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Franc-maçonnerie, tolérance et coexistence des opinions

De notre confrère folhadolitoral.com.br

Vaincre les passions personnelles et les fanatismes en faveur de la recherche de la vérité collectivement et intérieurement est un devoir continu du franc-maçon.

Vaincre les passions personnelles et les fanatismes en faveur de la recherche de la vérité collectivement et intérieurement est un devoir continu du franc-maçon. Au sein d’une Loge Maçonnique se réunissent des hommes justes et fraternels, libres et de bonnes mœurs , de religions, races, conceptions politiques, âges et opinions différents, cependant la coexistence et la tolérance, principes fondamentaux de la Franc-Maçonnerie, font que l’Ordre soit au-dessus de l’individualisme.

Être franc-maçon, c’est se mettre au défi quotidiennement dans la recherche de la Vérité, avec la présence constante du Grand Architecte de l’Univers comme lumière pour l’utilisation des outils de polissage de la Pierre Brute.

Selon le Grand Orient du Brésil (GOB), puissance maçonnique avec plus de 200 ans d’histoire dont fait partie la loge maçonnique Perseverança, « les discussions politiques et religieuses sont strictement interdites au sein de l’institution, car elle préfère une large base d’entente ». entre les hommes afin d’éviter qu’ils ne soient divisés sur de petites questions de la vie civile. »

Le GOB comprend également qu’il existe plusieurs principes inhérents à la franc-maçonnerie, tels que la liberté des individus et des groupes humains, qu’il s’agisse d’institutions, de races, de nations, l’égalité des droits et obligations des êtres et des groupes sans distinction de religion, de race ou de nationalité. De plus, la fraternité doit être quelque chose de constamment pratiqué entre Frères à l’intérieur et à l’extérieur de la Loge maçonnique.

« La franc-maçonnerie est éminemment tolérante et exige la plus grande tolérance de la part de ses membres. Respecte les opinions politiques et les croyances religieuses de tous les hommes, reconnaissant que toutes les religions et tous les idéaux politiques sont également respectables et rejette toute prétention d’accorder des situations privilégiées à l’un d’entre eux en particulier », déclare le gouvernement du Botswana. En d’autres termes, pour être franc-maçon, il faut vivre avec les différences, en luttant toujours contre le fanatisme et les passions, en valorisant toujours la coexistence et l’évolution conjointe de tous les francs-maçons et de l’humanité.

Maintenir les passions et les préjugés dans des limites raisonnables

De notre confrère thesquaremagazine.com

Notre monde moderne nous bombarde de stimuli, exigeant des réponses immédiates et une gratification instantanée. Pour les hommes, cette pression peut être particulièrement forte, entraînant un paysage émotionnel accablant qui semble souvent hors de contrôle. Nous pouvons nous retrouver à réagir de manière impulsive à la colère, à être consumés par l’anxiété ou à avoir du mal à communiquer avec les autres en raison de préjugés profondément ancrés.

Ce tiraillement émotionnel constant peut nous laisser épuisés, frustrés et déconnectés de notre véritable moi.

Mais il existe une autre solution. Imaginez une vie où vous êtes le maître de vos émotions, et non leur serviteur. Une vie où vous pouvez répondre aux défis avec calme et clarté, construire des relations solides et significatives et prendre des décisions basées sur la raison et la logique plutôt que sur la peur ou l’impulsivité.

Voilà la vie qui nous attend lorsque nous adoptons le principe de garder nos passions et nos préjugés dans les limites raisonnables.

La Franc-Maçonnerie, par son symbolisme, enseigne l’idéal d’équilibre entre raison et émotion. Elle nous rappelle que notre véritable force ne réside pas dans le fait de réprimer nos émotions, mais dans leur compréhension et leur gestion efficace.

En nourrissant notre intelligence émotionnelle, nous accédons à un outil puissant qui peut être utilisé pour surmonter les défis de la vie et libérer notre plein potentiel.

Le chemin vers la maîtrise émotionnelle nécessite un engagement envers l’exploration de soi. Nous devons cultiver la conscience de soi, observer nos pensées et nos émotions avec curiosité et sans jugement. Cela peut être facilité par des pratiques comme la méditation et la tenue d’un journal, qui nous offrent un espace sûr pour plonger dans les profondeurs de notre monde intérieur.

Identifier nos déclencheurs est une autre étape cruciale. Quelles sont les situations, les personnes ou les événements qui ont tendance à susciter de fortes réactions émotionnelles ? En comprenant ces déclencheurs, nous pouvons anticiper leur impact et développer des mécanismes d’adaptation plus sains.

Au lieu de réagir de manière impulsive, nous pouvons choisir de faire une pause, d’évaluer la situation et de réagir d’une manière qui correspond à nos valeurs et à nos objectifs.

Le recadrage cognitif est un autre outil puissant dans l’arsenal de la maîtrise émotionnelle. Il s’agit de remettre en question nos schémas de pensée négatifs et de les remplacer par des croyances plus valorisantes. La façon dont nous interprétons nos expériences a un impact profond sur notre état émotionnel.

En apprenant à considérer les défis comme des opportunités de croissance et les échecs comme des obstacles temporaires, nous pouvons cultiver un état d’esprit plus optimiste et plus résilient.

Le chemin vers la maîtrise émotionnelle ne doit pas être entrepris seul. Entourez-vous de personnes positives et encourageantes qui peuvent vous offrir encouragements et responsabilisation.

Envisagez de demander conseil à un thérapeute ou à un conseiller qui pourra vous fournir des outils et des stratégies supplémentaires pour vous aider à naviguer dans votre paysage émotionnel.

N’oubliez pas que ce principe n’est pas une destination mais un guide.

C’est un rappel constant du potentiel d’équilibre et d’harmonie qui existe en nous. En adoptant cette leçon et en nous engageant activement dans le processus de découverte de soi, nous pouvons cultiver une vie pleine de sens, de but et de connexion authentique.

Les récompenses ne sont pas seulement personnelles mais s’étendent vers l’extérieur, créant un effet d’entraînement qui favorise une meilleure compréhension, une plus grande empathie et une meilleure connexion dans le monde qui nous entoure.

Alors, faites le premier pas aujourd’hui et lancez-vous dans votre propre voyage vers la maîtrise émotionnelle. Avec du dévouement, de la compassion envers vous-même et la lumière qui vous guide en vous, les possibilités sont infinies.

Article de Darren Allatt

Darren Allatt est le fondateur de Daily Masonic Progress, la principale newsletter d’éducation et d’information maçonnique d’Australie, axée sur le décodage des allégories et du symbolisme de la franc-maçonnerie pour aider les francs-maçons et les hommes de bien à construire une vie de sens, de but et d’épanouissement.

Darren détient le rang très vénérable d’ancien Grand Gardien principal et est le président de l’adhésion et de l’éducation de la Grande Loge Unie de NSW et d’ACT.

Initié à la franc-maçonnerie à 19 ans, Darren a progressé dans les degrés de l’artisanat et dans les fonctions progressives et a été installé comme vénérable maître de la loge Leichhardt n° 133 à Sydney, en Australie, en 2012. En 2014, Darren a été grand inspecteur de district des travaux et a ensuite rejoint le conseil d’administration en 2019.

Dans d’autres ordres maçonniques, Darren est un ancien souverain très sage du rite écossais ancien et accepté pour le Conseil suprême d’Écosse (province de Nouvelle-Galles du Sud) et est chevalier de la Rose-Croix dans l’Ordre royal d’Écosse.

Darren s’est intéressé à la franc-maçonnerie en apprenant que ses deux grands-pères étaient franc-maçonnes. Lorsqu’il a été élevé au troisième degré, Darren a été investi du tablier de son grand-père paternel, puis de son tablier de maître installé lorsque Darren a été installé sur la chaire.

En dehors de la franc-maçonnerie, Darren travaille comme chef de produit technique pour une société de logiciels, est titulaire d’une ceinture noire de 3e degré en taekwondo et ancien arbitre de la Ligue nationale de futsal et arbitre de la Ligue d’État de football.

La reconnaissance en franc-maçonnerie

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« On me reconnait comme tel ! »


La reconnaissance commence par les pourboires, vous m’avez bien servi, je vous en suis reconnaissant… C’est ce qui va faire que la prochaine fois on va vous reconnaître.

On vous attribue un signe de reconnaissance, ici la générosité, une sorte de laisser-passer. Ce qui pourrait faire dire dans ce cas : nous vous reconnaissons avec la complicité de ceux qui nous entourent, la personne comme telle, c’est à dire généreuse.

Qui dit reconnaissance dit acceptation des autres pour validation.

Aussi un personnage public qui souhaite la reconnaissance doit d’abord traverser les épreuves des médias qui vont le valider, afin qu’il puisse ensuite gravir les marches et se hisser en haut de la pyramide. Cette fameuse pyramide que connaissent bien les sociologues et qu’on nomme pyramide de « Maslow ». 

A lui ensuite de s’en arranger, car dans ces hauteurs, circulent le syndrome du principe de « Peter » qui si je résume très brièvement fait que vous êtes arrivés au seuil de vos compétences.

Personnellement, je vois plus la reconnaissance comme l’accomplissement d’une démarche personnelle, philosophique voire ésotérique qui vous procure, joie, bonheur, calme, qui vous comble en vous faisant progresser, et qui prolonge votre richesse intérieure. 

J’vais m’arrêter là 

Cependant, je crois qu’il y a un lien fort entre reconnaissance et différence que ce soit dans des courants de pensées ou chez les individus. Dans le cas d’une personne, médiatisée ou pas, il ya nécessité de sa part de se situer un peu en dehors des autres. 

On pense détenir des vérités qui nous poussent à nous marginaliser.

En franc-maçonnerie nous nous protégeons et on peut se demander si nos signes de reconnaissance ne sont-ils pas en quelque sorte des remparts pour protéger la reconnaissance que nous vivons et pour laquelle nous nous devons d’être sur nos gardes.

« Eh! toi le gadjo, parait qu’ t’es du voyage! »

Permettez moi cette séquence « Souvenirs ». Jeune artiste, j’ai choisi de m’orienter vers le métier de clown qui entre autres me fit rencontrer des artistes de grande notoriété, mes pères, parfois mes frères et collègues de travail. Une sorte de secret nous reliait surtout par rapport au travail. Nous apprenions les astuces du métier, le savoir-faire sur la scène pour être accepté, aimé, voire apprécié, ce que pratiquent de façon plus opérative les compagnons.

Ainsi j’ai côtoyé le Monde du Cirque qui lui s’intègre dans le Monde des Gens du Voyage.
Ainsi j’ai rejoint l’univers des voyageurs avec leurs modes de vie, leurs secrets et j’ai pratiqué leur langage pour me protéger.
Ainsi j’ai connu ces premières initiations qui allaient me conduire plus tard sur la voie maçonnique.

Nous parlions entre nous ce langage des gens du voyage quand nous ne voulions pas nous faire entendre par l’autre, le gadjo…

C’est ce que je vous propose de prolonger sur la vidéo de la Minute du Grand René ci-dessous:

Les cinq meilleurs lieux maçonniques à visiter aux États-Unis

De notre confrère freemasonscommunity.life

Si vous êtes un fier franc-maçon, vous pourriez être motivé à visiter certains des sites maçonniques les plus importants des États-Unis. Et vous n’aurez que l’embarras de choix, étant donné les nombreux points d’intérêt que vous pouvez explorer dans différents États. Mais par où commencer ? Voici cinq des sites maçonniques les plus intéressants à visiter aux États-Unis.

1. Le mémorial maçonnique de George Washington à Washington, DC

Le mémorial maçonnique de George Washington à Washington, DC

Quel meilleur endroit pour commencer que le mémorial de George Washington dans la capitale du pays ? En plus d’être un temple maçonnique actif, le mémorial abrite également une bibliothèque de recherche, un espace culturel, un centre des arts du spectacle, des archives numériques et un musée maçonnique. Vous pouvez visiter le mémorial pour une visite publique ou accéder à la bibliothèque pour vous renseigner sur l’histoire et la tradition maçonniques. Une destination incontournable pour tout franc-maçon qui se trouve dans la capitale américaine.

2. Temple maçonnique de Philadelphie

Temple maçonnique de Philadelphie
Temple maçonnique de Philadelphie

Souvent considéré comme « l’une des plus grandes merveilles du monde maçonnique », le temple maçonnique de Philadelphie abrite une vaste gamme d’objets maçonniques impressionnants, des salles maçonniques magnifiquement décorées et une architecture unique. Vous pouvez également visiter la bibliothèque et le musée maçonniques de Pennsylvanie, qui se trouvent dans le temple et abritent l’une des plus belles collections de littérature maçonnique au monde.

3. Temple de rite écossais Guthrie en Oklahoma

Temple de rite écossais de Guthrie en Oklahoma
Temple de rite écossais de Guthrie en Oklahoma

Le temple du rite écossais de Guthrie, dans l’Oklahoma, est une loge maçonnique active qui constitue une excellente source de ressources pour les membres du rite écossais. Que vous soyez un franc-maçon ou un touriste, vous pourrez profiter d’une visite guidée des quatorze salles artistiques du temple, tout en en apprenant davantage sur le rite écossais exclusif de la franc-maçonnerie et sur la manière de vous engager dans ce degré fascinant de l’artisanat.

4. Le temple maçonnique de Détroit, Michigan

Le temple maçonnique de Détroit, Michigan.

Construit en 1926 par le cabinet d’architectes George Mason and Company, le Temple maçonnique de Détroit est l’un des temples maçonniques les plus uniques au monde. Ce lieu polyvalent abrite trois théâtres, huit salles de loge, deux salles de bal et de nombreuses autres installations, dont un bowling. Il est remarquable par son design opulent et sa vocation polyvalente. N’oubliez pas de planifier une visite guidée pour en savoir plus sur l’histoire complète et non censurée de cette impressionnante structure maçonnique.

5. Le Masonic Hall de New York

Le Masonic Hall de New York
Le Masonic Hall de New York

Situé au cœur de Chelsea à New York, le Masonic Hall s’étend sur un pâté entier de maisons et est en activité depuis 1873. Divisé en deux sections, l’une à usage commercial et l’autre à usage maçonnique. Utilisé par des francs-maçons éminents depuis son ouverture, il est depuis des siècles un centre d’activité maçonnique et est entouré d’intrigues dans les cercles maçonniques à travers les États-Unis. Il vaut vraiment le détour si vous vous rendez prochainement à New York.

La Grande Loge Franco-Haïtienne

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Créée le 16 septembre 2018, la Grande Loge Franco-Haïtienne repose sur le rêve d’une Fraternité Universelle, libre de toute intolérance et animée par une Solidarité qui dépasse les simples pratiques humaines. Enregistrée comme une association laïque de Francs-Maçons régie par la loi de 1901, elle est reconnue par la troisième puissance maçonnique mondiale pour son engagement confraternel.

L’Association n’adhère à aucun dogme religieux particulier, mais rassemble des hommes et des femmes d’exception, unis dans un processus de transformation personnelle et collective. Nous œuvrons à améliorer la vie quotidienne de chacun, en favorisant un sentiment de fraternité et d’unité. Notre loge se veut un centre de recherches spirituelles, où l’initiation aux symbolismes sacrés ouvre les yeux des membres sur des réalités cachées et profondes.

Valeurs et Héritage :

La Grande Loge Franco-Haïtienne s’inspire des principes supérieurs et des traditions universelles, tout en honorant les grands visionnaires de l’histoire tels qu’Abraham, Moïse, David, Salomon, Confucius, Pythagore, et Jésus. Ces figures emblématiques nous rappellent l’immensité de l’univers et la probable existence d’une intelligence supérieure, que l’on appelle Dieu, Grand Architecte de l’Univers, ou encore Grand Maître.

Conditions d’Admission :

Nous accueillons toute personne répondant aux trois conditions suivantes :
Croire en l’existence probable d’un Esprit ou d’une force supérieure, que les Francs-Maçons nomment Grand Architecte de l’Univers.
Être libre, de bonnes mœurs, et dénué de préjugés de couleur ou de race, tout en cultivant l’amour pour son prochain.
Posséder une éducation suffisante pour assimiler les enseignements partagés et faire preuve d’humilité.

Engagement et Convivialité :

Les membres et affiliés de la G.L.F.H. sont encouragés à rompre avec les habitudes qui alimentent les malentendus et divisent les esprits. Nous promouvons une culture de bienveillance et d’entraide, et nous aspirons à ce que chaque membre prenne plaisir à travailler aux côtés de ses frères dans un environnement de convivialité, loin des préjugés et des tensions xénophobes.

Organisation

Aujourd’hui, la Grande Loge Franco-Haïtienne (G.L.F.H) se compose de cinq loges, également appelées ateliers symboliques ou loges bleues.
Chaque loge, localisée dans un Temple maçonnique, est dirigée par un Vénérable Maître et possède un titre distinctif accompagné d’un numéro d’ordre. Les loges fédérées au sein de la G.L.F.H sont les suivantes :

La Respectable Loge Mère Isis #1, travaillant au Rite Écossais Ancien et Accepté (R.E.A.A). Cette loge est mixte.

La Respectable Loge Les Descendants d’Abraham #2, travaillant au Rite York. Cet atelier est exclusivement masculin.

La Respectable Loge Renaissance #3, travaillant au Rite Écossais Ancien et Accepté (R.E.A.A). Cette loge est également masculine.

La Respectable Loge Mackandal #4, travaillant au Rite Misraïm. Ce sont des travaux mixtes.

La Respectable Loge Athéna #5, travaillant au Rite Écossais Rectifié (RER). Cet atelier est mixte.

Contact

Site officiel de l’obédience

Email : grandelogefrancohaitienne@gmail.com

Tel:
+33 6 60 44 75 19
+33 7 61 02 68 57

Adresse :
16 Rue Gaston Bonnier
92600 Asnières-Sur-Seine

L’ésotérisme : voie de salut pour le Rock ?

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Le rock : voix de salut pour l’ésotérisme ?

« Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse. »

On va commencer de manière bien scolaire, en précisant ce qu’est pour nous l’ésotérisme. Comme tout le monde, on ne va trop se fouler et on va aller mater la page Wikipédia sur ce sujet.

Elle est parfaite, concise, et pas prise de tête. Déjà, que je suis bien sympa en faisant cet article, je ne vais pas m’embêter à me coller des tonnes de livres sur l’ésotérisme. La plupart, sont beaucoup trop épais, partent dans tous les sens. L’ésotérisme, ce doit être comme le rock : court, efficace, ça claque et on reste toujours un peu sur sa faim. C’est le principe des fast-foods comme Mac Do et Burger King aussi, mais bon, hein, on va s’arrêter là dans ce genre de digression, sinon, je vais faire ce que je dénonce, de la logorrhée pseudo-ésotérique… . On va éviter les trucs du genre, je coupe la pomme en deux, et j’y vois une étoile à cinq branches ! Le seul truc ésotérique que je peux distinguer dans ce que je viens de vous écrire, c’est que le groupe post- punk français, les Satellites avait raison : «… les américains sont les plus forts, ils n’ont jamais de problèmes, ils fument des clopes qui font maigrir, ils fument des clopes qui font rire, … même Jean-Marie Le Pen n’est pas aussi malin que les américains… ». Les américains, ils inventent des trucs qui te donnent toujours plus envie d’en consommer ; comme l’ésotérisme quoi ! Aujourd’hui, plus on s’intéresse à l’ésotérisme, plus on a envie d’en consommer. L’ésotérisme est devenu un produit de consommation courante. En plus, si on met un peu de cul, sous prétexte de tantrisme et autre, ça fait bien vendre.

Le rock, invention musicale américaine, n’échappe à ce principe. Ian Dury ne chantait-il pas “Sex and drug and rock n’roll “ ? Le film Easy Rider ne nous faisait-il pas passer de l’autre côté du miroir, comme le hurlait si bien le « back door man » Jim Morrison ?

Ben oui, le rock, c’est comme tout aujourd’hui, ma brave dame, me dirait mon épicier, c’est devenu un objet de consommation courante. L’ésotérisme c’est pareil ! On saupoudre le tout de cul, de trucs bizarres, vaguement mystérieux, qui ont l’air vachement  savant et on obtient les écoles de kabbalah popularisées par Madonna et d’autres stars du rock. Super cool, non ?

C’est tellement tout simple tous ces trucs inventés par d’anciennes entités. Avec tout cela tu vas retrouver l’origine du monde. Tu seras même plus fort que Gigalmesh, man ! L’immortalité te tend les bras.

C’est là que cela devient intéressant, Bro ! Tous ces trucs de kabbalah, de new age,  et autres bricolos du dimanche pseudo ésoterico-spiritualistes, ils oublient de te renseigner sur l’essentiel.

Essaye de piger dude, la cabale, sans parler l’araméen et l’hébreu de Spinoza ! Connais-tu le grec ancien ? Je n’ose même pas te demander si tu déchiffres couramment les hiéroglyphes égyptiens ? On oublie que Gurdjieff était un escroc, qui a fini poivrot et que son ennéagramme devrait s ‘appeler plutôt « neuneugramme ». Bref, l’ésotérisme actuel, c’est comme la plupart de la guimauve pseudo rock qu’on essaye de vous faire avaler à grands coups de tailles dans le larfeuille !

On ne va pas leur en vouloir d’essayer de vous arnaquer. C’est pour votre bien-être. Allégé du portefeuille, il ne vous reste plus que le chèque cœur. Vous voyagerez plus léger sur une autoroute à quatre voies. Qu’est-ce qu’on leur dit : « Merci, Messieurs les marchands du temple » ? Tout cela donne la gerbe alors que nous, on aimerait plutôt se concentrer sur le rameau d’or.

C’est pour cette raison que René Guénon me donne de l’urticaire. Il était fort le René, il te raisonnait en mode chrétien, mais si ça ne collait pas, il te rajoutait un petit bout de soufisme, un morceau d’hindouisme, et hop, le tour était joué. Ah René, c’était le meilleur bricolo du dimanche de l’ésotérisme. Un sacré précurseur car il a ouvert la voie à tous les gourous de l’ésotérisme d’aujourd’hui. Franchement, plutôt que de lire un René Guénon, je préfère me mater un film de Tarzan avec sa guenon, Cheetah !

Tous ces gourous, tous ces grands initiés vous font croire que l’ésotérisme c’est facile et que vous allez pouvoir tout comprendre pour ne faire qu’un avec votre moi cosmique.

Or, l’ésotérisme, c’est dur, c’est même très dur et vous n’aurez jamais fini. Pourquoi, parce que l’ésotérisme – sans faire un cours dessus – implique l’étude de la philosophie, des mathématiques, de la littérature, de courants de pensées théologiques ou religieux comme la gnose, et surtout, l’utilisation des symboles. Un symbole dont on a fait le tour complet est « mort ». Il n’est plus un symbole. L’ésotérisme est tout sauf simple ! Lisez Baudelaire, Borgès ou Pessoa et vous comprendrez.

Le rock est pareil que l’ésotérisme. Les émissions de The Voice, la Nouvelle Star, etc …  font croire que la musique c’est simple. Tout le monde peut devenir musicien, donc rocker ! Hélas non, il faut du talent et du travail.

De la même manière, la plupart des radios de grande écoute vous font écouter de la musique préfabriquée et préformatée pour les consommateurs de musique. Cette musique n’est pas destinée aux musiciens ni aux mélomanes. Elle a juste pour but de vous accompagner au supermarché, de vous amuser en boîte de nuit, et de vous faire bouger le boulard dans un club de sport ! C’est juste de la musique d’accompagnement de l’instant présent. Comme les objets, son obsolescence est pratiquée. Jacques Attali l’a très bien vu dans son essai sur l’économie de la musique.

Pour faire simple, le rock et l’ésotérisme ont perdu leur caractère sacré. La vache n’est plus sacrée, elle s’est transformée en vache à lait, juste bonne à traire. Le hic, c’est que la vache, c’est vous !

Patti Smith, dans Just Kids, l’avait bien défini, cette perte de sacralité du rock. Elle écrivait « On avait peur que la musique qui nous avait nourris se trouve en danger d’inanition spirituelle. On avait peur qu’elle ait perdu sa raison d’être, qu’elle tombe entre des mains engraissées, qu’elle patauge dans la fange du spectacle, de la finance et d’insipides complexités techniques. ». C’est la même chose pour l’ésotérisme d’aujourd’hui. Remplacez dans cette citation de Patti Smith, le mot « musique » par celui de« ésotérisme ».

Trouvez-moi un groupe de rock aujourd’hui qui soit ésotérique, qui pratique le symbolisme, ou qui fait du texte à plusieurs niveaux d’interprétation possible ? Pas un groupe de rock d’une tribu musicale qui pratique un ésotérisme de pacotille ! Tous les jours, on annonce la mort du rock !

C’est flippant car les grandes icônes du rock disparaissent les unes après les autres : Bob Marley, John Lennon, David Bowie,  Lou Reed, etc …. . Pour elles, le rock était une culture, donc une spiritualité, dans le sens que toute activité culturelle de l’homme est spirituelle. Ces stars transcendaient leur matérialité par la musique, la langue des dieux ! Elles bâtissaient dans les airs, des cathédrales de sons, mais aussi, avec l’arrivée de Dylan dans le rock, des cathédrales de mots.

Led Zeppelin composait « Stairway To Heaven”, John Lennon faisait sa dernière prophétie, les Stones et les Beatles partaient en Inde, Bowie se comportait en démiurge en prétendant venir d’un autre monde, John Entwistle, le bassiste des Who, était franc-maçon.

Les textes des chansons des Doors, écrits par Jim Morrison, nécessitaient plusieurs niveaux de » compréhension. Ce dernier n’était-il pas nourri de William Blake, de Baudelaire, de Milton ? Ne voulait-pas initier son public pour qu’il passe de l’autre côté du miroir, en ouvrant les portes de la perception.

Cette spiritualité dans le rock avait son propre ésotérisme.

Greil Marcus dans son « Lipstick Traces » ne compare-t-il pas le punk à la gnose ? En voulant revenir à l’essence du rock, à sa pureté originelle, un beat bien simple, loin de toutes les longues virtuosités des gros groupes de la FM taillés pour la FM américaine, les punks sont des gnostiques pour cet auteur, l’un des plus rock n’roll qui soit.

Le mouvement punk est d’ailleurs caricatural de la perte de spiritualité du rock. Il est s’est transformé à son tour en une « marchandise musicale » avec l’arrivée de Sid Vicious dans le groupe des Sex Pistols. C’était fini, punk was dead et no future !

Pour percer et devenir riches et célèbres, les groupes de rock devaient vendre leur âme au diable, comme le bluesman Robert Johnson, premier membre du club des 27, à la croisée des chemins, mais au moins, ils avaient créé leur univers musical. Aujourd’hui, plus besoin de vendre son âme au diable, il lance ses propres légions de groupes de rock, bien proprets, consommateurs de produits bios, ne buvant que de l’eau, et pré-formatés musicalement pour correspondre au goût des consommateurs musicaux.

Il serait bon de relire le prologue de « Ainsi Parlait Zarathoustra » de Nietzche, que citait Jim Morrison, partagé entre ses énergies dionysiaque et apollinienne, pour résumer la démarche artistique des Doors, : « Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse. ».

Tous ces groupes voulaient être des intermédiaires aux frontières du réel, des portes de la perception, des guides vers des mondes invisibles, souvent découverts sous l’emprise des acides et autres, et l’évocation jalonne non seulement leur musique mais les textes de leurs chansons. Encore une fois, Morrison l’a parfaitement résumé, dans un interview, « Il y a le connu. Et il y a l’inconnu. Et entre les deux, il y a la porte, et c’est cela que je veux être. Je veux être la porte. ». Pour eux, la musique n’était pas un simple rapport sonore mais un véhicule vers l’Autre-Monde, comme dans les pratiques chamaniques.

Aujourd’hui, comme le rock, ce n’est plus le cas pour l’ésotérisme. On n’interprète plus, on n’étudie plus, on consomme. Le grand mensonge est celui-ci : l’ésotérisme n’a jamais eu pour but de mener au bien-être, ni au mieux-être ! Tenter de comprendre le monde dans son unité, en rassemblant ce qui est épars, le sacré et le profane, c’est peut-être devenir un « emerech ». Bref, ce n’est pas très vendeur, car trop difficile et trop long, sans obsolescence programmée ! « Ça » ne vous éclaire pas sur ce que vous voulez entendre mais sur ce que vous pourriez comprendre !

D’ailleurs, l’initié, qu’il soit ésotériste ou rocker, ne s’y trompe pas ! Il néglige tous ces kits de prêt-à-penser ésotérique, comme les groupes de prêt-à-écouter calibrés et « panelisés » pour s’orienter vers les vrais mystères, qui ne sont pas des consommables. La musique, donc le rock, vise à vous faire ressentir ce que le langage ne peut exprimer, l’ineffable. L’ésotérisme vise à faire comprendre ce qui n’est pas visible sans une initiation du regard, comme de tous les autres sens, dont l’ouïe.

L’ésotérisme et le rock entrainent leur adepte dans un voyage qui, comme tout voyage, le ramène à son point de départ, transformé, modifié. Seul le voyage vers l’Orient Eternel est sans retour, d’où l’attirance de Jim Morrison, comme d’autres musiciens, vers la Mort, pour passer de l’autre côté du miroir.

La musique, l’ésotérisme, devenus biens de consommation aujourd’hui, notamment dans le marché du bien-être, ne sont plus des moyens de transports initiatiques mais des viatiques destinés à nous rassurer. D’où peut-être cette impression qu’aujourd’hui nous ne sommes plus mortels, que la société n’évoque plus la Mort et qu’elle cache ses vieux, sauf s’ils ont du pouvoir temporel, parce que l’intemporel n’a aucun intérêt. On a même commercialisé le slogan des anciens égyptiens « La mort n’est qu’un commencement. »  (sic !). Plus besoin d’évoquer la mort, elle est prégnante dans l’aseptisation du rock et de l’ésotérisme aujourd’hui.

La jeunesse d’aujourd’hui ne s’y trompe pas, en revenant à l’écoute des Doors, de David Bowie, de Led Zeppelin, en créant ses tribus musicales avec ses religions hors-pistes et leurs ésotérismes propres.  La jeunesse ne s’y trompe pas car les groupes les plus populaires, comme Rammstein, sont ceux qui ne font pas partie du marché !

Il serait temps de laisser chanter son chaos intérieur, pour le maîtriser en lumière capable de faire flamboyer à nouveau notre petite étoile ! 

Paraphrasons…. de loin … Hermès Trimégiste : « L’ésotérisme est une voix pour le rock, ; le rock est voix pour l’ésotérisme ».

Bertrand PAVLIK

De l’Orient à l’Occident : Sur les traces des mystères initiatiques

Les XIIes Rencontres de l’Académie Maçonnique Provence se tiendront le samedi 5 octobre 2024 au prestigieux Château Saint-Antoine à Marseille. Ce rendez-vous, placé sous le signe de la transmission spirituelle et ouvert aux frères et sœurs maîtres, explorera la thématique évocatrice « De l’Orient à l’Occident ». Cette journée promet d’être un événement exceptionnel où traditions ésotériques et savoirs initiatiques se rejoindront, offrant un moment unique de réflexion et de partage.

Trois conférenciers d’exception

La journée s’articulera autour de trois conférenciers de renom, chacun porteur d’un regard éclairé sur les mystères initiatiques, traversant les âges et les cultures.

Christian Roblin, président du Collège Maçonnique (Grande Loge de France – GLDF), abordera les voies initiatiques reliant les mondes orientaux et occidentaux. Intitulée « Au croisement des chemins de l’Orient à l’Occident : voie maçonnique, voie initiatique, autres voies traditionnelles », cette conférence dévoilera les connexions entre les grandes traditions spirituelles, anciennes et contemporaines.

Florence Quentin

Florence Quentin, égyptologue éminente, plongera les participants dans les profondeurs de l’Égypte antique, véritable berceau de la pensée spirituelle. Dans son intervention « L’Égypte, mère du monde : notre héritage égyptien », elle dévoilera l’héritage millénaire qui relie la sagesse orientale au monde occidental moderne.

Abdennour Bidar, philosophe et essayiste, explorera la symbolique des cinq piliers de l’Islam à travers leur prisme initiatique, dans une conférence intitulée « Les cinq piliers de l’islam et leur sens initiatique ». Il nous guidera dans une réflexion sur l’essence spirituelle de ces fondements, au-delà de la simple pratique religieuse.

Un moment de fraternité et d’échanges

Ces rencontres ne seront pas qu’un espace de transmission intellectuelle. Elles incluront des moments fraternels autour d’un repas convivial. Pour couronner cette journée, une séance de dédicaces permettra aux participants d’échanger directement avec les auteurs, dans un cadre chaleureux.

Un voyage initiatique entre Orient et Occident

Cet événement, marqué par des interventions riches et inspirantes, constitue une véritable invitation à un voyage initiatique, une exploration des mystères profonds qui relient les civilisations orientales et occidentales. C’est une occasion unique pour les Sœurs et les Frères d’élargir leur compréhension spirituelle dans un cadre prestigieux et bienveillant.

Le programme de la journée

– 9h00 : Accueil des participants

– 10h00 : Mot d’ouverture et présentation de la journée

– 10h15 : Première conférence et échanges

– 11h30 : Deuxième conférence et échanges

– 13h00 : Agapes fraternelles

– 14h30 : Troisième conférence et échanges

– 15h45 : Conclusions et Chaîne d’Union

– 16h00 : Rencontre avec les auteurs, dédicaces et pot de départ

Inscription ouverte pour les XIIes Rencontres de l’Académie Maçonnique Provence, un événement destiné à enrichir et approfondir les connaissances spirituelles des Maîtres Maçons. N’hésitez pas à diffuser cette invitation à tous les frères et sœurs de votre entourage !

Informations pratiques

– Participation aux frais : 25 € pour les non-abonnés. Ce tarif comprend l’accès à la journée, le café d’accueil, le repas complet (entrée, plat, fromage, dessert, boissons, café) ainsi que le pot de départ. Pour s’inscrire.

– À l’issue des conférences, chaque participant recevra les textes des conférenciers ainsi que l’enregistrement intégral des conférences et des échanges.

L’autorité en loge est-elle gage de connaissance et de sagesse ?

Ah quel bonheur de se retrouver sur les colonnes et de voir, enfin, notre Vénérable Maître, grand sage, droit, tenant fermement et vaillamment son maillet, lunettes délicatement posées sur le bout de son nez.

Vénérable : qui est digne d’être respecté et honoré en raison de son grand âge (pas toujours), ou de son expérience (vérifiée ?). Si on s’en tient à quelques approches simples et communément adoptées…

Maître : Personne qui exerce son autorité sur une ou plusieurs autres personnes ou choses (choses…) et qui a le pouvoir de faire quelque chose…

Vénérable Maître : Celui ou celle qui a atteint un certain niveau de connaissance, de sagesse ou de spiritualité, vénéré comme un guide ou maître spirituel. Il incarne, en résumé, et en loge, le principe d’autorité dont il use avec sagesse et modération. Loyal envers les membres de son atelier, envers son ordre, il reste obéissant à la règle et fidèle au rite. Présidant et siégeant à l’Orient, occupant la chaire de Salomon, sa parole doit être juste et sa posture inversement proportionnelle à la place qu’il occupe, c’est-à-dire empreinte d’humilité, tout en énergie, positive et constructive, qui concilie les contraires… Mais encore faut-il avoir fait avant un petit brin de causette à son égo 😉

« Je suis l’éclair de la sagesse qui illumine les ténèbres de l’ignorance et guide les âmes perdues sur le chemin de la lumière ! Ma sagesse est infinie, mes connaissances divines ! Écoutez mes paroles avec respect et humilité car je suis le grand sage qui détient la vérité ultime sur l’univers ! Ma présence inspire la vénération et mon aura emplit l’atmosphère de sérénité. Suivez mon enseignement et vous atteindrez la lumière ! »

Le prologue de Jean (Par Alain Graesel)

Εν αρχή ην ο λόγος = en arkhê en o logos
και ο λογος ην προς τον θεον = kai o logos en pros ton théon
και θεος ην ο λογος = kai théos en o logos

« Au commencement était le logos, et le logos était auprès de Dieu et le logos était Dieu ».

Le Prologue de Jean est ouvert sur l’autel des serments des loges de la Grande Loge de France qui travaillent toutes – à de très rares exceptions près – au Rite Ecossais Ancien et Accepté (REAA).

La réflexion sur ce texte est intéressante car la représentation que les Hommes se font du divin – qui est en question dans ces lignes – contribue à structurer de manière radicale la conception qu’ils peuvent avoir d’eux-mêmes, préoccupation qui traverse toute la démarche au REAA.

Le début du Prologue, écrit en grec (ci-dessous en alphabet latin) par Jean l’Évangéliste dit ceci :

Jean 1:1. In principio erat Verbum… sont les premiers mots en latin de l’Évangile selon Jean, Évangéliaire d’Æthelstan, folio 162 recto, v. Xe siècle.

1 En arkhè en o lógos, kaí o lógos en prós tón theón, kaí theós en o lógos.
Au commencement était le Logos, et le Logos était auprès de (ou tourné vers) Dieu, et le Logos était divin (ou le divin).

2 Oútos ín en arkhè prós tón theón.
Il était au commencement avec Dieu.

3 Pánta di’ aftoú egéneto, kaí chorís aftoú egéneto oudé én ó gégonen.
Toutes choses ont été faites par lui ; et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans lui.

4 En aftó zoí ín, kaí i zoí ín tó fós tón anthrópon,
En lui était la vie et la vie était la lumière des hommes.

5 kaí tó fós en tí skotía faínei, kaí i skotía aftó ou katélaven.
Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue.

[…….]

Que signifie cette entrée en matière de l’évangile ?
Quels problèmes nous pose-t-elle ?
Quelles perspectives ouvre-t-elle ?
Sur quel chemin nous emmène-t-elle ?

La dimension herméneutique et la difficulté des interprétations

Notre démarche initiatique est herméneutique.

Les textes peuvent être appréhendés à un premier niveau de sens littéral – tenant compte du contexte de leur apparition – mais aussi à un sens plus élaboré ouvrant sur leur éventuelle dimension métaphysique.

Jean 1:1, Évangéliaire d’Ostromir, avec le portrait de l’évangéliste, 1056-1057.

L’initiation nous invite à l’interprétation libre des symboles que nous rencontrons dans ces textes et cette liberté d’interprétation est pour nous essentielle.

Notre démarche est aussi métaphysique et à ce titre, sans tourner le dos à la rationalité de la science et de la technique, elle aborde des thèmes qui nous projettent au-delà de la seule approche rationnelle du réel, du monde et des hommes.

Le Prologue de Jean est un texte religieux classé par l’église romaine au rang des évangiles canoniques avec ceux de Marc, Mathieu et Luc. Il est assuré ainsi d’une autorité doctrinale. C’est un texte de référence interprété par les docteurs de la foi.

Mais c’est aussi un texte métaphysique qui peut être étudié et interprété dans un cadre initiatique hors de toute ascendance théologique particulière.

Les philosophes David Hume et Emmanuel Kant ont disqualifié la métaphysique en tant que mode de connaissance et de savoir objectif.

Mais si Kant dit que la métaphysique n’est pas légitime en tant que instrument de savoir objectif – car il n’est pas possible à l’homme de connaître les choses en soi qui sont au-delà de l’expérience telle qu’elle nous est donnée par nos sens – il souligne en même temps qu’elle reste nécessaire et incontournable, parce que l’homme est un  » animal métaphysique  » (selon la formule postérieure d’Arthur Schopenhauer) qui a posé, qui pose et continuera de poser des questions qui échappent au domaine de la rationalité.

Y a-t-il quelque chose de vrai dans ce Prologue ?

Jean 1:1, Les Grandes Heures d’Anne de Bretagne, XVIe siècle.

La question de savoir s’il y a quelque chose de vrai dans ce Prologue est une question sans intérêt, car au sens scientifique du terme rien de ce qui est écrit n’est démontré ni prouvé. Comme dit Jean un peu plus loin  » Dieu personne ne l’a jamais vu  » (1, 18) et c’est Jésus son Fils qui l’a fait connaître.

On se trouve donc devant un texte symbolique, à forte charge poétique, maniant les allégories et les paraboles, éminemment interprétable.

Et notre qualité de Franc-maçon nous invite à la lecture symbolique de ce langage qui attend de notre part l’exercice de l’intelligence initiatique. Car les symboles qui sont véhiculés dans ces textes, sous leur apparence fréquemment insolite – et un discours qui souvent ne dissimule que pour mieux dévoiler – nous servent en fait à voir plus clair dans la réalité, la nôtre et celle du monde. Il faut les prendre en entier sans les confronter à cette rationalité critique qui est la dimension d’excellence de tous les savoirs scientifiques, mais dont le déploiement, ici, risquerait de limiter la portée créatrice d’une œuvre qui n’a aucune visée de ce genre.

Les symboles ne veulent pas représenter la réalité, mais la forme métaphorique d’une vérité qui la traverse, et qui parfois l’engendre ; et ils exposent une idée ou une valeur sous une forme la plus souvent poétique dont l’intérêt renvoie à autre chose que leur simple présentation. Comme le dit Paul Ricœur dans son ouvrage La Métaphore Vive, les symboles sont des  » déviances créatives  » que l’on ne peut pas – et que l’on ne doit sans doute pas – traduire dans un langage de pure rationalité, car la vérité qu’elles visent ne peut tout simplement pas  » être dite  » autrement.

Et si le REAA fait renvoi à la culture judéo-chrétienne, c’est parce que les mythes et symboles de cette culture sont naturellement et facilement accessibles à notre imaginaire qui s’est fréquemment construit dans la relation – le cas échéant conflictuelle – à ces références culturelles et didactiques, quelle que soit par la suite la pratique – religieuse ou non religieuse – de chacun et de ses croyances en général. Il n’y a pas pour autant de confusion entre le REAA et les textes religieux qui peuvent lui servir de support.

Mais cette lecture symbolique peut aller plus loin encore.

Manuscrit grec du Nouveau Testament

L’herméneutique contemporaine argumente l’idée que c’est au lecteur qu’il revient de compléter l’œuvre à laquelle il se confronte, considérant qu’elle reste inachevée aussi longtemps qu’elle n’a pas rencontré une intelligence et une sensibilité soucieuse d’en tirer la richesse devant éventuellement permettre de la transformer en acte.

Avec l’herméneutique, nous passons ainsi de la  » lettre  » de première lecture, à  » l’esprit  » qui veut en dévoiler le sens caché. Le texte de référence n’est plus alors sollicité en tant que tel, mais comme une œuvre non achevée, projet à réaliser, dessein en voie d’accomplissement et qui va trouver une part de cet accomplissement dans sa mise en perspective existentielle, consciente et délibérément revendiquée.

Lorsqu’on s’attarde un peu sur les différentes traductions / interprétations du Prologue à partir du texte grec de Jean on se rend compte que leurs auteurs / exégètes ne se contentent pas de  » traduire  » littéralement le texte initial et lui donnent de fait un sens qui peut parfois s’écarter de celui d’origine. Ces interprétations peuvent même avoir un caractère polémique.

Louis Segond, théologien suisse protestant, en 1910 traduit « en arkhè en o logos » par « au commencement était la Parole ».

Les exégètes catholiques quant à eux privilégient généralement la traduction par « au commencement était le Verbe ».

Augustin Crampon est chanoine de la cathédrale d’Amiens

C’est le cas du chanoine de la cathédrale d’Amiens Augustin Crampon (édité post mortem en 1904), de la Bible de Jérusalem 1973 et de la Traduction œcuménique de la Bible (TOB) de 1987 qui font autorité dans leur famille spirituelle.

Or le Verbe évoqué dans les interprétations vaticanes et romaines – Au commencement était le Verbe – n’est évidemment pas un verbe qui désigne l’état ou l’action d’un sujet mais ce qu’il est pour la religion catholique c’est-à-dire la deuxième hypostase de La Trinité, Fils de Dieu, entre le Père et le Saint-Esprit, ce qui l’enferme dans une référence théologique déterminée non universelle, le terme hypostase signifiant ici l’accomplissement du divin par la réalisation de son essence.

Cette interprétation tire de fait l’original grec dans une direction particulière, conforme aux principes de la théologie catholique romaine.

Et en effet traduire  » logos  » par le  » Verbe  » – référence parfaitement légitime pour un croyant catholique – nous ouvre à une dimension religieuse, La Trinité et le Verbe étant des dogmes, comme l’Eucharistie ou la Transsubstantiation !

Et ces dogmes, en décalage par rapport aux principes du Rite Ecossais Ancien et Accepté, enferment donc le sens symbolique possible du texte et mettent fin à la recherche car alors tout a été découvert.

Je propose donc une interprétation qui ne doit pas être prise pour une vérité ou une certitude mais pour une question de recherche exploratoire.

Je propose de conserver au mot  » Logos  » le sens grec qui est le sien car il est largement assez riche de sens possibles.

« Au commencement était le Logos » vs « au commencement était le Verbe ».

Bible ancienne

L’interprétation  » en arkhê en o logos « , en grec par  » au commencement était le Logos  » me semble en effet intéressante.

Pourquoi ? Parce que le Logos en grec n’est pas seulement la Parole. Et surtout : il n’est pas le Verbe de l’interprétation catholique romaine.

Comment peut-on dès lors interpréter ce terme ?

On peut reprendre le sens que lui donne le grand helléniste Léon Robin spécialiste de la pensée platonicienne, dans son ouvrage « La pensée grecque et les origines de l’esprit scientifique » (1re éd. 1923). Il écrit :  » Le Logos c’est à la fois la pensée divine qui circule éternellement dans la nature et la pensée humaine mais en tant qu’elle participe à ce courant unique et éternel et perd ainsi son individualité « .

On peut souligner que les traductions usuelles du mot logos dans les textes grecs de cette période sont le plus souvent alignées sur cette  » pensée divine  » citée sous le vocable de Raison et de Parole.

Le respect du texte initial : « En arkhê en o logos » donnerait alors « Au commencement était le Logos – c’est-à-dire à la fois la Raison et la Parole -« .

Et  » kai o logos en pros ton theon  » donnerait  » et le logos était auprès de dieu  » ou  » tourné vers dieu « , les deux formules étant possibles, pour finir par  » kai theos en o logos  » traduit par  » et le logos était dieu  » ou  » était divin « .

En référence à Robin – le Logos est peut-être pour l’intelligence hellénisée de Jean, la Raison organisatrice et la Parole créatrice.

Je propose donc ici de conserver le mot  » logos  » et d’interpréter  » En arkhê en o logos  » par le sens qu’il a en grec de  » Raison organisatrice, Parole créatrice  » autrement dit  » Au commencement était le Logos à la fois Raison Parole  » et de poursuivre par  » et le logos était divin « .

Ce logos est donc symboliquement créateur et il a une dimension ontothéologique car :  » Toutes choses ont été faites par lui ; et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans lui.  » (V3).

Le logos Raison, Parole. Et Lumière.

Donc le Logos pourrait être symboliquement Raison et Parole.

Mais, point supplémentaire, il pourrait être également Lumière. Pourquoi ?

Dans un article de la  » Revue des sciences religieuses  » (84/4 2010), Françoise Dastur, Professeure des universités (Paris XII et Nice-Sophia Antipolis), rappelle que le mot  » Dieu  » renvoie à l’idée de lumière par sa racine indo-européenne deiwos qui signifie  » lumière du ciel  » ou  » lumière du jour « , racine qui elle-même renvoie au sanskrit devas, au grec theos, au latin deus et au français dieu.

Et cette  » Lumière  » est évoquée dans les versets suivants :  » En lui était la vie et la vie était la lumière des hommes.  » (V4) et  » Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue.  » (V5).

Idée intéressante pour les initiés que nous sommes car associer Raison, Parole et Lumière ne peut être que très stimulant pour la recherche au REAA.

D’autres développements seraient encore possibles mais la place manque ici pour en parler.

En conclusion.

Voilà donc, par l’effet du croisement d’une lecture initiatique et symbolique et de la racine étymologique indo-européenne d’un mot – Dieu – par ailleurs saturé de sens théologique, la possibilité de bâtir une interprétation qui s’affranchit de toute charge religieuse particulière – sans contester sa validité dans le champ de la foi – et qui ainsi interpelle par son ambition tous ceux qui veulent pratiquer une recherche spirituelle ouverte et libre.

Elle donne au logos de Jean une dimension à la fois métaphysique et spirituelle par la convergence dans le logos de la Raison organisatrice, de la Parole créatrice et de la Lumière qui illumine les hommes.

Peut-être comme le Delta qui est allumé au début de nos Tenues ?

Gros plan sur un maçon hors du commun de la GLNF : Paul Amas

Il est coutume d’affirmer qu’un journal qui parle des trains qui arrivent à l’heure fait moins d’audience que lorsqu’il relate l’histoire des trains qui déraillent. Aujourd’hui, nous allons justement prendre « le risque » de vous présenter un Frère, membre de la Grande Loge Nationale Française, qui mérite le respect de chacun. Il ne se contente pas de palabrer sur les changements de la société, ne prend pas le porte-voix pour prodiguer ses conseils éclairés. Non, lui il agit et comme vous allez le constater, nous pouvons tous prendre des leçons.

Il y a deux ans, Paul Amas s’attaquait au conflit en Ukraine.

Un chirurgien-dentiste marseillais a eu la folle idée de transformer un conteneur maritime en unité de soins d’urgence pour venir en aide à la population ukrainienne, sur place.

Parois blanches et grande croix rouge peinte par-dessus, le conteneur maritime est prêt. Inauguré aujourd’hui à Berre l’Etang, il a été totalement transformé pour une mission spéciale. Aujourd’hui, Paul Amas va prendre la route, direction l’Ukraine, pour offrir ce conteneur maritime devenu une unité de soins d’urgence.

Ce chirurgien-dentiste marseillais est à l’origine de ce projet solidaire. « Dans mon sang, coule l’eau du Vieux-Port », évoque-t-il fièrement, pour démontrer que la cité phocéenne sait apporter son soutien. « Une seule règle, n’en suivre aucune, et envoyer notre cœur au visage des gens », poursuit-il. Ce n’est pas la première fois que Paul Amas détourne un objet pour une utilisation médicale. Lors du premier confinement, il avait réussi à faire évoluer un masque de plongée pour prodiguer des soins en toute sécurité.

Un projet pour répondre aux demandes de médecins ukrainiens (Suite de l’article)

Guerre en Ukraine : un dentiste organise le secours de réfugiés et leur logement à Marseille.

A Marseille, un chirurgien-dentiste organise un trajet humanitaire en bus pour secourir des Ukrainiens fuyant la guerre. Grâce à la mobilisation de la Ville de Marseille et des citoyens, des cartons de matériel médical vont être acheminés et ces Ukrainiens seront logés à leur arrivée.

« Un homme est en train de déplacer des montagnes à Marseille ». Sur les réseaux sociaux, les vidéos de Paul Amas font des milliers de vues et fédèrent de nombreux internautes. Ce chirurgien-dentiste organise un aller-retour en bus jusqu’à la Pologne pour porter secours aux réfugiés ukrainiens fuyant la guerre.

Depuis vendredi, le praticien appelle à la générosité des Marseillais pour organiser le voyage. 

5.000 kilomètres en quatre jours

Le bus part direction Wroclaw, en Pologne, avec un chauffeur professionnel et une interprète. Un stop obligatoire de 9 heures est prévu à l’allée et au retour à Strasbourg. Une salle communale sera mise à disposition pour « se reposer, manger ».

Suite de l’article sur le site de France 3

Ainsi, de nombreux maçons parlent de tailler leur pierre brute. Certains trouvent dans cette déclaration un concept opératif ou philosophique. D’autres y voient une action spéculative permanente. C’est sans aucun doute l’état d’esprit de notre Frère Paul Amas qui agit comme chacun de nous devrait le faire. Bravo !