lun 10 mars 2025 - 20:03

La Journée internationale de la Franc-maçonnerie 2025 : une célébration empreinte d’histoire et de symboles

Le samedi 22 février 2025, la Journée internationale de la Franc-maçonnerie a été célébrée à travers le monde, rassemblissant des milliers de membres et sympathisants de cette société discrète mais influente. Cette date, loin d’être choisie au hasard, coïncide avec l’anniversaire de George Washington, né le 22 février 1732, premier président des États-Unis, illustre Franc-maçon et figure emblématique de l’indépendance américaine.

Cette image fournie par la Bibliothèque du Congrès montre une chromolithographie intitulée « Washington.

À cette occasion, les loges maçonniques, des États-Unis à l’Europe en passant par d’autres continents, ont rendu hommage à leurs valeurs fondamentales : liberté, égalité, fraternité, et la quête d’une perfection spirituelle et humaine. Mais que représente cette journée, et pourquoi George Washington en est-il le symbole ? Plongeons dans cet événement riche de sens.

Une date symbolique : l’héritage de George Washington

Des groupes défilent sur Pennsylvania Avenue NW lors de la convention Shriners de juin 1923. La place Lafayette a été transformée en jardin d’Allah et a inclus des colonnes temporaires dans une conception égyptienne. (Bibliothèque du Congrès) (Bibliothèque du Congrès)

La Journée internationale de la Franc-maçonnerie, instaurée officiellement dans certains cercles maçonniques au XXe siècle, s’ancre dans la mémoire de George Washington, dont l’engagement maçonnique est aussi célèbre que son rôle politique. Initié le 4 novembre 1752 à la Loge de Fredericksburg en Virginie, il gravit les échelons pour devenir Vénérable Maître de la Loge Alexandria n°22. Le 30 avril 1789, lors de son investiture comme premier président des États-Unis, Washington prêta serment sur une Bible appartenant à la Loge St. John’s n°1 de New York, un geste immortalisé dans l’histoire maçonnique et américaine. Cette Bible, conservée aujourd’hui à Federal Hall, symbolise l’union entre les idéaux maçonniques et les principes fondateurs de la démocratie moderne.

Washington, souvent décrit comme un « frère illustre », incarna les valeurs maçonniques dans sa vie publique : intégrité, devoir, et foi en un ordre supérieur, qu’il appelait le « Grand Architecte de l’Univers » – une notion centrale dans la franc-maçonnerie, laissée à l’interprétation personnelle de chaque membre. En choisissant son anniversaire pour célébrer cette journée, les francs-maçons rendent hommage à un homme qui, selon eux, a su transcender les divisions pour bâtir une nation fondée sur la justice et la liberté.

La Franc-maçonnerie : une quête intemporelle

James Anderson

Mais qu’est-ce que la franc-maçonnerie, au juste ? Comme le rappelle l’Administrateur dans son billet du 23 février 2025, elle se définit comme une fraternité d’« hommes de bonnes intentions, poursuivant inlassablement la perfection ». Née en Europe à la fin du XVIIe siècle – officiellement avec la création de la Grande Loge de Londres en 1717 sous l’égide de James Anderson – elle s’est propagée à travers le monde, des Amériques à l’Asie. Ses membres, hommes et femmes dans certaines obédiences mixtes comme le Droit Humain, se réunissent en loges pour cultiver une spiritualité non dogmatique, une éthique du travail et un sens profond de la fraternité.

Le texte officiel de la célébration 2025 souligne des valeurs clés : l’absence de classes sociales, le respect de la famille, le bien-être de la société, la défense de la patrie, et le « culte du Grand Architecte de l’Univers ». Ce dernier concept, loin d’imposer une religion, invite à une réflexion sur l’ordre cosmique et moral, adaptable aux croyances de chacun – un principe qui a attiré des figures aussi diverses que Mozart, Voltaire ou Benjamin Franklin.

Une société discrète, pas secrète

La franc-maçonnerie se présente comme une « société discrète », une distinction cruciale par rapport à l’étiquette de « société secrète » souvent accolée par ses détracteurs. Comme l’explique l’Administrateur, ses activités « intéressent exclusivement ceux qui y participent ». Cette discrétion, héritée des traditions des bâtisseurs médiévaux et renforcée par des siècles de persécutions (notamment sous les régimes autoritaires comme le nazisme ou le régime de Vichy), protège un espace de réflexion libre. Les rituels, symboles (compas, équerre, tablier) et serments restent internes, mais les idéaux qu’ils servent – liberté, démocratie, égalité – ont souvent rayonné dans le monde profane.

En 2025, cette discrétion n’empêche pas une visibilité croissante. Des événements comme la Journée internationale permettent aux obédiences, telles que la Grande Loge de France (GLDF), le Grand Orient de France (GODF) ou la Grande Loge Nationale Française (GLNF), d’ouvrir leurs portes au public à travers des conférences, des expositions ou des visites de temples, comme celle du musée rénové de la GLDF à Paris (inauguré en mars 2025).

Les célébrations du 22 février 2025

Cette année, le 22 février a été marqué par une diversité d’initiatives. Aux États-Unis, la George Washington Masonic National Memorial à Alexandria, un monument de 101 mètres dédié au président, a accueilli des cérémonies retransmises en ligne, attirant des milliers de spectateurs. En Europe, des loges locales ont organisé des tenues blanches ouvertes – réunions accessibles aux non-initiés – sur des thèmes comme « La franc-maçonnerie et la modernité ». En France, des conférences ont eu lieu dans des villes comme Paris, Toulouse et Le Mans, souvent en lien avec des anniversaires locaux ou des figures historiques.

Au-delà des rituels, la journée a été l’occasion de réaffirmer l’engagement maçonnique dans la société. Des associations caritatives liées aux loges, comme la Masonic Charitable Foundation aux États-Unis, ont lancé des collectes de fonds, tandis que des débats publics ont porté sur des enjeux actuels : éducation, laïcité, ou encore les droits humains, autant de causes chères aux francs-maçons depuis les Lumières.

Pourquoi George Washington reste-t-il pertinent ?

Mark A. Tabbert

En 2025, célébrer Washington, c’est aussi interroger la pertinence de la franc-maçonnerie dans un monde en mutation. À une époque de polarisation politique et de défis globaux – changement climatique, inégalités, crises démocratiques –, les idéaux qu’il incarnait (unité, devoir, transcendance) résonnent encore. Historien maçonnique, Mark Tabbert, auteur de American Freemasons (2005), note que « Washington symbolise une franc-maçonnerie qui ne se contente pas de réfléchir, mais qui agit pour le bien commun ».

Pourtant, cette journée ne va pas sans critiques. Certains, sur des plateformes comme X, dénoncent une célébration trop centrée sur une figure anglo-saxonne, occultant d’autres traditions maçonniques, comme celles d’Amérique latine ou d’Afrique. D’autres remettent en cause l’héritage de Washington, propriétaire d’esclaves, dans une ère sensible aux questions de justice sociale. Ces débats, loin d’affaiblir l’événement, témoignent de sa vitalité et de sa capacité à susciter la réflexion.

Une invitation à la découverte

La Journée internationale de la franc-maçonnerie du 22 février 2025 n’est pas qu’une commémoration : c’est une porte ouverte sur une philosophie qui, trois siècles après sa naissance, continue d’inspirer. Que vous soyez attiré par son histoire, ses symboles ou ses valeurs, cet anniversaire offre une chance de mieux comprendre une fraternité qui, selon ses membres, « prêche le devoir et le travail » pour un monde plus juste. Alors que les loges du monde entier ont célébré hier cet héritage, l’écho de George Washington et de ses idéaux résonne encore, invitant chacun à transcender le quotidien pour un idéal plus grand.


Sources :

  • Contexte moderne : posts sur X et articles de presse récents (ex. France Culture, 2025).
  • Texte initial de l’Administrateur, 23 février 2025.
  • Données historiques sur George Washington : George Washington Masonic National Memorial (www.gwmemorial.org).
  • Informations sur la franc-maçonnerie : site de la GLDF (www.gldf.org) et archives maçonniques.

2 Commentaires

  1. J’aime beaucoup George Washington, mais la loge Kilwinning – n. 0, considérée comme la mère de toutes les loges maçonniques du monde, fondée en 1140.

  2. Je constate que la Franc Maçonnerie féminine est totalement passée sous silence dans cet article, les femmes francs-maçonnes n’étant mentionnées qu’au titre des loges mixtes. Comment faut-il comprendre cet oubli?

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Alice Dubois
Alice Dubois
Alice Dubois pratique depuis plus de 20 ans l’art royal en mixité. Elle est très engagée dans des œuvres philanthropiques et éducatives, promouvant les valeurs de fraternité, de charité et de recherche de la vérité. Elle participe activement aux activités de sa loge et contribue au dialogue et à l’échange d’idées sur des sujets philosophiques, éthiques et spirituels. En tant que membre d’une fraternité qui transcende les frontières culturelles et nationales, elle œuvre pour le progrès de l’humanité tout en poursuivant son propre développement personnel et spirituel.

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