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Les mystères révélés de la franc-maçonnerie aux Journées européennes du patrimoine

Les 21 et 22 septembre 2024, à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, le musée de la franc-maçonnerie à Paris vous ouvre ses portes pour une expérience unique, gratuite et enrichissante. C’est une opportunité rare de plonger au cœur de cette organisation séculaire, souvent entourée de mystère, mais qui a façonné de manière significative l’histoire et la culture européenne.

Musée de la Franc-Maçonnerie
Musée de la franc-maçonnerie

Un voyage au cœur de la franc-maçonnerie

La franc-maçonnerie, avec ses plus de 300 ans d’histoire, a profondément marqué l’évolution de la société, tant sur le plan politique que philosophique. Le musée de la franc-maçonnerie (Musée de France depuis 2003) vous invite à découvrir cette riche histoire à travers son exposition permanente. Vous y apprendrez comment l’art royal a contribué à l’avènement des idéaux des Lumières et à bien d’autres moments clés de l’histoire occidentale.

Les visiteurs pourront admirer une collection unique d’objets, de documents, et d’emblèmes qui retracent l’histoire et l’évolution de la franc-maçonnerie. Ces symboles, qui nourrissent à la fois fascination et curiosité, dévoilent les empreintes culturelles et iconographiques de cette organisation.

Thème 2024 : Patrimoine des itinéraires, des réseaux et des connexions

Cette 41e édition des Journées européennes du patrimoine met en lumière le thème des itinéraires, des réseaux et des connexions. La franc-maçonnerie incarne parfaitement ces concepts. De par sa nature, elle est un réseau d’hommes et de femmes unis par des idéaux communs, traversant les frontières et les siècles. La visite du musée sera l’occasion de comprendre comment ces réseaux ont forgé des connexions à travers le monde, influençant les sociétés de manière subtile mais profonde.

Un regard, aussi, sur le patrimoine maritime

Le thème du patrimoine maritime, également à l’honneur cette année, trouve un écho particulier dans l’histoire de la franc-maçonnerie. De nombreux maçons étaient marins, explorateurs ou commerçants qui ont porté les idéaux de la franc-maçonnerie aux quatre coins du globe. Cette dimension maritime de la franc-maçonnerie sera évoquée à travers certaines pièces de la collection, rappelant le rôle des loges maçonniques dans les grands ports et dans les échanges entre les continents.

Souvenons ces deux expositions temporaires consacrées à cette thématique de la mer.

Le catalogue de l’expo à l’abbaye de Graville

Au musée de la franc-maçonnerie, du 1er juin au 24 octobre 2015, l’exposition « Les Francs-Maçons et la Mer » explorait le lien entre la franc-maçonnerie et le monde maritime à travers des objets historiques, offrant un voyage des ports coloniaux à l’Île de la Tortue. 

Et à l’abbaye de Graville située dans le quartier de Graville-Sainte-Honorine au Havre ( département de la Seine-Maritime en Normandie) du 11 mai au 30 septembre 2019.

Une invitation à la découverte

Que vous soyez un passionné d’histoire, un amateur de mystères ou simplement curieux, ces deux journées sont une invitation à la découverte d’un patrimoine unique. Le Musée de la Franc-Maçonnerie vous propose une immersion dans un univers symbolique et philosophique, dont les ramifications continuent d’influencer notre société moderne.

Marianne « maçonnique » © Musée de la Franc‑maçonnerie

Ne manquez pas cette occasion exceptionnelle de visiter gratuitement le Musée de la Franc-Maçonnerie lors des Journées Européennes du Patrimoine 2024. C’est une chance de lever le voile sur une organisation fascinante qui, bien que discrète, a laissé une empreinte indélébile sur le cours de l’histoire.

Infos pratiques

Musée de la franc-maçonnerie – Siège du Grand Orient de France/16 rue Cadet 5009 Paris – Tél : 01.45.23.74.09/Métros : Cadet (ligne 7) ou Grands Boulevards (lignes 8, 9)/Station Vélib’ : Cadet (24-26 rue Cadet)

Sources : Journées du Patrimoine 2024 ; Sortir à Paris – Journées du Patrimoine 2024 au musée de la franc-maçonnerie

L’architecture du sacré : Voyage au cœur de la géographie maçonnique

Henri Pornon, érudit du symbolisme et de la spiritualité, propose dans son ouvrage Géographie sacrée en loge maçonnique – Quel rôle ? Une intéressante exploration de la place de la géographie sacrée dans le symbolisme maçonnique, en particulier à travers les trois premiers grades des rites Écossais Ancien et Accepté, Français, et Écossais Rectifié. La réflexion initiée par Henri Pornon ne se limite pas à une simple exposition des faits mais nous plonge dans une analyse profonde, enracinée dans les traditions spirituelles du monde et dans le riche symbolisme maçonnique.

Dès les premières pages, Henri Pornon établit la distinction essentielle entre géométrie et géographie sacrée. Si la géométrie sert d’outil pour comprendre l’harmonie et l’ordre dans la construction de l’univers, la géographie sacrée se concentre sur la signification symbolique des lieux, leur rapport au sacré et leur rôle dans les rites et les traditions spirituelles. Henri Pornon insiste sur le fait que la géographie sacrée dépasse le simple tracé de lignes sur une carte; elle incarne une dimension spirituelle, un lien entre l’homme et le divin, entre la terre et le cosmos.

L’auteur approfondit cette idée en s’appuyant sur des exemples tirés de diverses civilisations. Dans chaque tradition, les lieux sacrés ne sont pas choisis au hasard mais répondent à une logique sacrée. Par exemple, les alignements de pierres des sites mégalithiques, les temples orientés en fonction des solstices, ou encore les villes saintes, sont autant de manifestations de cette géographie sacrée. Henri Pornon explore comment ces lieux, chargés de sens et d’énergie, sont intégrés dans le symbolisme maçonnique, en particulier dans les rituels et les déplacements des frères et sœurs au sein des loges.

L’ouvrage se déploie ensuite en une analyse détaillée des éléments de géographie sacrée présents dans les rites maçonniques. L’étude minutieuse des temples, des décors, et des mouvements en loge révèle des correspondances profondes avec les pratiques géographiques sacrées des anciennes civilisations. Les temples maçonniques, par exemple, sont conçus non seulement comme des espaces de réunion mais comme des microcosmes du monde, reflétant à la fois l’ordre terrestre et céleste. Les déplacements des initiés dans la loge suivent une chorégraphie qui n’est pas sans rappeler les pèlerinages ou les processions rituelles, visant à reproduire symboliquement le voyage spirituel de l’homme vers le divin.

Henri Pornon

La réflexion d’Henri Pornon s’étend également à la temporalité dans les rituels maçonniques. Il compare le temps cyclique, incarné par le mouvement du soleil d’est en ouest, au temps linéaire de la vie humaine, et montre comment cette dualité se reflète dans les rituels maçonniques. Le concept de temps sacré, distinct du temps profane, est ici essentiel pour comprendre l’importance des cycles naturels dans la construction symbolique du temps en maçonnerie.

Enfin, l’auteur aborde la question cruciale du rôle de la géographie sacrée en loge symbolique. Henri Pornon soutient que la géographie sacrée en maçonnerie ne sert pas seulement à ancrer les rituels dans une tradition symbolique, mais aussi à créer une connexion entre le microcosme de la loge et le macrocosme de l’univers. Cette correspondance entre l’homme, la loge, et l’univers est au cœur de la spiritualité maçonnique, où chaque geste, chaque mouvement, chaque objet a une signification sacrée.

Géographie sacrée
Géographie sacrée

Henri Pornon, la bio

Henri Pornon est un spécialiste reconnu des outils et techniques de géolocalisation, mais c’est son intérêt passionné pour le symbolisme, la spiritualité, et le sacré qui l’a conduit à explorer en profondeur la géographie sacrée. Auteur de Géographie sacrée – Le hasard, l’homme, le divin ? (EME Éditions, Coll. « Explorations maçonniques », 2022), Henri Pornon s’appuie sur les travaux des anthropologues et des historiens des religions pour développer une compréhension raffinée du sacré dans l’espace. Initié à la Grande Loge de France en 2010, il a pratiqué pendant dix ans le Rite Écossais Ancien et Accepté avant de rejoindre en 2020 la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra. Ses recherches en géographie sacrée, qu’il partage également à travers son site Internet font de lui une voix incontournable dans ce domaine.

Géographie sacrée en loge maçonnique – Quel rôle ? d’Henri Pornon est une œuvre dense, érudite, et indispensable pour quiconque s’intéresse à la dimension sacrée de la maçonnerie. L’auteur réussit à démontrer que la géographie sacrée, loin d’être une simple abstraction, est un outil fondamental pour comprendre le symbolisme maçonnique. À travers une analyse minutieuse des rites, des temples, et des pratiques maçonniques, Henri Pornon met en lumière les liens profonds qui unissent la loge au cosmos, l’homme à l’univers, dans une quête perpétuelle de sens et de sacré.

Géographie sacrée en loge maçonnique – Quel rôle ?

Henri Pornon Éditions Dervy, coll. Les outils maçonnique du XXIe siècle, 120 pages, 9,90 €

Moncrabeau (Lot-et-Garonne) : La capitale mondiale des Menteurs

Moncrabeau est un village pittoresque situé dans le Sud du Lot-et-Garonne (région Nouvelle-Aquitaine), en pleine Gascogne, dans le Pays d’Albret sur la Baïse entre Condom et Nérac à la limite du Gers, et à environ 35 km d’Agen. Avec ses 828 habitants, cette commune rurale se distingue par un titre unique et intrigant : celui de capitale mondiale des Menteurs.


 Roi des Menteurs

Depuis près de trois siècles, précisément depuis 1748, Moncrabeau a su cultiver et perpétuer une tradition particulière qui fait d’elle un lieu emblématique pour tous ceux qui s’adonnent à l’art du mensonge ou à l’art de travestir la vérité.

L’Académie des Menteurs, gardienne de la Tradition

L’Académie des Menteurs de Moncrabeau est l’institution phare qui assure la pérennité de cette tradition gasconne. Elle est le siège social et le lieu de ralliement de tous les menteurs du monde entier. Chaque année, elle organise un événement incontournable : le Festival des Menteurs.

Le Festival des Menteurs : Une célébration annuelle

Le Festival des Menteurs, qui se tient chaque premier dimanche d’août – cette année un 4 août, et pas que la nuit comme en 1789 ! –, est un moment fort de la vie culturelle de Moncrabeau. Cet événement festif attire des participants et des spectateurs venant des quatre coins du monde. Au cours de cette journée, l’Académie des Menteurs procède à l’élection et au sacre du Roi des Menteurs, une distinction prestigieuse qui récompense la personne ayant le plus brillamment manié l’art du mensonge.

Ce festival est une véritable célébration de la créativité, de l’humour et de l’esprit d’invention, valeurs chères à la tradition gasconne. Il s’agit d’un concours où les participants rivalisent d’ingéniosité pour raconter les histoires les plus incroyables et les plus invraisemblables, le tout dans une ambiance conviviale et bon enfant.

Qui peut être candidat ?

Toute personne majeure dont le texte de la menterie a été sélectionné par l’Académie des Menteurs peut se porter candidate au titre de Roi ou Reine des Menteurs.

Qu’est-ce qu’une menterie ?

Une menterie est un savant mélange de vérité, mensonge et humour. Elle doit durer de cinq à huit minutes et doit être entendue par tout public.

Ce n’est en aucun cas une tribune politique, ni confessionnelle. On pourrait même donner le terme de Gasconnade à la définition de la menterie.

Sacre de la Reine des Menteurs, aussi !

Les hommes politiques, les avocats, les chirurgiens-dentistes, les météorologues, et les journalistes reçoivent automatiquement le Diplôme de Menteur. Cependant, pour officialiser ce titre, ils doivent se rendre à Moncrabeau le premier dimanche d’août et le valider en s’asseyant sur le célèbre fauteuil des menteurs. Une simple formalité !

Depuis quarante ans, de nombreux Rois des Menteurs ont été sacrés, mais des Reines également, prouvant ainsi que l’art de la menterie n’est pas réservé aux hommes ! Les couronnes de Moncrabeau ne connaissent pas de frontières : Belges, Allemands, Québécois, et même des candidats venus de Colombie, des États-Unis, de Nouvelle-Zélande, et d’Espagne ont été honorés, illustrant ainsi le caractère universel de cette tradition.

Comment postuler au titre de Roi des Menteurs ?

Pour prétendre au titre de Roi des Menteurs, chaque candidat doit soumettre son texte à l’Académie des Menteurs avant le 1er juillet. La menterie, une histoire habilement tissée de vérité, d’humour, et de mensonge, doit durer entre cinq et huit minutes et sembler suffisamment vraisemblable pour que les académiciens, membres du jury, puissent la croire réelle. Cette menterie doit impérativement être rédigée en français ou en gascon.

Les candidats dont les menteries auront été retenues par la docte assemblée viendront les raconter, assis sur le célèbre fauteuil des menteurs, devant un public toujours plus nombreux lors du Festival des Menteurs de Moncrabeau. Envie de tenter votre chance et de devenir le prochain Roi ou Reine des Menteurs ? Pour être candidat, c’est ICI.

L’élection du Roi des Menteurs

Le vote répond à un rituel du XVIIIe siècle : chaque académicien, muni d’une salière et d’une cuillère en bois, attribue de deux à dix cuillères de sel en fonction de sa perception de la menterie ; deux petits pages recueillent le sel auprès du jury à l’aide d’un sac de jute qui est remis aux « Ingénieurs des poids et mesures » pour la pesée.

C’est la candidate ou le candidat qui récolte le plus de poids de sel qui est sacré Roi des Menteurs de l’année. Chaque candidat reçoit, uniquement le jour du festival, un Brevet des Menteurs (BAC +10) qui lui permet de « travestir la vérité en tout temps et en tous lieux ! »

Le Patrimoine culturel de Moncrabeau

Moncrabeau, par son statut de capitale mondiale des Menteurs, s’est forgé une identité unique, attirant les curieux et les passionnés d’histoires rocambolesques. L’Académie des Menteurs est non seulement un symbole de cette tradition, mais aussi un vecteur de rayonnement culturel pour la commune.

À la suite des circuits menteurs…

Ne manquez pas de découvrir le Fauteuil du Roi des Menteurs et partez à la découverte de Moncrabeau à travers ses circuits menteurs, adaptés pour les adultes et les enfants.

Ces parcours uniques au monde vous plongent dans l’univers singulier du village, où chaque coin de rue raconte une histoire extraordinaire. Vous y découvrirez notamment le célèbre fauteuil des Menteurs, un emblème incontournable. Le circuit vous dévoilera aussi l’incroyable histoire de FUJIYO LAPUCE, l’informaticien du Roi Louis XVI, ainsi que la rue au nom évocateur, Cocu Saute, et son insolite Monument au Cocu Inconnu. La visite se poursuit par la porte de la Mentherie, où est conservé le crâne d’Henri IV enfant dans l’ancienne prison royale du XVIe siècle.

Ces découvertes, parmi tant d’autres, vous permettront de vous immerger dans l’histoire de Moncrabeau, une histoire riche en humour gascon, où la frontière entre légende et réalité, mensonge et vérité, se brouille à merveille. Cette visite libre et gratuite, d’une durée d’environ une heure, est une invitation à chacun de se faire sa propre opinion sur ce que cache vraiment ce village hors du commun.

Les Cabris d’Albret, le groupe folklorique de l’Académie des Menteurs

Moncrabeau et son Académie des Menteurs sont les gardiens d’un patrimoine immatériel qui allie humour, tradition et convivialité. Le village, avec son festival annuel, continue de célébrer l’art du mensonge sous toutes ses formes, tout en renforçant son titre de capitale mondiale de cette discipline si particulière.

« Alchimie » de Melan, un rappeur ésotérik ?

C’est le commentaire de G.A.S posté le 16 août courant à la suite de notre article « « No Pasarán » : Quand le rap français vise les francs-macs ! Côté obédiences, silence radio ! » qui nous a inspiré cette analyse de cette chanson intitulée « Alchimie » de Melan.

Plongeons dans les thèmes, les paroles, et l’atmosphère générale de la chanson

Melan*, un artiste français souvent associé à la scène rap underground, est connu pour ses textes introspectifs et poétiques. Dans « Alchimie », il aborde des thèmes profonds et personnels, caractérisés par une réflexion sur la vie, la condition humaine, et les luttes internes.

Le titre « Alchimie » renvoie à l’idée de transformation, un processus central dans l’alchimie traditionnelle où l’on cherche à transformer le plomb en or. Ici, Melan semble utiliser cette métaphore pour parler de transformation intérieure, d’évolution personnelle. Il explore comment les expériences de vie, souvent difficiles, peuvent être transformées en quelque chose de précieux.

Une grande partie des paroles reflète une lutte interne, un conflit entre le désir de s’améliorer, de transcender ses propres limites, et les obstacles qui se dressent en chemin. Cette lutte est un thème récurrent dans le rap de Melan, qui utilise souvent ses chansons comme une forme de catharsis.

La chanson met en lumière la dualité de la vie – la coexistence du bien et du mal, du bonheur et de la souffrance. Melan évoque cette dualité pour illustrer comment elle est une part intégrante de l’expérience humaine.

L’analyse des paroles…

Melan se distingue par sa capacité à jouer avec les mots, créant des images riches. Les paroles de « Alchimie » sont imprégnées de symbolisme, souvent évoquant des idées philosophiques et spirituelles. Le ton est à la fois mélancolique et déterminé, comme si l’artiste se battait contre des forces extérieures tout en cherchant à trouver un sens à sa propre existence.

Melan utilise un langage à la fois poétique et brut, une combinaison qui permet de capturer la réalité dure de la vie tout en l’élevant à un niveau plus symbolique. Ses rimes sont souvent serrées, créant un rythme hypnotique qui soutient le poids émotionnel des paroles.

Il utilise des jeux de mots complexes et des métaphores élaborées et ses rimes sont riches et souvent multisyllabiques.

Les métaphores alchimiques sont omniprésentes, soulignant l’idée de transformation personnelle. Par exemple, la transformation du « plomb en or » peut être vue comme une métaphore pour transformer les aspects les plus sombres ou les plus pesants de la vie en quelque chose de positif et de lumineux.

… Et de la musique

La production musicale de « Alchimie » renforce l’atmosphère introspective des paroles. Les sonorités sont souvent sombres, avec des beats lourds qui ajoutent au sentiment de gravité. Les instrumentations subtiles, parfois teintées de mélodies mélancoliques, créent une ambiance qui invite à la réflexion. Côté technique de rap, Melan démontre une maîtrise technique impressionnante ! Son flow est fluide et varié, s’adaptant aux nuances du beat

« Alchimie » de Melan est une œuvre riche en significations, où l’artiste explore des thèmes de transformation, de lutte intérieure, et de dualité. À travers une poésie urbaine et un langage symbolique, Melan, qui utilise cette métaphore pour décrire son parcours artistique et personnel, invite l’auditeur à réfléchir sur sa propre vie, ses propres luttes, et les moyens par lesquels il peut transformer ses défis en quelque chose de précieux. C’est une chanson qui, à l’image de l’alchimie, vise à élever l’âme en transcendant les épreuves de l’existence.

*Melan, de son vrai nom Manel Foulgoc, est un artiste dont le parcours reflète une vie en mouvement, tant sur le plan géographique qu’artistique. Né en région parisienne, il quitte la capitale à l’âge de 14 ans pour s’installer dans le quartier Belfort de Toulouse, une ville qui deviendra le terreau fertile de son épanouissement artistique.

Blason de la ville de Toulouse
Toulouse, pont Saint-Pierre et le Dôme de la Grave enneigés en février 2012

C’est dans les cités toulousaines qu’il fait ses premiers pas en tant qu’animateur, une expérience qui le plonge dans la réalité des quartiers populaires et nourrit sa créativité. Cette période est marquée par son intégration au collectif Omerta Musik, où il affine son style et trouve sa voix.

En 2020, Melan fait une incursion remarquée dans le septième art avec son rôle dans « La Fine Fleur » de Pierre Pinaud, aux côtés de Catherine Frot et Vincent Dedienne. Cette transition vers le cinéma témoigne de la polyvalence de l’artiste, capable de s’exprimer avec autant de force à travers le micro que devant la caméra. Deux ans plus tard, il confirme son statut d’artiste accompli en rejoignant le jury du Festival Montmirail, marquant ainsi une nouvelle étape dans sa carrière.

Sur le plan musical, Melan se distingue par une discographie riche et évocatrice. Dès 2012, avec « Vagabond de la rime, vol. 1 », il pose les bases de son univers poétique et introspectif, poursuivant avec « Vagabond de la rime, vol. 2 » en 2014, et « La vingtaine » en 2015. Chaque album, du triptyque « Vagabond de la rime » jusqu’à « Abandon sauvage » en 2018, témoigne de son évolution artistique et de sa capacité à capter les nuances de la vie.

Son œuvre s’enrichit encore avec des projets comme « Pragma » en 2019, « Déconfinement » et « Angle mort » en 2020, avant de revenir en force avec « La Tr3ntaine » en 2023 et son intégrale en 2024. La même année, il sort « Havana », un album qui marque une nouvelle étape dans sa carrière musicale.

Parallèlement, Melan continue de s’investir dans le cinéma, avec des rôles dans « J’mange froid » de Romain Laguna en 2017, « J’ai tué mon mari » en 2021, et dans la saison 4 de « Capitaine Marleau » en 2022, où il incarne le personnage d’Erwan. Chacune de ses apparitions à l’écran confirme son talent et sa capacité à explorer différents registres artistiques.

Melan est un véritable vagabond de la rime et de l’image, un artiste en perpétuelle évolution, dont la quête d’expression ne connaît aucune limite.

YouTube : Titre issu de l’album « La Tr3ntaine l’intégrale », disponible partout. Clip réalisé par Théo Di Malta & Antoine Di Malta beatmaker: NiNETY8 Mix Master: El Gaouli Distribution: Addictive Music Produit par Surround Production. Illustrations Facebook Melan

La carte postale ancienne (CPA) maçonnique du dimanche 18 août 2024

Cette carte postale ancienne intitulée « Il pleut (de la boue) sur le temple » par A. Lemot se présente comme une satire mordante et riche en symbolisme, visant à dénoncer une institution ou un groupe spécifique, très probablement les francs-maçons, ce qui était un sujet fréquent de caricature en France à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.

Au centre de l’image, un homme robuste, aux traits sévères, est représenté en train de balayer avec force le toit d’un bâtiment qui ressemble à un temple, marqué de l’inscription Grand Orient de France (GODF).

Ce temple, à l’architecture symbolique et austère, évoque clairement une loge maçonnique, le Grand Orient étant la plus ancienne obédience maçonnique française. L’homme, dont le visage exprime une détermination implacable, tient un balai sur lequel est inscrit « Interpellation Guyot de Villeneuve », indiquant que son action est celle d’une remise en question ou d’une critique vigoureuse. Le geste de balayer, dans ce contexte, est lourd de signification : il s’agit d’un nettoyage, d’une purification, voire d’une tentative de dévoiler ou de détruire ce qui est considéré comme corrompu ou secret.

Le balayeur

Le nom inscrit sur le balai dans la caricature, « Interpellation Guyot de Villeneuve », fait référence à Jean Guyot de Villeneuve, un personnage marquant de la Troisième République française, connu pour son rôle dans la révélation du scandale de l’affaire des fiches en 1904. Cette affaire a secoué les fondements de la vie politique française en exposant un système de surveillance politique et religieuse orchestré par le ministère de la Guerre en collaboration avec le Grand Orient de France.

Jean Guyot de Villeneuve, issu d’une famille aristocratique avec des liens profonds dans l’administration et la politique françaises, a choisi la carrière militaire avant de se lancer dans la politique. Patriote et nationaliste convaincu, il se distingue rapidement par ses positions tranchées et son intégrité rigoureuse. Ce sont ces qualités qui l’ont conduit à devenir une figure emblématique de l’opposition aux réformes républicaines de son époque, notamment celles visant à républicaniser l’armée.

Jean Guyot de Villeneuve (1864-1909) – Source Wikimedia Commons

La mention de son nom dans la caricature est lourde de sens. Elle évoque son action à la Chambre des députés lorsqu’il a révélé au grand jour le système des fiches, un réseau clandestin de surveillance des opinions politiques et religieuses des officiers de l’armée. Les informations recueillies par les francs-maçons du GODF étaient transmises au ministère de la Guerre pour influencer les promotions et les affectations, excluant systématiquement les catholiques et les opposants politiques. Guyot de Villeneuve, par son intervention, a précipité la chute du ministère Combes, bien que la politique anticléricale de ce dernier ne soit pas totalement interrompue.

La caricature le représente ainsi, balayant symboliquement la boue qui se déverse sur le temple maçonnique, une allégorie de la purification et de la dénonciation des pratiques jugées corrompues. Son acte de balayage devient un symbole de sa lutte pour exposer ce qu’il percevait comme une conspiration contre les valeurs traditionnelles françaises. Par cette interpellation, il a incarné la voix d’une partie de la société française qui voyait dans les actions du gouvernement et des francs-maçons une menace pour l’ordre moral et la liberté de conscience.

En fin de compte, Jean Guyot de Villeneuve, par son engagement et sa détermination, est devenu une figure incontournable dans l’histoire politique de la France de la Troisième République, laissant une empreinte durable par son rôle dans l’affaire des fiches et sa défense intransigeante de ses convictions nationalistes. La caricature, en le représentant ainsi, rend hommage à son combat tout en soulignant la violence symbolique de son action contre une institution qu’il considérait comme profondément pernicieuse.

Les personnages fuyant le temple

Les personnages qui fuient précipitamment le temple sous cette pluie de boue – symbolisant sans doute les scandales ou les accusations – sont présentés de manière grotesque et caricaturale. À gauche, un vieil homme à la barbe hirsute semble trébucher, tentant désespérément de s’échapper. Il est suivi d’un personnage affublé d’une tête d’animal (probablement un chien ou un bouc, souvent symboles d’obéissance aveugle ou de diablerie dans l’imaginaire populaire) et portant un chapeau où l’on peut lire VADE CAR...

Bien que n’ayant pas trouvé de locutions latines commençant par ces mots, nous imaginons volontiers qu’ils pourraient renvoyer, quand même, à cette injonction latine Vade retro qui signifie « va-t’en« , renforçant l’idée de rejet ou d’exorcisme. En vérité, ce Vade retro satana, soit « Retire-toi, Satan ! » provient de la Bible, Nouveau Testament, Évangile de Marc, 8, 33 (traduction : Louis Segond, 1910) : « … Mais Jésus, se retournant et regardant ses disciples, réprimanda Pierre, et dit : Arrière de moi, Satan ! car tu ne conçois pas les choses de Dieu, tu n’as que des pensées humaines… »

Un autre homme, en rouge, chute également, un livre sous le bras, peut-être une référence à des textes sacrés ou à des secrets dévoilés.

Les insectes volants qui sortent du temple peuvent être vus comme des métaphores des rumeurs, des mensonges ou des esprits corrompus. Les insectes sont souvent associés à la pestilence ou à la décomposition, et leur fuite précipitée du temple suggère que quelque chose de pourri ou de sale est en train d’être révélé ou exorcisé.

L’ensemble de la scène est marqué par une atmosphère de chaos et de déshonneur, où les individus sont littéralement balayés hors du temple, leur dignité et leur pouvoir réduits à néant. Le texte en bas de l’image « N’êtes-vous pas d’avis, Frère Vadecard, que voilà un vilain coup pour la fanfare ? » ajoute une touche d’ironie amère, s’adressant à un certain Frère Vadecard,

« N’êtes-vous pas d’avis, Frère Vadecard, que voilà un vilain coup pour la fanfare? »

C’est bel et bien une remarque plus qu’ironique adressée à Vadecard, qui était à l’époque le secrétaire général du GODF. Ce texte, aussi bref soit-il, est chargé de sous-entendus et de moqueries subtiles, visant à commenter de manière acerbe la situation représentée dans la caricature.

En s’adressant à Narcisse-Amédée Vadecard avec cette appellation, le caricaturiste souligne non seulement son rôle important au sein de l’organisation, mais aussi son implication directe dans les événements critiqués dans l’image. Narcisse-Amédée Vadecard, en tant que secrétaire général, aurait été responsable non seulement de la gestion quotidienne du GODF, mais aussi potentiellement impliqué dans les affaires controversées, telles que l’affaire des fiches.

Le mot fanfare est ici employé de manière métaphorique

Une fanfare, par définition, est un ensemble de musiciens jouant ensemble, souvent dans un esprit de célébration et d’organisation. Dans ce contexte, elle pourrait symboliser le GODF lui-même, perçu comme une organisation orchestrant, à la manière d’une fanfare, ses activités et ses influence dans la société française. L’expression « vilain coup pour la fanfare » pourrait alors être interprétée comme une attaque directe contre l’harmonie et la façade organisée du GODF. La révélation des scandales, des manipulations ou des intrigues internes vient dissoner cette fanfare, brisant l’image d’une organisation impeccable et ordonnée.

En posant la question « N’êtes-vous pas d’avis… », le caricaturiste invite Narcisse-Amédée Vadecard à reconnaître l’évidence : le coup porté à l’organisation est sévère, embarrassant, voire dévastateur. Ce ton faussement poli et inquisiteur renforce l’ironie mordante de la scène. L’auteur de la caricature ne cherche pas réellement à susciter l’accord de Narcisse-Amédée Vadecard, mais plutôt à souligner son impuissance face à l’exposition publique des pratiques douteuses de son organisation. C’est une manière de piéger l’interlocuteur dans une situation où toute réponse, qu’elle soit affirmative ou négative, ne ferait qu’accentuer la honte et la désapprobation.

Ainsi, cette simple phrase résume de manière cinglante la chute de l’institution maçonnique sous les coups de boutoirs de ses adversaires. Elle marque le désarroi et l’humiliation subis par Narcisse-Amédée Vadecard et ses semblables, désormais exposés aux yeux du public comme des figures centrales d’une « fanfare » démasquée et discréditée. L’ironie est donc ici utilisée comme une arme pour tourner en ridicule une institution autrefois redoutée et respectée, mais maintenant accablée par le scandale et la critique publique.

Pour mémoire, le système Vadecard

Vadecart, Secrétaire Général du Grand-Orient – Source Wikimedia Commons

Narcisse-Amédée Vadecard, né le 1er décembre 1866 à Saint-Saëns en Seine-Inférieure, incarne une figure majeure de la franc-maçonnerie française du début du XXe siècle, notamment en tant que secrétaire général du GODF au moment de l’affaire des fiches. Issu d’un milieu modeste, fils d’un cocher et d’une repasseuse, Narcisse-Amédée Vadecard parvient à gravir les échelons au sein de cette institution, consacrant toute sa carrière au service du GODF. Entré dans l’organisation en 1889, il commence modestement en tant qu’employé au secrétariat. Son dévouement et son zèle lui valent une ascension rapide : il devient chef du secrétariat par intérim en 1899, puis est officiellement nommé secrétaire général en 1901. Cette position lui confère un pouvoir exceptionnel, surpassant même celui des membres élus du Conseil de l’Ordre, car contrairement à eux, il occupe un poste permanent, lui assurant une continuité d’influence rare.

L’affaire des fiches, qui éclate sous son mandat, reste l’épisode le plus marquant de sa carrière. Narcisse-Amédée Vadecard joue un rôle central dans la mise en œuvre de ce système de surveillance politique et religieuse des officiers de l’armée française. Bien qu’il n’en soit pas l’initiateur, il en devient le principal exécutant, recevant et transmettant les informations recueillies par les loges maçonniques aux autorités militaires. Cette collaboration secrète entre le GODF et le ministère de la Guerre, visant à écarter systématiquement les officiers catholiques et non républicains, provoque un scandale majeur lorsqu’elle est révélée au grand jour.

Le système mis en place sous la direction de Narcisse-Amédée Vadecard est méticuleux et bien rodé : les fiches contenant des renseignements détaillés sur les opinions politiques et religieuses des officiers sont centralisées à la rue Cadet, siège du GODF, puis transmises au ministère. Narcisse-Amédée Vadecard, en contact direct avec le capitaine franc-maçon Henri Mollin, veille à ce que ces informations soient utilisées pour influencer les promotions et les affectations au sein de l’armée, favorisant ainsi les candidats républicains.

Blason GODF

Outre ses activités au sein du GODF, Narcisse-Amédée Vadecard s’engage également dans la vie intellectuelle et politique en tant que publiciste. Il rédige des articles pour le Journal de Seine-et-Oise et contribue aux « Notes républicaines » de La Revue du siècle, un périodique dirigé par son adjoint au secrétariat du GODF, Jean-Baptiste Bidegain. Sa contribution à la cause républicaine est reconnue en 1903, lorsqu’il est décoré de la Légion d’honneur, une distinction qui lui est remise au sein même d’une loge maçonnique.

La carrière de Narcisse-Amédée Vadecard s’étend au-delà de l’affaire des fiches, marquant durablement l’histoire du GODF. Toujours en vie en 1941, son nom figure dans une liste des dignitaires de la franc-maçonnerie publiée sous le régime collaborationniste de Vichy, témoignant de sa longévité dans les cercles de pouvoir maçonnique. Cependant, sa figure reste à jamais liée à l’affaire des fiches, symbole de l’influence et des dérives possibles du pouvoir maçonnique dans la République française…

Cette carte postale est donc plus qu’une simple caricature

Elle est une attaque frontale, un pamphlet visuel qui utilise l’humour et l’exagération pour critiquer et dénigrer une institution qui, à l’époque, était souvent accusée d’influencer la politique française dans l’ombre. Les éléments visuels, combinés au texte incisif, forment un ensemble cohérent où chaque détail contribue à renforcer le message d’opposition et de désaveu, faisant de cette œuvre une pièce marquante de la propagande antimaçonnique de son époque.

Afin de connaître l’auteur de cette CPA, si tel est votre désir vous pouvez(re)lire le chapitre « Qui était A. Lemot, auteur de cette CPA ? » dans notre article du 7 juillet La CPA maçonnique du dimanche 7 juillet 2024.

Universalisme : valeur en péril ?

Les conflits en cours nous montrent que l’universalisme marque le pas face aux tentations impérialistes de certains pays, dont ceux mus par une animosité envers l’occident. L’histoire n’est pas linéaire.

Ce n’est plus une nouveauté, et pour personne : les pays occidentaux font l’objet d’une hostilité de la part de tous les autres pays. Et ce, qu’ils aient été colonisateurs ou non. Les pays occidentaux ont tous été à un moment ou l’autre des promoteurs de notre modèle démocratique / libéral. Cette démocratie, nous la croyions en voie de généralisation tout autour de notre globe : universelle. Les philosophes des Lumières avaient bien vu la longue liste de points communs que partagent tous les humains. Parmi ces points communs on retrouve pas mal de valeurs telles que la liberté, l’égalité en droits, la fraternité.

Tiens, cela nous mène aux francs-maçons, qui ont aussi pris leur essor au 18e siècle. La franc-maçonnerie dite de tradition s’intéresse d’abord à l’individu. Constatant la difficulté qu’il y a à vouloir s’améliorer personnellement, et qu’il y a des cas « désespérés », elle ne se veut pas comme convenant à tous. Elle annonce néanmoins en conclusion viser le perfectionnement de l’Humanité tout entière (ex : règle 4 sur GLNF.fr). Il s’agit donc bien de visées universelles.

La maçonnerie libérale/adogmatique, elle, affiche plus directement encore ses ambitions universalistes.

À côté de ses travaux symboliques et tournés vers la connaissance/amélioration de soi, la réflexion et l’action sociétale abordent les dynamiques collectives et civilisationnelles. Le perfectionnement intellectuel et social de l’Humanité apparaît dès le premier article de la constitution du GODF.

Mais revenons à cette animosité envers les pays dits occidentaux. Elle est analysée par Amin Maalouf dans son « Labyrinthe des égarés ». Le cheminement historique est différent pour chaque pays, mais on détecte des similitudes. Presque toujours on rencontre des médailles à deux faces. D’un côté on a certes les avantages et bénéfices de la modernité associée à la démocratie et à la technologie apportés par l’occident. Mais une lecture plus lucide révèle côté pile des arrangements plus discrets et dissymétriques, qui laisseront un goût amer chez les « émergents ». Encore plus destructeurs, les épisodes du type deux poids deux mesures, dans lesquels la violence unilatérale s’est invitée, en contradiction des discours lénifiants tenus par nos chancelleries.

Alain Bauer relate cela également dans son « Au commencement était la guerre ». Il indique de plus que notre torpeur qui a suivi la chute de l’URSS était un aveuglement. L’appeler « dividendes de la paix » montrait que le pouvoir était passé chez nous aux mains des comptables. Difficile de ne pas voir de similitude avec la période d’avant la seconde guerre mondiale, où nous avions laissé Hitler avancer trop loin.

A la chute du Mur nous avons fait d’intenses efforts pour ne pas écouter ce que terroristes et dictateurs avaient à nous dire.

À présent la fin de la récréation a sonné et il est grand temps de « s’y remettre ». Alain relève que parmi les pays qui nous font actuellement souci il en est un nombre important qui autrefois ont eu un empire. Le fantasme de la puissance peut hanter longtemps tout un peuple. Et même s’il n’y a pas eu d’empire, la motivation reste un élément capital influençant l’issue des conflits. 

Mais nous avons une presque « bonne nouvelle ». Plusieurs régimes autoritaires se découvrent moins efficaces qu’ils ne le pensaient, et des régimes démocratiques moins faibles qu’ils ne le craignaient.

En effet, les régimes dictatoriaux reposent sur peu de dirigeants, souvent un seul, ce qui entraîne presque mécaniquement une bien faible qualité décisionnelle, avec une faible motivation de la population générale. A contrario, les pays démocratiques peuvent se révéler forts, à condition que leurs ennemis intérieurs ne leur mettent pas le moral à zéro. À ce propos, il faut observer les groupes politiques, mais aussi les médias ( sont-ils systématiquement négatifs ?), les groupes religieux ( et les francs-maçons ? ), et les influences étrangères ( trolls, bots, fermes à fake news ). Ces derniers temps, chaque élection se joue sur le fil entre vote protestataire et abstention massive.

Il ne faut pas oublier que dans notre monde actuel, la guerre ne se déclare plus.

On dit qu’elle est hybride car mélangeant le dur et le soft, l’officiel et le crypté, l’intense et le feutré. Désormais une guerre démarre bien avant que la démocratie ne détecte les dégâts déjà occasionnés : attaques informatiques et autres sabotages. Et on constate qu’apporter des preuves de l’identité des agresseurs est souvent malaisé. Rien n’est plus pousse-au-crime !

Sur le plan psychologique, puisque les années passées à soigner son petit moi vont devoir se terminer, au profit d’une action plus collective, Alain conclut : « le tout-à-l’ego ne fait plus loi, le nous se reconstitue, sourdine sur le moi-je ». Nos années de diastole « laisser faire, laisser dire » se terminent, voici venir les années systole « serrer les poings et les rangs, sans compter les dents ».

Pour paraphraser notre pote l’Ecclésiaste : « il y a un temps pour tout : pour la paix que l’Occident a crue acquise, pour cette démocratie qu’il a crue irréversible, et même pour ce libéralisme qu’il a cru universel, mais aussi pour tous les contraires ».

Nous nous en doutions, mais il est encore démontré que l’histoire est tout sauf linéaire, et que les retours en arrière peuvent être longs et douloureux.

Universel : nous avions démarré sur cette valeur.

Elle est provisoirement bien malmenée, prise dans la gigantesque bataille culturelle permanente qui agite la planète. Cette bataille dresse l’un contre l’autre le groupe des similitudes humaines contre celui des différences. Face à l’universalisme on voit le mur des identités. Le mur identitaire peut de plus être clivé/multiplié par les wokismes, racismes et autres -ismes toxiques. On oppose le genre au sexe, on répond communautarisme à ceux qui clament république, on dit droit des minorités en réponse à la légalité/légitimité de la majorité. Bref la dualité du pavé mosaïque est en fait la reine des cœurs…où est la tête ?

Faisons en sorte qu’elle reste froide, sur nos épaules, avec les yeux et les oreilles bien ouverts. Néanmoins n’oublions jamais nos valeurs maçonniques telles que la bienveillance. Bernanos concluait : « Au commencement était la guerre, espérons finir en paix ».

Science et spiritualité ! Ou comment l’exploration intégrative éveille votre conscience

Le Chemin – Une ouverture profonde de votre champ de conscience de Moundir Zniber, publié par Guy Trédaniel éditeur en mai 2024, est une œuvre riche et pénétrante qui se propose de fusionner les domaines de la science et de la spiritualité.

L’ouvrage, composé de 240 pages et agrémenté d’une couverture à rabat montrant comment ce professionnel du livre qu’est Guy Trédaniel a souhaité donner une impression de qualité et de soin, rendant l’ouvrage plus attractif – et utile cela servant de marque-pages ! – pour les lecteurs potentiels.

De plus, l’utilisation de la couleur bleue pour les titres et les dessins n’est pas simplement esthétique, elle est également symbolique. Le bleu, souvent associé à la sérénité, à la profondeur et à la sagesse, renforce le ton contemplatif et apaisant de l’ouvrage. Cette couleur évoque aussi la communication et la compréhension, des thèmes centraux du livre. Ainsi, chaque titre et dessin en bleu guide le lecteur à travers une quête de connaissance et de paix intérieure, alignant visuellement et conceptuellement l’expérience de lecture avec les enseignements spirituels de Moundir Zniber

L’ouvrage est d’ailleurs un véritable guide interactif destiné à ceux qui cherchent à élargir leur conscience et à naviguer dans les eaux tumultueuses de la crise existentielle contemporaine.

Le bandeau du livre

Le livre est structuré en cinq chapitres principaux : La conscience, Le corps, Le choix, Le chemin, et L’élévation. Chacun de ces chapitre aborde des aspects essentiels de la vie humaine et propose des outils et des enseignements adaptés à la réalité du citoyen moderne.

Dans ce premier chapitre, Moundir Zniber explore les profondeurs de la conscience humaine. Il pose des questions fondamentales telles que « Qu’est-ce que la conscience ? » et « Comment évolue la conscience dans l’univers ? ». L’auteur nous guide à travers des concepts complexes comme la pleine conscience et la vidange du mental, offrant des perspectives sur la manière dont notre environnement direct nous influence en tant que premier maître. La section s’intéresse également aux ondes cérébrales et à la loi de l’observateur, qui relie compréhension quantique et spiritualité. Moundir Zniber propose des méthodes pour se défaire de ses nœuds et se libérer de ses croyances limitantes, fournissant ainsi des clés pour comprendre ce qui conditionne l’être humain.

« Le corps », considéré comme un temple de l’amour, est au centre du deuxième chapitre. Moundir Zniber met en avant l’importance de manger en pleine conscience et détaille les cinq clés essentielles qui peuvent transformer notre vie. L’approche holistique de l’auteur nous invite à voir le corps non seulement comme un véhicule physique, mais aussi comme un sanctuaire spirituel nécessitant une attention consciente et bienveillante.

Moundir Zniber  explore avec « Le choix » le pouvoir du silence et du vide, et nous incite à être dans l’action parfaite. Il distingue entre action et inaction et propose des voies pour atteindre l’équilibre, en nous guidant vers la voie du juste milieu. Cette section est une invitation à naviguer les dilemmes de la vie moderne avec une clarté et une sérénité accrues, en trouvant un juste équilibre entre faire et ne rien faire.

« Le Chemin » , le quatrième chapitre traite du lien entre spiritualité et religion et examine des concepts comme le destin et le mektoub. D’ailleurs, le terme mektoub, souvent traduit par « ce qui est écrit » ou « destin », est une notion centrale dans de nombreuses philosophies et traditions spirituelles. Moundir Zniber l’utilise pour explorer l’idée que certains aspects de notre vie sont prédéterminés, et que l’acceptation de ce fait peut apporter une profonde paix intérieure. L’auteur nous rappelle pourquoi il est crucial de ne pas juger et explore la raison d’être de la souffrance. Il ouvre également les portes du paradis, nous encourageant à nous laisser guider par l’énergie. En insistant sur la possibilité de vivre sa spiritualité ici et maintenant, il propose des pratiques de prière constante pour une vie en harmonie avec ses convictions spirituelles.

Ce dernier chapitre « L’élévation » s’attaque à des questions métaphysiques profondes telles que « C’est quoi l’énergie ?  » et « Où se trouve l’âme ? ». Moundir Zniber décrit les cycles de la vie et de la mort, et insiste sur le fait que la vérité est inscrite en chacun de nous. Il conclut sur la Grâce, un concept qui englobe la bienveillance universelle et la connexion spirituelle ultime.

Moundir Zniber, la bio

Moundir Zniber est un enseignant spirituel de renommée internationale. En plus de ses activités spirituelles, il est chef d’entreprise, sonothérapeute, musicien, auteur et compositeur.

Il dirige le groupe d’entreprises Gaïa Energy, qui se consacre au développement des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert en Afrique. Son travail et ses enseignements combinent une profonde compréhension spirituelle avec un engagement concret dans des projets de développement durable. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter son site internet

La présentation de l’éditeur

Guy Trédaniel éditeur est reconnu pour publier des ouvrages qui offrent des réponses aux grandes questions existentielles de notre époque. En collaborant avec des auteurs comme Moundir Zniber, l’éditeur s’engage à fournir des ressources précieuses pour ceux qui cherchent à approfondir leur compréhension de la vie et à trouver des solutions pratiques aux défis contemporains.

M. Guy Trédaniel

À ce jour, le Groupe Guy Trédaniel est l’un des éditeurs les plus influents et respectés dans le domaine du bien-être, de la méditation, de la santé naturelle, du  développement spirituel et personnel, de la spiritualité et bien d’autres… Depuis sa création, il s’est engagé à publier des ouvrages qui offrent aussi  et des solutions pratiques pour améliorer la qualité de vie des lecteurs.

En conclusion, Le Chemin – Une ouverture profonde de votre champ de conscience est une œuvre profondément enrichissante. Moundir Zniber, par son approche holistique et intégrative, offre un guide précieux pour ceux qui cherchent à élargir leur conscience et à vivre en accord avec leurs aspirations spirituelles et existentielles. Ce livre est une invitation à un voyage intérieur, un voyage vers une compréhension plus profonde de soi et du monde.

Le Chemin – Une ouverture profonde de votre champ de conscience

Moundir Zniber Guy Trédaniel éditeur, 2024, 240 pages, 19 €

Avec « Les carnets d’Hermès », entrez en quête de la Sagesse éternelle

Les carnets d’Hermès – Voyage en Tradition primordiale de Philippe Heckmann est une œuvre singulière qui invite le lecteur à un périple fascinant à travers les méandres de la sagesse ésotérique. Ce carnet, à la fois intime et universel, se présente comme un testament spirituel, une transmission de père à fille, mais aussi comme une boussole pour tout chercheur de vérité.

Cette œuvre érudite se déploie comme un voyage initiatique en vingt-quatre stations, chacune représentant une étape cruciale dans l’exploration de la Tradition primordiale. De Maât, déesse égyptienne incarnant l’ordre cosmique, la vérité, la justice, l’équilibre et jouant un rôle crucial dans la pensée et la religion de l’ancienne Égypte, à la Très Sainte Trinité, en passant par l’Ouroboros et le Mont Sinaï, Philippe Heckmann tisse une tapisserie complexe de symboles et de concepts ésotériques universels.

Swayambhunath

Le parcours proposé transcende les frontières géographiques et temporelles. Il nous emmène des rives du Nil aux sommets de l’Himalaya, des ruines de Pompéi aux steppes mongoles, créant ainsi une cartographie spirituelle qui embrasse l’ensemble de l’expérience humaine. Cette approche syncrétique révèle la conviction profonde de l’auteur en une sagesse universelle qui sous-tend toutes les traditions spirituelles.

Kailash
Lac Manasarovar

Le choix des stations n’est pas anodin. Chacune représente un point nodal dans la quête de connaissance de soi et du cosmos. La présence de lieux sacrés comme le stupa de la révélation, Swayambunath, également connu sous le nom de Temple des Singes, l’un des sites religieux les plus sacrés du Népal, Kailash (montagne, considérée comme le trône de Shiva)-Manasarovar (le lac source de pureté) – la station 8 représente deux lieux sacrés situés au Tibet symbolisant l’ultime pèlerinage spirituel ou l’Acropole souligne l’importance du pèlerinage physique comme métaphore du voyage intérieur. Des concepts tels que la Psychostasie (la pesée des âmes) ou le Gnôthi Seauton (Connais-toi toi-même) rappellent l’importance de l’introspection et de la responsabilité personnelle dans le cheminement spirituel.

Le Parthénon

L’inclusion d’Hermès Trismégiste, figure mythique associée à la sagesse hermétique, comme quatrième station, n’est pas fortuite. Elle annonce le ton de l’ouvrage : une exploration des mystères cachés, une quête alchimique de transformation intérieure. Le titre même, Les carnets d’Hermès, évoque cette dimension hermétique, suggérant que le livre lui-même est un véhicule de transmission de connaissances secrètes.

Philippe Heckmann explore aussi la notion de « Substance », un terme polysémique qui englobe à la fois un mot, un concept et un nombre. Cela permet de poser les bases de la réflexion, en soulignant l’importance de comprendre la « Substance » non seulement comme une matière première, mais comme une essence fondamentale de l’univers.

La structure de l’ouvrage, dépourvue de chapitres formels, mime le flux de la conscience, le va-et-vient entre observation et réflexion caractéristique du carnet de voyage. Cette approche non linéaire invite le lecteur à une lecture méditative, où chaque page devient une porte ouverte sur un nouveau mystère à contempler.

Hermès Trismégiste

Les dessins et notes qui composent le livre sont le fruit d’une quête personnelle s’étendant sur plus d’un demi-siècle. Ils témoignent d’une vie consacrée à l’étude et à l’expérience directe des traditions ésotériques du monde entier. Cette dimension autobiographique confère à l’ouvrage une authenticité et une profondeur particulières. Ce n’est pas un traité académique froid, mais le partage chaleureux d’une sagesse vécue.

L’auteur présente la Tradition comme un « espace de sagesses développées depuis des siècles », soulignant ainsi son caractère vivant et évolutif. Cette conception dynamique de la tradition s’oppose à une vision figée et dogmatique. Pour Philippe Heckmann, la Tradition est un guide pour le progrès et l’évolution, animée par un « dessein cosmique » qui en est « l’impulsion éternelle ».

Le livre se veut à la fois un témoignage et un outil de transmission. En le dédiant à sa fille Séverine, l’auteur inscrit son œuvre dans la longue chaîne de la transmission initiatique, tout en lui conférant une touche personnelle et émouvante. Cette dédicace rappelle que la sagesse ésotérique n’est pas destinée à rester confinée dans des cercles fermés, mais à être partagée et transmise aux générations futures.

Maât, déesse égyptienne

L’ambition de l’ouvrage est claire : offrir un guide pour « se maintenir sur une voie de progrès et d’évolution ». Philippe Heckmann suggère que la connaissance des symboles et des idées fondamentales de la Tradition permet de naviguer dans le monde « selon les meilleurs auspices ». Cette promesse d’élévation et de transformation personnelle fait écho aux aspirations les plus profondes de l’être humain.

En conclusion, Les carnets d’Hermès se présente comme une œuvre à la croisée des chemins entre le journal intime, le guide spirituel et le traité ésotérique. Philippe Heckmann y distille l’essence de décennies d’exploration et de réflexion, offrant au lecteur une clé pour déchiffrer les mystères de l’existence. Ce livre est une invitation à un voyage intérieur, un appel à l’élévation de l’âme, et un rappel de l’unité fondamentale qui sous-tend la diversité des traditions spirituelles de l’humanité.

Concernant l’auteur

Philippe Heckmann apparaît comme un chercheur passionné et un voyageur infatigable sur les chemins de la spiritualité. Bien que les informations biographiques précises soient limitées, l’ouvrage lui-même témoigne d’une vie consacrée à l’étude et à l’expérience des traditions ésotériques du monde entier. Son approche syncrétique et sa capacité à tisser des liens entre diverses traditions spirituelles suggèrent une érudition profonde et une ouverture d’esprit remarquable. Ila notoirement écrit dans la revue MAP Matières à Penser,une publication intellectuelle qui se consacre à l’exploration et à la discussion des idées philosophiques, ésotériques et spirituelles. Cette revue se distingue par son approche rigoureuse et sa volonté de fournir un espace de réflexion pour les penseurs et les chercheurs passionnés par les mystères de l’existence. À travers des articles, des essais et des critiques, MAP invite ses lecteurs à questionner, à méditer et à approfondir leur compréhension du monde et des concepts qui le façonnent.

Les Éditions du Cosmogone

Spécialisées dans les ouvrages alchimiques, ésotériques, maçonniques et philosophiques, elles se distinguent par leur engagement à publier des œuvres qui explorent les dimensions cachées de la réalité et les sagesses ancestrales. En publiant Les carnets d’Hermès – Voyage en Tradition primordiale, elles offrent aux lecteurs une opportunité unique de plonger dans un univers de connaissances profondes et de réflexions spirituelles.

Les carnets d’Hermès – Voyage en Tradition primordiale est une invitation à un voyage intérieur, guidé par les symboles et les concepts de la Tradition.

De très beaux dessins viennent enrichir l’ouvrage, ajoutant une dimension visuelle et artistique qui complète magnifiquement les concepts ésotériques explorés par Philippe Heckmann. Il partage, du reste, avec une grande générosité les fruits de sa longue quête, offrant à chaque lecteur les clés pour un cheminement spirituel enrichissant. Ce carnet est à la fois un témoignage personnel et une source inestimable de sagesse universelle.

Les carnets d’Hermès – Voyage en Tradition primordiale

Philippe Heckmann – Éditions du Cosmogone, 2024, 182 pages, 18,50 €

Les Éditions du Cosmogone, le site.

Le jeu des 33 erreurs avec Adélaïde Della Langoust

Cette semaine de vacances est l’occasion de se lancer dans une chasse aux 33 erreurs. Adélaïde Della Langoust vous a préparé un petit exercice qui devrait vous conduire jusqu’à samedi prochain… bonne chasse !

A vous de jouer avec les 33 erreurs

Il vous restera ensuite à comparer avec le résultat ci-dessous

GLMF : Le nouveau Grand Maître répond aux questions de la presse corse

De notre confrère corse corsenetinfos.corsica – Par Patrice Paquier Lorenzi

Félix Natali, un Ajaccien de 48 ans, a été élu Grand Maître de la Grande Loge Mixte de France, il y a moins d’un mois. Conseiller en gestion de patrimoine entre Paris et la cité impériale, il succède ainsi à Christiane Vienne, pour un mandat de trois ans. Félix Natali est donc le troisième corse à prendre la tête de cette obédience qui compte 266 loges et près de 5 000 membres, après Jean-Pierre Orsoni et François Padovani.

La rédaction de 450.fm en avait parlé le jour de cette élection (lire l’article)

Que représente pour vous cette élection de Grand Maître de la GLMF ? 

– Cela fait naître chez moi un double sentiment. Tout d’abord, je ressens beaucoup de joie de sentir la confiance des gens qui me confient cette responsabilité-là. Mais ce n’est pas le plus important. Ce qui compte c’est de pouvoir partager ces responsabilités avec un collège avec qui je vais avoir la chance de travailler. Nous sommes 18 dans ce collège, à travailler ensemble. Nous devons faire en sorte que tous les membres des loges de la GLMF puissent travailler le plus sereinement possible.

Que représente aujourd’hui la GLMF dans la franc-maçonnerie française ?

 – La GLMF est une obédience qui a été créée en décembre 1982, et dont nous venons de fêter récemment les 40 ans d’existence. Notre ADN c’est la mixité. Aujourd’hui, nous sommes 49,9% de Frères et 50,1% de Sœurs avec une mixité de genre quasi parfaite. C’est une obédience qui défend la laïcité et des valeurs d’humanisme et de solidarité, qui sont très poussées pour nous. Nous comptons aujourd’hui 266 loges réparties sur la quasi-totalité du territoire. Nous sommes très présents en métropole, mais aussi dans les DOM-TOM. Nous avons une dizaine de loges en Corse et nous sommes à peu près 5 000 membres au total en France.

Quelles sont les caractéristiques de la GLMF ? Qu’est-ce qui la distingue des autres loges ?

 – Ce qui nous distingue, c’est avant tout notre mixité, mais aussi les multiples façons de travailler, offertes aux différentes loges. Les francs-maçons travaillent avec des rites et des rituels. Si vous voulez travailler avec un rituel très encadré ou un autre plus souple, avec quelque chose d’ésotérique, très symbolique ou même sociétal, vous pouvez le faire. Il y a également des loges qui travaillent de toutes les manières que je vous ai évoquées. La seule exigence que nous avons, c’est que nos loges soient mixtes. Depuis quelques années, nous avons fait voter en assemblée générale, l’impossibilité d’être soit exclusivement masculin, soit féminin.

La Franc-maçonnerie en général a souffert de la crise du Covid avec une perte du nombre de membres, comment se porte la GLMF en 2024 ?

 – Il y a des obédiences qui ont souffert plus que d’autres. De notre côté, nous avons subi également une baisse de nos effectifs, mais nous avons été plutôt préservés. La Franc-maçonnerie n’a pas peut-être pas encore retrouvé la totalité de ses membres, mais nous nous y sommes parvenus. Nous étions à 5 030 membres avant la crise Covid pour arriver à 4 991 aujourd’hui. Nous avons donc réussi à reconstituer nos effectifs grâce au travail effectué par nos vénérables maîtres, notamment au niveau de l’animation des loges, de faire en sorte qu’elles puissent être encore attractives. Ce qui a permis de passer ce cap difficile, c’est la proximité entre toutes les loges de notre obédience. Le Grand Maître doit rester proche de ses membres, c’est en tout cas ma vision de la franc-maçonnerie. Je ne veux pas un Grand Maître seul, isolé et qui fait tout tout seul. Cela ne m’intéresse pas, et c’est une autre caractéristique de la GLMF. Les échanges humains sont indispensables pour progresser. L’objectif de la franc-maçonnerie c’est d’améliorer l’humanité.

Comment jugez-vous l’évolution de la franc-maçonnerie depuis que vous y êtes entrés en 2008 ?

 – Il faut savoir que nous avons été percutés par beaucoup de choses depuis toutes ces années. Les francs-maçons sont des personnes qui vivent au cœur de la société. Tout comme quelqu’un qui est président d’un club de volley, de ping-pong ou d’un club de lecture et qui fait partie de la société. Nous avons donc connu les crises économiques ou financières ainsi que les difficultés sociales. Ce qui m’a le plus marqué durant ces 15 dernières années, c’est l’apparition des fake news et donc la mauvaise qualité de l’information qui circule. Jean Grenier, le professeur de philosophie d’Albert Camus a écrit dans les années 60, un traité sur l’esprit d’orthodoxie où il dit notamment qu’on ne peut pas apporter une réponse simple à une problématique compliquée et qu’il y a aujourd’hui de plus en plus de lumières, mais qui éclairent de plus en plus en mal. C’est quelque chose qui a été écrit il y a longtemps, mais que je trouve très contemporain. On peut s’informer de millions de manières, mais la qualité n’est plus au rendez-vous.

La Corse a toujours été une terre maçonnique, comment l’expliquez-vous ?

 – C’est le cas c’est vrai, comme beaucoup d’îles d’ailleurs. Les Antilles et la Réunion sont également des fiefs de la franc-maçonnerie. L’insularité, la solidarité et le fait que dans ces petites sociétés, tout le monde se connaît, font que l’on a envie de faire partager au plus grand nombre, quelque chose qui porte des valeurs saines. En Corse, il y aurait à peu près 1 200 francs-maçons sur 170 000 au total en France. La proportion est deux fois plus importante dans la société corse que dans le reste du pays. Je suis d’ailleurs le troisième Grand Maîître de la GLMF après Jean-Pierre Orsoni et François Padovani, qui était d’ailleurs Président d’une instance internationale de la Franc-maçonnerie.

Quels vont être les axes de travail que vous allez développer durant votre mandature ?

 – Je suis élu pour un mandat au conseil d’administration d’une durée de trois ans. J’ai envie de porter un message qui est double. Je vais organiser des rencontres avec toutes les loges pour approfondir ces deux axes de travail qui me sont chers. Premièrement, il faut continuer à porter nos valeurs à l’intérieur de l’obédience, que sont l’humanité, la solidarité et le principe de laïcité. Il faut continuer à creuser ce sillon pour que nos membres continuent d’aller véhiculer à l’extérieur, ce qu’ils ont appris à l’intérieur de nos loges. Deuxièmement, il va falloir que la franc-maçonnerie sorte de son temple pour aller collaborer avec l’ensemble de la société, pour faire reculer les idées néfastes.

Écoutez l’interview de Felix Natali sur France 3 Corse

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