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La Plume et la Pensée : Les Rites Anglo-Saxons (à télécharger gratuitement)

La Plume et la Pensée n°9 vient de paraître. Téléchargez-le en fin d’article. Il s’agit d’une revue numérique gratuite publiée par la Fédération Nationale de la Libre Pensée, dédiée à la Franc-Maçonnerie avec une attention particulière aux Rites Anglo-Saxons. Elle cherche à encourager la libre pensée, la raison et la science, tout en explorant les profondeurs symboliques et historiques de la Maçonnerie.

Editorial de Christian Eyschen

  • Thème central: Le rêve est le propre de l’Homme, et il y a un intérêt réel à travailler “à la source” de la Maçonnerie pour comprendre et effacer les idées préconçues.
  • Critique de la spiritualité laïque: Eyschen critique le concept de “spiritualité laïque” comme une “auguste fadaise”, argumentant que la laïcité doit concerner les institutions publiques et non imposer une neutralité absolue aux individus.
  • Laïcisation vs. Sécularisation: Il distingue la laïcisation des institutions publiques et la sécularisation de la société, affirmant que la Maçonnerie n’a pas vocation à être laïque mais plutôt à exprimer un point de vue spirituel ou philosophique.
  • La Franc-Maçonnerie et la Libre Pensée: Il défend l’idée que la Franc-Maçonnerie doit être un ordre traditionnel initiatique et non une simple association ou un club-service.

SOMMAIRE

120e anniversaire de la loi de 1905

  • Meeting laïque national: La Libre Pensée organise un meeting pour célébrer l’anniversaire de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État, défendant la liberté de conscience et s’opposant aux lois “sécurité globale” et “séparatisme” vues comme liberticides.

Les Rites Anglo-Saxons de la Franc-Maçonnerie

  • Les trois versions de la création:
    • Adam comme premier Maçon: Une légende mythique qui relie la Maçonnerie à la création divine.
    • Transformation de l’Opératif en Spéculatif: La théorie selon laquelle des aristocrates ont été intégrés dans les Loges opératives, transformant ainsi la Maçonnerie.
    • Construction ex-nihilo: La Franc-Maçonnerie comme une invention pour permettre aux élites de se rencontrer sans conflits religieux.
  • L’An 6000 de la Vraie Lumière:
    • Discussion sur le temps maçonnique, distinct de la chronologie chrétienne, symbolisant l’année 6000 de la “vraie lumière”.
  • Le temps de l’Histoire:
    • Fondation des Grandes Loges: La création de la Grande Loge de Londres en 1717, suivie par des schismes et l’unification de 1813 formant la Grande Loge Unie d’Angleterre (GLUA).
    • Anciens vs. Modernes: Conflits entre deux tendances de la Maçonnerie anglaise, finalement réconciliées dans l’unification.
  • Apprenti, le Premier Grade du Rite Émulation :
    • Symbolisme et Rituels: L’importance de l’apprentissage du rituel par cœur pour sa compréhension profonde, et la symbolique des outils maçonniques.
  • Compagnon, le Deuxième Grade du Rite Émulation:
    • Progression initiatique: Le rôle du Compagnon dans la construction personnelle et spirituelle, symbolisé par le niveau et le fil à plomb.
  • Maître, le Troisième Grade du Rite Émulation:
    • Le mythe d’Hiram: Son histoire et ses implications dans la cérémonie de Maître, avec un focus sur la mort et la résurrection symboliques.
  • Maçonnerie de la Marque:
    • Origine et symbolisme: Le grade de la Marque comme une tentative de garder la connexion avec la tradition opérative, avec des marques distinctives sur les pierres.
  • Le Grade de Nautonier/Mariner de l’Arche Royale:
    • Légende de Noé: Ce grade unique qui lie la Franc-Maçonnerie à la légende de Noé et à la symbolique du déluge et de la reconstruction.
  • L’Arche Royale:
    • Variations Nationales: Différences entre les pratiques en Angleterre, Écosse, Irlande, et aux États-Unis, avec des légendes et des rituels spécifiques.
    • Symbolisme: La découverte de la Pierre Sacrée, les trois Principaux (Zorobabel, Aggée, Josué), et les symboles bibliques.
  • Le Rite York:
    • Origine et Évolution: Créé aux États-Unis après l’échec de l’unification des Grandes Loges, il a développé de nombreux grades et affiliations.
    • Symbolisme et pratiques: L’importance de l’échelle tournante, des rituels rapides, et de la multiplicité des décorations.
  • Le Rite Standard d’Écosse:
    • Origine: Créé en 1986, il prétend être le plus proche de l’original écossais, avec un fort accent sur l’apprentissage par cœur des rituels.
  • Le GADLU et la Spiritualité:
    • Débat sur le Grand Architecte de l’Univers: Eyschen critique l’obligation de travailler à la gloire du GADLU, défendant la liberté de conscience et la non-obligation d’une croyance théiste.

Bibliographie et Ressources

  • Une liste d’ouvrages, articles, et autres ressources pour approfondir la compréhension des Rites Anglo-Saxons, incluant des auteurs comme Roger Dachez, Alain Bauer, et Gérard Mayau.

Contributions Additionnelles

  • Révolutionnaires et Libres Penseurs sous l’Équerre et le Compas: Exploration des liens historiques et philosophiques entre la Maçonnerie, le socialisme, et la Libre Pensée, avec des contributions de Philippe Besson, Christian Eyschen, et Dominique Goussot.
  • L’Odyssée dans l’univers initiatique maçonnique par Jean Bartholo: Analyse des rituels et de l’initiation maçonnique, soulignant l’union de l’immanence et de la transcendance.

Conclusion et Publicité

  • La revue se termine par des appels à soutenir l’entraide et la solidarité des Libres Penseurs et par des informations sur l’abonnement à “La Raison”.

Ce document fournit une analyse détaillée et critique des Rites Maçonniques Anglo-Saxons, mettant en lumière leur histoire, leurs pratiques, et leur place dans la culture maçonnique contemporaine.

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Notre Frère Sam Braun : de la survie à la transmission auprès des générations futures

Sam Braun, né en 1927 à Paris et décédé en 2011, est une figure marquante de l’histoire contemporaine française. Rescapé de la Shoah, sa vie post-guerre fut dédiée à la transmission de son expérience et à l’engagement civique, notamment à travers la franc-maçonnerie. Cet article vise à explorer les différentes facettes de sa vie : son terrible parcours durant la Seconde Guerre mondiale, son engagement maçonnique et son œuvre littéraire pour les enfants.

Sam Braun était membre du Grand Orient de France (GODF). De retour à Paris, il devient médecin. En 1955, il est reçu à la respectable loge Pierre Brossolette à l’Orient de Paris. Ensuite, il fut membre de la respectable loge parisienne Les Inséparables du Progrès. Il a été inhumé en présence de représentants du GODF, du Droit Humain, de la Grande Loge de France et de la Grande Loge Féminine de France.

En 2011, la Commission des Droits de l’Homme et du Citoyen de la Grande Loge de France a organisé une journée du devoir de mémoire en son honneur.

Ces hommages témoignent de l’impact significatif de Sam Braun au sein de la franc-maçonnerie française.

Les Années Noires : La Shoah et la Résilience

Sam Braun vécut une jeunesse marquée par l’horreur de la Shoah. Arrêté en 1943 à l’âge de seize ans et demi avec sa famille à Clermont-Ferrand par la milice française, il fut déporté à Auschwitz via le convoi n°64. Sa survie dans l’enfer des camps de concentration, où il travailla comme terrassier à Buna-Auschwitz, témoigne d’une force de vie et d’une résilience remarquables. Malade, il survécut à la “marche de la mort” et fut libéré à Prague.

Le récit de Sam Braun est celui d’un homme qui a choisi le pardon comme moyen de vivre après avoir traversé l’innommable. Dans ses témoignages, il évoque souvent l’absence de haine envers ses bourreaux, insistant sur la nécessité du pardon pour continuer à vivre. Cette approche humaniste se retrouve dans son livre “Personne ne m’aurait cru alors je me suis tu”, publié par Albin Michel, où il raconte son expérience avec une sobriété et une force morale impressionnantes.

L’Engagement maçonnique

Après la guerre, Sam Braun se tourna vers la franc-maçonnerie, une institution qu’il considérait comme un moyen de poursuivre son engagement pour l’humanité, la justice et la mémoire. Devenu franc-maçon, il y trouva un cadre pour exprimer ses valeurs et continuer son travail de mémoire. La franc-maçonnerie, avec ses principes de fraternité, de liberté et d’égalité, résonnait avec son désir de voir une société où l’inhumanité qui l’avait frappé serait impossible.

Bien que les détails de son parcours maçonnique restent peu documentés publiquement en raison de la discrétion inhérente à la franc-maçonnerie, on sait que Sam Braun a utilisé cette plateforme pour promouvoir l’éducation, la tolérance et la mémoire de la Shoah. Son engagement reflétait sa conviction profonde que le souvenir des atrocités passées est essentiel pour éviter leur réitération.

Le Livre pour Enfants : Un Pont vers la Mémoire

Sam Braun a également mis son expérience et ses réflexions au service des plus jeunes à travers ses interventions dans les écoles et un livre destiné aux enfants. Bien que le titre exact de cet ouvrage ne soit pas clairement documenté dans les sources disponibles, son approche éducative et sa volonté de transmettre aux jeunes générations les leçons de l’histoire sont bien établies.

Il considérait ces échanges avec les enfants comme l’aboutissement de son parcours personnel, une manière de faire revivre sa famille disparue à travers la mémoire collective. En racontant son histoire, Sam Braun espérait non seulement éduquer mais aussi inspirer une génération à la paix et à la compréhension mutuelle.

L’Héritage de Sam Braun

L’héritage de Sam Braun dépasse largement le cadre de son témoignage personnel. Il est un exemple vivant de comment la survie peut se transformer en un message d’espoir et d’engagement pour l’humanité. Sa participation aux événements commémoratifs, ses engagements maçonniques et ses efforts pour éduquer les jeunes sur la Shoah lui donnent une place particulière dans l’histoire de la mémoire de l’Holocauste en France.

Son livre pour enfants, bien que moins connu, est un témoignage de son désir de rendre accessible l’histoire aux plus jeunes, non pas pour en faire des témoins de l’horreur, mais pour les éduquer à la vigilance, à l’empathie et à la lutte contre toutes formes de discrimination.

Sam Braun représente un pont entre le passé et l’avenir, un homme qui a transformé sa souffrance en un message de paix et de mémoire. Sa vie post-Shoah, marquée par l’engagement maçonnique et éducatif, montre comment on peut choisir de vivre après avoir survécu à l’indicible. Son récit continue d’inspirer et d’éduquer, rappelant à tous l’importance de la mémoire et de l’éducation dans la construction d’un monde plus juste et humain.

Sources :

“Rescapés de la Shoah” – rescapesdelashoah.org
“Le brouillard cachait au monde ce qui allait se passer” – Podcast France Culture
“Lectures sur la Shoah” – Neoprofs.org
“Liste de récits de rescapés de la Shoah” – Wikipédia

SAM BRAUN Présentation

  • Né en France à Paris en 1927. Décédé à Paris le 1er Juillet 2011.
  • Auteur d‘un livre intitulé « Personne ne m’aurait cru alors je me suis tu » (Ed. Albin Michel) une interprétation théâtrale a été tirée de cet ouvrage mise en scène et interprétée par Patrick Olivier.
  • Arrêté le 12 novembre 1943 à Clermont-Ferrand par la milice avec son père, sa mère et sa petite sœur de dix ans et demi. Il avait seize ans et demi.
  • Transféré à Drancy. puis embarqué dans le convoi N°64 où il y avait 999 personnes (femmes et enfants) pour Auschwitz le 7 décembre 1943.
  • Détenu et prisonnier à Buna-Auschwitz où il est terrassier. Malade, il est sauvé à la fin de la marche de la mort. Libéré à Prague.

Interview de Sam Braun sur « Rescapés de la Shoah »

Quand vous êtes vous senti vivant ?

Se sentir vivant ce n’est pas simplement avoir la liberté du corps. J’ai eu cette liberté du corps à ma libération mais se sentir libre c’est autre chose. Je ne me suis senti vraiment libre qu’à 78 ans, il y a cinq ans.

J’ai été arrêté le 12 novembre 1943. Depuis cette date, il m’arrive bien souvent les 12 novembre des choses exceptionnelles. Des affaires troublantes qui modifient ma vie. Depuis cette date je voulais occulter les 12 novembre, me coucher le 11 novembre au soir pour ne me réveiller que le 13 au matin.

Pendant 40 ans je n’ai parlé à personne (d’où le titre de son livre). Parfois je pleurais lorsque j’étais seul et revivais la séparation d’avec ma mère. Tous les 12 novembre étaient pour moi épouvantables.
Et il y a quatre ans, je me suis réveillé le 13 novembre sans m’être rendu compte que la veille était le 12 novembre, j’ai eu alors comme une espèce de révélation: je pouvais vivre enfin, enfin j’étais libre.

De même l’odeur de pain grillé m’était insoutenable car elle me rappelait un moment épouvantable que j’ai vécu dans les camps. Quand j’étais terrassier pour IG Farben en même temps que Primo Levi, qui, lui étant chimiste et travaillait au laboratoire de l’usine, un matin sur un brasero j’ai fait griller un morceau de pain et l’ai avalé goulument. Seulement ce pain était si mauvais que j’ai été terriblement malade après, durant quatre jours. Depuis, l’odeur même du pain grillé m’était insupportable.

Et il y a quatre ans ma femme a pris sa retraite et en prenant ensemble le petit déjeuner je me suis surpris à faire des toasts, à les beurrer et à m’en régaler … j’étais guéri et donc libre .

Quel fut votre premier acte quand vous avez été libéré ?

J’étais malade.

J’ai fait la marche de la mort. Le 18 janvier 1945, nous sommes partis d’Auschwitz. Ce fut effrayant car pour moi elle a duré près de quatre mois, jusqu’au début du mois de mai.

Je n’ai pratiquement pas mangé sauf l’herbe dans les champs où les SS nous faisaient arrêter lorsqu’ils étaient trop fatigués.. On était parfois « sur des trains » non pas « dans des trains » mais sur des trains, à l’air libre dans le froid.

Malgré l’horreur de cet exode fou j’étais persuadé de m’en sortir. L’espérance était telle que j’étais sûr de m’en tirer. Sauf vers la fin de ce convoi. J’étais épuisé et malade. Je pesais 35 kgs pour 1m77.

Le train s’est arrêté un dans une gare. Les SS ont demandé dans toutes les langues aux malades de descendre. Je savais ce que cela voulait dire si je descendais. C’était la mort à coup sûr mais je n’en pouvais plus, je voulais que cela finisse. J’ai demandé aux autres de m’aider à descendre, ils m’ont quasiment jeté sur le quai. Je suis tombé sur les traverses et on était environ une centaine à être descendus.

C’est là que j’ai repris goût à la vie car les SS étaient en fait des résistants tchécoslovaques, et nous ont sauvés. Nous étions à Prague. J’étais libéré.

Des brancardiers sont venus nous chercher. J’étais un être humain, je n’étais plus un « rien » puisqu’on me montrait que je n’étais plus un « morceau » comme ils nous appelaient là-bas !

J’ai été hospitalisé dans une salle commune, j’étais sur un lit. Sur un lit ! Comment s’imaginer ce que représente un lit lorsque l’on a couché n’importe où durant quatre mois !

Qu’avez-vous fait la première année ?

J’ai essayé de me soigner. Mon frère et ma sœur ainés n’ont pas été arrêtés, ils m’ont retrouvé … On était très famille et une famille très tribale. Ils ont fait beaucoup pour moi c’est une tribu d’amour .

J’ai placé ma vie autour de l’amour ;

J’ai quatre enfants de deux mariages mais tout se passe dans l’amour. (A cet instant une de ses filles téléphone et il lui parle avec tendresse et délicatesse on sent un dialogue attentif et agréable, puis c’est un de ses fils et il lui parle de la même façon comme on parlerait avec les mots d’amour à un petit enfant).

Je suis revenu à Paris d’abord sur un brancard. Dans l’avion il y avait une infirmière française qui m’a dit qu’il y avait encore en France des tickets de rationnement. J’étais étonné ! Il y avait encore des tickets de rationnement alors que Paris était libéré !

Mais je n’avais pas de haine.

Vera mon infirmière à Prague m’a emmené un après midi, lorsque j’ai pu marcher, à petits pas, vers un parc où des prisonniers allemands travaillaient sous la surveillance d’un gardien. Ils déblayaient la place où il y avait eu des bombardements En me regardant, le gardien a enlevé sa ceinture et a fouetté les prisonniers comme s’il voulait me venger. Je n’ai pas pu assister à cela et je suis parti aussi vite que mes jambes pouvaient me porter.

Je n’avais pas l’esprit de vengeance.

Puis plus tard à Paris quand j’ai repensé à cette scène, un mauvais démon me disait à l’oreille « Chacun son tour » Je chassais alors de ma tête cette idée qui me fait horreur, car la souffrance de l’un ne rachète jamais celle de l’autre.

La première année quand je suis revenu à Clermont-Ferrand ce fut très difficile j’ai connu l’ivresse alcoolique. Je voulais « digérer » la vie de là-bas. Je ne parlais à personne de cela. Comme je n’avais pas d’argent, je faisais la manche pour picoler.

Une fois je suis même monté à Paris et j’ai vécu 8 jours en buvant. Je ne sais plus ce que j’ai fait.

Je voulais avec tout l’alcool que je buvais nettoyer tout ce qu’en silence je portais sur le dos, comme l’alcool à 90° nettoie une plaie purulente.

J’ai passé mes deux bacs en étant ivre … Les examinateurs ont du me les donner pour être sûrs de ne plus jamais me revoir !

Cette année là fut très pénible et mon frère qui probablement me comprenait bien, ne m’a jamais rien dit ni reproché. Au bout de cette année alors que j’étais ivre mort j’ai dit à un de mes très bons amis et avec lequel je suis toujours très lié « Demain j’arrête de boire, je commence ma médecine. » Et contrairement à toutes les promesses d’ivrogne je m’y suis tenu, car au fond je n’étais pas un alcoolique et ne buvais que pour les raisons que je vous ai indiquées.

J’avais franchi, avec l’alcool, une étape initiatique. Il fallait que je meure à une vie pour renaître à une autre.

Je n’ai jamais eu envie de me suicider.

J’étais pupille de la nation, je travaillais et mon frère qui avait repris le magasin de mon papa m’aidait comme il le pouvait.

Très vite je me suis marié alors que j’étais en deuxième année de médecine. Je recherchais tellement une affection maternelle car j’étais charnellement lié à ma mère. Je n’ai jamais fait le deuil de mes parents.

J’ai rencontré une femme fort jolie, de 4 ans de moins que moi, j’en suis devenu amoureux et l’ai épousée. Nous avons eu deux enfants. Un fils né en 1952 et une fille née en 1957.

Nous sommes restés mariés une dizaine d’années, puis elle m’a quitté. C’est la vie !

J’ai rencontré mon épouse actuelle deux ans après et nous sommes ensemble depuis 45 ans. Nous avons eu deux enfants .Une fille et un garçon.

Mais avant tout cela imaginez-vous, en 1947 j’ai été appelé sous les drapeaux.. Quelle dérision . On m’a affecté à Compiègne au 27 ème R.I.

Avez-vous souffert dans cette nouvelle vie ?

Oui , comme tout individu normal, par exemple quand on casse la vitre de ma voiture, comme cela m’est arrivé une fois, je suis furieux.

Dans les petites choses de la vie je suis comme les autres, je les aborde avec autant d’émotions que les autres.
En revanche dans les grands évènements de la vie je les accepte avec sérénité et sans angoisse. Un jour j’ai été opéré à cœur ouvert eh bien je suis parti à l’hôpital, avec ma petite valise, en toute sérénité. Mon actuelle maladie est paralysante, je sais qu’un jour je serai complètement paralysé et probablement incontinent mais je suis serein et j’attends cette échéance avec calme. Ce que j’ai connu m’a appris à relativiser

Avez-vous un mot une phrase ,un chiffre qui vous aient marqué ?

Aucun chiffre , aucun mot, aucune phrase.

Mais ce que je retiens c’est l’absence .Je me suis évadé en quelque sorte, par l’imaginaire. A Auschwitz j’étais absent puisque ma pensée était ailleurs. Quand la faim me faisait souffrir, je pensais au hachis Parmentier que ma maman faisait si bien, je le savourais, en sentais le fumet et m’imaginer le manger soulageait ma faim. Je crois tellement à la force de la pensée.

Comment analysez- vous votre vie maintenant ?

J’ai réussi ma vie. Je crois que pendant ces 82 ans j’ai marché dans la vie, je n’ai pas marché à coté. J’ai encaissé des coups mais j’ai essayé de les positiver.
On n’est jamais indemne du pire.

Je suis ce que je suis à cause et grâce à Auschwitz. Il est vrai que si je suis devenu médecin, ce n’est pas neutre, ni par hasard.

Je n’ai jamais supporté la souffrance de l’autre sans réagir. La mienne j’en fais mon affaire.
je ne supporte pas la souffrance d’un enfant, elle me bouleverse et le plus grand crime des nazis, c’est d’avoir assassiné 1.500.000 enfants.
En ce qui me concerne je peux dire que le bourreau a perdu.

Il a voulu faire de moi un asocial et j’ai résisté car je suis pleinement dans la vie.

Vous vous dites athée, comment à la sortie de cette tourmente vous avez vécu cet athéisme ?

Je ne crois pas au Dieu de Michel Ange qui écarterait les nuages une fois par siècle et les refermerait très vite effaré de voir ce que les hommes ont fait de la Terre. En cette forme de Dieu là, je ne crois pas. Un jour j’ai lu Marguerite Yourcenar qui disait à peu près ceci « Il n’est pas possible que nous soyons le fruit du hasard » et aussi » Dieu est en nous , le plus prés de nos qualités et le plus loin de nos défauts et de nos tares »

Je crois que la vie a un projet . De quelle nature est ce projet ? Je n’en sais rien, mais ce que je crois savoir, c’est que les hommes passent leur vie à rechercher ailleurs ce qu’ils ont en eux-mêmes.

Le Messie que les Juifs attendent, je crois qu’il est en nous car le Messie c’est aider les autres, et cela nous pouvons tous le faire.

Ma vie est un empilement de vies qui toutes me semblent différentes, adolescent, déporté, médecin, cosmétologue. On a créé avec ma femme des produits de beauté. Puis j’ai été consultant pendant dix ans pour une société japonaise et après j’ai été un autre homme me consacrant uniquement au Travail de Mémoire. J’étais franc-maçon aussi.

Mais ma dernière vie et que je considère comme étant l’aboutissement de mon parcours est celle que j’ai avec mes interventions auprès des enfants. Quand je leur dis ce qui s’est passé et qu’ils me remercient, je leur réponds qu’ils n’ont pas à me remercier car grâce à eux je fait revivre mon Papa , ma Maman et ma petite sœur.

Comment considérez-vous votre vie maintenant ?

Si j’avais le choix je ne sais pas si je recommencerai cette vie. J’ai vécu des moments exaltants même là-bas.

Je me souviens lors du voyage de la fin quand nous nous sommes arrêtés dans une gare. Des femmes nous regardaient éberluées de nous voir dans cet état. Les wagons étaient à ciel ouvert et plus tard nous sommes passés sous trois passerelles, noires de monde. Et là des hommes nous ont jeté du pain alors qu’ils crevaient de faim eux aussi. C’était admirable et dramatique : les SS prenant conscience qu’on nous jetait du pain se sont mis à tirer sur tous ces gens avec leurs mitraillettes et, sous les balles ils continuaient à nous jeter du pain. Je n’ai pas vu une personne reculer et s’enfuir.

Peut-on désespérer de l’homme quand on vit cela ?
Je suis maintenant en parfait accord avec moi-même .
Je pense comme Sartre.

« On ne te demande pas ce qu’on t’a fait mais ce que tu as fait avec ce qu’on t’a fait »

Quel message pouvez-vous et voulez-vous laisser aux jeunes ?

Le message fondateur est qu’ils considèrent la vie comme le plus beau des cadeaux.

Il ne faut pas avoir peur de la mort car elle fait partie de la vie. Si je devais croire en quelque chose, j’inclinerais plutôt vers le bouddhisme, la théorie de la réincarnation apportant des réponses à mes questionnements. L’espérance est là : puisque sa vie est belle, on doit respecter la vie de l’autre.

J’adhère complètement à ce qu’a dit Gandhi sur la vengeance :

« Si tu rends œil pour œil , le monde deviendra aveugle »

Je suis juif et sans être religieux, je me sens complètement juif car j’appartiens à cette culture

Quand j’explique la Shoah aux jeunes je la classe dans la barbarie en lui reconnaissant, bien sûr, des particularités qui en font toute la différence avec les autres actes de barbarie.

La Shoah est une barbarie de bureau et d’Etat. C’est un génocide programmé avec toute une administration qui l’a conçu, organisé et réalisé mais c’est un génocide même si, comme tous les génocides elle a des spécificités.
Il faut travailler sur la mémoire pour préparer l’avenir.

Quand je pense à moi je dis que je suis ni un héros ni une victime. Je suis un être comme les autres à qui il est arrivé un évènement exceptionnel.

On doit enseigner la Shoah aux enfants mais graduellement ;

En CM2 on doit enseigner les Justes, ceux qui ont sauvé les autres, comme les Juifs pourchassés par une idéologie d’exclusion

En troisième de collège la Shoah est au programme de la deuxième guerre mondiale.

En terminale on doit étudier, outre la deuxième guerre mondiale qui devrait être remise au programme et en plus, par le professeur de philosophie ! Les processus génocidaires ? Comment un être ordinaire peut-il devenir un bourreau ?

Et le Pardon ?

Pour le Pardon je dois dire que s’il y a des choses impardonnables, ce sont elles qu’il faut pardonner car que serait le pardon si on ne pardonnait que le pardonnable ? (Jacques Derrida)

le Pardon est un cadeau que l’on fait à soi-même et, avec Jacques Derrida je dirai aussi : que « Le sens du pardon est de n’avoir aucun sens ».

Enfin il faut « Pardonner pour vivre » comme un être humain normal et ordinaire

Le 4 février, une journée particulière pour la Fraternité

Créée le 21 décembre 2020 par l’assemblée générale de l’ONU dans le contexte de l’épidémie Covid – 19, la journée internationale de la Fraternité humaine du 4 février 2025 est une nouvelle occasion de réfléchir aux difficultés du Vivre ensemble sur notre planète !


Il n’est peut-être pas inutile de préciser ce que l’on peut comprendre aujourd’hui avec ces deux mots de Fraternité Humaine !

Il y a d’abord la définition de la fraternité humaine :
« La fraternité humaine peut être définie comme un principe fondamental qui reconnaît l’unité et l’égalité de tous les êtres humains, indépendamment de leur origine, de leur culture, de leur religion ou de leur statut social. Elle repose sur des valeurs de solidarité, de respect, de compassion et de justice, visant à promouvoir la paix et l’harmonie entre les individus et les peuples. »

Cette fraternité humaine fait partie des différentes formes de Fraternité

  1. La Fraternité familiale
    • C’est avant tout un lien biologique ou adoptif entre frères et sœurs d’une même famille qui se traduit par l’entraide, l’amour et la solidarité entre membres d’une même lignée.
  2. La Fraternité nationale ou civique
    • Fondée sur l’idée d’une solidarité entre citoyens d’un même pays, elle est symbolisée en France par le triptyque « Liberté, Égalité, Fraternité ».
  3. la Fraternité religieuse
    • C’est d’abord un devoir entre croyants d’une même religion. Elle est fondée sur le dogme du rapport avec le concept déique.
  4. La Fraternité militaire et corporative
    • On la rencontre entre les membres d’un groupe exerçant une activité commune (armée, police, pompiers…) présentant soit un danger soit une spécificité sociale : elle est basée sur la loyauté, le courage et l’esprit de corps.
  5. La Fraternité associative et communautaire
    • Elle se manifeste dans les associations, clubs et organisations sociales pour créer une entraide dans un cadre d’intérêts communs.
    • Cela concerne aussi bien le club de boulistes, que les membres d’un partiques ou le clan mafieux
  6. La Fraternité universelle ou humaine
    • Elle est fondée sur un concept philosophique et moral qui affirme l’unité de l’humanité, rejette les discriminations liées à la race, la culture, la religion ou la classe sociale et met en exergue le concept du Bien commun !

Chacune de ces manières de vivre une Fraternité peut avoir un sens mais seule la Fraternité Humaine a une dimension universelle, adogmatique et laïque !

Il est clair que la Fraternité humaine n’a pas de spécificité liée au genre ! Si la sororité a un sens c’est d’abord pour s’opposer à la fraternité genrée du mode clanique.


Je suis convaincu que la fraternité maçonnique est une fraternité humaine universelle qui nous renvoie à la notion de Bien commun !


Il est dommage que l’aspect « alimentaire » de la fraternité clanique ait constitué une approche revendiquée par certains organismes maçonniques ! Ce faisant elle a été interprétée comme la possibilité d’accéder à des privilèges !


Le concept du Bien commun ne date pas d’hier ! Si Platon, Aristote, Saint Augustin, Saint Augustin, Jean-Jacques Rousseau en ont parlé, le Bien Commun prend une nouvelle actualité avec la problématique du devenir de notre planète !


La Fraternité humaine nous incite aussi à rejeter l’ostracisme, le nationalisme et le dogmatisme religieux !


Sœurs et Frères pour protéger et valoriser le Bien commun, n’est-ce pas la plus belle motivation du Vivre Ensemble ?

Vive le 4 février 2025, Journée mondiale de la Fraternité humaine !

ACRIMED s’était penché sur la fascination des MEDIAS pour le scandale maçonnique

Du site d’information acrimed.org – Par Henri Maler

Il y a douze ans déjà, Acrimed l’Obervatoire des médias qui est une association française, créée en 1996 par Henri Maler et quelques autres, dont le sociologue Patrick Champagne, spécialisée dans la critique des médias, avait consacré deux dossiers spéciaux intitulés : « Les obsessions maçonniques des hebdomadaires ». Une décénnie plus tard, nous pouvons comparer et constater que rien n’a réellement changé.

Le 4 mai 2011, nous avions consacré un article aux obsessions maçonniques de L’Express et du Point… sans passer en revue les autres hebdomadaires. Persistantes en 2012, ces obsessions resurgissent dès le début de 2013. Aussi passionnantes que les « Unes » consacrées à l’immobilier et plus inoffensives que celles qui font le commerce de l’islamophobie, les dernières révélations sur la franc-maçonnerie appellent un rappel synthétique des précédentes et quelques explications.

Dernières révélations

Sur « écrans » (un site de Libération.fr), un article d’Isabelle Ganne, daté du 1er mars 2012, titré « Les francs-maçons aux premières loges » et publié dans le quotidien recueillait les propos avisés – forcément – de quelques majestés éditoriales

 Le pénétrant Laurent Joffrin déclarait alors que le « sujet », « folklorique » à ses diresfait moins vendre : « Ça finit par s’user, tout le monde en fait maintenant. En plus, ils n’ont pas tant de pouvoir que ça. » Et pourtant, se sacrifiant sur l’autel du grand journalisme d’investigation, Le Nouvel Observateur du 3 janvier 2013 révèle tout sur :

 Le flamboyant Franz-Olivier Giesbert, du Point déclarait en 2012 : « On a l’impression d’en avoir fait le tour. Le lecteur finit par se lasser. Il faut rester créatif : si on se repose sur des vieilles recettes, ça ne marche plus. » C’est donc en raison d’une pressante actualité que Le Point – miracle de la diversité… – révèle tout à son tour sur :

 Le lumineuxChristophe Barbier, quant à lui et à la différence de ses confrères, se livrait, toujours en 2012, à cette puissante sociologie de l’État :« Il y aura toujours des choses à raconter sur la franc-maçonnerie : comme les énarques, c’est une des structurations de l’État français ». Mais L’Express de ce mois de janvier a renoncé à cet « essentiel » à « raconter » pour en trouver un autre :

Patience… L’Express reviendra sans doute plus tard sur les « structurations de l’État Français ». Le « marronnier » de la franc-maçonnerie est un vieil arbre.

Rappel synthétique

En effet, l’article déjà mentionné de Libération dressait le palmarès de ce marronnier, dont Laurent Joffrin déclarait – on ne se lasse pas de le rappeler… – qu’il est « folklorique ». Selon l’auteure de l’article, sur les dix dernières années, on pouvait compter

– Douze « Unes » pour L’Express ;
– Huit « Unes » pour Le Point ;
– Six « Unes » pour Le Nouvel Observateur.

Grâce aux archives de notre précédent article (et celles d’un « Vite dit » de Sébastien Rochat sur le site d’Arrêt sur images), petit rappel en vrac des plus récentes de ces mémorables « Unes », sans aucun respect pour l’ordre de parution.

 Dans la compétition, Le Nouvel Observateur, depuis quelques temps, avait pris du retard. Avec le numéro de ce mois de janvier 2013, il le comble partiellement.

 Le Point, en revanche, n’a pas raté sa série qui veut que depuis 2006, il publie, chaque année, un dossier en janvier, comme s’il s’agissait du mois d’une surprenante floraison hivernale de ce « marronnier ».

 Quant à L’Express, préoccupé, en janvier 2013, par « l’affaire DSK », il n’avait pas, jusqu’alors, oublié d’ enquêter …

Et même régionaliser ses enquêtes (voir en « Annexe)

Alors pourquoi ?

 Parce que c’est vendeur ? On l’a vu plus haut : Laurent Joffrin (pour Le Nouvel Observateur) et Frantz-Olivier Giesbert (pour Le Point) n’en étaient pas très sûrs. Répondant lui aussi à la journaliste de Libération, François Koch, spécialiste de la franc-maçonnerie à L’Express, constatait : « Nos trois dernières couvertures franc-maçonnes ont à peine dépassé 73 000 exemplaires […]. Ce n’est pas un marronnier lucratif, contrairement à ce qu’affirment les mauvaises langues. » 73 000 exemplaires, c’est-à-dire « la vente moyenne de l’hebdo en kiosque », précisait la journaliste de Libé

Seulement voilà, les lois de la concurrence sont dures, mais ce sont des lois. Quand on est en panne d’imagination commerciale, le moins que l’on puisse faire, c’est d’éviter de déserter le marché et d’en laisser une part aux concurrents. Concurrence par imitation, concurrence mimétique : la diversité, c’est la ressemblance !

 Parce que c’est flatteur ? Flatteur pour les lecteurs, avides de révélations sur les « secrets » ? Quels « secrets » et « quels lecteurs » ?

Sans vouloir minorer l’influence de la franc-maçonnerie, la condamner ou la défendre, force est de constater que la reproduction périodique d’ « enquêtes » qui ne varient, pour l’essentiel, que par les noms qu’elles mentionnent, flatte, sans jamais l’étancher, la soif de mystère. Elle fournit trop souvent un substitut commode à des investigations sur d’autres institutions et lieux éminents où se forment et se consolident les structures du pouvoir : conseils d’administration des grandes multinationales, grands corps d’État, cabinets ministériels, cercles mondains et cénacle internationaux…

Et surtout, à parcourir nos bons hebdomadaire sur leurs pages de gauche (celles de droite étant réservées à la publicité…), certains « secrets » sont mieux gardés que d’autres ou maintenus… « secrets ». À commencer par tous ceux que pourraient révéler des enquêtes sociales approfondies sur les ravages commis par la crise économique et sa gestion néo-libérale.

Mais ce serait oublier que le lectorat de nos « grands » hebdomadaires est un lectorat essentiellement masculin de cadres moyens et supérieurs. On se gardera bien d’en conclure qu’il ne s’intéresse qu’à l’immobilier, au classement des établissements scolaires ou des hôpitaux… et à la franc-maçonnerie. Ou que ce lectorat méprise le journalisme d’enquête sociale et qu’il réduit le journalisme d’investigation à sa caricature. Quoique…

Qu’on ne s’y trompe pas, en effet : selon nos vaillants hebdomadaires, les obsessions maçonniques relèveraient d’un véritable journalisme d’investigation et non d’une vulgaire variante du conspirationnisme, que prétendait diagnostiquer Le Point, jamais à un paradoxe près, dans un dossier publié le 5 novembre 2011 et qui se proposait notamment – c’est le titre de l’article d’ouverture – de fouiller « Dans la tête des obsédés du complot ».

On attend avec gourmandise, une enquête qui se proposerait de pénétrer dans la tête des obsédés de la franc-maçonnerie.

Henri Maler


Compléments d’enquête

1. Toujours et partout

 Le trio de tête des hebdos n’est pas seul à cultiver le « marronnier » de la franc-maçonnerie…

 … qui se développe aussi localement. …

La Tribune de Lyon (octobre 2007) Lyon Mag (avril 2008), Lyon Capitale (février 2010),

 … Et dont L’Express fait pousser les racines dans ses éditions régionales

2. Pour mémoire

Certes, l’objectif de nos preux journalistes n’est pas de persécuter la franc-maçonnerie. Mais quoi que l’on pense de celle-ci, il n’est peut-être pas inutile de rappeler qu’elle fut dreyfusarde… et pourchassée, notamment par le régime de Vichy qui avait commandité ce film, antimaçonnique et antisémite :

La Loge maçonnique des îles Canaries réédite son magazine historique « ¡Luz ! » en format numérique

De notre confrère espagnol eldiario.es – Par Efe

La publication, disponible gratuitement depuis lundi, se concentre sur la diffusion de la doctrine du rite écossais ancien et internationalement accepté.

La Grande Loge des Îles Canaries a relancé la revue maçonnique historique ¡Luz! en format numérique et axé sa diffusion de la doctrine de l’ancien rite écossais acceptée au niveau international.

Le magazine, créé en 1931 par la Loge Añaza de Santa Cruz de Tenerife, sera publié à partir de ce lundi sur le site Internet de la Grande Loge des Îles Canaries en accès libre « dans une démarche d’affirmation de la vocation atlantique de nos îles en tant que « Un pont entre l’Europe, l’Amérique et l’Afrique », a expliqué Carlos Berástegui, Grand Maître de la Grande Loge des Îles Canaries.

Outre Carlos Berástegui, étaient présents à la présentation, qui a eu lieu au Parlement des îles Canaries, Thierry Zaveroni, Grand Maître de la Grande Loge de France ; et Pierre Marie, Président de la Confédération des Grandes Loges Unies du Rite Ecossais Ancien et Accepté.

Ce projet de la Grande Loge des Canaries a été rendu possible grâce à la collaboration de la Grande Loge de France et de la Confédération des Grandes Loges Unies, et d’autres obédiences maçonniques hispanophones pourront y être progressivement incorporées.

Le magazine ¡Lumière! Elle a une vocation universelle et publiera des articles de n’importe quelle partie du monde à condition qu’ils soient liés à des questions pertinentes ou actuelles entourant le Rite Écossais Ancien et Accepté, a déclaré le Grand Maître de la Grande Loge des Îles Canaries.

Il a également souligné que l’objectif « stratégique » du magazine est d’expliquer la vision sociale de la franc-maçonnerie aux francs-maçons hispanophones.

« Nous n’aimons pas les visions unilatérales de la Franc-Maçonnerie que certains tentent d’imposer », a déclaré le Grand Maître de la Grande Loge des Canaries, tandis que Thierry Zaveroni a rappelé les liens « privilégiés » entre les Francs-Maçons de France et des Canaries, un exemple de cela. ce magazine.

Pierre Marie, pour sa part, a souligné la collaboration entre les Grandes Loges des Canaries et de France, cette dernière étant la « plus importante » dans la mesure où elle respecte la doctrine du Rite Ecossais Ancien et Accepté. 

Le Cabinet de Réflexion : Un Voyage symbolique au cœur de la Franc-maçonnerie

Le Cabinet de Réflexion est une étape essentielle dans le parcours initiatique des futurs francs-maçons, un espace où se mêlent symboles, introspection et transformation. Cette pièce, souvent décrite comme le lieu de la première mort symbolique du profane, incarne à elle seule une multitude de significations ésotériques et philosophiques.

L’Entrée dans la Nuit Intérieure

Le Cabinet de Réflexion est généralement une petite pièce dépourvue de fenêtres, plongée dans l’obscurité ou éclairée seulement par une chandelle, symbolisant la quête de la lumière intérieure. L’aspirant, avant de pénétrer dans ce lieu, laisse derrière lui le monde extérieur, marquant le début d’un voyage symbolique vers la connaissance de soi et de l’univers.

La Symbolique des Éléments

Le Soleil Noir : Pendant son séjour dans le cabinet, le candidat est confronté à un soleil noir suspendu au plafond, représentant l’aveuglement, l’ignorance qui doit être transcendée pour atteindre la lumière de la vérité maçonnique.
Les Quatre Éléments : Représentés par des symboles ou des objets placés aux quatre coins de la pièce, ils incarnent les aspects fondamentaux de la nature et de l’être humain : la terre (un peu de terre ou un crâne pour la mortalité), l’eau (une coupe), l’air (une plume ou de l’encens), et le feu (la chandelle).
La Mort et la Renaissance : Le squelette, la faux ou des os croisés évoquent la mort symbolique de l’ancien soi, tandis que le miroir rappelle au postulant qu’il doit se regarder en face, se connaître pour renaître initié.

Les Couleurs et Leurs Significations

Le Blanc : Symbolise la pureté d’intention et la lumière à laquelle aspire le maçon.
Le Noir : Représente l’ignorance, le chaos, mais aussi le potentiel de transformation et de connaissance.
Le Rouge : Souvent associé au sang, à la vie, au sacrifice et à l’initiation.

Les Inscriptions Murales

Sur les murs, on trouve souvent des maximes ou des phrases en latin comme “V.I.T.R.I.O.L.” (Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem, visite l’intérieur de la terre et en rectifiant, tu trouveras la pierre cachée), qui incitent à une introspection profonde et à la recherche de la vérité intérieure.

Les Outils de Travail

Plume et Papier : Le candidat doit écrire son testament philosophique, une réflexion sur sa vie, ses motivations et ses aspirations, symbolisant la mort de l’homme ancien et la naissance du maçon.
Sablier : Représente le temps et la brièveté de la vie, invitant à la méditation sur l’éphémère.

Le Voyage de l’Initié

Le Cabinet de Réflexion n’est pas seulement un espace physique mais un moment de transition entre deux états de conscience. C’est ici que le profane se prépare à mourir symboliquement pour renaître en tant que compagnon de la fraternité maçonnique, engagé dans une quête de lumière, de vérité et de fraternité.

La Dualité et l’Alchimie

L'Alchimie, Paracelse et Hippolyte Baraduc...

L’Alchimie : Le Cabinet de Réflexion est souvent perçu comme un lieu où s’opère une transmutation alchimique de l’individu. La transformation du plomb (ignorance) en or (sagesse) est symbolisée par les étapes du parcours initiatique, où l’aspirant doit purifier ses intentions et son esprit.
Dualité : Le noir et le blanc, le jour et la nuit, la mort et la renaissance, tous ces éléments illustrent la dualité inhérente à la condition humaine et à l’expérience maçonnique. Cette dualité est un thème central dans beaucoup de philosophies et pratiques ésotériques, reflétant le chemin vers l’unité et l’harmonie.

Le Silence et la Solitude

Le Silence : Le silence imposé dans le Cabinet de Réflexion est un symbole puissant de l’écoute de soi-même, de la méditation profonde et de la communion avec le divin ou l’universel. C’est dans le silence que l’on peut entendre la voix intérieure, la voix de l’âme.
La Solitude : Être seul dans le Cabinet de Réflexion est une métaphore de la solitude nécessaire pour se retrouver, pour faire face à soi-même sans les distractions du monde extérieur. C’est une solitude qui prépare à la fraternité, à la compréhension de l’autre à travers l’introspection.

Les Instruments de Liberté

L’Équerre et le Compas : Bien qu’ils ne soient pas toujours présents dans le Cabinet de Réflexion, ces instruments géométriques symbolisent respectivement la rectitude morale et la spiritualité, la nécessité de travailler sur soi-même pour atteindre un équilibre parfait entre le matériel et le spirituel.

Variations Culturelles et Rituelles

Différences entre Obédiences : Il peut être intéressant de noter comment différentes obédiences maçonniques ou rites (comme le Rite Écossais Ancien et Accepté, le Rite Français, etc.) peuvent interpréter ou représenter le Cabinet de Réflexion de manière distincte, ajoutant des symboles ou des pratiques spécifiques.
Influence Historique et Géographique : L’histoire et la culture locale peuvent influencer la manière dont le Cabinet de Réflexion est conçu ou pratiqué. Par exemple, en France, l’influence de la philosophie des Lumières peut donner une touche particulière à cette pratique.

Les Symboles de Transition

La Porte : La porte du Cabinet de Réflexion symbolise le passage entre deux mondes, le profane et le sacré, l’ignorance et la connaissance. Elle est souvent fermée pour signifier l’isolement nécessaire à l’introspection, mais est aussi le moyen par lequel l’initié sortira transformé.

Conclusion

L’Impact sur le Franc-Maçon : Vous pourriez élargir la conclusion en discutant de l’impact durable de cette expérience sur la vie maçonnique du nouvel initié. Comment ce moment marque le début non seulement de sa vie dans la fraternité mais aussi de son engagement personnel à une vie de réflexion, de travail sur soi et de fraternité.

Cette expérience dans le Cabinet de Réflexion est profondément personnelle et variée selon les rites et les obédiences, mais elle porte toujours la marque d’un passage initiatique où l’individu est confronté à ses propres limites, à ses craintes et à son potentiel. Ce voyage intérieur est le premier d’une longue série de réflexions qui définiront le chemin maçonnique de chacun, un chemin vers la sagesse, la vertu et la connaissance de soi.

Sources :

Le Symbolisme Maçonnique” par Daniel Ligou, PUF.
Les Symboles de la Franc-Maçonnerie” par Paul Naudon, Dervy.
Rites et Symboles de la Franc-Maçonnerie” par Jean-Pierre Bayard, Payot.

« Dixieland Seniors » : Jazz de la Nouvelle-Orléans et Franc-maçonnerie

Les Dixieland Seniors, un groupe de musiciens amateurs mais passionnés, sont les gardiens du jazz authentique de La Nouvelle-Orléans. Ils jouent chaque troisième vendredi du mois au Petit Journal Saint-Michel à Paris depuis trois décennies, offrant ainsi un voyage temporel et musical à ceux qui les écoutent. Mais au-delà de la musique, il y a une connexion profonde avec les valeurs de la franc-maçonnerie que nous allons explorer.

Le Jazz de La Nouvelle-Orléans et Les Dixieland Seniors

Le style Dixieland, né dans les rues de La Nouvelle-Orléans, est caractérisé par son esprit joyeux, son improvisation collective et sa richesse mélodique. Les Dixieland Seniors incarnent cet héritage avec brio. Non professionnels mais très compétents, ils transmettent cette musique avec une passion qui transcende la simple performance. Leur approche ludique et rigoureuse à la fois crée une atmosphère de complicité et d’entente au sein du groupe, reflétant l’esprit de fraternité et de perfectionnement constant cher à la franc-maçonnerie.

Lien avec la Franc-Maçonnerie

Il est fascinant de noter que certains membres des Dixieland Seniors sont également francs-maçons. Cette double affiliation n’est pas fortuite. Les valeurs de devoir, de tolérance, de courage, de travail et de liberté de conscience que l’on retrouve dans la franc-maçonnerie résonnent profondément avec celles promues par le jazz de La Nouvelle-Orléans. L’improvisation, par exemple, symbolise la liberté d’expression, où chaque musicien peut exprimer ses émotions, créant un dialogue musical qui est en soi un acte de communication universelle et spirituelle.

Histoire et Influence Mutuelle

Historiquement, la franc-maçonnerie a été un soutien majeur pour les musiciens de jazz, notamment à une époque où les artistes noirs cherchaient des lieux pour se produire et exprimer leur art. Les loges maçonniques étaient souvent des endroits où se tenaient des bals et des concerts, fournissant ainsi une plateforme essentielle pour les musiciens. Des figures emblématiques comme Duke Ellington, Louis Armstrong, et Count Basie, tous membres de la franc-maçonnerie Prince Hall, ont vu leurs carrières et leurs engagements sociaux renforcés par ces liens.

Impact Social et Culturel

Le jazz n’a pas seulement été un moyen d’expression artistique mais aussi un puissant outil d’émancipation. La franc-maçonnerie, avec ses principes d’égalité et de fraternité, a servi de cadre pour la lutte contre les injustices raciales, préparant le terrain pour les mouvements des droits civiques. La musique des Dixieland Seniors, interprétée avec charisme et passion, continue cette tradition, promouvant l’espoir et l’unité au-delà des frontières raciales et culturelles.

Les Dixieland Seniors sont plus que des gardiens d’un style musical; ils sont des passeurs de valeurs, des connecteurs entre le sacré et le profane, et des promoteurs d’un monde meilleur à travers le jazz. Leur engagement dans la franc-maçonnerie n’est pas anodin mais une continuation de cette quête de perfectionnement personnel et collectif, de fraternité et d’amour de l’humanité. À travers leurs notes joyeuses et leurs improvisations, ils rappellent que la musique peut être un puissant vecteur de changement et d’harmonie.

Le groupe au complet

Site web officiel du groupe

Le Dessin de Jissey : « La Symbolique des Poudres Blanche et Noire dans les Agapes maçonniques »

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Les agapes maçonniques, ces moments de fraternité et de convivialité qui suivent les tenues de loge, sont souvent riches en symboles. Parmi les pratiques les plus remarquables, l’usage de la poudre blanche et de la poudre noire se distingue par sa profondeur symbolique.

La Poudre Blanche : Symbole de Pureté et de Lumière

La poudre blanche, souvent du sel, est utilisée pour symboliser la pureté, la lumière et la vérité. Lors des agapes, elle est parfois répandue sur la table ou autour des plats pour rappeler aux francs-maçons leur engagement à la transparence, à l’honnêteté et à la rectitude morale. Le sel, un élément essentiel pour la vie, souligne également l’importance de la fraternité et de la sagesse dans les relations humaines. Dans certains rites, il peut être versé en une ligne droite, symbolisant la voie droite que le maçon doit suivre.

La Poudre Noire : Symbole de l’Ignorance et du Chaos

À l’inverse, la poudre noire, souvent du charbon ou de la terre, représente l’ignorance, le chaos et parfois la mort symbolique du profane. Elle peut être utilisée pour marquer le contraste entre la lumière et l’obscurité, entre la connaissance et l’ignorance. Dans certains rituels, elle peut être dispersée pour rappeler aux participants l’importance de la transformation personnelle, de la mort symbolique de l’ancien soi pour renaître en tant que maçon engagé dans la recherche de la vérité.

L’Interaction des Deux Poudres

L’utilisation conjointe de ces poudres lors des agapes illustre une dualité fondamentale : la coexistence de la lumière et de l’obscurité, du bien et du mal, du connu et de l’inconnu. Cette interaction symbolique sert de rappel constant que le chemin vers la sagesse et la vertu est semé d’embûches, mais qu’il est essentiel de travailler à purifier son âme, à transformer l’obscurité en lumière.

Le Rôle dans les Agapes

Ces poudres ne sont pas seulement des symboles statiques ; elles sont parfois intégrées dans des rituels où les francs-maçons peuvent participer à leur dispersion ou à leur mélange. Cela peut se faire dans une atmosphère de réflexion, où chaque participant médite sur l’équilibre entre ces forces opposées dans leur vie personnelle et maçonnique.

Conclusion

Les agapes maçonniques, au-delà de leur aspect festif et fraternel, sont des moments privilégiés pour l’introspection et l’enseignement symbolique. L’utilisation de la poudre blanche et noire est une manière subtile mais puissante de rappeler aux membres de la fraternité les valeurs et les défis intrinsèques à la quête maçonnique. Ces symboles, bien que simples, invitent à une profonde réflexion sur l’être humain, son parcours vers la lumière et l’importance de la fraternité.

Sources :

Les Symboles de la Franc-Maçonnerie” par Paul Naudon, Dervy.
Rites et Symboles de la Franc-Maçonnerie” par Jean-Pierre Bayard, Payot.

« Le Chevalier à l’Armure Rouillée » : un récit initiatique écho des idéaux maçonniques

Robert Fisher

Le roman “Le Chevalier à l’Armure Rouillée” de Robert Fisher, bien qu’apparemment destiné à un jeune public, offre une allégorie de la quête de soi qui résonne profondément avec les enseignements et les symboles de la franc-maçonnerie.

Résumé du roman : une quête de libération

Le Chevalier à l’Armure Rouillée” raconte l’histoire d’un chevalier qui, fier de son armure brillante, la porte jour et nuit jusqu’à ce qu’elle se corrode, l’emprisonnant littéralement dans son propre symbole de gloire. Sa quête pour se libérer de cette prison de métal l’emmène à travers trois châteaux symboliques : le Château du Silence, le Château de la Connaissance, et enfin le Château de la Volonté et de l’Audace. C’est à travers ces épreuves qu’il apprend à se connaître, à se dépouiller de ses peurs et de ses illusions pour devenir “amour”, pour citer le livre.

Parallèles avec la Franc-maçonnerie

La franc-maçonnerie est une société initiatique où le parcours de chaque membre est une quête de lumière, de connaissance et de perfectionnement moral. Voici comment “Le Chevalier à l’Armure Rouillée” peut être interprété à travers un prisme maçonnique :

  • L’armure comme métaphore du moi : L’armure du chevalier peut être vue comme l’ego ou la fausse identité que l’on construit, une illusion matérielle qui empêche la véritable connaissance de soi. La maçonnerie enseigne à se “dépouiller” de ces illusions pour atteindre une compréhension plus authentique de l’existence.
  • Le voyage initiatique : Le parcours du chevalier à travers les châteaux symboliques rappelle les degrés maçonniques où chaque étape du chemin initiatique est une leçon à apprendre, un aspect de soi à explorer. Le silence, la connaissance, et le courage sont tous des thèmes centraux dans le travail maçonnique.
  • Le château du silence : Ce château où le chevalier apprend à écouter son for intérieur est analogue à la méditation et à l’introspection encouragées dans la maçonnerie. C’est un lieu où l’on se défait du bruit extérieur pour entendre la voix de la sagesse intérieure.
  • Le château de la connaissance : La recherche de la connaissance est un pilier de la franc-maçonnerie, où l’on aspire à devenir toujours plus éclairé. Ce château représente l’importance de l’apprentissage, non seulement des savoirs extérieurs mais aussi de la compréhension de soi.
  • Le château de la volonté et de l’audace : Ici, le chevalier trouve la force d’affronter ses peurs, un thème que l’on retrouve dans l’initiation maçonnique où le courage de changer et de s’améliorer est essentiel.
  • La libération et la transformation : Le but ultime du chevalier est de se libérer de son armure pour devenir “amour”, symbolisant la transformation personnelle. La maçonnerie vise également à transformer l’individu, de la “pierre brute” à la “pierre taillée”, prête à participer à la construction d’un monde meilleur.

Symboles et rituels

La franc-maçonnerie utilise des symboles comme l’équerre, le compas, et le tablier pour illustrer le travail sur soi et la construction de l’édifice humain. L’armure rouillée du chevalier peut être comparée à ces outils, servant de rappel constant du travail nécessaire pour se libérer des contraintes de l’ego et des illusions du monde matériel.

Approfondissement des symboles et des leçons

Pour approfondir les liens entre le roman de Robert Fisher et la franc-maçonnerie, voici quelques aspects supplémentaires :

  • L’illusion de la perfection : Le chevalier commence par croire que son armure brillante est synonyme de perfection, mais il découvre que cette perfection est illusoire et restrictive. La maçonnerie enseigne que la perfection n’est pas un état d’arrivée mais un processus continu, où l’on apprend de ses imperfections pour progresser.
  • La force de la volonté : Le passage par le Château de la Volonté et de l’Audace illustre la nécessité de la détermination dans la transformation personnelle, un principe central en maçonnerie où chaque frère doit persévérer dans son travail sur lui-même.
  • L’amour et la fraternité : À la fin de son voyage, le chevalier devient “amour”. En franc-maçonnerie, l’amour fraternel, ou philanthropie, est une valeur fondamentale, encourageant la compassion, l’entraide et la bienveillance, non seulement dans la loge mais aussi dans la vie quotidienne.

L’application pratique dans le travail maçonnique

Les francs-maçons peuvent trouver dans le récit de Fisher des leçons applicables à leur propre parcours :

  • Rituels et symboles : Tout comme le chevalier doit passer par des épreuves symboliques pour se libérer, les rituels maçonniques sont conçus pour encourager la réflexion et le changement personnel. Les symboles utilisés dans les rituels peuvent rappeler aux francs-maçons les différents aspects de la quête du chevalier.
  • Le travail sur soi : Le roman peut servir de métaphore pour le travail maçonnique constant sur la “pierre brute”, symbolisant l’auto-amélioration. Les membres peuvent être inspirés à examiner comment ils sont “prisonniers” de leurs propres armures métaphoriques et comment ils peuvent s’en libérer.
  • L’enseignement par allégorie : Comme la franc-maçonnerie utilise des contes et des légendes pour enseigner des principes moraux et spirituels, “Le Chevalier à l’Armure Rouillée” peut être utilisé dans les loges comme une allégorie moderne pour transmettre ces mêmes leçons.

Universalité de la quête

Ce qui rend “Le Chevalier à l’Armure Rouillée” particulièrement intéressant pour les francs-maçons est son universalité. La quête du chevalier est une quête humaine fondamentale – le désir de se connaître, de se libérer de ce qui nous entrave et de vivre une vie pleine d’amour et de vérité.

En résumé, “Le Chevalier à l’Armure Rouillée” peut être vu comme une œuvre initiatique qui, bien que simplifiée pour un jeune public, porte des messages profonds qui résonnent avec les objectifs de la franc-maçonnerie. Le voyage du chevalier est une invitation à tous à entamer ou continuer leur propre voyage de libération et de découverte de soi, des thèmes au cœur de la tradition maçonnique. Ce livre met en lumière que, quelles que soient les formes que prennent nos quêtes personnelles, elles sont toutes, en fin de compte, des parcours vers la lumière, la vérité et l’amour – des buts que la franc-maçonnerie cherche à atteindre à travers ses rituels et ses enseignements.

Le Chevalier à l’Armure Rouillée” offre une métaphore puissante de la quête spirituelle et personnelle que la franc-maçonnerie encourage chez ses membres. Bien que le livre et ses enseignements soient accessibles à un public jeune, ses thèmes de dépassement de soi, de quête de vérité et d’amour universel trouvent un écho profond dans la tradition maçonnique. Ce roman peut donc être vu comme un conte initiatique contemporain, un guide vers une compréhension plus profonde de soi qui résonne avec les voyages symboliques entrepris par les francs-maçons au sein de leurs loges.

Port-au-Prince : un temple maçonnique incendié par « Viv Ansanm »

De notre confrère rezonodwes.com

À côté du projet de destruction de l’être haïtien dans toute sa dimension, initié par les bandits, la profanation des lieux sacrés figure également dans le plan en cours d’application par la coalition criminelle « Viv Ansanm » (Vivre ensemble), qui est une alliance de gangs formée en février 2024 et parvenue à renverser le Premier ministre d’alors, Ariel Henry.

Le temple de la Grande Loge d’Ayiti de 1961 a été incendié par des bandits de « Viv Ansanm », rapporte ce mercredi une source proche de cette obédience. Établi sur la route de l’Aéroport, dans un secteur à risque, le temple a été en grande partie détruit par les flammes après avoir été attaqué par des criminels. Avant la confirmation de l’incendie par des membres de l’un des ateliers hébergés dans cette loge, des vidéos ont montré des flammes s’échappant du toit du bâtiment.

Depuis plus de cinq mois, des bandits de la coalition « Viv Ansanm » intensifient leurs attaques contre plusieurs entreprises et institutions situées sur la route de l’Aéroport. Après avoir défié les forces de l’ordre dans le Carrefour de l’Aéroport, les hors-la-loi ont réussi à occuper une grande partie du boulevard Toussaint Louverture, contraignant plusieurs sociétés commerciales à fermer leurs portes. Dans ce secteur transformé en champ de bataille entre bandits et policiers, les activités socio-économiques, notamment le transport public, l’administration publique et le commerce, sont à l’arrêt depuis plusieurs mois.

Au moins cinq loges sont hébergées dans la Grande Loge d’Ayiti de 1961. Parmi les plus reconnues, on peut citer Cosmos #3, Jean-Jacques Dessalines le Grand, Ignace de Fresnel et les Filles d’Isis. S’agissant du Grand Orient de 1824, la plus ancienne obédience d’Haïti, plusieurs loges, dont l’Étoile d’Haïti #5 et l’Amitié des Frères Réunis #1, ont été incendiées par des gangs ou contraintes de suspendre leurs activités au centre-ville de Port-au-Prince.