Les amateurs de réflexion maçonnique et spirituelle ont une raison de vibrer : la sortie récente de « L’Inaccessible Étoile » de Christian Belloc, un ouvrage d’une profondeur rare qui mêle parcours personnel, réflexions philosophiques et planches maçonniques. Préfacé par Olivier Chebrou de Lespinats, ce livre de 282 pages, publié en juin 2025, s’impose comme une œuvre qui compte dans le paysage maçonnique contemporain.
Disponible en format C5, il est le fruit d’une vie dédiée à l’initiation et à la fraternité, porté par deux figures emblématiques de 450.fm – Christian Belloc et Olivier Chebrou de Lespinats, vous les connaissez déjà, ils sont chroniqueurs réguliers de notre Journal. Cette recension détaillée invite nos lecteurs et lectrices à plonger dans cette exploration fascinante, à découvrir le bien-fondé de cet ouvrage, et à comprendre pourquoi il mérite une place de choix dans toute bibliothèque initiatique.
Un auteur d’exception : Christian Belloc, passeur de lumières
Chirstian Belloc
Christian Belloc, né à Toulouse et formé au Lycée Pierre de Fermat, est une figure incontournable de la franc-maçonnerie mondiale. Initié à la Grande Loge de France (GLDF) en 1989, il a fondé des loges emblématiques comme Tholus (GLDF) et Pierre Brossolette (GLNR 1880), avant de devenir Grand Maître du Suprême Conseil en Occitanie. En 2024, il a créé l’Institution Maçonnique Universelle (IUM), réunissant 260 obédiences à l’échelle planétaire, dont il est le président mondial. Rédacteur en chef des Cahiers de Recherche Maçonnique et contributeur assidu de 450.fm, Belloc est aussi un entrepreneur engagé, ayant présidé la commission services de la Chambre de Commerce de Toulouse et servi comme conseiller prud’homal pendant vingt ans. Ses nombreux titres – Commandeur de l’Ordre Lafayette, Docteur Honoris Causa en Humanité au Brésil, Grand Hiérophante 99 de diverses obédiences – témoignent d’une carrière internationale exceptionnelle. L’Inaccessible Étoile est le reflet de cette trajectoire, un testament personnel et universel.
Une préface signée Olivier Chebrou de Lespinats
Olivier Chebrou de Lespinats
La préface, rédigée par Olivier Chebrou de Lespinats, autre pilier de 450.fm, ajoute une dimension précieuse à l’ouvrage. Chroniqueur reconnu pour ses analyses percutantes, Chebrou de Lespinats y décrit Belloc comme un « réformateur symboliste », un mystique actif qui cherche à faire descendre le sacré dans le profane. Il souligne l’audace de Belloc à transgresser les formes figées pour refonder les rites, plaçant la maçonnerie comme une force vivante face au repli identitaire. Cette introduction, empreinte de respect et d’admiration, prépare le lecteur à un voyage initiatique où la flamme créatrice prime sur les cendres du passé.
Structure et contenu : Un parcours initiatique éclatant
Divisé en chapitres retraçant la vie profane et initiatique de Belloc, L’Inaccessible Étoile s’ouvre sur un préambule (page 12) et un récit personnel débutant le 22 novembre 1962 (page 17). De son enfance toulousaine dans les années 50-60 (page 20) à son service dans les commandos parachutistes en 1968 (page 32), en passant par la création de l’association du Village des Carmes en 1988 (page 36), l’auteur tisse une autobiographie riche. Son initiation à la GLDF en 1989 (page 43), marquée par le Cabinet de Réflexion (page 44) et le symbole du Vitriol (page 57), devient le pivot d’une réflexion sur le voyage intérieur (page 59) et l’étoile flamboyante (page 60).
Le livre explore ensuite les origines historiques de la franc-maçonnerie (page 78), son déclin et sa renaissance (page 86), avec des références aux Académie des Jeux Floraux (1323, page 76) et à l’Institut Philanthropique (1797, page 75). Belloc y intègre des planches maçonniques personnelles, abordant des thèmes comme le « Principe Créateur » (page 48), l’esprit maçonnique (page 66) et les croyances (page 68). La citation de Nietzsche en épigraphe – « Il faut avoir du chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse » (page 2) – guide cette quête d’une étoile inaccessible, symbole d’une perfection spirituelle à atteindre.
Thèmes majeurs : innovation et universalisme
Christian Belloc
L’ouvrage se distingue par sa vision universaliste et réformatrice. Belloc plaide pour une maçonnerie innovante, ouverte à la modernité tout en puisant dans la profondeur symbolique des rites. Il critique l’immobilisme, proposant une transgression spirituelle pour refonder l’ordre moral figé. Cette approche, illustrée par la création de l’IUM en 2024 (page 281), vise à unir 260 obédiences dans un projet mondial de fraternité. Ses réflexions sur la mort (page 26), l’immortalité (page 27) et le flamboiement intérieur (page 65) invitent à une alchimie personnelle, un écho aux mystiques actifs qu’il admire.
Qualité littéraire et philosophique
Belloc Jeune militaire
Le style de Belloc, direct mais poétique, évite les excès rhétoriques pour privilégier une sincérité touchante. Les planches maçonniques, rédigées avec rigueur, offrent des méditations accessibles, enrichies par son expérience de rédacteur (revues Le Tondu et Le Citoyen). La préface de Chebrou de Lespinats ajoute une couche analytique, rendant l’ouvrage à la fois personnel et universel. Les 282 pages, bien que denses, captivent par leur structure narrative et leur invitation à la réflexion.
Pourquoi lire cet ouvrage ?
L’Inaccessible Étoile est un livre essentiel pour plusieurs raisons. D’abord, il offre un témoignage authentique d’un parcours initiatique, depuis les rêves d’enfance (page 22) jusqu’à la fondation de l’IUM, illustrant la puissance transformative de la maçonnerie. Ensuite, il propose une vision prospective, incitant les obédiences à s’adapter aux défis modernes – numérisation, diversité, crises sociales – tout en préservant leur essence. Enfin, il s’adresse à un large public : maçons en quête de sens, profanes curieux, ou chercheurs intéressés par l’évolution des sociétés secrètes.
Ch. Belloc militaire
Limites et critiques
Malgré sa richesse, l’ouvrage pourrait être critiqué pour son focus autobiographique, parfois au détriment d’une analyse plus large des dynamiques maçonniques contemporaines. Certains pourraient aussi trouver ses idées réformatrices audacieuses trop éloignées des traditions conservatrices. Cependant, ces « faiblesses » sont aussi des forces, reflétant la personnalité audacieuse de Belloc.
Christian Belloc et sa fille Sandra
Conclusion : une flamme à entretenir
L’Inaccessible Étoile brille comme une invitation à renaître spirituellement. Écrit par Christian Belloc, chroniqueur fidèle de 450.fm, et préfacé par Olivier Chebrou de Lespinats, également contributeur régulier, ce livre est un trésor initiatique. Il ne conserve pas les cendres du passé, mais entretient une flamme créatrice, appelant à transgresser pour mieux construire. Que ce parcours inspire les lecteurs à oser leur propre voyage vers l’étoile dansante, guidés par la sagesse d’un passeur exceptionnel ! Disponible dès maintenant, cet ouvrage est un incontournable pour quiconque cherche à comprendre la maçonnerie d’aujourd’hui et de demain.
Bonjour, Nous te remercions d’avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches : Le sujet de ta question est assez difficile car il touche des domaines éloignés de la vie de tous les jours comme les croyances, idées et certains groupes de personnes qui se rassemblent autour de ces croyances.
Afin que tu comprennes bien la réponse, nous te recommandons donc de la lire en compagnie d’un adulte.
D’après le Dictionnaire des symboles de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, sous le mot « oeil », nous pouvons lire de nombreuses informations parmi lesquelles figure celle-ci :
« L’œil unique, sans paupière, est par ailleurs le symbole de l’Essence et de la Connaissance divine. Inscrit dans un triangle, il est en ce sens un symbole à la fois maçonnique et chrétien. […] L’œil divin qui voit tout est encore figuré par le soleil : c’est l’œil du monde […]. L’œil du monde est aussi le trou au sommet du dôme, porte du soleil, qui est le regard divin embrassant le cosmos, […]. »
Dans ce même dictionnaire, tu trouveras le mot « Triangle ». Voici un très court passage de ce qui est indiqué sous ce mot :
« Le triangle équilatéral symbolise la divinité, l’harmonie, la proportion.[…] Le triangle équilatéral, dans la tradition du judaïsme, symbolise Dieu, dont il est interdit de prononcer le nom.[…] On sait l’importance accordée par la Franc-Maçonnerie au triangle, qu’elle nomme le « Delta lumineux » […] ».
Et enfin, voici ce que tu pourras lire sous le mot « Trois », chiffre hautement symbolique :
« Le ternaire s’exprime par divers symboles graphiques, tels le trident, la trinacria (qui est un triple poisson à tête unique), et plus simplement, bien sûr par le triangle.[…] Le triangle, seul ou contenant le Tétragramme hébraïque, ou encore l’Œil divin, est un symbole de la Trinité ; […] ».
« La franc-maçonnerie est une association d’hommes libres, qui fait remonter son origine aux corporations et confréries du Moyen Age. Elle admet en son sein des hommes qui se réunissent en toute fraternité pour travailler à leur perfectionnement moral et spirituel […] Les francs-maçons se reconnaissent entre eux comme frères et considèrent leur alliance comme une alliance de frères. »
Le Dictionnaire des symboles nous explique encore que « Dans la tradition maçonnique, l’œil symbolise sur le plan physique le Soleil visible d’où émanent la Vie et la Lumière ; […] sur le plan spirituel ou divin, le Grand Architecte de l’Univers. »
Qui est le le « Grand Architecte de l’Univers » ? Dans le Lexique des symboles maçonniques de Roger Dachez et Alain Bauer, il est expliqué que « c’est le nom, le vocable symbolique par lequel les francs-maçons désignent Dieu. »
L’œil est placé dans un triangle. Celui-ci a également une signification comme nous l’explique le Lexique des symboles maçonniques :
« En franc-maçonnerie, ce triangle se nomme le « Delta lumineux », et il est souvent ornementé de flammes qui semblent en sortir, ou de rais de lumière. […] Originellement, il renvoie au Grand Architecte de l’Univers, une des manières de nommer Dieu dans la tradition judéo-chrétienne bien avant que la franc-maçonnerie se soit organisée […] Il évoque pour les francs-maçons le principe d’ordre universel, la loi d’équilibre […] »
Tu l’auras compris, les symboles du triangle et de l’oeil sont avant tout des symboles judéo-chrétiens et représentent Dieu.
Nous espérons que ces éléments t’aideront dans ta recherche. N’hésite pas à nous recontacter pour tout complément d’information ou toute autre question.
Tout commence en juillet 2020, lorsqu’un riverain signale la présence suspecte d’une Renault Clio noire dans une ruelle de Créteil (Val-de-Marne). À l’intérieur, deux hommes armés — des militaires affectés à la DGSE — sont interceptés : il s’agit de leurs mandataires, chargés de ce qui semble être un contrat d’assassinat. Cette arrestation fortuite lance l’enquête sur un réseau criminel complexe.
Acteurs clés : la loge Athanor au cœur du réseau
Au centre de cette affaire se trouve la loge maçonnique Athanor, basée à Neuilly-sur-Seine, affiliée à l’obédience Grande Loge de l’Alliance maçonnique française (GL-AMF). Deux membres influents de cette loge, Frédéric Vaglio (ancien journaliste devenu dirigeant d’une société de sécurité privée) et Daniel Beaulieu (ancien de la DCRI/DGSI), formaient un duo central. Vaglio jouait le rôle de « commercial » tandis que Beaulieu assurait l’aspect « opérationnel » des contrats.
Les exécutants : DGSE et intermédiaires
Les contrats étaient exécutés par :
Deux agents de la DGSE affectés à la surveillance d’un camp (Loiret), identifiés sous les pseudonymes Adelar et Dagomar. Ils n’appartiennent pas au service action, mais sont des gardiens reconvertis.
Un intermédiaire déclaré, Sébastien Leroy, exécuteur principal sous les ordres du duo de la loge.
Plusieurs autres agents ou ex-agents des renseignements (DGSE, DGSI), des policiers, et des prestataires variés (armes, fichiers, faux papiers…).
Les crimes, contrats et cibles
Les enquêteurs ont identifié au moins sept “contrats” criminels planifiés par la cellule Athanor : allant de la simple surveillance à l’agression physique, voire à l’assassinat.
Victimes et projets identifiés :
Laurent Pasquali, pilote de rallye, tué fin 2018, et enterré en forêt (Haute-Loire) pour une dette d’argent.
Marie-Hélène Dini, coach en entreprise, victime d’un projet d’assassinat maquillé en mission d’État ; elle a échappé de peu à la tentative.
Un syndicaliste de la CGT de l’Ain, jugé gênant, visé par un contrat.
Un maire du Val-de-Marne, dont l’assassinat devait être maquillé en accident.
Également, d’autres cibles, comme des concurrents professionnels et des personnalités politiques.
Enquête, mise en examen et jugement
L’enquête, débutée en juillet 2020, a abouti à la mise en examen de 23 personnes — hommes et femmes, âgés de 28 à 72 ans — pour leur implication dans cette cellule criminelle.
Le parquet de Paris a requis le renvoi aux assises pour 22 des mis en cause.
Réactions des obédiences maçonniques
La Grande Loge nationale française a précisé que certains suspects y figuraient entre 2009 et 2012 sans avoir occupé de fonctions importantes, exprimant son indignation face à ces agissements.
Le Grand Orient de France a réaffirmé qu’il n’avait aucun lien avec la loge Athanor, tout en soulignant le respect de la présomption d’innocence et en dénonçant la stigmatisation de la franc-maçonnerie.
La GL-AMF, obédience d’Athanor, a annoncé la fermeture de la loge en février 2021 et la suspension des membres mis en cause jusqu’à la fin de l’enquête.
Témoignages et confidences
Un des exécutants, Sébastien L., a décrit le déroulé de l’une des agressions (probablement contre Dini) :
« Daniel m’a remis ce contrat… je me suis habillé en livreur de pizza… j’ai agressé Madame Dini… » Reddit
D’autres récits évoquent des échanges codés entre frères de la loge, y compris des agents de la DGSE, partageant des informations confidentielles.
Alors que le monde tourne à un rythme effréné, une leçon intemporelle nous rappelle l’importance de la présence et de la conscience dans nos vies et nos institutions. L’histoire de George Dantzig, l’étudiant en retard qui a révolutionné les mathématiques, et celle de « Sully » Sullenberger, le pilote héroïque de l’amerrissage sur l’Hudson, illuminent cette vérité : ce sont ceux qui osent sortir des sentiers battus, qui refusent de s’enfermer dans l’automatisme des habitudes, qui changent le cours de l’histoire.
En franc-maçonnerie, où les traditions et les rituels façonnent l’identité depuis des siècles, cette leçon prend une résonance particulière. Trop souvent, les loges se réfugient dans un confort passé, répétant « on a toujours fait comme cela » ou s’accrochant au « Rituel de 1823 » comme à une ancre immuable. Pourtant, le fil à plomb, symbole de rectitude, nous invite à une vigilance constante, à renaître à chaque instant, portés par une conscience vive. Cet article explore l’importance de cette présence, la dangerosité des routines aveugles, et la nécessité urgente de réinventer la maçonnerie pour qu’elle reste une force vive dans la société contemporaine.
George Dantzig : L’étudiant qui défia l’automatisme
Revenons à 1939, dans une salle de classe de l’Université de Californie à Berkeley.
Georges-Dantzig
George Dantzig, un étudiant en mathématiques, arrive en retard à un cours du professeur Jerzy Neyman. Sur le tableau, deux problèmes sont inscrits, présentés comme des exercices insolubles. Sans savoir qu’il s’agissait en réalité de défis mathématiques non résolus, Dantzig les copie, les ramène chez lui et, après des jours de travail acharné, trouve leurs solutions. Ces découvertes ont jeté les bases de la programmation linéaire, une révolution dans les mathématiques appliquées, utilisée aujourd’hui dans l’optimisation industrielle et économique.
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Cette histoire, relatée par La Libre en juillet 2022, illustre une vérité universelle : beaucoup d’entre nous fonctionnent sur pilote automatique, prisonniers de routines et d’habitudes qui nous enferment. Dantzig, par sa simple présence consciente et son refus de se conformer à l’idée reçue d’un « exercice impossible », a transformé une erreur en génie.
Sully Sullenberger : le pilote qui prit les commandes
Le 15 janvier 2009, un autre exemple de présence éclatante surgit au-dessus de New York. Chesley « Sully » Sullenberger, aux commandes d’un Airbus A320, fait face à une double panne de moteur causée par une collision avec des oies. Contre les recommandations initiales de la tour de contrôle, qui lui suggéraient de retourner à La Guardia, Sully prend la décision audacieuse d’amerrir sur l’Hudson River. Grâce à son sang-froid et à sa responsabilité assumée, les 155 passagers et lui-même sont sauvés. Mais l’histoire ne s’arrête pas là : rongé par le doute après coup, Sully s’est lancé dans une quête de sens, voyageant aujourd’hui à travers le monde pour enseigner la sécurité et la gestion de crise. Ce pilote incarne l’homme qui, face à une autorité défaillante et une logique routinière, choisit la conscience et l’action, sauve des vies et inspire une réflexion collective.
La Franc-maçonnerie : un immobilisme sous le poids des traditions
L’Académie des Menteurs
En franc-maçonnerie, ces récits résonnent comme un appel à l’éveil. Trop souvent, les loges, remplies de membres d’un certain âge ayant passé leur vie à obéir aux cadres et aux règles, se complaisent dans un conformisme paralysant. Les rituels, comme celui de 1823, sont brandis comme des étendards sacrés, et l’on entend fréquemment : « C’est ainsi que nos anciens l’ont fait, donc c’est ainsi que nous devons continuer. » Cette rigidité, bien que rassurante, étouffe la créativité et l’adaptation. Les salons maçonniques, comme les Rencontres Culturelles Maçonniques Lyonnaises ou la Biennale de Bordeaux, en témoignent : ils attirent les initiés et quelques curieux, mais échouent à toucher une société en mutation, préférant se mirer dans un passé glorifié plutôt que de s’ouvrir à un présent vivant.
Ce refuge derrière les traditions est un piège. Si les anciens ont structuré et viabilisé le terrain, leur héritage doit être une source d’inspiration, non une camisole. La maçonnerie risque de s’éteindre si elle ne se réveille pas, si elle ne comprend pas que la vraie force réside dans la capacité à renaître à chaque instant, nourrie par le passé mais ancrée dans le présent.
Le Fil à Plomb : symbole d’une conscience vivante
Le fil à plomb, cet outil symbolique brandi dans les loges, est bien plus qu’un rappel de rectitude. Il est une invitation à une présence consciente, à chaque geste, à chaque parole. Comme Dantzig face au tableau ou Sully face aux commandes, le maçon doit éviter de se laisser porter par l’habitude. La maçonnerie n’est pas un musée figé ; c’est un processus vivant, où l’initiation exige de mourir au passé pour renaître, enrichi mais libre. Cette idée, au cœur de l’instruction maçonnique, appelle à une vigilance constante : ne pas se contenter de répéter les rituels par réflexe, mais les habiter avec une intention claire, une présence qui transforme.
Remettre en cause pour sauver l’institution
Ceux qui remettent en cause l’ordre établi, comme Dantzig et Sully, sont souvent ceux qui sauvent des vies ou des institutions destinées à péricliter. En maçonnerie, cette audace manque cruellement.
Les loges qui s’accrochent aux « on a toujours fait comme cela » ou aux rituels intouchables se coupent du monde
ignorant les réalités d’une société numérique, diversifiée, en quête d’expériences authentiques. Les salons maçonniques, malgré leurs efforts pour s’ouvrir, restent des vitrines élitistes, incapables d’attirer les nouvelles générations. Une rupture s’impose : sortir des temples pour investir les places publiques, mêler les rituels à l’art contemporain, inviter des voix extérieures, créer des espaces interactifs où le profane devient acteur.
Une renaissance par la conscience
Tableau de Bernard Bonave
La franc-maçonnerie doit redevenir un lieu de conscience, où chaque frère ou sœur porte en lui la responsabilité de faire vivre les valeurs d’humanité, de liberté et de fraternité. Cela signifie oser abandonner les routines confortables, interroger les traditions avec respect mais sans idolâtrie, et s’ouvrir à un dialogue avec la société. Comme Sully a choisi l’amerrissage contre la logique établie, les maçons doivent prendre des risques pour préserver leur institution. La présence à chaque instant, cette capacité à être pleinement dans l’action et la réflexion, est la clé.
Alors que le soleil éclaire les temples maçonniques, un choix s’offre : rester dans l’ombre des habitudes ou briller par une renaissance consciente. George Dantzig et Sully Sullenberger nous montrent la voie :
c’est en sortant du pilote automatique que l’on construit l’avenir. La maçonnerie, avec son héritage riche, a le pouvoir de renaître, mais seulement si elle ose lâcher prise sur le passé pour embrasser le présent avec audace et cœur.
Nous avons tous, ici, en loge et ailleurs dans notre vie profane, vécu des initiations de toutes sortes. Alors parler de l’initiation n’est pas correct ni suffisamment précis ni suffisamment détaillé. En fait pour traiter correctement ce sujet il conviendrait non de parler de l’initiation mais d’initiations. Je vous proposerai donc de traiter d’initiation, puis d’initiation et encore d’initiation.
Il y a plusieurs sortes d’initiations qui sont perçues et/ou vécues différemment.
René Guénon, photographie de 1925 (à 38 ans)
René GUENON, pour ne parler que de lui, distingue, l’initiation exotérique, profane, sociale qui est une base traditionnelle accessible à tous avec ses rites dont il faut approfondir la signification, démarche nécessaire, indispensable pour aller plus avant vers la notion d’ésotérisme initiatique. Il fait également bien la distinction entre la cérémonie d’initiation et l’initiation proprement dite.
L’exotérisme est de culture profane, c’est la partie de toute tradition qui s’adresse indistinctement à tous pour décrire les cérémonies publiques (religieuses, rituelles) dans leur manifestation. L’ésotérisme est, lui, ce qui n’est pas accessible aux non-initiés. C’est une base spirituelle qui permet, à l’aide d’un guide, d’aller au-delà de leur signification profane, vers la découverte de leurs autres significations.
Rituel d’initiation d’un candidat
Généralement, quel que soit le type d’initiation, la cérémonie d’initiation est vécue extérieurement, sans véritable compréhension car transmise à un initié en puissance, encore profane (du grec nouvelle plante). Elle est subie, ce n’est qu’après que l’on peut la comprendre si on la revit en pensée. D’où le rôle important des impressions d’initiation rédigées individuellement puis travaillées collectivement auprès d’un Gourou, d’un Maitre apportant sa présence spirituelle
En maçonnerie, l’initiation est un processus de transformation à la fois externe et interne de l’individu.
Elle fait le pari qu’un travail constant de réflexion, grâce aux symboles et avec les Frères, peut aboutir à une évolution intellectuelle, morale et spirituelle positive. Elle vise un perfectionnement en connaissance et en conscience, elle crée, constitue, et reçoit qui y est admis
Définition
Tableau de loge d’apprenti selon une reconstitution personnelle et issue du Régulateur du Maçon édité en 1801. Kagaoua — Travail personnel
Dans le langage courant initiation est souvent confondu avec apprentissage ; je t’apprends à lire, je t’initie à la lecture, tu deviens détenteur d’une connaissance nouvelle que je t’ai communiqué. Il y a un émetteur Moi et un récepteur Toi, c’est de la transmission.
Le dictionnaire, lui, définit l’initiation comme l’action de donner à quelqu’un la connaissance de certaines choses qu’il ignorait. C’est la même chose, mais il y ajoute des précisions sur le récepteur qui est choisi par recrutement ou sélection, et sur l’émetteur, qui peut être issu d’un groupe particulier, une confrérie religieuse un culte à mystères, une société, secrète ou non, dans lequel il sera intégré et avec lequel il partagera cette connaissance. Il y ajoute donc la notion de partage.
L’origine du mot qui vient du latin initum formé du radical it qui a donné iter (chemin) et itus (action de partir, de marcher) y ajoute une notion d’évolution. Il y a une voie, un point de départ, un parcours, donc une destination.
Initier quelqu’un c’est le mettre sur la voie du commencement.
Sur ce chemin l’individu qui a reçu l’initiation, l’initié, deviendra détenteur d’une connaissance, d’un art, d’un secret, moyens de réalisation personnelle, révélation permettant le passage d’une potentialité interne non manifestée à une réalisation externe manifestée
C’est pourquoi l’initiation est considérée dans toutes les traditions comme une naissance, comme une genèse dans laquelle le néophyte, qui a reçu la lumière, devient son propre demiurge, et est positionné sur un chemin afin de progresser vers un développement personnel (ontologique) 3 dont la direction lui est suggérée.
Le premier acte de l’initiation est la naissance du néophyte mais préalablement la mort du profane. C’est donc aussi la fin de quelque chose comme le révèle le grec telete proche de de teleuté (accomplissement et mort).
Entre ces 2 extrêmes l’initié doit donc se mettre en marche vers l’accomplissement de son être. Il est aidé en cela par des guides,( hiérophantes) ainsi que par sa détermination personnelle issue de son environnement social et par un mystérieux élément, lui, de nature spirituelle
Rites – Rituels
Depuis toujours, d’une civilisation à l’autre, les épreuves différaient mais faisaient et font toujours appel à des rites dont la fonction est d’organiser les transitions et de les accompagner lors de cérémonies au détail et au contenu précis et structuré se déroulant (le plus souvent) en 3 étapes :
– la séparation ; l’individu est isolé du groupe et de la situation antérieure qui équivaut à une mort symbolique,
– la mise en marge qui représente une sorte de gestation symbolique, temps d’élaboration d’un ouvrage de l’esprit
– la réintégration de l’individu dans le groupe avec une nouvelle situation sociale constituant une renaissance symbolique
Mais la question est : Comment et pourquoi devient-on initié, pourquoi désirer subir volontairement cette initiation encore qualifiée de profane, ce premier type d’initiation dont nous avons parlé ?
2 Demiurge ; Du grec demiourgos créateur du monde – Nom de Dieu, créateur de l’âme du monde dans la philosophie platonicienne
3 Ontomogie ; science de l’être
4 Hiérophante ; Prêtre qui présidait aux mystères d’Eleusis
Déjà parce que du fait de son statut social, de son appartenance à une civilisation traditionnelle, on ne peut pas y échapper.
– Ces rites de passage sont obligatoires car traditionnels. Ils sont vécus dès la naissance – (baptêmes, circoncision) – lors du passage de l’enfance à l’adolescence – (communion solennelle, Bar Mitsva) – puis à l’âge adulte avec ces épreuves physiques et psychologiques, jugées nécessaires pour, par la souffrance, canaliser ses forces et conquérir fièrement ses galons d’adulte responsable.
– Ces évènements ne laissent généralement pas de traces spirituelles marquantes autres que le comportement du et dans le groupe, la violence du rite apparaissant alors comme indispensable pour instaurer l’ordre nécessaire à l’harmonie de la vie sociale. N’oublions pas que, Harmonie est la fille d’Arès et d’Aphrodite, ou Mars, la guerre et Vénus, la beauté.
Ils permettent de lier un individu à un groupe mais aussi de structurer sa vie en étapes précises qui lui permettent d’avoir une perception apaisante de la condition mortelle de l’homme. Il s’agit de « fictions collectives qui ont pour but d’ordonner la nature ». En cela, ils participent à la symbolisation du monde pour le rendre plus familier, d’où leur caractère pacifiant et soulageant. Ce phénomène est donc un enjeu important pour l’individu, pour la relation entre l’individu et le groupe ainsi que pour la cohésion du groupe.
Mais là, il faut faire un distinguo car le « rite de passage » se distingue du « rite initiatique » en cela que le premier marque le changement de statut social ou sexuel, une étape dans la vie d’un individu dans son groupe social tandis que le rite d’initiation marque l’incorporation d’un individu dans un autre groupe, social ou religieux : le premier touche indistinctement tous les individus tandis que le second les sélectionne au delà de leur simple statut social.
Du besoin d’initiation (spirituelle)
Alors, au-delà de cet aspect socialement structuré et imposé, d’où vient ce désir nouveau chez certains, de changement de paradigme qui les rends différents du commun de l’humanité, qui motive leur recherche, qui nous approchent ou sont approché, et dont la motivation est vérifiée lors des enquêtes préalables à leur admission.
A un moment de leur vie, ce genre d’individu la ressent comme incomplète, imparfaite, son aspect strictement matérialisme ne le satisfait plus, ne lui suffit plus, il aspire à plus de spiritualité.
Les images qu’il a du monde lui apparaissent insuffisantes, brouillonnes, pas claires. Ce qu’il est en train de faire, sa vie lui apparait vide, (en partie gâchée ?). Il sent qu’il y a quelque chose qui est là, qui est présent mais qu’il ne voit pas et qu’il ne comprend pas. Il a besoin d’éclaircissements, d’être éclairé et souhaite avoir la révélation d’un autre aspect de ce qui est en lui et autour de lui.
En a-t-il la volonté, le moment est-il venu ?
On peut métaphoriquement comparer cet individu social a un papillon qui, après une longue existence de chenille rampante, est maintenant pleinement développé mais encore enfermé, tout fripé, dans le noir du cocon de la chrysalide. Il faut qu’il finisse par se décider à le crever pour s’envoler vers la lumière de l’azur. On peut imaginer qu’il hésite longuement, (suis-je prêt ?) devant ce saut dans l’inconnu.
Ces étapes, il les revit dans le déroulement de l’initiation
Colonnes du Temple
C’est bien de saut dans l’inconnu dont il faut qualifier cette initiation car cet événement commence par faire fi du passé. comme on ne bâti pas une construction sur du sable, il faut commencer par déblayer le terrain, en faire table rase pour assurer une assise solide résistant au temps. On nettoie le terrain en éliminant les scories des métaux.
Egalement analogie avec le grand œuvre alchimique qui commence par dissolution putréfaction
C’est alors seulement que commencent les épreuves dont le but est bien évidemment d’éprouver le courage, la force de caractère et la détermination de l’impétrant qui visent à ;
– Vérifier et lui faire prendre conscience de ses capacités à assumer la solitude et l’angoisse dans le cabinet de réflexion, période de méditation ou, mis en face de lui-même, entouré d’objets et de messages il sera invité à réfléchir sur leur significations, à mesurer le poids de ses manques à rêver ses espoirs d’amélioration spirituelle et sur l’importance de sa démarche concrétisée par le testament philosophique ;
– Vaincre les appréhensions et craintes qu’il vie en aveugle dans les et surtout le premier voyage.
– Accepter en confiance de vider sur ordre la coupe d’amertume.
La Confiance est un partage, une prise de risque. Confiance vient de cofides, échange. Elle diffère de la fraternité qui viendra et qui est, elle, inconditionnelle. Elle est du domaine du sentiment, de la morale, elle participe comme une transgression acceptée au monde des vertus cardinales que sont la tempérance, la prudence, la justice, et le courage.
Toutes épreuves censées forger le caractère et épurer le mental, dont il sort fortifié et purifié par les éléments et enrichi de connaissances nouvelles par le premier contact avec les symboles.
Ce qu’il a vécu, cette initiation, la seule qu’il vivra parmi nous (il est pourtant dit qu’il y en aura une autre plus tard mais considérons ici que c’est une autre histoire) est l’acte fondateur par lequel le postulant profane (pro fanum, celui qui attend devant la porte du temple) est agrégé à notre communauté.
Des diverses appellations qu’on lui donne lors de la cérémonie, postulant, récipiendaire, candidat, néophyte il devient ainsi finalement un Frère, terme à connotation génétique qui indique que le pacte acquiert la force d’un lien de sang. D’où les mises en garde et les sentences en cas de manquement à ses nouvelles obligations.
Doit-on pour autant considérer que ce Frère est véritablement initié ?
Certainement pas. Ce qu’il a vécu ce qu’il en a perçu ne peut s’apparenter à cet instant qu’à la simple participation à une importante cérémonie qui est si riche d’évènements que, égaré au départ, nous en avons tous fait l’expérience, tout est encore confus dans sa tête.
Pourquoi donc croyez-vous qu’on lui impose, à chaud, de nous rapporter ses impressions d’initiation ?
Pourquoi jugeons-nous indispensable de lui adjoindre un guide en la personne du 2eme surveillant et lui imposons nous l’obligation d’assiduité ?
Parce que l’initiation n’est pas une cérémonie mais un chemin. L’initié été mis sur la route mais celle-ci est longue et à un but qui lui a été clairement précisé : « La FM n’accorde aucune limite à la recherche de la Vérité » alors cherchez et, peut-être, éclairé par la Lumière qui n’est pour l’instant qu’une faible lueur d’espoir, la trouverez-vous.
Comment ?
La Maçonnerie est une ascèse initiatique, discipline que l’on s’impose pour tendre vers la perfection morale. On n’est plus au moyen âge, on ne se flagelle pas mais on suit des règles de conduite afin de faire émerger, un peu mieux et davantage, ce qui était pourtant déjà en nous, ce que nous sommes en potentialité. (Ascèse : Ensemble d’exercices ou comportements pratiqués en vue d’une élévation spirituelle)
Il nous faut retrouver :
– Le chemin intérieur qui nous mène vers notre être profond, trouver sa propre connexion au monde, cette alliance féconde du pessimisme de l’intelligence avec l’optimisme de la volonté, le fait de bien agir st le but même de l’action
– Notre parlé juste, spontané et vrai, d’où l’apprentissage du silence : Mieux vaut être silencieux qu’incompris, il faut être sûr que le message passé soit bien reçu, la liberté de penser doit précéder toujours la liberté de parole. Pour transmettre il faut être simple
– Notre regard d’enfant avec les yeux du cœur. Ne plus s’opposer au mal mais le transmuer en Bien, et pouvoir sans en subir les malédictions divines, recevoir et porter le collier 6 d’Harmonie
– Cela afin de retrouver la Lumière qui éclaire les idées bonnes et permet à l’âme de les contempler
Il est dit que : « On n’est pas initié mais on s’initie soi-même »
certes mais cela pas tout à fait vrai car en maçonnerie on n’est jamais seul, on fait partie d’une Loge initiatique et l’on est toujours en contact avec ses Soeurs et ses Frères et avec l’Egrégore de la Loge. Il y a notre esprit mais il y a aussi l’Aide éléments associés qui permettent la construction du Temple.
Nous l’avons tous ressenti, l’Egrégore, quand il est atteint dans une assemblée en harmonie, il est dit qu’il génère 12 secondes d’éternité dans les relations.
Le symbolisme
La méthode proposée est initiatique et progressive par l’apprentissage du symbolisme, c’est là le PLUS apporté par l’initiation maçonnique. A cette école l’initié va découvrir la présence d’un espace sacré, séparé et différent du monde matériel, élément du divin à retranscrire sur la terre, en lui, le Temple, son temple intérieur.
Privé de ses métaux, mis à nu, il constate qu’ont été mis à sa disposition des outils dont il va devoir apprendre à se servir mais d’abord à connaitre et à interpréter dans leur signification.
Ces outils, ces symboles, sont des entités à la fois complexes et lumineuses. Leur étude, leur analyse, fait appel à l’intuition, est génératrice d’émotions, de révélations ; séparation d’abord ; Ce qui est là n’est pas seulement ce que l’on voit, ce que l’on touche, dont on se sert mais aussi ce que cela évoque.
Ce sont des représentations porteuses de sens, des images qui représentent autre chose par association ou convention et dont il faut bien discerner leur part de signifiant 8 et de signifié 9
Aucune représentation n’est unique (symbole 10 vient de « sumbolon », objet séparé en 2 parties qu’il fallait réunir pour en découvrir la parenté. Il y a révélation d’un monde caché à découvrir.
L’équerre, le compas, le livre de la loi sacré, mais aussi l’eau l’air le feu, la terre sont à visiter comme le suggère l’acronyme VITRIOL du cabinet de réflexion.
C’est là mais également « c’est comme » mot clé de l’Analogie, analyse qui fait part égale entre l’intuition et le raisonnement, approche à manipuler avec précaution afin de ne pas prendre les mots pour des idées, invitant à rester dans le juste milieu en raison de leur ambivalence. Par exemple, le feu qui réchauffe certes, régénère la nature mais dont l’excès destructeur brule !
Alors comment conclure cette planche qui pose plus de questions qu’elle n’apporte de réponse ?
Tout est dans le travail.
En entrant dans le temple nous pénétrons dans le sanctuaire de la pensée et nous venons y chercher la connaissance, la Lumière, qui fait de nous un serviteur pas un maitre.
Hélas, cependant on ne la trouve jamais complètement car les yeux humains ne pourraient en supporter l’éclat.
Mais on peut en voir les rayons en étudiant la nature, en observant les phénomènes, en descendant au fond de la conscience et surtout en accordant son être au rythme universel (Rituel d’ouverture).
Alors serrons bien nos outils dans les poches de nos tabliers.
Faisons provisions de symboles pour la route.
Ouvrons nos yeux, notre esprit, notre cœur.
Et en avant sur le chemin ; Destination le voyage initiatique.
Alors …Peut être !!
On ne cherche que ce que l’on a trouvé, nous sommes d’éternels apprentis
– le collier d’Harmonie est un présent de Cadmos, roi de Thèbes, à son épouse Harmonie, fille d’Arès et d’Aphrodite. C’est un bijou divin qui passa de mains en mains entraînant pour ses propriétaires successifs, humains donc indignes de le porter, de funestes destins. Voir histoire de Thèbes
– Egrégore : Entité, être collectif issu d’une assemblée.
– Signifiant : Valeur acoustique d’un mot qui identifie l’objet : Ex Pomme
– Signifié : Concept qui associe l’image mentale que l’on reçoit de l’objet : Ex Fruit ou Apple
– Métaphore des morceaux de poterie cassés utilisés en vérifiant qu’ils s’emboitent pour se reconnaitre.
Bibliographie
Initiation et réalisation spirituelle – René GUENON – Editions traditionnelles 1980
L’enseignement initiatique – René GUENON – Conférence faite à la RL THEBAH N° 347– Publiée dans la revue « Le Symbolisme » Janvier 1913
L’ascèse initiatique maçonnique – Gérard B. – RL Le lys et l’Acacia – Octobre 5999
Le voyage initiatique – Daniel BERESNIAK – Editions DETRAD – 2006
Approche ésotérique de la connaissance – Henri LAURENT – Arma Artis
A la découverte de l’alchimie – Bernard ROGER – Editions DANGLES
La première lettre – Jean-Claude MONDET – Editions du Rocher
Dans son dernier opus, Thierry Didier nous entraîne à travers une forêt de symboles où chaque arbre dissimule un sentier, et où chaque sentier conduit vers une clairière baignée d’une lumière nouvelle. Le lecteur ne se contentera pas de parcourir un ouvrage, il avancera degré après degré au cœur d’un paysage intérieur où se rejoignent deux héritages majeurs de la quête humaine : l’hermétisme millénaire et la Franc-Maçonnerie vivante, telle qu’elle s’incarne dans le Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA).
La Table d’Émeraude
Ce n’est pas un livre qui se lit d’un seul élan. C’est un compagnon silencieux que l’on ouvre comme on entrouvre une porte de Temple, avec lenteur et respect, pour mieux se laisser saisir par ce qui s’y déploie.
Thierry Didier ne s’avance pas en simple exégète. Il se tient comme un passeur entre deux rives. Sur l’une, la Table d’émeraude, attribuée à Hermès Trismégiste, ce texte lapidaire – 12 préceptes exactement – qui condense en quelques lignes toute une cosmogonie, toute une physique spirituelle, toute une morale de l’harmonie. Sur l’autre, le chemin maçonnique, avec son rituel REAA, ses symboles, ses voyages, ses degrés – 30 au total, de l’Apprenti au Grand Inspecteur et Grand Élu Chevalier Kadosh –, qui ne sont pas des paliers figés mais des étapes vivantes d’une transmutation intérieure. Entre ces deux rives coule un fleuve – celui du sens – que l’auteur ne se contente pas de traverser. Il le remonte, comme un navigateur ancien, attentif aux courants, aux remous, aux confluences, sachant que la source se trouve toujours plus en amont.
Planche représentant une version latine de la Table d’émeraude gravée sur un rocher dans une édition de l’Amphitheatrum Sapientiae Eternae (1610) de l’alchimiste allemand Heinrich Khunrath.
La Table d’émeraude – Tabula Smaragdina en latin –, dans cette lecture, cesse d’être un monument isolé des siècles passés pour devenir un texte opératif au sens initiatique du terme. Chaque précepte est travaillé comme une pierre brute que l’on dégrossit patiemment, non pour lui imposer une forme extérieure, mais pour faire apparaître les lignes de force qu’elle recèle. L’auteur nous invite à cette lente alchimie de l’esprit, où le plomb de l’ignorance se transmue en l’or de la conscience, et où cette transmutation ne se réduit pas à une illumination solitaire, mais se met au service d’une construction plus vaste : celle du Temple, intérieur et collectif.
Le lien avec la Franc-Maçonnerie n’est pas ici un simple jeu d’analogies. Il est structurel. Le cheminement des préceptes hermétiques et celui des grades du REAA se réfléchissent mutuellement comme deux miroirs qui se font face. Ce n’est pas une correspondance forcée mais une reconnaissance intime, comme si les deux traditions avaient puisé à une même source, adaptant leur langage et leurs outils à des contextes différents, mais gardant
l’essentiel. Éveiller en l’homme la conscience de l’harmonie universelle et de sa propre vocation à y participer. Le Franc-Maçon, dans cette perspective, n’est pas seulement un héritier des bâtisseurs de cathédrales ; il est aussi l’héritier des sages qui, depuis l’Égypte, la Grèce, l’Orient et l’Occident médiéval, ont cherché à unir le savoir et l’être, la science des choses et la science de l’âme.
Thierry Didier insiste sur cette articulation fondamentale. L’intelligence comme lumière jetée sur les « choses de la vie ». La formule, reprise d’un rituel maçonnique, trouve ici sa plénitude. L’intelligence, comprise non comme accumulation de savoirs, mais comme faculté d’éclairer, de relier, de faire surgir la vérité des choses et des êtres. Dans le langage hermétique, cette lumière est la manifestation même de l’esprit ; dans le langage maçonnique, elle est le relèvement de l’homme qui, ayant reçu la lumière, s’engage à la répandre. L’auteur montre que cette lumière ne sépare pas l’initié du monde, mais l’y engage davantage, en lui donnant la capacité d’y discerner les structures invisibles, les harmonies cachées, et d’y travailler comme un artisan de l’équilibre.
La Table d’Émeraude, 4e de couv.
Cette lecture se déploie avec une double respiration. Elle épouse l’ampleur intemporelle de l’hermétisme, qui parle en lois universelles et en images primordiales, mais elle suit aussi le rythme précis de l’initiation maçonnique, avec ses étapes, ses épreuves, ses retours sur un même symbole à des profondeurs toujours nouvelles. L’auteur nous rappelle que dans le REAA, chaque degré n’épuise pas un enseignement ; il ouvre un cercle plus large, il affine un regard, il dispose l’esprit à recevoir plus encore. Ainsi, la Table d’Émeraude devient non seulement un texte à comprendre, mais un chemin à vivre, un compas pour orienter le voyageur de grade en grade.
L’écriture elle-même possède la lenteur mesurée et la gravité d’un rituel. Elle avance avec solennité, mais sans pesanteur, ménageant des espaces de silence où le lecteur peut déposer sa propre méditation. Certaines pages semblent avoir été conçues pour être prononcées à voix haute, comme une planche en loge, tant elles portent cette densité qui appelle l’écoute fraternelle. D’autres, plus méditatives, invitent à la contemplation solitaire, comme dans la Chambre du milieu, lorsque le Maître se tient seul… L’on appréciera tout particulièrement la manière dont certains mots, ainsi mis en relief, révèlent toute leur importance et tout leur intérêt en étant imprimés en caractères gras. On remarquera aussi le soin apporté à expliquer avec une grande clarté la signification de termes parfois complexes, notamment ceux issus de la tradition biblique, jusqu’aux lettres mêmes de l’alphabet hébraïque.
La Passion Écossaise
Cet art d’éclairer les textes, Thierry Didier le cultive depuis longtemps.
Franc-Maçon depuis vingt-cinq années, il a fait de l’écriture un prolongement naturel de son parcours initiatique. Ses ouvrages précédents témoignent de cette constance à mêler la rigueur symbolique et la profondeur méditative : La Passion Écossaise : en cinquante stations et huit personnages (2023) proposait déjà un cheminement rythmique et spirituel à travers les stations du REAA ; De l’homme profane au chevalier Kadosch, ou comment intriquer nature et individu (2024) poursuivait cette exploration en reliant l’éthique maçonnique à la conscience de notre appartenance au vivant. Avec La Table d’Émeraude – Une approche maçonnique, il signe l’ouvrage le plus abouti de ce triptyque, où l’exégèse hermétique et la progression initiatique s’épousent dans un langage limpide et exigeant.
De l’homme profane au chevalier Kadosch
En refermant ce livre, nous ne restons pas face à un savoir reçu, mais avec une tâche à poursuivre. Chaque précepte devient un appel à travailler la pierre, chaque degré un rappel qu’aucune construction ne s’achève tant qu’elle n’a pas trouvé son harmonie avec l’ensemble. La véritable pierre philosophale, suggère l’auteur, n’est peut-être rien d’autre que la conscience éveillée, capable de lire dans les signes du monde la trace de l’harmonie universelle et d’y inscrire sa propre œuvre. Ce livre, comme un rituel bien accompli, ne se clôt pas, il se prolonge dans l’action et dans la mémoire. Il est destiné à être relu, médité, repris à la lumière des expériences nouvelles, comme on revient dans le Temple avec un regard chaque fois renouvelé.
La Table d’Émeraude
Thierry Didier nous offre ainsi plus qu’un commentaire. Il s’agit d’un véritable un acte de transmission. Il ne nous dit pas seulement ce que la Table d’émeraude veut dire ; il nous montre comment elle peut être vécue, au cœur même de l’atelier maçonnique, dans la fraternité qui unit les frères et dans le silence intérieur où mûrissent les plus hautes vérités.
La Table d’Émeraude – Une approche maçonnique
Thierry Didier – Éditions Symbolon-Complicités, coll. La Franc-maçonnerie dévoilée, 2025, 126 pages, 18 €/ Le site
L’autoportrait de Nicolas Poussin, daté de 1650, montre-t-il que Nicolas Poussin était initié aux Mystères d’ISIS ?
J’ai démontré dans deux mes livres (voir l’orientation bibliographique) que le peintre Nicolas Poussin était l’un des « gardiens », avec certaines autres personnalités remarquables de son époque, d’un « lourd secret » concernant un « dépôt sacré » et sa localisation dans le Haut-Razès. Peut-être était-il membre de La Lignée Secrète ou, ce qui est le plus probable, il devait être en contact avec quelques-uns de ses représentants.
De nombreux indices éparpillés dans sa vie et son œuvre picturale accréditent cette idée. Il suffit pour s’en convaincre, d’examiner son autoportrait peint en 1650 (Autoportrait de 1650, Huile sur toile, 98 x 74 cm, Musée du Louvre) qui avait été commandé par son ami Paul Fréart de Chantelou (1609-1694) qui appréciait beaucoup les œuvres de Nicolas Poussin. Ce tableau fascinant me fait penser à la Joconde où le personnage installé dans une pose hiératique fixe notre regard dans une atmosphère claire/obscure qui renforce l’étrangeté de la scène. Lorsqu’il a peint ce tableau, Nicolas Poussin, le maître des Andelys, résidait alors à Rome et il avait 56 ans. Outre la signature qui comporte une anomalie, cette œuvre offre d’autres particularités qui nous interpellent, notamment la « dame » qui porte un diadème avec un œil fixé dessus, et la bague portée par le peintre au petit doigt de sa main droite dont la pierre précieuse est noire et a la forme d’une pyramide.
La signature du portrait de 1650 a la forme suivante :
EFFIGIES NICOLAI POVSSINI ANDEL :
YENSIS PICTORIS. ANNO AETATIS.56 ROMAE ANNO IVBILEI1650
Cette inscription en latin est traduite de la façon suivante : « Effigie de Nicolas Poussin, peintre originaire des Andelys, à l’âge de 56 ans, en 1650, année du Jubilé romain ». Le Jubilé est une année où les pèlerins qui vont à Rome bénéficient de l’indulgence du Pape (pardon des péchés). C’est une tradition proclamée par le pape Boniface VIII qui remonte à l’année 1300. Le Jubilé a lieu tous les 25 ans. Il y a bien eu un Jubilé en 1650 annoncé par la bulle « Appropinquat Dilectissimi Filii » du 4 mai 1649, fulminée par Innocent X.
Il ne faut pas être un grand expert en énigmes picturales pour s’apercevoir que cette signature comporte une anomalie. Y figure en effet une bien curieuse coupure du mot « Andelys » matérialisée par deux points : « ANDEL : YENSIS ».
Nicolas Poussin est né aux Andelys, petite commune située au bord de la Seine à une trentaine de kilomètres du château de Gisors. Château qui fut placé sous la garde de l’Ordre du Temple entre 1158 et 1160 et qui deviendra par la suite leur prison (celle du Grand Maître Jacques de Molay) de mars 1310 à mars 1314. La question qui vient immédiatement à l’esprit est celle de savoir pourquoi le peintre a coupé ANDELYENSIS en deux mots pour en faire ANDEL : YENSIS ? Que cherchait-il à nous dire en peignant ce détail insolite ?
Deux autres détails insolites de l’autoportrait de 1650 attirent notre attention :
.1) une femme portant un diadème avec un oeil fixé dessus semble vouloir être prise entre les bras d’un personnage invisible à gauche,
.2) la bague noire en forme de pyramide au petit doigt de la main droite.
Pris séparément, ces deux détails restent énigmatiques et difficiles à interpréter. Associés l’un à l’autre, ils prennent une signification qui semble les rattacher à la tradition spirituelle de l’Égypte antique.
La première interprétation qui vient à l’esprit est que l’œil du diadème est peut-être l’œil du dieu Horus (œil gauche du dieu), ou l’« œil Oudjat », considéré comme un hybride d’œil humain et d’œil de faucon. Rappelons qu’Horus est le fils d’Osiris et d’Isis. Son père, Osiris, a été assassiné par Seth, qui aussi le frère d’Osiris. Pour venger la mort de son père, Horus affronte son oncle Seth. Dans le combat l’opposant à Seth, Horus perdra son œil gauche qui sera reconstitué par Thot (Hermès, Mercure). L’œil gauche d’Horus reconstitué morceau par morceau par Thot représente, entre autres, la Lune qui jour après jour s’accroît. Dès les origines des dynasties royales, Horus se trouve étroitement associé à la monarchie pharaonique. Il est le dieu dynastique par excellence, le protecteur des monarques et le modèle du pharaon idéal (le roi/prêtre initié).
Au regard des anomalies énumérées ci-dessus, je suis parvenu à la conclusion que l’autoportrait de 1650 est une œuvre à part dans toute l’œuvre de Nicolas Poussin. Dans ce tableau, il semble vouloir transmettre un secret concernant son appartenance à une organisation initiatique secrète, sans doute proche des Rose+Croix et de la Lignée Secrète, et qui aurait ses racines en Egypte. Nous pensons bien évidemment à la survivance souterraine d’un culte à mystères isiaque auquel Poussin aurait été initié. Nous pouvons aussi supposer qu’il connaissait l’endroit où était caché la lapsit exillis (« la pierre tombée des cieux »), la « pierre noire isiaque » encore appelée le « Graal ». La présence de cet œil unique sur le diadème, qui rappelle de façon frappante le fameux « troisième œil » de l’hindouisme et du bouddhisme, suggère, qu’au-delà des deux yeux physiques, il existe un « troisième regard », une vision spirituelle qui est celle de la connaissance de soi et du Soi. Ce « regard intérieur » et ce « troisième œil » sont bien connus des initiés.
La « légende » du Graal nous dit, qu’au commencement, le Graal était une coupe qui aurait été taillée par les anges dans une émeraude tombée du front de Lucifer lors de sa chute. Cette émeraude (lapsit exillis, la « pierre tombée des cieux ») rappelle l’urnâ, la perle frontale qui, dans le symbolisme hindou (d’où elle est passée dans le Bouddhisme), tient souvent la place du troisième œil de Shiva (situé entre les sourcils), représentant ce qu’on peut appeler le « sens de l’éternité ». Dans l’Hindouisme, le troisième œil de Shiva est appelé jnana chakshus, l’œil de la connaissance, ou encoreJnana-chakshus qui est localisé au niveau du sixième çakra, dit « ajna çakra ».
Les divinités, les saints, les « initiés », et tous les êtres réalisés spirituellement, sont représentés avec un point ou une marque sur le front placé entre les sourcils.
Le Graal, sous son aspect matériel, est une « pierre noire » appelée « ISIS ». Hors il se trouve que nous avons trouvé le mot « ISIS » dans la signature de l’autoportrait et nous en déduisons donc que la « pierre noire isiaque » est représentée par la pyramide noire de la bague.
Les deux bras qui se dirigent vers la dame portant un diadème signifient des « retrouvailles », celles de l’initié avec son « sens de l’éternité » symbolisé par le « troisième œil ». C’est comme lorsque deux parents ou deux amis se retrouvent après une longue séparation, ils ont envie de se prendre dans les bras et de s’embrasser. Visiblement cette dame semble très heureuse de ces « retrouvailles », et ce geste montre que l’initié renoue avec la part inconnue de lui-même. Cette part inconnue va le « prendre dans ses bras » et l’« embrasser ». C’est le retour à l’unité intérieure après la « séparation » de la « chute », celle de Lucifer et d’Adam.
Une « légende » difficilement vérifiable prétend qu’en 1623, veille de la Saint Jean (20 juin), les Rose+Croix se réunirent à Lyon, et que Nicolas Poussin participa à cette réunion. Ce serait lors de ce rassemblement de six groupes de six Rose+Croix (36) qui étaient répartis dans plusieurs pays du monde, qu’ils décidèrent « d’élire pour quelque temps domicile dans un labyrinthe des Pyrénées ».
Nous savons par ailleurs, que l’organisation initiatique des Rose+Croix était aussi désignée sous l’appellation d’Héliopolis, la Cité du Soleil. Héliopolis, c’est-à-dire la « ville du Soleil », ou « l’œil du Soleil », est une ville égyptienne située dans le Delta du Nil dont la construction remonterait au XXVIIe siècle av. J.-C. De nombreuses personnalités prestigieuses de l’Antiquité se rendirent à Héliopolis pour y recueillir les précieux enseignements des prêtres initiés égyptiens, et sans doute y être aussi initiés par eux. L’historien et géographe Strabon, Diodore de Sicile, Hérodote, Platon, Pythagore, et biens d’autres savants de l’époque, y auraient séjourné durant de longues périodes.
Notons aussi que les deux ouvrages signés par l’Adepte Fulcanelli, « Le Mystère des Cathédrales » et « Les Demeures Philosophales », sont justement dédiés aux Frères Chevaliers d’Héliopolis (F.C.H). Par ailleurs, une lettre écrite en 1642 par Johann-Valentin Andreae, l’un des fondateurs présumés de la Rose+Croix, nous révèle que : « nous nommions entre nous la Fraternité (de la Rose+Croix), la Cité du Soleil ». Les Rose+Croix étaient considérés comme des Adeptes, c’est-à-dire comme des initiés qui étaient parvenus à réaliser l’intégralité du Grand Œuvre hermétique, et nous savons que l’hermétisme est né en Égypte.
Orientation bibliographique :
« La Lignée Secrète », tome 1, Éditions JMG, 2020.
« Agarttha, à la recherche du « dépôt sacré », « La Lignée secrète tome 2 », Éditions JMG, 2023.
Alors que l’écho des événements maçonniques internationaux continue de résonner, revenons sur une manifestation marquante qui s’est tenue en Afrique du Sud. Le jeudi 17 juillet 2025, à 18h00, les loges Tolérance Rénovée et Bonne Espérance, sous l’égide du Grand Orient de France (GODF), ont organisé une conférence publique au Cape Town Lodge Hotel, Salle Madison, située au 101 Buitengracht Street, Cape Town CBD, 8001. Intitulée « Qu’est-ce qu’être franc-maçon au XXIe siècle ? », cette soirée animée par Amaresh Ramlugan, ancien Grand Maître Adjoint du GODF, a offert un moment de réflexion profonde et d’échange dans un cadre fraternel.
Retournons sur les rives du Cap pour revivre cet événement qui a uni tradition et modernité sous les auspices des valeurs de liberté, égalité et fraternité.
Un contexte international et symbolique
La conférence, tenue dans la vibrante ville de Cape Town, s’inscrit dans la volonté du Grand Orient de France – la plus ancienne et l’une des plus influentes obédiences maçonniques au monde, fondée en 1738 – d’étendre son rayonnement au-delà des frontières hexagonales. Les loges Tolérance Rénovée et Bonne Espérance, ancrées dans la communauté francophone d’Afrique du Sud, incarnent cette mission d’ouverture et de dialogue interculturel. Leur choix de la Salle Madison, un lieu élégant et central, a permis d’accueillir un public diversifié, mêlant maçons locaux, membres du GODF en déplacement, et profanes curieux de découvrir les mystères de la franc-maçonnerie mixte.
L’événement a coïncidé avec une période estivale dans l’hémisphère sud, où l’hiver austral apportait une atmosphère douce et contemplative, propice à la réflexion. La devise Liberté, Égalité, Fraternité, gravée en exergue, a servi de fil conducteur, rappelant les idéaux révolutionnaires qui ont façonné la maçonnerie française et sa vocation universaliste.
Amaresh Ramlugan : une voix autorisée
L’orateur principal, Amaresh Ramlugan, ancien Grand Maître Adjoint du GODF, apporte une expertise rare à cette conférence. Issu d’une carrière maçonnique distinguée, Ramlugan a marqué l’obédience par son engagement en faveur de la mixité et de l’inclusion, des valeurs chères au GODF depuis son adoption de la mixité en 2010. Son expérience à des postes de leadership lui confère une légitimité pour aborder la question cruciale : que signifie être franc-maçon dans un monde globalisé, marqué par les défis numériques, les crises sociales et les mutations culturelles du XXIe siècle ?
Bien que les détails précis de son discours ne soient pas accessibles dans le document initial, on peut supposer, à la lumière de son parcours, qu’il a exploré des thèmes comme l’adaptation des rituels aux nouvelles générations, le rôle de la maçonnerie dans la défense des droits humains, et l’équilibre entre tradition et innovation. Sa présence a sans doute insufflé une énergie inspirante, invitant l’audience à redéfinir son engagement maçonnique.
Une soirée ouverte et fraternelle
La conférence, débutant à 18h00, a été conçue comme un moment d’ouverture au public, reflet de l’approche inclusive du GODF. Ouverte à tous – maçons et non-maçons, hommes et femmes – elle a permis un échange direct avec Ramlugan, probablement suivi d’une session de questions-réponses. La promesse de boissons et d’amuses-gueules à la fin des échanges a renforcé l’esprit fraternel, transformant la soirée en une célébration de la communauté. Les participants ont pu RSVP via rlbonneesperance@gmail.com, témoignant d’une organisation soignée et d’un désir d’engagement collectif.
Le Cape Town Lodge Hotel, avec son architecture moderne et son emplacement stratégique près du centre-ville, a offert un cadre à la fois prestigieux et accessible. La mixité, valeur phare de cette manifestation, a permis de rassembler des profils variés, renforçant l’idée que la franc-maçonnerie peut être un espace de dialogue universel.
Thème et enjeux : une réflexion contemporaine
Le thème « Qu’est-ce qu’être franc-maçon au XXIe siècle ? » résonne avec les débats actuels au sein de la maçonnerie mondiale. Dans un contexte où les obédiences font face à des défis comme le vieillissement des membres, les critiques d’opacité (comme celles portées par des pétitions sur MesOpinions.com), et la montée des mouvements populistes, cette conférence a sans doute cherché à repositionner la maçonnerie comme un acteur de progrès. Ramlugan a pu aborder des questions brûlantes : comment la franc-maçonnerie peut-elle rester pertinente face à la numérisation ? Comment concilier la tradition des rituels avec les aspirations des jeunes générations ? Et surtout, comment la mixité peut-elle enrichir cette quête spirituelle et sociale ?
Cette réflexion s’inscrit dans la lignée des initiatives du GODF, qui a toujours défendu la laïcité et les droits humains, des valeurs particulièrement significatives en Afrique du Sud, terre marquée par l’héritage de l’apartheid et la réconciliation post-1994.
Un écho international
La tenue de cet événement en Afrique du Sud souligne l’influence croissante du GODF sur le continent africain, où des loges se développent dans des pays comme le Sénégal, le Maroc ou l’Afrique du Sud elle-même. La conférence a pu attirer des délégués d’autres obédiences, renforçant les liens inter-maçonniques. Sur les réseaux sociaux, notamment X, des utilisateurs ont partagé leur enthousiasme, saluant l’audace d’une obédience française à s’implanter avec succès dans un contexte multiculturel.
Une invitation à la fraternité universelle
Sous le ciel d’hiver du Cap, cette soirée du 17 juillet 2025 a brillé comme un phare de fraternité. En ouvrant ses portes à un public mixte et en posant des questions essentielles, le GODF, via les loges Tolérance Rénovée et Bonne Espérance, a réaffirmé son rôle de passeur de valeurs universelles. Que cet événement inspire d’autres initiatives, unissant les continents sous la bannière de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, et rappelant que la maçonnerie, au XXIe siècle, reste un art de vivre et de penser au service de l’humanité.
Dans cette livraison estivale de La Chaîne d’Union, tout respire la continuité et la profondeur. Dès les premières pages, une architecture invisible relie les deux grandes lignes de force qui traversent la revue : la reconnaissance fraternelle envers un homme dont l’œuvre a marqué la Franc-maçonnerie contemporaine et la méditation collective sur le lien sacré qui unit l’initié au monde naturel. Ainsi se tisse un dialogue intime entre la pierre polie des bibliothèques et le bois bruissant des forêts, entre la mémoire consignée dans les archives et la mémoire vivante inscrite dans les cycles des saisons.
La Chaîne d’Union juillet 2025
L’éditorial de Jacques Garat, « Les Francs-maçons et la nature », est bien plus qu’une introduction au dossier thématique. Il est un seuil, une porte symbolique. Le Temple maçonnique, écrit-il, n’est pas seulement clos sur ses colonnes et ses murailles : il est ouvert sur l’univers, sur la voûte céleste, sur ce que les Anciens nommaient la « grande architecture » du cosmos. Les signes du zodiaque, les quatre saisons, les éléments – terre, air, eau, feu – ne sont pas des abstractions : ils s’inscrivent dans l’expérience vécue de l’initié. La rose et l’olivier, la grenade et l’acacia, le cèdre et l’épi de blé ne sont pas de simples ornements, mais des vecteurs d’analogie, des ponts tendus entre le geste rituel et la totalité vivante de l’univers.
En cela, la Franc-maçonnerie du XVIIIᵉ siècle, portée par l’esprit des Lumières, investit le monde des jardins comme un espace d’expression de la pensée libre : on y voit éclore une autre forme de Loge, un atelier à ciel ouvert où l’on apprend à harmoniser l’art, la nature et la fraternité.
L’art des jardins à travers l’Europe au siècle des Lumières
Le sommaire du dossier décline cette thématique en autant de stations initiatiques. Jean-Marc Schivo, fort de son remarquable ouvrage L’art des jardins à travers l’Europe au siècle des Lumières (Dervy, 2024), couronné du Prix Beaux Livres de l’Institut Maçonnique de France (IMF) 2025, conduit le lecteur dans les parcs et jardins où l’esthétique paysagère se fait méditation philosophique. Pierre Mollier nous introduit dans l’univers oublié des « Francs-jardiniers », société fraternelle née en Écosse au XVIIᵉ siècle, où le travail de la terre et l’inspiration biblique se mêlaient à une organisation mutualiste d’une grande modernité.
Laurent Segalini -Source 450.fm
Laurent Segalini, passeur de lumière et actuel directeur du musée de la franc-maçonnerie, est docteur en anthropologie historique. Dans deux contributions, il nous conduit sur les traces des «Bons Cousins Fendeurs », peuple du bois et des clairières dont l’histoire se déploie entre le XVIIᵉ et le XXᵉ siècle.
Les forêts françaises abritaient alors tout un monde de travailleurs organisés en petites communautés, structurées sur le modèle des confréries et soudées par des formes de solidarité aussi concrètes que symboliques. Des témoignages attestent de pratiques rituelles dès les années 1670, révélant un univers initiatique enraciné dans la vie forestière. Laurent Segalini redonne voix à cette tradition en livrant la transcription minutieuse du « Devoir des Bons Cousins Fendeurs» de 1751, accompagnée d’une introduction et de notes éclairantes. Ce cérémonial, destiné à la réception au grade de briquet – ce grade est ce que le grade d’Apprenti est à la Franc-Maçonnerie, porte d’entrée rituelle dans un univers où l’outil, le bois et la forêt sont chargés de symboles initiatiques – et de compagnon ainsi qu’à la grande maîtrise d’un Bon Cousin Fendeur, constitue à ce jour le plus ancien rituel connu d’organisation initiatique forestière.
Guy Penven prolonge cette exploration en ouvrant la réflexion vers les urgences écologiques et humanistes d’aujourd’hui, voyant dans ces traditions un modèle fécond pour repenser notre lien au vivant.
Et puis vient, en clôture du dossier, la voix singulière de Flavien Lavisse, «L’appel de la forêt». Fondateur en Normandie d’une vente forestière dont il est le Cousin Maître, il nous parle de l’intérieur. Son texte n’est pas seulement un témoignage : c’est une véritable initiation par les sens et par l’imaginaire. Il commence par un exercice de projection : quitter le carré du Temple, franchir le seuil, s’enfoncer dans les sentiers de fougères. Il faut fermer les yeux, sentir sous ses pas la terre humide, entendre le bruissement des arbres et le chant lointain des oiseaux. La description est d’une précision charnelle : odeur de tourbe tiède, fumée qui se mêle au vent, chant du pinson, cri du geai, froissement des feuilles de hêtre. L’espace rituel se déploie alors : cercle de billots, feu central, outils posés sur une table de pierre, cabanes décorées d’objets simples – cruches, lanternes, tonnelets, carrosseries de lavandière. Chaque détail est une parcelle de mémoire.
Peu à peu, les figures humaines apparaissent : hommes et femmes en tabliers de cuir, sabots aux pieds, cordons de feuillage en bandoulière. Les appellations rituelles fusent : «Bon Cousin », « Bonne Cousine », « Bon Cousin Maître », « Duchêne », « Delorme». Les mots, presque enfantins, semblent venir d’un temps où la fraternité se disait sans détour. Le vocabulaire surprend, amuse, désarme : il rappelle que certains rites, malgré leur apparente simplicité, portent une profondeur qui ne se livre qu’à ceux qui acceptent de se laisser toucher. Et soudain, tout se réorganise dans l’esprit du lecteur : le cercle devient carré, les fonctions se dessinent – autel des serments, officiers, circulation solaire. La forêt, elle aussi, devient Temple.
Cercle forestier – Source 450.fm
Flavien Lavisse replace ensuite cette scène dans une histoire récente : la résurgence, dans les années 1990, des ventes forestières. Certaines sont exclusivement maçonniques, d’autres mêlent diverses formes d’initiation : compagnonnage, druidisme, voire ouverture aux profanes. Toutes partagent un refus des contraintes centralisatrices et une volonté de préserver l’autonomie. L’auteur insiste sur le caractère vivant, mouvant, de ces groupes : ils apparaissent, disparaissent, renaissent, toujours libres. Leurs rituels, hérités du XVIIIᵉ et du XIXᵉ siècle, relient les gestes du bûcheron, du fendeur, du charbonnier à une symbolique profonde : celle de la transformation de la matière brute, de l’alliance entre effort physique et édification intérieure.
La Chaîne d’Union juillet 2025
Harmonisé à l’ensemble du numéro, cet article agit comme un miroir inversé du premier volet, l’hommage à Pierre Mollier. Là où l’hommage nous plonge dans les archives, les documents, les traces écrites de la mémoire, « L’appel de la forêt » nous ramène au geste, au souffle, à l’odeur de la terre et du bois. Là où la pierre conserve, le bois vit et change ; là où les bibliothèques rassemblent, la forêt disperse et renouvelle. Et pourtant, les deux sont indissociables : la mémoire qu’on lit et la mémoire qu’on pratique, l’histoire que l’on raconte et celle que l’on vit. Ce numéro de La Chaîne d’Union nous le rappelle : la Franc-Maçonnerie, pour rester vivante, doit tenir ensemble ses racines de pierre et ses branches de bois, ses archives et ses clairières, son passé consigné et ses rites vécus. Dans cette alliance, il y a non seulement un héritage, mais aussi une promesse.
La Chaîne d’Union – Les francs-maçons et la nature
Revue d’études maçonniques, philosophique et symbolique.
Grand Orient de France, N°113, juillet 2025, 96 pages, 13 €
De notre confrère italien expartibus.it – Par Rosmunda Cristiano
À la croisée des chemins entre ombre et lumière
La Franc-Maçonnerie, depuis ses origines opérationnelles et spéculatives, nourrit l’espoir d’une transformation interne et sociale fondée sur des principes essentiels : liberté, égalité, fraternité. Mais aujourd’hui, en Italie comme ailleurs, un fossé profond se creuse entre ceux qui incarnent véritablement ces valeurs et ceux qui, au contraire, se contentent d’assister à des rituels sans comprendre leur âme.
Pyramide avec énergie au sommet
Le franc-maçon authentique agit en conscience : il ne recourt pas à la franc-maçonnerie pour le pouvoir ou la visibilité, mais plutôt pour travailler sur lui-même, cultiver sa propre pierre brute et contribuer au bien commun.
C’est la personne qui, selon les enseignements de nos anciens Maîtres, n’aspire pas à la Lumière pour s’en vanter, mais pour la mettre au service des autres, pour diriger avec humilité et pour offrir une écoute sincère. Lorsque Giovanni Becciolini, un frère tué pour sa foi maçonnique pendant le fascisme, a su être cohérent au point de ne pas trahir ses idéaux, il a rappelé que…
Les francs-maçons ne se plient pas.
Au contraire, le membre de la franc-maçonnerie est quelqu’un qui voit le tablier comme un ornement, et fréquenter le temple comme une opportunité sociale ou professionnelle. Ces « francs-maçons des réseaux sociaux » ignorent souvent le sens profond du chemin initiatique. Ils finissent souvent par s’adonner à des jeux de pouvoir mesquins, à l’exploitation des relations ou à la recherche de notoriété par le symbolisme.
Le véritable conflit n’est pas entre « ceux qui sont à l’intérieur » et « ceux qui sont à l’extérieur », mais entre ceux qui entrent dans le temple pour se régénérer et ceux qui entrent pour consommer. Comme l’a déclaré Julius Evola en critiquant la dérive maçonnique moderne :
Il est possible que les influences spirituelles se retirent et que seule une psyché en décomposition reste ouverte aux forces obscures.
Ettore Ferrari
Les vraies Loges ont des racines anciennes, des édifices symboliques construits sur la comparaison et la connaissance : le Maçon authentique ne se laisse pas emporter par les « modes du moment », il reste ferme dans son compas et son équerre.
Comme l’a écrit Ettore Ferrari :
La franc-maçonnerie est une école de liberté, d’expiation et de fraternité
La franc-maçonnerie est une école de liberté, d’expiation et de fraternité.
Cette école exige humilité, discipline intérieure et rigueur éthique. Le titre ne suffit pas ; il faut la substance. Le véritable franc-maçon ne se contente pas d’assister : il travaille, médite et construit. Et lorsque les loges sont ébranlées par des scandales ou des infiltrations criminelles, le franc-maçon authentique reste un spectateur critique, sans être complice.
L’Espérance espérant sortir de la boite de Pandore.
Le franc-maçon authentique ne recherche pas la visibilité, n’aspire pas au profit et ne transforme pas les symboles en ornements. Il vit les principes de Foi, d’Espérance et de Charité, à l’intérieur comme à l’extérieur de la Loge, dans sa vie quotidienne. Il trouve dans les vertus cardinales – Prudence, Force, Justice et Tempérance – la véritable mesure de ses actions. Lorsqu’il agit, il le fait avec vérité, sans ostentation.
Le membre, quant à lui, est présent, participe occasionnellement et cherche généralement à gagner en influence. Il est l’exemple même de celui qui utilise l’institution comme tremplin pour exercer un pouvoir profane. Il est motivé par son intérêt personnel et non par son avancement spirituel.
Comme le soutiennent les critiques maçonniques, la dégénérescence en « franc-maçonnerie déviante » survient lorsque l’objectif initial est remplacé par des objectifs privés.
Les vrais francs-maçons incarnent la rectitudo , l’intégrité morale que John Mackey décrit comme distinctive des vrais frères, liée à une science spirituelle plutôt qu’à un simple métier opérationnel. Les membres, en revanche, sont souvent des laïcs qui portent des tabliers, utilisent le langage mais ne s’intéressent pas au symbole.
Le plus grand danger ne réside pas dans l’aspiration, mais dans la transformation de la Loge en une échelle d’ascension. Lorsque la franc-maçonnerie devient un outil de conquête du pouvoir, elle se mêle à la politique, aux faveurs et parfois même à une complicité douteuse. L’erreur et l’incohérence, si elles sont tolérées, deviennent une habitude. Il en résulte une Loge qui se transforme en une cour profane, peuplée d’ambitions égoïstes plutôt que de réflexion initiatique.
Un vrai franc-maçon ne craint pas le jugement, mais le suscite. Il ne recherche pas la promotion, mais la croissance. Il ne recherche pas de disciples, mais des compagnons dans son cheminement vers la construction du Temple intérieur. Il agit par conviction, non par désir d’être vu. Seul le franc-maçon authentique construit des « temples intérieurs » capables d’apporter le changement. Le membre reste un visage anonyme, un numéro d’enregistrement avec des symboles, mais sans essence.
Comme le dit une phrase latine chère à la recherche maçonnique :
La vérité est inimitable, non
La vérité n’est pas l’ennemie de la vérité
bien que ceux qui confondent la Vérité avec la position sociale pensent souvent le contraire.
Cette distinction est importante car elle nous rappelle que la franc-maçonnerie n’est pas un club ou un titre sur papier. C’est un parcours initiatique qui exige un dévouement et une rigueur subjectifs. Et si des dizaines de membres restent confinés dans le rituel superficiel, rares sont ceux qui contribuent véritablement à la transformation de soi et du monde.
J’aime à penser que le vrai maçon est celui qui accueille l’acacia, celui qui, né de la graine de vérité, grandit dans la difficulté et s’épanouit dans la cohérence. Le membre de la franc-maçonnerie reste une pousse incertaine, peut-être colorée, mais fragile dans la tempête. Car, en fin de compte, la tâche du franc-maçon n’est pas de démontrer sa connaissance du langage ésotérique, mais de l’incarner ; il ne s’agit pas d’afficher des symboles, mais de les vivre. C’est pourquoi cette distinction est un avertissement, et non une mode.
Cet écrit n’est pas seulement une critique, mais un rappel à ceux qui ont choisi de devenir francs-maçons, non par commodité, mais pour la vérité. Une invitation à faire un examen de conscience, honnêtement, et à décider s’ils veulent rester dans l’ombre ou devenir une lumière vivante. Quand, au coucher du soleil de notre tablier, nous nous regarderons dans les yeux devant la Grande Lumière, quel sera le Maçon qui pourra affirmer :
Et vous êtes un vrai maçon ou vous êtes membre de la franc-maçonnerie ?