’image n’apparaissait pas assez clairement pour la distinguer complètement, mais elle était toujours présente, pendant qu’il dormait, pendant qu’il conduisait sa moto et à divers moments de la journée.
L’image s’est alors peu à peu précisée et sa signification s’est peu à peu révélée à lui. La belle femme était veuve, son visage pâle et tendu par la douleur et la peur à cause de sa perte et de l’incertitude de son avenir. Au fur et à mesure qu’il réfléchissait et s’appuyait sur ses expériences maçonniques, il comprenait ce que l’image représentait. Lorsqu’un Maître Maçon est appelé à la Grande Loge d’en haut, ou l’orient éternel, sa veuve a toujours un regard profond de douleur et en même temps pleine de peur à cause du voyage inconnu qu’elle va maintenant entreprendre seule.
Le Frère Carl avait toujours voulu former un club de moto maçonnique. Il pensait que cela porterait bien nos valeurs. Et pendant cette période, il avait commencé à dresser une liste des Frères intéressés. Tout était maintenant en place pour la formation de la Widows Sons International Motorcycle Association.
C’est à ce moment-là que tout le concept, s’est mis en place dans sa tête. Le club de motards devrait s’appeler les Widows Sons et ils devraient aider et assister les veuves des maçons dont les visages étaient “blanc pâle à cause de la douleur de leur perte et de la peur de leurs futurs voyages seuls”.
Alors arrêtons-nous un instant sur le logo, sur nos couleurs visibles sur nos cuts car nous maçons, aimons les symboles et vous pourriez me reprocher, légitiment, de ne pas vous en parler.
D’abord, il est utile de préciser que ce ne sont pas les patchs ou le logo que nous portons qui nous unit, ce qui nous unit, c’est le fait que nous sommes d’abord des maçons, puis des fils de veuves et bien sûr des bikers. Le triangle ou pyramide de pierre représente les 3 degrés de la maçonnerie. Les 3 pointes du triangle représentent les 3 Petites Lumières ou 3 Cierges Ardents qui font partie de l’ameublement de chaque Loge Maçonnique.
L’Œil qui voit tout dans la pyramide représente la vigilance du Grand Architecte de l’Univers. Cela nous rappelle que nous sommes toujours surveillés ou observés, et nous invite donc à être exemplaire en public ou en compagnie de nos frères. Dans les pointes du triangle se trouvent des symboles représentant 3 joyaux d’officiers ; l’équerre, le fil à plomb et le niveau. Ces outils de travail sont également représentatifs des 3 Petites Lumières et de leurs interprétations maçonniques.
Le Soleil levant au sommet de la pyramide est représentatif du fait qu’il existe des loges maçonniques en tous points du globe. On peut vraiment dire que “le soleil ne se couche jamais sur la franc-maçonnerie”.
Les ailes représentent la liberté personnelle et la liberté qui est un idéal que les francs-maçons ont embrassé depuis les débuts de notre ancienne et noble fraternité. Les mots « nous nous réunissons sur le niveau et nous nous quittons sur l’équerre » ont été ajoutés pour rappeler à nos frères non-motard que les Fils des Veuves sont avant tout des Maçons, et que nous devons être accueillis et traités comme tels. Nous espérons que cela aidera nos frères à surmonter les préjugés ou les idées préconçues qu’ils pourraient avoir concernant ceux qui conduisent des motos.
La phrase stimule également la curiosité des non-maçons qui voient notre logo et peuvent les amener à s’enquérir de sa signification. Cela nous permet de répondre sur sa nature maçonnique et de les informer sur la franc-maçonnerie et notre fraternité. En France, nos associations locales organisées en Chapters sont constituées de femmes et d’hommes appartenant à différentes obédiences de la Franc-Maçonnerie française. Pour préserver notre anonymat et parce que nos couleurs et donc notre appartenance sont affichés en gros sur nos cuts, nous utilisons un nom de route en rapport à notre histoire personnel ou ayant une signification symbolique. Comme dans nos loges, Il existe des offices, des fonctions et classiquement on trouve bien sûr un président, un secrétaire et un trésorier mais il y a d’autres fonctions plus originales ou qui peuvent faire écho à ce que l’on pourrait trouver en loge.
Un gardien des membres par exemple qui veille sur les autres SS∴ et FF∴ du Chapter ou de l’association et qui s’occupe des nouveaux (prospect). Pour moi, c’est un peu l’équivalent de l’Hospitalier. Il y a un Sergent d’Armes qui veille à notre sécurité comparable à un couvreur et un road Captain qui sent la route qu’il faut prendre et qui la montre, c’est lui qui mène les convois lors des runs et organise les déplacements. Je dirais qu’il est à mi-chemin entre le maitre des cérémonies et le maitre des banquets. Ces fonctions ne sont pas toutes électives, chaque F ou S peut être nommé ou désigné. Le processus d’intégration est également progressif un peu comme en maçonnerie avec une période ou le cut est vierge de patch, je dirais que c’est l’apprentissage, puis une période avec seulement 3 patchs (le nom du Chapter, le pays d’appartenance et le nom de notre association) puis la distribution de tous les derniers patchs incluant le nom de route : le membre est alors fullpatchs.
Concrètement, nous agissons donc en faveur des personnes en détresse, des enfants malades, des handicapés. Nous coordonnons des maraudes et nous distribuons des biens de première nécessité, nourriture, vêtements et produits d’hygiène. Nous participons à des collectes pour des organismes, tels que les restaurants du Cœur ou la Banque Alimentaire. Nous organisons des spectacles, tel que le Biker Comedy Club. Le Biker Comedy Club est un gala d’humoristes donné chaque année à Paris au profit d’un ou plusieurs enfants malades. Nous mettons en place des baptêmes à moto à destination de jeunes ou d’adultes handicapés ou en situation de précarité en relation avec des structures tels que les ADAPEI ou le Secours Populaire. Bref, notre organisation est clairement caritative, opérative.
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Nous sommes une association de motards humaniste maçonniques et qui participe à donner une autre image de notre ordre et est un formidable outil, selon moi, d’extériorisation.
Un Widows met en œuvre ses outils maçonnique dans le monde réel, dans le concret, il sort d’une approche spéculative pour être opératif. On est loin de la fraternelle affairiste d’une corporation puisqu’ici, point de business mais un triptyque fantastique qui nous réunit : maçonnerie / Moto / caritatif
On a tendance parfois à oublier le sens de notre engagement lorsque l’on est maçon. Personnellement, lorsque j’enfile mon cut, enfourche ma moto, rejoint mes FF Widows pour réaliser des actions concrètes, je me sens bien, utile et aligné avec mes engagements et le serment que j’ai prêté le jour de mon initiation.
Un dernier symbole, le crâne… et pour donner une dimension encore plus personnelle à cette planche. Le crane est un symbole qui m’est cher, je me le suis tatoué à plusieurs reprises, je l’ai dans la peau. On le découvre le jour de notre initiation puis à chaque tenue mais il est aussi très présent dans le monde biker alors quelques mots à ce sujet puisque ce symbole me suit depuis de nombreuses années et participe de la culture biker selon moi.
Le crane est le symbole de l’égalité humaine. Le crane symbolise l’égalité et la fraternité humaine qui doivent prévaloir chez les motards et tous les êtres humains, quel que soit leur origine, leurs croyances, leur religion ou leur marque de moto. Un crane ne dit rien sur le genre, l’orientation sexuelle, la couleur de peau, la religion, la catégorie sociaux professionnel. Le crane signifie : transformation, nouveau cycle, dans certaines cultures aussi : pouvoir, force, invincibilité. Les indigènes mexicains par exemple ont les cranes comme symbole de vie. Rien de tout cela n’est donc associé au mal, au contraire, un vrai motard apprécie le bien, l’union, la famille, les amis, la nature, les animaux, la liberté l’égalité et la fraternité.
Et finalement, je crois profondément que nous sommes, nous, motard, biker, au milieu de quelques autres, les derniers gardiens de la liberté.
La phrase rituelle “Prenez place”, énoncée avec solennité par le Vénérable Maître lors des tenues en loge, résonne bien au-delà de la simple invitation à s’asseoir. Cette formule, loin de se soucier du siège qui nous accueille ou du confort physique qu’il peut offrir, porte en elle une puissance symbolique extraordinaire. Elle incite chaque franc-maçon à méditer sur sa position dans le microcosme de la loge ainsi que dans le vaste cosmos, orchestré par le Grand Architecte de l’Univers. Cette recherche, guidée par les axes du dédale intérieur, de la place en loge, et de la relation mystique avec le cosmos, invite à une introspection profonde et à une compréhension plus élevée de notre parcours initiatique et spirituel.
Le dédale intérieur
Dans la franc-maçonnerie, explorer son identité intérieure est un parcours semblable à celui d’un labyrinthe où chaque passage révèle une facette de notre être. Cette introspection est cruciale pour comprendre si nous sommes pleinement présents et préparés pour la tenue. Carl Jung, dans ses travaux sur l’inconscient collectif, a souligné l’importance de reconnaître et d’intégrer ces ombres de la psyché pour atteindre un équilibre personnel, un processus essentiel pour tout franc-maçon cherchant à atteindre la lumière intérieure. La confrontation avec nos propres zones d’ombre, telles que la peur et le doute, est vue non seulement comme un défi personnel mais aussi comme une étape nécessaire pour contribuer efficacement à la communauté maçonnique.
Au-delà de cette quête intérieure, être présent lors des tenues en Loge demande une disponibilité qui s’étend sur trois plans essentiels : physique, émotionnel, et intellectuel.
Physiquement, chaque franc-maçon doit se préparer à être totalement présent, à occuper son espace au sein du temple avec respect et dignité. La présence physique n’est pas simplement une question de présence corporelle ; elle implique également une posture et une attitude qui reflètent l’engagement et le sérieux de l’initié envers les travaux de la loge.
Émotionnellement, il est attendu des membres qu’ils soient ouverts et réceptifs aux expériences et aux émotions partagées au sein de la loge. Cela implique souvent de mettre de côté les préoccupations personnelles externes, laisser les métaux à la porte du temple, pour s’immerger pleinement dans l’expérience maçonnique, permettant ainsi une empathie et une solidarité renforcée avec les autres membres de la Loge. Cette disponibilité émotionnelle favorise une atmosphère de confiance et de soutien mutuel, essentielle pour les travaux en commun.
Intellectuellement, la présence en Loge nécessite une alerte mentale, prête à engager, analyser et réfléchir sur les symboles et les rituels observés. La capacité à se connecter aux enseignements transmis et à en discerner le sens profond exige une clarté d’esprit et une concentration qui ne peuvent être atteintes que par une préparation intellectuelle sérieuse.
Ces trois niveaux de présence renforcent l’idée que chaque tenue est un moment de partage et de croissance collective et individuelle. En s’assurant que nous sommes pleinement présents, nous honorons non seulement les traditions de la franc-maçonnerie, mais nous facilitons aussi notre propre voyage intérieur à travers le dédale complexe de notre développement personnel et spirituel.
Quelle est ma place en Loge ?
Cette question ne se résume pas seulement à l’occupation physique d’un espace lors des tenues, mais englobe une compréhension profonde de son rôle et de sa contribution à la fraternité, qui varie significativement selon le degré maçonnique (apprenti, compagnon, et maître) et les fonctions occupées, notamment pour les officiers de la Loge.
Les degrés maçonniques reflètent un chemin de progression spirituelle et intellectuelle où chaque étape, ou degré, offre ses propres leçons et défis. L’apprenti, par exemple, est principalement engagé dans l’apprentissage des bases de la maçonnerie et dans la découverte de soi. Sa place est celle de l’écoute et de l’observation, absorbant les enseignements et reflétant sur des vérités personnelles et universelles. Le compagnon, ayant franchi le seuil initial, travaille à approfondir ces connaissances et à les mettre en pratique, servant souvent de pont entre les apprentis et les maîtres, et aidant à maintenir l’harmonie et le flux des travaux de la loge. Le maître maçon, quant à lui, assume un rôle de guide et d’exemple, utilisant sa compréhension approfondie pour soutenir les membres de la loge et pour veiller à la pérennité des traditions et des enseignements maçonniques.
Les fonctions des officiers de la Loge, impliquent des responsabilités spécifiques qui demandent non seulement une compétence et une connaissance des rituels, mais aussi un engagement envers le service de la loge. Ces rôles, tels que le Vénérable Maître, le Secrétaire, ou le Trésorier, ne doivent jamais être perçus comme des positions de pouvoir ou d’autorité personnelle. Au contraire, ils sont des charges de service où l’humilité et le dévouement à la fraternité sont primordiaux. L’orgueil personnel doit être mis de côté, car chaque fonction est exercée dans le but de servir l’intérêt collectif, qui est bien plus grand que soi.
L’occupation de ces rôles et de ces degrés doit donc être guidée par un principe de service et non de supériorité. Chaque franc-maçon devrait aspirer à remplir son rôle de manière à contribuer à l’édification collective et à l’amélioration continue de la loge. Cela inclut une volonté de passer le flambeau aux autres membres avec grâce et sagesse, facilitant ainsi le développement personnel de chacun et renforçant les fondations de la fraternité maçonnique.
En fin de compte, la question « Quelle est ma place en Loge ?” est une invitation à une réflexion continue sur la manière dont chaque membre peut le mieux contribuer à la vie et à la santé de la loge, tout en poursuivant son propre voyage de croissance personnelle et spirituelle. Cela exige une conscience aiguë de la façon dont les rôles individuels s’entrelacent dans un tissu plus vaste d’objectifs et de valeurs partagées, cimentant ainsi les principes de fraternité, de respect, et d’engagement commun qui sont au cœur de l’expérience maçonnique.
La perception mystique
La relation avec le Grand Architecte de l’Univers incarne la dimension la plus élevée de notre quête maçonnique. Contempler notre place dans l’univers, c’est reconnaître que, bien que nous puissions nous sentir comme un simple grain de poussière dans l’immensité cosmique, chacun de nous a un rôle unique et essentiel. Cette perspective mystique, qui voit l’ensemble de l’univers comme un grand édifice dont chaque partie est orchestrée par le Grand Architecte, nous aide à trouver un sens et une direction dans notre parcours maçonnique. Cette reconnaissance de notre propre signification dans un plan cosmique plus large est ce qui inspire chaque franc-maçon à poursuivre sa quête de vérité et d’harmonie.
Un exemple poignant de cette quête mystique est l’expérience du Vénérable Maître qui, après avoir servi au plus haut office de la loge, descend de charge pour assumer le rôle de Couvreur. Ce rôle, souvent perçu comme la dernière étape initiatique dans le cadre de la loge bleue, offre une leçon extraordinaire d’humilité. Le Couvreur, silencieux durant les travaux, se trouve physiquement placé devant la porte du temple, seul en face du delta lumineux et directement dans son axe. Cette position unique symbolise non seulement la transition entre l’espace sacré de la loge et le monde profane à l’extérieur, mais également la capacité de médiation entre ces deux mondes.
Le Couvreur, par son silence, incarne la maîtrise de soi et la discrétion, qualités essentielles pour tout franc-maçon. Sa tâche de gardien du seuil est cruciale ; il assure que seuls ceux qui sont dûment qualifiés puissent entrer dans le sanctuaire sacré de la loge. Cette fonction symbolise également la protection des secrets maçonniques contre les influences profanes, une métaphore de la protection de notre propre temple intérieur contre les distractions et les perturbations du monde extérieur.
En assumant ce rôle après avoir été Vénérable Maître, le franc-maçon démontre que dans la franc-maçonnerie, aucun rôle n’est petit ou insignifiant. Chaque position, du plus élevé au plus humble, est vital et nécessite un dévouement complet. Cette démarche rappelle à tous les membres que la véritable élévation spirituelle dans la franc-maçonnerie ne réside pas dans la recherche de la gloire personnelle ou des honneurs, mais dans la capacité à servir la fraternité et à poursuivre sans relâche le perfectionnement de son propre temple intérieur.
Ce parcours symbolique du Vénérable Maître au Couvreur est donc une manifestation puissante de la vérité maçonnique selon laquelle nous sommes tous des ouvriers dans le grand édifice de la vie, appelés à contribuer à notre niveau le plus sincère et le plus humble. Chaque rôle, chaque action prend une dimension sacrée, reflétant notre engagement dans cette quête incessante de lumière, de vérité et d’harmonie sous le regard bienveillant du Grand Architecte de l’Univers.
L’Orchestration du Grand Architecte
“Prenez place”, cette invite résonne dans l’écho des temples maçonniques comme un appel à la contemplation et à l’élévation. Elle nous convie à une introspection profonde et continue sur notre rôle et notre but non seulement au sein de la loge mais aussi dans l’immensité du cosmos orchestré par le Grand Architecte de l’Univers. Chaque répétition de cette phrase nous rappelle que notre quête pour trouver notre juste place est moins un périple avec une fin qu’un chemin semé d’éternelles découvertes, nourri par notre dialogue intérieur, notre communion fraternelle, et notre alignement avec le plan divin.
Dans le grand dessein de l’existence, chaque franc-maçon tisse son fil unique, ajoutant sa propre couleur au tissu complexe et vibratoire de la vie maçonnique. Ensemble, nous formons un tableau plus grand que la somme de ses parties, un tableau où chaque coup de pinceau, chaque nuance et texture, est essentielle à l’harmonie de l’œuvre.
Par cette interaction dynamique entre nos explorations personnelles, notre dévouement fraternel et nos aspirations mystiques, nous cheminons vers une voie qui semble tracée spécialement pour nous par une main invisible. Dans ce grand théâtre de l’univers, le Grand Architecte “complote” avec une tendresse infinie à notre réalisation, orchestrant les circonstances, les rencontres et les épreuves de manière à ce que chaque pas, chaque geste contribue à l’édification de notre temple intérieur et à l’élévation de notre âme.
Ainsi, “Prenez place” est bien plus qu’une simple directive ; c’est une bénédiction, un mantra qui nous inspire à embrasser pleinement notre rôle dans ce mystérieux et magnifique ballet cosmique. C’est une incitation à reconnaître que chaque moment de notre existence est une note dans la symphonie éternelle de la création, jouée sous la baguette du Grand Architecte, dont les desseins, bien que voilés, nous guident vers notre ultime accomplissement.
La Plume et la Pensée n°9 vient de paraître. Téléchargez-le en fin d’article. Il s’agit d’une revue numérique gratuite publiée par la Fédération Nationale de la Libre Pensée, dédiée à la Franc-Maçonnerie avec une attention particulière aux Rites Anglo-Saxons. Elle cherche à encourager la libre pensée, la raison et la science, tout en explorant les profondeurs symboliques et historiques de la Maçonnerie.
Editorial de Christian Eyschen
Thème central: Le rêve est le propre de l’Homme, et il y a un intérêt réel à travailler “à la source” de la Maçonnerie pour comprendre et effacer les idées préconçues.
Critique de la spiritualité laïque: Eyschen critique le concept de “spiritualité laïque” comme une “auguste fadaise”, argumentant que la laïcité doit concerner les institutions publiques et non imposer une neutralité absolue aux individus.
Laïcisation vs. Sécularisation: Il distingue la laïcisation des institutions publiques et la sécularisation de la société, affirmant que la Maçonnerie n’a pas vocation à être laïque mais plutôt à exprimer un point de vue spirituel ou philosophique.
La Franc-Maçonnerie et la Libre Pensée: Il défend l’idée que la Franc-Maçonnerie doit être un ordre traditionnel initiatique et non une simple association ou un club-service.
SOMMAIRE
120e anniversaire de la loi de 1905
Meeting laïque national: La Libre Pensée organise un meeting pour célébrer l’anniversaire de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État, défendant la liberté de conscience et s’opposant aux lois “sécurité globale” et “séparatisme” vues comme liberticides.
Les Rites Anglo-Saxons de la Franc-Maçonnerie
Les trois versions de la création:
Adam comme premier Maçon: Une légende mythique qui relie la Maçonnerie à la création divine.
Transformation de l’Opératif en Spéculatif: La théorie selon laquelle des aristocrates ont été intégrés dans les Loges opératives, transformant ainsi la Maçonnerie.
Construction ex-nihilo: La Franc-Maçonnerie comme une invention pour permettre aux élites de se rencontrer sans conflits religieux.
L’An 6000 de la Vraie Lumière:
Discussion sur le temps maçonnique, distinct de la chronologie chrétienne, symbolisant l’année 6000 de la “vraie lumière”.
Le temps de l’Histoire:
Fondation des Grandes Loges: La création de la Grande Loge de Londres en 1717, suivie par des schismes et l’unification de 1813 formant la Grande Loge Unie d’Angleterre (GLUA).
Anciens vs. Modernes: Conflits entre deux tendances de la Maçonnerie anglaise, finalement réconciliées dans l’unification.
Apprenti, le Premier Grade du Rite Émulation :
Symbolisme et Rituels: L’importance de l’apprentissage du rituel par cœur pour sa compréhension profonde, et la symbolique des outils maçonniques.
Compagnon, le Deuxième Grade du Rite Émulation:
Progression initiatique: Le rôle du Compagnon dans la construction personnelle et spirituelle, symbolisé par le niveau et le fil à plomb.
Maître, le Troisième Grade du Rite Émulation:
Le mythe d’Hiram: Son histoire et ses implications dans la cérémonie de Maître, avec un focus sur la mort et la résurrection symboliques.
Maçonnerie de la Marque:
Origine et symbolisme: Le grade de la Marque comme une tentative de garder la connexion avec la tradition opérative, avec des marques distinctives sur les pierres.
Le Grade de Nautonier/Mariner de l’Arche Royale:
Légende de Noé: Ce grade unique qui lie la Franc-Maçonnerie à la légende de Noé et à la symbolique du déluge et de la reconstruction.
L’Arche Royale:
Variations Nationales: Différences entre les pratiques en Angleterre, Écosse, Irlande, et aux États-Unis, avec des légendes et des rituels spécifiques.
Symbolisme: La découverte de la Pierre Sacrée, les trois Principaux (Zorobabel, Aggée, Josué), et les symboles bibliques.
Le Rite York:
Origine et Évolution: Créé aux États-Unis après l’échec de l’unification des Grandes Loges, il a développé de nombreux grades et affiliations.
Symbolisme et pratiques: L’importance de l’échelle tournante, des rituels rapides, et de la multiplicité des décorations.
Le Rite Standard d’Écosse:
Origine: Créé en 1986, il prétend être le plus proche de l’original écossais, avec un fort accent sur l’apprentissage par cœur des rituels.
Le GADLU et la Spiritualité:
Débat sur le Grand Architecte de l’Univers: Eyschen critique l’obligation de travailler à la gloire du GADLU, défendant la liberté de conscience et la non-obligation d’une croyance théiste.
Bibliographie et Ressources
Une liste d’ouvrages, articles, et autres ressources pour approfondir la compréhension des Rites Anglo-Saxons, incluant des auteurs comme Roger Dachez, Alain Bauer, et Gérard Mayau.
Contributions Additionnelles
Révolutionnaires et Libres Penseurs sous l’Équerre et le Compas: Exploration des liens historiques et philosophiques entre la Maçonnerie, le socialisme, et la Libre Pensée, avec des contributions de Philippe Besson, Christian Eyschen, et Dominique Goussot.
L’Odyssée dans l’univers initiatique maçonnique par Jean Bartholo: Analyse des rituels et de l’initiation maçonnique, soulignant l’union de l’immanence et de la transcendance.
Conclusion et Publicité
La revue se termine par des appels à soutenir l’entraide et la solidarité des Libres Penseurs et par des informations sur l’abonnement à “La Raison”.
Ce document fournit une analyse détaillée et critique des Rites Maçonniques Anglo-Saxons, mettant en lumière leur histoire, leurs pratiques, et leur place dans la culture maçonnique contemporaine.
Sam Braun, né en 1927 à Paris et décédé en 2011, est une figure marquante de l’histoire contemporaine française. Rescapé de la Shoah, sa vie post-guerre fut dédiée à la transmission de son expérience et à l’engagement civique, notamment à travers la franc-maçonnerie. Cet article vise à explorer les différentes facettes de sa vie : son terrible parcours durant la Seconde Guerre mondiale, son engagement maçonnique et son œuvre littéraire pour les enfants.
Sam Braun était membre du Grand Orient de France (GODF). De retour à Paris, il devient médecin. En 1955, il est reçu à la respectable loge Pierre Brossolette à l’Orient de Paris. Ensuite, il fut membre de la respectable loge parisienne Les Inséparables du Progrès. Il a été inhumé en présence de représentants du GODF, du Droit Humain, de la Grande Loge de France et de la Grande Loge Féminine de France.
En 2011, la Commission des Droits de l’Homme et du Citoyen de la Grande Loge de France a organisé une journée du devoir de mémoire en son honneur.
Ces hommages témoignent de l’impact significatif de Sam Braun au sein de la franc-maçonnerie française.
Les Années Noires : La Shoah et la Résilience
Sam Braun vécut une jeunesse marquée par l’horreur de la Shoah. Arrêté en 1943 à l’âge de seize ans et demi avec sa famille à Clermont-Ferrand par la milice française, il fut déporté à Auschwitz via le convoi n°64. Sa survie dans l’enfer des camps de concentration, où il travailla comme terrassier à Buna-Auschwitz, témoigne d’une force de vie et d’une résilience remarquables. Malade, il survécut à la “marche de la mort” et fut libéré à Prague.
Le récit de Sam Braun est celui d’un homme qui a choisi le pardon comme moyen de vivre après avoir traversé l’innommable. Dans ses témoignages, il évoque souvent l’absence de haine envers ses bourreaux, insistant sur la nécessité du pardon pour continuer à vivre. Cette approche humaniste se retrouve dans son livre “Personne ne m’aurait cru alors je me suis tu”, publié par Albin Michel, où il raconte son expérience avec une sobriété et une force morale impressionnantes.
L’Engagement maçonnique
Après la guerre, Sam Braun se tourna vers la franc-maçonnerie, une institution qu’il considérait comme un moyen de poursuivre son engagement pour l’humanité, la justice et la mémoire. Devenu franc-maçon, il y trouva un cadre pour exprimer ses valeurs et continuer son travail de mémoire. La franc-maçonnerie, avec ses principes de fraternité, de liberté et d’égalité, résonnait avec son désir de voir une société où l’inhumanité qui l’avait frappé serait impossible.
Bien que les détails de son parcours maçonnique restent peu documentés publiquement en raison de la discrétion inhérente à la franc-maçonnerie, on sait que Sam Braun a utilisé cette plateforme pour promouvoir l’éducation, la tolérance et la mémoire de la Shoah. Son engagement reflétait sa conviction profonde que le souvenir des atrocités passées est essentiel pour éviter leur réitération.
Le Livre pour Enfants : Un Pont vers la Mémoire
Sam Braun a également mis son expérience et ses réflexions au service des plus jeunes à travers ses interventions dans les écoles et un livre destiné aux enfants. Bien que le titre exact de cet ouvrage ne soit pas clairement documenté dans les sources disponibles, son approche éducative et sa volonté de transmettre aux jeunes générations les leçons de l’histoire sont bien établies.
Il considérait ces échanges avec les enfants comme l’aboutissement de son parcours personnel, une manière de faire revivre sa famille disparue à travers la mémoire collective. En racontant son histoire, Sam Braun espérait non seulement éduquer mais aussi inspirer une génération à la paix et à la compréhension mutuelle.
L’Héritage de Sam Braun
L’héritage de Sam Braun dépasse largement le cadre de son témoignage personnel. Il est un exemple vivant de comment la survie peut se transformer en un message d’espoir et d’engagement pour l’humanité. Sa participation aux événements commémoratifs, ses engagements maçonniques et ses efforts pour éduquer les jeunes sur la Shoah lui donnent une place particulière dans l’histoire de la mémoire de l’Holocauste en France.
Son livre pour enfants, bien que moins connu, est un témoignage de son désir de rendre accessible l’histoire aux plus jeunes, non pas pour en faire des témoins de l’horreur, mais pour les éduquer à la vigilance, à l’empathie et à la lutte contre toutes formes de discrimination.
Sam Braun représente un pont entre le passé et l’avenir, un homme qui a transformé sa souffrance en un message de paix et de mémoire. Sa vie post-Shoah, marquée par l’engagement maçonnique et éducatif, montre comment on peut choisir de vivre après avoir survécu à l’indicible. Son récit continue d’inspirer et d’éduquer, rappelant à tous l’importance de la mémoire et de l’éducation dans la construction d’un monde plus juste et humain.
Sources :
“Rescapés de la Shoah” – rescapesdelashoah.org “Le brouillard cachait au monde ce qui allait se passer” – Podcast France Culture “Lectures sur la Shoah” – Neoprofs.org “Liste de récits de rescapés de la Shoah” – Wikipédia
SAM BRAUN Présentation
Né en France à Paris en 1927. Décédé à Paris le 1er Juillet 2011.
Auteur d‘un livre intitulé « Personne ne m’aurait cru alors je me suis tu » (Ed. Albin Michel) une interprétation théâtrale a été tirée de cet ouvrage mise en scène et interprétée par Patrick Olivier.
Arrêté le 12 novembre 1943 à Clermont-Ferrand par la milice avec son père, sa mère et sa petite sœur de dix ans et demi. Il avait seize ans et demi.
Transféré à Drancy. puis embarqué dans le convoi N°64 où il y avait 999 personnes (femmes et enfants) pour Auschwitz le 7 décembre 1943.
Détenu et prisonnier à Buna-Auschwitz où il est terrassier. Malade, il est sauvé à la fin de la marche de la mort. Libéré à Prague.
Se sentir vivant ce n’est pas simplement avoir la liberté du corps. J’ai eu cette liberté du corps à ma libération mais se sentir libre c’est autre chose. Je ne me suis senti vraiment libre qu’à 78 ans, il y a cinq ans.
J’ai été arrêté le 12 novembre 1943. Depuis cette date, il m’arrive bien souvent les 12 novembre des choses exceptionnelles. Des affaires troublantes qui modifient ma vie. Depuis cette date je voulais occulter les 12 novembre, me coucher le 11 novembre au soir pour ne me réveiller que le 13 au matin.
Pendant 40 ans je n’ai parlé à personne (d’où le titre de son livre). Parfois je pleurais lorsque j’étais seul et revivais la séparation d’avec ma mère. Tous les 12 novembre étaient pour moi épouvantables. Et il y a quatre ans, je me suis réveillé le 13 novembre sans m’être rendu compte que la veille était le 12 novembre, j’ai eu alors comme une espèce de révélation: je pouvais vivre enfin, enfin j’étais libre.
De même l’odeur de pain grillé m’était insoutenable car elle me rappelait un moment épouvantable que j’ai vécu dans les camps. Quand j’étais terrassier pour IG Farben en même temps que Primo Levi, qui, lui étant chimiste et travaillait au laboratoire de l’usine, un matin sur un brasero j’ai fait griller un morceau de pain et l’ai avalé goulument. Seulement ce pain était si mauvais que j’ai été terriblement malade après, durant quatre jours. Depuis, l’odeur même du pain grillé m’était insupportable.
Et il y a quatre ans ma femme a pris sa retraite et en prenant ensemble le petit déjeuner je me suis surpris à faire des toasts, à les beurrer et à m’en régaler … j’étais guéri et donc libre .
Quel fut votre premier acte quand vous avez été libéré ?
J’étais malade.
J’ai fait la marche de la mort. Le 18 janvier 1945, nous sommes partis d’Auschwitz. Ce fut effrayant car pour moi elle a duré près de quatre mois, jusqu’au début du mois de mai.
Je n’ai pratiquement pas mangé sauf l’herbe dans les champs où les SS nous faisaient arrêter lorsqu’ils étaient trop fatigués.. On était parfois « sur des trains » non pas « dans des trains » mais sur des trains, à l’air libre dans le froid.
Malgré l’horreur de cet exode fou j’étais persuadé de m’en sortir. L’espérance était telle que j’étais sûr de m’en tirer. Sauf vers la fin de ce convoi. J’étais épuisé et malade. Je pesais 35 kgs pour 1m77.
Le train s’est arrêté un dans une gare. Les SS ont demandé dans toutes les langues aux malades de descendre. Je savais ce que cela voulait dire si je descendais. C’était la mort à coup sûr mais je n’en pouvais plus, je voulais que cela finisse. J’ai demandé aux autres de m’aider à descendre, ils m’ont quasiment jeté sur le quai. Je suis tombé sur les traverses et on était environ une centaine à être descendus.
C’est là que j’ai repris goût à la vie car les SS étaient en fait des résistants tchécoslovaques, et nous ont sauvés. Nous étions à Prague. J’étais libéré.
Des brancardiers sont venus nous chercher. J’étais un être humain, je n’étais plus un « rien » puisqu’on me montrait que je n’étais plus un « morceau » comme ils nous appelaient là-bas !
J’ai été hospitalisé dans une salle commune, j’étais sur un lit. Sur un lit ! Comment s’imaginer ce que représente un lit lorsque l’on a couché n’importe où durant quatre mois !
Qu’avez-vous fait la première année ?
J’ai essayé de me soigner. Mon frère et ma sœur ainés n’ont pas été arrêtés, ils m’ont retrouvé … On était très famille et une famille très tribale. Ils ont fait beaucoup pour moi c’est une tribu d’amour .
J’ai placé ma vie autour de l’amour ;
J’ai quatre enfants de deux mariages mais tout se passe dans l’amour. (A cet instant une de ses filles téléphone et il lui parle avec tendresse et délicatesse on sent un dialogue attentif et agréable, puis c’est un de ses fils et il lui parle de la même façon comme on parlerait avec les mots d’amour à un petit enfant).
Je suis revenu à Paris d’abord sur un brancard. Dans l’avion il y avait une infirmière française qui m’a dit qu’il y avait encore en France des tickets de rationnement. J’étais étonné ! Il y avait encore des tickets de rationnement alors que Paris était libéré !
Mais je n’avais pas de haine.
Vera mon infirmière à Prague m’a emmené un après midi, lorsque j’ai pu marcher, à petits pas, vers un parc où des prisonniers allemands travaillaient sous la surveillance d’un gardien. Ils déblayaient la place où il y avait eu des bombardements En me regardant, le gardien a enlevé sa ceinture et a fouetté les prisonniers comme s’il voulait me venger. Je n’ai pas pu assister à cela et je suis parti aussi vite que mes jambes pouvaient me porter.
Je n’avais pas l’esprit de vengeance.
Puis plus tard à Paris quand j’ai repensé à cette scène, un mauvais démon me disait à l’oreille « Chacun son tour » Je chassais alors de ma tête cette idée qui me fait horreur, car la souffrance de l’un ne rachète jamais celle de l’autre.
La première année quand je suis revenu à Clermont-Ferrand ce fut très difficile j’ai connu l’ivresse alcoolique. Je voulais « digérer » la vie de là-bas. Je ne parlais à personne de cela. Comme je n’avais pas d’argent, je faisais la manche pour picoler.
Une fois je suis même monté à Paris et j’ai vécu 8 jours en buvant. Je ne sais plus ce que j’ai fait.
Je voulais avec tout l’alcool que je buvais nettoyer tout ce qu’en silence je portais sur le dos, comme l’alcool à 90° nettoie une plaie purulente.
J’ai passé mes deux bacs en étant ivre … Les examinateurs ont du me les donner pour être sûrs de ne plus jamais me revoir !
Cette année là fut très pénible et mon frère qui probablement me comprenait bien, ne m’a jamais rien dit ni reproché. Au bout de cette année alors que j’étais ivre mort j’ai dit à un de mes très bons amis et avec lequel je suis toujours très lié « Demain j’arrête de boire, je commence ma médecine. » Et contrairement à toutes les promesses d’ivrogne je m’y suis tenu, car au fond je n’étais pas un alcoolique et ne buvais que pour les raisons que je vous ai indiquées.
J’avais franchi, avec l’alcool, une étape initiatique. Il fallait que je meure à une vie pour renaître à une autre.
Je n’ai jamais eu envie de me suicider.
J’étais pupille de la nation, je travaillais et mon frère qui avait repris le magasin de mon papa m’aidait comme il le pouvait.
Très vite je me suis marié alors que j’étais en deuxième année de médecine. Je recherchais tellement une affection maternelle car j’étais charnellement lié à ma mère. Je n’ai jamais fait le deuil de mes parents.
J’ai rencontré une femme fort jolie, de 4 ans de moins que moi, j’en suis devenu amoureux et l’ai épousée. Nous avons eu deux enfants. Un fils né en 1952 et une fille née en 1957.
Nous sommes restés mariés une dizaine d’années, puis elle m’a quitté. C’est la vie !
J’ai rencontré mon épouse actuelle deux ans après et nous sommes ensemble depuis 45 ans. Nous avons eu deux enfants .Une fille et un garçon.
Mais avant tout cela imaginez-vous, en 1947 j’ai été appelé sous les drapeaux.. Quelle dérision . On m’a affecté à Compiègne au 27 ème R.I.
Avez-vous souffert dans cette nouvelle vie ?
Oui , comme tout individu normal, par exemple quand on casse la vitre de ma voiture, comme cela m’est arrivé une fois, je suis furieux.
Dans les petites choses de la vie je suis comme les autres, je les aborde avec autant d’émotions que les autres. En revanche dans les grands évènements de la vie je les accepte avec sérénité et sans angoisse. Un jour j’ai été opéré à cœur ouvert eh bien je suis parti à l’hôpital, avec ma petite valise, en toute sérénité. Mon actuelle maladie est paralysante, je sais qu’un jour je serai complètement paralysé et probablement incontinent mais je suis serein et j’attends cette échéance avec calme. Ce que j’ai connu m’a appris à relativiser
Avez-vous un mot une phrase ,un chiffre qui vous aient marqué ?
Aucun chiffre , aucun mot, aucune phrase.
Mais ce que je retiens c’est l’absence .Je me suis évadé en quelque sorte, par l’imaginaire. A Auschwitz j’étais absent puisque ma pensée était ailleurs. Quand la faim me faisait souffrir, je pensais au hachis Parmentier que ma maman faisait si bien, je le savourais, en sentais le fumet et m’imaginer le manger soulageait ma faim. Je crois tellement à la force de la pensée.
Comment analysez- vous votre vie maintenant ?
J’ai réussi ma vie. Je crois que pendant ces 82 ans j’ai marché dans la vie, je n’ai pas marché à coté. J’ai encaissé des coups mais j’ai essayé de les positiver. On n’est jamais indemne du pire.
Je suis ce que je suis à cause et grâce à Auschwitz. Il est vrai que si je suis devenu médecin, ce n’est pas neutre, ni par hasard.
Je n’ai jamais supporté la souffrance de l’autre sans réagir. La mienne j’en fais mon affaire. je ne supporte pas la souffrance d’un enfant, elle me bouleverse et le plus grand crime des nazis, c’est d’avoir assassiné 1.500.000 enfants. En ce qui me concerne je peux dire que le bourreau a perdu.
Il a voulu faire de moi un asocial et j’ai résisté car je suis pleinement dans la vie.
Vous vous dites athée, comment à la sortie de cette tourmente vous avez vécu cet athéisme ?
Je ne crois pas au Dieu de Michel Ange qui écarterait les nuages une fois par siècle et les refermerait très vite effaré de voir ce que les hommes ont fait de la Terre. En cette forme de Dieu là, je ne crois pas. Un jour j’ai lu Marguerite Yourcenar qui disait à peu près ceci « Il n’est pas possible que nous soyons le fruit du hasard » et aussi » Dieu est en nous , le plus prés de nos qualités et le plus loin de nos défauts et de nos tares »
Je crois que la vie a un projet . De quelle nature est ce projet ? Je n’en sais rien, mais ce que je crois savoir, c’est que les hommes passent leur vie à rechercher ailleurs ce qu’ils ont en eux-mêmes.
Le Messie que les Juifs attendent, je crois qu’il est en nous car le Messie c’est aider les autres, et cela nous pouvons tous le faire.
Ma vie est un empilement de vies qui toutes me semblent différentes, adolescent, déporté, médecin, cosmétologue. On a créé avec ma femme des produits de beauté. Puis j’ai été consultant pendant dix ans pour une société japonaise et après j’ai été un autre homme me consacrant uniquement au Travail de Mémoire. J’étais franc-maçon aussi.
Mais ma dernière vie et que je considère comme étant l’aboutissement de mon parcours est celle que j’ai avec mes interventions auprès des enfants. Quand je leur dis ce qui s’est passé et qu’ils me remercient, je leur réponds qu’ils n’ont pas à me remercier car grâce à eux je fait revivre mon Papa , ma Maman et ma petite sœur.
Comment considérez-vous votre vie maintenant ?
Si j’avais le choix je ne sais pas si je recommencerai cette vie. J’ai vécu des moments exaltants même là-bas.
Je me souviens lors du voyage de la fin quand nous nous sommes arrêtés dans une gare. Des femmes nous regardaient éberluées de nous voir dans cet état. Les wagons étaient à ciel ouvert et plus tard nous sommes passés sous trois passerelles, noires de monde. Et là des hommes nous ont jeté du pain alors qu’ils crevaient de faim eux aussi. C’était admirable et dramatique : les SS prenant conscience qu’on nous jetait du pain se sont mis à tirer sur tous ces gens avec leurs mitraillettes et, sous les balles ils continuaient à nous jeter du pain. Je n’ai pas vu une personne reculer et s’enfuir.
Peut-on désespérer de l’homme quand on vit cela ? Je suis maintenant en parfait accord avec moi-même . Je pense comme Sartre.
« On ne te demande pas ce qu’on t’a fait mais ce que tu as fait avec ce qu’on t’a fait »
Quel message pouvez-vous et voulez-vous laisser aux jeunes ?
Le message fondateur est qu’ils considèrent la vie comme le plus beau des cadeaux.
Il ne faut pas avoir peur de la mort car elle fait partie de la vie. Si je devais croire en quelque chose, j’inclinerais plutôt vers le bouddhisme, la théorie de la réincarnation apportant des réponses à mes questionnements. L’espérance est là : puisque sa vie est belle, on doit respecter la vie de l’autre.
J’adhère complètement à ce qu’a dit Gandhi sur la vengeance :
« Si tu rends œil pour œil , le monde deviendra aveugle »
Je suis juif et sans être religieux, je me sens complètement juif car j’appartiens à cette culture
Quand j’explique la Shoah aux jeunes je la classe dans la barbarie en lui reconnaissant, bien sûr, des particularités qui en font toute la différence avec les autres actes de barbarie.
La Shoah est une barbarie de bureau et d’Etat. C’est un génocide programmé avec toute une administration qui l’a conçu, organisé et réalisé mais c’est un génocide même si, comme tous les génocides elle a des spécificités. Il faut travailler sur la mémoire pour préparer l’avenir.
Quand je pense à moi je dis que je suis ni un héros ni une victime. Je suis un être comme les autres à qui il est arrivé un évènement exceptionnel.
On doit enseigner la Shoah aux enfants mais graduellement ;
En CM2 on doit enseigner les Justes, ceux qui ont sauvé les autres, comme les Juifs pourchassés par une idéologie d’exclusion
En troisième de collège la Shoah est au programme de la deuxième guerre mondiale.
En terminale on doit étudier, outre la deuxième guerre mondiale qui devrait être remise au programme et en plus, par le professeur de philosophie ! Les processus génocidaires ? Comment un être ordinaire peut-il devenir un bourreau ?
Et le Pardon ?
Pour le Pardon je dois dire que s’il y a des choses impardonnables, ce sont elles qu’il faut pardonner car que serait le pardon si on ne pardonnait que le pardonnable ? (Jacques Derrida)
le Pardon est un cadeau que l’on fait à soi-même et, avec Jacques Derrida je dirai aussi : que « Le sens du pardon est de n’avoir aucun sens ».
Enfin il faut « Pardonner pour vivre » comme un être humain normal et ordinaire
Créée le 21 décembre 2020 par l’assemblée générale de l’ONU dans le contexte de l’épidémie Covid – 19, la journée internationale de la Fraternité humaine du 4 février 2025 est une nouvelle occasion de réfléchir aux difficultés du Vivre ensemble sur notre planète !
Il n’est peut-être pas inutile de préciser ce que l’on peut comprendre aujourd’hui avec ces deux mots de Fraternité Humaine !
Il y a d’abord la définition de la fraternité humaine : « La fraternité humaine peut être définie comme un principe fondamental qui reconnaît l’unité et l’égalité de tous les êtres humains, indépendamment de leur origine, de leur culture, de leur religion ou de leur statut social. Elle repose sur des valeurs de solidarité, de respect, de compassion et de justice, visant à promouvoir la paix et l’harmonie entre les individus et les peuples. »
Cette fraternité humaine fait partie des différentes formes de Fraternité
La Fraternité familiale • C’est avant tout un lien biologique ou adoptif entre frères et sœurs d’une même famille qui se traduit par l’entraide, l’amour et la solidarité entre membres d’une même lignée.
La Fraternité nationale ou civique • Fondée sur l’idée d’une solidarité entre citoyens d’un même pays, elle est symbolisée en France par le triptyque « Liberté, Égalité, Fraternité ».
la Fraternité religieuse • C’est d’abord un devoir entre croyants d’une même religion. Elle est fondée sur le dogme du rapport avec le concept déique.
La Fraternité militaire et corporative • On la rencontre entre les membres d’un groupe exerçant une activité commune (armée, police, pompiers…) présentant soit un danger soit une spécificité sociale : elle est basée sur la loyauté, le courage et l’esprit de corps.
La Fraternité associative et communautaire • Elle se manifeste dans les associations, clubs et organisations sociales pour créer une entraide dans un cadre d’intérêts communs. • Cela concerne aussi bien le club de boulistes, que les membres d’un partiques ou le clan mafieux
La Fraternité universelle ou humaine • Elle est fondée sur un concept philosophique et moral qui affirme l’unité de l’humanité, rejette les discriminations liées à la race, la culture, la religion ou la classe sociale et met en exergue le concept du Bien commun !
Chacune de ces manières de vivre une Fraternité peut avoir un sens mais seule la Fraternité Humaine a une dimension universelle, adogmatique et laïque !
Il est clair que la Fraternité humaine n’a pas de spécificité liée au genre ! Si la sororité a un sens c’est d’abord pour s’opposer à la fraternité genrée du mode clanique.
Je suis convaincu que la fraternité maçonnique est une fraternité humaine universelle qui nous renvoie à la notion de Bien commun !
Il est dommage que l’aspect « alimentaire » de la fraternité clanique ait constitué une approche revendiquée par certains organismes maçonniques ! Ce faisant elle a été interprétée comme la possibilité d’accéder à des privilèges !
Le concept du Bien commun ne date pas d’hier ! Si Platon, Aristote, Saint Augustin, Saint Augustin, Jean-Jacques Rousseau en ont parlé, le Bien Commun prend une nouvelle actualité avec la problématique du devenir de notre planète !
La Fraternité humaine nous incite aussi à rejeter l’ostracisme, le nationalisme et le dogmatisme religieux !
Sœurs et Frères pour protéger et valoriser le Bien commun, n’est-ce pas la plus belle motivation du Vivre Ensemble ?
Vive le 4 février 2025, Journée mondiale de la Fraternité humaine !