mer 15 janvier 2025 - 07:01

Anarchisme et Franc-maçonnerie en Catalogne au XIXe siècle

De notre confrère nuevatribuna.es – Par Eduardo Montagut

Il y a historiquement une certaine affinité entre l’anarchisme et la franc-maçonnerie, sûrement, parce que le premier suppose un phénomène idéologique et social d’hétérodoxie évidente, et pourrait mieux comprendre l’hétérodoxie de l’organisation maçonnique, bien plus que le socialisme, qui s’opposait au concept de fraternité ouvrière, fruit de la conscience de classe, à la fraternité universelle défendue par la Franc-maçonnerie. 

L’anarchisme était très proche du monde de la libre pensée, même s’il ne faut pas oublier qu’il y avait des anarchistes qui considéraient la franc-maçonnerie comme un instrument de la bourgeoisie.

Enric Olive Serret est un défenseur de cette thèse du rapprochement des hétérodoxies, accentuée par les crises de l’anarchisme lui-même, fruit des persécutions, mais aussi par les intenses débats idéologiques internes favorisés par l’absence de directions très rigides. C’est ainsi que l’historien catalan interprète la relation évidente entre les deux univers au XIXe siècle en Catalogne, où l’anarchisme et la franc-maçonnerie ont connu un développement évident. 

L’anarchisme était très proche du monde de la libre pensée et cela aidait également dans les relations, même s’il ne faut pas oublier qu’il y avait des anarchistes qui considéraient, comme beaucoup de socialistes, que la franc-maçonnerie était un instrument de la bourgeoisie.

La thèse d’Olive Serret semble très suggestive en insistant sur l’effort anarchiste pour trouver des points d’union et de relation avec différents mouvements progressistes.

En tout cas, la thèse d’Olive Serret semble très suggestive en insistant sur l’effort anarchiste pour trouver des points d’union et de relation avec différents mouvements progressistes. Apparemment, cette approche aurait à voir avec l’option de l’anarchisme envers la question ouvrière, comme précédent pour le futur anarcho-syndicalisme, lancé au début du XXe siècle. Cette option éviterait la voie de la violence, contexte favorable au rapprochement entre libres penseurs et francs-maçons. Ainsi, dans la société libre-penseuse « La Lumière », il y avait des anarchistes fondamentaux tels que Gregorio Sentiñón, Farga Pellicer, Anselmo Lorenzo ou Tarrida del Mármol, entre autres. Il y aurait le groupe de typographie « La Academia », un atelier qu’Evaristo Ullastres fonda entre 1877 et 1878 et qui donna du travail à de nombreux ouvriers, parmi lesquels Llunas i Pujals, Anselmo Lorenzo, Farga Pellicer, etc.


Bibliographie : Enric Olivé Serret, « Le mouvement anarchiste catalan et la francmaçoneria dans le dernier tiers du XIXe siècle. «Anselmo Lorenzo et la loge des Fils du Travail.» Recerques : Història, economia i cultura, ISSN 0210-380X, Nº 16, 1984 (Numéro dédié à : 1950-1980 : une étape de changement dans l’agriculture catalane), pp. 141-156.

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Pierre d’Allergida
Pierre d’Allergida
Pierre d'Allergida, dont l'adhésion à la Franc-Maçonnerie remonte au début des années 1970, a occupé toutes les fonctions au sein de sa Respectable Loge Initialement attiré par les idéaux de fraternité, de liberté et d'égalité, il est aussi reconnu pour avoir modernisé les pratiques rituelles et encouragé le dialogue interconfessionnel. Il pratique le Rite Écossais Ancien et Accepté et en a gravi tous les degrés.

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