La carte postale maçonnique que nous avons sous les yeux est une œuvre complexe, riche en symbolisme et en critique sociale. Cette illustration satirique met en scène Ronald Reagan, ancien président des États-Unis, dans une caricature empreinte de mordant.
Official portrait of President Reagan, 1981
Un cow-boy nommé Reagan
Ronald Wilson Reagan, né le 6 février 1911 à Tampico (Illinois) et mort le 5 juin 2004 à Los Angeles (Californie), est un acteur et homme d’État américain. Il a été le 40e président des États-Unis de 1981 à 1989. Initialement acteur de cinéma, il a ensuite été président de la Screen Actors Guild et porte-parole pour General Electric avant de s’orienter vers la politique.
D’abord membre du Parti démocrate, il a rejoint le Parti républicain en 1962. Élu gouverneur de Californie en 1966, il a tenté sans succès d’obtenir la nomination républicaine pour les présidentielles de 1968 et 1976 avant de remporter l’élection de 1980 contre Jimmy Carter. Sa présidence est marquée par les « Reaganomics », une forte opposition au communisme et la fin de la guerre froide. Bien qu’il ait exercé une influence durable sur la droite américaine, Reagan n’était pas franc-maçon, malgré les trois points qui suivent son nom… Il a révélé en 1994 qu’il souffrait de la maladie d’Alzheimer et est décédé en 2004.
Seal of the President of the United States
Le titre « La droite américaine orpheline » semble annoncer un monde désorienté par la perte de son leader emblématique. Ces mots, inscrits en lettres majuscules en haut de la carte postale, annoncent d’emblée une réalité poignante : la perte de Ronald Reagan a laissé la droite américaine sans son guide, plongée dans une désorientation idéologique et politique.
Ronald Reagan, représenté ici avec des traits exagérés, incarne plus qu’un simple personnage politique. Son visage souriant, malgré la situation grotesque, suggère une certaine insouciance ou peut-être une ironie face à ses actions passées. Cette image pourrait refléter l’idée que Reagan, même après son départ de la scène politique et sa mort, reste une figure incontournable et controversée. Cet homme, jadis au sommet du pouvoir, est ici réduit à une figure grotesque, un symbole de ses propres excès et erreurs.
À côté de lui, un démon ailé et grimaçant s’élance du canon que Reagan tient dans ses mains. Ce démon, symbolisant le mal ou l’obscurité, porte une ceinture où l’on peut lire TRICKLE DOWN, une référence directe à la politique économique de Reagan, souvent critiquée pour avoir favorisé les riches au détriment des pauvres. Le texte entourant ce sinistre personnage ne laisse aucun doute sur la nature de la critique : « 8 longues années de travail où le crédo de ‘’mort aux pauvres’’ en politique intérieure ». Cette phrase accuse Reagan d’avoir mené une guerre économique contre les classes défavorisées, exacerbant les inégalités sociales.
Signature de Ronald Reagan
Le démon continue avec une critique de la politique extérieure : « Et ‘’mort aux cocos’’ en politique extérieure. » Ces mots rappellent l’anticommunisme virulent de Reagan, une caractéristique majeure de sa présidence, qui a souvent mené à des conflits et interventions controversées à l’étranger. Le démon, envoûtant et menaçant, symbolise cette dualité destructrice, omniprésente dans l’héritage de Donald Reagan.
La date inscrite sur la plaque « 5 Juin 2004 » marque le décès de Reagan, pointant vers une réflexion post-mortem sur son héritage. Cette date, gravée comme une épitaphe, invite le spectateur à considérer l’héritage laissé par cet homme, au-delà des simples faits historiques.
Cette œuvre s’inscrit dans le cadre plus large des publications maçonniques, comme le suggère le texte « La CPA maçonnique du dimanche… ». Destinée à un public de frères et sœurs en maçonnerie, elle propose un moment de détente intellectuelle, mais aussi de réflexion critique, rappelant que même les images antimaçonniques peuvent servir de point de départ pour une analyse enrichissante. Le cadre de « vacances maçonniques » offre une ambiance propice à la réflexion, loin des tumultes du quotidien.
L’artiste, J. Ziliox, en date de décembre 2006, nous offre ici une œuvre qui, par son caractère satirique et symbolique, interroge les valeurs et les actions de Ronald Reagan sous un prisme maçonnique. La mention « Le Grand Parti de la Bouffe n°28 », probablement une référence à une série de publications satiriques, ajoute une dimension humoristique à la critique. Cette série, avec son ton mordant et ironique, utilise l’absurde pour mieux dénoncer les absurdités du pouvoir.
Mais qu’est-ce que la droite américaine ?
Il s’agit d’une mouvance politique diverse, souvent divisée entre conservatisme social et économique, et qui trouve en Ronald Reagan une figure tutélaire ? Sous sa présidence, la droite américaine a vu l’émergence d’un néolibéralisme triomphant, une lutte acharnée contre le communisme et une insistance sur les valeurs traditionnelles. Reagan a incarné cette droite dynamique et réformatrice, mais aussi controversée, dont l’impact résonne encore aujourd’hui.
Ainsi, cette carte postale, à travers sa satire et ses symboles, nous pousse à interroger non seulement l’homme qu’était Ronald Reagan, mais aussi l’essence de la droite américaine. Elle nous invite à réfléchir sur les idéaux et les réalités de ce courant politique, sur les promesses et les déceptions qui l’accompagnent. En somme, elle nous offre une vision critique et nuancée, un miroir de notre propre époque à travers le prisme du passé.
Quid des symboles maçonniques, représentés à droite sur la carte postale ?
Ils sont chargés de significations profondes et multiples, reflétant les valeurs et les enseignements de la franc-maçonnerie.
Ils nous invite à réfléchir sur les idéaux et les réalités de ce courant politique, sur les promesses et les déceptions qui l’accompagnent. En somme, elle nous offre une vision critique et nuancée, un miroir de notre propre époque à travers le prisme du passé.
Ces symboles maçonniques, lorsqu’ils sont intégrés à l’illustration de Reagan, ajoutent une dimension supplémentaire de critique et de réflexion, invitant le spectateur à examiner les valeurs de justice, d’intégrité et de vérité en contraste avec les politiques et l’héritage de Ronald Reagan. Ces symboles renforcent la profondeur de l’œuvre et enrichissent l’analyse critique de son impact politique et social.
L’épée flamboyante
Ce symbole maçonnique représente la justice, la protection et l’intégrité. Dans le contexte de la carte postale, l’épée flamboyante pourrait être utilisée pour souligner une critique de la manière dont la justice et l’intégrité ont été perçues et appliquées sous l’administration de Reagan. Elle pourrait symboliser une lutte contre les injustices sociales et économiques, contrastant avec les politiques de Reagan.
Le delta rayonnant
Souvent représenté avec un œil au centre, le delta rayonnant symbolise la connaissance divine, la vigilance et la lumière de la vérité. Dans cette illustration, le delta rayonnant pourrait être interprété comme un appel à la transparence et à la vérité dans le leadership et la politique, en opposition aux actions et aux décisions prises par Reagan durant sa présidence. Il peut également représenter un idéal de clarté et de révélation de la vérité.
L’équerre et le compas
Ce sont des outils symboliques fondamentaux de la franc-maçonnerie, représentant la rectitude morale (l’équerre) et la mesure de nos actions (le compas). Ils incarnent l’aspiration à une vie équilibrée et vertueuse. Ici, leur inclusion pourrait souligner une divergence entre les idéaux maçonniques de justice et de droiture et les politiques controversées de Reagan, notamment ses politiques économiques et sociales.
La branche d’acacia
Symbole de l’immortalité de l’âme et de la résurrection dans la franc-maçonnerie, elle pourrait être utilisée ici pour commenter la mémoire durable et controversée de Reagan. Elle pourrait également insinuer un renouveau ou une continuation des idéaux qu’il représentait, malgré les critiques.
Ces symboles maçonniques, dans le contexte de cette carte postale, servent à juxtaposer les idéaux élevés de la franc-maçonnerie avec la réalité politique, souvent complexe et imparfaite, incarnée par Ronald Reagan. L’œuvre invite ainsi à une réflexion critique sur la manière dont les principes de justice, d’équité et de vérité sont appliqués ou déformés dans le domaine politique.
nOUS vous souhaitons une bonne lecture, un bel été, de belles vacances et un excellentissime 14 juillet !!!
Chers amis(ies) lecteurs(trices), très chères sœurs, très chers frères, à l’occasion de nos lectures estivales, nous avons le plaisir de vous proposer un ouvrage d’une profondeur rare et d’une analyse incisive : Main basse sur la maison Cadet ? La Franc-Maçonnerie libérale dans la tourmente d’Édouard Boeglin.
Paru en 2004, ce livre de 264 pages plonge au cœur des tumultes et des défis qui ont secoué le Grand Orient de France, puissance symbolique régulière souveraine, plus ancienne obédience maçonnique française, la plus importante d’Europe continentale mais aussi la plus importante obédience libérale au monde.
Édouard Boeglin, journaliste et essayiste engagé, offre une exploration détaillée et sans concession des crises internes et des luttes idéologiques qui ont marqué l’histoire récente du GODF. À travers une prose érudite et un regard critique, Édouard Boeglin retrace les grandes figures et les moments clés qui ont façonné cette institution séculaire, autrefois flambeau du progrès républicain et aujourd’hui en quête de renouveau.
Cet ouvrage est bien plus qu’un simple récit historique ; il est une méditation sur la nature du pouvoir, des idéaux et de la communauté humaine. En nous plongeant dans les débats passionnés et les intrigues internes, l’auteur nous invite à réfléchir sur le rôle et l’avenir de la franc-maçonnerie dans notre société contemporaine.
Nous espérons que cette lecture vous inspirera autant qu’elle nous a captivés, et nous vous souhaitons un été enrichissant et intellectuellement stimulant.
Afin de mieux saisir toutes les subtilités qui se glissent sous la plume érudite et parfois acerbe de l’auteur, nous vous offrons, en fin de recension, la biographie des onze anciens grands maîtres du GODF cités l’ouvrage. Sur le bandeau, L’Express, magazine d’actualité hebdomadaire d’obédience libérale – vendu à 432.000 exemplaires en 2003 et paraissant alors le lundi – titrait « Ce livre est attendu avec impatience ». Bonne lecture !
Édouard Boeglin, dans son ouvrage magistral nous plonge dans les profondeurs des tumultes internes du Grand Orient de France (GODF). Ce texte, d’une prose incisive, offre une analyse pénétrante des défis qui accablent cette institution séculaire, jadis flambeau du progrès républicain.
L’auteur nous entraîne d’abord dans les méandres de la rencontre initiale avec Jacques Mitterrand1, futur Grand Maître du GODF. C’est une époque marquée par les répercussions de mai 68, où les idéaux de jeunesse s’entrechoquent avec la réalité politique et maçonnique. Édouard Boeglin décrit avec finesse les tensions entre le besoin de transparence et le maintien du secret maçonnique, soulignant les dilemmes auxquels sont confrontés ceux qui se veulent gardiens des idéaux républicains. Jacques Mitterrand incarne cette génération de maçons qui doit se positionner face à une jeunesse en quête de liberté et de changement. Les débats sur l’expression politique de l’obédience et le secret de l’appartenance révèlent les contradictions et les espoirs de cette période.
L’évocation de FredZeller2, figure emblématique entre 1971 et 1973, est un hommage vibrant à un homme dont la vision révolutionnaire et la morale inébranlable ont façonné une époque. Fred Zeller, par son héritage philosophique, incarne cette quête incessante de justice sociale et de progrès intellectuel, un phare dans la tempête des luttes internes du GODF. Édouard Boeglin relate la période de février 2003 à Bergerac, où « L’Internationale » et « Le dernier Grand » rendent hommage à Fred Zeller. Les discours sur le libéralisme et l’ordre moral, la nécessité d’une morale révolutionnaire, et la tradition du GODF témoignent de l’influence durable de Fred Zeller. Son testament philosophique et sa critique des élites maçonniques médiocres de 1976 sont des appels à l’action et à la réflexion.
Les années 70, sous la férule de Jean-Pierre Prouteau3, Michel Baroin4 et leurs contemporains, sont dépeintes comme une période de luttes fratricides et de débats enflammés. Édouard Boeglin n’édulcore rien des conflits qui ont ravagé l’obédience, décrivant avec une acuité douloureuse les rivalités personnelles et les ambitions dévorantes qui ont souvent pris le pas sur les idéaux communs. L’auteur évoque les textes lisses et les horreurs militantes, les scandales financiers, et les tensions entre les loges parisiennes et provinciales. L’impact des personnalités comme Serge Béhar, et les défis de la structure clanique du GODF sont explorés avec une précision dévastatrice.
Le récit des années 80, marqué par la présidence de Paul Gourdot5 et les ombres tutélaires de François Mitterrand, nous plonge dans une période de silence et de réformes avortées. Édouard Boeglin décrit ces années comme un temps de stagnation, où les convergences politiques entre le GODF et le Parti socialiste n’ont pu masquer les fractures internes et les hésitations stratégiques. Les lettres de Renucci à Mitterrand, les divergences internes, et l’analyse des événements marquants de l’année de ChristianPozzo di Borgo6 en 1988-1989, montrent une obédience en quête de direction et de sens.
La crise de 1995, centrée sur des figures telles que Jean-Robert Ragache7 et Gilbert Abergel8, est décrite avec une intensité dramatique. Édouard Boeglin dissèque les querelles intestines et les débats idéologiques qui ont secoué l’obédience, révélant une institution en proie à ses propres contradictions, incapable de s’unir face aux défis extérieurs. Les accusations de manque de transparence, la critique de Patrick Kessel9, et les confrontations idéologiques avec des personnalités comme Patrick Kessel illustrent la profondeur de la crise.
L’usage du Convent et les intrigues corses, sous la plume de Édouard Boeglin, deviennent des récits presque épiques, où les ambitions personnelles se mêlent aux enjeux politiques. Les luttes de pouvoir décrites sont autant de batailles pour l’âme du GODF, une quête de contrôle et de direction dans un monde en mutation rapide. L’auteur explore les manœuvres de Philippe Guglielmi10, les tensions avec le Front National, et les intrigues autour des élections internes de 1998, qui révèlent une scène politique interne tumultueuse et complexe.
Les années 1996-2003 sont marquées par des débats sur la liberté et la censure, où Édouard Boeglin explore les tensions autour de la revue Humanisme et les conflits sur l’indépendance éditoriale. Les scandales internes, notamment l’affaire Quintrec, ajoutent une couche de complexité à cette période tumultueuse, où la transparence et l’intégrité sont mises à l’épreuve. Les luttes pour la liberté d’expression, les controverses sur les articles et les interventions éditoriales montrent une obédience en quête de sa propre voix.
La figure d’Alain Bauer11, leader controversé, est examinée dans toute sa complexité. Édouard Boeglin décrit ses tentatives de réforme et les résistances qu’il a rencontrées, soulignant les défis de leadership dans une institution aussi diverse et fracturée. Les débats sur la souveraineté du GODF, les relations avec les politiciens tels que Chirac et Jospin, et les initiatives comme la « révélation » d’Alain Bauer illustrent les efforts pour moderniser et diriger une obédience en pleine transformation.
Édouard Boeglin aborde également les tensions entre le GODF et le journal Le Monde, analysant les critiques médiatiques et les réponses de l’obédience, mettant en lumière les enjeux de communication et de perception publique. Les débats sur la transparence, les accusations de lynchage médiatique, et les réponses des dirigeants du GODF montrent les défis de maintenir une image publique cohérente et respectée.
Le fonctionnement interne du GODF est décrit en détail, Édouard Boeglin exposant les structures administratives et les processus décisionnels. Il critique la lourdeur bureaucratique et le centralisme, tout en proposant des pistes de réforme pour une décentralisation efficace et une plus grande participation des membres. Les règlements, les rôles des conseillers de l’Ordre, et les défis de gestion interne sont examinés avec une clarté impitoyable.
Le dernier chapitre est une réflexion profonde sur l’avenir du GODF. Édouard Boeglin appelle à une renaissance idéologique et philosophique, une revitalisation des idéaux républicains et progressistes. Il voit dans les crises passées non pas des signes de déclin, mais des opportunités pour une réforme courageuse et nécessaire. Les discussions sur le noyautage possible par l’UMP, les enjeux de l’identité maçonnique française, et les perspectives pour le GODF offrent une vision à la fois critique et optimiste.
À travers ce panorama détaillé, Édouard Boeglin rend un hommage à une institution qu’il a profondément aimée et servie. Main basse sur la maison Cadet est une œuvre qui transcende le simple récit historique pour devenir une méditation sur la nature du pouvoir, de l’idéal et de la communauté humaine.
Edouard Boeglin avec une statue de Jules Guesde -Source L’Ours
In Memoriam : « Édouard Boeglin » par Denis Lefebvre est un éloge vibrant à un homme aux multiples facettes, né en 1942 et décédé en 2009. Journaliste et essayiste, Édouard Boeglin a été un éducateur passionné, un communicateur hors pair et un historien engagé. Sa carrière, des Dernières Nouvelles d’Alsace à L’Alsace-Le Pays, témoigne de son dévouement à l’éducation et à la transmission du savoir. Organisateur infatigable de colloques internationaux, il a su attirer à Mulhouse des intellectuels et des chercheurs de tous horizons, pour débattre des grands enjeux de notre époque.
Édouard Boeglin a laissé une empreinte indélébile dans la franc-maçonnerie. Initié en 1972 au Grand Orient de France, il a gravi les échelons jusqu’à devenir Grand Maître adjoint. Son travail dans les publications de l’obédience, sa réforme de la charte graphique et son ouverture vers le monde profane sont autant de témoins de son engagement pour la modernisation et la transparence de la franc-maçonnerie.
Au-delà de son engagement maçonnique, Édouard Boeglin était profondément attaché à Mulhouse, sa ville natale. Conseiller municipal délégué au patrimoine, il a œuvré pour la reconnaissance des richesses historiques de la ville, obtenant le label de ville d’art et d’histoire. Son travail pour réhabiliter la mémoire d’Alfred Dreyfus dans la conscience collective locale témoigne de son dévouement à la justice et à la vérité.
L’Hôtel de ville de Mulhouse
Denis Lefebvre, dans son hommage, capture l’essence d’un homme généreux, dont les discussions, les débats et les promenades restent gravés dans les mémoires. Édouard Boeglin, à travers ses œuvres et son engagement, continue d’inspirer ceux qui croient en un avenir fait de justice, de progrès et de fraternité.
Jacques Mitterand et Fred Zeller – Source Le Maitron
1Jacques Mitterrand, né à Bourges le 10 juin 1908 et décédé le 5 juin 1991 à Paris, est un homme politique français reconnu pour son rôle de grand-maître du Grand Orient de France (GODF).Issu d’une lignée de francs-maçons, il est initié le 20 juin 1933 à la loge parisienne « La Justice » de l’obédience maçonnique du GODF. Il est élu vénérable maître de cette loge de 1953 à 1956, puis intègre le conseil de l’ordre du GODF en 1957. Il devient grand orateur de l’obédience en 1958 et 1959, puis grand secrétaire en 1960. En 1961, il accède au poste de grand maître adjoint, avant de devenir grand-maître pour deux mandats, de 1962 à 1964 et de 1968 à 1971.
Jacques Mitterrand est également porteur du 33e degré du Rite Écossais Ancien et Accepté. Orateur et tribun reconnu, il est l’auteur de nombreux ouvrages polémiques et politiques. Sa tendance à politiser la franc-maçonnerie lui vaut souvent des critiques. Durant sa grande maîtrise, il œuvre à moderniser et extérioriser l’Ordre en créant une association dédiée à la formation technique des Africains et Malgaches résidant en France. Il obtient également la publication d’un numéro spécial de la revue Présence Africaine consacré à la franc-maçonnerie en Afrique.
Sous son impulsion, la tradition des conférences publiques à la fin des convents est rétablie, contribuant à une augmentation significative des effectifs de l’obédience. Cependant, le coût élevé de ces rencontres incite le GODF à les limiter à des journées d’études plus modestes par la suite. Son fils, Jean-Jacques, a également suivi ses traces, devenant vénérable de la loge « Combats » du Grand Orient.
Fred Zeller
2Frédéric Victor Zeller, né le 26 mars 1912 à Paris et décédé le 7 février 2003 à Bergerac en Dordogne, est un homme politique et artiste peintre français. Militant trotskiste durant les années 1930 et 1940, il est élu à la tête du Grand Orient de France (GODF) en 1971, poste qu’il occupe jusqu’en 1973.
3Jean-Pierre Prouteau, personnalité influente de la franc-maçonnerie française, est né en 1928 et a exercé un rôle central au sein du Grand Orient de France (GODF). Il est surtout connu pour avoir été élu Grand Maître de cette prestigieuse obédience maçonnique.
Issu d’une famille profondément ancrée dans les traditions républicaines et laïques, Jean-Pierre Prouteau a été initié à la franc-maçonnerie dans les années 1950. Il a gravi rapidement les échelons au sein de l’obédience grâce à son engagement et à sa vision progressiste de la franc-maçonnerie.
En 1973, Jean-Pierre Prouteau est élu Grand Maître du Grand Orient de France, un poste qu’il occupe jusqu’en 1975. Son mandat est marqué par une période de turbulences et de réformes au sein de l’obédience. Jean-Pierre Prouteau, fervent défenseur des valeurs républicaines et de la laïcité, s’efforce de moderniser l’institution et de renforcer son rôle dans la société française.
Durant son mandat, Jean-Pierre Prouteau met l’accent sur l’ouverture et la transparence de la franc-maçonnerie, encourageant les loges à s’engager davantage dans les débats sociaux et politiques. Il est également un ardent défenseur des droits de l’homme et de l’égalité, des principes qu’il considère comme fondamentaux pour la franc-maçonnerie.
Jean-Pierre Prouteau s’attache également à renforcer les liens entre le GODF et les autres obédiences maçonniques en France et à l’étranger. Sous sa direction, le Grand Orient de France continue de jouer un rôle majeur dans la promotion des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité.
Cependant, son mandat n’est pas sans controverses. Jean-Pierre Prouteau est souvent critiqué pour ses positions fermement ancrées dans le progressisme, ce qui entraîne des tensions avec les factions plus conservatrices de l’obédience. Néanmoins, son leadership et sa vision ont laissé une empreinte durable sur le GODF.
Après son mandat de Grand Maître, Jean-Pierre Prouteau continue d’être une figure respectée et influente au sein de la franc-maçonnerie française. Il reste actif dans diverses loges et poursuit son engagement pour les causes sociales et la promotion des valeurs maçonniques.
Jean-Pierre Prouteau est décédé en 2016, laissant derrière lui un héritage de réformes et de modernisation au sein du Grand Orient de France. Son impact sur l’obédience et sur la franc-maçonnerie en général est indéniable, et il est souvent rappelé comme un défenseur infatigable des idéaux maçonniques.
Michel Baroin
4Michel Baroin, né le 29 septembre 1926 à Paris et décédé le 5 juillet 1987 dans un accident d’avion en République Centrafricaine, est une figure emblématique de la franc-maçonnerie française. Homme d’affaires, écrivain et homme politique, il a laissé une empreinte durable en tant que Grand Maître du Grand Orient de France (GODF).
Issu d’une famille engagée dans les valeurs républicaines, Michel Baroin s’illustre rapidement par son esprit brillant et sa capacité de leadership. Il rejoint la franc-maçonnerie dans les années 1960 et s’investit activement dans les travaux de l’obédience. Son charisme et son engagement le propulsent rapidement dans les rangs des dirigeants maçonniques.
En 1977, Michel Baroin est élu Grand Maître du Grand Orient de France, un poste qu’il occupe jusqu’en 1979. Son mandat est marqué par une volonté de réformer et de moderniser l’obédience, tout en renforçant ses liens avec la société civile et les institutions républicaines. Baroin est un fervent défenseur des valeurs de laïcité, de démocratie et de progrès social, des principes qu’il s’efforce de promouvoir au sein du GODF.
Sous sa direction, le Grand Orient de France continue de jouer un rôle actif dans les débats publics et politiques. Michel Baroin encourage les loges à s’ouvrir davantage au monde extérieur et à participer aux grandes questions de société, notamment en matière de droits de l’homme et de justice sociale. Il plaide également pour une franc-maçonnerie plus transparente et accessible, rompant ainsi avec l’image parfois secrète et élitiste de l’obédience.
Michel Baroin est également connu pour ses talents d’écrivain et de communicant. Il publie plusieurs ouvrages où il exprime sa vision de la franc-maçonnerie et de ses valeurs. Son influence s’étend au-delà des cercles maçonniques, et il est respecté pour ses prises de position courageuses et son engagement inébranlable en faveur des idéaux républicains.
Cependant, son mandat n’est pas exempt de défis et de controverses. Les tensions internes au sein du GODF, entre les partisans d’une franc-maçonnerie plus traditionnelle et ceux d’une approche plus moderniste et engagée, se font sentir. Michel Baroin navigue avec habileté entre ces courants, cherchant à maintenir l’unité de l’obédience tout en poursuivant ses réformes.
Après son mandat de Grand Maître, Michel Baroin reste une figure influente au sein du GODF et continue de s’impliquer activement dans les travaux maçonniques. Sa mort tragique en 1987 met fin à une carrière riche et marquante. Il laisse derrière lui un héritage de modernisation et de réformes qui continue d’influencer le Grand Orient de France.
Michel Baroin est souvent rappelé comme un visionnaire et un leader déterminé, dont les efforts pour ouvrir et moderniser la franc-maçonnerie française ont marqué son époque. Son fils, François Baroin, poursuit aujourd’hui une carrière politique, témoignant de l’influence durable de son père dans les sphères publique et politique.
paul Gourdot – Source appl-lachaise
5Paul Gourdot, né en 1926 et décédé en 1995, est une figure marquante de la franc-maçonnerie française, ayant exercé les fonctions de Grand Maître du Grand Orient de France (GODF) au début des années 1980.
Originaire d’une famille profondément républicaine et laïque, Paul Gourdot rejoint la franc-maçonnerie dans les années 1950, s’investissant activement dans les travaux et les débats au sein de l’obédience. Son parcours maçonnique est marqué par une ascension rapide due à son dévouement, sa compétence et son engagement pour les valeurs maçonniques.
Élu Grand Maître du Grand Orient de France en 1981, Paul Gourdot occupe cette fonction jusqu’en 1984. Durant son mandat, il se distingue par son leadership durant une période de changement et de consolidation pour l’obédience. Gourdot, connu pour son sens de la synthèse et son aptitude à fédérer, s’attache à renforcer l’unité et la cohésion du GODF dans un contexte de tensions internes et de défis externes.
Sous sa direction, le GODF maintient son rôle actif dans les débats sociétaux et politiques de la France. Paul Gourdot œuvre pour que l’obédience continue de promouvoir les valeurs de laïcité, de démocratie et de justice sociale, tout en encourageant les loges à s’impliquer davantage dans les questions d’actualité et les luttes pour les droits de l’homme. Il est particulièrement attentif à l’extériorisation des travaux maçonniques, cherchant à faire de la franc-maçonnerie une force vive et influente dans la société.
Durant son mandat, Paul Gourdot met également en place des initiatives pour moderniser les structures internes du GODF. Il prône une gestion plus transparente et efficace, tout en renforçant les liens entre les différentes loges de l’obédience. Son approche pragmatique et sa capacité à dialoguer avec toutes les tendances au sein de la franc-maçonnerie contribuent à stabiliser et à dynamiser l’organisation.
Cependant, son mandat n’est pas sans controverses. Les débats sur le rôle politique de la franc-maçonnerie et les tensions entre les différents courants internes sont des défis constants. Paul Gourdot navigue habilement entre ces forces divergentes, cherchant à maintenir l’équilibre tout en avançant ses réformes.
Après son mandat de Grand Maître, Paul Gourdot reste une figure influente et respectée au sein du GODF. Il continue de participer activement aux travaux maçonniques et à contribuer par ses écrits et ses discours à la réflexion collective sur l’avenir de la franc-maçonnerie.
Paul Gourdot décède en 1995, laissant derrière lui un héritage de modernisation et d’engagement pour les valeurs maçonniques. Son leadership au sein du GODF est rappelé comme une période de transition et de renforcement, marquée par une volonté de faire de la franc-maçonnerie une force de progrès et de cohésion sociale.
6Christian Pozzo di Borgo, né en 1944, est une figure notable de la franc-maçonnerie française. Il est surtout connu pour son rôle en tant que Grand Maître du Grand Orient de France (GODF), où il a exercé une influence significative au cours de son mandat.
Issu d’une famille noble corse, Christian Pozzo di Borgo rejoint la franc-maçonnerie dans les années 1970. Son engagement et sa passion pour les valeurs républicaines et laïques lui permettent de gravir rapidement les échelons au sein du GODF. Il s’investit profondément dans les travaux maçonniques et dans les débats internes de l’obédience, apportant sa vision et son dévouement aux idéaux maçonniques.
En 1988, Christian Pozzo di Borgo est élu Grand Maître du Grand Orient de France, un poste qu’il occupe jusqu’en 1989. Son mandat est marqué par une période de réformes et de modernisation pour l’obédience. Christian Pozzo di Borgo plaide pour une franc-maçonnerie plus ouverte et engagée dans les grands débats de société, mettant l’accent sur les valeurs de laïcité, de démocratie et de justice sociale.
Sous sa direction, le GODF renforce son rôle dans les débats publics et politiques. ChristianPozzo di Borgo encourage les loges à s’ouvrir davantage au monde extérieur et à participer activement aux discussions sur les grandes questions de société. Il organise de nombreux colloques et conférences, visant à promouvoir les valeurs républicaines et à faire de la franc-maçonnerie une force vive pour le progrès social.
Christian Pozzo di Borgo est également reconnu pour ses talents de communicateur et d’orateur. Il utilise sa position pour moderniser l’image de la franc-maçonnerie, la rendant plus accessible et transparente au grand public. Son mandat voit une augmentation significative de la visibilité du GODF dans les médias et la sphère publique, contribuant à démystifier les activités de l’obédience et à promouvoir ses valeurs.
Cependant, son mandat n’est pas exempt de défis et de controverses. Les tensions internes au sein du GODF, entre les partisans d’une franc-maçonnerie plus traditionnelle et ceux soutenant une approche plus moderniste et engagée, sont des défis constants. Christian Pozzo di Borgo navigue habilement entre ces courants, cherchant à maintenir l’unité de l’obédience tout en avançant ses réformes.
Après son mandat de Grand Maître, Christian Pozzo di Borgo reste une figure influente et respectée au sein du GODF. Il continue de participer activement aux travaux maçonniques et à contribuer par ses écrits et ses discours à la réflexion collective sur l’avenir de la franc-maçonnerie.
ChristianPozzo di Borgo demeure une personnalité marquante de la franc-maçonnerie française, dont l’engagement et les réformes ont contribué à moderniser et à dynamiser le Grand Orient de France. Son leadership est rappelé comme une période de transition et de renforcement, marquée par une volonté constante de faire de la franc-maçonnerie une force de progrès et de cohésion sociale.
Jean-Robert Ragache
7Jean-Robert Ragache, né le 12 janvier 1939, à Charleville en Ardennes, est une figure éminente de la franc-maçonnerie française, connu pour son rôle en tant que Grand Maître du Grand Orient de France (GODF). Historien de formation et universitaire, il a marqué de son empreinte le paysage maçonnique par son engagement intellectuel et ses réformes audacieuses.
Issu d’une famille engagée dans les valeurs républicaines et humanistes, Jean-Robert Ragache rejoint la franc-maçonnerie dans les années 1960. Il est initié au GODF où il s’investit activement, gravissant rapidement les échelons grâce à son dévouement et à sa vision progressiste de la franc-maçonnerie.
En 1987, Jean-Robert Ragache est élu Grand Maître du Grand Orient de France, une fonction qu’il occupe jusqu’en 1988, puis de nouveau de 1989 à 1992. Son mandat est marqué par une période de réformes et d’ouverture, où il s’efforce de moderniser l’obédience et de renforcer ses liens avec la société civile. Ragache est un fervent défenseur des valeurs de laïcité, de démocratie et de justice sociale, qu’il promeut activement au sein du GODF.
Sous sa direction, le Grand Orient de France continue de jouer un rôle crucial dans les débats publics et politiques. Ragache encourage les loges à s’ouvrir davantage au monde extérieur et à s’engager dans les grandes questions de société. Il plaide pour une franc-maçonnerie plus transparente et accessible, cherchant à rompre avec l’image parfois secrète et élitiste de l’obédience. Son approche vise à rendre la franc-maçonnerie plus pertinente et influente dans le contexte contemporain.
Jean-Robert Ragache est également connu pour ses talents d’historien et d’écrivain. Il publie plusieurs ouvrages où il exprime sa vision de la franc-maçonnerie et de ses valeurs. Ses écrits sont appréciés pour leur profondeur intellectuelle et leur engagement pour les idéaux maçonniques. Il est respecté pour ses prises de position courageuses et son engagement inébranlable en faveur des idéaux républicains.
Cependant, son mandat n’est pas exempt de défis et de controverses. Les tensions internes au sein du GODF, entre les partisans d’une franc-maçonnerie plus traditionnelle et ceux d’une approche plus moderniste et engagée, se font sentir. Jean-Robert Ragache navigue avec habileté entre ces courants, cherchant à maintenir l’unité de l’obédience tout en poursuivant ses réformes.
Après son mandat de Grand Maître, Jean-Robert Ragache reste une figure influente au sein du GODF et continue de s’impliquer activement dans les travaux maçonniques. Il contribue à de nombreuses publications et conférences, partageant sa vision et son expérience avec les générations futures de franc-maçons.
Jean-Robert Ragache laisse derrière lui un héritage de modernisation et de réformes au sein du Grand Orient de France. Son impact sur l’obédience et sur la franc-maçonnerie en général est indéniable, et il est souvent rappelé comme un leader visionnaire et déterminé, dont les efforts pour ouvrir et moderniser la franc-maçonnerie française ont marqué son époque.
Gilbert Abergel, le 16 janvier 1994 – Appel du GODF pour Défendre l’École et la Laïcité
8Gilbert Abergel, né en 1941, est une figure notable de la franc-maçonnerie française, ayant exercé les fonctions de Grand Maître du Grand Orient de France (GODF) de 1994 à 1995. Son mandat est marqué par un engagement fort en faveur des valeurs républicaines, de la laïcité, et par une volonté de réformer et moderniser l’obédience.
Issu d’une famille attachée aux principes républicains et laïques, Gilbert Abergel rejoint la franc-maçonnerie dans les années 1970. Il est initié au GODF, où il s’investit activement dans les travaux et les débats, grimpant rapidement les échelons grâce à son dévouement et à son engagement intellectuel.
En 1994, Gilbert Abergel est élu Grand Maître du Grand Orient de France. Son mandat se déroule dans une période de tensions internes et de défis externes pour l’obédience. Gilbert Abergel, connu pour sa vision progressiste, s’attache à moderniser les structures du GODF et à renforcer son rôle dans la société. Il met l’accent sur l’ouverture et la transparence, encourageant les loges à s’impliquer davantage dans les débats publics et à contribuer aux grandes questions de société.
Sous sa direction, le GODF maintient une forte présence dans les débats sur la laïcité, les droits de l’homme, et la justice sociale. Gilbert Abergel plaide pour une franc-maçonnerie active et engagée, rompant avec l’image parfois secrète et élitiste de l’obédience. Son approche vise à rendre le GODF plus pertinent et influent dans le contexte contemporain.
Gilbert Abergel est également reconnu pour ses talents de communicant et d’orateur. Il s’exprime régulièrement dans les médias et lors de conférences, partageant sa vision de la franc-maçonnerie et des valeurs qu’elle défend. Son mandat est marqué par des initiatives visant à renforcer les liens entre le GODF et la société civile, ainsi qu’à promouvoir les idéaux maçonniques auprès du grand public.
Cependant, son mandat n’est pas sans controverses. Les tensions internes au sein du GODF, entre les partisans d’une franc-maçonnerie plus traditionnelle et ceux d’une approche plus moderniste et engagée, sont des défis constants. Gilbert Abergel navigue avec habileté entre ces forces divergentes, cherchant à maintenir l’équilibre tout en avançant ses réformes.
Après son mandat de Grand Maître, Gilbert Abergel reste une figure influente et respectée au sein du GODF. Il continue de participer activement aux travaux maçonniques et à contribuer par ses écrits et ses discours à la réflexion collective sur l’avenir de la franc-maçonnerie.
Gilbert Abergel demeure une personnalité marquante de la franc-maçonnerie française, dont l’engagement et les réformes ont contribué à moderniser et à dynamiser le Grand Orient de France. Son leadership au sein du GODF est rappelé comme une période de transition et de renforcement, marquée par une volonté de faire de la franc-maçonnerie une force de progrès et de cohésion sociale.
Patrick Kessel
9Patrick Kessel, né le 25 septembre 1947 à Paris, est une figure éminente de la franc-maçonnerie française et un fervent défenseur de la laïcité et des valeurs républicaines. Son parcours au sein du Grand Orient de France (GODF) est marqué par son engagement intellectuel et politique, ainsi que par ses initiatives en faveur de l’ouverture et de la modernisation de l’obédience.
Patrick Kessel rejoint le GODF en 1974, où il s’implique activement dans les travaux maçonniques et les débats internes. Sa carrière professionnelle en tant que journaliste et écrivain lui confère une visibilité et une influence considérables, qu’il met au service de ses idéaux maçonniques.
En 1994, Kessel est élu Grand Maître du Grand Orient de France, un poste qu’il occupe jusqu’en 1995. Son mandat est caractérisé par une volonté de renforcer l’engagement du GODF dans les débats publics et politiques, en particulier autour des questions de laïcité et de droits de l’homme. Kessel voit en la franc-maçonnerie un vecteur essentiel de promotion des valeurs républicaines et d’émancipation individuelle.
Sous sa direction, le GODF intensifie ses actions en faveur de la laïcité, un thème central de son mandat. Kessel organise et participe à de nombreuses conférences et débats publics, affirmant la position du GODF contre les menaces à la séparation des églises et de l’État. Il milite pour une société où la liberté de conscience et l’égalité de traitement sont des principes inviolables.
Patrick Kessel est également connu pour ses talents de communicateur et d’orateur. Il utilise ses compétences pour moderniser l’image de la franc-maçonnerie, la rendant plus accessible et transparente au grand public. Son mandat voit la publication de nombreux écrits et interventions médiatiques visant à expliquer et à promouvoir les valeurs maçonniques.
Cependant, son mandat n’est pas sans défis. Les tensions internes au sein du GODF, entre les partisans d’une approche plus traditionnelle et ceux soutenant une franc-maçonnerie plus engagée politiquement et socialement, sont présentes. Kessel navigue habilement entre ces courants, cherchant à maintenir l’unité de l’obédience tout en poursuivant ses réformes.
Après son mandat de Grand Maître, Patrick Kessel continue de jouer un rôle actif au sein du GODF et dans les débats publics. Il reste un ardent défenseur de la laïcité et des valeurs républicaines, intervenant régulièrement dans les médias et les forums publics pour promouvoir ces idéaux.
En dehors de la franc-maçonnerie, Patrick Kessel est également impliqué dans diverses associations et initiatives en faveur de la laïcité et des droits de l’homme. Son engagement pour une société plus juste et égalitaire se reflète dans ses nombreuses publications et interventions publiques.
Patrick Kessel demeure une figure influente de la franc-maçonnerie française, dont le leadership et les réformes ont contribué à renforcer et à moderniser le Grand Orient de France. Son mandat est rappelé comme une période de dynamisme et d’engagement, marquée par une volonté constante de faire de la franc-maçonnerie une force vive pour le progrès et la justice sociale.
Philippe Guglielmi
10Philippe Guglielmi, né le 16 novembre 1951 à Antibes sur la Côte d’Azur, est une figure marquante de la franc-maçonnerie française, connu pour son rôle en tant que Grand Maître du Grand Orient de France (GODF). Son parcours est caractérisé par un engagement profond pour les valeurs de la République, la laïcité et les droits de l’homme.
Issu d’une famille républicaine, Philippe Guglielmi rejoint le GODF en 1980, où il s’investit activement dans les travaux maçonniques et gravit rapidement les échelons. Sa carrière professionnelle dans l’administration publique, notamment en tant qu’officier de carrière – lieutenant-colonel d’infanterie (ER) – au sein du ministère des Armées, lui confère une solide expérience qu’il met au service de l’obédience.
En 1997, Guglielmi est élu Grand Maître du Grand Orient de France, une fonction qu’il occupe jusqu’en 1999. Son mandat est marqué par une volonté de moderniser et d’ouvrir l’obédience à la société civile. Il plaide pour une franc-maçonnerie active et engagée, mettant l’accent sur la promotion des valeurs républicaines et la lutte contre toutes les formes de discrimination.
Sous sa direction, le GODF renforce ses actions en faveur de la laïcité et des droits de l’homme. Philippe Guglielmi organise de nombreux colloques et conférences, positionnant le GODF comme un acteur clé dans les débats publics sur des questions telles que la laïcité, l’égalité des sexes, et la défense des droits fondamentaux. Il travaille également à renforcer les liens entre le GODF et les autres obédiences maçonniques, tant en France qu’à l’international.
Philippe Guglielmi est connu pour ses talents de communicateur et d’orateur. Il utilise sa position pour moderniser l’image de la franc-maçonnerie, en la rendant plus transparente et accessible au grand public. Son mandat voit une augmentation significative de la visibilité du GODF dans les médias et la sphère publique, contribuant à démystifier les activités de l’obédience et à promouvoir ses valeurs.
Cependant, son mandat n’est pas exempt de défis. Les tensions internes au sein du GODF, entre les partisans d’une franc-maçonnerie plus traditionnelle et ceux soutenant une approche plus moderniste et engagée, sont des défis constants. Philippe Guglielmi navigue habilement entre ces courants, cherchant à maintenir l’unité de l’obédience tout en poursuivant ses réformes.
Après son mandat de Grand Maître, Philippe Guglielmi continue de jouer un rôle actif au sein du GODF et reste engagé dans les débats publics. Il est élu en 2015 secrétaire national du Parti Socialiste chargé de la laïcité, et intervient régulièrement dans les médias et les forums publics pour défendre les valeurs républicaines et laïques. Il est également impliqué dans diverses associations et initiatives en faveur des droits de l’homme et de la justice sociale.
Philippe Guglielmi demeure une figure influente de la franc-maçonnerie française, dont le leadership et les réformes ont contribué à moderniser et à dynamiser le Grand Orient de France. Son mandat est rappelé comme une période de transformation et d’engagement, marquée par une volonté constante de faire de la franc-maçonnerie une force vive pour le progrès social et la justice.
Alain Bauer par Claude Truong Ngoc, janvier 2014
11Alain Bauer, né le 8 mai 1962 à Paris, est une figure éminente de la franc-maçonnerie française, ainsi qu’un criminologue renommé et un expert en sécurité. Son mandat en tant que Grand Maître du Grand Orient de France (GODF) est marqué par une volonté de moderniser l’obédience et de renforcer son rôle dans la société contemporaine.
Issu d’une famille intellectuelle, Alain Bauer rejoint la franc-maçonnerie en 1981, au sein du GODF. Il s’implique activement dans les travaux maçonniques, apportant une perspective novatrice et une énergie renouvelée à l’obédience. Sa carrière académique et professionnelle en criminologie et en sécurité lui confère une expertise précieuse, qu’il met au service de la franc-maçonnerie.
En 2000, Alain Bauer est élu Grand Maître du Grand Orient de France, une fonction qu’il occupe jusqu’en 2003. Son mandat est caractérisé par une série de réformes visant à moderniser et à dynamiser l’obédience. Bauer plaide pour une franc-maçonnerie plus ouverte, transparente et engagée dans les grands débats de société. Il cherche à repositionner le GODF comme une force active et influente dans les questions de justice sociale, de laïcité et de défense des droits de l’homme.
Sous sa direction, le GODF intensifie ses actions en faveur de la laïcité et de l’engagement civique. Alain Bauer organise de nombreux colloques et conférences, mettant l’accent sur les valeurs républicaines et l’importance de la franc-maçonnerie dans la société contemporaine. Il travaille également à renforcer les relations du GODF avec d’autres obédiences maçonniques en France et à l’international, cherchant à créer des synergies et à promouvoir une vision commune de la franc-maçonnerie.
Alain Bauer est également reconnu pour ses talents de communicant. Il utilise sa position pour moderniser l’image de la franc-maçonnerie, la rendant plus accessible au grand public. Son mandat voit une augmentation significative de la visibilité du GODF dans les médias, contribuant à démystifier les activités de l’obédience et à promouvoir ses valeurs.
Site GODF, page d’accueil
Cependant, son mandat n’est pas sans controverses. Les tensions internes au sein du GODF, entre les partisans d’une franc-maçonnerie plus traditionnelle et ceux soutenant une approche plus moderniste et engagée, sont des défis constants. Alain Bauer navigue habilement entre ces courants, cherchant à maintenir l’unité de l’obédience tout en poursuivant ses réformes.
Après son mandat de Grand Maître, Alain Bauer continue de jouer un rôle actif au sein du GODF et dans les débats publics. Il reste un expert respecté en criminologie et sécurité, intervenant régulièrement dans les médias et les forums publics pour partager son expertise et défendre les valeurs maçonniques. Il est également professeur de criminologie au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et conseiller sur les questions de sécurité auprès de diverses institutions.
Alain Bauer demeure une figure influente de la franc-maçonnerie française, dont le leadership et les réformes ont contribué à moderniser et à dynamiser le Grand Orient de France. Son mandat est rappelé comme une période de transformation et d’engagement, marquée par une volonté constante de faire de la franc-maçonnerie une force vive pour le progrès social et la justice.
Main basse sur la maison Cadet ?
La franc-maçonnerie libérale dans la tourmente
Edouard Boeglin – Cêtre, 2004, 264 pages, 15 €
Bienvenue sur le nouveau site des Éditions Cêtre !
Près de 100 francs-maçons se sont réunis à Lübeck pour célébrer dans un cadre festif le 245e anniversaire de la fondation de la Loge « Zur Weltkugel ». C’est l’une des trois loges de Lübeck qui se réunissent dans la maison de la loge au centre-ville.
Cette loge a été fondée le 20 avril 1779 en tant que filiale de la loge « Zum Fruchthorn » (aujourd’hui « Zum Füllhorn »), qui existe depuis sept ans et constitue depuis lors un élément indispensable de la vie sociale et caritative de Lübeck. Comme les autres loges maçonniques, le « Weltkugel » se considère comme une organisation engagée pour le bien commun, qui offre à ses 69 membres actuels la possibilité d’échanger des idées sur des sujets de vie et de santé en général lors de réunions régulières et dans le cadre d’un processus qui a été traditionnelle au fil des siècles sous divers formats pour maintenir sa pertinence sociale.
Pour cet anniversaire, les francs-maçons de Lübeck et d’autres villes d’Allemagne ainsi que du Danemark se sont réunis au Logenhaus de Lübeck, rue St.-Annen-Strasse, sous la direction du « Maître de la Chaire », Lennart Steen. La cérémonie a commémoré l’histoire fondatrice et mouvementée de la loge et des « frères » méritants – c’est ainsi que les francs-maçons s’appellent – ont été honorés pour leur adhésion à long terme ou pour leurs services spéciaux rendus à la loge et à la franc-maçonnerie.
La soirée s’est terminée par une « table box », un dîner festif, dans une bonne ambiance et avec des conversations animées.
Il existe aujourd’hui trois loges maçonniques en activité à Lübeck, qui, outre les deux mentionnées ci-dessus, comprennent également la loge « Zur Weltbruderkette », fondée en 1953. Tous trois travaillent dans les locaux de la Lübeck Lodge House. Les personnes intéressées peuvent trouver les dates et contacts sur les sites Internet respectifs des loges.
Ce qui est communément appelé par son incipit, Fratelli d’Italia (Frères d’Italie), a pour titre original « Il Canto degli Italiani » (Le chant des Italiens). Une exégèse non superficielle du texte révèle clairement sa nature maçonnique et républicaine.
Avec la fraternelle autorisation du blog italien Delta6017.
Dans l’hymne, c’est avant tout l’unité de l’Italie qui est souhaitée, illustrée de manière détaillé par le rappel de moments historiques significatifs dans ses différentes régions, « des Alpes à la Sicile ». L’horizon dans lequel le texte se développe suggère que la « fusion » ne doit pas se traduire par un aplatissement qui oublie ou supprime le grand patrimoine des différentes réalités locales. Loin de là. C’est une union harmonieuse d’histoires, liées par un dénominateur commun, qui doit être rappelée et transmise.
Mazzini disait : « l’institution républicaine est la seule qui assure cet avenir » (La Giovine Italia, 1831). Goffredo Mameli, avec son hymne ouvertement républicain, soutient avec enthousiasme l’idée d’une telle forme institutionnelle. Publius Cornelius Scipio dit « Africanus », la Ligue lombarde, Francesco Ferrucci, Giovanni Battista Perasso dit « Balilla », c’est-à-dire les modèles d’action que Mameli énumère dans la quatrième strophe, sont certes des exemples de la lutte contre l’étranger, mais ils sont aussi un symbole de l’institution républicaine en lutte contre le gouvernement monarchique. En effet, parmi les gloires de Rome, rappelées avec une rhétorique vibrante comme l’exigeait l’esprit du temps, c’est le chef républicain Scipion « Africanus » (Scipio) qui est exalté, et non Jules César, Auguste ou tout autre empereur important.
D’un point de vue purement esthétique, l’hymne de Mameli présente des faiblesses évidentes, tant dans les paroles que dans la mélodie de Michele Novaro. Mais, malgré ses défauts artistiques, « Il Canto degli Italiani » réussit infailliblement à impliquer émotionnellement les auditeurs et à provoquer un sentiment de fierté d’appartenir à une nation qui découle d’une longue histoire commune et qui incite à surmonter les divisions et les oppositions. Giuseppe Verdi l’a bien compris qui, en 1864, l’a repris avec l’hymne national français La Marseillaise (écrit et mis en musique par Claude Joseph Rouget de Lisle) et l’hymne anglais God Save the Queen (d’Anonyme) dans son « Inno delle Nazioni » (hymne des nations). Aujourd’hui encore, plus de cent cinquante ans après sa naissance, avec la sincérité de ses intentions, son élan de jeunesse et l’émotion qu’il peut susciter, l’hymne de Mameli continue de toucher des cordes sensibles.
L’idéal fondamental qui animait le Risorgimento italien était la réalisation de l’unité de la patrie. Depuis la fin de l’Empire romain d’Occident, l’Italie avait été fragmentée en une myriade d’États plus ou moins grands, tantôt faibles et éphémères, tantôt puissants et durables, mais presque toujours désireux de défendre leurs intérêts particuliers ou de se livrer à de féroces luttes fratricides qui avaient affaibli l’idée même de nation et avaient inévitablement favorisé, quand elles ne l’avaient pas encouragé, l’occupation étrangère. En 1815, après la chute de Napoléon Ier, le Congrès de Vienne avait sanctionné la division du territoire italien en neuf États.
« Le Canto degli Italiani », dans sa version originale, contenait l’expression « Evviva l’Italia » (vive l’Italie) dans son premier couplet, un incipit banalement faible, caractérisé par un enthousiasme générique, stérile et étouffant. En revanche, l’expression « frères d’Italie » a pris une connotation très différente. Le terme « frères » est le nom que les francs-maçons se donnent entre eux, la fraternité étant, avec la liberté et l’égalité, le fondement éthique de la franc-maçonnerie. L’hymne est donc devenu une véritable proclamation exhortative qui a secoué les consciences de destinataires bien précis : les « frères » italiens de l’auteur.
L’hymne a été appelé par certains la « Marseillaise italienne ». Une association inappropriée, non seulement parce que La Marseillaise est un hymne de guerre composé pour fortifier les soldats français de l’armée du Rhin engagés dans la défense de la jeune république née de la révolution, mais surtout parce qu’il utilise le terme d’enfants – qui dans le langage courant signifie « fils » – et non celui de « frères ». La différence est fondamentale, car les enfants ont un statut qui les relie hiérarchiquement à un père et une mère qui les guident avec autorité, alors que le terme « frères » implique une union horizontale et égalitaire. « Il Canto degli Italiani » a été qualifié d’hymne blasphématoire et antireligieux, alors qu’une analyse même superficielle du texte met en évidence la foi profonde de son auteur. La troisième strophe, en particulier, qui est la strophe centrale de tout l’hymne, est une synthèse de la vocation maçonnique et religieuse de son auteur. Le programme d’action que se fixent les francs-maçons est de s’unir et de s’aimer pour révéler au monde que les voies de Dieu sont l’union et l’amour universels.
L’hymne fait également référence à l’histoire religieuse européenne, en particulier aux événements des mouvements paupéristes du 13e siècle. À cette époque, le besoin de renouvellement du clergé, relâché, corrompu et sclérosé, se faisait fortement sentir. Il est devenu sourd aux besoins de survie de larges couches de la population qui souffrent de la misère, de la désolation et de l’abandon. Dans le nouveau climat spirituel, les pauvres deviennent des frères qui ont besoin d’autres frères pour leur venir en aide. Il s’agit d’une véritable révolution intérieure, aux répercussions sociales indéniables, où la métaphore des « frères » a l’énergie de dépasser les clivages sociaux et de rendre leur dignité aux pauvres. Il n’est plus le foudroyé de Dieu, porteur d’on ne sait quelles fautes, en tout cas l’icône du mal présent dans le monde aux prises avec un destin auquel il semble devoir se résigner. Il est simplement l’autre compris comme un prochain à aider, donc non pas un étranger mais un frère. Les exemples de la chevalerie, des cathares, de François d’Assise et de Pierre Valdo, dans leur diversité, sont peut-être les plus significatifs. Il est surprenant de constater la nécessité pour les mouvements spirituels d’aider leurs frères pauvres. Ce sont des frères qui se consacrent au soin d’autres frères. En ce sens, l’harmonie d’une famille est rétablie, non pas au sens naturel des liens biologiques, mais au sens spirituel, fortement imprégné d’idéalité. Le terme « frère » est typique du XIIIe siècle, bien que le mot latin frater ait acquis une connotation religieuse dès le IVe siècle.
Il est à noter que, tant dans la franc-maçonnerie que dans les mouvements paupéristes médiévaux, le terme qui les caractérise est celui de « frère » et « sœur » et non d’autres, tels que: ami, camarade, associé, collègue qui caractérisent l’engagement politique, les unions commerciales, les sociétés qui ont une fonction plus nettement matérielle et moins spirituelle. La franc-maçonnerie y a ses racines profondes, mais elle est aussi indubitablement liée aux Lumières européennes du 18e siècle Tous ceux qui, au nom de la raison éclairée, entendent combattre les ténèbres de l’ignorance et de la superstition sont reconnus comme des « frères » et s’apportent à ce titre une aide mutuelle et une assistance bienveillante. Une sorte de fraternité morale, de cosmopolitisme fraternel. Par essence, les francs-maçons visent à répandre « l’amour fraternel entre les hommes » dans le respect des croyances religieuses de chacun. La recherche de la vérité et de la fraternité doit en effet servir à réunir l’humanité en combattant l’ignorance et le fanatisme.
Le concept de fraternité inhérent à la franc-maçonnerie s’apparente à un « lien mystique fraternel ». Il est certain, au-delà des interprétations et des déviations historiques, que même dans ce cas le terme « frère » prend une connotation de type idéal et moral. La fraternité maçonnique se comprend donc comme une extension, une transfiguration du lien biologique et familial et s’élève à un mode de relation caractérisé par l’entraide jusqu’au dévouement de la vie. Si, à notre époque, la figure du frère biologique est ternie et risque de perdre de sa valeur, la figure idéale de la fraternité comprise comme un lien exemplaire demeure.
Il est intéressant de noter que dans les relations avec le Mal, avec Satan, le terme de frère n’est jamais utilisé, mais celui de fils-esclave, de soumis. Et ce, non seulement par ceux qui identifient Satan comme l’antagoniste, mais aussi par ses propres adeptes. En définitive, dans le satanisme, c’est le besoin de montrer une relation de soumission qui domine, alors que dans la fraternité, qui découle de la filiation divine commune qui n’asservit pas mais rend libre, la relation est égale. En ce sens, les enfants de Satan se distinguent des enfants de Dieu, les enfants des Ténèbres des enfants de la Lumière.
Mameli était franc-maçon, pas athée. Toutes les références religieuses et divines de l’hymne le prouvent. L’anticléricalisme maçonnique du XIXe siècle ne doit pas être confondu avec l’incroyance, qui ne voulait pas avoir et n’avait pas une connotation purement antireligieuse, mais avait une valeur idéologico-politique évidente. C’est la fin du pouvoir temporel des papes qui était l’objectif des francs-maçons et des libéraux irrédentistes, la fin d’un dogmatisme asservissant et non la fin du christianisme en tant que tel. Inversement, la croyance en l’inséparabilité de la nature du chef religieux et du souverain temporel attribuée par le catholicisme à la personne de l’évêque de Rome rendait blasphématoire l’objectif des patriotes italiens.
Il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui encore, même dans l’étroitesse territoriale de son État, le pape est un monarque absolu. Si aujourd’hui le pape a gagné en autorité spirituelle et morale, même aux yeux des non-catholiques, il le doit à la perte de son importance en tant que monarque politique, en tant que chef d’un État en proie à des luttes de pouvoir temporelles. Paradoxalement, on peut dire que le 20 septembre 1870, jour de la prise de Rome par les « Bersaglieri » du général Alfonso La Marmora, lui aussi franc-maçon, a été une date faste non seulement pour l’Italie, mais aussi pour l’Église catholique, libérée du pouvoir temporel. Mais le chemin vers la libération des prétentions monopolistiques et dogmatiques sur la Vérité et l’affirmation de la liberté de la recherche spirituelle est encore long.
Il était une fois l’histoire de Bernard qui, pour donner un sens à sa vie, trouva belle l’idée d’entrer en franc-maçonnerie. Il écrivit donc un courrier, en ce sens, au Vénérable Maître d’œuvre d’une loge qui avait organisé une TBO un mois auparavant. Un RDV fut donc fixé par le VMO avec Bernard pour parler de tout, de rien, de la vie et de ses motivations. Il fut informé que 3 personnes, des enquêtrices en l’occurrence, seraient dépêchées pour le rencontrer, et ce pour encore mieux le connaître.
Mais lui, mise à part sa furtive participation à une tenue blanche et éventuellement quelques informations glanées, de ci de là, sur le Web (il faut toujours vérifier ses sources et se méfier de ce que l’on trouve sur le Net !), il n’y connaît rien à la franc-maçonnerie.
Dans cette société où les préjugés et l’apparence sont monnaie courante, il s’interroge alors et s’inquiète un peu de son image, des questions qui lui seront posées et tout autant du vide sidéral dans lequel il se sentirait propulsé s’il ne pouvait pas répondre. Mais… Il y a toujours un ami pour vous rassurer. Il y a toujours Jean-Claude prêt à lui apporter son soutien et lui donner courage pour cette première enquête… Au café du coin …
« Écoute Bernard, je crois que toi et moi on a le même problème, c’est-à-dire qu’on peut pas vraiment tout miser sur notre physique, surtout toi. Alors si je peux me permettre de te donner un conseil, c’est : oublie que t’as aucune chance, fonce. On sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher ! » (Jean-Claude Dusse – Les bronzés font du ski)
« Si vous dites que les Illuminati n’existent pas, on vous répond que vous en êtes un vous-même ! »
De notre confrère geo.fr – Par FRANCISQUE OESCHGER
Christophe Bourseiller, historien et journaliste, a consacré deux livres au complotisme. Pour GEO Histoire, il revient sur les raisons de l’étonnante popularité du mythe des Illuminati.
Photo de la pyramide du billet de un dollar américain
27 % des Français croient que les Illuminati sont parmi nous et complotent en secret. Les jeunes sont particulièrement réceptifs à cette rumeur. Comment expliquer l’ampleur de ce phénomène ?
Les Illuminati ont toujours eu une réputation sans commune mesure avec leur importance réelle. Ils disparaissent pratiquement à la fin du XVIIIe siècle, même si on en retrouve un peu l’esprit au siècle suivant chez les carbonari italiens, obligés eux aussi de cultiver le secret pour échapper à la censure et à la répression.
Aujourd’hui, il n’y a plus de despotisme, du moins dans les pays démocratiques où règne la liberté d’expression. Les oppositions ont pignon sur rue. Les complotistes ont donc trouvé cet autre cheval de bataille, un complot mondial qui serait mené par la Trilatérale, le groupe Bilderberg, le Council on Foreign Relations… Comme il est difficile de soupçonner ces gens qui se réunissent au grand jour d’appartenir à une société secrète, ils les accusent d’être noyautés par les Illuminati qui tirent les ficelles dans l’ombre.
Les Illuminati constituaient-ils une organisation d’un genre unique ?
Non. Ils ne formaient qu’une société secrète parmi toutes celles qui se sont développées à l’époque au sein de la franc-maçonnerie, même s’ils tranchaient par la radicalité de leur discours jacobin, révolutionnaire, antimonarchique et anticlérical, on dirait aujourd’hui « d’extrême gauche ».
En revanche, la théorie du complot des Illuminati telle que l’a formulée Augustin Barruel peut être considérée comme la mère de tous les complotismes. Avec cette nuance que le complot avait alors pour but de détruire l’ordre social existant (le despotisme, les monarchies, l’Église) alors qu’aujourd’hui on lui prête le dessein de dominer le monde.
Quel est l’effet des sociétés secrètes sur notre imaginaire ?
Cartes de crédit avec la pyramide du dollar US
Le complotisme est, qu’on le veuille ou non, un saut dans le merveilleux, une manière de sublimer, de réenchanter la politique. Alors que l’histoire nous déroute souvent par ses hasards, ses aléas, son absence de logi que, les complotistes prétendent, au contraire, expliquer ces phénomènes et leur donner une cohérence. Un discours qui plaît aux jeunes générations.
Pour les complotistes, il n’y a pas de hasard mais une force secrète et malfaisante qui agit dans l’ombre avec la complicité des grands médias. En bons paranoïaques, ils se considèrent comme des initiés qui voient et savent des choses qui échappent au commun des mortels. Et ne leur dites pas que les Illuminati n’existent pas : ils vous répondront, sans hésiter, que vous mentez parce que vous en êtes un vous-même !
« Le complotisme, anatomie d’une religion » de Christophe Bourseiller (Ed. du Cerf, 2021).
Cet article est extrait du GEO Histoire n°76, Comment sont nées les grandes théories du complot de juillet-août 2024.
Par notre correspondante en Euskadi, Annie Grangeret
C’est à l’artiste peintre Patrice Bordage que nous devons cette magnifique exposition temporaire intitulée « LIBERTÉ ». Il explore la notion de liberté à travers un dialogue vibrant entre formes abstraites et couleurs audacieuses.
Inspirée par la célèbre maxime de Guillaume d’Orange (1533-1584), surtout connu pour son rôle crucial dans la révolte néerlandaise contre la domination espagnole conduisant à l’indépendance des Provinces-Unies « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer »1, l’artiste nous invite à un voyage introspectif où chaque œuvre est une quête de lumière et d’émotion. Cette maxime, qui guide l’artiste depuis plus de 20 ans, traduit parfaitement l’essence de cette exposition.
Paul Éluard photographié par le Studio Harcourt en 1945
L’exposition s’articule autour du poème « LIBERTÉ »2 de Paul Éluard (1895-1952), écrit en 1942, qui résonne aujourd’hui avec une pertinence renouvelée. Ce poème a été une source d’inspiration majeure pour l’artiste, marquant chaque toile de cette quête de liberté, tant oppressée que triomphante. La résonance émotionnelle de ces œuvres est amplifiée par l’interprétation libre des enfants, qui, avec leur regard neuf et sans préjugés, ont contribué à enrichir la narration de cette exposition.
Trois peintures, comme trois messages…
Acrylique sur toile, 30×30 Cathy Dronne- Un chancre attaque les couleurs de la République…alors Mariane pleure
Cette première œuvre, avec ses éclats de rouge, de blanc et de bleu, évoque une lutte intérieure. Les couleurs se heurtent et se mêlent, symbolisant le combat pour la liberté. Le rouge, vibrant et tumultueux, peut représenter le sacrifice et la passion. Le blanc, immaculé et pur, incarne l’espoir et la paix, tandis que le bleu profond symbolise la stabilité et la sérénité. La juxtaposition de ces couleurs crée une tension dynamique, reflétant la complexité de la liberté.
acrylique sur lin d’après le poème de P. Eluard « Liberté » – format F20 – 73x 60 – avril 2024
Dans la deuxième peinture, les teintes de bleu et de jaune suggèrent une dualité entre le calme et la perturbation. Le bleu domine, rappelant un ciel nocturne ou un océan infini, symbolisant la profondeur et l’infini. Le jaune, en contraste, éclate comme une lumière au milieu de l’obscurité, symbolisant l’espoir et la renaissance. Cette œuvre semble capturer un moment de transformation, où la lumière émerge du chaos.
La troisième et dernière œuvre, dominée par des nuances de rouge et d’orange, rappelle la mythique légende de « L’oiseau de feu » de Stravinsky. Les couleurs ardentes et les formes tourbillonnantes suggèrent une puissance brute et une énergie dynamique. Le rouge intense peut symboliser la force et la lutte, tandis que l’orange et le jaune évoquent la chaleur et la renaissance. Cette peinture, avec ses mouvements flamboyants, incarne la victoire de la lumière sur les ténèbres, la liberté triomphante.
Acrylique sur lin – F12 – 50×61 – janvier 2024
Pour mémoire, « L’Oiseau de feu » d’Igor Stravinsky, un ballet en deux tableaux, est fondé sur des légendes russes et raconte l’histoire magique de l’oiseau de feu qui aide le Tsarévitch Ivan à vaincre le sorcier maléfique Kastcheï l’Immortel. Le ballet, créé en 1910, est une œuvre emblématique du compositeur, marquant un tournant dans sa carrière et dans la musique du XXe siècle. Le maçon pour y voir un phénix, oiseau mythologique qui renaît de ses cendres, symbole puissant de régénération, d’immortalité et de transformation. Il représente la renaissance spirituelle, la régénération morale et le triomphe de l’âme sur les épreuves et les tribulations. Ce parallèle enrichit la compréhension de l’œuvre en la connectant à des thèmes universels de transformation, de renaissance et de triomphe sur les forces du mal. Pour un Franc-maçon, l’oiseau de feu devient alors non seulement un personnage de conte, mais aussi un puissant symbole d’élévation spirituelle et de persévérance.
Regard d’initié
Pour un fils de la lumière, cette exposition offre une réflexion profonde sur les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Chaque œuvre, à travers ses couches de couleurs et ses formes abstraites, propose une méditation sur la lumière, un symbole central dans la maçonnerie. La lumière, dans ces toiles, est à la fois métaphorique et littérale, évoquant l’illumination de l’esprit et la quête de vérité.
Les relations intimes entre la lumière et les couleurs, ainsi que l’interaction entre l’œuvre et le spectateur, rappellent le chemin initiatique du Franc-maçon, où chaque étape est une découverte et une élévation spirituelle. La liberté, thème central de cette exposition, est également une valeur essentielle dans la maçonnerie, représentant l’émancipation de l’esprit et la quête de connaissance.
L’artiste invite chaque spectateur à se perdre dans ces toiles, à y trouver sa propre histoire, et à se laisser porter par les émotions que suscitent ces œuvres. C’est un appel à l’introspection, à la réflexion sur notre propre liberté et sur les forces qui nous oppressent ou nous libèrent.
« LIBERTÉ » est une célébration de la liberté sous toutes ses formes, un voyage visuel et émotionnel qui résonne profondément avec les valeurs maçonniques de lumière, de vérité et de liberté.
Explorant la notion de liberté à travers des œuvres abstraites vibrantes et inspirée par le poème « LIBERTÉ » de Paul Éluard, cette exposition est une invitation à la réflexion et à l’émotion. Chaque toile est une quête de lumière et de liberté, offrant aux visiteurs une expérience unique et introspective.
Venez découvrir ces œuvres inspirantes et laissez-vous porter par la magie des couleurs et des formes. Bon voyage dans cet univers de couleurs et de lumière.
Salle souterraine – Musée – Prison dite des Évêques
Musée – Prison dite des évêques
Au cœur de la vieille ville de Saint-Jean-Pied-de-Port, découvrez cette bâtisse à l’histoire si pittoresque et singulière. Encore aujourd’hui un voile d’ombre enveloppe cet édifice au nom évocateur. Cette appellation actuelle et récente associe deux réalités historiques distinctes, la présence d’Evêques de Bayonne durant le Grand Schisme d’Occident et la vocation pénitentiaire attestée dès le XVIIIe siècle. L’entrée s’ouvre sur un corps de garde suivi de cellules disciplinaires. Un escalier exigu permet d’accéder à une vaste salle voûtée médiévale.
1Pour un initié, notamment dans le contexte maçonnique, cette maxime résonne profondément avec les valeurs d’engagement, de persévérance et de quête de la vérité. Les Francs-maçons croient en une amélioration continue de soi-même et de la société, un processus qui exige souvent de persévérer sans garantie de succès immédiat.
Initiation et travail maçonnique
La maxime rappelle le parcours initiatique où l’aspirant doit s’engager dans une quête de connaissance et de lumière, même sans l’assurance de comprendre immédiatement les mystères qu’il explore.
Résilience et dévouement
La persévérance sans succès garantit, un principe fondamental dans la maçonnerie, reflète l’engagement à poursuivre la quête de perfection et de vérité, malgré les obstacles.
Action juste et nécessaire
La citation encourage à entreprendre des actions justes et nécessaires pour le bien commun, indépendamment des résultats escomptés, un principe souvent illustré par les travaux symboliques et les œuvres caritatives maçonniques.
Guillaume d’Orange, par ses actions et ses mots, incarne des valeurs d’action désintéressée et de persévérance. Sa maxime est un appel à l’engagement moral et à la résilience, des valeurs qui transcendent le temps et les contextes, trouvant une résonance particulière dans la philosophie maçonnique et au-delà.
2« Liberté » célèbre la liberté face à l’occupation allemande. Initialement intitulé « Une seule pensée », Paul Éluard, nom de plume d’Eugène Grindel, changea le titre pour « Liberté » après avoir réalisé que ce mot incarnait son aspiration la plus sublime. Le poème, publié clandestinement et diffusé par divers moyens, est une longue énumération des lieux, réels ou imaginaires, où le narrateur écrit le mot « liberté ». Il a inspiré de nombreuses œuvres artistiques et musicales, et continue d’être une source d’inspiration et de commémoration.
Informations Pratiques
« LIBERTÉ » de Patrice Bordage – Musée – Prison dites des Évêques, 41 rue de la citadelle – 64220 Saint-Jean-Pied-de-Port/Du 3 au 29 juillet 2024 – Horaires : Toute la semaine de 10h30 à 19h00. Pour un échange entre visiteurs et l’artiste : Tel 06 12 88 49 51. Généralement, Patrice Bordage est à la galerie vers 16h.
Dès le samedi avant le carnaval Hemopa à Altamira , dans le sud-ouest du Pará , était bondé. Un mouvement qui laisse l’équipe du centre de sang enthousiasmée et émue.
« Dieu merci, c’est le carnaval et nous avons besoin d’avoir notre stock en faveur et aujourd’hui l’hémopa, Dieu merci, est plein. » , a déclaré José Nilton, directeur du Centre du Sang d’Altamira.
Le stock étant faible et ayant besoin de poches de sang, Hemopa a lancé la campagne du carnaval et, avec le soutien de la Police fédérale des routes et de la franc-maçonnerie, pour garantir des poches pour toute la région. Avec pour devise : au bloc des sauveteurs, donner du sang n’est qu’un plaisir, ils ont accueilli les donneurs avec le sourire aux lèvres et quiconque se rendait au centre de transfusion recevait même un t-shirt personnalisé.
Maria Luiza et Rosa Maria ont assisté à la matinée de dons à Hemopa à Altamira – Photo : Adriano Machado/TV Vale do Xingu
La campagne du carnaval aide des personnes comme la petite Maria Luiza, cinq ans, qui a besoin de recevoir au moins une transfusion chaque mois. Maria Rosa, mère de la petite Maria Luiza, raconte que sa fille a reçu un diagnostic de drépanocytose peu après l’accouchement, lors d’un test au talon.
« C’est très gratifiant parce que ma fille, pas seulement elle, mais aussi beaucoup d’autres personnes, est dans le besoin et nos cœurs sont pleins de joie et de gratitude pour toutes ces personnes qui prennent un peu de leur temps pour donner une goutte de sang et aider ainsi. beaucoup de monde, pour aider ma fille.
Avec chaque don, un moment de gratitude et d’affection pour ceux qui ont pris une minute de leur temps pour contribuer à sauver des vies. Habituée à faire face à des situations d’urgence, la police a collaboré et a également donné du sang.
L’inspecteur Gramelisch donne du sang – Photo: Karina Pinto/Confirma Notícia
« Nous avons profité de l’occasion pour pouvoir soutenir, et nous avons même invité d’autres personnes et la population à être ici pour nous soutenir. C’est rapide et extrêmement important, cela pourrait sauver une vie, n’est-ce pas, cela prend un peu de temps. » mais d’une grande importance pour les personnes qui en ont besoin. » , inspecteur Gramelisch, du PRF.
Le renfort a fonctionné. Au moins 50 donateurs sont arrivés tôt, invités par la Loge capitulaire 519 d’Estrela da Amazônia. Rogério Cervalho, représentant de la Loge maçonnique, est arrivé tôt et était accompagné de son fils et de plusieurs jeunes. « Nous avons fait appel aux enfants et les enfants sont venus en masse, et aujourd’hui, grâce à Dieu, nous avons reçu plus de 50 donateurs pour pouvoir égayer cette campagne et comme on dit, faire le bien sans regarder qui », a-t-il déclaré.
« Pour des gens comme DeMolay, nous pensons qu’il est très important d’aider les autres et d’être ici dans cette campagne pour aider ceux qui en ont vraiment besoin. » , déclaration de Pedro Carvalho, Maître DeMolay.
« Pour quiconque souhaite faire un don pendant la semaine , le centre ouvre de 7 heures du matin jusqu’à 13 heures. Apportez simplement une pièce d’identité avec photo, passez notre sélection, faites un don, puis buvez notre café qu’Hemopa est toujours prêt à donner. » , José Nilton, directeur d’Hemopa Altamira.
Cette note de lecture s’inscrit dans le cadre de nos vagabondages littéraires estivaux, nés des trouvailles fortuites dans les vide-greniers ensoleillés ou des redécouvertes au fond des bibliothèques de nos résidences secondaires et locations saisonnières.
Jacques Le Goff et Jean-Luc Pouthier nous guident à travers les lectures de l’ouvrage fascinant Le Dieu du Moyen Âge. Ensemble, ils dévoilent les multiples visages de la divinité médiévale, révélant une complexité divine bien au-delà du monothéisme officiel.
Dans la pénombre des siècles révolus, là où l’obscurité des temps médiévaux se mêle à l’éclatante lumière des cathédrales, se dresse la figure énigmatique et omniprésente de Dieu. Jacques Le Goff1, éminent historien et explorateur infatigable des âges anciens, nous entraîne dans un voyage érudit et fascinant à travers les dédales spirituels du Moyen Âge. Son ouvrage, Le Dieu du Moyen Âge, rédigé en collaboration avec Jean-Luc Pouthier2, se présente comme une symphonie intellectuelle, une danse élégante entre les mots et les idées, où chaque page résonne comme un écho des voix disparues des hommes et des femmes de cette époque.
Jacques Le Goff, avec une plume trempée dans l’encre de la sagacité, brosse le portrait d’un Dieu complexe, polymorphe, aux visages multiples et aux contours fluctuants. Officiellement monothéiste, le Dieu des chrétiens médiévaux se révèle, à l’usage, infiniment plus divers et fragmenté. Le grand historien s’aventure au-delà des dogmes et des doctrines, pénétrant l’âme des croyants du Moyen Âge. Il y découvre un panthéon implicite où cohabitent Dieu le Père, majestueux et redoutable, Dieu le Fils, souffrant et rédempteur, et le Saint-Esprit, insaisissable souffle divin. Mais plus surprenante encore est l’omniprésence de la Vierge Marie, figure féminine et maternelle, adjointe à cette trinité pour former une quadrité tacite, mais ô combien vénérée.
À travers des institutions politiques où le sacré et le profane s’entrelacent, des œuvres d’art aux couleurs éclatantes et aux symbolismes riches, des textes théologiques rédigés par des esprits fervents, et des pratiques quotidiennes empreintes de piété sincère, Jacques Le Goff traque les manifestations de ce Dieu pluriel. Chaque chapitre de cette quête se déploie comme une fresque où l’historien, tel un alchimiste, transmute les archives et les vestiges en récits vivants et vibrants.
Le dialogue avec Jean-Luc Pouthier, érudit et journaliste éclairé, ajoute une dimension de proximité et de clarté à cette exploration. Jean-Luc Pouthier, en digne interlocuteur, questionne, relance, et enrichit le discours de Le Goff, transformant cette lecture en une conversation vivante et animée. Leur échange, fluide et pénétrant, nous entraîne plus profondément dans les méandres des croyances et des superstitions médiévales, nous dévoilant une véritable histoire de Dieu, façonnée par les hommes et les femmes qui, chaque jour, cherchaient son visage à travers les voiles de l’incertitude et de la foi.
La première de couverture, ornée de « Le Trône de grâce de la Trinité » – détail, s’agissant d’un retable composé de quatre tableaux : Sainte Trinité, La Visitation, Saint Dominique, Saint Christophe – de Bartolo di Fredi, datant de 1387, n’est pas qu’un simple ornement. Elle est une porte ouverte sur l’univers symbolique et esthétique du Moyen Âge. La Trinité, dans toute sa splendeur mystique, invite le lecteur à contempler les mystères divins avec l’émerveillement et la dévotion des fidèles d’autrefois. Les couleurs chatoyantes et la composition harmonieuse de l’œuvre reflètent la richesse et la profondeur du contenu du livre, tout en soulignant la subtile harmonie entre le divin et l’humain.
En somme, Le Dieu du Moyen Âge n’est pas seulement une étude historique, c’est une immersion dans l’âme collective de l’Occident médiéval. Jacques Le Goff, avec la complicité éclairée de Jean-Luc Pouthier, nous offre une odyssée intellectuelle où chaque page est une étape vers la compréhension intime de ce Dieu qui, malgré sa prétendue unicité, se révèle être multiple et profondément humain. Ce livre est une invitation à écouter les murmures du passé, à percevoir les nuances de la foi médiévale, et à découvrir, au-delà des siècles, la persistance de la quête divine.
1Jacques Le Goff, une vie dédiée au Moyen Âge
Dans les premières lueurs de l’année 1924, un souffle nouveau anime la ville de Toulon. Jacques Le Goff naît, destiné à devenir l’un des plus grands historiens de son temps, un maître de la narration du passé. Son enfance, bercée par les récits de l’histoire, semble le prédestiner à une carrière où le passé se conjugue toujours au présent. À Paris, au lycée Louis-le-Grand, puis au lycée Thiers, le jeune Le Goff se forge une éducation rigoureuse, prélude à son entrée à l’École normale supérieure en 1945. Là, il brille, se distinguant par son érudition et sa soif insatiable de savoir.
L’agrégation d’histoire en poche en 1950, Le Goff arpente les chemins de l’Europe savante, étudiant à l’Université Charles de Prague et à l’Université d’Oxford. Ces voyages académiques enrichissent sa perspective, faisant de lui non seulement un historien, mais un véritable anthropologue du passé. De retour en France, il plonge dans l’univers médiéval avec une passion et une rigueur qui impressionnent ses pairs.
Dessin noir et blanc de Jacques Le Goff
Jacques Le Goff rejoint l’École pratique des hautes études en 1962, où il devient directeur d’études. Mais c’est à l’École des hautes études en sciences sociales qu’il laisse une empreinte indélébile, succédant à Fernand Braudel en 1972. Sous sa direction, l’EHESS devient un phare de la recherche historique, explorant les interstices de l’histoire sociale et culturelle. Jacques Le Goff redéfinit les contours du Moyen Âge, le dépouillant de ses clichés pour révéler une période d’une richesse insoupçonnée.
Avec des œuvres comme Pour un autre Moyen Âge et La Civilisation de l’Occident médiéval, Jacques Le Goff offre des perspectives nouvelles, intégrant l’anthropologie, la sociologie et l’économie à l’étude historique. Ses pages vibrent des vies des hommes et des femmes du passé, ses mots ressuscitent des siècles oubliés. Saint Louis, sa biographie magistrale du roi Louis IX, couronnée de nombreux prix, demeure une référence incontournable, un modèle de rigueur et de narration.
Jacques Le Goff ne se contente pas des salles de classe et des bibliothèques. Il porte l’histoire dans les foyers à travers des émissions de radio et de télévision, convaincu que la connaissance du passé est une clé pour comprendre le présent. Il parle avec une clarté et une passion qui rendent le Moyen Âge accessible à tous, faisant tomber les barrières entre l’érudition et le grand public.
Les distinctions pleuvent, le Grand Prix national de l’histoire en 1991, entre autres, mais c’est surtout le respect et l’admiration de ses contemporains qui couronnent sa carrière. Jusqu’à son dernier souffle en 2014, Jacques Le Goff reste un ardent défenseur de l’histoire, un penseur pour qui le passé est une matière vivante, vibrante, essentielle à notre compréhension du monde.
Ainsi, Jacques Le Goff traverse le siècle comme un pont entre les âges, un architecte du savoir qui a redonné vie au Moyen Âge. Son héritage est une constellation de connaissances, une invitation perpétuelle à plonger dans les profondeurs du temps, à écouter les murmures des siècles passés pour éclairer notre chemin présent.
Jean-Luc Pouthier – Forum France Culture Histoire, en 2015
2Jean-Luc Pouthier, une vie dédiée à l’histoire religieuse
Jean-Luc Pouthier, historien et journaliste, est une figure incontournable dans le domaine de l’histoire religieuse contemporaine. Né dans un contexte où la religion joue un rôle central, Jean-Luc Pouthier développe dès son plus jeune âge une fascination pour les récits saints et les textes sacrés, nourrissant ainsi une carrière riche et diversifiée. Ses études le mènent à sillonner les chemins des grandes universités, où il forge une expertise inégalée en matière de christianisme et de ses multiples facettes à travers les âges.
Jean-Luc Pouthier commence sa carrière comme journaliste, apportant une rigueur académique à ses reportages. Son passage par Le Monde de la Bible marque un tournant décisif dans sa vie professionnelle. En tant que rédacteur en chef de cette publication prestigieuse, il éclaire les mystères des textes bibliques et met en lumière les influences réciproques entre la foi et l’histoire. Ses articles, toujours empreints d’une profonde érudition, captivent un large public, avide de comprendre les racines religieuses de notre civilisation.
Au-delà du journalisme, Jean-Luc Pouthier s’illustre par sa collaboration avec des figures éminentes de l’histoire. Son travail aux côtés de Jacques Le Goff sur « Le Dieu du Moyen Âge » témoigne de sa capacité à dialoguer avec les plus grands esprits de son temps, enrichissant le débat historique et apportant une dimension accessible et humaniste à des sujets souvent complexes.
Jean-Luc Pouthier ne se contente pas de scruter les archives et les manuscrits. Il parcourt le monde, participe à des colloques, donne des conférences, et engage des dialogues passionnés avec des chercheurs de toutes disciplines. Son engagement dans la diffusion du savoir va au-delà des frontières académiques. Il s’efforce de rendre l’histoire religieuse vivante et pertinente pour le grand public, convaincu que la compréhension des croyances et des pratiques passées est essentielle pour naviguer dans les complexités du monde moderne.
Son approche, toujours marquée par une grande clarté et une profonde empathie, lui permet de toucher un large éventail de lecteurs et d’auditeurs. Jean-Luc Pouthier sait que l’histoire religieuse n’est pas seulement une affaire de dates et de dogmes, mais aussi d’expériences humaines, de foi, de doutes et de quête de sens.
Aujourd’hui, Jean-Luc Pouthier continue de contribuer à l’histoire religieuse avec une passion intacte. Son œuvre, par sa profondeur et sa diversité, reste une source précieuse pour quiconque s’intéresse à la rencontre de la foi et de l’histoire. Par son travail, il nous rappelle que les questions spirituelles et les réponses que l’humanité y a apportées sont au cœur de notre identité culturelle et de notre compréhension du monde.
Le Dieu du Moyen Âge
entretiens avec Jean-Luc Pouthier
Jacques Le Goff – Le Grand livre du mois/Bayard, 2003, 100 pages, 14,90 €
Les Templiers, arrivés en Midi-Pyrénées au début du XIIe siècle, ont rapidement établi des commanderies, des bases logistiques et économiques essentielles pour soutenir leurs activités militaires et spirituelles. Ces établissements servaient de centres d’exploitation agricole, de lieux de commerce et de refuges pour les pèlerins.
La région de Midi-Pyrénées abrite plusieurs commanderies templières, chacune jouant un rôle crucial dans le réseau de l’Ordre. Parmi les plus notables, nous trouvons la commanderie de Montsaunès, fondée vers 1140, l’une des plus importantes de la région.
Au cœur du Comminges, nichée entre les villages pittoresques de Salies-du-Salat, Saint-Martory et Saint-Lizier, se trouve une merveille cachée de l’architecture médiévale : l’église romane de Montsaunès. Ce joyau du XIIe siècle, construit par les Templiers, est non seulement un édifice religieux mais aussi un témoin privilégié de l’histoire et de l’art de cette époque.
Dès leur installation à Montsaunès, les Templiers, ces chevaliers mystiques aux desseins sacrés, s’emploient à fortifier leur position avec une ardeur inébranlable. Bien que le cartulaire de l’époque ne mentionne pas la construction d’un fort ni l’achat de matériaux, il témoigne en revanche de l’enrichissement constant de la préceptorie durant la seconde moitié du XIIe siècle. Vers la fin de ce siècle, les Templiers possèdent des terres à Bartère, Castans, Vidalets, Figarol, Sainte-Mayronne de la Pajole, à Saint-Martory, et bien d’autres lieux stratégiques, formant ainsi un réseau puissant de propriétés qui assurent leur prospérité et leur influence.
Notre-Dame de Montsaunès, ainsi nommée à l’origine, incarne un statut triple : chapelle de commanderie, église paroissiale et chapelle seigneuriale des comtes de Comminges. Ces derniers, reconnaissants et dévots, gratifient l’église de nombreux biens, et deux d’entre eux trouvent leur dernier repos dans des tombeaux majestueux au sein de la façade occidentale, aujourd’hui disparus. Le chrisme scellé sur l’extrados de cette façade témoigne de l’empreinte spirituelle indélébile laissée par ces nobles âmes.
Enrichis et bien installés, les Templiers se muent en seigneurs influents, rendant justice et percevant des redevances de leurs nombreuses possessions. Toutefois, en 1312, après un procès interminable, ils sont dépossédés de leurs biens, marquant la fin d’une ère.
Les chevaliers de Saint-Jean, héritiers de la commanderie de Montsaunès, entreprennent alors de grands travaux à la fin du XIVe siècle pour renforcer la sécurité du village. Raymond de Lescure, Grand Prieur de Toulouse, en concert avec les consuls, décide de la construction d’un fort pour protéger la population en cas de danger, acte officialisé le 11 février 1397 et confirmé par le chapitre provincial du Grand Prieuré de Toulouse.
L’église de Montsaunès, dédiée à Saint-Christophe, édifiée vers 1180, se dresse majestueusement avec sa nef rectangulaire divisée en quatre travées et son chœur semi-circulaire à l’intérieur, polygonal à l’extérieur. La façade occidentale et le portail nord, ornés de sculptures datées de 1190-1220, évoquent l’art et la dévotion des bâtisseurs de l’époque. Le portail ouest, surmonté d’un chrisme, présente un bandeau figuré où s’alignent cinquante-deux têtes humaines : au centre, les élus aux visages paisibles, et vers les extrémités, les damnés aux traits déformés par la terreur et la souffrance.
À l’intérieur, les murs étaient entièrement crépis et peints à fresco secco, illustrant des scènes figurées à l’ouest. Sous les arcades proches du chœur, apôtres et prophètes veillent, figés dans une éternité silencieuse. La voûte, véritable ciel terrestre, se pare de motifs géométriques : étoiles, rosaces, croix du Temple, damiers, chevrons, rubans et festons. Sur la première travée, une croix de procession peinte resplendit, illuminant l’espace sacré. Dans la quatrième travée, un faux jubé peint orne les murs gouttereaux, ajoutant une touche de mystère et de grandeur. À l’entrée de l’espace liturgique, les vestiges du chancel du XIIe siècle, avec son armoire et sa piscine eucharistique, demeurent comme des témoins silencieux d’un passé glorieux, où l’art et la foi se confondaient en une harmonie sacrée.
Ainsi, l’église des Templiers de Montsaunès, avec ses fresques et ses sculptures, raconte une histoire de pouvoir, de foi et de beauté, une symphonie visuelle et spirituelle qui résonne encore dans les pierres et les cœurs.
Sa façade austère contraste avec la richesse et la complexité de ses ornements. Le portail occidental, d’une finesse sculpturale exceptionnelle, présente des figures ciselées dans un calcaire blanc éclatant. Les chapiteaux, parmi les plus beaux de la région du Comminges, sont décorés de scènes du Nouveau Testament, notamment l’enfance de Jésus et la vie des apôtres, illustrant la crucifixion de Saint Pierre et la lapidation de Saint Étienne. Les arcs du portail sont ornés de masques sculptés représentant, au sommet, les élus aux visages sereins et en paix, en contraste frappant avec les faces grimaçantes des damnés aux extrémités.
Voûte
En pénétrant dans l’église, le visiteur est immédiatement saisi par la splendeur des fresques qui recouvrent les murs intérieurs. Ces peintures, datées de la fin du XIIIe et du début du XIVe siècle, sont un exemple remarquable de l’art médiéval. La voûte de l’église, constellée de rosaces et d’étoiles, évoque la voûte céleste, tandis que les murs de la nef sont décorés de prophètes et de saints confesseurs, abrités sous des arcades peintes avec une grande minutie. Les décors géométriques, les frises de damiers et les représentations symboliques, telles que la Pesée des âmes où un démon à tête de chien rappelle les traditions égyptiennes, ajoutent une dimension ésotérique et mystérieuse à l’ensemble.
Soleil
Lune
La commanderie templière de Montsaunès, jouissait d’une position stratégique sur les routes reliant Toulouse à Bayonne et les vallées pyrénéennes à la Catalogne et l’Aragon. Les Templiers, célèbres pour leur rôle protecteur des pèlerins et des marchands, avaient fortifié ce site pour en faire un refuge sûr et un centre de commerce et d’échanges. Grâce aux nombreuses donations de terres et de biens par les seigneurs locaux, la commanderie de Montsaunès devint rapidement l’une des plus importantes de la Haute-Garonne.
L’église romane de Montsaunès est le seul vestige subsistant de cette commanderie fortifiée, qui fut détruite pendant la Révolution. Ce bâtiment religieux est aujourd’hui reconnu comme le témoin le mieux préservé et le plus atypique de l’architecture templière sur le versant nord des Pyrénées. Son importance réside autant dans sa valeur historique que dans la qualité exceptionnelle de ses décors.
Outre les fresques et sculptures, l’église abrite également des éléments plus rares et énigmatiques. Par exemple, les masques sculptés sur l’arc du portail occidental sont uniques en leur genre, combinant des influences locales et des symbolismes templiers. À l’intérieur, les représentations géométriques et astrales suscitent fascination et curiosité, laissant entrevoir des interprétations multiples, souvent ésotériques.
L’église de Montsaunès est ouverte aux visiteurs sur demande auprès de la mairie, offrant une occasion précieuse de découvrir ce patrimoine exceptionnel. Chaque pierre, chaque fresque raconte une histoire, invitant à un voyage dans le temps, à l’époque où les chevaliers du Temple veillaient sur ces terres. En visitant ce lieu, on ne découvre pas seulement un monument, mais on plonge dans un passé riche de légendes et de mystères, où spiritualité et histoire se rencontrent.
Ainsi, l’église romane de Montsaunès, joyau mystique des Templiers demeure un trésor inestimable, un témoignage vivant de l’héritage des Templiers et de l’art médiéval, une invitation à la découverte et à la contemplation.
Les fresques murales de l’église de Montsaunès, témoins silencieux de l’art médiéval des XIe et XIIe siècles, se dévoilent comme des récits picturaux envoûtants, empreints de mysticisme et de dévotion. Leurs nuances subtiles et motifs élaborés murmurent des histoires anciennes, invitant le spectateur à plonger dans un monde où la spiritualité se mêle à l’esthétique.
La croix, trônant au cœur des fresques, émerge avec une solennité indéniable. Elle n’est pas qu’un simple symbole, mais un pont sacré reliant le terrestre au divin. La croix évoque la crucifixion du Christ, réminiscence de la rédemption et de l’espoir d’une vie éternelle. Sa présence omniprésente rassure et protège, rappelant aux fidèles la promesse d’un salut divin.
Les motifs géométriques ornent les murs avec une régularité hypnotique. Losanges et cercles dansent en une harmonie parfaite, chaque forme portant une signification cachée. Les losanges, symboles de la terre et du monde matériel, se mêlent aux cercles, incarnations de l’infini et de la perfection divine. Ces motifs, bien plus que de simples décorations, incarnent une philosophie cosmique, une vision où chaque ligne et chaque courbe s’intègrent dans un tout universel.
Au milieu de cette symphonie visuelle, les étoiles et rosaces scintillent avec une beauté céleste. Les étoiles, messagères des cieux, évoquent l’illumination divine et les âmes des dévots. Les rosaces, éclats de perfection gothique, symbolisent l’infini et la splendeur de la création divine. Elles captivent l’œil et l’esprit, invitant à la contemplation et à la méditation.
Les figures animales surgissent des fresques avec une vitalité mystérieuse. Chaque créature, qu’elle soit lion, cerf ou autre, transcende sa simple existence pour devenir un symbole sacré. Le lion, incarnation du Christ et de la force divine, et le cerf, âme en quête de Dieu, enrichissent la toile d’un bestiaire sacré, offrant des leçons visuelles et spirituelles aux fidèles.
Les éléments décoratifs, tels des bordures délicatement ciselées, encadrent les scènes principales, ajoutant une touche d’élégance et de richesse. Ils servent non seulement à embellir, mais aussi à souligner l’importance des images centrales, guidant ainsi le regard et l’esprit vers les récits sacrés.
Les couleurs vibrantes, bien plus que de simples pigments, sont porteuses de significations profondes. Le rouge, éclatant comme le sang du Christ, parle de sacrifice et de passion. Le bleu, serein comme le ciel, murmure des promesses de pureté et de divinité. Chaque teinte, choisie avec soin, renforce le message spirituel et esthétique des fresques.
Ainsi, les fresques de Montsaunès se révèlent comme une tapisserie vivante de symboles et de beauté. Elles transcendent le temps, parlant aux âmes modernes avec la même force qu’aux fidèles médiévaux, unissant passé et présent dans une communion spirituelle et artistique.
À 3 km de Montsaunès, dans le petit village de Mazères-sur-Salat, les Templiers possédaient également une petite chapelle dédiée à Sainte Matrone. Cette chapelle fut acquise à l’abbaye d’Alet (Aude). C’est une chapelle de style roman se présentant sous la forme d’une nef unique de plan rectangulaire, dont un des côtés se termine par une abside plus étroite terminée en cul-de-four. En dehors de la porte, seules quatre archères donnent un peu de lumière dans l’édifice.
Après avoir traversé l’épreuve des siècles, la chapelle est démantelée lors de la Révolution. En 1975, une association obtient le classement de l’édifice et en 1993, un important chantier de restauration permet de remettre la chapelle sous toit et de réparer les maçonneries les plus endommagées.
Sainte Matrone, martyre à Thessalonique vers l’an 304, est une figure de foi et de dévotion inébranlable. Servante chrétienne dans une famille juive de cette cité, elle pratiquait en secret son adoration du Christ. Sa maîtresse, découvrant son attachement à la divinité du Christ, Fils de David, réagit avec une extrême cruauté. Matrone subit de rudes flagellations, son corps martyrisé sous les coups de bâton infligés par sa maîtresse. Déterminée et pleine de foi, Matrone endura des tourments multiples, chaque coup renforçant sa résolution. Finalement, c’est dans ce déferlement de violence qu’elle trouva la délivrance. Sa vie terrestre se termina sous les coups, mais son âme rendue à Dieu resta pure et innocente, son dernier souffle étant une confession fervente du Christ.
Olivier
Ainsi, à Thessalonique en Macédoine, au début du IVe siècle, la figure de sainte Matrone émerge comme un témoignage poignant de la foi chrétienne. En dépit de la persécution et de la souffrance, elle resta fidèle à son Seigneur, offrant sa vie en un ultime acte de dévotion et de courage. Les écrits du martyrologe romain préservent la mémoire de cette sainte, dont le martyre continue d’inspirer par sa force et sa pureté.
La présence templière en Midi-Pyrénées, région riche en histoire et en légendes, s’étend sur plusieurs siècles, marquée par la construction de commanderies, d’églises et de fortifications. Cette présence témoigne de l’importance stratégique et religieuse de la région pour l’Ordre du Temple, fondé au début du XIIe siècle pour protéger les pèlerins se rendant en Terre Sainte et les territoires chrétiens d’Orient.
Mais comment ne pas évoquer, ici et maintenant, le roman de Florence FerrariLe chevalier du temple
Ce livre relate l’histoire d’une des neuf mille commanderies d’Occident. Elles ont été à l’origine d’une œuvre civilisatrice importante, défrichant, mettant en valeur et organisant le territoire, modernisant les conditions agricoles, tout en prévoyant des statuts libéraux et démocratiques s’agissant du Droit des Gens.
C’est à travers la vie quotidienne et les péripéties du commandeur de Montsaunès responsable temporel de la « Maison », que l’on découvre celle des templiers.
Nous suivrons également le parcours d’un jeune chevalier qui choisit de rentrer dans l’Ordre où l’abnégation, l’humilité et le renoncement sont les maîtres mots. Guillaume traversera beaucoup d’épreuves qui seront autant d’enseignements initiatiques visant à la transformation intérieure. Épris d’honneur, de pureté et d’absolu, il veut se perdre en Dieu mais, chargé d’escorter les pèlerins jusqu’à Compostelle, il s’éprend d’une jeune femme, Alissende, contre laquelle le destin semble s’acharner. Cet amour parviendra-t-il à remettre en cause la pérennité de ses engagements vis à vis du Temple ? Comprendra-t-il que la quête doit être un pèlerinage et non une errance ?
Florence Ferrari
« Auteur de romans historiques dans lesquels l’aventure, les intrigues, les rebondissements sont indissociables de la pédagogie… » (Midi-Libre), écrivaine, poète et conférencière, titulaire d’une licence de droit public (option Histoire), membre d’honneur de l’association Histoire et Information, Florence Ferrari vit à Montpellier et donne habituellement des conférences sur le catharisme, les Templiers, l’Égypte ancienne.
Revenons sur la première de couverture représentant un adoubement, cette cérémonie par laquelle une personne est élevée au rang de chevalier
Il était une fois, dans un royaume lointain, une cérémonie empreinte de noblesse et de grandeur, magnifiquement capturée par l’artiste Edmund Blair Leighton en 1901. Sa toile, intitulée « The Accolade » ou « L’Adoubement », immortalise ce moment empreint de solennité et de beauté.
En un lieu sacré, baigné par une lumière dorée filtrant à travers des vitraux ornés, se tenait une scène d’une majesté inoubliable. L’atmosphère, empreinte de respect et d’admiration, semblait suspendue dans le temps, chaque murmure et chaque souffle d’air s’arrêtant pour ne pas troubler le moment sacré.
Sur une estrade de marbre blanc, au cœur de cette salle grandiose, une noble dame se tenait droite et majestueuse. Elle était vêtue d’une robe immaculée, richement brodée d’or et d’argent, et sa chevelure dorée, couronnée de gemmes précieuses, tombait en cascades harmonieuses, ajoutant une aura de pureté et de grâce à sa silhouette. Dans ses mains délicates mais assurées, elle tenait une épée d’une beauté exceptionnelle, dont la lame scintillait sous la lumière, reflet de sa puissance et de son autorité.
À ses pieds, agenouillé en signe de dévotion et de loyauté, un chevalier en armure. Son heaume posé à côté de lui révélait un visage empreint de courage et de détermination. Vêtu de son haubert étincelant et d’une tunique rouge brodée d’emblèmes noirs, il se tenait dans une attitude de profonde révérence, prêt à recevoir l’honneur ultime. Le silence pesant, empli d’une intensité presque palpable, rendait chaque détail plus vibrant, chaque geste plus significatif.
Le moment fatidique arriva. La noble dame leva l’épée, la maintenant un instant au-dessus de l’épaule du chevalier, comme pour bénir son avenir et sceller son destin. Puis, avec une grâce mesurée et un mouvement empreint de solennité, elle abaissa l’épée sur son épaule droite, puis sur la gauche, en prononçant des paroles de bénédiction et d’allégeance. Chaque mot résonnait comme une promesse de bravoure et d’honneur, chaque mouvement était empreint de dignité et de gravité.
Autour d’eux, les nobles et les chevaliers, témoins silencieux de cette cérémonie, observaient avec une dévotion palpable. Leurs regards étaient fixés sur cette scène, absorbant chaque instant, chaque détail, comme une leçon de noblesse et de vertu. Les anciens, aux barbes blanchies par le temps, se souvenaient de leur propre adoubement, tandis que les jeunes écuyers rêvaient du jour où ils seraient à la place de ce chevalier.
La cérémonie s’acheva, laissant dans l’air une aura de sacralité et de grandeur. Le chevalier, désormais adoubé, se releva, ses yeux brillants de fierté et de détermination. Il avait été choisi, il avait été béni, et il porterait désormais le titre de chevalier avec honneur et courage. La noble dame lui sourit avec bienveillance, ses yeux exprimant une sagesse et une grâce infinies.
Ainsi, Edmund Blair Leighton, à travers son œuvre réalisée en 1901, nous offre une vision intemporelle de l’adoubement, rite ancien et sacré, symbole éternel de la chevalerie et de la noblesse d’âme. Dans ce geste simple mais solennel, se reflètent des siècles de tradition, de bravoure et d’honneur, rappelant à tous les présents la grandeur et la beauté de l’esprit chevaleresque.