De source de notre confrère midilibre.fr

Une enquête judiciaire sur des marchés publics irréguliers au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Nîmes met en lumière des liens entre entrepreneurs du BTP du Bassin d’Alès, cadres hospitaliers et élus locaux, tous affiliés à la même loge de la Grande Loge Nationale Française (GLNF). Dans un article publié ce vendredi par le Midi Libre, des Francs-maçons gardois, anonymes mais expérimentés, expriment leur malaise face à ce qu’ils qualifient de « dérive affairiste ».
La direction de la GLNF, contactée par 450.fm, réaffirme son attachement aux valeurs spirituelles et appelle à la prudence :
« Nous ne soutenons aucune action malhonnête de nos membres, et cette affaire mérite une enquête approfondie avant tout pronostic. »
En attendant les suites judiciaires, ce dossier illustre les défis des réseaux fraternels face aux soupçons de collusion.
Un contexte judiciaire déjà chargé

L’enquête, ouverte début octobre 2025, porte sur des soupçons de favoritisme dans l’attribution de marchés publics au CHU de Nîmes, impliquant des travaux de construction. Des perquisitions ont visé des entreprises du BTP alésiennes, révélant des connexions entre patrons locaux, responsables hospitaliers et figures municipales. Ce dossier s’inscrit dans la continuité de l’affaire Nicolas Best, ancien directeur du CHU condamné en novembre 2024 à 30 000 € d’amende pour favoritisme – une décision contestée par le Parquet national financier, avec un nouveau procès prévu en 2026.
À Alès, ville au cœur du Gard, la franc-maçonnerie est particulièrement implantée : quatre temples, une vingtaine de loges et la présence des principales obédiences. Les investigations ont mis en évidence des liens au sein d’une loge spécifique de la GLNF, obédience traditionaliste comptant environ 30 000 membres en France, attachée à une pratique spirituelle et reconnue par la Grande Loge Unie d’Angleterre. Des chefs d’entreprise du BTP, des cadres du CHU et des proches de la mairie fréquenteraient ce cercle, soulevant des interrogations sur une possible instrumentalisation fraternelle.

Des voix internes s’élèvent
Trois francs-maçons gardois, avec 20 à 30 ans d’ancienneté, ont accepté de témoigner anonymement pour Midi Libre. Ils dénoncent une « dérive affairiste » où le « travail spirituel » – au cœur de la maçonnerie – céderait la place à des « discussions profanes » et à des opportunités business. « Les marchands sont dans le temple », lancent-ils, invoquant une sentence biblique pour fustiger l’intrusion du profane dans le sacré. L’un d’eux, après avoir visité la loge incriminée, déplore :
« Je n’ai vu aucun travail maçonnique digne de ce nom. Ceux qui rentrent là, c’est uniquement pour le business. »

Ces témoignages soulignent une minorité active : une quinzaine d’années en arrière, des « maçons affairistes » auraient gravi les échelons et recruté leurs relations – bailleurs sociaux, hospitaliers, élus – pour des motifs utilitaires. La grande majorité des frères en serait « malheureuse », certains prêts à « déposer leur tablier » (quitter la loge). Un conflit interne s’est cristallisé : en octobre 2025, un candidat à un poste maçonnique important a été éconduit par vote lors d’une réunion à Nîmes, et des membres suspects se voient refuser l’accès à des ateliers supérieurs à Alès et Nîmes.
Ces alertes internes ne visent pas l’obédience dans son ensemble, mais appellent à des « réponses claires ». Les plaignants évoquent des avantages indus, comme la création d’un temple local, et attendent des mesures lors de la 35e tenue statutaire de la Grande Loge provinciale de Septimanie, prévue ce mois-ci à Gruissan (Aude), avec 650 participants et la présence du grand maître national.
La GLNF : vigilance et appel à la réserve
Contactée par 450.fm, la direction de la GLNF réagit avec fermeté et prudence.
« Nous ne soutenons en aucun cas des actions malhonnêtes de la part de nos membres »
déclare un porte-parole. L’obédience, fondée en 1913 et axée sur une maçonnerie spirituelle et traditionnelle, rappelle ses principes :
« Notre chemin, c’est la spiritualité, nous ne sommes pas en loge pour réaliser des affaires. Si des dérives étaient constatées et si la justice confirmait cette implication, des mesures pouvant aller de la suspension jusqu’à la radiation seraient prises. »

Les instances nationales sont « avisées » depuis plusieurs mois, et une enquête interne est en cours.
Cette position s’aligne sur les valeurs maçonniques de tolérance et de fraternité, tout en soulignant la complexité du dossier. « Cette affaire est nettement plus nuancée qu’annoncé initialement », précise le porte-parole, invitant à attendre les investigations du Parquet national financier. La GLNF, qui compte des loges dans le Gard et l’Hérault, met en avant son engagement pour la transparence et le respect des lois, loin des stéréotypes conspirationnistes souvent associés à la franc-maçonnerie.
Un réseau local sous les projecteurs
À Alès, la maçonnerie est un pilier discret de la vie associative : obédiences variées, dont la GLNF, coexistent avec des loges du Droit Humain ou du Grand Orient. Mais ce dossier ravive des débats récurrents sur les risques d’instrumentalisation : les loges, espaces de réflexion philosophique et fraternelle, peuvent-elles devenir des réseaux d’influence professionnelle ? Les plaignants insistent : les impliqués ne représentent qu’une « minorité », et le malaise général appelle à une régénération spirituelle.
Le CHU de Nîmes, quant à lui, n’a pas réagi publiquement, se concentrant sur ses opérations quotidiennes. La mairie d’Alès, via ses services, évoque une « routine administrative » pour les liens mentionnés, sans commentaire sur l’enquête.
Perspectives : attente judiciaire et introspection maçonnique
Ce dossier, encore au stade préliminaire, illustre les défis des institutions fraternelles face à la transparence moderne. En attendant les suites – perquisitions en cours, possible audition de témoins –, il invite à une réflexion plus large : comment concilier réseau et éthique dans une société vigilante ? La GLNF, par sa réponse mesurée, semble opter pour l’introspection, fidèle à son idéal de « perfectionnement moral ».
Une affaire à suivre, où la lumière de la justice pourrait éclairer non seulement des pratiques suspectes, mais aussi les vertus d’une fraternité qui se remet en question.

Cela est incroyable ces affaires de pots-de-vin qui gangrènent la Franc-maçonnerie pourtant selon le regard de profane est une institution dont le prestige et la probité font l’excellence de cet Ordre initiatique et traditionnel.
Simplement que la Justice fasse son travail.
Très respectueusement…
La grande loge nationale française, toujours prompte à prêcher la morale et si lente à balayer devant sa porte.
Les affaires reprennent, la complaisance aussi. Pour le grand public, tout cela se confond : les coupables et les autres, les affairistes et les initiés. Et c’est encore la Maçonnerie entière qui porte la honte d’une minorité cupide. Triste spectacle d’un Temple devenu entrepôt.
Décidément, les vieilles habitudes ont la peau dure. Les affaires reprennent, et avec elles l’odeur rance des combines fraternelles. On se croirait revenu chez les frères de la côte, entre pavillon noir et tablier taché. Indécrottable obédience, incapable de comprendre que, pour le grand public, c’est toute la Franc-Maçonnerie qui trinque. Quelle honte pour ceux qui se réclament de la Lumière et vendent le Temple à la criée !
Il y a des heures où le silence ne suffit pas. Quand l’honneur vacille, la parole doit retrouver sa droiture.
La justice fera son œuvre ; mais la Maçonnerie, elle, doit faire la sienne : distinguer, purifier, relever.
L’ombre des hommes n’éteint pas la lumière du Rite, mais elle nous oblige à rallumer nos lampes avec humilité.
Quelle indignité. Utiliser la fraternité à des fins d’affaires, c’est trahir tout ce que nous avons de plus sacré.
La justice tranchera, mais déjà la conscience parle. On ne vient pas en Loge pour s’enrichir, mais pour se dépouiller du superflu. Rappelons-le sans détour.
Les marchands sont de retour dans le Temple, disait déjà l’Écriture. Cette image, douloureuse, résonne encore. Chaque fois que l’intérêt prend le pas sur la lumière, c’est tout l’édifice maçonnique qui s’en trouve terni. Puissions-nous retrouver le sens de la mesure, de l’honneur et de la parole donnée. La justice des hommes dira les faits ; à nous de sauver l’esprit.
Ce n’est pas seulement une enquête judiciaire : c’est une épreuve morale. La Franc-Maçonnerie ne se juge pas aux dérives de quelques-uns, mais à la manière dont elle sait y répondre avec clarté, rigueur et transparence. La confiance dans la justice n’exclut pas l’exigence intérieure.
Triste affaire. Elle rappelle combien la justice doit faire son œuvre dans la sérénité et combien la Maçonnerie doit rester fidèle à son idéal de probité et de désintéressement. Les outils symboliques ne sont pas faits pour bâtir des profits mais pour élever des consciences.
« Des mesures pouvant aller jusqu’à la suspension seraient prises. »
J espère que la Justice de la République rendue au nom du peuple français sera exemplaire dans cette affaire, elle !
« les impliqués ne représentent qu’une « minorité »… »
Ouf, la maçonnerie masculine soumise à Londres est sauvée.
Il est vrai que depuis 1913…
Je ne sais pas qui est ce porte-parole mais voici ce que nous aurions aimé entendre de la GLNF.
Nous apprenons avec gravité l’ouverture d’une enquête judiciaire impliquant certains de nos membres.
Nous ne commenterons pas le fond de l’affaire, par respect pour la justice et pour la présomption d’innocence.
Mais nous affirmons avec la plus grande clarté que la Franc-Maçonnerie n’a de sens que si elle demeure un chemin d’élévation morale et de désintéressement.
Toute instrumentalisation du lien fraternel à des fins d’intérêt profane constitue une trahison de l’esprit maçonnique.
Si ces faits étaient confirmés, ils appelleraient des décisions fermes, car nous ne saurions tolérer que le Temple devienne le marché.
La Grande Loge Nationale Française réaffirme sa confiance dans la justice de la République, et sa fidélité à la Lumière intérieure qui ordonne le juste, éclaire l’action et rappelle que l’honneur est la première des vertus maçonniques.
Ah oui, c’est bien vrai ça. On aurait bien voulu l entendre de la part de ce porte-parole de pacotille.