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Le Plan Voisin en 1925 : « Détruire Paris… pour le reconstruire »

Le Plan Voisin, proposé par l’architecte franco-suisse Le Corbusier en 1925, reste l’un des projets urbanistiques les plus controversés et audacieux de l’histoire moderne. Conçu pour transformer radicalement le cœur de Paris en rasant une vaste partie de son patrimoine historique, ce plan reflète à la fois les ambitions modernistes de Le Corbusier et les influences de son mécène, Gabriel Voisin.

Cependant, au-delà de son aspect architectural, le projet s’entoure d’un débat plus sombre lié aux positions idéologiques de Le Corbusier, notamment son antisémitisme et ses sympathies antimaçonniques, qui ont resurgi avec force à travers ses écrits et ses affiliations politiques.

Cet article explore en détail l’historique du Plan Voisin, son lien avec Gabriel Voisin, les motivations de Le Corbusier, et les controverses entourant ses convictions personnelles, en s’appuyant sur une analyse approfondie des sources disponibles.

Origines et Contexte du Plan Voisin

Une Réponse aux Défis Urbains du XXe SiècleAu début des années 1920, Paris, avec ses trois millions d’habitants, faisait face à des défis urbains croissants. La ville, marquée par les transformations haussmanniennes du XIXe siècle, présentait encore des îlots insalubres, notamment dans les quartiers du Marais, des Halles et des Archives. Ces zones, densément peuplées et marquées par la vétusté, étaient perçues comme des foyers d’épidémies et d’insalubrité, un problème que les mouvements hygiénistes de l’époque cherchaient à résoudre. Le Corbusier, de son vrai nom Charles-Édouard Jeanneret-Gris (1887-1965), voyait dans cette situation une opportunité de révolutionner l’urbanisme. Influencé par les avancées technologiques de l’industrialisation, notamment l’usage du béton, du verre et de l’acier, il rêvait d’une ville adaptée à la modernité, où l’automobile jouerait un rôle central.

Le Plan Voisin s’inscrit dans la continuité d’une idée plus large développée par Le Corbusier dès 1922 : la Ville Contemporaine pour trois millions d’habitants, présentée au Salon d’Automne. Ce projet théorique imaginait une cité utopique sur un terrain vierge, organisée autour de gratte-ciel, d’espaces verts et d’axes routiers majeurs. Appliqué à Paris, ce concept prend une tournure concrète avec le soutien de Gabriel Voisin, ce qui donne naissance au Plan Voisin, nommé en son honneur.

Le Rôle de Gabriel Voisin

Gabriel Voisin

Gabriel Voisin (1880-1973), pionnier de l’aéronautique et constructeur d’automobiles, fut un acteur clé dans la genèse du projet. Industriel visionnaire, Voisin avait bâti sa réputation avec la création d’avions pendant la Première Guerre mondiale et de voitures de luxe dans les années 1920. Fasciné par les idées modernistes de Le Corbusier, il finança l’étude et la présentation du Plan Voisin lors de l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925 à Paris. Son intérêt était double : d’une part, il voyait dans ce projet une vitrine pour promouvoir l’automobile, qu’il considérait comme l’avenir des transports urbains ; d’autre part, il partageait avec Le Corbusier une admiration pour la rationalité et la fonctionnalité, des principes alignés avec son propre parcours industriel.

Le Corbusier, dans ses écrits, soulignait l’importance de l’automobile comme un moteur de transformation urbaine. Il déclarait : « L’automobile a tué la grande ville. L’automobile doit la sauver. Voulez-vous doter Paris d’un plan n’ayant pas d’autre objet que la création d’organes urbains répondant à des conditions de vie si profondément modifiées par le machinisme ? » Cette vision, soutenue par Voisin, plaçait les grandes artères routières au cœur du projet, avec des autoroutes surélevées de 120 mètres de large, un concept radical pour l’époque.

Une Destruction Programmée du Vieux Paris

Le Plan Voisin prévoyait de raser environ 240 hectares de la rive droite de Paris, un quart de son centre historique. Cette zone, s’étendant de la place de la République à la rue du Louvre, de la gare de l’Est à la rue de Rivoli, incluait des quartiers emblématiques comme le Marais, les Halles et le Temple. Le projet envisageait la construction de 18 gratte-ciel cruciformes de 60 étages, capables d’accueillir entre 10 000 et 50 000 personnes chacun, ainsi qu’une gare centrale souterraine et des lotissements résidentiels à redans entre la rue des Pyramides et les Champs-Élysées. Seuls quelques monuments, comme Notre-Dame, le Louvre et certaines églises, auraient été préservés, entourés d’espaces verts et de boulevards aérés.

Cette démolition massive visait à remplacer le tissu urbain haussmannien, jugé obsolète par Le Corbusier, par une ville fonctionnaliste où seule 5 % de la surface serait bâtie, le reste étant dédié à la circulation et aux espaces verts. Cette approche s’opposait frontalement au charme historique de Paris, connu pour ses rues étroites et ses bâtiments anciens, et suscita une vive opposition dès sa présentation publique.

Le Corbusier : Architecte et Idéologue Controversé

Un Moderniste Visionnaire

Le Corbusier

Le Corbusier est souvent célébré comme l’un des pères de l’architecture moderniste. Ses concepts, tels que l’unité d’habitation (matérialisée par la Cité Radieuse de Marseille) et la Charte d’Athènes (1947), ont influencé l’urbanisme mondial, notamment dans la construction des grands ensembles d’après-guerre. Sa philosophie reposait sur l’idée que l’architecture devait servir le progrès social en offrant lumière, air et ordre aux habitants, un idéal qu’il appliquait avec une rigueur géométrique et une obsession pour la ligne droite, qu’il opposait à la « courbe des ânes » des villes traditionnelles.

Cependant, cette vision s’accompagnait d’une approche autoritaire. Le Plan Voisin reflétait une volonté de faire table rase du passé, qu’il jugeait étouffant et inadapté. Il écrivait : « Toute la vie n’est faite que de destruction et de reconstruction, et particulièrement la vie des villes. » Cette idée de « tabula rasa » s’inscrivait dans une logique hygiéniste et industrialiste, mais aussi dans une vision politique qui allait au-delà de l’urbanisme.

Les Accusations d’Antisémitisme

Les révélations sur les positions idéologiques de Le Corbusier, notamment son antisémitisme, ont émergé avec la publication de sa correspondance dans les années 2010. Des lettres et écrits privés montrent qu’il entretenait des préjugés antisémites dès les années 1920. Par exemple, il caricatura le marchand d’art juif Léonce Rosenberg (oncle d’Anne Sinclair) et exprima des opinions hostiles envers les Juifs dans des notes personnelles. Ces sentiments s’intensifièrent pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque, après la défaite française de 1940, il se rapprocha du régime de Vichy.

Entre 1940 et 1942, Le Corbusier passa dix-sept mois à Vichy, travaillant comme membre rémunéré d’une commission officielle. Dans un livre publié en 1941, il saluait la victoire nazie comme « une lueur de bien » et louait Pétain pour avoir « sauvé » la France de l’anarchie. Il écrivit également des phrases comme « le petit Juif sera bien un jour dominé », révélant une adhésion implicite aux idéaux racistes de l’époque. Ces positions, bien que jamais traduites en actes directs comme des dénonciations, ont conduit des intellectuels, tels que Michelle Perrot et Jean-Louis Comolli, à exiger en 2019 l’arrêt de tout soutien public à son œuvre, le qualifiant de « complice » de l’idéologie collaborationniste.

Une Hostilité envers la Franc-Maçonnerie

Affiches propagande antimaçonnique
Affiches propagande antimaçonnique

L’antimaçonnisme de Le Corbusier, moins documenté que son antisémitisme, est également un aspect troublant de sa pensée. Dans les milieux fascistes et vichystes qu’il fréquentait, la franc-maçonnerie était souvent perçue comme un ennemi de l’ordre naturel et une influence corruptrice. Bien que les preuves directes soient rares, ses écrits et ses affiliations suggèrent une méfiance envers les institutions maçonniques, qu’il associait à une élite cosmopolite qu’il rejetait. Cette hostilité s’aligne avec les discours de l’époque, notamment ceux du régime de Vichy, qui lança une campagne contre la franc-maçonnerie, perçue comme un obstacle à la « révolution nationale ».

Le bâtiment du Grand Orient de France (GODF), siège historique de la franc-maçonnerie française à Paris, aurait pu être une cible symbolique du Plan Voisin, situé dans la zone prévue pour la démolition. Bien que Le Corbusier n’ait pas explicitement mentionné cette institution dans ses plans, son idéologie autoritaire et ses liens avec des cercles antimaçonniques laissent supposer une convergence d’intérêts avec ceux qui voyaient dans la destruction du vieux Paris une manière d’effacer les traces d’une société qu’ils jugeaient décadente.

Affiliations Fascistes

Le Corbusier entretenait des liens avec des intellectuels fascistes dès les années 1920, fréquentant des cercles qui soutenaient Mussolini et, plus tard, Hitler. Ses éloges envers l’Italie fasciste (« le spectacle offert actuellement par l’Italie annonce l’aube imminente de l’esprit moderne ») et sa collaboration avec Vichy témoignent d’une attirance pour les régimes autoritaires. Cette idéologie se reflète dans le Plan Voisin, dont la rigueur géométrique et la centralisation rappellent les projets urbanistiques totalitaires, comme ceux réalisés par Ceausescu à Bucarest. Cependant, certains défenseurs de Le Corbusier, comme Michel Guerrin du Monde, arguent que ses idées modernistes transcendaient les idéologies et étaient influencées par le contexte troublé de l’entre-deux-guerres.

Réception et Échec du Projet

Une Opposition Massive

André Malraux

Dès sa présentation en 1925, le Plan Voisin fut accueilli avec scepticisme et hostilité. La presse, les intellectuels et les politiques s’élevèrent contre cette vision qui menaçait de détruire un patrimoine mondialement reconnu. André Malraux, futur ministre de la Culture, joua un rôle clé dans la préservation du vieux Paris, promouvant la loi de 1962 qui privilégia la restauration plutôt que la démolition. Les Parisiens eux-mêmes, attachés à l’identité de leur ville, rejetèrent cette utopie froide et uniforme.

Malgré son échec, le Plan Voisin influença indirectement l’urbanisme postérieur. Les grands ensembles des années 1950-1970, comme La Défense ou les cités HLM, reprirent certains principes modernistes, notamment l’usage de tours résidentielles et l’accent sur la circulation automobile. Cependant, ces réalisations furent souvent critiquées pour leur manque d’âme, un écho indirect aux critiques adressées au projet initial.

Héritage et Débats Contemporains

Aujourd’hui, le Plan Voisin est étudié comme une expérience de pensée, un symbole des excès du modernisme. Grâce à des technologies comme l’intelligence artificielle, des reconstitutions visuelles permettent d’imaginer un Paris transformé en métropole de gratte-ciel. Ces images soulignent le contraste entre la vision fonctionnaliste de Le Corbusier et le charme historique préservé. Parallèlement, les révélations sur son passé idéologique ont relancé le débat : faut-il séparer l’œuvre de l’homme ? Alors que ses bâtiments sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, des voix s’élèvent pour exiger une mise en contexte critique, notamment via un musée à Poissy qui inclurait sa part sombre.

Conclusion de cette histoire

Le Plan Voisin incarne à la fois le génie visionnaire et les dérives autoritaires de Le Corbusier. Soutenu par Gabriel Voisin, ce projet visait à moderniser Paris en détruisant son cœur historique, reflétant une foi aveugle dans la technologie et l’ordre géométrique. Cependant, les accusations d’antisémitisme, d’antimaçonnisme et de sympathies fascistes ternissent l’héritage de l’architecte, révélant une idéologie qui allait au-delà de l’urbanisme pour s’inscrire dans un contexte politique troublé. Si Paris a échappé à cette transformation radicale, le Plan Voisin reste un miroir des tensions entre tradition et modernité, un rappel des dangers d’une planification déconnectée des réalités humaines et culturelles.

L’histoire de ce projet invite à une réflexion continue sur l’équilibre entre progrès et préservation, un défi toujours d’actualité dans les métropoles mondiales.

Les Juillettistes maçons !

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T.C.S.J. et T.C.F.J. 

Ma T.C.S.J., pour le J : Mettez « Juilettiste » à la place, mon T.C.F. de même.

C’est les vacances !

Les patrons des kiosques avant le départ des trains ou des avions vont proposer leurs magazines aux titres qui parlent de minceur, de plage, de courses de vélo, de discothèques, de découvertes, de tourisme et d’aventures. 

Dans la voiture parmi les valises, les sacs et les jouets de plage, un magazine parlant de maçonnerie rappellera que les maçons sont partout: du président des français, mi-figue, mi-raisin, aux ministres qui tirent les ficelles et de qui nous dépendons pour s’octroyer quelques jours de vacances. 

Dans la voiture, sur l’autoroute, le père de famille dont l’épouse, sœur également, lance devant les enfants, déjà accoutumés au langage “codé” maçonnique, cette phrase complotiste et rebelle pour les wokistes :

« Alors, on est pas bien là, décontracté du tablier ? »

Aujourd’hui c’est le départ, c’est la fête. À l’ordre mes soeurs et mes frères! Mais calmez-vous on croirait un groupe de « bonnes soeurs » en autocar pour un pèlerinage maçonnique destination le musée du Grand Orient, de la Grande Loge de France ou encore pour un séminaire de réflexion au Manoir d’Hiram.

« L’autocollant du Gîte est sur le pare-brise au cas où »

Les amis rencontrés l’année dernière ont préparé « l’apéro-retrouvailles-divinatoire » avec leurs enfants. Une soirée de détente s’annonce. D’accord on évitera de parler du grand architecte et des questions qu’il suscite, on est en vacances.

Je ne résiste pas à vous présenter nos invités en vous les parodiant un peu. Vous imaginez et vous vous en doutez, venant d’une personne de bonne foi comme moi.

Madame: Sœur Veronique, la trentaine, commerciale en cosmétique, cheveux teintés en rouge, au bas du nez, sur le pli d’une des narines, le rubis classique a été remplacé par un piercing stylé en forme de lacs d’amour chers à la franc-maçonnerie. Bras et avant-bras tatoués en rappel d’une période de motarde encore proche, maçonne depuis trois ans dans une loge différente de son mari

Monsieur: Frère Jacques, Dormez-vous? (je me devais de la faire), tatoué et au passé motard lui aussi, chef d’expédition pour une société de mécanique moto 2 temps. Il occupe les fonctions de second surveillant dans une loge non mixte au rite R.E.R.

Le tableau succinct est dressé, les vacances sont arrivées, la route du monde profane va commencer. A vos marques sœurs et frères.

Sans oublier le Grand René dans la video ci-dessous :

Sous la voûte étoilée de l’Oratoire du Louvre : hommage à notre Très Cher Frère Laurent Kupferman (1966 – 2025)

Il est des silences plus éloquents que bien des discours, des absences qui deviennent présence dans l’âme de ceux qui restent, des départs qui laissent derrière eux non un vide, mais une lumière.

Laurent Kupferman
Laurent Kupferman

Ce vendredi 11 juillet 2025, à 11 heures, cette lumière brillait au cœur du Temple protestant de l’Oratoire du Louvre : celle, vive, chaleureuse et fraternelle, de notre Frère Laurent Kupferman, passé à l’Orient Éternel le 2 juillet dernier.

L’émotion était à la fois sobre et intense dans ce lieu sacré, où résonnent encore les mémoires de Richelieu, Louis XIII et Anne d’Autriche, et où Napoléon, en 1811, confia l’édifice à la foi réformée. Ce matin-là, il devenait Temple de la République, de la Fraternité et de la Mémoire partagée.

Un accueil digne, une parole d’espérance

La cérémonie s’ouvrit sur un accueil empreint de douceur et de dignité par la pasteure de l’Oratoire Béatrice Clero-Mazire, figure de paix et d’écoute. Par ses mots clairs et sensibles, elle rappela combien ce lieu ouvert à l’altérité, porteur d’une longue tradition d’hospitalité spirituelle, se faisait volontiers l’écrin de cet hommage républicain, laïque, fraternel et affectueux.

La nef était pleine. Plus de 300 personnes ! Des anonymes, des Frères et Sœurs, des intellectuels, des artistes, des journalistes, des universitaires, des élus, des croyants de toutes confessions, et bien sûr des Francs-Maçons de nombreuses Obédiences. Tous rassemblés, au-delà des appartenances, pour saluer un homme qui avait incarné la clarté, le courage et l’ouverture.

Doggy et Laurent
Doggy et Laurent

Doggy, présence fidèle entre les mondes

Parmi les visages émus, une silhouette inattendue et bouleversante attira les regards : Doggy, le chien fidèle de Laurent, installé non loin de la chaire, digne, calme, habité d’un silence attentif. Plus qu’un compagnon, il semblait être là comme une ombre portée du cœur, un écho tangible de l’amour et de la fidélité partagés.

À un moment, comme pour rappeler sa présence – ou peut-être pour accompagner, à sa manière, un moment d’intensité – il aboya brièvement, brisant la solennité d’un éclair sonore, sans troubler pour autant la profondeur du recueillement. La pasteure, avec douceur et bienveillance, s’adressa alors à l’assemblée : « Ce temple n’est pas un lieu consacré. Et ici, les animaux ont toute leur place. » Un sourire discret traversa alors les rangs. L’émotion, contenue, devint tendresse.

Doggy incarnait ainsi, par sa seule présence, cette part de fidélité sans paroles, cette présence pure qui ne craint ni l’absence ni le mystère. En ce jour d’adieu, il était, à sa manière, le gardien silencieux de la mémoire et de l’amour.

Logo Eeudf
Logo Eeudf

Margay, éclaireur pour l’éternité

Bien avant l’initiation maçonnique, Laurent Kupferman avait déjà répondu à l’appel d’une fraternité intérieure. Éclaireur unioniste de France, il portait le totem de Margay, « définit futé et impétueux ». Ce nom, il ne l’avait jamais quitté. Il le portait dans son regard pétillant, son humour ciselé, sa manière unique d’arpenter le monde, à la fois libre et profondément responsable.

La veillée, le feu, le chant, le service, la promesse… tout cela l’avait préparé à devenir cet homme de parole et d’engagement, qui marchait devant pour ouvrir la voie, qui refusait les dogmes mais cherchait inlassablement la vérité.

Un homme de culture et de République

Essayiste, cofondateur de l’Orchestre symphonique d’Europe, orateur de la République, il maniait la plume avec grâce, savait parler à toutes les générations. Il avait cette faculté rare de faire comprendre sans simplifier, de transmettre sans trahir. Parmi ses ouvrages les plus marquants : Ce que la France doit aux francs-maçons,  Les aventuriers de la République Ces francs-maçons qui ont fait notre histoire, 3 minutes pour comprendre les 50 principes fondamentaux de la franc-maçonnerie.

Il fut aussi le grand artisan, discret mais décisif, de la panthéonisation de Joséphine Baker, femme libre, résistante, danseuse et Sœur d’élection. À ce titre, les trois coauteurs de l’ouvrage collectif qui avait accompagné cet hommage national – Emmanuel Pierrat, Jacques Ravenne et Jean-Louis Debré (lui-même décédé quelques mois plus tôt) – étaient représentés par Valérie Bochenek, sa dernière compagne.

Présence marquante d’Alain Seban

Parmi les personnalités présentes, Alain Seban se tenait avec recueillement et fidélité. Ancien président du Centre Pompidou, haut fonctionnaire de la culture, cet esprit exigeant et sensible était un ami de Laurent. Tous deux partageaient une vision éclairée de la création, de la mémoire artistique, et de la nécessité d’un récit commun face aux fragmentations de notre époque.

Doggy aux Milandes, juin 2025
Doggy aux Milandes, juin 2025

Une parole fraternelle, maçonnique et universelle

Les prises de parole se succédèrent, tour à tour sobres, vibrantes, empreintes de chaleur et de gravité. Elles évoquaient l’homme, bien sûr, mais aussi le Frère, dans toute la profondeur de ce terme. Autour de la mémoire de Laurent, c’est la quasi-totalité des obédiences maçonniques qui fit cercle, unies dans un même recueillement. Le Grand Orient de France et tant d’autres, formèrent une chaîne invisible de silence et de lumière, en hommage à celui qui sut incarner, sans jamais l’instrumentaliser, l’esprit du Temple et l’idéal républicain.

Doggy
Doggy

Tous, dans leurs mots et leurs silences, portaient en eux le souvenir d’un homme libre, profondément fidèle à la laïcité, à la République, et à l’universelle fraternité humaine.
On évoqua son humour mordant mais tendre, son courage tranquille, sa capacité à dialoguer sans jamais se renier, son refus des dogmes, sa méfiance envers les systèmes clos et son art si singulier de faire passer le souffle entre les pierres, d’ouvrir les intelligences sans les brusquer, de réenchanter la pensée sans l’égarer.

Il n’était pas un tribun. Il était une voix. Une voix qui réconciliait. Une voix qui rassemblait.

Radio Delta, voix du souvenir

La veille, l’émission Deltapol sur Radio Delta lui avait consacré une veillée radiophonique fraternelle et vivante. Autour de Viviane Simon-Bensoussan, Emmanuel Pierrat, Philippe Foussier, Jean-Laurent Turbet, Sophie Alvacete, Josselin Morand, Élise Ovart-Baratte, Gilles Saulière, PhiLor, les mots avaient circulé, entre souvenirs, sourires et larmes. L’esprit de Laurent y vibrait comme une onde fidèle.

Une lumière à faire vivre

Laurent Kupferman n’aimait pas les honneurs. Il préférait les actes. Il ne cherchait pas à briller, mais à éclairer. Il avait cette phrase simple, qu’il répétait comme un viatique :

« L’essentiel est de ne pas renoncer à la clarté. »

Ce 11 juillet, l’Oratoire du Louvre n’accueillait pas seulement des obsèques. Il devenait le vestibule d’une transmission. Il ouvrait un espace sacré où la mémoire ne se fige pas, mais circule, inspire, ensemence.

Laurent n’est pas une icône. Il est une voix. Une voix libre. Une voix fraternelle. Une voix debout.

Et tandis que Doggy sortait en silence sous la lumière douce du porche, que les Frères et les Sœurs se saluaient sans mot, mais avec les yeux pleins d’âme, chacun comprenait qu’il nous revient désormais de prolonger la clarté, de marcher à notre tour dans les pas du totem : futé, impétueux… et infiniment vivant !

Rassembler
Rassembler

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Les Journées du Patrimoine 2025 : Une immersion fascinante dans l’univers de la Franc-maçonnerie

Les Journées européennes du patrimoine (JEP), un rendez-vous culturel incontournable en France, reviennent les 20 et 21 septembre 2025 pour une 42e édition placée sous le signe de la découverte et de l’ouverture. Cet événement annuel, organisé par le ministère de la Culture, invite le public à explorer des lieux habituellement fermés, offrant un voyage au cœur du patrimoine national.

GLDF rue Louis Puteaux

En 2025, la franc-maçonnerie, souvent entourée de mystère, prendra une place de choix, avec plusieurs Obédiences prestigieuses – Grande Loge de France (GLDF), Grand Orient de France (GODF), Grande Loge Féminine de France (GLFF) et autres – ouvrant leurs portes pour dévoiler leurs temples, musées et archives. Explorons l’histoire de cet événement, les sites maçonniques accessibles, et ce que les visiteurs peuvent attendre de cette expérience unique.

Grande Loge Féminine de France, Cité du Couvent
Grande Loge Féminine de France, Cité du Couvent

Une tradition culturelle au service de la découverte

Instaurées en 1984 par le ministère de la Culture sous l’impulsion de Jack Lang, les Journées européennes du patrimoine visent à démocratiser l’accès au patrimoine en ouvrant des lieux emblématiques au public. Initialement inspirées des « Journées portes ouvertes » britanniques, elles sont devenues un moment fort de l’année, attirant des centaines de milliers de visiteurs. En 2025, le thème annoncé – encore en cours de finalisation à cette date – devrait mettre en lumière des aspects du patrimoine vivant et symbolique, un cadre idéal pour explorer l’univers initiatique de la franc-maçonnerie.

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Rue Cadet à Paris siège du GODF

La franc-maçonnerie, avec ses rituels, ses symboles et son histoire riche, s’inscrit parfaitement dans cet esprit d’ouverture. Depuis les années 1970, des Obédiences comme la GLDF et le GODF ont commencé à partager leur patrimoine, notamment à travers des musées et des visites guidées lors des Journées du Patrimoine. Cette année, l’événement promet une programmation encore plus riche, avec des temples, des expositions et des conférences permettant de lever le voile sur cette institution souvent mal comprise.

Georges Martin légua sa demeure sise au 5, rue Jules-Breton, Paris 13e à l’Ordre maçonnique mixte international « le Droit humain ». Aujourd’hui le bâtiment en est le siège.

Les lieux maçonniques ouverts au public en 2025

Voici une liste détaillée des sites où la franc-maçonnerie sera visible, basée sur les annonces officielles et les pratiques des années précédentes, avec des précisions sur les obédiences impliquées. Les horaires et les modalités d’accès (inscription ou entrée libre) seront confirmés au fil des semaines, mais les informations ci-dessous reflètent les engagements actuels.

Grande Loge de France (GLDF)

Forte de près de trois siècles d’histoire, héritière des premières loges parisiennes des années 1725-1730 et instituée sous le nom de Grande Loge de France en 1743, refondée en 1894 à la suite de sa fusion avec la Grande Loge Symbolique Écossaise, la Grande Loge de France – installée au 8 rue Louis Puteaux dans le 17e arrondissement de Paris – est aujourd’hui l’une des Obédiences les plus actives lors des Journées Européennes du Patrimoine. Son siège, un ancien monastère franciscain transformé, abrite un musée (Musée-Archives-Bibliothèque -MAB) et des temples d’une architecture remarquable. Les 20 et 21 septembre 2025, de 10h00 à 18h00, des visites guidées permettront d’explorer :

  • Au cœur de la Grande Loge de France, deux temples emblématiques incarnent la grandeur spirituelle et la mémoire républicaine de l’Institution. Le Grand Temple Pierre Brossolette, majestueux et solennel, accueille les cérémonies les plus symboliques ; il rend hommage à ce héros de la Résistance, Franc-Maçon de la Grande Loge et homme de pensée libre. Le temple Franklin Roosevelt, plus intime, mais tout aussi chargé de sens, porte le nom d’un président humaniste et initié, témoin du lien profond entre la franc-maçonnerie et les idéaux de liberté, de justice et de fraternité à l’échelle universelle. Ces deux lieux sacrés traduisent, chacun à leur manière, l’engagement historique, moral et spirituel de la Grande Loge de France.
  • Pour la première fois, le musée de l’Hôtel de la Grande Loge de France — récemment reconnu « musée de France » — ouvre ses portes au public, après de longs mois de rénovation. Vous y découvrirez un exceptionnel patrimoine maçonnique : regalia (tabliers, épées, bijoux), archives historiques et objets rituels préservés, parfois sauvés des ravages de la Seconde Guerre mondiale.
  • Une conférence publique, prévue le dimanche 21 septembre à 14h30, sur l’histoire de l’Obédience et son rôle spirituel, animée par des experts.

D’autres villes (25 au total) accueilleront des événements GLDF, dont :

  • Avignon : Visite de temples et exposition sur le Rite Écossais Ancien et Accepté.
  • Marseille : Ouverture des temples de 14h00 à 18h00 le samedi 21 septembre, avec des présentations sur l’initiation.
  • Montpellier : Exposition et échanges sur le symbolisme maçonnique.
  • Piolenc : Concert initiatique le samedi 21 septembre à 20h00.
  • Poissy, Rochefort, Ronchin, Saint-Raphaël, Villeurbanne : visites de temples avec des focus sur le patrimoine local maçonnique. À Rochefort, c’est la loge historique L’Accord Parfait, fondée en 1776 et installée dans ses locaux actuels depuis 1843, qui accueille les visiteurs pour une plongée dans 250 ans d’histoire maçonnique en lien avec la cité de Colbert. Plus ancienne loge en activité de la Grande Loge de France, elle siège dans un temple classé monument historique, au mobilier également inscrit. La visite, ponctuée d’échanges, offre une véritable traversée du temps, du XVIIIe siècle à nos jours.
  • Mais aussi les temples d’Albi, Cannes, Carsac-Aillac, Clermont-Ferrand, Couzeix, Dijon, Nanterre, Nantes, Nemours, Morne-Pavillon (Martinique), Périgueux, Poissy, Poitiers, Rennes, Saint-Rémy-de-Provence, Sarlat, Toulon et Villeurbanne.

Grand Orient de France (GODF)

Temple Groussier
Temple Groussier

Le GODF, la plus ancienne obédience française fondée en 1773, ouvrira plusieurs de ses loges à travers le pays, avec une programmation variée. Le musée de la franc-maçonnerie à Paris (16 rue Cadet, 9e arrondissement) sera un point central, ouvert les 20 et 21 septembre de 10h00 à 19h00 (samedi) et de 10h00 à 18h00 (dimanche). Les visiteurs pourront découvrir :

  • Des visites guidées des temples, illustrant les rituels du Rite Français.
  • Une exposition sur l’histoire de l’obédience, avec des documents datant de la Révolution française.
  • Une pièce théâtrale, « Le trésor des Jésuites » d’André Breton et Louis Aragon, adaptée en théâtre de papier, présentée le dimanche à 18h00.

Autres lieux GODF ouverts :

  • Albertville (73) : Visites historiques les 21 et 22 septembre à 14h30.
  • Angers (49) : Ouverture du temple les 21 et 22 septembre de 14h00 à 18h00, avec vidéos et discussions.
  • Cannes (06) : Visites commentées, conférences et projections les 21 et 22 septembre de 10h00 à 17h00.
  • Clermont-Ferrand (63) : Visite et exposition le samedi 21 septembre de 14h00 à 22h00.
  • Fort-de-France (97) : Visite commentée du musée maçonnique le samedi 21 septembre de 9h00 à 17h00.
  • Monségur (33) : Projections et parcours historiques les 21 et 22 septembre.
  • Périgueux (24) : Visite du temple le dimanche 22 septembre de 9h00 à 18h00.
  • Pontoise (95) : Visites guidées continues les 21 et 22 septembre de 10h00 à 18h00.
  • Rueil-Malmaison (92) : Ouverture du temple les 21 et 22 septembre de 14h30 à 18h00.
  • Rochefort (17) et Saint-Jean-d’Angély (17) : Visites des temples les 21 et 22 septembre de 14h00 à 18h00.

Grande Loge Féminine de France (GLFF) Fondée en 1952, la GLFF, première obédience exclusivement féminine du Monde, ouvrira son siège parisien (4 Cité du Couvent, 75011 Paris) le dimanche 21 septembre 2025, de 10h00 à 18h00. Cette visite exceptionnelle mettra en avant :

  • L’histoire de l’émancipation féminine dans la maçonnerie, avec des expositions interactives.
  • Les temples, décorés de symboles adaptés aux rituels féminins.
  • Des discussions sur le rôle des femmes dans la franc-maçonnerie moderne.

Autres Obédiences et Lieux IndépendantsD’autres obédiences et loges indépendantes participeront, bien que les détails soient encore en cours de confirmation :

  • Le Droit Humain (obédience mixte) : Des loges à Paris et en province pourraient ouvrir, notamment à Lyon, avec des visites centrées sur l’égalité des genres.
  • Loge Hiram (GODF) : À Londres, cette loge libérale pourrait organiser une ouverture symbolique, en lien avec son appartenance au GODF.
  • Loge La Bonne Amitié (Namur, Belgique) : Une ouverture pourrait être reconduite, comme en 2018, si les liens transfrontaliers persistent.

Que découvrir lors de ces visites ?

Les Journées européennes du patrimoine 2025 offriront une plongée dans l’univers maçonnique à travers plusieurs thématiques :

  • Architecture et symbolisme : Les temples, souvent ornés de colonnes doriques, ioniques et corinthiennes, reflètent les idéaux de Sagesse, Force et Beauté. À Paris, les visiteurs admireront les fresques et les vitraux du siège GLDF.
  • Histoire et rituel : Des guides expliqueront l’évolution des rites (Écossais, Français, Rectifié) et leur lien avec l’histoire française, de la Révolution aux débats sur la laïcité.
  • Patrimoine vivant : Des conférences et ateliers mettront en lumière le rôle des maçons dans les mouvements sociaux, comme la contraception dans les années 1950 (GLDF) ou le soutien aux républicains espagnols (GODF).

Les visiteurs, qu’ils soient curieux ou passionnés, pourront poser des questions aux membres des obédiences, souvent présents pour animer les lieux. Des livrets pédagogiques et des expositions interactives rendront l’expérience accessible à tous, des enfants aux seniors.

Conseils pratiques pour profiter de l’événement

  • Inscriptions : Certaines visites, notamment à Paris (GLDF, GODF, GLFF), nécessitent une réservation préalable via les sites officiels des obédiences ou de Sortiraparis.com.
  • Horaires : Vérifiez les créneaux, car certains sites ferment en milieu d’après-midi (ex. : 18h00 pour la GLDF).
  • Accès : Privilégiez les transports en commun (métro Rome ou Place de Clichy pour la GLDF à Paris) et arrivez tôt pour éviter les foules.
  • Gratuité : L’entrée est généralement libre, mais des dons sont souvent appréciés pour soutenir la préservation des lieux.

Une occasion unique de comprendre la Franc-Maçonnerie

Les Journées du Patrimoine 2025 offriront une fenêtre rare sur la franc-maçonnerie française, souvent perçue comme une société secrète. En ouvrant leurs temples et musées, la GLDF, le GODF et la GLFF démontrent leur volonté de partager des valeurs universelles – liberté, égalité, fraternité – tout en préservant leur héritage spirituel. De Paris à Fort-de-France, en passant par Avignon et Cannes, ces lieux incarnent une histoire vivante, mêlant tradition et modernité.

Pour les curieux comme pour les passionnés, ce week-end du 20 et 21 septembre 2025 sera une invitation à dépasser les préjugés, à explorer des espaces sacrés et à dialoguer avec ceux qui portent cette tradition millénaire. Que vous soyez attiré par l’architecture, l’histoire ou la philosophie, les Journées du Patrimoine promettent une expérience enrichissante, où le mystère maçonnique se dévoile sous un jour nouveau.

Préparez-vous à allumer votre propre « lumière intérieure » en franchissant ces portes ouvertes !

JEP 2025 : une ode au Compagnonnage au cœur de Toulouse

Dans l’écrin intemporel de la ville rose – Ô Toulouse ou mieux encore La Tolosenca (La Toulousaine ou Ò mon país), chanson occitane composée en 1845 –, où les ruelles murmurent des siècles d’histoire, le Musée des Compagnons du Tour de France ouvre grand ses portes les 20 et 21 septembre 2025, à l’occasion des Journées européennes du patrimoine (JEP).

Niché au 12 rue Tripière, dans un bâtiment médiéval rénové au XVIIIᵉ siècle, ce lieu, tel un temple dédié à l’artisanat, invite à une célébration vibrante du compagnonnage, ce courant initiatique où l’homme se forge par l’outil et l’esprit s’élève par l’œuvre. Comme je l’évoquais dans mon précédent article sur ce lieu symbolique, ce musée est bien plus qu’un espace d’exposition. C’est une arche où se rencontrent tradition, savoir-faire et quête de perfection.

Une plongée dans l’âme des Compagnons

Sous les voûtes de pierre, où chaque écho semble porter la mémoire des bâtisseurs, l’exposition « Le rôle des Compagnons dans le patrimoine architectural français » dévoile un univers où la main de l’homme dialogue avec la matière. Les chefs-d’œuvre exposés – maquettes ciselées en bois, pierre, acier ou zinc – ne sont pas de simples objets : ils sont des symboles, des épreuves surmontées, des serments gravés dans la matière. Chaque pièce, fruit d’un labeur patient, incarne la devise compagnonnique : *la preuve par l’épreuve*. Ces créations, tels des mandalas de l’artisanat, témoignent de l’excellence technique et de la profondeur spirituelle d’un mouvement qui, depuis des siècles, sculpte l’âme autant que la pierre.

Tel un initié pénétrant dans le « Saint des saints », le visiteur est convié à contempler ces œuvres, où chaque détail – une volute, une jointure, une courbe – raconte une histoire de discipline, de voyage et de transmission. Les Compagnons, ces pèlerins du Tour de France, ne se contentent pas de construire des édifices : ils édifient des ponts entre les générations, entre l’homme et son idéal. Leur philosophie, ancrée dans une quête de perfection, résonne comme un écho maçonnique, où le ciseau et le compas deviennent les outils d’une élévation intérieure.

Une rencontre avec les gardiens du savoir

Durant ces deux jours, de 10h00 à 17h30, des Compagnons itinérants, tels des passeurs de lumière, seront présents pour partager leurs récits. Ils dévoileront les secrets de leurs techniques, les rituels de leur apprentissage et l’esprit fraternel qui unit leur communauté. Ces échanges, ouverts à tous – curieux, passionnés, enfants émerveillés ou érudits en quête de sens – sont une invitation à toucher du doigt l’essence d’un artisanat vivant, où chaque geste est un acte de création, chaque outil un prolongement de l’âme.

Un lieu, un symbole, une initiation

Le Musée des Compagnons, comme une loge ouverte sur le monde, incarne l’esprit du compagnonnage : un équilibre entre tradition et modernité, entre labeur et contemplation. Restauré avec soin au XVIIIᵉ siècle, ce bâtiment médiéval est un écrin où l’histoire se lit dans chaque pierre, chaque poutre, chaque vitrail. En son sein, l’exposition proposée lors des JEP 2025 est une célébration du génie humain, une ode à ceux qui, par leur art, ont façonné le visage de la France – des cathédrales gothiques aux charpentes des grandes demeures.

Une invitation à l’émerveillement

Que vous soyez novice ou initié, les JEP au Musée des Compagnons du Tour de France promettent une expérience où l’esprit s’élève et le cœur s’émerveille. Venez, entrez dans le cercle des artisans, écoutez les murmures des outils et laissez-vous porter par la magie d’un savoir qui transcende le temps. Pour toute question, contactez Marie Alquier au 0562474122 ou par courriel à marie.alquier@compagnonsdutourdefrance.org. Que cette visite soit, pour chacun, une étape sur le chemin de la connaissance et de la beauté.

« Par le travail, l’homme se fait ; par l’œuvre, il se révèle. »

Rendez-vous les 20 et 21 septembre 2025, au 12 rue Tripière, Toulouse (Haute-Garonne, région Occitanie), pour une célébration maçonnique et artisanale du patrimoine vivant.

Vade Retro Satanas

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Nous sommes au XXIᵉ siècle, dans une époque où l’humanité se cherche entre héritages et innovations, entre rites anciens et libertés conquises. Et au cœur de cette mouvance, la franc-maçonnerie peine parfois à suivre le rythme, coincée entre ses colonnes historiques et les vents du changement.

Mais qu’on se le dise : il ne s’agit pas ici de renier la tradition, ni de jeter aux oubliettes les rituels forgés dans les siècles passés. Non. Il s’agit de regarder ces mêmes traditions avec lucidité, humour, et conscience, pour comprendrequ’exclure la femme aujourd’hui revient à nier une réalité omniprésente, celle d’un monde où elle bâtit, initie, guide et éclaire.

Notre époque n’appelle pas à la rupture, mais à la cohérence : comment parler d’universel si la moitié de l’univers reste à la porte du temple ? Comment invoquer la lumière si l’on refuse qu’elle brille sous d’autres formes, d’autres voix, d’autres visages ?

Ce traité, entre satire et réflexion, n’est donc pas une critique acerbe, mais une offrande joyeuse, une façon de montrer que la femme n’est pas un intrus maçonnique, mais bien une source initiatique en elle-même, déjà présente, déjà vivante, parfois silencieusement brillante entre les colonnes.

Chapitre I : « Vade Retro, Sœur Satanas »

Une loge ultra-traditionnaliste reçoit l’ordre, divin, administratif ou astrologique, d’initier une femme. Panique à l’Orient ! Le Vénérable Maître s’évanouit, le Frère Orateur parle en latin inversé, et le Maître des Cérémonies improvise un rituel en lisant le manuel du 3e degré à l’envers.

« Arrière, Sœur ! Ne viens pas troubler notre compas sacré avec ton rouge à lèvres profane ! »

Régularité en kit, compas en talons : bienvenue dans la loge du Délire éclairé. »

 Chapitre II : « Platon, Pythagore et le Club des Garçons »

Les philosophes antiques sont convoqués pour justifier l’exclusion. Platon aurait dit : « La femme est une idée imparfaite, sauf si elle sait faire des planches. »
Mais les Mystères d’Éleusis, dirigés par des prêtresses, sont soigneusement oubliés. On préfère les citations floues à la vérité historique.

 Chapitre III : « La Bible selon Saint Misogyne »

« Tu enfanteras dans la douleur, et tu ne seras pas initiée. »
Voilà ce qu’on croit parfois lire entre les lignes sacrées, quand on cherche à justifier l’exclusion des femmes par des versets mal digérés. On convoque la Genèse, on invoque Saint Pierre, et même Moïse, qui aurait refusé l’initiation de sa sœur Myriam faute de barbe. Mais la vérité biblique est tout autre.

Car le fameux « Vade retro Satanas », cette formule latine devenue incantation contre le mal, n’a jamais été adressée à une femme. Elle fut prononcée par Jésus lui-même,contre Pierre, son disciple, dans les Évangiles selon Marc (8:33)etMatthieu (16:23) :

« Arrière de moi, Satan ! Tu m’es un scandale ; car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »

Pierre, l’homme, le roc, le futur chef de l’Église, est ici le tentateur, celui qui veut détourner Jésus de sa mission. Et c’est à lui, un homme, que Jésus adresse cette réprimande spirituelle. Pas à une femme. Jamais.

Ce détail scripturaire, souvent ignoré, démolit les fondations théologiques de l’exclusion genrée. Il révèle que le mal n’a pas de sexe, et que la tentation peut venir du cœur le plus proche, même masculin, même initié.

Alors, quand certains brandissent le « Vade retro Satanas » comme un talisman contre l’initiation féminine, ils oublient que le Christ lui-même l’a utilisé pour corriger un homme qui refusait le chemin de la vérité.

Chapitre IV : La Cérémonie Fictive

La loge est contrainte d’initier une femme à cause :

  • d’une prophétie oubliée stipulant que « refuser trois âmes pures attire les chèvres de l’Apocalypse »,
  • d’un décret européen menaçant de retirer la régularité,
  • ou d’une erreur informatique : « Jean(e) » est enregistré comme homme.

La cérémonie devient un théâtre burlesque :

  • Le mot de passe est remplacé par « Vade Retro Satanas », crié trois fois en tournant autour d’un chandelier IKEA.
  • La candidate doit réciter l’alphabet hébraïque en dansant la polka.
  • Le Temple tremble, les tabliers se froissent, et les colonnes restent debout malgré tout.

 Chapitre V : La Touche Sérieuse

L’exclusion des femmes n’est pas une fatalité. Des obédiences telles que le Grand Orient de France ou le Droit Humain, entre autres, démontrent que l’initiation n’a rien à voir avec le genre, mais avec la quête de sens, de lumière et de fraternité, ou plutôt, de sororité.

Bibliographie complémentaire

Ouvrages réels :

  • Simone de Beauvoir – Le Deuxième Sexe
  • Albert Camus – Le Mythe de Sisyphe
  • Friedrich Nietzsche – Ainsi parlait Zarathoustra
  • Jean-Jacques Rousseau – Du Contrat Social
  • Edgar Morin – La Voie
  • Pierre Rabhi – Vers la sobriété heureuse

Ouvrages fictifs :

  • Sœur Satanas – Le Compas en talons aiguilles
  • Vénérable Dac – La Loge en Folie
  • Frère IKEA – Symbolisme et Mobilier
  • Myriam de l’Orient – Pourquoi Moïse m’a snobée

Note de l’auteur

Cet travail est né d’une nécessité : celle de faire éclater un rire dans le silence sacré des temples, de bousculer les colonnes sans les renverser, et de rappeler que l’exclusion, même lorsqu’elle est vêtue d’oripeaux rituels, demeure une forme d’obscurité.

À travers l’humour, l’absurde et l’ironie, j’ai voulu bâtir une loge fictive où les contradictions du système se dévoilent d’elles-mêmes. Mais cette caricature n’est pas une moquerie : elle est un acte de résistance lucide, une quête symbolique pour réintégrer l’universel dans le cœur de la franc-maçonnerie.

Rire de ce qui exclut, c’est déjà poser les bases de ce qui unit.

Exergue final

“La femme est l’avenir du maçon,
car elle est l’incandescence que l’on avait oubliée dans le feu.”

Postface initiatique

Cette planche n’a pas été écrite pour plaire à tous, mais pour parler à chacun.
En tant que Vénérable Frère, je revendique le droit de penser librement, d’écrire avec lucidité, et de rire sans jamais renier le sacré.
Car c’est dans l’intelligence de la dissidence joyeuse que naît, parfois, la plus sincère des fraternités.

Gérard Lambda, initié du Délire éclairé.

Loge du Délire Éclairé n°404

Rite absurde universel

Laurent Segalini, un passeur de lumière à la tête du musée de la franc-maçonnerie

Il est de ces Frères dont le parcours semble dessiné à la règle et au compas, entre rigueur de l’historien et ferveur de l’initié. Depuis le 1er juillet 2025, le musée de la franc-maçonnerie, musée de France depuis 2003, niché au cœur de l’Hôtel du Grand Orient de France, au 16 rue Cadet, à Paris dans le 9e arrondissement, accueille son nouveau conservateur : Laurent Segalini, qui succède avec humilité et enthousiasme à l’illustre Pierre Mollier.

Musée de la Franc-maçonnerie
Musée de la Franc-maçonnerie
Capture d’écran Facebook musée de la franc-maçonnerie
Capture d’écran Facebook musée de la franc-maçonnerie

Sa légitimité repose avant tout sur un parcours singulier, mêlant rigueur savante et engagement initiatique.

Âgé de 47 ans, Laurent Segalini est membre depuis près de vingt ans du Grand Orient de France, plus ancienne et plus importante Obédience maçonnique d’Europe continentale. Son itinéraire intellectuel et spirituel s’inscrit dans la durée, comme une patiente gravure dans la pierre vive. Docteur en anthropologie historique, il a soutenu en 2008 une thèse consacrée à l’univers inca à l’Université Paris I-Panthéon Sorbonne. Historien des marges et des symboles, passionné par les rites opératifs, il explore aussi bien la préhistoire que les seuils du monde moderne, du XVIe au XVIIIe siècle. S’il poursuit sa formation pour acquérir le statut de conservateur du patrimoine, nous lui souhaitons bonne chance ! Ce qui, dans son cas, en raison de la richesse de son parcours, ne nous paraît nullement nécessaire…

DETRAD-BANDEAU
DETRAD

Avant de veiller sur les colonnes du musée, il fut historien privé, traducteur de l’espagnol et du portugais brésilien, mais surtout employé chez DETRAD, en qualité de libraire depuis 2018. Il y œuvrait déjà au service de la diffusion d’une culture maçonnique exigeante et éclairée.

DETRAD, maison emblématique fondée en 1980, est bien plus qu’un simple éditeur ou fabricant de décors : c’est un atelier du Verbe et de la Forme, un creuset où s’élaborent livres, bijoux, tabliers et symboles destinés à accompagner les Frères et les Sœurs sur le chemin de l’initiation. C’est là que Laurent Segalini a poursuivi son compagnonnage intellectuel, dans la poussière des pages et la clarté des pensées.

Le maillon
Le maillon

Son engagement dans l’univers des idées se manifeste également dans son rôle de co-secrétaire de rédaction, aux côtés de Didier Ozil, Grand Maître Général de l’Ordre Initiatique et Traditionnel de l’Art Royal (OITAR) de 2013 à 2015, de la revue Le maillon de la Chaîne maçonnique, publication interobédientielle fondée en 1983. Cette revue, nominée au Prix littéraire de l’Institut Maçonnique de France (IMF) en 2019 dans la catégorie « revue », incarne une Loge d’encre et de papier, intemporelle et universelle, où la parole circule librement entre anonymes et figures reconnues, entre apprentis et maîtres. À travers elle, Laurent Segalini contribue à faire résonner les multiples voix de notre paysage maçonnique contemporain.

Son itinéraire intérieur, quant à lui, s’ancre dans une jeunesse marquée par la lecture de Fulcanelli, à l’âge de 17 ans. Depuis, la quête alchimique et l’hermétisme nourrissent sa démarche, à la manière d’un feu secret qui éclaire le tracé de son existence. Il entre en Franc-Maçonnerie après une longue maturation, guidé par des rencontres lumineuses avec des Frères du Grand Orient de France. Sous le nom de plume « Jean Viride », pseudonyme qu’il dévoile lui-même, il publie des travaux érudits sur les traditions opératives et la symbolique hermétique, où la lettre devient chair, et le symbole, chemin de transmutation.

Chercheur associé au CNRS, dans l’unité « Archéologie des Amériques », il a rejoint le musée en qualité de chargé des collections, collaborant étroitement avec Pierre Mollier autour d’un tableau alchimique du XVIIIe siècle. C’est dans cette lignée, à la fois savante et sensible, qu’il entend inscrire son action.

Musée de la Franc-Maçonnerie
Musée de la franc-maçonnerie

Le musée de la franc-maçonnerie n’est pas seulement un espace d’exposition ; il est un Temple ouvert aux profanes, une clef tendue vers l’intelligence Des rites, un lieu de pédagogie, de transmission et de rencontre. Laurent Segalini souhaite en faire un véritable outil éducatif au service du public, un espace de formation pour les Frères, et un centre de recherche vivifiant, à travers colloques, publications, partenariats scientifiques.

Son intérêt anthropologique pour les sources rituelles vivantes l’a déjà conduit à concevoir l’exposition Initiations forestières, exploration poétique et symbolique des rituels liés à la nature. C’est dans cette veine féconde qu’il entend poursuivre son œuvre, fidèle à l’esprit d’ouverture de son prédécesseur, et habité par une même exigence de vérité.

En lui, l’historien, l’hermétiste et le Maçon ne font qu’un. Il est un passeur, un veilleur du seuil, un serviteur discret mais éclairé d’un héritage qu’il convient de faire vivre, non de sanctuariser.

À travers son engagement, c’est tout un pan de la mémoire maçonnique qui continue de vibrer, entre archives et avenir, entre symbole et savoir.

Quel est donc ce lien qui unit l’UNSA au Grand Orient de France ?

analyse critique d’une tentation de corps intermédiaire

Le Grand Orient de France (GODF), première Obédience maçonnique française avec 49 912 membres cotisants et 1 399 loges, traverse une période de mutation marquée par une volonté affirmée de s’ériger en corps intermédiaire de l’État, comme en témoigne la remarque de Pierre Bertinotti, Grand Trésorier et probable futur Grand Maître, dans le procès-verbal du Conseil de l’Ordre du 24 janvier 2025 : « Le Grand Orient de France doit être un corps intermédiaire reconnu. »

Cette ambition, qui ne figure ni dans la Constitution ni dans le Règlement Général du GODF, soulève des questions sur l’essence même de l’Obédience, son identité et ses relations avec des acteurs extérieurs partis politiques, syndicats et notamment l’UNSA.

Guillaume Trichard ex Grand Maître du Grand Orient

Ces liens, incarnés par des figures comme Nicolas Penin, Guillaume Trichard, Emmanuel Pierrat, Philippe Foussier, Catherine Picard et, selon certaines sources à vérifier, Cécile Révauger… révèlent une proximité problématique, oscillant entre collusion et instrumentalisation mutuelle.

Philippe Foussier ex Grand Maitre du Grand Orient.

Cet article explore ce rapport complexe, analyse les tensions entre la vocation initiatique première du GODF et son engagement sociétal. Il interroge la légitimité de cette posture de corps intermédiaire à la lumière de la crise démocratique contemporaine et des échecs récents du GODF à mobiliser l’opinion aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’obédience.

I. Contexte Général :

La crise démocratique et le rôle des corps intermédiaires

Nicolas Penin Grand Maître du GODF

La France traverse une crise démocratique profonde, caractérisée par une montée de l’abstention, le discrédit des partis traditionnels, et une fragmentation du lien civique, une syndicalisation en berne, comme l’ont analysé Frédéric Gilli et Pierre Rosanvallon. Dans ce contexte, les corps intermédiaires – syndicats, associations, organisations civiques – sont perçus comme des remparts contre le populisme, le « jupitérisme » présidentiel, ou l’individualisme passif (le « colibrisme »). 

Ces entités, en théorie, facilitent le dialogue entre citoyens et État, renforçant la cohésion sociale. Le GODF, fort de son histoire républicaine et de son engagement pour la laïcité, pourrait être tenté de s’inscrire dans cette dynamique. Cependant, cette ambition marque une inflexion majeure par rapport à son identité traditionnelle d’obédience initiatique, vouée « à l’amélioration matérielle et morale, au perfectionnement intellectuel et social de l’humanité », comme stipulé dans ses statuts.

La proposition de Pierre Bertinotti, qui qualifie le GODF de «corps intermédiaire», n’a jamais été débattue dans les loges, révélant un décalage entre les aspirations de certains membres du Conseil de l’Ordre et la base des membres dans les Loges.

Cette absence de délibération interne soulève des questions sur la légitimité démocratique d’une telle révolution.

II. Un GODF en Mutation : De l’Obédience Initiatique au Corps Social ?

Le GODF, né en 1773 d’une transformation de la première Grande Loge de France, s’est historiquement distingué par son engagement humaniste et politique, notamment sous la Troisième République, où il a joué un rôle clé dans la promulgation de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État. Cependant, des textes récents, comme le procès-verbal du Conseil de l’Ordre de janvier 2025 ci-dessus, mettent en lumière un glissement vers une posture de corps intermédiaire engagé, assumant un rôle quasi-syndical ou politique.

À ce sujet, il faut regretter que les PV des séances du Conseil de l’Ordre ne soient pas portés à la connaissance des Loges, depuis celui de février. Le PV de mars n’est paru que fin juin et n’a pas été débattu en Loge. Les PV d’avril, de mai et de juin n’ont pas été portés à la connaissance des Loges. Ainsi 4 PV non communiqués ne permettent pas de juger de l’action du Conseil de l’Ordre sur un tiers de son mandat.

Une évolution juridiquement floue

Guillaume Trichard, UNSA, sur son parcours syndical – © D.R.

Le GODF est une association loi 1901, fédération de loges autonomes, et non une institution reconnue dans le jeu démocratique comme un parti ou un syndicat. La notion de « corps intermédiaire » n’a pas de fondement juridique clair dans ses statuts, qui insistent sur son caractère philosophique, philanthropique et progressif au service d’un universalisme revendiqué. Cette ambition de devenir un acteur sociétal visible entre en contradiction avec ces principes, car elle suppose une extériorisation permanente – c’est-à-dire une prise de parole publique – qui n’est pas toujours compatible avec la réfléxion maçonnique.

Un paradoxe de visibilité

Le GODF cherche à être audible dans l’espace public, sans y parvenir, notamment sur la laïcité, mais sans assumer les contraintes légales des lobbies ou groupes de pression, telles que la transparence financière ou la responsabilité publique. C’est ainsi que l’exécutif du GODF s’est refusé à plusieurs reprises à assumer sa RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises)

Pierre Bertinotti déplore que le discours du GODF sur la laïcité ne soit pas audible par la jeunesse, mais ce constat s’étend aussi aux membres de l’obédience dont la moyenne d’âge est passé de 40 ans en 1985 à 65 ans en 2025.

Il est intéressant de noter que les Maîtres représentent : 80,26 % des effectifs (Compagnons : 8,82 % – Apprentis : 10,92 %), ce qui démontre un dangereux vieillissement qui fragilise le GODF par le manque d’attractivité auprès de la jeunesse.

La pétition lancée sur change.org pour constitutionnaliser les deux premiers articles de la loi de 1905, initiée lors du colloque de février 2025 au Sénat, n’a recueilli que 19 150 signatures à ce jour, loin des 200 000 visées par Nicolas Penin et des 54 680 membres revendiqués par le GODF. Cet échec, tout comme la manifestation organisée pour s’opposer à l’extrême droite par Guillaume Trichard en juin 2024, qui n’a réuni qu’environ 200 personnes, illustre l’incapacité de l’exécutif du GODF à mobiliser ses membres, révélant une déconnexion entre ses ambitions et sa capacité d’influence. Il y a un vrai divorce entre un exécutif hors sol et une base de plus en plus récalcitrante.

Une crise de leadership

La succession rapide des Grands Maîtres est un problème majeur : sept en dix ans et, si c’est Pierre Bertinotti qui est élu, il ne lui sera possible statutairement que d’exercer un mandat d’un an.

Les tensions internes, provoquées par la catastrophe financière de la gestion Trichard (un million d’euros de déficit cumulé entre le GODF et la SOGOFIM et la Fondation), par l’affaire de la Fondation sous Foussier-Hubsch, par l’affaire Bauer, ancien Grand Maître poursuivi dans plusieurs dossiers par le Parquet National Financier et par l’affaire Sandillon, actuel Grand Officier délégué aux droits des enfants, parjure devant la cour criminelle du Morbihan jugeant Le Scouarnec, chirurgien pédocriminel… reflètent une crise de gouvernance majeure.

L’élection comme Grand Maître de Nicolas Penin, en août 2024, succédant à Guillaume Trichard, tous deux jouissant d’une décharge syndicale au bénéfice de l’UNSA posait le double problème du cumul de deux charges à plein temps, celle de grand maître et celle de responsable syndical rémunéré par le syndicat donc sur des fonds publics et de l’appartenance en situation de responsabilité à un syndicat défenseur par définition d’intérêts catégoriels et corporatistes.

Rue Cadet devant la librairie DETRAD à côté du GODF
Rue Cadet – GODF

De plus, l’élection annoncée de Pierre Bertinotti pour un mandat d’un an en 2025, ne vise t-elle pas à assurer une transition entre les mandats Penin (2024-2025) et Guillaume Trichard (2023-2024) et les futurs mandats des mêmes Guillaume Trichard (2026-2029) et Nicolas Pénin (2029-2032) ?

Cela suggère des maneuvres d’appareil pour assurer la continuité entre les figures liées à l’UNSA. Cette planification à long terme, ne semble t-elle pas contourner le débat démocratique dans les loges, ce qui renforce l’impression d’une mainmise d’une oligarchie syndicale sur les cercles restreints de l’obédience ?

III. La Question de l’UNSA : Collusion ou Instrumentalisation Mutuelle ?

Le lien entre le GODF et l’UNSA, un syndicat non représentatif au niveau interprofessionnel mais influent dans la fonction publique, constitue le point de crispation central. Cette proximité, incarnée par des figures clés, soulève des interrogations sur une possible collusion ou instrumentalisation mutuelle.

Une convergence idéologique

L’UNSA, avec une vision partisane de la laïcité, proche du mouvement « Printemps Républicain », ciblant particulièrement l’islamisme, trouve un écho dans une partie très minoritaire du GODF, malgré l’influence de Nicolas Penin et de Guillaume Trichard, tous deux toujours responsables syndicaux à l’UNSA. Dans leurs profils Linkdin, ils démontrent leur collusion objective entre leur fonction syndicale et leur fonction présente ou passée de Grand Maître. Pour Guillaume Trichard, il s’agit d’une violation de l’Article 23 du Règlement Général qui « interdit à tout membre du Grand Orient de France de faire état d’une fonction anciennement occupée ». Cette disposition vise à imposer une certaine humilité à d’anciens dignitaires.

Penin, Conseiller Principal d’Éducation et Grand Maître depuis août 2024, et Trichard, secrétaire général adjoint de l’UNSA et Grand Maître de 2023 à 2024, occupent des postes à temps plein au GODF, tout en bénéficiant de décharges syndicales à l’UNSA, fonctions visiblement associées dans leurs profils LinkedIn. Cette double casquette ne pose t-elle pas, en outre, la question d’un éventuel « emploi fictif » ?

Un risque que le Conseil de l’Ordre du GODF semble prêt à assumer, malgré les précédents judiciaires du Front National et du Rassemblement National au Parlement européen, qui ont mis une décennie à être dénoncés.

Des figures clés au carrefour

D’autres personnalités participent à cette interconnexion :

Source : Instagram d’Emmanuel Pierrat
  • Emmanuel Pierrat, avocat du GODF et de l’UNSA, a été temporairement écarté en raison de condamnations profanes, comme rapporté par 450.fm. Son retour en grâce sous Guillaume Trichard soulève des questions sur les critères de sélection éthique des collaborateurs du GODF. Surtout si on tient compte de sa récente garde à vue d’Avril dernier pour des faits similaires à sa précédente condamnation d’interdiction d’exercice de sa profession d’avocat.
  • Catherine Picard, élue récente de la région Ouest et ancienne présidente de l’UNADFI, incarne un lien plus complexe. Infirmant un jugement du tribunal d’Evreux, la cour d’appel de Rouen a condamné, mercredi 18 juillet 2007, la présidente de l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu (Unadfi), Catherine Picard, à verser 6750 € aux témoins de Jehovah pour diffamation (Source : Le Monde).
  • Philippe Foussier, ancien Grand Maître (2017-2018), dignitaire du Grand Chapitre Général de Rite Français est aujourd’hui journaliste à l’UNSA après sa retraite. Son implication dans l’affaire de la Fondation du GODF, qui a entraîné une perte de 300 000 euros liée à un immeuble rue Castérès, a été révélée par 450.fm en août 2024. Membre de la région 3 de Paris, comme Trichard, Foussier soutient activement ce dernier, renforçant l’idée d’un réseau d’influence aux bénéfices réciproques, plutôt que celle d’un idéal institutionnel.
  • Gérard Contremoulin, Ve Ordre du Grand Chapitre Général du Rite Français via son blog Sous la Voûte Étoilée, promeut une vision alignée sur les positions de l’UNSA et du GODF, renforçant leur visibilité mutuelle.
  • Cécile Révauger, initiée en 1982 au sein d’une loge maçonnique de la GLFF. Elle démissionne pour rejoindre le GODF en 2013. En 2020, elle devient la première sœur membre de la chambre d’administration du Grand Chapitre général du Rite français du GODF. Selon certaines sources, elle serait proche de l’UNSA.

Hypothèses d’instrumentalisation

Deux hypothèses expliquent cette proximité :

  1. L’UNSA utilise le GODF pour gagner en visibilité idéologique. L’UNSA, souffrant d’un « complexe d’infériorité syndicale » dû à son statut de syndicat non représentatif, pourrait chercher à s’appuyer sur le prestige historique du GODF pour renforcer sa légitimité, notamment sur la laïcité et pour envisager la possibilité de devenir une centrale syndicale avec les dotations publiques en prime.
  2. Le GODF instrumentalise l’UNSA pour accéder à un rôle politique. Faute de reconnaissance institutionnelle comme corps intermédiaire, le GODF pourrait s’appuyer sur l’UNSA, bien implantée dans la fonction publique, pour amplifier son influence dans le débat public.

Ces deux institutions sont manifestement en déficit de notoriété et d’influence. Leur relation contre-nature pose problème. Elle réduit la diversité d’expression au sein du GODF, elle abolit son indépendance, elle introduit des logiques d’alliances partisanes et compromet le caractère initiatique de l’obédience. « Les métaux syndicaux ne sont plus à la porte du Temple.»

De plus, l’UNSA tente d’investir les fraternelles maçonniques, où elle se heurte à des obédiences plus traditionnelles comme la GLDF, la GLNF, la GLAMF ou la GLTSO, qui privilégient une approche spirituelle plutôt que sociétale.

IV. Le Discours sur la Laïcité : Un Échec de Mobilisation

Le GODF a fait de la laïcité une pierre angulaire de son identité, comme en témoigne son engagement historique sous la Troisième République et sa pétition de 2025 pour constitutionnaliser les deux premiers articles de la loi de 1905. Cependant, cette démarche souffre d’un manque d’adhésion, tant externe qu’interne.

Une laïcité controversée

Le discours du GODF sur la laïcité, souvent perçu comme intégriste, est critiqué pour son incapacité à s’adapter aux réalités contemporaines. L’accent mis sur la lutte contre l’islamisme, partagé avec l’UNSA, risque de réduire la laïcité à une posture identitaire, éloignant le GODF de son idéal universaliste. Les accusations de néo-colonialisme de la part de frères africains, soulignent les limites de cette approche, qui peine à intégrer la diversité des contextes culturels et sociaux. Le Conseil de l’Ordre du GODF ne conduit pas une réflexion critique sur ses conduites 

V. Une Tension Non Résolue : Entre Initiation et Militantisme

Le GODF semble tiraillé entre deux courants :

  • Un courant maçonnique initiatique, intemporel, centré sur le perfectionnement individuel et collectif, incarné par le Rite des Moderns (Anderson) et la devise « Liberté, Égalité, Fraternité », adoptée en 1848.
  • Un courant profane militant, tourné vers un engagement sociétal, où le GODF aspire à jouer un rôle de « sentinelle » de la République, comme l’a exprimé Guillaume Trichard dans Challenges.fr.

Cette tension n’est ni assumée ni débattue collectivement. Le glissement vers un rôle de corps intermédiaire, porté par des figures comme Bertinotti, Penin, et Trichard, s’opère dans des cercles restreints, sans consultation des loges. Cette absence de débat interne contredit le principe maçonnique de démocratie, basé sur le suffrage universel au sein de l’obédience. De plus, la proximité avec l’UNSA, marquée par des conflits d’intérêts potentiels (comme les décharges syndicales de Penin et de Trichard), compromet l’indépendance du GODF et expose l’obédience à des accusations d’emploi fictif, similaires à celles qui ont visé des partis politiques.

VI. Conclusion : Une Nécessité de Réflexion Collective

Catherine Picard (Crédit Wikipedia)

Le lien entre le GODF et l’UNSA, incarné par des figures comme Nicolas Penin, Guillaume Trichard, Emmanuel Pierrat, Philippe Foussier, Cécile Révauger, Catherine Picard, Pierre Bertinotti… révèle une tentative de positionner le GODF exclusivement comme un corps intermédiaire, en s’appuyant sur un syndicat influent dans la fonction publique. Cependant, cette stratégie, qui vise à amplifier l’influence du GODF sur la laïcité et les questions républicaines, se heurte à plusieurs obstacles :

  • Une légitimité contestée, due à l’absence de débat dans les loges et à l’échec des initiatives publiques, comme la pétition de 2025 ou la manifestation de 2024.
  • Une indépendance compromise, par des liens trop étroits avec l’UNSA, qui introduiront des logiques partisanes au sein de l’obédience.
  • Un décalage idéologique, entre la vocation initiatique du GODF et son ambition de devenir un acteur politique, au détriment de sa mission universaliste.
Temple Groussier
Temple Arthur Groussier, Grand Temple

Pour surmonter ces tensions, le GODF doit ouvrir un débat collectif sur son rôle dans la société. La Commission Maçonnisme et Juridictions, en posant la question « En quoi sommes-nous différents des autres institutions et organisations ? », offre une opportunité de clarifier cette identité. Plutôt que de s’aligner sur des partenaires comme l’UNSA, le GODF devrait réaffirmer son rôle d’espace initiatique, capable de rassembler les différences dans un esprit de fraternité, fidèle à son objectif de « Centre de l’Union »  fondé sur le principe de « rassembler ce qui est épars ». Sans cette réflexion, l’obédience risque de perdre son âme maçonnique au profit d’une politisation mal assumée, d’une syndicalisation inappropriée au détriment de sa Constitution et de son héritage républicain.

Transformant le GODF en corps intermédiaire, Le Conseil de l’Ordre aura ainsi vassalisé le GODF au service d’un communautarisme syndical

Sources :

  • 450.fm, série spéciale sur l’affaire de la Fondation du GODF, août 2024.
  • 450.fm, « Nicolas Penin : Un syndicaliste à la tête du GODF pour défendre l’école publique et la laïcité », 26 août 2024.
  • books.openedition.org, « La laïcité, une valeur d’aujourd’hui ? Le renouveau de l’intégrisme laïque : le cas du Grand Orient de France ».
  • godf.org, « Discours au Colloque ‘120 ans de Laïcité, 120 de Liberté’ par Nicolas Penin », 24 février 2025.
  • Challenges.fr, « Inquiet pour 2027, le nouveau patron du Grand Orient de France prône de ‘réparer la République’ », 2 septembre 2023.
  • Cairn.info, « Le Grand Orient de France et la politique », 1er février 2021.
  • 450.fm, « Grand Orient de France : ‘Pas une voix à l’extrême droite !’ », 30 mai 2024.
  • Procès-verbal du Conseil de l’Ordre du GODF, février 2025.

Franc-maçonnerie et Réseaux sociaux : « je t’aime, moi non plus »

Pour une « info-maçonnerie » numérique

Entretien avec Philippe « temple maçonnique ouvert »

Faut-il que la Franc-maçonnerie soit présente sur les réseaux sociaux et comment ? La question n’est pas nouvelle et le Frère Franck Fouqueray fut l’un des premiers à travailler cette question. Cet article ne se propose pas d’y mettre un point final, simplement apporter une pierre modeste à l’édifice de cette réflexion. Examinons déjà le pour et le contre…

Oui, la FM appartient à la société d’aujourd’hui et donc elle doit utiliser les médias mis à sa disposition et qui, de plus, sont ceux d’une certaine classe d’âge. Ne pas le faire serait risquer de se couper d’une génération qui, autant que les autres, mérite d’être informée sur la maçonnerie, d’en comprendre les principes et d’éventuellement envisager d’en faire partie.

Non, la FM est intemporelle, ce n’est pas à elle de communiquer, mais à celles et ceux qui veulent la connaître de faire l’effort d’aller vers elle, guidés éventuellement par un franc-maçon que le hasard mettra sur leur route. Les deux positions sont intéressantes à considérer, mais la seconde me semble ne pas tenir compte d’une réalité qui s’impose à nous : nous vivons désormais dans une société connectée, que nous le voulions ou pas, et ne pas communiquer c’est risquer de laisser naître fantasmes et fausses informations, qui déjà prolifèrent.

Pour avancer sur cette réflexion, je décide de rencontrer et d’interroger Philippe, franc-maçon depuis de nombreuses années et en double appartenance sur deux obédiences. Il a eu l’idée de créer un compte Instagram : @Temple_maçonnique_ouvert, pour communiquer sonenthousiasme sur la franc-maçonnerie à ses followers…

📰 “Temple Maçonnique Ouvert” : un pont entre les loges et les profanes

Rencontre avec Philippe, franc-maçon expérimenté, à l’origine du compte Instagram @temple_maconnique_ouvert, qui propose une vision accessible, interactive et symbolique de la franc-maçonnerie à l’ère des réseaux sociaux.

📱 La franc-maçonnerie s’invite sur Instagram

Philippe, franc-maçon depuis 1979 et membre de deux obédiences, a décidé de créer un pont entre le monde profane et l’univers initiatique. Pour cela, il lance il y a plusieurs mois le compte Instagram @temple_maconnique_ouvert. Un espace original dans lequel il partage interviews, secrets, énigmes et réflexions symboliques à destination d’un large public.

« J’ai voulu parler de franc-maçonnerie simplement, avec un langage accessible, loin du jargon rituel que les profanes ne comprennent pas », explique-t-il.

« Mon but, c’est de leur donner envie, de leur permettre de poser des questions et, peut-être, de franchir la porte d’un temple. »

🎙️ Des interviews pour briser les murs

Philippe a déjà interviewé plusieurs Grands Maîtres, issus de différentes obédiences, dont l’OITAR, la GLMF, la GLMS ou encore la GLFF. Il en prépare d’autres à la rentrée, notamment avec le Droit Humain ou la GLTSO.

Son approche ? Profane et directe : « Je pose des questions simples : combien coûte l’entrée en maçonnerie ? Est-ce qu’on peut en sortir facilement ? Quel est l’engagement réel ? » Ces entretiens, accessibles en vidéo sur Instagram et YouTube, permettent aux curieux d’explorer librement les spécificités des obédiences.

🚪 Ouvrir symboliquement les portes du Temple

Le nom de son compte, “Temple Maçonnique Ouvert”, n’est pas un hasard. Il revendique cette volonté d’ouverture contrôlée : « On peut montrer un franc-maçon avec un sautoir, ce n’est pas trahir un secret. En revanche, je respecte strictement l’anonymat, sauf quand les intervenants – souvent des dignitaires – choisissent eux-mêmes d’apparaître. »

Il publie aussi un carrousel hebdomadaire d’événements maçonniques ouverts aux profanes, comme les cafés maçonniques, conférences ou tenues blanches ouvertes. Et les retours sont positifs : « Plusieurs profanes m’ont écrit pour me dire qu’ils avaient découvert un événement grâce au compte. C’est là que je vois que ça fonctionne. »

🔍 Un engagement symbolique quotidien

Chaque matin à 8h, Philippe publie une énigme maçonnique ou un défi symbolique, que ses abonnés sont invités à résoudre ou commenter. Le format plaît : entre 7 000 et 10 000 vues par publication.

Exemple : « Je forme un angle droit sans jamais juger ; je trace la voie dans la droiture. Qui suis-je ? »

« C’est une manière douce de faire découvrir les symboles et la méthode de travail en loge », précise-t-il.

🧭 Une communication adaptée à l’ère moderne

Sur les réseaux, Philippe a testé plusieurs plateformes, mais Instagram est selon lui le réseau le plus adapté à la franc-maçonnerie :

« C’est un espace bienveillant, où les échanges sont nombreux mais respectueux. Contrairement à Facebook, où les réactions sont parfois violentes, je n’ai jamais eu d’agression sur Instagram. »

Il évite TikTok, jugeant le format trop superficiel pour son propos, et réserve YouTube aux vidéos longues (5 minutes et plus). Il note aussi que son audience est plutôt masculine (80 %), âgée de 25 à 55 ans, et géographiquement répartie entre la France, le Canada, les États-Unis et l’Afrique francophone.

🌱 Parler aux jeunes pour construire la maçonnerie de demain

Philippe est convaincu que les jeunes générations sont en recherche de sens. Mais il reste lucide : « Entrer en franc-maçonnerie demande du temps, de l’argent, un véritable engagement. C’est notre rôle d’adultes initiés de leur expliquer cela, sans idéaliser ni simplifier. »

Son ambition à long terme ? Offrir un panorama complet de la franc-maçonnerie française, en donnant la parole à toutes les obédiences – grandes comme petites. Et pourquoi pas, demain, interviewer de jeunes apprentis ou compagnons qui souhaiteraient témoigner.

🎯 Une démarche personnelle… au service du collectif

« J’ai reçu énormément grâce à la franc-maçonnerie. Aujourd’hui, je rends ce que j’ai reçu à ma manière, en partageant avec honnêteté et respect ce que je peux montrer. »

Le succès est déjà au rendez-vous : plus de 5 500 abonnés suivent aujourd’hui ses publications quotidiennes. Et la dynamique est clairement lancée.

📎 Pour suivre Philippe :

📸 Instagram : @temple_maconnique_ouvert

▶️ YouTube : @templemaconniqueouvert

Mail: temple.maconnique.ouvert@gmail.com

Le ministère cubain de la Justice rejette les accusations d’ingérence dans les affaires maçonniques

De notre confrère cubain cubadebate.cu

Les récents événements entourant la Grande Loge de Cuba ont suscité une controverse sur les réseaux sociaux, où des rumeurs ont circulé remettant en question les relations entre les institutions étatiques et la franc-maçonnerie. À ce sujet, le ministre de la Justice, Oscar Manuel Silvera Martínez, a clarifié la position du gouvernement lors d’un échange avec le journaliste Lázaro Manuel Alonso.

Silvera Martínez a rappelé que la loi 54 de 1985, dite loi des associations, attribue au ministère de la Justice (Minjus) un rôle de premier plan dans le processus de création, de constitution et de surveillance des formes associatives . Il a précisé qu’il existe actuellement 2 261 formes associatives dans le pays, dont 1 141 sont fraternelles et une bonne partie sont des loges maçonniques.

Concernant le lien avec la Franc-Maçonnerie, le ministre a déclaré : « Avec la Grande Loge de Cuba, et le reste des Loges, du Ministère de la Justice à nos structures provinciales, nous avons maintenu une relation étroite et respectueuse car ils ont une législation maçonnique étendue remontant à leurs propres normes fondatrices, connues sous le nom d’Instituts de 1875, qui régissent la Franc-Maçonnerie. »

Il a ajouté que l’institution dispose de mécanismes internes pour résoudre les conflits : « La Franc-Maçonnerie dispose d’une législation complète qui couvre tous les aspects de la vie de la fraternité, et elle dispose de mécanismes pour résoudre les différentes situations qui peuvent survenir dans la vie de la Franc-Maçonnerie. »

Concernant les tensions entourant l’élection du Grand Maître, Silvera Martínez les a décrites comme « une affaire interne, qu’ils doivent traiter et résoudre selon leurs propres règles ». Il a catégoriquement nié les accusations d’ingérence de l’État : « L’accusation d’ingérence, de favoritisme ou de privilèges prétendument exercés par des entités gouvernementales sur des membres de ces groupes est fausse. »

Il a expliqué que des « conversations, des réunions et des entretiens » ont eu lieu à la demande des deux groupes francs-maçons et du ministère de la Justice, toujours dans le but de « garantir une meilleure compréhension ». Il a réitéré l’engagement de respecter :

Au ministère de la Justice, nous avons toujours respecté scrupuleusement la franc-maçonnerie. Dans ce contexte et à l’avenir, nous la respecterons toujours scrupuleusement.

Le ministre de la Justice a qualifié toute allégation d’ingérence du gouvernement de « fausse, partiale et malveillante ».

« Nous respectons et admirons la merveilleuse histoire de la Franc-Maçonnerie. Nous avons toujours respecté, respectons et respecterons toujours cette merveilleuse histoire qui unit les peuples autour de valeurs », a-t-il conclu.

Dans la vidéo, l’intervention en espagnol du ministre sur les événements survenus à la Grande Loge de Cuba :