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Pour comprendre les rouages de l’antimaçonnisme il faut en comprendre sa source et son inspiration. Ce dernier est né en France en même temps que l’arrivée de la Franc-maçonnerie Moderne soit dans les années 1720…
L’antimaçonnisme (ou antimaçonnerie) désigne la critique, l’opposition et l’hostilité manifestées à l’encontre de la franc-maçonnerie et de ses membres.
Souvent liées à l’Église catholique, qui condamna à plusieurs reprises la franc-maçonnerie en tant que telle depuis la bulle pontificale In eminenti apostolatus specula en 1738, les condamnations au sujet de la société initiatique se sont exprimées sous des natures et formes diverses. L’acceptation globale de l’idéologie démontre que la distribution des préjugés fut variable au sein des classes sociales et selon les appartenances religieuses. En tant que phénomène sociétal, l’antimaçonnisme constitue une réalité historique et sociale qui puise sa source dans plusieurs strates de l’histoire. La chronologie du phénomène rapporte un ensemble de faits concentrés géographiquement en Occident.
Les politiques et publications antimaçonniques décrivent généralement des intentions et des actions de conspiration liées à un secret, telles les théories du complot maçonnique. Les hostilités furent nourries de tout temps par de multiples interprétations spéculatives telles que l’immixtion dans le pouvoir politique et judiciaire, les hauts grades, l’influence déterminante et l’insertion de symboles dans la vie civile qui en résultent. Dans une optique plus rationnelle, l’antimaçonnisme découle d’une opposition aux idées progressistes et libérales issues du siècle des Lumières, époque où certains philosophes de renom ont adhéré à l’école de pensée.
À la suite notamment des ouvrages de l’abbé Barruel, qui défend la thèse que la Révolution française résulterait d’un complot maçonnique, l’antimaçonnisme devient progressivement une doctrine qui se développe dans les milieux catholiques ultramontains et chez les penseurs de la contre-révolution.
Au xxe siècle, si la franc-maçonnerie est jugée « contre-révolutionnaire » par l’Internationale communiste qui l’interdit à ses partisans, la défiance à son encontre est reprise par l’extrême droite qui l’associe au discours antisémite par une dénonciation de « complot judéo-maçonnique », soupçonnant l’existence d’un faisceau d’intérêts communs. Les régimes dictatoriaux en général de par le monde et la Seconde Guerre mondiale furent les théâtres des persécutions les plus sévères à l’égard de la franc-maçonnerie.
“In eminenti apostolatus specula” est une bulle pontificale fulminée le 28 avril 1738 par Clément XII (1652-1740), 246ᵉ évêque de Rome, et donc pape de l’Église catholique qu’il gouverna de 1730 à 1740, contre la franc-maçonnerie. La première d’une longue série. Le réquisitoire relève alors deux traits principaux de la franc-maçonnerie : le multiconfessionnalisme des loges et le fait que ses adeptes y prononcent un serment d’allégeance au secret et d’entraide qui, selon le texte, ne peut être que suspect…