On ne rappellera jamais assez, pour reprendre le titre du livre classique de Jean Baylot, que la « voie substituée » est, régulièrement, une tentation de certaines obédiences de l’Ordre maçonnique. Dès-lors elles trahissent leur mission et donc perdent ce que l’on peut nommer, dans le sens fort de ces termes, leurs « titres maçonniques ». D’où la nécessité pour les esprits libres de faire preuve de discernement. Ce qui dans la tradition philosophique se nomme la « discretio » permettant de saisir la vérité de l’Ordre maçonnique en question.
À savoir ce qui est ORIGINEL et donc AUTHENTIQUE.
Il faut donc reconnaître que dans la foulée des Lumières puis des systèmes sociaux socialisants ou marxisants élaborés tout au long du 19e siècle, une certaine conception d’un humanisme restreint dénia le rôle du symbolique, de l’invisible, du sacré. Se détourner du ciel afin d’avoir pour seul objectif de conquérir la terre. La sentence cartésienne : « l’homme comme maître et possesseur de la nature » peut résumer une telle prétention. Descartes, lui-même nuança, compléta, rendit plus subtil, son propos. Mais l’idéologie cartésienne appliqua à la lettre un tel propos, ce qui conduisit de la « possession » à la dévastation du monde. Ce dont les saccages écologiques contemporains sont la tragique expression.
D’une manière incidente, et sans le développer outre mesure puisque je m’en suis expliqué en divers ouvrages je considère que certaines institutions se réclamant de la Franc-maçonnerie sont sont égarées de la voie traditionnelle étant la sienne, en faisant fond sur cet humanisme dégradé et quelque peu paranoïaque. À l’image de la démarche ésotérique, telle celle des pythagoriciens, des mystères d’Eleusis ou des Templiers, la dimension symbolique est le cœur battant de l’initiation maçonnique. Et en oubliant cela, en prenant une « voie substituée », la communauté spirituelle se mue en parti « politique ». C’est le cas en France de l’institution nommée le Grand Orient ayant totalement perdu l’impulsion originelle et originale de la démarche maçonnique. C’est ainsi qu’avec mon regretté ami et collègue Bruno Étienne nous nous sommes employés à montrer qu’en devenant une institution se contentant de rassembler des « clubs », cette obédience mimait, d’une manière simiesque, l’ordre maçonnique traditionnel.
Bruno Étienne, professeur à l’Institut d’études politiques d’Aix en Provence, fin connaisseur de la chose politique, a, le premier, utilisé le terme de « club » pour rendre attentif à la dégradation de cette obédience se contentant de prendre la place des partis politiques ou des syndicats dont on connaît en France la décrépitude. À propos de ce qu’il nommait « le clubisme du G.O », il notait avec quelques nostalgies : « mon principal regret concerne ma paroisse : le GODF est en train de manquer le tournant du siècle/millénaire qui aurait pu faire de la FM une piste comme elle le fut en d’autres temps » (Une grenade entrouverte, éd. de l’Aube, p 368). C’est pourquoi ces « clubistes » momifient la réalité symbolique, la réduisent à l’économie, à la politique, au sociétal et ce au détriment de l’initiation spirituelle devant être toujours en devenir. Sans aller plus avant, je renvoie les lecteurs intéressés à quelques livres faisant la critique de cette lente, mais sûre dégénérescence d’une institution qui au nom d’une civilisation finissante, s’emploie à lutter, d’une manière inquisitoriale, contre une culture de fond, éternelle, et renaissante chez les jeunes générations. Ce que l’imaginaire ne manque pas de souligner[1]. Et ce en montrant l’importance de la culture classique. La prégnance de la culture antique. D’où l’invariance des archétypes et de leur enracinement religieux. Je rappelle à ce propos les analyses de Gilbert Durand et de Jean Servier, tous deux ayant eu une longue expérience maçonnique. Ils rappelaient que contre les obédiences purement préoccupées par la chose politique, « filles bâtardes » du symbolisme maçonnique, il convenait de rappeler, ce que ce grand maçon qu’était Joseph de Maistre nommait la structure « métapolitique » d’un chemin initiatique authentique. Et ce en référence aux Constitutions d’Anderson[2].
Umberto Eco, dans la somme tout à la fois romanesque et on ne peut plus documentée qu’est Le Pendule de Foucault, fait de subtiles analyses sur les Templiers, les Rose-Croix et divers ésotérismes. Bien évidemment les Francs-Maçons n’échappent pas à sa docte et quelque peu ironique faconde. C’est ainsi qu’il note que « ces marchands du Grand Orient, qui ne croient en rien, ont un cérémonial. »[3] Comme je viens de l’indiquer, ils « miment », ce sont des tricheurs. Ils détournent ainsi le « grand jeu symbolique » qu’est tout chemin initiatique. Nous eûmes une discussion à ce propos dans sa maison d’Émilie-Romagne. Et comme il savait que j’avais, dans la foulée de Gilbert Durand, quelques connaissances concernant la maçonnerie, la discussion fut des plus animée.
Pour Umberto Eco, les rites maçonniques étaient avant tout burlesques. En se rappelant que « burla », en italien, c’est la farce, la plaisanterie. C’était bien vu si l’on se souvient que le propre du burlesque consiste à détourner des choses nobles et sérieuses. Ce qui est bien la « voie substituée » d’un Grand Orient devenu, à l’encontre de la Tradition maçonnique, un micro parti politique ou un syndicat sans horizons !
Ainsi, au-delà d’un humanisme purement rationaliste ou sociétal, l’Ordre maçonnique pour reprendre une expression de Jacques Maritain, est un « Humanisme intégral » mettant l’accent sur la primauté du spirituel.
Ce qui revient à savoir garder le sens de la Tradition. Le sens des choses et le dépôt sacré qui le constitue. C’est bien ce « dépôt » que les maçons authentiques savent garder : ce qui est en jeu dans l’âme éternelle de l’humaine nature. Ce qui est non réductible à l’économie, au politique, au social. Ce qui les conduit à prendre au sérieux cet essentiel substrat humain qu’est le « sacral ». Et à être ainsi les tenants d’une authentique spiritualité humaine. Cette manière d’être et de penser est la cause ou l’effet d’une vie vécue en son entièreté. Ce qui est, au sens fort du terme, une véritable restauration. Restauration d’une conception organique du monde. Au-delà de la mécanicité propre à la modernité en voie d’achèvement, l’accent mis sur l’entièreté rejoue la solidarité organique, l’échange, la participation, en un mot la fraternité. C’est en étant attentif à cela que la Franc-Maçonnerie pourra être en phase avec l’époque post-moderne en gestation.
Comme l’a assuré, avec constance, ce grand franc-maçon qu’était Gilbert Durand, c’est la correspondance existant entre le symbolique et le sacré qui, au-delà des époques de décadence, assure la perdurance de l’espèce humaine.
Ce dont le chemin initiatique est la plus authentique expression. Ce qui est exactement la conception du « bien commun » ne se réduisant pas à un « sociétal » d’obédience politiste ou syndicale. La légitimité des diverses obédiences de l’Ordre maçonnique vient de leur conformité à la loi naturelle qui au-delà des droits rappelle l’importance de ce Simone Weil nommait les « obligations ». Au-delà du « droit-de-l’hommisme » propre au « wokisme », héritier direct de la philosophie des Lumières, ce sont les « devoirs », naturels et anthropologiques, dont les « landmarks » sont la plus pure expression, qui constituent le « trésor caché » d’une franc-maçonnerie authentique.
[1] Cf. B. Etienne, La Spiritualité maçonnique, Dervy 2006, et Une Grenade entrouverte, ed. de l’Aube, 1999. Cf. également Jean Baylot, La Voie substituée, recherche sur la déviation de la Franc-Maçonnerie, (1968), réed. Dervy, 2024. Pour ma part je développe cela dans M. Maffesoli, Le Grand Orient, les Lumières sont éteintes, éd. Trédaniel, 2023 et Le trésor caché. Lettre ouverte aux francs-maçons. Ed Leo Scheer 2015.
[2] Gilbert Durand, Les Mythes fondateurs de la Franc-maçonnerie (1999), ed. Dervy, 2024 ; Jean Servier, L’Homme et l’invisible, éd. Laffont, 1964.
[3] Umberto Eco, Le Pendule de Foucault, éd. Grasset, 1990, p. 288
L’invitation que la Grande Loge de France (GLDF) s’adresse à ses membres mais aussi et surtout au grand public dans le cadre des Journées européennes du patrimoine 2024. Une proposition riche en activités et en découvertes culturelles !
La GLDF vous invite donc découvrir le Château Saint-Antoine, majestueuse bastide nichée dans le 11e arrondissement de Marseille, incarne un pan de l’histoire locale. En 1907, le commandant comte de Robien en fit l’acquisition, l’agrandissant avec soin et lui conférant le nom sous lequel il est aujourd’hui connu.
Marcel Pagnol en 1948 – Wikimedia Commons
Ce lieu, empreint de mémoire, demeure également gravé dans l’imaginaire collectif grâce à Le Château de ma mère de Marcel Pagnol, où il résonne comme un écho littéraire et cinématographique. En 2017, la Grande Loge de France en devient l’heureuse propriétaire et entreprend une réhabilitation minutieuse, transformant ainsi cette demeure historique en un temple maçonnique, où les traditions et les rites trouvent un écrin digne de leur mystère.
Présentation des activités
L’événement est prévu pour les 21 et 22 septembre 2024, avec un programme bien structuré qui met en avant à la fois la culture et l’histoire maçonniques. Les visiteurs sont invités à découvrir le Château Saint-Antoine, un lieu emblématique non seulement pour son architecture mais aussi pour son lien avec le célèbre écrivain Marcel Pagnol, dont les souvenirs d’enfance évoquent ce « château du Comte ».
Les visites guidées proposées tout au long des deux journées permettront aux participants de s’immerger dans l’univers maçonnique, en explorant les lieux et en découvrant l’exposition temporaire intitulée « Épées, glaives et poignards maçonniques ». Cette exposition promet de plonger les visiteurs dans l’univers symbolique de la franc-maçonnerie, où les armes ne sont pas simplement des objets de guerre, mais des symboles de pouvoir, de défense et d’honneur.
Si la thématique (Épées, glaives et poignards) vous passionne, nous vous invitons à prendre connaissance du livre éponyme de note frère Michel Renonciat (OE) publié en 2021 chez Numérilivre.
FFVE, logo
Un autre temps fort de la journée du samedi sera l’exposition en extérieur de voitures anciennes, organisée par un club membre de la Fédération française des véhicules d’époque, une association reconnue d’utilité publique se vouant avec passion à l’encouragement, la coordination et le développement sur le territoire national de la préservation, de l’usage et de la collection de tous les véhicules anciens et à faire revivre et perdurer le patrimoine roulant.
Cette activité, bien qu’indirectement liée à la franc-maçonnerie, reflète l’intérêt de la Grande Loge de France pour la conservation du patrimoine, qu’il soit matériel ou immatériel.
Bernard Bentz, ancien Conseiller Fédéral de la Grande Loge de France
La conférence publique gratuite
Le samedi après-midi, à 17 heures, une conférence publique gratuite, animée par Bernard Bentz, ancien Conseiller Fédéral de la GLDF, viendra clore la journée. Le thème abordé, « La Franc-maçonnerie, un itinéraire de vie », semble vouloir offrir aux non-initiés une porte d’entrée dans l’univers maçonnique, en présentant la franc-maçonnerie non seulement comme une institution, mais aussi comme une voie de réflexion personnelle et philosophique.
Organisation et logistique
L’invitation met en avant l’importance de l’inscription préalable, soulignant ainsi la nécessité d’une bonne organisation, probablement en raison de la popularité de l’événement et du nombre limité de places disponibles. Cette inscription, gratuite, se fait par demi-journée, ce qui laisse entendre que l’affluence sera importante et que l’événement a été soigneusement pensé pour gérer efficacement le flux des visiteurs.
De plus, l’invitation indique que les participants pourront se restaurer et se rafraîchir sur place, suggérant que l’expérience est conçue pour être non seulement enrichissante intellectuellement, mais aussi conviviale. La librairie Comptoir du livre sera ouverte durant les journées, renforçant cette idée de partage de la culture maçonnique, offrant aux visiteurs l’occasion de prolonger leur découverte par la lecture et la documentation.
Les Journées européennes du patrimoine (JEP) 2024
Cette invitation s’inscrit dans le cadre des Journées européennes du Patrimoine, un événement annuel qui permet au public d’accéder à des lieux habituellement fermés ou peu accessibles, et de découvrir des aspects méconnus du patrimoine culturel. La participation de la Grande Loge de France à cet événement montre sa volonté de s’inscrire dans une dynamique d’ouverture et de partage, tout en démystifiant les pratiques maçonniques souvent entourées de mystère.
Rappelons que ces journées s’articulent, en 2024, autour des thèmes « Patrimoine des itinéraires, des réseaux et des connexions » et « Patrimoine maritime ».
Le premier thème mettra en lumière les multiples façons dont les itinéraires historiques, les réseaux d’échanges, et les connexions culturelles ont façonné notre patrimoine. Il s’agit d’explorer les routes commerciales, les chemins de pèlerinage, et les circuits d’échanges culturels qui ont permis aux peuples et aux cultures de se rencontrer, d’échanger et de s’enrichir mutuellement. Ces itinéraires et réseaux ont joué un rôle essentiel dans le développement des sociétés, en tissant des liens qui ont perduré à travers les siècles.
Le second thème, « Patrimoine maritime », mettra en exergue l’importance des routes maritimes historiques et des connexions littorales. Le patrimoine maritime, avec ses phares, ses ports, ses navires et les récits de la vie en mer, sera mis à l’honneur pour illustrer comment ces éléments ont non seulement façonné les communautés côtières, mais aussi joué un rôle crucial dans l’histoire mondiale des échanges et des découvertes. Ce focus sur le patrimoine maritime rappelle la centralité des océans et des mers dans les échanges culturels et économiques qui ont façonné notre monde.
Ces deux thèmes complémentaires offriront une perspective riche sur la manière dont le patrimoine, qu’il soit terrestre ou maritime, nous raconte l’histoire des connexions et des échanges qui ont construit les fondations de notre héritage commun.
Le choix du Château Saint-Antoine de la GLDF, un lieu historique, ajoute une dimension symbolique à l’événement. Situé à Marseille, ce château incarne à la fois l’héritage culturel de la région et les valeurs de la franc-maçonnerie, ancrées dans la tradition et l’histoire tout en restant ouvertes à l’évolution.
Cette invitation de la Grande Loge de France se présente comme une opportunité unique de découvrir un patrimoine à la fois matériel et immatériel. À travers des visites, une exposition, une conférence et des moments de convivialité, cet événement est conçu pour enrichir la connaissance du public sur la franc-maçonnerie, tout en célébrant l’histoire et la culture.
Frappé d’obsolescence, faut-il le supprimer, le jeter au rebut ? Faut-il au contraire le re-booster comme un vieil ordinateur fatigué, le reconditionner ? Ou au contraire, totem intouchable forgé en platine-iridium, faut-il le mettre sous trois cloches de verre, pour le conserver au Pavillon de Breteuil comme mètre-étalon ? La réponse est : OUI.
Au commencement n’était pas du tout le GADLU. Au commencement n’était même pas Dieu, si l’on en croit Frédéric Lenoir dans Petit Traité d’Histoire des Religions. Les premiers rites funéraires remonteraient à 100 000 ans. Il n’est pas encore question de religion, mais c’est à partir d’eux que se serait développée l’idée de l’immortalité de l’âme, et le culte des ancêtres, à la fois craints et vénérés. Puis ces esprits ont commencé à se détacher progressivement des lignées familiales pour s’attacher aux lieux et aux mystères. À commencer par le mystère de la vie, le mystère de la fécondité. Au commencement, Dieu était une femme, les premiers dieux étaient des déesses. C’est le patriarcat qui va instaurer la prédominance de dieux masculins. Puis, au fur et à mesure que les groupes humains se sont socialisés, sédentarisés, multipliés, il y a eu besoin de récits de plus en plus englobants, de figures tutélaires de plus en plus totémiques pour les réunir. Dans l’Antiquité, les dieux sont attachés à une terre et à un peuple. Il n’y a pas de guerres de religion. Quand un peuple remporte une victoire sur un autre peuple, c’est que ses dieux étaient les plus forts, il suffit de remplacer les vaincus par les vainqueurs et l’histoire continue. D’ailleurs le culte religieux est strictement intéressé. Quand on obtient ce qu’on veut d’une divinité, on continue de l’honorer, de lui présenter des offrandes et d’entretenir son culte. Dans le cas contraire, on va en voir une autre.
Le judaïsme instaure le premier dieu unique pour un peuple nomade. Les Hébreux étant itinérants, ils ne pouvaient pas adorer des dieux attachés à des lieux et logeant dans des temples en pierre. Il fallait un temple nomade qu’on emporte avec soi : l’Arche d’Alliance. Comme un contrat passé entre ce dieu et le peuple qu’il a élu. Ça n’allait pas tout seul. Frédéric Lenoir montre comment le judaïsme reste emprunt de polythéisme à ses débuts, et même tardivement. Il en ira un peu de même avec le christianisme. A la différence du judaïsme, il est prosélyte, il cherche à se répandre par la conversion et par le baptême. Il n’est pas attaché à un peuple en particulier, mais c’est en entrant dans cette religion, par le baptême, qu’on deviendrait membre de ce peuple. Pour autant, le christianisme apparaît largement comme un pseudo monothéisme, dans la mesure où il s’est employé à digérer toutes les croyances des peuples dits païens, à remplacer les divinités celtes par des saints, et donc à faire semblant de les supprimer tout en perpétuant leur culte. Les missionnaires ont fait la même chose en Afrique.
Dieu est l’explication du monde. Non seulement, il est, d’après les textes sacrés, celui qui l’a créé en 6 jours, mais il est aussi sa raison ultime, la source de tous les phénomènes naturels, la source de toutes les lois de la nature, lesquelles ne sont pas autre chose que les lois de Dieu. La nature et l’Homme sont censées s’y soumettre, ils risquent son courroux s’ils osent s’en écarter. Et comme Dieu ne se manifeste pas directement, ce sont les clercs qui prétendent agir en son nom. La science n’est autorisée que dans la mesure où elle se contente d’illustrer et de confirmer le dogme religieux. Galilée, Copernic, peuvent en témoigner. Le mouvement humaniste, autour du XVIème siècle va chercher à s’affranchir de ce carcan pour permettre à la science, et plus généralement à la pensée, de se développer sur la base de ses propres références, sous l’égide de la raison, et avec une méthode d’approche basée sur l’observation et la preuve.
La science et la religion, séparées l’une de l’autre, vont suivre des routes qui, pour être parallèles, se rencontrent pourtant. Les humanistes sont profondément croyants, qu’ils soient catholiques ou protestants. On connaît l’anecdote de Pierre-Simon Laplace présentant les premiers volumes de la Mécanique Céleste à Napoléon. A cette remarque de l’Empereur : “Mais vous ne parlez pas de Dieu”, il aurait répondu “Sire, je n’ai pas eu besoin de cette hypothèse”. La raison de la religion et celle de la science sont distinctes, mais elles ne sont pas exclusives l’une de l’autre. Pour dire les choses autrement, il y a eu un renversement de perspectives. Autrefois, c’était à la science de se conformer au dogme religieux. Désormais, c’est à la religion de s’adapter à l’avancée des connaissances scientifiques.
Mais alors pourquoi le GADLU ? Justement, parce que cette fonction d’explication ultime du monde n’était plus prise en charge par la figure de Dieu et que cependant, tout n’était pas expliqué par la science, et ne le serait jamais. Voltaire, dans Les Cabales, reconnaissait : “ “L’univers m’embarrasse et je ne puis songer que cette horloge existe et n’ait pas d’horloger.” Le monde serait une superbe mécanique qu’un artisan suprême aurait conçu, construit et dont il se chargerait de maintenir l’harmonie. Horloger ou architecte ? Notre frère Gilbert Garibal, ici-même sur 450.fm, attribue à Philibert de l’Orme l’invention de la profession d’architecte. Philibert de l’Orme, grand architecte de la Renaissance né à Lyon en 1514, on lui doit notamment le château de Fontainebleau. Dans ses écrits théoriques, il distingue la fonction de bâtisseur de celle de concepteur. Pour la tradition maçonnique, à travers la figure d’Hiram, les deux figures sont mêlées. Si l’architecture devient non pas seulement une pratique, mais une discipline intellectuelle, alors, elle va du concret vers l’abstrait et peut-être même… vers l’esprit. C’est dans les constitutions de 1723 que le terme de Grand Architecte de l’Univers apparaît pour la première fois : “Adam notre premier père créé à l’image de Dieu, le Grand Architecte de l’Univers, dut avoir les sciences libérales gravées dans le cœur… ». Mais c’est en 1835 seulement que le REAA l’adopte comme référence dans ses rituels pour remplacer toute mention à Dieu. En ce qui concerne le rite français, en 1877 le Grand Orient de France, après le Grand Orient de Belgique (1872), l’abandonne pour permettre de s’ouvrir à ceux qui se réclament de l’athéisme. Cette appellation est bien pratique. Elle va permettre à chacun, quelle que soit sa religion, de projeter la transcendance à laquelle il se réfère, dans cette figure. Mais elle pose problème, elle décrit l’œuvre de cet Architecte comme une construction purement minérale alors que la “Création” était vivante. Une construction immobile, immuable, incompatible avec la théorie de l’Évolution des Espèces ? Une construction dont le plan aurait été établi préalablement, en s’appuyant sur une science qui aurait préexisté…même au GADLU ?.
Qu’en est-il au XXième siècle ? Y a-t-il un Grand Architecte dans l’Univers? C’est la question que se pose Stephen Hawking dans un livre éponyme paru en 2011. Depuis les Grecs Thalès et Démocrite, les hommes cherchent à percer les mystères de la nature, du macrocosme comme du microcosme. Mais à l’époque des Anciens, on croyait généralement que la Terre était plate et que le soleil tournait autour. Depuis le mouvement humaniste on conçoit les lois de la nature non pas comme l’expression d’une volonté divine à laquelle il faudrait se soumettre, mais comme le constat d’une régularité qui permet des prédictions vérifiables : au nom de la gravité de Newton, toutes les pommes qui se détachent de l’arbre vont tomber par terre. Mais ces lois de la nature posent différentes questions. La première est celle de leur origine, et là, l’hypothèse de Dieu re-montre le bout de son delta lumineux. La deuxième cherche à savoir s’il y aurait des exceptions, des situations où la “nature “‘dérogerait à ses propres lois. Si la réponse à cette question est : non; cela voudrait dire que le Grand Architecte serait soumis à des lois qui lui seraient supérieures et qui lui pré-existeraient, des lois auxquelles lui-même ne pourrait pas déroger. Si la réponse est oui, s’il est possible de déroger aux lois, cela voudrait dire que le GADLU fait un peu n’importe quoi et que les lois n’existent pas vraiment.
La troisième question cherche à déterminer s’il existe un seul ensemble de lois possibles dans l’univers…ou plusieurs? Scientifiquement, cela correspond à la poursuite de la M-Theorie, une méga-explication du monde qui engloberait toutes les connaissances disponibles à la fois en physique quantique et en physique classique, une théorie capable de décrire chaque aspect de l’univers. Mais cet univers n’est plus cantonné à la planète bleue, ni même au système solaire, ni même à notre galaxie la Voie Lactée, ni même aux milliards de milliards de galaxies qui composent ce qu’on en perçoit, ni même la seule matière qui le compose puisqu’elle ne représente que 5% du tout, les 95 % restants étant faits de matière noire et d’énergie noire c’est à dire du contraire de l’énergie et du contraire de la matière ? Et cet univers n’est pas le seul possible : “toutes les versions possibles de l’univers coexistent simultanément au sein de ce qu’on appelle une superposition quantique” (p.52).
Alors Grand Architecte de quoi ? Et puis : pourquoi “architecte”? S’il y avait une organisation générale volontaire, un “plan”, il faudrait expliquer pourquoi cette Brève Histoire du Temps est composée d’une succession quasi-ininterrompue d’échecs depuis 13,8 milliards d’années, l’apparition de la vie n’étant que l’exception. Hacking conclut, après Laplace, que l’hypothèse GADLU n’est pas plus nécessaire que l’hypothèse Dieu. La question reste entière, et elle n’est pas scientifique mais philosophique : s’il fallait postuler une intention dans tout cela, s’il fallait mettre au dessus de sa tête un idéal, s’il fallait se référer à une transcendance, fut-elle spirituelle et non religieuse, comment pourrait-on l’appeler puisque le terme de Grand Architecte de l’Univers est maintenant dépassé ?
Au numéro 14 de la rue Tripière, une petite rue étroite perpendiculaire à la rue Saint-Rome, en plein cœur de Toulouse (Haute-Garonne, région Occitanie), se trouve une maison à la façade intrigante. Cette maison se distingue par un balcon peu commun et deux sculptures de lapins, ornant une façade où le rez-de-chaussée est en briques, tandis que les étages supérieurs sont construits à ossature bois.
Les deux lapins en terre cuite ajoutent une touche de fantaisie à cette façade. Le balcon, quant à lui, est un chef-d’œuvre de charpenterie connu sous le nom de guitarde. Cette structure se caractérise par des pièces de bois courbes et entrelacées, appelées croches, qui décorent habituellement les balcons, lucarnes, ou escaliers.
La guitarde de la rue Tripière, réalisée en 1923, présente des particularités uniques. À sa base, le mot « Paix » est inscrit, tandis que son sommet arbore les initiales « U.V.G.T. » signifiant : Union, Vertu, Génie et Travail. De plus, une peinture du Père Soubise, un maître artisan charpentier et l’un des trois fondateurs des Compagnons du Devoir, y est visible.
Cette maison était autrefois la demeure des Compagnons Charpentiers du Devoir, où ils formaient les jeunes charpentiers entre la fin du XIXe siècle et les années 1970, avant que le centre de formation ne déménage. Les apprentis y étaient initiés aux valeurs de l’entraide, de la rigueur, de la précision, et du respect.
Aujourd’hui, le centre de formation se trouve au 65 route de Revel à Toulouse, abritant la Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment. Quant à la maison de la rue Tripière, proche des métros Esquirol ou Capitole, elle est devenue le Musée du Compagnonnage, qui expose les créations des Compagnons Charpentiers du Devoir et raconte l’histoire de leur apprentissage.
Cette ancienne Maison des Compagnons Charpentiers mérite également une attention particulière. La façade est ornée d’un superbe balcon et de sculptures de petits lapins, symboles des Apprentis Compagnons. Ces lapins, avec leurs grandes oreilles, sont une allusion à l’attention et à l’écoute que les jeunes apprentis doivent accorder à leurs maîtres pour apprendre leur métier. Ces éléments architecturaux ajoutent une touche de charme et rappellent l’importance de la tradition dans l’artisanat compagnonnique.
Le Musée du Compagnonnage de Toulouse est un lieu unique qui célèbre les métiers d’art et l’excellence artisanale des Compagnons du Tour de France. Ce musée offre une plongée fascinante dans l’univers des Compagnons, ces artisans d’élite qui perpétuent un savoir-faire ancestral à travers des créations aussi surprenantes que magistrales.
Rappelons que le Compagnonnage est une tradition importante de transmission des savoirs et savoir-faire – et de formation à un métier –, inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO en 2010. Une formation basée sur l’itinérance, appelée Tour de France, qui dure en moyenne cinq ans.
Exposition et œuvres présentées
Le musée est renommé pour sa collection éclectique et impressionnante de chefs-d’œuvre réalisés par les jeunes Compagnons au cours de leur Tour de France. Ces pièces sont des témoignages tangibles du savoir-faire et de la créativité des artisans. Parmi les œuvres exposées, vous pourrez admirer :
– Charpentes miniatures : des modèles réduits de structures architecturales, témoignant de la précision et de la maîtrise des charpentiers.
– Escaliers miniatures : de véritables prouesses techniques à échelle réduite, illustrant l’habileté des Compagnons dans la conception d’éléments complexes.
– Robe en fer forgé : une pièce insolite qui montre la capacité des Compagnons à transformer des matériaux industriels en œuvres d’art raffinées.
– Travaux en bois et en pierre : divers objets et maquettes qui démontrent la polyvalence et l’ingéniosité des artisans.
– Œuvres boulangères : un hommage au savoir-faire des boulangers, avec des créations qui mettent en valeur l’art de la panification sous une forme artistique.
Interaction avec les visiteurs
Une des particularités de ce musée est l’accueil chaleureux réservé aux visiteurs. Les personnes qui gèrent le musée sont souvent d’anciens Compagnons eux-mêmes, et ils se montrent toujours disponibles pour répondre aux questions. Leur passion pour le métier et les œuvres exposées est palpable, offrant ainsi une visite enrichissante et interactive.
Horaires et visites guidées : le musée est ouvert au public tous les mercredis de 14h à 17h. Cependant, des visites guidées peuvent être organisées les autres jours de la semaine pour des groupes de plus de 10 personnes, sur réservation. Cette flexibilité permet aux groupes d’explorer le musée en dehors des horaires réguliers, bénéficiant ainsi d’une expérience plus personnalisée.
Les Journées européennes du patrimoine 2024
À l’occasion des Journées européennes du patrimoine 2024, le musée ouvrira ses portes de manière exceptionnelle le samedi 21 et le dimanche 22 septembre, de 10h à 17h30. Durant cet événement, les visiteurs auront l’opportunité unique de découvrir des maquettes réalisées avec une variété de matériaux tels que le bois, l’acier, le zinc et la pierre. Des itinérants, en plein Tour de France, seront également présents pour échanger avec le public sur les mystères du Compagnonnage et sur les œuvres exposées.
Le Musée du Compagnonnage de Toulouse est un véritable joyau pour les amateurs d’artisanat et de traditions. Il offre non seulement une vitrine exceptionnelle sur les réalisations des Compagnons, mais aussi une immersion dans une culture artisanale riche et vivante. Que vous soyez passionné par les métiers d’art ou simplement curieux de découvrir cet univers, une visite au Musée du Compagnonnage vous promet une expérience mémorable.
Le Compagnonnage, un véritable itinéraire vers l’excellence !
JANESVILLE, Wisconsin (WTVO) — La police de Janesville recherche un suspect dans une fusillade survenue dimanche matin qui a endommagé le temple maçonnique.
Selon la police de Janesville, les agents ont répondu à une fusillade signalée à l’intersection de E. Milwaukee et N. Sumac Drive.
La police a découvert que plusieurs fenêtres du bâtiment du Temple maçonnique, situé au 2322 W. Milwaukee Street, avaient été endommagées par des balles.
Personne n’a été blessé, a indiqué la police.
Un appelant a signalé avoir vu un homme non identifié d’une race inconnue, mince et mesurant environ 1,80 m, portant une chemise à manches longues foncée et un pantalon de couleur foncée.
Janesville Masonic Center
Déclaration de la Western Star Lodge 55
La franc-maçonnerie du Wisconsin – Membres de la Western Star Lodge
La franc-maçonnerie du Wisconsin condamne la fusillade à la loge maçonnique de Janesville Dousman, Wisconsin – 25 août 2024 – La franc-maçonnerie du Wisconsin condamne fermement la récente fusillade à la loge maçonnique de Janesville. Cet acte de vandalisme insensé, qui s’est produit aux premières heures du 25 août, a causé des dommages importants au bâtiment et a profondément affecté notre communauté maçonnique. « Nous sommes reconnaissants que personne n’ait été blessé dans l’incident et que le bâtiment soit vide. Je suis attristé par cet acte de vandalisme contre l’une de nos loges », a déclaré le Grand Maître Thomas Stevens. « La franc-maçonnerie du Wisconsin est un phare de fraternité, de charité et de service communautaire depuis près de deux siècles. Cette attaque n’est pas seulement une attaque contre un bâtiment, mais contre les valeurs et les principes que la franc-maçonnerie représente. » L’équipe de direction de la franc-maçonnerie du Wisconsin s’engage à soutenir la loge maçonnique de Janesville et ses membres pendant cette période difficile. Des efforts sont déjà en cours pour réparer les dégâts et restaurer la loge dans son état d’origine. Nous travaillons également en étroite collaboration avec les forces de l’ordre locales pour garantir que les responsables de ce crime soient traduits en justice. « Nous exhortons toute personne disposant d’informations sur cet incident à se manifester et à aider les autorités dans leur enquête », a ajouté le Grand Maître Stevens. La franc-maçonnerie du Wisconsin reste fidèle à sa mission de promouvoir les valeurs morales et éthiques et de soutenir nos communautés par des actions caritatives. Nous ne nous laisserons pas décourager par cet acte de violence et continuerons à défendre les principes d’amour fraternel, de secours et de vérité. Pour plus d’informations, veuillez contacter : Grande Loge du Wisconsin Téléphone : (262) 965-2200 E-mail : grandsecwi@wimasons.org
La démission est intervenue après une réunion avec plus d’une centaine de francs-maçons au sein de la Grande Loge de Cuba, réunion convoquée par Urquía lui-même.
Mario Alberto Urquía Carreño, qui a exercé les fonctions de Grand Maître de la franc-maçonnerie à Cuba malgré les troubles croissants contre lui, a finalement présenté sa démission ce 18 août, après au moins sept mois d’intenses conflits au sein de la communauté maçonnique de l’île.
Même si Urquía Carreño s’est accroché à ce poste, bien qu’il ait été expulsé de l’Ordre, il a pris cette décision sous la pression des francs-maçons cubains, qui ont exigé sa démission en raison de divisions internes croissantes.
« Avant de permettre à la division existante de nuire davantage à l’Institution et d’augmenter les attaques menées à travers les réseaux sociaux, ce qui augmenterait encore le dénigrement auquel est soumise la Grande Loge de Cuba d’AL et AM de la part de ses ennemis, pour le bien de l’Institution, ce Grand Maître démissionne de son poste », a déclaré Urquía Carreño dans une déclaration officielle consultée par le média indépendant Cubanet.
Concernant les raisons de sa démission, Urquía Carreño a indiqué qu’il existe dans l’institution maçonnique « une incompatibilité de critères dans l’application et l’interprétation correctes de nos lois », ce qui a conduit à « des divergences dans nos Loges quant à la bonne interprétation ».
Il a par ailleurs regretté que « des haines et des insultes aient éclaté entre frères, oubliant que nous avions juré de nous défendre présents et absents. La situation institutionnelle montre aujourd’hui une division fatale. Les actions constatées par certains francs-maçons indiquent l’existence d’un danger croissant d’agression et nous ne permettrons pas que cela se produise ; « L’incompréhension a subjugué nos frères. »
La démission est intervenue après une réunion avec plus d’une centaine de francs-maçons dans la Grande Loge de Cuba, réunion convoquée par Urquía lui-même.
Les francs-maçons se sont rassemblés dans le théâtre de la Grande Loge, où une source anonyme consultée par les médias susmentionnés a décrit qu’Urquía avait l’intention de manipuler les participants. Cependant, les maçons présents ne l’ont pas permis, et la phrase unanime qui a été entendue a été : « Rendez-vous et partez ».
L’un des témoins présents à la réunion a rapporté que les tensions se sont intensifiées au point qu’Urquía a quitté le théâtre, mais a été suivi par les francs-maçons jusqu’au onzième étage, où se trouve son bureau.
Sous la pression des personnes présentes, le Grand Maître a accepté de rencontrer un de leurs représentants. Les conditions de son départ ont été négociées pendant deux heures, même si les détails de ces conversations restent secrets.
Finalement, Mario Urquía a accepté de démissionner et à sa place a été nommé le Grand Maître adjoint Maykel Filema, qui aura pour tâche de convoquer les élections lors de la prochaine session de la Chambre haute, prévue en septembre.
La démission d’Urquía est considérée comme une victoire par les francs-maçons.
Les problèmes ont commencé avec le mystérieux vol de 19 000 $ dans son bureau , un événement qui a abouti à son expulsion de l’Ordre.
Malgré cela, le ministère cubain de la Justice, dans un acte d’ingérence autorisé par les lois du pays, n’a pas reconnu l’expulsion et a rétabli Urquía dans ses fonctions en moins de trois mois.
Ce fait a déclenché une protestation massive des francs-maçons devant le bureau du Grand Maître le 23 juillet et a conduit à l’insubordination de dizaines de loges.
Ces derniers jours, Mario Urquía s’était exprimé dans une vidéo, expliquant que l’argent volé appartenait à l’Asile National Maçonnique et abordant les accusations portées contre lui , notamment celles de trahison et de vol.
Urquía Carreño a catégoriquement nié être responsable du vol et a précisé que le document de police qu’il a signé, promettant de restituer l’argent, n’impliquait pas un aveu de culpabilité.
Il a expliqué que le retard dans le remboursement de la somme était dû à la nécessité de se conformer aux lois cubaines, qui exigent que le remboursement soit effectué en pesos cubains (CUP), ce qui entraîne une perte considérable en raison de la disparité avec la valeur de la somme. dollar sur le marché informel.
Le Grand Maître a également remis en question la déclaration initiale publiée par le conseil d’administration de l’asile maçonnique national, la qualifiant d’« incriminante ».
Il a souligné qu’il avait déjà effectué un dépôt de 270 000 CUP, soit l’équivalent de 1 000 USD, en signe de son engagement à restituer les fonds.
Malgré son intention de rester au pouvoir, Mario Urquía a finalement dû céder aux pressions pour démissionner.
Il existe d’intenses spéculations sur les successeurs, y compris dans les cinq loges maçonniques établies en Carinthie. Comme les initiés le savent, les postes importants au sein du gouvernement de l’État ont toujours été occupés par des fonctionnaires appartenant à une loge.
Ces fonctionnaires du gouvernement du Land appartiennent au Klagenfurt Lodge « Enzenberg ». Au tribunal régional, d’importants fonctionnaires appartiennent aux loges de Klagenfurt « Trois Piliers du Sud », « Panta Reih » et « Marianna ». Dans la loge « Paracelsus » à Villach, des frères attendent également une opportunité ou occupent déjà des postes importants en Carinthie.
Les rumeurs sur les successeurs circulent depuis des semaines
Des rumeurs circulent depuis des semaines autour des deux postes : Tina Frimmel-Hesse s’est présentée comme l’une des successeurs logiques au sein du parquet. La question de savoir si elle a encore une chance contre le puissant réseau de la Confrérie reste sujette à spéculation.
Quelle loge a les meilleures chances au sein du gouvernement de l’État ?
Le gouvernement du Land discute ouvertement pour savoir si un frère de la loge « Enzenberg » ou un frère des « Trois Piliers du Sud » aurait de meilleures chances d’occuper le poste. Ce poste a été récemment annoncé et les personnes intéressées peuvent postuler jusqu’au 5 septembre. Le profil d’exigences s’étend de « l’obtention d’un diplôme en droit » auquel sont requises plusieurs années de pratique dans un poste de direction.
La Loge « Paracelsus » a un nouveau « maître de chaise »
« Il n’est dit nulle part qu’il doit appartenir à une loge », se plaint un critique à huis clos. Mais comme l’ont constaté des initiés, lors de l’attribution de postes en Carinthie, il arrivait souvent que la personne qui obtenait le poste n’emménage dans une loge qu’après coup. À propos : ce n’est que récemment que le « maître de chaise » a été remplacé comme nouveau patron dans la loge « Paracelsus » à Villach. Ce fauteuil est désormais occupé par un avocat très connu de Draustadt. Il restera en fonction pendant deux ans et pourra être prolongé de deux ans supplémentaires s’il fait preuve de talent.
La Fraternité de Villach a introduit des limites d’âge
Le fait qu’une limite d’âge de 60 ans ait été introduite pour l’admission au « Paracelse » a été fortement critiqué au sein de la confrérie. En conséquence, trois candidats ont été éliminés et certains âgés de plus de 40 ans ont été retenus. « Ainsi, les lauréats du prix Nobel, dont la plupart ont plus de 60 ans, n’ont pas besoin d’espérer être acceptés à Villach », les frères des autres loges secouent la tête en souriant face à cette réglementation absurde.
L’ouvrage Les premiers hauts grades écossais – L’énigme des origines (1730-1800) est une contribution majeure à l’historiographie maçonnique, s’inscrivant dans une tradition d’enquêtes rigoureuses sur l’émergence et le développement des hauts grades maçonniques. Roger Dachez1 et John Belton2, deux grands auteurs, conjuguent leurs expertises pour éclairer l’obscure genèse des hauts grades écossais au XVIIIe siècle, offrant ainsi une vue d’ensemble des mutations maçonniques en Europe.
Cet ouvrage a d’abord été publié en anglais sous le titre Exploring the Vault: Masonic Higher Degrees 1730–1800(Westphalia Press), avant d’être traduit en français par Roger Dachez lui-même.
Le livre, divisé en vingt-neuf chapitres, traverse des périodes charnières de l’histoire maçonnique, allant des premières difficultés de la Grande Loge d’Angleterre après 1730 à l’apparition et à la propagation des grades écossais en France, en Angleterre, et en Europe continentale. Le contexte de chaque développement est minutieusement exploré, s’appuyant sur des sources anciennes et récentes, certaines déjà connues mais réinterprétées, et d’autres méconnues, dévoilant ainsi des aspects inédits de l’histoire maçonnique.
Pierre-Yves Beaurepaire
La préface de Pierre-Yves Beaurepaire3 joue un rôle fondamental servant non seulement d’introduction contextuelle mais aussi d’éclairage critique sur l’importance de l’étude entreprise par Roger Dachez et John Belton. Historien émérite et spécialiste des Lumières, Pierre-Yves Beaurepaire inscrit cette recherche dans une perspective historiographique plus large, en soulignant à quel point l’histoire des hauts grades écossais constitue un chaînon manquant dans la compréhension globale de la franc-maçonnerie européenne.
Dès les premières lignes, Pierre-Yves Beaurepaire met en exergue la complexité et la richesse des sources exploitées dans cet ouvrage. Il insiste sur le fait que Roger Dachez et John Belton ne se contentent pas de rassembler des documents historiques, mais qu’ils réinterprètent ces sources à la lumière des découvertes récentes, tout en intégrant des éléments inédits. Selon Beaurepaire, cette méthode historiographique rigoureuse, qui associe le dépouillement d’archives à une réflexion critique sur les interprétations antérieures, permet de renouveler notre compréhension des origines des hauts grades écossais.
L’ouvrage commence par une introduction posant les fondements de la jeune franc-maçonnerie spéculative et l’apparition du grade de Maître vers 1725, lequel ouvre la voie à une série de grades dits écossais, malgré leur manque de lien direct avec l’Écosse. Le grade de Scots Master, apparu vers 1730, est exploré en profondeur, révélant sa nature complexe et son rôle de précurseur dans l’évolution des grades écossais.
L’analyse de Roger Dachez et John Belton est ici d’une rare profondeur, mettant en lumière les raisons pour lesquelles ce grade, longtemps entouré de mystère, est essentiel pour comprendre la genèse des hauts grades maçonniques. Les auteurs décryptent le symbolisme et les légendes associées à ces grades, en particulier la légende d’Hiram, qui transcende son rôle initial pour devenir le pilier fondateur d’une nouvelle dynamique maçonnique.
Seal of the Moderns Grand Lodge
Les chapitres suivants se concentrent sur l’évolution des grades de maître et de Scots Master, en particulier dans le contexte de la Grande Loge d’Angleterre. Les deux auteurs documentent avec une précision historique remarquable la diffusion des hauts grades, leurs modifications et adaptations, d’abord en Angleterre, puis en France, en Allemagne, et au-delà.
Ils retracent le parcours des francs-maçons pionniers qui ont propagé ces grades à travers l’Europe, avec une attention particulière aux interactions entre les loges de Londres, Paris, et Berlin entre 1730 et 1750. Le rôle des rituels, tant en anglais qu’en français, est examiné, révélant comment ces textes ont façonné la maçonnerie continentale.
Le chapitre dédié à « Les « autres grades » entre Paris et Bordeaux », ainsi que la naissance du Royal Arch – Arc Royal et son introduction en France (1760-1765) – et des Templiers, apporte un éclairage nouveau sur la diversité des pratiques maçonniques et la complexité croissante de l’organisation maçonnique au XVIIIe siècle. Les auteurs montrent comment ces grades, malgré leur diversité apparente, partagent un socle symbolique commun qui a contribué à la création d’une maçonnerie véritablement européenne.
La conclusion de l’ouvrage synthétise les découvertes des auteurs, réaffirmant l’importance des hauts grades écossais dans l’évolution de la franc-maçonnerie. Roger Dachez et Belton proposent une lecture transnationale de ces phénomènes, transcendant les frontières nationales pour offrir une vue d’ensemble des dynamiques maçonniques en Europe.
Le livre, par son érudition et sa profondeur d’analyse, marque une étape nouvelle dans l’historiographie maçonnique. Il ouvre des perspectives pour de futures recherches, notamment sur les interactions entre les différents courants maçonniques en Europe et l’influence des hauts grades écossais sur la maçonnerie moderne.
Cet ouvrage, en revisitant les énigmes historiques des hauts grades écossais, ne se contente pas d’apporter de nouvelles réponses; il ouvre également la voie à une compréhension plus nuancée et complexe de la franc-maçonnerie au siècle des Lumières. Par la richesse des sources exploitées et l’acuité des analyses proposées, Les premiers hauts grades écossais – L’énigme des origines (1730-1800) s’impose comme une lecture indispensable pour quiconque souhaite comprendre les racines et les développements de cette institution énigmatique qu’est la franc-maçonnerie.
Roger Dachez
1Roger Dachez, médecin et universitaire, est un historien de renom de la franc-maçonnerie. Chargé d’enseignement à l’Université Paris 7-Denis Diderot, il est également président de l’Institut Maçonnique de France depuis 2002 et membre du Comité scientifique du Musée de la franc-maçonnerie à Paris. Il dirige depuis 1992 la revue d’études maçonniques Renaissance Traditionnelle et a publié plus de vingt ouvrages sur l’histoire et les origines de la franc-maçonnerie, consolidant sa réputation d’historien majeur dans ce domaine.
John Belton
2John Belton est un membre éminent de la loge de recherche Quatuor Coronati à Londres, la plus ancienne et prestigieuse loge de recherche maçonnique. Il est l’auteur de nombreux articles et ouvrages de recherche sur la maçonnerie, publiés en Angleterre et aux États-Unis, et est considéré comme une autorité dans l’étude des origines et des rituels maçonniques.
3Pierre-Yves Beaurepaire, historien moderne, est professeur d’histoire à l’Université Côte d’Azur et membre de l’Institut universitaire de France. Il est un spécialiste reconnu des Lumières, de l’histoire des échanges culturels et intellectuels en Europe au XVIIIe siècle, ainsi que de l’histoire de la franc-maçonnerie.
Les premiers hauts grades écossais – L’énigme des origines (1730-1800)
Roger Dachez, John Belton – Préface de Pierre-Yves Beaurepaire
La Grande Loge Féminine de France (GLFF) est une obédience maçonnique exclusivement féminine, fondée en 1952 par la transformation de « l’Union maçonnique féminine de France », créée à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle est née de la volonté de donner aux femmes un espace dédié au sein de la franc-maçonnerie, un mouvement initialement réservé aux hommes. La GLFF est aujourd’hui la première obédience féminine au monde, rassemblant des milliers de membres à travers plus de 400 loges en France et à l’étranger.
Ancrée dans les valeurs républicaines de Liberté, Égalité, Fraternité, et Laïcité – nécessaires à la Solidarité –, la GLFF se distingue par son engagement pour l’émancipation des femmes et la défense des valeurs humanistes. Elle incarne un lieu de réflexion et de développement personnel, où les femmes peuvent échanger sur des sujets symboliques, philosophiques et sociétaux. La Grande Maîtresse actuelle de la GLFF est Liliane Mirville, qui continue de porter haut les idéaux de l’obédience.
Sceau GLFF
Septembre et octobre 2024 : Annonce des conférences
La GLFF organise une série de conférences publiques en septembre et octobre 2024, animées par Marie-Thérèse Besson, Ancienne Grande Maîtresse de la GLFF. Ces conférences porteront sur des thèmes liés à la franc-maçonnerie féminine, son rôle dans l’émancipation des femmes, et les défis auxquels elle est confrontée aujourd’hui. Voici le programme détaillé :
1. Marseille (13) – Jeudi 19 septembre 2024 à 19h00 : « Franc-maçonnerie, une émancipation pour les femmes »
– Lieu : GLFF, 133 rue Sainte, 13007 Marseille – Organisé par : Les associations Éveil et Porte de l’Orient
– Contact et préinscription – Détails : Cette conférence explorera comment la franc-maçonnerie féminine sert d’outil d’émancipation pour les femmes, en leur offrant un espace de réflexion et d’action pour construire un monde plus juste.
2. Lyon (69) – Vendredi 27 septembre 2024 à 19h00 : « La franc-maçonnerie féminine, une voie d’émancipation »
– Lieu : 19 rue Dumont d’Urville, 69004 Lyon – Organisé par : Les associations Oudjat, Sophia et le Voile d’Isis
– Contact et préinscription – Détails : Lors de cette conférence, les participants pourront découvrir comment la franc-maçonnerie féminine aide les femmes à trouver leur place dans la société, en mettant en avant les valeurs de liberté, d’égalité, et de solidarité.
3. Ronchin (59) – Samedi 28 septembre 2024 à 15h00 : « Franc-maçonnerie féminine, une voie d’émancipation »
– Lieu : Auditorium Bruno Coquatrix, 3 bis, rue Lavoisier, 59790 Ronchin – Organisé par : L’association Le Rameau d’Or en partenariat avec L’Échiquier, L’Odyssée, Septentrion et Yggdrasil
– Contact et préinscription – Détails : Cette conférence abordera les chemins par lesquels la franc-maçonnerie féminine contribue à l’émancipation des femmes dans un monde en perpétuelle évolution.
4. Sainte-Colombe (69) – Jeudi 17 octobre 2024 à 19h00 : « Femme et franc-maçonne, aujourd’hui et demain »
– Lieu : Verrière des Cordeliers, 90, place Aristide Briand, 69560 Sainte-Colombe – Organisé par : L’association Hauteclaire
– Contact et préinscription – Détails : Cette conférence portera sur les défis et les opportunités pour les femmes franc-maçonnes dans le contexte actuel et futur, en mettant l’accent sur leur rôle dans la société.
Ouvert à tous les publics, chaque conférence sera suivie d’un verre de l’amitié. Ces événements représentent une occasion unique de découvrir la franc-maçonnerie féminine et de participer à des discussions enrichissantes sur des sujets d’actualité.
Pour plus d’informations et pour vous inscrire, contactez les organisateurs par les adresses électroniques fournies en « Contact et préinscription ». GLFF, le site.
Dans un souci de vérité et de clarification, 450.fm souhaite entreprendre une analyse détaillée et rigoureuse de l’article intitulé « La Franc-Maçonnerie destructrice des libertés populaires », publié le 24 août 2024 sur le site Riposte Laïque, et signé par un certain Jean Saunier. Nous tenons à préciser que l’auteur de cet article ne doit en aucun cas être confondu avec Jean Saunier, né à Lyon le 9 septembre 1939 et décédé à Paris le 3 juillet 1992, qui fut un syndicaliste, écrivain, ésotériste, et franc-maçon français respecté.
Cet article de Riposte Laïque propose une vision très critique, voire conspirationniste, de la Franc-Maçonnerie, l’accusant de détruire les libertés populaires et de manipuler les gouvernements et les sociétés. Nous nous engageons ici à déconstruire les arguments présentés dans ce texte, chapitre par chapitre, en fournissant une réponse argumentée qui rétablit les faits et clarifie la réalité des valeurs et des actions maçonniques. Notre objectif est de dissiper les malentendus et les fausses informations véhiculées dans cet article, tout en promouvant une compréhension juste et éclairée de la Franc-Maçonnerie.
Riposte Laïque, la fausse barbe…
Riposte Laïque qui est un site web et une organisation fondée en 2007, connue pour son engagement en faveur de la laïcité stricte et son opposition virulente à l’islam et à l’immigration. Au fil du temps, le contenu du site s’est déplacé vers une ligne éditoriale nettement plus à droite, avec une emphase sur des thématiques telles que la critique de l’islam, l’opposition à l’immigration et la défense d’une identité française perçue comme menacée.
Récemment, le site a subi une refonte, mais cela n’a pas modifié sa ligne éditoriale, qui reste inchangée. Il continue de publier des articles très critiques envers les politiques gouvernementales françaises, en particulier sur les questions d’immigration et de multiculturalisme. Le site présente souvent ces sujets comme faisant partie d’un complot plus vaste contre les valeurs traditionnelles françaises et la laïcité. Le contenu inclut des articles polémiques, des tribunes d’opinion, et des rapports d’actualité, qui s’inscrivent tous dans cette perspective idéologique.
Riposte Laïque est une plateforme controversée, souvent accusée par ses détracteurs de propager des discours de haine et de désinformation, en particulier contre les communautés musulmanes en France. Malgré ces critiques, le site conserve une base d’adeptes fidèles et revendique de représenter une partie de la population française préoccupée par les enjeux qu’il soulève.
Dans un premier temps, le texte intégral
« La Franc-Maçonnerie destructrice des libertés populaires
La franc-Maçonnerie proclame sans cesse une liberté et une égalité irréalisables. Elle détruit les libertés réelles, elle détruit l’égalité devant Dieu ou devant la transcendance. D’après le dogme chrétien, d’après l’ordre naturel, tous les droits des hommes ont pour base les devoirs envers Dieu ou envers une morale transcendante. La loi supérieure est en même temps une règle qui harmonise tous ces droits, les subordonne en cas de collision. Cette loi supérieure limite les autorités qui reflètent la souveraine puissance d’un maître divin ou laïque.
Les sociétés secrètes renversent cet ordre. L’homme absolument libre, absolument égal, roi, prêtre, rencontre nécessairement ses semblables et entre fatalement en conflit avec eux. Et alors quelle règle conciliera ces égalités absolues, ces libertés souveraines ? La force seule, force brutale et hypocrite. Jacques Pierre Brissot, ou Brissot de Warwille,(1754-1793), était député girondin à la Convention (les Girondins, le groupe le plus avancé des sociétés secrètes). Dans Recherches philosophiques sur le droit de propriété, il écrit : « La mesure de nos besoins doit être celle de notre fortune … La propriété exclusive est un véritable délit dans la nature. Le besoin est le seul titre de notre propriété. Il résulte de ces principes que, lorsqu’il est satisfait, l’homme n’est plus propriétaire … Nos institutions sociales punissent le vol, action vertueuse commandée par la nature même. Citoyens dépravés, vous avez acheté, payé, dites-vous, vos propriétés ? Malheureux ! … Qui avait le droit de vous les vendre ? Elles ne sont ni à vous, ni à vos vendeurs ». « Si le mouton a le droit d’avaler des milliers d’insectes qui peuplent les herbes des prairies, si le loup peut dévorer le mouton, si l’homme a la faculté de se nourrir d’autres animaux, pourquoi le mouton, le loup et l’homme n’auraient-ils pas également le droit de faire servir leurs semblables à leur appétit ? Les anthropophages, qui ne sont point guidés par les institutions sociales, ne font que suivre l’impulsion de la nature ». L’égalité maçonnique va jusqu’au nivellement absolu, jusqu’au despotisme le plus dur, et à la négation de la propriété. La liberté aboutit à l’anthropophagie. La même pensée mère continue à animer les sociétés secrètes. Saint-Martin et Adam Weishaupt posent le droit absolu de l’initié, de l’homme de science, à gouverner ses semblables, et à les gouverner d’une façon absolue. C’était déjà la donnée fondamentale du Gnosticisme. La Maçonnerie y est restée fidèle. Jean-Marie Ragon, franc-maçon (1781-1862), écrit : « C’est la connaissance des lois immuables de la nature, qui élève le maçon au plus haut degré de l’échelle sociale. Toute religion, toute association politique qui s’éloigne de ces lois est informe, contre nature et n’a point de durée. L’homme initié à cette science connaît le bien et le mal, il connaît l’année, et si, par des études profondes, il pouvait apprécier et savoir tout ce que la nature prépare et accomplit dans une année, il connaîtrait Dieu ». Ces derniers mots touchent aux hallucinations de la Kabbale. Ces éblouissements hantent l’esprit des maçons les plus avancés, qui n’écrivent pas pour le vulgaire, qui ne se soucient pas d’envelopper leur pensée dans les hypocrites banalités en usage dans les loges ordinaires.
Ernest Renan, franc-maçon au Grand Orient (1823-1892), dans Dialogues et mélanges philosophiques 1875, condense tous les rêves qui hantent les sociétés secrètes, esquisse un état social monstrueux basé sur le règne de la force : « Parfois je vois la terre dans l’avenir sous la forme d’une planète d’idiots, se chauffant au soleil, dans la sordide oisiveté de l’être qui ne vise qu’à avoir le nécessaire de la vie matérielle. Mais la science pourra combattre ces deux faits délétères : le premier en trouvant moyen d’emmagasiner la force du soleil ou des marées ; le second par les progrès de l’art militaire qui constitueront une force organisée entre les mains d’une aristocratie intellectuelle et morale … Si l’on veut imaginer quelque chose de solide, il faut concevoir un petit nombre de sages tenant l’humanité par des moyens qui seraient leur secret et dont la masse ne pourrait se servir, parce qu’ils supposeraient une trop forte dose de science abstraite. Nous ne concevons guère la grande culture régnant sur une portion de l’humanité sans qu’une autre portion y serve et y participe en sous-ordre … Le but poursuivi par le monde, loin d’être l’aplanissement des sommités, doit être au contraire de créer des dieux, que le reste des êtres conscients adorera et servira, heureux de les servir …
En somme, la fin de l’humanité, c’est de produire de grands hommes ; le grand œuvre s’accomplira par la science, non par la démocratie … Si l’ignorance des masses est la condition nécessaire pour cela, tant pis. La nature sacrifie des espèces entières pour que d’autres trouvent les conditions essentielles à leur vie … Le perfectionnement des armes mène à l’inverse de la démocratie … On imagine le temps où un groupe d’hommes règnerait par un droit incontesté sur le reste des hommes … » Et Renan indique comment les progrès de la physiologie pourraient amener des procédés de génération d’où sortirait une race d’êtres supérieurs « auprès desquels l’homme actuel serait jugé aussi peu de choses qu’est l’animal relativement à l’homme ».
Ce désir de changer les conditions de la génération se trouve chez tous les hallucinés des sociétés secrètes, notamment chez Saint-Simon, Auguste Comte, chez les nihilistes russes. Les mêmes rêves immondes avaient été exprimés par Diderot, dans le Rêve de d’Alembert, et le Supplément au Voyage de Bougainville. C’est là véritablement un des signes de la Bête, une des manifestations les plus claires du satanisme, qui est au fond de la Maçonnerie. Aujourd’hui, nous avons les Jacques Attali, Yuval Noah Harari, Ray Kurzweil, Laurent Alexandre … Le scientisme dans toute sa plénitude. Au détriment de l’homme. Et les progrès de la science permettent aux rêves des philosophes du XIX ème Siècle de se réaliser. Quand elle le peut, la Franc-Maçonnerie fait volontiers appel aux bras d’un despote pour exécuter ses desseins. Frédéric de Prusse écrivait à Voltaire, le 8 Septembre 1775 : « C’est à Bayle, votre précurseur, et à vous-mêmes que la gloire est due de cette révolution qui se fait dans les esprits. Mais disons la vérité, elle n’est pas complète ; les dévots ont leur parti, et jamais on ne l’achèvera que par une FORCE MAJEURE. C’EST DU GOUVERNEMENT QUE DOIT PARTIR LA SENTENCE QUI ÉCRASERA L’INFÂME. Des ministres éclairés pourront y contribuer beaucoup, MAIS IL FAUT QUE LA VOLONTÉ DU SOUVERAIN S’Y JOIGNE ».
La pensée mère du Saint-Simonisme rêvait la restauration des despotismes antiques, en voulant réunir entre les mains des mêmes hommes le pouvoir spirituel et le pouvoir civil, que le catholicisme a distingués. En 1849, Félix Pyat, franc-maçon (1810-1889), disait que la République a les deux pouvoirs, les deux glaives, parce qu’elle procède de la souveraineté du peuple.
Les sociétés secrètes s’emparent du pouvoir, détruisent toutes les libertés pratiques et concrètes, brisent les entités communales et provinciales fondées sur l’histoire et les traditions, abolissent les frontières d’utilité publique, détruisent les lois protectrices de la propriété privée. La Franc-Maçonnerie est hostile à une représentation légale des intérêts et des professions. Placés en présence de leurs intérêts professionnels, les pères de famille et les travailleurs jugeraient sainement des questions sur lesquelles ils sont spécialement compétents. Mais la Maçonnerie veut que le suffrage groupe les hommes en troupeau désorganisé, les arrache aux influences du foyer et du travail, et excite leurs passions par un enjeu engageant l’ordre politique et l’organisation sociale entière. Dans ces conditions contraires à la nature des choses, ses groupes disciplinés, son mot d’ordre ponctuellement obéi, lui assurent généralement la prépondérance et des succès électoraux, qui sont très loin de représenter le véritable esprit de la nation. Le suffrage universel n’est qu’une arme de guerre dont les sectes se servent momentanément, mais qu’elles sont prêtes à briser comme un instrument au lendemain du triomphe. Le suffrage universel tel qu’il est appliqué ? Des miettes qu’on jette au peuple pour assouvir son appétit politique et perpétuer sa croyance en la démocratie.
L’organisation de la Maçonnerie repose en apparence sur l’élection : on passe d’un grade à l’autre d’après le bon plaisir des supérieurs. Les fonctions des loges ne peuvent appartenir qu’aux membres des hauts grades, là où il s’en trouve. Par une série de procédés, les groupes vraiment dirigeants peuvent à perpétuité conserver le pouvoir en amusant le gros des maçons par des simulacres d’élection. Au besoin, le Grand-Orient ou le suprême conseil, selon les rites, peut suspendre ou interdire toute loge dont la direction lui échappe, et ses arrêts sont presque toujours obéis.
Dans un article officiel, le Monde maçonnique d’Avril 1876 définit le rôle de la Franc-Maçonnerie dans l’avenir, et confirme qu’elle a toujours besoin de mystère : « La Franc-Maçonnerie n’est pas seulement une société dont l’objet principal est l’étude théorique des questions qui intéressent l’humanité ; c’est une école expérimentale, une institution modèle … La principale préoccupation de ses membres doit être de se tenir sans cesse à l’avant-garde de la civilisation ; s’efforcer d’éclairer la marche ascendante de l’humanité en étudiant en commun, dans leurs paisibles ateliers, les problèmes qui surgissent dans le monde, en les élucidant avec soin, en les vulgarisant si leur solution doit contribuer au bonheur des hommes. C’est ainsi que nos pères avaient longtemps étudié et pratiqué le suffrage universel avant de s’en faire les propagateurs, avant que le monde extérieur eût songé à en faire la base de l’ordre social … Une telle association ne saurait périr, parce qu’une évolution progressive a été accomplie … L’humanité progressera sans cesse. C’est sa loi. Quand ce qui a été longtemps regardé comme un idéal se réalise, les horizons plus larges d’un idéal nouveau offrent à l’activité humaine, toujours en marche vers un meilleur avenir, de nouveaux champs d’exploration, de nouvelles conquêtes à faire, de nouvelles espérances à poursuivre. La Franc-Maçonnerie aura donc toujours son rôle utile dans le monde. Elle le remplira dignement dans l’avenir comme dans le passé, en conservant avec soin la part essentielle de ses mystères, qui sont le lien particulier de ses initiés ».
Le vieux proverbe : Il mundo va da se, Le monde va tout seul, est un dicton de l’Ancien Régime. Les républiques modernes ne vont pas toutes seules. Il faut qu’on les mène, et les loges entendent garder ce rôle. Ce sont là les pensées des maçons les plus avancés.
Les positivistes, expression scientifique de la Franc-Maçonnerie, sont tous hostiles au suffrage universel. Selon eux, le suffrage doit appartenir seulement à ceux qui possèdent la science positive. Ils ont acclamé la Commune parisienne comme la première réalisation de la suprématie des populations urbaines, élevées dans la science intégrale, sur les populations rurales. Les internationalistes et les socialistes de l’époque ne pensaient pas autrement. En 1878, 10 Mars, 14 Avril, 5 Mai, l’organe officiel des positivistes à Paris, l’Egalité, a engagé une campagne contre l’idée de la souveraineté du peuple et l’a battue en brèche par des arguments logiques. Sa conclusion est la suivante : « Là où la science aura pu être généralisée, ce sera elle plutôt que la volonté du nombre qui fera loi. Cette loi des majorités peut être absurde et inique, et pour notre part, nous la repoussons de toute notre énergie au nom de la science et nous ne lui laisserons pas place dans notre société égalitaire ». Donc la substitution de la domination absolue des prétendus savants à la souveraineté du peuple. La croyance inébranlable que la science va résoudre tous les problèmes, le scientisme radical, dictatorial et tyrannique.
Aujourd’hui, les oligarques mondialistes au pouvoir, souvent tenus par les sociétés secrètes, vantent la souveraineté populaire, ils encouragent le suffrage universel, ils louent les mérites du progrès devenu progressisme, ils exaltent les valeurs de la science. Mais ils éprouvent le même mépris des classes laborieuses, ils éliminent le peuple des décisions, ils s’appuient sur une science désormais omnipotente et dangereuse. Pour cacher un totalitarisme malsain, ils avancent masqués, ils agissent subtilement et ingénieusement. Ils tiennent un discours empreint des grandes et belles idées, démocratie, liberté, égalité, fraternité, tolérance, souveraineté, social … Ils éduquent, ils endoctrinent les esprits, ils imposent une pensée unique politiquement, religieusement, historiquement, culturellement, artistiquement, sanitairement, climatiquement, écologiquement correcte et ils détruisent l’instruction, l’esprit critique. Des experts auto-proclamés diffusent cette doxa officielle. Aux élections, les candidats choisis par le système l’emportent toujours. Le pouvoir appartient à une oligarchie-ploutocratie en lien très étroit avec la Franc-Maçonnerie de haut-rang. Les libertés populaires sont progressivement détruites.
Jean Saunier
P. S. Les citations, bien qu’anciennes, reflètent parfaitement la pensée maçonnique et mondialiste actuelle. »
Dans un second temps, debunker « La Franc-Maçonnerie destructrice des libertés populaires »
1. Introduction : Liberté, Égalité et franc-maçonnerie
Texte original :
L’article commence par affirmer que la franc-maçonnerie prône une liberté et une égalité irréalisables, et qu’elle détruit les libertés réelles et l’égalité devant Dieu.
L’analyse de 450.fm :
L’auteur adopte une posture qui associe systématiquement les valeurs de la liberté et de l’égalité à un idéal utopique et destructeur. Cette affirmation repose sur une interprétation biaisée des idéaux maçonniques. La franc-maçonnerie, dans sa philosophie, cherche à promouvoir l’égalité des chances et la liberté de conscience, des concepts qui visent à améliorer la société par le respect mutuel et la compréhension. Il est important de noter que ces valeurs sont compatibles avec les démocraties modernes et ne sont pas en opposition avec une quelconque transcendance ou divinité.
2. Jacques Pierre Brissot et la propriété
Texte original :
L’auteur cite Jacques Pierre Brissot pour affirmer que la franc-maçonnerie mène à la négation de la propriété privée et à une forme de despotisme.
L’analyse de 450.fm :
Cette section utilise des citations hors contexte pour soutenir une thèse contre la propriété privée, en reliant les idées de Jacques Pierre Brissot, qui étaient issues d’une époque révolutionnaire, à la franc-maçonnerie moderne. Cependant, il n’existe aucune preuve que la franc-maçonnerie actuelle prône l’abolition de la propriété privée ou le despotisme. Les valeurs maçonniques se concentrent sur le développement moral et spirituel de l’individu, sans pour autant militer pour la suppression des droits fondamentaux tels que la propriété.
3. Gnosticisme et gouvernance
Texte original :
L’article affirme que la franc-maçonnerie est fidèle au gnosticisme et prône la gouvernance absolue des initiés.
L’analyse de 450.fm :
Le gnosticisme, un courant de pensée ancien, est ici utilisé pour suggérer que la Franc-Maçonnerie est élitiste et totalitaire. En réalité, la franc-maçonnerie est une organisation qui valorise l’enseignement ésotérique et philosophique, mais elle ne promeut pas une gouvernance élitiste. L’idée que les francs-maçons souhaitent gouverner « d’une manière absolue » est une exagération qui ne repose sur aucun fondement dans les pratiques maçonniques actuelles.
4. Ernest Renan et la science
Texte original :
Ernest Renan est cité pour suggérer que la Franc-Maçonnerie, via le progrès scientifique, mène à un élitisme destructeur pour l’humanité.
L’analyse de 450.fm :
L’utilisation des écrits d’Ernest Renan pour attaquer la Franc-Maçonnerie relève d’une distorsion des faits. Renan était un penseur libre qui a exploré des idées sur l’évolution de la société, mais ses écrits ne représentent pas la pensée maçonnique dans son ensemble. En outre, associer le progrès scientifique à un projet maçonnique de domination est non seulement incorrect, mais cela relève aussi de la théorie du complot. La science et la maçonnerie partagent une curiosité pour la compréhension du monde, mais cela ne signifie pas qu’elles s’associent pour dominer ou asservir l’humanité.
5. Saint-Simon, Auguste Comte et le scientisme
Texte original :
L’article associe la pensée de Saint-Simon et d’Auguste Comte à la franc-maçonnerie, suggérant que le scientisme radical est au cœur du projet maçonnique.
L’analyse de 450.fm :
Saint-Simon et Auguste Comte étaient des philosophes qui ont contribué au développement du positivisme et de l’idée du progrès scientifique. Toutefois, les associer directement à la franc-maçonnerie et à une volonté de contrôle mondial est une généralisation abusive. Le positivisme n’est pas une doctrine maçonnique, et l’idée d’un « scientisme radical » appliqué de manière totalitaire n’est qu’une extrapolation sans fondement.
6. Le despotisme et le gouvernement maçonnique
Texte original :
L’article conclut que la franc-maçonnerie aspire à contrôler le monde, en utilisant les gouvernements comme instruments de son pouvoir.
L’analyse de 450.fm :
Cette accusation est typique des théories du complot antimaçonniques, qui prétendent que la franc-maçonnerie manipule les gouvernements pour atteindre ses propres fins. En réalité, la franc-maçonnerie est une organisation diverse, présente dans de nombreux pays, et qui ne détient aucun pouvoir politique en soi. Les francs-maçons sont des citoyens comme les autres, et il est faux de prétendre qu’ils agissent en tant qu’organisation pour influencer les gouvernements de manière despotique.
7. Suffrage universel et manipulation
Texte original :
L’auteur affirme que la franc-maçonnerie utilise le suffrage universel comme un outil de manipulation des masses.
L’analyse de 450.fm :
Le suffrage universel est un pilier des démocraties modernes. L’idée que la franc-maçonnerie l’utilise pour manipuler les masses est une affirmation sans fondement. Les francs-maçons, comme tout citoyen, peuvent participer aux processus démocratiques, mais cela ne signifie pas qu’ils agissent de manière coordonnée pour manipuler le vote populaire. Encore une fois, cette section semble chercher à instiller la méfiance à l’égard d’une institution qui, en réalité, ne cherche qu’à promouvoir la liberté et l’égalité.
La conclusion de 450.fm
Cet article de Riposte Laïque présente une vision extrêmement biaisée et conspirationniste de la Franc-Maçonnerie. Il utilise des citations hors contexte, des généralisations abusives, et des théories du complot pour peindre la franc-maçonnerie comme une menace pour la liberté et l’égalité. En réalité, la franc-maçonnerie est une organisation qui valorise le développement personnel, l’éducation morale, et l’amélioration de la société par des moyens pacifiques et éthiques. La dénonciation de la franc-maçonnerie comme étant destructrice des libertés populaires est donc infondée et relève plus de la désinformation que de l’analyse objective.