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Un peu d’humour

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Spiritualités: trop de querelles

Le constat est rude. Mais réaliste. La spiritualité est trop souvent l’objet de débats enflammées, de pugilats absurdes voire de querelles de chapelles… maçonniques.

Un duo de frères qui ne se prennent pas trop au sérieux, mais qui savent entre deux provocations traiter d’un sujet grave, a pris l’initiative d’un colloque le 8 décembre sur les spiritualités en réunissant des croyants de chaque religion et des francs-maçons.

Franck FOUQUERAY, l’initiateur, frère de la GLMMM (Grande Loge Mixte de Memphis Misraïm).

Jacques CARLETTO, alias le dessinateur Jissey (sur ce blog), l’animateur, frère de la GLDF (Grande Loge de France).

Rabbin Gabriel HAGAÏ, rabbin orthodoxe, franco-israélien, membre de la Maison de la Paix.

Cheikh Tarik ABOU NOUR, imam, Président de l’IESIP -Institut d’Enseignement Supérieur Islamique de Paris.

Sofia STRIL-REVER, sanskritiste, indianiste, tibétologue, écrivaine et scénariste française.

Père Pascal VESIN, démis de ses fonctions de curé de Megève parce que membre du GODF.

Professeur Claude TRAUNECKER, égyptologue, professeur émérite à l’université de Strasbourg et chercheur au CNRS, catholique pratiquant.

Où cela se passe-t-il ? Salle Jean Dame, 17 rue Léopold Bellan, 75002 Paris, de 18 h 45 à 22 h 15. Inscriptions sur www.editions-lol.com

Voir ici la brochure de présentation du Colloque.

Source La Lumière de l’Express

La Sœur est un Frère comme les autres

Une Loge qui mélange le principe masculin et le principe féminin ne dégage forcément pas la même énergie qu’une Loge dont la polarité est uniquement masculine ou uniquement féminine. Entendons-nous bien, dans ce propos il n’est absolument pas question de considérations sexistes ou sociales. Nous travaillons en maçonnerie à unir les contraires, à rassembler ce qui est épars. Il s’agit de réunir l’eau et le feu, la lune et le soleil.

Vous avez tous vu le Pharaon, représenté croisant sur sa poitrine les deux sceptres : la crosse et le fouet. Ce sont des attributs divins. La crosse est appelée « héga » et le flagellum (le fouet) lui, est appelé « nekhekh ». Le Pharaon peut ainsi guider son peuple avec la crosse qui rassemble, mais aussi, le protéger grâce au flagellum, qui repousse. Une représentation nous apparaît aussitôt, le héga est la force qui ramène, qui enveloppe, la force du yin en somme. Quant au nekhekh, son énergie est diffusante et émettrice, tel le yang. Lorsque Pharaon les pose sur son plexus solaire, il unit les contraires. La prochaine fois que vous verrez le Maître de Cérémonies et l’Expert former devant le Vénérable Maître, l’équerre avec la Canne et l’Épée, vous pourrez donner un autre sens, celui de l’union du héga et du nekhekh, du masculin et du féminin.

Certains m’objecteront qu’il est bon, parfois, que les hommes puissent se retrouver entre eux et que les femmes, si elles le souhaitent, puissent en faire de même. Comme le dit le héros de la série « Kaamelott », (les amateurs de TV me comprendront) : « C’est pas faux ! ». Mais comme je le dis moi-même : « C’est pas toujours vrai non plus ».

La bonne société anglaise permet aux hommes de se retrouver dans leur club, les femmes n’y sont pas autorisées. Est-ce là l’origine de la maçonnerie unisexe ? Si la maçonnerie est une simple rencontre sociale en vue d’un échange d’idées, alors oui, elle peut être unisexe. Il est en effet bon de disserter entre hommes ou entre femmes de temps en temps. Ou encore, si nous considérons notre travail initiatique comme le moyen de nous éloigner quelques heures de nos conjointes, sans prendre le risque de tentations sexuelles durant les travaux de Loge, en effet mieux vaut travailler dans une Loge unisexe.

Chacun de nous a dû entendre le propos habituel de certains (vieux) maçons qui prétendent qu’il est plus prudent de travailler entre hommes, pour le salut de son âme, bien évidemment. Car travailler avec l’autre sexe, cela pourrait éventuellement troubler l’esprit et le distraire par des pensées impures. Je connais bien ces propos, car c’est le même genre de sophisme, quelques milliers de kilomètres plus au Sud, qui « invite » très activement les femmes à se voiler… pour éviter aux hommes d’être tentés. Pour le dire avec des mots différents, et surtout avec les mots bien français de Tartuffe lorsqu’il répond à Dorine dans l’œuvre éponyme de Molière :

– « Couvrez ce sein que je ne saurais voir :

Par de pareils objets les âmes sont blessées,

Et cela fait venir de coupables pensées. »

Et si le fameux « Ériger des autels à la vertu et creuser des tombeaux pour les vices » de nos Rituels commençait justement par nous permettre d’essayer de faire la paix avec nos propres passions ? Mais comment pourrait-on s’y employer, si nous ne nous confrontons jamais au moindre dérangement ? Comment pourrait-on faire le moindre progrès, si nous écartons l’autre partie de l’humanité pour la préserver de nous-mêmes ? Avons-nous peur de l’autre, de nous-mêmes ou des deux ?

Certains se diront probablement : « La mixité homme/femme en Franc-maçonnerie n’est tout de même pas la finalité suprême de notre pratique ! ». Ils auront probablement raison, je suis d’accord. En réalité, cela va nettement plus loin. En fait, quand je parle de mixité, je parle surtout de mixité de tous les humains. La loge parfaite pour nous permettre de grandir en sagesse est composée d’hommes et de femmes. De toutes les couleurs, de toutes les croyances, de toutes les cultures… en fait, de toutes les différences. Une loge qui refuse l’accès à ses travaux à quiconque est reconnu comme Franc-maçon s’ampute d’une partie d’elle-même.

Mon propos n’est donc pas de fustiger spécialement les Loges ou Obédiences farouchement opposées à la mixité. Je comprends et accepte totalement et inconditionnellement que certains maçons/maçonnes ne puissent se confronter au sexe « opposé ». Cependant, il serait fort utile de le faire en totale conscience et surtout, de le faire pour de bonnes raisons. Lorsqu’un maçon n’est pas prêt à travailler sur sa pierre, mais qu’il reste en veille jusqu’au grand jour où il sera prêt, il reste un maçon digne de son tablier. En revanche, lorsqu’un maçon trouve toutes les excuses du monde pour rester caché en groupe de son sexe dans sa Loge, en se racontant des petites histoires qui rendent bien confortables ses actions quotidiennes, on peut se demander à quoi rime tout cela. En résumé… on ne ment jamais qu’à soi même !

Pour conclure ce paragraphe, je citerai un grand homme de l’Histoire, Abraham Lincoln : « On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps ». Il en est de même avec ceux qui nous entourent. Cependant, il est une chose pire que de mentir aux autres, c’est bien de se tromper soi-même. C’est pourquoi j’insiste sur l’importance de travailler sur la pleine et juste conscience de nos actes.

L’humour en Franc-maçonnerie

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Tout bon gélotologue* vous le dira, Nietzsche avait raison lorsqu’il déclarait que « L’homme souffre si profondément qu’il a dû inventer le rire ». A en juger par le très haut degré d’humour qui règne dans nos ateliers, j’en conclus que la souffrance n’a pas pu passer l’épreuve du tuilage. Les bons mots de semestre était-ils trop austères ou périmés ?

Devons-nous en conclure que nous avons tous atteint un tel niveau de félicité et de zénitude que l’humour maçonnique n’a plus d’utilité durant nos travaux ?

Devons-nous plutôt constater que nous avons instauré un concept d’austérité en Loge, ceci afin de nous prémunir contre la migraine et autres maux ?

En résumé, il apparaît clairement qu’aucune affliction n’est tolérée en Loge et que le rire n’est donc plus utile !

Avant d’aller plus loin, j’invite les profanes et les apprentis à se bander les yeux afin de ne pas déflorer certains secrets. Les propos qui vont suivre concernent l’humour au deuxième degré et parfois au troisième degré. Chacun le sait, il convient de respecter son grade, surtout avec l’humour. D’autant que comme le disait un humoriste aujourd’hui disparu : « Il faut se méfier des comiques, parce que quelquefois ils disent des choses pour plaisanter. »

Alors, faute de réponse claire à mon questionnement sur l’humour en Franc-maçonnerie, je suis allé chercher dans le passé. J’ai bien trouvé un certain Gabriel Jogand-Pagès qui durant un certain temps essaya de faire rire ses Frères de Loge. Les vieux maçons connaissent mieux ce farceur sous le nom de Léo Taxil. Bon, il faut avouer qu’au final, il n’était pas très drôle ce garçon avec son canular débile qui continue à nous faire passer auprès du clergé pour des tueurs de chats et des égorgeurs de vierges le vendredi soir. Il se dit même dans certaines Loges que des maçons sont morts de rire, mais il se dit tellement de choses sous la voute étoilée.

J’ai alors repris ma canne de Maître de Cérémonie et me suis remis en chemin pour trouver un autre ambassadeur de l’humour maçonnique. On m’a susurré le nom d’un certain André Isaac qui semble-t-il avait été très drôle en son temps. Ce dernier avait réécrit un rituel égrillard sous le pseudo de Pierre Dac. Dans son chef d’œuvre littéraire, il était question de taulier et de matons…

Renseignement pris, cet illustre Frère avait probablement reçu quelque aide, car selon certains anciens, j’appris que son grade de Compagnon au moment de son départ de la Loge ne lui avait certainement pas permis de rédiger seul son célèbre opuscule. Il m’avait toutefois enseigné « La différence entre tolérance et fraternité. Selon lui, la tolérance, c’est d’accepter qu’il y ait quelques imbéciles en maçonnerie. La fraternité consiste à ne pas donner les noms ! »

Il me fallait alors investiguer sur l’existence d’autres rituels capables de décrisper le zygomatique initiatique. Quelle ne fut pas ma surprise d’en débusquer un nid complet. Les noms évocateurs attiseront très certainement votre curiosité : Le Franc Glouton, Rituel des Voyous (Pierre Dac), Rituel du Milieu, Rituel d’ouverture du bar, Ordre des Mopses, Tuilage selon Beru (tous ces rituels sont visibles sur cette page : http://tinyurl.com/riteshumour), enfin la quête du Graal allait-elle prendre un sens ?

Décidément, tout cela ne répondait pas totalement à mes attentes. J’entrepris donc de chercher encore. C’est alors qu’un bouquin parlant de voyage initiatique écrit par un Frère qui prétendait s’appeler Daniel Berezniack informait le lecteur par ces mots : « Ainsi, le refus de toutes les certitudes, de toutes les définitions closes, donne naissance à l’humour, au rire. Le rire est le moyen par lequel l’esprit assume le paradoxe. C’est pourquoi il permet aux initiés de communier et de communiquer leur savoir-non-savoir.« 

Voila qui commençait à me plaire. J’avais beaucoup voyagé. J’avais trainé mes gants sur tous les plateaux et tous les offices. Mes tabliers s’étaient collés contre tous les tabliers des Sœurs et des Frères de tous les rites et pourtant j’avais clairement constaTé que le T de riTe gardait ses aiRs pour ne pas éclaTer et se Transformer en riRe.

Mais à propos, pourquoi ne pas imaginer une Loge où le Vénérable remplacerait la triple Batterie par un triple éclat de rire. Cette manifestation de bonheur ne serait-elle pas une saine activité symbolique pour reprendre nos travaux suspendus ? Pourquoi le tuilage ne serait-il pas remplacé par quelques chatouilles qui nous mettraient de bonne humeur. Un ancien Président gaulois portant le même prénom que l’actuel nous appelait bien « les frères la gratouille », pourquoi pas nous baptiser désormais « les frères la chatouille », car au moins, nous pourrions en rire.

Toutes ces questions commençaient à me transmettre « l’amie graine ». C’est une façon comme une autre « d’en saigner » vous me direz.

Comme je souhaite éviter à tous prix de donner raison à Pouchkine lorsqu’il disait : « Ce qui manque aux orateurs en profondeur, ils vous le donnent en longueur… » je vais donc finir ici ma prose avant de vous fatiguer définitivement !

* Gélotologue : chercheurs en science du rire

Le pardon en Franc-maçonnerie

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Ce vaste et profond sujet est un thème de travail que les vieux maçons connaissent bien, surtout ceux qui dépassent les Loges bleues. Le seul problème : s’il faut attendre une bonne dizaine d’années avant d’aborder cette épreuve, un certain nombre de Frères et de Sœurs partent à l’Orient Eternel sans avoir de réponse. Et si nous en parlions dès maintenant, afin de gagner du temps sur le travail futur ?

Notre bonne éducation judéo-chrétienne nous a toujours enseigné qu’Eve avait mangé la pomme. Tous nos maux viennent de là. Sans les filles, nous serions tous en paix au jardin d’Eden avec nos petits tabliers en feuille de vigne.

Plus sérieusement, depuis le temps qu’on essaie de pardonner sans succès aux Frères qui viennent nous pomper l’air dans le Temple, il serait temps de tester une autre voie, non ? Connaissez-vous un seul Frère du 33° qui aurait pardonné à son ennemi et aurait ainsi trouvé la sérénité ? Pour ma part, j’ai surtout vu des Frères qui se bagarrent et qui attendent une réparation extérieure pour faire leur travail de deuil.

Tout n’est pas perdu. Sachez qu’il existe une voie initiatique à Hawaï qui se nomme « ho’oponopono »[1]. Cela pourrait être traduit par  « remettre les choses en ordre » (tiens cela ne vous rappelle rien ?). Pour faire très simple, le principe de cette purification spirituelle est de se pardonner soi-même ce qu’on se fait vivre en se frottant aux autres. Plus concrètement, votre voisin de Loge vous vole votre portefeuille, plutôt que de vous attaquer à lui afin de retrouver votre calme, vous vous pardonnez à vous-même cet incident. Le Dr Hew Len[2] affirme la chose suivante : « Lorsqu’on prend la responsabilité de sa vie, tout ce que l’on voit, entend, sent, ou apprend d’une façon ou d’une autre on en est totalement responsable puisque cela fait partie de la perception de sa propre vie. Le problème n’est pas la réalité à l’extérieur de soi, il serait à l’intérieur; et pour changer cette réalité, on devrait se changer soi-même. La responsabilité totale comprendrait, que tout le vécu est une projection de l’intérieur de l’Homme. ». Mes SS:. et FF:. Maitres maçons, j’imagine que cette lecture vous rappelle quelque chose ?

Les fanatiques du rationnel vont me prendre pour un illuminé. Sachez que le ho’oponopono a été étudié scientifiquement par J. Matthew[3] de la Walden University (Minnesota) en 2008. Il a conclut dans le sens d’une réduction significative de la rancœur dans le groupe étudié.

Il me semble bien que cette technique, que j’étudie depuis une quinzaine d’années, ressemble farouchement à la Franc-maçonnerie. Le principe de responsabilité et d’auto-pardon n’est-il pas le seul moyen d’arriver à une unification intérieure ?

Certains me rétorque parfois que la fameuse sentence de Saint Luc : « Si quelqu’un te frappe sur une joue, présente-lui aussi l’autre » est du masochisme inapplicable dans notre monde moderne. Pour ma part, je vois la chose autrement. Si on me frappe la joue, je commence par placer ma conscience dans les causes et de cet incident. Une fois identifiée, je pacifie avec la raison de ce chaos, puis une fois apaisé, je présente à la vie mon autre joue. Je vous assure qu’on ne me frappe jamais deux fois, car je travaille sur moi dès que la vie m’envoie une épreuve. Si le chemin maçonnique est la voie de l’égrégore (qui signifie « éveil » en grec), autant travailler sur le chemin avec les outils qu’on trouve sur place. Si c’est pour faire comme dans le monde profane, inutile de perdre son temps dans le Temple. Je vous laisse y réfléchir. Une chose est certaine, personne ne peut changer son voisin. Même les pires tyrans pensent être des types honnêtes. Partant de ce postulat, mis à part travailler sur soi, la seule voie viable pour atteindre le pardon est de l’expérimenter sur sa propre pierre. Bon polissage.

[1] http://tinyurl.com/presentation-oponopono

[2] http://tinyurl.com/docteurHewLen

[3] http://gradworks.umi.com/33/36/3336715.html

Le maçon est-il le coq Chantecler ?

L’histoire de la Franc-maçonnerie française démontre clairement que depuis trois siècles, les Frères et les Sœurs gaulois et gauloises sont à droite, à gauche ou au centre. Certains sont chrétiens, juifs, musulmans, bouddhistes… c’est naturellement plus rare, mais je me suis laissé dire qu’il existait aussi quelques athées. Ils sont hommes ou femmes et certains peuvent-être de sexe indéterminé. Nous retrouvons des maçons jaunes, des blancs et des noirs. Il existe sous le tablier des hétérosexuels, des homosexuels, des transsexuels, des bisexuels et aussi quelques abstinents. Enfin, tout cela pour dire que tous les genres, toutes les cultures ou religions cohabitent dans le même Temple, pour le bonheur de tous.

Pourtant, une double question m’obsède : « Pourquoi les maçons s’engagent-ils à laisser les métaux à la porte du Temple. Pourquoi prennent-ils l’engagement de ne parler ni de religion, ni d’argent, ni de politique ? »

La réponse coule comme une source du breuvage de mnémosyne : « Ce sont des sujets qui séparent au lieu de rassembler ! »

J’entends déjà piaffer devant leur ordinateur quelques impatients, qui se demandent où je veux en venir. Ces derniers m’apostrophent alors avec une question pertinente : « Si cela est vrai, pourquoi les dignitaires des grandes obédiences prennent-ils publiquement parti pour des thèmes de société ? »

J’imagine que ces chers élus des grandes obédiences se laissent emporter par leur enthousiasme et se voient déjà présider aux plus hautes fonctions de l’Etat. Car rappelons un fait connu de tous, un dignitaire d’Obédience n’a aucune légitimité pour s’exprimer sur la politique, la vie du pays (même s’il peut parfois compatir au nom de son Obédience lors de drames), les finances de la nation, la sexualité, l’art culinaire ou la pollution des villes…

Le seul rôle pour lequel un Grand Maître est élu, c’est parler de son obédience et de sa Franc-maçonnerie. Je dis bien de « sa », car reconnaissons que nous ne faisons jamais que notre propre maçonnerie, même si les outils sont presque tous communs.

Nos Rituels disent tous la même chose, « Le Franc-maçon travaille à rassembler ce qui est épars ». Comment respecter cette règle immuable de notre Art Royal si nous entrons dans une arène vulgaire pour attiser la dualité, la division ?

Comment un Maçon peut-il être à la fois un représentant élu d’une Obédience multi raciale et multi confessionnelle et s’exprimer ès-qualités sur des sujets politico-socio-financiers qui créent du clivage ?

Est-ce bien le rôle de la Franc-maçonnerie ? Beaucoup pensent déjà qu’il s’agit d’un mélange des genres contre nature.

Entendons nous bien, qu’un Franc-maçon, dignitaire d’une Obédience occupe une fonction d’élu ne pose aucun problème, du moins si les deux missions sont bien distinctes et totalement cloisonnées. En d’autres termes, il serait souhaitable pour tous, que nos Dignitaires oublient au plus vite leurs illusions politiques, au profit de la seule vocation de la Franc-maçonnerie : « Le travail symbolique et le bien-être des Frères et des Sœurs ! »

Comme chacun le sait, il existe dans notre Franc-maçonnerie hexagonale une voie spirituelle et une voie plus sociale. Les deux peuvent très bien coexister avec Harmonie et Fraternité. Mais il reste néanmoins que de vouloir changer l’homme en changeant la société n’a jamais signifié entrer dans la dualité du combat politique afin de promouvoir des causes à succès (euthanasie, Laïcité, égalité des sexes…).

Il est possible que mes propos agacent quelques Frères ou Sœurs concernés. Si les effets persistent, je leur conseille de s’offrir une représentation de « Chantecler », la célèbre pièce d’Edmond Rostand, qui raconte l’histoire de ce coq qui croyait que son chant permettait au soleil de se lever chaque matin… jusqu’au jour où ce dernier faillit à sa mission. Ils pourront ainsi voir le parallèle qui existe entre le pseudo pouvoir politique des Obédiences et la puissance magico-vocale du coq.

Si quelques Frères ou Sœurs restent désespérément accrochés à cette idée du grand soir de la Franc-maçonnerie, ils risquent de rencontrer personnellement le G.A.D.L.U. avant de voir leur rêve s’accomplir. Car si un lecteur peut m’expliquer en quoi la Maçonnerie contemporaine influence concrètement le pouvoir politique en 2016 ou la vie de notre société, je vous assure, je mange mon tablier et mes gants sans boire un verre d’eau.

Si les maçons de Droite et de Gauche retrouvaient enfin leur rituel et oubliaient quelques temps leurs passions stériles et leurs désirs de puissance, pour reprendre leurs travaux initiatiques, il est possible que la Franc-maçonnerie renoue enfin avec sa gloire du temps passé. Oh, il est bien certain que ce pouvoir ne viendra pas par un quelconque processus électoral, mais plutôt par une évolution sur la voie de la Sagesse. En somme, une transformation intérieure de chacun de nous qui créerait ensuite une grande vague de changements par l’exemplarité dans la société.

Lorsqu’on passe son temps à stigmatiser les communautés, à effrayer le téléspectateur, à entretenir les fantasmes sur notre Art, à diviser et à séparer les groupes humains ou les genres sexuels ou matrimoniaux, il n’est guère surprenant que certains Frères ou Sœurs songent à trouver refuge dans le populisme.

Entre nous, quelle différence existe-t-il entre un parti politique qui divise les communautés et des obédiences maçonniques qui divisent des Frères et Sœurs selon leur tendance politique ou pire, leur couleur de tablier ? Le mécanisme de la dualité, issu des techniques manipulatoires repose sur les mêmes principes.

En revanche, si on consacre une partie de nos soirées à travailler sur le compas et l’équerre, il devient tout naturel de rassembler ce qui est épars et de retrouver l’unité et la paix. Mais pour arriver à ce résultat, il ne suffit pas de regarder béatement la Lune et le Soleil ou le Pavé Mosaïque en Loge, encore faut-il assimiler le principe de la « complémentarité des opposés » et à faire l’Unité en son cœur. Je parle là de comprendre le principe du ternaire en somme. Et c’est certainement ici que l’instruction s’est arrêtée pour de nombreux Frères et Sœurs.

Pour finir je paraphraserai Georges Orwell en disant que nous sommes tous Frères, mais certains sont quand même plus Frères que d’autres… je veux dire, ceux qui se trouvent près de la pointe du compas, au centre du cercle. Car ceux qui sont partis dans les extrêmes, du côté du crayon, vont certainement tourner en rond encore un bon moment. Au moins ça les occupera, ils continueront à faire cocorico chaque matin sans comprendre qu’ils nourrissent leur égo. Pour définitivement conclure, je laisserai le mot (d’humour) de la fin à notre Frère Pierre Dac : «  La différence entre tolérance et fraternité ? La tolérance, c’est d’accepter qu’il y ait quelques imbéciles en maçonnerie. La fraternité consiste à ne pas donner les noms ! »

Le Franc-maçon est un Bouddha du XXIème siècle

Ceux qui me connaissent, savent très bien que toute idée de provocation de ma part est hors de propos. Il y a quelques jours, il m’est arrivé une chose incroyable. En revenant de la plage, j’ai reçu la Lumière. Enfin, je veux dire que j’ai eu une illumination. Pour être plus précis, tout s’est éclairé et je vous livre le fruit de mon observation : « Le Franc-maçon est un Bouddha des temps modernes ».

Vous en doutez peut-être ?

Sachez que j’ai des preuves irréfutables quant à cette affirmation. Je prétends donc que de maçonner longtemps et assidûment conduit lentement vers une évolution ou plutôt vers une métamorphose qui rapproche du Bouddha. Avant de retourner me prélasser sur le sable chaud, je porte à votre attention le résultat de cette analyse, ainsi nous en discuterons dès mon retour.

Je vous propose de faire une expérience lors de votre prochaine tenue de septembre. Regardez bien la colonne du septentrion, puis la colonne du midi. Comparez-les et vous verrez où je veux en venir. La colonne des tabliers blancs à la bavette relevée,  est garnie de Frères et Sœurs au ventre majoritairement plat. En revanche, la colonne opposée, est peuplée quant à elle de nombreux Bouddhas (je parle uniquement de la forme bien évidement, pas de l’esprit).

Une question apparaît alors, est-ce à cause des agapes ou est-ce un des effets secondaires de la sagesse ?

Il est évident que seule la sagesse est fautive dans cette lente progression qui conduit à une proéminence abdominale chez les vieux maçons.

Le très sage Juvénal aurait dit : « Mens sana in corpore sano », qui comme chacun le sait nous rappelle que le corps et l’esprit doivent rester sains et unis. Certains puristes de la voie anglo-maçonnique me rappelleront très vite que si la Franc-maçonnerie est une voie initiatique pour certains, elle n’est pas une voie d’ascèse pour autant !

Comme de nombreux changements dans les rituels sont apparus depuis trois siècles, je me demande si l’esprit maçonnique resterait intact si on y rajoutait un zest de respiration, une tranche de méditation et surtout une sérieuse harmonisation diététique.

La discussion est ouverte… en attendant, comme j’entends souvent en Loge que nous sommes d’éternels Apprentis, je vous invite à profiter de l’été pour retrouver le ventre que nous avions le jour de notre Initiation ! Enfin moi j’dis ça, c’est pour passer le temps.

J’vous laisse on m’appelle pour le dîner et comme j’adore le sanglier et la cervoise, j’veux pas me faire voler mon assiette ! A bientôt.

Le Chêne, le Grand Maître et les Glands

Un grand-Maître de la Franc-maçonnerie se promenait un jour en forêt lorsqu’un chêne qui vivait là, depuis plus de cent ans, s’adressa à lui : « On dit que tu es un homme puissant, car tu gouvernes les humains et tu influences la société grâce aux travaux de ton obédience, est-ce vrai ? »

Le dignitaire d’abord surpris, puis flatté de cet intérêt répondit aussitôt : « En effet le chêne, sous mon autorité le monde a été transformé. J’ai influencé mon pays en militant pour la laïcité par exemple ! »

Le chêne : « Tu veux dire que tu t’es fait débaptiser et cela a été un exemple pour tous, au point que la religion n’a plus d’influence désormais ? »

Le Grand Maître : «  Euh non, pas exactement, j’ai transmis des idées »

Le Chêne : «  Comment peux-tu transmettre des idées que tu n’appliques pas à toi-même ? Comment veux-tu changer le monde si tu ne représentes pas toi-même ce changement ? En fait, la question principale est : Douterais-tu de ta laïcité ? »

Le Grand Maître : « Chez-nous les humains, on fait avancer la société par l’action sur les esprits. Nos faisons évoluer nos consciences par le dialogue »

Le Chêne : « C’est étonnant ce que tu me dis là, car je vois souvent dans ma forêt les humains que tu gouvernes. Leur conscience me semble justement moins évoluée aujourd’hui qu’à l’époque de mon grand père qui vivait à dix mètres d’ici. Ils ne prennent plus le temps de prendre le temps, ils fuient et sont remplis de peurs »

Le Grand Maître : « Grâce à nos rituels maçonniques et notre lien fraternel, nous évoluons, tu comprends ce que je veux dire ? Tout cela n’existe pas chez les arbres, non ? »

 Le Chêne : « Je vais t’instruire, car tu me sembles bien ignorant. Tu milites pour la laïcité et cela est devenu pour toi une forme de religion. Tu ressembles donc à ceux que tu combats. Avoue que ta vraie motivation est ailleurs. Tu me parles de rituel, mais qu’en sais-tu réellement ? Tu me parais avoir bien des contradictions, humain qui se croit puissant. Permets-moi de t’expliquer comment se passe l’élévation spirituelle dans notre monde végétal.

Notre instructeur est un sylviculteur, il plante une graine puis tout autour il crée un autre cercle de graines, puis encore un autre cercle de graines et ainsi de suite de manière assez serrée.

Notre second surveillant est le soleil. C’est lui qui nous permet de nous élever en verticalité. Il est notre fil à plomb. Dès que nous sommes assez hauts, nous passons au second degré, celui des compagnons. Notre instructeur coupe alors le premier cercle, celui de l’horizontalité, celui qui nous a permis de rester droits, grâce aux forces latérales des autres arbres. Ces autres faisaient office de niveau à plomb par leur simple présence bienveillante. Ce bois coupé va ensuite servir à notre instructeur pour réchauffer sa famille. Puis les cendres deviendront engrais pour les générations d’arbres futures.

Alors, vois-tu homme d’influence, notre œuvre comme la vôtre consiste à travailler la verticalité avec le soleil et l’horizontalité avec nos congénères. Il me semble pourtant, quand je vois le résultat de ton obédience, que beaucoup trop de glands sont restés à l’état sauvage, est-ce que je me trompe ? »

Le Grand Maître n’avait pas attendu la fin de cette conversation bien embarrassante, il avait repris son chemin. Il était déjà dans ses pensées qui consistaient à préparer ses futures élections… pour changer le monde évidement.

987 – PORTABLES INSUPPORTABLES

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Pas un trajet en train, bus ou métro sans PARTAGER, par smartphone interposé,  la vie personnelle – et souvent insipide- de nos concitoyens. Qu’il est loin le temps des cabines téléphoniques ou la discrétion et l’intimité régnaient pour tous comme pour chacun. En fait le téléphone portable n’est, peut-être, qu’un signe extérieur de détresse. Comment faire autrement ? si l’on ne s’en sert que chez soi, à quoi bon posséder un portable ?  Un peu plus d’un demi million de smartphones sont volés chaque année et, comme l’a finement analysé Laurent Ruquier, juridiquement  compassionnel , on peut en conclure que :  « les agresseurs sont  généralement sans mobiles ».

CANARIS 2.0

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Touche pas à ma bagnole. Après la limitation des vitesses à 80, Le prix de l’essence est un déclencheur qui cache une révolte de fond.En 1789 on disait à ceux qui manquaient de pain  » qu’ils mangent de la brioche » – En 2019 on dit à ceux qui manquent d’essence :  » qu’ils roulent en voiture électrique » Les gilets jaunes sont des révoltés 2.0. Trois milles casseurs,  ce samedi premier décembre à midi place de l’Etoile de Paris,  sont devenus dix mille samedi soir. Ce que Macron ne voit pas c’est que ce qui a fait son succès : le « DEGAGISME » est un succès qui devient celui des gilets jaunes aujourd’hui.  » MACRON DEMISSION » est une révolte symbolique contre les ELITES dont on brûle les voitures sur les boulevards chics de Paris. Une amertume contre une fiscalité jugée injuste  et une défiance envers l’autorité étatique considérée comme «  hors sol ». Un Gilet Jaune déclarait ressembler à «  un citron beaucoup trop pressé et chargé de pépins »  Mais que signifie, symboliquement un gilet jaune sinon un moyen d’ETRE VU afin de ne PAS ETRE ECRASE ? On usait autrefois, dans les mines,  de canaris ( jaunes)  pour prévenir du grisou. Puissent les CANARIS 2.0 ne pas être l’annonce que demain TOUT RISQUE DE PETER !