mar 16 décembre 2025 - 01:12
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Le Freemasons Hall de Londres forme une organisation promotionnelle pour commercialiser son lieu unique

De notre confrère freemasonsfordummies.blogspot.compar Christopher Hodapp

Si vous avez regardé des émissions de télévision britanniques au cours des 40 dernières années qui se déroulent des années 1930 à nos jours, je vous garantis que vous avez vu des scènes tournées dans et autour du siège londonien de la Grande Loge Unie d’Angleterre, Freemasons Hall, au 60 Great Queen Street, juste en haut de la rue de Covent Garden.

Ce magnifique chef-d’œuvre art déco a été achevé en 1933 et possède un nombre apparemment infini de pièces intérieures pour la grande loge, les loges maçonniques individuelles, les réunions privées et d’autres lieux de rassemblement comme leur musée et le magasin de fournitures maçonniques de Lechworth. Chaque pièce a son propre style distinct, et il a été utilisé dans des centaines d’épisodes télévisés et de longs métrages, sans parler des mariages, de la mode, des expositions industrielles et d’art, des concerts et de toutes sortes d’autres événements spécialisés.

Les administrateurs de l’immeuble se sont maintenant associés à une société de promotion locale et ont formé une organisation spéciale spécifiquement pour commercialiser les caractéristiques uniques du bâtiment pour davantage de ce type d’utilisations. Sur le site Web de Travel and Tour World :

L’historique Freemasons’ Hall de Londres a dévoilé le 60 Great Queen Street comme nouvelle identité dynamique pour ses offres d’événements commerciaux. Cette transformation coïncide avec l’élargissement du rôle de Smart Group, la société mère de Moving Venue. Après avoir obtenu les droits exclusifs de restauration en juillet 2024, Smart Group assume désormais l’entière responsabilité des ventes et du marketing de l’événement dans ce prestigieux monument de Covent Garden.

Avec le lancement du 60 Great Queen Street, Smart Group présente une gamme de nouveaux espaces disponibles dans le bâtiment classé* Grade II, offrant une opportunité exclusive pour des événements d’entreprise et privés dans un cadre emblématique.

Conçu pour accueillir un large éventail de rassemblements, des conférences d’entreprise et des lancements de produits aux mariages haut de gamme et aux vitrines de mode, le 60 Great Queen Street allie grandeur architecturale et design événementiel de pointe. En collaboration avec des fournisseurs de premier plan de l’industrie, le lieu offre des expériences immersives sur mesure adaptées aux besoins des réunions, des mariages et des célébrations privées.

Greg Lawson, PDG de Smart Group, a déclaré : « Après avoir organisé des fêtes de Noël au Freemasons’ Hall depuis 2017 et détenu le contrat de restauration exclusif depuis juillet 2024, nous sommes ravis d’entamer la dernière phase de notre partenariat avec la Grande Loge Unie d’Angleterre. Il s’agit d’une période passionnante de croissance commerciale pour nous, car nous travaillons avec Freemasons’ Hall pour améliorer la position sur le marché du 60 Great Queen Street grâce à notre expérience de la direction des activités de vente et de marketing à travers nos différentes marques…

Certes, le Freemasons Hall de Londres est l’un des 10 plus grands bâtiments maçonniques au monde, et ils ont beaucoup à promouvoir. Mais presque toutes les grandes loges aux États-Unis ont un ou plusieurs bâtiments incroyables avec des espaces uniques qui devraient être promus au grand public pour des événements. Nous avons des chambres de loge, des théâtres, des réfectoires, des bibliothèques et d’autres espaces que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Nos ancêtres qui ont construit ces temples incroyables étaient fiers d’eux et voulaient qu’ils fassent partie de nos communautés dès le début. Pour la plupart, les maçons ne sont pas très doués pour la gestion des bâtiments ou la promotion de nos temples en tant que lieux. Les partenariats avec une société de promotion locale peuvent être une stratégie gagnante pour nous.

La Franc-maçonnerie : Anatomie d’un bouc émissaire contemporain

De notre confrère expartibus.it – Par Hermes

Dans le panorama complexe de la critique sociale contemporaine, la franc-maçonnerie continue de représenter un cas emblématique de la manière dont d’anciens mécanismes psychosociaux persistent dans la société moderne.

L’institution maçonnique, particulièrement en Italie où elle est divisée en de multiples Obédiences et Communions, chacune avec son propre bagage historique spécifique de lumières et d’ombres, est au centre d’un phénomène de diabolisation qui mérite une analyse approfondie.

Une perspective anthropologique

Le processus de diabolisation de la franc-maçonnerie représente un cas paradigmatique de la théorie du « mécanisme victimaire » développée par l’anthropologue René Girard. Selon cette perspective, les sociétés humaines tendent à gérer leurs tensions internes par la désignation d’un « ennemi commun ».

Ce processus émerge du « désir mimétique » – un mécanisme par lequel les conflits sociaux naissent de l’imitation mutuelle des désirs et des peurs collectives. La franc-maçonnerie, avec son caractère initiatique et sa réserve traditionnelle, devient le réceptacle idéal pour projeter des angoisses sociales plus profondes.

La critique sélective comme symptôme social

Il est particulièrement significatif d’observer comment les détracteurs de l’institution maçonnique manifestent une sélectivité symptomatique dans leurs critiques. Alors qu’ils dirigent leur véhémence contre la franc-maçonnerie, ils restent souvent silencieux face aux problèmes éthiques les plus urgents de notre époque : le capitalisme prédateur, l’exploitation systémique du travail humain, l’érosion progressive des liens sociaux, les conflits mondiaux, les inégalités économiques croissantes et la crise environnementale.

Cette sélectivité trahit la nature projective de la critique, révélant davantage les peurs collectives que l’objet de la critique lui-même.

Symbolisme et malentendus : le cas de la lettre G

Un exemple révélateur de cette dynamique se manifeste dans la confusion fréquente entre le gnosticisme historique et le sens plus large de la Gnose, symbolisé dans la tradition maçonnique par la lettre G.

Ce symbole polyvalent, qui peut représenter à la fois la Gnose, la connaissance spirituelle, la Géométrie, l’ordre cosmique, Dieu/Grand Architecte, principe créateur, et la Génération, la transformation, est souvent réduit à une caricature qui sert à renforcer des récits préétablis.

La dimension psychologique des préjugés

La rhétorique qui associe la franc-maçonnerie au satanisme révèle de profonds mécanismes psychologiques. Le terme « diable », dérivé du grec « διαβάλλω » (diabállō, « séparer/diviser »), éclaire paradoxalement la nature même du préjugé : c’est dans l’acte d’accuser et de diviser que se manifeste le véritable principe diabolique.

De ce point de vue, le véritable « satanisme » ne consiste pas en des rituels obscurs, mais en la fragmentation de l’humanité, en l’opposition dualiste qui alimente une atomisation existentielle.

C’est comme si l’humanité buvait symboliquement l’eau du fleuve Léthé, oubliant son origine commune : une matrice sacrée qui embrasse à la fois la dimension spirituelle et la dimension quantique de l’intelligence universelle.

Photo : Wikipédia | Albert Pike, général confédéré pendant la guerre civile américaine, est le personnage central de l’histoire.

La référence critique fréquente au « luciférien » Albert Pike, bien qu’historiquement pertinente, révèle combien de critiques sont ancrées dans une vision archaïque et non représentative de la franc-maçonnerie contemporaine.

Cette fixation sur des personnages historiques spécifiques démontre comment le mécanisme du bouc émissaire nécessite des symboles tangibles sur lesquels construire son récit accusateur.
Les vrais défis ignorés

La fixation sur la franc-maçonnerie comme bouc émissaire sert involontairement à détourner l’attention de défis évolutionnistes et sociaux plus immédiats et plus concrets : le narcissisme social dominant, la marchandisation des relations humaines, la violence structurelle dans ses diverses manifestations, les crises éthiques des institutions financières et les scandales impliquant les institutions religieuses elles-mêmes.

Ce mécanisme de diversion, analysé à travers le prisme de la théorie de la « panique morale » de Stanley Cohen, révèle comment les sociétés modernes continuent de recourir à des mécanismes archaïques pour gérer l’anxiété collective.

Vers une compréhension plus profonde

Le défi intellectuel de notre époque ne consiste pas à perpétuer d’anciens préjugés, mais à développer des outils d’analyse plus sophistiqués pour comprendre les véritables dynamiques sociales.

Le cas de la franc-maçonnerie offre une occasion précieuse d’examiner comment les mécanismes archaïques de bouc émissaire continuent de fonctionner dans les sociétés contemporaines, masquant souvent les véritables causes de la détresse sociale.

À une époque caractérisée par des défis existentiels sans précédent, surmonter ces mécanismes primitifs de gestion de l’anxiété sociale devient non seulement un impératif moral, mais une nécessité pratique pour répondre efficacement aux menaces réelles à la cohésion sociale et à la survie même de l’espèce humaine.

GLFF : entretien avec Marie-Thérèse Besson

De notre confrère lasemaineduroussillon.com – Par Alain Bonneriez

Ce samedi 8 février à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), Marie-Thérèse Besson, ancienne Grande Maîtresse de la Grande Loge Féminine de France donnera une conférence intitulée : « être Franc-maçonne aujourd’hui dans une obédience féminine. »

« Que nos valeurs soient plus répandues dans la société ! »

La Semaine du Roussillon : Pourquoi organiser une conférence sur la place des femmes dans la franc-maçonnerie en France ?


Marie-Thérèse Besson : Le but est de parler de la franc-maçonnerie spécifiquement féminine, car beaucoup de gens ne pensent pas qu’elle existe. C’est important de montrer qui on est, de faire parler les femmes. C’est pour cela que la Grande Loge Féminine de France organise des conférences pour se faire connaître et éventuellement, intéresser des personnes qui aimeraient découvrir notre démarche. On aimerait que nos valeurs soient un peu plus répandues dans la société. Surtout dans l’état actuel des choses…

Quel est le ratio hommes-femmes dans notre pays ?


C’est difficile d’être précis, mais je dirais, deux tiers d’hommes et un tiers de femmes. Tout simplement parce qu’historiquement, la maçonnerie a été ouverte aux femmes bien plus tard. Dans notre obédience, par exemple, nous sommes 13 000 sœurs. Il y a bien sûr des obédiences mixtes, comme le Droit Humain, où il y a manifestement plus de femmes que d’hommes, comme dans d’autres petites obédiences, et il y a bien sûr, le Grand Orient, à majorité masculine.

Quel est le but premier de votre ordre ?


On est avant tout un ordre initiatique. Et ça, c’est fondamental. Entrer en franc-maçonnerie est avant tout une démarche personnelle. L’intérêt est de s’améliorer soi-même. Être aussi porteur des valeurs que l’on défend : Liberté, Égalité, Fraternité, sans oublier la solidarité et le respect de l’autre. Je dis souvent qu’on n’est pas une ONG, pas un club politique, pas une église. Le travail initiatique repose sur un travail sur soi, sur l’autre, sur les relations. En tant que femmes, on veut s’approprier une parole dénuée de toute influence sociétale.

Marie Thérèse Besson

« Historiquement, la Franc-Maçonnerie a été ouverte aux femmes bien plus tard.«

Y a-t-il un âge idéal pour frapper à la porte d’un temple maçonnique ?


Je ne le crois pas. J’ai souvent entendu dire qu’il fallait avoir fait sa vie ou avoir cinquante ans. Je réponds, non ! Il est quand même vrai que les femmes qui travaillent et qui ont une famille sont moins nombreuses. De ce fait, la moyenne d’âge, toutes obédiences confondues, est au-delà de la cinquantaine et c’est dommage. La plus jeune de ma loge a 21 ans. Ces jeunes femmes trouvent en maçonnerie des idées, des manières d’être et elles y font des rencontres. On peut parler d’une quête de sens.

On entend souvent dire que la franc-maçonnerie est une société secrète. Est-ce la vérité ?


On préfère parler d’une société discrète. Ce n’est pas secret puisque toutes les obédiences organisent des conférences publiques, ce qui n’était pas le cas avant. Ce dont on ne parle pas, en revanche, c’est de la partie initiatique, car elle relève de l’intime. Parce que l’initiation se vit, elle ne se raconte pas. Il existe des tas de bouquins sur la franc-maçonnerie, mais tant qu’on ne l’a pas vécue, on ne sait pas ce que c’est.

Lors des tenues, la majorité des hommes sont habillés en costard-cravate. Qu’en est-il chez les femmes ?


En ce qui nous concerne, nous portons toutes une robe noire avec une forme particulière. Pour la simple et bonne raison que ça crée une égalité. Que l’on soit riche ou pauvre, ça ne compte pas. Car nous sommes avant tout des sœurs en humanité qui recherchent finalement la même chose : devenir meilleures. Sur un plan intellectuel comme spirituel. Voilà pourquoi nous sommes toutes très attachées à notre robe noire.

Quels sont vos arguments pour séduire de nouveaux adeptes ?


C’est peut-être utopique, mais on se bat pour que cette société soit plus juste, plus égalitaire. Qu’elle retrouve du sens. On veut défendre la laïcité, le droit des femmes, de toutes les femmes. Si on veut que nos idées et nos valeurs se répandent, il est important qu’un maximum de femmes entrent en maçonnerie et portent ces valeurs. Donc, on a tout intérêt à être le plus nombreux possible pour porter tout ça.

La maçonnerie serait donc avant tout vertueuse ?


Mais bien sûr ! C’est bien de parler de valeurs intellectuelles ou autres, mais encore faut-il les mettre en œuvre. Pour moi, un maçon ou une maçonne doit être une personne exemplaire dans la vie de tous les jours. On a d’ailleurs énormément de sœurs qui sont investies dans la vie associative. Ça prouve quand même pas mal de choses…

Dates clés


17 septembre 1945
Création d’une obédience féminine indépendante : l’Union maçonnique féminine de France
1948
Création de la première Loge en région par des femmes : Athéna à Toulouse.
22 septembre 1952
L’Union maçonnique féminine de France devient la Grande Loge féminine de France

Le Matin des Magiciens : un ouvrage au carrefour de l’occultisme et de la Franc-maçonnerie

Dans le monde des textes ésotériques et des études occultes, peu d’ouvrages ont capté l’imaginaire collectif comme « Le Matin des Magiciens » de Louis Pauwels et Jacques Bergier. Publié en 1960, ce livre est devenu une pierre angulaire pour ceux qui cherchent à explorer les limites de la connaissance conventionnelle. Mais quel est le lien entre cet ouvrage et la franc-maçonnerie, une société secrète souvent associée à des mystères et rituels similaires ? Cet article explorera les connexions sous-jacentes et les influences mutuelles entre « Le Matin des Magiciens » et les traditions maçonniques.

Origine et Contexte

« Le Matin des Magiciens » est avant tout une introduction au « réalisme fantastique », une manière de voir le monde qui mélange la science, l’histoire, et l’occultisme pour proposer des hypothèses sur des phénomènes inexpliqués. Les auteurs, Louis Pauwels et Jacques Bergier, ont un passé riche en exploration des mystères de l’univers. Bergier, avec son bagage scientifique, et Pauwels, avec ses intérêts journalistiques et philosophiques, forment une paire unique pour ce projet.

La franc-maçonnerie, quant à elle, est une société initiatique dont les racines s’étendent au-delà du XVIIe siècle, connue pour ses rituels, symboles, et sa quête de lumière et de connaissance. Leur influence, bien que souvent discrète, se retrouve dans de nombreux aspects de la culture occidentale, y compris la littérature et les mouvements intellectuels.

Liens Conceptuels

  1. L’Exploration des Connaissances Cachées :
    • « Le Matin des Magiciens » explore des savoirs oubliés ou cachés, similaires aux recherches ésotériques qui imprègnent certaines loges maçonniques. Les deux se consacrent à la quête de la vérité derrière les apparences, un thème central dans la franc-maçonnerie où l’initiation symbolise le passage de l’obscurité à la lumière.
  2. Symbolisme et Alchimie :
    • L’ouvrage de Pauwels et Bergier discute de l’alchimie, une science occulte qui a été intégrée dans les rituels maçonniques. Les symboles alchimiques, comme la pierre philosophale, trouvent des échos dans les symboles maçonniques, tels que le compasse et l’équerre, représentant la transformation et la recherche de la perfection.
  3. Mystères et Sociétés Secrètes :
    • Le livre évoque des sociétés secrètes et leur impact sur l’histoire, souvent en lien avec l’occultisme nazi ou d’autres mouvements. La franc-maçonnerie, bien que publique dans son existence, garde ses rituels et enseignements secrets, ce qui alimente les spéculations et les théories similaires à celles décrites dans le livre.

Influence Culturelle et Intellectuelle

  • Le Réalisme Fantastique : Ce concept introduit par Pauwels et Bergier a influencé la perception des phénomènes paranormaux et des sciences occultes, un terrain de prédilection pour certains francs-maçons qui explorent les dimensions spirituelles et métaphysiques de la vie.
  • Réception et Critique : Le livre a été critiqué pour sa méthode et certaines de ses conclusions, mais aussi loué pour son audace à ouvrir des discussions sur des sujets tabous. De même, la franc-maçonnerie a souvent été au centre de critiques et de suspicions, mais aussi d’admiration pour ses idéaux de fraternité et de progrès humain.

Controverses et Mésinterprétations

Il est important de noter que « Le Matin des Magiciens » a été accusé d’avoir popularisé des mythes et des interprétations erronées sur la franc-maçonnerie, surtout en relation avec des figures historiques et des mouvements politiques. La fascination pour les sociétés secrètes peut mener à des simplifications ou des exagérations des véritables pratiques et croyances maçonniques.

La Franc-Maçonnerie à la Lumière du « Matin des Magiciens »

La franc-maçonnerie, comme un fil invisible tissé à travers l’histoire, trouve dans « Le Matin des Magiciens » un écho singulier de ses propres idéaux et mystères. Bien que l’ouvrage ne traite pas directement de la maçonnerie, il en évoque l’esprit à travers la fascination pour le caché, le symbolique, et le transcendantal.

Les Symboles Partagés

  • Le Symbolisme Alchimique : La franc-maçonnerie a intégré des éléments de l’alchimie dans ses rituels et symboles. La transformation de la matière brute en or, par analogie, représente la transformation personnelle du maçon. L’ouvrage de Pauwels et Bergier décrit cette quête de la transmutation comme une métaphore de la connaissance et de l’élévation spirituelle, une idée centrale dans la philosophie maçonnique.
  • L’Architecture de l’Âme : Les maçons utilisent l’architecture comme une métaphore pour la construction du caractère moral et spirituel. « Le Matin des Magiciens » explore des civilisations anciennes et leurs architectures mystérieuses, suggérant des connaissances perdues ou cachées, un concept qui résonne avec la maçonnerie où chaque pierre placée dans l’édifice représente une vertu ou un savoir acquis.

La Tradition Initiatique

  • Rituels et Initiation : La franc-maçonnerie est profondément initiatique, où chaque degré représente une étape vers une plus grande compréhension de soi et du monde. Le livre de Pauwels et Bergier, bien que moins structuré, explore des initiations symboliques à travers l’histoire, comme le passage des anciens mystères égyptiens et grecs, reflétant cette idée que la connaissance est un voyage, un mystère à déplier.
  • Le Secret et la Lumière : La maçonnerie est souvent associée à la recherche de la lumière, symbolisée par le passage de l’obscurité à la clarté, de l’ignorance à la sagesse. « Le Matin des Magiciens » propose une vision où la science et l’occultisme peuvent éclairer des zones d’ombre de l’histoire humaine, une quête similaire à celle du maçon qui cherche à illuminer son esprit et son être.

Impact sur la Culture Populaire

  • La Mystique Maçonnique : Grâce à des ouvrages comme « Le Matin des Magiciens », la franc-maçonnerie est souvent perçue comme une société secrète avec des connaissances cachées. Ce mystère a influencé la culture populaire, des romans aux films, où la maçonnerie est souvent dépeinte comme détentrice de vérités secrètes, une image qui, bien que romancée, trouve ses racines dans l’aura d’ésotérisme de tels livres.
  • Critiques et Controverses : Cependant, cette popularisation a aussi conduit à des malentendus et des accusations contre la franc-maçonnerie, souvent dépeinte comme une organisation manipulant les coulisses du pouvoir. « Le Matin des Magiciens » a alimenté ces spéculations en mélangeant histoire, science et occultisme, parfois sans distinction claire entre fait et hypothèse.

Réflexion sur la Connaissance et le Pouvoir

  • Le Pouvoir de la Connaissance : La franc-maçonnerie prône l’égalité par l’éducation et la connaissance. « Le Matin des Magiciens » propose que derrière les grands événements historiques, il y aurait des connaissances secrètes ou des sociétés initiatiques qui influencent le cours du monde. Cette notion de pouvoir à travers la connaissance est un thème central dans les deux domaines.
  • La Responsabilité : Avec la connaissance vient une grande responsabilité, un principe clé dans la franc-maçonnerie. Le livre de Pauwels et Bergier, en explorant les dangers de l’occultisme et des sciences secrètes, soulève également des questions sur l’usage éthique de la connaissance, un débat éternel dans les loges maçonniques.

En guise de conclusion

Patte avant-droite du Grand sphynx en 1911, lieu d’un savoir Atlante selon Edgar Cayce, clairvoyant évoqué dans le MdM. (Source : Wikipedia)

« Le Matin des Magiciens » et la franc-maçonnerie partagent une fascination pour ce qui est au-delà de l’apparent, pour le symbolisme et pour l’épanouissement de l’esprit humain. Tandis que le livre propose une exploration audacieuse des frontières de la science et de l’occultisme, la franc-maçonnerie offre un cadre structuré pour cette exploration à travers ses rituels et ses enseignements. Ensemble, ils illustrent comment la recherche de la vérité peut prendre de multiples formes, toutes visant à éclairer l’obscurité de l’ignorance avec la lumière de la sagesse.

« Le Matin des Magiciens » reste un ouvrage fascinant qui, bien que ne traitant pas explicitement de la franc-maçonnerie, partage avec elle une quête de la connaissance au-delà des limites du conventionnel. Les thèmes d’illumination, de transformation, et de secret qui parcourent les pages du livre résonnent profondément avec les principes maçonniques. Cependant, il est crucial d’aborder ces connexions avec discernement, reconnaissant les différences autant que les similitudes. Ce livre et la franc-maçonnerie illustrent comment l’exploration de l’inconnu peut influencer la culture, l’histoire, et la pensée humaine, en ouvrant des portes sur des mondes de possibilités où la magie côtoie la science et où l’ombre de la connaissance se mêle à la lumière de la révélation.

Sources :

  • Études sur la franc-maçonnerie et ses influences culturelles et historiques.
  • Pauwels, Louis ; Bergier, Jacques. « Le Matin des Magiciens ».
  • Divers articles et analyses critiques sur l’impact culturel de « Le Matin des Magiciens ».

Des néonazis alsaciens jugés pour un projet d’attentat contre une loge maçonnique

De notre confrère rue89strasbourg.com – Par Thibault Vetter

Huit personnes dont trois Alsaciens comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris depuis le 4 février. En 2021, ils préparaient l’attaque d’une loge maçonnique mardi 4 mai 2021, 6h du matin. Le Raid, unité d’élite de la police nationale, mène une opération d’envergure dans une petite rue de la périphérie de Haguenau.

Le but : interpeller Denis L. et son gendre, Thibaud R. Les deux sont surveillés par les services de renseignement du fait de leur appartenance à l’association Honneur et Nation, créée en 2019. Ils sont alors en train de préparer le « projet Alsace », nom de code d’un plan d’attentat contre une loge maçonnique à Thionville en Moselle.

Avec six autres personnes, ces deux Alsaciens comparaissent pour « association de malfaiteurs terroristes » devant la 16ème chambre du tribunal correctionnel de Paris depuis le 4 février. Le procès devrait durer jusqu’au 14 février. Au moment de leur interpellation, Denis L. et Thibaud R. n’avaient pas encore d’armes à leur domicile. Ils n’en étaient qu’au repérage et avaient activement cherché des armes et des explosifs.

Antisémitisme virulent

Peu avant son interpellation, Denis L. fait acheter des percuteurs pour MG42, des mitrailleuses allemandes de la seconde guerre mondiale. C’est un autre participant au « projet Alsace », basé aux États-Unis, qui se charge de l’acquisition.

Denis L. semble avoir fait du repérage près de la loge maçonnique visée d’après les enquêteurs. Ces derniers remarquent aussi chez lui un antisémitisme à peine dissimulé. Ils trouvent de nombreux symboles nazis dans sa maison. Selon Le Monde, les écoutes téléphoniques dévoilent des propos violents : « Ces putains de juifs tiennent le pays (…), j’aimerais bien me battre contre ces juifs, les détruire, passer les gazer », déclare-t-il par exemple.

Denis L. est en lien avec Rémy Daillet, célèbre complotiste et militant d’extrême droite, impliqué dans l’affaire Mia, où une jeune fille avait été kidnappée pour la rendre à sa mère qui en avait perdu la garde.

Quant au gendre de Denis L., Thibaud R., il arbore un tatouage nazi, et commence ses conversations sur les réseaux sociaux en écrivant SH, pour « Sieg Heil », le salut nazi. Un jour, il affirme à un interlocuteur : « S’il faut aller au cachot, autant y aller pour avoir fumé des youtres [qualificatif injurieux pour désigner les juifs] ou des FM [francs-maçons], pas pour avoir tapé un “Sieg”. » Comme nous le révélions en 2021, Thibaud R. a figuré sur la liste Front national pour les élections municipales de Haguenau en 2014. Il était membre par le passé du groupuscule néonazi Division nationaliste révolutionnaire.

Des prévenus avouent

Un troisième Alsacien, Kevin C., couvreur à Mulhouse, est prévenu dans cette affaire. Denis L., Thibaud R. et le prévenu basé aux États-Unis, Robert K., nient tout projet d’action violente. Ils reconnaissent cependant le caractère excessif de leurs propos. Les cinq autres accusés ont avoué, en garde-à-vue, le projet d’assaut contre une loge maçonnique. L’association Honneur et Nation a été dissoute à l’été 2020.

L’Art Royal du Questionnement

Comment éclairer le Chemin des Degrés ?

La Franc-Maçonnerie s’est toujours distinguée par sa méthode unique d’apprentissage : celle du questionnement. Si les symboles, les rituels et les enseignements ésotériques forment le socle de notre parcours initiatique, c’est l’art de poser des questions qui permet véritablement d’en percer les mystères et d’en intégrer les valeurs profondes. Cet « Art Royal du Questionnement » n’est pas une simple méthode pédagogique ; il s’agit d’un véritable cheminement intérieur, un levier de transformation personnelle et collective.

Eugène Ionesco

Comme le disait Eugène Ionesco : « Ce n’est pas la réponse qui éclaire, mais la question. » Cette approche révèle que la quête de la Vérité n’est pas un aboutissement figé, mais un processus perpétuel où chaque degré franchi suscite de nouvelles interrogations. Ainsi, chaque degré des Rites ne se limite pas à un passage rituel : il devient un espace de réflexion, une opportunité d’explorer les profondeurs de notre être. En posant des questions précises sur les symboles, les rituels et les valeurs véhiculées par chaque grade, nous nous engageons dans une dynamique où la lumière se fait progressivement sur les vérités qui sommeillent en nous.

L’Utilité de l’Art du questionnement dans les Hauts-Grades

Carl Gustav Jung

À mesure que l’on progresse dans les Hauts-Grades, la richesse des symboles et des enseignements s’intensifie. Le questionnement devient alors essentiel pour éviter de s’égarer dans des interprétations superficielles. Chaque symbole cache une multitude de couches de significations, et seule une approche introspective et interrogative permet d’en révéler la complexité.

Ce processus n’est pas réservé à l’intellect. Comme le soulignait Carl Gustav Jung : « Apprendre, c’est poser des questions et transformer les réponses en lumière intérieure. » Le questionnement maçonnique engage le cœur, l’esprit et l’âme, créant un dialogue constant entre nos expériences personnelles et les vérités universelles que le Rite cherche à transmettre.

Des questionnements intérieurs pour une progression initiatique

L’art de questionner est en soi un acte initiatique. Il nous pousse à dépouiller nos certitudes, à confronter nos contradictions et à explorer nos zones d’ombre. « La vraie sagesse commence par la reconnaissance de sa propre ignorance », disait Socrate. Dans cet esprit, le questionnement devient le moteur d’une progression non linéaire, mais spiralée, où chaque retour sur un symbole ou un enseignement se fait avec une profondeur accrue.

Par exemple, se demander « Pourquoi la Bible est-elle ouverte au Premier Livre des Rois en Loge de Perfection ? » ne se limite pas à une curiosité historique ou symbolique. Cette question nous invite à réfléchir à notre propre rôle de constructeur du Temple intérieur, à la manière dont nous intégrons les notions de royauté, de sagesse et de responsabilité dans notre vie.

L’Appropriation collective : Fraternité et Partage des Lumières

L’Art Royal du Questionnement n’est pas un exercice solitaire. En loge, il devient un vecteur de fraternité et de partage. Chaque Frère et Sœur apporte sa pierre à l’édifice commun en posant des questions qui résonnent avec celles des autres. Ce processus collectif permet d’enrichir la compréhension individuelle par des perspectives variées et souvent inattendues.

« Celui qui s’élève, pas à pas, découvre que la Vérité est un chemin, et non une destination. » Cette maxime, anonyme mais universelle, illustre bien que l’apprentissage maçonnique ne se fait pas dans l’isolement, mais dans la confrontation bienveillante des idées. Les Hauts-Grades, par leur richesse symbolique et philosophique, sont le terrain idéal pour cultiver cet art du questionnement, qui devient alors un outil de transmission et de transcendance.

En conclusion, le Chemin vers la Lumière passe notamment par le Questionnement

En fin de compte, « L’Art Royal du Questionnement » n’est pas simplement une méthode de formation ; c’est le cœur même de la démarche initiatique. En posant des questions, en interrogeant sans relâche les symboles, les rituels et nos propres expériences, nous avançons sur le chemin de la Lumière. Ce processus perpétuel, loin d’être une simple recherche de réponses, est une quête d’éveil et de transformation intérieure.

Ainsi, que ce soit à travers les degrés de Perfection, de Chevalerie, ou dans les autres degrés ou structures, le questionnement est le fil conducteur qui nous guide vers une compréhension toujours plus profonde de nous-mêmes et de l’Univers. En embrassant cet art, chaque Frère et Sœur des Hauts-Grades contribue non seulement à sa propre élévation, mais à celle de l’Ordre

Les Francs-maçons du Herefordshire soutiennent une association locale pour les personnes handicapées

De notre confrère britanique rossgazette.com

Shaftesbury Wall Street est une association caritative locale pour les personnes handicapées basée à Hereford. Utilisant des équipements et des installations de pointe et un personnel hautement qualifié, Shaftesbury se spécialise dans l’accompagnement des personnes atteintes de paralysie cérébrale, de sclérose en plaques et de lésions cérébrales acquises ou d’accident vasculaire cérébral.

En 2024, Shaftesbury a lancé un appel pour collecter des fonds pour un monte-personne, un outil essentiel pour assurer une mobilité sûre et sécurisée aux personnes handicapées. Les monte-personnes permettent des transferts sûrs et confortables vers les baignoires, les chaises ou les lits et aident les personnes à profiter des espaces communs et des jardins, améliorant ainsi leur bien-être.

Les francs-maçons du Herefordshire ont répondu à l’appel et ont collecté 1 200 £ pour fournir un palan pour le service, qui a été acheté auprès de la société locale TPG Disabled Aids basée à Plough Lane, Hereford.

Le chef de la franc-maçonnerie du Herefordshire, Michael Holland, et Tim Bridgland-Taylor, intendant de la charité des francs-maçons du Herefordshire, ont visité Wall Street pour voir le palan en fonctionnement. La directrice agréée, Georgia Lloyd, a fait visiter les excellentes installations et ils ont pu constater la différence que le palan a apportée.

Georgia Lloyd, directrice générale de Shaftesbury Wall Street, a déclaré : « Le palan offert est d’une valeur inestimable, car il favorise l’inclusion et améliore la vie des personnes que nous soutenons. Cela signifie qu’elles peuvent mener une vie épanouissante et de qualité. »

Salma Pandor, responsable des partenariats communautaires de Shaftesbury, a déclaré : « Nous sommes extrêmement reconnaissants du soutien apporté par la Herefordshire Masonic Charity Association pour l’achat d’un monte-personne manuel pour les personnes que nous aidons. Ce monte-personne améliorera considérablement notre capacité à soutenir nos résidents de manière inclusive et sûre, permettant à notre personnel de les aider de manière digne. »

Michael Holland, responsable de la franc-maçonnerie du Herefordshire, a déclaré : « Nous sommes ravis de pouvoir aider cette association caritative locale qui apporte un soutien indispensable. Ce n’est qu’un exemple de la manière dont nous aidons la communauté locale, non seulement par des dons financiers, mais aussi en offrant assistance et soutien pour des événements caritatifs et des activités de collecte de fonds. »

Le mot du mois « Satisfaction »

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Assez !

Un mot tellement banal. Adverbe solitaire comme interjection exaspérée, ou en modération d’un adjectif ou d’un verbe, il exprime des nuances variées, dont témoigne l’étymologie indo-européenne dans un vaste champ lexical occidental. Sat, en latin, satis.

« Ich bin sat », dit l’Allemand repu à l’issue de son banquet.

Idée de satiété, la saturation se profile déjà. Un contentement évident, mais à la limite, rapidement atteinte, de l’excès et de son insupportabilité.

Le latin sous-entend dans la satisfaction une dette à acquitter, quitte à fournir une excuse, une justification, un motif de disculpation. Donner satisfaction, c’est faire amende honorable, fournir une réparation acceptable pour une offense, tel le péché envers Dieu. Un satisfecit.

Dans le palmarès de certaines écoles d’antan, on notait une hiérarchie significative : derrière les félicitations, sans conteste, venait la distinction. La satisfaction n’obtenait qu’une troisième place, le candidat avait prouvé sa compétence et sa bonne volonté, mais on était en droit de lui réclamer réparation d’un espoir quelque peu déçu…

Quand le Nadir danse son désir de l'Etoile - Photographie par ©Stefan von Nemau
Quand le Nadir danse son désir de l’Etoile – Photographie par ©Stefan von Nemau

Le glissement vers la satiété témoigne d’un individualisme qui exige de satisfaire quelque désir que ce soit, à tel point que l’on trouve dans ce champ lexical la saoulerie, soûlerie. Plaisir de l’ivresse, comme désir et besoin, qui ne trouvera de cesse que dans une satisfaction sans limite.

J’ai envie, donc je satisfais sans vergogne la revendication de mes désirs. Le soulagement de mon insatiable faim est à ce prix.

Satisfaction comme un entre-deux entre la satiété en équilibre éphémère et la saturation en goutte d’eau à déborder du vase ? Faute de meilleur ? La satisfaction sur le seuil pas encore franchi de l’addiction ?

Annick DROGOU

Plus on réfléchit à ce mot « satisfaction », moins on est satisfait. Il y a des mots apparemment séduisants, et même de grands séducteurs qui ne doivent pas nous abuser. La satisfaction fait partie de ces mots comme l’ « honneur », un autre mot qui devient dangereux quand on l’écrit au pluriel. Plus on s’approche du mot « satisfaction », plus on le trouve boiteux. C’est pourtant ce mot qu’il faut faire marcher.

Légitime ou lâche satisfaction, c’est cette notion même de satisfaction qu’il faut mettre en mouvement. Mettre en tension. Si on s’assied pour s’installer dans la satisfaction, on est perdu, comme on s’enfonce dans des sables mouvants. Certes, on a besoin de satisfaction, mais ce ne peut être qu’un point d’étape, pour mieux reprendre force sur le chemin de la vie.

Non à la satisfaction qui endort, à cette satisfaction de parvenu autocentré, celle du contentement. Mais de quoi se contente-t-on d’ailleurs ? Et ce n’est pas qu’une question morale. Inversement, il n’est pas conseillé non plus d’être toujours insatisfait, de s’emmurer dans la frustration. Frustré par rapport à quoi, à qui ? Jamais satisfait ? Oublions la satisfaction et embrassons la joie. Soyons joyeux plutôt que satisfaits. La joie ne ment pas, ne trahit pas, elle est toujours plus grande et généreuse que la satisfaction.

Jean DUMONTEIL

CNN Portugal : le GM du GOL admet son malaise face au soutien des Francs-maçons dans le gouvernement

De notre confrère potugais cnnportugal.iol.pt – Par Catherine Guerrière

Dans une interview avec CNN Portugal, le leader du Grand Orient Lusitanien, la plus ancienne obédience maçonnique du pays, admet son malaise face au soutien des Francs-maçons, et révèle que l’ancien Premier ministre a résisté à la nomination de membres des francs-maçons et ajoute qu’il souhaite mettre à jour les rituels qu’ils pratiquent dans les temples.

Musée de la Grande Oriente Lusitanienne
Musée de la Grande Oriente Lusitanienne

Dans tous les gouvernements récents, il y a toujours eu des Francs-maçons parmi les ministres et secrétaires d’État, particulièrement ici dans le Grand Orient Lusitanien. Ce type de connexion au pouvoir est-il important pour la franc-maçonnerie ?

Non. Ils sont nommés en tant que citoyens, qui ont le statut de Francs-maçons. Ils ont donc une responsabilité supplémentaire. Ils ne sont pas appelés Francs-maçons.

Mais beaucoup de gens ne viennent-ils pas à la Franc-maçonnerie en pensant qu’il s’agit d’une échelle vers le pouvoir ?

Il y a de tout, mais c’est pour cela qu’ils sont déçus, car ce n’est pas du tout une échelle vers le pouvoir.

La vérité est que lorsqu’ils atteignent un certain type de fonction publique, de nombreux Francs-maçons ont tendance à s’éloigner de la Franc-maçonnerie.

Il y a des cas où oui et il y a des cas où non. Cela dépend toujours de la liberté individuelle. Les gens choisissent librement s’ils veulent dire qu’ils sont francs-maçons ou non. Car, avant tout, la personne désignée est un citoyen, pas un Franc-maçon.

Dans le passé, de nombreux Francs-maçons ont adopté leurs idéaux politiques, notamment pendant la Révolution libérale et à d’autres périodes de l’histoire, comme à l’époque de Salazar. Pourquoi n’est-il pas judicieux aujourd’hui que les Francs-maçons assument également leur rôle en politique ?

Je répète ce que je vous ai dit ; le citoyen est celui qui est nommé, le citoyen est celui qui est élu. Pas des francs-maçons. En fait, un mouvement complètement anachronique est récemment apparu, qui n’a aucun sens.

Vous parlez du soutien apporté à l’amiral Gouveia e Melo par un groupe de francs-maçons.

Marcelo Rebelo de Sousa décerne à l’amiral Gouveia e Melo la Grand-Croix de l’Ordre du Christ.Nuno Renard

Oui, vous n’avez même pas encore dit que vous étiez candidat…

La Franc-maçonnerie ne cherche-t-elle pas à participer aux choix de pouvoir du pays ?

Non. Ce qui s’est passé, c’est que certains francs-maçons, pas pour de bonnes raisons, ont voulu se mettre à l’avant-garde d’une candidature dont personne ne sait même qu’elle existe. Et puis, il y a un président de la République qu’il faut respecter. Et tant que nous n’entrons pas dans le processus des candidatures électorales, nous n’avons pas à parler de a, b ou c. La franc-maçonnerie n’est pas impliquée dans cela.

Il vient de mentionner le Président de la République, tous les Présidents de la République reçoivent habituellement le Grande Oriente Lusitanien.

Oui.

Et l’actuel président Marcelo Rebelo de Sousa a-t-il fait la même chose lorsqu’il a pris ses fonctions ?

Il m’a accueilli dès ma prise de fonction. Le Président de la République le sait bien, car nous lui avons dit que nous sommes disponibles pour être utiles de la manière dont il comprend que nous pouvons l’être.

Quel est le rôle de la Franc-maçonnerie aujourd’hui ?

Depuis 222 ans, la défense des libertés, de l’égalité des chances, des droits et des devoirs et de la fraternité est la même comme pratique universelle.

Mais que doit faire un Franc-maçon pour suivre ces principes ?

Vous devez avoir une philosophie de vie qui s’inscrit dans la défense des libertés. Chercher à établir l’égalité entre les citoyens et avoir un sens de la fraternité ou de la solidarité. En fait, António Arnaut disait que la fraternité était solidarité avec l’amour et que ce que fait le franc-maçon c’est rechercher l’union des peuples, la dignité humaine.

Pourquoi insistent-ils encore pour maintenir le secret autour de la Franc-Maçonnerie et des Francs-maçons ?

C’est la question qui est posée plusieurs fois et à laquelle je réponds toujours de la même manière : il n’y a pas de secret. Et je suis un exemple à cet égard car je ne me suis jamais sentie avantagée ou lésée dans mon activité professionnelle publique ou privée. Mais je connais des gens qui le ressentent. Même dans un passé récent, on s’est rendu compte que la franc-maçonnerie n’était pas bien considérée par les dirigeants de l’époque.

De qui parlez-vous précisément ?

Du Premier ministre précédent. La franc-maçonnerie n’était pas bien vue par lui et certains francs-maçons se sentaient négligés en raison de leur condition. D’après les informations qui me sont parvenues, si le « frère » du parti était connu comme tel, il aurait plus de difficulté à être nommé à quoi que ce soit.

Le leader actuel du PS n’a-t-il pas la même attitude envers la Franc-maçonnerie ?

Ce n’est pas visible.

Cette situation concernant le précédent premier ministre va à l’encontre d’une tradition ici au Grand Orient Lusitanien, dans la mesure où tous les gouvernements socialistes ont toujours eu de nombreux ministres de cette obédience.

Oui, depuis l’époque de Mário Soares.

Il y avait des Loges avec de nombreux ministres, comme cela s’est produit par exemple sous le gouvernement d’António Guterres. La Loge Convergência a été appelé « le cabinet » parce qu’il comptait de nombreux membres de l’Exécutif. Qu’est-ce qui a changé pour que le GOL n’ait plus le même poids dans la gouvernance aujourd’hui ?

C’est le résultat des temps, des intérêts et des sympathies. Nous savons que le mérite est de moins en moins déterminant dans les nominations. D’autres groupes d’intérêt circulent.

De quels groupes s’agit-il ?

Des intérêts plus variés qu’avant. De plus, il y a des francs-maçons dans le GOL qui ne veulent pas que quiconque sache qui ils sont.

Avez-vous peur d’admettre que vous êtes francs-maçons ?

Certains ont peur de sortir. Mais je peux vous dire avec grande satisfaction que ce problème devient de moins en moins fréquent. Je viens de nommer une centaine de membres au Grand Conseil Maçonnique et la plupart d’entre eux ont pris leur nom propre et non celui symbolique.

Quelle est la raison pour laquelle certaines personnes ne sortent pas ?

Parce que la manière dont la Franc-maçonnerie est perçue aujourd’hui par la société civile en général, et la classe politique en particulier, n’est pas très favorable à nos valeurs. Mais nous n’avons jamais blessé personne. Nous avons toujours lutté pour les libertés. La franc-maçonnerie a commencé à l’époque de D. Maria I, pendant la monarchie. Lorsqu’elle devint une République, il y avait des francs-maçons républicains et des francs-maçons monarchiques. Et c’est là l’essence de la Franc-maçonnerie. Il n’agit pas en bloc, il n’a pas d’intérêts définis en bloc.

En d’autres termes, selon vous, il n’est pas nécessaire d’être franc-maçon pour accéder au pouvoir ?

Bien sûr.

Est-ce qu’ils accomplissent encore des rituels à l’intérieur des temples ?

Nous nous réunissons dans des rituels, oui. Nous essayons actuellement de les mettre à jour afin qu’ils deviennent plus attrayants dans les temps actuels, tout en conservant leur essence.

Qu’est-ce qu’un rituel maçonnique ?

La cérémonie d’initiation à la franc-maçonnerie : on pose solennellement au candidat des questions rituelles, en dirigeant les pointes des épées vers sa poitrine nue. Gravure des années 1740

Le rituel nous aide à interpréter les symboles. Dans certains cas, les séances sont à 80 % consacrées à la Franc-maçonnerie pure et à 20 % aux francs-maçons pour apprendre à l’appliquer dans la société civile. Dans d’autres cas, il y a une composante plus profane où le symbolisme va se refléter.

Et à l’intérieur des Loges, ils prêtent serment. Pourquoi le font-ils ?

Cela a à voir avec l’engagement.

Quelle importance revêt aujourd’hui le fait d’être Franc-maçon ?

C’est une affaire individuelle. Et c’est pourquoi nous insistons sur le fait que nous ne faisons pas de politique. Nous avons évidemment discuté de politique, mais jamais de politique partisane. Nous n’avons jamais discuté de questions religieuses, comme le disait Henrique Monteiro, ni de football. En d’autres termes, nous ne discutons pas de tout ce qui nous divise. Ce que nous cherchons, c’est de construire un niveau de connaissance et d’amélioration individuelle afin que nous puissions ensuite mieux exercer notre activité, que ce soit en tant que franc-maçon ou en tant que citoyen.

La Franc-maçonnerie est souvent associée au PS et au PSD. Mais dans la Franc-Maçonnerie, particulièrement au Gol, y a-t-il des Francs-Maçons de différents horizons politiques ?

C’était comme ça autrefois. Quand je suis arrivé ici, il y a 33 ans, l’écrasante majorité était membre du Parti socialiste. Ensuite, un nombre important d’éléments du PSD ont commencé à adhérer. Aujourd’hui, nous avons des gens du CDS et d’autres partis. Pour autant qu’il s’agisse de personnes qui œuvrent dans le spectre démocratique et qui ont comme base et comme valeurs les principes de liberté, d’égalité et de fraternité.

Il y a eu récemment une controverse au sujet des Francs-maçons de Chega. Y a-t-il des Francs-maçons Chega dans le GOL ?

Je ne pense pas que ce soit facile d’y entrer. Tu peux entrer, mais je ne pense pas que tu seras heureux ici.

Il existe un parti qui interdit les Francs-maçons, c’est le Parti communiste. Quelqu’un du PCP a-t-il rejoint le GOL ?

Déjà.

Et est-ce que le GOL contient encore actuellement des éléments du PCP ?

Oui, c’est exact.

Pensez-vous que le GOL est en train de perdre le lien qu’il avait avec le pouvoir ? À un moment donné, António Arnaut lui-même a présenté le projet SNS ici au GOL avant qu’il ne soit approuvé par le gouvernement.

António Arnaut a présenté le projet de loi sur le Service national de santé au GOL, mais il n’a pas été décidé ici. Cela a été décidé au Conseil des ministres, où se trouvaient des francs-maçons et des non-francs-maçons. Ce qu’il a fait ici, c’est réunir ses « frères » pour présenter la proposition. Cela n’a pas été validé ici. Il a présenté l’idée ici, en sa qualité de franc-maçon, puis, en tant que citoyen et ministre des Affaires sociales, il l’a portée aux endroits appropriés pour décider de la loi fondamentale du NHS, qui a été si mal traité.

L’une des questions qui divise les Francs-maçons du GOL est l’entrée des femmes. Croyez-vous que les femmes pourront entrer dans cette obéissance ?

Le processus est en cours depuis le mandat précédent et suit les préceptes constitutionnels. En fin de compte, le peuple maçonnique dira ce qui est juste et ce que le peuple maçonnique décidera, le Grand Maître le ratifiera.

Quelles sont les priorités du Grand Orient Lusitanien à ce moment ?

Une réorganisation interne qui s’avère nécessaire. Aujourd’hui, nous avons 104 Loges.

La région de Lisbonne est-elle celle qui compte le plus de Loges ?

Oui, mais je peux dire avec satisfaction que nous sommes déjà répartis dans le nord, le centre, le sud et même les îles. En septembre, j’ai ouvert un triangle à Maputo et nous avons créé une autre Loge au Cap-Vert, où nous avons été reçus par le Président de la République. Nous avons un projet que nous appelons Macaronésie.

Que signifie ce projet ?

Cela signifie une plus grande interconnexion entre les Loges Atlantic au Portugal et en Espagne.

Pensez-vous qu’il existe une mauvaise impression ou un manque de connaissances au sein de la population à l’égard des Francs-maçons ?

Quand nous voyons les nouvelles, c’est toujours à cause d’un mauvais événement ou d’une erreur d’un frère. Mais nous avons aussi un système judiciaire et lorsque vous vous comportez de manière inappropriée, on vous demande de partir.

Est-ce que beaucoup d’entre eux ont été priés de partir ?

Quelques. Normalement, la force centrifuge est très forte. Les gens commencent à se sentir mal et partent. Dans d’autres cas, lorsqu’ils ne s’en vont pas, nous les aidons à sortir.

Qu’est-ce qui différencie le GOL des autres obédiences maçonniques ?

GOL a été fondée en 1082 et poursuit son activité jusqu’à aujourd’hui. GOL a une histoire différente, une philosophie de vie différente, notamment de la Grande Loja Legal de Portugal qui a été créée avec certains qui sont partis d’ici. Nous avons des philosophies différentes.

Quelles sont ces différences ?

Cela a à voir avec le relativisme dans la croyance en un Dieu réglementé ou non réglementé. Pour nous, la croyance n’a aucune importance. L’important est qu’ils répondent aux exigences de défense des libertés, de l’égalité et de la fraternité.

Présentation du Grand Maître du GOL : Fernando Cabecinha

Fernando Cabecinha

Fernando Cabecinha est né à Portalegre en 1954. Il est diplômé en Organisation et Gestion d’Entreprises de l’Instituto Superior de Economia en 1977, a suivi le cours de Formation Pédagogique pour Formateurs de l’Associação Industrial Portuguesa en 1989 et le cours pour Cadres Supérieurs de l’Administration Publique de l’Instituto Nacional de Administração en 2005.

Il a travaillé dans le secteur privé jusqu’en 1987, avec une interruption seulement lorsqu’il a pris ses fonctions, en 1983, comme assistant du secrétaire d’État à l’Emploi. En 1987, il rejoint l’Institut pour l’Emploi et la Formation Professionnelle (IEFP), où il occupe des postes de direction jusqu’en 1996. Durant cette période, il est également représentant gouvernemental dans cinq programmes européens.

Il a été professeur d’université entre 1990 et 1996, après avoir repris son activité en 2005 en tant que professeur assistant invité à l’Universidade Atlântica jusqu’en 2011.

De 1996 à 1998, il a été Secrétaire général de l’Institut portugais d’Orient, à Macao.

De retour au Portugal, il a été conseiller du président de l’Institut de météorologie et contrôleur de projet de deux programmes européens liés aux satellites de nouvelle génération, tout en travaillant comme consultant et formateur, notamment à l’Association industrielle portugaise, au Centre d’affaires de la région de l’Algarve, à la Chambre de commerce et d’industrie de Ponta Delgada et à la Direction générale du développement rural.

Devenu consultant pour SERLIMA, SA, en avril 2002, il a assumé la Vice-Présidence de SERLIMAGEST, SGPS, SA, la Vice-Présidence de SERLIMA, SA, la Présidence d’AMBIMADEIRA, SA et SLGC, Lda. et Membre du Conseil d’Administration de SERLIMAWASH, SA, jusqu’en octobre 2004.

Il a été membre du conseil d’administration de l’IEFP de novembre 2004 à juin 2011 et, en juillet 2011, il a rejoint Galilei, d’abord en tant que membre puis en tant que vice-président, jusqu’en juillet 2015.

Il est actuellement consultant en management et en projets.

Dans ses activités civiques, il est membre du Grémio Lusitano, du Internat S. João (Lisbonne), de la Société pour la Promotion des Écoles et de la Ligue Portugaise des Droits de l’Homme – Civitas.

Fernando Cabecinha a été initié à la Loge O Futuro, à Lisbonne, du Grande Oriente Lusitano, le 23 janvier 1991. Il a été Secrétaire de la Loge Fraternidade e Progresso, à Macao, entre 1997 et 1998. Il a été l’un des fondateurs de la Loge Lusitânia, à Lisbonne, le 31 octobre 2003. À la Loge Lusitânia, il a occupé plusieurs postes : il a été officier et dignitaire et, entre 2006 et 2009 et en 2018 et 2019, il a été Vénérable Maître de la Loge Lusitânia. Il a également été l’un des fondateurs de Triângulo Atlântida en mai 2011.

Au Grand Orient Lusitanien, il a été Président de la Grande Diète de 2006 à 2007, de 2007 à 2008, de 2008 à 2009 et de 2018 à 2019. Au Conseil de l’Ordre, il a été Grand Trésorier Général de 1999 à 2002, avec Eugénio de Oliveira comme Grand Maître, et Grand Secrétaire Général de 2002 à 2005, avec António Arnaut comme Grand Maître.

Il a été Président du Conseil d’Administration du Grémio Lusitano entre 2004 et 2005. Membre, représentant le Conseil de l’Ordre, de la Commission Permanente entre le Grande Oriente Lusitano et le Conseil Suprême du 33ème Degré du Rite Écossais Ancien et Accepté pour le Portugal et sa Juridiction, de 2003 à 2005. En 2000 et 2001, il a été membre de la Commission pour les célébrations du Bicentenaire du Grande Oriente Lusitano (2002).

Il a fait partie du Grand Conseil Maçonnique entre 1999 et 2021. Il a été président des Comités d’Installation des Loges Héréges, à Lisbonne, en 2004 ; Gravito, d’Aveiro, 2004; Consensus, de Lisbonne, 2005 ; Utopie, d’Almancil, 2005, Construir, de Coimbra, 2006 ; et vice-président du comité d’installation du magasin Farol das Ilhas, Funchal, 2016.

Il est membre honoraire des Loges Sympathie et Union, Europe Jean-Monet, Fernando Pessoa, Estrela d’Alva et O Futuro (Lisbonne), Liber (Mafra), Construir (Coimbra), Sanhédrin 1820 (Porto) et Fraternité et Progrès (Macao).

Depuis 2021, il est Grand Maître de la Franc-Maçonnerie Lusitanienne – Portugaise du Grande Oriente.

Un débat au Parlement relance la question de l’incompatibilité entre la foi catholique et l’appartenance à la Franc-maçonnerie

De notre confrère fides.org

Accra (Agence Fides) – Depuis la fin du mois de janvier, les prises de position des institutions et des groupes appartenant à l’Eglise catholique du Ghana se sont succédées pour réaffirmer la non-compatibilité entre la foi catholique et l’appartenance à la franc-maçonnerie.

George Opare Addo

Tout a commencé lors des auditions parlementaires pour la nomination du ministre du développement de la jeunesse et de l’émancipation, George Opare Addo. Au cours du débat parlementaire, le chef de la minorité Afenyo-Markin a demandé si Opare Addo était franc-maçon. En réponse, il a ouvertement reconnu son appartenance à la franc-maçonnerie.

Cet aveu a suscité des réactions mitigées, l’archidiocèse d’Accra réitérant dans une note du 26 janvier que les catholiques ne peuvent pas s’associer à la franc-maçonnerie. Afenyo-Markin, qui se déclare catholique, a répondu qu’il n’avait reçu aucune communication officielle de l’Église concernant son appartenance à la fraternité maçonnique.

« Mon archevêque Palmer-Buckle (archevêque de Cape Coast) ne m’a écrit aucune lettre », a déclaré Afenyo-Markin lors d’une interview le 29 janvier. « J’ai vu des lettres circuler, mais personne ne m’a écrit personnellement », a déclaré le chef de l’opposition parlementaire.

Clement XII
Portrait du pape Clément XII

La conférence épiscopale ghanéenne est intervenue sur la question en publiant une déclaration à la presse le 31 janvier, dans laquelle elle réaffirme la position de l’Église sur l’incompatibilité entre la foi catholique et l’appartenance à la franc-maçonnerie.

Se référant aux enseignements des différents pontifes depuis la bulle de Clément XII du 28 avril 1738, aux dispositions du Code de droit canonique et aux déclarations de l’ancienne Congrégation (puis du Dicastère) pour la doctrine de la foi, la note rappelle « aux fidèles que, selon les enseignements de l’Église, l’appartenance à des organisations maçonniques est une question grave qui peut conduire à des dommages spirituels. Ceux qui pourraient être impliqués dans de telles associations sont fortement encouragés à reconsidérer leur adhésion afin de vivre pleinement à la lumière de l’Évangile ».

« En effet, la position de l’Église catholique à l’égard de la Franc-maçonnerie est qu’il s’agit d’une religion à part entière, dont les doctrines sont inconciliables avec les doctrines chrétiennes.»

Siège de la GLUA à Londres
Siège de la GLUA à Londres

La Franc-maçonnerie promeut une forme d’universalisme qui ignore le rôle unique de Jésus dans le salut de l’humanité. Dans de nombreux cas, elle propose également une vision syncrétique de la religion qui sape les prétentions exclusives de la foi chrétienne.

Un haut dignitaire maçonnique, John Edusei, assistant du Grand Maître Provincial de la Grande Loge du Nord du Ghana, a réagi à ces dernières déclarations. Edusei, qui se déclare également catholique, a rappelé les déclarations officielles de la Grande Loge Unie d’Angleterre (GLUA) :

« La franc-maçonnerie n’est pas une religion, ni un substitut à la religion. Il n’y a pas de dieu maçonnique distinct, et il n’y a pas de nom propre distinct pour une divinité dans la franc-maçonnerie ».

Afin de ne pas entretenir la confusion entre la franc-maçonnerie et les ordres de chevalerie catholiques, l’association Knights of St. John International and Ladies’ Auxiliary of Ghana a publié une note précisant qu’elle est

« une association catholique de renom opérant sous les auspices de l’Église catholique dans le monde entier, qui soutient fermement la position de l’Église catholique contre l’appartenance de catholiques à la franc-maçonnerie »

(LM) (Agence Fides 5/2/2025)

Franc-maçonnerie et catholicisme : la réponse de John Edusei à Mgr Joseph Osei-Bonsu

De notre confrère myjoyonline.com

Le Grand Maître Provincial Assistant Nord de la Grande Loge du Ghana, John Edusei, a répondu à une lettre de Mgr Joseph Osei-Bonsu, abordant le débat de longue date sur la relation entre le catholicisme et la Franc-maçonnerie.

M. Edusei, catholique et franc-maçon, cherche à apporter de la clarté et à favoriser la compréhension mutuelle sur une question qui a souvent été confrontée à la controverse et à l’opposition doctrinale.

Sa réponse de 10 pages commence par reconnaître les préoccupations soulevées par Mgr Osei-Bonsu, en particulier l’argument selon lequel la franc-maçonnerie a évolué pour devenir une religion plutôt que de rester une fraternité.

Il cite des déclarations officielles de la Grande Loge Unie d’Angleterre (GLUA), qui déclarent sans équivoque que : « La franc-maçonnerie n’est pas une religion, ni un substitut à la religion. Il n’y a pas de dieu maçonnique séparé, et il n’y a pas de nom propre séparé pour une divinité dans la franc-maçonnerie. »

M. Edusei soutient que son expérience personnelle s’aligne sur ce point de vue : la franc-maçonnerie, telle qu’elle est pratiquée au Ghana, se concentre sur l’instruction morale, l’amélioration de soi et le travail caritatif, plutôt que sur le culte religieux ou les doctrines théologiques.

Il reconnaît l’interdiction de longue date de l’Église catholique sur la franc-maçonnerie, qui remonte à l’encyclique du pape Clément XII de 1738 et réaffirmée dans la déclaration de 1983 de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), qui déclare que les catholiques qui rejoignent la franc-maçonnerie sont dans un état de péché grave et ne peuvent pas recevoir l’Eucharistie.

Il met en évidence trois raisons historiques à cette opposition :

1. Secret – L’Église considérait le secret maçonnique comme une source potentielle de doctrines cachées.

2. Relativisme religieux – L’acceptation d’hommes de différentes confessions était considérée comme incompatible avec l’exclusivité catholique.

3. Subversion politique – Les liens historiques de la franc-maçonnerie avec les mouvements révolutionnaires ont soulevé des inquiétudes quant à la sape de l’autorité de l’Église.

Cependant, Edusei soutient que la franc-maçonnerie moderne, en particulier au Ghana, ne s’aligne pas sur ces préoccupations historiques. Il note que l’Église catholique a reconsidéré ses positions sur de nombreuses questions historiques au fil du temps, suggérant qu’une nouvelle évaluation de la franc-maçonnerie pourrait être justifiée.

Lisez sa réponse complète ci-dessous :

Réponse à la lettre de Mgr Joseph Osei-Bonsu sur le catholicisme et la franc-maçonnerie

Votre Excellence

J’accuse réception de votre réponse à ma lettre précédente avec une profonde reconnaissance et un profond respect. Bien que je ne prétende pas être théologien, ma foi reste importante pour moi, même si ma fréquentation de l’église n’est pas aussi régulière qu’elle devrait l’être. En tant que catholique qui est également franc-maçon, j’ai profondément réfléchi aux préoccupations que vous avez soulevées, et je crois que ce dialogue est nécessaire pour la clarté, la compréhension et le respect mutuel.

Votre lettre fait plusieurs affirmations fortes, en particulier l’affirmation que la franc-maçonnerie est passée d’une simple fraternité à une religion. Pour étayer cela, vous citez des autorités telles qu’Albert Mackey et Albert Pike, qui ont décrit la franc-maçonnerie en termes religieux. Bien que je ne rejette pas leurs points de vue, je crois qu’il est crucial de replacer leurs déclarations dans un contexte historique et pratique plus large.

La Grande Loge Unie d’Angleterre (GLUA), qui influence de nombreuses juridictions maçonniques, y compris les traditions dont nous avons hérité au Ghana, déclare explicitement :

La franc-maçonnerie n’est pas une religion, ni un substitut à la religion. Il n’y a pas de dieu maçonnique séparé, et il n’y a pas de nom propre séparé pour une divinité dans la franc-maçonnerie.

Cette position officielle s’aligne sur mon expérience dans la franc-maçonnerie, où nos réunions n’impliquent pas de culte mais se concentrent plutôt sur l’instruction morale, l’amélioration de soi et le service communautaire. Cependant, je dois souligner qu’il s’agit de mes réflexions personnelles et qu’elles ne représentent pas la position officielle d’une Grande Loge, y compris la Grande Loge du Ghana.

1. L’opposition historique de l’Église catholique à la franc-maçonnerie

Votre Excellence, l’opposition de l’Église catholique à la franc-maçonnerie existe depuis des siècles, à commencer par In Eminenti Apostolatus Specula du pape Clément XII (1738). Au fil du temps, divers papes ont réaffirmé cette position, culminant dans la déclaration de 1983 de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), qui déclare que les catholiques qui adhèrent à la franc-maçonnerie restent dans un état de péché grave et ne peuvent pas recevoir l’Eucharistie.

Historiquement, trois préoccupations principales ont façonné cette opposition :

1. Secret – L’Église considérait le secret maçonnique comme une menace potentielle, estimant qu’il encourageait des doctrines ou des allégeances cachées.

2. Relativisme religieux – L’acceptation d’hommes d’origines religieuses différentes était considérée comme une diminution de l’exclusivité de la doctrine catholique.

3. Subversion politique – Dans l’Europe des 18e et 19e siècles, la franc-maçonnerie était liée à des mouvements révolutionnaires qui cherchaient à réduire l’influence de l’Église dans la gouvernance.

Je reconnais ces préoccupations, mais je soumets aussi respectueusement que la franc-maçonnerie à laquelle j’appartiens aujourd’hui ne correspond pas à ce moule historique. Mon expérience maçonnique au Ghana a été une expérience de fraternité, de discipline morale et d’actes de charité, et non une plate-forme pour des enseignements anticatholiques ou des mouvements politiques.

Les temps ont changé. L’Église catholique a reconsidéré ses positions sur de nombreuses questions historiques, reconnaissant que ce qui était autrefois une préoccupation justifiée peut ne plus avoir le même poids aujourd’hui.

2. La Franc-maçonnerie est-elle une religion ?

Votre lettre affirme que la franc-maçonnerie n’est pas seulement une organisation fraternelle, mais une religion en soi. Pour étayer cela, vous citez Albert Mackey et Albert Pike, dont les écrits ont souvent été référencés à la fois par les maçons et les critiques.

Albert Mackey (1807-1881), dans The Symbolism of Freemasonry, a décrit la franc-maçonnerie comme « religieuse au sens large », mais a explicitement déclaré qu’elle n’est pas une religion parce qu’elle n’a pas de doctrine du salut, de sacrements ou de clergé ordonné.

Albert Pike (1809-1891), connu pour ses écrits sur le rite écossais, a utilisé un langage ésotérique et mystique qui ne reflète pas les croyances de tous les francs-maçons, en particulier ceux des traditions de la Grande Loge, y compris le Ghana.

Même au sein de la théologie catholique, il y a débat sur cette question :

• Le P. John C. Rager (The Catholic Mind, 1952) a reconnu que la franc-maçonnerie a des éléments spirituels, mais a noté qu’elle ne fonctionne pas comme une religion au sens catholique du terme.

• Mgr Ronald A. Knox, dans Enthusiasm : A Chapter in the History of Religion (1950), a soutenu que les enseignements maçonniques sont des allégories morales plutôt que des doctrines théologiques.

D’après mon expérience personnelle, la franc-maçonnerie n’est pas une religion mais une fraternité dédiée à l’instruction morale et à l’amélioration de soi. Cela n’interfère pas avec ma croyance en Christ en tant que Fils de Dieu et ma source de salut.

3. La loyauté et l’allégation de protection d’actes répréhensibles

L’une des idées fausses les plus courantes sur la franc-maçonnerie est qu’elle exige que les membres se protègent les uns les autres, même en cas de conduite criminelle. Votre Excellence, je vous assure que ce n’est pas vrai.

La franc-maçonnerie met l’accent sur l’intégrité morale, la justice et l’État de droit. Tout membre reconnu coupable d’un acte répréhensible grave s’expose à des mesures disciplinaires, y compris l’expulsion.

Cela a été publiquement confirmé par le juge Michael Wilkins, un juriste anglais de haut niveau et franc-maçon, qui a déclaré :

« L’idée que les francs-maçons se protègent les uns les autres sans tenir compte de la justice est un mythe. La franc-maçonnerie fait respecter la loi, et aucune obligation maçonnique ne l’emporte sur le devoir d’un maçon envers le système judiciaire. »

L’attente que les maçons resteront des citoyens respectueux des lois est explicitement énoncée dans les constitutions maçonniques du monde entier, y compris celles régissant les loges au Ghana. Il est rappelé aux membres que leur premier devoir est envers Dieu, leur pays et la loi, et que toute tentative de protéger les actes répréhensibles est une violation des principes mêmes que la franc-maçonnerie défend.

D’après mon expérience, la franc-maçonnerie ne compromet pas la justice ou la responsabilité.

4. Ma position personnelle sur l’Eucharistie et la Communion

Votre Excellence, je respecte pleinement l’enseignement de l’Église sur l’Eucharistie et sa position selon laquelle les catholiques francs-maçons ne devraient pas recevoir la Sainte Communion. Je ne me suis jamais présenté à la communion, connaissant la position de l’Église à ce sujet.

Cependant, je réfléchis à l’accent mis par le pape François sur l’Église en tant qu’« hôpital de campagne » pour les pécheurs. L’Eucharistie est une source de grâce et de renouveau spirituel, et en tant que personne qui reste profondément liée à ma foi, je me demande souvent comment on peut être à la fois un catholique fidèle et un franc-maçon aux yeux de l’Église.

Ma participation à la franc-maçonnerie ne m’a pas éloigné du Christ. Au contraire, cela a renforcé mon engagement à vivre une vie vertueuse et à servir les autres.

5. Répondre à la critique de la franc-maçonnerie par John Salza

Vous faites référence au livre de John Salza Pourquoi les catholiques ne peuvent pas être maçons comme preuve de l’incompatibilité de la franc-maçonnerie avec le catholicisme. Après avoir lu son livre, je reconnais son point de vue, mais je trouve son analyse problématique.

Tout d’abord, il est important de préciser que le fait que Salza soit un franc-maçon de 32° ne signifie pas nécessairement qu’il est très érudit en franc-maçonnerie. Beaucoup comprennent mal la numérotation des degrés, en particulier dans le rite écossais, où le 32° n’est pas un rang d’autorité ou d’érudition, mais simplement une continuation d’enseignements supplémentaires au sein de ce système maçonnique. Atteindre ce degré ne signifie pas que l’on a une compréhension profonde ou faisant autorité de la franc-maçonnerie dans son ensemble. En fait, de nombreux érudits maçonniques bien étudiés ont passé des décennies à analyser la franc-maçonnerie sans détenir de tels diplômes, et inversement, de nombreux titulaires de hauts diplômes ne s’engagent pas dans une étude rigoureuse de l’histoire ou de la philosophie maçonnique.

La représentation de la franc-maçonnerie par Salza a été critiquée pour avoir mal interprété les enseignements maçonniques et exagéré les préoccupations théologiques. Plusieurs universitaires et critiques ont souligné des failles dans ses arguments :

David L. Gray, auteur du Catéchisme catholique sur la franc-maçonnerie, reconnaît que Salza fournit une explication claire de l’opposition de l’Église catholique à la franc-maçonnerie, mais lui reproche de faire des généralisations excessives et d’inclure des distractions qui détournent de la question centrale de l’autorité de l’Église. Gray suggère que si le travail de Salza est informatif, il pourrait bénéficier d’une discussion plus ciblée et nuancée sur la question. (Goodreads.com)

Un critique identifié comme Tom sur Amazon, tout en étant d’accord avec certains des points clés de Salza, déclare que son livre n’explore pas pleinement le développement historique de la franc-maçonnerie et son évolution avant et après l’établissement formel de la fraternité dans l’Angleterre du XVIIIe siècle. Il suggère que le travail de Salza présente une perspective étroite et passe à côté d’aspects importants de l’histoire maçonnique. (Amazon.com)

De plus, l’interprétation littérale de Salza des rituels maçonniques le conduit à des conclusions que de nombreux maçons, y compris moi-même, trouvent méconnaissables. Son hypothèse selon laquelle toutes les juridictions maçonniques fonctionnent de la même manière est également trompeuse, car la franc-maçonnerie est très diversifiée à travers les cultures et les constitutions.

Bien que le point de vue de Salza soit valable à partir de son expérience personnelle, il ne représente pas avec précision la franc-maçonnerie dans son ensemble. Son livre sert principalement de polémique plutôt que d’analyse objective, renforçant ses propres conclusions plutôt que de s’engager dans toute l’étendue de l’érudition maçonnique.

6. Vous demandez : « Qui êtes-vous, M. Edusei, pour contredire les géants de la franc-maçonnerie et déclarer qu’il ne s’agit que d’une fraternité ? »

Votre Excellence, je ne prétends pas être un érudit maçonnique ou un théologien. Je suis simplement un catholique qui a cherché à réconcilier sa foi avec son expérience vécue dans la franc-maçonnerie. Mon intention n’est pas de défier l’autorité, mais de contribuer à une discussion éclairée sur un sujet qui a été assombri par des malentendus.

L’histoire a montré que les individus, même ceux qui étaient initialement considérés comme insignifiants ou incompris, peuvent offrir des perspectives qui contribuent plus tard à une plus grande compréhension de la foi. Un exemple profond est celui de saint François d’Assise, qui était autrefois le fils d’un marchand, un homme privilégié, et même considéré comme un excentrique par ses contemporains. Cependant, grâce à sa profonde spiritualité, son humilité et son engagement radical envers le Christ, il a remodelé la pensée catholique sur la pauvreté, le service et la dévotion.

À l’époque de son appel, beaucoup au sein de l’Église considéraient son approche comme extrême, voire controversée. Il a renoncé à sa richesse, a vécu dans une pauvreté absolue et a contesté les excès matériels de l’Église, ce qui a conduit certains à se demander si ses vues s’alignaient sur la doctrine établie. Cependant, plutôt que de chercher à changer les enseignements de l’Église, l’exemple de saint François a contribué à inspirer un renouveau de la foi et un retour à la simplicité du Christ. Son influence a finalement conduit à la formation de l’Ordre franciscain, qui est depuis devenu l’une des institutions catholiques les plus respectées, mettant l’accent sur la charité, l’humilité et le service aux pauvres.

Bien que je ne me compare pas à saint François, son histoire nous rappelle que tout au long de l’histoire catholique, l’Église a bénéficié de discussions, de questions et de nouvelles perspectives qui, lorsqu’elles sont fondées sur la foi, ont renforcé l’Église plutôt qu’elle ne l’a affaiblie.

Je partage mes réflexions non pas pour contester la doctrine, mais pour offrir un aperçu de mon expérience personnelle, en espérant que ce dialogue puisse favoriser une meilleure compréhension de la franc-maçonnerie dans le contexte du catholicisme.

6. En conclusion

Votre Excellence, j’apprécie profondément cette occasion de dialogue. Je comprends et respecte pleinement la position de l’Église catholique sur la franc-maçonnerie, et je reconnais que l’Église n’a actuellement aucune intention de changer cette position. Mon but en écrivant cette lettre n’est pas de contester ou de tenter de modifier les enseignements de la Sainte Église catholique, mais plutôt de chercher une compréhension plus profonde de la façon dont ma foi catholique et mon parcours maçonnique se recoupent.

Je reconnais les préoccupations de l’Église et je respecte son autorité en matière doctrinale. Cependant, mon intention a simplement été de clarifier ma propre compréhension de la franc-maçonnerie à la lumière de ma foi catholique et de répondre à certaines idées fausses qui, selon moi, ne reflètent pas la réalité de mon expérience maçonnique.

Je reste attaché à ma foi, à ma fraternité et à ma conscience, confiant dans la miséricorde et la direction de Dieu.

Que la paix du Christ soit toujours avec vous.

Votre respectueusement,

John Edusei
Grand Maître Provincial Assistant, Grande Loge du Nord du Ghana