mar 16 décembre 2025 - 07:12
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Un débat au Parlement relance la question de l’incompatibilité entre la foi catholique et l’appartenance à la Franc-maçonnerie

De notre confrère fides.org

Accra (Agence Fides) – Depuis la fin du mois de janvier, les prises de position des institutions et des groupes appartenant à l’Eglise catholique du Ghana se sont succédées pour réaffirmer la non-compatibilité entre la foi catholique et l’appartenance à la franc-maçonnerie.

George Opare Addo

Tout a commencé lors des auditions parlementaires pour la nomination du ministre du développement de la jeunesse et de l’émancipation, George Opare Addo. Au cours du débat parlementaire, le chef de la minorité Afenyo-Markin a demandé si Opare Addo était franc-maçon. En réponse, il a ouvertement reconnu son appartenance à la franc-maçonnerie.

Cet aveu a suscité des réactions mitigées, l’archidiocèse d’Accra réitérant dans une note du 26 janvier que les catholiques ne peuvent pas s’associer à la franc-maçonnerie. Afenyo-Markin, qui se déclare catholique, a répondu qu’il n’avait reçu aucune communication officielle de l’Église concernant son appartenance à la fraternité maçonnique.

« Mon archevêque Palmer-Buckle (archevêque de Cape Coast) ne m’a écrit aucune lettre », a déclaré Afenyo-Markin lors d’une interview le 29 janvier. « J’ai vu des lettres circuler, mais personne ne m’a écrit personnellement », a déclaré le chef de l’opposition parlementaire.

Clement XII
Portrait du pape Clément XII

La conférence épiscopale ghanéenne est intervenue sur la question en publiant une déclaration à la presse le 31 janvier, dans laquelle elle réaffirme la position de l’Église sur l’incompatibilité entre la foi catholique et l’appartenance à la franc-maçonnerie.

Se référant aux enseignements des différents pontifes depuis la bulle de Clément XII du 28 avril 1738, aux dispositions du Code de droit canonique et aux déclarations de l’ancienne Congrégation (puis du Dicastère) pour la doctrine de la foi, la note rappelle « aux fidèles que, selon les enseignements de l’Église, l’appartenance à des organisations maçonniques est une question grave qui peut conduire à des dommages spirituels. Ceux qui pourraient être impliqués dans de telles associations sont fortement encouragés à reconsidérer leur adhésion afin de vivre pleinement à la lumière de l’Évangile ».

« En effet, la position de l’Église catholique à l’égard de la Franc-maçonnerie est qu’il s’agit d’une religion à part entière, dont les doctrines sont inconciliables avec les doctrines chrétiennes.»

Siège de la GLUA à Londres
Siège de la GLUA à Londres

La Franc-maçonnerie promeut une forme d’universalisme qui ignore le rôle unique de Jésus dans le salut de l’humanité. Dans de nombreux cas, elle propose également une vision syncrétique de la religion qui sape les prétentions exclusives de la foi chrétienne.

Un haut dignitaire maçonnique, John Edusei, assistant du Grand Maître Provincial de la Grande Loge du Nord du Ghana, a réagi à ces dernières déclarations. Edusei, qui se déclare également catholique, a rappelé les déclarations officielles de la Grande Loge Unie d’Angleterre (GLUA) :

« La franc-maçonnerie n’est pas une religion, ni un substitut à la religion. Il n’y a pas de dieu maçonnique distinct, et il n’y a pas de nom propre distinct pour une divinité dans la franc-maçonnerie ».

Afin de ne pas entretenir la confusion entre la franc-maçonnerie et les ordres de chevalerie catholiques, l’association Knights of St. John International and Ladies’ Auxiliary of Ghana a publié une note précisant qu’elle est

« une association catholique de renom opérant sous les auspices de l’Église catholique dans le monde entier, qui soutient fermement la position de l’Église catholique contre l’appartenance de catholiques à la franc-maçonnerie »

(LM) (Agence Fides 5/2/2025)

Franc-maçonnerie et catholicisme : la réponse de John Edusei à Mgr Joseph Osei-Bonsu

De notre confrère myjoyonline.com

Le Grand Maître Provincial Assistant Nord de la Grande Loge du Ghana, John Edusei, a répondu à une lettre de Mgr Joseph Osei-Bonsu, abordant le débat de longue date sur la relation entre le catholicisme et la Franc-maçonnerie.

M. Edusei, catholique et franc-maçon, cherche à apporter de la clarté et à favoriser la compréhension mutuelle sur une question qui a souvent été confrontée à la controverse et à l’opposition doctrinale.

Sa réponse de 10 pages commence par reconnaître les préoccupations soulevées par Mgr Osei-Bonsu, en particulier l’argument selon lequel la franc-maçonnerie a évolué pour devenir une religion plutôt que de rester une fraternité.

Il cite des déclarations officielles de la Grande Loge Unie d’Angleterre (GLUA), qui déclarent sans équivoque que : « La franc-maçonnerie n’est pas une religion, ni un substitut à la religion. Il n’y a pas de dieu maçonnique séparé, et il n’y a pas de nom propre séparé pour une divinité dans la franc-maçonnerie. »

M. Edusei soutient que son expérience personnelle s’aligne sur ce point de vue : la franc-maçonnerie, telle qu’elle est pratiquée au Ghana, se concentre sur l’instruction morale, l’amélioration de soi et le travail caritatif, plutôt que sur le culte religieux ou les doctrines théologiques.

Il reconnaît l’interdiction de longue date de l’Église catholique sur la franc-maçonnerie, qui remonte à l’encyclique du pape Clément XII de 1738 et réaffirmée dans la déclaration de 1983 de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), qui déclare que les catholiques qui rejoignent la franc-maçonnerie sont dans un état de péché grave et ne peuvent pas recevoir l’Eucharistie.

Il met en évidence trois raisons historiques à cette opposition :

1. Secret – L’Église considérait le secret maçonnique comme une source potentielle de doctrines cachées.

2. Relativisme religieux – L’acceptation d’hommes de différentes confessions était considérée comme incompatible avec l’exclusivité catholique.

3. Subversion politique – Les liens historiques de la franc-maçonnerie avec les mouvements révolutionnaires ont soulevé des inquiétudes quant à la sape de l’autorité de l’Église.

Cependant, Edusei soutient que la franc-maçonnerie moderne, en particulier au Ghana, ne s’aligne pas sur ces préoccupations historiques. Il note que l’Église catholique a reconsidéré ses positions sur de nombreuses questions historiques au fil du temps, suggérant qu’une nouvelle évaluation de la franc-maçonnerie pourrait être justifiée.

Lisez sa réponse complète ci-dessous :

Réponse à la lettre de Mgr Joseph Osei-Bonsu sur le catholicisme et la franc-maçonnerie

Votre Excellence

J’accuse réception de votre réponse à ma lettre précédente avec une profonde reconnaissance et un profond respect. Bien que je ne prétende pas être théologien, ma foi reste importante pour moi, même si ma fréquentation de l’église n’est pas aussi régulière qu’elle devrait l’être. En tant que catholique qui est également franc-maçon, j’ai profondément réfléchi aux préoccupations que vous avez soulevées, et je crois que ce dialogue est nécessaire pour la clarté, la compréhension et le respect mutuel.

Votre lettre fait plusieurs affirmations fortes, en particulier l’affirmation que la franc-maçonnerie est passée d’une simple fraternité à une religion. Pour étayer cela, vous citez des autorités telles qu’Albert Mackey et Albert Pike, qui ont décrit la franc-maçonnerie en termes religieux. Bien que je ne rejette pas leurs points de vue, je crois qu’il est crucial de replacer leurs déclarations dans un contexte historique et pratique plus large.

La Grande Loge Unie d’Angleterre (GLUA), qui influence de nombreuses juridictions maçonniques, y compris les traditions dont nous avons hérité au Ghana, déclare explicitement :

La franc-maçonnerie n’est pas une religion, ni un substitut à la religion. Il n’y a pas de dieu maçonnique séparé, et il n’y a pas de nom propre séparé pour une divinité dans la franc-maçonnerie.

Cette position officielle s’aligne sur mon expérience dans la franc-maçonnerie, où nos réunions n’impliquent pas de culte mais se concentrent plutôt sur l’instruction morale, l’amélioration de soi et le service communautaire. Cependant, je dois souligner qu’il s’agit de mes réflexions personnelles et qu’elles ne représentent pas la position officielle d’une Grande Loge, y compris la Grande Loge du Ghana.

1. L’opposition historique de l’Église catholique à la franc-maçonnerie

Votre Excellence, l’opposition de l’Église catholique à la franc-maçonnerie existe depuis des siècles, à commencer par In Eminenti Apostolatus Specula du pape Clément XII (1738). Au fil du temps, divers papes ont réaffirmé cette position, culminant dans la déclaration de 1983 de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), qui déclare que les catholiques qui adhèrent à la franc-maçonnerie restent dans un état de péché grave et ne peuvent pas recevoir l’Eucharistie.

Historiquement, trois préoccupations principales ont façonné cette opposition :

1. Secret – L’Église considérait le secret maçonnique comme une menace potentielle, estimant qu’il encourageait des doctrines ou des allégeances cachées.

2. Relativisme religieux – L’acceptation d’hommes d’origines religieuses différentes était considérée comme une diminution de l’exclusivité de la doctrine catholique.

3. Subversion politique – Dans l’Europe des 18e et 19e siècles, la franc-maçonnerie était liée à des mouvements révolutionnaires qui cherchaient à réduire l’influence de l’Église dans la gouvernance.

Je reconnais ces préoccupations, mais je soumets aussi respectueusement que la franc-maçonnerie à laquelle j’appartiens aujourd’hui ne correspond pas à ce moule historique. Mon expérience maçonnique au Ghana a été une expérience de fraternité, de discipline morale et d’actes de charité, et non une plate-forme pour des enseignements anticatholiques ou des mouvements politiques.

Les temps ont changé. L’Église catholique a reconsidéré ses positions sur de nombreuses questions historiques, reconnaissant que ce qui était autrefois une préoccupation justifiée peut ne plus avoir le même poids aujourd’hui.

2. La Franc-maçonnerie est-elle une religion ?

Votre lettre affirme que la franc-maçonnerie n’est pas seulement une organisation fraternelle, mais une religion en soi. Pour étayer cela, vous citez Albert Mackey et Albert Pike, dont les écrits ont souvent été référencés à la fois par les maçons et les critiques.

Albert Mackey (1807-1881), dans The Symbolism of Freemasonry, a décrit la franc-maçonnerie comme « religieuse au sens large », mais a explicitement déclaré qu’elle n’est pas une religion parce qu’elle n’a pas de doctrine du salut, de sacrements ou de clergé ordonné.

Albert Pike (1809-1891), connu pour ses écrits sur le rite écossais, a utilisé un langage ésotérique et mystique qui ne reflète pas les croyances de tous les francs-maçons, en particulier ceux des traditions de la Grande Loge, y compris le Ghana.

Même au sein de la théologie catholique, il y a débat sur cette question :

• Le P. John C. Rager (The Catholic Mind, 1952) a reconnu que la franc-maçonnerie a des éléments spirituels, mais a noté qu’elle ne fonctionne pas comme une religion au sens catholique du terme.

• Mgr Ronald A. Knox, dans Enthusiasm : A Chapter in the History of Religion (1950), a soutenu que les enseignements maçonniques sont des allégories morales plutôt que des doctrines théologiques.

D’après mon expérience personnelle, la franc-maçonnerie n’est pas une religion mais une fraternité dédiée à l’instruction morale et à l’amélioration de soi. Cela n’interfère pas avec ma croyance en Christ en tant que Fils de Dieu et ma source de salut.

3. La loyauté et l’allégation de protection d’actes répréhensibles

L’une des idées fausses les plus courantes sur la franc-maçonnerie est qu’elle exige que les membres se protègent les uns les autres, même en cas de conduite criminelle. Votre Excellence, je vous assure que ce n’est pas vrai.

La franc-maçonnerie met l’accent sur l’intégrité morale, la justice et l’État de droit. Tout membre reconnu coupable d’un acte répréhensible grave s’expose à des mesures disciplinaires, y compris l’expulsion.

Cela a été publiquement confirmé par le juge Michael Wilkins, un juriste anglais de haut niveau et franc-maçon, qui a déclaré :

« L’idée que les francs-maçons se protègent les uns les autres sans tenir compte de la justice est un mythe. La franc-maçonnerie fait respecter la loi, et aucune obligation maçonnique ne l’emporte sur le devoir d’un maçon envers le système judiciaire. »

L’attente que les maçons resteront des citoyens respectueux des lois est explicitement énoncée dans les constitutions maçonniques du monde entier, y compris celles régissant les loges au Ghana. Il est rappelé aux membres que leur premier devoir est envers Dieu, leur pays et la loi, et que toute tentative de protéger les actes répréhensibles est une violation des principes mêmes que la franc-maçonnerie défend.

D’après mon expérience, la franc-maçonnerie ne compromet pas la justice ou la responsabilité.

4. Ma position personnelle sur l’Eucharistie et la Communion

Votre Excellence, je respecte pleinement l’enseignement de l’Église sur l’Eucharistie et sa position selon laquelle les catholiques francs-maçons ne devraient pas recevoir la Sainte Communion. Je ne me suis jamais présenté à la communion, connaissant la position de l’Église à ce sujet.

Cependant, je réfléchis à l’accent mis par le pape François sur l’Église en tant qu’« hôpital de campagne » pour les pécheurs. L’Eucharistie est une source de grâce et de renouveau spirituel, et en tant que personne qui reste profondément liée à ma foi, je me demande souvent comment on peut être à la fois un catholique fidèle et un franc-maçon aux yeux de l’Église.

Ma participation à la franc-maçonnerie ne m’a pas éloigné du Christ. Au contraire, cela a renforcé mon engagement à vivre une vie vertueuse et à servir les autres.

5. Répondre à la critique de la franc-maçonnerie par John Salza

Vous faites référence au livre de John Salza Pourquoi les catholiques ne peuvent pas être maçons comme preuve de l’incompatibilité de la franc-maçonnerie avec le catholicisme. Après avoir lu son livre, je reconnais son point de vue, mais je trouve son analyse problématique.

Tout d’abord, il est important de préciser que le fait que Salza soit un franc-maçon de 32° ne signifie pas nécessairement qu’il est très érudit en franc-maçonnerie. Beaucoup comprennent mal la numérotation des degrés, en particulier dans le rite écossais, où le 32° n’est pas un rang d’autorité ou d’érudition, mais simplement une continuation d’enseignements supplémentaires au sein de ce système maçonnique. Atteindre ce degré ne signifie pas que l’on a une compréhension profonde ou faisant autorité de la franc-maçonnerie dans son ensemble. En fait, de nombreux érudits maçonniques bien étudiés ont passé des décennies à analyser la franc-maçonnerie sans détenir de tels diplômes, et inversement, de nombreux titulaires de hauts diplômes ne s’engagent pas dans une étude rigoureuse de l’histoire ou de la philosophie maçonnique.

La représentation de la franc-maçonnerie par Salza a été critiquée pour avoir mal interprété les enseignements maçonniques et exagéré les préoccupations théologiques. Plusieurs universitaires et critiques ont souligné des failles dans ses arguments :

David L. Gray, auteur du Catéchisme catholique sur la franc-maçonnerie, reconnaît que Salza fournit une explication claire de l’opposition de l’Église catholique à la franc-maçonnerie, mais lui reproche de faire des généralisations excessives et d’inclure des distractions qui détournent de la question centrale de l’autorité de l’Église. Gray suggère que si le travail de Salza est informatif, il pourrait bénéficier d’une discussion plus ciblée et nuancée sur la question. (Goodreads.com)

Un critique identifié comme Tom sur Amazon, tout en étant d’accord avec certains des points clés de Salza, déclare que son livre n’explore pas pleinement le développement historique de la franc-maçonnerie et son évolution avant et après l’établissement formel de la fraternité dans l’Angleterre du XVIIIe siècle. Il suggère que le travail de Salza présente une perspective étroite et passe à côté d’aspects importants de l’histoire maçonnique. (Amazon.com)

De plus, l’interprétation littérale de Salza des rituels maçonniques le conduit à des conclusions que de nombreux maçons, y compris moi-même, trouvent méconnaissables. Son hypothèse selon laquelle toutes les juridictions maçonniques fonctionnent de la même manière est également trompeuse, car la franc-maçonnerie est très diversifiée à travers les cultures et les constitutions.

Bien que le point de vue de Salza soit valable à partir de son expérience personnelle, il ne représente pas avec précision la franc-maçonnerie dans son ensemble. Son livre sert principalement de polémique plutôt que d’analyse objective, renforçant ses propres conclusions plutôt que de s’engager dans toute l’étendue de l’érudition maçonnique.

6. Vous demandez : « Qui êtes-vous, M. Edusei, pour contredire les géants de la franc-maçonnerie et déclarer qu’il ne s’agit que d’une fraternité ? »

Votre Excellence, je ne prétends pas être un érudit maçonnique ou un théologien. Je suis simplement un catholique qui a cherché à réconcilier sa foi avec son expérience vécue dans la franc-maçonnerie. Mon intention n’est pas de défier l’autorité, mais de contribuer à une discussion éclairée sur un sujet qui a été assombri par des malentendus.

L’histoire a montré que les individus, même ceux qui étaient initialement considérés comme insignifiants ou incompris, peuvent offrir des perspectives qui contribuent plus tard à une plus grande compréhension de la foi. Un exemple profond est celui de saint François d’Assise, qui était autrefois le fils d’un marchand, un homme privilégié, et même considéré comme un excentrique par ses contemporains. Cependant, grâce à sa profonde spiritualité, son humilité et son engagement radical envers le Christ, il a remodelé la pensée catholique sur la pauvreté, le service et la dévotion.

À l’époque de son appel, beaucoup au sein de l’Église considéraient son approche comme extrême, voire controversée. Il a renoncé à sa richesse, a vécu dans une pauvreté absolue et a contesté les excès matériels de l’Église, ce qui a conduit certains à se demander si ses vues s’alignaient sur la doctrine établie. Cependant, plutôt que de chercher à changer les enseignements de l’Église, l’exemple de saint François a contribué à inspirer un renouveau de la foi et un retour à la simplicité du Christ. Son influence a finalement conduit à la formation de l’Ordre franciscain, qui est depuis devenu l’une des institutions catholiques les plus respectées, mettant l’accent sur la charité, l’humilité et le service aux pauvres.

Bien que je ne me compare pas à saint François, son histoire nous rappelle que tout au long de l’histoire catholique, l’Église a bénéficié de discussions, de questions et de nouvelles perspectives qui, lorsqu’elles sont fondées sur la foi, ont renforcé l’Église plutôt qu’elle ne l’a affaiblie.

Je partage mes réflexions non pas pour contester la doctrine, mais pour offrir un aperçu de mon expérience personnelle, en espérant que ce dialogue puisse favoriser une meilleure compréhension de la franc-maçonnerie dans le contexte du catholicisme.

6. En conclusion

Votre Excellence, j’apprécie profondément cette occasion de dialogue. Je comprends et respecte pleinement la position de l’Église catholique sur la franc-maçonnerie, et je reconnais que l’Église n’a actuellement aucune intention de changer cette position. Mon but en écrivant cette lettre n’est pas de contester ou de tenter de modifier les enseignements de la Sainte Église catholique, mais plutôt de chercher une compréhension plus profonde de la façon dont ma foi catholique et mon parcours maçonnique se recoupent.

Je reconnais les préoccupations de l’Église et je respecte son autorité en matière doctrinale. Cependant, mon intention a simplement été de clarifier ma propre compréhension de la franc-maçonnerie à la lumière de ma foi catholique et de répondre à certaines idées fausses qui, selon moi, ne reflètent pas la réalité de mon expérience maçonnique.

Je reste attaché à ma foi, à ma fraternité et à ma conscience, confiant dans la miséricorde et la direction de Dieu.

Que la paix du Christ soit toujours avec vous.

Votre respectueusement,

John Edusei
Grand Maître Provincial Assistant, Grande Loge du Nord du Ghana

Fondation du Grand Orient d’Italie : de sérieuses questions sur la gestion

De notre confrère agenparl.eu – Par Ugo Giano

La Fondation du Grand Orient d’Italie Onlus (ci-après, la « Fondation ») a été constituée le 13 décembre 2019 par acte notarié. Selon les statuts, la Fondation est une organisation à but non lucratif et poursuit des objectifs de solidarité sociale, avec une attention particulière à la protection et à la valorisation du patrimoine historique et artistique et à la formation des personnes défavorisées, notamment les personnes âgées handicapées, les indigents et les mineurs.

Liens avec le Grand Orient d’Italie (GOI)

Stefano Bisi Grande Maitre du Grand Orient d’Italie

Bien que la Fondation semble être étroitement liée au Grand Orient d’Italie (GOI), certains aspects émergent qui indiquent son autonomie substantielle :

  • Le GOI est l’unique fondateur de la Fondation ;
  • Le nom de la Fondation fait explicitement référence au GOI ;
  • L’organe administratif est composé des administrateurs pro tempore du GOI ;
  • Le siège social de la Fondation coïncide avec celui du GOI ;
  • Le site Internet de la Fondation est hébergé sur la plateforme GOI ;
  • Le budget de la Fondation est transmis chaque année aux filiales du GOI.

Cependant, il ressort de l’étude des documents officiels que :

Un’immagine interna della sede massonica del Grande Oriente d’Italia nella galleria Umberto I, eccezionalmente aperta al pubblico, a Napoli, 22 aprile 2017. ANSA / CIRO FUSCO
  • Le GOI n’a aucun pouvoir de décision au sein de la Fondation (il ne peut pas modifier les statuts, nommer des administrateurs ou diriger ses activités) ;
  • La Fondation est administrativement autonome ;
  • Les affiliés du GOI n’ont pas le droit d’accéder aux documents de la Fondation, contrairement à la société immobilière URBS Srl ;
  • L’objet social de la Fondation est centré sur la valorisation des actifs immobiliers, un thème qui sort du champ d’application du GOI.

Aspects critiques et échec d’inscription à RUNTS

Un thème central concerne la gestion financière et la conformité juridique de la Fondation. Le rapport financier 2023 souligne que la Fondation suit les dispositions du Code du Tiers Secteur (Décret Législatif 117/2017). Cependant, le Registre des Personnes Morales a signalé, à travers deux courriers électroniques certifiés, que la Fondation n’est pas inscrite au Registre National du Tiers Secteur (RUNTS). Le défaut d’enregistrement a conduit les autorités à demander une révision des statuts ou la mise en conformité avec les dispositions réglementaires, mais la Fondation n’a pas répondu à ces demandes.

Gestion absolue par le Président / Grand Maître

Les procès-verbaux révèlent une forte concentration de pouvoir entre les mains du Président de la Fondation, qui coïncide avec le Grand Maître du GOI. Un document daté du 29 avril 2024 montre comment le Président a demandé et obtenu les pleins pouvoirs de représentation légale et de gestion, sans aucune opposition du Conseil d’Administration. Cela implique que :

  • Le conseil d’administration semble manquer d’autonomie décisionnelle ;
  • L’Organe de surveillance n’a effectué aucun contrôle sur les actions de la Fondation ;
  • Les administrateurs sont les mêmes que ceux du Conseil d’Administration du GOI, élus sur une liste bloquée par la Communion des membres affiliés avec rang de Maître.

Flux de trésorerie et acquisitions immobilières

Un autre point critique concerne les flux financiers entre le gouvernement italien et la Fondation. Entre 2021 et 2023, le GOI a transféré 7,4 millions d’euros à la Fondation (soit 55 % des cotisations versées par les affiliés ). Grâce à ces ressources, la Fondation a acheté et rénové des propriétés prestigieuses à Cosenza, Pescara, Tarente, Bologne et Udine, qui ont ensuite été concédées aux Loges du GOI. Cependant:

  • Il n’y a aucune transparence sur les prix d’achat et les critères de sélection des biens ;
  • Les fonds utilisés pour les achats et les rénovations ne sont pas traçables ;
  • Les relations éventuelles avec la société URBS Srl ne sont pas claires ;
  • Les loyers payés par les filiales du GOI réinjectent la Fondation dans le système, créant ainsi un circuit fermé de financement.

Ce projet pourrait être perçu comme une diversion, dans la mesure où la valorisation des actifs immobiliers ne constitue pas l’une des activités principales du gouvernement italien. En outre, le volume élevé des revenus locatifs pourrait faire perdre à la Fondation son statut d’organisme à but non lucratif, avec les conséquences fiscales qui en découlent.

Risques et conséquences possibles

Les administrateurs actuels de la Fondation, dont le mandat a expiré dans le GOI, se sont réinstallés de manière autonome dans leurs fonctions, dans une « prorogatio imperii » qui devrait se limiter à la gestion ordinaire. Cela augmente le risque que la loi soit modifiée pour prévoir des mandats de dix ans ou à vie, isolant ainsi complètement la Fondation des droits des affiliés du GOI.

Par conséquent, il serait opportun et urgent que les autorités compétentes interviennent pour vérifier s’il existe un risque de gestion personnaliste et parallèle, qui pourrait conduire à :

  • Détournement des actifs immobiliers et financiers du GOI ;
  • Violations des réglementations fiscales et légales ;
  • Des infractions financières et pénales potentielles, qui ne peuvent être envisagées que par les organes judiciaires compétents.

À la lumière des éléments recueillis, il apparaît nécessaire que les autorités de contrôle (Guardia di Finanza) interviennent pour vérifier la bonne gestion de la « Fondazione Grande Oriente d’Italia Onlus » et le respect de la réglementation en vigueur. Le manque de transparence dans les états financiers et les transactions immobilières, combiné à la centralisation totale du pouvoir de gestion, soulève des questions sur le véritable objectif de la Fondation et la protection des intérêts des filiales du GOI.

Qu’attendent les institutions pour vérifier ? Oh, si seulement je savais…

PS Restez à l’écoute

La Franc-maçonnerie Patriotique condamne l’escalade raciste et violente contre les immigrés

De notre confrère de Porto Rico elvocero.com – Par Alex Brandon

L’escalade de la répression à Porto Rico, avec des arrestations arbitraires et des déportations de Dominicains, d’Haïtiens et d’autres nationalités latino-américaines, découle d’une politique raciste et classiste du gouvernement de Donald Trump qui viole les droits et méprise la dignité humaine, a dénoncé aujourd’hui la Franc-Maçonnerie Patriotique. 

Le Grand Orient National de Porto Rico, en vertu de ses principes maçonniques de Liberté, d’Égalité et de Fraternité, a fermement condamné ces actes qui, en tant que politique raciste de Trump, ont été considérés par la classe politique dirigeante de Porto Rico comme « normaux ». 

Elsie Torres Negrón
Crédit photo www.elvocero.com – Elsie Torres Negrón

Elsie Torres Negrón, Grand Maître de l’entité maçonnique, a déclaré que « ces raids, que la présidence Trump et les principales figures du gouvernement colonial ont tenté de dépeindre comme « centrés » principalement sur les étrangers ayant un casier judiciaire « criminel », font en réalité partie de la vision fasciste néfaste selon laquelle les immigrants pauvres « contaminent le sang » des États-Unis. Ce faisant, Trump normalise le suprémacisme en tant que politique publique, ce qui se manifeste ensuite dans ce que souffrent aujourd’hui les communautés immigrées sur tout le territoire sous le pouvoir impérial des États-Unis.

La leader maçonnique a déclaré que, tout au long de son histoire, la Franc-maçonnerie s’est fermement engagée à promouvoir et à défendre les droits et l’intégrité de tous les êtres humains.

Elle a rappelé que la Franc-maçonnerie a inspiré la naissance de deux documents fondamentaux pour la coexistence humaine : la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen, en 1789, et la Déclaration universelle des droits de l’homme, en 1948.

« Selon nos préceptes, toute action visant à violer les lois humanitaires, à porter atteinte aux droits humains et aux droits civils des citoyens et tout ce qui porte atteinte à leur dignité est insoutenable. Sur la base de nos principes fondamentaux, nous réitérons notre ferme condamnation des décrets qui nous ont été imposés, en raison de notre réalité coloniale, par la présidence des États-Unis et qui ont été adoptés comme les leurs par l’administration de Jennifer González Colón à Porto Rico », a déclaré Torres Negrón.

Il a fait valoir que « même si nous reconnaissons le droit de chaque pays à établir le système juridique nécessaire pour déterminer sa politique d’immigration, nous notons qu’en raison de sa nature violente et de sa stratégie politique codée de haine, il ne s’agit pas d’un pays exerçant ses droits souverains ».

Elle a ajouté que « le caractère violemment exclusif des politiques de Trump s’exprime également en allant jusqu’à tenter d’éliminer, par décret, le droit constitutionnellement reconnu dans ce pays à la citoyenneté par naissance sur le sol américain. Le rejet doit être énergique de la part de tous les secteurs sensés et conscients, car cette stratégie suprémaciste vise aussi en premier lieu des changements qualitatifs dans les formes et les modes de domination et de contrôle de la classe ouvrière et des autres forces d’opposition, afin d’atteindre l’objectif central de renforcer le secteur hégémonique de l’oligarchie des affaires des États-Unis et de Porto Rico. »

« Il est très inquiétant que l’arbitraire brutal du président américain soit imité par les administrateurs locaux de la colonie », a-t-elle déclaré, ajoutant que « la fédéralisation de la police portoricaine, le projet de loi interdisant les manifestations dans les rues du pays, l’acceptation soumise de dispositions fédérales qui conduiront à une nouvelle détérioration de l’éducation de nos enfants et de la fourniture de services de santé à la population ».

Elle a expliqué qu’une partie intégrante du plan qui est en train d’être mis en œuvre est également l’élimination prévue de l’Institut de Culture Portoricain (ICP) et l’incorporation de ses fonctions dans le domaine économique du marché libre qui est promulgué depuis Washington. De plus, l’utilisation opportuniste des communautés les plus vulnérables, la protection arbitraire du « confort » et du luxe de ceux qui violent la législation protégeant nos plages et nos côtes, sont des signes tout aussi clairs d’un parallélisme idéologique qui va à l’encontre des meilleurs intérêts de la nation portoricaine.

« Face à la réalité de l’offensive brutale du gouvernement des États-Unis et à la réaction soumise de l’administration coloniale, qui cherche à imposer la dictature du grand capital sur les droits et le bien-être général des citoyens, le Grand Orient National de Porto Rico exprime sa totale solidarité avec les immigrants victimes de l’arbitraire et de l’ambition économique excessive, appelant notre peuple à rejeter fermement ces derniers et à l’exprimer par des actions concrètes. « De même, en tant que Franc-Maçonnerie Patriotique Portoricaine, nous réitérons notre plus grande solidarité avec les victimes de l’ambition impérialiste, rejetant toute tentative de dégrader l’intégrité et la dignité des personnes affectées », a conclu Torres Negrón.

Les Francs-maçons sous les griffes des nazis : Mario Sinay à la Grande Loge de la Vallée du Mexique

De notre confrère enlacejudio.com

Mexico, 28 janvier 2025 – Dans le cadre de la présentation de son livre intitulé 
« La Franc-maçonnerie sous les griffes nazies » , le Dr Mario Sinay a fait un exposé éclairant sur la persécution des francs-maçons pendant la Seconde Guerre mondiale. La conférence s’est tenue dans la salle solennelle de la Grande Loge de la Vallée du Mexique, où se sont réunis les membres de la fraternité et le public intéressé par la mémoire historique de la Franc-maçonnerie et de l’Holocauste.

Vous pouvez traduire et sous titrer la vidéo en cliquant sur la roue crantée après l’avoir démarré

La conférence a débuté par une minute de silence émouvante en mémoire des victimes de la Seconde Guerre mondiale. Cet acte de commémoration a donné lieu à l’intervention du Dr Sinay, qui a dévoilé les aspects sombres de la persécution nazie. aux francs-maçons et à leur relation avec le peuple juif dans ce contexte historique.

Le Dr Sinay a commencé sa présentation en détaillant un symbole maçonnique emblématique : la fleur à cinq pétales, qui, parmi ses significations, représente les cinq éléments essentiels : la terre, l’eau, le feu, l’air et l’esprit, et leur interconnexion avec la nature.

Ce symbole, utilisé par les francs-maçons pour se reconnaître les uns les autres, a pris une signification encore plus profonde pendant la persécution nazie, car de nombreux francs-maçons le portaient dans les camps de concentration en signe de bravoure, d’héroïsme et de défi face à l’oppression : la fleur au revers d’un franc-maçon a servi de rappel silencieux qui a maintenu vivante la mémoire maçonnique dans les moments d’obscurité.

Dans sa présentation, le Dr Sinay a souligné les raisons de la persécution nazie des francs-maçons, soulignant que « Hitler a fondé sa haine de la franc-maçonnerie sur la conviction que, grâce à elle, les Juifs évitaient les barrières raciales et juridiques qui les marginalisaient dans la « société européenne » . Ce ressentiment s’est consolidé sous l’idéologie nazie, qui voyait les francs-maçons, avec les Juifs, comme la cause de la défaite de l’Allemagne lors de la Première Guerre mondiale.

La persécution des francs-maçons pendant l’ère nazie était implacable.

On estime qu’il y avait environ 800 000 francs-maçons dans les pays européens occupés par le régime nazi, dont entre 80 000 et 200 000 ont été assassinés . Le Dr Sinay a expliqué que les nazis considéraient les loges maçonniques comme des foyers de résistance et d’hostilité envers l’État .

Le 8 août 1935, la franc-maçonnerie allemande cessa officiellement d’exister lorsque le régime nazi dissout les loges, confisque leurs biens et persécute les francs-maçons jusqu’à l’extermination. Dans ce contexte, Sinay a souligné des cas où des organisations maçonniques ont continué à opérer clandestinement dans des camps de concentration.

 « Les francs-maçons étaient identifiés comme des ennemis politiques et les insignes pour les identifier étaient des triangles rouges inversés » , sur lesquels les francs-maçons utilisaient la petite fleur pour s’identifier et poursuivre leurs activités en secret, un acte de résistance qui a marqué l’histoire de la fraternité .

L’orateur a également partagé des données sur la persécution des francs-maçons dans les principaux pays d’Europe.

Entre 1940 et 1941, des interdictions maçonniques furent imposées en France, aux Pays-Bas, en Norvège, en Bulgarie et en Finlande, entre autres.

Cependant, la Finlande s’est distinguée comme un phare au milieu des ténèbres, car aucun ordre n’a été mis en œuvre pour réprimer les activités maçonniques. En fait, la Finlande avait un président maçonnique de haut rang, Risto Ryti, qui a occupé ce poste de 1940 à 1944. Dans ce pays, ce sont les francs-maçons eux-mêmes qui ont volontairement décidé de suspendre temporairement leurs activités, car ils estimaient qu’il était préférable de le faire dans le meilleur intérêt de tous. intérêt national pendant la guerre.

Cette importante conférence a également mis en lumière deux francs-maçons persécutés par les nazis et récompensés par le prix Nobel : Carl von Ossietzky , éminent pacifiste allemand et symbole de la résistance contre le nazisme, qui fut envoyé au camp de concentration d’Esterwegen , où il subit des traitements très brutaux. Et, d’autre part, Enrico Fermi , physicien italien, pionnier du développement du premier réacteur nucléaire et figure clé dans l’avancement de la théorie quantique, de la physique nucléaire, de la physique des particules et de la mécanique statistique.

Alors que Carl von Ossietzky a reçu le prix Nobel de la paix en 1935, Fermi a reçu le prix Nobel de physique en 1938.

La présentation du Dr Sinay s’est terminée par une profonde réflexion sur la résilience et le courage des francs-maçons et des juifs face à la persécution nazie, soulignant comment, malgré la brutalité et l’oppression, les principes perdurent comme un phare d’espoir.

Enfin, outre l’intervention du Dr Sinay, l’événement a compté sur la précieuse participation du Dr Ariel Gelblung, directeur du Centre Simon Wiesenthal et expert en histoire de l’antisémitisme et de la lutte contre l’antisémitisme.

Le Dr Gelblung a fait une réflexion éclairante sur la continuité de l’antisémitisme dans le monde moderne, soulignant que « les francs-maçons et les juifs sont persécutés… L’antisémitisme est un monstre qui mute, mais ne meurt pas, et depuis le 7 octobre 2023, il a refait surface avec la plus grande force depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale »

La présentation du Dr Sinay et du Dr Gelblung a été un acte de mémoire historique qui nous permet non seulement de réfléchir sur le passé, mais nous invite également à regarder vers l’avenir à la recherche de la construction d’un monde plus juste. Dans leurs interventions, les deux intervenants ont lancé un appel urgent à l’unité et à l’importance de garder vivante la mémoire des horreurs du passé pour éviter qu’elles ne se répètent . Dans un contexte mondial marqué par de nouvelles formes d’intolérance et de violence, son message résonne plus fort que jamais, nous rappelant que la lutte pour la liberté, la solidarité et la justice est continue.

À la fin de l’événement, certains frères de la Grande Loge de la Vallée du Mexique ont prononcé un discours solennel, réaffirmant leur ferme engagement envers les principes fondamentaux de la Franc-Maçonnerie : amour, lumière, liberté, égalité et fraternité, valeurs qui, plus que jamais, demeurent en vigueur et guident leur action aujourd’hui.

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La Chaîne d’Union en Franc-maçonnerie : un lien ininterrompu à travers le temps et l’espace

La Franc-maçonnerie, avec ses rituels et symboles, offre un cadre unique où se tissent des liens fraternels et spirituels. Parmi ces symboles, la Chaîne d’Union se distingue par sa profondeur historique et sa signification symbolique. Cet article nous parle d’histoire, de sens symbolique et des applications de ce rituel au sein de la Franc-maçonnerie et au-delà. Notre Sœur Solange Sudarskis nous avait déjà proposé un travail fouillé sur ce thème dans notre Journal il y a quelques mois. (Retrouvez-le : La Chaîne d’union maçonnique, une extase fraternelle ?)

Histoire de la Chaîne d’Union

La Chaîne d’Union, ou « Chain of Union » en anglais, est un rituel qui semble remonter aux origines opératives de la Franc-maçonnerie. Les premières traces écrites de cette pratique remontent à 1696, mentionnées dans le manuscrit des archives d’Edimbourg, où elle est décrite dans le cadre de la cérémonie de réception des Maîtres Maçons et Compagnons du Métier. Ce rituel, qui consiste à former un cercle en se tenant par les mains, symbolisait déjà à l’époque la fraternité et l’unité parmi les membres.

Historiquement, la Chaîne d’Union a été influencée par les pratiques des compagnonnages médiévaux, où les artisans se réunissaient pour partager des secrets de métier et des soutiens mutuels. Cette tradition de l’union et de la solidarité s’est perpétuée dans la Franc-Maçonnerie spéculative, adaptée pour renforcer la cohésion des membres à travers les siècles.

Sens Symbolique

La Chaîne d’Union est riche en symbolisme :

Fraternité Universelle: Elle représente l’unité non seulement des membres présents mais aussi de tous les francs-maçons à travers le monde, passés et futurs. C’est un symbole de solidarité et de fraternité sans frontières.


Cercle de Vie : La forme circulaire évoque le cycle de la vie, l’éternité, et l’idée que chaque franc-maçon est un maillon d’une chaîne qui dépasse les limites du temps et de l’espace.

Harmonie et Équilibre : En se tenant par les mains, les maçons expriment l’harmonie, l’équilibre entre les énergies individuelles, et la communion spirituelle. Les mains nues symbolisent la pureté des intentions et des sentiments.

Spiritualité et Méditation : Ce rituel est souvent associé à un moment de recueillement ou de méditation, renforçant la dimension spirituelle de la Franc-Maçonnerie.

Pratique Rituelle

Dans la pratique, généralement la Chaîne d’Union se déroule à la fin des tenues maçonniques. Il existe certains Rituels, tel que le Rite Opératif de Salomon elle s’effectue aussi au début des travaux. Les membres, ayant ôté leurs gants, forment un cercle dans le temple, parfois accompagné de musique ou de paroles spécifiques. Il existe deux principales formes de cette chaîne. Dans tous les cas, la main droite pointe vers le bas et la main gauche ouverte vers le haut. Ainsi, toutes les mains de la chaîne sont harmonieusement entrelacées :

La Chaîne Courte : Les bras sont croisés, symbolisant une unité plus intime et directe parmi les membres présents.
La Chaîne Longue : Les bras ne sont pas croisés, permettant une plus grande distance entre les participants, symbolisant l’extension de la fraternité à une échelle plus large.

Il est à noter que si la main droite pointe vers le bas et que la chaîne est en format long, cela signifie que la main gauche reçoit du voisin de gauche, et la main droite donne au voisin de droite. Ainsi, l’énergie tourne en sens sinistrogyre. C’est-à-dire inverse du sens des aiguilles d’une montre. Si on souhaite faire tourner l’énergie dans le sens dextrogyre, il suffit de faire la chaîne courte avec le bras droit croisé au dessus du bras gauche. On se rend alors compte qu’on reçoit de la droite et on transmet vers la gauche. L’équibre est donc retrouvé.

Applications Hors de la Franc-Maçonnerie

Bien que spécifiquement maçonnique dans son application rituelle, le concept de la Chaîne d’Union trouve des échos dans d’autres cultures et pratiques :

Rituels d’Amitié et de Solidarité : De nombreuses cultures ont des rituels similaires pour symboliser l’unité et le soutien mutuel, comme dans certains cercles spirituels ou communautaires où on se tient par les mains pour prier ou méditer.
Thérapie et Psychologie : En psychothérapie ou dans les pratiques de groupe, des exercices similaires sont utilisés pour renforcer les liens, la confiance et le soutien entre les participants.
Cérémonies Funéraires : La Chaîne d’Union peut être pratiquée lors des funérailles maçonniques, symbolisant l’adieu à un frère ou une sœur tout en affirmant la continuité de la fraternité.

Conclusion

La Chaîne d’Union en Franc-Maçonnerie est bien plus qu’un simple rituel ; elle est une manifestation tangible de principes maçonniques universels comme l’unité, l’amour fraternel, et la spiritualité. Son histoire et ses applications montrent comment un symbole peut transcender les frontières de la loge pour toucher à des vérités universelles sur la condition humaine et la recherche de l’harmonie. À une époque où la connexion humaine semble parfois menacée par la distance et la technologie, la Chaîne d’Union nous rappelle l’importance du contact humain, de la solidarité, et de la fraternité.

En conclusion, que ce soit dans le silence recueilli d’une loge maçonnique ou dans les manifestations de l’esprit humain à travers le monde, la Chaîne d’Union continue de tisser un réseau d’énergie positive et d’intentions pures, rappelant à tous qu’au-delà des différences, l’humanité est unie par des liens invisibles mais indestructibles.

Le Gala de Bienfaisance de Solidarité Opéra – Fonds de dotation célèbre sa 9e édition avec Starmania

Une soirée sous le signe de la solidarité et de la musique

Le monde de la philanthropie et de la musique s’apprête à vibrer au rythme d’un événement unique. La Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra (GLTSO), à travers son Fonds de dotation Solidarité Opéra, annonce la 9e édition de son Gala de Bienfaisance. Ce gala, qui se tiendra le lundi 31 mars 2025 dans les prestigieux Salons Hoche du 8e arrondissement de Paris, promet d’être un moment inoubliable, dédié à l’Association La Chaîne de l’Espoir.

Historique du Gala

Le Gala de Bienfaisance de Solidarité Opéra est un rendez-vous annuel qui, depuis sa première édition, a su rassembler des artistes de renom pour la bonne cause. Chaque année, il met en lumière des œuvres caritatives et humanitaires, offrant une plateforme où art et solidarité se rencontrent. En 2025, l’événement célèbre son neuvième anniversaire, perpétuant ainsi une tradition de soutien et de générosité.

Starmania : Un Retour aux Sources

Cette édition est particulièrement marquante car elle réunira trois générations d’artistes ayant contribué à l’opéra-rock emblématique, « Starmania », créé par Michel Berger et Luc Plamondon en 1979. Fabienne Thibeault, qui a marqué l’histoire de Starmania avec son interprétation de Marie-Jeanne, sera la marraine de cette édition. Elle sera accompagnée d’autres figures de cette saga musicale, célébrant ainsi le patrimoine culturel francophone à travers les âges.

L’Association La Chaîne de l’Espoir

Le gala soutiendra l’Association La Chaîne de l’Espoir, une ONG internationale connue pour son engagement envers les enfants nécessitant des soins médicaux dans les pays en développement. Fondée en 1994, cette association travaille à améliorer l’accès aux soins, notamment chirurgicaux, pour les enfants vulnérables. En participant au gala, les invités contribuent directement aux projets de La Chaîne de l’Espoir, qui incluent des missions médicales, des formations pour le personnel local, et la construction de structures hospitalières.

Comment Participer ?

Pour ceux souhaitant assister à cette soirée exceptionnelle, les inscriptions sont ouvertes via le lien suivant : https://my.weezevent.com/2025-gala-de-bienfaisance-9e-edition-SpecialStarmania

Si vous ne pouvez pas participer physiquement mais désirez soutenir l’initiative, des dons sont également acceptés via ce même lien ou par virement bancaire direct au Fonds de dotation (IBAN : FR76 3000 3033 2700 0506 5288 395 – BIC-ADRESSE SWIFT : SOGEFRPP).

Notez que tous les dons ouvrent droit à un reçu fiscal, permettant un crédit d’impôt en fonction de la législation en vigueur.

Une Soirée de Fraternité et de Musique

La GLTSO, par la voix de Philippe Cangemi, invite chaleureusement à partager cet événement autour de soi, soulignant l’importance de la fraternité et du soutien communautaire. Ce gala n’est pas seulement un concert, c’est une manifestation de solidarité, de partage et de culture.

Conclusion

La 9e édition du Gala de Bienfaisance de Solidarité Opéra – Fonds de dotation promet d’être une célébration de la musique, de l’histoire, et surtout, de l’humanité. En soutenant La Chaîne de l’Espoir, les participants ne font pas que profiter d’une soirée magique; ils contribuent à changer des vies. Que vous soyez un amateur de Starmania, un philanthrope, ou simplement quelqu’un qui croit au pouvoir de l’art pour le bien commun, cet événement est une occasion de rejoindre une cause noble tout en vivant une expérience culturelle inoubliable.

Recevez, bien cher frère, l’assurance de nos chaleureuses et fraternelles pensées.

Par mandement du Président
Solidarité Opéra – Fonds de Dotation – GLTSO
Philippe Cangemi

Solidarité Opéra (+33(0)1 41 05 98 70 – solidariteopera@gltso.org

Pour participer, veuillez cliquer sur le lien : https://my.weezevent.com/2025-gala-de-bienfaisance-9e-edition-SpecialStarmania

La Pierre Cubique et la Pierre Cubique à Pointe. Symbolisme pythagoricien…

Nous invitons les lecteurs qui abordent pour la première fois un article sur le symbolisme pythagoricien à se reporter aux articles traitant du delta (Voir aussi l’article de Marie Delclos) ou à celui traitant de l’étoile à cinq branches qui comportent une courte introduction expliquant l’importance du pythagorisme en Franc-maçonnerie.

Un point commun

Les deux pierres, dans les instructions par questions et réponses « servent aux compagnons à aiguiser leurs outils », bien que ni l’une ni l’autre ne semble être appropriée à cet usage ! C’est là une énigme proposée au compagnon… Pour comprendre son grade, il est censé la résoudre.

Nous y reviendrons…

La pierre cubique

Comme son nom l’indique, la pierre cubique a la forme d’un cube. Le rituel du Rite Écossais Rectifié précise même qu’il s’agit d’une « pierre cubique à six faces » ! C’est un pléonasme volontaire, qui permet aux rédacteurs du rituel d’insister sur le lien entre le cube, le nombre 6 et les nombres en général.

Il faudra donc se souvenir du fait que le cube a six faces, huit sommets, douze arêtes.
On a coutume d’additionner ces trois nombres ce qui donne vingt-six, le nombre correspondant au nom divin de quatre lettres.

Pour les pythagoriciens, comme pour les kabbalistes ce nombre est très important parce que 26 – 1 = 25 est le carré de cinq et 26 + 1 = 27 est le cube de 3… Si on retranche 1 à 26 on obtient un carré et si on lui ajoute 1 on obtient un cube. Le grand mathématicien Fermat a conjecturé que vingt-six est le seul nombre entier à jouir de cette propriété. Nous ne savons pas si cette conjecture a été démontrée, mais elle semble, démontrée ou non, être une évidence car les courbes des deux fonctions x2 et x3 sont divergentes et cette divergence croît avec la valeur de x.

Par ailleurs, 26 est le double de 13 qui est le septième nombre premier et le cinquième nombre second obtenu à partir de 2.

Définitions pythagoriciennes :
Un nombre premier est divisible seulement par 1 et par lui-même.
Un nombre second est le produit de deux nombres premiers : 2 x 3 est le premier nombre second.

Relevons aussi que :

Six est le premier nombre parfait (1 x 2 x 3 = 6 et 1+ 2 + 3 = 6)

Huit est le premier cube.

Douze est le premier nombre sublime (il a 6 diviseurs 1, 2, 3, 4, 6, 12 – 6 est un nombre parfait et la somme de ses diviseurs est 28 qui est également un nombre parfait).

Nous ne savons pas si les pythagoriciens ont connu les nombres sublimes, il n’en est, à notre connaissance, pas question dans leurs œuvres et de nos jours on n’en connaît que deux, le second, écrit en base 10 comporte 76 chiffres. Les ordinateurs actuels ne son pas assez puissants pour calculer le troisième !

Cela dit, les pythagoriciens tenaient 12 en haute estime parce qu’il est la somme de 3, 4 et 5.

La progression 6, 8, 12, les nombres premiers et les pyramides.

Si on retranche 1 à chaque nombre de cette progression on obtient la suite de trois nombres premiers consécutifs : 5, 7, 11. Il en résulte que les nombres 6,8,12 sont les pyramidaux de rang 2 d’ordre 5, 7, 11. Soit de trois nombres premiers consécutifs.

Passons maintenant à l’aspect géométrique

Le cube et le concept de « centre du monde »

Parce qu’il a six faces, le cube est un symbole du centre, et plus particulièrement du « centre du monde créé ».

Ainsi la Mecque, qui d’après les musulmans est le centre du monde a un temple cubique, autour duquel les pèlerins doivent accomplir des circumbulations.
Par ailleurs, le cube, a pour solide réciproque l’octaèdre qui a six sommets, huit faces et douze arêtes. Comme les arêtes de cet octaèdre joignent entre eux les centres des faces du cube on sait que les diagonales de l’octaèdre sont égales au côté du cube.

Si on donne à ce côté la valeur 1 l’arête de l’octaèdre réciproque est racine de deux sur deux. C’est une inversion du théorème de de Pythagore :

La diagonale d’un octaèdre forme avec deux arêtes un triangle rectangle dont elle est l’hypoténuse, donc la somme du carré des deux arêtes est égale à 1, le carré d’une arête est donc égal à ½ et la racine carrée de ½ est égale à racine de deux sur deux (le carré de racine de deux est deux, celui de deux est 4 et 2/4 est égal à ½). Comme le montre la vue en coupe ci-contre le cube a aussi un rapport avec phi, le nombre d’or (voir l’article sur l’étoile flamboyante). Evidemment puisque ces considérations sont vraies pour la coupe du cube, elles s’appliquent au carré.

Le cube et les nombres diagonaux

Ces considérations nous amènent évidemment à considérer le rapport du cube avec les nombres diagonaux.

Si on considère la diagonale du cube sa mesure est racine de trois, ce qui met le cube en rapport avec le triangle isocèle (ou régulier) inscrit dans le cercle de rayon 1(voir l’article a propos du delta lumineux).
Ces nombres nous serviront pour la construction de la pierre ou plutôt des pierres cubiques à pointe car l’iconographie nous en montre avec des pyramidions de hauteurs différentes.

Le cube et la sphère

La sphère exinscrite au cube a pour diamètre la mesure de la diagonale de ce cube puisque les huits sommet du cube doivent toucher la surface de la sphère. Il en résulte que la hauteur (S A) du triangle rectangle (S A B) est égale à racine de 3 moins un divisé par deux.
Quant à la sphère inscrite dans le cube, son diamètre est égal à celui du côté du cube (dans notre cas 1).

Le cube développé.

Le cube développé forme soit une croix latine, ce qui nous renvoie à nouveau à l’axe et au centre du monde, soit la lettre grecque Tau. Cette lettre fut utilisée dans les premiers temps du christianisme en place de la croix (x) qui est le Tav de l’alphabet hébreu archaïque… Quant au sens symbolique de la croix, il est bien antérieur au christianisme et quand le jour du mercredi des cendres le prêtre marque le front de chaque fidèle d’une croix, il appose certes le « signe du Christ » en même temps que celui du Père mais en outre il affirme que chaque fidèle est le « centre du monde ». L’affirmation est certes symbolique ; tout comme chacun de nos temples s’étend du septentrion au midi, de l’Orient à l’Occident et du Zénith au Nadir (à moins que sa hauteur ne soit « des coudées sans nombre » et que sa profondeur aille « jusqu’au centre de la Terre ») Dans un cas comme dans l’autre ces affirmations placent notre temple au centre du monde tout comme elles y placent celui qui pour une raison quelconque serait étendu mort ou vif sur le pavé mosaïque qui en marque le centre… On remarquera que les directions Orient-Occident, Septentrion – Midi, Zénith – Nadir qui se croisent au centre de chacun de nous, au centre de notre temple, au centre de la Terre… au centre de chaque grain de poussière forment une magnifique croix six branches. Croix que l’on peut observer au sommet de toutes les églises d’Orient et qui est souvent suggérée à la pointe des clochetons des églises gothiques.

Les pierres cubiques à pointe remarquables

Si on s’en tient aux textes des rituels, la pierre cubique à pointe est unique. C’est une pierre cubique surmontée d’un pyramidion, ou d’une pyramide si l’on préfère puisqu’un pyramidion est par définition une : « Petite pyramide quadrangulaire qui termine un obélisque » et qu’une pierre cubique paraît un peu courte pour être confondue avec un obélisque. Elle est unique, mais l’iconographie nous en présente de multiples images. N’en doutons pas, dans le passé, ceux qui ont taillé ou moulé (certaines son en plâtre et d’autres en matière plastique) les pierres cubiques à pointe de nos temples n’ont pas donné au pyramidion n’importe quelle pente. Bien au contraire ils ont choisi avec soin les dimensions de cette pyramide pour « renforcer le sens du symbole ». Bien que leurs efforts aient été louables, ils n’ont rien renforcé ! Quel que soit son angle au sommet, la pointe de la pierre cubique symbolise toutes les pointes possibles.
Cela dit, nous ne sommes pas allés dans tous les temples de la planète mesurer l’angle au sommet des pierres cubiques à pointe. Par ailleurs les angles qui présentent un intérêt ne sont pas nombreux.

La pointe du pyramidion touche la sphère circonscrite au cube

Le premier d’entre eux, et le plus évident est évidemment celui qui amène la pointe du pyramidion à toucher le pôle de la sphère circonscrite.
Remarquons que cette « pente » n’a rien de remarquable à part le fait qu’elle est commune à tous les cubes inscrits dans une sphère… A moins, bien entendu que quelque chose nous ait échappé !

La distance de pointe du pyramidion a un angle du cube est la moitié de racine de cinq.

Si l’arête du pyramidion est égale à l’inverse Racine de cinq sur deux sa hauteur est égale à la moitié de la diagonale du cube !

Si on donne à la hauteur une mesure égale à la moitié de racine de 5 l’arête du pyramidion est égale à la moitié de racine de sept.

Cette particularité de la pierre cubique à pointe est peut-être l’explication géométrique de sa présence dans nos temples.

Il est encore une pierre cubique remarquable à signaler, c’est celle dont les quatre faces du pyramidion sont les quatre cinquièmes d’un pentagone. L’angle au sommet de chaque face est donc de 72° et les angles à la base sont de 56°.

Voici une image en perspective de cette pierre cubique à pointe.

Nous avons joint à l’image de cette pierre celle de son développement (qui avait été donné dans l’un des cahiers de Boscodon comme épure du toit à quatre pans.

La pointe du pyramidion est à une distance des angles de la pierre cubique égale au côté du cube de base.

Dans ce cas, chaque face du pyramidion est un triangle régulier (isocèle). Il en résulte que l’arête du pyramidion est égale à 1 et son carré à 1 (4/4), la demi diagonale de sa base est égale à racine de deux sur deux et son carré à 2/4. La hauteur du pyramidion est donc égale à ½ (4/4 – 2/4 = 2/4 et la racine 2/4 soit 1/ 2 et la racine de ½ est égale à Racine de 2 sur 2). Quant à l’apothème SM SO est égal à Racine de 2 sur 2 et OM est égal à ½ le carré de racine de 2 sur 2 étant égal à 2 / 4 et celui de ½ à ¼ la somme de ces deux carrés est égale à 3 / 4 et l’apothème à Racine de 3 sur deux.

La pierre cubique développée

La pierre cubique a pointe à neuf faces : cinq carrées et quatre triangulaires. La façon la plus simple de représenter son développement est donc une croix a branches égales, chacune se terminant par une pointe.

L’image de ce développé est une croix divisée en cinq parties. Les quatre carrés périphériques peuvent être considérés comme quatre régions du monde sensible correspondant aux quatre points cardinaux et aux quatre éléments, représentés par les quatre triangles. Il ne faut pas déclarer d’orientation définitive d’une telle croix et encore moins assigner à chaque pointe une correspondance définitive avec l’un des quatre éléments, parce que ces correspondances varient suivant le contexte. Par exemple, si on se trouve dans un contexte paysan ou agricole et dans l’hémisphère Nord, on pourra légitimement assigner le Feu au Midi, parce que c’est de ce point cardinal que le soleil se rapproche le plus en Été. Le même raisonnement conduit à assigner cet élément au Nord si on se trouve dans l’hémisphère Sud.

Cependant si on considère le mouvement du soleil en trois dimensions, force est de remarquer qu’en été il atteint le tropique du cancer et se trouve donc bien plus haut dans le ciel qu’en hiver et bien plus proche du pôle Nord. Ce raisonnement conduira donc à attribuer le feu au Nord si on se trouve dans l’hémisphère Nord.

Cet exemple simple montre pourquoi il faut se méfier de toute liste de correspondances formelle, comme aiment tant en établir certains auteurs.

Quant au carré central, c’est évidemment l’interface symbolique avec le monde invisible où il n’y a plus « ni temps, ni espace ni aucun changement d’aucune sorte ». C’est le point ou l’unité qui sont inconnaissables. Mais pas seulement ! Si la croix est verticale la pointe du haut est une « antenne » pointée vers la transcendance : ce qui est au-delà du monde sensible (que les croyants appellent souvent « le Ciel » sans savoir trop d’ailleurs ce qu’ils désignent par ce terme). La pointe inférieure est une autre « antenne » qui reçoit les influences chtoniennes quant aux pointes latérales elles assurent le contact avec le monde sensible. Enfin dans ce cas le carré central est le cœur : le centre de l’être qui est la porte de son monde intérieur qui est aussi comme l’au delà du sensible et comme l’au delà du centre, l’unique monde invisible.

Évidemment ce n’est là encore qu’une façon de comprendre le symbole de la pierre cubique à pointe développée et cette explication doit être pour le lecteur non une limite mais un marche-pied pour aller au-delà.

On remarquera que ce symbolisme de la pierre développée s’applique également à la pierre elle-même dont la face inférieure est au contact du sol et dont, dans les meilleures conditions nos sens ne nous révèlent que cinq faces (3 triangulaires et deux carrées). Il faut observer aussi que sa pointe, comme celle des obélisques est censée toucher la voûte céleste, parce qu’en principe son sommet est un point.

La pierre cubique à pointe et les nombres entiers

La pierre cubique à pointe et le nombre 26

Dans son ouvrage les symboles de la science sacrée René Guenon explique la pierre cubique par le schéma ci-contre. Nous ne doutons pas du fait que ce schéma soit une des explications traditionnelles de la présence d’une pierre cubique à pointe dans les loges. Nous n’en doutons pas, bien que la répétition du rang de quatre points, à la fois dernier rang d’une face triangulaire et premier d’une face carrée nous semble quelque peu abusive… Mais cela peut être une façon comme une autre de cacher le nombre vingt-deux qui est celui des lettres hébraïques. Comment mieux cacher un nombre clé qu’en utilisant un autre nombre clé pour le dissimuler.

La pierre cubique à pointe en nombres figurés

Si nous considérons une pierre cubique sans doublement du rang de quatre points, nous pouvons l’imaginer comme la superposition d’une pyramide à base carrée et d’un cube.
Il s’agit donc du cube de 4 (64 points) auquel s’ajoute la pyramide d’ordre 4 et de rang 3.
Comme nous savons :

D’autre part que la pyramide d’ordre o et de rang r est égale à La pyramide de rang r et d’ordre 3 à laquelle on ajoute o – 3 fois la pyramide d’ordre 3 de rang r-1 ;

Il nous est facile de calculer la pyramide d’ordre 4 et de rang 3
La pyramide d’ordre 3 de rang 3 c’est : 1 + 3 + 6 soit 10
Celle de rang 2 c’est : 1 + 3 soit 4
La pyramide de rang 3 et d’ordre 4 vaut donc 14

Notre pierre cubique à pointe représentée comme un nombre figuré à 3 dimensions vaut donc 78 (64 + 14) … Le nombre de générations d’Elohim à Jésus selon Marc (et probablement pour la même raison le nombre d’arcanes du tarot). Remarquons que si nous contemplons une seule face de la pierre les 22 points visibles correspondent au nombre de générations d’Elohim à Abraham.

Ce n’est pas tout ! Les 14 points de la pyramide correspondent aux 14 générations composant un cycle et Luc compte quatre cycles de 14 générations.

Par ailleurs si nous retranchons 22 de 78 nous obtenons 56 qui correspond aux quatre cycles de 14 générations entre Abraham et Jésus et aux 56 arcanes mineures du tarot.
Ces considérations sont-elles légitimes ?

Les anciens bâtisseurs puis les maçons du XVIIIe siècle ont-ils construit la pierre cubique à pointe « en points » comme nous venons de le faire ?

Nous n’en doutons pas leur premier manuel de mathématique, celui dans lequel ils apprennent à compter, c’est l’Institution arithmétique de Boèce. Les nombres figurés pythagoriciens leurs sont donc aussi familiers qu’à nous l’addition, la multiplication et la division. On devrait même envisager que c’est à partir de ce modèle en points qu’ils ont décidé d’installer ce symbole dans leurs loges. A noter que cette pierre cubique à pointe semble être une exclusivité continentale.

L’utilité de ces pierres

Nous l’avons déjà écrit ces deux pierres, d’après les instructions par questions et réponse ont un même usage : « Elles servent aux compagnons à aiguiser leurs outils ». Rien qu’en les regardant, l’une comme l’autre semble totalement inadaptées à cet usage, d’autant que le symbole veut que les compagnons qui participent à la construction du Temple de Salomon soient des ouvriers d’élite. Des experts en taille et en assemblage des pierre ainsi qu’en géométrie. Or de bons ouvriers ont toujours de bons outils ! Il en résulte que soit les instructions par questions et réponses ont été falsifiées au cours des temps, soit le verbe aiguiser est un mot substitué qui fait allusion à un autre verbe.

C’est uniquement la chance qui nous a permis d’élucider ce mystère. La clé est dans les dictionnaires du XVIe et du XVIIIe siècle…

Jusqu’au XVIe siècle inclus le verbe affuter signifie préparer un outil ou autre chose. Ainsi, le Trésor de la langue française donne cet exemple : « Belzébuth, (…) s’était fait ce raisonnement triomphal qu’il serait difficile de lui tirer les oreilles puisqu’il n’en possédait pas, et qu’on ne pourrait se livrer sur lui à cette plaisanterie vulgaire de lui affûter une casserole au derrière, puisque la queue absente interdisait ce genre de facétie… T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 31. » De même en artillerie on dit (peut-être on disait) « affuter les canons » car ils sont fixés à un « affut » et c’est la position de cet affut qui va leur permettre de tirer dans telle direction plutôt que dans telle autre.

Cependant des le XVIIe siècle le sens premier d’affûter est devenu synonyme d’aiguiser. De même l’expression affûter les canons est tombé en désuétude (au profit de « mettre en batterie ») selon le Littré de 1873 – 1874. Quant au « Dictionnaire françois latin » plus connu sous le nom de dictionnaire de Trévoux et très populaire au XVIIIe siècle il donne ces définitions :

« AFFUTER, v. a. Disposer le canon à tirer, le mettre en mire. Tormentum ad emissionem disponere librare.

Affûter, signifie aussi chez les ouvriers, aiguiser les outils. Acuere, exacuere.
Les Peintres & les Dessinateurs disent aussi affûter les crayons ; pour dire, aiguiser les crayons. »

Affûter, se dit mieux des bois ou des crayons que des métaux. On aiguise un instrument neuf, & celui qui a servi : on n’affûte que celui qui a servi. Aiguiser, c’est donner la forme convenable à l’extrémité d’un instrument qui doit être pointu. Affûter c’est réparer cette forme altérée par l’usage. »

En clair, pour comprendre vraiment ce que lui racontent les instructions par questions et réponses, le compagnon maçon doit se référer à des sens et des usages datant de deux siècles plus tôt.

Le Rite Écossai Rectifié donne néanmoins une piste aux compagnons. Ce rite en effet associe à chaque grade un tableau symbolique qui est placé à l’Orient, généralement au pied de la table du Vénérable Maître. Celui du grade de compagnon représente une pierre cubique sur laquelle est posée une équerre. L’équerre est posée en oblique. Curieusement, ce rite qui ne revendique guère des origines opératives, tout comme ne les revendiquaient pas celui de la Stricte Observance Templière, qui lui a transmis ces « symboles du grade » propose avec cette pierre une véritable clé opérative.

En effet l’image s’accompagne d’une devise : dirigit obliqua que l’on traduit par dirige-la en oblique, or c’est exactement de cette façon que s’utilise l’équerre. En effet avec l’équerre placée ainsi en oblique l’ouvrier vérifie à la fois l’équerrage des deux faces de la pierre et le surfaçage de l’une d’elle. Avec cette équerre on retrouve le sens premier d’affuter : préparer un outil, le mettre au point. En effet, dans le passé, les opératifs, fabriquaient eux-mêmes leurs outils. De même, face a des rituels où chaque phrase est une énigme en présence d’objets symboliques qui tous cachent et révèlent une vérité le maçon opératif se doit d’affuter son esprit, de développer son sens critique, son intuition et sa perspicacité. Dirigit obliqua !

C’est certes une référence au bon usage de l’équerre, mais cela fait également référence à la « pensée oblique » un terme très en l’honneur au XVIIIe siècle qui désignait à l’époques, entre autres choses la pensée analogique, mais aussi un certain art de regarder la réalité d’un œil différent , celui qui regarde la chose que peut-être certains ont caché derrière ce que l’on voit. Peut-être, car il est possible que personne, du moins aucun être humain ait voulu cacher ou révéler quelque chose consciemment. Cela importe peu, ce qui importe c’est que ce que nous voyons et que ce que nous comprenons grâce à la pensée oblique soit une réalité.

Conclusion

Dans la pensée maçonnique la pierre cubique à pointe reste fondamentalement une pierre cubique. L’adjonction de la pointe permet de la relier non seulement au christ mais aussi à sa généalogie, rappelant à chacun que les maçons du XVIIIe siècle étaient tous de culture chrétienne, même si quelques uns d’entre eux pouvaient faire profession d’athéisme ou être de religion juive. Evidemment, ce n’est certainement pas là la seule raison de l’introduction de cette pierre dans nos temples et nous pensons qu’il faut voir un rapport entre elle et le clocher des églises romanes qui se compose souvent dans certaines régions d’un cube surmontant une tour carrée coiffé d’un toit à quatre pans plus ou moins pentu… Evidemment étant donnée la diversité des édifices qualifiés de « romans » cela ne s’applique que dans certaines régions. On trouve beaucoup de clochers de ce type près des Pyrénées, dans les pays de Loire et dans le Morvan. En revanche en Bourgogne et dans d’autres régions c’est un édifice rare…

Quelques images.

Il faut remarquer sur cette image la bordure de pierres qui marque la base d’un cube probablement approximatif.
Nous constaterons la même démarche sur les quatre autres exemples.

La végétation laisse penser que cette église est en zone méditerranéenne. Le toit est bien moins pentu, mais la base du cube est toujours représentée sur la muraille.

E pour éviter les doutes inutiles voilà trois autres exemples.

Philosopher au fil des saisons : 70 citations commentées par un agrégé de philosophie

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Un régal de rencontre

Cette rencontre propose un voyage intellectuel à travers des thématiques philosophiques éternelles, prétexte à de grandes questions actuelles de société. L’écologie, les droits des femmes, la barbarie, l’éducation, l’égalité, la violence, les fake-news, les réseaux sociaux, l’intelligence artificielle, l’autorité, l’islamisme, l’individualisme, la lecture, le wokisme, le transhumanisme , etc.
Rapprocher nos préoccupations de la sagesse des penseurs anciens et actuels nous aide à retrouver une sérénité et une clarté d’esprit qui font si souvent défaut à nos moyens d’informations.

Philippe Granarolo est agrégé de philosophie. Il a enseigné la philosophie en classes préparatoires à Bastia avant de poursuivre sa carrière en classe de Khâgne à Toulon.
Membre de l’Académie du Var, c’est un conférencier réputé qui prend la parole dans toute la France, aussi bien à propos de ses philosophes préférés (Nietzsche et Spinoza) en particulier sur de grands sujets de société.
Il met régulièrement en ligne sur sa chaîne Youtube@PGranarolo, des vidéo originales et des enregistrements de ses principales conférences. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages et de plus de cent trente articles français et étrangers
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Géopolitique du « mal »

Les « sept tours du diable »

C’est à René Guénon que l’on doit certaines révélations, d’une grande importance dans le contexte géopolitique actuel, concernant la nature et l’emplacement de certains centres contre-initiatiques agissant contre la hiérarchie initiatique et Céleste. Comme il existe de part le monde des centres initiatiques réguliers qui sont dépositaires d’une tradition et d’un enseignement spirituel issus de la Tradition Primordiale (le « Pôle » suprême), il existe, a-contrario, des centres contre-initiatiques dont la mission est de propager à travers le monde les forces sataniques de la subversion, du chaos et des ténèbres.

C’est dans le compte-rendu du livre de W.B Seabrook intitulé Aventures en Arabie, publié par les Editions Gallimard en 1933, que René Guénon évoque les « sept tours du diable ». Voici ce que Guénon nous dit de ces mystérieuses tours dans son compte-rendu (je ne cite qu’un extrait de son texte) : […] « Ce qui est peut-être le plus digne d’intérêt, à l’insu de l’auteur (W.B Seabrook) qui, malgré ce qu’il a vu, se refuse à y croire, c’est ce qui concerne les « sept tours du diable », centres de projection des influences sataniques à travers le monde ; qu’une de ces tours soit située chez les Yézidis, cela ne prouve d’ailleurs point que ceux-ci soient eux-mêmes des « satanistes », mais seulement que, comme beaucoup de sectes hétérodoxes, ils peuvent être utilisés pour faciliter l’action de forces qu’ils ignorent. Il est significatif, à cet égard, que les prêtres réguliers yézidis s’abstiennent d’aller accomplir des rites quelconques dans cette tour, tandis que des sortes de magiciens errants viennent souvent y passer plusieurs jours ; que représentent au juste ces derniers personnages ? En tout cas, il n’est point nécessaire que la tour soit habitée d’une façon permanente, si elle n’est autre chose que le support tangible et « localisé » d’un des centres de la « contre-initiation », auxquels président les awliya esh-Shaytân (Saint de Satan dans l’Islam) ; et ceux-ci, par la constitution de ces sept centres prétendent s’opposer à l’influence des sept Aqtâb ou « Pôles » terrestres subordonnés au « Pôle » suprême, bien que cette opposition ne puisse d’ailleurs être qu’illusoire, le domaine spirituel étant nécessairement fermé à la « contre-initiation » 45. Notons que William Buehler Seabrook (1884-1945), journaliste américain, occultiste, explorateur, et spécialiste des sociétés dites « primitives », était un proche d’Aleister Crowley (1875-1947), le « mage noir » qui se faisait appeler « the Great Beast 666 » (La Bête de l’Apocalypse). C’est ce dernier qui informa Seabrook de l’existence des « sept tours du diable » et lui suggéra d’entreprendre une expédition en Irak à la recherche de l’une d’elles.

Dans un courrier écrit au Caire et daté du 19 mai 1936, destiné à son correspondant Roumain, Vasile Lovinescu (1905-1984), critique littéraire, Guénon nous donne des informations supplémentaires sur certains centres contre-initiatiques matérialisés par les « sept tours du diable » : « À propos de la contre-initiation, je pense que vous avez vu ce que j’ai écrit l’an dernier sur les « sept tours du diable », dans le compte rendu du livre de Seabrook où il est question de celle qui se trouverait chez les Yezidis (c’est nous qui soulignons), c’est à dire dans l’Iraq (c’est nous qui soulignons). Pour les autres, on parle de certaines régions situées vers les confins de la Sibérie et du Turkestan (c’est nous qui soulignons) ; il y a aussi la Syrie (c’est nous qui soulignons), avec les Ismaïliens de l’Agha-Khan et quelques autres sectes assez suspectes ; puis le Soudan (c’est nous qui soulignons), où il existe, dans une région montagneuse, une population « lycanthrope » d’une vingtaine de mille individus (je le sais par des témoins oculaires) ; plus au centre de l’Afrique, du côté du Niger (c’est nous qui soulignons), se trouve la région d’où venaient déjà tous les sorciers et magiciens de l’ancienne Égypte (y compris ceux qui luttèrent contre Moïse) ; il semble qu’avec tout cela on pourrait tracer une sorte de ligne continue, allant d’abord du nord au sud, puis de l’est à l’ouest, et donc le côté concave enserre le monde occidental. Naturellement, cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas d’autres centres plus ou moins importants en dehors de ces lignes ; vous parliez de Lyon (c’est nous qui soulignons), et il y a sûrement aussi quelque chose en Belgique (c’est nous qui soulignons). Quant à l’Amérique, le point le plus suspect semble bien être la Californie (c’est nous qui soulignons), où se rassemblent tant de choses hétéroclites ; il est vrai qu’il s’agit surtout d’organisations pseudo-initiatiques, mais il y a sûrement quelque chose d’autre qui les mène, même à leur insu ; l’utilisation de la pseudo-initiation par des agents de la contre-initiation, dans bien des cas, apparaît comme de moins en moins douteuse, et je me propose d’en parler prochainement dans un article, à l’occasion d’une histoire d’organisations soi-disant rosicruciennes… – À propos de l’Iraq et de la Californie (c’est nous qui soulignons), il y a une question qui m’intrigue assez, car elle relève évidemment d’un domaine qui n’est guère le mien : c’est celle des rapports qui paraissent exister entre ces localisations et celles des sources de pétrole ; malheureusement, il y a aussi de celles-ci dans votre pays, et ne serait-ce pas pour cela (bien qu’il puisse y avoir encore d’autres raisons) qu’il attire un peu trop l’attention de certaines gens ? Notez également, à cet égard, que sir Henry Deterding, le chef de la « Royal Dutch », est un personnage tout à fait comparable à Bazil Zaharoff ; on dit même qu’il serait désigné pour être son successeur… ». Le texte de cette lettre est d’une importance extrême pour comprendre les vrais enjeux de notre temps, et situer géographiquement les lieux de pouvoir du « Mal ». Guénon nous donne en effet de précieuses indications sur certains pays ou certaines régions qui abriteraient des centres contre-initiatiques liés ou non à des tours diaboliques. Les principaux lieux cités dans son texte sont : l’Irak et les Yezidis, la Sibérie et le Turkestan (l’URSS et le chamanisme dévié), la Syrie, le Soudan, le Niger et la société du Léopard, Lyon (ville où naquit le spiritisme), la Belgique, et la Californie (région où naquirent les grandes entreprises de la Silicon Valley). Notons au passage la remarque de Guénon concernant les rapports qui existent entre la localisation des centres contre-initiatiques et les « tours du diable » d’un côté, et l’exploitation des champs pétrolifères (l’« or noir ») d’un autre côté (voir à ce propos ce que j’en ai dit plus haut dans le chapitre intitulé : La « hiérarchie infernale »). Il se trouve aussi que les plus importants gisements de pétrole se situent en-dessous de sites d’anciennes civilisations (l’Irak et Babylone par exemple) dont il ne reste que des ruines et auxquelles sont attachées des « influences errantes » qui sont des résidus psychiques nocifs avec lesquels il vaut mieux ne pas interférer. Le « duo » formé par le pétrole, créé par la putréfaction des substances de la terre, et les « influences errantes » qui émanent des vestiges d’anciens centres sacrés, est des plus dangereux. Cette sorte d’alliance mortifère explique en partie pourquoi ces régions sont très instables d’un point de vue politique et génèrent des organisations vouées au terrorisme ou sont encore l’épicentre de mouvements religieux déviés. Le wahhabisme, aussi appelé salafisme, très lié à la dynastie des rois saoudiens, offre un exemple parfait du lien qui existe entre l’exploitation effrénée du pétrole (la « fièvre de l’or noir ») et les déviations contre-initiatiques de l’Islam. Il existe une véritable « exploitation occulte » et une « guerre occulte » du pétrole, avec des visées maléfiques, dont les acteurs extérieurs ne sont pas toujours conscients (dirigeants des pays exploitants, compagnies pétrolières, spéculateurs, etc.). Ce n’est pas pour rien, d’ailleurs, que le Moyen Age appelait l’« or noir », aqua infernalis. Après avoir joué un rôle que nous pouvons qualifier de « pourrissant » (conforme à son origine liée à la « putréfaction » d’organismes vivants) vis-à-vis des sociétés traditionnelles arabes et musulmanes, le pétrole et les pétrodollars sont devenus une arme terrible entre les mains des dirigeants occultes d’un Islam perverti et subverti.

Soulignons un fait important au sujet de l’ex-URSS, devenue la Fédération de Russie après l’écroulement de l’empire soviétique, qui explique la « source » du pouvoir (« source » située dans les mondes infra-humains du domaine des forces subtiles inférieures) de son dirigeant actuel, Vladimir Poutine. Ce dernier est en effet entouré de conseillers qui sont aussi des « chamans », et le plus proche de lui est sans doute Sergueï Choïgou qui l’initierait à d’étranges rites. L’ex-ministre des Situations d’urgence devenu ministre de la Défense en 2012, est le plus proche collaborateur de Vladimir Poutine et ce dernier lui voue une confiance absolue. Très influent, Sergueï Choïgou n’appartient pas au cercle des anciens du KGB qui formaient le cercle des intimes de Poutine lorsque ce dernier était le numéro deux de la mairie de Saint-Pétersbourg, mais il n’en est pas moins l’un des hommes clés du régime. De source sûr, nous savons que Choïgou ne perd jamais une occasion d’initier Poutine à quelques mystérieux cérémonials de type chamaniques (un chamanisme dévié et « satanique ») lorsqu’ils partent en vacances, au moins une fois par an, dans la région reculée de Touva, aux frontières de la Mongolie.

Une anecdote mérite d’être mentionnée, parce qu’elle illustre parfaitement le lien qui existe entre les anciennes civilisations aujourd’hui réduites à l’état de ruines et peuplées d’« influences errantes », et la contre-initiation moderne qui se manifeste à travers le cinéma notamment. Dans le film d’horreur, L’Exorciste, réalisé par William Friedkin et sorti en 1973, l’histoire commence par des fouilles menées en Irak par un vieux prêtre. Ce dernier découvre une statuette du démon Pazuzu qui le pousse à s’interroger sur la nature du Mal en ce monde. A la fin de la séquence qui se situe en Irak, le prêtre contemple une grande statue du démon Pazuzu (le Mal) et il a la prémonition qu’il aura à le combattre dans un avenir proche. Cette prémonition se réalisera. Le démon Pazuzu est un être hybride comme cela était courant pour les divinités démoniaques de la Mésopotamie antique. Son corps, de forme généralement humaine mais avec un tronc semblable à celui d’un chien, est généralement recouvert d’écailles. Ses mains ressemblent à des pattes d’un animal terminées par des griffes, et ses pieds sont des serres de rapace. Il est souvent représenté avec un pénis en érection qui se termine par une tête de serpent, et sa queue est celle d’un scorpion. Pazuzu apparaît également sur des amulettes visant à éviter des mauvais rêves, et plus largement dans des rituels d’exorcisme. Ce n’est pas un hasard si le film commence par une scène qui se situe en Irak, plus exactement sur le territoire de l’ancien empire Assyrien, et qu’une statue du « roi des démons » (Pazuzu) soit découverte à cette endroit qui est aussi la zone où résident les Yezidis, qualifiés vulgairement d’« adorateurs du diable », et où se situe l’une des « tours du diable ». On peut dire qu’en effectuant ses fouilles, le prête/archéologue a dérangé et réactivé des « influences errantes », c’est-à-dire des « résidus psychiques », qui hantaient les ruines de l’ancien Assyrie. Comme toujours dans ce genre de situation qui concerne les vestiges des anciennes civilisations, les « résidus psychiques » qui y sont attachés sont néfastes et mortifères non seulement pour ceux qui les « réveillent », mais aussi pour l’ensemble de l’humanité. Ce genre de dangers est totalement ignoré des archéologues modernes, et ce n’est pas pour rien que d’étranges histoires, comme la fameuse « malédiction des Pharaons », accompagnent les fouilles et la découvertes de vestiges (statues de divinités, corps embaumés, tombeaux, objets rituels, amulettes, etc.) ayant appartenus à d’anciennes civilisations. Légendes ou faits réels, il est notoire que lors du tournage de L’Exorciste, des faits étranges se produisirent et que neuf personnes sont décédées au sein de l’équipe de tournage ou des proches de cette équipe. La plus connue étant l’acteur Jack MacGowran, qui jouait Burke Dennings, décédé peu de temps après la fin du montage du film. La jeune fille possédée, se blessa grièvement au dos à la suite d’une mauvaise chute lors de la scène de mutilation au crucifix. Selon la légende, elle serait tombée après que le réalisateur ait tiré de véritables coups de feu pour rendre plus authentique la peur de ses acteurs. D’autre part, le fils de Jason Miller, l’interprète du Père Damien Karras, fut percuté par une moto sur une plage. Enfin, un incendie se déclara mystérieusement sur le plateau et retarda le tournage de six semaines, la sortie du film dut ainsi être décalée.

En ce qui concerne l’Irak, des traditions provenant de cercles fermés d’origine islamique, indiquent, que l’Antéchrist (qui ne sera pas musulman) viendra de ce pays et plus précisément de la cité de Babylone. Rappelons que le nom « Babylone » provient du grec, lui-même dérivé de l’akkadien bāb-ili(m) qui signifie « Porte du Dieu ». « Babylone » se trouve également dans les textes sous la forme bāb-ilāni, « Porte des Dieux », qui peut aussi vouloir dire la « Porte du Ciel » (Bab-Ilu). Par la suite, Babylone devint synonyme de « confusion » (Babel) quand les données traditionnelles originelles furent perdues, et aujourd’hui, ce qui était la « Porte du Ciel » est devenue la « Porte des Enfers », c’est-à-dire que la Janua Inferni (la « Porte des Hommes ») a pris la place de la Juana Coeli (la « Porte des Dieux »). L’ancienne tour de Babel qui montait jusqu’au Ciel, s’est métamorphosée, sous l’effet de l’inexorable « chute » cyclique, en « tour du diable ». Notons encore que toute cette zone du Nord de l’Irak fut, en 2015, contrôlée par l’organisation « État islamique », ou Daech (également orthographié Daesh), salafiste et djihadiste, désignée par son acronyme anglais « ISIS » (Islamic State of Iraq and Sham). Le 29 juin 2014, « ISIS » annonce le « rétablissement du califat » dans les territoires sous son contrôle. Mais il ne peut s’agir dans ce cas que d’un califat inversé (« satanique »), c’est-à-dire une caricature grotesque d’un véritable califat.

Ci-contre : Le démon Pazuzu devient une figure particulièrement populaire du panthéon assyrien à partir du Ier millénaire av. J.C. Il se présente sous une forme hybride mi-homme mi-animal. Au dos de la statuette est inscrit : « Je suis Pazuzu, fils de Hanbu. Le roi des mauvais esprits de l’air qui sort violemment des montagnes en faisant rage, c’est moi ! ». Lié aux vents maléfiques porteurs de maladies, il peut protéger des autres démons puisqu’il est leur roi. Longtemps reconnue pour être la plus aboutie des représentations de ce démon, cette statuette est devenue une célébrité depuis son rôle clef dans « L’Exorciste », le film sorti en 1973 (Assyrie, nord de l’Irak actuel. Paris, musée du Louvre. Reproduction en bronze d’après l’original. Hauteur : 15 cm).

En ce qui concerne les résidus psychiques, ou « influences errantes », notons que si les influences spirituelles attachées à un lieu dans le passé se retirent pour une raison quelconque, leurs anciens « supports » corporels, lieux ou objets (et, quand il s’agit de lieux, leur situation est naturellement en rapport avec la « géographie sacrée »), n’en demeureront pas moins chargés d’éléments psychiques qui seront d’autant plus puissants et persistants qu’ils auront servi d’intermédiaires et d’instruments aux forces spirituelles qui « habitaient » ces lieux autrefois. Il faut bien prendre conscience que les centres traditionnels et initiatiques importants qui ont été détruits depuis un temps plus ou moins long, sont ceux qui présentent les plus grands dangers en réalité, soit parce que de simples imprudents ignorants des dangers peuvent provoquer des réactions violentes des « conglomérats psychiques » (résidus psychiques) qui y subsistent, soit surtout en raison des « magiciens noirs » qui peuvent s’emparer de ces « résidus » pour les manipuler à leur gré et obtenir des effets conformes à leurs noirs desseins. Et c’est le cas pour les « tours du diable ».

Dans son livre « Aventures en Arabie », W.B Seabrook relate sa visite chez les Yezidis qui résidaient près des ruines de l’ancienne Ninive (aujourd’hui Mossoul en Irak), dans deux chapitres intitulés : « Dans la montagne des Adorateurs du Diable » et « Dans la cour du Serpent ». Pris pour un anglais (à l’époque les anglais étaient les protecteurs des Yezidis), Seabrook et son guide, un vieux professeur passionné par le culte que les Yezidis semblent vouer au « diable », sont bien accueillis par le chef de la communauté qui les conduira au sanctuaire de « Cheik-Adi » où se trouvait un temple dressé à flanc de montagne. Cette dernière était parcourue de vastes réseaux de souterrains que Seabrook et son guide érudit seront autorisés à visiter. Un peu plus loin, nos voyageurs arrivent à la mystérieuse tour dont Seabrook fait la description suivante : « Derrière le temple surmontant une autre éminence plus élevée, se trouvait une tour blanche qui était semblable à la pointe finement taillée d’un crayon, et d’où partaient des rayons d’une éblouissante lumière qui venaient frapper nos yeux. Cette tour s’élevait du toit plat d’une voûte en maçonnerie, blanchie à la chaux, et le sommet brillant, d’où partaient dans toutes les directions des rayons de lumière, en était constitué par une boule de cuivre soigneusement polie ». Essayant de savoir à quoi pouvait servir cette étrange tour, il fut répondu à Seabrook et au vieil érudit que les « prêtres » réguliers Yézidis s’abstenaient de toute pratique rituelle dans la tour et que seuls certains magiciens errants – sans doute des « magiciens noirs » ou des awliya esh-Shaytân (Saint de Satan) – s’y réunissaient régulièrement pendant plusieurs jours. Comme le souligne René Guénon dans son compte-rendu du livre de Seabrook, le fait qu’une de ces « tours du diable » soit située en territoire Yézidis ne signifie pas que ces derniers soient eux-mêmes des « satanistes ». Il est plus probable que, comme beaucoup de sectes hétérodoxes éloignées de leur tradition originelle et donc déviées, les Yézidis soient utilisés comme « supports » humains par des forces maléfiques dont ils ne soupçonnent la nature réelle.

Selon Guénon, les lieux qu’il cite dans son compte-rendu semblent former « une sorte de ligne continue, allant d’abord du nord au sud, puis de l’est à l’ouest, et donc le côté concave enserre le monde occidental ». Sur une carte, si nous positionnons l’emplacement des « sept tours du diable », nous avons une représentation de la constellation de la Grande Ourse. Cette représentation terrestre de la Grande Ourse, en lien direct avec les centres contre-initiatiques mentionnés par René Guénon, est bien évidemment une représentation terrestre maléfique qui s’oppose à l’aspect céleste et bénéfique de la Grande Ourse du Ciel, assimilée au sept étoiles de l’Apocalypse. Cette Grande Ourse terrestre est donc comme le reflet inversé et satanique de la Grande Ourse céleste.

Les « tours du diable » servent à projeter des influences d’ordre satanique. Ce sont des sortes de « portes » ou d’ouvertures donnant directement sur les niveaux infra-terrestres de notre réalité à partir desquels des entités démoniaques (infra-humaines) se répandent dans le monde des hommes. Le but de ces entités démoniaques est de maintenir les hommes enfermés dans le domaine de l’illusion et de les entraîner vers des états d’être infra-humains. En ce sens, les « tours du diable », qui ont été activées par des « magiciens noirs », représentent des « fissures » dans ce que René Guénon appelle la « Grande Muraille » qui entoure notre monde terrestre et le protège des influences psychiques inférieures. Du moins le « protégeait », car nous voyons ces « fissures » s’agrandir chaque jour davantage, et à travers elles, s’engouffrer les hordes sauvages de « Gog et Magog ». Dans l’œuvre de J. R. R. Tolkien (1892-1973), intitulée « Le Seigneur des anneaux », qui repose sur un « fond doctrinal » conforme aux données traditionnelles, ces hordes sauvages sont appelées Orques ou Gobelins. Ces créatures maléfiques immondes issues des strates inférieures de la terre n’ont qu’un seul objectif : anéantir le monde hommes et instaurer l’ère des Orques. C’est exactement ce à quoi nous assistons aujourd’hui. Nous citerons encore René Guénon qui a écrit un chapitre entier (« Chapitre XXV, Les fissures de la Grande Muraille ») sur cette question des « fissures » de notre monde, dans son étude magistrale sur « le règne de la quantité et les signes des temps » : « Dans la tradition islamique, ces « fissures » sont celles par lesquelles pénétreront (ces lignes ont été écrites dans les années 40), aux approches de la fin du cycle, les hordes dévastatrices de Gog et Magog, qui font d’ailleurs des efforts incessants pour envahir notre monde ; ces « entités », qui représentent les influences inférieures dont il s’agit, et qui sont considérées comme menant actuellement une existence « souterraine », sont décrites à la fois comme des géants et comme des nains, ce qui, suivant ce que nous avons vu plus haut, les identifie, tout au moins sous un certain rapport, aux « gardiens des trésors cachés » et aux forgerons du « feu souterrain », qui ont aussi, rappelons-le, un aspect extrêmement maléfique ; au fond, c’est bien toujours du même ordre d’influences subtiles « infra-corporelles » qu’il s’agit en tout cela ». Et en note, Guénon apporte cette précision importante concernant les mondes souterrains : « Le symbolisme du « monde souterrain » est double, lui aussi, et il a également un sens supérieur, comme le montrent notamment certaines des considérations que nous avons exposées dans Le Roi du Monde ; mais ici il ne s’agit naturellement que de son sens inférieur, et même, peut-on dire, littéralement « infernal ».

Ci-dessus : Affiches montrant la fameuse « tour sombre » (Barad-dûr) du Seigneur des Anneaux. Dans l’œuvre de J. R. R. Tolkien, la tour mesurait environ 1400 mètres de hauteur et se trouvait dans le Nord du Mordor, le « pays noir ». À l’Est de la Montagne du Destin, sur une crête de l’Ered Lithui, Sauron, le « Seigneur des Ténèbres » a construit sa forteresse, Barad-dûr, et sa « tour sombre ». La « Tour sombre » de Tolkien et les « tours du diable » de René Guénon offrent d’étonnantes similitudes. Avec son « œil qui voit tout » à son sommet, la « tour sombre » projète les « forces du mal » dans toutes les régions de la « Terre du Milieu ». Nous retrouvons dans le Seigneur des Anneaux de nombreuses références aux données traditionnelles.

Lien bibliographique : Cliquez ici

Pourquoi les 5 éléments Chinois sont-ils largement supérieurs aux 4 éléments occidentaux ?

Parlons de la relation entre les quatre éléments d’Empédocle et les cinq éléments du taoïsme

Les Quatre Éléments d’Empédocle (Philosophie Occidentale)

Empédocle, un philosophe grec du Ve siècle avant J.-C., a effectué une récupération de l’invention de Thalès et a proposé que tout dans l’univers est composé de quatre éléments fondamentaux :

Terre – Représente la solidité, la stabilité, et tout ce qui est tangible et matériel.
Air – Symbolise l’immatérialité, l’espace, et le mouvement.
Eau – Évoque la fluidité, la transformation, et l’adaptabilité.
Feu – Incarne l’énergie, la chaleur, et la transformation par la combustion.

Ces éléments sont vus comme les constituants primaires de la matière, interagissant dans un cycle d’amour (attraction) et de lutte (séparation).

Les Cinq Éléments du Taoïsme (Philosophie Orientale)

Dans le taoïsme, les cinq éléments, ou Wu Xing, sont considérés comme des phases de transformation et d’interaction plutôt que simplement des substances matérielles. Ils forment un cycle dynamique :

  • Bois (Mu) – Symbolise la croissance, l’expansion, et la flexibilité. Associé au printemps.
    Relation: Correspond à l’air d’Empédocle en termes de croissance et de mouvement vers le haut.
  • Feu (Huo) – Représente l’énergie, l’enthousiasme, et la transformation par la chaleur. Associé à l’été. Relation: Directement équivalent au feu d’Empédocle, symbolisant l’énergie et la transformation.
  • Terre (Tu) – Symbolise la stabilité, la nourriture, et le centre, servant de médiateur entre les autres éléments. Associé à la fin de l’été. Relation: Très similaire à la terre d’Empédocle, représentant la base solide et la stabilité.
  • Métal (Jin) – Évoque la contraction, la récolte, et la pureté. Associé à l’automne.
    Relation: On pourrait dire que le métal est une transformation de la terre, un produit de la terre raffiné, mais n’a pas de correspondance directe dans les éléments d’Empédocle.
  • Eau (Shui) – Représente la fluidité, l’adaptabilité, et le calme profond. Associé à l’hiver.
    Relation: Correspond à l’eau d’Empédocle, illustrant la fluidité et la capacité de s’adapter à tous les contenants.

Relations et Correspondances

Cycle de Génération et de Contrôle : Dans le taoïsme, les éléments ne sont pas juste des substances mais participent à un cycle:
Génération (ou cycle constructif) : Bois alimente le feu, le feu crée de la terre (cendres), la terre produit le métal (minéraux), le métal condense l’eau (vapeur), et l’eau nourrit le bois.
Contrôle (ou cycle destructif): Bois coupe le métal, métal perce la terre, terre absorbe l’eau, eau éteint le feu, et feu brûle le bois.

Comparaison avec Empédocle :

Les éléments d’Empédocle sont plus statiques et définis par leur nature physique, alors que les éléments taoïstes sont dynamiques et en constante interaction.
Le métal dans le taoïsme n’a pas de correspondance directe avec Empédocle, reflétant peut-être une compréhension plus avancée de la transformation des matériaux.
Air chez Empédocle trouve son parallèle dans le bois du taoïsme en termes de croissance et de mouvement vers l’extérieur.

En résumé, tandis qu’Empédocle voyait les éléments comme constituants de la matière, la philosophie taoïste les perçoit comme des forces en interaction constante, expliquant non seulement la composition mais aussi le fonctionnement et les transformations de l’univers.

La notion de supériorité des cinq éléments chinois (Wu Xing) par rapport aux quatre éléments occidentaux d’Empédocle dépend du contexte et des objectifs de comparaison. Voici quelques arguments qui pourraient soutenir cette idée :

  1. Compréhension Dynamique VS Statique

    Dynamisme : Les cinq éléments chinois sont conçus dans un système dynamique de génération et de contrôle. Chaque élément alimente le suivant dans un cycle de croissance (Bois -> Feu -> Terre -> Métal -> Eau -> Bois) et contrôle un autre élément (Bois coupe Métal, Métal perce Terre, etc.). Ce cycle illustre une vision de l’univers en constante transformation et équilibre, où chaque élément joue un rôle actif dans la vie et la nature.

Statique : Les éléments d’Empédocle (Terre, Air, Eau, Feu) sont plus souvent vus comme des substances fondamentales qui se combinent de différentes manières pour former la matière. Ils manquent de ce cycle interactif explicite qui montre comment chaque élément influence l’autre.

  1. Application Pratique
    Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC) : Les cinq éléments sont intégrés dans des systèmes pratiques comme la MTC, où ils sont utilisés pour diagnostiquer, traiter, et maintenir la santé. Chaque organe et aspect de la santé sont liés à un élément, permettant une approche holistique de la médecine.

Philosophie et Culture : En Occident, bien que les éléments aient influencé la philosophie naturelle, ils n’ont pas été appliqués aussi systématiquement dans la vie quotidienne, la médecine, ou les arts divinatoires comme dans la culture chinoise (par exemple, le Feng Shui ou l’astrologie).

  1. Symbolisme et Complexité
    Symbolisme : Les éléments chinois offrent une richesse symbolique liée aux saisons, directions, couleurs, émotions, et organes du corps humain, fournissant un cadre pour comprendre la vie de manière multidimensionnelle.
  2. Complexité : L’ajout du Métal comme élément donne une dimension supplémentaire à la compréhension des processus de transformation et de purification, absente dans le système d’Empédocle.
  3. Cohérence avec l’Observation Naturelle
    Observation et Intuition : Le système chinois semble s’aligner davantage sur l’observation de la nature et des cycles de vie, croissance, et décadence. Par exemple, la relation entre les saisons et les éléments est directe, illustrant comment chaque élément domine ou est en retrait à différents moments de l’année.
  4. Équilibre et Harmonie : Le concept de Yin et Yang, souvent associé aux cinq éléments, ajoute une couche supplémentaire de compréhension de l’équilibre et de l’harmonie dans l’univers, qui n’est pas explicitement présente dans la théorie d’Empédocle.

Points de Critique

Culturalisme : Dire que les éléments chinois sont « supérieurs » peut sembler culturaliste ou ethnocentrique. Chaque système est le produit de sa propre culture et doit être évalué dans son contexte historique, philosophique, et scientifique.

Objectif différent : Les éléments d’Empédocle étaient une tentative de comprendre la composition de la matière en termes physiques, tandis que les cinq éléments chinois visent à comprendre les dynamiques de l’univers, du corps humain, et de la société.

Si l’on veut parler de « supériorité« , c’est principalement dans leur application pratique, leur intégration dans la vie quotidienne, et leur capacité à offrir une vision holistique et dynamique du monde. Cependant, cette comparaison n’est pas absolue ; chaque système a ses mérites et s’adapte à des philosophies et des besoins culturels différents.

En revanche, il est crucial de souligner un point qui est rarement évoqué :

Chez Empédocle, la notion d’élément n’existe pas, il les nomme des « racines ». Par conséquent, toute notre pensée se base sur le fondement d’éléments statiques.

Il est utile de rappeler que le siècle suivant, un certain Aristote complète ce concept avec un 5e élément (l’éther) et que ce même Aristote est le père de la pensée anthropocentrique, abondamment reprise par l’Église chrétienne pour fonder son idéologie.

Ainsi, l’homme est le produit d’un dieu créateur qui fige les choses en posant l’homme au centre d’une terre, elle-même au centre de l’univers.

On comprend mieux cette notion de racine et toute l’idéologie poussiéreuse qui conduit les Occidentaux à une suffisance digne des êtres élus par le divin.

Il n’est pas inutile de garder à l’esprit que dans ce contexte, l’Homme n’est pas responsable (c’est son Dieu) et si le jardin se dégrade ou si le produit de sa côte (la femme) ne lui convient plus, Dieu y pourvoira. Bien évidemment, ce cliché n’est pas à prendre au pied de la lettre. En revanche, chacun comprendra que ce mythe fondateur est propice à toutes les dérives produisant en Occident un être hautement suffisant au regard de toutes les autres cultures.

Du côté asiatique, si cela peut vous rassurer, il ne s’agit pas non plus du terme « Élément ». Même si Wu Xing signifie bien « 5 éléments », ils se nommaient initialement les « 5 mouvements ». Dans la pensée traditionnelle taoïste, tout l’univers est en mouvement. Rien de ce qui constitue cet univers n’est statique. Ainsi, les 5 mouvements sont une manifestation de la relation entre deux principes abstraits (Bois > Feu > Terre > Métal > Eau).

circulation intense
centre ville lumières de la ville

Pour résumer, les Occidentaux se concentrent sur le point visible alors que les Asiatiques sur le mouvement entre les deux. Lorsque nous sommes en période prospère avec un monde statique, les Occidentaux se portent plutôt bien. Lorsque tout s’accélère et que les repères se bousculent pour changer de dimension, cela devient nettement plus compliqué. Vous voyez très certainement de quoi je veux vous entretenir, n’est-ce pas ?

Il en est de même en Franc-maçonnerie qui s’appuie sur une cosmogonie basée sur un monde statique. Tout va très bien au 18e, 19e et début du 20e siècle. En revanche, les choses se compliquent singulièrement au 21e siècle, car les fondements de la Franc-maçonnerie sont remis en question par la réalité du quotidien. Quoi faire me direz-vous ?

Comme tout art qui veut survivre, il suffit de s’adapter et d’intégrer le nouveau modèle. Mais pour cela, encore faudrait-il pouvoir se libérer du monde ancien et des structures administratives archaïques qui se nourrissent de ce système mortifère. C’est alors que la bonne vieille recette alchimique du « solve coagula » pourrait représenter une solution. Il serait bien utile aussi de se souvenir qu’à Rome, un esclave ou un aide était placé derrière le général victorieux dans son char de triomphe, murmurant à son oreille « Memento mori ». Si certains le traduisent par « Souviens-toi que tu mourras », il serait plus judicieux de le transformer en « Souviens-toi que tu es en train de mourir ».

La question qu’il serait utile de se poser en Franc-maçonnerie n’est donc pas de savoir si elle est en train de mourir, mais plutôt sous quelle forme elle pourrait efficacement renaître.

Le souci du moment pour la Franc-maçonnerie est purement pratique. Tous les promoteurs de l’Art Royal passent leur temps à glorifier le digne passé de la Franc-maçonnerie. Or, un art qui se tourne vers le passé et qui commence à se protéger est condamné au déclin.

J’espère que Vous faites bien la différence entre l’art et la technique, n’est-ce pas ?

La technique est la reproduction jusqu’à la perfection d’un savoir-faire. Pour ce qui est de l’Art, il s’agit du geste spontané et surtout unique qui résulte essentiellement du savoir-être. Aucun musicien ne peut reproduire à l’identique une note, aucun peintre un coup de pinceau… et aucun Franc-maçon le même ressenti lors d’une Tenue.

Par conséquent, tant que les gardiens de notre Art, je parle de ceux qui sont chargés de promouvoir la Franc-maçonnerie lors des salons du livre à travers la France par exemple, continueront à privilégier les maçonnologues en laissant la parole aux seuls historiens de l’Art Royal au détriment de ceux qui créent et regénèrent cet art au quotidien, nous pouvons considérer que le compte à rebours du déclin est en route.

Je ne suis pas le premier à le remarquer, le fondateur de notre journal en parlait déjà il y a 8 ans. Je vous laisse savourer son billet d’humeur quelque peu acide et tellement lucide…